Tag: Pauvreté

  • La guerre aux pauvres est déclarée !

    Ces trente dernières années, nous avons assisté à ce que les Anglo-saxons appel un backclash, c’est-à-dire à un retour de bâton. Malgré une création de richesses toujours plus importante, les inégalités sociales n’ont fait que croître. En effet, la part des richesses produites dévolues au capital n’a cessé d’augmenter, au contraire de celles destinées aux travailleurs. De la sorte, les capitalistes ont temporairement réussi à globalement renverser le rapport de force à leur avantage.

    Par Alain (Namur)

    Ce retournement de situation se traduit également au niveau idéologique : la concurrence et la compétitivité sont élevées au rang de loi d’airain et guident ainsi toutes les politiques qu’elles soient macro ou micro économique. Les travailleurs sont mis sur un ring et le dernier qui reste debout remporte la coupe.

    Pour les perdants aucune compassion, ils n’avaient qu’à s’entraîner davantage, ils n’avaient qu’à avoir de meilleurs gants, ils n’avaient qu’à se doper ou tricher. Malheureusement, ceci n’est pas qu’une image. Aujourd’hui, des journalistes n’hésitent plus écrire – et ce sans risquer de se faire renvoyer – que certains SDF profitent des infrastructures mises en place pour les sans-abri. Certains “bien-pensants”, sans avoir aucune idée de ce que représentent la pauvreté et la paupérisation, s’imaginent qu’on peut “faire carrière dans le sans-abrisme” […] “par manque de volonté ou d’ambition personnelle” (voir l’article de Cédric Flament dans Vers l’Avenir du 18 avril 2014).

    Constat, objectif celui-là, mais que les journalistes néo-libéraux ne font pas :

    Près de 10% des Belges possèdent près de 45% de la richesse nationale. Les 50 premières entreprises de Belgique ne payent même pas 1% d’impôt des sociétés (quand on déduit tous les cadeaux fiscaux). La fortune des grosses familles a augmenté, pour certaines (Spoelbergh, Berghmann, Boel, etc.) de plus de 100% depuis 2000. Face à ce constat, ils ne se posent pas la question de savoir comment cela a pu se produire et comment, dans le même temps, on fait face au chômage de masse et la paupérisation de larges couches de la population.

    Ces journalistes et ces soi-disant “bien-pensants” semblent ne s’être jamais demandés ce que veut dire s’endormir sans un toit avec le ventre vide. Il ne leur vient pas à l’idée de réfléchir à comment un processus de marginalisation sociale se met en place. Le système dans lequel on vit est violent et les gens qui se retrouvent à la rue sont l’une des manifestations de cette violence sociale et matérielle du système capitaliste.

    Ils nous disent que l’augmentation des mendiants pose divers problèmes : sécurité, traite des êtres humains… Mais les victimes, ce sont bel et bien les mendiants. Le fait de déplacer la mendicité ne va ni faire disparaître ces personnes, encore moins résoudre leurs problèmes, ni les éventuels réseaux mafieux derrière certains mancheurs.

    Le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, qui se dit “Humaniste” et membre d’un parti “Humaniste”, a décidé d’être courageux. Il l’a dit dans le Vers l’Avenir “tant pis si ça fâche…”. Durant les vacances d’été, il veut faire passer une réglementation interdisant la mendicité dans le centre-ville. Après que son parti et lui-même aient voté les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, il se dit que le bon sens veuille qu’on attaque ceux qui sont victimes de sa politique.

    Comment appel-ton quelqu’un qui est fort avec les faibles et faible avec les forts ? Un lâche !

    Au PSL, nous pensons qu’il est temps d’à nouveau renverser le rapport de force par la lutte et par l’action collective du mouvement des travailleurs et des jeunes. Toutefois, renverser temporairement le rapport de force ne suffit pas. Nous devons aussi renverser ce système de production capitaliste qui ne fonctionne bien qu’en nous appauvrissant et en détruisant la planète.


    Rassemblement citoyen : non à la criminalisation de la pauvreté à Namur !

    Ce 26 juin, 17 h 30, devant l’Hôtel de ville de Namur.

    Suivant les exemples de Liège et de Charleroi et face à l’augmentation de la mendicité, le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot, a déclaré vouloir prendre cette décision « courageuse » : LA MENDICITÉ SERA INTERDITE EN CENTRE-VILLE DE NAMUR !

    LA PAUVRETÉ NOUS CONCERNE TOUS !

    20% des Belges les plus riches détiennent 61,3% du patrimoine,
    20% des plus pauvres en détiennent 0,2%,

    En Wallonie : 1 enfant sur 4 vit sous le seul de pauvreté, 1 offre d’emploi pour 40 demandeurs !

    AUJOURD’HUI LES MENDIANTS ET DEMAIN ?

    La pauvreté n’est pas une fatalité ! Elle est le résultat de politiques d’austérité et de l’incapacité de nos dirigeants de lutter efficacement contre les causes de la misère. Cacher les mendiants ne détruit pas la pauvreté !

    Crise de l’emploi et expulsion du chômage côté pile, répression des pauvres côté face : nous refusons cette politique créatrice de misère.

    Rassemblement citoyen le jeudi 26 juin à 17h30 devant l’Hôtel de Ville, le jour du conseil communal.
    Nous offrirons au bourgmestre un cadeau symbolisant sa politique hypocrite.

    A l’initiative du PSL et de VEGA.

  • Combattons la pauvreté, pas les pauvres!

    Une septantaine de personnes s’est réunie devant l’Hôtel de Ville de Namur le jeudi 24 avril suite à un appel de la section namuroise du PSL. L’action visait à dénoncer l’intention de la majorité communale d’interdire la mendicité dans le centre-ville. Des militants de plusieurs partis de la gauche radicale et du milieu associatif ont été rejoints par des jeunes et de simples passants pour empêcher la ville de mettre en place ses mesures antisociales.

