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Tag: Italie
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31 mars: Socialisme 2007
31 mars: Socialisme 2007
Pour la septième année consécutive, le MAS/LSP organise une journée de discussion nationale. Pourquoi ? Parce que nous pensons que la lutte contre le néolibéralisme et le capitalisme a besoin d’une alternative.
Nous y débattrons de thèmes importants, tant sur le plan international que national. Au niveau international, par exemple, nous parlerons de l’échec de l’impérialisme américain en Irak et au Moyen-Orient. Apporter la “démocratie” a-t-il été le réel motif de l’intervention? Quelles sont les conséquences de cette défaite et comment pouvons-nous mettre fin au cauchemar de la population irakienne ?
L’immigration et ses effets sur les conditions de travail seront un autre thème débattu. Comment élaborer un programme pour les travailleurs immigrés et belges et comment nous battre ensemble contre les profits grandissants faits sur notre dos? Un camarade de Pologne sera présent à ce sujet afin de parler de la condition des travailleurs polonais et de la manière dont nous pouvons arriver à faire un front commun.
Les nouveaux partis de gauche ont succité un intérêt grandissant l’année dernière et des expériences importantes ont été acquises notamment en Allemagne, aux Pays-Bas, en Ecosse et en Italie. Pour en discuter, des camarades de chacun de ces différents pays serons là.
Dans la recherche d’une alternative à la société actuelle, les mouvements de lutte en Amérique latine occupent une place centrale. Au Venezuela, Chavez a fait un pas dans la direction d’une révolution socialiste, à Cuba, la maladie de Castro est une épée de Damoclès pendue au-dessus du pays et la Bolivie peut sombrer dans une guerre civile portant sur l’unité du pays. Des intérêts opposés sont en lutte, ceux des pauvres contre ceux des riches. Nous ferons état dans cette discussion des débats qui ont pris place au Congrès Mondial de notre organisation internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), et des interventions de nos sections dans quelques-uns de ces pays.
D’autres thèmes seront encore abordés: l’histoire du trotskisme en Belgique, une réponse marxiste aux problèmes environnementaux, la critique d’un livre sur la révolution russe, la thématique des femmes au sein du mouvement ouvrier, etc.
Le grand débat électoral occupera toutefois une place centrale. Les orateurs ne sont pas encore définis, mais nous voulons que des candidats de gauche et des membres du Comité pour une Autre Politique (CAP) prennent la parole et se rencontrent afin de trouver une solution contre les programmes néo-libéraux et asociaux des partis de droite. Jef Sleeckx sera bien évidemment de la partie, mais nous nous adresserons au monde syndical et aux mouvements sociaux dans les semaines à venir pour leur demander de nous faire partager leur opinion.
Vu l’agenda bien rempli de ces prochains mois, il n’a pas été possible d’organiser un week-end entier. La participation sera donc moins élevée: entre 5 et 7 euros et nous espérons persuader trois cents personnes de venir engager le débat avec nous.
S2007 aura lieu le samedi 31 mars, à Bruxelles, dans les salles de l’ULB. La journée commencera au début de l’après-midi et finira le soir avec le débat électoral.
Vous pouvez vous inscrire en envoyant un mail à S2007@lsp-mas.be, ou en nous contactant au 02/345.61.81. Alors, on se voit le 31 mars?
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9e Congrès Mondial du CIO. Unifier la planète pour un monde socialiste!
9e Congrès Mondial du CIO
Venus d’une trentaine de pays des quatre coins du globe, 130 militants se sont réunis à la mi-janvier pour une pleine semaine de discussions portant sur la situation politique, économique et sociale internationale, mais également sur la construction de l’organisation marxiste internationale qu’est le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO). Ce Congrès restera dans les mémoires grâce au formidable enthousiasme et à la grande confiance en notre travail qui font suite aux résultats positifs obtenus depuis notre dernier Congrès Mondial, il y a un peu plus de quatre ans en 2002.
Nicolas Croes
La domination américaine contestée
Depuis lors, de grands changements sont survenus, à la fois pour la la bourgeoisie et pour les travailleurs du monde entier. A l’époque, la scène internationale était dominée par les attentats du 11 septembre et leurs répercussions. L’impérialisme américain était résolu à s’occuper par la force armée, même unilatéralement, de tous les points "chauds" et on nous rabattait les oreilles de perspectives grandioses pour le "siècle américain". Ce siècle n’a pourtant duré que quelques années… Jamais dans l’Histoire l’influence d’une puissance n’a connu de déclin aussi rapide et nous ne sommes encore qu’au début d’une crise prolongée. La majorité de la population mondiale considère à l’heure actuelle que Washigton est une plus grande menace que Téhéran !
Dans ce processus, l’intervention en Irak a été un point crucial. Depuis mars 2003, il y a eu en moyenne 4.000 personnes tuées chaque mois, majoritairement des civils et ce chiffre n’a pas arrêté d’augmenter au cours des derniers mois. Alors que l’Irak était autrefois l’un des pays les plus modernes du monde arabe, les infrastructures essentielles sont détruites, la population tente de survivre quasiment sans électricité ni eau courante. La majorité des habitants affirme vivre dans des conditions pires que sous Saddam alors que le pays s’enfonce toujours plus dans une guerre civile, à la fois confessionelle et pour le contrôle des richesses. Tout le Moyen-Orient est secoué par une série de crises (Iran, Liban, Palestine,…) que les Etats-Unis ont de plus en plus de mal à contrôler.
Même dans l’antre de la bête US, le mouvement ouvrier commence à montrer ses crocs, poussé par les travailleurs immigrés (qui ont manifesté à plusieurs millions contre les lois racistes de Bush l’an dernier) largement issus d’Amérique Latine et qui réflètent la formidable remontée de la lutte des travailleurs qui s’opère dans cette région.
Mais l’impérialisme américain n’est pas le seul colosse au pied d’argile sérieusement ébrêché. L’expérience est le meilleur professeur qui soit, et la mondialisation est maintenant vue par les masses – et non plus par les seules couches radicalisées – comme un signe d’insécurité et de pollution extrême. L’ère du "Nouvel Ordre Mondial" et le règne proclamé éternel du néo-libéralisme ont subi le même sort que le "siècle américain".
Des riches plus riches, des pauvres plus pauvres
Notre monde connaît partout une croissance économique soutenue. Or, comme le disait Marx, "une croissance économique doit aussi se refléter dans la poche des travailleurs". Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui et si les profits augmentent bien et atteignent des records faramineux, les salaires sont loin de suivre la même courbe : il est plutôt question de sortir de la classe moyenne que d’y rentrer.
Les capitalistes deviennent de plus en plus des parasites: le 0,01% le plus riche de la population mondiale contrôle pour ses seuls intérêts 24% des richesses…
Cependant, la masse d’argent qui tombe dans leurs mains et l’arrogance sans limites qui est l’apanage de ces puissants les aveuglent alors que des nuages menaçants s’accumulent au-dessus des Bourses.
Car l’économie mondiale s’érige sur le sable extrêmement mouvant des relations économiques entre les USA et la Chine: les investissements américains dans la Chine soi-disant "communiste" contribuent à la production massive de produits chinois qui, en retour, sont vendus à bas prix aux consommateurs américains. Cela permet de maintenir la consommation – et la croissance économique – aux Etats-Unis malgré la stagnation des salaires réels depuis 20 ans. En échange, les profits chinois sont placés en dollars dans les coffres des banques américaines, ce qui permet de limiter l’effet de l’endettement astronomique des Etats-Unis. Mais les consommateurs américains sont aussi des travailleurs. A force d’attaques sur les salaires et les conditions de vie, ceux-ci éprouvent des difficultés croissantes à maintenir leur consommation. Et la politique de crédit à bas prix qui les a poussés à dépenser même l’argent qu’ils n’avaient pas encore gagné a des limites. Il est encore trop tôt pour dire si une récession arrivera en 2007 – le timing est trop aléatoire (des événements comme, par exemple, le cyclone Katrina et ses conséquences sont imprévisibles) mais l’important est de voir le processus et celui-ci mène à une crise d’importance.
La Chine peut-elle sauver l’économie mondiale?
Ce qui est certain, c’est que la Chine ne dispose pas d’un marché intérieur capable d’absorber sa production. Une récession, plus que probable, du marché mondial, engendrerait donc une crise majeure dans le pays au grand déplaisir de la bureaucratie chinoise qui tente lentement de transformer l’économie bureaucratiquement planifiée du pays en une économie capitaliste (entre 1989 et 2002, 45 millions d’emplois ont été perdus à cause de privatisations).
L’impact de cette crise ne serait pas seulement économique, mais également politique. Actuellement, il y a déjà une grève toutes les 5 minutes en Chine "populaire" et il y a eu officiellement 78.000 actions de protestation rien que pour l’année 2005, à la fois contre les conditions de travail (dans certaines usines, on travaille 12 heures par jour, 7 jour sur 7 et parfois même de nuit quand les objectifs ne sont pas atteints, pour des salaires de misère) et contre la pollution croissante.
Montée de la résistance anti-néolibérale
Mais en terme de remontée des luttes et d’espoir, l’Amérique Latine fait figure de phare. Nous sommes arrivés à un moment crucial dans cette région où le capitalisme n’a jamais été autant critiqué. Dans plusieurs pays, les luttes massives des travailleurs et des pauvres ont amené au pouvoir des gouvernements qui évoluent vers des positions plus radicales sous la pression de la base.
Même les gouvernements de droite restés au pouvoir connaissent une contestation grandissante qui rend leur position instable (l’exemple le plus flagrant est celui du Mexique). L’impérialisme américain, habitué à faire appliquer sa loi en Amérique Latine (on se rappelle de Pinochet…) est aujourd’hui fortement affaibli. Outre le fait que 40% de son matériel militaire est immobilisé en Irak, le discrédit du néo-libéralisme et la crise de la domination idéologique américaine laisse plus de marges à un développement favorable des protestations anti-capitalistes dans cette région comme partout ailleurs.
Un des éléments importants dans ce développement est l’exemple, même imparfait, donné par Cuba comme alternative au capitalisme. Mais celui qui a le plus aidé à la diffusion des idées socialistes a été le président vénézueliens Hugo Chavez. Il a même été récemment jusqu’à annoncer que le Venezuela allait devenir une république socialiste et à dire qu’il était trotskiste (ce qui voudrait dire communiste anti-stalinien et opposé à la collaboration avec la bourgeoisie nationale dans le cadre de la lutte contre l’impérialisme et pour la construction d’une société socialiste)!.
Mais ce sont surtout là des paroles car dans un même temps, Chavez appelle les capitalistes vénézuéliens à rejoindre le processus révolutionnaire! Au Vénézuela comme partout en Amérique Latine ou dans le reste du monde néo-colonial, les travailleurs ne doivent compter que sur leurs seules forces pour arracher leurs chaînes et ne pas remplacer celles qu’ils subissent actuellement par celles que les bourgeoisies locales rêvent de leur attacher.
Jadis engourdis par la capitulation des anciens partis ouvriers et des directions syndicales face au néo-libéralisme et à la nouvelle situation née de l’effondrement du stalinisme, les travailleurs recommencent partout à prendre le chemin de la lutte. Même l’Europe connaît cette situation comme l’ont exprimé les mobilisations contre la Constitution Européenne, les grèves générales en Italie, en Grèce (et même en Belgique !) ou encore la lutte contre le Contrat Première Embauche en France.
Plus que jamais, notre tâche est d’aider au développement de cette résistance en développant des organes de lutte comme de nouveaux partis des travailleurs dans lesquels nous défendons une orientation clairement socialiste tout en continuant la construction de notre parti révolutionnaire international.
Balisons la route vers un avenir débarassé de l’exploitation, un avenir socialiste!
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Italie : Les étroites limites du « moindre mal »
Les élections d’avril 2006 ont porté la coalition de Prodi au pouvoir, mais surtout fait tomber Berlusconi. Christel Dicembre, membre de Lotta per il Socialismo, organisation-soeur du Mouvement pour une Alternative Socialiste en Italie, nous explique quel bilan nous pouvons déjà tirer de cette élection du « moindre mal ».
Alternative Socialiste : En avril 2006, la coalition de Prodi l’a emporté de justesse sur Berlusconi. On peut dire que cette légère victoire était surtout dû à l’effet anti-Berlusconi plutôt qu’à un vrai programme. Peut-on déjà faire une petite analyse du gouvernement Prodi et voir ses résultats ?
Christel Dicembre : "Et ses dégâts ! Ce que l’on peut constater c’est que, comme on l’avait prévu lors de la campagne électorale, Prodi se trouve être un atout de la bourgeoisie pour attaquer les travailleurs tout en limitant au maximum la contestation sociale. En décembre, un sondage réalisé par l’Institut National de Statistiques pendant la crise du budget, a fait ressortir qu’à la question de savoir si Prodi faisait mieux ou pire que berlusconi, 40% des sondés ont répondus « pire ». L’illusion du moindre mal n’a pas duré longtemps. Sa situation actuelle résulte de 3 facteurs :
1. Le sentiment anti-Berlusconi qui règne encore, renforcé par une manifestation ce 2 décembre dernier où Berlusconi a réussi à mobiliser sa base à tel point que l’on a pu assister au défilé d’un million de manifestants à Rome pour réclamer la chute du gouvernement et la démission de Prodi.
2. Le rôle de la bureaucratie syndicale. En Italie, le taux de syndicalisation est nettement plus bas qu’en belgique et la base est étouffée par une bureaucratie qui est comme cul et chemise avec le gouvernement et l’équivalent italien de la FEB, la Confindustria.
3. L’absence d’un parti capable de représenter les intérêts des jeunes, des travailleurs et des immigrés."
AS : Il existe tout de même le PRC (Partito di Rifondazione Comunista/Parti de la refondation communiste, créé en 1991 et issu de l’aile gauche du vieux Parti Communiste italien). N’est-il pas capable de représenter la classe ouvrière ?
CD : "Le PRC participe au gouvernement et a jusqu’à présent a signé toutes les attaques qui en sont sorties."
AS : Peux-tu préciser ?
CD : "Le PRC a finalement signé le refinancement de la mission militaire italienne en Afghanistan, la mission de l’ONU au Liban (le mouvement anti-guerre est assez fort en Italie NDLR), mais surtout, le PRC a signé le Budget (Finanziaria) qui prévoit des coupes drastiques dans l’enseignement et l’augmentation du nombre d’élèves par classe (alors qu’il y a déjà 30 élèves par classe actuellement), des coupes dans les soins de santé (avec l’instauration d’une taxe supplémentaire pour les urgences selon la gravité), le passage à un système d’enveloppe fermées pour les transports publics dans les communes et le service civil (pompiers, gardes forestiers,…), et d’autres choses encore."
AS : Le PRC a-t-il un autre choix pour éviter le retour de Berlusconi ?
CD : "Il faut savoir que Refondazione Comunista était, ou est encore, mais de moins en moins, un parti radical qui a eu jusqu’à l’invasion de l’Irak un grand potentiel de mobilisation avec une implantation aussi bien chez les jeunes que chez les travailleurs. Si, comme il le prétend, il s’est présenté dans la coalition de Prodi pour la tirer à gauche, il aurait pu tout à fait donner un soutien critique au gouvernement en restant à l’extérieur et en donnant son accord en fonction des propositions comme c’était le cas lors du précédent gouvernement Prodi (entre 1996 et 1998). Il y a une incohérence complète : il participe à la fois au gouvernement et essaye de mobiliser à la base. Ce double jeu ne peut duper longtemps les travailleurs. Alors que dans cette période de remontée des luttes au niveau européen, on peut assister à la création de nouveaux parti des travailleurs (comme le WASG en Allemagne ou le CAP en Belgique), le PRC aurait pu être un fameux facteur d’attraction. Mais sa direction est complètement bourgeoisifiée, a oublié sa base et se tourne vers la « gauche » européenne. Et vu que le PRC a en son sein des tendances bien plus radicales, on ne peut lui donner encore une espérance de vie bien longue."
AS : En 1998, c’était le PRC qui avait fait chuter Prodi en lui retirant son soutien, Berlusconi était ensuite arrivé au pouvoir. Est-ce qu’on en est réduit à un jeu de pendule entre Berlusconi et Prodi ?
CD : "Entre 1996 et 1998, il y a eu le début de la libéralisation des chemins de fer, l’introduction de l’Italie dans le processus de l’euro (qui a signifié une inflation de 50% pour les Italiens…et l’incapacité de dévaluée la monnaie comme ce fut le cas dans le passé) entre autres mesures associales. Plutôt qu’un balancement entre Prodi e Berlusconi, il y a une continuité. Mais c’est vrai que tant qu’il n’y a pas d’alternative à la politique néo-libérale, ce sera sans cesse un jeu entre une droite dure et un « moindre mal » qui ressemble au choix entre la peste et le choléra. Mais si le PRC n’abaissait pas son programme et défendait vraiment un programme socialiste, au vu de son potentiel de mobilisation, il irait vers un succès croissant, notamment avec le détachement des travailleurs par rapport aux syndicats confédéraux et la montée d’influence de syndicats de base (comme COBAS).
"Pour illustrer cela, on a vu il y a quelques semaines le directeur général de la CGIL (Confédération générale italienne du travail), se rendre à l’usine Mirafiori (l’usine historique de Fiat) pour y défendre le budget du gouvernement. Il s’est fait suffler par les travailleurs, qui sont sortis avant la fin du speetch, certains criant « Bertinotti, traître ! » (Bertinotti est l’ancien président du PRC et depuis peu Président de la Chambre des députés italienne).
"Un appel à la grève générale a été lancé par COBAS pour le 17 novembre contre le Budget austère de Prodi, la CGIL est aller tracter devant les usines pour dire que la grève ne serait couverte en aucun cas !
"Le PRC reste un point de référence, mais cela risque de basculer avec les nouvelles réformes des pensions (une augmentation de l’âge pour accéder à la retraite) alors que le PRC s’est toujours présenté comme le défenseur des pensions. Bertinotti n’en souffrira pas, il a déjà deux pensions en plus d’un salaire…"
AS : Peux-tu dire un mot au sujet de notre organisation en Italie ?
"Nous sommes très très peu présent pour l’instant puisque le travail du CIO (Comité pour une internationale Ouvrière, organisation révolutionnaire mondiale dont le MAS/LSP est la section belge) sur place ne date que de 4 mois, en envoyant là-bas des camarades de différents pays. On ne peut pas développer de véritable travail en Europe sans être présent en Italie, où le développement des luttes est impressionant.
"Nous avons cependant déjà de bonnes perspectives de construction. cela faisait déjà quelques années que nous avions des contacts sur place, mais nous tirions nos analyses et perspectives de l’extérieur. Mais de l’extérieur, il est difficile de savoir exactement ce qui vit parmi la classe ouvrière."
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La création d’un nouveau parti des travailleurs signifie-t-elle la fin du MAS?
Si le 28 octobre le processus vers un nouveau parti de gauche est lancé avec notre participation active, allons-nous mettre en même temps la clé du local du MAS sous le paillasson et arrêter de construire notre organisation ? Ce numéro d’Alternative Socialiste sera-t-il le dernier? Notre réponse est claire et nette: pas du tout ! Mais pourquoi ? Et comment allons-nous mener deux projets de front ?
Cédric Gérôme
Comme le disait Marx, la classe ouvrière n’est vraiment consciente d’être une classe que lorsqu’elle combat sur le plan politique de façon indépendante. A l’heure actuelle, pour se défendre, les travailleurs ont besoin d’un instrument politique qui puisse leur servir de porte-voix en les unifiant au-delà de leurs origines, de leur âge, de leur sexe, de leur culture, de leur expérience et de leur conscience politique – ce que nous appelons un nouveau parti des travailleurs.
Cependant, les exemples du passé tout comme l’histoire récente nous démontrent que l’existence de tels partis ne nous protège pas pour autant des nombreux dangers qui se dressent sur le chemin de la lutte. C’est pourquoi, si nous comprenons la nécessité d’unir différents courants et individus contre la politique néo-libérale, nous ne sommes pas prêts à sacrifier notre parti révolutionnaire sur l’autel de l’unité au nom du vieil adage « oublions nos divergences, nous sommes quand même tous de gauche»…
Des expériences amères, mais riches en leçons
Entre 1871 et 1914, la classe ouvrière allemande avait construit un des partis les plus puissants du monde, le Parti Social-Démocrate (SPD). Celui-ci pouvait compter, en 1912, sur 4,3 millions d’électeurs et plus d’un million de membres ! Pourtant, lorsque la première guerre mondiale a éclaté, la grande majorité des dirigeants de la social-démocratie allemande se sont mis à ramper à plat ventre devant le militarisme national et ont cautionné, par le vote des crédits de guerre, l’envoi de centaines de milliers de travailleurs dans la boucherie des tranchées. Le vernis socialiste de la direction du SPD a craqué en quelques jours sous les coups de canons de la guerre impérialiste et a fait place à l’opportunisme dans sa plus cruelle expression.
Dans son livre ‘Classe, parti et direction’, Trotsky a expliqué : « Il faut un grand choc historique pour révéler de façon aiguë la contradiction qui existe entre la direction et la classe. Mais, quand bien même l’ancienne direction a révélé sa propre corruption interne, la classe ne peut pas improviser immédiatement une direction nouvelle, surtout si elle n’a pas hérité de la période précédente des cadres révolutionnaires solides capables de mettre à profit l’écroulement de l’ancien parti dirigeant (…) Dans les moments cruciaux de tournants historiques, la direction politique peut devenir un facteur aussi décisif que l’est celui du commandant en chef aux moments critiques de la guerre. »
Les nouvelles formations et le rôle des marxistes aujourd’hui
L’exemple ci-dessus peut sembler complètement dépassé. Pourtant, la tâche consistant à différencier, sur les plans tant politique et idéologique qu’organisationnel, les forces du marxisme révolutionnaire vis-à-vis des autres courants est une tâche tout aussi indispensable aujourd’hui qu’elle ne l’était au début du siècle dernier. L’absence – ou la faiblesse – d’une aile révolutionnaire structurée au sein des nouvelles formations de gauche qui ont vu le jour dans différents pays ces dernières années ont à chaque fois entraîné une orientation rapide vers les compromis douteux et la capitulation plus ou moins larvée devant la politique du patronat.
Des expériences telle celle de « Rifondazione Comunista » en Italie remettent cette leçon en lumière. La création de RC en 1991 avait suscité un enthousiasme certain, tant parmi les anciens membres du Parti Communiste Italien déçus par le tournant vers la droite initié par la direction de ce dernier, que parmi la jeunesse radicalisée et les nombreux militants de tous horizons. Six ans après sa création, ce parti était devenu un petit parti de masse, rassemblant dans ses rangs plus de 130.000 adhérents. Depuis lors, nombre de membres ont pourtant perdu leur enthousiasme initial, voire déchiré leur carte de membre, surtout à cause du ralliement des dirigeants de RC à la coalition « de gauche » autour de Romano Prodi, alors que celle-ci s’apprête ouvertement à mener une nouvelle vague de politique néo-libérale.
Soustraire les travailleurs à l’influence de telles dérives ne peut se faire que si le parti révolutionnaire participe aux côtés des travailleurs dans leur lutte quotidienne, drapeau déployé. De l’expérience de RC et de bien d’autres encore, nous tirons la conclusion que si la naissance d’un nouveau parti des travailleurs en Belgique peut être un grand pas en avant, celle-ci ne procure en soi aucune garantie sur son évolution future.
Le rôle des révolutionnaires marxistes ne doit donc pas se limiter à aider à construire ce parti et à se laisser « emporter par le courant », mais bien à construire, renforcer et défendre consciemment le programme révolutionnaire en son sein. Cela n’a pour nous rien à voir avec l’idée d’établir une « pureté doctrinale» au sein de cette formation ; c’est simplement se donner les moyens de résoudre au mieux des questions vitales pour son évolution future.
Combiner en un même processus l’action politique commune et la construction du parti révolutionnaire : telle est la double tâche à laquelle s’attellera le MAS dans la prochaine période.
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Pour un nouveau parti des travailleurs. Mais… Quel type de parti et avec quel programme?
Pour un nouveau parti des travailleurs. Mais…
Le 28 octobre se déroulera la conférence nationale du Comité pour une Autre Politique, première occasion sérieuse en Belgique pour préparer le lancement d’un nouvelle formation large qui peut et doit avoir pour ambition de réunir des milliers, et peut-être des dizaines de milliers, de salariés, de chômeurs, de jeunes et de seniors, belges ou immigrés afin d’engager la lutte contre la politique néolibérale.
Peter Delsing
Qu’est-ce qu’un nouveau parti des travailleurs?
Dans le passé, une couche importante de salariés a longtemps considéré les partis socialistes comme des instruments capables d’améliorer leurs conditions de vie. Le système de sécurité sociale, avec le droit à l’allocation de chômage, les pensions, les soins de santé,… a été considéré comme le résultat de l’action de ces partis, même si c’était principalement les luttes des salariés qui avaient obligé les patrons à faire ces concessions.
La direction des partis socialistes est bien sûr depuis longtemps principalement dans les mains des carriéristes – un siège bien payé au parlement : oui ; une lutte active pour une autre société : non – mais des dizaines de milliers de salariés partout en Belgique, et des centaines dans chaque ville ou commune, continuaient à s’engager pour une politique favorable aux travailleurs à travers ces partis.
Voilà pourquoi le groupe qui a donné naissance au MAS était jusqu’au début des années ‘90 actif au sein du SP.a et du PS. Nous ne voulions pas nous mettre en dehors du mouvement et des organisations traditionnelles de masse. Nous voulions entrer en dialogue avec des couches plus larges de salariés sur ce que signifie concrètement une société socialiste et sur les moyens à employer pour transformer la société.
Depuis la participation du SP.a et du PS aux gouvernements de casse sociale, à partir de 1987, cette situation a complètement changé. Et, depuis le début des années ’90, après l’effondrement des régimes staliniens en URSS et en Europe de l’Est, les dirigeants des PS se sont totalement ralliés au marché et au néolibéralisme triomphants.
Les salariés ont donc pris leurs distances avec ces partis. lls ont été remplacés par de plus en plus de hauts diplômés et d’‘intellectuels’, pour qui, faire carrière était le premier souci et qui ont complètement pris en main l’appareil du parti. Et le Vlaams Belang, puis le Front National, des partis pourtant dirigés contre les travailleurs et qui soutiennent entièrement le capitalisme, ont commencé à obtenir des scores électoraux de plus en plus élevés dans les anciens ‘bastions rouges’.
Aujourd’hui, il n’existe plus de grand parti pour les travailleurs et la jeunesse. Il n’y a plus que des machines électorales. Il y a un an, lors les grèves contre le Pacte des Générations, le clivage s’est encore approfondi entre la base syndicale et les partis qui relayaient traditionnellement une partie des revendications syndicales. C’est particulièrement net en Flandre où le SP.a a évolué très vite et très loin vers le libéralisme tandis que le CD&V est tout aussi à droite que les libéraux et presqu’aussi nationaliste que le VB. Du côté francophone, même si le PS et le CDH ne vont pas aussi loin dans cette direction, la tendance générale est pourtant la même.
Le MAS a répété depuis 1995 que les remous dans la base syndicale mettraient inévitablement la question d’un nouveau parti à l’ordre du jour. Car nous – syndicalistes, travailleurs, locataires, étudiants,… – avons tous besoin d’un endroit où nous pouvons discuter des luttes, échanger les expériences, élaborer nos stratégies d’action, préparer notre programme,… en toute indépendance face aux patrons, à leurs partis et à leur presse.
Sans organisation pour nous défendre et sans parti pour nous représenter, nous sommes simplement du matériel pour l’exploitation capitaliste. De la même manière que les travailleurs au 19e siècle ont compris que les syndicats n’étaient pas suffisants pour se défendre contre la classe dominante, les travailleurs et leurs familles doivent comprendre aujourd’hui qu’ils ont à nouveau besoin de leur propre parti.
S’orienter vers des couches plus larges
Le MAS pense qu’un tel parti ne peut pas être la simple addition des organisations existantes de l’extrême-gauche et que son programme ne doit être ni à tout prix ‘anticapitaliste’ dès sa naissance ni imposé d’en haut, sans avoir pris le temps de mener des discussions suffisantes avec des couches plus larges de salariés et de jeunes.
La base pour un nouveau parti est, aujourd’hui, la résistance contre la politique néolibérale. Etre contre la casse de la sécurité sociale, de nos salaires et de nos contrats, contre la casse des services publics et les privatisations, contre les divisions sur base de la langue, de la région, de la nationalité ou du sexe est une base suffisante pour rassembler les organisations de gauche et des couches plus larges de travailleurs et de jeunes. Un programme minimum peut alors être élaboré sur lequel tout le monde peut se retrouver.
Une élaboration plus complète du programme devra être le résultat de discussions avec ces couches nouvelles de travailleurs et de jeunes qui peuvent devenir actifs dans cette nouvelle formation.
Pourquoi un programme est-il si important?
Cette nouvelle initiative servira donc d’abord à exprimer haut et fort ce que nous refusons. Mais ce n’est pas suffisant. Nous devrons aussi élaborer une alternative positive, un programme réel avec des revendications concrètes. Cela ne sera possible que si Une Autre Politique se base sur la démocratie interne la plus large en respectant les différentes identités politiques présentes.
Dans les nouvelles couches qui entrent en action et qui ont peu d’expérience avec des organisations syndicales et politiques, la crainte que surgissent des ‘divisions’ dans un nouveau parti peut se développer très vite. Mais les travailleurs et les jeunes peuvent comprendre qu’un programme minimum n’est pas suffisant et qu’en chaque lutte – même pour nos intérêts les plus directs – se pose la nécessité d’une analyse plus élaborée de la société. Pourquoi le capitalisme est-il en crise ? Quelle est l’alternative ? Comment la faire triompher ?
Un programme élaboré ne peut se réaliser que sur base d’expériences communes et de nombreuses discussions démocratiques. Ceci ne peut se faire si l’identité politique des individus et des groupes qui participent n’est pas respectée. Selon nous, cela implique le droit pour ces divers groupes de présenter leurs idées et de travailler avec leurs propres outils (journaux, sites,…) en toute liberté à l’intérieur du nouveau parti. Sans démocratie interne, sans libre expression pour les groupes et les indépendants, un nouveau parti ne peut pas devenir un parti de masse avec des membres activement impliqués.
La question du programme est aussi importante pour une autre raison. Dès le début, une nouvelle formation se trouvera devant le choix d’accepter de travailler à l’intérieur des limites du capitalisme ou de lutter pour en finir avec ce système. L’expérience nous montre que des “nouveaux partis des travailleurs” – le Linkspartei en Allemagne, le SP aux Pays Bas, refondation Communiste en Italie – peuvent perdre très vite leur attraction ou leurs membres actifs, s’ils s’adaptent à la politique néolibérale, s’ils ne choisissent pas un vrai programme socialiste.
Qu’est-ce qu’un programme socialiste?
Le MAS ne veut pas imposer son programme complet comme condition pour collaborer à l’intérieur d’un nouveau parti des travailleurs. Mais nous pensons que, sur toutes les questions politiques brûlantes – l’insécurité de l’emploi, le chômage, la sécurité sociale, le racisme et la guerre -, seul un programme socialiste peut vraiment offrir une solution. La société doit être fondamentalement changée.
Prenons le chômage. Depuis les années ’70, ce problème n’a fait que s’aggraver. Les périodes de croissance n’ont pas réussi à réduire fondamentalement le chômage. Une politique socialiste défendrait une solution collective – une diminution du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire – plutôt que la répression et la culpabilisation des chômeurs. Mais, devant chacune de nos tentatives pour conserver ou améliorer notre niveau de vie, se dresse le mur du profit et de la propriété privée capitaliste. Il est nécessaire que la communauté dispose de la richesse, ce qui ne peut s’effectuer que par l’intermédiaire de la construction d’un mouvement de masse visant à collectiviser les entreprises, les machines, les administrations,… et à les mettre sous le contrôle direct des travailleurs et des usagers.
L’économie de marché a dépassé depuis longtemps sa date de péremption. Seule une économie collectivisée et planifiée sur base des besoins et de la volonté démocratique des travailleurs peut donner à l’humanité la chance de faire un pas décisif en avant. C’est donc à ce programme-là que nous essayerons de gagner le nouveau parti.
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Quelle pacification?
Irak et Afghanistan
D’après le rapport annuel de l’Institut international de recherche pour la paix à Stockholm, les dépenses militaires mondiales ont atteint le record de 1.118 milliards de dollars en 2005, soit une hausse de 3,4% par rapport à 2004. Les Etats-Unis s’y taillent la part du lion avec 48% du total, loin devant la Grande-Bretagne, la France, le Japon et la Chine. Les cyclones Katrina et Rita et, surtout, les guerres en Irak et en Afghanistan sont à l’origine de cette hausse substantielle. Vu la dégradation de la situation dans ces deux pays, on peut prévoir sans crainte de se tromper que l’année 2006 surpassera l’année passée…
Afghanistan: fuite en avant de la Coalition
Jusqu’à très récemment, l’Afghanistan pouvait donner l’illusion d’une pacification réussie à côté du chaos irakien. En réalité, les Américains et leurs alliés ne contrôlaient que Kaboul et ses environs.
De larges portions du territoire afghan échappaient à leur contrôle et les médias n’y allaient pas. Les Talibans ont mis à profit cette situation pour se réorganiser dans le Sud du pays. Ils ont lancé une série d’attaques meurtrières contre les troupes et les villes afghanes. Quelque 400 personnes, civils et militaires, ont été tuées depuis le début du printemps.
Les Talibans ont reçu le renfort d’éléments qui étaient partis se battre en Irak et qui utilisent maintenant les techniques de guérilla qu’ils ont apprises dans ce pays.
La coalition internationale s’apprête à lancer une offensive de grande ampleur dans le Sud afghan. « Mountain Thrust » mobilisera des milliers de soldats occidentaux et afghans et durera tout l’été. Elle ne sera que la première d’une longue série…
Cette opération militaire est censée s’accompagner de projets de reconstruction pour obtenir l’adhésion de la population.. Mais il y a fort à parier que les dépenses militaires mangeront les marges budgétaires pour la reconstruction.
De plus, les destructions que cette opération entraînera dépasseront de loin les maigres efforts de reconstruction. Rien qu’au cours des derniers mois, les frappes aériennes américaines étaient déjà deux fois plus nombreuses qu’en Irak…
Irak : retrait en bon ordre ou débandade ?
L’Administration Bush a eu le triomphe modeste après l’annonce en juin de la mort d’Abou Moussab Al Zarkaoui, le chef d’Al Qaeda en Irak. Il faut dire que le cap symbolique des 2.500 soldats américains tués en Irak a été franchi le même mois. Bush a d’ailleurs prévenu qu’il ne fallait pas s’attendre à une diminution de la violence.
Les attentats et les opérations militaires de grande ampleur sont le lot quasi quotidien de la population.
Si les attentats sectaires du groupe de Zarkaoui contre la population chiite y ont une large part, les massacres et autres exactions commis par les troupes d’occupation ont tout autant contribué au climat de violence actuel.
Plusieurs cas de massacres et d’exécutions sommaires de civils ou de prisonniers ont été révélés, plongeant la Maison-Blanche dans l’embarras.
Pour ne rien arranger, l’Italie et le Japon ont décidé de retirer leurs troupes. S’ils s’opposent à tout calendrier de retrait contraignant, Bush et les Républicains savent que la situation est intenable.
Ils ont décidé de retirer les troupes d’une première province et d’y confier le maintien de l’ordre aux forces irakiennes. Si le test s’avère concluant, ils l’étendront progressivement à d’autres provinces.
Mais ce début de retrait pourrait être interprété comme un lâchage du régime par la population.
Les opposants à l’occupation redoubleraient alors d’ardeur tandis que les hésitants et même une partie des alliés irakiens des Etats-Unis, sentant le vent tourner, basculeraient dans la résistance. Le retrait en bon ordre voulu par Bush risquerait alors de se transformer en débandade…
Les Etats-Unis et autres puissances impérialistes sont incapables de restaurer un semblant d’ordre en Afghanistan comme en Irak.
Leur situation y serait encore pire si le caractère extrêmement réactionnaire d’une partie de la résistance ne dissuadait des couches plus larges de la population d’entrer en action.
D’où la nécessité, là-bas aussi, de reconstruire des organisations du mouvement ouvrier capables d’organiser les larges masses contre l’occupation impérialiste et la politique antisociale de leurs alliés locaux.
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Remarques du Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) sur le PV de l’Assemblée générale du 6 mai
Les membres du MAS présents à la dernière AG de “Une Autre Gauche” le 6 mai veulent faire noter quelques remarques à propos du PV qui a été fait de cette réunion. Le but de ces remarques n’est pas de commencer à polémiquer sur chaque sujet abordé à l’AG. Mais nous pensons que, lorsqu’il s’agit de réaliser le PV d’une AG :
– les conclusions clairement acceptées par tous (par vote ou par consensus clair) doivent être mises en évidence dans le PV.
– si le PV présente, même de manière rapide, les diverses prises de positions défendues à l’AG, cela doit se faire de manière suffisamment fidèle pour qu’on y retrouve l’essentiel de ce qui a vraiment été défendu par les intervenants. Sinon l’opinion du rapporteur devient de fait une « conclusion » par le biais du PV envoyé par e-mail.Selon nous, il y a eu à l’AG du 6 mai une seule conclusion clairement affirmée : la déclaration acceptée unanimement par vote concernant le positionnement de UAG qui dit « Une Autre Gauche » est une force politique de gauche anticapitaliste constituée sur base de l’appel paru dans LLB du 22 février « Une autre gauche est nécessaire ». Elle se donne pour objectif d’unifier les combats, d’intervenir dans le débat politique et d’offrir à terme une alternative électorale, à gauche des partis socialistes et écologistes. Tout ceci dans l’unité sur le plan fédéral entre les trois régions du pays.
Nous avons deux points de désaccords avec la manière dont le PV rend compte du reste des discussions.
1. Gauche et anticapitalisme
A propos de la discussion sur le contenu du tract du 1er mai, le PV dit : La réalisation du tract avait, en effet, fait naître une discussion politique sur l’appel : faut-il ou non se proclamer de gauche et anticapitaliste ; ne risque-t-on pas ainsi de se couper de certaines franges de la population ? Cette discussion n’a pas seulement lieu dans la partie néerlandophone du pays, vu la pression de l’extrême droite, mais est une discussion politique de fond qu’il convient de mener en toute sérénité.
Nous sommes absolument d’accord sur la dernière phrase mais un débat « mené en toute sérénité » suppose aussi la présentation correcte des prises de positions, ce qui à notre avis n’est pas le cas dans le reste du paragraphe. Selon nous, la discussion n’a pas porté avant tout sur l’emploi des mots « gauche » et/ou « anti-capitaliste », ni sur la présence du VB en Flandre.
La proposition de tract présenté par le MAS à la réunion du groupe de travail du 17 avril disait clairement (en gras d’ailleurs) dans la troisième phrase : « C’est pourquoi nous commençons une initiative à gauche du PS et d’Ecolo afin de donner expression aux exigences de la population laborieuse ». Ce n’est que dans la version finale du tract issu de cette réunion que le mot « gauche » à sauté. Aucun de nos membres n’a défendu cela. C’est vrai que nous n’avions dans notre proposition pas choisi « Une Autre Gauche » comme titre car il s’agissait d’un tract en commun avec « Une autre politique ». Nous avions voulu contourner le problème en ne pas mettant un titre mais en ouvrant le tract avec « Nous voulons une autre politique… », suivi plus tard par « quel politique ? » suivi d’une série de revendications générales mais claires, du moins de notre avis. Enfin, le MAS a fait connaître très vite son accord avec l’amendement proposé par Didier d’insérer le mot « gauche » dans le tract du 17.04. Par contre, le mot « anti-capitalisme » n’apparaît dans aucun des trois tracts, ni celui proposé par le MAS, ni celui issu de la réunion du 17 avril,… ni d’ailleurs dans celui qui a finalement été distribué dans la partie francophone du pays.
Le fait de se proclamer « anti-capitaliste » n’est en rien une garantie car l’ « anticapitalisme » se démontre dans la pratique et par les revendications concrètes. Il y a en Europe plusieurs partis qui se disent anti-capitalistes, mais qui pratiquent parallèlement une politique néo-libérale. En Allemagne, le PDS participe aux gouvernements à Mecklenburg Vorpommern et à Berlin où il applique une politique néo-libérale désastreuse. C’est pourquoi le WASG de Berlin à décidé de se présenter indépendamment du PDS. Comme l’a dit Lucy Ridler, porte-parole élue au congrès du WASG Berlin : « Quelle est la crédibilité d’un parti qui parle du socialisme le dimanche et applique des assainissements le lundi ? ». Autre exemple : le PRC en Italie qui rejoint le gouvernement de Prodi et sera donc identifié à sa politique néo-libérale.
On n’est pas plus à gauche ou plus clairement anti-capitaliste en s’appropriant le titre mais à travers la politique qu’on applique. Nous pensons que l’initiative peut encore attirer des forces qui aujourd’hui ne croient pas qu’il est possible de sortir du cadre du capitalisme et qui ne viendront à cette conclusion que par une expérience commune de lutte. Nous ne voulons donc pas imposer l’anti-capitalisme comme exigence de départ mais gagner ces forces à travers une pratique commune. C’est une autre façon, à notre avis plus abordable, d’arriver au but : un parti clairement anti-capitaliste.
Par contre, beaucoup de ces travailleurs ou autres peuvent déjà être gagnés au principe de ne pas se présenter sur des listes ou de ne conclure des accords avec des forces politiques telle que le PS et Ecolo qui risquent d’appliquer des « assainissements » dans des coalitions nationales, régionales où communales. Nous serons d’ailleurs très vite confrontés à la contradiction entre, d’une part, des travailleurs et des gens qui ne se disent pas anti-capitalistes mais qui refusent clairement de s’identifier et de soutenir des forces politiques qui pratiquent le néo-libéralisme et, d’autre part, des forces qui insistent sur leur « anti-capitalisme » mais qui se présentent parallèlement sur des listes du PS où d’Ecolo. Nous pensons que nous devons avoir une attitude ouverte envers tous et essayer de les convaincre les uns de l’anti-capitalisme, les autres de ne pas s’allier avec des forces qui appliquent la politique néo-libérale, même si c’est avec une sauce de « progressisme ».
La véritable clarification que nous avons essayé d’apporter dans nos interventions porte sur l’orientation d’Une Autre Gauche. Selon nous, la question cruciale est comment atteindre les centaines, voire même les quelques milliers, de travailleurs (et d’autres gens) qui se sentent délaissés par ces partis qui prétendent les défendre. Quel est le langage à utiliser ? Est-ce que nous utilisons un langage et un style abordables qui partent de leurs expériences et leurs exigences ? Ou partons-nous plutôt de l’idée que la gauche est en crise et qu’elle doit donc se réunir pour construire une vraie gauche ? Ce sont deux points de départs différents qui aboutissent à des pratiques différents, ce qu’on peut déjà remarquer dans la différence d’approche entre les initiatives « Une Autre Politique » en Flandre et « Une Autre Gauche ». Nous pensons donc qu’il y a donc une nette différence entre ce qui a été dit à l’AG – notamment par nous et d’autres participants – et le résumé qui en est donné dans le PV.
2. Le rôle du sécretariat
Il est clair qu’aujourd’hui le secrétariat, constitué de douze personnes dont la liste est reprise dans le PV, est composé de volontaires qui veulent construire ce mouvement. Nous pensons que la manière de fonctionner et de prendre des décisions est une discussion fondamentale qui n’a pas encore été suffisamment débattue. Nous pensons donc qu’à ce stade-ci il vaut mieux utiliser le principe de consensus pour la prise de décision. Beaucoup de gens considèrent aujourd’hui que la politique, ce sont des appareils lourds et non-démocratiques, des machines à élections, la chasse aux postes… Il est donc absolument nécessaire d’éliminer tout doute possible sur la manière démocratique de fonctionner. Le consensus exige du temps de discussion et la volonté d’écouter les argumentations des autres, car c’est la seule possibilité de créer la confiance.
Nous ne sommes donc pas d’accord avec la phrase dans le PV qui dit : La réalisation du tract a par ailleurs posé la question de savoir qui peut prendre des décisions en cas de divergences. Le secrétariat fédéral est désigné pour le faire. Nous pensons que ceci est erroné dans le stade actuel de l’initiative et surtout que cela n’a jamais été posé devant l’AG et accepté par celle-ci sous cette forme. Heureusement, la phrase suivante corrige partiellement cette erreur en disant clairement : Il sera reconduit d’assemblée générale en assemblée générale. Mais un danger nous semble subsister quant aux pouvoirs réels attribués au secrétariat.
Nous pensons que le secrétariat doit jouer un rôle fondamental : la coordination des activités d’UAG et de ses groupes locaux (celui de Liège et bientôt ceux de Bruxelles et du Hainaut Occidental en attendant d’autres) et thématiques, la préparation des AG et l’approfondissement de la discussion avec l’initiative « Une Autre Politique ». Nous ne pensons pas que le secrétariat est aujourd’hui en position de trancher des discussions contradictoires sur des points essentiels. Le secrétariat peut élaborer des propositions, organiser une première consultation et puis présenter ses propositions à l’AG qui est la seule à pouvoir trancher sur des questions de fond. La composition du secrétariat devra changer entre les AG afin de refléter clairement la construction d’UAG et en particulier le développement de groupes locaux. Sans vouloir s’avancer trop en ce stade-ci sur la discussion à mener dans le groupe sur les structures, nous pensons qu’à un certain moment il faudra un secrétariat formé de délégués élus. Ceci n’est pas encore possible aujourd’hui et, par conséquent, nous pensons que le secrétariat actuel n’est pas apte à jouer le rôle d’un organe dirigeant élu démocratiquement.
Nous ne voulons pas lancer la discussion sur tous ces points sur la liste e-mail, nous voulons seulement clarifier que, selon nous, le PV, tel qu’il a été envoyé, n’est pas le reflet exact des positions défendues à l’AG et pourrait donner l’impression que tout ce qui figure dans le PV a la valeur de conclusions acceptées lors de l’AG, ce qui n’est pas le cas. Nous ne pensons pas que cela pose aujourd’hui des problèmes fondamentaux pour le fonctionnement d’UAG mais nous estimons nécessaire de faire prendre acte de nos remarques. Nos membres s’abstiendront lors du vote de ce PV, s’il est présenté tel quel à la prochaine AG.
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Manifestation massive au Forum Social Européen d’Athènes
Une politique socialiste et combative est nécessaire pour résister à la guerre, à la casse sociale et au capitalisme
Le samedi 6 mai, plus de 100.000 travailleurs et jeunes grecs se sont rassemblés pour une manifestation de 7 kilomètres contre la guerre et l’exploitation capitaliste. Cette marche était à l’initiative du Forum Social Européen (FSE) qui s’est déroulé à Athènes du 4 au 7 mai. La manifestation avait une taille impressionante, même pour les traditions du mouvement ouvrier grec. La police, une fois de plus, a tout fait pour se ridiculiser en déclarant initialement qu’il n’y avait que 15.000 participants, chiffre doublé ensuite pour se contenter enfin de mentionner la longueur de la manifestation.
Andros, Xekinima (organisation-soeur du MAS en Grèce)
La foule s’est dirigée vers l’ambassade américaine pour protester contre les politiques impérialistes des Etats Unis et de l’Union Européenne au Moyen-orient, en Irak et en Iran. Ensuite, la manifestation a pris le chemin du Parlement grec pour exprimer son opposition aux politiques menées contre la classe ouvrière par le gouvernement grec et l’Union Européenne. L’atmosphère présente à cette marche était jubilatoire. Sa taille a permis aux travailleurs de sentir leur force et de donner un puissant message pour toute la société grecque. Le fait qu’étaient présent environ 9.000 activistes du reste de l’europe – en particulier de France, d’Italie, de Turquie et des Balkans (plus ou moins 2.000) – a pu donner un véritable élément d’internationalisme.
Xekinima
Xekinima, la section grecque de notre internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), a mené une campagne enthousiaste pour le succès de cette manifestation du 6 mai et a pris également part aux discussions durant le FSE. Nous avons notamment produit 10.000 affiches et 20.000 tracts appelant les travailleurs et les jeunes à prendre part à cette marche. Il y avait aussi des versions turque, italienne et anglaise du tract de Xekinima/CIO que nous avons distribué au FSM.
En même temps, nous avons critiqué les politiques du FSE et, en général, des Forums Sociaux (Forum Social Mondial et les forums sociaux nationaux) ainsi que la direction suivie par ces forum sociaux. Les slogans du FSE – contre la guerre, le néo-libéralisme et le racisme – sont tellement généraux qu’ils permettent à n’importe qui de prendre part aux évènements organisés, comme les partis sociaux-démocrates qui supportent les politiques menées contre les travailleurs et les appliquent même lorsqu’ils sont au gouvernement !
Les forums sociaux sont maintenant dominés, bien plus que par le passé, par les partis de la Gauche Européenne, comme le Parti Communiste en France (PCF), la Refondation Communiste en Italie (PRC) ou le Parti du Socialisme Démocratique en Allemagne (PDS). Beaucoup de ces partis sont coupables de participer, avec les sociaux-démocrates, à des gouvernements qui mènent des politiques anti-travailleurs et anti-immigrés.
Ces caractéristiques du FSE minent ses perspectives futures et ses capacités à jouer un rôle unificateur pour les luttes de la classe ouvrière contre des politiques à caractère européen ou international. Seule une approche anti-capitaliste et des idées socialistes peuvent offrir le programme nécessaire aux activistes de toute l’Europe pour combattre la politique du capital. Xekinima et le CIO participent aux initiatives majeures des Forums Sociaux tout en critiquant ouvertement de mannière claire et constructive les orientations que nous jugeons mauvaises.
Le reste de la gauche
Le reste de la gauche grecque n’a pas une approche similaire. Les organisations qui prennent part au Forum Social Grec et au récent Forum Social Européen à Athènes n’évaluent pas de façon critique ces organisations, ou le font de manière trop partielle. Chaque organisation parlant au nom de Trotsky autre que la nôtre, comme l’International Socialist Tendency (le SWP britannique) ou l’USFI, le Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale (La LCR en France), tentent de créer un optimisme artificiel sur l’avenir et le rôle de ces forums sociaux.
Les organisations critiques envers le FSE et le Forum Social Grec, comme le Parti Communiste Grec (KKE) et les groupes maoïstes ainsi que leurs alliés, choisissent de rester en dehors et d’attaquer le FSE et tout ceux qui participent à ces évènements. Ils se coupent ainsi des centaines de milliers de travailleurs qui répondent ou sont attirés par l’appel anti-guerre et anti-néo-libéral des organisations autour du FSE. Le Parti Communiste Grec, en particulier, a panniqué durant la semaine précédent le FSE et a entammé une forte campagne pour couvrir les affiches annonçant le FSE. Cela s’est avéré vain. Les groupes maoïstes et leurs alliés ont quant à eux appelé à un « contre-forum » et à une « contre manifestation » qui a rassemblé à peu près 500 personnes.
Le journal du Parti Communiste du 7 mai avait une petite note sur la manifestation à l’appel du FSE où était déclaré qu’environ 7.000 personnes y avaient pris part.
Perspectives
Jusqu’au meeting du FSE à Athènes, les organisateurs étaient assez pessimistes sur l’avenir de l’initiative. Cela était essentiellement arrivé après le 3e meeting du FSE, tenu à Londres. Le Maire de londres, Ken Livingstone, et le SWP britannique étaient deux des principales forces dirigeantes de cet événement ce que beaucoup d’activistes avaient mal ressentis. Mais le meeting d’Athènes a revivé leurs espoirs.
Une résolution est passée à la conférence du FSE à Athènes appelant à une meilleure coordination des actions au niveau européen, spécialement sur les questions de la guerre et du racisme. La résolution appelle à une semaine d’actions contre la guerre (du 22 au 30 septembre), et à une journée d’actions le 7 octobre contre le racisme et en soutien des droits des immigrés.
Ce sont des initiatives positives, mais loin d’être suffisantes. Les organisateurs du FSE semblent éviter, de toutes les manières possibles, de voir la remontée de la lutte des classes en Europe et les actions de classe décisives que cela demande. Cela inclut entre autre les thématiques de la pauvreté qui s’accroît, de l’inégalité, de l’exploitation et des attaques sur les pensions. Bien plus encore, les organisateurs du FSE semblent éviter de proposer des moyens de lutte qui puisse stopper ces politiques. Des festivals, des journées de protestation et autres manifestations colorées peuvent être utiles, mais sans actions de lutte et sans protestations de masse de la part de centaines de millions de travailleurs et de jeunes à travers l’Europe, les capitalistes – en Europe et internationallement – vont continuer à appliquer les mêmes politiques.
Dans les rangs des activistes, une conclusion va s’imposer avec le passage du temps : le capitalisme ne peut pas devenir « humain ». Les guerres, le racisme, la pauvreté et la famine ne seront jamais éliminés tant que le capitalisme ne sera pas tombé.
Xekinima (CIO) a eu une excellente délégation lors de la manifestation du 6 mai à Athènes, avec plus de 400 participants de Grande-Bretagne, d’Irlande, de belgique et d’ex-Union Soviétique. Cette délégation a été remarquée tant par nos amis que par nos ennemis pour son côté éminement militant et plein de vitalité.
La campagne de Xekinima pour renforcer le soutien au FSE et à la marche du 6 mai n’a duré que 8 jours, le FSE venait peu de temps après les vacances de Pâques grecques. Durant ces journées de mobilisations, plus de 1000 journaux de Xekinima ont été vendus, et à peu près 1.300 euros ont été récoltés pour notre fonds de lutte. Beaucoup de personnes intéressées par les idées défendues par Xekinima et le CIO ont laissé leurs coordonnées pour nous rejoindre ou nous aider dans notre travail.
Raph Parkinson, vice-président du bureau exécutif de UNISON – syndicat du secteur public en Grande-Bretagne – et membre du Parti Socialiste d’Angleterre et du Pays de Gales, membre du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), s’est également rendu au Forum Social Européen. Raph écrit à titre personnel:
« Des socialistes, syndicalistes, Organisations Non Gouvernementales (ONG), communautés et de jeunes activistes se sont rencontrés pour discuter d’un large pannel de problématiques au Forum Social Européen d’Athènes, entre autres des privatisations, du développement du commerce équitable, de l’Amérique Latine, de la guerre en Irak, et de la libération sociale. En comparaison au FSE tenu à Londres il y a deux ans, l’atmosphère à Athènes était plus sérieuse, mais il y avait moins de participants.
Le point culminant était pour moi la très large manifestation du 6 mai contre la pauvreté, le chômage, la guerre et le racisme. Les membres du Parti Socialiste d’Angleterre et du Pays de Gales ont marché sous la bannière de Xekinima, la section grecque du CIO.
Cette section était suivie par la délégation de Youth Against Racism in Europe (YRE, Jeunes contre le Racisme en Europe, campagne lancée à l’initiative du CIO) qui comprenait beaucoup d’immigrés vivant en Grèce.
Il était fort remarquable que les manifestants du CIO et de YRE étaient très dynamiques, en chantant notamment des chants de lutte variés, et étaient bien organisés.
Une « contre-manifestation » est sortie de la manifestation principale pour tenter d’attaquer l’ambassade américaine et a été confrontée à la police anti-émeute. D’innocents manifestants ont été gazés. Les stewards du CIO et de YRE ont maintenu à cette occasion une approche disciplinée pour défendre leurs délégations contre toutes attaques possibles.
Les télévisions ont montré les McDonalds attaqués, mais n’ont pas montré la majorité pacifique de la manif’. En Bref, le FSE cette année fut mieux organisé, avec moins de conférences, mais des discussions plus sérieuses.