Tag: Pauvreté

  • La commune de Saint-Gilles lutte contre le sans-abrisme en chassant les sans-abris

    Réquisitionnons les immeubles inoccupés !

    Mi-avril, entre 20 et 30 personnes s’étaient installées dans le tunnel cyclo-piéton de la rue des vétérinaires « dans l’indifférence générale (1) ». Le 8 juin, la police les a « délogés », emportant à la décharge le peu qu’ils avaient et Infrabel a barré l’accès du tunnel cyclo-piéton à l’aide de grilles à la demande de la Commune de Saint-Gilles, gestionnaire de la voirie. Un peu plus tard, pour cacher ces grilles honteuses que dénonçaient des citoyens, des bâches bleues ont été apposées.

    Par Mario et Esméralda (Bruxelles)

    Ce tunnel permet le franchissement des voies entre Anderlecht et Saint-Gilles sur environ 100 m et est organisé avec une séparation entre la circulation automobile et les circulations douces (piétons, cyclistes). Selon la Note d’orientation du quartier du Midi réalisée en 2012 (2), ce passage piétonnier est peu engageant en raison d’un manque de lumière et vu son état dégradé. Il restait cependant une alternative offerte aux cyclistes et aux piétons qui sans lui devraient affronter les 470 véhicules par heure qui l’empruntent aux heures de pointe du matin et les 1010 véhicules par heure qui l’utilisent en fin de journée. Or, au-delà de déloger les sans-abri et de les plonger dans une situation encore plus précaire, la décision prise à la demande de la Commune de Saint-Gilles, oblige désormais quotidiennement des cyclistes et des piétons à affronter ce flux de véhicules.

    Un garçon de 14 ans qui empruntait ce tunnel pour aller jouer au rugby s’inquiète : « Que vais-je faire, il y a autant de voitures que sur une autoroute ! Je ne comprends pas, ils ne m’ont jamais ennuyé ! » Un papa, lui, s’exclame : « Je passais plusieurs fois par semaine par ce tunnel et je n’ai jamais eu aucun problème avec les gens qui y vivaient, bien au contraire, ils me saluaient. C’est vraiment LA HONTE ».
    Déloger les sans-abri, pour éviter la malpropreté est un choix politique surprenant pour une commune qui s’est déclarée « Commune Hospitalière », il y a peu. Ce n’est malheureusement pas une mesure isolée ni à Saint-Gilles ni dans d’autres communes de la Région Bruxelloise. De plus en plus souvent, la lutte contre le sans-abrisme se résume à lutter contre les sans-abri pour vider l’espace public de leur présence. Quitte à ce que ceux-ci ne se déplacent tout simplement pas d’un endroit à un autre. Cela passe par la suppression d’un banc utilisé par quelques-uns pour dormir, le remplacement d’autres bancs par des sièges à place unique séparés par des plots métalliques qui empêchent de s’y allonger, par l’installation de grilles autour d’une pelouse pour en interdire l’accès notamment aux sans-abri (3) (place Marcel Broothaers) ou par la pose de grilles pour interdire l’accès (comme dans ce tunnel et dans la Rue Couverte de la Gare du Midi).
    Pourtant depuis plusieurs années, le sans-abrisme augmente de façon significative. (4) La population sans-abri a quasiment doublé d’après Les différents dénombrements de sans-abri effectués entre 2008 et 2016, le dénombrement de 2017 vient malheureusement confirmer une hausse continue de ce phénomène alarmant.

    Il est évident que cette hausse est en lien avec un appauvrissement général de la population et les différentes mesures d’austérité qui précarisent les plus pauvres, les exclusions du droit aux allocations de chômage mais aussi avec l’absence d’une politique volontariste de développement des logements sociaux.

    On estime le nombre de logements vides à environ 800 à Saint-Gilles. Des spéculateurs laissent tomber littéralement des immeubles à l’abandon. Depuis 2012, la commune a sanctionné 476 propriétaires en défaut. La commune refuse d’appliquer le droit de réquisition rendue possible par la loi Onkelinx de 1993. 476 réquisitions auraient été possibles pour offrir du logement de qualité afin de loger les sans-abris, mais aussi garantir une place gratuite dans un refuge pour les femmes violentées ou les jeunes LGBTQI chassés de chez leurs parents ou encore mettre un immeuble à disposition des comités sans-papiers pour rendre la commune hospitalière dans les actes et pas que dans les mots.

    Il est urgent de prendre des mesures véritables pour permettre un accès au droit au logement, ne plus se contenter d’aide ponctuelle pour répondre à des besoins primaires et surtout ne plus tenter de seulement dissimuler les sans-abris en le chassant de l’espace public. Nous devons enrayer les prix excessifs des loyers par un plan radical investissements publics pour créer 3000 nouveaux logements sociaux et en finir avec les listes d’attente interminable.