    Par Pierre (Namur)

    A Liège avec l’interdiction de la soupe populaire, à Andenne où la police peut désormais « saisir » l’argent récolté par les mendiants, à Charleroi avec des artistes de rues qui doivent au préalable être jugés par une commission… Les mesures communales visant à réprimer les mancheurs se succèdent, concoctées par ces mêmes partis traditionnels qui organisent notre misère à d’autres niveaux de pouvoir. A l’heure où plusieurs dizaines de milliers de chômeurs vont voir leur allocation s’évaporer et où les CPAS tirent la sonnette d’alarme, on assiste à une répression croissante des pauvres. Nos bourgmestres veulent des « smart cities » : des villes en concurrence entre elles qu’ils veulent vendre aux riches, aux investisseurs, aux touristes, et où les pauvres n’ont donc qu’à se faire plus discrets.

    A Namur, après une campagne électorale basée sur les thèmes du « respect » et de la « qualité de vie », le ton a vite été donné dès l’installation du conseil communal : remplacement d’un seul départ à la pension sur deux chez les fonctionnaires communaux, refus de toute discussion à propos de la revalorisation salariale de 1% demandée depuis de nombreuses années, lancement du projet de construction d’un centre commercial malgré les innombrables voix s’y opposant,… Une vision néolibérale de la ville que la majorité communale ne veut pas entendre contester : l’interpellation citoyenne déposée par une ASBL de lutte contre la pauvreté en vue du conseil communal de ce 24 avril a été refusée sous prétexte qu’elle manquait de neutralité !

    Ce rassemblement a été un succès. D’abord parce que ce type d’action ne se voit pas très souvent à Namur, et que ses conseillers communaux n’ont pas l’habitude de se faire chahuter. Ensuite, parce qu’il semble qu’elle a provoqué des remous dans la majorité, certains de ses élus s’opposant désormais à la mesure. Enfin, parce qu’elle a permis de rassembler différentes composantes de la vraie gauche et d’associations de lutte contre la pauvreté, et nous a permis de prendre contact avec plusieurs jeunes venus sur base du bouche-à-oreille avec lesquels nous sommes maintenant en discussion.

    Rien n’est gagné pour autant et il est possible que le collège revienne à la charge, mais les organisations présentes sont d’accord d’organiser de nouvelles actions d’une autre ampleur si nécessaire. Au PSL nous mettons constamment en avant la nécessité d’un front de résistance face aux mesures d’austérité et nous pensons que ce genre d’action peut en poser les bases. A tous niveaux de pouvoir et quel que soit les résultats des élections du 25 mai, notre capacité à bloquer les attaques antisociales va dépendre du niveau d’organisation et de cohésion des militants – politiques, associatifs et syndicalistes – de gauche combattifs.

  • NAMUR, Combattons la pauvreté, pas les pauvres!

    La Ville de Namur réfléchit actuellement à « limiter la mendicité dans les zones très fréquentées de la capitale wallonne ». Autrement dit, il s’agit d’interdire la présence de mendiants dans le centre-ville. Ces déclarations du bourgmestre sont survenues quelques jours à peine après que les médias aient relayé l’augmentation du nombre de personnes émargeant au CPAS, alors que ceux-ci sont déjà sur la paille. Crise de l’emploi et expulsions du chômage côté pile, répression des pauvres côté face : un rassemblement avait été organisé pour protesté contre cette politique créatrice de misère jeudi 24 avril dernier.

    Diverses organisations avaient souscrit à l’appel : le Mouvement VEGA, le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, les Jeunes Organisés Combatifs (JOC), le MG Namur, le PTB Namur, le PSL et les Étudiants de Gauche Actifs (EGA). 

    Photos, par Daniel (Charleroi)

  • Bruxelles : Une région marquée par les pénuries et les inégalités (2)

    A Bruxelles, le taux de chômage est particulièrement élevé. Un cinquième des habitants de Bruxelles est au chômage, situation qui concerne près d’un tiers des jeunes, des données qui font immédiatement penser à l’Europe du Sud. Les autorités n’ont aucune réponse à offrir. La pauvreté augmente, de même que l’insécurité, et la seule “réponse” de cet establishment se résume à la répression et aux sanctions. Cette seconde partie de notre dossier consacré à Bruxelles est consacré à ce sujet.

    Un manque d’emploi structurel

    Au mois de juillet, le taux de chômage était de 20,4% pour l’ensemble de la région. Ce taux est stable sur les deux dernières années, tout comme le taux de chômage parmi la jeunesse qui est de 31,2%. Cette stabilisation après plusieurs années d’augmentation due à la crise illustre la catastrophique pénurie d’emplois et que chaque nouvelle perte d’emploi ne fera que consolider un chômage structurel déjà massif. Lorsque Picqué est arrivé au pouvoir à la région bruxelloise en 1989, le taux de chômage n’était encore « que » de 12,4%.

    Le chômage de masse à Bruxelles est caractérisé par une prédominance de travailleurs peu ou pas qualifiés, la plupart du temps jeunes. C’est la conséquence inévitable de la désindustrialisation, dont les emplois ne peuvent être comblés par un autre secteur. L’idée selon laquelle le secteur de l’horeca et les commerces pourraient combler l’absence d’emplois dans l’industrie est une illusion qui se confirme chaque jour un peu plus. Le nombre de faillites en Belgique a atteint un record cette année avec 2.011 faillites sur les 9 premiers mois, soit 29% de plus qu’en 2012. Parmi les régions, c’est Bruxelles qui enregistre la plus forte hausse du pays. Les secteurs de l’horeca, la construction, le commerce de détails y sont les secteurs les plus touchés. Ces emplois ne sont donc pas disponibles en quantité suffisante et présentent en outre une précarité accrue des conditions de travail.

    Il y a dès lors une inadéquation marquée entre la main d’œuvre peu qualifiée et le marché de l’emploi à Bruxelles, puisque les quelques 714.000 emplois comptabilisés dans la région se retrouvent essentiellement dans les services, dans l’administration publique et dans les secteurs financiers et immobiliers ; bref des emplois qui demandent pour la plupart un diplôme d’études supérieures ou un multilinguisme. Par conséquent, l’argument selon lequel les quelques 350.000 navetteurs quotidiens occupent l’emploi des Bruxellois ne tient pas la route : le nœud du problème est le manque d’emploi colossal.

