Tag: Paul Murphy

  • APPEL URGENT

    Demain se déroulera à 12h30 une action de solidarité avec les activistes de la Flottille de la Liberté vers Gaza, devant l’ambassade d’Israël, avenue de l’Observatoire 40, 1180 Uccle (00322/3735500)

    Le 4 novembre, le bateau Irlandais MV Saoirse et le canadien Tahrir ont été déviés vers Haïfa par l’armée Israélienne. Les activistes ont étés enfermés à la prison Giv’on. Parmi les prisonniers se trouve le député européen membre de la fraction du GUE, Paul Murphy, élu à Dublin pour le Socialist Party irlandais – le parti frère du Parti Socialiste de Lutte. Ces derniers jours, des actions ont pris place à Haifa et à Tel Aviv, mais aussi à l’ambassade d’Israël en Irlande. Visiblement, l’Etat d’Israël soutient que les activistes sont illégalement entrés en Israël, ces derniers disant qu’ils ont étés enlevés alors qu’ils se trouvaient dans les eaux internationales en direction de Gaza avec de l’aide humanitaire.   

    Lettres de protestation à envoyer à : MINISTRY OF DEFENCE PUBLIC RELATIONS DEPARTMENT– pniot@mod.gov.il et à l’ambassade d’Israël en Belgique – israelinfo@brussels.mfa.gov.il. Envoyez une copie à info@socialisme.be

  • Flottille de la Liberté vers Gaza : Libération immédiate de tous les détenus !

    Depuis le 4 novembre, l’eurodéputé du Socialist Party (CIO-Irlande) Paul Murphy est détenu par l’armée israélienne en compagnie d’autres activistes de Flottille de la Liberté. Cette troisième flottille internationale de solidarité composée du navire irlandais MV Saoirse (‘‘liberté’’ en gaélique) et du canadien The Tahrir (‘‘Libération’’ en arabe) tentait de se rendre à Gaza en solidarité avec les souffrances du peuple palestinien et pour délivrer de l’aide humanitaire.

    La marine israélienne a notamment déployé un canon à eau à grande puissance contre le Saoirse (voir la vidéo ci-dessous). Les militants ont par la suite été emmenés face aux autorités policières et chargées de l’immigration, sous l’inculpation du “crime” d’être entré en Israël “illégalement”. Mais en fait, ils ont littéralement été kidnappés dans les eaux internationales sur leur route pour Gaza.

    L’eurodéputé Paul Murphy a été capable de passer un appel téléphonique de trois minutes de la prison de Giv’on où il est détenu en Israël (appel d’ailleurs mis sur écoute par les autorités de la prison). Paul a ainsi pu donner un bref aperçu des traitements dont il a été victime avec ses codétenus : "Notre bateau a presque été coulé suite à la manière dont il a été approché et arraisonné par la marine israélienne. Les gens étaient menottés et privés de tous leurs effets personnels."

    "A la prison de Givon les autorités ont tenté de nous désorienter par des privations de sommeil, le retrait de nos montres et les horloges de la prison indiquant de fausses heures. On ne nous a donné aucun délai sur la durée où nous allons être gardés avant le procès d’expulsion. On nous a dénié le droit, prévu par le droit israélien, de contacter nos familles dans les 24h suivant notre arrestation."

    "Sur la base de l’action que nous avons menée notre condition s’est améliorée et nos livres et matériels d’écriture nous ont été rendus."

    "Nous allons rencontrer l’ambassadeur aujourd’hui et nous avons une aide consulaire. Nous demandons au gouvernement irlandais qu’il exige auprès des autorités israéliennes notre libération immédiate."

    "Nous restons déterminé et engagé dans notre mission qui a une fois de plus montré la nature criminel de l’Etat israélien dans son choix de bloquer l’accès à Gaza à ceux qui souhaitent apporter une aide pour atténuer la pauvreté et la souffrance que les populations sur place endurent."

    Protestations de solidarité en Israël

    Les partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) en Israël font actuellement campagne pour la libération de Paul et des autres détenus, notamment avec des actions de protestations qui se sont déroulées à Tel-Aviv et à Haïfa. Ils prévoient d’autres actions, ce qui coïncide avec une grève générale de 4 heures dans le pays à l’appel d’Histadrut, la principale centrale syndicale du pays. Les camarades israéliens du CIO ont compris que Paul et les autres activistes devaient être emmenés devant un juge, sans toutefois avoir pu recevoir de plus amples informations. Selon la Loi israélienne, cela doit être fait dans les 72 heures suivant l’arrestation. Paul et les autres seront probablement déportés cette semaine.

    D’autre part, la campagne ‘‘Irish Ship to Gaza’’ a appelé à une manifestation à l’extérieur du Ministère des Affaires étrangères à Dublin.

    Le CIO appelle chaque lecteur à envoyer des lettres de protestations aux ambassades et consulats d’Israël revendiquant la libération immédiate de Paul Murphy et des autres activistes du Saoirse et du Tahrir, ainsi qu’à la prison de Giv’on, en envoyant des fax aux numéros suivants: +972 8 919 3261 et +972 8 919 3260.

    Nous vous demandons aussi demandons d’envoyer des e-mails de protestation à la fois à l’ambassade d’Israël à Bruxelles ainsi qu’aux bureaux du Ministère des Affaires étrangères en Israël aux adresses suivantes: amb-sec@brussels.mfa.gov.il, sar@mfa.gov.il, mankal@mfa.gov.il, pniot@mfa.gov.il

    Voici ci-dessous un exemple de mail à envoyer:

    Mr ambassador, Mr Minister,

    We strongly protest against the illegal detention of 21 activists from the Freedom Flotilla to Gaza. Amongst them is a member of the European Parlaiment, Paul Murphy.

    The Freedom Flotilla was heading to Gaza to deliver humanitarian goods such as medicines. The boats had no intention to enter Israel. The Israeli army has in reality hijacked the boats.

    We demand the immediate release of the activists and will step up protests against the repressive measures of the Israeli regime including the siege of Gaza.

  • Protestez contre la détention de l’eurodéputé Paul Murphy !

    L’eurodéputé Paul Murphy (Socialist Party, CIO-Irlande) est toujours détenu en prison dans la ville de Ramleh Giv’on, en Israël. Les autorités israéliennes ont stoppé deux navires de la Flottille de la Liberté, qui s’oppose au blocus de Gaza, et a arrêté 27 personnes. Un appel est lancé pour protester contre cet acte scandaleux, qui doit recevoir le plus de soutien possible.

