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Tag: le MAS
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Gand : soirée sous pression au conseil communal
Lundi soir, au conseil communal de Gand, une majorité alternative comprenant le Vlaams Belang, l’Open VLD et le CD&V-NVA (le cordon sanitaire est une mesure toute relative…) a voté une motion pour interdire de porter le voile à cinq membres du personnel de la ville. Le partenaire « rouge » au sein de la coalition, le SP.a (les « socialistes » flamands) a voté contre, après avoir pourtant avancé une mesure similaire à Anvers ! Le MAS/LSP était présent contre cette mesure discriminatoire, avec également des militants du CAP. Au même moment était organisée une protestation contre la fermeture d’un bureau de poste (le CAP avait réussi à récolter assez de signatures pour prendre la parole au conseil communal).
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Sauvons la solidarité. La défense de la sécurité sociale nous concerne tous
Plus de 140 jours après les élections, les négociations gouvernementales se compliquent encore avec le refus du gouvernement flamand de nommer plusieurs bourgmestres francophones de la périphérie pourtant démocratiquement élus.
Anja Deschoemacker
Le 24 octobre, à l’initiative du SETCa et de la Centrale Générale d’Anvers, quelque 250 militants se sont réunis pour une réunion d’information sur le maintien de la sécurité sociale. Les questions au président de la FGTB De Leeuw et à la dirigeante de la CSC Van Laer ont résonné comme un appel à l’action, mais il y a eu aussi des questions sur un prolongement politique pour ceux qui défendent plus de solidarité
Cependant, les accords partiels conclus par les négociateurs de l’Orange Bleue illustrent l’entente qui règne dans et entre ces partis pour une droitisation marquée de la politique tandis que les médias manipulent l’opinion publique en expliquant que les pensions « deviennent impayables ».
Le patronat et ses politiciens vont s’employer à faire retomber sur le dos des travailleurs et de leurs familles les déficits budgétaires qui sont pourtant avant tout causés par les diminutions d’impôts et par les baisses des charges « patronales ». On voit nettement arriver les mesures « structurelles » douloureuses et on peut être certain que celles-ci vont s’accompagner de tentatives pour limiter le droit de grève.
Les nuages qui s’annoncent à l’horizon économique ne sont pas légers, avec un risque de récession internationale l’an prochain. Si un gouvernement peut être formé, il tentera d’imposer des mesures similaires au Plan Global de 1993. Pour rappel, ce plan imposé par un gouvernement chrétien-socialiste avait introduit l’index-santé et la norme salariale, qui ont eu des effets négatifs durables sur le pouvoir d’achat de la population.
Cependant, ces attaques ne peuvent se concrétiser que si le mouvement ouvrier n’oppose qu’une résistance limitée. Et comment mieux restreindre celle-ci qu’avec la bonne vieille tactique du « diviser pour régner » ? L’objectif des discussions communautaires actuelles n’est pas de scissionner le pays mais bien de scissionner graduellement les systèmes de sécurité sociale et de fixation des salaires en systèmes régionaux qui seront mis en concurrence de manière à augmenter plus encore la pression vers le bas sur les salaires et les allocations.
Un grand merci aux délégations de Total et Degussa !
Avec leur initiative pour le maintien de la sécurité sociale fédérale, les délégations syndicales de Total et de Degussa ont brisé le silence. Contrairement aux directions syndicales, ces délégations ont mené une large campagne d’information et ont pris leurs responsabilités pour mettre la pression sur les directions syndicales afin de passer réellement à l’action.
