Tag: Pauvreté

  • Bruxelles : chasser les pauvres à défaut de résoudre la pauvreté

    Le 4 novembre dernier, la police est intervenue massivement au Gésu à Saint-Josse. Les 200 policiers dépêchés sur place se sont chargés d’expulser les 120 occupants (38 mineurs) de l’ancien couvent, vide depuis 2009. Cette expulsion faisait suite à un arrêté de police pris par le bourgmestre de Saint-Josse Emir Kir (PS) pour ‘‘atteinte à la sécurité, à la tranquillité et à la salubrité publique.’

    Par Baptiste (Nivelles)

    Photo ci-contre : Collectif Krasnyi

    Depuis 2009, des dizaines de familles pauvres (sans-abri, sans-papier,…) avaient pris place dans ce grand bâtiment vide proche du Botanique. Avant l’expulsion, plus de 200 personnes y avaient trouvé un hébergement de fortune, faute de pouvoir trouver un toit dans la capitale. Cela a pris brutalement fin ce 4 novembre. ‘‘Il ne peut y avoir de zones de non droit dans nos rues, c’est indigne d’un État de droit (…) Nous ne voulons pas de lieu qui amène une déstructuration sociale. Nous ne voulons pas le maintien de la misère… je ne peux pas permettre l’anarchie.’’ Aussi incroyable cela puisse être, ces mots ne sont pas ceux des opposants à l’expulsion mais bien ceux d’Emir Kir visant à se justifier de ses actes.

    Où toutes ces personnes vont-elles aller ? Les plus ‘‘chanceux’’ vont pouvoir être temporairement relogés dans 12 appartements promis par la Région Bruxelloise. L’ensemble des appartements promis ne sont pas encore disponibles, seuls 5 le sont, et cela ne répondra de toute façon pas au besoin en logement des 120 expulsés qui campent tant bien que mal dans les locaux du Samu social. Alors que le très limité ‘‘plan hiver’’ ne fait que commencer, le Samu Social est déjà à saturation ! Et cela ne tient pas non plus compte des dizaines d’autres occupants du Gésu qui ont quitté anticipativement les lieux par peur à l’annonce de l’expulsion.

    Toutes ces personnes, considérées à l’unanimité comme des ‘‘squatteurs fauteurs de troubles’’ selon le PS, ne sont en réalité que des énièmes victimes de la misère et de la quasi impossibilité de trouver un logement à Bruxelles quand on est pauvre. Le chômage de masse dans la capitale (>20%) pousse l’ensemble de la population vers des conditions de vie toujours plus précaires, et il ne reste comme perspective d’avenir pour les plus démunis que du travail au noir ou de l’intérim. Là se trouvent les véritables racines de la misère, de l’anarchie et de la désintégration sociale : dans le système capitaliste en crise dont les partis traditionnels, PS en tête, en assure la gestion aux différents niveaux de pouvoir.

    Selon le ‘‘rapport bruxellois sur l’état de la pauvreté’’, 38.284 Bruxellois ont reçu une aide du CPAS en 2012, soit 3,2 % de la population bruxelloise. Cela représente 1.303 bénéficiaires de plus qu’en 2011 (+3,5 %). Parmi la population bruxelloise âgée de 18 à 64 ans, le taux de personnes dépendant d’un revenu octroyé par le CPAS atteint 5%. A Saint- Josse, ce taux dépasse même les 10% ! La part de jeunes de 18 à 24 ans parmi les bénéficiaires d’un revenu d’intégration est en augmentation et est passée de 22 % en janvier 2003 à 28,2 % en 2012. Au total, un tiers des Bruxellois (33,7 %) doivent vivre avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté.

    Pendant ce temps-là, le nombre de logements sociaux est à la traîne et ne permet pas de suivre une liste d’attente en constante augmentation. Depuis 2010, l’offre en logements sociaux est passée sous les 50 % de la demande. Et cette demande est fortement sous-estimée, la liste d’attente étant devenue un parcours du combattant longue de parfois plus d’une décennie. En l’absence de logements sociaux disponibles massivement, les prix des logements et les loyers n’ont cessé d’augmenter ces dernières années et ont mis dans le rouge l’immense majorité des ménages bruxellois. Ce n’est pas un hasard si le Samu Social constate une augmentation vertigineuse des femmes dans les centres d’accueil, qu’elles soient seules ou en famille monoparentale.