    L’idée de ne pas remplacer un départ sur trois dans la fonction publique s’étend à tous les niveaux de pouvoir. Ainsi après le fédéral, les communautés, et les régions, certaines communes emboitent le pas comme Ixelles. Ces politiques de sacrifice de l’emploi public auront un effet considérable non seulement pour les travailleurs du secteur vu le manque généralisé de personnel déjà existant mais aussi pour l’ensemble des chômeurs bruxellois qui verront leurs perspectives d’avenir encore plus bouchées.

    Le secteur des ALR à Bruxelles comptait en 2010 48.966 agents pour 42.227 ETP (équivalent temps plein). Aujourd’hui il n’y a plus que 40% des agents qui sont statutaire pour 58% encore en 1995. La prépondérance des contractuels est fort marquée pour le personnel des communes et CPAS, premier employeur bruxellois avec plus de 27.000 travailleurs, atteignant même près de 80% pour les CPAS. Cela est stimulé par la politique de la région qui se limite à subsidier des ACS engagés par les communes pour 25 millions € par an. Les zones de police sont l’exception, avec un nombre de nommés définitif avoisinant les 95%. Quant aux bas salaires en vigueur dans le secteur des ALR, l’argument des directions syndicales et du gouvernement Picqué face aux actions des travailleurs était qu’il fallait attendre le refinancement de Bruxelles pour une revalorisation salariale. Depuis, il n’y a que des assainissements qui entrainent des pertes d’emplois et une dégradation encore accrue du statut et des conditions de travail.

    La croissance annuelle moyenne de dépenses en personnel par habitant pour les communes lors de la dernière législature communale fut de 1,8%, soit sous l’inflation moyenne de 2,4% pour la même période. De 2005 à 2011, le nombre d’ETP est passé de 14.577,33 à 15.056,34 ce qui est loin de répondre à l’augmentation des besoins consécutifs à la croissance démographique. Ainsi Picqué se félicite-t-il que les communes « aient géré efficacement l’emploi » ! Aussi, Saint-Gilles est la seule commune à avoir commencé à couper significativement dans l’emploi communal avant même les élections de 2012 avec une diminution du nombre d’emploi passant de 675 ETP en 2009 à 647 ETP en 2011. En région bruxelloise, 69% des travailleurs des communes sont domiciliés dans la région, et à Saint-Gilles c’est 77%. Parmi ceux-ci, seuls 29% sont statutaires (à Saint-Gilles, c’est à peine 17%).

    Que faire de tout ce chômage ?

    Selon le ministère bruxellois de l’emploi, environ 50.000 Bruxellois travaillaient en Flandre en mars 2013. Il s’agit d’une hausse de 10% sur les deux dernières années et de 43% en 10 ans. L’augmentation concerne surtout des emplois dans le secteur industriel en périphérie de Bruxelles. Cela est une conséquence du contrôle accru des demandeurs d’emploi bruxellois et de la mise en place d’accords de coopération entre Actiris et le VDAB (office flamand de l’emploi) visant à augmenter la flexibilité d’une région à l’autre pour les chômeurs, notamment moyennant un investissement en cours de langues auprès du VDAB. En 2012, Actiris a ainsi financé 7.143 chèques-langues en 2012, en augmentation de 50% par rapport à 2011 (4.651 chèques, 58,5% pour le néerlandais, 35,1% pour l’anglais, 6,1% pour le français et 0,3% pour l’allemand). Par rapport à 2010, l’augmentation du nombre de chèques-langues est même de 139%. En 2010, seulement 8% des chercheurs d’emplois bruxellois avaient une bonne connaissance de l’autre langue nationale selon le gouvernement bruxellois.

    Il serait illusoire de croire que l’ensemble des travailleurs sans emploi Bruxellois trouvent un boulot dans la périphérie en Flandre. La coopération entre les offices de l’emploi de différentes régions ne crée aucun nouvel emploi. En outre, ces emplois nécessitent une facilité de déplacement à la charge des travailleurs et une connaissance minimale du néerlandais. En réalité, cette stratégie a surtout pour objectif de mettre une pression supplémentaire sur les chercheurs d’emploi dans le cadre de la chasse aux chômeurs et de la mise en place de sanctions.

    L’actuel patron d’Actiris, Grégor Chapelle (PS), n’hésite pas à clarifier le rôle qu’il veut donner à l’office bruxellois de l’emploi. Dans un entretien au journal « L’Echo », il explique : « le message de propagande est clair, Actiris doit être autant au service des demandeurs d’emploi que des employeurs. Et plus que tout, il faut améliorer les relations avec les employeurs ». Interpellé par la journaliste sur l’importance du taux de chômage à Bruxelles de l’ordre de 20%, le patron d’Actiris estime que c’est un faux problème : « les 20% sont un taux de chômage politique, le taux de chômage réel sur la communauté métropolitaine n’est que de 11%, dans la moyenne des grandes villes européennes ».

    Lors de son entrée en fonction à la présidence du gouvernement bruxellois, Rudy Vervoort avait pourtant tenu à se positionner par rapport à son prédécesseur en assurant qu’avec lui, la priorité serait donnée à l’emploi des jeunes. Pour donner du corps à cette campagne de communication, il a lancé la formule « 30 mesures, 10 millions €, 4.000 emplois ». Le détail est tout de suite moins flatteur : 100 contrats ACS dans les crèches, 4.350 stages en entreprise, selon les besoins du patronat. Bref, pour ce qui est de l’emploi des jeunes à Bruxelles, Vervoort n’en fait que des cadeaux fiscaux aux entreprises comme il l’a appris avec les gouvernements Picqué.

    Ces maquillages écœurants des chiffres et autres politiques de cadeaux fiscaux illustrent que le chômage de masse est admis par les politiciens traditionnels comme un phénomène structurel sans solution à Bruxelles. Il ne s’agit dès lors pas de s’attaquer au chômage, mais d’utiliser plus efficacement encore les chômeurs comme armée de réserve pour les entreprises sous peine de sanctions, de sorte à conforter la 5e place de Bruxelles dans le classement des régions les plus attractives d’Europe pour les investisseurs.