Au moment où politiciens et médias parlent sans arrêt de LA Belgique, de LA Wallonie ou de LA Flandre, patrons et travailleurs confondus, la pétition «Sauvons la solidarité» a l’énorme mérite de partir de la défense des intérêts de TOUS les travailleurs du pays, quelle que soit la région où ils habitent. Elle a néanmoins quelques faiblesses, notamment quand elle déclare que : «La solidarité entre les citoyens les plus riches et les plus pauvres, ainsi que la solidarité entre les régions plus riches et les plus pauvres sont des piliers de notre société belge». Cette affirmation est correcte dans la mesure où tous les acquis sociaux et démocratiques en Belgique ont été obtenus par la lutte commune des travailleurs flamands, francophones, germanophones et immigrés. Mais la « solidarité » des riches n’a jamais été obtenue que par une lutte résolue des pauvres. Et, en ce qui concerne la construction de l’Etat belge, on ne peut que constater qu’elle a été extrêmement antidémocratique et que l’Etat continue à servir les intérêts de l’élite dirigeante.
Le soutien d’un grand nombre de personnalités a permis à cette initiative d’obtenir une large audience dans les médias. Mais quand certains d’entre eux expliquent qu’ils ont signé la pétition parce que « la Belgique est un pays où il fait bon vivre et qu’il ne faut pas trop changer », il faut leur mettre sous le nez le sort des 15% de personnes vivant sous le seuil de pauvreté et de toutes ces familles qui doivent vivre avec un salaire au rabais ou une allocation de misère. Nous luttons à la fois contre l’élite nationaliste flamande qui désire presser plus encore les travailleurs flamands d’abord, wallons ensuite, comme des citrons et contre l’élite belge des Lippens, Frère et Davignon, qui veulent faire la même chose en une fois à l’échelle de toute la Belgique.
Un plan d’action est nécessaire !
En remerciant tous ceux qui ont soutenu leur campagne, les délégations syndicales de Total et Degussa ont dit « Espérons que le 24 octobre signifie aussi le commencement de plus de mouvements syndicaux ».
Le MAS/LSP les rejoint dans cet espoir. La pétition était une bonne chose et doit être poursuivie mais il faut plus. Partout en Europe « l’Etat-providence » est dans le collimateur. Là où les attaques ont été arrêtées ou limitées, cela a été rendu possible par une lutte massive, avec des manifestations et des grèves, y compris des mouvements de grève générale. En Belgique aussi, « négocier » ne suffira pas.
Les délégations de Total et Degussa ont clairement fait entendre la voix de la solidarité de tous les travailleurs et leurs familles, l’une des meilleures traditions du mouvement ouvrier belge. Sur le terrain politique, par contre, cette voix n’est plus représentée. Tout ce qu’on peut encore attendre des liens entre les deux grands syndicats et leurs partis traditionnels, c’est qu’ils permettent de limer un peu les pointes les plus dures – parce que cela fait longtemps qu’ils n’arrêtent plus les attaques ! Les travailleurs ont besoin de leur voix propre, indépendante des «communautaristes» flamands et francophones ou des «unitaristes» belges. Elle doit se traduire dans une action concrète et un programme. C’est pourquoi le MAS/LSP appelle à rejoindre le Comité pour une Autre Politique qui a fixé à sa dernière conférence nationale le 20 octobre l’objectif de construire un nouveau parti des travailleurs.
Les capacités du CAP à réaliser cet objectif dans les années à venir dépendent largement des luttes dans la société et de la façon dont le CAP sera capable de se construire dans ce processus. Actuellement, il s’agit de la seule initiative qui travaille dans cette direction et qui est prête à organiser ensemble les travailleurs, les chômeurs, les pensionnés et les jeunes contre la politique antisociale, tout en laissant aux groupes et individus la possibilité de maintenir leur propre identité et de mener des discussions ouvertes sur les positions que le CAP doit prendre.
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23-25 novembre. Conférence Nationale du MAS/LSP
Fin novembre 2007 aura lieu la Conférence Nationale du MAS/LSP. Celle-ci s’organise tous les deux ans, entre deux Congrès Nationaux. C’est pour nous l’occasion de discuter dans toute l’organisation d’un thème spécifique.
Cette année, 90 ans après la Révolution russe, nous aborderons le thème du rôle d’un parti révolutionnaire. A cette occasion, un orateur du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, dont le MAS/LSP est la section belge) sera présent. Nous reviendrons également sur les événements politiques majeurs de l’année écoulée ainsi que sur les pers-pectives du Comité pour une Autre Politique (CAP) ou des nouvelles formations de gauche dans nos pays voisins. Des camarades de France, d’Allemagne et des Pays-Bas seront donc également invités. Sur base de cette Conférence sera publiée une nouvelle brochure qui comprendra une brève histoire du MAS/LSP et une explication du rôle de notre parti, de notre programme et de nos méthodes de fonctionnement.
La Révolution russe demeure une étape primordiale dans l’histoire du mouvement ouvrier. Si aujourd’hui un socialiste reste toujours associé à la lutte pour les droits des travailleurs, la confusion règne à ce propos. D’un côté, dans les pays de l’ancien bloc stalinien, de nombreux travailleurs et jeunes vomissent – à juste titre – le soi-disant «communisme» qui y a été appliqué, malgré les nombreuses avancées que l’économie planifiée a permis dans ces pays. De l’autre, en Europe occidentale, les politiciens de la gauche caviar qui se laissent corrompre avec plaisir par la bourgeoisie ne se distinguent que très légèrement des libéraux.
La Révolution russe, et plus généralement les idées du socialisme, défendait quelque chose de totalement différent: une révolution de la classe ouvrière qui ait pour but la construction d’une société sans classes, sans oppresseurs ni opprimés. Cette révolution a réussi à en finir avec un des régimes les plus réactionnaires de son temps et a longtemps ébranlé le monde bourgeois. L’histoire du parti bolchevique – qui a réussi à ga-gner la majorité de la population à son programme révolutionnaire – fournit une riche expérience encore et toujours d’actualité. Le 90ème anniversaire de la Révolution russe nous offre une excellente opportunité d’en rediscuter et ainsi d’en retirer bien des leçons.
Lors de notre Conférence, nous discuterons de la situation politique du pays, des perspectives pour les mois à venir et de ce que cela impliquera pour notre travail et celui du CAP. Malgré l’enthousiasme vécu durant la campa-gne électorale, les résultats du CAP ont suscité beaucoup de questions chez nos membres et sympathisants. Si le potentiel était et reste très clairement présent, le CAP – encore très jeune – n’a pas été capable de l’utiliser complètement. Le 20 octobre, le CAP se réunira à nouveau nationalement pour faire une évaluation commune et un plan de campagne pour poursuivre sa construction. Le MAS/LSP poursuivra son engagement à 100%.
Nous terminerons notre Conférence en nous penchant sur la construction du MAS/LSP. Entre février 1992 et octobre 2007, notre parti a décuplé son nombre de membres. De nouvelles sections et structures se sont constituées partout dans le pays, permettant ainsi un meilleur épanouissement de l’enthousiasme et de la volonté de cons-truction de nos membres tout en amplifiant les expériences déjà présentes. La brochure qui sera écrite sur base de notre Conférence nationale ne manquera pas de souligner toutes ces expériences acquises au fil du temps et de la construction de notre parti révolutionnaire.
Nous appelons tous nos membres et sympathisants à participer à cette conférence, n’hésitez pas à prendre contact si vous êtes intéressés via info@lsp-mas.be, le 02/345.61.81 ou encore nos responsables locaux.
Quelques lectures…
La proposition de texte sera distribuée quatre semaines avant la conférence dans toutes les sections pour permettre une discussion préalable entre tous les membres. Après la Conférence, le texte amendé sera publié comme brochure. A côté de cela, nous conseillons la lecture d’un texte général sur le parti révolutionnaire et d’une brochure de Trotsky :
- – Judy Beishon: Changer le monde : Le rôle du parti révolutionnaire.
- – Léon Trotsky: Classe, Parti et Direction.
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Assemblée nationale du CAP le 20 octobre: Pour la lutte et la solidarité
Assemblée nationale du CAP le 20 octobre:
Après les élections du 10 juin, le Comité pour une Autre Politique (CAP) a clairement réaffirmé sa volonté de continuer à construire une alternative politique pour les travailleurs et leurs familles. En participant aux élections, le CAP a pu commencer à prendre place nationalement dans le paysage politique.
