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Tag: Irlande
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Une crise économique mondiale est-elle inévitable ?
La base de la croissance économique mondiale de ces dernières années a été l’augmentation du pouvoir d’achat de la population américaine. Cette augmentation reposait sur la croissance de sa richesse virtuelle (sur base de l’envolée des prix des maisons) de pair avec une politique de crédits à bon marché qui incitait les familles à contracter des emprunts. Donc, alors que le salaire réel des familles américaines baissait insensiblement depuis des années, celles-ci ont consommé avec de l’argent qu’elles devaient encore gagner !
Kristof
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La Chine: une roue de secours ?
Selon les économistes bourgeois, la Chine peut, en formant son propre marché intérieur, devenir le moteur de l’économie mondiale et relayer les USA.
L’impressionnante croissance chinoise est essentiellement basée sur des investissements étrangers, en majorité américains, permettant de produire à bas coût pour l’exportation. La Chine est ainsi fortement dépendante des USA et de l’Europe. Si la croissance ralentit dans ces pays, cela aura un effet majeur sur la Chine.
Si la Chine veut se doter d’un marché intérieur considérable, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, alors les salaires doivent augmenter de manière importante. Mais cela saperait la base de sa croissance et des profits !
Dans le passé, la Chine a maintenu une position exportatrice favorable en aidant les Etats-Unis à tenir debout. Elle a financé les déficits de la balance commerciale des USA (800 milliards d’euros par an !) en plaçant son argent dans les banques américaines. La baisse continuelle du dollar rend cela intenable. Quelques banques chinoises auraient déjà commencé à « diversifier » discrètement leurs investissements dans d’autres pays. Si cette tendance continue, le deuxième débouché de la Chine – les USA – se rétrécira et l’Europe, le marché le plus important, partagera les coups et la Chine finira elle aussi par en faire les frais.
[/box]Crise immobilière aux USA
Les hausses successives des taux d’intérêt ces derniers mois ont posé de plus de plus de difficultés à un nombre grandissant de familles. Plus d’un million d’Américains ont vu leur maison saisie pour défaut de paiement. Une véritable crise s’est ainsi développée sur le marché immobilier américain. Son intensification au cours de l’été a mis à mal les institutions financières qui gèrent les hypothèques ou qui les revendent sur les marchés financiers. Des dizaines de milliers de personnes ont été licenciées. Une pénurie de crédit s’est développée parce que les banques ont d’un coup exigé des taux plus élevés pour les emprunts à risque. Cela fait que la crise menace de s’étendre vers d’autres secteurs, ce que les différentes banques centrales ont tenté de surmonter en accordant aux banques des crédits d’une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars.
Le marché américain de l’immobilier est en crise et le bout du tunnel n’est pas proche. Les ventes de maisons ont diminué de 6,5 % en août pour atteindre le niveau le plus bas depuis 2001. Le niveau actuel est 22 % plus bas qu’il y a un an. En août, le prix de vente demandé par les constructeurs de maisons était 7,5 % moins élevé que l’an dernier et en septembre, les ventes de maisons neuves ont atteint leur niveau le plus bas depuis mars 1993. Durant ce même mois de septembre, 223.538 familles n’ont pas pu payer leur hypothèque (le double de septembre 2006 !). La confiance des constructeurs américains de maisons a atteint son niveau le plus bas depuis 22 ans.
Allan Greenspan, l’ancien président de la FED (la banque centrale américaine), a déclaré que la baisse du marché immobilier « sera plus importante que ce à quoi la plupart des gens s’attendent ». Selon David Rosenberg (de la banque Meryl Lynch), cette chute pourrait même atteindre 20 %, du jamais vu ! Pour Robert Shiller (de la Yale University), l’effondrement des prix de l’immobilier qui s’annonce sera le plus important depuis la « Grande Dépression » qui a commencé avec le krach boursier de 1929.
La crise immobilière commence donc à gagner en importance et pourrait engendrer un effet boule de neige si de plus en plus de propriétaires immobiliers souhaitaient vendre leur maison rapidement alors qu’il existe déjà actuellement un excès de maisons en vente.
Suite à la crise du crédit, les banques adoptent dans le monde entier des conditions plus rigoureuses pour accorder des emprunts ce qui, selon la Banque Centrale Européenne, devrait encore s’aggraver au trimestre prochain. Cela n’a pas uniquement des conséquences pour les familles qui veulent contracter une hypothèque, mais aussi pour les entreprises.
L’économie U.S. s’essoufle
La crise immobilière et la crise de crédit qui en résulte contaminent aussi d’autres parties de l’économie. La FED a admis à la mi-octobre que l’économie américaine est en train de ralentir. Le FMI a baissé de 0,9 % sa prévision de croissance pour les USA en 2008, la ramenant à 1,9 %, trop peu pour maintenir en équilibre le taux d’emploi. La hausse du chômage est d’ailleurs déjà visible.
En août, les commandes des entreprises ont connu leur plus forte diminution depuis le début de l’année (-3,3 %). Les profits des banques ont fortement reculé durant le troisième trimestre, de même que ceux d’entreprises de construction comme Caterpillar.
Les taux d’intérêt peu élevés et les prévisions économiques revues à la baisse ont rendu le dollar moins attractif pour les investisseurs étrangers. Le dollar ne s’effondre pas uniquement face à l’euro mais également vis-à-vis d’autres monnaies. Une économie américaine affaiblie pourrait inciter à ne plus investir dans le dollar, ce qui ne ferait que rendre la probabilité d’une crise mondiale plus tangible.
Vers une récession mondiale ?
La crise immobilière aux USA peut – entre autres à cause des conditions de crédit plus rigoureuses – s’étendre vers d’autres pays. Dans les autres pays capitalistes développés, par exemple, les prix immobiliers ont augmenté encore plus rapidement qu’aux Etats-Unis au cours des quinze dernières années (+70% depuis 1990 contre +50% aux USA). En Espagne, en Irlande et en Grande-Bretagne, les prix ont doublé durant cette période et les familles disposent de moins en moins de réserves financières, ce qui rend ces pays d’autant plus vulnérables. Beaucoup de pays ont vu leur position en matière d’exportations s’affaiblir à cause de la faiblesse du dollar. Ainsi l’euro se trouve depuis un moment déjà au-dessus du seuil sensible de 1,40 $/euro.
Le FMI a accompagné ses prévisions de croissance de déclarations selon lesquelles la crise financière « contraindra les gouvernements sur le plan mondial d’adopter des modifications substantielles à leurs propositions de budget ». Et qui en seront les victimes ? Avant tout les salariés et leurs familles.
Il est donc possible que nous soyons à l’aube d’une récession économique. La bourgeoisie réussira-t-elle à la postposer ? Ce n’est pas à exclure, mais les « solutions » au sein du capitalisme sèment inévitablement les graines d’une crise future plus importante encore.
Files d’attente au Royaume Uni
La banque britannique Northern Rock illustre la fragilité croissante du système financier. Ses gros profits de l’an dernier ont été réalisés en concluant et en commercialisant des emprunts, surtout hypothécaires. Avec la crise du crédit, la confiance des investisseurs a disparu, créant la panique. La banque centrale du Royaume-Uni, la Bank of England (BoE), a dû se porter à son secours à la mi-septembre en mettant à sa disposition 3 milliards de livres.
La cotation en Bourse de Northern Rock s’est alors effondrée et se sont formées devant ses guichets d’énormes files (jusque sur la rue !) de clients désirant solder leurs comptes. Ces files n’ont disparu qu’au troisième jour, lorsque le gouvernement s’est porté garant pour la banque.
Afin d’éviter toute extension, la BoE a finalement renfloué les caisses de Northern Rock de 10 milliards de livres. Le message qui en ressort pour les investisseurs est limpide : prenez des risques, si nécessaire, nous interviendrons avec des moyens publics si vous avez des problèmes !
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Socialisme 2006. La parole à ceux qui luttent
Trois assemblées plénières, un débat, un rapport d’une délégation au Pakistan pour le Forum Social Mondial et 18 groupes de travail, voilà l’ordre du jour rempli du weekend de formation annuel du MAS/LSP. Pas de professeurs distingués, de technocrates ou d’intellos « spécialisés », mais des salles remplies de gens qui luttent quotidiennement contre tous les aspects de la politique néo-libérale et ses effets. Et cela était vrai tant pour les orateurs et les invités – parmi lesquels Jef Sleeckx – que pour les 187 participants.
On dit parfois que le MAS/LSP est un petit parti de jeunes. C’est vrai. Nous avons la réputation de nous adresser aux jeunes sur des thèmes concrets, de les intégrer et de les former. Chez nous, pas d’ateliers de bricolage où on prend soin de ne pas parler de politique, pas de porteurs de pancartes qui se contentent de sautiller ni de diffuseurs de tracts qui n’osent pas engager la discussion. Au contraire, les jeunes participent à la vente de notre journal, récoltent une bonne partie de nos moyens financiers et renforcent considérablement nos campagnes et nos interventions.
Ce sont ces jeunes qui se sont chargés d’une bonne partie de la préparation politique du weekend de formation et ils ont eu un effet contagieux sur d’autres jeunes qui ont participé pour la première fois à une telle activité.
Puisque les syndicats ont négligé en grande partie les thèmes touchant la jeunesse, nos jeunes se font remarquer dans ce milieu.
Cela ne signifie pas que le MAS/LSP ne compte pas de militants syndicaux dans ses rangs. Parmi les orateurs et les participants se trouvaient des dizaines de militants et de délégués du secteur privé, tant de la FGTB que de la CSC, travaillant dans la pétrochimie, l’automobile, le secteur du nettoyage, la construction,… Participaient aussi des délégués du secteur public ainsi que des cheminots, des postiers, des fonctionnaires de divers ministères, des chauffeurs de bus… Enfin, quelques délégués du non-marchand et de l’enseignement étaient également présents.
Parmi les participants il y avait aussi quelques personnes plus âgées, militants syndicaux retraités et vétérans. Au MAS/LSP, il n’y a pas de différence artificielle entre jeunes et moins jeunes, entre Belges et immigrés, avec ou sans papiers, ou entre hommes et femmes. Chacun contribue selon ses moyens et son expérience. Des délégations et des orateurs venus d’Irlande, de France, d’Allemagne, d’Angleterre et des Pays-Bas ont démontré que la situation n’est pas différente dans les partis frères du MAS/LSP.
Le weekend s’est terminé dans un climat d’enthousiasme et de confiance qu’a confirmé le succès de notre appel financier qui a rapporté 6.500€.
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Manifestation massive au Forum Social Européen d’Athènes
Une politique socialiste et combative est nécessaire pour résister à la guerre, à la casse sociale et au capitalisme
Le samedi 6 mai, plus de 100.000 travailleurs et jeunes grecs se sont rassemblés pour une manifestation de 7 kilomètres contre la guerre et l’exploitation capitaliste. Cette marche était à l’initiative du Forum Social Européen (FSE) qui s’est déroulé à Athènes du 4 au 7 mai. La manifestation avait une taille impressionante, même pour les traditions du mouvement ouvrier grec. La police, une fois de plus, a tout fait pour se ridiculiser en déclarant initialement qu’il n’y avait que 15.000 participants, chiffre doublé ensuite pour se contenter enfin de mentionner la longueur de la manifestation.
Andros, Xekinima (organisation-soeur du MAS en Grèce)
La foule s’est dirigée vers l’ambassade américaine pour protester contre les politiques impérialistes des Etats Unis et de l’Union Européenne au Moyen-orient, en Irak et en Iran. Ensuite, la manifestation a pris le chemin du Parlement grec pour exprimer son opposition aux politiques menées contre la classe ouvrière par le gouvernement grec et l’Union Européenne. L’atmosphère présente à cette marche était jubilatoire. Sa taille a permis aux travailleurs de sentir leur force et de donner un puissant message pour toute la société grecque. Le fait qu’étaient présent environ 9.000 activistes du reste de l’europe – en particulier de France, d’Italie, de Turquie et des Balkans (plus ou moins 2.000) – a pu donner un véritable élément d’internationalisme.
Xekinima
Xekinima, la section grecque de notre internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), a mené une campagne enthousiaste pour le succès de cette manifestation du 6 mai et a pris également part aux discussions durant le FSE. Nous avons notamment produit 10.000 affiches et 20.000 tracts appelant les travailleurs et les jeunes à prendre part à cette marche. Il y avait aussi des versions turque, italienne et anglaise du tract de Xekinima/CIO que nous avons distribué au FSM.
En même temps, nous avons critiqué les politiques du FSE et, en général, des Forums Sociaux (Forum Social Mondial et les forums sociaux nationaux) ainsi que la direction suivie par ces forum sociaux. Les slogans du FSE – contre la guerre, le néo-libéralisme et le racisme – sont tellement généraux qu’ils permettent à n’importe qui de prendre part aux évènements organisés, comme les partis sociaux-démocrates qui supportent les politiques menées contre les travailleurs et les appliquent même lorsqu’ils sont au gouvernement !
Les forums sociaux sont maintenant dominés, bien plus que par le passé, par les partis de la Gauche Européenne, comme le Parti Communiste en France (PCF), la Refondation Communiste en Italie (PRC) ou le Parti du Socialisme Démocratique en Allemagne (PDS). Beaucoup de ces partis sont coupables de participer, avec les sociaux-démocrates, à des gouvernements qui mènent des politiques anti-travailleurs et anti-immigrés.
Ces caractéristiques du FSE minent ses perspectives futures et ses capacités à jouer un rôle unificateur pour les luttes de la classe ouvrière contre des politiques à caractère européen ou international. Seule une approche anti-capitaliste et des idées socialistes peuvent offrir le programme nécessaire aux activistes de toute l’Europe pour combattre la politique du capital. Xekinima et le CIO participent aux initiatives majeures des Forums Sociaux tout en critiquant ouvertement de mannière claire et constructive les orientations que nous jugeons mauvaises.
Le reste de la gauche
Le reste de la gauche grecque n’a pas une approche similaire. Les organisations qui prennent part au Forum Social Grec et au récent Forum Social Européen à Athènes n’évaluent pas de façon critique ces organisations, ou le font de manière trop partielle. Chaque organisation parlant au nom de Trotsky autre que la nôtre, comme l’International Socialist Tendency (le SWP britannique) ou l’USFI, le Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale (La LCR en France), tentent de créer un optimisme artificiel sur l’avenir et le rôle de ces forums sociaux.
Les organisations critiques envers le FSE et le Forum Social Grec, comme le Parti Communiste Grec (KKE) et les groupes maoïstes ainsi que leurs alliés, choisissent de rester en dehors et d’attaquer le FSE et tout ceux qui participent à ces évènements. Ils se coupent ainsi des centaines de milliers de travailleurs qui répondent ou sont attirés par l’appel anti-guerre et anti-néo-libéral des organisations autour du FSE. Le Parti Communiste Grec, en particulier, a panniqué durant la semaine précédent le FSE et a entammé une forte campagne pour couvrir les affiches annonçant le FSE. Cela s’est avéré vain. Les groupes maoïstes et leurs alliés ont quant à eux appelé à un « contre-forum » et à une « contre manifestation » qui a rassemblé à peu près 500 personnes.
Le journal du Parti Communiste du 7 mai avait une petite note sur la manifestation à l’appel du FSE où était déclaré qu’environ 7.000 personnes y avaient pris part.
Perspectives
Jusqu’au meeting du FSE à Athènes, les organisateurs étaient assez pessimistes sur l’avenir de l’initiative. Cela était essentiellement arrivé après le 3e meeting du FSE, tenu à Londres. Le Maire de londres, Ken Livingstone, et le SWP britannique étaient deux des principales forces dirigeantes de cet événement ce que beaucoup d’activistes avaient mal ressentis. Mais le meeting d’Athènes a revivé leurs espoirs.
Une résolution est passée à la conférence du FSE à Athènes appelant à une meilleure coordination des actions au niveau européen, spécialement sur les questions de la guerre et du racisme. La résolution appelle à une semaine d’actions contre la guerre (du 22 au 30 septembre), et à une journée d’actions le 7 octobre contre le racisme et en soutien des droits des immigrés.
Ce sont des initiatives positives, mais loin d’être suffisantes. Les organisateurs du FSE semblent éviter, de toutes les manières possibles, de voir la remontée de la lutte des classes en Europe et les actions de classe décisives que cela demande. Cela inclut entre autre les thématiques de la pauvreté qui s’accroît, de l’inégalité, de l’exploitation et des attaques sur les pensions. Bien plus encore, les organisateurs du FSE semblent éviter de proposer des moyens de lutte qui puisse stopper ces politiques. Des festivals, des journées de protestation et autres manifestations colorées peuvent être utiles, mais sans actions de lutte et sans protestations de masse de la part de centaines de millions de travailleurs et de jeunes à travers l’Europe, les capitalistes – en Europe et internationallement – vont continuer à appliquer les mêmes politiques.
Dans les rangs des activistes, une conclusion va s’imposer avec le passage du temps : le capitalisme ne peut pas devenir « humain ». Les guerres, le racisme, la pauvreté et la famine ne seront jamais éliminés tant que le capitalisme ne sera pas tombé.
Xekinima (CIO) a eu une excellente délégation lors de la manifestation du 6 mai à Athènes, avec plus de 400 participants de Grande-Bretagne, d’Irlande, de belgique et d’ex-Union Soviétique. Cette délégation a été remarquée tant par nos amis que par nos ennemis pour son côté éminement militant et plein de vitalité.
La campagne de Xekinima pour renforcer le soutien au FSE et à la marche du 6 mai n’a duré que 8 jours, le FSE venait peu de temps après les vacances de Pâques grecques. Durant ces journées de mobilisations, plus de 1000 journaux de Xekinima ont été vendus, et à peu près 1.300 euros ont été récoltés pour notre fonds de lutte. Beaucoup de personnes intéressées par les idées défendues par Xekinima et le CIO ont laissé leurs coordonnées pour nous rejoindre ou nous aider dans notre travail.
Raph Parkinson, vice-président du bureau exécutif de UNISON – syndicat du secteur public en Grande-Bretagne – et membre du Parti Socialiste d’Angleterre et du Pays de Gales, membre du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), s’est également rendu au Forum Social Européen. Raph écrit à titre personnel:
« Des socialistes, syndicalistes, Organisations Non Gouvernementales (ONG), communautés et de jeunes activistes se sont rencontrés pour discuter d’un large pannel de problématiques au Forum Social Européen d’Athènes, entre autres des privatisations, du développement du commerce équitable, de l’Amérique Latine, de la guerre en Irak, et de la libération sociale. En comparaison au FSE tenu à Londres il y a deux ans, l’atmosphère à Athènes était plus sérieuse, mais il y avait moins de participants.
Le point culminant était pour moi la très large manifestation du 6 mai contre la pauvreté, le chômage, la guerre et le racisme. Les membres du Parti Socialiste d’Angleterre et du Pays de Gales ont marché sous la bannière de Xekinima, la section grecque du CIO.
Cette section était suivie par la délégation de Youth Against Racism in Europe (YRE, Jeunes contre le Racisme en Europe, campagne lancée à l’initiative du CIO) qui comprenait beaucoup d’immigrés vivant en Grèce.
Il était fort remarquable que les manifestants du CIO et de YRE étaient très dynamiques, en chantant notamment des chants de lutte variés, et étaient bien organisés.
Une « contre-manifestation » est sortie de la manifestation principale pour tenter d’attaquer l’ambassade américaine et a été confrontée à la police anti-émeute. D’innocents manifestants ont été gazés. Les stewards du CIO et de YRE ont maintenu à cette occasion une approche disciplinée pour défendre leurs délégations contre toutes attaques possibles.
Les télévisions ont montré les McDonalds attaqués, mais n’ont pas montré la majorité pacifique de la manif’. En Bref, le FSE cette année fut mieux organisé, avec moins de conférences, mais des discussions plus sérieuses.
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A Bruxelles comme à Dublin, qu’ils viennent de Varsovie ou de Kinshasa, avec ou sans papiers, … Unité de tous les travailleurs!
Si, pour le moment, la porte d’entrée de la Maison Belgique reste fermée pour les travailleurs d’Europe Orientale, la porte de derrière, par contre, est grande ouverte. Mais il faut se baisser très fort pour entrer…
Dagmar Walgraeve
La discussion sur l’ouverture du marché de l’emploi en Belgique pour les travailleurs venant des « nouveaux Etats membres de l’UE » s’est terminée sur un compromis… typiquement belge. La Commission Européenne voulait savoir pour le 1er mai si la Belgique allait prolonger l’interdiction d’accès ou la supprimer. Puisque les services du gouvernement fédéral n’ont pas encore terminé l’élaboration du document détaillant la politique à suivre (enregistrement obligatoire, contrôles,…), l’Etat ne veut pas encore ouvrir les frontières. Mais le ministre de l’Emploi, Peter Vanvelthoven, affirme que cela devra pouvoir se faire « le plus tôt possible ». Il est déjà acquis que la procédure de demande d’un permis de travail sera réduite de 30 à 5 jours pour les 104 professions où il y a une pénurie de candidats sur le marché belge. C’est le dernier en date des cadeaux que le gouvernement fait au patronat afin de lui livrer des travailleurs à bon marché. Le gouvernement belge est d’ailleurs leader en Europe en ce qui concerne « les aides financières à la création d’emplois » (lisez: les cadeaux au patronat). Par contre, il est bon dernier pour les investissements en formations professionnelles!
Avec l’adoption récente par le Parlement européen de la directive Bolkestein « aménagée », des entreprises polonaises peuvent maintenant s’installer en Belgique, surtout dans le secteur de la construction où de nombreux travailleurs polonais sont déjà « détachés ».
La manière dont se prépare l’ouverture du marché de l’emploi pour les travailleurs des nouveaux Etats membres et la directive Bolkestein montrent comment la classe capitaliste européenne essaie de répondre à la concurrence croissante entre pays et entreprises. L’élargissement de l’Europe est un élémentclé de cette stratégie puisqu’elle va permettre aux grandes entreprises d’exploiter plus facilement les nombreux travailleurs hautement qualifiés et bon marché des pays d’Europe de l’Est. Ceci se fera, d’une part, en délocalisant des entreprises d’ici dans ces pays et, d’autre part, en amenant ici des travailleurs bon marché venant de là-bas.
Le patronat veut utiliser les salaires plus bas et les conditions de travail et de sécurité sociale moins bonnes dans ces pays afin de s’attaquer au niveau de vie de tous les travailleurs en Europe. Car, même si les conditions de travail et de salaire en vigueur chez nous sont respectées lors de la réalisation des contrats d’embauche des travailleurs venus de Pologne ou d’Estonie, il suffira aux entreprises de remplacer les contrats fixes à salaire convenable par du travail précaire au salaire minimal pour doper leurs profits. C’est ce qui s’est passé récemment en Irlande. La direction des Irish Ferries a voulu faire naviguer ses bateaux sous pavillon étranger, ce qui lui permettait de licencier 543 travailleurs irlandais syndiqués et de les remplacer par des travailleurs lithuaniens non-syndiqués, qu’elle comptait payer 3,76 € l’heure – soit moins d’un tiers du salaire officiel actuel – et faire travailler 84 heures par semaine ! Les bateaux ont été occupés par des travailleurs en grève et les syndicats ont été obligés d’organiser une manifestation en solidarité. 100.000 personnes sont descendues dans la rue pour protester contre les licenciements et l’exploitation des travailleurs immigrés. Malheureusement, les syndicats n’étaient pas prêts à engager une lutte décidée et à l’organiser de façon efficace. Ils ont accepté un compromis qui conserve le statut aux travailleurs actuels mais autorise l’embauche de travailleurs étrangers au salaire minimum légal (7,65 €). Une légère amélioration pour ces travailleurs, mais Irish Ferries economisera ainsi annuellement 11,5 millions d’€ en coûts salariaux!
Un autre avantage qu’offre aux patrons l’engagement de travailleurs étrangers avec des contrats à durée très limitée, c’est l’affaiblissement des syndicats dans les entreprises. Tout comme les travailleurs précaires, les travailleurs étrangers sont difficiles à organiser à cause du taux d’exploitation élevé et de la grande insécurité du travail. De plus, beaucoup ne connaissent ni leurs droits, ni la langue du pays. L’initiative de la CSC de distribuer des tracts en polonais pour informer les ouvriers polonais du bâtiment sur leurs droits est un pas en avant important, mais c’est loin d’être suffisant.
Si nous voulons faire face à ces menaces, il faut aller à leurs racines. Partout dans le monde, les patrons cherchent à s’attaquer aux salaires et aux conditions de travail afin de maximaliser les profits. Ils sont continuellement à la recherche de nouveaux travailleurs à bon marché. Dans le passé, ils ont utilisé les femmes pour miner les salaires des hommes, et aujourd’hui les femmes gagnent toujours en moyenne 25% en moins que les hommes. Des travailleurs “coûteux” sont remplacés par des jeunes meilleur marché au moyen du travail précaire et des plans d’embauche style Rosetta et Activa. Diviser pour régner, c’est la politique préférée de la bourgeoisie pour sauvegarder son système. C’est pourquoi nous devons résister à toute tentative de division des travailleurs. S’il n’y avait pas de travailleurs immigrés, les patrons inventeraient bien d’autres moyens de s’attaquer à nos salaires. Il faut défendre les travailleurs étrangers tout autant que les travailleurs dits illégaux. L’UDEP (Union de Défense des sans-papiers) affirme avec raison : « Avec ou sans papiers, nous sommes tous des travailleurs ». Et comme le dit Claude Matuba, un des porte-parole de l’UDEP: “Le travail en noir mène à des salaires plus bas pour tout le monde, la régularisation mène à des salaires plus élevés pour tous.”
Ce n’est qu’en défendant de façon déterminée le niveau de vie de la classe des travailleurs et en se battant systématiquement pour que chaque nouveau travailleur – qu’il soit belge, polonais ou congolais – soit engagé aux ‘anciennes’ conditions que la spirale vers le bas pourra être arrêtée. Nous devons lutter pour que les syndicats organisent aussi les couches les plus opprimées de la classe des travailleurs (les femmes, les jeunes, les immigrés, …). Ce n’est qu’en ayant des syndicats démocratiques et combatifs qui organisent toutes les couches des travailleurs que nous pourrons nous défendre contre les attaques de la bourgeoisie.
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Socialisme 2006, un week-end de débats et de discussions sur la lutte pour le socialisme
Chaque année, nous organisons un week-end de formation et de discussions sur des thèmes en rapport avec l’actualité et les grandes tendances dans le monde, mais également sur l’histoire du mouvement ouvrier, le marxisme, le syndicalisme,…
Vincent Devaux
Cette année, beaucoup de développements au niveau international méritent une attention particulière; la croissance et l’influence de la Chine dans l’économie mondiale, l’augmentation des conséquences de la dégradation de l’environnement, le virage à gauche de l’Amérique latine, le tremblement de terre au Pakistan,…
Nous aurons un débat sur la lutte des immigrés pour des salaires décents qui sera animé par Kevin McLoughin de notre organisation-soeur en Irlande.
Mais nous nous pencherons également sur l’actualité nationale: la lutte contre le pacte des générations, les attaques contre l’enseignement, le combat contre l’extrême-droite, la surenchère communautaire,…
La lutte contre les discriminations, et notamment contre le sexisme et l’homophobie, y trouvera également sa place. Nos camarades de Résistance Internationale et d’Etudiants de Gauche Actifs viendront témoigner des luttes dans lesquelles ils sont impliqués. Pour illustrer et animer les débats, outre des représentants de nos organisations soeurs à l’étranger, nous inviterons des représentants d’autres organisations comme Blokwatch, le Mrax,…
Nous inviterons un représentant d’ECOLO afin de mener un débat contradictoire sur la solution à apporter à la problématique de l’énergie. Nous voulons débattre de la nature de la Chine: va t’elle vers le Socialisme ou vers le Capitalisme ? A cet effet nous inviterons un représentant du PTB.
Après les récentes attaques du gouvernement sur notre système de pension primordiale sera la lutte pour un nouveau parti des travailleurs. Des personalités du monde syndical seront invitées ainsi que Jef Sleeckx, ancien parlementaire du SP.a qui a lancé l’appel à une nouvelle formation politique et un membre du WASG de Berlin.
Ce week-end est une occasion de venir faire la connaissance de notre organisation, de discuter avec nos membres, et pourquoi pas,de nous rejoindre pour défendre nos acquis et changer la société. ‘Socialisme 2006’ se déroulera le samedi 22 et dimanche 23 avril à Louvain. Une garderie d’enfants sera organisée. Le logement pour la nuit du samedi et dimanche sera prévu ainsi que la nourriture (repas chauds).
Pour réserver, recevoir plus d’infos, le programme complet, ou pour nous aider à mobiliser pour ce week-end; vous pouvez nous envoyer un mail à info@socialisme.be, visitez notre site www.socialisme.be, ou nous téléphoner au 02 / 345 61 81.
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Crise économique. Vers un nouveau Plan Global?
L’économie belge ne va pas bien. Verhofstadt a tenté de le nier des mois durant dans les médias. Mais entre-temps, il travaillait bel et bien à un Plan Global qui soutiendra sans doute la comparaison avec le Plan Global de 1993. C’était alors le plan d’austérité le plus sévère depuis la Deuxième Guerre mondiale; il a mené à la plus grande grève générale de l’histoire de la Belgique.
Bart Vandersteene
Les pensions en danger
Avant que le contrôle budgétaire de cette année ne soit clôturé et que la discussion sur le budget 2006 ne démarre, le gouvernement veut aller de l’avant dans le dossier des pensions. Seule 7% de la population croit que la pension légale suffira à leur garantir un revenu décent pour ses vieux jours. Sur ce plan, les patrons et le gouvernement ont déjà marqué pas mal de points. 20 années de propagande sur les pensions complémentaires et le maintien des pensions légales à un niveau très bas, ont répandu l’idée que les pouvoirs publics n’étaient pas en mesure de garantir une pension décente à tous.
Le débat sur la réforme des pensions était annoncé depuis des mois. Et les premières propositions gouvernementales sortent peu à peu. Il en ressort que, non seulement nous devrons recourir à l’épargne privée pour compenser une pension trop basse, mais nous devrons en outre travailler plus longtemps pour y avoir droit. Aujourd’hui, après 35 ans, on peut prendre sa pension anticipée (avec cependant un poucentage de perte par année anticipée). Ils vont relever graduellement ce seuil à 40 ans. La possibilité de prendre sa pension de manière anticipée va ainsi devenir quasi impossible.
L’économie stagne, on économise des milliards
Malgré les déclarations ronflantes sur la prochaine relance économique, l’économie belge a stagné dans la première moitié de 2005. Et il y a pas vraiment matière à optimisme pour la deuxième moitié de l’année. Le secteur de la construction est le seul secteur de l’économie belge qui continue à croître. Mais cette croissance est entretenue par des taux d’intérêt historiquement bas. On peut obtenir un crédit hypothécaire à 3,5% avec un taux d’intérêt variable. Ça rend l’acquisition ou la construction d’un logement très attractive pour nous tous et davantage encore pour les spéculateurs. Conséquence: des hausses de prix énormes.
Fin mai, le Bureau du Plan avertissait le Ministre du Budget Vande Lanotte que, à politique inchangée, on se dirigeait vers un déficit budgétaire de 0,5%, soit 1,5 milliard d’euros, en 2005. A ce moment-là, le Bureau du Plan prévoyait encore une croissance de 1,7%. Les chiffres du gouvernement, des banques, de la FEB et de l’OCDE sur la croissance économique ont servi d’instrument de propagande pendant des années pour nous faire croire que tout allait bien. Mais quelle est la base scientifique de tous ces chiffres? Au début de l’année, le gouvernement a calculé son budget sur base d’une prévision de croissance de 2,2%. En fait, on escomptait secrètement une croissance de plus de 2,5%. En avril, le gouvernement a fait un premier contrôle budgétaire et les prévisions de croissance ont été ramenées à 1,7%. Aujourd’hui, même les plus confiants ne semblent plus croire à une croissance supérieure à 1%.
Il nous semble donc plus probable que le déficit s’élèvera à 2,5 milliards d’euros, soit 0,8% du budget. Ça signifie que le gouvernement va devoir mettre en oeuvre dès octobre un paquet de coupes budgétaires pour cette année-ci et un autre, bien plus lourd encore, de quelque 6 milliards d’euros pour l’année prochaine. Mais le gouvernement a multiplié les largesses envers le patronat. Entre 1993 et 2005, les patrons ont empoché annuellement des baisses de charges pour 3,75 milliards d’euros. Il suffirait de revenir sur ces largesses pour résoudre d’un coup pas mal de problèmes de la sécurité sociale. Ou, mieux encore, de s’en prendre à la fraude fiscale dont on s’accorde à dire qu’elle est d’au moins 15 milliards d’euros par an.
La croissance économique ne dit pas tout
Le patronat et le gouvernement accordent beaucoup d’attention aux chiffres bruts concernant la taille du gâteau économique. Et pour les travailleurs, les pensionnés, les chômeurs et les jeunes, il n’importe pas moins de savoir si le gâteau que nous produisons tous ensemble grandit ou non. En effet, plus grand est le gâteau, plus il y a de morceaux à distribuer. Mais la taille du gâteau ne dit rien sur son partage. Une plus grand gâteau ne signifie pas automatiquement davantage de prospérité pour tout le monde. La situation en Irlande en est une bonne illustration.
L’Irlande produit le plus de richesse par tête d’habitant dans l’Union européenne. C’est dû à l’augmentation spectaculaire de la productivité que l’Irlande a connue ces 15 dernières années. Entre-temps, la part de la richesse produite qui va aux travailleurs a diminué de 25%. En 1991, les entreprises payaient encore 50% d’impôts sur leurs bénéfices, aujourd’hui ce n’est plus que 10 à 12,5%. Le prix moyen du loyer à Dublin a atteint les 1.300 euros par mois et le prix d’achat moyen d’une maison était de 303.000 euros l’année passée. Le taux de pauvreté des enfants y est de 15,7%, un chiffre très élevé pour un pays industrialisé. Il s’agit donc d’une forte croissance économique qui, loin de bénéficier à la majorité de la population, s’est au contraire faite à son détriment. Une croissance dans laquelle les travailleurs et leurs familles payent pour les profits de la bourgeoisie.
Accroître la flexibilité? Est-il possible d’être encore plus flexible?
Pour nous mettre en concurrence avec les travailleurs des pays voisins, le gouvernement veut nous rendre encore plus flexibles. Les travailleurs belges sont déjà parmi les plus flexibles du monde. Verhofstadt veut stimuler encore davantage le travail à pauses et le travail de nuit en prévoyant des primes supplémentaires pour les employeurs et en assouplissant la réglementation du travail intérimaire de façon à ce que les services publics puissent aussi y recourir. On prépare ainsi à la jeune génération un avenir fait de travail précaire et de revenus précaires. La pension à laquelle cette génération pourra encore prétendre après une telle "carrière" sera à l’avenant.
La PS et le SP.a en maîtres d’œuvre de la régression sociale
Il va sans dire que les partis sociaux-démocrates sont la force motrice de ce gouvernement . Ce sont les Vande Lanotte et les Vanden Bossche qui donnent le ton et qui jouent le rôle de maîtres d’oeuvre. Ils font valoir qu’ils ne peuvent pas faire autrement et qu’ils veillent à le faire d’une façon qui soit socialement acceptable. Quels mensonges ! Le PIB par tête d’habitant a augmenté de 37,5% ces dix dernières années. Si on décompte l’inflation (dévaluation de l’argent) qui était de 18,8% pour la même période, ça aurait dû signifier une hausse générale du niveau de vie de 18,7%. Mais tout le monde voit bien que ce sont surtout les grands actionnaires, les managers et les ménages à hauts revenus qui ont tiré les marrons du feu. Ces dix dernières années, les travailleurs, les pensionnés, les chômeurs et les jeunes ont vu les trains d’austérité se succéder l’un après l’autre.
Malheureusement les directions syndicales prêtent leur concours au démantèlement de l’Etat-Providence d’après-guerre depuis fin des années ’80 qui a vu la social-démocratie revenir au gouvernement. Le risque est grand d’assister à une régression négociée en automne. Il faut que les militants syndicaux combatifs s’organisent dans leurs syndicats afin de pouvoir tenir en échec la direction actuelle et sa politique et de lutter pour un programme socialiste qui offre une réponse aux problèmes avec lesquels nous sommes confrontés.
Cette direction a opté pour le "moindre mal": la régression socialement corrigée. Cela se traduit politiquement par un soutien au PS. Mais il devient chaque jour plus clair que cette politique ne pourra pas stopper la régression sociale. Le mouvement ouvrier a besoin de son propre parti. En Allemagne, des couches plus larges de travailleurs combatifs ont déjà tiré cette conclusion, ce qui a mené des groupes de militants issus de différents syndicats à lancer WASG (Alternative électorale pour la Justice sociale), une nouvelle formation à la gauche du SPD et des Verts. Les années qui viennent verront la question d’une telle formation se poser en Belgique également.