    Six des militants arrêtés ont été libérés. Paul et 20 autres restent toutefois emprisonnés à la prison de Giv’on. Le régime refuse de les laisser quitter le pays parce qu’ils ne veulent pas signer un formulaire de "déportation volontaire”. Les militants détenus nient cette procédure: ils n’avaient pas l’intention d’aller en Israël, c’est l’armée elle-même qui les y a emmené.

    Nous avons essayé de prendre contact avec la prison de Giv’on, sans succès. Le téléphone ne répond pas. Nous avons cependant pris contact avec l’un des activistes libérés, un Palestinien d’Israël. Paul n’a actuellement droit à aucune visite parce qu’il est "détenu" et qu’il n’est pas officiellement "arrêté". La différence est bien entendu purement formelle, mais le résultat est le même: il a été privé de sa liberté.

    Un appel international a été lancé pour envoyer le plus de fax possibles à la prison de Giv’on, aux numéros suivants: +972 8 919 3261 et +972 8 919 3260.

    Nous vous demandons aussi demandons d’envoyer des e-mails de protestation à la fois à l’ambassade d’Israël à Bruxelles ainsi qu’aux bureaux du Ministère des Affaires étrangères en Israël aux adresses suivantes: amb-sec@brussels.mfa.gov.il, sar@mfa.gov.il, mankal@mfa.gov.il, pniot@mfa.gov.il

    Voici ci-dessous un exemple de mail à envoyer:

    Mr ambassador, Mr Minister,

    We strongly protest against the illegal detention of 21 activists from the Freedom Flotilla to Gaza. Amongst them is a member of the European Parlaiment, Paul Murphy.

    The Freedom Flotilla was heading to Gaza to deliver humanitarian goods such as medicines. The boats had no intention to enter Israel. The Israeli army has in reality hijacked the boats.

    We demand the immediate release of the activists and will step up protests against the repressive measures of the Israeli regime including the siege of Gaza.


    L’euro-député Paul Murphy, à l’occasion d’un coup de fil de 3 minutes passé depuis la prison de Givon en Israël, sous écoute des autorités de cette prison, a donné un bref aperçu du traitement que lui et ses camarades prisonniers ont enduré.

    Paul a expliqué que :

    “Notre bateau a quasiment été coulé en conséquence de la façon dont il a été abordé par la marine israélienne. Les passagers ont été arrêtés et privés de tous leurs effets personnels.

    “A la prison de Giv’on, les autorités ont tenté de nous désorienter en nous privant de sommeil et en nous retirant nos montres tandis que l’horloge de la prison indiquait une mauvaise heure. Nous n’avons reçu aucune information quant au délais de détention avant d’être déportés. On nous a aussi privé de notre droit, selon la loi israélienne, de contacter nos familles dans les 24 heures après notre arrestation.

    “Sur base des actions de protestation, notre traitement a été amélioré et on nous a rendu nos livres et notre matériel écrit.

    “Nous devons rencontrer l’ambassadeur irlandais aujourd’hui et nous avons reçu une aide du consulat. Nous exigeons du gouvernement irlandais qu’il revendique notre libération immédiate auprès des autorités israéliennes.

    “Nous restons fermement sur nos positions, et ne sommes nullement intimidés quant à la poursuite de notre mission, qui a encore une fois servi à exposer la nature criminelle de l’Etat israélien qui a empêché ceux qui veulent alléger la pauvreté et les souffrances des habitants de Gaza de pouvoir s’y rendre.”

  • Paul Murphy (député européen) : “Mobiliser la force du mouvement ouvrier organisé”

    Quand, au Parlement Européen, les politiciens des partis établis débattent de la meilleure façon d’aller piocher encore dans nos poches, Paul Murphy, député irlandais du Socialist Party (section du CIO en République irlandaise) fait entendre un autre son de cloche… Lui défend les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Voici ci-dessous un extrait de l’un de ses interventions en séance plénière.

    ‘‘Le nouveau plan d’économie pour la Grèce, avec 28 milliards d’euros d’économies et d’impôts et des privatisations à hauteur de 50 milliards d’euros, confirme une fois de plus quel est le rôle joué par l’Union Européenne et le Fonds Monétaire International pour faire porter la politique d’économie sur le dos de la population.

    ‘‘Les jeunes font face aux attaques les plus dures. Ils ripostent, des centaines de milliers de jeunes ont activement participé à l’occupation des places à travers l’Europe. Ils appellent, à juste titre, à une ‘‘démocratie réelle’’. Selon moi, ce n’est possible qu’en brisant la dictature des marchés et en construisant une société socialiste démocratique où les besoins de la population seront centraux, et non la soif de profit.

    ‘‘Pour stopper ce carnage social pour les travailleurs et les jeunes en Europe, nous devons mobiliser la force de la classe ouvrière organisée. Une grève générale de 24 heures à l’échelle européenne constituerait un message vigoureux de résistance contre l’establishment européen.’’


    Suivez les interventions et positions de Paul Murphy via son site internet : www.paulmurphymep.eu

  • Kazakhstan. La dictature veut briser les syndicats et les marxistes

    Nazarbajev, au Kazakhstan, est à la tête d’un régime dictatorial depuis l’effondrement de l’Union Soviétique. Mais le régime tremble de peur face à la vague de soulèvements de masse au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, car l’onde de choc se propage vers l’Asie, y compris l’Asie centrale. Parmi les mesures préventives du régime, une répression particulièrement brutale contre les syndicats et les militants marxistes.

    Ce pays est riche en ressources naturelles, y compris en pétrole et en gaz. Les principaux acteurs internationaux actifs dans le pays sont Chevron, Exxon Mobil, Lukoil (Russie), Total et Eni (Italie). Mittal (Inde) est très actif dans le secteur minier. Dans la région de Manguistaou, dans l’ouest du pays, les travailleurs du pétrole sont en grève depuis plusieurs mois. Les revenus du pétrole de cette région sont d’une grande importance pour le régime, et briser la grève est une priorité. Les dirigeants des grévistes reçoivent ainsi régulièrement des menaces anonymes.

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    Match Belgique-Kazakhstan, les droits démocratiques sont-ils hors-jeu ?

    Action de solidarité avec les grévistes du Kazakhstan (Communiqué de presse)

    Autres articles

    Actions de solidarité

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    Ces menaces n’étaient pas lancées en l’air. L’été dernier, un délégué de l’entreprise MunayFiltrServis a été tué et un peu plus tard a suivi le meurtre de la fille de Kudaybergen Karabalayev, délégué dans l’entreprise de transport UOS-1 de la filiale de production OzenMunayGaz. La jeune fille de 18 ans a eu la mâchoire rompue et le crâne fracturé.

