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Tag: le MAS
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Le MAS/LSP évalue son engagement dans le Comité pour une Autre Politique. Un nouveau chapitre dans le processus vers un nouveau parti des travailleurs
Depuis le milieu des années ’90, le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) et son précurseur « Militant », ont appelé à la formation d’un nouveau parti des travailleurs. Cet appel répondait au fait que les partis « socialistes » sociaux- démocrates (mais aussi les Partis « Communistes » ailleurs en Europe) avaient ouvertement laissé tombé, après la chute du mur de Berlin et l’effondrement des régimes staliniens, toute ambition pour un changement socialiste de la société. Ils ont ainsi approuvé la logique de profit du marché « libre », ont démantelé et vendu les anciens services publics au plus offrant (dans le meilleur des cas) et ont accompagné ou mené les attaques contre la sécurité de travail et d’existence des familles de la classe ouvrière.
Au niveau d’une entreprise ou d’un secteur, la lutte peut parfois freiner la politique néolibérale, comme aux Forges le Clabecq. Mais comme la législation sociale et les grandes lignes politiques sont déterminées au niveau (inter)national et/ou régional, un instrument politique pour les travailleurs est aussi nécessaire, afin d’y engager le combat. Cet instrument politique, un parti, doit selon nous réunir toutes les tendances du mouvement ouvrier préparées à lutter contre le néo-libéralisme. Il doit être un organe de lutte et pas une machine électorale. Et il doit encore, à l’époque post-stalinienne, être ouvert au débat démocratique, aussi entre les courants organisés.
Sinon, nous l’avons dit, ce serait un enfant mort-né. Dès le début, le MAS/LSP a été clair : au sein d’un tel parti large de lutte, le programme que nous défendons est celui du MAS/LSP. Le fait de reconnaître la nécessité d’un parti capable d’organiser la lutte ainsi que le débat démocratique et d’essayer d’en promouvoir la création n’est pas contradictoire avec le fait de rester persuader de la nécessité d’un changement socialiste de la société. Toutefois, nous considérons notre programme non comme un ultimatum mais comme une contribution. Après que la lutte contre le Pacte de génération ait conduit fin 2005 jusqu’à une rupture au sein de la FTGB entre la base syndicale et les responsables du parti social-démocrate, une chance sérieuse s’est présentée pour créer un tel parti. Le MAS/LSP, qui a à ce moment lancé une pétition pour un nouveau parti des travailleurs, n’a pas été le seul à le remarquer. Pas mal de délégations syndicales, des personnes issues du cadre moyen des syndicats, l’ancien président de la FGTB Georges Debunne et l’ancien parlementaire du SP Jef Sleeckx sont également arrivés à cette conclusion.
Ils ont voulu, selon les paroles de Sleeckx lors d’une réunion tenue entre lui et le Bureau Exécutif du MAS/LSP en janvier 2006, mettre en place un parti fédéral au-delà des frontières linguistiques dans lequel tous qui souhaitait lutter contre le néo-libéralisme serait le bienvenu tout en conservant sa spécificité propre. Un parti de lutte antiraciste qui serait, aux antipodes de la social-démocratie, bien présent sur les piquets de grève et dans la lutte sociale. Le potentiel énorme pour un tel parti est ressorti de l’intérêt porté par la presse au cours de l’été 2006 et des centaines de mails et de coups de fil spontanés qu’a suscité « l’initiative de Sleeckx ».
Mais toute nouvelle initiative démarre inévitablement avec des hésitations et de la lenteur. Au lieu de lancer aussi publiquement un appel clair pour un nouveau parti et utiliser cela comme pôle d’attraction, Sleeckx s’en est tenu à des appels vagues pour une « autre politique ». Nous supposons que Sleeckx a voulu gagner du temps pour impliquer plus de forces dans son initiative, mais nous pensons que cela a été contreproductif. Au fur et à mesure que la lutte contre le Pacte des Génération s’éloignait derrière nous, les délégations syndicales ont adopté une attitude plus attentiste. D’autres se sont imposés et ont exigé le privilège de changer unilatéralement les décisions, de mettre en question le caractère fédéral de l’initiative, puis le droit de conservé sa spécificité propre et finalement la participation électorale indépendante. La nouvelle initiative a été entrainée dans des manœuvres de ralentissement et d’opposition et le nombre de participants et leur enthousiasme a diminué lors de chaque nouvelle discussion. Finalement, Sleeckx a décidé de ne pas se présenter comme candidat aux élections législatives de 2007. Les syndicalistes qui étaient impliqués dans l’initiative lui ont reproché d’être resté sur le quai alors qu’ils étaient embarqués dans le train de son initiative.
Le MAS/LSP s’est pleinement et dès le début engagé dans l’initiative de Sleeckx. Nous avons mis à sa disposition nos militants et notre matériel, entre autres pour les interventions à VW à la fin de 2006, lors de la manifestation pour le pouvoir d’achat de fin 2007 ou encore pour récolter les signatures de parrainage pour se présenter aux élections et pour diffuser la propagande dans la campagne électorale de 2007. Chaque fois, nous avons largemment mobilisé la moitié de toutes les personnes présentes aux congrès et aux réunions nationales, sans faire usage de notre prépondérance numérique. Ne pas avoir utilisé notre majorité numérique explique le fait que les membres du MAS/LSP n’avaient que de rares places proéminentes sur les listes électorales et que le vague slogan électoral « pour une autre politique » est resté. Le MAS/LSP était prêt à continuer d’adopter cette attitude aussi longtemps qu’une petite chance existait pour que le comité pour une autre politique puisse se développer.
Nous devons malheureusement constater que, systématiquement, chaque nouvelle initiative mène à des discussions sans fin, qu’une partie non négligeable du CAP n’est pas gagnée à l’idée d’un parti qui se base sur « les travailleurs » et que les mots d’ordre du CAP se droitisent avec un tic de langage paternaliste de « félicitations aux travailleur ». Nous pensons que le rôle du CAP comme moyen pour promouvoir la création d’un nouveau parti des travailleurs est terminé, comme en témoigne son incapacité à jouer un rôle dans la crise politique actuelle et dans le mouvement autour du pouvoir d’achat. C’est une constatation lamentable. Le MAS/LSP a fait tout ce qui était en son pouvoir pour éviter cette situation, sauf imposer notre majorité numérique. Chaque proposition concrète de notre part a été bloquée par une petite minorité au profit d’un projet sans contenu, vague et amateur.
Il semble que le PTB – qui s’est publiquement converti au « réformisme », de moins en moins présent dans les mouvements de lutte et qui dit explicitement ne pas être ouvert aux groupes organisés – va probablement être capable d’occuper une partie de l’espace électoral présent à la gauche de la social démocratie et des verts. Sleeckx, Debunne et le CAP n’ont qu’à se remercier eux-mêmes. Toutefois, le refus d’autoriser un véritable débat large et démocratique, également avec les forces organisées, et la base de son succès (le réformisme) peut casser cette situation après quelque temps, dès que la tentation des coalitions et des postes politique vaincra les principes idéologiques.