    Une jeunesse sans perspective d’avenir

    La situation précaire de l’emploi se répercute violemment sur les conditions de vie de la jeunesse. Dans les quartiers du croissant pauvre, le taux de chômage dans la jeunesse est de minimum 45%. A Cureghem et à Molenbeek, ce taux est même de plus de 50%. Le travail au noir et les jobs précaires (intérims, temps partiels, titres-services, ACS…) sont les seules perspectives de travail pour la jeunesse, ce qui ne permet évidemment pas de se projeter dans l’avenir.

    Les deux prochaines années, la dégressivité accrue des allocations de chômage et la limitation dans le temps des allocations d’insertion devraient encore plus aggraver la situation en augmentant l’appauvrissement et l’exclusion sociale. Selon la FGTB, ce sont environ 30.000 bénéficiaires d’allocations d’insertion qui se verront purement et simplement exclus au 1e janvier 2015. A terme, ce sont plus de 50.000 personnes et leurs familles qui risquent de basculer dans la pauvreté et l’exclusion rien qu’à Bruxelles.

    En Espagne, le terme « los ninis » désigne à présent cette couche parmi les 15-29 ans qui n’ont pas d’emplois, sont exclus de formations professionnelles ou sont déscolarisés. Ils représentent 24 % des 15-29 ans en Espagne et 13,9 % en Belgique. Nul doute que ce chiffre est beaucoup plus élevé dans le croissant pauvre à Bruxelles. Selon les termes de l’OCDE, ces « ninis » sont un reflet du déclin économique de la société. La seule thématique liée à l’avenir des jeunes des quartiers pauvres encore discutée par les politiciens traditionnels est de savoir quelle est la répression la plus correcte à mettre en œuvre pour garder un semblant de contrôle social.

    La répression et les sanctions comme seule réponse face à la dégradation du tissu social

    A Bruxelles, où prennent place la plupart des manifestations de tous types, le phénomène de la répression et des violences policières a été fort exprimé ces dernières années. A plusieurs reprises durant l’été 2012, le quartier Matonge a été le théâtre d’un véritable déchainement raciste de l’appareil répressif vis-à-vis de la communauté africaine dès lors que celle-ci manifestait. De manière plus sporadique, des militants de gauche se sont vus lourdement réprimés à diverses occasions, comme ce fut le cas du jeune Ricardo lors du festival de soutien aux sans-papiers à Steenokkerzeel.

    Dans ce contexte-là, les Sanctions Administratives Communales (SAC) sont un outil rêvé pour les partis traditionnels et leur appareil répressif. L’arbitraire de ces sanctions permet une utilisation « à la carte », tantôt pour des incivilités, tantôt pour des faits divers absurdes comme cette personne à Schaerbeek coupable d’avoir déposé un pot de fleur devant chez soi, et très certainement pour des manifestations et protestations, comme celle organisée à l’encontre du « banquet des riches » en octobre 2012.

    Les communes d’Ixelles et Bruxelles sont les fers de lance de cette politique. Freddy Thielemans (PS) a rendu le système rentable. Pour la nouvelle législature communale, 1 millions € est prévu pour augmenter le nombre d’agents constatateurs, avec l’objectif que cela rapporte 3 millions €. Ainsi dans son nouveau budget, la commune a scindé les « amendes pour incivilités » et les « taxes pour incivilités » (utilisées pour faire payer le collage d’affiches aux éditeurs responsables). Chacun de ces deux postes devrait rapporter 500.000 € annuellement à la commune. Même politique à Ixelles : des centaines de SAC sont distribuées lors d’opérations « coup de poing », la majorité pour jets de mégots, mais aussi pour avoir promené un chien sans laisse ou avoir mis la musique trop fort en voiture.

    En mai 2013, la ministre pour l’égalité des chances Joëlle Milquet (CDH) a fait une proposition de loi visant à utiliser les SAC pour réprimander toute attitude sexiste en rue pour combattre ce fléau. Cette proposition faisait encore écho au reportage « Femme de la rue » qui avait marqué les esprits, en mettant sur le devant de la scène la problématique du sexisme en augmentation dans toute une série de quartiers pauvres à Bruxelles. Milquet va-t-elle s’en prendre aux multinationales véhiculant des publicités à tous les coins de rue et présentant la femme comme un objet ? Va-t-elle combler la différence salariale entre hommes et femmes ? Va-t-elle résoudre la situation de précarité sociale à la base des discriminations ? Non ! Cette loi n’est que de la simple hypocrisie qui sert à sauver l’image « pro-femmes » de Milquet pendant que plusieurs mesures de son gouvernement touchent de manière particulièrement forte les femmes. Les allocations de chômage baissent le plus fortement chez les chômeurs « cohabitant » (surtout des femmes et des jeunes vivant encore chez les parents), poussant ces chômeurs dans la dépendance totale. En même temps, elle met la responsabilité du sexisme inhérent au capitalisme chez des hommes en tant qu’individus, en niant tout lien avec le système qu’elle défend.

    D’un autre côté, si la gauche n’arrive pas à progresser et à offrir une perspective viable, des groupuscules d’extrême-droite vont pouvoir se profiler (comme Nation, le FN,…). En mettant en avant des « solutions » qui ne s’attaquent pas aux fondements du système capitaliste et aux responsables de la crise, ils vont dévier l’attention vers des thèmes comme la criminalité. Les résultats que Nation a faits pendant les élections communales de 2012 à Evere (4,47%) et à Forest (1,24%) et l’expérience d’autres pays comme la Grèce montrent que le danger de l’extrême-droite doit être pris au sérieux, surtout dans une période de crise comme celle que nous traversons aujourd’hui.

    La pauvreté et l’exclusion sociale comme conséquences de la crise du capitalisme provoque une aliénation accrue parmi une couche de la population. C’est la base à partir de laquelle la criminalité, les tensions et les discriminations peuvent se développer. Les forces réactionnaires de la société (racistes, intégristes religieux,…) sont utilisées dans ce contexte par les classes dominantes pour dévier l’attention des véritables problèmes sociaux sous-jacents. Tout est fait pour instrumentaliser les moindres faits et gestes de groupuscules hystériques de droite islamiste comme Sharia4belgium pour stigmatiser toute une communauté.

    Un développement continuel de la précarité et de la pauvreté

    Au mois de mai 2013, les CPAS ont compté sur l’ensemble de la Belgique près de 150.000 personnes recevant une aide de leur part, ce qui est un record. A Bruxelles, cela concerne 32.000 personnes, soit 5% des 18-64 ans, et 14% de plus qu’en 2008. C’est 3 fois plus que dans le reste du pays, et au sein du croissant pauvre c’est encore 5 fois plus. La composition des personnes ayant recours au CPAS évolue et reflète la situation de précarité de la société : de plus en plus de jeunes sont concernés (un tiers des bénéficiaires du revenu d’intégration ont moins de 25 ans) et les femmes sont à présent majoritaires, le plus souvent à la tête de familles monoparentales.

    Alors que les besoins sociaux auprès des CPAS sont en augmentation, le gouvernement fédéral a entériné une réduction des dépenses sur les CPAS de 37,4 millions € lors de l’ajustement budgétaire de février 2013. Les communes, qui doivent combler les manques dans les budgets de leur CPAS, voient ainsi un surcoût qui leur revient directement. En outre, le service public de l’intégration sociale constate également que l’écart entre communes riches et pauvres s’est creusé au cours des 10 dernières années. Dans les communes à revenu médian élevé, le nombre de bénéficiaires du CPAS pour 1000 habitants est passé de 7,8 à 5,5 alors que dans les communes à revenu médian faible ce chiffre est passé de 19,7 à 29,6. A Bruxelles, tout cela signifie une aggravation des déficits budgétaires et des pénuries pour les communes de la première couronne où se retrouvent concentrés les quartiers pauvres.

    Selon le forum bruxellois de lutte contre la pauvreté, il y aurait environ 1900 sans-abris « dénombrables » en 2013 (selon différentes associations d’aide, ce serait même 2500, dont 500 de plus sur la dernière année), dont environ 40% de femmes, une proportion en augmentation. Au Samu Social, leur nombre a triplé entre 2002 et 2011, passant de 300 à 1000. En 1999, les femmes ne représentaient encore que 1% des sans-abris au Samu Social. Dans les maisons d’accueil, 96% des familles monoparentales accueillies sont des mères séparées. Cette représentation accrue des femmes parmi les sans-abris est comme pour le CPAS un reflet de la précarisation des conditions de vie des femmes dans la société en conséquence directe des politiques d’assainissement dans les infrastructures et services collectifs.

  • 85 riches possèdent autant que la moitié de l’Humanité !

    Il nous faut un autre système!

    En ce début d’année, le premier ministre Di Rupo (PS) n’a cessé de multiplier les réunions de famille. Forum économique de Davos, Cercle de Wallonie,… Son message est clair : selon lui, ‘‘la Belgique est sur la bonne voie’’. Mais qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire dans un pays sans croissance et où les maigres emplois créés ne permettent plus depuis longtemps de compenser les fermetures et destructions massives d’emploi ?!

    Par Baptiste (Nivelles)

    Il suffit de savoir à qui ce discours est adressé : aux fortunés, au patronat et à leurs plus puissants défenseurs. Se présentant comme étant leur ‘‘humble serviteur’’, le Premier ministre s’efforce de maintenir les privilèges des nantis en faisant payer la crise aux travailleurs et à leur famille, car après tout ‘‘ce sont les entrepreneurs qui sont à l’origine du bien-être de la population’’. Et peu importe le fait que nous créons les richesses par notre travail, quelque part nous ne faisons que profiter du système, et en particulier les bénéficiaires d’allocations bien entendu…

    Ce sont pourtant ces politiques néolibérales qui ont créé un fossé toujours plus grand entre riches et pauvres, alors que jamais dans l’histoire de l’humanité il n’y a eu autant de richesses et de possibilités technologiques. Ces richesses permettraient à chacun d’avoir accès à des conditions de vie décentes, mais la réalité est tout autre.

    De la précarité à la pauvreté

    Pour 99% de la population, le bilan n’est pas folichon : austérité budgétaire tous azimuts, gel des salaires, réforme des prépensions, dégressivité accrue des allocations de chômage,… Pour beaucoup de ménages, notamment quand il y a une perte d’emploi, la route vers la pauvreté est de plus en plus courte. La réforme du chômage de 2012 prévoyait une baisse de 25% du montant des allocations, et à cela s’ajoute une augmentation des sanctions et l’exclusion des allocations d’insertion d’environ 55.000 personnes le 1er janvier 2015. En 2010, les indemnités de chômage ne représentaient déjà plus que 27% du salaire annuel brut moyen, contre encore 42% 20 ans plus tôt. Nul doute que la situation s’est encore dégradée.

    La Belgique : un paradis fiscal sans île, mais bien rentable

    Par contre, pour les patrons et autres nantis à la recherche de refuge fiscal, la Belgique est ‘‘the place to be’’, grâce à l’absence d’impôt sur la fortune et parfois carrément sur les bénéfices réalisés par les entreprises. Pourtant, le taux d’imposition des sociétés est théoriquement de 33,99%. Mais dans les faits, en intégrant les divers cadeaux offerts au patronat, intérêts notionnels en tête, ce taux n’avoisine plus que les 20% depuis 2008. Pour l’année 2012, on estime que la déduction des intérêts notionnels a permis aux entreprises en Belgique d’exempter d’impôt quelque 20,4 milliards € de bénéfices engrangés.

    La baisse du taux effectif est quasi continuelle depuis 2001, et ce n’est plus un secret pour personne, ce sont les plus puissantes multinationales présentes en Belgique qui payent le moins sur des bénéfices souvent gigantesques : ArcelorMittal, Electrabel, Janssen Pharmaceutica, ABInbev,…

    À qui ce système profite-t-il ?

    En Belgique, ce pays où tout va bien, environ 15% de la population vit sous le seuil de pauvreté tandis qu’en même temps les 20% les plus riches possèdent 61% du patrimoine financier.

    Pour nous, les factures ne font qu’augmenter sous la pression de plans d’austérité se chiffrant à chaque fois à plusieurs milliards ; pour eux, tout est mis en place pour préserver les milliards de bénéfices. Après un à trois ans de chômage, un chef de ménage devra s’en sortir avec 1.090,70€/mois, un cohabitant avec 483,86 €/mois ; au même moment, les patrons d’entreprises publiques se voient subir l’affront de recevoir des rémunérations annuelles plafonnées à 250.000 €… Alors, qui profite du système : ceux qui tentent de survivre avec des moyens à en manger des cailloux ou ceux qui vivent grassement à ne plus savoir que faire de leur pognon ?