    L’avocate des travailleurs du pétrole a de suite été arrêtée et risque elle-même une longue peine de prison pour ‘‘incitation à l’émeute’’. Une activiste qui faisait une grève de faim est poursuivie par la police, qui affirme qu’elle aurait attaqué un policier lors d’une opération policière. Cette femme pesait alors 45 kilos, mais elle aurait battu un policier anti-émeute de deux mètres… Elle aussi est menacée d’une longue peine de prison.

    Les grévistes ont obtenu un peu d’attention internationale à travers le travail de solidarité du Mouvement Socialiste du Kazakhstan, qui organise des syndicats indépendants et des militants politiques. L’Eurodéputé Paul Murphy a visité la région pour soutenir les travailleurs. Le célèbre chanteur britannique Sting a lui aussi soutenu les grévistes en annulant un concert au Kazakhstan le 11 juillet dernier (prévu dans le cadre de l’anniversaire du président). Sting a versé une contribution au fonds de soutien des grévistes et a affirmé que ‘‘les travailleurs du pétrole et du gaz du Kazakhstan et leurs familles ont besoin de notre soutien et de l’attention des médias internationaux’’.

    Dans la même logique de répression contre les travailleurs en grève, le régime a également lancé une nouvelle vague de répression contre des dirigeants connus du mouvement ouvrier. Ainur Kurmanov et Esenbek Ukteshbayev, deux dirigeants du Mouvement Socialiste du Kazakhstan et membres de la section du CIO au Kazakhstan, risquent des années de prison. A la mi-septembre, leur avocat avait annoncé qu’ils seraient poursuivis. Le journal Vzglyad (un quotidien d’affaire) a fait de cette nouvelle sa première page en disant : ‘‘La condamnation des dirigeants de cette organisations sera utilisée pour la liquider. Sans aucun doute, les autorités estiment que cette organisation est une force réelle et massive pour la contestation et qu’elles ne peuvent que l’attaquer en la brisant.’’

    Ces deux marxistes sont poursuivis suite à une campagne menée contre l’expulsion de personnes incapables de rembourser leurs hypothèques. Lorsque les banques étaient en difficulté, elles ont été sauvées par le gouvernement. Mais quand la population a des problèmes, elle n’a qu’à se débrouiller. Le désespoir en a conduit beaucoup au suicide, mais d’autres ont choisi la voie de la résistance collective. Le Mouvement Socialiste du Kazakhstan a joué un rôle dans cette résistance et ses dirigeants sont maintenant accusés d’avoir poussé les gens au suicide ! Ils sont également accusés de ‘‘despotisme’’, des inculpations qui sont en général utilisées contre des bureaucrates qui sont allés trop loin quand ils se permettent eux-mêmes des privilèges. Tous deux risquent un emprisonnement de deux ans.

    En 2010, le Kazakhstan était encore président de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Le pays est considéré, notamment par le gouvernement Belge, comme un régime normal. Le 7 octobre, c’est sans problème qu’a été organisé un match de football entre la Belgique et le Kazakhstan. Pour l’élite, le fait que ce dernier pays connait un régime dictatorial avec une répression arbitraire et brutale contre les dirigeants de l’opposition vaut moins que les très lucratifs contrats commerciaux.

    Tant que leur procès est en cours, Ainur Kurmanov et Esenbek Ukteshbayev ne peuvent quitter la ville d’Almaty. Ainsi, le gouvernement espère éviter qu’ils ne témoignent début octobre devant une conférence de l’OSCE à Varsovie consacrée à la ‘‘dimension des droits humains’’.

    La situation au Kazakhstan est de plus en plus tendue. Les hausses de prix rendent la vie insupportable. Les voix s’élèvent pour un niveau de vie décent et pour le droit de mener des actions collectives deviennent de plus en plus fortes. Tout comme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, cela peut conduire à des explosions révolutionnaires. La présence d’une force socialiste organisée avec des dirigeants reconnus et un programme combatif de changement révolutionnaire de la société peut faire la différence au Kazakhstan. Le mouvement des travailleurs est en train de croître et commence à perdre sa peur face à l’élite politique et économique.

    Le régime se prépare déjà à attaquer avant que la colère ne se transforme en une résistance révolutionnaire. L’enjeu est énorme pour les marxistes. Si le régime réussit à briser le mouvement des travailleurs et le Mouvement Socialiste du Kazakhstan, la population du pays vivra une période extrêmement sombre et difficile. Mais nous pouvons aider à éviter cela grâce à la solidarité internationale. Le PSL prend ses responsabilités dans ce cadre, et nous organisons plusieurs activités les semaines prochaines afin de soutenir le mouvement ouvrier et les révolutionnaires au Kazakhstan.

  • La répression kazakhe également en vigueur à Bruxelles ?

    Un parlementaire européen condamne l’arrestation des supporters

    De pacifiques supporters qui voulaient soutenir les travailleurs du pétrole au Kazakhstan et dénoncer la répression à l’œuvre dans ce pays au régime dictatorial ont implacablement été arrêtés lors du match de ce soir entre les Diables Rouges et l’équipe du Kazakhstan. Le pouvoir dictatorial du Président Nazarbayev s’étend apparemment jusqu’à Bruxelles.

    Communiqué de presse

    Un tract avait été produit afin d’être distribué aux supporters à l’entrée du match contre le Kazakhstan. C’est visiblement un crime dans notre pays ; exprimer une opinion est catalogué de ‘‘nuisance’’, tout comme au Kazakhstan. Ou alors les supporters ne peuvent-ils savoir ce qui se passe actuellement au Kazakhstan?

    Pour le Parti Socialiste de Lutte, ce genre d’approche répressive est l’apanage des régimes dictatoriaux où seul le parti du président est élu au Parlement et où toute forme de protestation organisée est victime de répression. Nous l’affirmons : ce soir, la répression kazakhe est en vigueur au Stade Roi Baudouin.

    Récemment, différentes actions de solidarité ont eu lieu, entre autres en Grande-Bretagne, en Suède, en Allemagne,… Ce lundi, une audition a pris place au Parlement Européen avec des porte-parole de l’opposition kazakhe suite à la répression qui frappe les grévistes du secteur du pétrole à Manguistaou, à l’ouest du Kazakhstan, une lutte qui se développe depuis maintenant quatre mois. Le chanteur britannique Sting, notamment, a lui aussi exprimé sa solidarité avec les grévistes et a refusé de jouer dans la capitale kazakhe, Astana.

    Le député européen Paul Murphy (Socialist Party, Irlande), porte-parole de la campagne de solidarité avec les travailleurs du pétrole au Kazakhstan, a bien entendu été choqué par l’arrestation des supporter s belges. Il a déclaré : "Je dénonce cette approche répressive de la part de la police belge. Ceci est une violation des droits démocratiques".