Le plaidoyer du MAS/LSP pour un nouveau parti large des travailleurs n’a jamais signifié de plaider pour le réformisme et un retrait de la lutte, mais de plaider au contraire pour un organe de lutte plus large ouvert à tous les courants du mouvement ouvrier et qui permette de débattre d’une alternative pour le mouvement ouvrier. Le fait que les dernières grandes réformes à l’avantage des travailleurs sont dans notre dos depuis des dizaines d’années déjà illustre que l’âge d’or du réformisme est lui aussi dans notre dos et que de véritables améliorations ne sont plus possibles que dans le cadre de mouvements de lutte qui remette en cause le capitalisme lui-même pour réaliser une société socialiste démocratique.
Les possibilités pour la construction d’un nouveau parti large des travailleurs semblent en ce qui nous concerne reportées à une date ultérieure. Nous voulons garder et entretenir les contacts avec un certain nombre de membres et de groupes locaux du CAP pour une nouvelle coopération à l’avenir. Entre-temps, nous voulons nous consacrer toutefois principalement à intégrer ces jeunes et ces travailleurs qui veulent nous aider à construire un parti orienté vers un changement de société, un parti socialiste révolutionnaire, le MAS/LSP. C’est déjà cela que nous avons fait avec nos initiatives dans le domaine de l’antiracisme et de l’anti-sexisme, avec notre coopération avec les groupes révolutionnaires issus de l’immigration et à l’étranger, ainsi que par notre travail patient sur les lieux de travail et dans les syndicats. Nous collaborerons dans la mesure du possible avec d’autres forces à gauche, sans exclusivités. Lorsque la moindre chance se présentera à nouveau de construire un véritable nouveau parti des travailleurs démocratique, nous nous intégrerons de nouveau à l’initiative.
Nous voulons soumettre cette prise de position les mois prochains à nos militants, jusqu’à notre comité national des 3 et 4 mai. Nous invitons aussi les membres du CAP qui le souhaitent à nous communiquer leur manière de voir les choses. Entre-temps, nous nous engageons dans les sections locales qui fonctionnent réellement. Sur le plan national, nous suspendront notre participation au secrétariat national et nous limitons notre présence au comité national du CAP à une présence minimale pour pouvoir donner notre avis si nécessaire. Nous espérons que les militants du CAP avec lesquels nous avons bien collaboré au cours des deux années passées montreront du respect et de la patience durant notre consultation interne.
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L’oppression continue ! La lutte pour une alternative socialiste reste nécessaire…
Femmes et capitalisme
Au nom de la politique de l’égalité des chances, la Ministre flamande Kathleen Van Brempt (SP.a) a annoncé cette année qu’elle investirait 5 millions d’euros dans des entreprises qui dispensent une gamme de services destinés à soulager les tâches ménagères de leurs employés, comme repasser, faire les courses, préparer des repas chauds pour le soir, garder les enfants dans des crèches proches de l’entreprise et aider au nettoyage. Pour chaque euro que ces entreprises y investiront, la Communauté flamande en ajoutera un de ses propres deniers.
Ivy Meert
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Quelques chiffres
- Les femmes gagnent en moyenne 14,9% de moins que les hommes. Si on prend en compte les grandes disparités en matière de travail à temps partiel, l’écart est de 20,5%. Il s’élève même à 25% si on tient compte du fait que les femmes se retrouvent plus souvent avec des salaires bas et très bas. 10,3% des femmes gagnent moins de 1500 euros brut par mois contre 2,7% chez les hommes.
- La violence domestique est la cause principale de mort et de handicap permanent des femmes entre 16 et 44 ans en Europe.
- 40,3% des femmes entre 15 et 49 ans travaillent à temps partiel.
- 56% des réfugié(e)s sont confronté(e)s à la violence sexuelle (ces actes sont perpétrés par des membres du personnel des centres d’asile dans 25% des cas)
- Un tiers des mères isolées vivent sous le seuil de pauvreté.
- 43% des cas de viol déclarés restent sans suite.
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La Ministre insiste sur le fait que les ouvriers de l’industrie automobile et les caissières des supermarchés doivent aussi pouvoir en profiter et pas seulement les hommes et les femmes préoccupés par leur carrière. A première vue on dirait une mesure socialiste, mais il y a une grosse anguille sous roche. L’organisation patronale flamande VOKA s’est vu confier un rôle important dans l’affectation de l’argent prévu. Il va aider les entreprises à développer les services. Cela ne promet rien de bon, car tout l’argent investi devra en rapporter encore plus.
Une question importante reste en suspens : qui va-t-on engager dans ces services d’aide ménagère et avec quel statut ? Pour l’instant, Van Brempt se tait là-dessus dans toutes les langues. On peut parier sans grand risque de se tromper que ce seront surtout des femmes et qu’on aura recours aux titres-services. De nouveau une baisse de charges pour les entreprises et une augmentation des charges pour beaucoup de femmes.
Notre point de vue : la socialisation des tâches ménagères
Le MAS se prononce pour la socialisation des tâches ménagères au sein de services publics, mais ça ne signifie pas qu’elles doivent être remplies par des femmes sous-qualifiées et sous-payées.
Organiser des services collectifs tels que des salons-lavoirs, des restaurants de quartier, des ateliers de repassage, des crèches,… devrait servir à alléger fortement le travail des femmes – et accessoirement des hommes – au foyer. Cela permettrait aussi de rendre le travail plus efficace, meilleur marché et plus écologique qu’à l’heure actuelle où chaque famille a ses propres appareils ménagers. La raison pour laquelle tout ce qui précède est mis au conditionnel tient au fait que ça ne peut se réaliser que par une lutte unifiée de tous les instants dans les entreprises comme dans la rue et par un contrôle démocratique.
Celles (et ceux) qui travaillent dans de tels services ont évidemment droit à un salaire et à un statut dignes de ce nom. Il n’y a pas de raison de considérer que la prestation d’un service comme l’aide au nettoyage doive être moins valorisée financièrement que n’importe quel autre boulot. Si la division sexuelle des tâches est encore fortement implantée dans la culture, la morale et l’éducation, il n’y a toutefois aucune raison que le travail habituellement confié aux femmes soit moins valorisé.