    => “Le bout du tunnel – Rassemblement” ce samedi à 13h, rue des Vétérinaires, Saint-Gilles. (Evénement Facebook)

    1. http://www.vivreici.be/article/detail_saint-gilles-un-campement-de-sans-abris-s-installe-dans-l-indifference-generale-pres-de-la-gare-du-midi?id=169665
    2. Adt Ato, Gare du Midi, Note d’orientation, http://perspective.brussels/sites/default/files/poles/20120627_note_d_orientation_midi_adt.pdf
    3. ibid
    4. « Personnes sans abri et mal logées en Région de Bruxelles-Capitale – novembre 2016/mars 2017 – Centre d’appui du secteur bruxellois de l’aide aux sans-abri La Strada » https://lastrada.brussels/portail/images/PDF/Denombrement_nov16mar17_synthese_FR_long.pdf
  • Croissance économique? Exigeons notre part!

    La faim touche la Belgique

    ‘‘La Belgique pauvre a faim’’ titrait le quotidien flamand De Standaard le 19 janvier. Jamais les Banques Alimentaires n’ont eu à nourrir autant de personnes démunies qu’en 2017. Pas moins de 16.488 tonnes de nourriture ont ainsi été délivrées à 157.151 personnes !

    En Belgique, un habitant sur sept est exposé au risque de pauvreté. Le nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration des CPAS a augmenté de 9,3% en 2016 (baromètre interfédéral de la pauvreté). Les Banques Alimentaires expliquent que le nombre de personnes qu’elles sont susceptibles d’aider a augmenté de 30% en 5 ans et de 45% en 10 ans.

    Un cinquième de la population belge a du mal à boucler les fins de mois et un quart seulement a les moyens de partir en vacances une semaine pendant l’année (Statbel).

    Dans le camp d’en face, les dirigeants des entreprises du Bel-20 ont vu leurs revenus augmenter de 26% en 2017. La fortune des ultra-riches augmente partout.

    Bientôt tous pauvres ?

    Depuis dix ans maintenant, les multiples mesures antisociales ont été justifiées par la crise. Et malgré une forte productivité, nos salaires restent en berne, pour ‘‘préserver la position concurrentielle’’ des entreprises.

    Laisser faire ce gouvernement revient à sombrer tous dans la pauvreté. Le salaire moyen est aujourd’hui inférieur à celui de 2013 (selon les chiffres de l’OCDE). La fédération syndicale britannique TUC s’attend à une croissance des salaires réels de 0,1% en Belgique en 2018, derrière les Pays-Bas (+1,1%), l’Allemagne (+0,9%) et la France (+0,8%).

    Un pensionné sur quatre vit sous le seuil de pauvreté et le gouvernement entend ‘‘réformer’’ le système des pensions (comprenez : le détruire). C’est grâce aux combats du passé, notamment pour la sécurité sociale, que la pauvreté n’est pas plus répandue aujourd’hui. Et c’est grâce à la lutte que nous stopperons la casse de nos conquêtes sociales.

    Nous connaissons aujourd’hui une certaine reprise économique. Aux Pays-Bas, cela a redonné confiance aux travailleurs et la colère secoue les directions syndicales restées trop passives. En Allemagne, le puissant syndical IG-Metall vient de lancer une campagne d’actions et de grève pour la réduction du temps de travail.

    Misère, misère, misère

    Au Parlement, Charles Michel a tenté de faire oublier les frasques de Theo Francken en défendant la fait que l’activité du gouvernement avait permis de créer 176.000 emplois. Le calcul est fantaisiste et les emplois créés sont largement précaires et sous-payés.

    Pour Elio Di Rupo, le slogan ‘‘jobs, jobs, jobs’’ du gouvernement est en réalité ‘‘misère, misère, misère’’. Charles Michel a rétorqué – peut-être un peu trop vite – que ‘‘sous le gouvernement Di Rupo, ce sont 25.000 emplois privés qui ont disparu, misère, misère, misère, c’était vos choix’’. Au fait, le MR n’était-il pas membre du ‘‘gouvernement papillon’’ ?

    La politique profondément antisociale de Michel donne envie de vomir. Mais il ne faut pas oublier la ‘‘rigueur’’ de Di Rupo & Co. L’indéboulonnable président du PS a beau répété que ‘‘son cœur saigne’’ quand il pense à la limitation dans le temps des allocations de chômage d’insertion, cela ne change rien pour toutes les personnes qui se sont vues exclues et plongées dans une misère encore plus noire. Les Banques Alimentaires affirment qu’elles aident de plus en plus de jeunes exclus de leur droit aux allocations.