    Plus d’informations :

    Geert Cool: 0485/40.07.80

    Tanja Niemeier, assistante de Paul Murphy: 0486/37.51.99

  • [PHOTOS] Rassemblement pour une reconnaissance de l’État palestinien

    Ce mercredi 21 septembre, quelques centaines de manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés dans le centre de Bruxelles. Ce rassemblement fait suite à l’annonce il y a une semaine, de la demande d’adhésion d’un État palestinien à l’ONU par le président palestinien, Mahmoud Abbas. Bien qu’en total désaccord avec la politique menée par ce dernier ainsi qu’avec la corruption de l’élite palestinienne, le PSL a tenu à être présent lors de cette action pour montrer sa solidarité envers le peuple palestinien opprimé par l’État d’Israël.

    Par Stéphanie (Bruxelles)

    Paul Murphy au sujet de la reconnaissance de l’Etat palestinien

    Les discussions de l’ONU concernant la reconnaissance d’un Etat palestinien ont suscité de nombreux espoirs. Dans cette vidéo, le député européen Paul Murphy (Socialist Party, CIO-Irlande) prévient toutefois que cette résolution ne suffira pas. De nombreuses résolutions ont déjà condamné la violence israélienne, par exemple, et les divers gouvernements israéliens les ont ignorées. Paul Murphy a déclaré lors d’un débat au Parlement qu’il faut une lutte de masse dans les territoires occupés, une troisième Intifada. Il a aussi appelé à ce que le mouvement de masse pour la ‘‘justice sociale’’ en Israël prenne position contre l’oppression des Palestiniens. Plus tôt cette année, Paul avait pris part à la Flotille de la Liberté pour Gaza, qui a finalement été sabotée par le régime israélien.

  • Protestation contre la peine de mort en Inde

    Ce 12 septembre, une action aura lieu devant l’ambassade indienne à Bruxelles, contre la peine de mort en Inde. Trois militants qui avaient été arrêtés pour leur implication présumée dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rajiv Gandhi, en mai 1991, seront pendus au cours de ces prochains mois. Cette mobilisation contre la peine de mort en Inde aura lieu de 14h à 16h.

    Ces trois personnes, Murgan, Santhan et Perarivalan, font partie d’une série de militants arrêtés après l’assassinat de l’ancien Premier ministre en 1991. Il est fort largement admis que le jugement de ces prisonniers a été fort loin d’être équitable. Leur implication dans cet assassinat est toujours fortement contestée et une campagne a été lancée pour les faire échapper à la peine de mort, principalement dans l’Etat indien de Tamil Nadu et dans la diaspora tamoule (minorité ethnique au Sri Lanka et dont ils font partie). Plusieurs militants ont d’ailleurs développé à partir de cela la campagne "Stoppez la peine de mort en Inde", une campagne soutenue par Noam Chomsky, Arundhati Roy, Desmond Tutu et l’eurodéputé Paul Murphy.

    Nous soutenons cette campagne et appelons à rejoindre l’action. Ce 30 août, une action similaire a été menée à l’ambassade indienne à Londres en présence de plusieurs centaines de personnes (voir photo) et c’est à la suite de cela que se déroulera l’action devant l’ambassade indienne de Bruxelles ce 12 septembre, 217 Chaussée de Vleurgat, 1050 Ixelles.

    Manny Thain, membre de la section britannique de la campagne internationale de solidarité avec la communauté tamoule ‘‘Tamil Solidarity’’ a déclaré: ‘‘La peine de mort est tout à fait barbare. Ces trois hommes doivent être immédiatement amnistiés. Ce sont des prisonniers politiques qui n’ont pas commis de crime contre l’humanité, au contraire du président du Sri Lanka Rajapakse. Le gouvernement indien soutient toujours le président sri-lankais et a donc lui aussi du sang sur les mains. L’ONU soupçonné de crimes de guerre. C’est de l’hypocrisie pure. Nous nous opposons à la peine de mort et demandons son abolition."

    La participation de l’Inde lors de la récente guerre menée au Sri Lanka est bien connue et a reçu beaucoup d’attention dans l’Etat indien de Tamil Nadu. Dans cette guerre, qui s’est terminée en mai 2009, au moins 40.000 personnes ont été tuées les dernières semaines uniquement. L’énorme colère suite à l’implication du gouvernement indien a été illustrée par les dernières élections régionales de l’Etat de Tamil Nadu, où le Parti du Congrès, au pouvoir en Inde, et ses partenaires locaux ont reçu une cuisante défaite. Aujourd’hui, le gouvernement tente de détourner l’attention avec la pendaison de ces militants. Cette colère ne fera toutefois que s’accroître.

    Nous appelons à une manifestation, soutenue par l’Organisation Culturelle Tamoule (Tamil Culturele Organisatie) et la Campagne Tamil Solidarity. Rassemblement lundi prochain à 14h à l’ambassade indienne, 217 Chaussée de Vleurgat à Ixelles (Bruxelles). De la gare centrale, l’ambassade peut être atteinte avec le bus n°38 (direction Helden/Héros, arrêt "Van Eyck", après un vingtaine de minutes, l’arrêt est tout près de l’ambassade).

    Lettre de protestation utilisée à Londres

    We are here today to protest against the death penalty given to Murugan, Santhan, and Perarivalan who were accused of involvement in the assassination of former Prime Minister Rajiv Gandhi. We believe their case was not heard properly and the highest penalty of capital punishment is not justified and must be retracted.

    These men have languished in solitary confinement for the past 21 years and have lived with the fear of being sent to the gallows at any moment. In fact a ‘life’ sentence is normally only around 14 years.

    The Indian government has now been forced to delay their execution by eight weeks, through Chennai high court order, but we will continue to protest to demand that the death penalty be cancelled. We demand that either they are released immediately or their case is re-opened and heard publicly with the representatives of working people in India taking active part in it.

    We register here our passionate and absolute opposition to capital punishment. It is an inhuman act and should not be in practice in any country, especially one claiming to be a ‘democracy’. We demand the immediate abolition of capital punishment in India.

    We therefore demand that others who have been given death sentence: Afzal Guru, Devendranath Dass of Assam and Devinder Singh Pal Bhullar of Punjab, should also be pardoned and their mercy petition should be accepted.

    Internationally there is huge disgust at the planned hanging of these three men and the media is increasingly looking at the credentials of the so-called ‘biggest democracy in the world’.

    The ‘End Death Penalty in India’ campaign, which includes the Tamil Solidarity campaign, has gained considerable support worldwide.