Cela reste pourtant le cas actuellement, car il y a des secteurs typiquement féminins comme la confection, le nettoyage et la vente où les salaires du personnel exécutant sont très bas. Les chiffres qui démontrent l’actualité de l’oppression des femmes sont éloquents : une femme gagne en moyenne 25% de moins qu’un homme. Ce pourcentage est aussi élevé parce que ce sont surtout les femmes qui travaillent à temps partiel. L’écart salarial s’élève encore à 17% si on prend en compte le salaire horaire moyen et à 6% pour des fonctions équivalentes (chiffres : dossier Equal Pay Day 2008, Femmes FGTB).
On considère toujours le salaire de la femme comme un complément à celui de l’homme. Les femmes qui souhaitent faire un travail ou des études qui ne correspondent pas à leur rôle traditionnel dans la société devraient pouvoir le faire sans qu’une lourde pression sociale ne fasse tout pour les en dissuader.
Dès que la majorité de la population, qui est aussi celle dont dépend la production, parviendra à arracher la propriété des moyens de production des mains de l’élite capitaliste pour les gérer elle-même et que le socialisme sera instauré, on en aura fini avec l’exploitation des travailleurs. On aura du même coup créé la possibilité d’en finir une fois pour toutes avec l’oppression des femmes, mais ce n’est pas une garantie. Il appartiendra d’abord aux femmes de s’élever contre les mesures qui porteront atteinte à leurs intérêts, mais elles pourront compter sur le soutien d’un grand nombre d’hommes comme ce fut le cas lors de la Révolution russe de 1917.
La dépendance par rapport à la famille traditionnelle subsiste sous le capitalisme
Le capitalisme met l’accent sur la famille traditionnelle. Nous ne sommes évidemment pas contre l’existence des familles, mais nous disons que les femmes doivent acquérir leur indépendance financière. Ce n’est qu’ainsi qu’une famille peut être une forme de coexistence volontaire.
Les dernières années ont vu la famille traditionnelle (l’homme comme principal soutien matériel avec une femme et des enfants à sa charge) décliner en tant que modèle dominant de vie en commun. Les Verts flamands ont saisi la balle au bond avec une proposition de stimuler le “cohabitat” que Groen ! décrit ainsi : «C’est une forme d’habitation communautaire où plusieurs personnes ont leur propre habitation et préservent donc leur vie privée. Mais il y a aussi des aires communes où les habitants peuvent se réunir et organiser des activités. Le cohabitat est non seulement bénéfique à l’interaction entre les gens et à la compression des coûts du logement, mais offre aussi une plus-value écologique considérable. Les cohabitants logent de façon plus compacte et utilisent donc moins d’espace. Le partage d’équipements communs entraîne de grosses économies d’énergie et d’eau. »
Outre le fait que les mesures ci-dessus n’offrent que très peu d’avantages pour l’environnement dans un système capitaliste qui se caractérise par la surproduction (y compris sur le marché immobilier) et qui est constamment à la recherche de débouchés, on peut se demander si la solution qui est mise en avant ne va pas alourdir les charges qui reposent sur les épaules des femmes. L’essentiel est que Groen ! trouve que le cohabitat peut offrir une solution à la hausse du nombre de familles monoparentales, des isolés, des personnes âgées et au fait que les enfants restent plus longtemps chez leurs parents.
Mais on renvoie ainsi presque tous les problèmes de société à la charge de ménages individuels dont le nombre de membres est indéterminé. En pratique, ça va souvent mener à une situation où la femme doit non seulement s’occuper de son homme et de ses enfants, mais aussi des personnes âgées et/ou des isolés et/ou des jeunes adultes qui logent dans le même cohabitat.
La famille traditionnelle se décompose peu à peu. De plus en plus de femmes étudient, travaillent et veulent être maîtres de leur sort. Cela a mené dans un premier temps à ce que les femmes soient confrontées à une double tâche quotidienne et à la pauvreté si leur homme ne gagne pas assez. De cette manière, les femmes sont confinées dans le carcan de la famille traditionnelle. La proposition de Groen ! revient en fait à élargir la soi-disant famille traditionnelle sans la remettre fondamentalement en question.
Le capitalisme est aussi très attaché au maintien de la famille traditionnelle :
- Elle assure à bon compte la reproduction de la force de travail, tant au quotidien que sur une génération
- Le travail de la femme au foyer fait office de tampon économique en période de crise : il permet d’exercer une pression à la baisse sur les salaires sans susciter de révolte immédiate ; c’est un moyen de faire des économies sans que les gens ne le ressentent directement.
- Elle permet d’élargir les débouchés économiques, car la publicité incite chaque famille à acheter séparément ses appareils ménagers et à les remplacer rapidement.
- On nous y éduque très tôt à devenir plus tard des femmes au foyer et des soutiens de famille. Nous y apprenons à nous identifier aux intérêts des membres de notre famille plutôt qu’à ceux de nos collègues de travail. Des hommes qui hésitent à faire grève parce qu’ils ont une famille à entretenir. Des femmes qui hésitent à s’insurger contre leur condition parce qu’elles ne veulent pas que leurs enfants en subissent les conséquences. La famille inculque aux filles l’idéologie du sacrifice – être toujours disponible pour les autres – et fait de la soumission une vertu, ce qui constituera plus tard un frein à leur propre émancipation.
- Elle permet de mal rémunérer les femmes pour le travail qu’elles fournissent à l’extérieur de la maison. Les femmes y apprennent à être d’abord des femmes au foyer et à voir leur travail à l’extérieur comme un revenu d’appoint. Comme les femmes ne voient pas leur travail comme une finalité, elles ont du mal à s’organiser pour améliorer leurs conditions de travail et se laissent confiner dans des professions typiquement féminines que les hommes évitent : un travail routinier, monotone et sous-qualifié sans possibilités de promotion.
Tant qu’une partie du monde de l’entreprise recourt à la force de travail bon marché des femmes, il y aura des contradictions dans les intérêts du monde de l’entreprise. D’une part les entreprises ont besoin des femmes en tant que force de travail, d’autre part elles ont besoin de femmes au foyer qui assurent la reproduction de la force de travail des hommes en leur offrant le gîte et le couvert. Ces différents intérêts peuvent entrer en collision et les femmes doivent en profiter pour s’insurger et exiger de ne plus être taillables et corvéables à merci.
Nous n’avons pas besoin de charité individuelle, mais de services publics de qualité qui arrachent les plus faibles à la dépendance familiale. La Sécurité sociale est un système de protection collective. Le démantèlement de cette sécurité sociale va de pair avec l’accentuation du rôle de l’individu et des formes de sociabilité individuelles comme la famille.
Il faut abolir la famille en tant qu’institution qui enferme les hommes et les femmes dans un carcan pour mieux les exploiter, mais cela ne signifie évidemment pas que la famille doive disparaître en tant qu’entité relationnelle. Il faudra lutter pour cela, car les capitalistes ne le permettront jamais. Le socialisme est nécessaire pour éviter que les acquis de la lutte des femmes ne soient sans cesse remis en cause.
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La Bolivie à un moment crucial
De violentes confrontations peuvent survenir
En novembre et décembre de l’an dernier, la Bolivie était au bord de la guerre civile. L’opposition de droite des provinces orientales riches en gaz avait déclaré l’autonomie en protestation contre la nouvelle Constitution. Ils ont appelé à une grève générale, amenés des gangs armés dans les rues et menacé de casser le pays. Les Ponchos Rojos, un mouvement indigène armé, est venu en soutien du gouvernement. Bien que, depuis lors, la menace de guerre civile s’est amoindrie, la faillite de Morales à rompre avec le capitalisme signifie que la situation pourrait entrer dans une spirale hors de tout contrôle au cours des prochains mois.
En prenant fonction l’année dernière, Evo Morales, le président bolivien, avait promis de « refondre » le pays, une demande de longue date du mouvement ouvrier et social, en réécrivant la Constitution.
En Bolivie, le pays le plus pauvre d’Amérique Latine, la classe ouvrière, la paysannerie pauvre et la population urbaine pauvre souffrent d’une pauvreté et d’un dénuement bien plus extrêmes que n’ont à subir leurs frères et sœurs du reste du continent. Tandis que plus que la moitié de la population bolivienne vit sous le seuil de pauvreté, les 10% les plus riches reçoivent 40% des revenus du pays.
Récemment, une inflation élevée affectant particulièrement les prix des denrées alimentaires a aggravé la pauvreté dans la région andine. Les services de santé déclarent que 30% des enfants péruviens souffrent de malnutrition chronique. Ce chiffre atteint 90% dans certains villages, principalement habité par le peuple indigène, dans le département péruvien d’Apumaric. Les enfants de quatre ans ont presque une tête de moins que la taille qu’ils devraient avoir à cet âge selon les standards de croissance. La situation est tout aussi choquante en Equateur et en Bolivie.
Les développements politiques en Bolivie, bien qu’ils n’aient pas le même impact international, sont aussi importants que ceux au Venezuela. Les organisations indépendantes des travailleurs boliviens sont, pour des raisons historiques, plus développées qu’au Venezuela. En tant que force politique, ils sont moins influencées par les partis politiques réformistes tels que le MAS (le Mouvement pour le Socialisme, fondé en 1997) dirigé par le président Evo Morales.
L’arrivée au pouvoir d’Evo Morales l’année dernière, en tant que premier président indigène dans un pays avec une majorité indigène, a ouvert la voie à des développements dramatiques. La grande masse du peuple attendait du gouvernement Morales qu’il dirige une rupture décisive avec le système capitaliste. Le gouvernement du MAS, arrivé au pouvoir dans un contexte de mouvements de masses puissants qui avaient balayés plusieurs présidents de droite, a réalisé certaines des attentes de la classe ouvrière et des pauvres et a présenté quelques réformes.
La renégociation des contrats concernant le gaz avec les multinationales en mai 2006, qualifié avec erreur de « nationalisation », a été le changement le plus radical opéré par le gouvernement. Morales, cependant, a hésité devant l’exigence principale du mouvement de masse : l’exigence d’une rupture décisive avec le système capitaliste.
Impasse
L’impasse actuelle autour d’une nouvelle constitution illustre qu’une politique qui tente de calmer l’élite riche est extrêmement dangereuse pour le mouvement de masse. La politique gouvernementale de « un pas en avant, deux pas en arrière » a permis à l’opposition de se réorganiser tout en permettant à la mobilisation et à l’énergie des masses de s’évaporer temporairement. La faiblesse du gouvernement a incité l’agression de la classe dirigeante bolivienne et a conduit le pays au bord de la guerre civile. Pour la presse internationale et les commentateurs, le gouvernement doit engager des pourparlers et trouver un accord avec l’opposition de droite. Ils prêchent un statu quo qui est aussi insupportable pour les masses qu’il est inacceptable pour l’élite dirigeante. Pour le gouvernement Morales, le statu quo signifie l’exploitation, la pauvreté, et la discrimination pour la masse de la population au profit de l’élite dirigeante « blanche ». Pour l’élite, il représente une menace persistante à leur pouvoir économique et politique et, avec les organisations de masse des pauvres intactes, une menace continue pour leur règne.
Le gouvernement du MAS d’Evo Morales a installé une assemblée constitutive le 6 août 2006 pour écrire une nouvelle Constitution. L’opposition de droite a immédiatement employé la concession du gouvernement – selon laquelle n’importe quelle Constitution proposée doit être acceptée par les deux tiers de l’assemblée – pour saboter des procédures.
Après 16 mois de travail, l’Assemblée Constitutionnelle, suspendue pendant sept mois durant cette période, n’a pas réussi à trouver un accord sur un simple article de la nouvelle Constitution. Le gouvernement du MAS a tenté de conclure un accord avec les représentants politiques de l’élite bolivienne, a fait appel à l’unité nationale, a organisé des protestations de masse pour faire pression contre elle, mais a vu l’opposition se renforcer durant ce processus.
La date limite pour les travaux de l’Assemblée Constitutionnelle était le 14 décembre 2007, la majorité composée du MAS a décidé avant cette date de rouvrir la session de l’Assemblée dans une caserne militaire près de la ville de Sucre pour approuver une ébauche de Constitution. Les partis d’opposition ont boycotté cette réunion, clamant que cette réunion était illégale. Le MAS a voté pour la nouvelle Constitution qui sera soumise à un référendum à la fin de cette année.
Menace de guerre civile
Le 15 décembre, deux Bolivie ont pris les rues : la Bolivie indigène, pauvre et ouvrière pour soutenir Evo Morales le jour où la nouvelle Constitution a été proposée au parlement, la Bolivie riche, propriétaire foncière et « blanche » a marché dans les rues de Santa Cruz pour célébrer la déclaration d’autonomie par cet état et trois autres (Pando, Tarija et Beni). Ces quatre états détiennent 80% des réserves de gaz et de pétrole du pays. Ils ont été soutenus par les gouverneurs de Cochabamba et de Chuquisaca.
Les aspirations à l’autonomie ou au séparatisme de la part de l’élite riche bolivienne n’a rien à voir avec le droit à l’auto-détermination généralement soutenu par les marxistes pour les nations opprimées et les minorités. Cette demande provient de l’élite riche en vue d’essayer de saboter n’importe quelle tentative de changement social en Bolivie. Ils ont menacé Morales de garantir l’autonomie ou à faire « face à la réalité que la Bolivie aura de nouvelles frontières ».
L’aile droite emploie la question de l’autonomie de la région la plus riche de la Bolivie, tout comme elle a employé la polémique sur la ville qui devrait être la capitale du pays, pour exposer la faiblesse du gouvernement morales et casser l’unité du mouvement social. L’opposition a déjà partiellement réussi à monter les populations pauvres de différents Etats les unes contre les autres.
Ces six Etats avaient appelé à une « grève générale » en novembre pour protéger leurs privilèges et protester contre la nouvelle Constitution. Pendant la « grève générale », ils ont mobilisé des troupes semi-fascistes et fascistes prêtes à casser les organisations sociales et les représentants politiques des travailleurs et des pauvres.
Il est clair que la réaction est armée jusqu’aux dents et qu’elle veut plonger le pays dans l’abîme de la guerre civile si cela est nécessaire pour protéger leurs privilèges. Dans cette défense féroce de leurs propres intérêts, ceux du capitalisme et des propriétaires terriens, le racisme et la haine historique contre le peuple autochtone refont surface. L’attitude de cette oligarchie est illustrée par cet employeur de Santa Cruz qui a demandé à un journaliste espagnol : « Viens, dis-moi,… Comment avez-vous réussi à diviser le peuple indigène ? »
Une victoire de l’aile droite conduirait à une dictature capitaliste, à une vicieuse contre-révolution qui essayerait de casser non seulement le parti de Morales, mais aussi toutes les organisations sociales des travailleurs, des pauvres et des paysans.
L’élite regarde comment mener sa vengeance contre la classe ouvrière et les pauvres en raison de la « guerre de l’eau », de celle du gaz, du renversement de leurs présidents et de la victoire de Morales. Si elle réussi, elle renverrait le mouvement en arrière pour des décennies.
Les troupes réactionnaires armées de la jeunesse de Santa Cruz doivent être confrontées au mouvement des travailleurs et des indigènes. Nous les appelons à suivre l’exemple de « La Coordinadora de Juventudes Anti-Fascista » (la Coordination Anti-Fasciste) à Cochabamba, une initiative prise par la section bolivienne du CIO.
La Coordinadora est un comité rassemblant les différentes organisations ouvrières et sociales pour organiser la défense du mouvement social, de ses sièges, des voisinages et de ses manifestations. Des comités de ce type, avec des représentants démocratiquement élus, ont besoin d’être installés partout en Bolivie.
La coordinadora a démontré ce qui est possible. Le 4 décembre, ils ont organisé une manifestation de 10.000 personnes à Cochabamba avec l’appui de plus de 15 organisations comprenant des syndicats, la fédération des travailleurs terriens et différents groupes de jeunesse.
Les peuples indigènes
La reconnaissance et les droits des peuples indigènes sont des thèmes centraux en Bolivie, comme dans beaucoup d’autres pays latino-américains. La majorité indigène – majoritairement pauvre et ouvrière – a été brutalisée et opprimée durant des siècles d’impérialisme, d’exploitation par les propriétaires terriens et par le capitalisme.
Quand la Bolivie a proclamé son indépendance et sa première Constitution en 1825, tout le monde a acquis le droit de vote. Tout le monde, excepté le peuple indigène qui représentait alors approximativement 90% de la population. La nouvelle Constitution proposée par Evo Morales reconnaît pour la première fois les droits et les langues des 36 peuples indigènes qui habitent en Bolivie.
La détermination du peuple indigène à lutter pour un changement révolutionnaire et la conscience de cette importance a été démontrée quand Morales, en février 2007, a décidé de céder à la pression de la droite qui a exigé que les Ponchos Rojos renoncent à leurs armes. Felipe Quispe, un dirigeant Aymará, a défendu le droit d’être armé en disant : « Nous sommes en danger. Ils vont nous désarmer et c’est de l’escroquerie. Grâce à nos Mausers (fusils), Evo Morales est président. Sans nos armes, nous n’aurions pas été capables de battre l’armée à Warisata [ pendant la « guerre de l’eau »] le 10 septembre 2003. Avec ces armes, nous avons renversé Gonzalez Sánchez de Losada [ ex-président qui s’est sauvé aux USA en 2003] ».
La nouvelle Constitution a également promis la participation « réelle et vigoureuse de l’Etat et de la société dans l’économie » ; elle interdit et punit le pouvoir des propriétaires terriens ; elle garantit le « droit à la vie, à la nourriture, à l’éducation, à la santé et au logement décent et adéquat ». En outre, elle offre le « droit de travailler à un salaire juste ».
Tous ces éléments sont positifs mais sont, dans les conditions du capitalisme, impossibles à obtenir pour la majorité du peuple. Néanmoins, le CIO appelle au « OUI » lors du référendum sur la nouvelle Constitution. Une victoire serait une défaite pour la droite et cela donnerait plus de confiance aux masses dans leur capacité à lutter.
Cependant, la question la plus importante demeurera non résolue car la classe régnante de la Bolivie gardera dans ses mains la richesse et les moyens pour produire cette richesse. Morales et le gouvernement du MAS mènent le mouvement des masses vers la ruelle aveugle de l’essai de parvenir à un accord avec la classe dirigeante en construisant un « capitalisme des Andes ».
Cette expression a été inventée par Alvaro Garcia Linera, vice-président bolivien, pour signifier un capitalisme plus égal et plus juste qui favoriserait le développement social au lieu de la production pour le bénéfice d’une minorité. Cette idée tout à fait fausse prépare une défaite plus dévastatrice que la précédente. Chavez a perdu son propre référendum au sujet des changements dans la Constitution vénézuélienne. Le recours à des demi-mesures, éviter de prendre le pouvoir économique et politique hors des mains de la classe dirigeante capitaliste et de l’impérialisme, tout cela invite la contre-révolution et la défaite de la classe ouvrière et des pauvres.
L’année prochaine, les masses boliviennes seront invitées à voter non seulement sur la Constitution, mais également sur d’autres questions. Morales a lancé l’idée d’un « referendum de rappel » pour lui-même et les neuf gouverneurs des provinces. Il espère pouvoir se débarrasser des gouverneurs pro-opposition par les urnes ou au moins employer la menace d’un référendum de rappel pour parvenir à un accord avec l’opposition au sujet de sa demande d’autonomie.
C’est une stratégie dangereuse car elle compte sur une mobilisation quasi-permanente des masses, sans fournir aucun changement radical des conditions de travail et de vie. Elle donnera également à l’opposition différents points pour rassembler ses forces et pour leur permettre de fabriquer et employer la confusion pour faire dérailler le mouvement social. Toute ceci a lieu dans un contexte d’augmentation des prix des denrées alimentaires, de la pénurie de pétrole pour la population et du sabotage économique par l’élite dirigeante.
Il semble que le gouvernement de Morales et les gouverneurs des provinces sont parvenu à un accord provisoire pour passer en revue la Constitution et négocier plus d’autonomie pour les régions. La menace immédiate de la guerre civile a reculé. Cependant, une confrontation violente pourrait éclater plus tard car il n’y a aucune sortie de l’impasse actuelle pour les masses ou pour l’opposition.
Revolution
La revendication d’une assemblée constitutive révolutionnaire doit être portée avec force en Bolivie, par l’organisation de comités de masse dans les usines, les lieux de travail, les quartiers, les localités et les organisations de la classe ouvrière et de la paysannerie.
Les représentants à l’assemblée constitutive révolutionnaire devraient être élus par les travailleurs et les masses paysannes, soumis à la révocation et être contrôlés par les comités qui les ont élus. L’assemblée devrait plaider la réalisation de la nationalisation complète de grandes propriétés et des principales industries ainsi que l’introduction d’une économie démocratiquement planifiée. Une assemblée constitutive révolutionnaire concrétiserait la demande d’un « Gouvernement Ouvrier et Paysan », une revendication historique du mouvement ouvrier bolivien.
Seul un programme révolutionnaire et socialiste peut réussir à changer la société de façon décisive en fonction des intérêts de la masse de la population.
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6 mars : Manifestation anti-NSV à Gand
Une manifestation est organisée ce 6 mars par le NSV, un cercle estudiantin qui est proche du Vlaams Belang sans pour autant être son « mouvement de jeunesse » officiel. On constatera cependant que les membres du NSV partagent les thèses du VB… en plus radical !
Effectivement, si les deux organisations entretiennent une certaine distance, c’est pour la simple et bonne raison que les actes de racisme primitif du NSV porteraient un sérieux préjudice à l’image d’un Vlaams Belang qui aujourd’hui cherche plutôt à se fondre dans « l’establishment » de la politique flamande et ainsi acquérir l’image d’un parti respectable dans un but électoraliste.
Mais les rapports entre le NSV et le VB sont-ils vraiment inexistants? Bien sûr que non ! Beaucoup de politiciens du VB (dont Phillip Dewinter lui-même) sont issus du NSV et que plusieurs des pontes du parti d’extrême-droite sont régulièrement présents aux réunions et manifestations du NSV. La filiation est donc bien présente.
La filiation avec l’idéologie Nazie l’est aussi. Le président du NSV à Hasselt, Thierry Vanroy, qui a déjà été candidat pour le VB à Heusden-Zolder, a notamment fait comme déclaration publique qu’il souhaitait qu’“une fois que la démocratie s’enfoncera dans le chaos, j’espère qu’il y aura une main de fer fasciste”. Lui et d’autres ont aussi participé aux activités du groupe Blood&Honour.
Le MAS/LSP et Résistance Internationale organisent une contre-manifestation. Pourquoi ? Serait-il interdit de manifester ses opinions, serions-nous de dangereux ennemis de la liberté d’expression ? Du tout. Mais le fait est que laisser des organisations aussi nauséabondes que le NSV manifester, c’est leur laisser croire qu’ils sont acceptés et reconnus, c’est leur donner de l’assurance. Assurance qui les a déjà conduit – lors de précédentes manifestations ou tout simplement quand ils estiment qu’une occasion se présente à eux – à commettre des actes violents comme des agressions (contre des immigrés, des militants antiracistes, etc.) ou même encore le saccage d’un café.
Laisser cette assurance se développer créé aussi une atmosphère capable de donner assez de confiance à certains individus pour commettre des crimes plus graves encore, comme les meurtres racistes commis à Anvers par Hans Van Themsche en mai 2006.
Mais manifester contre le NSV, c’est aussi pour nous une occasion d’illustrer clairement et massivement qu’il est possible de se mobiliser activement contre l’extrême-droite et que des campagnes moralisatrices contre le racisme ne sont pas suffisantes. C’est pour cela que nous mettons en avant des revendications et des actes qui démontrent la responsabilité des partis traditionnels et du système capitaliste en lui-même dans le développement du racisme et de l’extrême-droite. Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme, comme le disait Malcolm X.
Même si cette manifestation se déroulera à Gand, nous voulons mobiliser le plus possible du côté francophone, surtout dans le cadre des discussions communautaires actuelles. Travailleurs et jeunes doivent êtres unis et solidaires, qu’ils soient immigrés, wallons, bruxellois ou flamands.
Unis, nous ne serons que plus forts dans la lutte contre les véritables parasites ultra-minoritaires dans la société : les patrons, les actionnaires et leurs alliés, qu’ils soient d’extrême-droite ou simplement issus des partis « respectables ».
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Iran : Ni intervention militaire, ni soutien au régime réactionnaire ! Action aux ambassades iranienne et américaine
Ce 22 décembre se tenait deux manifestations, la première devant l’ambassade des USA (contre une possible intervention militaire des USA) à 11H30, et la seconde devant l’ambassade de l’Iran à 13H (Contre le régime iranien). Le MAS/LSP et un collectif auquel appartiennent plusieurs iraniens ont manifesté ensemble, mobilisant plusieurs dizaines de militants, une manifestation pour soutenir les prisonniers politiques iraniens face au régime islamiste et réactionnaire iranien.
Corentin, MAS-Bruxelles
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RETABLIR NOTRE POUVOIR D’ACHAT
Les prix s’envolent : Il faut…
Dans les bureaux, les usines ou les cafés, tout le monde ne parle que de la hausse continuelle des prix et de la baisse de notre pouvoir d’achat. Ouvriers, employés, pensionnés, chômeurs,… nous nous inquiétons tous pour notre budget et nos fins de mois.
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- Rétablissement de l’index total !
- Gel des prix de l’énergie !
- Augmentation réelle des salaires !
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Le taux officiel de pauvreté est passé de 6 à 15% au cours des 25 dernières années, et cela alors que les partis prétendument « socialistes » ont participé à tous les gouvernements depuis 1987. Les politiciens et les patrons, avec leurs salaires énormes et leur vie luxueuse, sont très éloignés, par exemple, de la réalité d’un jeune qui quitte l’école et ses parents et qui doit vivre seul avec une allocation de chômage qui ne dépasse pas 657 euros.
Pour les pensionnés, ce n’est pas simple non plus : 39% d’entre eux doivent vivre avec un revenu mensuel inférieur à 750 euros ! Si, en 1981, la part du revenu national composée des salaires et des allocations était encore de 59,2%, elle représente depuis 2006 moins de 50%.
Mais tout le monde n’est pas atteint par la baisse des salaires et l’augmentation des prix. En 2006, la richesse totale a augmenté de 7,5% à travers le monde. Mais 1% des familles possède un tiers de toute la richesse mondiale ! Le nombre de millionnaires en dollars a atteint cette année 9,5 millions. Ceux-là au moins n’auront pas à s’inquiéter pour leur facture de chauffage ! Mais cela ne les empêche pas de vouloir tout de même plus, toujours plus.
Pour les patrons, nos salaires sont trop élevés. Les négociateurs de l’Orange Bleue voulaient d’ailleurs encore offrir 3 milliards d’euros aux patrons, une somme qui serait suffisante pour donner à toutes les familles belges plus de 1.000 litres de mazout gratuit. Mais cela, ce n’est pas une priorité pour les partis de droite : même l’imposition d’un prix maximum pour le mazout est encore de trop pour eux. Leur seul objectif, c’est renforcer la « position concurrentielle » de « nos » entreprises en poussant encore une fois les profits vers le haut. Si les profits ne sont pas encore assez hauts pour l’instant, comment peut-on assister à une telle augmentation du nombre de millionnaires ? Le lien est direct entre la baisse de nos salaires et de notre pouvoir d’achat et les profits et la richesse croissante des patrons.
Pour en finir avec cela, il faut lutter. La CSC a souligné à juste titre que les salaires dans les entreprises où existe une représentation syndicale sont en moyenne 3% plus élevés que dans les autres entreprises. Les pays où les syndicats sont forts connaissent de meilleurs salaires et conditions de travail. De même, l’existence de systèmes collectifs de sécurité sociale protège beaucoup de travailleurs qui autrement sombreraient dans la pauvreté. Grâce au mécanisme d’indexation qui existe en Belgique, les travailleurs qui n’ont plus d’emploi et ceux qui travaillent dans les petites entreprises sans représentation syndicale sont – relativement – protégés contre la perte du pouvoir d’achat.
Mais les patrons ne veulent plus de cela et revendiquent à cor et à cri l’abolition de l’index. Les dirigeants syndicaux ont pourtant déjà fait de leur mieux pour les aider. Depuis l’introduction de l’index-santé en 1994, nous avons perdu 2% de notre pouvoir d’achat uniquement parce que la progression de l’index est plus basse que la véritable évolution des prix. Et, en 2006, l’index a de nouveau été adapté. Y sont entrés toutes sortes de produits dont le prix baisse régulièrement, comme les ordinateurs. Mais les gens qui vivent avec un budget modeste se moquent de la diminution des tarifs hôteliers (-1% entre 2004-2007), des tickets d’avion (-25%) ou des appareils-photo ou caméras (-36%). Ils regardent surtout les coûts du mazout (+65%), les honoraires des médecins (+20%) ou encore le prix du pain (+14%). Voilà ce qui pèse dans un budget !
La manifestation du 15 décembre est une bonne initiative. Elle doit être combinée à une campagne d’information et de mobilisation autour de revendications concrètes. Elle donnera aussi l’occasion de mettre en avant la nécessité d’une alternative politique Car tous les partis traditionnels sont d’accord avec la logique néolibérale ! Pour se faire entendre et se défendre, les travailleurs et leurs familles n’ont plus aucun grand instrument politique. Un nouveau parti des travailleurs est donc nécessaire ! Le MAS/LSP veut aider à la construction d’un tel parti et participe activement au Comité pour une Autre Politique (CAP), une initiative née des luttes contre le Pacte des Générations.
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Il faut agir contre cette politique antisociale !
Les syndicats ont raison d’entrer en action contre la politique asociale que mènera le prochain gouvernement et contre la dégradation de notre pouvoir d’achat. Quand la FGTB a organisé une concentration de militants le 16 novembre dernier, 2.500 personnes sont arrivées alors que l’objectif était fixé à 1.000. La CSC s’est sentie obligée de lancer sa propre campagne contre les attaques sur le pouvoir d’achat, entre autres avec de petites manifestations locales à Charleroi, Liège et Namur.
Le président de la FGTB Rudy De Leeuw a, lors de la concentration du 16 novembre, insisté sur le fait que l’index ne suffit plus. Il a mis l’accent sur le fait que, pour la FTGB, il est hors de question de toucher à l’index, mais qu’il faut prendre des mesures pour combattre les hausses de prix de l’énergie ou des produits alimentaires, en particulier pour les plus pauvres. Le patronat a obtenu l’année dernière 2,6 milliards d’euros de diminution de charges alors que beaucoup de gens ont des difficultés pour payer leur mazout. Ces diminutions de charges correspondent à 1.000 litres de mazout par famille belge. C’est une question de priorités…
La manifestation du 15 décembre est un pas en avant dans le prolongement de cette concentration et des actions de la CSC, un pas qui est fait directement sous la pression de la base. Il s’agit d’une bonne occasion pour lancer une campagne de mobilisation et d’information dans les entreprises, ce qui permettrait d’avancer plus facilement des revendications concrètes lors des prochaines actions contre les mesures du futur gouvernement. Parmi ces revendications devraient figurer comme axes centraux le rétablissement de l’index, un gel des prix de l’énergie et la préservation ainsi que le renforcement de la sécurité sociale.
Pour le rétablissement de l’index !
Le patronat et les politiciens s’opposent aux augmentations salariales. Même l’adaptation automatique des salaires à l’index (déterminé par un ensemble donné de produits) est remise en question.
Officiellement, grâce à l’index, nos salaires augmentent parallèlement au coût de la vie. Mais, en pratique, c’est autre chose. L’index actuel pose de nombreux problèmes. L’index-santé est une création du gouvernement Dehaene qui a retiré de l’ancien index le tabac, l’alcool mais aussi le mazout et les combustibles. Comme par hasard, ces produits sont parmi ceux qui ont le plus fortement augmenté ces dernières années. De plus, le « panier » de biens de consommation repris dans l’index est bien déséquilibré : des produits de luxe et de nouvelles technologies occupent une place bien plus grande dans l’index que dans la consommation d’une famille populaire. Ainsi, l’index n’augmente pas au rythme du véritable « panier » composé des produits de base des ménages normaux. Les loyers ne comptent pas exemple que pour 6.2 % des dépenses du « panier ». Qui a la chance d’avoir un loyer aussi bas ? Résultat : alors que l’ancien index a augmenté entre 1996 et 2006 de 18,93%, l’index-santé n’a augmenté que de 16,98%.
Il faut “réparer” l’index, c’est-à-dire supprimer l’index-santé et adapter le panier de produits à la base du calcul de l’index. Cette mesure doit s’accompagner d’une augmentation salariale capable de rattrapper la dégradation du pouvoir d’achat subie ces dernières années.
Gel immédiat des prix de l’énergie !
Les hausses des prix de l’énergie sont notamment le résultat de la soif de profit de multinationales comme Suez/Electrabel. Ce qui s’est passé dans ce secteur a montré qu’une libéralisation ne mène pas à une réduction des prix pour les consommateurs mais bien à des profits plus hauts pour une petite minorité d’actionnaires.
Pour rendre la facture supportable, il faut un gel immédiat et général des prix de l’énergie, ce qui pose la question du contrôle du marché de l’énergie. Aussi longtemps que le profit restera central, il n’y aura d’attention que pour ceux qui peuvent se permettre de payer et la recherche d’alternatives ecologiques ne s’améliorera pas. Le MAS exige pour ces raisons la renationalisation du marché de l’énergie sous le contrôle democratique et l’administration des travailleurs et de la collectivité.
Pour un renforcement de la sécurité sociale !
La FGTB et la CSC veulent une sécurité sociale renforcée et qui reste fédérale. Toute scission se traduirait par des coupes dans les allocations. Mais ce ne sont pas ceux qui vivent d’une allocation qui doivent être visés : « Il ne faut pas combattre les chômeurs, mais le chômage », comme le précise la déclaration de la FGTB et de la CSC.
Les allocations doivent être augmentées, le Pacte des Générations annulé et, en réponse au chômage, le temps de travail doit être réparti sur l’ensemble des travailleurs et chômeurs disponibles (avec une réduction de temps de travail sans perte de salaire). De plus, la commercialisation du secteur des soins de santé doit être stoppée, sinon l’image donnée par Michael Moore du système de santé américain dans son film “Sicko” deviendra ici aussi une réalité.
Nous exigeons une sécurite sociale accessible à tous avec des investissements publics massifs. Les profits records des entreprises démontrent que les moyens existent, il est grand temps de les utiliser pour satisfaire les besoins de la majorité de la population.
Nous avons besoin d’une alternative politique
Le 15 décembre 2005, le Parlement a approuvé le Pacte des Générations avec les voix de tous les parlementaires “socialistes”. La voix des 100 000 travailleurs qui ont manifesté le 28 octobre 2005 n’a pas été entendue.
C’est devant la constatation que les travailleurs et leur familles ne disposent plus d’une formation politique qui les représente et les défende, que le Comité pour une Autre Politique (CAP) a été lancé par Jef Sleeckx, George Debunne et des dizaines de syndicalistes et de militants. Si l’enthousiasme autour de cette initiative était grand, d’innombrables problèmes se sont posés: comment organiser le CAP, avec quel programme et quelle orientation, avec ou sans participation électorale,… Mais, malgré les problèmes qu’il a rencontrés, le CAP constitue un important pas en avant, en affirmant la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs. Deux ans après le Pacte des Génerations, ce constat est plus que jamais actuel.
Il semble toujours possible que le prochain gouvernement puisse se faire sans les « socialistes ». L’opposition à laquelle nous avons assisté jusqu’ici de leur part se borne à des positions communautaires. Le SP.a a exigé un vote le plus rapide possible de la scission de Brussel-Hal-Vilvoorde tandis que le PS se positionne comme « défenseur des francophones ». De son côté, ECOLO se déclare « autonome et se rend aux élections les mains libres en terme de coalitions ». Quoi de plus normal quand on dirige plusieurs communes en partenariat avec les libéraux… L’absence de réponse politique au néolibéralisme de la part de la gauche « officielle » offre un grand espace aux forces de droite, nationalistes et populistes, alors qu’elles ne représentent en rien une réelle alternative pour défendre les intérêts que les travailleurs et leurs familles estiment essentiels.
Un nouveau parti des travailleurs est nécessaire tant pour développer la solidarité dans les mouvements de lutte que pour traduire politiquement les exigences du monde du travail. Le Comité pour une Autre Politique (CAP) veut diffuser plus largement cette idée et contribuer à la création d’un tel parti.
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Manifestation pour le climat : 3.500 personnes mobilisées contre le réchauffement
Ce samedi 8 décembre a connu la première grande manifestation en faveur de la protection de l’environnement en Belgique. Première manifestation, car il faudra bien d’autres mobilisations pour arriver aux réductions d’émissions de gaz à effet de serre nécessaires pour seulement « stabiliser » la situation actuelle.
Des syndicalistes de la FGTB ou de la CSC, des militants de différents partis politiques et d’organisations non gouvernementales mais aussi de nombreuses familles se sont ainsi réunies dans la capitale – tout comme dans une soixantaine de pays à travers le monde – malgré une pluie fournie et des problèmes de transports lié à un mouvement de grève dans les chemins de fer.
Le MAS/LSP était également présent avec sa campagne jeune « Résistance Internationale », sous le slogan « La science appartient à tous, la planète aussi » ou encore « Détruire le capitalisme avant qu’il ne détruise la planète », de même que le CAP, le Comité pour une Autre Politique. Cette initiative que nous soutenons et veut promouvoir l’idée d’un nouveau parti des travailleurs face à la seule priorité accordée par les partis traditionnels aux profits des entreprises.
A l’heure où les discussions sur la crise environnementale sont dominées par des propositions qui servent avant tout à protéger le système actuel, notre délégation combative et dynamique est intervenue pour mettre en avant nos solutions anticapitalistes et socialiste en contribution au débat. Nous avons tenu à exprimer le plus fortement possible l’impasse des solutions prévues dans le cadre du système de production capitaliste avec des slogans comme « C’est pas les éco-taxes qu’il faut payer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer !» ou encore « Pollution, pollution, la faute à qui ? Aux patrons ! ». D’autres slogans, mettant notamment en avant l’hypocrisie d’Al Gore sur ce sujet ont aussi retenu beaucoup d’attention.
Le lendemain de la manifestation, ce dernier a encore clarifier à quel point la logique de profit à court terme du système capitaliste n’est pas un problème… mais même une solution ! L’ancien vice-président américain, estime que les mécanismes de l’économie de marché sont les meilleurs outils pour lutter contre le changement climatique : « Les marchés distribuant plus d’argent en une heure que les gouvernements du monde entier ne le font en un an, nous devons trouver un moyen d’exploiter l’énergie et la vitalité du marché pour aider à réduire les émissions de CO2 ». Pour nous, l’énergie et la vitalité du marché n’est capable que d’exploiter les travailleurs et l’environnement : ce n’est qu’en tirant l’industrie hors du contrôle d’une minorité d’actionnaires et de patrons que nous arriveront à éviter le gaspillage et la pollution causée par la production telle qu’elle est organisée pour l’instant.
A ce titre, le rôle principal de la lutte pour la protection de l’environnement doit être joué par les travailleurs, qui sont au centre de la production et peuvent donc la bloquer avant de la faire tourner, enfin, en fonction de leurs intérêts, parmi lesquels la défense de leur milieu.
Autour de notre bloc revendicatif, nos militants ont reçu pas moins de 200 euros de soutien financier, en plus de la vente de près de 150 exemplaires de notre mensuel, l’Alternative Socialiste. L’intérêt porté aux idées que nous défendons a également été illustré par les nombreuses personnes qui ont laissé leurs coordonnées pour entrer en discussion afin de rejoindre notre parti. Vous aussi, n’attendez plus et rejoignez la lutte des révolutionnaires socialistes !