Your cart is currently empty!
Tag: le MAS
-
Le néo-libéralisme mis en cause. Union européenne: une claque magistrale!
La victoire du NON au référendum sur la constitution européenne, le 29 mai dernier en France, est une claque magistrale infligée par les travailleurs et les jeunes aux institutions capitalistes de l’Union européenne. Le taux de participation élevé (70%), les 56% de NON à la constitution sont sans appel. L’Europe capitaliste est K.O. debout ! Chirac et la classe politique et médiatique peuvent aller se rhabiller : ils ont mal mesuré le ressentiment des classes défavorisées envers les institutions européennes. Depuis des années, celles-ci incarnent, pour une masse croissante de travailleurs et de jeunes, les privatisations, la casse des services publics, les coupes dans les budgets sociaux, la compétition forcée avec les pays à bas salaire,…
Peter Delsing
Le NON aux Pays-Bas (63%), le 1er juin, a été le clou du cercueil. En quelques semaines, une atmosphère de crise a gagné les bourgeoisies européennes. L’eu(ro)phorie est bien loin !
Le NON comme expression des contradictions de classes
En France et aux Pays-Bas, l’extrême droite et les nationalistes ont fait campagne pour le NON : le néo-fasciste Le Pen et le conservateur de droite De Villiers en France, le populiste de droite Geert Wilders aux Pays-Bas. Mais le NON était principalement l’expression d’un rejet de l’Europe capitaliste par les victimes de la crise. En France, les mobilisations de masse contre l’abolition de la semaine de 35 heures, contre la baisse du pouvoir d’achat et contre les privatisations ont pesé lourd dans le camp du NON. L’opposition à la Constitution est devenue une question sociale : la politique antisociale de Chirac et des autres gouvernements fait partie intégrante de la politique néo-libérale imposée par l’Union européenne. Dans les grandes villes ouvrières comme Marseille, Nice ou Lille, le NON l’a emporté haut la main. Dans les villes plus nanties, avec une forte concentration petite-bourgeoise, comme Paris, Lyon, Strasbourg, le OUI l’a emporté. Dans les quartiers populaires d’Amsterdam (Amsterdam-Nord : 73%, Volewijck et Buiksloterham ; tous deux 79%) le NON l’a emporté sans bavures.
Il est révélateur que même les commentateurs bourgeois ont été contraints de reconnaître qu’on avait voté contre la politique ‘libérale’. Les résultats de ces référendums ont confirmé l’analyse du MAS: depuis des années nous avons répété qu’une révolte de masse allait se lever contre la politique antisociale actuelle. Les mobilisations de la jeunesse annonçaient une radicalisation plus large chez les travailleurs. Quand nous avons organisé en 2001, à Gand, avec Résistance internationale, une grève et une manifestation de 2.500 lycéens et d’étudiants contre le sommet européen, certains commentateurs ont jugé qu’il s’agissait de protestations "marginales". Ils ont eu tort.
La crise capitaliste met à mal l’Union européenne
Toute tentative d’organiser un second referendum en France et aux Pays-Bas a fait long feu ; Cela ôterait toute crédibilité aux institutions capitalistes européennes, avec le risque de provoquer des mobilisations de rue. Ce serait une stupidité pour la bourgeoisie. La Grande-Bretagne, la Pologne et la Tchéquie ont décidé de reporter leur référendum. La victoire du NON en France et aux Pays-Bas a radicalisé les travailleurs. Ceux qui expliquent que le NON est l’expression d’un nationalisme étroit, n’ont rien compris: c’est au contraire l’expression d’une prise de conscience sociale internationale.
L’Europe ne peut être unifiée sur base de différents états-nations. Plus la crise économique s’approfondira, plus la pression au sein de chaque bourgeoisie pour trouver une issue individuelle pèsera. En Italie, pays officiellement en récession, la Ligue du Nord – pourtant au gouvernement – a préconisé l’abandon de l’euro et le retour à la lire! L’idée derrière cela est d’améliorer la position concurrentielle des exportations italiennes en dévaluant la lire. Ceci (évidemment) au détriment des autres états concurrents européens. Une crise économique profonde, et surtout le spectre de la lutte de classes qui pourra faire chuter des gouvernements, ne manquera pas de pousser à terme l’Union européenne hors jeu.
Les failles dans la construction européenne capitaliste se multiplient : la constitution est mise au frigo pour longtemps ; l’élargissement de l’Union (à la Turquie, à de nouveaux pays de l’Est) est remise aux calendes grecques ; le sommet de Bruxelles (en juin) a capoté sur le budget européen. Il s’agit de la crise la plus grave de la tentative d’unification capitaliste européenne. Il n’existe plus de noyau "convaincu" de pays forts qui rallient derrière eux les pays indécis, comme dans la deuxième partie des années 90, à l’époque d’une conjoncture économique meilleure. Les intérêts capitalistes nationaux regagnent du terrain. C’est la conséquence de l’aggravation de la crise du capitalisme.
Les dirigeants capitalistes n’ont rien appris: il est temps de les mettre dehors
En France, le nouveau premier ministre De Villepin veut inverser le cours en annonçant… de nouvelles mesures d’austérité. Il veut, par exemple, faciliter les licenciements dans les PME ("pour qu’elles embauchent plus vite") et organiser la chasse aux chômeurs.