    In a matter of days over 1,000 people have signed the petition against the death penalty in India. The list includes well-known and celebrated human rights activists and spokespeople: Desmond Tutu, former archbishop and anti-apartheid campaigner in South Africa; Noam Chomsky, US political theorist and activist; Arundhati Roy, writer, activist and Booker prize winner; Paul Murphy, Member of the European Parliament from the Socialist Party, Ireland.

    That the Indian government has meanwhile given political and material support to the Sri Lankan regime of Rajapaksa, accused by the UN of war crimes, is a further cause for anger. This must stop. We demand a genuinely international independent investigation into the events of the war to be carried out by a people’s tribunal consisting of accountable representatives of the working class and poor people from all communities, chosen by them and observed by international trade union and human rights organisations.

    The End Death Penalty in India campaign and Tamil Solidarity will continue to build support internationally until a decision to end capital punishment is reached.

    Yours,

    Tamil Solidarity Campaign

    End death Penalty in India campaign

  • Ecole d’été du CIO : Kazakhstan, une situation explosive

    Le Kazakhstan actuellement des développements importants. Une grève de travailleurs du pétrole dure depuis plus de 2 mois, et cette situation de contestation se retrouve plus généralement dans le pays. Aujourd’hui, les masses du pays commencent à ne plus avoir peur, et un scénario ‘‘à la tunisienne’’ n’est pas à exclure pour les prochaines années.

    La grève des travailleurs de KazMunaiGas

    La grève a commencé dans une filiale de l’entreprise nationale de pétrole, décrite comme une entreprise nationale mais sous le contrôle d’un seul homme, le beau-frère du président Nazarbaïev, qui possède également d’autres entreprises dans le secteur. A la base, les travailleurs demandaient que l’entreprise respecte la législation sociale.

    Là où se trouvent les champs pétroliers, les conditions sont très pénibles. Ce sont des déserts où la température peut atteindre 40° l’été, et -40° l’hiver. Rien ne pousse dans la région, tout doit être acheminé, et les salaires permettent à peine de pouvoir acheter la nourriture, qui coûte très cher. Ces derniers mois, il y a eu plusieurs morts sur le site, mais la direction refuse de reconnaitre sa responsabilité. Elle envoie ainsi une lettre de licenciement à la famille pour s’assurer de n’être plus responsable.

    Dans un premier temps, les travailleurs ont écrit au président et à diverses autres personnes pour chercher un soutien, durant toute une année, mais sans résultat. Ils en sont donc arrivés à la conclusion qu’ils ne pouvaient compter que sur eux même. Les syndicats leur ont mis des bâtons dans les roues et, l’an dernier, un travailleur a même été passé à tabac sur ordre des responsables syndicaux. Cela été la goutte d’eau qui a fait débordé le vase.

    Les travailleurs ont donc organisé leur propre conférence afin d’élire leurs propres délégués, mais les syndicats ont refusé de signer les papiers permettant de reconnaitre cette conférence. D’autre part, les travailleurs avaient transmis à la police toutes les informations relatives à l’agression, mais elle n’a rien fait. Finalement, la grève a éclaté le 17 mai dernier.

    Cette grève a été déclarée illégale, des grévistes ont été licenciés et leur avocat a même été arrêté sous l’accusation de vol de documents le jour même du déclenchement de la grève. Directement, els grévistes ont envoyé un piquet devant les locaux de la police, et un des travailleurs, accusé d’avoir organisé le piquet, a directement été arrêté lui aussi. L’un des syndicalistes arrêté est diabétique et, durant les premiers temps de son enfermement, on a refusé de lui donner de l’insuline, ce qui est considéré comme de la torture au regard du droit international. La seule manière de libérer ces camarades est que la grève soit victorieuse, car on ne peut rien attendre de la justice, totalement corrompue.

    Peu après le déclenchement de la grève, une usine d’une ville voisine est également partie en grève, en solidarité. Les travailleurs de cette entreprise avaient l’habitude des pratiques de la direction. Lors d’une grève précédente portant sur les salaires, leur dirigeant syndical avait été accusé de détention de drogue, un piège des plus grossiers. Ensuite, des sous-traitants sont eux-aussi entrés en grève en solidarité. Aujourd’hui, quelque 18.000 personnes sont impliquées dans la lutte, ce à quoi il faut encore ajouter les familles. La lutte se déroule dans conditions très dures. Beaucoup de grévistes sont licenciés, des maisons de grévistes sont brulées et l’un d’entre eux est décédé de crise cardiaque durant une action. Il y a quelques semaines, les femmes des grévistes ont manifesté et elles aussi ont dû subir une lourde et violente répression policière.

    Des travailleurs en lutte sont entrés en grève de la faim et après une semaine, quand la grève de la faim commence à avoir un sérieux impact sur le corps, on leur a refusé l’assistance médicale, ce qui n’est pas seulement illégal, mais aussi contre le serment d’Hippocrate. D’autres travailleurs ont toutefois décidé de rejoindre la grève de la faim et ont tenté d’installer des tentes devant l’hôtel de ville. Lorsque la police est intervenue, ils ont décidé de s’installer sur la route principale de la ville. La police a commencé à tenter d’arrêter tout le monde, et des grévistes ont alors ouvert leur ventre pour protester. La police a essayé d’assurer qu’aucune information ne circule au sujet du conflit, elle a donc aussi arrêté tous les journalistes. Il y avait un mariage non loin, et le caméraman a lui aussi été arrêté.

    Contrôle de l’information

    Ce n’est pas tr ès compliqué pour le régime de contrôler l’information, tout étant détenu par une seule personne: le beau-fils de Nazarbaïev. Les droits de l’Homme n’existent tout simplement pas dans le pays. Les travailleurs sont exploités comme des esclaves et la liberté de la presse ou la liberté de pensée est quasiment inexistante. L’essentiel des journaux sont aux mains de la famille présidentielle et, lorsqu’un journal indépendant essaie de se développer, il n’est pas rare que ses journalistes soient battus. Même les blogs sont bloqués, et le contrôle d’internet est intense. Une loi est même passée pour que chacun soit considéré comme un journaliste pour ce qu’il écrit sur internet, et puisse donc être passé en jugement et envoyé en prison. Dans celle-ci, les tortures sont monnaie courante. La situation qui y existe a été récemment dénoncée par un journaliste, qui connaissait particulièrement bien le sujet pour y été envoyé par deux fois, condamné par de fausses accusations.

    Les grévistes ont essayé de briser le contrôle de l’information, et une grande nouvelle est arrivée avec la déclaration du chanteur Sting. Sting a annulé un concert prévu en juin à Astana, la capitale du Kazakhstan pour protester contre la répression touchant les grévistes. Les organisateurs kazakh du concert ont quant à eux évoqué des "raisons techniques et d’organisation" pour expliquer cette annulation. Sting a notamment déclaré : ‘‘Des grèves de la faim, des travailleurs emprisonnés et des dizaines de milliers (de personnes) en grève représentent un piquet de grève virtuel que je n’ai nullement l’intention de franchir.’’ Cela et d’autres choses ont permis que toute la population du pays soit désormais au courant de ce qui se passe. Mais le gouvernement déclare toujours qu’il ne se passe rien de grave.

    Cette attitude est typique du régime. Pendant 20 ans, celui-ci a assuré que l’activité du président avait grandit le pays, contre toute logique puisque, dans les faits, tout a été détruit. Toutes les entreprises qui avaient été laissées après la chute de l’URSS ont été détruites. C’est toute la production basée sur la transformation qui a disparu, et seule l’extraction de matières premières a été soutenue. Ce pays très riche, aux ressources naturelles énormes, a connu une désindustrialisation, et tous les bénéfices ont été directement orientés vers les poches de la famille du président Nazarbaïev.

    Un pays aux ressources naturelles gigantesques

    Quant à l’extraction de pétrole, elle n’obéit qu’à une vision à très court terme, où on pompe tout maintenant, sans penser aux conséquences pour le lendemain. On trouve aussi de l’uranium dans le pays, mais toute l’extraction s’effectue à ciel ouvert, sans tenir compte des effets dangereux sur la population. L’extraction de charbon s’effectue aussi à ciel ouvert et quand le filon est épuisé, ils repartent en laissant le trou béant. Un des très bons amis du président est le géant de l’acier Mittal, et, là comme ailleurs, les bénéfices gigantesques s’expliquent par les très bas salaires, le manque totale de protection et le déni de la moindre règle de sécurité. Dans les mines, il est commun pour les travailleurs de se demander : le coup de grisou sera-t-il pour aujourd’hui ou pour demain ? De fait, les décès sont fort nombreux. Uniquement l’an dernier, pas moins de six explosions ont eu lieu dans les mines.

    Le Kazakhstan est un pays gigantesque, équivalent à la surface de l’Europe Occidentale, mais avec une population de 15 millions de personnes environ. Selon BP, le pays abrite 3% des réserves mondiales connues de pétrole, et 1% des réserves mondiales de gaz. Ces ressources naturelles attirent bien entendu une grande convoitise, et il n’est dès lors pas surprenant de voir que les puissances étrangères se taisent sur les actes du régime, et vont même jusqu’à considérer que le Kazakhstan est une démocratie ! En 2010, le président Nazarbaïev a même été nommé à la tête de la présidence tournante de l’OSCE (Organization for Security and Cooperation in Europe, l’Organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe). Pourtant, à l’occasion des élections de 2005, la même OSCE avait critiqué le caractère non-démocratique de celles-ci… Le pays est aussi une des clés des jeux géopolitiques de la région, c’est l’arène de conflits d’intérêts entre les USA, l’Union Européenne, la Chine et la Russie.

    Un pays taillé sur mesure pour une seule famille

    Le pays ne comprend pas de logements sociaux, et les logements normaux sont extraordinairement chers. La population doit emprunter à des taux mirobolants afin de pouvoir se loger. Quand la crise économique a frappé le Kazakhstan, les banques ont rencontré de grands problèmes et il a fallu les sauver. Par contre, pas le moindre centime n’a été dépensé pour soutenir les familles endettées. La question d’organiser la défense de la population est sans cesse plus cruciale face aux taux hypothécaires trop élevés,… Maintenant, les banques procèdent à des expulsions en laissant les gens à la rue. Un des dirigeants du mouvement ‘‘Touche pas à nos logements’’ est actuellement menacé d’emprisonnement, la police tente de le condamner avec des charges criminelles. Un peu plus tôt, sa voiture avait été sabotée, on avait trafiqué sa pédale de frein et le frein à main.

    En fait, une seule famille est défendue et protégée dans le pays : celle du président, au pouvoir depuis plus de vingt ans. La constitution du pays a d’ailleurs été écrite par le président lui-même et, en mai 2010, ce dernier a à nouveau modifié la constitution pour y introduire la notion de ‘‘chef de la nation’’, ce dernier étant immunisé de toute poursuite, cette immunité étant à vie et même étendue à sa famille. Exemple illustratif : un des beaux-fils de la famille présidentielle tient un night club dans la capitale. Un soir, il a été tabassé par un client trop saoul, une quarantaine de policiers ont ensuite été licenciés pour ne pas avoir assez bien assuré la protection de la famille du président.

    Une des principales caractéristiques du régime est la concentration énorme de richesses aux mains du clan Nazarbaïev, combinée à l’héritage du stalinisme en termes de culte de la personnalité et de népotisme (il a été président du Conseil des ministres de la République socialiste soviétique kazakhe de 1984 à 1989 et premier secrétaire du Parti communiste kazakh de 1989 à 1991).

    Nazarbaïev s’est maintenu au pouvoir en falsifiant les votes, mais pas seulement. Maintenant, la falsification touche également le taux de participation aux élections, car plus personne ne veut aller voter. La blague est célèbre dans le pays ; aux prochaines élections, le taux de participation sera de 102%… Lors des élections d’avril 2011, Nazarbaïev a été réélu dès le premier tour avec 95,55 % de suffrage pour un taux de participation de 89,99%. Trois candidats étaient en lice, les deux ‘‘opposants’’ au président étant en fait là pour faire de la figuration. L’organisation de défense du droit au logement a manifesté dans la capitale à 200 personnes pour revendiquer de présenter un candidat, mais ces 200 personnes ont directement été arrêtées. Quant aux résultats électoraux, qui rappellent ceux dont se revendiquaient Moubarak ou Bel Ali, un de nos camarades qui était observateur durant ces élections a pu concrètement voir comment parvenir à un tel ‘‘soutien’’…

    Pour êtres crédibles, les élections devaient au moins obtenir 4 millions de votants. Le régime a donc forcé les gens à aller voter ou utilisé des subterfuges, comme d’envoyer des bus ‘‘d’électeurs’’ d’un bureau de vote à l’autre pour y voter, remonter dans le bus, et se diriger à un autre bureau. Dans le bureau de vote où le camarade était, il a peut-être vu 100 personnes passer voter, mais en fin de journées, plus de 1000 personnes s’étaient officiellement déplacées au vu du nombre de bulletins… Dans certaines usines, les travailleurs recevaient 25 à 30 euros de bonus (une somme énorme par rapport aux salaires) pour aller voter pour le président tandis que les étudiants qui n’allaient pas voter étaient menacés de ne plus pouvoir suivre leurs études.

