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Tag: Pas de Thatcher en Belgique!
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L'enjeu du plan d'action : construire un mouvement de masse pour faire tomber le gouvernement
Les nouvelles mesures d’austérité et attaques de ce gouvernement des riches suscitent une résistance sociale renouvelée. Suite à la volonté d’abolir la semaine des 38 heures et le paiement des heures supplémentaires, à l’attaque contre les retraites dans le secteur public, aux nouvelles taxes et à l’extension du travail temporaire, les directions syndicales n’ont pas attendu la fin des élections sociales pour annoncer de nouvelles actions. Un nouveau plan d’action a été annoncé, culminant avec une grève générale le 7 octobre, jour du deuxième anniversaire de ce gouvernement thatchérien.Le calendrier d’action est le suivant :
- 24 mai: manifestation en front commun syndical
- 31 mai: manifestation des services publics
- 25 mai – 17 juin: actions thématiques
- 20-24 juin: sensibilisation dans les entreprises
- 24 juin: grève générale de la FGTB (avec la participation possible de diverses centrales de la CSC)
- 29 septembre: manifestation en front commun syndical
- 7 octobre: grève générale
Cet agenda nous donne une nouvelle opportunité de construire un puissant climat de résistance sociale. Évidemment, cela ne se fera pas tout simplement comme ça: aucun rapport de force ne nous tombe déjà tout cuit dans les mains. Les délégations combattives peuvent utiliser ce plan d’action pour informer, convaincre et mobiliser les collègues. Les réunions du personnel destinées à soumettre ce plan à la discussion maximaliseront la participation aux actions et peuvent permettre de prendre des décision de manière démocratique. Des assemblées interprofessionnelles régionales qui laissent également la parole à la base peuvent aider à donner le ton du mouvement, vers une résistance sociale offensive capable d’attirer d’autres couches de la population dans le combat, comme la jeunesse, les personnes isolées sur leur lieu de travail ou les sans-emploi.
Certains se plaindront que ce plan est trop rapide, d’autres qu’il est trop lent ou encore que les jeux sont faits à l’avance parce que la direction du mouvement sera toujours prête à arrêter la lutte. Mais en organisant nous-mêmes cette dernière, y compris par le biais de réunions du personnel, et en faisant usage des actions annoncées pour construire nos forces, nous pouvons, selon le PSL, contribuer à transformer la colère généralisée en un mouvement actif pour faire dégager le gouvernement par la grève.
La propagande du gouvernement de droite et de ses perroquets des médias qui considèrent les syndicats comme des «irresponsables» qui «ne représentent plus personne» a un certain impact. Mais cette approche est de plus en plus contestée par des couches larges de la population. Des études indiquent que la grande majorité de la population, y comprit en Flandre, reconnaît l’importance des syndicats. L’implication dans les syndicats augmente. Une étude de Randstad indique que 53% des travailleurs se sentent impliqués dans le syndicat, comparativement à 44% aux élections sociales précédentes, il y a quatre ans. Dans les entreprises où se déroulent des élections sociales, 72% des travailleurs ont dit qu’ils iraient certainement voter. Cela fait partie des acquis du plan d’action de l’automne 2014.
Le nouveau plan d’action peut être développé sur base des leçons du précédent. La base active des syndicats a gagné en importance, nous avons déjà pu le constater aux diverses manifestations, notamment celle du 7 octobre dernier, qui avait surpris tout le monde par son ampleur. Parallèlement, le gouvernement est affaibli. Les cabinets ministériels se consacrent non seulement à la lutte contre nos conditions de vie, mais aussi à la lutte les uns contre les autres. Deux ministres ont déjà dû démissionner: Galant (MR) au fédéral et Turtelboom (Open VLD) au gouvernement flamand. Kris Peeters (CD&V) ne peut plus guère prétendre représenter le «visage social» du gouvernement. Selon lui, nous «vivons tous au dessus de nos moyens». Le 20 avril, les rangs de la CSC ont manifesté contre la loi Peeters et la semaine des 45 heures. Ces éléments rendront plus difficile aux dirigeants syndicaux d’à nouveau dévier le mouvement vers une voie de garage.
Kris Peeters a expliqué que ceux qui font grève ne seront pas à la table de négociation. Mais qui attend quelque chose de ces négociations ? Le gouvernement défend les exigences patronales et exige des dirigeants syndicaux de s’y plier. Ce ne sont pas des négociations, le patronat est le seul bénéficiaire. Évidemment, le successeur de Peeters à la tête de la fédération patronale flamande Unizo, Karel Van Eetvelt, crie sa rage contre les actions syndicales. Mais qu’il ose les comparer aux attentats terroristes est scandaleux et d’une totale insensibilité. Protester contre la casse de nos conditions de vie est un droit démocratique. Le droit à l’action collective s’applique aux grèves politiques et c’est cela qui met l’establishment en rage.
L’enjeu de ce plan d’action doit être clair. Nous ne pouvons pas rentrer sagement chez nous comme après le plan d’action de fin 2014. Ceux qui croyaient que les négociations livreraient quelque chose en ont été pour leurs frais! Le Tax shift n’a pas constitué une étape vers une fiscalité plus équitable comme cela avait été promis, ce fut l’occasion d’une nouvelle charge contre les travailleurs et les pauvres. Si nous laissons ce gouvernement aller jusqu’à son terme, nous aurons encore d’autres mesures antisociales à avaler. L’objectif des actions à venir doit être la chute du gouvernement. Quel que soit le gouvernement qui viendra à sa suite, il devra chanter une autre mélodie. Un tel gouvernement devra faire face à une classe ouvrière plus consciente de soi et de sa force.
Un mouvement contre le gouvernement et la politique d’austérité conduira inévitablement à une discussion accrue concernant l’alternative politique dont nous avons besoin. Nous estimons que le potentiel est grand pour le développement d’une alternative politique issue du mouvement ouvrier. Nous défendons une large initiative en ce sens qui laissera une place à tous ceux qui veulent s’opposer à l’austérité: les syndicalistes et les militants de gauche, parmi les quels bien entendu le PTB/PVDA et son poids électoral croissant. A partir d’un puissant mouvement capable de dégager le gouvernement par la grève peut se développer une force politique dont l’ambition sera bien plus grande que celle d’un petit parti qui veut juste pousser les autres vers la gauche. L’enjeu doit être de parvenir à une rupture fondamentale avec les politiques d’austérité néolibérales.
Le gouvernement choisit le modèle de confrontation. Les patrons continuent de pousser le gouvernement dans cette direction, ils espèrent ramasser quelques grains supplémentaires le temps que cela pourra durer. Utilisons les actions annoncées pour organiser nos forces. Nous ne pouvons pas compter sur les médias traditionnels, qui sont du côté d’où provient leur financement. Notre force réside dans notre nombre et notre potentiel de lutte. Le défi qui nous fait face est de convertir la colère présente en un mouvement de masse pour balayer par la grève le gouvernement et les politiques antisociales.
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Convergence des luttes: Bloquons les mesures Peeters

Nous, travailleurs, étudiants, travailleurs sans emploi, syndicalistes, membres d’organisations ou de collectifs, simples citoyens, refusons sans appel la lettre et l’esprit du texte élaboré par le ministre de l’Emploi prévoyant des ‘réformes structurelles du marché de l’emploi’.Groupe Bloquons la semaine de 45h – Blokkeer de 45-urenweek
Nous refusons la semaine de 45 heures et la journée de 11 heures sans aucune négociation, l’annualisation du temps de travail qui permet aux employeurs de faire travailler leurs salariés quand ils le veulent et autant qu’ils le veulent, et de ne plus payer de sursalaire pour les heures supplémentaires.
Nous refusons la flexibilité qui permettrait aux employeurs de changer les horaires en 24h. Nous ne sommes pas des machines, nous ne sacrifierons pas notre vie privée à la productivité.Nous refusons la précarisation du marché de l’emploi avec l’institutionnalisation de l’intérim (avec le contrat intérimaire à durée indéterminée) ou le télétravail non encadré qui isolerait et fragiliserait les travailleurs.
Nous refusons que les travailleurs soient les esclaves de leur entreprise, forcés à des cadences toujours plus infernales, au burnout, à la dégradation de leur vie de famille, alors que dans le même temps tant de jeunes et de sans emploi n’entreraient jamais sur le marché du travail.
Quel patron va engager s’il peut juste faire travailler plus ses salariés ?
La flexibilité Peeters baisse les salaires et détruit l’emploi !
Nous voulons une semaine de 32 heures et de 4 jours, pour permettre la création d’emploi et la qualité de vie, pour travailler mieux, et travailler tous.
Mais surtout, nous exigeons le retrait immédiat de ces mesures injuste et inefficaces.
Nous ne permettrons pas que ce texte soit transformé en loi et renvoie notre société au XIXème siècle.
Nous organiserons des actions jusqu’à ce que ce gouvernement fasse machine arrière ou tombe.
Rejoignez-nous :
- Le premier mai, journée lié à la conquête de la journée de 8h : manifestations régionales
Bruxelles : Manifestation du 1er MAI contre la journée de 9h! départ à 11h30 au Parvis de Saint-Gilles (Carré de Moscou). - Le 15 mai manifestation de toutes les organisations, délégations, centrales, groupes et associations qui soutiennent cette mention. Départ : 14h Gare Centrale
- Participation d’un groupe « Bloquons la loi Peeters », à la manifestation syndicale de fin mai
Et après ? On continue jusqu’au retrait total de la loi !
Sur Facebook : Bloquons la semaine de 45h – Blokkeer de 45-urenweek
Pétition : Signez « Non Merci » à la ‘Loi Peeters’ sur www.loipeeterswet.be - Le premier mai, journée lié à la conquête de la journée de 8h : manifestations régionales
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Travail à temps partiel = vie à temps partiel ?
Le gouvernement a les travailleurs à temps partiel dans le collimateur.Le gouvernement travaille actuellement sur un projet de loi qui facilite les règles en matière de travail à temps partiel de manière dangereuse. L’idée est de s’en prendre à l’un des aspects les plus précieux de la vie d’un travailleur : l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Pas besoin d’être physicien nucléaire pour réaliser que cela aura un impact sévère sur le secteur des soins de santé, un secteur à prédominance féminine avec beaucoup de travail à temps partiel.
Réaction d’un militant du SETCa à l’hôpital St Marie à HalLe projet du gouvernement en trois points:
1. Pas d’horaires de travail clairs dans le contrat.
2. Les horaires seraient connus seulement la veille.
3. Disparition du sursalaire pour les heures supplémentaires.Etre un travailleur à temps partiel n’est pas facile. Souvent considérés comme les ‘jokers’ des employeurs, beaucoup doivent jongler avec des contrats précaires, des horaires élastiques et peinent à maintenir l’équilibre fragile entre leur job et la vie de famille et à atteindre une rémunération digne de ce nom. Les femmes sont particulièrement touchées par ce type d’organisation du travail. Jusqu’à présent, un certain nombre de règles administratives existaient afin de cadrer les contrats à temps partiel. Les travailleurs bénéficiaient ainsi d’une certaine transparence dans la connaissance de leurs horaires, des journées de travail et du salaire.
Aujourd’hui, les travailleurs doivent connaitre leur horaire de travail précis au moins 5 jours à l’avance (même dans le cas d’un travail variable). Dans notre hôpital, cette période un peu plus longue. Le gouvernementaux veut aussi remettre en question la prime d’appel pour les travailleurs à temps partiel (une prime de 50 euros en cas d’appel pour venir travailler dans les 24 heures).
Le projet du gouvernement prévoit encore que les dérogations sectorielles rendues obligatoires ne pourront plus exister. Là où le dialogue social au niveau sectoriel nous avait permis de mettre en place une certaine stabilité dans l’affichage des horaires, demain, le gouvernement balaiera tout cela d’un revers de la main.
Travail à temps partiel, vie à temps partiel?
Après s’être attaqué l’an passé à la disponibilité des travailleurs à temps partiel sur le marché du travail, le Gouvernement s’attaque à présent aux règles qui entourent la protection de ces mêmes travailleurs. Pour le SETCa, les mesures envisagées sont inacceptables ! Elles ne feront que précariser, déréguler et enfermer les travailleurs dans le temps partiel et dans un système qui laisse peu de marge pour s’en sortir et mener une vie ‘normale’.
Dans les faits, une telle variabilité rend impossible le fait de cumuler deux emplois. Impossible de concilier sereinement vie privée et vie professionnelle. Impossible de gérer sa vie de façon stable. Impossible de faire de vrais projets d’avenir.
Un exemple
Virginie, éducatrice à mi-temps dans le secteur du handicap. Vit en couple, avec un enfant. ‘‘Je suis passée de deux mi-temps à un seul. Aujourd’hui, je peine à retrouver des heures en complément via un autre job. Financièrement, c’est une situation compliquée et difficile à vivre au quotidien. Heureusement, j’ai la chance d’avoir un compagnon à mes côtés. Il m’épaule ! Je plains les travailleuses qui sont dans ma situation et qui sont seules avec des enfants. Avec un salaire qui oscille entre 900€ et 1.000€ selon les barèmes, c’est impossible de s’en sortir. Pour le moment, on se serre la ceinture et on arrive à joindre les deux bouts. Mon régime de travail me permet d’avoir du temps à consacrer à ma fille (c’est le côté positif des choses) mais il ne me permet pas de faire ce que je voudrais avec elle… L’argent manque et nous devons constamment faire des choix. Il n’y a pas de place pour des extras, des sorties, des loisirs, des activités, des petits plaisirs. C’est une situation ‘acceptable’ un temps mais ce n’est pas faisable toute une vie. Je voudrais trouver des heures en complément mais je n’y parviens pas. Concrètement, mes horaires et leur incertitude ne me permettent pas d’être facilement disponible pour un autre employeur. C’est un cercle vicieux.’’
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Il nous faut un 2e plan d'action!
Nous ne nous étions pas encore remis des horribles attentats à l’aéroport de Zaventem et à la station de métro Maelbeek qu’est arrivée une nouvelle avalanche d’attaques contre nos acquis sociaux. Pour le gouvernement, ‘‘la vie suit son cours’’.Par Els Deschoemacker
Une commission d’enquête parlementaire a reçu la tâche de parer ou repousser chaque critique et chaque doute de la population concernant les responsabilités politiques de ce drame. Hors de question pour l’establishment de reconnaitre que ces attaques font partie d’un contexte socio-economique et international plus vaste, avec l’impact des guerres notamment. Les politiciens établis sont coupables, eux aussi. Le plus grand parti du gouvernement, la N-VA, essaie tout particulièrement de faire croire que ces actes ne doivent être considérés que comme l’oeuvre d’individus. Mais le parti défend en même temps que des groupes ‘‘significatifs’’ de la population ont soutenu les attaques. Essayez de comprendre la logique…
Les véritables priorités de ce gouvernement se cachent derrière ce rideau de fumée. Selon les termes du premier ministre lui-même: “cette coalition nous offre la chance de faire des reformes structurelles qui vont changer l’ADN de notre pays.”
Par ces mots, Charles Michel ne visait pas les familles les plus riches du pays et leur irrésistible penchant à fuir le fisc. Elles tentent de se débarrasser de chaque contribution à la société et privent la sécurité sociale et nos services publics de nombreux milliards d’euros. Et le gouvernement veut encore nous faire croire après ça que les familles fortunées et les grandes entreprises fuiraient moins si la pression fiscale était encore plus basse!
Pour la coalition au pouvoir, changer l’ADN de la Belgique signifie surtout d’en finir avec la protection sociale, de détruire les conditions de vie de la majorité de la population et d’abolir des conquêtes sociales pour lesquelles il a fallu se battre longtemps et durement.
Ainsi, en plus des premières mesures d’austérité de ce gouvernement (saut d’index, augmentation de l’âge légal de la pension, réduction des contributions sociales pour les entreprises, augmentations des taxes, etc.) survient une nouvelle avalanche antisociale faites de nouvelles taxes et de reformes structurelles. La semaine des 38 heures peut devenir une semaine de 45 heures sans salaire supplémentaire. “Mais”, selon Kris Peeters (le visage ‘social’ du gouvernement parait-il) ‘‘le gros du travail sera pour cet été, avec la confection du budget 2017. Ce sera une autre paire de manches.’’ La Cour des comptes estime qu’il s’agira de 9 milliards d’euros pour tous les gouvernements pris ensemble.
Quand est-ce que cela s’arrêtera ? Jamais ! L’ardeur de notre gouvernement est unilatéralement consacrée à la défense du capitalisme Belge dans une période de crise, au détriment de la classe des travailleurs. Pour étouffer la résistance sociale, des auditions parlementaires doivent examiner des propositions de loi pour ‘‘moderniser’’ le droit de grève (lire : le rendre inoffensif).
Il nous faut un deuxième plan d’action, un sérieux. Mais pour gagner, nous devons tirer les leçons du premier, celui de l’automne 2014 qui avait culminé avec la grève générale du 15 décembre. Faire entendre raison à ce gouvernement est une illusion, il faut le faire chuter. Les premières concentrations syndicales du 19 avril (FGTB) et du 20 avril (CSC) étaient prometteuses. Espérons que la manifestation de la fin de ce mois soit massive, en front commun syndical, et suivie après l’été par un plan d’action crescendo, jusqu’au renversement du gouvernement.
Ce dernier saisira chaque hésitation de notre part pour continuer son oeuvre antisociale. Lançons la discussion sur l’organisation de notre lutte ainsi que sur le programme de revendications à défendre sur les lieux de travail, dans nos quartiers, dans les écoles et les universités. Joignons nous à la lutte qui se développe en Europe et à travers le monde pour une société débarrassée de la guerre, de la terreur et de l’exploitation, une société libérée du capitalisme !
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La manifestation de la CSC rencontre le succès
Des milliers de militants et de membres de la CSC se sont réunis ce mercredi 20 avril à la Gare du Midi à Bruxelles pour protester contre les mesures d’austérité du gouvernement. L’offensive contre la semaine des 38h, contre les pensions et contre nos conditions de vie suscite une vive colère. La participation fut donc un grand succès, une claire illustration de la volonté de combattre.
‘‘Loi Peeters: non merci’’ proclamaient banderoles et pancartes. Les militants espèrent qu’il s’agit du début d’une nouvelle période de lutte sociale. Tout comme lors des concentrations militantes FGTB de la veille, l’appel du PSL pour un nouveau plan d’action a été bien reçu. Les travailleurs n’ont bien évidemment pas oublié le succès du plan d’action de l’automne 2014 qui avait culminé avec la grève générale nationale du 15 décembre.
Un nouveau plan d’action en front commun syndical pourrait à nouveau construire un puissant mouvement social contre ce gouvernement thatchérien. Des réunions du personnel et des campagnes d’information pourraient à nouveau réunir des dizaines de millier de personnes pour une grande manifestation. Ce serait une étape importante dans la lutte contre ce gouvernement qui ne cessera jamais ses attaques antisociales aussi longtemps qu’il restera au pouvoir. Peeters a d’ailleurs annoncé que les mesures actuelles ne sont encore qu’un léger exercice et que le budget de 2017 sera encore plus saignant. Nous devons trouver un moyen de maintenir le mouvement durant l’été pour passer d’une manifestation fin mai à des grèves régionales en septembre pour reprendre le fil de la résistance sociale.
Un militant de la CSC nous explique : «La CSC a réuni plus de 8000 personnes à Bruxelles pour manifester contre le gouvernement Michel. Initialement, une mobilisation de la jeunesse était prévue à cette date. Mais quand les mesures du contrôle budgétaires ont été connues, l’appel à l’action a été réorienté vers une manifestation plus large. Les manifestants ont exprimé leur colère à propos de l’attaque contre le chômage de longue durée, contre les économies dans la sécurité sociale, contre l’attaque portée aux retraites des fonctionnaires, contre le temps partiel,… et bien sûr contre l’abolition de la semaine de 38 heures.
«C’est précisément de Kris Peeters (CD&V) que vient cette dernière proposition (et il c’était récemment fait remarquer pour ses propos sur le fait que nous vivons tous “au-dessus de nos moyens”). Beaucoup de slogans le ciblaient donc : «honte à toi Peeters », «Loi Peeters non merci», «Retour vers le passé avec le CD&V » (avec une image des travailleurs pauvres de l’époque du prêtre Daens), «Je ne vis pas au-dessus de mes moyens»,… D’autres manifestants ont fait référence à l’actualité avec des slogans tels que «je ne suis pas Panama». Il est vrai que els Panama Papers clarifient que les moyens existent, mais pas au bon endroit. Dans son tract, la CSC disait : «Pour les riches, il y a Panama, et pour les travailleurs, il y a moins de droits.»
«La combativité était grande et visible et le sentiment qui prévalait était que cela n’est encore qu’un début ! En raison notamment de la mobilisation de la jeunesse initialement prévue, toutes les couches d’âges étaient bien représentées. On trouvait aussi des délégations syndicales d’un peu partout, de Flandre, de Wallonie et de Bruxelles.
La secrétaire générale de la CSC – Marie-Hélène Ska – a appelé à un grand rassemblement à la fin du mois de mai (peu de temps après la tenue des élections sociales) et a tendu la main à Rudy De Leeuw (FGTB) qui avait lancé la veille un appel similaire. »
Photos (PPICS)
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Rassemblements syndicaux: Photos de Bruxelles, Charleroi, Liège et Namur
Bruxelles :
Ce gouvernement thatchérien continue de s’en prendre à nos conditions de vie et a même directement annoncé que le prochain contrôle budgétaire, en juin, sera du même tonneau austéritaire. Sans construire la résistance sociale contre ce gouvernement antisocial, l’avalanche d’attaques se poursuivra. Cet état d’esprit était au cœur de la concentration militante de la FGTB à Bruxelles aujourd’hui. Les orateurs ont annoncé l’organisation d’une nouvelle grande manifestation fin du mois de mai. (Photos: PPICS)
Namur :
Plusieurs centaines de militants réunis à Namur. Stop au 2 poids 2 mesures : entreprises pillées par les actionnaires et Panama Papers d’un côté, attaques contre les travailleurs de l’autre. Il nous faut un nouveau plan d’action ! (Photos: Emily)
Charleroi :
Rassemblement syndical à Charleroi: 1500 personnes, appel à + de mobilisation vers une manifestation fin mai. Très bonne atmosphère, combative. Il nous faut un deuxième plan d’action pour dégager Michel, sa clique et toute l’austérité par la grève ! (Photos: Emily)
Liège :
Environ 2500 syndicalistes réunis à liège à l’appel de la FGTB. Atmosphère combattive, grande colère contre les nouvelles mesures antisociales du gouvernement. Il nous faut un deuxième plan d’action pour dégager Michel, sa clique et toute l’austérité par la grève ! (Photos: Nico)
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La FGTB appelle à une grande manifestation fin mai
Ce gouvernement thatchérien continue de s’en prendre à nos conditions de vie et a même directement annoncé que le prochain contrôle budgétaire, en juin, sera du même tonneau austéritaire. Sans construire la résistance sociale contre ce gouvernement antisocial, l’avalanche d’attaques se poursuivra. Cet état d’esprit était au cœur de la concentration militante de la FGTB à Bruxelles aujourd’hui. Les orateurs ont annoncé l’organisation d’une nouvelle grande manifestation fin du mois de mai.A côté de Bruxelles, il y a également eu des concentrations militantes à Liège, Charleroi et Namur à l’initiative de la FGTB là aussi. En dépit du temps de mobilisation très court, la participation fut sérieuse: 3500 syndicalistes à Bruxelles, 2500 à Liège, 2000 à Charleroi et encore quelques centaines à Namur. Pris ensemble, ces chiffres dépassent celui des participants de la FGTB à la première concentration militante qui a suivi la formation du gouvernement de droite, en septembre 2014.
L’appel à un deuxième plan d’action à l’image de celui de l’automne 2014 qui avait culminé avec la grève générale nationale du 15 décembre était porté par de nombreux participants. Nombreux sont ceux qui ont eux aussi tiré les leçons de ce plan d’action, tant au niveau de ses aspects positifs (manière de formuler nos revendications, gouvernement poussé au bord du gouffre,…) qu’à celui de ses faiblesses, essentiellement la façon dont les actions ont été stoppées dans la pratique. L’annonce d’une manifestation nationale fin mai a été bien accueillie, mais se limiter à une marche pour nous défouler ne nous conduira pas bien loin.
Ce gouvernement continuera son oeuvre si nous ne l’en empêchons pas. Le Premier ministre Charles Michel l’a d’ailleurs souligné une fois de plus dans une interview accordée au journal De Tijd ce week-end: «Je continue à souligner que cette coalition sans précédent a l’opportunité de faire des réformes structurelles pour modifier l’ADN de notre pays.» Des contre-réformes structurelles destinées à saper nos conditions de vie sont donc encore à venir.
Cette manifestation fin mai offre l’opportunité de renforcer la mobilisation. La colère est très grande contre ces mesures de flexibilisation du travail qui comprennent l’abolition de la semaine des 38 heures, une attaque contre les pensions des fonctionnaires et de nouvelles hausses d’impôts pour le carburant, entre autres. Les déclarations de Kris Peeters, pour qui nous vivons tous au-dessus de nos moyens, ont encore alimenté ce mécontentement. Et tout cela alors que les Panama Papers dominent l’actualité.
Cette colère, il faut l’organiser ! Pour cela, un bon premier pas est d’assurer la tenue d’assemblées générales du personnel sur les lieux de travail pour se préparer à la manifestation de fin mai et mener la campagne de mobilisation la plus large possible ! Nous aurons également besoin d’une perspective pour après l’été. Dans notre tract, nous expliquions : « Des assemblées générales interprofessionnelles et une nouvelle manifestation nationale (on parle du 23 mai), comme celle du 6 novembre 2014 seraient un bon point de départ. Cela ébranlerait sérieusement le gouvernement. Si, après l’été, nous embrayons avec de nouveaux jours de grève provinciaux, suivis d’une grève nationale de 48 heures, nous pourrons mettre un terme à ce gouvernement de l’horreur. Chaque gouvernement qui viendra ensuite au pouvoir devra se chauffer d’un autre bois. »
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Il nous faut un deuxième plan d’action! Dégageons Michel et la politique d’austérité par la grève
LuxLeaks, SwissLeaks, Excess Profit Rulings, Panama Papers… Tout ça n’empêche pas le gouvernement de chercher l’argent dans les poches des travailleurs, des malades de longue durée et des pensionnés.Tract du PSL à destination des concentrations syndicales de la FGTB et de la CSC ces 19 et 20 avril // Tract en version PDF
L’idée d’ajuster la politique thatchérienne du gouvernement Michel par la négociation s’est avéré être une illusion. “Jamais au cours de ma carrière, je ne me suis autant senti floué” déclare un secrétaire CSC dans la presse. De nombreux travailleurs, jeunes, pensionnés et malades partagent ce sentiment. La pression est grandissante à la base. Elle se traduira dans de nombreuses actions au cours des prochaines semaines. Espérons qu’elles ne seront pas isolées les unes des autres ou uniquement destinées à relâcher un peu de vapeur mais qu’elles constitueront le point de départ d’un deuxième plan d’action. Et cette fois, pas pour négocier, mais pour faire chuter le gouvernement et toute la politique d’austérité !
Le prétexte du gouvernement est que “nos entreprises doivent rester compétitives”. Mais les entreprises sont pillées par les actionnaires, les CEO et leurs amis consultants. L’année dernière, les entreprises du Bel20 ont ensemble enregistré un bénéfice net de 17,7 milliards, dont 9,9 milliards (+7%) directement offerts aux actionnaires. Le salaire moyen des CEO de ces entreprises a augmenté de 20% l’année dernière! Après LuxLeaks, Swissleaks et les Panama Papers, on estime les richesses placées offshore pour éluder le fisc à 57 milliards d’euros. Quand l’Europe impose au gouvernement de rembourser 940 millions d’euros pour attribution illégale d’Excess Ruling Profits, il va en appel.
Vous vous souvenez d’une grève où le gouvernement et le patronat ont été compréhensifs?
Même un contrôle budgétaire suffit pour balancer par-dessus bord des “valeurs occidentales” comme la journée des huit heures et la semaine de 38 heures. S’en est fini de payer des heures supplémentaires et d’engager du personnel lors d’un surcroît de travail. Dorénavant, nous travaillerons jusqu’à tomber malade. Nous pourrons alors utiliser les heures épargnées pour cela. Le recours au travail intérimaire n’est maintenant officiellement plus limité aux surcroîts de travail mais est aussi possible à durée indéterminée. Absent pour force majeure, enfants malades ? “On peut demander à ses collègues d’être solidaires en cédant quelques-uns de leurs jours de congé”, d’après Wouter Beke. En clair : que les pauvres aident les pauvres, comme ça nous ne sommes pas obligés de le demander aux riches !
Les malades de longue durée doivent retourner au travail, sans quoi ils seront sanctionnés. Les pensions dans le secteur public sont “recalculées”. Objectif ? Travailler plus longtemps pour des pensions fortement réduites. Les travailleurs à temps partiel à horaire variable ne devraient recevoir leur horaire qu’un jour à l’avance. Celui qui s’oppose est immanquablement taxé d’égoïste. Les cheminots, les dockers et aiguilleurs du ciel,… y a-t-il une grève dont vous vous souveniez pour laquelle le gouvernement et le patronat ont marqué un peu de compréhension ? Pourquoi leurs salaires et avantages ne sont-ils pas étalés dans les médias ? Les journalistes se font passer pour de parfaits machinistes, dockers ou aiguilleurs du ciel mais il n’est pas question de laisser la parole aux intéressés qui sont les mieux placés pour évaluer les difficultés liées à leur emploi. Ils créent ainsi le climat pour une attaque générale contre le droit de grève. Ce n’est pas qu’ils ont quelque chose contre les grèves, on peut en faire…mais pendant notre temps libre.
Créer le climat social pour un deuxième plan d’action
Dans les semaines à venir, les concentrations syndicales, un jour de grève des fonctionnaires fédéraux, une semaine d’action dans les services publics, les rassemblements Nuit Debout, Bloquons la semaine de 45 heures et, un peu plus tard, le 1er mai et les élections sociales sont au programme. Nous devons saisir ces occasions pour créer, pendant ces actions mais aussi dans les entreprises – via des assemblées générales du personnel -, dans les écoles et les quartiers, un climat social qui rendra possible un deuxième plan d’action de même ampleur voire plus grand que celui de l’automne 2014.
Des assemblées générales interprofessionnelles et une nouvelle manifestation nationale (on parle du 23 mai), comme celle du 6 novembre 2014 seraient un bon point de départ. Cela ébranlerait sérieusement le gouvernement. Si, après l’été, nous embrayons avec de nouveaux jours de grève provinciaux, suivis d’une grève nationale de 48 heures, nous pourrons mettre un terme à ce gouvernement de l’horreur. Chaque gouvernement qui viendra ensuite au pouvoir devra se chauffer d’un autre bois.
Les partenaires politiques impropres au modèle de confrontation
Tant que le patronat optait pour le dialogue social pendant la période d’Etat-providence, les partenaires politiques traditionnels des syndicats, comme le PS et le CD&V, pouvaient encore prétendre défendre nos intérêts, même si c’était déjà de manière tordue. Depuis que le patronat est passé à une politique de confrontation, ces partenaires politiques traditionnels se sont avérés totalement inaptes. Et ce juste au moment où le gouvernement coule chaque accord qui sort du cadre au niveau des entreprises, des secteurs ou même lors de la concertation sociale au sein du groupe des 10. Ce ne sont pas les syndicats mais le gouvernement qui politise chaque conflit social.
Les syndicats sont les organisations qui regroupent le plus grand nombre. Chaque appel sérieux est massivement suivi. De nombreux jeunes, même non syndiqués, essaient, à leur manière, de renforcer la lutte sociale dans Toute autre Chose, Nuit Debout et d’autres mobilisations spontanées. Il est temps que les syndicats aident à organiser politiquement cette lutte. Temps que nous ouvrions la voie au parlement à de véritables représentants des travailleurs, des jeunes, des pensionnés, des malades,… pour qu’il en sorte autre chose que du blabla. Un deuxième plan d’action ne peut se limiter à stopper la politique d’austérité et encore moins uniquement à la chute du gouvernement mais doit permettre de faire converger les forces dans les entreprises, en rue, dans les quartiers pour imposer une autre politique.
Ailleurs en Europe, de nouveaux partis de gauche défient la social-démocratie. Depuis que Corbyn est devenu président, il y a au sein du Labour britannique, une lutte entre une ancienne aile droite bourgeoise et une nouvelle aile ouvrière. La primaire de Sanders aux USA illustre le potentiel d’un parti qui casse complètement avec la politique de Wall Street. Une initiative ferme en ce sens de la part des syndicats, ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et autres forces de gauche radicale, éveillerait un enthousiasme écrasant et redessinerait en quelques mois, le paysage politique de notre pays.
Le PSL sait que le mouvement projettera de nombreuses aspirations plus spécifiques mais nous estimons que les revendications reprises ci-dessous peuvent aider à déterminer l’orientation :
- Restauration complète de l’index, négociations salariales libres et salaire minimum de 15€ bruts/heure
- Pas de sape des contrats de travail via la sous-traitance, l’intérim ou autres emplois précaires
- Pas touche au statut des fonctionnaires publics, pas de démantèlement des services publics, pas de privatisation ni libéralisation, insourcing plutôt qu’outsourcing
- Rétablissement de la prépension, pas touche à la pension anticipée et aux systèmes de fin de carrière avec RTT
- Relèvement des pensions à minimum 75% du dernier salaire gagné avec un minimum de 1500€ par mois
- Stop à la chasse aux chômeurs, pas de dégressivité, pas de service à la communauté mais plein emploi par une réduction du temps de travail généralisée à 30h/semaine sans perte de salaire.
Nous n’avons encore jamais produit autant de richesse qu’aujourd’hui. Ce ne sont pas les moyens qui manquent mais la volonté politique. Le PSL veut lui aussi une fiscalité plus juste mais ceux qui détiennent le capital et les propriétaires immobiliers feront payer la pression fiscale plus forte aux consommateurs, travailleurs ou locataires. Seule une nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la communauté offre des garanties par rapport à cela. Nous voulons la fin de ce système dépassé de propriété privée et de course au profit et un socialisme démocratique moderne avec libre utilisation de la connaissance et des moyens au profit de tous.
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Où est passé l'argent? Assez de cadeaux aux patrons et aux riches!
Utilisons les richesses dans l’intérêt de la collectivité !
Étonnement et inquiétude chez l’establishment politique et économique belge en mars : il manque plusieurs milliards d’euros dans le budget fédéral. C’est le bulletin de ce gouvernement ouvertement de droite. Celui qui chantait l’incompétence de ses prédécesseurs et la nécessité de gouverner avec des comptables ‘sérieux’. Celui qui allait appliquer une austérité dure ; faire les réformes ‘nécessaires’. Au final : des milliards envolés. L’opposition refile la patate de l’incompétence au ministre des finances N-VA Johan Van Overtveld. Mais il ne s’agit pas tant d’incompétence, mais d’approche politique. C’est tous leurs choix politiques qu’il faut changer !Par Stéphane Delcros
De quelle profondeur, ce trou budgétaire ? Tous les montants y sont passés, et jusqu’à 4 milliards d’euros d’effort budgétaire à réaliser pour atteindre le fameux équilibre en 2018, en intégrant les dépenses supplémentaires pour les politiques de sécurité et la crise des réfugiés. Le gouvernement fédéral, pour tenter de justifier ses mensonges, nous a encore ressorti le fait que certaines politiques décidées n’ont pas encore donné leurs effets, comme le tax shift. Et, à grand renfort de bidouilleries comptables et de ‘trucs’ budgétaires, il a finalement réussi à réduire la somme à 1,5 milliards d’euros ‘maximum’ (du moins, à l’heure d’écrire ces lignes). Mais ce sont clairement des manœuvres, qui ont pour but de tenter de cacher la réalité : la politique d’austérité et de cadeaux aux patrons ne permet pas de remettre l’économie sur les rails de la croissance, au contraire. Une étude récente de l’Université de Gand montrait d’ailleurs qu’à politique inchangée, la croissance moyenne par habitant resterait sous les 1% jusqu’après 2070… C’est la politique d’austérité qui mine l’économie !
Le 5 mars dernier, dans le journal De Tijd : ‘‘Peu à peu, il devient clair que le gouvernement a effectivement dépensé l’argent par milliards en réductions d’impôts pour les entreprises et les travailleurs, argent qu’ils n’ont pas. Avec un déficit de plus de 10 milliards d’euros et une dette de 107 pourcents du produit intérieur brut, il n’y a vraiment pas de place pour dépenser de l’argent supplémentaire. C’est seulement lorsque le budget est sous contrôle que le pays peut se permettre une telle chose. Le gouvernement attend les réductions d’impôts pour stimuler la croissance économique et donc apporter plus de recettes fiscales dans les coffres mais, en ce moment, on n’en remarque rien.’’ Un bel effort d’analyse. Mais si des cadeaux ont bien été massivement donnés aux entreprises, la grande majorité de la population n’a rien reçu, que du contraire : saut d’index, hausse de la TVA, attaques sur les malades de longue durée… Cette politique antisociale ne va d’ailleurs que continuer si nous ne redémarrons pas la riposte massive et organisée.
Les discussions sont en cours au sein du gouvernement concernant la réponse à apporter au(x) milliard(s) à aller chercher. Trouver de nouvelles recettes ? De nouvelles économies de dépenses ? Toucher à la sécurité sociale ? L’establishment politique veut encore essayer de s’en sortir avec une nouvelle régularisation fiscale, la réduction des dépenses publiques par la ‘modernisation’ de l’appareil d’Etat, l’extension des flexijobs… Les tensions et conflits ouverts dans le gouvernement s’accélèrent et continueront, surtout entre le CD&V et la NVA. S’il est clair qu’aucun des partis de la coalition n’en sortira complètement indemne, rappelons-nous qu’ils sont tous d’accord sur le fait que la facture sera à nouveau présentée aux travailleurs et à leurs familles.
Ce dont nous avons besoin, c’est d’un budget centré sur les intérêts de la majorité de la population, en rassemblant les richesses disponibles et croissantes et en les utilisant efficacement : pour assurer l’infrastructure nécessaire ; pour garantir le meilleur fonctionnement de tous les services à la collectivité ; pour fournir à chacun un accès à un emploi décent avec un salaire permettant réellement de vivre, à un logement à prix abordables et à un enseignement de qualité, gratuit et accessible à tous ; pour assurer que les nouvelles technologies soient mises au service de la défense de notre environnement, de l’amélioration de notre qualité de vie et de l’élargissement de nos temps libres, plutôt que de grossir les rangs du chômage ou des personnes dépendantes du CPAS.
Organisons-nous pour mettre un terme à ce gouvernement des riches et à toute la politique d’austérité ! Construisons ensemble une autre société, dans l’intérêt de la collectivité !
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“Une attaque contre un délégué, c’est une attaque contre nous tous”
Entretien croisé avec Jordan Croeisdaerdt et Wouter, un collègue d’Anvers
Pour le gouvernement Michel le démantèlement des chemins de fer est un dossier phare. Le Plan Galant doit préparer la poursuite de la libéralisation et de la privatisation progressive du rail. A cette fin , il est crucial de s’attaquer à la résistance syndicale. Depuis les grèves d’octobre, la direction a systématiquement eu recours à la police, aux huissiers de justice et à la menace d’astreintes. Dix jours après la grève de 48 heures des 6 et 7 janvier 2016, Jordan Croeisaerdt – accompagnateur de train, délégué syndical et vice-président de la CGSP cheminot Bruxelles – a reçu une astreinte de 1700€ chez lui à domicile. A cette occasion Lutte Socialiste discuté avec lui et Wouter, un collègue accompagnateur de train de la CGSP – Anvers.
Par Eric Byl
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Le lundi 4 avril aura lieu le procès contre INFRABEL !Rendez-vous ce lundi à 9h au Palais de justice de Bruxelles, Place Poelaer. Ce procès a pour but de trancher en justice concernant la requête unilatérale que le gestionnaire de l’infrastructure à introduit afin de brider le mouvement social que les cheminots ont entamés contre le plan de démantèlement du chemin de fer programmé par la ministre Galant ces 6-7 janvier derniers.
=> Sur Facebook[divider]
“La direction veut s’en prendre à un délégué qui défend les droits de ses collègues”Jordan: ‘‘Je suis victime d’une attaque sur deux fronts. On veut m’imposer une astreinte mais une enquête interne a parallèlement été lancée à mon encontre. La direction veut s’en prendre à un délégué syndical qui défend les droits de ses collègues, qui contrôle systématiquement la direction concernant les congés et les dysfonctionnements et qui signale les trains qui ne sont pas en ordre. C’est évidemment inquiétant. Parfois, la sécurité est mise sous pression pour respecter les normes de productivité. Parfois, ils prennent des mesures telles que le nouveau plan de transport, qui peut bien passer pour une réduction globale des frais mais qui finalement va coûter plus cher.
‘‘On me reproche à tort d’interpréter strictement les règles. Comme tous les accompagnateurs de train, je tente de faire mon boulot correctement. J’ai 12 ans de service impeccable derrière moi. La hiérarchie le reconnaissait jusqu’il y a peu, mais elle tente maintenant de monter un dossier contre moi.
‘‘Ils ne peuvent rien me reprocher. J’ai le soutien total de mon syndicat qui considère mon audition avec la direction comme du harcèlement moral dans l’intention de me briser mentalement. Ils ont même été jusqu’à ouvrir mon casier personnel. C’est illégal et en violation de la Constitution et des conventions européennes qui régissent le droit au respect de la vie privée et familiale sur le lieu de travail. Peut-être espéraient-ils, en vain, y trouver des torches rouges pour ensuite m’accuser de les avoir volées. En tant que délégué, je garde aussi des dossiers personnels que des collègues m’ont confiés. Ce n’est pas pour rien que la régionale de la CGSP-Cheminot à Bruxelles est scandalisée à ce propos. Soit dit en passant, c’est arrivé alors que j’étais malade! Si nous laissons passer ça, demain tous les délégués passeront à la trappe.
‘‘Il faut aussi garder en tête que l’astreinte ne m’a pas été signifiée personnellement sur le piquet de grève lui-même, mais dix jours plus tard, chez moi. Cela ne s’est jamais vu auparavant. Cela signifie que quelqu’un a donné mon nom. L’astreinte concerne également un lieu qui n’a même pas été mentionné dans l’ordonnance. Tous les témoins ont déclaré que la version d’Infrabel des événements survenus au piquet n’est pas correcte. Le 1er avril, la question de l’astreinte sera traitée en justice, et trois jours plus tard viendra l’appel contre la requête unilatérale qui a conduit à l’astreinte. Jusqu’à cette décision, la CGSP-cheminot nationale prend à sa charge les frais de justice ainsi que, si nécessaire, le paiement de l’astreinte.”
Une politique thatchérienne pour briser les syndicats
Wouter: ‘‘Une attaque contre un délégué syndical est une attaque contre nous tous. Cela fait partie de la politique thatchérienne pour briser les syndicats. Nous devons mener la bataille juridiquement, mais nous aurons également besoin de construire un rapport de force en notre faveur. Le gouvernement et la direction vont exploiter toutes les faiblesses possibles chez nous. Le fait que les grèves régionales d’octobre n’aient pas été menées en front commun syndical a été saisi comme occasion par les directions pour envoyer la police et les huissiers.
‘‘Pour leur résister, nous aurons à lutter tous ensemble. En janvier, nous avons tenu un piquet de grève symbolique à Anvers pour clarifier que des cheminots en Flandre voulaient eux aussi faire grève. A notre dépôt, finalement plus de 40% des travailleurs ont fait grève en dépit de la confusion concernant la participation des syndicats à la grève en Flandre.
‘‘C’est parce que les enjeux sont énormes. Prenez la décision d’aller vers 20% des trains sans accompagnateur. Au Royaume-Uni, plus de 30% des trains roulent actuellement sans accompagnateur et il est question d’aller jusqu’à 50%. 70% des incidents se produisent dans des trains sans accompagnateurs.’’
Jordan: ‘‘On parle souvent des agressions et de la sécurité à ce sujet, mais il s’agit de beaucoup plus. Il s’agit aussi de l’assistance aux personnes handicapées, de réagir aux arrêts cardiaques, d’annoncer les correspondances,… L’accompagnateur de train, c’est une personne de référence.’’
Wouter: ‘‘Chaque année, je dois faire appel au centre d’appel des opérations de sécurité pour les services d’urgence au moins une fois. A un moment parce que le conducteur avait perdu connaissance, à un autre parce qu’une passagère a subi une crise cardiaque. Dans les deux cas, les services d’urgence ont heureusement été prévenus à temps.’’Jordan: ‘‘La direction essaie à tout prix de brouiller le message, en accordant les congés syndicaux petit à petit ou en criminalisant les syndicalistes, en les faisant passer pour des terroristes. C’est normal qu’il y ait discussion, nous devons y consacrer le temps nécessaire, sur les lieux de travail et avec les collègues des autres secteurs qui sont souvent confrontés à des problèmes similaires.’’
Wouter: ‘‘Parfois, nous supposons trop vite que les collègues sont prêts à partir en action. Nous avons besoin de davantage de réunions du personnel afin de prendre le temps de convaincre. Parfois, des collègues posent des questions légitimes, expriment leurs doutes, mais nous avons à peine le temps pour répondre en profondeur. Nous devons y consacrer plus d’attention à l’avenir avec les syndicats car nous aurons besoin de tout le monde. La direction n’a pas encore concédé le moindre millimètre dans les négociations. Le nouveau protocole d’accord social prévoit la suppression de 2.300 emplois d’ici fin 2018, mais tant Infrabel que la SNCB lient cette réduction du nombre d’emplois à des conditions impossibles, qui se contredisent les unes les autres. Infrabel veut faire payer plus à la SNCB, tandis que la SNCB veut exiger un gel des prix d’Infrabel pour respecter le nombre d’emplois promis.’’
Jordan: ‘‘Ce qui se passe sur le rail n’est pas si différent de ce qui se produit dans d’autres secteurs. Le Gentlemen Agreement 2.0 qui a heureusement été rejeté par les syndicats prévoyait, par exemple, d’interdire le blocage des zonings industriels. Bientôt, nous devront faire des grèves de gentlemen où nous ne pourrons qu’être présents à l’entrée des entreprises en accueillant amicalement tous ceux qui veulent travailler. Le droit de grève est ainsi réduit à une matière individuelle, où la pression de la direction sur chaque employé pris individuellement peut être utilisée pour briser une action collective.’’
“Les cheminots ne pourront pas stopper ce gouvernement à eux seuls”
Eric : ‘‘La CGSP administrations locales et régionales de Bruxelles ou encore la CGSP-Enseignement, mais aussi des organisations politiques, des individus et un comité de soutien à Bruxelles sont montés aux remparts pour s’opposer à l’astreinte imposée à Jordan. Il serait bon que les syndicats rassemblent toute cette énergie disponible puisque ce dossier dépasse la question de Jordan, celle du rail et même tout le mouvement ouvrier dans sa totalité. Qu’en pensez-vous ?’’
Jordan : ‘‘Quand on parle de communication, nous pensons presque exclusivement à la presse. Cela fait partie de la communication, mais nous avons aussi et surtout besoin de communiquer avec nos collègues des autres secteurs et de l’autre côté de la frontière linguistique. La maison syndicale doit être ouverte, à mon avis. Les cheminots ne pourront pas stopper ce gouvernement à eux seuls, et encore moins le faire tomber. Je pense que c’est très bien qu’il y ait un comité de soutien, en tant qu’expression de la coopération et de la mise en commun des mouvements de lutte. C’est d’une grande aide que chacun connaisse la réalité de terrain des autres. Nous avons besoin de ces réseaux. Nous souffrons encore tous trop du syndrome de Stockholm. Ce ne sont pas les grévistes qui prennent les passagers en otage mais la direction et le gouvernement, quotidiennement : avec les embouteillages, la dégradation du service, etc. Avec les syndicats, nous nous sommes trop laissé être des otages. En négociant afin d’éviter le pire, nous avons trop accepté un agenda d’austérité. Je crains que ce gouvernement n’exige une stratégie syndicale différente. L’idée que nous pouvons éviter le pire avec la négociation est peut-être de l’ordre du passé. La négociation n’est pas dans l’ADN de ce gouvernement.’’
Wouter: ‘‘Nous devons également avoir une approche différente de nos grèves. Pour occuper une tour de contrôle ou les voies, il faudra plus de grévistes. Nous devrons mieux nous préparer, engager le débat de façon plus intensive et utiliser les réunions du personnel non seulement pour discuter des mesures contre lesquelles nous devons résister mais aussi pour démocratiquement décider de la tenue de nos actions et pour les évaluer par la suite. Nous avons également besoin de sortir d’une stratégie défensive. Selon la FEB (Fédération des entreprises de Belgique), une journée de grève des chemins de fer coûte 40 millions d’euros. Pris dans l’autre sens, ce chiffre signifie que le rail contribue chaque année pour 10 milliards d’euros à l’économie, ce qui n’est tout de même pas mal pour une dotation gouvernementale de 3 milliards d’euros. Ce gouvernement de droite a décidé d’octroyer un milliard d’euros de plus de subventions aux voitures de société. Au lieu de se rendre à la table de négociation de manière défensive, et de faire grève une fois de temps en temps pour faire valoir notre point, nous devrions constituer une plateforme de revendications à partir des lieux de travail jusqu’au plus haut niveau et la jeter ensuite sur la table avec un plan d’action conséquent pour assurer que nos revendications deviennent réalité. Je serais curieux de voir si les voyageurs n’y seraient pas non plus favorables.’’