    Avec une telle opposition dont le projet n’est en définitive qu’une version allégée de la même politique et qui patauge dans les scandales à répétition, la reconduction du gouvernement Michel n’est pas exclue. Les sondages favorables au PTB sont une bonne nouvelle, non seulement en Wallonie et à Bruxelles mais aussi maintenant en Flandre, comme l’a révélé un sondage de la Gazet van Antwerpen fin janvier.

    Il nous faut une gauche conséquente et combative. Le potentiel à saisir pour de futures actions syndicales reste entier, malgré les hésitations au sommet. Tout cela peut lancer une nouvelle dynamique qui remettrait à l’agenda la lutte et la solidarité pour le socialisme.

  • “La pauvreté n’est pas un choix individuel, elle résulte d’une politique antisociale”

    Photo: Jean-Marie Versyp

    L’avalanche d’années d’austérité a amené avec elle nombre de problèmes sociaux et la période hivernale met particulièrement en lumière la croissance du sans-abrisme. Pour les médias, c’est une occasion à saisir. En Flandre, la chaîne de télévision ‘Vier’ a même été jusqu’à en faire une émission de téléréalité ! Dans le ‘project Axel’, cinq sans-abris anversois reçoivent chacun 10.000 euros pour sortir de leurs problèmes. Emotions et tragédies garanties ! Dans le monde réel, où en sommes-nous dans la lutte contre la pauvreté ? Nous en avons parlé avec un travailleur du secteur.

    “Le grand problème du ‘project Axel’ est qu’il individualise le sans-abrisme: cinq ‘‘chanceux’’ reçoivent 10.000 euros chacun à la suite de quoi on regarde le nombre de portes qu’ouvrent l’argent et une équipe de tournage. Ce n’est pas une expérience sociale, c’est une forme de ‘‘spectacle’’ où la vie privée de cinq personnes est tout simplement achetée. Il est remarquable que l’échevin anversois Fons Duchateau (N-VA) applaudisse ce programme alors que sa politique communale vise à réprimer et dissimuler le sans-abrisme. La ‘reforme’ du travail social à l’oeuvre à Anvers lui confère de plus en plus un caractère inquiétant de contrôle tandis que les sans-abris subissent des sanctions directes, comme les Sanctions Administratives Communales.

    “Une idée intéressante de cette émission est évidement qu’elle montre qu’il est possible de sortir les personnes sans-abri de leurs problèmes avec des moyens financiers et un accompagnement intensif. C’est aussi le principe de ‘Housing First’, un programme qui vise à offrir un logement avec un accompagnement inconditionnel. A Anvers, cela a été appliqué à une petite échelle, mais les autorités ont mis fin au programme l’année dernière.

    “L’émission ‘project Axel’ n’offre pas une vue réaliste du sans-abrisme, les causes de la pauvreté et du sans-abrisme sont masquées. Le manque de logements sociaux, la pénurie de logements abordables sur le marché privé et les lourdes factures de l’énergie, par exemple, augmentent les difficultés. La politique antisociale de ce gouvernement y contribue activement également. En 2016, il y avait en Flandre 80 à 250 expulsions de logements par semaine ! Ce problème a fortement augmenté depuis l’éclatement de la crise.

    “Il nous faut plus de logements sociaux de toute urgence, mais les autorités n’en veulent pas. A Anvers, il a été explicitement décidé de ne plus investir dans les logements sociaux. Pourtant, 33.000 personnes y figurent sur la liste d’attente pour à peine 20.000 unités de logements sociaux au total ! Même le doublement du parc de logements sociaux serait insuffisant pour répondre aux besoins réels. De plus, avec l’augmentation du montant de la garantie locative en Flandre de deux à trois mois, la N-VA et le reste du gouvernement flamand ont rendu plus difficile d’être en mesure de louer un logement. Parallèlement, il devient constamment plus difficile de recevoir une garantie locative de la part du CPAS.

    “La meilleure riposte contre la pauvreté, c’est un bon salaire. Mais au lieu de combattre le chômage, les autorités chassent les chômeurs. La limitation dans le temps des allocations d’insertion, mise en place par le gouvernement Di Rupo, contribue à la forte augmentation du nombre de bénéficiaires du CPAS. Au cours de la première moitié de l’année 2017, on comptait 8,4% de bénéficiaires du CPAS en plus en Flandre en comparaison de l’année 2016. Pour la N-VA, en dépit de la réalité des chiffres, c’est à cause de ‘‘l’énorme afflux de réfugiés’’ ! La N-VA fait tout pour diviser les plus précarisés.

    “La politique dominante conduira à des problèmes sociaux encore plus dramatiques. Un quart des bénéficiaires du CPAS a moins de 25 ans aujourd’hui. A Anvers, un enfant sur quatre grandit dans une famille sous le seuil de pauvreté. La lutte contre la pauvreté des autorités est un échec : au lieu de s’attaquer à la pauvreté, on combat les pauvres. La pauvreté n’est pas un choix individuel, cela exige donc des mesures collectives et structurelles : des emplois, des logements, des moyens pour l’accompagnement, des services publics,… C’est complètement à l’opposé de la politique menée aujourd’hui.’’

  • Plan Grand-froid : un problème structurel

    Ce premier Novembre et jusqu’au 31 Mars, dans toute la Wallonie, a été activé le Plan Grand Froid. Ce plan a pour but de «de renforcer les mesures d’aide aux personnes sans-abris » afin de garantir au mieux leur survie. Dans ces mesures, nous retrouvons l’augmentation du nombre de place dans les abris (et l’ouverture de certains), l’organisation de maraudes par les travailleurs sociaux de rues, un appel aux dons afin d’obtenir de la nourriture, des couvertures, etc.

    Par Franck (Liège)

    Évidemment, aucune de ces mesures n’est à jeter mais force est de constater leur insuffisance en terme structurel. Par exemple, en Wallonie, treize abris offrent 354 places (pour 988 à Bruxelles). En outre, en cas de froid morbide (c’est-à-dire en dessous de -3), les capacités d’accueil sont étendues et il est même illégal de laisser une personne dehors (en cas de manque de place dans les abris, les personnes peuvent être logées temporairement dans des hôtels par exemple).

    Cependant, il est clair que considérer que le danger n’est présent qu’à partir de -3 est déjà un problème en soit car oui, s’il fait -1 ou -2, certaines personnes devront loger dehors, faute de places en suffisance dans les structures…. En outre, si les personnes ne sont accueillies qu’à partir de -3, ce n’est pas tant parce qu’il y a un manquement au niveau de l’évaluation des risques liés au froid mais bien parce qu’il y a un clair manque d’investissement de la part du public (et que cela lui coûterait trop cher d’activer plus tôt les mesures prises en cas de froid morbide). Un des autres problèmes se trouve dans le fait que les abris, bien que nécessaires, ne sont pas adaptés à toutes les personnes que l’on peut retrouver dans la rue. Par exemple, en Wallonie, il n’y a pour ainsi dire pas de places d’accueil prévues pour les personnes avec chien. De plus, toutes les personnes atteintes de toxicomanies ou d’alcoolisme se trouvent dans l’interdiction de consommer toute la nuit en abri (ce qui peut être un effort impassable pour certains). Et pour finir, il est clair que les abris de nuit ne sont pas de tout confort (les personnes dorment souvent dans des dortoirs où elles sont obligées bon gré malgré de supporter les odeurs des autres, les ronflements, etc).

    Évidemment, il n’est nullement dans notre intention de cracher dans la soupe et il est clair que les travailleurs sociaux et bénévoles des diverses structures d’aides aux SDF font ce qu’ils peuvent afin d’aider (et sans les dons des particuliers, la situation serait encore plus critique). Pour nous, le problème se trouve plutôt dans le manque criant de moyen déployer par le secteur public afin d’aider les personnes sans-abris et leur garantir un logement décent. Pour changer cela, l’état devrait massivement réinvestir dans le secteur social plutôt que d’exiger de lui plus de résultats avec de moins en moins de moyens et il est scandaleux de constater que sans la solidarité déployer par les citoyens, tout s’écroulerait !

    Ce changement de politique, pourtant d’une absolue nécessité, il est clair qu’aucun de nos politiciens à la solde des plus riches ne nous l’octroiera. Pourtant, les moyens, ils existent et ils sont chez tous ces ultras riches sous-taxés et pratiquant massivement la fraude fiscale. Seule une société malade laisse ces membres les plus fragiles dans une précarité aussi grande et seul un changement complet de modèle de société nous permettra de remédier à cet état de fait…

  • Pour que Liège se déclare Hors Service Communautaire!

    PAS DE SERVICE COMMUNAUTAIRE A LIEGE !!!

    Pour un CPAS “hors service communautaire” : Rassemblement devant l’Hôtel de ville de Liège ce 19 décembre à 17h30 à l’occasion de la réunion commune du Conseil communal et du Conseil du CPAS

    La « loi Borsus » est entrée en vigueur le 1er novembre. Elle met en place le Service communautaire (SC) pour les bénéficiaires du revenu d’intégration sociale.