    Le rôle de la jeunesse

    D’année en année, on observe une diminution du nombre d’étudiants. La loi sur la refonte de l’enseignement supérieur tient à assurer que l’enseignement supérieur sera entièrement privatisé d’ici quelques années, et que seuls les très riches pourront y assister. Le régime part du principe que des gens éduqués risquent de trop réfléchir et de commencer à s’opposer à lui. D’ailleurs, pour les jeunes qui ont reçu une instruction et qui ne font pas partie des cercles dirigeants, il est très difficile de trouver un emploi ou un logement.

    On trouve de plus en plus de jeunes dans la capitale, comme l’économie rurale s’effondre et que l’exode vers les villes est gigantesque. Le pays est couvert de villes fantômes où personne n’habite plus. Tous les subsides sont consacrés à Astana, la capitale, les autres villes ne recevant rien. A ce rythme, d’ici quelques années, le pays sera vide, à l’exception des zones d’extraction de matières premières et des deux grandes villes ; Alma-Ata et Astana, gigantesque capitale futuriste qui, comme Las Vegas, ne sera bientôt plus qu’un point lumineux dans le désert.

    La jeunesse se rend de plus en plus compte qu’elle n’a pas d’avenir avec le régime, cette colère commence à se transformer en conscience politique. Lorsque nos camarades ont visité les grévistes du pétrole, des travailleurs leur ont dit : nous avons près de 10.000 jeunes chômeurs ici, voulez-vous nous aider à les organiser ?

    Il est très difficile de dire quand, mais il est certain que le moment où la jeunesse va se soulever dans le pays est assez proche. Les capitalistes ne résoudront jamais les problèmes de la population, ils ne cherchent même pas à légèrement les atténuer, aveuglés par leur soif de profits à court terme.

    Potentiel révolutionnaire

    Actuellement, l’Etat s’attaque très durement à nos camarades. Notre organisation voit son influence grandir car la population est de plus en plus dégouttée par le ‘‘travail’’ de l’opposition officielle et, par contre, ils peuvent voir quelles actions nous menons, à la fois avec notre section dans le pays (soutien actif aux luttes pour défendre les logements, soutien actif aux grèves et à leur organisation,…) ainsi qu’avec notre internationale (plusieurs visites de camarades, visite du député européen du CIO Joe Higgins l’an dernier et celle de son remplaçant Paul Murphy cette année,..).

    Dans le cas des grévistes du secteur pétrolier, nous avons pris l’initiative d’un comité de soutien national, dont une des principales tâches est de récolter du soutien financier pour les grévistes. Nous essayons d’impliquer le plus de monde dans ces comités, y compris des artistes et des chanteurs. Un photographe européen reconnu a déjà vendu plusieurs photos pour soutenir financièrement les familles des grévistes, tandis que de nombreux groupes rock ont déclaré soutenir la grève et sont en train d’organiser un concert de soutien.

    Cette grève est de la plus haute importance, et nous devons assurer de tout mettre en œuvre pour assurer sa victoire. Il y a de grandes chances pour que les mineurs partent eux aussi en lutte en cas de victoire de leurs camarades du pétrole, et cela pourrait enclencher un processus de luttes de grande ampleur dans le pays. Et contrairement à la Tunisie ou à l’Egypte, le CIO aura des forces actives et reconnues dès le début du processus révolutionnaire. Bien évidemment, nous devons aussi penser à la possibilité d’une défaite à cause d’une trop grande répression durant trop longtemps, à cause du manque d’expérience des dirigeants des grévistes pour tenir suffisamment longtemps dans ce contexte extrêmement tendu,… Le gouvernement utiliserait cet élément décourageant, qui pourrait faire taire la contestation sociale pendant un certain laps de temps. Mais, pour revenir à l’expérience de la lutte de Gafsa en Tunisie, la défaite a néanmoins constitué une expérience très riche pour la suite. Le potentiel est véritablement présent pour une explosion à caractère révolutionnaire dans le pays.

    Bien entendu, le régime est parfaitement au courant du danger qu’il court, lui aussi regarde vers le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, mais avec effroi. Un des leviers sur lequel il peut jouer est celui de la composition ethnique du pays. Le Kazakhstan est la dernière république à avoir déclaré son indépendance de l’URSS, et la seule où l’ethnie locale n’était pas majoritaire dans le pays. Depuis lors, Nazarbaïev a tenté de susciter le développement d’un sentiment national dans le pays, et beaucoup de Kazakhs sont revenus dans le pays, tandis que des Russes ou membres d’une autre nationalité sont repartis. Le sentiment national est un outil pour détourner l’attention des gens des problèmes sociaux et, en période de crise sociale aigüe, cela restera un des derniers recours du régime.

    Les Kazakhs sont favorisés pour postes dans services publics alors que, dans beaucoup d’entreprises, les Kazakhs ont des postes subalternes par rapport aux autres ethnies ou aux travailleurs d’origine étrangère. Les entreprises chinoises sont par exemple de plus en plus présentes dans le pays. Mais elles arrivent avec leurs propres travailleurs qualifiés, tandis que les travailleurs locaux n’ont que des postes subalternes, mangent dans une cantine différente,… Les travailleurs étrangers sont de façon générale mieux payés, d’autant plus que les attaques dans l’enseignement supérieur entraînent une pénurie de main d’œuvre qualifiée dans le pays, compensée par l’arrivée de techniciens étrangers. La ségrégation est réelle, fort pesante, et peut en dernier recours être utilisée par le régime pour détourner une contestation sociale en une contestation de type nationaliste.

    Il y a bien entendu également la question de la répression, particulièrement féroce. Nos camarades y font régulièrement face, comme en ont témoignés les nombreux appels à la solidarité que l’ont a pu voir sur le site du CIO (socialistworld.net) ou sur celui-ci. Il sera nécessaire pour le CIO de renforcer cette campagne de solidarité avec nos camarades kazakhs ainsi qu’avec les travailleurs en lutte dans ce pays, par exemple en organisant des protestations devant des sites ou des sièges d’entreprises occidentales qui profitent de la situation sociale du Kazakhstan pour augmenter leurs profits (GAP, Zara, Metro,…). C’est particulièrement vrai dans le cas de la Grande-Bretagne. En décembre dernier, une délégation officielle s’est rendue au Kazakhstan, et le Prince Andrew a lui-même traité avec les oligarques liés au régime. Des entreprises telles que British Gaz ont des intérêts dans le pays.

    Au Kazakhstan même, nous devons orienter nos efforts pour éviter qu’un changement de régime se résume à dégager Nazarbaïev. Un autre prétendant pourra essayer de se profiler pour sauver le régime capitaliste. Si Nazarbaïev est renversé, ou s’il décède et que sa succession n’est pas assurée (les rumeurs concernant l’état de santé du président sont nombreuses), l’impérialisme pourrait changer de tactique et peser de tout son poids pour hâter l’avènement au pouvoir d’un des partis d’opposition officiels, qui font tous partie de l’oligarchie qui détient l’économie entre ses mains. On assisterait alors à des privatisations massives dans les secteurs du pétrole et du gaz, ou une bonne partie de la production reste aux mains de l’Etat (et dans les mains de la famille du président dans les faits), d’où l’importance de revendications tells que le contrôle de la production par les travailleurs. Il est aussi possible que les explosions sociales se développent et se prolongent, et que le régime soit capable de gérer une transition post- Nazarbaïev, mais cela devra absolument être accompagné d’une répression féroce du mouvement des travailleurs.

    Là aussi, l’expérience révolutionnaire de Tunisie ou d’Egypte doit être regardée : il faut essayer de peser pour que la lutte ne soit pas simplement orientée vers le sommet de la pyramide, mais vers la pyramide elle-même, en amenant la question d’une société socialiste démocratique.

  • Après les crimes de guerre : le négationnisme de l’armée du Sri Lanka

    Le week-end dernier, le quotidien Le Soir a publié un dossier très intéressant consacré aux conditions de vie de la population tamoule au Sri Lanka. Après 30 années de guerre civile et une ‘‘phase finale’’ particulièrement sanglante (40.000 morts en trois semaines…), la minorité tamoule continue d’être discriminée et continue de connaître une situation des plus terrible. La correspondante du Soir, Vanessa Dougnac, envoyée spéciale au Sri lanka, livre un rapport des régions tamoules.

    Cette journaliste a eu plus de chance que ses collègues hollandais, attaqués par ce qui semble bien avoir été des agents du régime. Les deux journalistes hollandais ont dû quitter le pays après leur agression. Depuis 2008, pas moins de 4 journalistes ont été tués au Sri Lanka. Le régime du président Rajapakse fait tout ce qui lui est possible pour s’opposer à la publication d’articles et de nouvelles au sujet des crimes de guerre et des problèmes qui persistent au Sri Lanka.

    Deux ans après la fin ‘officielle’ de la guerre, le sort de 146.000 personnes reste inconnu tandis que des milliers de jeunes vivent encore dans des camps. Le régime applique une dictature militaire sévère au nord du pays et les journalistes n’y sont pas tolérés. Le rapport des Nations Unies décrivant les crimes de guerre et la violence de l’armée a été accusé par le régime d’être une vulgaire ‘‘falsification’’. Le régime nie tout en bloc.

    Le Soir écrit : ‘‘230.000 Tamouls se retrouvent enfermés dans les camps de Menik Farm, ils y restent plusieurs mois dans des conditions déplorables. Quant aux ex-Tigres, au nombre de 12.000 d’après les autorités, ils sont isolés dans des centres de détention.’’ Il est impossible d’obtenir des chiffres exacts comme le gouvernement ne donne pas de chiffres. Mais plus de 146.000 personnes ont disparu. Un documentaire de Channel 4 a montré des images de prisonniers tués par des soldats. ‘‘La page de la guerre civile au Sri Lanka n’a pas été tournée le 18 mai 2009’’, conclu Le Soir. Le documentaire allait dans le même sens et livrait également des témoignages d’attaques de l’armée contre des hôpitaux.

    Malgré toute la répression, les marxistes continuent leurs activités au Sri Lanka. Notre parti-frère, l’United Socialist Party, est actif parmi les populations singhalaise et tamoule. La semaine passée, l’USP a eu des candidats aux élections régionales de Jaffna, la capitale de la région tamoule au nord du pays. Bien que le gouvernement ait tout fait pour saboter notre campagne et malgré le total manque de droits démocratiques, nos camarades ont réussi à finir troisième parti, devant l’opposition de droite traditionnelle de l’United National Party.

    Sur le plan international, nous menons la campagne ‘Solidarité Tamoule’, qui soutient ou organise des actions et des discussions. Avec cette campagne, nous organisons aussi des Tamouls en Belgique, dont quelques-uns qui ont rejoint le PSL à Anvers. La campagne principale de ‘Solidarité Tamoule’ est consacrée à la nécessité d’une enquête internationale concernant les crimes de guerre. Nous avons soutenu cette revendication avec notamment une action devant le Parlement Européen le 18 mai 2011, soit deux ans après la date officielle de la fin de la guerre, mais aussi avec une petite action à Anvers le 18 juillet dernier. Entretemps, nos camarades au Parlement Européen ont organisé un meeting officiel sur le Sri Lanka, et le député européen du CIO Paul Murphy essaie de mettre sur pied une délégation de parlementaires européens pour aller au Sri Lanka cet automne.

    La ligne officielle du régime est toujours de nier les crimes de guerre. Après le meeting au Parlement Européen, la presse du régime a écrit que Paul Murphy soutient les Tigres Tamouls du LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam), bien que nous ayons des critiques sur leur approche de guérilla et sur leurs illusions envers le capitalisme (l’idée fausse selon laquelle un pays Tamoul indépendant pourrait devenir un nouveau Singapour). Le Soir a essayé d’obtenir une réaction de l’armée. Ubaya Medawala, le porte-parole de l’armée à Colombo, a déclaré, entre autres, que : ‘‘Nous n’avons jamais tiré sur les civils, et jamais dans la zone de ‘non-tirs’. Nous avons sauvé les civils : ils étaient 300.000 et ont été tous recueillis.’’ Il dit encore que seulement des ‘‘terroristes du LTTE’’ ont été tués par l’armée. Les 40.000 morts en trois semaines (d’après le rapport des Nations Unis) seraient donc tous membres des LTTE ?

    La dictature de Rajapakse essaie de masquer sa politique néolibérale et ses crimes derrière une rhétorique anti-impérialiste. Ce n’est pas un hasard si le président Rajapakse a déjà déclaré que le dictateur Kadhafi de Lybie serait la bienvenue au Sri Lanka si la situation dans son pays devenait intenable pour lui. Entretemps, le régime utilise le soutien chinois, suivi par celui de l’Inde et celui de l’Europe, afin de briser la population tamoule et de mettre enfin sur pied des zones spéciales économiques avec des conditions de travail horribles. Le but de la guerre est de créer une armée d’esclaves qui seront disponibles pour les entreprises chinoises et pour d’autres multinationales. Les partis traditionnels, y compris dans notre pays, sont complices de cette situation de par leur silence.

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