Les syndicats doivent riposter à ces nouvelles attaques et défendre réellement les travailleurs. On ne pourra construire un rapport de forces qu’à travers la lutte. Le MAS veut participer à cette riposte. La création d’un nouveau parti des travailleurs à caractère de masse est un élément clé de cette riposte. Nous pensons que ces partis devront adopter un programme de transformation socialiste de l’Europe. Car seule une fédération des états socialistes d’Europe pourra mener une véritable politique sociale.
-
Pour gagner les prochaines luttes nous devons tirer les leçons de la grève de AGC-Splintex
Beaucoup de travailleurs de Splintex de la région de Charleroi et du pays se posent la question sur l’origine de la défaite d’AGC-Slintex. C’est pour répondre à cette attente que Gustave Dache et le Mouvement pour une Alternative Socialiste ont écrit une brochure afin de répondre aux interrogations et d’éviter à l’avenir pareilles déconvenues pour le mouvement ouvrier.Ce tract est un court extrait de la brochure et est en fait un appel à la discussion afin de répondre à la question Que faire pour éviter les défaites?
Tract Produit le 7 juin 2005 en commun par Gustave Dache, ex-délégué FGTB-métal et le MAS, Mouvement pour une Alternative Socialiste
Il n’y avait pas de justification économique aux pertes d’emplois, avec un personnel hautement qualifié dans le verre, un outil des plus moderne -ASHASI a fait en 2003 des bénéfices de 1,3 milliards $. Pour justifier son plan de restructuration, la direction d’AGC parle de pertes. En se rappelant l’objectif de départ qui était « Non au plan de restructuration, non aux licenciements, non aux pertes d’emplois » (289) et voyant que tout le plan patronal est passé malgré l’énorme potentiel de combativité des travailleurs, on doit se poser des questions. Il y a comme un gouffre entre les déclarations triomphantes des responsables syndicaux qui à l’issue de cette lutte la considère comme une victoire et le résultat, avec les conséquences pour les travailleurs de Splintex et leur famille qui se retrouvent à la porte sans compter toutes les conséquences négatives pour ceux qui n’ont pas été licenciés.
De part la durée du conflit et ses objectifs, celui-ci a eu un impact national. Ce conflit par ces objectifs et ses résultats concernait l’ensemble de la classe ouvrière. Devant les pertes d’emplois à répétition personne ne peut plus rester indifférent et fataliste. Car accepter le fatalisme de la crise capitaliste, cela se traduit toujours par des pertes d’emplois. En refusant ce fatalisme les travailleurs de Splintex ont montré la voie à suivre à toute la classe ouvrière. Il est évident que ce n’était pas le choix le plus facile à faire. Ils ne croyaient plus aux arguments de la direction qui disait que ce plan était nécessaire pour la pérennité de l’entreprise. L’expérience nous montre qu’une victoire des ouvriers en lutte à un impact positif sur toute la classe ouvrière. Cela entraîne une plus grande confiance de celle-ci face au patronat. Mais une défaite à l’effet inverse.
S’il est plus agréable de tirer les leçons d’une victoire, il est cependant nécessaire de tirer aussi les leçons d’une défaite, sans complaisance, afin que cette lutte malgré son aboutissement, arme la classe ouvrière pour les prochaines luttes qui ne vont pas manquer de se produire dans un laps de temps relativement court.
Une « lutte exemplaire » est-elle suffisante en soi pour gagner la grève?
Dans la presse ouvrière de toute tendance lors du conflit, il était frappant de lire de toute part que la lutte était à juste titre une lutte exemplaire, la conclusion logique serait que la victoire était à portée de main. Cela n’a pas été le cas. Que les grévistes aient fait preuve de courage à toute épreuve est indéniable ! Plus de trois mois de grève avec toutes les pressions montrent la grande combativité qu’il y avait. Mais si la combativité est une chose importante, la méthode de lutte et les moyens employés ont aussi leur importance.
Cinq semaines avant la fin de la grève, réunis en assemblée interprofessionnelle des délégués FGTB, Gustave Dache à proposé publiquement une grève régionale interprofessionnelle de 24 heures pour appuyer et créer un rapport de force en faveur des grévistes de Splintex. Cette proposition à été très bien accueillie par les délégués présents et aussi par les ouvriers de Splintex, mais le bureau de l’interprofessionnelle a fait la sourde oreille comme si rien n’avait été proposé. Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
A l’annonce du plan de restructuration les travailleurs ouvriers et employés sont partis spontanément en grève. Ils ont demandé à ne pas rester cantonné à Fleurus, de bouger afin d’animer la lutte par des actions ponctuelles. Mais les appareils syndicaux tant FGTB que CSC sous toutes sortes de prétextes ont répondu NIET. Ils ont fait en sorte de verrouiller le conflit pour ne pas qu’il prenne une ampleur trop importante. Ils ont constitué un comité de grève désignant eux-mêmes paritairement un nombre restreint d’ouvriers sans pouvoir de décisions qui était dans les faits sous contrôle de la délégation syndicale. Un comité de soutient a aussi été créé mais il s’est très vite révélé inefficace sinon que de se placer dans l’ombre des appareils syndicaux sous prétexte de non « ingérence dans la grève ». Pendant toute la grève l’avant-garde ouvrière de Splintex à cherché le moyen pour étendre la lutte, mais des pressions des appareils ont été faites afin que les ouvriers de Splintex qui le souhaitaient ne puissent faire partie du comité de soutient qui aurait pu avoir ainsi un autre impact.
Pourquoi l’appareil a-t-il freiné l’élargissement de la grève ?
Sous la pression de la base et vu l’arrogance patronale, c’est après trois mois seulement que la régionale FGTB avait finalement annoncé dans un communiqué de presse qu’elle « se prépare à mettre en œuvre une réaction syndicale interprofessionnelle ». Mais ce n’était que des intentions, qu’une façade. Depuis de nombreuses années la classe ouvrière est dominée par la politique social-démocrate réformiste des directions ouvrières tel que le PS et la FGTB. Tant qu’il ne s’agit que de se placer sur le terrain du réformisme pour obtenir des petites améliorations, des petits avantages de rattrapage vis-à-vis de la hausse du coût de la vie, alors et alors seulement les appareils syndicaux poussés par la base répondent parfois positivement et sont disposés à des mobilisations limitées dans le temps et qui ne dépassent pas un certain cadre autorisé et toléré par la démocratie bourgeoise, et qui n’est pas trop préjudiciable pour les patrons.
Mais comme on le constate, un demi siècle de collaboration de classe prôné par la social-démocratie et les réformistes n’a pas adouci d’un iota le cœur des capitalistes. Les appareils réformistes tant syndicaux que politiques s’opposent avec la plus grande énergie à poser le moindre acte qui va dans le sens des méthodes traditionnelles employées depuis toujours par les travailleurs en grève. Les appareils syndicaux réagissent violemment et avec la plus grande détermination contre tous ceux qui veulent appuyer et défendre les méthodes traditionnelles de la lutte des classes sans compromis pour arracher les revendications ouvrières et faire triompher les luttes.
L’absence de prolongement politique aux luttes syndicale et le rôle du PS.
Beaucoup de permanents syndicaux FGTB ont leur carte au PS. C’est presque une obligation s’ils veulent faire carrière au syndicat et devenir des fonctionnaires disciplinés. Les liens entre le PS et la FGTB sont encore très forts. Avec un parti qui défendrait vraiment les travailleurs sur base de la lutte de classe en les mobilisant, le problème ne serait pas pareil. Mais nous avons un PS qui se trouve en coalition avec d’autres partis dans les gouvernements pourtant en position dominante – mais le PS au lieu de défendre les revendications ouvrières, joue le rôle de médecin au chevet du capitalisme malade d’un cancer généralisé. Il gère la crise capitaliste en bon gestionnaire. Dans ces conditions le PS ne veut certainement pas de conflits qui pourraient mettre à mal sa position au sein des institutions de l’Etat. La tradition réformiste du PS s’accorde très mal avec des mots d’ordre de grève régionale ou nationale, car il existe toujours le risque qu’une grève régionale de 24 heures s’élargisse et prenne un caractère nettement politique.
L’idéologie réformiste qui prédomine au sein des instances syndicales FGTB, qui considèrent toujours le PS comme leur relais politique, pèse également sur les délégations syndicales qui n’ont pas une longue expérience de la lutte de classe et qui sont aussi facilement enclines à accepter le réformisme parce qu’elle ne voient pas où ne croient pas dans l’efficacité d’un syndicalisme combatif qui remet en cause le capitalisme.
Pourquoi avons-nous autant insisté pour que l’interprofessionnelle donne le mot d’ordre de 24 heures de grève avec piquets devant les usines à Charleroi ?
Parce que d’une part, la direction d’AGC, filiale de la multinationale japonaise, avait le soutien inconditionnel de la FEB et aussi de la police de la justice, de la presse du politique. Les plus hauts dirigeants du PS également ne sont pas restés au balcon. Devant cette concentration de forces pour soutenir les patrons AGC, il était impératif et nécessaire, si les appareils syndicaux voulaient vraiment que la lutte soit gagnée, mettre dans la balance toute la force, tout le poids de la classe ouvrière, afin de créer un rapport de force en faveur des grévistes. Il n’y a pas d’autres moyens plus efficaces que d’étendre la grève aux autres usines et de commencer par une grève générale interprofessionnelle de 24 heures à Charleroi. Pourquoi les appareils syndicaux jouent-elles un tel frein?
La peur des arguments patronaux n’a pas été absente dans cette lutte, la menace de fermeture a joué comme argument massue pour impressionner les permanents en charge qui ont eu un prétexte pour accepter la reprise du travail et le plan patronal. L’argument sous-jacent était « Nous ne voulons pas prendre le risque d’être responsables de la fermeture ». Dès le début, la stratégie syndicale n’était pas à la hauteur de l’enjeu. Les appareils syndicaux ont emmuré et laisser pourrir le conflit au lieu de profiter du temps qui était disponible pour organiser la solidarité à l’ensemble des autres usines de la régionale de Charleroi.
L’occupation de l’usine couplée à un élargissement de la lutte, proposition faite le 16 janvier n’a pas été reprise non plus par la délégation syndicale, ni par l’appareil FGTB-CSC sous le prétexte que les ouvriers pouvaient endommager l’outil. Il était dès lors plus facile pour les patrons dans une situation qui s’enlisait d’organiser de l’intérieur de l’usine les non-grévistes afin de réclamer la reprise du travail et d’exercer des pressions sur les grévistes. Dès le début, la stratégie patronale était de briser la grève. Cela s’est concrétisé par la création d’un comité anti-grève sous la conduite des cadres. Il fallait élire un comité de grève composé des ouvriers les plus combatifs et les plus déterminés indépendamment de l’affiliation syndicale. Ce comité de grève devait tenir une assemblée générale quotidienne afin que l’ensemble des travailleurs soient tenus au courant de tout et participent activement au développement de la lutte. Un plus grand nombre de travailleurs se seraient sentis plus concernés, plus impliqués, et n’auraient alors qu’un seul objectif, la victoire de la grève.
Quel rôle a joué la CSC?
Il est incontestable que dans cette grève la CSC, qui pratique depuis toujours une politique de collaboration de classe ( même si par moment elle est poussée plus loin qu’elle le veut par sa base ) a joué un rôle néfaste. La direction syndicale CSC a dans ce conflit, dès le début, pris l’attitude d’accepter le préaccord proposé par le patronat. Elle porte une lourde responsabilité dans la défaite de ce conflit.
Que manque-t-il pour gagner les futures luttes?
Tous les délégués et militants syndicaux combatifs doivent développer dans les usines une stratégie de lutte de classe et au travers de la compréhension qu’un changement de la société est nécessaire et que sous le régime capitaliste tout acquis n’est que provisoire. Si nous ne voulons plus continuer d’aller de défaite en défaites, nous devons nous organiser à la base dans une tendance de Gauche Syndicale à l’intérieur de notre syndicat ; il n’est nullement question de créer un nouveau syndicat. Mais cela n’est pas suffisant, il faut aussi s’organiser afin d’avoir un prolongement politique qui s’appuie sur les méthodes traditionnelles de la lutte de classe. Pour cela il faut construire un grand parti ouvrier, organe de combat de la classe ouvrière pour permettre la transformation socialiste de la société. Un grand parti ouvrier qui lutte contre le capitalisme et qui ne fait aucune concession politique ni au PS, ni aux appareils syndicaux, n’existe pas encore à ce jour. Le MAS est partie prenante dans cette construction, il est encore à l’heure d’aujourd’hui petit mais ses militants agissent sur le plan syndical et politique avec des revendications et un programme qui va dans un sens anti-capitaliste et anti-réformiste. C’est aux travailleurs et à son avant-garde qu’il incombe la tâche d’atteindre ce but.
-
Le gouvernement peut-il nous faire payer la crise?
Verhofstadt et sa bande au fédéral ont survécu à Bruxelles-Hal-Vilvorde. Pour cela, ils ont littéralement dû faire appel au ‘Roi et au Capital’. Et cela, sous la forme de l’ancien président de la FEB Van Steenkiste qui, à la télévision flamande, a lancé un appel au monde: ‘BHV doit se résoudre, il y a des dossiers économiques important sur l’agenda qui ont déjà pris assez de retard’. Leterme et ses complices peuvent commencer à nouveau. Une vieille maxime aurait pu leur dire "qui sème le vent…"
Eric Byl
Van Steenkiste a raison sur un point, depuis quelques mois, l’économie tourne au ralenti. En comparaison avec le dernier trimestre de 2004 où la croissance était de 0,5% (1), l’économie a crû de 0% au premier trimestre de 2005. Ainsi les prévisions pour la croissance de 2005 (d’abord de 2,5 % revu plus tard vers les 2,2 %) vont peut-être encore devoir être revues fortement à la baisse. ING prévoit maintenant une croissance de 1,9% et l’ Ires – dans son ‘analyse économique et prévisions’- de 1,5 %. Mais cela seulement sous l’improbable condition que les prix du pétrole restent plus ou moins stables et que le dollar ne se déprécie pas plus. Dans ce cadre, les ‘chiffres de croissances’ signifient une croissance ultérieure du chômage et donc des dépenses sociales. Dans son estimation budgétaire, le gouvernement avait prévu une réserve de 200 millions, mais avec une croissance de 1,5 %, 1890 millions d’euros seraient nécessaires…
Nous pouvons déjà deviner où le gouvernement va récolter cet argent. Les quatre années précédentes, le budget fut à chaque fois en équilibre. La KBC explique cela dans ses perspectives (2), attribuant cela à un taux d’intérêt bas et aux opérations ‘one shot’, lisez : ventes et/ou assainissements des richesses collectives du pays. Comme un mauvais père de famille, le gouvernement fédéral a vendu la maison par-dessus notre tête pour maintenir son budget annuel en équilibre.
Et le résultat, que cette politique va amener dans les prochaines années, sera de nouveau la perte de milliers d’emplois dans le secteur public. A partir de septembre, tant La Poste que les chemins de fer et l’enseignement vont foncer vers la libéralisation, la privatisation et la commercialisation. Les travailleurs vont devoir payer la note en terme de pertes d’emplois et l’accentuation de la flexibilité. Les consommateurs vont dorénavant payer très cher ces anciens services.
Là où le gouvernement essaye encore de dissimuler ses attaques sur les conditions de vie et de travail le patronat reporte sans vergogne la crise sur le dos des travailleurs du secteur privé sous peine de délocalisation. Jamais auparavant il n’y a eu autant de gains entassés et jamais autant d’argent partagé entre les actionnaires et les directions d’entreprises. Leur devise est: ‘tire-toi avec le butin, tant que tu le peux encore’. Ils veulent combattre la crise en privant les travailleurs de la possibilité de prendre leur prépension, en détachant le salaire de l’ancienneté, en faisant encore plus de baisses de charges patronales et en limitant les dépenses pour les soins de santé. Ils exigent que le gouvernement diminue l’allocation des chômeurs et les obligent à accepter n’importe quel travail à n’importe quel salaire avec n’importe quel statut.
Le gouvernement ne peut y arriver qu’en s’appuyant sur la division des travailleurs et en se basant sur le fatalisme des dirigeants syndicaux. Peut-être le gouvernement va-t-il de nouveau déballer à l’automne un sévère plan d’austérité sur le dos des travailleurs, tandis qu’ils vont distribuer des cadeaux fiscaux à tous ceux qui s’abstiennent depuis longtemps d’investir leurs richesses dans l’économie. Le fossé ente les richesses énormes que nous produisons annuellement et la part misérable que les travailleurs en reçoivent doit cependant inévitablement mener à des mouvements de lutte. Au cours de ces mouvements, la quête d’alternatives réelles va s’intensifier. Le MAS s’est bien positionné les années précédentes pour intervenir dans ce processus.
(1) Voir http://www.plan.be/nl/pub/stu/STU0501/STU0501.pdf (en anglais)
(2) http://kbc-pdf.kbc.be/uploadpdf/EVB2ekwartaal05N.pdf (en néerlandais)
-
Partis et syndicats
Le Premier Mai, fête internationale des travailleurs est l’occasion de revenir sur les relations entre partis et syndicats. En Belgique, le premier mouvement syndical a été créé par le Parti Ouvrier Belge (POB). Tout membre du syndicat était automatiquement membre du POB. C’est notamment à travers cette dépendance que les dirigeants réformistes du POB (Vandervelde & Cie) sont parvenus à canaliser, puis à contrôler les grèves générales. Le syndicalisme chrétien a été érigé, dans un premier temps, comme syndicat antisocialiste. Mais la lutte de classes en a fait progressivement un syndicat ouvrier.
Guy Van Sinoy
La création de la FGTB, après la Deuxième Guerre mondiale, a rassemblé plusieurs courants : socialistes, communistes, renardistes. Formellement la FGTB est devenue indépendante du PSB. Mais progessivement, la social-démocrate a repris le contrôle de l’appareil de la FGTB, totalement en Flandre. L’arrivée de Mia Devits à la tête de la FGTB a marqué un tournant à droite de la direction de la FGTB. L’élimination brutale d’Albert Faust de la FGTB de Bruxelles en a été une des conséquences. Mia Devits aurait voulu donner plus de poids aux régionales, au détriment des centrales, en vue de transformer le syndicat en organe de service. Cependant elle s’est heurtée aux appareils des centrales, jaloux de leur autonomie. Elle est donc partie faire carrière au parlement européen pour le compte du SP.a.
La transformation progressive du SP.a et du PS en purs instruments de la bourgeoisie, leur adhésion à la politique néo-libérale, dont le soutien à la constitution européenne ne constitue que le dernier avatar, va tendre de plus en plus les relations entre la social-démocratie et la FGTB. La CSC de son côté, historiquement liée aux partis bourgeois chrétiens, est en train de rompre ses amarres historiques, surtout en Flandre. La combativité de la LBC lors de la grève du non marchand en témoigne. La question du débouché politique pour les travailleurs de la CSC va se poser de plus en plus. Le MAS défend l’idée d’un nouveau parti des travailleurs, qui soit le prolongement politique de l’action syndicale, et qui défende les intérêts des travailleurs avec le même acharnement que les partis bourgeois défendent les intérêts patronaux.
Face aux contrôle bureaucratique des partis traditionnels sur le syndicat, le MAS est partisan de la démocratie syndicale la plus large: la parole à la base et aux assemblées, le droit de défendre une plate-forme de syndicalisme de lutte. Nous défendons l’in-dépendance syndicale par rapport à l’Etat. Mais cette indépendance ne peut être comprise dans le sens « d’apolitisme ». Pour défendre les intérêts des travailleurs, les syndicats ne peuvent se limiter aux problèmes économiques s’ils se heurtent systématiquement au cadre politique.
-
Enseignement Flamand. Stop à la destruction!
Le 20 avril, les trois syndicats organisent un rassemblement devant le ministère de l’Enseignement flamand à Bruxelles. Il est question d’une action symbolique, mais la colère du personnel enseignant montre que la réalité est plus profonde. Malgré la précédente ratification d’une convention collective, la direction syndicale est très vite débordée par ses propres militants qui veulent passer à l’action contre les mesures prévues.
Militant CGSP-enseignement
Cela fait 20 ans que les mesures d’austérités sont menées, notamment dans l’enseignement secondaire. Cela a laissé des traces: 1/3 des bâtiments scolaires sont déficients en matière d’hygiène et de sécurité, et des classes supérieures à 30 élèves sont monnaie courante. De plus, les professeurs se plaignent de l’énorme pression exercée sur leur emploi. On attend d’eux qu’ils enseignent, mais aussi d’être assistant social, psychologue, employé administratif,…
Le ministre de l’Enseignement Vandenbroucke était conscient que ses mesures d’austérité n’arrivaient absolument pas au bon moment et qu’il devait les encadrer. C’est pourquoi il a réalisé une étude de marché sur l’enseignement via la Fondation Roi Baudouin. Les résultats de cette enquête sont mieux connus sous le nom de "Accent op talent". Un certain nombre de priorités sont établies pour l’enseignement dans la période qui vient. "L’accent" n’est pas mis sur plus de moyens, mais sur des projets précis qui doivent changer l’aspect "ringard" de l’enseignement. Donc le ministre ne veut pas investir dans l’enseignement professionnel pour atteindre l’égalité des chances, mais les écoles doivent s’acquitter de leur financement en prenant des initiatives qui vont dans le sens voulu par les entreprises.
La tendance actuelle poussant les écoles à aller chercher des investisseurs privés est renforcée par les mesures d’austérité prévues par Vandenbroucke.
Tout d’abord, à partir de septembre 2005, il y aura moins d’enseignants embauchés parce que les moyens ad hoc sont calculés sur base d’un chiffre datant d’un an et demi. Néanmoins, il est prouvé qu’une des plus importantes causes de la diminution qualitative de l’enseignement repose sur la dimension "problématique" des classes. Cette mesure va amplifier fortement l’évolution négative de l’enseignement.
De plus, 5% d’économies vont être faits sur le personnel administratif. Dans certains secrétariats, des emplois vont de toute façon disparaître et la flexibilité actuelle du personnel administratif va s’accroître. La paperasserie sera prise en charge par les enseignants euxmêmes…
Il est également prévu d’économiser 2% sur les CLB (centre pour l’accompagnement des élèves, anciennement PMS), ce qui équivaut à un montant de 284.000 euros. Le CLB est responsable de l’accompagnement des élèves dans le sens large du terme; de l’assistance médicale à la résolution de conflits entre le personnel et les élèves. Dans une période où les problèmes sociaux s’accumulent dans les écoles, cette mesure d’austérité est tout bonnement crapuleuse.
Toutes ces mesures d’austérité s’élèvent déjà à un montant de 51 millions d’euros, bien plus donc que les 38 millions annoncés à l’origine. L’argent supplémentaire va servir à soutenir les initiatives du ministre Vandenbroucke comme "Accent op talent". Et c’est le personnel de l’enseignement qui va évidemment payer la note des initiatives du ministre!
Le MAS/LSP sera présent au rassemblement du 20 avril. Nous interviendrons avec un tract qui condamne ces mesures d’austérité et qui propose un plan d’action. Il est très important d’être présent à cette action, mais pas seulement avec des enseignants. Des délégations étudiantes combatives peuvent montrer que la lutte contre les économie dans l’enseignement doit se faire de façon unifiée. Seul un programme avançant la nécessité d’étendre la lutte à d’autres secteurs pourra signifier une rupture avec la politique antisociale du gouvernement.
Rendez-vous : mercredi 20 avril. 15h / Ministère de l’Enseignement flamand / Bâtiment Hendrik Conscience, boulevard Roi Albert II, n°15 / Bruxelles (près de la gare du Nord)
-
19 mars: manifestation de masse réussie à Bruxelles
Ce 19 mars, Bruxelles a accueilli une masse de manifestants. Trois manifestations se sont rassemblées en une énorme manif avec 80.000 participants provenant de toute l’Europe. La manifestation montrait la force de la mobilisation européenne, la radicalisation et la volonté d’action croissantes à la base, mais aussi le manque d’un instrument politique, ce qui permit aux partis traditionnels d’être présents.
Nikei De Pooter
La Marche des Jeunes était à la tête de la manifestation. Là se trouvaient à peu près 2000 jeunes. Notre délégation comprenait à peu près 300 travailleurs et jeunes, avec également la présence de camarades des Pays-Bas, de France, d’Allemagne et de Grande-Bretagne. Ce n’était pas une coïncidence si les plus grandes délégations à la Marche des Jeunes étaient les délégations politiques radicales. Les Jeunes FGTB et CSC étaient présents avec des camions de carnaval et avec une musique assourdissante, mais ils n’ont pas réussi à faire marcher plus de quelques dizaines de jeunes dans leurs délégations.
Nous avions discuté avec eux dans le courant de la campagne sur le type de Marche qu’il fallait. Selon eux, les jeunes ne s’intéres-sent pas à une marche combative, mais plutôt à une sorte de love-parade. Cela s’exprimait aussi dans le logo infantile des Power rangers sur l’affiche de mobilisation. Ils ont tenté d’éviter que la Marche des Jeunes ne se profile comme radicale. Leur argument était qu’une marche « trop radicale » ferait peur aux jeunes et qu’un programme vague et large permettait à une grande variété d’organisation de participer.
Cette stratégie allait tellement loin que les différents partis gouvernementaux n’étaient pas seulement sur l’affiche, mais participaient réellement à la Marche. Le CD&V en donnant un tonneau de bière gratuit sur un bar mobile, le N-VA en buvant le tonneau. Animo, les jeunes du SP.A, ont réussi à faire porter leur banderole par le « ministre de la chasse aux chômeurs » Frank Vandenbroucke. Notre délégation disait bienvenue à tous ces types avec le slogan « néoliberalen = dikke asocialen ! » (néo-libéraux = gros asociaux)
Le MAS a mis la Marche des Jeunes sur l’agenda. Nous avons mené une campagne pendant des mois. Pour nous, l’important n’était pas seulement la manif elle-même, mais aussi la construction d’une relation de force à la base. Ces derniers mois, nous avons augmenté notre présence aux bureaux de pointage et y avons obtenu un soutien grandissant, bien que souvent passif. Nous avons utilisé l’occasion de construire une présence plus large dans les entreprises. Dans ce travail il était important de présenter un programme d’unification des mouvements de lutte et de proposer une initiative concrète. Ce fut chose faite avec la Marche des Jeunes.
Pour nous, la campagne était réussie. Nous avons formé une délégation combative, vendu plus de 500 exemplaires de notre journal et 100 exemplaires des journaux d’autres sections du CIO (notre internationale) et nous avons récolté 400 euros de fonds de lutte. La Marche des Jeunes est peut-être venue trop tôt ; la volonté de transformer le mécontentement large mais passif contre le chômage croissant, la flexibilité, le travail interim,… en une opposition active est toujours limitée. Mais après la manifestation contre l’accord interprofessionnel en décembre et les actions dans divers secteurs (le non-marchand, Splintex, le secteur d’alimentation,…) la Marche des Jeunes et la manifestation de la CES (Confédération Européenne des Syndicats) venait à un excellent moment. Puisque pour nous cette Marche n’a jamais été vue comme une fin en soi, mais comme une occasion de mettre à l’agenda la nécessité de construire une opposition de gauche dans les syndicats et la nécessité d’un instrument politique. Leen Pontezeele des Jeunes CSC a déclaré dans les médias que pour elle cette Marche des Jeunes n’était qu’un premier. Nous sommes ravis de ce point de vue et faisons appel à tous pour faire une évaluation ensemble, pour ensuite retourner sur le terrain et commencer à construire une nouvelle Marche des Jeunes !
CGT et FNV: délégations combatives
La CES manifestait contre la directive-Bolkestein (sur la libéralisation des services) et il y avait aussi la manif du FSE (Forum Social Européen). Dans la manif de la CES, les délégations de la CGT (France) et du FNV (Pays-Bas) se sont fait remarquer. La CGT avait à peu près 30.000 membres présents dans sa délégation, et celle du FNV comprenait aussi des milliers de travailleurs. La CGT se profilait contre la constitution européenne, sur laquelle un referendum est organisé en France. La mobilisation contre la constitution européenne montre une rage et une combativité crois-sante contre la politique néo-libérale de l’Europe. Ce n’est pas une coïncidence si les délégations de la CGT et du FNV étaient les plus grandes. Dans les deux pays, il y a un processus de radicalisation qui se développe contre les attaques antisociales du gouvernement et du patronat.
La délégation du FSE était plus limitée. Quelques milliers de membres des différents “mouvements sociaux” manifestaient. Il est pour eux d’une importance cruciale de se retrouver dans la classe ouvrière.
-
Accord interprofessionnel. Elio et Freya dans le camp du patronat
Accord interprofessionnel
Pour la première fois en Belgique, un accord interprofessionnel a été rejeté par un syndicat, la FGTB. Le contenu de l’accord sera cependant appliqué car le gouvernement a décidé de l’imposer d’autorité.
Guy Van Sinoy
A l’annonce du rejet par la FGTB, la bourgeoisie a poussé des hurlements grotesques: «La FGTB saute à la gorge du patronat» (L’Écho, 8/2/05). La CSC et la CGSLB, qui avaient approuvé le projet, n’ont pas osé signer sans la FGTB et ont appelé le gouvernement à l’appliquer intégralement par voie d’autorité. Ce que le gouvernement s’est empressé de faire quelques jours plus tard.
Un projet qu’il fallait zapper
Le projet d’accord prévoyait: une norme de hausse salariale maximale de 4,5% [y compris l’in-dex (on prévoit 3,3%), les augmen-tations barémiques (0,5% l’an), la hausse tendancielle du salaire moyen due à la diminution d’emplois non qualifiés (0,5% l’an)]. Etant donné la hausse de productivité (de 1 à 1,5% l’an), une norme de 4,5% signifie une baisse réelle des salaires par unité produite.
Le projet prévoyait aussi que la limite des heures supplémentaires passerait de 65 heures à 130 heures. Le gouvernement avait promis 250 millions d’euros de cadeaux au patronat pour faire passer plus facilement l’accord.
Accepter un tel accord, c’était se mettre un carcan autour du cou avant de négocier les conventions collectives dans les secteurs. La manifestation syndicale du 21 décembre à Bruxelles (50.000 manifestants) a montré que les militants de base ne voulaient pas d’un tel carcan.
Fracture communautaire ?
La CSC a approuvé le projet à 74,8%, la CGSLB à 67%. La FGTB l’a rejeté à 52% (67% de non en Wallonie, 55% de non à Bruxelles, 52% de oui en Flandre). Immédiatement les médias ont parlé de « fracture communautaire » au sein de la FGTB. Quand il s’agit d’essayer de diviser les travailleurs, la presse au service de la bourgeoisie n’en rate pas une!
Au comité national de la FGTB, les centrales détiennent 2/3 des mandats et les régionales 1/3. C’est donc le poids des centrales qui pèse le plus dans la balance, et en particulier celui des grosses centrales. Le SETCa a rejeté le projet à 98% et la CMB (métal) à la majorité des 2/3. La Centrale générale a voté pour, mais d’extrême justesse: à Anvers et à Gand l’accord a été rejeté. La CGSP a voté pour à 80%, le textile et le transport à 100%. La Centrale de l’Alimentation : 50% pour, 49% contre.
A la CSC, la LBC (les employés en Flandre, la plus grosse centrale de la CSC), a voté contre, de même que la CNE (les employés du côté francophone). La CNE et la LBC couvrent notamment le secteur du non-marchand, actuellement en lutte. Les fédérations CSC de Liège, Verviers, Mons, Brabant wallon, Charleroi ont voté contre. Anvers a voté contre à 100%. Au Limbourg il y a eu une forte opposition.
Qu’est-ce que ça change ?
Si le gouvernement l’impose, cela revient-il au même que si l’accord avait été signé? Pas du tout. Il faut savoir que la norme de 4,5% n’est qu’indicative. Autrement dit, dans les conventions de secteurs il est légalement permis d’aller au-delà. Si l’accord avait été accepté par les syndicats la norme aurait aussi été indicative, mais dans la mesure où les syndicats l’auraient acceptée, elle devenait un engagement moral à respecter dans les conventions de secteur. Cette norme de 4,5% a donc beaucoup moins de poids, en particulier pour les centrales qui ont massivement voté contre.
Elio et Freya dans le camp du patronat
Personne ne doutait que la ministre de l’Emploi Freya Van den Bossche (SP.a), qui trouvait l’accord «fantastique», l’appliquerait d’autorité s’il était rejeté par les syndicats. Cela fait un bon bout de temps que les politiciens du SP.a (Vandenbroucke, Vande Lanotte, Luc Van den Bossche,…) s’en prennent ouvertement et cyniquement au monde du travail.
Elio Di Rupo par contre, à force de gesticulations verbales, parvient encore à donner du PS l’image d’un parti de gauche moderne. Mais c’est au pied du mur qu’on voit le maçon ! A peine rentré de Porto Alegre où il était allé faire le guignol, Elio a donné le feu vert à Verhofstadt pour faire appliquer le contenu de l’accord.
Le SP.a et le PS sont les meilleurs garants de la politique de la bourgeoisie. Ceux qui votent pour ces partis, en pensant que c’est un moindre mal, se mettent eux-mêmes la corde au cou. Les travailleurs ont besoin d’un nouveau parti. Le MAS entend participer à ce travail de reconstruction du mouvement ouvrier. Et, dans l’immédiat, le meilleur moyen de progresser dans cette voie est de nous rejoindre.
-
Contre les patrons et le gouvernement, luttons pour l’emploi!
19 mars, Bruxelles, 13 h gare du Midi
Il y a un an nous avons lancé l’appel à un nouvelle Marche des Jeunes pour l’Emploi. Blokbuster et Résistance Internationale, campagnes du MAS, ont invité les jeunesses syndicales FGTB et CSC à l’organiser pour l’automne 2004. Finalement un accord est intervenu pour une Marche des Jeunes le 19 mars 2005. Les jeunesses syndicales estimaient qu’il fallait prendre plus de temps pour mobiliser.
Nikei De Pooter
Nous avons lancé cet appel pour la Marche des Jeunes afin de mettre le doigt sur les problèmes concrets dans la société. Nous voulons montrer comment on peut résister à la montée du chômage des jeunes, au travail intérimaire, aux attaques contre les chômeurs, à la dégradation des conditions de travail.
Le patronat et le gouvernement ont lancé une offensive de grande envergure contre les acquis des travailleurs et des jeunes. D’une part, une chasse aux chômeurs est organisée – surtout une chasse aux jeunes chômeurs – et les suspensions pleuvent. Le gouvernement veut forcer les chômeurs à accepter du travail flexible et/ou mal payé. D’autre part, les patrons veulent faire allonger le temps de travail et reculer l’âge de la pension pour faire encore plus de profits.
Sur le terrain, les comités locaux pour la Marche des Jeunes, en collaboration avec les jeunesses syndicales et différentes organisations de gauche et de jeunes préparent activement la manifestation du 19 mars. Le MAS stimule aussi, là où c’est possible, la mise sur pied de comités pour la Marche: comités de chômeurs, de militants syndicaux, de lycéens,… Malheureusement le matériel national de mobilisation des syndicats n’est disponible que depuis peu. Les directions syndicales nationales ont surtout essayé d’éviter de donner un caractère radical à la Marche des Jeunes pour l’Emploi. Alors qu’au début, il y avait peu d’autres organisations pour soutenir la Marche, les directions syndicales ont tout d’un coup fait figurer sur l’affiche les mouvements de jeunes des partis gouvernementaux responsables de la politique antisociale.
Dans les années 80, les Marches des Jeunes se sont appuyées sur une mobilisation de longue haleine des syndicats dans les entreprises, les écoles et les quartiers. Les comités locaux ont mobilisé à la base pendant une plus longue période.
Nous vous appelons tous à venir manifester dans le groupe du MAS et d’assurer, ensemble avec nous, que cette Marche des Jeunes ne soit pas une City pa-rade récupérable par les partis traditionnels. Ça doit être une marche dynamique, animée par des revendications combatives:
– Il faut s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs !
– Pas de statuts précaires, mais des emplois stables avec un bon salaire !
-32 heures sans perte de salaire, avec embauche compensatoire !Ces questions resteront à l’ordre du jour après la Marche des Jeunes. La campagne a lancé une certaine dynamique de résistance à la politique antisociale du gouvernement et du patronat. Cette marche est un premier pas. Nous devons construire une opposition de gauche au sein des syndicats, un instrument politique pour les mouvements de lutte et un courant révolutionnaire dans les entreprises et la société.
Voilà pourquoi nous vous appelons à construire, pas à pas, un rapport de forces et de rejoindre le MAS, l’alternative socialiste.