Thierry Pierret
Un résultat électoral plus élevé aurait sans doute pu aider à faire du CAP un pôle d’attraction pour une couche plus large parmi les travailleurs, les allocataires sociaux et leurs familles. Faute de cela, le CAP est toujours une initiative très modeste portée par des militants politiques, syndicaux et associatifs, quelques groupes locaux et beaucoup de personnes politiquement inorganisées.
Il est donc important de continuer à construire le CAP dans les mouvements de lutte qui émergent autant que dans la résistance quotidienne contre les conséquences du néolibéralisme. Et les raisons de s’organiser et de militer pour une alternative ne manquent pas.
Le CAP est d’ores et déjà présent dans les actions contre la fermeture de 16 magasins GB et continue de participer à la campagne contre les fermetures de bureaux de poste de quartier. Mais le CAP va aussi devoir développer des points de vue et des campagnes sur d’autres questions. Le groupe de gens qui travaille maintenant à la construction du CAP a déjà un grand potentiel mais il manque encore souvent la clarté politique, la structure et le professionnalisme indispensables pour utiliser au maximum les opportunités qui se présentent.
Si la force du CAP résidait jusqu’ici dans sa capacité à organiser la population dans de telles campagnes concrètes, la sympathie qu’elles suscitent ne se transforme pas automatiquement en adhésion active au CAP. Pour que les gens adhèrent, ils doivent savoir à quoi ils adhèrent et où on les emmène.
Or il règne une certaine confusion sur ce qu’est ou ce que doit être le CAP. Si le CAP n’est pas encore un parti ni même l’embryon d’un parti au stade actuel, il doit selon nous être un instrument politique qui doit préparer la voie à la création d’un nouveau parti des travailleurs et de leurs familles en collaboration avec d’autres forces. C’est pourquoi il ne peut pas se limiter à rassembler la gauche radicale, mais il doit s’orienter vers des couches plus larges qui aspirent à une autre politique que la politique néolibérale. Encore faut-il donner un contenu clair à cette « autre politique ».
L’assemblée nationale du 20 octobre est donc d’une grande importance. Elle doit offrir l’espace nécessaire pour analyser la nouvelle situation politique, élaborer des campagnes concrètes mais aussi discuter du fonctionnement du CAP. Pour cela, un texte de base destiné à présenter les points de vue centraux du CAP et proposer des structures claires sera bientôt disponible pour la discussion.
La discussion sur les points de vue centraux du CAP ne fera que commencer le 20 octobre. Elle devra être finalisée sous la forme d’une déclaration de principes lors d’un congrès idéologique qui devrait avoir lieu l’année prochaine. D’ici là il faudra veiller à ce que la discussion implique un maximum de membres pour que cette déclaration de principes reflète réellement les préoccupations et priorités de la base du CAP.
Nous pensons que la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs va se poser de manière de plus en plus aiguë dans les mois et les années qui viennent. Le développement du CAP est déjà en soi l’expression du fait qu’une couche, petite mais grandissante, en est consciente et qu’elle veut prendre dès maintenant des initiatives pour faire comprendre plus largement le besoin d’un tel nouveau parti des travailleurs et pour rendre ce projet plus concret.
Le MAS/LSP réaffirme une nouvelle fois son engagement dans la construction du CAP et va tout mettre en oeuvre pour faire du 20 octobre une réussite. Nous pensons qu’à cette occasion, il sera possible de jeter les bases d’un mouvement qui ait une orientation claire vers le mouvement ouvrier et qui soit en même temps un instrument pour renforcer les campagnes et les actions. La conférence du 20 octobre doit ainsi être un point de convergence de toutes les campagnes dans lesquelles le CAP est impliqué. Ce sera l’occasion d’échanger les expériences et d’éventuellement élargir des initiatives locales à une échelle plus large.
Pour que le 20 octobre soit un succès, il est important de reprendre sur le plan local les nombreux contacts faits pendant la campagne électorale et de relancer les campagnes. C’est le meilleur moyen pour mobiliser autant de membres et de sympathisants du CAP que possible pour cette assemblée nationale.
