Tag: Médias

  • Campagne d’abonnement à “Lutte Socialiste”

    LutteSocialisteLes journaux traditionnels sont en perte de vitesse et de qualité. Le développement du numérique en serait la seule cause? Pourtant, les idées dominantes que ces médias relayent sont de plus en plus largement remises en question dans la société.

    Par Boris Malarme

    Malgré une campagne d’intimidation intensive promettant l’enfer sur terre aux Grecs, 62% d’entre eux ont finalement voté “Non” à la poursuite de l’austérité lors du référendum de juillet portant sur le 3e mémorandum. En capitulant peu après face aux diktats des institutions de l’establishment capitaliste, en passant dans l’autre camp, ‘‘l’enfant terrible’’ Alexis Tsipras est, sans surprise, devenu un leader “digne et responsable” dans les médias dominants. En Belgique aussi, le plan d’action syndical de l’automne 2014 a subi une attaque en règle dans les médias. La place laissée à l’opinion générale – largement opposée aux mesures d’austérité et favorable au mouvement social ainsi qu’à un impôt sur les grandes fortunes – a été marginal.

    LS_204A contrario, notre mensuel, “Lutte Socialiste”, a joué un rôle des plus différents en offrant systématiquement des réponses aux mensonges patronaux, en analysant à chaque étape du mouvement de résistance sociale quelles leçons tirer pour préparer le prochain pas, en défendant les meilleurs traditions de lutte du passé (du piquet de grève aux assemblées de personnel) et en contribuant à la discussion sur l’alternative politique dont nous avons besoin contre l’austérité.

    C’est dans ce contexte de résistance et de recherche d’alternative que nous avons pu faire progresser notre base d’abonnés. Nous souhaitons d’ici à cette fin d’année disposer de 135 nouveaux abonnements ou réabonnements parmi les syndicalistes, la jeunesse et nos sympathisants. Les trois premières semaines de septembre nous ont déjà permis d’en réaliser une quarantaine.

    Nous proposons aux syndicalistes qui se sont abonnés en nombre l’an dernier de renouveler leur abonnement sous forme d’un ordre permanent bancaire mensuel de deux euros (et même plus si possible) afin de soutenir le développement de nos publications. Mais nous souhaitons aussi populariser notre mensuel parmi les nouvelles générations, en offrant un premier abonnement d’essai de trois numéros pour toute adhésion aux Étudiants de Gauche Actifs (5 euros).

    Suivre nos sites internet ou notre dépêche électronique hebdomadaire, c’est déjà bien, mais ce n’est pas suffisant en soi. Nous continuerons bien entendu à consacrer de l’énergie et du temps pour nos sites et notre présence sur les réseaux sociaux mais ce sont les fournisseurs d’électricité et d’internet qui sont payés pour y accéder et non nos médias. Disposer d’une presse militante reste indispensable pour cette raison ainsi que pour entrer en discussion politique en rue, sur les lieux de travail ou dans les universités et hautes écoles avec des gens qui ne connaissent pas encore l’activité de notre parti. Il s’agit aussi d’un outil concret autour duquel organiser notre action et la formation des membres et sympathisants. Dernièrement, notre choix éditorial sert, chaque mois, de fil conducteur de nos analyses et propositions les plus importantes du moment.

    Tarifs pour les abonnements:

    • Formule d’essai: 3 n° pour 5 euros ou 6 n° pour 10 euros
    • 12 n° pour 20 euros
    • 12 n° (formule de soutien): 30 / 50 euros
    • Ordre permanent bancaire mensuel : 2 euros par mois (soutien : 5/mois)

    Effectuez votre versement sur le n° de compte : BE 48 0013 9075 9627 de ‘Socialist Press’.

  • La DH, taire la vérité et crier les préjugés: quand attiser le racisme est un métier

    dh_demerdeJeudi dernier, la Dernière Heure titrait en grands caractères «les Belges ne veulent pas des migrants!» Sur base d’un «sondage exclusif», le journal renvoyait avec sa «Une» racoleuse vers un maigre dossier de trois pages. Dans un climat de montée de la xénophobie et des idées d’extrême droite, le rôle des médias est fondamental, et des titres comme celui-ci ne sont pas anodins.

    Par Nicolas P. (Bruxelles)

    Article sensationnel, vide journalistique

    À côté de la photo d’une femme en bikini et des «visages de charme de la rentrée», un titre accrocheur comme celui-là n’aurait pas pu être mieux accompagné. L’article se composait en tout et pour tout des résultats en graphiques d’un sondage effectués sur 2000 personnes à propos des migrants et des conséquences pour notre pays de leur arrivée. Mais il ne faut pas être linguiste pour savoir que les mots et la manière de poser les questions ont un poids.

    Parler de «migrant» plutôt que de réfugié, ça a un poids. En plus d’être inexact il substitue la réalité d’une personne qui fuit la guerre ou la persécution à celle d’un simple voyageur (1).

    Demander combien coûte un migrant, c’est nier les chiffres qui prouvent le contraire (2). Interroger sur la somme que chacun serait prêt à donner pour un réfugié, c’est ne pas demander combien il donne en réalité déjà pour financer l’achat d’avions de chasse, compenser l’évasion fiscale des familles les plus riches de notre pays, ou encore payer des parachutes dorés de centaines de milliers d’euros accordés aux patrons d’entreprises publiques (3). Ainsi le patron de la SNCB avec un salaire de 290 000 euros/an ou les diamantaires anversois coupables (4) d’une fraude de plus de deux milliards d’euros ne font l’objet d’aucun sondage d’opinion et très rarement de la «Une» d’un quotidien.

    Faire croire que les réfugiés coûtent à l’Etat c’est oublier de dire que ces coûts couvrent essentiellement le salaire d’employés (ASBL, centres Fedasil, administration…) et que le gain pour les finances de l’Etat est en moyenne de 3500€ par individu (les cotisations sociales des réfugiés étant supérieures aux allocations versées). Imposer l’idée d’un afflux d’immigrés, d’une « invasion » c’est oublier de rappeler que nos grand-parents étaient bien heureux de pouvoir se réfugier en France en 1940 et que la situation actuelle de la Belgique en terme d’accueil n’a rien d’exceptionnel cette année et n’atteint que 2 demandeurs d’asile pour 1000 habitants. Enfin focaliser la politique sur l’immigration c’est taire le fait qu’en Europe ce ne sont pas les réfugiés mais bien les politiciens traditionnels et le grand patronat qui sabotent d’arrache-pied nos services publics, saquent nos emplois et détruisent notre sécurité sociale.

    Le rôle d’un média n’est pas de crier haut et fort les préjugés qui circulent dans un pays. Effectivement un sentiment anti-immigration domine actuellement dans l’opinion publique. Mais comment s’en étonner ? La crise détruit des milliers d’emplois, les politiciens se lavent les mains de toute responsabilité de leurs politiques antisociales en accusant tour à tour les immigrés de « profiter des allocations » ou de « voler les emplois » et le mouvement social peine à apporter une réponse cohérente et audible.

    Les journaux hurlent avec les loups en faisant les gros titres du moindre soupçon d’attentat terroriste, focalisent les débats de société sur la question des immigrés, et nient systématiquement l’évidence des injustices bien réelles dues au capitalisme et à l’austérité.

    Même si certains journaux sont particulièrement immondes et malhonnêtes, la majorité des médias privés comme publics participent à la banalisation de la xénophobie et au climat anti-immigration par leurs choix éditoriaux, leur façon de traiter les sujets, le choix des images comme des termes utilisés etc. A l’occasion un journaliste ou l’autre peut se montrer plus honnête et publier des informations correctes qui peuvent être utiles pour démonter les arguments habituels.

    Mais corriger des chiffres à coups d’études scientifiques ne suffit pas. Pour réellement répondre à la montée du racisme, il ne suffit pas, comme certains « progressistes » intellectuels le font, de mépriser les gens souvent plus précarisés qui pointent du doigt les réfugiés comme cause du nombre de sans-abris, du taux de chômage ou de l’insécurité. Plus que jamais il est nécessaire de mettre à jour le rôle honteux des Etats européens dans le déclenchement de conflits au Moyen-Orient et ailleurs, dans le pillage des ressources du monde néocolonial, dans le maintien en place de dictatures brutales et meurtrières.

    Il faut crier plus que jamais que ce ne sont pas des immigrés qui ont fermé presque toutes les usines de Wallonie ces vingt dernières années. Que ce ne sont pas les immigrés qui se font élire sur de fausses promesses. Que ce ne sont pas les immigrés qui demandent des milliards d’euros pour sauver leurs banques. Pas plus que ce ne sont les immigrés qui obligent tous les gouvernements d’Europe à raboter les pensions, diminuer les allocations et vendre les services publics à des entreprises privées. Tout cela doit être le rôle du mouvement social, via les syndicats, les associations et les partis de gauche et leurs médias.

    Que face à tant de violence sociale et de misère une couche importante de la population cherche un responsable, c’est naturel. Mais à l’heure ou l’annonce de la mort en mer de dizaines de réfugiés devient quotidienne, continuer à taire les vraies causes des injustices et à concentrer l’attention sur les réfugiés ainsi qu’à recouvrir de légitimité journalistique les mensonges racistes omniprésents, ce n’est pas seulement médiocre, c’est criminel.

    (1) http://www.rtbf.be/info/dossier/drames-de-la-migration-les-candidats-refugies-meurent-aux-portes-de-l-europe/detail_migrant-demandeur-d-asile-ou-refugie-debat-sur-la-terminologie?id=9063772
    (2) http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_la-belgique-face-a-un-afflux-massif-de-refugies-reponse-en-chiffres?id=9050959
    (3) http://www.lalibre.be/economie/actualite/les-salaires-et-les-parachutes-dores-polemiques-dans-le-secteur-public-524a55db35703eef3a0b54a3
    (4) http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_la-belgique-demissionnaire-face-a-la-fraude-de-certains-diamantaires?id=8984142

  • Liège. Action «La Meuse nous mène en bateau»

    lameuse01

    Ce matin, une douzaine de militants du « Collectif Militant Liégeois » ont occupé de manière non violente et symbolique les locaux du quotidien « La Meuse » afin de dénoncer les tendances rédactionnelles racistes, islamophobes , sexistes, stigmatisantes envers les chômeurs…

    Communiqué de presse du Collectif de Militants Liégeois

    Nous entendions ainsi dénoncer les « titres sensationnalistes et les choix éditoriaux » du quotidien ou encore le fait que « les pages des sites internet et des comptes Facebook du groupe Sudpresse débordent de commentaires racistes, islamophobes, homophobes et sexistes. Commentaires qui sont bien souvent instrumentalisés par l’extrême droite quand ils n’en sont pas directement le produit à travers une petite armée de trolls hyperactive. Non, Sudpresse ne représente pas la voix du peuple qui pense tout bas, il se substitue à lui à travers un pseudo-populisme nauséabond fait pour vendre à tout prix.»

    Concentration économique, dégradation des conditions de travail des journalistes à travers la précarité et l’intimidation managériale, influence des annonceurs et publicités cachées… sont autant de facteurs qui assurent que la liberté de presse est désormais cadenassée par la « prétendue liberté économique ».

    « Plus personne ne se reconnaît dans ce journalisme-là, dans cette marchandisation de l’information qui dénature l’objet même des choses » dénoncent les militants du collectif ; « Nous avons donc décidé de rendre visite à nos amis journalistes de La Meuse. »

    Le collectif s’est dès lors invité lors de la réunion de rédaction du quotidien. L’accueil fut très cordial et une discussion s’engagea, essentiellement avec Luc Gochel, chef d’édition La Meuse Liège concernant la ligne éditoriale du quotidien qui, à l’instar des autres quotidiens du groupe Sud Presse, ne se décide pas à Liège, mais à Namur, sous le contrôle de Michel Marteau. Il fut aussi question de la gestion des commentaires sur internet. Le groupe Sud Presse a fait le choix, pour des raisons économiques, de n’avoir qu’un seul modérateur pour tous les sites du groupe alors que les commentaires discriminatoires se multiplient. Il semblerait qu’une proposition d’arrêt total de la possibilité de commenter les articles ait émané de la rédaction liégeoise afin d’éviter cette situation, ce qui a été refusé par la hiérarchie pour des prétextes commerciaux. C’est que ce genre de commentaires polémiques drainerait de l’audience vers le site internet…

    L’aspect cordial de cet échange ne saurait faire oublier les nombreux dérapages qui ont été commis dans les pages des quotidiens Sud Presse. Le Collectif Militant Liégeois appelle à faire preuve de vigilance, à signaler sur Facebook chaque commentaire discriminatoire et à continuer de dénoncer les articles ou premières pages dont l’approche où le contenu vise à accroître les divisions et tensions au sein de la population. Pour une presse libérée des discriminations !

    Photos : PSL – Liège

  • Test-Achats en campagne contre les cheminots

    Piquet de grève à la gare de Gand Saint Pierre.

    Le magazine Test-Achats veut traîner la SNCB devant les tribunaux pour la contraindre à indemniser les voyageurs qui n’ont pas pu prendre le train lors des grandes grèves de l’automne dernier. Cette première en droit belge est un joli cadeau pour la direction de la SNCB et le gouvernement de la part de cette “organisation de défense des consommateurs”. Cette démarche joue le jeu de ceux qui veulent limiter le droit de grève. La campagne de propagande médiatique anti-grève peut désormais compter sur Test-Achats. Au bénéfice des intérêts des consommateurs? Non. Bien au contraire.

    Un magazine défendant réellement les intérêts des utilisateurs et des consommateurs serait favorable à un service public débarrassé de la logique commerciale! Son analyse devrait tout d’abord prendre pour point de départ la prestation de services. Et on ne peut pas exactement affirmer qu’elle s’est améliorée ces dernières années… Voici quelques données, histoire de rafraîchir la mémoire de Test-Achats.

    En 2014, le nombre total de passagers sur le trafic intérieur de la SNCB était de 224,8 millions.(1) Dix ans plus tôt, il s’agissait de 178 millions(2), une belle augmentation donc. Mais concernant le personnel et le matériel, on est loin d’avoir connu pareille avancée. Le nombre de travailleurs est passé de 39.000 à 34.000, soit encore 3.500 de moins que la réduction initialement prévue (3). Le nombre de locomotives est passé de 1.517 à 1.329 en 2010. Les tarifs pour les usagers ont, par contre, bien augmenté. Le revenu que tire la SNCB du trafic intérieur de passagers (hors administration) a augmenté de 50% sur la même période (voir la note n°2)

    Globalement, ces chiffres démontrent qu’il y a 25% de passagers en plus, qu’ils paient 50% plus cher pour un service porté par un personnel diminué de 10% et avec 13% de locomotives en moins.

    Les compensations exigées par Test-Achats correspondent aux objectifs de la campagne promue par le gouvernement contre les actions de grève. Cela attire l’attention sur l’impact de la grève au détriment des raisons mêmes de ces actions de protestation. Cette campagne de test-Achats pourra facilement être utilisée contre le personnel alors que ce dernier s’oppose précisément à l’effondrement de la prestation de services. Quels sont donc les intérêts défendus par ce magazine ? Certainement pas ceux des voyageurs, pour qui la politique actuelle signifie de payer plus cher un service de moins bonne qualité. Moins de personnel et moins de matériel, cela signifie concrètement plus de retards et de problèmes techniques. Les navetteurs peuvent en témoigner… Finalement, le service minimum que veulent imposer la direction et le gouvernement, cela devient progressivement la règle quotidienne! Mais il ne faut pas compter sur Test-Achats pour dénoncer ça.

    Les cheminots ont déjà mené de nombreuses actions contre la gestion catastrophique de la direction et des autorités. Et les choses sont destinées à empirer avec les nouvelles propositions sur table avec le nouveau protocole d’accord social qui comprend notamment l’idée de remercier plus facilement de le personnel avec une indemnité de départ d’un an et un conseil d’outplacement.

    La pénurie de personnel a pour conséquence que des jours de congé ou de récupération ne peuvent être pris. L’année dernière, une grève a eu lieu en juin sur ce sujet : plus d’un million de ces congés étaient encore en attente au sein de l’entreprise. La proposition actuellement sur table suggère que cette situation devrait perdurer : «Sur base de l’évolution de l’emploi dans les trois entreprises, le nombre de recrutement nécessaires dans les fonctions opérationnelles jusqu’en 2025 peut être estimé à une moyenne de 1.200 employés par année.» En terme d’évolution de l’emploi, en comptant les départs en retraite, on parle bel et bien de la poursuite de la situation de pénurie de travailleurs. Le personnel devrait également être encore plus flexible. Tout cela alors que moins d’investissements sont prévus dans le matériel.

    Les cheminots sont partis en grève pour revendiquer un service optimal, c’est-à-dire plus d’investissements en personnel et en matériel afin d’améliorer le service. Cette approche est intégralement favorable aux intérêts des voyageurs. La direction, de son côté, veut – tout comme le gouvernement de droite – libéraliser les transports publics pour faire de la rentabilité le point central à partir duquel tout le service doit être organisé. Payer plus pour moins de services, encore une fois.

    Alors que les embouteillages et l’engorgement du trafic routier sont de plus en plus importants, il est criminel que le gouvernement désire économiser davantage sur les transports en commun (train, tram et bus). Il est de l’intérêt de tous les voyageurs et navetteurs que la politique de ce gouvernement soit arrêtée. Test-Achats ferait mieux de défendre les intérêts des voyageurs en soutenant les actions de protestation contre le gouvernement et choisir ouvertement de défendre les grèves.

    Pas de moyens suffisants pour investir dans de meilleurs transports publics? Au vu des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises – les patrons exigent d’ailleurs quelques milliards de plus avec la réforme fiscale à venir – et des subsides annuels pour les voitures de société (4,1 milliards d’euros), le constat qui s’impose est qu’il s’agit simplement d’une question de priorités. Bart De Wever a encore récemment déclaré que toucher aux voitures de société est un tabou. Economiser sur les transports en commun n’en est évidemment pas un pour ce gouvernement. Cette politique organise les embouteillages et la pollution. Ce choix politique n’est pas le nôtre, et nous nous serions attendus à voir cette même approche adoptée par un magazine qui prétend défendre les intérêts des usagers.

    (1) http://www.belgianrail.be/nl/corporate/Presse/Presse-releases/17_02_2015.aspx
    (2) http://statbel.fgov.be/nl/statistieken/cijfers/verkeer_vervoer/vervoer/spoor/
    (3) Voir notre article : http://www.socialisme.be/fr/11107/jo-cornu-vs-les-cheminots-travailler-plus-pour-un-moindre-salaire-pas-question

  • «Militant» : Histoire d’un journal pas comme les autres…

    Meeting de Militant dans les années '80.

    En octobre de l’an dernier, nous avons fêté le 50e anniversaire du premier numéro du journal «Militant», publication du groupe «The Militant», prédécesseur du Socialist Party of England And Wales, le parti-frère du PSL en Angleterre et Pays de Galle. Dans l’article ci-dessous, Peter Taaffe, secrétaire général du Socialist Party, revient sur l’histoire de ce journal qui a accompagné les luttes sociales un demi-siècle durant.

    50 ans de lutte des classes et d’idées socialistes

    Quand nous avons commencé à publier le journal «Militant» en octobre 1964, plusieurs de nos adversaires s’attendaient à ce que nous ne soyons pas en mesure de continuer cette publication pendant 50 ans, encore moins que nous devenions un facteur important dans les luttes du mouvement des travailleurs.

    A travers cette période nous avons été témoins et acteurs de mouvements colossaux de la classe des travailleurs durant de grands événements historiques : la superbe grève avec occupation d’usine de mai 68 en France qui mobilisa 10 millions de jeunes et de travailleurs – la plus belle grève générale de l’histoire – ainsi que les vagues révolutionnaires des années ‘70 des travailleurs grecs, portugais et espagnols qui ont démantelé les dictatures sanglantes de leurs pays respectifs.

    Nous avons participé aux mouvements de masse à Londres et ailleurs contre l’occupation stalinienne des Soviétiques à Prague en ‘68 également. De jeunes socialistes et moi-même menions des contingents de jeunes en défendant la démocratie ouvrière en Tchécoslovaquie et l’armement de la classe ouvrière pour qu’elle puisse se défendre.

    En France

    Durant ces événements, que nous avons scrupuleusement reportés et analysés dans les pages de notre journal, les travailleurs et les jeunes français avait le pouvoir à portée de main. Et ils auraient pu le conquérir. Le régime semi-dictatorial du Général De Gaulle, apparemment «puissant», se retrouva complètement paralysé par les actions de masse de la classe des travailleurs. Mais, comme à bien des moments dans l’histoire des organisations de masse de la classe ouvrière, le Parti Communiste Français et les dirigeants soi-disant «socialistes» freinèrent des quatre fers au moment décisif, ce qui déboulonna le mouvement et sauva ainsi le capitalisme français.

    C’était à un moment où les capitalistes eux-mêmes semblaient avoir abandonné tout espoir de sauvegarde de leur système. A un moment, De Gaulle, sans issue, s’était envolé pour l’Allemagne rejoindre les forces armées. En 1975, le journal The Times titrait que «le capitalisme est mort au Portugal». En fait il n’était que partiellement mort, 75% des grosses fortunes et des grandes entreprises furent ôtées des mains des capitalistes via la nationalisation des banques à la suite des mobilisations de masses et de l’échec de la tentative de coup d’Etat de l’extrême-droite. C’était le résultat d’un pouvoir politique concret concentré dans les mains des travailleurs dans les usines et des soldats révolutionnaires radicalisés dans les casernes.

    Et ce n’était pas seulement en Europe. La plus forte des puissances sur la planète, les Etats Unis, convulsait et se retrouvait paralysé par la guerre du Vietnam et par le vent de révolte qui soufflait dans les rangs des jeunes conscrits. Aux côtés de ces soldats se trouvaient les jeunes participants au gigantesque mouvement anti-guerre combiné au soulèvement des Afro-américains. Tous ces mouvements, ces oppositions, ces manifestations ont créé une situation explosive qui, de fait, avait en substance tout d’une crise prérévolutionnaire pour l’impérialisme US.

    Tous ces événements et bien d’autres encore furent décris et analysés dans les colonnes du journal «Militant» qui trouva un écho à travers des couches toujours plus large de jeunes et de travailleurs. Le journal passa du stade de mensuel à celui de bimensuel en 1971, puis devint un hebdomadaire l’année suivante tandis que le nombre de pages augmenta jusque 16. Nous fûmes forcés de repasser à un format de 12 pages plus tard à cause de la situation défavorable pour la gauche et les luttes sociales à la suite du l’effondrement du Stalinisme entre 1989 et 1991. Mais nous avons continué à publier un numéro chaque semaine et à construire nos forces, y compris dans des situations qui étaient objectivement très compliquées.

    D’une organisation basée essentiellement à ces débuts dans les zones de Liverpool, Londres, Glasgow et la Galle du Sud, nous avons créé le cadre d’une organisation nationale qui grandissait dans chaque région d’Angleterre. Ce fut suivi par l’accroissement de notre influence à l’échelle mondiale via le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), qui fut fondé en 1974. Ce dont nous manquions en taille nous l’avions par l’enthousiasme de nos jeunes membres, la finesse de nos analyses et l’explication méthodique de notre programme. Nous sommes parvenus à toucher les jeunes et les travailleurs les plus conscients politiquement.

    Dans les années ‘70 mais plus encore dans les années ‘80, nous avons commencé à parler à de plus larges audiences. Le groupe autour du journal «Militant» était (en termes de nombre et d’influence) le groupe Marxiste/Trotskyste qui connut le plus de succès depuis l’Opposition de Gauche de Trotsky dans les 30′ (en comprenant notamment plus de 8.000 membres au milieu des années ’80, NDT).

    A Liverpool

    Liverpool13Aucune autre organisation marxiste ne réussit aussi bien à se connecter à la classe ouvrière comme nous l’avons fait dans la lutte héroïque que nous avons mené à Liverpool entre 1983 et 1987ou durant la lutte contre la poll-tax (une taxe voulue par M. Thatcher et qui fit tomber son gouvernement, NDT) Nous avons écrits deux livres (Liverpool, a city that dared to fight et The rise of Militant) qui traitent de ces luttes.

    Certains ont cherché à rabaisser le rôle crucial de la direction du Militant et de ses membres dans la bataille de Liverpool, et toutes ces attaques ne venaient pas de la droite du parti Travailliste. Georges Galloway, le lunatique parlementaire de gauche, d’abord élu sous la bannière du parti Travailliste puis en tant qu’indépendant, a délibérément choisi d’attaquer la stratégie du conseil communal de Liverpool et de se dissocier des mouvements de masse qui avaient lieu à Liverpool à cette époque. Il s’accorda avec les attaques de Neil Kinnock (à l’époque leader de droite du Parti Travailliste, NDT) sur le budget décidé par le conseil communal qui força la main et obtint des concessions de la part de Thatcher et qui permit de construire des milliers de logements, des salles de sport, des parcs, des écoles, etc. (1)

    La « dame de fer » elle-même détruisit indirectement les critiques de Galloway sur le groupe Militant et les 47 élus du conseil communal de Liverpool qui s’était dressé pour la faire tomber. Le discours qu’elle prévoyait de faire à la conférence nationale du parti conservateur en 1984 (conférence qui fut annulée à cause de l’attentat de l’IRA sur le lieu de réunion.) prévoyait de mettre sur un même pied le conseil de Liverpool et le groupe «Militant» avec les mineurs en grèves en tant qu’ennemi de l’intérieur – de façon comparable au général Galtieri qu’ «elle» a battu lors de la guerre des Malouines.

    Les représentants de la classe dirigeante, via leurs habitudes et traditions, sont entraînés à être implacables dans un contexte de lutte des classes. Et bien que Thatcher venait de la petite bourgeoisie (son père tenait un petit magasin) elle incarnait parfaitement cet entrainement, en particulier quand elle eut les rênes du pouvoir.

    La lutte des mineurs

    Thatcher fut défaite par les mineurs en 1981 quand elle dut temporairement annuler le programme de fermetures des mines. Mais avec sa clique comme Norman Tebbit, «un putois a moitié apprivoisé», elle utilisa les énormes réserves de charbon pour faire pression sur les mineurs et leur infliger une défaite. Ce ne fut cependant possible qu’avec la complicité de la direction de droite des syndicats.

    Elle suivit la même tactique contre Liverpool, d’abord en se retirant quand le rapport de force lui était défavorable puis revenant prendre sa revanche quand les conseil communaux de «gauche» (celui de David Blunkett à Sheffield et celui de Ken Livingstone au grand conseil de Londres) avaient capitulé et laissé Liverpool isolé. Aidé dans sa tâche par Neil Kinnock, le leader Travailliste, elle réussit à évincer les conseillers de Liverpool par les cours de «justice».

    Kinnock profita alors de la situation et du choc causé pour exclure du part les leaders de la lutte, Derek Hatton, Tony Mulhearn et d’autres. Tom Sawyer, un employé du Syndicat national des employés du Public (National Union of Public Employees) qui participa à la fondation de Unison (ndlr : autre syndicat) dit alors au Bureau Executif du parti Travailliste en février 1986 : «Je défie quiconque de me dire comment vous réussirez à aller à Liverpool et battre le groupe Militant en argumentant».

    La Lutte de la poll-tax

    PollTax02Cependant, ce fut une autre paire de manche pour Thatcher de lutter contre le mouvement anti-poll-tax.(Taxe gouvernementale qui devait s’élever au même montant pour tous les ménages quelque soient leurs revenus, NDT). Militant, à travers les fédérations Anti Poll-Tax de toute la Grande Bretagne, mobilisa près de 18 millions de personnes sur le slogan «Can’t Pay , Won’t pay» («Je ne peux pas payer, je ne payerai pas»). Mais la victoire ne fut pas facile à arracher. Des centaines de personnes furent emprisonnés dont 34 membres du groupe Militant. Terry Fields, parlementaire travailliste et membre de Militant, apprécié nationalement des travailleurs et particulièrement à Liverpool, et ses collègues de Militant et conseillers communaux Dave Nellist et Pat Wall ont refusé de payer la Poll Tax. Pat mourut alors que la campagne gagnait en ampleur, mais Dave et Terry furent emprisonnés. Ce fut à ce moment là que la droite revancharde du parti Travailliste choisit de l’expulser.

    Et pourtant Terry Fields et les centaines de personnes qui furent emprisonnées et molestées dans ces prisons ont réussi là où les leaders syndicaux et les dirigeants discrédités du parti Travailliste ont lamentablement échoué : la campagne du non-paiement défia la Poll-Tax gouvernementale et par la même occasion fit chuter le gouvernement Thatcher, mettant à bas la « Dame de fer ».

    pollTax06Cela vint de paire avec le développement du Militant, nous avons grandi par bonds tout au long des années ’80. Cela se refléta parfois même de façon inattendue. Par exemple Jeffrey Archer (parlementaire conservateur, écrivain et coupable d’agressions sexuelles à de multiples reprises qui lui valurent la disgrâce, NDT) écrivit une nouvelle «First among equals» dans laquelle un parlementaire imaginaire travailliste se retrouve destitué à cause de la montée de 5 membres du Militants dans le comité exécutif de son parti. De même l’Union National des Journalistes écrivit dans sa publication mensuelle qu’en ce temps ils avaient l’impression que le Militant était partout ainsi : «Central TV filmait le pilote d’une nouvelle série où un grand groupe devait simuler une manifestation avec drapeau et calicots quand vint un groupe vint et essaya de leur vendre des exemplaires du journal «Militant» » !

    Les expulsions

    Chaque attaque contre nous, qu’elle vienne de la droite du Parti Travailliste ou du poison de la presse capitaliste, servit à renforcer notre soutien et notre influence. L’expulsion du parti Travailliste des 5 membres du Comité de Rédaction du Militant en 1983 (Peter Taaffe, Lynn Walsh, Clare Doyle, Keith Dickinson et Ted Grant) créa encore plus d’intérêt pour nos idées.

    Ces 5 étaient parmi les membres dirigeants du Militant. D’autres, comme Alan Woods, ont récemment clamé avoir joué un rôle central dans la fondation du groupe Militant dans l’idée d’accroître leur réputation en tant que participants clé du travail du Militant, les luttes de Liverpool et de la Poll Tax, etc. Il ne joua toutefois aucun rôle dans ces événements majeurs quand le Militant grimpa jusqu’à 8,000 membres, passant la plupart de son temps en Espagne où il joua un rôle dans la construction de la section espagnole du Comité pour une Internationale Ouvrière.

    Ted Grant joua un rôle historique de marxiste en aidant à étayer et à orienter avec succès les nouvelles couches de jeunes et de travailleurs qui étaient à notre périphérie dans les années ’60 et ’70. Néanmoins, son approche dogmatique l’amena à se confronter avec l’écrasante majorité des dirigeants et des membres de Militant et il continua jusqu’à rompe avec le Militant en 1992 sur la question de quitter ou non le parti Travailliste (Militant et ses partisans du monde entier ont choisi de quitter la sociale-démocratie là où Grant et choisit d’y rester, NDT) Ses partisans ne réunirent que 7% des voix autour de leurs idées à la Conférence Nationale du Militant. Nous avancions qu’il était nécessaire de travailler et de nous construire en dehors du parti travailliste dans l’idée de gagner les meilleures, les plus combattantes couches des jeunes, à l’époque le parti Travailliste expulsait des travailleurs pour le «crime» d’avoir combattu la Poll-Tax.

    Le Parti Travailliste

    En opposition à nos arguments, Ted Grant et Alan Woods affirmèrent dogmatiquement que nous rompions avec une «tradition vieille de 40 ans» (leur propre approche du travail du Militant) et que les masses se tourneraient encore et encore vers le parti Travailliste et influeraient sur sa politique. Aujourd’hui, plus de 20 ans plus tard, nous attendons toujours de voir leur diagnostique se réaliser. En revanche, nous avons vu qu’entre 1997 et 2010 le parti Travailliste a perdu 5 millions de voix et que tant politiquement qu’opérationnellement il est désormais devenu une coquille vide. A tel point que ce groupe ne mentionne même plus dans son matériel la nécessité de «transformer le parti travailliste» !

    Nous avons réfuté cette approche théorique aride mais les événements l’ont d’autant plus prouvé. De fait, suite au référendum écossais ils ont eux-mêmes conclus que le parti travailliste écossais étaient finis et qu’ils devaient désormais travailler à l’extérieur. Ils cachent cependant de façon éhontée qu’ils font désormais l’inverse de ce qu’ils prônaient hier encore.

    Dans le tout premier numéro de notre journal, nous écrivions en 1964 à propos du rôle dirigeant dans le mouvement des travailleurs que : «en se montrant « responsable » les leaders [du parti Travailliste] ne se différenciaient en rien des conservateurs, les leaders Travaillistes ont joué le même jeu que les conservateurs» ce qui est mille fois plus encore le cas aujourd’hui qu’hier avec des Millibands et des Balls qui imitent scrupuleusement tout – y compris les coupes budgétaires sauvages – ce que des Cameron et Osborne ont mis en avant.

    Le mouvement des travailleurs en Grande Bretagne fut sujet aux mêmes pressions issues de la crise du capitalisme en Europe et dans le monde. Nous avons construit une position forte basée sur les luttes des jeunes, riches de nos expériences lors de grèves des apprentis en 1960 et 1964 et dans la direction de l’organisation de jeunesse du parti Travailliste, les Sections des Jeunes Socialistes (Young Socialist Section)

    A cette époque le parti Travailliste était encore un outil massivement investi par les travailleurs et les jeunes qui réussissaient fréquemment à le faire pencher à gauche, surtout au niveau local. Dans ces cas ce devint un instrument (dans certaines zones tout du moins) pour les travailleurs en lutte et à travers cela nous construisîmes patiemment une important position. Cependant, le tournant vers la droite incita le Militant à chercher à organiser les travailleurs et les socialistes en dehors du parti Travailliste. Et même lorsqu’il apparut de plus en plus évident que c’était le cas à la fin des années ’80 et au début des années ’90, nous pensions pourtant qu’il était toujours possible un jour de réintégrer le parti Travailliste lorsqu’il se re-remplirait de travailleurs suite à une lutte. Mais sous la coupe de Tony Blair puis de Gordon Brown, suivi de Milliband, le parti Travailliste a été bien trop à droite et n’est aujourd’hui pas différent des conservateurs ou des libéraux-démocrates, devenant ainsi une version anglaise des Démocrates américains, liés strictement à un système à deux partis pro-capitalistes.

    Il y a peu de chances que le parti Travailliste agisse de façon différente si il regagne le pouvoir. Cela implique de continuer à avancer la nécessité de construire un nouveau parti de masse des travailleurs, ce qui était condamné par ceux-là même qui voulurent rester dans le parti Travailliste. Militant a gagné ses victoires non grâce à une interprétation rigide du marxisme. Oui, nous défendons les idées et méthodes de Marx, Engels, Lénine et Trotsky, mais nous avons aussi toujours affiché une grande flexibilité tactique.

    De nouvelles convulsions

    Les années ’90, après la chute du stalinisme, furent des années extrêmement difficiles pour les socialistes et pour le mouvement des travailleurs en général. Ce fut utilisé pour chercher à discréditer le mot « socialisme » et l’économie planifiée, et cela plongea l’axe idéologique dominant vers la droite. Néanmoins, depuis la chute du mur de Berlin, nous avons vu la banqueroute du capitalisme, et cela couplé avec des conflits sans fin (le Moyen Orient, les Balkans…) et, plus récemment, la dévastatrice crise économique mondiale. Cela prépara la route aux convulsions et aux mouvements que nous avons vu en Egypte et ailleurs.

    La crise économique est si sévère en Grande Bretagne que même «les jeunesses travaillistes veulent perdre les élections» [The Evening Standard, 2 octobre 2014] Le parti Travailliste droitier est maintenant effrayé par le fait de gouverner, peur d’hériter du calice empoisonné après les élections de mai prochain. Cela, pour eux, pourrait discréditer «le parti Travailliste pour des générations», bien qu’il soit déjà largement discrédité aux yeux de millions de jeunes et de travailleurs.

    Comme par le passé, le Socialist Party England and Wales est le seul avoir appliqué avec succès les méthodes marxistes et tracé les chemins à prendre. Le chemin du voyage passe clairement par la création d’un nouveau parti de masse, ce qui pourrait préparer les forces qui réaliseront le socialisme en Grande Bretagne.

    Note :

    (1) – Le conseil communal de Liverpool, élu de 1984 à 1987, composé notamment de socialistes du Militant et surnommé « les 47 de Liverpool », entra en fonction à l’époque de Thatcher et de son austérité dure. Malgré les attaques de celles-ci qui utilisa tout son arsenal juridique et policier contre les élus démocratiquement élus et soutenus par la classe ouvrière, jusqu’à faire enfermer un certain nombre de militants du groupe Militant, les « 47 » réussirent à :

    -Reloger 6,300 familles
    -Détruire 2,873 immeubles ,1,315 studios et 2,086 maisons insalubres
    -Reconstruire 4,800 maisons et appartements
    -Rénover 7,400 maisons et appartements
    -Construire 600 maisons et 1,315 studios
    -Construire 25 maison sociale de proximité
    -Construire et ouvrir 6 classe maternelle
    -Ouvrir, rénover et réorganiser 17 écoles
    -Dépenser 10 millions de livres pour améliorer l’éducation
    -Construire et ouvrir 5 centres sportifs dont un avec une piscine
    -Création de 2,000 emplois supplémentaires
    -Emploi de 10,000 personnes par an dans le cadre du Council’s Capital Programme
    -Création de 3 parcs
    -Gel des loyers pendant 5 ans

  • 200e exemplaire de Lutte Socialiste !

    P13LutteSocialiste

    Le premier numéro en langue française de notre mensuel est paru il y a presque 20 ans déjà, à l’occasion du 1er mai 1995. A l’époque, ‘‘Lutte Socialiste’’ s’appelait ‘‘Le Militant’’. Son équivalent néerlandophone existait déjà depuis quelques années (De Linkse Socialist en est aujourd’hui à son 343e exemplaire) autour d’un bon noyau de militants mais, du côté francophone, nous n’avions alors qu’une poignée de camarades ayant rejoint l’organisation en 1994.

    Les organisations de gauche radicale ne roulent pas sur l’or, c’est bien connu, mais notre organisation était très limitée à ce moment-là et le journal était produit sur trois vieux ordinateurs, deux d’entre eux ayant été fournis par des camarades hollandais : ils avaient des claviers qwerty et aucune touche pour les accents ! Comme l’expliquait un témoin de l’époque à l’occasion du 100e numéro : ‘‘ces difficultés ne nous arrêtaient pas car nous étions plein d’enthousiasme d’avoir rejoint une organisation marxiste internationale capable d’aller à contre-courant de la vague de démoralisation qui avait foudroyé pas mal d’organisations et de militants après l’effondrement des pays staliniens en Europe de l’Est.’’ C’est autour de ce journal édité dès lors dans les deux langues que nous avons pu construire nationalement un petit parti extrêmement dynamique.

    Militant_01A l’époque, chaque organisation de gauche ou presque disposait de son journal pour développer ses idées. Certains groupes n’ont pas survécu au passage du temps tandis que d’autres ont préféré accentuer leur travail sur internet au détriment d’une presse papier. Quant à nous, nous n’avons cessé d’accentuer la nécessité de continuer à fonctionner avec un journal à diffuser auprès des activistes, syndicalistes, passants,… sans pour autant négliger le développement d’outils internet. Il s’agit d’un instrument important pour rentrer en discussion avec des gens qui ne se rendraient pas nécessairement d’eux-mêmes sur nos sites, d’un excellent outil de formation pour les membres du parti et d’un fil conducteur concret de nos analyses et propositions du moment.

    Nous touchons là à une spécificité importante de Lutte Socialiste : ce n’est pas uniquement un moyen de diffusion d’informations alternatives à celles des médias dominants aux mains de la classe dominante, il s’agit d’un journal militant qui comprend des propositions concrètes destinées à aider les luttes sociales à aller de l’avant, tant au niveau de leur organisation qu’au niveau programmatique.

    Soutenez notre travail : prenez un abonnement !

    La presse écrite traditionnelle et les médias au sens large sont actuellement en pleine perte de crédibilité, en raison de la perte de qualité des journaux (où mensonges et manipulations se mêlent à la destruction des conditions de travail du personnel) mais aussi parce la période actuelle est caractérisée par une remise en question croissante de l’idéologie dominante relayée par ces médias. Mais sans alternative, la voie est ouverte aux théories du complot fantasques ou au cynisme.

    En cette période d’offensive austéritaire brutale, débattre de la stratégie dont nous avons besoin pour aller vers une alternative anticapitaliste et de quelle forme peut bien revêtir cette alternative est de la plus haute importance. Le PSL veut contribuer à ce débat, notamment par le biais de ce journal. Peut-être n’aurez-vous pas systématiquement le temps de tout lire, peut-être ne serez-vous pas en accord avec tout, mais vous conviendrez que l’approche que nous développons est unique et qu’elle mérite d’être soutenue. N’hésitez donc pas à vous abonner et à nous permettre ainsi de disposer de plus de moyens pour déployer nos activités !

    Pour 20 euros (ou en soutien 30 ou 50 euros) vous recevrez 12 numéros, mais vous pouvez également effectuer un ordre permanent bancaire mensuel d’au moins 2 euros. Faites votre versement sur le n° de compte BE48 0013 9075 9627 de ‘‘socialist press’’ avec pour mention ‘‘abonnement’’.

  • Soutenez nos médias de gauche !

    VDM_2015Contre les médias dominants et la propagande de l’establishment – Soutenez nos médias de gauche!
    Placez votre message de voeu de mai dans ‘Lutte Socialiste’ et ‘socialisme.be’!

    Aucun média traditionnel n’offre réellement l’opportunité de faire entendre la voix de la résistance sociale. Les grèves et des manifestations sont la plupart du temps commentées par des non-grévistes et des non-manifestants, d’où l’importance d’un mensuel tel que Lutte Socialiste, et de notre site web socialisme.be. Vous y trouvez des articles, rapports et analyses de l’actualité syndicale et politique, des mouvements sociaux et de la jeunesse, tant au niveau international, national que communal.

    Nous ne nous limitons pas à donner une information sur et par les travailleurs et les jeunes dans cette société. Nous voulons également stimuler la discussion et le débat public sur la meilleure manière de construire notre propre relation de forces. Pas seulement pour faire chuter le gouvernement Michel, mais aussi toute la politique d’austérité, et comment, de la manière la plus efficace, lutter pour un changement de société. Lutte Socialiste et socialisme.be fourmillent donc d’arguments destinés non seulement à contrer la logique néolibérale dominante mais également à organiser et renforcer la solidarité internationale des luttes des travailleurs et de la jeunesse, et à promouvoir un syndicalisme de combat.