    Késako ?? Il s’agit de la prestation d’un travail non rémunéré qui pourra être effectué dans un nombre important de secteurs : administrations publiques, CPAS, ASBL,…

    Cette mesure est inadmissible. Elle constitue un recul social sans précédent depuis la dernière guerre.

    Le caractère volontaire est illusoire ! Quoi qu’en dise le ministre Borsus.

    Parce que le service communautaire s’inscrira dans un PIIS (projet individualisé d’intégration sociale) qui est rendu obligatoire et contraignant et est soumis à sanction (allant de un à trois mois de suppression du RIS).

    Parce que l’engagement dans un Service communautaire contribuera à fournir la preuve de la « disposition au travail », une des conditions légales d’octroi du revenu d’intégration. Or, cette condition d’octroi est examinée de façon très contraignante par les CPAS, et son non respect entraîne de plus en plus de sanctions et d’exclusions. Dans ce contexte, cela constituera une pression énorme sur les usagers pour s’ « enrôler » de gré ou de force dans un service communautaire.

    Le service communautaire représente une concurrence déloyale avec le travail salarié ! Quoi qu’en dise le ministre Borsus

    Le ministère déclare que ce Service Communautaire “ne peut assumer des tâches qui font partie d’une occupation rémunérée”, Selon quels critères justifie-t-on que telle ou telle tâche est digne de figurer dans un contrat de travail ? On sous-entend, par là, que les missions accomplies par le secteur public et associatif sont futiles et ne sont pas indispensables.

    La politique d’austérité nous étant actuellement servie à toutes les sauces, ce service communautaire impactera à coups sûr la politique d’embauche dans les secteurs concernés. Pourquoi engager du personnel lorsque ces tâches peuvent être prestées gratuitement par les bénéficiaires du CPAS ?

    Par contre, le caractère volontaire de la part des CPAS est bien réel

    La loi Borsus consacre, explicitement, le caractère facultatif de ce Service communautaire, pour les CPAS.

    Nous invitons donc le CPAS de Liège à se déclarer CPAS « hors Service communautaire »
    Laisser passer aujourd’hui le Service Communautaire pour les usagers des CPAS, c’est ouvrir la voie à ce qu’il soit imposé demain aux chômeurs, et après-demain, à qui le tour ? les malades, invalides, personnes handicapées ?

    => Sur Facebook

    A l’initiative de l’ADAS (Association de Défense des Allocataires Sociaux) Quelques signataires : ADAS, RWLP, CADTM, FGTB, Jeunes FGTB, JOC, RIPOSTE Cte, EQUIPES POPULAIRES de LIEGE, EGA, PSL, LCR,…

  • Manifestation contre la pauvreté à Namur

    namur_pauvrete_2016_07

    Hier, près de 2000 personnes ont manifesté à Namur dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre la pauvreté. Au côté des travailleurs sans-emploi, le monde associatif et le non-marchand étaient comme chaque année au rendez-vous, tout comme des écoliers de Marches et de nombreux étudiants assistants sociaux venus de différentes villes accompagnés de leurs profs. Avec les nouvelles mesures d’austérité, les exclusions, la volonté de transformer les assistants sociaux en flics et les emplois précaires : la mobilisation est plus que jamais nécessaire !

  • PIIS : La politique du bâton contre les plus pauvres

    PIIS

    La traque aux pauvres se poursuit sans pitié. Le cadeau du gouvernement à l’occasion du 40e anniversaire de la loi organique des CPAS fut quelque peu particulier… Son 1er article stipule pourtant que ‘‘Toute personne a droit à l’aide sociale. Celle-ci a pour but de permettre à chacun de mener une vie conforme à la dignité humaine.’’ Les projets du ministre de l’Intégration sociale Willy Borsus (MR) sont à l’exact opposé ! Plus de conditionnalité ! Plus d’exclusion !

    L’étude commandée par le SPP Intégration sociale dénonce la pratique…

    Dès septembre 2016, tous les nouveaux bénéficiaires du revenu d’intégration sociale (RIS) devront passer un contrat d’activation. Ce ‘‘projet individualisé d’intégration sociale’’ (PIIS) n’est pas une nouveauté, les moins de 25 ans y sont déjà soumis. Le gouvernement veut maintenant étendre la pratique à l’ensemble des bénéficiaires du RIS, assortie de sanctions en cas de non-respect de ce contrat.
    Le SPP Intégration sociale a commandé une étude concernant le PIIS, menée par l’Université Saint-Louis et la Karel de Grote Hogeschool. Les experts concluent qu’une généralisation du PIIS est ‘‘risquée’’, elle pourrait être ‘‘une porte ouverte à des pratiques arbitraires et discrétionnaires des CPAS envers les usagers, au gré des impulsions politiques locales.’’ L’étude souligne que si le PIIS devient une condition de l’octroi du revenu d’intégration, il risque de se transformer ‘‘en instrument de précarisation et d’exclusion de ce qui constitue dans notre système social le dernier filet.’’

    Si l’on veut une extension du PIIS à des fins d’activation sociale, il faut, soulignent les auteurs de l’étude ‘‘découpler le contenu du projet individualisé de l’octroi ou du maintien du revenu d’intégration et de la possibilité de sanction financière. Un PIIS pouvant donner lieu à des sanctions financières serait éthiquement peu défendable et pratiquement contre-productif.’’ De cette étude ressort également que 72% des CPAS interrogés estiment que ce service communautaire ne doit pas être rendu obligatoire et que 60% d’entre eux sont contre l’idée que le non-respect soit sanctionné.
    Difficile de faire plus clair comme conclusion, mais le ministre a décidé de ne pas en tenir compte et d’imposer un projet de loi. L’objectif est clair : stigmatiser les plus pauvres et renforcer le développement d’un large secteur à bas salaire en Belgique en forçant les gens à accepter n’importe quel travail et n’importe quelle précarité.

    Christine Mahy, secrétaire générale du réseau wallon de lutte contre la pauvreté – RWLP, a réagi dans la presse : ‘‘Rarement on a connu autant d’inégalités dans la répartition de notre richesse avec en plus tous les mécanismes qui privilégient uniquement les riches. Il est grand temps que nous arrêtions de déclarer que nous investissons trop d’argent dans les personnes en difficultés comme les allocataires sociaux et qu’à côté de ça, nous ne touchons pas aux avantages fiscaux des puissants qui ont suffisamment de revenus.

    ‘‘L’introduction du PIIS contribuera uniquement à plus de pauvreté parce que les allocataires sociaux vont tout signer pour conserver leur revenu d’intégration sociale. Les CPAS doivent à nouveau se concentrer davantage sur leur mission de base : l’accompagnement social de la personne dans le cadre d’un dialogue qui tient compte de sa réalité personnelle et financière et une approche positive visant à une intégration de la personne qui est possible pour celle-ci, tenant compte de là où elle en est pour le moment dans sa vie. (…) On doit aussi plus investir dans l’accompagnement de leur intégration. Pourquoi être ainsi obsédé par le contrôle ? Le nombre de fraudeurs est particulièrement faible au CPAS, on parle de 4,09% (…) Le PIIS contribuera aussi à plus de travail communautaire (ou travail volontaire) qui remplacera les vraies opportunités d’emploi.’’ Elle souligne aussi que la fraude fiscale coûte 9 milliards d’euros chaque année, contre une fraude sociale totale de 83,6 millions d’euros…

    Et ce n’est pas tout !

    On pourrait croire qu’on atteint le sommet, et bien non. A cela, le ministre veut encore ajouter l’imposition d’un ‘‘service communautaire’’ aux usagers des CPAS. Cela ouvre très clairement la porte à du travail non rémunéré et à une mise sous tutelle des usagers. Le ministre se défend en expliquant que ce service serait sur base volontaire et à condition de respecter la loi sur le bénévolat. Mais il n’y a pas d’égalité entre le CPAS et l’usager, il n’y a pas de réelle liberté de choix. Le projet du gouvernement ouvre toute grande la porte à la généralisation du travail non rémunéré imposé aux usagers des CPAS.

    Et au vu de la situation financière désastreuse des CPAS, certains ne vont-ils pas recourir au travail bénévole de leurs usagers ? Deux des seuls exemples concrets de service communautaire cités à ce jour par les responsables du SPP Intégration sociale sont justement la distribution de colis alimentaires et l’animation dans les homes pour personnes âgées…

    Luttons tous ensemble !

    ‘‘L’activation est le meilleur levier pour briser le cercle vicieux de la pauvreté’’ selon Elke Sleurs, secrétaire d’Etat fédérale à la lutte contre la pauvreté. Mais c’est le cercle vicieux de l’austérité et de la politique favorable aux riches qu’il nous faut briser !

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    Vases communicants

    Pour Willy Borsus, le projet de loi qui vise à obliger les usagers des CPAS à signer un PIIS et qui instaure un ‘‘service communautaire’’ est justifié par l’augmentation du nombre de bénéficiaires. Quelle surprise que cette augmentation !
    Si les statistiques du chômage sont à la baisse, c’est essentiellement à cause des exclusions, ce qu’illustre d’ailleurs la baisse parallèle du taux d’emploi dans le pays…

    • On trouvait 115.000 bénéficiaires du RIS en 2015, un chiffre plus élevé de 13.000 personnes par rapport à 2014 seulement !
    • En 2015, il y a eu :
      – 17.138 sanctions ONEM par plan de contrôle
      – 19.810 sanctions ONEM par “disponibilité passive”
      – 29.155 fins de droit en allocations de chômage dites d’insertion. Mais combien de milliers n’avaient tout bonnement pas eu accès à ces allocations d’insertion au vu des modifications des conditions d’âge et de diplôme introduites par le gouvernement Michel ? En 2015, il y avait 5730 jeunes de moins admis aux allocations d’insertion par rapport à l’année précédente.
      – 94.355 d’autres sanctions infligées par l’ONEM pour des motifs divers
      – …

    (Source : Association de défense des allocataires sociaux (ADAS)

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    Deux poids deux mesures

    PwC (PricewaterhouseCoopers) est cette agence mouillée dans le scandale d’évasions fiscales des multinationales des LuxLeaks. PwC a déposé plainte contre Antoine Deltour, un des lanceurs d’alerte à la base de la publication du scandale, il est actuellement en procès à Luxembourg.

    Par contre, PwC a préconisé dans une étude publiée en 2014 au sujet de la ‘‘fraude sociale en CPAS’’ différentes mesures toutes plus misérables les unes que les autres dont la… ‘‘levée du secret bancaire’’ pour les bénéficiaires du revenu d’intégration (RIS) !

    Tout dépend de quel côté de la barrière sociale on se trouve…

  • Près de 2000 manifestants à Namur contre la pauvreté

    A l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la pauvreté, une manifestation a pris place à Namur pour refuser la misère croissante en raison des mesures d'austérité mises en place par les différents gouvernements à tous les niveaux de pouvoir. Cette initiative était l'oeuvre du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP), de la CSC, de la FGTB et d'autres associations.

    La pauvreté gagne du terrain en Belgique, aujourd'hui, un Belge sur 4 ne sait plus faire face à des dépenses imprévues. Dans notre pays, le taux de pauvreté se situe entre 14,2% et 16,8% de la population (en 2014), en fonction des estimations. Mais ces données ont été récemment contestées par Philippe Defeyt et Anne-Catherine Guio, chercheurs à l'Institut pour un Développement durable (IDD), lors d'une conférence de presse tenue en commun avec le Rassemblement wallon pour la lutte contre la Pauvreté.

    Selon eux, le seuil de pauvreté et le taux de pauvreté sont sous-estimés en Belgique. Le seuil de pauvreté probable belge serait de 1.200 euros par mois au lieu de 1.095 euros, chiffre issu de la dernière actualisation de l'enquête européenne SILC (Statistiques sur les conditions de vie et revenus). Ils dénoncent également les “coupes budgétaires réalisées dans les statistiques sociales, empêchant de voir la manière dont la crise touche les gens et les gens les plus pauvres avec précision”.

    Près de 2000 manifestants à Namur contre la pauvreté

  • Brésil: NON à la guerre contre les pauvres!

    En pleine semaine sainte, la mort d’innocents a de nouveau fait pleurer la communeauté du complexe d’Alemão (un ensemble de treize favelas situées dans le nord de la ville de Rio de Janeiro). Quatre personnes sont mortes des suites de balles perdues lors d'échanges de tirs avec la police dont une éducatrice municipale, Elizabeth Moura Francisco, morte dans sa maison, et Eduardo Jesus, 10 ans, mort de manière brutale alors qu'il jouait. La réponse du gouverneur Pezão face à ces crimes fut de promettre d'encore accroître l’occupation de la communauté par les forces de répression. Dans la communeauté voisine, à Maré, l’occupation militaire du gouvernement de la présidente brésilienne Dilma est synonyme d'exécution des habitants dans les favelas.

    Par Raphael Mota, LSR (Liberdade, Socialismo, Revoluçao, section brésilienne du Comité pour une Internationale Ouvrière)

    L’indignation a saisi les rues de Rio et des rassemblement ont eu lieu au lendemain de la mort du petit Eduardo Jesus. La communeauté en deuil a réagi en manifestant et en criant «la police ne tue que les habitants!» et «dehors les UPP!» (unités de police pacificatrice, installées dans les favelas) tandis que des panneaux ont été accrochés aux fenetres et aux plaques des motos. La police militaire a dispersé les manifestants qui commençaient a monter sur l’avenue Itaoca, l’artère centrale du complexe Alemão (ces agressions physiques ont été retransmises en direct à la télévision). Le jour suivant, une manifestation a réuni des personnes issues de toute la ville. Quelques jours plus tard, ils occupaient la quartier de Copacabana le dimanche de Pâques. Au vu de l’attention de l’opinion publique et médiatique, ces dernières manifestations n’ont pas été réprimées par la police militaire.