    Lors de son discours de rentrée, la secrétaire générale de la FGTB Anne Demelenne a déclaré vouloir le retrait de la réforme du chômage au vu de la catastrophe sociale imminente. Des actions seraient à prévoir d’ici les élections du 25 mai, pour ‘‘ faire passer la revendication à tous les partis traditionnels’’. Nous avons besoin d’un plan d’action pour lutter contre cette escroquerie néolibérale, mais jouer le rôle de l’aiguillon pour des partis qui ne nous représentent pas n’est plus viable. De plus, nous avons besoin d’un parti politique qui représente nos intérêts !

  • STOP à l’austérité qui nous pousse par millions dans la pauvreté et la précarité!

    Depuis 5 ans, les travailleurs et les pauvres doivent payer pour une crise dont ils ne sont pas responsables. Les politiciens sont incapables de résoudre la crise et aggravent les problèmes du moment que les capitalistes peuvent continuer à spéculer et engendrer des profits record. La concentration de richesses et les inégalités ont ainsi continué de croître. Les 0,5% les plus riches possèdent 41% de toutes les richesses alors que la moitié de la population mondiale vit dans la pauvreté.

    Tract du PSL-Bruxelles

    “L’Europe est confrontée à la pire crise humanitaire depuis 60 ans” Croix-Rouge

    “L’austérité pourrait plonger 25 millions d’européens dans la pauvreté d’ici 2025” Oxfam

    “Un tiers des Bruxellois sous le seuil de risque de pauvreté” Observatoire de la Santé et du Social

    Une percée des vrais socialistes aux Etats-Unis contre le Big Buissness !

    La pauvreté de masse n’est plus l’apanage des pays du monde néocolonial. Depuis l’éclatement de la bulle immobilière, des millions de familles américaines ont perdu leur maison. Le mythe du rêve américain a été brisé. Trois quarts des emplois créés le sont dans des secteurs à bas salaires et 12% des salariées touchent un revenu de misère. Ainsi, 60% des américains sont favorables à la création d’un nouveau parti contre les 2 partis du Big Buissnes, les républicains de Bush et les démocrates d’Obama.

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    DÉBAT 13 JANV. 19H – Pianofabriek, 35 rue du fort , 1060 BXL

    Avec comme orateurs:

    – Bart Vandersteene, porte-parole du PSL-LSP, a participé à la campagne de Socialist Alternative à Seattle.

    – Panayota Maniou, Syriza, la coalition de gauche en Grèce

    – Anja Deschoemacker, porte-parole de Gauches Communes

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    Ces dernières semaines, Socialist Alternative, le parti-frère du PSL, a réalisé des résultats historiques aux élections à Minneapolis et Seattle. Avec le soutien de plusieurs syndicats, Khasma Sawant est la première socialiste à remporter un siège à Seattle depuis un siècle obtenant 50,6% des voix. Ces résultats illustrent le soutien à la campagne #Occupy Homes contre la confiscation des maisons par les banques et à celle pour un salaire minimum de 15$ de l’heure (contre 7,25$ actuellement) ainsi que l’intérêt croissant pour une alternative socialiste.

    L’avalanche d’austérité plonge l’Europe dans une crise généralisée !

    L’Europe se trouve confrontée à une perspective de crise généralisée à long terme. Partout, les partis traditionnels ont reporté sur le dos de la collectivité les pertes des banques et des grandes entreprises et mènent des politiques d’austérité barbares qui détruisent les acquis et conditions de vie. 120 millions d’européens vivent à la limite de la pauvreté. Les fermetures d’usines et plans de restructuration s’enchaînent. Le chômage se chiffre à 12,2 % pour la zone euro, 1 million de travailleurs sans emploi de plus qu’il y a un an !

    Les travailleurs grecs ont montré une volonté de résistance phénoménale avec 31 grèves générales en 3 ans. Beaucoup espèrent que sur base d’une victoire future de la formation de gauche Syriza, un gouvernement de gauche émergera. Pour maximaliser ce potenciel et bloquer les politiques d’austérité, les travailleurs ont besoin d’élaborer collectivement un véritable plan d’action combatif allant crescendo, y compris en recourant à l’arme des grèves générales aux niveaux national et européen, et de leurs propres instruments politiques à la hauteur des évènements.

    Les politiciens s’en prennent aux travailleurs et aux pauvres, pas à la pauvreté !

    A Bruxelles, 28,2 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Pour les parents isolés avec enfants, la situation est pire encore puisque ce taux grimpe à 38,5 % ! Au même moment, il ressort d’études sur les patrimoines en Belgique que les 10 % les plus riches de la population possèdent 44 % des richesses… soit quasi autant que les 90 % restants des Belges ! Comment cela est-il possible? Il suffit de jeter un oeil sur les profits des entreprises pour comprendre comment se réalise ce vol organisé. L’an passé, les 50 plus grandes entreprises de Belgique ont réalisé un profit de près de 30 milliards €. Sur ces profits, l’impôt payé était de seulement 2,65 %… Une chose est sûre : le patronat et le gouvernement Di Rupo (PS-MR-Cdh) sont bien décidés à nous faire payer la crise, en dégradant toujours un peu plus nos conditions de travail, nos salaires, nos allocations, nos pensions et nos conditions de vie.

    La politique du gouvernement Picqué-Vervoort (PS-CDH-ECOLO) à Bruxelles et celle des communes est de chasser les pauvres de la ville. Il ne s’agit pas pour eux de répondre aux besoins en emplois, logements, enseignement et autres services par des investissements publics conséquents, mais de concentrer de plus en plus les dépenses dans des projets de prestige et d’embellissement pour attirer des couches plus aisées. Le récent recours aux expulsions des occupants du Gésu à Saint-Josse par Emir Kir (PS) est une pierre de plus dans cet édifice.

    Une alternative socialiste à l’austérité !

    Pourtant, jamais dans l’histoire il n’a existé autant de richesses. Le problème est que ces richesses ne sont pas utilisées pour développer le bien-être dans la société. Ces richesses se trouvent dans les poches d’une minorité avide de profits, qui vit de l’exploitation pour augmenter toujours plus sa fortune.

    Le point de départ des différents budgets doit être les besoins de la population et non les moyens volontairement limités, car les richesses existent en suffisance dans la société. Un plan radical d’investissements publics massifs est nécessaire pour créer des logements, de l’emploi et des services de qualité pour tous. Cela serait possible avec une politique qui annule la dette (les intérêts de la dette correspondent à plus de 10 milliards € par an) et qui nationalise les banques et secteurs clés de l’économie sous le contrôle démocratique de la collectivité.


    STOP à la hausse incessante des tarifs à la Stib !

    La carte d’1 voyage à 2,20€ et de 10 voyages à 14€ !

    1 février, 14h – Rassemblement Place Albert – Pour des transports publics gratuit et de qualité

    Après l’abolition de la gratuité pour les seniors, la disparition des abonnements – de 25 ans (8000 jeunes concernés), l’Augmentation des tarifs sociaux ! La hausse incessante des tarifs continue à la STIB avec une augmentation moyenne de +2,5%. Il faut « traire le client » tels ont été les propos de la STIB unanimement condamnés par les politiciens. Mais cette condamnation porte bien sur la forme mais pas le fond. Comme chaque année, ils ont voté au parlement bruxellois une nouvelle hausse scandaleuse.

    Au début de leur mandat, PS-Cdh-Ecolo avaient pourtant écrit dans leur déclaration de gouvernement viser la gratuité des transports publics à Bruxelles. L’usage des portiques à la sortie est testé à la station Albert. Pour leur installation ils ont dépensé quelques 43 millions d’euros. Ce qui va à contresens de leur promesse de gratuité. Sous les deux dernières législatures Picqué les hausses de tarifs correspondent à environ deux fois l’inflation. Le gouvernement bruxellois a opéré pour 46 millions d’euros de coupes budgétaires dégradant également les conditions de travail et les salaires.

    C’est par un refinancement public massif et par un contrôle des travailleurs et des usagers que nous pourrons atteindre un service public gratuit et de qualité capable de résoudre également les problèmes d’embouteillage et de pollution.

    Ces nouveaux tarifs seront d’application à partir du 1er février. C’est pourquoi, le samedi 1er février, la campagne Reprenons Nos Communes organise un rassemblement à 14h aux portes de la station Albert afin de protester contre la politique d’austérité du gouvernement Picqué-Vervoort à la STIB.

    Anja Deschoemacker, tête de la liste Gauches Communes qui a obtenu 3,65% des voix à Saint- Gilles en 2012, évoquait le sujet à la presse:“On nous dit que c’est impossible. On coupe le budget de la Stib de 45 millions d’euros alors que l’on investit dans l’installation des portiques. Il s’agit d’une décision politique. La déclaration gouvernementale régionale de 2009 évoquait la gratuité. Aujourd’hui on en parle plus. Cette politique va à l’encontre des discours sur l’écologie, la mobilité… », dresse la porte-parole, Anja Deschoemacker. Le PSL fustige les décisions prises aux différents échelons de pouvoir. ”C’est une autre manière, pour ce gouvernement, de faire passer la facture de la crise et de la dette sur le simple citoyen. Au niveau fédéral, régional, et bientôt communal, après les élections sans doute…” Le soir 02/02/2012

  • Europe : ‘‘La pire crise humanitaire en 60 ans’’

    “L’Europe est confrontée à la pire crise humanitaire depuis 60 ans’’, c’est dans ces termes que Bekele Geleta, secrétaire général de la Croix-Rouge, a présenté le récent rapport sur l’Europe de l’association qui dénonce les politiques d’austérité. 43 millions d’individus sur tout le continent européen ne mangent pas à leur faim et 120 millions vivent à la limite de la pauvreté. Le nombre de personnes qui bénéficient des colis de première nécessité de la Croix Rouge a augmenté de 75 % au cours de ces trois dernières années, portant leur nombre à 3,5 millions d’Européens !

    Par Boris Malarme

    En Espagne, la Croix-Rouge assiste désormais 2,4 millions de personnes et distribue annuellement 1 million de colis alimentaires, soit deux fois plus qu’il y a trois ans. Les pays du Sud sont les plus affectés, mais aucun pays du continent n’est épargné par le phénomène. La Belgique n’est pas en reste avec plus de 50.000 colis alimentaires distribués chaque année, rien que du côté francophone.

    La Croix Rouge met également l’accent sur l’apparition de ‘‘nouveaux pauvres’’, que l’association décrit comme ‘‘des travailleurs ordinaires qui ne peuvent pas couvrir tous leurs frais essentiels et qui, à la fin du mois, doivent choisir entre acheter de la nourriture ou payer le loyer.’’ L’Allemagne y est spécialement pointée du doigt avec quelque 5,5 millions d’Allemands qui sont tombés dans les rangs des travailleurs à faibles revenus.

    Le Rapport tire la conclusion que ‘‘L’Europe est en train de sombrer dans une longue période de pauvreté croissante, de chômage de masse, d’exclusion sociale, de plus grande inégalité et de désespoir collectif en raison des politiques d’austérité adoptées.’’ Blocage du sommet européen de décembre

    L’alliance D19-20, une collaboration inédite entre producteurs de lait et syndicalistes contre les politiques d’austérité, a vu le jour pour mener des actions de blocage afin d’empêcher la tenue du sommet européen du 19 décembre. Nous soutenons et participons à cette initiative. Elle exprime la radicalisation et la volonté de lutter qui s’opère à la base parmi nombre de militants syndicaux.

    L’idée d’avoir des actions plus combatives et de passer à l’offensive émerge du débat et cherche une expression. Pour bloquer les politiques d’austérité, les travailleurs ont besoin d’élaborer collectivement un véritable plan d’action combatif allant crescendo, y compris en recourant à l’arme de grève(s) générale(s) aux niveaux belge et européen.

  • Dans la dèche à Londres et à Paris, George Orwell

    ‘‘Dans la dèche à Londres et à Paris’’ a été publié il y 80 ans (en 1933). Ce livre donne un aperçu percutant de la vie des miséreux dans une société en crise.

    Par Geert Cool

    Que cela soit le passage où Orwell est travailleur temporaire à Paris où celui de son errance vagabonde à Londres, les divers éléments abordés sonnent particulièrement juste au regard de l’actualité.

    80 années après la parution de cette critique d’un monde profondément antisocial, un seul constat s’impose : les choses n’ont pas fondamentalement changé. Au nom du progrès et de la l’adaptation aux conditions de vie moderne, nos conquêtes sociales ont été revues à la baisse, jusqu’au point de nous faire inévitablement penser à des pratiques choquantes en vigueur il y a près d’un siècle.

    George Orwell est né en Inde, enfant d’un fonctionnaire de l’administration coloniale des Indes. Il devint ensuite sergent dans la police impériale britannique en Birmanie. Son expérience personnelle de l’horreur coloniale et plus tard des terribles conséquences de la crise économique mondiale sur les sections les plus pauvres de la population l’ont poussé à adopter une conscience socialiste.

    ‘‘Dans la dèche à Londres et à Paris’’ est à considérer dans ce cadre. A Paris, nous rencontrons un professeur d’anglais sans travail ni argent, qui finit en désespoir de cause par s’épuiser dans l’univers de la restauration : ‘‘il y a une clientèle pour les restaurants, il faut donc des hommes qui passent quatre vingts heures par semaine à laver des assiettes. C’est la civilisation qui l’exige, un point c’est tout.’’ Les luttes intestines entre les divers membres d’un personnel bien trop mal payés pour de longues heures de travail sont décrites, de même que leur vie misérable, plongée dans l’incertitude permanente. De nombreuses punaises grouillent dans les pages du livre.

    L’illusion d’un meilleur avenir en Angleterre est rapidement brisée. Dès son arrivée, Orwell apprend que le travail qu’on lui avait promis est reporté d’un mois. Ce sera un mois d’errance et de mendicité. Mendiants et sans-abri n’hésitent pas à se battre entre eux ou à accuser les étrangers de venir leur voler le travail. Quant aux autorités, elles ne voient pas les vagabonds d’un très bon oeil. ‘‘Je m’étais trouvé à Londres un nombre incalculable de fois, et jamais je n’avais pris conscience d’un des vices rédhibitoires de la ville – à savoir qu’il est tout bonnement impossible de s’asseoir sans payer. À Paris, si vous n’avez pas d’argent et que vous n’arrivez pas à trouver un banc public libre, vous pouvez toujours vous asseoir par terre, sur le trottoir. Mais Dieu seul sait à quoi vous exposerait semblable comportement à Londres – à la prison, vraisemblablement.’’ Aujourd’hui, ce sont les Sanctions Administratives Communales, les interdictions de mendier ou encore les bancs ‘‘anti-clochards’’ avec des accoudoirs qui empêchent de s’allonger pour dormir…

    ‘‘Dans la dèche à Londres et à Paris’’ aurait tout aussi bien pu prendre pour base Bruxelles, Anvers, Charleroi, Gand ou Liège aujourd’hui. Les emplois excessivement mal payés, le cauchemar d’être un sans-abri en proie à la faim,… le sujet de ce livre n’a pas pris une ride malgré ses 80 ans. Toute la force d’Orwell réside dans sa narration, les yeux bien fixés sur le problème, la plume trempée dans le respect, avec une pointe d’humour. Cette approche n’est pas un hasard, Orwell part d’un point de vue de classe. Chaque personne qui éprouve des difficultés à joindre les deux bouts, une couche de la population qui gagne en ampleur, se reconnaîtra dans ces quelques pages, de la honte de ne pas être en mesure de payer quelque chose au mensonge pour couvrir le manque d’argent en passant par les conditions de travail scandaleuses. En bref, voilà une lecture idéale pour les longs mois d’hiver.

  • Namur : Les vieux dans la misère, les jeunes dans la galère…

    Le 17 octobre dernier, le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP) a organisé une journée avec de multiples actions dans les rues de Namur : manif, prises de parole, témoignages, marche aux lanternes,… Le Parti Socialiste de Lutte est intervenu, accompagné de militants des Etudiants de Gauche Actifs.

    Par Alain (Namur)

    Cette journée avait différents buts. D’un côté, il s’agissait de réunir les différents acteurs qui travaillent quotidiennement avec un public précarisé.

    De l’autre côté, il y avait une volonté de mobiliser la population et les mouvements sociaux de manière large, pour que le thème de la lutte contre la pauvreté ne soit pas éclipsé à l’approche des élections.

    Avec la situation dans laquelle la classe des travailleurs se trouve, la lutte contre la pauvreté et l’appauvrissement devrait être le thème central de la campagne électorale. Oxfam a prévu que 25 millions d’Européens seront jetés dans la pauvreté d’ici 2025 du fait des politiques d’austérité. Avec déjà plus de 15.000 licenciements collectifs en Belgique cette année, il est clair que l’appauvrissement guette une grande partie des familles. Mais les politiciens traditionnels continuent de manière aveugle leurs politiques de casse sociale. Deux mesures illustrent particulièrement comment les politiciens mettent la corde au cou des ménages, par le biais des mesures néolibérales : la dégressivité des allocations de chômage et la chasse aux chômeurs, qui sanctionnent des milliers de personnes par an pour une pénurie d’emplois dont ils ne sont pas responsables, les envoyant vers des CPAS déjà exsangues.

    Le PSL a mobilisé avec ses propres forces pour que cette journée ait le plus grand retentissement. Avec les Étudiants de Gauche Actifs, nous avons pu organiser un bloc combatif au sein de la marche aux lanternes qui se déroulait en soirée. Par l’intermédiaire de notre travail jeunes, nous avons pu amener d’un internat une trentaine d’étudiants qui ont repris nos slogans de manière fort enthousiaste. De manière générale, ces derniers ont été bien acceptés dans la marche et nous étions même encouragés par les différents participants et organisateurs.

    C’est une expression du potentiel que peuvent représenter les idées et le programme de lutte du PSL et d’EGA.

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