    La politique du gouvernement régional Olivier (PS-CDH-ECOLO) à Bruxelles et celle des communes est de chasser la pauvreté de la capitale. Il ne s’agit pas de répondre aux besoins en emplois, logements, enseignement et autres services par des investissements publics conséquents, mais de concentrer de plus en plus les dépenses dans des projets de prestige et d’embellissement de quartiers pour évacuer les plus pauvres par l’augmentation des prix et attirer des couches plus aisées. Le recours d’Emir Kir aux expulsions est une pierre de plus dans cet édifice.

    Résistons à ces politiques néolibérales et antisociales ! Un nouveau parti défendant les intérêts des travailleurs et de leur famille est nécessaire pour s’y opposer et avancer un programme radical d’investissements publics massifs pour résorber les pénuries sur base d’un contrôle démocratique des secteurs clés de l’économie.

  • C’est à la pauvreté qu’il faut s’en prendre, pas aux pauvres !

    Les 10% des Belges les plus riches possèdent quasiment autant que les 90% restants !

    ‘‘C’était la meilleure des époques. C’était la pire des époques.’’ C’est ainsi que Charles Dickens a commencé son chef-d’œuvre ‘‘Le Conte de deux cités’’, une condamnation cinglante de l’injustice sociale de son temps. Il s’agit aussi d’une citation parfaite pour décrire l’état actuel de notre société. Jamais à travers l’Histoire n’ont existé autant de richesses qu’aujourd’hui. Pourtant, un nombre sans cesse croissant de personnes sombre dans la pauvreté, en Belgique y compris.

    Par Tim (Bruxelles)

    Selon l’Indicateur de pauvreté européen, 15,3% de la population était sous le seuil de pauvreté en 2011 (soit un Belge sur 7). A Bruxelles, le taux grimpe jusqu’à 28,2%. Les personnes âgées (20,2%), les chômeurs (37,8%) et les parents isolés avec enfants (38,5%) sont plus particulièrement frappés. Ces données gagnent en importance année après année.

    Parallèlement, la minorité la plus riche de la population voit sa richesse s’accroître plus encore. Les 10% les plus riches des Belges possèdent quasiment autant (44%) que les 90% restants de la population. En 2012, les 20 familles les plus riches possédaient ensemble 50 milliards d’euros, soit 13% du PIB, autant que le budget confondu de toutes les régions et communautés du pays ! En 2012 toujours, les 50 plus grandes entreprises du pays ont réalisé un profit de près de 30 milliards d’euros ! Et c’est à peine si elles payent des impôts : seulement 2,65% de cette somme (791 millions). Les super- riches ont suffisamment de raisons pour célébrer dignement les fêtes de fin d’année. Au même moment, pour les quelques 275.000 ménages belges (6%) qui ne parviennent pas à payer leurs factures d’énergie, l’hiver sera froid.

    De tels chiffres laisseraient à penser que les politiciens vont incessamment dévoiler un plan d’action contre la pauvreté. Rien n’est moins vrai. La politicienne bruxelloise Carla Dejonghe (Open-VLD) a annoncé symboliquement qu’elle allait essayer de vivre un mois au salaire minimum, alors que son parti est le refuge de partisans des ‘‘mini- jobs’’. Ce que Dejonghe va endurer un mois pour faire parler d’elle, des dizaines de milliers de personnes sont obligées d’y faire face toute leur vie.

    Le gouvernement fédéral – avec le PS et SP.a – a instauré la dégressivité des allocations de chômage. Après trois ans, les chômeurs se retrouveront à un minimum bien en-deçà du seuil de pauvreté. Les réformes du gouvernement signifient aussi qu’à partir du 1er janvier 2015, 55.000 chômeurs verront leurs allocations suspendues et devront aller frapper aux portes des CPAS. Si cela ne dépendait que d’eux, les politiciens néolibéraux imposeraient aux allocataires un travail forcé en échange de leurs revenus de misère. Au lieu d’emplois décents avec des salaires décents, nous serons au travail forcé en échange d’un salaire permettant à peine de subsister.