    Le projet des Unités de Police de Pacification (UPP) a été conçu pour créer une ceinture de «pacification» à l’occasion des événements sportifs de la ville de Rio, que ce soit la coupe du monde de football ou bien les jeux olympiques. Aucune – ou quasiment aucune – des préoccupations du peuple n’ont été prises en considération. Le résultat fut une rapide escalade de la politique sécuritaire. Chaque semaine surviennent de nouveaux récits d’agressions contre les habitants dans les journaux locaux

    La guerre contre les drogues dans la ville de Rio n’est en réalité pas une guerre contre les trafiquants, c’est une guerre contre la pauvreté.

    La criminalité sert de prétexte pour exterminer la population noire et pour militariser les périphéries urbaines. Voilà où se situent les véritables intérêts du capital concernant la drogue et la violence. D’autre part, les trafiquants de drogue, qui ne vivent pas dans les favelas, bénéficient de cette politique de non assistance aux pauvres.

    Démilitarisation et contrôle démocratique

    Mener un véritable débat concernant la politique de sécurité dont nous avons besoin devient plus urgent jour après jour. Des changements sont nécessaires tels que la création d’une commission d’enquête indépendante, une politique communautaire intégrant la population dans son élaboration et son application, la fin des UPP et la démilitarisation de la politique. Ces propositions traitent de la possibilité concrète d’opérer des changements profonds dans la sécurité publique.

    Les favelas, devant autant de difficultés, nécessitent une aide qui ne peut provenir que des habitants eux-mêmes et de la solidarité entre les opprimés (travailleurs, précaires,…) unis contre l’oppression. Dans ces cités-ghettos, les conditions matérielles manquent pour assurer l’accès à l’égalité des bénéfices démocratiques comme l’enseignement, la santé, des espaces culturels,… Mais le gourvenement en place se contente de politiques sécuritaires. Les droits de ces citoyens sont bafoués alors qu’ils devraient avoir le meilleur de ce que notre société a à leur offrir. C’est à partir de ce type de garanties sociales que s’ouvrira la possibilité d’une liberté sociale pour les habitants des favelas.

  • Action réussie contre l’interdiction de la mendicité

    Plus d’une soixantaine de personnes se sont rassemblées avant le Conseil Communal ce jeudi soir à Namur pour protester contre le projet de règlement anti-mendicité concocté par la majorité communale. Lors de cette action des membres du PSL et de VEGA, les deux organisations à l’origine du rassemblement, ont remis au bourgmestre un tapis et un balai symbolisant sa politique hypocrite. Si l’on en croit les méthodes de Maxime Prévot, déplacer les mendiants hors du centre-ville permettrait de combattre la misère et ses conséquences désastreuses.

    Par Pierre (Namur)

    Il faut dire qu’après 30 ans de politique néolibérale au service des grandes entreprises et des millionnaires toujours plus nombreux, les politiciens traditionnels commencent à comprendre qu’ils ne parviendront jamais à gérer les conséquences de plus en plus catastrophiques de leur politique. Et puisqu’ils n’ont aucune alternative à opposer à ce modèle, ils tentent de masquer le désastre en faisant fuir les pauvres des villes. Alors que le chômage fait rage et qu’avoir un emploi n’est même plus l’assurance de pouvoir mener une vie décente, ces partis organisent délibérément l’exclusion des chômeurs et la répression des plus pauvres.

    A l’aide de slogans comme « Combattons la pauvreté et non les pauvres ! » ou « 11 900 nouveaux millionnaires en 2013 en Belgique, qui profite ?! », nous avons crié notre colère et discuté de la nécessité d’une politique communale qui vise à satisfaire les besoins de l’entièreté de la population et non des seuls plus riches. Au-delà de ce règlement, il nous faut construire un mouvement qui rassemble tous ceux qui ont la volonté de bloquer les attaques antisociales en cours à tous les niveaux de pouvoir. Malgré nos différences et dans le respect de celles-ci, nous avons besoin d’unir les forces de toutes les organisations, associations, syndicalistes et partis politiques réellement de gauche ou simple citoyen pour mener ce combat commun.

    Défendons le droit à la ville pour tous !

    C’est au capitalisme qu’il faut s’en prendre, pas à ses victimes !

    Pour un front de résistance commun à l’austérité !

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