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Leterme échoue: Le “bon gérant” ne gère plus… (sans doute à suivre)
74 jours après les élections, après cinq semaines de négociations, Leterme a du admettre sa défaite. Ce qui va se passer ensuite n’est toujours pas clair au moment où Alternative Socialiste part à l’impression. La plupart des médias affirment qu’une coalition Orange Bleue continue à avoir la préférence mais les discussions sur des formules alternatives reprennent vigueur.
Anja Deschoemacker
En fait, la classe dirigeante a obtenu le 10 juin un énorme cadeau bien inattendu : pour la première fois en 20 ans, un gouvernement pouvait être formé sans le PS francophone. Reynders avait alors crié victoire et il pensait que son argument – « un gouvernement sans PS est une réforme de l’Etat en soi » – serait assez convaincant pour que le CD&V laisse tomber l’essentiel de ses revendications communautaires.
Et si on regarde les revendications qu’avance l’Union des Classes moyennes flamandes Unizo – au premier rang desquelles figure la régionalisation de la politique du marché de l’emploi – cela aurait pu être le cas. Tout comme les autres organisations patronales, Unizo réclame une « modernisation du marché de l’emploi » (comprenez : un démantèlement des acquis du mouvement ouvrier) mais elle pense l’obtenir plus rapidement au moyen d’une régionalisation accrue. La Flandre pourrait ainsi pousser sur l’accélérateur et approfondir sa réforme du marché de l’emploi, pour pouvoir ensuite mettre encore plus de pression sur la Wallonie. La logique de Reynders est que, débarassé du PS, on pourrait désormais faire cela directement à l’échelle de tout le pays.
Mais les choses ne sont évidemment pas aussi faciles que cela. Car le MR n’est pas nécessairement capable d’imposer les mêmes concessions au mouvement ouvrier que le PS.
Avant les élections, tout le monde s’attendait à ce que le prochain gouvernement soit dominé d’un côté par le CD&V et de l’autre par le PS. Le PS se serait certainement contenté de monnayer son accord à une réforme de l’Etat (bien sûr accompagnée de concessions aux revendications francophones) contre des compensations sociales. Il aurait certainement pu obtenir l’accord du CDH et d’Ecolo et convaincre la FGTB et la CSC d’accepter ce marché.
Le seul scénario auquel les Etats-majors des partis flamands prêts à participer à un gouvernement s’étaient préparés afin de couper plus durement, plus profondément et plus structurellement dans les dépenses sociales était donc une régionalisation accrue – baptisée « responsabilisation ».
Puis sont tombés les résultats des élections… Le CD&V, et Leterme lui-même, avait crié trop fort pour réclamer une réforme de l’Etat pour laisser ensuite cet objectif être réduit à rien ou presque. Aujourd’hui, le blocage est donc profond, avec d’un coté des partis flamands qui ont pris des engagements électoraux fermes et qui doivent obtenir quelque chose – au moins la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde, au prix des concessions nécessaires – et de l’autre coté des partis francophones pour qui accepter de grandes concessions communautaires avec le PS dans l’opposition signifie en réalité préparer un suicide politique aux élections régionales de 2009.
Ce n’est pas la première crise communautaire que connaît la Belgique et ce ne sera sans doute pas la dernière non plus. Un compromis sera certainement trouvé – qui sera sans aucun doute très compliqué et très technique – parce tous les partis qui sont représentés au parlement (y compris ceux qui ne sont repris dans aucun scénario de gouvernement, comme le Vlaams Belang et la Liste De Decker) sont convaincus que la politique néolibérale doit être poursuivie.
Le MAS/LSP n’a jamais été un défenseur du royaume unitaire de Belgique, qui n’a d’ailleurs jamais été un Etat au service de la population travailleuse. Nous soutenons les revendications communautaires qui répondent de manière correcte aux problèmes créés par la politique conservatrice de la bourgeoisie belge – comme le droit d’avoir accès réellement à des services dans sa propre langue tant à Bruxelles que dans sa périphérie.
Mais les surenchères communautaires des partis qui ont l’ambition de former un gouvernement et de la soi-disant opposition n’ont rien à voir avec cela. Leur seul objectif est de semer la division parmi les travailleurs dans l’espoir de pouvoir appliquer une politique encore plus dure au service des riches. Pour éliminer l’oppression, quelle soit basée sur la langue ou sur l’origine, les travailleurs ne peuvent avoir aucune confiance dans les politiciens du patronat – qu’ils soient flamands, wallons ou bruxellois – mais seulement en eux-mêmes en s’organisant indépendamment de la bourgeoisie.
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Quand Electrabel prétend éclairer notre lanterne…
Je viens de recevoir un courrier d’Electrabel. La lettre d’accompagnement a pour titre « Electrabel vous informe sur l’évolution des prix et vous aide à faire des économies ». Mais la suite est beaucoup moins engageante.
Thierry Pierret
La lettre évoque d’abord la hausse continuelle du prix de l’énergie avant d’ajouter en gras: « Electrabel vous en a préservé jusqu’ici, ce que nous continuons à faire pour l’électricité ». Cette précaution de langage est aussitôt suivie de l’annonce de la hausse du prix du gaz naturel sous prétexte « d’adapter le prix de votre gaz naturel aux conditions des marchés sur lesquels nous nous approvisionnons ». Nous n’en saurons pas davantage sur ces marchés et conditions. On aurait pourtant bien voulu savoir pourquoi Electrabel augmente le prix du gaz à un moment où le prix des énergies fossiles (dont le gaz) est en baisse depuis plusieurs mois…
Mais Electrabel, bon prince, nous propose des « solutions concrètes » pour faire des économies d’énergie et d’argent. Elle propose ainsi un contrat « EnergyPlus » qui devrait nous faire économiser 2% du prix du gaz et de l’électricité. Puis elle nous offre même la possiblité de contrôler notre consommation mensuelle grâce à un service gratuit, le consomètre. Et si vous payez par domiciliation, vous recevez encore une réduction annuelle de 10 euros. Une série de tableaux s’ensuivent, qui sont censés nous éclairer sur les tarifs du gaz et de l’électricité. La grille des tarifs de l’électricité ne favorise pas vraiment les économies d’énergie. Celui qui consomme moins de 2000 Kw par an payera 8,53 euros le Kw/heure au tarif normal. En revanche, celui qui consomme plus de 20.000 Kw par an ne payera que 7,30 euros le Kw/heure. Electrabel voudrait favoriser les entreprises au détriment des ménages qu’il ne s’y prendrait pas autrement…
…il nous fait prendre des vessies pour des lanternes !
Et la hausse de 20% du prix du gaz à partir du 1er septembre annoncée avec fracas par Electrabel? D’après Jean-Pierre Hansen, topmanager d’Electrabel, il ne s’agissait que de la hausse du prix de base. Mais le prix du gaz indexé (sur quoi ?) n’augmenterait que de 3% cette année. Il ne s’agirait donc, à l’en croire, que d’une erreur de communication… Il promet que la facture mensuelle n’augmentera pas entre septembre et la facture annuelle (dont il ne dit rien…). Il promet également que la hausse de la facture mensuelle pour l’année prochaine sera « modérée » (mais qu’entend-il par là ?). Enfin, il ne donne aucune garantie pour les années suivantes.
On compare parfois l’électricité à une fée. On pourra désormais faire de même pour le gaz. La fée Electrabel a transformé comme par enchantement une hausse de 20% en une hausse de 3%. Une hausse de 3% qui devient une économie de 2% grâce à EnergyPlus. Bref, rien que du bonheur ! De qui se moque-t-on ? En vérité, Electrabel augmente ses prix pour satisfaire les exigences de profits des actionnaires de la multinationale Suez dont elle n’est qu’une filiale. Si Electrabel nie cela, qu’il rende alors publics sa comptabilité et les conditions des marchés où il s’approvisionne. Que les consommateurs puissent juger sur pièce !
Le MAS exige qu’Electrabel soit placé sous le contrôle conjoint des pouvoirs publics, des consommateurs et du personnel. C’est le seul moyen d’avoir une politique énergétique transparente, qui soit au service de la population et qui respecte l’environnement.
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Les partis traditionnels organisent la précarité de l’emploi
L’emploi est l’un des thèmes privilégiés de cette campagne électorale. Tous les partis y vont de leurs propositions. Le VLD de Verhofstadt veut « de nouveau » créer 200.000 emplois. Vande Lanotte (SP.a) a fait encore plus fort: il fait miroiter 260.000 nouveaux postes de travail.
Peter Delsing
Des milliers d’emplois ont été perdus récemment dans des entreprises comme Arcelor, Volkswagen et Opel. Les « promesses » des partis traditionnels font donc vibrer une corde sensible. Mais, si même des entreprises prospères procèdent à des licenciements massifs, qui donc est encore sûr de garder son emploi ? Le profit maximum pour les grands actionnaires dicte sa loi à tout et à tous. Et pour eux « beaucoup » (de profits) n’est pas encore assez.
Emplois précaires
Verhofstadt joue avec les chiffres pour démontrer que le gouvernement n’est pas loin d’avoir créé les 200.000 emplois promis. Une étude évoquait 158.000 emplois il y a quelques mois. Mais de quels emplois s’agit-il ? D’après la Banque Nationale, le nombre d’emplois fixes a reculé de 2% depuis 2003. Ce sont les dizaines de milliers d’emplois à temps plein et à durée indéterminée que les patrons ont supprimés. Ils ont été remplacés par des contrats d’intérim ou à durée déterminée. Et par les titres-services aux frais de la Sécu.
La seule chose que ce gouvernement a faite, c’est généraliser l’emploi précaire. Prenons les titres-services qui servent surtout à rémunérer l’aide à domicile. En janvier 2007, 4.212.000 titres-services (horaires) avaient été utilisés dans le pays, contre 2.206.564 en janvier 2006 et seulement 903.179 en janvier 2005.
D’après la Banque Nationale, 18.000 nouveaux emplois à temps plein ont été créés en 2005 sous le régime des titres-services. En 2006, 61.759 personnes étaient employées avec des titres-service (dont 60.745 femmes !). Les moyens affectés à tous ces titres-services flexibles et précaires à outrance pourraient servir à créer de 30.000 à 40.000 emplois publics statutaires. Les pouvoirs publics pourraient organiser des services à domicile au niveau local, avec des droits syndicaux complets pour le personnel. Mais ça n’intéresse évidemment pas ce gouvernement néolibéral.
Détricotage
Ce qui l’intéresse en revanche, c’est de détricoter le statut des travailleurs qui ont encore un emploi fixe et bien payé. C’est tout bénéfice pour les patrons. Plus il y a de travailleurs précaires, plus les conditions de travail se détériorent pour tout le monde.
Regardez La Poste. L’entreprise est aujourd’hui partiellement entre les mains du privé et l’une des plus grandes utilisatrices de travail intérimaire du pays. Des travailleurs presque sans droits – un intérimaire y regardera à deux fois avant de protester contre ses conditions de travail – servent ainsi de bélier contre les autres travailleurs, comme ce fut par exemple lors des grèves qui ont éclaté ces dernières années à La Poste.
En 2006, le nombre d’heures de travail intérimaire a augmenté de 13% alors que 2005 avait déjà été une année record pour le secteur. Le nombre d’intérimaires a augmenté jusqu’à 363.000, auxquels il faut encore ajouter 129.000 jobs étudiants. On est loin désormais de « pallier à une hausse temporaire de la production », le motif officiellement invoqué à l’origine pour faciliter le travail intérimaire.
Dans beaucoup d’entreprises, le travail intérimaire est devenu une donnée permanente. Les patrons l’utilisent souvent comme une période d’essai préalable à un contrat à temps plein et à durée déterminée ou indéterminée.
En fait, tout ceci est illégal. Mais la chasse aux entreprises qui organisent la précarité de l’emploi semble moins prioritaire aux yeux du gouvernement et des médias que la chasse aux chômeurs.
Partage du travail
La croissance limitée du nombre d’emplois sous la coalition violette a été due pour moitié à des emplois subsidiés (les titres-services) ou à la prolifération sauvage des emplois intérimaires et à durée déterminée. Comment un travailleur peut-il construire un avenir dans ces conditions ?
Ce que les chiffres ne révèlent pas non plus, c’est le stress et les problèmes psychiques qui affectent beaucoup de gens : d’après une étude récente, 17% de la population belge a déjà connu une dépression. On signale trop rarement que l’augmentation de la précarité de l’emploi y est pour quelque chose.
Ce n’est pas la précarité qu’il faut partager, mais le travail disponible. La semaine des 32 heures sans perte de salaire et avec embauche compensatoire pourrait offrir un début de solution et diminuer la pression du travail. Le MAS pense que ce serait un pas en avant. Mais nous pensons aussi qu’une telle mesure ne pourrait être acquise de manière définitive que dans un autre type de société. Dans une société socialiste avec un gouvernement qui soit au service de la majorité de la population et pas d’une minorité de capitalistes.
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Appel aux membres, sympathisants et tous les lecteurs de socialisme.be
En Belgique, en Europe et partout dans le monde, la contestation grandit contre la politique néolibérale. Mais dans notre pays, jusqu’alors, aucun parti avec un appel large ne traduisait politiquement cette opposition. Le Comité pour une Autre Politique est la première initiative qui possède ce caractère. Depuis le début, le MAS/LSP soutient la construction de cette initiative. Chacun sait combien cette campagne électorale est importante pour le développement ultérieur du CAP et pour l’ensemble des travailleurs et leurs familles en Belgique.
Pour l’Exécutif du MAS/LSP, Stéphane Delcros, Trésorier national
La construction du CAP est dépendante des efforts de ses membres et sympathisants. La distribution des tracts, des affiches,… est essentielle. Et même avec cela, nous ne serons capables de toucher qu’une partie limitée du potentiel présent. Faire connaître le CAP et ses opinions coûte beaucoup d’argent.
Nos membres et nos sympathisants en on l’expérience : toute campagne électorale coûte cher. Le CAP ne bénéficie évidemment pas de subsides de l’Etat, et encore moins de financement du secteur privé… Dans cette campagne, il doit compter sur ses propres moyens financiers.
Depuis le début du lancement de l’appel financier pour constituer un fonds électoral, le CAP a récolté +/- 10.000 €. Et pour le moment, près de 9.000 € ont été depensé pour produire le matériel :
- 75.000 tracts néerlandophones : +/- 2.800 €
- 50.000 tracts francophones : +/- 2.000 €
- 14.000 affiches néerlandophones : +/- 2.500 €
- 8.000 affiches francophones : +/- 1.500 €
Mais le CAP veut produire du nouveau matériel. Des affiches avec les numéros des listes doivent être tirées, ainsi que des tracts plus spécifiques, comme pour le « stem test » du 27/05. De plus, beaucoup de provinces manquent de stocks de t-shirts CAP. Ces t-shirts sont extrêmement utiles tant ils offrent une grande visibilité dans cette campagne ; s’il en a les moyens, le CAP pourrait en produire davantage.
Une énorme opportunité se présente aujourd’hui en Belgique pour créer un nouveau parti des travailleurs large qui s’oppose à la politique néolibérale des partis traditionnels. Le MAS/LSP ne peut laisser passer cette occasion, c’est pourquoi nous appellons nos membres et nos sympathisants à faire un don pour cette campagne électorale. Vous pouvez faire un virement sur le compte n° 733-0358698-22 du CAP avec la mention "soutien campagne CAP 2007", ou donner cet argent cash au trésorier CAP de votre région.