    Pour le PSL, c’est à la pauvreté qu’il faut s’en prendre, pas aux pauvres. Nous voulons créer plus d’emplois grâce à une réduction collective du temps de travail à 32 heures par semaine, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Nous sommes en faveur d’un impôt sur les grandes fortunes et d’obliger les entreprises à intégralement payer leurs impôts. Mais, fondamentalement, pour éviter toute fuite des capitaux des patrons et des super-riches, nous pensons qu’il est impossible de passer à côté de la nationalisation sous contrôle démocratique du secteur financier et des grandes entreprises. Nous voulons que les pauvres, les chômeurs et les travailleurs s’organisent ensemble contre ce système qui engendre pauvreté et misère. Luttons pour un monde où les richesses seraient consacrées à satisfaire les besoins de toute la population et non l’avidité d’une élite de super-riches. C’est pourquoi nous luttons pour une alternative socialiste à la société capitaliste.

  • Quel avenir pour la jeunesse ?

    ‘‘La jeunesse est un groupe essentiel dans une population, car c’est l’avenir de la société’’, cette idée, on l’entend bien souvent… Mais quel avenir cette société capitaliste moribonde permet-elle aux enfants et aux jeunes ?

    Par Emily (Namur)

    Les politiciens traditionnels mettent en avant la jeunesse dans leur campagne électorale. Cette attention concerne plus précisément les nouveaux électeurs. On peut ainsi retrouver les politiciens au lancement des 24h vélo de Louvain-la-Neuve, comme pour lancer une course électorale entre partis traditionnels, dont les programmes ne varient pourtant que de quelques virgules.

    Malheureusement, la réalité, pour nous les jeunes, est moins festive. Nous sommes la première génération qui va vivre – et vit déjà – moins bien que celle de ses parents.

    Tout d’abord, le nombre d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté en Belgique est impressionnant : ils sont 424.000, soit un enfant sur six. À Bruxelles, c’est même 40%. La moitié des enfants issus de familles monoparentales sont également concernés . Grandir dans un milieu défavorisé est lourd de conséquences, à tous niveaux. En plus d’un trop faible revenu pour les ménages, la qualité des services publics se dégrade continuellement : insuffisance criante de places d’accueil pour la petite enfance, manque d’infrastructures sportives et culturelles accessibles à tous, soins de santé en pénurie croissante, etc. La rigueur dite ‘‘douce’’ sur le papier est, dans le vrai monde, d’une grande violence. Pour l’enseignement, c’est la même chose ; les écoles ne jouent aucun rôle d’émancipation sociale. ‘‘A compétences égales, les enfants d’origine défavorisée vont avoir plus de chances de redoubler ou d’être orientés vers le professionnel ou le qualifiant. Au final, ils quitteront plus souvent le système éducatif sans diplôme et seront vraiment des enfants fragilisés a priori par rapport à l’accès à l’emploi’’ . La diminution des subsides dans l’enseignement officiel de 300€/élève, la diminution des allocations de rentrée et la régionalisation des allocations familiales sans transfert de moyens (etc.) vont encore accroitre les inégalités entre ceux issus de familles nanties et les autres.

    Ensuite, trouver de l’emploi est un challenge et construire son dossier ONEM, parfois, un exercice de style. Fin octobre, s’est tenue la semaine de l’emploi du FOREM, avec des salons organisés à travers la Wallonie. Les participants se comptaient par milliers alors que les offres se chiffraient par dizaines… Le pire, c’est que le FOREM était très satisfait du succès de ces salons. Ces derniers reflètent la situation générale du marché de l’emploi wallon où entre septembre 2012 et 2013, les offres d’emploi sur le site du FOREM ont diminué de 25%. Il y a 10.000 offres pour 261.843 chercheurs (dont plus de 61.000 ont moins de 25 ans !). Mais gardons patience, comme nous le disent les conseillers à ‘‘l’activation des chômeurs’’, car ça va prendre des mois : 8,9 mois en moyenne, pour être précis.

    Nous n’acceptons pas que notre avenir soit soldé au profit des super riches. Organisons-nous, dans nos écoles et universités, contre l’austérité qui y est appliquée. Résistons à la répression. Luttons pour des emplois dignes de ce nom, pour tous, et pour des services publics gratuits et de qualité. Contre le capitalisme, résistance !

  • ‘‘Formidable’’ pour eux – ‘‘fort minable’’ pour nous

    ‘‘Tout va bien’’ selon Di Rupo… Qu’il regarde un peu du côté des travailleurs !