    Soutenez les médias socialistes !

    Pour être capables de publier un tel mensuel et alimenter notre site web, nous avons besoin de vous et de votre solidarité. Nous ne comptons pas sur de riches sponsors, mais sur le soutien enthousiaste de nos lecteurs et sympathisants. En premier lieu, si ce n’est pas encore le cas, nous vous invitons à prendre un abonnement à Lutte Socialiste pour, chaque mois, lire votre ration d’analyses anticapitalistes et socialistes tout en soutenant notre travail politique.

    Mais aussi, en vue du 1er mai 2015 et comme c’est la tradition depuis des décennies, nous ouvrons les pages de notre mensuel du mois de mai et de notre site web à des messages de voeux de mai afin de récolter une solidarité financière pour développer des médias alternatifs et réellement socialistes.

    > Envoyez les informations ci-dessous (ainsi qu’un logo ou une image, si nécessaire) par e-mail à redaction@socialisme.be. (avant le 15 avril)

    > Vous pouvez payer la somme correspondante à la taille choisie sur le numéro de compte BE48 0013 9075 9627 de ‘Socialist Press’, avec « voeu de mai » ou «abonnement» en communication.

    1/128ème de page = (environ 26 x 37 mm) = 12 €
    1/64ème de page = (environ 37 x 53 mm) = 25 €
    1/32ème de page = (environ 53 x 74 mm) = 50 €
    1/16ème de page = (environ 74 x 105 mm) = 100 €
    1/8ème de page = (environ 105 x 148 mm) = 200 €

    > Faites attention à adapter la longueur du texte du message à la taille choisie.
    > N’hésitez pas à nous envoyer un logo ou une image, en plus ou à la place du texte.

  • Sexisme : L'industrie du jeu vidéo ébranlée par le #GAMERGATE

    Le harcèlement des femmes dans l'industrie du jeu vidéo, en ligne ou non, a atteint de nouveaux sommets avec la récente campagne GamerGate.

    Par Ben Robinson, Socialist Alternative (section du Comité pour une Internationale Ouvrière aux USA et parti-frère du PSL)

    La créatrice indépendante de jeux vidéos Zoe Quinn a été accusée par son ex-partenaire d’entretenir des relations sexuelles avec des journalistes en échange de couvertures médiatiques favorables. Malgré le caractère privé de ces accusations et en dépit du fait qu’elles se soient révélées fausses, Zoe Quinn est rapidement devenue la cible de harcèlement impliquant la divulgation de photographies privées et de détails personnels, notamment son adresse et son numéro de téléphone. Ses amis et sa famille ont également été victimes de harcèlement et elle a été l’objet de multiples menaces de mort et de viol. Zoe Quinn a fini par se sentir en danger dans sa propre maison.

    Cette campagne de haine a touché d’autres personnes encore, dont la critique des médias féministe Anita Sarkeesian. Plus tôt en 2014, Anita avait produit une série de vidéos YouTube couvrant la façon dont les femmes sont représentées dans les jeux vidéo. Cela a conduit à une campagne de harcèlement en ligne qui a empiré suite au GamerGate. Tout comme Zoe Quinn, Anita Sarkeesian a reçu des menaces de mort et de viol.

    À la mi-octobre, elle avait également dû annuler une conférence prévue à l’université d’Etat de l’Utah à la suite de messages anonymes, provenant soi-disant d’un étudiant, qui affirmaient que si l’événement prenait bien place, l’université connaîtrait ”la fusillade la plus meurtrière dans un établissement scolaire des Etats-Unis.” D’autres encore, comme la développeuse Brianna Wu, ont fait face à un traitement similaire. De manière parfaitement honteuse, la police de l’Utah a répondu à Anita Sarkeesian qu’ils ne pouvaient assurer sa protection en vertu de la loi de l’État qui permet aux étudiants de porter des armes sur le campus.

    Cette campagne sexiste a cherché à justifier ce harcèlement en prétendant dénoncer le copinage en vigueur dans les médias liés aux jeux vidéos. Mais ces préoccupations ont complètement été éclipsées par les attaques livrées contre des femmes. Ce processus a été encouragé par d’éminentes personnalités réactionnaires. Le hashtag Twitter “GamerGate” a été inventé par l’acteur conservateur Adam Baldwin. A titre d’exemple, ce dernier n’avait pas hésité à comparer à l’inceste le mariage entre personnes de même sexe. L’American Enterprise Institute, un think thank de droite particulièrement influent lors de la présidence de George W. Bush, a publié une série de vidéos justifiant la misogynie présente dans le milieu des jeux vidéos.

    Des militants GamerGate ont concentrées leurs attaques sur les relations entre journalistes de jeux vidéo, critiques et développeurs indépendants comme Zoe Quinn. Ils ont par contre accordé beaucoup moins d’attentions aux relations entre les journalistes et auteurs et les énormes studios de développement de jeux vidéo. Grand Theft Auto IV, le jeu vidéo actuellement le mieux noté de tous les temps avec une cote moyenne de 98/100 (Metacritic), a été commenté par des journalistes accueillis quatre jours durant dans un spa quatre étoiles, tous frais payés. En 2008, une semaine après sa sortie, le jeu avait atteint les 500 millions de dollars de chiffre d’affaires. En 2014, des journalistes sélectionnés pour commenter le jeu de la société Ubisofts ”Watch Dogs” avaient chacun reçu une tablette tactile Nexus 7 gratuite. En 2013, les ventes de jeux vidéos aux États-Unis avaient atteint les 20,5 milliards de dollars, soit quasiment le double des recettes des cinémas nord-américains cette année-là.

    Les jeux vidéo ont le potentiel d’immerger les joueurs dans des histoires et des situations plus riches à bien des égards que d’autres médias comparables. Des critiques telles que celles d’Anita Sarkeesian sont absolument essentielles au développement de ce potentiel. Cela devrait être positivement accueilli par les fabricants de jeux vidéo, par les journalistes et par les joueurs. Faire taire et dénigrer les voix de Sarkeesian et de Quinn – dont la création la plus célèbre, la Depression Quest, est basée sur la gestion d’une maladie mentale – ne fera que diminuer la qualité future des jeux vidéo.

    Le GamerGate a principalement ciblé et attaqué des femmes, sous des formes extrêmement sexualisées. Cela souligne la mesure dans laquelle le sexisme est une caractéristique de la société actuelle. Développer une critique des jeux et des divertissements de manière générale est une partie importante de la lutte à mener pour un monde débarrassé du sexisme.

  • Plan d’action syndical : comment l’idéologie de la classe dominante pèse sur le mouvement

    chrizzy02La journée d’hier, premier point de chute du mouvement de résistance contre l’austérité, fera date dans l’histoire sociale de la Belgique. Les diverses actions que nous avons vécues seront un point de référence pour beaucoup de nouveaux militants de la classe des travailleurs. C’est aussi une journée qui rappelle les anciens combats de classe qu’ont vécus les plus anciens des militants. La classe dominante a conscience de cela et tente de le gommer de la mémoire collective au moyen de tous ses outils. Si elle n’arrive pas gommer les acquis de cette journée, il lui reste alors à ternir l’image de ce mouvement.

    Par Alain (Namur)

    La bourgeoisie et le patronat en ordre de combat

    La lutte des classes fait un retour en force en Belgique. Ce que craignait la bourgeoisie belge est en train de tout doucement se réaliser. La classe des travailleurs qui est massivement organisée dans les syndicats est en train de se mettre en mouvement. Toutes les couches du mouvement ne sont cependant pas encore en action. La bourgeoisie sait très bien que si l’ensemble de la classe se met en mouvement avec des objectifs audacieux, on pourra commencer à lancer le compte à rebours de sa domination.

    Face à cela, la bourgeoisie utilise tout les outils à sa disposition pour diviser le mouvement, ternir son image ou encore amadouer ses actuels dirigeants. Il y a bien sur le gouvernement qui roule pour ses intérêts, mais avec 20% de soutien, la classe dominante a besoin d’autre instruments pour imposer sa politique. Les médias traditionnels, les nouveaux médias, les différentes institutions (FMI, OCDE, think thank,…), les experts,… tous sont utilisés pour limiter la portée du mouvement.

    Le classique « diviser pour mieux régner »

    En Belgique, la majorité des entreprises sont des PME. Pour beaucoup de travailleuses et de travailleurs, dans ces entreprises, leur droit à l’association, leur droit de s’organiser dans un syndicat, est nié. Il est donc beaucoup plus facile pour le patron d’effectuer une pression sur la ou le salarié(e). Dans ces entreprises, de manière générale, les conditions de travail sont moins bonnes. On y dénombre plus d’accidents de travail, les salaires sont en moyenne plus bas et la flexibilité exigée est souvent importante. Le mouvement des travailleurs a depuis longtemps cherché à pallier cela via les accords interprofessionnels qui s’imposent à toutes les entreprises. Mais ces dernières années, comme le rapport de force s’est dégradé au profit du patronat, les AIP n’ont pas pu jouer leur rôle. Il est temps que le mouvement des travailleurs réclame le droit des travailleurs de s’organiser en délégation y compris dans les entreprises de moins de 50 travailleurs.

    De plus, le capitalisme dans son ensemble s’est réorganisé pour faire face à la combativité ouvrière. Face aux énormes concentrations des travailleurs dans les grandes entreprises qui établissait des équipes syndicales puissantes, le patronat a multiplié l’externalisation. D’une part pour se concentrer sur ce qui fait le cœur de métier de l’entreprise – c’est à dire aussi ce qui fait la valeur ajoutée – mais surtout pour briser ces équipes syndicales. Aujourd’hui, dans les grands centres de production sur un même site, plusieurs entreprises travaillent avec des commissions paritaires différentes et donc des réalités différentes pour les travailleurs.

    La politique de la franchisation dans le commerce est un autre exemple de la manière dont le capitalisme s’est réorganisé pour détricoter les conditions de travail et diminuer l’influence de l’organisation ouvrière.

    L’attitude du patronat et le poids de l’idéologie dominante

    Le patronat joue aussi sur l’existence de divers niveaux de conscience au sein de notre classe. Leur but est d’isoler l’avant-garde pour l’empêcher qu’elle parvienne à entraîner les couches plus retardataires. Dans plusieurs entreprises, les DRH ont fait passer le message que quelque soit le niveau des blocages, aucune absence ne serait tolérée. Il faudrait prendre un jour de congé, prendre sur ses heures supplémentaires,… Pour les sous-traitants (souvent des indépendants), les contrats qui ne sont pas honorés seront sanctionnés par des amendes de retard.

    Dans cette situation, celle ou celui qui a décidé de travailler en ce jour de grève parce qu’il n’a pas encore conscience du danger de l’austérité a été poussé dans le dos par le patronat pour tenter d’arriver au boulot par tous les moyens. Certains employés sont même arrivés à 3-4heures du matin au boulot pour éviter les blocages…

    La conscience en retard et la pression des patrons contre la grève explique les dérapages et la violence qui ont été commis par ceux qui ont foncé sur les piquets, qui ont agressé des militants parfois même avec armes blanches.

    Le rôle des médias doit aussi être souligné. Nous avons déjà traité du sujet des médias et du fait que ceux-ci appartiennent en Belgique à 7 grandes familles qui ont toutes intérêt à ce que le gouvernement applique son programme. Les médias publics sont dirigés par des administrateurs nommés par les politiciens qui appliquent l’austérité.

    Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que les médias ne distinguent pas l’essentiel de l’accessoire. Nous avons vécu une journée historique dans tout le sens du terme. Le clivage social en Belgique et partout dans le monde s’approfondit à la faveur du développement de la crise du système de production capitaliste.

    Au lieu de traiter de cela, les médias traitent de la manière de faire atterrir le mouvement pour la presse dite sérieuse et pour la presse de caniveau, elle traite des incidents causés par les manifestants. On banalise ainsi les agressions contre des manifestants à la barre à mine et les manifestants qui se font rouler dessus. Mais, par contre, on met en emphase des indépendants qui pleurent car empêchés de travailler. On joue sur l’émotionnel. On devrait jouer aussi sur l’émotionnel en allant interroger les 15% de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté! En allant interroger le sixième des enfants qui vit sous le seuil de pauvreté en Belgique ! On verrait alors où est l’essentiel et où est l’accessoire.

    Dans la presse, on a répété à l’envi le fait qu’à côté du droit de grève, il y avait le droit au travail, sans expliquer toutefois qu’en Belgique, près d’1 million de personnes sont en fait exclues au quotidien de ce prétendu droit et que la classe des travailleurs se battait d’ailleurs pour eux aussi. On n’a pas non plus expliqué que le droit au travail, c’est aussi de travailler dans de bonne conditions et que les grévistes se battaient pour ça aussi. Il est clair que vu comme cela, ceux qui défendent le ”droit au travail” sont bel et bien les travailleurs et leur organisations. Le patronat, lui, défend son droit d’exploiter et de s’enrichir. D’ailleurs, la manière avec laquelle les patrons s’accommodent des conditions de travail et de l’état démocratique de certains pays devrait inciter certains à réfléchir.

    Comment faire face

    Depuis le début du mouvement, le PSL met en avant la nécessite d’organiser partout où c’est possible des assemblées générales pour expliquer l’impact des mesures d’austérité. Nous lions cela au besoin d’une alternative sociétale et d’un outil politique pour porter un programme de rupture avec ce système en crise. Notre édition spéciale de grève mettait en avant la demande d’un plan d’action plus massif et plus dur. Marx disait que les idées peuvent avoir un poids matériel si elles sont reprises par les masses. Une présence massive dans les rues et sur les piquets liées à des revendications et des mots d’ordres audacieux peuvent faire évoluer la conscience des couches plus retardataires. Cela peut aussi assurer une sécurité plus grande pour les militants et avoir un effet de persuasion plus grand.

    La volonté de combat, mais aussi d’alternative de gauche, s’est exprimée hier par l’accueil qu’à reçu notre tract et notre journal. Nous devons mettre à profit le temps de repos de fin d’année pour continuer la mobilisation et repartir encore plus forts, plus massivement et de façon plus déterminée dès la rentrée.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop