Your cart is currently empty!
Tag: le MAS
-
MANIFESTATION ANTI-NSV
MANIFESTEZ AVEC NOUS
- Contre le racisme!
- Contre la politique antisociale!
2 décembre > 19h > Gand (Zuid)
LE NSV DÉFILERA le 2 décembre dans les rues de Gand. Le NSV est l’organisation étudiante du Vlaams Blok. Le Vlaams Blok a beau démentir tout lien avec le NSV, celui-ci n’en est pas moins le lieu de formation par excellence des futurs mandataires du Vlaams Blok. Le NSV peut se permettre d’être plus radical et on ne s’y embarrasse pas de précautions de langage en matière de racisme et de sexisme.
Koenraad Depauw
Qu’on en juge par l’article qu’ils ont publié dans leur journal sous le titre «L’égalité, un mythe». Ils y soutiennent que la boîte crânienne des gens de couleur est plus petite que celle des Blancs. Le NSV n’hésite pas non plus à utiliser la violence contre les immigrés, les réfugiés et les adversaires politiques. Le fait que des dirigeants du Vlaams Blok de premier plan comme Filip Dewinter et Frank Van Hecke y aient joué un rôle important lorsqu’ils étaient étudiants ne relève pas du hasard. Aujourd’hui encore, les membres du NSV se retrouvent au Vlaams Blok après leurs études.
Pourquoi manifester contre le racisme et le NSV?
Cette contre-manifestation a un double objectif. Une première raison de manifester est la violence dont le NSV est coutumier. La manif du NSV commence et se termine dans le quartier le plus animé de Gand. Il ne fera pas bon ce soir-là de se trouver dans les parages si on est un immigré, un réfugié ou un adversaire politique.
Les fois précédentes, la contre-manifestation était tellement grande qu’elle a pu bloquer pacifiquement la manif du NSV de telle sorte qu’ils ont dû remonter dans leurs bus bien plus tôt que prévu. Nous voulons prévenir toute velléité de violence le 2 décembre par notre majorité numérique. C’est pourquoi nous organisons une contre-manifestation au lieu d’une «fête multiculturelle» ou d’une action ludique. Voilà pourquoi nous vous demandons de manifester avec nous, de participer à la campagne et de nous soutenir!
Le Vlaams Blok fait 22% des voix à Gand. Nous pensons qu’on ne peut combattre le Vlaams Blok et le racisme qu’avec un programme social. C’est ce que fera le MAS le 2 décembre. Nous devons lutter pour des investissements massifs dans le logement social. Le coût élevé du logement est une des principales causes de la pauvreté en Belgique. Le MAS est pour la répartition du travail disponible entre tous sur base d’une réduction du temps de travail avec maintien du salaire. C’est la seule solution au problème du chômage. Nous pensons que la croissance du Vlaams Blok n’est pas due au manque de civisme ou à l’étroitesse d’esprit des Flamands. Le Blok prospère dans le climat de mécontentement général qui trouve sa source dans la politique néo-libérale antisociale des partis traditionnels. Par conséquent, seule une opposition de gauche à la politique de droite peut faire perdre du terrain au Vlaams Blok. Cela ne se manifestera pas en premier lieu dans les élections, mais dans la rue, dans les entreprises, dans la lutte sociale. C’est le message que nous voulons diffuser. Le Vlaams Blok n’est pas plus à même de résoudre les problèmes des petites gens que les partis traditionnels. Nous voulons aussi en convaincre les électeurs du Vlaams Blok.
-
STIB. La base est en ébullition
STIB
LES TRAVAILLEURS de la STIB (métro, tram, bus bruxellois) en sont assez des mauvaises conditions de travail. Coup sur coup, les travailleurs de tous les dépôts ont paralysé l’ensemble du réseau les vendredi 22 et 29 octobre ainsi que le vendredi 5 novembre. De plus, les conducteurs du dépôt de Molenbeek ont arrêté le travail le 27 octobre à la suite d’une agression contre un conducteur. Leurs collègues des dépôts de bus de Haren et de Delta ont suivi le mouvement le lendemain 28 octobre.
Guy Van Sinoy
DÉTÉRIORATION GÉNÉRALE DES CONDITIONS DE TRAVAIL
La direction de la STIB entend gérer ce service public comme une entreprise capitaliste: faire rouler le maximum de véhicules avec le moins de conducteurs possible et encaisser un maximum de recettes. Il en résulte une détérioration grave des conditions de travail.
Par manque de personnel il devient difficile de prendre congé. Sur certaines lignes, des services sont même supprimés faute de conducteurs en nombre suffisant. Les temps de parcours sont calculés au plus juste: coincés dans la circulation et à la merci du moindre incident de parcours, les conducteurs de bus et de tram accumulent du retard et n’ont plus la possibilité de prendre leur pause de 20 minutes pourtant prévue à l’horaire. De surcroît, pour augmenter les recettes, la STIB a instauré depuis plusieurs mois la montée à l’avant dans les bus: cela occasionne de nombreux retards et des incidents fréquents avec des passagers.
Prétextant la difficulté de recruter des conducteurs, la direction de la STIB a tenté de faire rouler certains bus (bus scolaires, services spéciaux) en ayant recours à une agence d’intérim! Dans les ateliers d’entretien et de réparation il manque aussi du personnel. Certains ser vices (restaurants, usinage et fabrication de pièces,…) ont abondamment recours à des entreprises privées de sous-traitance.
La liste des griefs du personnel est tellement longue que la CGSP a déposé 15 points de revendications avant la grève du 5 novembre.
QUELLE STRATÉGIE DE LUTTE ?
Les trois journées de grève totale (22/10, 29/10 et 5/11) n’ont pas été menées de front par tous les syndicats.
Les permanents de la CSC, prétextant «ne pas prendre les usagers en otages», ont par exemple refusé d’appeler à la grève le 29/10 et ont lancé un mot d’ordre d’opération « tarif zéro » (les conducteurs roulent sans faire payer les passagers). Or ce type d’action est très impopulaire chez les conducteurs car on ne voit pas qui roule «au tarif zéro» et qui roule «au tarif normal». C’est peu mobilisateur. Résultat: malgré l’appel de la CSC, la journée du 29/10 a été une grève totale sur l’ensemble du réseau. Certains délégués CSC qui avaient malgré tout appelé à faire grève en front commun le 29/10 sont maintenant menacés de représailles par leur secrétaire syndical.
Le syndical libéral, de son côté, souffle sans cesse le chaud et le froid. Dans ses tracts, la CGSLB appelle à la grève tous les vendredi. Devant les caméras, ses permanents n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer «les irresponsables» qui font grève.
Dans ces conditions, on comprend qu’une bonne partie des travailleurs tournent leurs espoirs vers la CGSP (Plusieurs dizaines de travailleurs sont d’ailleurs passés de la CSC à la CGSP). D’autant plus qu’à travers cette lutte, de nouveaux militants CGSP se révèlent être à la hauteur de la situation dans la mesure où ils prennent leurs responsabilités. La présence aux assemblées CGSP est nombreuse et, le 26/10, l’assemblée CGSP a voté à l’unanimité que le secrétaire syndical devait s’abstenir de participer aux négociations avec la direction pendant une semaine. Les permanents régionaux de la CGSP ont donc décidé de ne pas affronter le mouvement mais de monter dans le train en marche en espérant… parvenir à l’arrêter.
ÉLARGIR LA LUTTE
Le MAS est intervenu dans la grève en diffusant deux tracts de soutien à la lutte et en appelant à l’organisation d’assemblées communes de tous les travailleurs des services publics (SNCB, La Poste,…) en vue de décider ensemble d’une action généralisée des travailleurs du secteur public.
-
Pays-Bas: “La coupe est pleine!”
Aux Pays Bas, après des années de silence imposées par des négociations entre les partis politiques, les patrons et la direction syndicale, le célèbre modèle Polder, utilisé par la bourgeoisie pour maintenir la paix sociale au détriment des conditions de vie des salariés, a été définitivement enterré.
Jan Van Emous
Depuis le début des années 80, une modération salariale constante est prônée pour améliorer la compétitivité face aux pays voisins. Aux Pays Bas, les coûts salariaux seraient trop élevés. L’année dernière, le gouvernement Balkenende 2 mettait brutalement fin à ce modèle Polder.
L’économie néerlandaise a souffert lourdement des récessions précédentes. La réponse du gouvernement a depuis prit la forme d’une attaque massive des acquis sociaux pour un montant historique de 17 milliards d’euros. L’indignation grandissante a mené en 2003 à une manifestation de 25.000 personnes à Amsterdam menée par le groupement de la gauche hollandaise "Renverser le courant". La direction syndicale n’avait cependant pas l’intention d’organiser la résistance puisque, pendant l’automne, elle négociait avec le gouvernement un ajournement de 2 milliards de réduction des dépenses en échange d’une nouvelle modération salariale globale. Pour 2004 et 2005, on n’a concédé aucune marge salariale en dépit des aspirations de la majorité des militants syndicaux.
Offensive contre les acquis sociaux
Depuis, le gouvernement a tiré la conclusion qu’il devait renforcer la pression. Au printemps 2004 et dans le budget 2005, on a encore proposé des économies pour 2 à 2,5 milliards d’euros. La situation se détériore sur tous les terrains sociaux: l’enseignement, les soins de santé, les allocations et les pensions font tous l’objet de mesures d’austérité. Les conditions de travail sont aussi dans le collimateur. L’allongement du temps de travail la semaine de 60 heures et la journée de 12 heures est à l’ordre du jour. On décourage fiscalement les prépensions pour les plus de 60 ans. On abolit les dispositions des conventions collectives qui limitent la concurrence salariale au sein d’un secteur.
Ce printemps a vu la mise sur pied de la plate forme d’action "La coupe est pleine" à l’initiative de militants syndicaux du port de Rotterdam. Ce groupement, auquel participe aussi notre organisation soeur Offensief, a reçu beaucoup d’écho dans l’ensemble du pays. Ce succès pousse maintenant la direction syndicale à soutenir les actions contre le gouvernement afin de garder un pied dans le mouvement. Le gouvernement a clairement choisit d’entrer en confrontation avec le mouvement ouvrier organisé. Il espère sans doute que les syndicats soient incapables d’organiser une résistance digne de ce nom.
Le premier jour de grève a drainé 60.000 manifestants dans les rues de Rotterdam: 3 fois plus que prévu. A Amsterdam, un jour de grève est organisé et une manifestation nationale est prévue pour le 2 octobre.
Il faut la grève générale!
La résistance peut facilement amener des centaines de milliers de personnes dans la rue car le gouvernement Balkenende ne recueille plus la confiance que de 20% des électeurs. Il reviendra aux militants de mettre en avant les bonnes tactiques et les bons slogans pour stopper les mesures d’économie.
Offensief utilise le slogan: "Dehors le gouvernement!" avec comme sous titre: "Il faut la grève générale! Pas de compromis pourri avec le gouvernement. Le MAS/LSP enverra une délégation à la manifestation nationale du 2 octobre à Amsterdam.
-
Albert Faust (1945 -2004)
Albert Faust, ex-secrétaire général du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde et ex-président de la FGTB de Bruxelles est mort à l’âge de 59 ans ce dimanche 18 juillet 2004 à la suite d’une maladie incurable.
Pour le MAS/LSP, Guy Van Sinoy
Albert Faust avait pris depuis de nombreuses années des positions en pointe sur le terrain syndical, social et politique: mise sur pied d’une Commission des travailleurs immigrés dès les années 70, actions de solidarité contre le licenciement de délégués syndicaux employés ou ouvriers, occupation du siège de la FEB, organisation de fêtes de la FGTB le 1er Mai indépendamment du PS, soutien au peuple palestinien, campagnes contre le racisme et contre le fascisme, soutien au 13 de Clabecq, campagne de syndicalisation et de défense des travailleurs sans-papiers,…
En juillet 2002, il avait été éliminé de façon anti-statutaire de ses responsabilités syndicales et licencié de façon illégale par le président national du SETCa national Christian Roland. Elimination anti-statutaire car Faust avait été élu par un congrès seul apte à le démettre de ses fonctions. Licencié de façon illégale car employé par le SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde il ne pouvait être licencié par le SETCa national qui n’était pas son employeur.
Pour réaliser ce coup de force, Christian Roland avait besoin de deux conditions: le feu vert de la FGTB nationale (car Faust était aussi président interprofessionnel de la FGTB de Bruxelles) et un appui au sein du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde. Il a trouvé cet appui auprès d’un certain nombre de secrétaires du SETCa BHV ligués dans une coalition sans principes: d’un côté des carriéristes prêts à tout, de l’autre des compagnons de route du PTB estimant être plus à gauche que Faust. Du côté de la FGTB nationale le feu vert avait déjà été donné par Mia De Vits quand elle avait annoncé lors de son arrivée à la présidence de la FGTB son intention de combattre au sein du syndicat «l’extrême gauche comme l’extrême droite». Le véritable enjeu pour la FGTB nationale était la reprise en main de la FGTB de Bruxelles jugée trop indépendante à l’égard du PS.
Accusé de détournement de fonds par le tandem De Vits/Roland, Albert Faust avait d’emblée été placé par ses accusateurs dans une situation difficile car lors d’une conférence de presse Christian Roland n’avait pas hésité à communiquer à la presse des copies de documents comptables fragmentaires et invérifiables «semblant prouver» la mauvaise gestion de Faust. Le proverbe dit: «Il n’y a pas de fumée sans feu». Une fois publiés dans la presse, ces documents (vrais, fragmentaires ou carrément faux) avaient vite eu pour effet de jeter le trouble chez la masse des syndiqués. De surcroît la maladie foudroyante qui a frappé Albert l’a placé dans l’incapacité de se défendre.
Pour l’appareil tenter de faire croire que Faust avait détourné des fonds était indispensable pour le discréditer car, de par son action militante en tant que responsable syndical, il était très populaire auprès de centaines de militants du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde et d’autres centrales.
Le MAS/LSP ne partageait pas toujours les positions d’Albert Faust, mais il fallait se dresser sans réserves contre son élimination bureaucratique annonciatrice d’un tournant à droite de la FGTB et d’une nouvelle chasse aux sorcières. Dans les mois qui ont suivi l’élimination d’Albert Faust des dizaines de militants, de délégués, de permanents ou de membres du personnel du SETCa de Bruxelles Hal Vilvorde ont d’ailleurs été éliminés. Les responsables de ce gâchis devraient d’ailleurs tirer les conclusions de leur politique destructrice de l’organisation syndicale et démissionner.
Le MAS/LSP salue la mémoire d’Albert Faust car c‘était un combattant du mouvement ouvrier – responsable syndical – comme on en trouve peu aujourd’hui. Il adresse aussi à tous les militants qui se sont dressés contre cette élimination bureaucratique et qui luttent pour un syndicalisme de combat et démocratique un salut fraternel.
-
LE CAPITALISME MÈNE À LA CRISE
En 20 ans la valeur des biens et des services produits annuellement en Belgique a plus que doublé (de 106 à 268 milliards d’euros). Cependant les statistiques montrent que les pauvres officiellement recensés représentent 13% de population, contre 6% il y a 20 ans. Les listes d’attente pour les institutions de soins et pour les habitations sociales n’ont jamais été aussi longues. Le nombre de chômeurs, malgré les promesses de Verhofstadt, a progressé de 7% en un an. Le MAS pense que c’est le capitalisme lui-même qui crée ces contradictions.
Eric Byl
Dans toutes les sociétés précapitalistes la production était principalement organisée pour se procurer des biens utiles. L’argent n’était qu’un moyen d’échange. Le capitalisme a fait en sorte que la valeur d’usage d’un bien est devenue subordonnée à sa valeur d’échange. Les biens sont devenus des marchandises: non pas produits pour leur utilité mais pour la vente et pour en tirer plus d’argent qu’ils n’avaient coûté. L’argent est devenu le but, la marchandise un moyen.
Les marchandises contiennent une valeur d’usage. Cet usage dépend d’un individu à l’autre, en fonction des besoins. Bien que la valeur d’usage soit la base pour l’échange – un fumeur achète des cigarettes pour leur usage – cette valeur d’usage ne peut expliquer pourquoi un fumeur paiera autant qu’un non-fumeur. De même pour ceux qui achètent des parfums. A côté de la valeur d’usage existe donc une seconde valeur d’une marchandise: sa valeur d’échange.
Les valeurs d’usage peuvent aussi être trouvées dans la nature sans intervention du travail humain. L’air que nous respirons, par exemple. La valeur d’échange est par contre exclusivement produite par la force humaine de travail dans des conditions historiques spécifiques.
La formation du prix
A chaque fois la surproduction La valeur d’échange d’une marchandise est déterminée par la quantité moyenne de travail nécessaire pour la produire. Nous parlons ici de temps de travail moyen socialement nécessaire. Travailler plus lentement ou avec des outils vétustes n’ajoute pas un gramme de valeur d’échange, on parle alors de temps de travail superflu. Le degré d’instruction est aussi important. Le travail qualifié exige du temps de travail pour la formation et est donc égal à plusieurs unités de travail simple. Le prix naturel d’une marchandise est sa valeur d’échange.
La formation de monopoles et la pénurie peuvent momentanément faire grimper le prix au-dessus du prix naturel. D’autre part, une offre abondante de marchandises peut faire baisser le prix en-dessous du prix naturel. Mais cela n’explique pas pourquoi un cure-dents coûte immanquablement moins cher qu’une voiture.
Plus-value
Pendant longtemps on a pensé que le bénéfice était réalisé en vendant cher quelque chose que l’on avait acheté bon marché. Si c’était ainsi, chacun vendrait plus cher. Ce que l’on gagnerait alors en tant que vendeur d’une marchandise, on le perdrait en tant qu’acheteur d’une autre marchandise. Seul le travailleur est roulé de cette manière, car la force de travail est la seule force de production qui fournit plus que sa valeur d’échange originelle. Pour les machines, les immeubles et les matières premières le capitaliste paie à son fournisseur le prix correspondant à la valeur d’échange nécessaire pour produire ces marchandises. Il ne fait ni profit ni perte. Seul le fournisseur a fait du profit.
Le secret de l’exploitation capitaliste réside ailleurs. Le capitaliste achète la force de travail comme n’importe quelle autre marchandise: à la valeur nécessaire de (re)production de cette force de travail. Cela s’appelle le salaire. C’est la somme du salaire brut et des cotisations dites «patronales» à l’ONSS. Il n’achète pas le résultat du travail mais un nombre d’heures de capacité de travail. Il organise la production de telle sorte que le travail rembourse le plus vite possible ce qu’a coûté son salaire. Le temps restant pendant lequel le travailleur continue de produire, il offre gratuitement sa force de travail. On appelle cela la plus-value ou encore le travail non rémunéré.
Le taux d’exploitation
Le rapport entre le travail non-payé et le travail payé détermine le taux d’exploitation. Les capitalistes essaient constamment d’élever ce taux d’exploitation en allongeant la durée du travail ou en installant des machines plus performantes pour réduire le temps de travail nécessaire (qui sert à couvrir le salaire). Aujourd’hui on essaie d’augmenter le taux d’exploitation en éliminant les temps morts (comme le temps pour aller pisser) et en faisant appel au travail intérimaire quand il y a beaucoup de travail.
L’Institut National de Statistiques (INS) donne un aperçu du rapport entre les coûts salariaux (le travail payé) et la valeur ajoutée (le travail non payé) en 2000. Dans toute l’industrie les entreprises ont reçu en moyenne 100 euros de travail non payé pour 60 euros de travail payé: un taux d’exploitation de 166%. Le coût salarial moyen par travailleur s’élève annuellement à 39.594 euros, la valeur ajoutée s’élève quant à elle à 65.991 euros! Dans la chimie, le taux d’exploitation se chiffre à 217%. Dans le textile: 165% (http:/ /statbel.fgov.be/figures/d422_fr.asp).
Ces chiffres sont des moyennes. Les traitement des managers sont compris dans le coût salarial. Au Benelux, les managers doivent se «contenter» en moyenne d’1,4 million d’euros par an. Cela permet cependant d’expliquer comment Albert Frère, le seul Belge figurant sur la liste des 500 personnes les plus riches au monde, a pu amasser une fortune estimée à un milliard d’euros. Il a commencé sa carrière sans diplômes comme marchand de ferraille. Il a aujourd’hui 77 ans. Il a donc amassé à ce jour 13 millions d’euros pas an, depuis sa naissance. Et cela on ne peut pas le faire uniquement en travaillant dur.
Surproduction
Parce que les travailleurs fournissent du travail gratuit, ils ne peuvent jamais acheter tout ce qu’ils ont produit. Les capitalistes, une petite minorité qui se restreint, ne sont pas non plus capables de le faire. On peut d’ailleurs se demander dans quelle mesure les capitalistes sont prêts à acheter la camelote produite par leurs usines. Résultat: un penchant constant à la surproduction.
Aujourd’hui celle-ci a atteint un point structurel. L’application des sciences modernes et des techniques atteint les limites du marché capitaliste qui ne peut déjà pas absorber tout ce qui est produit. Nous sommes arrivés à ce que l’on appelle une dépression: une longue période de croissance économique faible, de stagnation et de récessions périodiques caractérisées par un chômage structurel élevé.
La bourgeoisie essaie de repousser devant soi la crise en incitant les travailleurs, les entreprises et les pouvoirs publics à acheter à crédit. Ce qui provoque un amoncellement de dettes qu’il faut un jour apurer, mais cela peut aussi étrangler totalement l’économie. La bourgeoisie agit donc comme le ferait un toxicomane: se donner un dernier «shoot» de crédit.
Le taux de profit
Le capitaliste n’est pas seulement intéressé par le taux d’exploitation mais aussi par le rapport entre le travail non payé et la totalité de ce qui a été investi en capital. On appelle cela le taux de profit ou la quantité de profit par unité de capital investie. Celui-ci a constamment tendance à baisser ce qui signifie qu’il faut investir de plus en plus de capitaux pour maintenir les profits. La concurrence oblige les capitaliste a installer des machines de plus en plus performantes, qui coûtent de plus en plus chers et qui doivent être amorties de plus en plus vite. C’est pour cela que les patrons instaurent le travail en équipes et le travail en continu. Leurs investissements doivent tourner 24h sur 24. La demande croissante de capitaux à investir se fait au détriment des dépenses en force de travail, seule source de plus-value.
La bourgeoisie essaie de rétablir le taux de profit en augmentant le taux d’exploitation. Cela a pour conséquence de réduire le pouvoir d’achat. Résultat: les progrès scientifiques et techniques ne se traduisent pas dans la société capitaliste par plus de bien-être, mais par le chômage et l’affaiblissement du marché. Le taux de profit est tellement bas que la spéculation en bourse rapporte souvent plus.
La crise est structurelle. Chaque solution se heurte aux limites du capitalisme. Ne nous demandons pas comment prolonger l’agonie de ce système, mais comment satisfaire les besoins des travailleurs et de leur famille.
Le MAS est pour un partage équitable du travail disponible entre toutes les mains par l’application des 32 heures. Sans perte de salaire car nous ne voulons affaiblir le pouvoir d’achat et parce qu’il y a déjà suffisamment de travail salarié non payé. Nous n’avons rien contre le fait de consacrer une partie de notre travail pour les soins, l’enseignement et les services publics mais par pour remplir les coffres-forts d’une poignée de riches. Seule une société socialiste démocratique en est capable.
-
Le MAS sort renforcé des élections
Le score électoral du MAS/ LSP est petit comparé à celui des partis traditionnels. Nous n’avions cependant pas d’autres ambitions que celle de nous faire connaître et nous renforcer. En Flandre, en Wallonie et à Bruxelles, nous gagnons des membres.
Eric Byl
En Belgique francophone, 5.675 personnes ont choisi le MAS pour sa première participation électorale. Mais la priorité était le renforcement de nos sections de Bruxelles, Liège et Mons et la possibilité de voir émerger d’autres sections à Ixelles, Wavre, Tubize et Verviers. De plus, à Tournai, La Louvière et Charleroi, bien des gens ont pris contact avec le MAS. Enfin, notre travail étudiant à l’ULB et à l’ULG s’élargi avec une section à l’UCL.
En Belgique néerlandophone, le LSP a obtenu 14.166 voix, bien plus qu’aux élections législatives de 2003 où c’était notre première participation sous ce nom. Nous avons bien progressé en nombre de membres, surtout à Anvers et à Ostende. A Beveren-Waas nous avons dorénavant une section à part entière. Nous voulions également essayer de nous implanter au Limbourg, et sommes près d’y arriver.
En Flandre Orientale notre liste aux élections régionales récolte 2.509 voix, contre 3.751 voix pour les européennes. En 2003 nous avions obtenu 2.843 voix au Sénat et 2.929 à la Chambre. Cette différence pour l’Europe et le Conseil régional flamand est partiellement expliquée par la campagne «Groen! est nécessaire» qui a eu un certain écho dans les milieux progressistes, au contraire des quartiers populaires. C’était notre deuxième participation électorale et notre électorat n’est pas vraiment stabilisé. Il «flotte» donc plus, par exemple, que celui du PTB qui a derrière lui 30 ans de participations électorales.
Cette fois encore le MAS/LSP a fait une campagne avec un petit budget: une affiche centrale, un dépliant et un programme. Nous avons dépensé 6.000 euros: une paille en comparaison des 5 millions d’euros que les partis traditionnels dépensent aux élections, et même comparé au PTB qui a dépensé 31.000 euros. Pour les élections européennes, chaque voix a coûté 0,30 euro au MAS/ LSP. Pour les partis traditionnels et le Blok, cela fait de 4 à 7 euros par voix et pour le PTB 1,50 euro par voix.
Un vote pour le MAS/LSP était-il un vote perdu? Ni le cordon sanitaire, ni la condamnation du Vlaams Blok n’ont endigué la progression électorale du Vlaams Blok. Et ce n’est pas la poursuite de la politique néo-libérale qui fera reculer le Blok.
Il faut une politique qui parte des besoins de la population. Compter sur les Verts ou sur le PS/SP.a pour appliquer une telle politique est illusoire. Le MAS a fait le choix de construire patiemment une organisation de cadres.
A court terme, c’est moins spectaculaire que de constamment réinventer des illusions électorales. A long terme, c’est la seule garantie pour une politique différente. Dans les années 70 les marginaux d’extrême droite du Vlaams Blok n’étaient pas pris au sérieux. Ils ont patiemment construit leur parti, qui est devenu le plus grand de Flandre. Même dans l’opposition le Blok parvient à faire partiellement appliquer son programme réactionnaire par les autres partis. Certains à gauche voudraient atteindre des scores électoraux importants sans faire cet effort et ironisent sur les résultats de la «petite» gauche. Nous pensons qu’ils ont tort. Loins de ces illusions, nous appelons nos lecteurs à rejoindre le MAS et à construire avec nous une réelle alternative de gauche.
-
Ni les partis traditionnels ni les fascistes N’ONT DE SOLUTIONS!
Chômage, pauvreté, listes d’attente, services publics
LA DEFAITE électorale du MR a rendu politiquement impossible le maintien de la coalition violette. En sanctionnant le MR et en plébiscitant le PS, les travailleurs et leurs familles ont voulu voter contre la politique néo-libérale. Pourtant, la nouvelle coalition entre le PS, le CDH et Ecolo – l’Olivier – ne remettra pas en cause le "Contrat d’Avenir pour la Wallonie".
Anja Deschoemacker et Thierry Pierret
Le Contrat d’Avenir vise à "redresser la Wallonie" en faisant table rase des obstacles – syndicaux et environnementaux – aux profits des entreprises. Le PS et le CDH refusent de réclamer un refinancement de l’Etat fédéral pour répondre aux besoins criants de l’enseignement. Sous prétexte de ne pas déforcer leur position face aux revendications des partis flamands.
Les mois qui viennent seront chauds sur le plan communautaire. Cette nouvelle poussée de fièvre n’aura pas d’autre but que de jeter un rideau de fumée sur un fait capital : à défaut de parler la même langue, les partis établis du pays parlent tous le même langage, celui de faire payer la crise à la population laborieuse. Dès le mois d’octobre, quelque 90.000 jeunes chômeurs seront convoqués à l’ONEm en vue de contrôler leur disponibilité. Plusieurs milliers d’entre eux seront suspendus les mois suivants. Ensuite, ce sera le tour de la tranche d’âge supérieure. Aucun parti ne s’y oppose. Si personne ne s’y oppose, les chômeurs seront un oiseau pour le chat. La perte de leurs allocations les forcera à accepter n’importe quel emploi, des emplois précaires, mal payés et /ou ultra-flexibles.
La population laborieuse – y inclus ceux que le manque d’emplois force à vivre d’une allocation – ne pourra utiliser aucun des partis établis comme instrument pour défendre ses intérêts. Pour lutter contre la course à la flexibilité et le détricotage de toute protection des salariés contre l’arbitraire patronal. Pour lutter pour le maintien et même de la nécessaire extension de la sécurité sociale et des services publics. Depuis 1991, le MAS lie la lutte contre l’extrême droite à celle pour un programme social qui puisse éliminer le terreau du Vlaams Blok et du Front National. Les voix pour ces partis ne sont pas des voix pour le fascisme. Nombre d’entre elles sont des votes de protestation. Les sentiments racistes qui vivent dans une partie de la population laborieuse sont dus à la manipulation. On crée l’illusion – pas seulement l’extrême droite – qu’on peut s’en sortir en excluant les immigrés ou en larguant les Wallons. En réalité, ce serait encore pire.
Si la population laborieuse veut en finir avec la politique de droite, elle devra lutter de façon unifiée. Cette lutte pourrait donner lieu à des initiatives susceptibles de mener à terme à la création d’un parti qui défende réellement les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le MAS a déjà pris langue avec les organisations de jeunes des syndicats et des dizaines d’autres organisations afin d’organiser ensemble une nouvelle marche des jeunes pour l’emploi.