    Le discours de rentrée du Premier ministre, dernier discours avant les élections, visait à nous convaincre que ‘‘nous’’ sommes à nouveau sur la bonne voie et que l’action du gouvernement a permis de prévenir le pire. L’offensive avait commencé durant l’été, avec l’énumération de toutes les ‘‘bonnes actions’’ du gouvernement Di Rupo. Les choses vont maintenant plus loin. Sans doute espèrent-ils poursuivre sur cette lancée jusqu’aux élections de mai 2014.

    Edito de l’édition de novembre de Lutte Socialiste, par Els Deschoemacker

    Le grand mérite de cette équipe gouvernementale serait d’avoir terrassé l’atmosphère de crise et d’avoir favorisé un retour progressif de la confiance. L’affirmation a été soutenue par les meilleurs sondages pour les partis au pouvoir depuis les débuts du gouvernement. Di Rupo pourrait maintenant même compter sur l’approbation de 60% des Flamands.

    Et c’est un fait que si on compare notre rentrée politique à celles des Pays-Bas ou de France – où des mesures d’austérité de plusieurs milliards d’euros sont annoncées dans les pensions, les soins de santé,… avec les inquiétudes et l’instabilité que cela comporte -, ce gouvernement a su appliquer un rythme d’austérité plus progressif et éviter une baisse brutale du pouvoir d’achat. La fameuse ‘‘recette belge’’ dont on parle désormais systématiquement est présentée comme une alternative à suivre.

    Cette recette a été concoctée par la nécessité. En effet, le gouvernement Di Rupo ne disposait pas, lors de sa prise de fonction, d’une autorité politique suffisante pour faire autrement, sachant qu’il valait mieux ne pas jeter de l’huile sur le feu de la crise politique et avec la crainte de voir s’éveiller un ennemi beaucoup plus dangereux, sous la forme d’un mouvement ouvrier radical. La sagesse était de ne pas en rajouter.

    Tout a été fait pour dévier l’attention des problèmes réels. Les Diables Rouges et Stromae ont même été récupérés sans vergogne. Tout est soudainement ‘‘formidable’’.

    Mais ces bonnes nouvelles ont un goût très amer en considérant les problèmes sociaux quotidiens qui restent en suspens, et qui n’ont fait que croître sous ce gouvernement. Que ressentent les travailleurs de Ford à Genk ou d’ArcelorMittal, confrontés avec leurs collègues d’autres entreprises à un plongeon dans la misère sociale, au point même de choisir de s’ôter la vie ? Qu’en est-il des habitants de quartiers comme Meulenberg à Houthalen, où aucun emploi n’est disponible pour 27% des jeunes ? La Belgique comprend 110.000 indépendants qui doivent parvenir à joindre les deux bouts avec seulement 833 euros par mois. N’est-ce pas une honte qu’un enfant sur dix naisse dans la pauvreté en Flandre, un sur quatre en Wallonie et, pire encore, quatre sur dix à Bruxelles, soit près de la moitié de tous les enfants ?! ‘‘Fort minable’’? Oui !

    La réalité, c’est que la ‘‘recette belge’’, faite d’austérité plutôt lente, mais régulière et de politique dite de relance basée sur la diminution des coûts de la main-d’œuvre à la suite de la spirale européenne infernale, développe lentement mais sûrement la pauvreté, l’insécurité et le chômage. L’austérité ‘‘douce’’, ce sont des conditions de vie dures.

    Le mouvement des travailleurs ne doit pas se laisser endormir par le chantage selon lequel la seule alternative à ce gouvernement est un autre encore plus à droite avec la N-VA. Il est vrai que cette formule-là ne ferait que diviser davantage la population active et accélérer le rythme des attaques contre nos conquêtes sociales. Nous ne devons pas nous limiter à un choix entre une politique antisociale et une politique très antisociale. La seule solution dans l’intérêt des travailleurs ne peut venir que du camp des travailleurs eux-mêmes. L’initiative de la régionale de la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut appelant au développement d’une riposte de gauche contre cette politique peut activement mobiliser et réunir les différentes tendances de gauche, mais aussi la classe des travailleurs elle-même. Cela mérite tout le soutien possible!

  • Namur : Manifestation contre la pauvreté

    Hier, une journée d’action a eu lieu à Namur à l’initiative du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP) et du Réseau pour la Justice Fiscale (RJF). Différentes mesures ont été dénoncées par les participants, comme l’allongement des stages d’attente des jeunes et de la dégressivité du chômage, les Sanctions administratives communales (SAC) ou encore la réglementation contre la mendicité. Le RWLP a notamment rappelé que l’Etat a pu trouver 3 milliards d’euros pour Dexia et qu’en parallèle, l’exclusion du chômage lui fera ”économiser” 240 millions… Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et les jeunes du PSL Namur, ainsi que la JOC, sont intervenus avec leur plateforme locale des Jeunes en lutte pour l’emploi lors de cette action qui se plaçait dans le cadre de la Journée Mondiale de lutte contre la pauvreté.

  • Chômage et emplois précaires : Le gouvernement s’en prend aux victimes, pas aux responsables

    22,3% des jeunes en Belgique sans emploi

    Pour nombre de politiciens, les chômeurs sont des parasites qui restent dans leur hamac et refusent de travailler. C’est faux, mais cela permet de préparer le terrain pour une attaque d’envergure. Les chômeurs sont littéralement en état de siège. Le montant des allocations diminue et le nombre d’exclus des allocations est en augmentation. Faute de solution contre le chômage, les autorités s’en prennent aux chômeurs.

    Parmi les jeunes, la problématique du chômage est très préoccupante. Pas moins de 22,4% des jeunes belges de moins de 25 ans qui ne sont plus aux études sont sans emploi. En une année seulement, l’armée de jeunes chômeurs a augmenté de 11,5%. Il y a donc 61.000 jeunes en attente d’un emploi et d’un avenir… D’où provient cette hausse soudaine de la paresse parmi les jeunes ? A suivre la logique des partis traditionnels, ce serait la seule question à poser… Sortons de l’absurde et regardons la situation économique, les licenciements et l’austérité. On commence à y voir plus clair de cette façon.

    Il est ridicule de reprocher aux jeunes chômeurs de ne pas suffisamment chercher du travail, c’est ce qui ressort d’une enquête réalisée sur les jeunes chômeurs par l’entreprise Adecco. Cette société spécialisée dans l’intérim est dirigée par Patrick De Maeseneire, exilé fiscal en Suisse et militant de l’abolition de la prime de fin d’année et du double pécule de vacance. Ce n’est vraiment pas le type de personnage que Charles Michel décrirait comme étant un bolchévique.

    Cette étude réalisée à partir de 1.116 jeunes chômeurs a révélé qu’ils ont passé en moyenne 8,6 mois à rechercher un emploi avant d’en trouvé un et que ceux qui recherchent très activement un emploi envoient en moyenne 12 demandes d’emploi mensuellement. 93% d’entre eux affirment qu’ils sont motivés pour solliciter , mais que cette diminution diminue au fil du temps. C’est loin d’être surprenant au vu du fait qu’il y a entre 22 à 40 candidats pour chaque emploi. Une étude danoise a montré que ceux qui ne trouvent pas un emploi directement après leurs études sont deux fois plus susceptibles d’être toujours au chômage 15 ans plus tard.

    Avec une situation pareille, quand un jeune trouve un emploi après une recherche intensive, c’est généralement dans des conditions exécrables et pour un salaire limité. Entre 1999 et 2009, les salaires ont augmenté en moyenne de 3,1% en Belgique, mais cette moyenne n’atteint que 1,8% pour les jeunes. Le ‘‘Modèle allemand’’ de bas salaires n’est pas qu’un thème de discussion, des mesures très concrètes ont déjà commencé à tracer la voie dans cette direction.

    Dans l’avenir immédiat, plus de 150.000 chômeurs recevront une allocation inférieure au seuil de pauvreté. D’autre part, à partir du 1er janvier 2015, environ 30.000 sans-emplois bénéficiaires d’allocations d’insertion (qui ne disposent pas d’une année complète de travail à temps plein) seront exclus des allocations. De cette manière, c’est tout le marché de l’emploi qui sera mis sous pression au niveau des conditions de travail et de salaire. Travailleurs avec ou sans emploi : tous unis contre l’austérité !

  • Mancheurs, artistes de rue et bientôt prostituées, la répression continue à Charleroi

    Ce lundi 30 septembre, une action s’est encore déroulée devant le conseil communal de Charleroi. Après avoir voté un règlement mendicité le mois passé qui ouvre la voie à la répression des mancheurs, c’est maintenant au tour des artistes de rue.

    Par Ben (Charleroi)

    • Charleroi : Hé Magnette, un vrai socialiste, ça s’en prend à la pauvreté, pas aux pauvres !
    • Charleroi, exemple d’une politique socialiste ?
    • Groupe facebook “PSL-Charleroi”

    Cette fois-ci, le conseil communal a voté un règlement sur les artistes de rue, ceux-ci devant passer devant une commission qui jugera de leurs qualités d’artiste avant de leur donner une autorisation. Car, selon la majorité communale, comme expliqué dans la proposition de règlement : ‘‘Il convient de garantir la tranquillité et la sécurité aux riverains, commerçants et autres usagers en réglementant l’occupation de l’espace public de la Ville de Charleroi, y compris à des fins artistiques.’’ La majorité cache encore une fois sa politique antisociale derrière l’argument de la tranquillité et de la sécurité des habitants et des commerçants.

    En très peu de temps, la nouvelle majorité communale dirigée par le PS de Paul Magnette a trouvé sa dynamique politique : une combinaison de mesures politiques néolibérales avec une tendance très autoritaire et bureaucratique.

    Nous savons que le prochain règlement communal répressif ne se fera pas attendre longtemps et touchera certainement les prostituées. Réfléchissons donc à la manière dont nous pouvons mieux coordonner les différentes organisations et citoyens prêts à mener le combat. Nous avons besoin d’élaborer des stratégies communes et d’élargir la contestation avant qu’elle ne s’essouffle. Une ligne politique et d’action cohérente doit être adoptée afin que les futures mesures antisociale de Magnette soient confrontées à une opposition de masse les rendant inapplicables.

    Voici une proposition d’action faite par une militante hier et que nous reproduisons ici :

    ‘‘Bonsoir, pour faire suite à l’action lors du vote en conseil communal sur la réglementation ‘‘mendicité’’, j’ai proposé de mener une action dans les rues du bourgmestre (PS), de l’échevine responsable (CDH) et de l’échevine (MR) en charge du logement. Nous commencerions par l’échevine responsable du social, ensuite le bourgmestre et puis l’échevine du logement.

    ‘‘Pour mener à bien l’action dans la rue de Véronique Salvi, le 7 octobre, l’idéal serait d’être présent entre 16h et 18h, l’adresse du jour est rue Massart 61 à Monceau sur Sambre.

    ‘‘Ceux et celles qui veulent participer peuvent m’envoyer un mail : baffimaigre@gmail.com

    ‘‘D’avance merci.’’

    Voici le tract distribué aux conseillers communaux hier par le groupe ‘‘rassemblement vigilant de Charleroi.’’

    Bonsoir Mesdames et Messieurs les Conseillers Communaux,

    Ce soir sera voté (bien sûr !) le règlement sur les artistes de rue, dans la même ‘‘philosophie’’ que celui sur les mendiants et, plus tard, celui sur la prostitution.

    Une ville propre sur elle.

    A quand un règlement sur les flâneurs ? Sur les enfants qui font désordre ?

    Nous ne sommes ‘‘que’’ des citoyens.

    Mais nous avons voté. Vous êtes nos élus. Nous attendons de vous que vous écoutiez notre voix ailleurs que dans les urnes.

    Nous ne voulons pas de la ville que vous nous préparez, nous ne voulons pas de vos compromissions à de fâcheux promoteurs prometteurs nettoyeurs.

    Vous leur livrez notre ville. Enfin, ce qu’il en reste…

    Nous pensons que la politique doit anticiper sur l’avenir en faisant des projets de société, vers un développement durable, un équilibre de vie et d’échange. Vous parlez de bien vivre ensemble mais en éjectant ce qui dérange. Qui dérange qui ?

    Nous voulons une ville vivante. Dans ce qu’elle est. Nous voulons que puissent vivre, en harmonie, dans cette ville, les quelques nantis, et tous les autres. Les gens qui font une ville. Oui, et des mendiants. Oui, et des gens qui nous donnent de la musique ou de la gestuelle. Maladroite parfois, oui, et alors ?

    Edith Piaf, Renaud et tant d’autres ont chanté dans les rues… Y compris Jacques Bertrand, le chantre dont Charleroi reste si fier… Que se serait-il passé si une commission les avait jaugés, jugés ? Qui peut juger de l’art, des tripes, du vécu, de la rencontre avec le passant, surtout, et du bonheur d’entendre de la musique, là au coin de la rue, une musique de rue qui vient vous chatouiller ? Que direz-vous à Mirella, qui nous enchante tous par sa présence ?

    Et puis… tout est si relatif… Souvenez-vous de Joshua Bell, illustrissime violoniste, jouant sans être entendu, sauf par un petit garçon, dans le métro de Washington…

    Éditeur responsable :

    Marie-Claire Blaimont – Véronique Janzik – Ludivine Joinnot, Rassemblement vigilant de Charleroi

  • 25 millions d’Européens supplémentaires dans la pauvreté d’ici 2025 ?

    Dans son récent rapport ‘‘Le piège de l’austérité’’, Oxfam ne se contente pas d’énumérer les conséquences désastreuses des mesures d’austérité, mais ose revendiquer un changement de modèle économique et sociétal. Un pas en avant radical de la part de l’organisation qui, bien qu’encore limité, n’en illustre pas moins l’impact de l’explosion des mouvements sociaux dans l’évolution des consciences, après des années de politiques antisociales.

    Par Romain (Liège)

    Augmentations drastiques du taux de chômage (60% en Grèce chez les jeunes, le triple du taux de 2007) ; approfondissement du fossé qui sépare les plus riches des plus pauvres ; coupes claires dans le financement des services publics de base (jusqu’à 40% en moins en Irlande) ; jusqu’à 25 millions d’Européens plongés dans la pauvreté d’ici 2025,… ce ne sont que quelques-unes des données brutes distillées tout au long des 42 pages qui composent le rapport, qui se penche également sur l’effet boule de neige de l’austérité, notamment par la diminution des subsides européens aux pays en voie de développements qui, en conséquence, se mettent eux aussi à appliquer l’austérité.

    Une austérité qui touche avant tout les couches les plus pauvres de la population, de par les suppressions d’emplois aussi bien dans le public que dans le privé, les baisses de salaires couplées à l’impossibilité d’en obtenir un meilleur, et des services sociaux de plus en plus chers, tout comme le prix des denrées alimentaires et autres biens de consommation. Les principales victimes de ces politiques sont les femmes ; non seulement elles sont les plus nombreuses à s’occuper des enfants et des personnes invalides, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux baisses d’allocations familiales et d’invalidité, mais elles sont également majoritaires de la fonction publique (60% en France et au Royaume-Uni).

    Oxfam propose différentes mesures sur lesquelles il serait trop long de s’étendre ici mais qui toutes sont loin de s’en prendre au fond du problème, ce que l’organisation avoue d’ailleurs en concluant ainsi son rapport : “Nous invitons les États membres de l’UE à défendre un nouveau modèle économique et social qui investit dans l’humain, renforce la démocratie et mène une fiscalité équitable”. Cela rend caduque leurs propres propositions qui, toutes, restent dans le cadre du système capitaliste (taxation plus équitable,…).

    Il est illusoire de penser que l’Union Européenne décidera d’elle-même de mener une politique sociale qui remettra l’humain et l’environnement à l’avant plan. Les acquis sociaux ne sont jamais donnés gracieusement, ils sont le fruit des luttes des travailleurs et des jeunes.

    De plus, si le capitalisme crée autant de pauvreté et d’inégalités, ce n’est pas car il est mal ajusté ; il en va ainsi de par sa nature-même. Le PSL lutte pour une société où l’économie serait démocratiquement planifiée, pour subvenir aux besoins de chacun, tout en respectant l’environnement. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique. Une société de ce genre ne sera pas établie par la bourgeoisie au pouvoir, mais par le renversement de celle-ci, car il sera impossible de subvenir aux besoins de tous en laissant les leviers économiques, les secteurs clés de l’économie, aux mains des capitalistes avides de profit. Il faudra nationaliser et placer sous le contrôle démocratique de la population des secteurs tels que les banques, la sidérurgie, l’énergie,… Pour gérer démocratiquement ces moyens de production, nous aurons besoin d’organes de démocratie locaux sur tous les lieux de travail, dans chaque quartier, chaque université, chaque école,… liés les uns aux autres par des représentants démocratiquement élus et révocables à tout moment.

    Mais dans l’immédiat, ce dont nous avons réellement besoin, c’est d’un mouvement organisé de la classe ouvrière qui renoue avec un syndicalisme de combat – au niveau belge, européen et international – afin d’en finir avec l’origine même de ce cycle de crises et de pauvreté : le capitalisme.

    En février 2012, Nico Cué, secrétaire général de la FGTB-métal Wallonie-Bruxelles, proposait pour la Belgique un plan de grèves générales échelonnées de 24h, puis de 48h et de 72h. Si depuis l’appel ne s’est pas réalisé, ce n’est pas pour autant qu’il doit être oublié ! Il en va de même pour la nécessité de construire une grève générale européenne contre la machine d’austérité européenne. Le 14 novembre 2012 a illustré que le potentiel est bien présent pour franchir cette étape : ce jour-là, des millions de travailleurs sont sortis dans la rue pour crier leur colère et leurs revendications, et montrer que ce sont eux qui font tourner l’économie.

    C’est cette voie, celle qui montre quelle est la force du nombre, qu’il faut suivre pour que jamais plus des rapports tels que celui d’Oxfam n’aient à exister.

    Il faudra aussi clairement poser la question de l’alternative politique et, en Belgique, un pas de géant a été fait avec l’appel de Charleroi lancé par Daniel Piron, secrétaire régional de la FGTB de Charleroi et Sud-Hainaut, qu’il faut absolument soutenir, diffuser et développer jusqu’à sa conclusion logique : que les revendications des travailleurs trouvent aussi leur écho sur la scène politique par la création d’une formation large, par la création d’un nouveau parti des travailleurs qui permettrait à chaque courant en son sein de préserver son identité et ses idées afin de permettre de se former et de décider ensemble de la manière la plus efficace de lutter !

  • Gelons les profits, pas les salaires !

    Manifestation contre le gel des salaires le 26 septembre à 17h

    Au nom de la sacro-sainte compétitivité, le gouvernement veut bloquer les salaires en 2013-14, et modifier la loi de 1996 sur la compétitivité pour prolonger ce blocage au delà de 2014. Soyons nombreux à marquer notre opposition à l’appauvrissement des travailleur/ses au profit des actionnaires et à la destruction de la liberté de négociation collective des travailleurs.

    A l’initiative de la CNE, de la régionale bruxelloise de la CGSP ALR et des Comités Action contre l’austérité en Europe.

    Avec la modification de la loi de 1996, le Gouvernement veut bloquer nos salaires, pour les aligner sur ceux de nos voisins français, néerlandais mais surtout allemands. Le modèle allemand est devenu l’unique horizon de ceux qui nous gouvernent. Un modèle ? pas de salaire minimum, pas d’indexation, 7 millions de mini-emplois à 400 euros par mois, 15 % de pauvreté. Entre 2000 et 2010, le salaire annuel moyen n’a crû que de 1% en Allemagne et les salaires les plus faibles ont chuté de 16 à 22% (salaires nets réels). Aux travailleurs allemands, leur gouvernement reproche de ne pas être assez compétitifs par rapport aux travailleurs chinois… La compétitivité est donc bien une course aux salaires les plus bas – et c’est pour ce jeu-là que notre gouvernement veut sacrifier notre liberté de négociation.

    Nous refusons cette mise en concurrence des travailleur/ses qui profite aux actionnaires. Nous ne voulons pas de cette loi qui appauvrit les travailleurs, sans toucher aux profits des détenteurs de capitaux et des patrons. Durant la dernière décennie en Belgique, les bénéfices des sociétés ont augmenté de plus de 75%, que les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté de 300%, alors que le revenu disponible des ménages n’a augmenté, lui, que de 13% !

    Des salaires suffisamment élevés sont nécessaires au maintien de l’emploi. Que deviennent les secteurs de la distribution, de l’horeca, de la construction si nous n’avons plus de salaires ? L’utilisation des cadeaux faits aux entreprises permettrait de créer des milliers d’emplois.

    Promouvoir la baisse des salaires, ou des cotisations sociales, ou l’individualisation de la négociation, c’est promouvoir la guerre de tous contre tous. A l’inverse, la libre négociation collective des salaires est une composante fondamentale de notre démocratie – autant que d’aller voter.

    LEUR COMPETITIVITE, C’EST NOTRE PAUVRETE !

    Départ de la Colonne du Congrès (rue Royale – Bruxelles) ce jeudi 26 septembre, à 17h.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop