Tag: Irlande

  • Meeting international a Edimbourg

    Dans le cadre d’actions de protestation contre le sommet du G8, le Comite pour une Internationale Ouvriere (CIO) a mobilise pour la manifestation ‘Make Poverty History’, ce jeudi 2 juillet. Nous avons pu diffuser nos idees socialistes vers des couches larges de la population a l’aide de tracts et du journal international (ecrit par les sections anglaises et ecossaises du CIO). Nous sommes intervenus en expliquant que pour eradiquer la pauvrete dans le monde il est necessaire de mettre fin au systeme capitaliste et a ses instruments comme le FMI, la Banque Mondiale et les accords de libre echange neo-coloniaux qui maintiennent ces pays dans la misere. Nous avons appele les gens a rejoindre notre meeting qui se deroulait le soir meme pour discuter des problemes lies a la mondialisation.

    Laurent Grandgaignage

    Lors de ce meeting des camarades d’Ecosse, d’Angleterre, d’Irlande et du Nigeria ont pris la parole. La salle etait trop petite pour accueillir les nombreux membres et sympathisants. Certains camarades n’ont malheureusement pas pu le suivre. La premiere personne qui a pris la parole etait Sinead Daly (une dirigeante de notre organisation ecossaise et membre du comite executif du SSP-Scottish Socialist Party). Ensuite il y a eu Titi Salaam du DMS (notre organisation soeur au Nigeria), Joe Higgins (parlemetaire du Socialist Party en Irlande) et Peter Taaffe (Secretaire General du Socialist Party en Angleterre).

    Sinead Daly: Quelle alternative politique face au nouveau gouvernement du Labour Party

    Pendant que l’establishment politique preche sa volonte de mettre fin a la pauvrete dans le monde, il continue a pousser une grande partie de la population dans celle-ci. Le premier ministre de l’executif ecossais, Mc Connell, a appele a participer a la manifestation ‘Make Poverty History’. Apparemment il n’a pas compris que les coupes financieres dans les services publics ont eu des consequences dramatiques pour le personnel: 25% des travailleurs vivent avec moins de 20 000 euros par an. Si on rajoute a cela la participation de Blair dans la guerre en Irak, l’appel a la campagne ‘Make Poverty History’ ressemble plus a de la recuperation politique pour redorer leur image qu’a une reelle volonte de mettre fin a la misere dans le monde. La section ecossaise du CIO (avec le Scottish Militant Labour) a joue autrefois un role important dans la construction d’une nouvelle formation politique, le SSP , comme une alternative au Labour Party. Depuis, la direction du SSP a rompu avec le CIO. L’eviction de son president, Tommy Sheridan, et la tournure a droite du parti ont eu d’enormes consequences lors des dernieres elections lors desquelles le SSP a perdu beaucoup de voix.

    La plupart des membres du SSP ne sont pas actifs et n’ont pas pris part aux dernieres elections. Dans le programme electoral, certaines revendications comme la nationalisation des principales banques et des secteurs clefs de l’economie n’ont pas ete reprises car elles etaient trop a gauche pour les dirigeants. Aujourd’hui un accent toujours plus fort est mis en avant sur les questions nationalistes.

    Malgre ces evolutions, il reste encore un enorme potentiel qu’on pourrait activer avec un programme socialiste et des perspectives clairs pour mettre fin a l’exploitation capitaliste.

    Titi Salaam: Le Nigeria, un exemple de lutte

    Notre section soeur du Nigeria DSM (Democratic Socialist Movement) est celle qui aujourd’hui grandit le plus vite malgre les difficultes auxquelles sont confrontes nos camarades: repression policiere, manque de moyen, longues distances a parcourir, … Le capitalisme a amene au Nigeria un gouvernement qui mene une politique neo-liberale, comme dans beaucoup d’autres pays africains. La mondialisation y a entraine la commercialisation, la deregularisation et la privatisation des biens et des services publics. Alors que le Nigeria est le 6e pays exportateur de petrole, ceci ne mene pas a une amelioration des conditions de vie de la population mais ne fait que remplir les poches de multinationales comme Shell et du gouvernement corrompu. Les recentes montees des prix du baril (decidees par le gouvernement nigerien) ont ete l’element declencheur de plusieurs greves generales qui ont bloque l’economie du pays ces dernieres annees. Le DSM a joue un role dirigeant dans l’organisation de ces luttes.

    L’annulation de la dettes de certains pays ‘en Voie de Developpement’ par le G8 sera loin d’ameliorer les conditions de vie de la population. Il y a au Nigeria une privatisation a grande echelle de tous les services. Les deregularisations doivent amener un climat d’investissement favorable grace auxquelles les multinationales peuvent piller plus facilement les richesses naturelles du pays. L’hypocrisie autour de l’annulation de la dette est renforcee lorsqu’on compare les montants de celle-ci a ceux de la guerre en Irak: l’argent depense jusqu’a present pour la guerre aurait suffit a rembourser la totalite des dettes des pays neo-coloniaux. Beaucoup de pays l’ont deja remboursee et ne paient aujourd’hui plus que les interets (qui sont aussi eleves que le pret lui-meme)

    Joe Higgins: la lutte contre la surexploitation des travailleurs turcs en Irlande

    Le marche libre considere de plus en plus les travailleurs comme une marchandise, comme par exemple la directive Bolkenstein. Un exemple concret de lutte pour de meilleures conditions de travail et de salaire est celle des travailleurs turcs de GAMA. Sous invitation du gouvernement, dans le cadre de grands projets de construction, des immigrants turcs sont arrives en Irlande pour travailler chez GAMA Construction International. Grace au contact avec ces travailleurs et a un examen plus approfondi de leurs condtions de vie et de travail, on s’est rendus compte qu’ils etaient surexploites par leurs employeurs: des equipements en tres mauvais etat, un salaire de plus ou moins 2 euros par heure et des semaines de travail de 80 a 85 heures dans des conditions insupportables (atmospheriques etc).

    Sachant cela, notre section irlandaise (Socialist Party) a porte l’affaire au grand jour aupres du gouvernement et de l’inspection du travail. Nous avons fait une decouverte bouleversante: 2000 travailleurs avaient, sans le savoir, un compte bancaire a l’etranger, ce qui representait une somme totale de 40 millions d’euros (pour une periode de trois ans ). Le Socialist Party a poussee les travailleurs turcs a rentrer en action pour revendiquer leur salaire non-paye et s’adresser aux delegues syndicaux. Une lutte d’ouvriers combative avec des perspectives claires peut mener a une victoire. Aujourd’hui les ouviers de GAMA ont acces a leur compte en banque et sont enfin payes correctement.

    Peter Taaffe: Comment faire entrer la pauvrete dans l’histoire ?

    Malgre les ‘bonnes intentions’ des chanteurs Bono (U2) et Bob Geldof (Boom Town Rats), celles-ci ne servent qu’a masquer les veritables questions. Le CIO ne veut pas faire, comme eux, de la ‘charite’ mais prefere etre solidaire avec ses sections dans le monde neo-colonial en les soutenant entre autre financierement. Le but est de construire des organisations politiques capables de combattre le systeme capitaliste qui est responsable de la misere et de l’exploitation dans lesquelles vivent ces pays. Aujourd’hui 538 individus possedent plus que les 3 milliards les plus pauvres de la planete. L’annulation de la dette des pays neo-coloniaux et l’assistance des ONG ne changeront rien en soi, ce n’est que la prise des grandes multinationales sous controle de l’ensemble des travailleurs qui amenera un tournant fondamental dans notre societe. Face au chaos du libre marche, une economie planifiee de maniere democratique produira pour combler les besoins de l’ensemble des populations et non poutr assouvir la soif de profits d’une minorite de capitalistes. Notre organisation represente une arme importante pour combattre le systeme actuel, nous avons un programme et des perspectives pour mobiliser les masses dans la lutte pour une alternative socialiste.

  • Manifestation de masse contre le sommet du G8

    Ce samedi 2 juillet, pres de 250.000 personnes ont manifeste a travers les rues d’Edinbourgh contre le sommet du G8 qui se tiendra cette semaine a Gleneagles. C’est devenu la plus grande manifestation politique de l’histoire de l’Ecosse. Le Comite pour une Internationale Ouvriere (CIO) etait present avec un bloc jeune et tres visible.

    Kristof Verslype

    Les organisateurs avaient demande que chaque manifestant s’habille en blanc. Cet appel avait ete suivi par a peu pres 90% des personnes presentes. Cela rappelait la Marche Blanche de 1996 en Blegique ou 300.000 personnes ont proteste contre le role de l’appareil judiciaire dans l’enlevement et la mort de plusieurs jeunes filles. Comme cette marche, la couleur blanche fut utilisee en Ecosse pour limiter le caractere politique de la manifestation.

    Tandis que l’appel a la manifestation trouvait une grande reponse parmis des couches larges de la population, les organisateurs ont seulement considere la manifestation comme un moyen pour faire pression sur le G8 et les dirigeants du monde pour faire entrer la pauvrete dans l’histoire. La forte mobilisation des eglises et des ONG signifie que cette position etait partagee par enormement de gens ce jour-la. Il y avait aussi une attitude tres ouverte aux idees plus radicales. La manifestation elle-meme exprimait le fait que beaucoup sont prets a descendre dans la rue pour agir contre la misere et la pauvrete et peuvent ainsi chercher des moyens pour la combattre.

    Le quotidien ‘Sunday Herald’ ecrivait aujourd’hui un rapport sur la manifestation et mentionnait qu’il y avait entre les masses blanches, un groupe tres anime de jeunes portant des t-shirts rouges et criant des slogans. C’etait la delegation d’International Socialist Resistance (ISR) et du CIO. Dans cette article, il y avait une courte interview de Sarah Sachs-Eldridge du Socialist Party (section anglaise du CIO) : ‘Tant que nous vivrons dans un systeme capitaliste, il y aura de la pauvrete. Le G8 travaille pour le ‘big business’. Il ne faut pas leur faire confiance. Il faut changer le systeme ou alors il n’y aura jamais de changement’.

    Dans notre delegation, il y avait environ 250 membres et sympathisant venant de differents pays comme l’Ecosse, l’Angleterre/Pays de Galles, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suede. Nous etions le groupe le plus visible (calicots, t-shirts et drapaux rouges !) et le plus bruyant. Nos slogans combattifs ont ete entendu dans tout Edimbourg.

    Le trajet de la manif etait un peu court. Des manifestants commencaient seulement le parcours tandis que nous arrivions a la fin de celui-ci dans Meadows Park. A 18h, il y avait encore des personnes qui n’etaient pas parties. L’apres-midi, le parc ressemblait a une scene de festival ou les organisateurs prirent la parole plus pour amuser les foules que pour faire de reels discours politiques.

    Il y avait une reponse tres enthousiaste envers ISR et le CIO. Les camarades belges du CIO ont vendus a eux seuls pres de 230 journaux et recolte environ une centaine de pounds de fond de lutte en vendant des bracelets rouges ‘Make capitalism History’ (l’argent recolte sera envoye aux sections de l’internationale qui en ont le plus besoin comme le Sri Lanka, le Nigeria, …). Nous sommes intervenus, au nom du CIO, avec un journal international exclusif ecrit par nos sections anglaises et ecossaises. C’etait le seul journal donnant une idee claire sur comment mettre fin a la pauvrete en luttant pour une alternative socialiste. Nous nous sommes fortement demarque des autres organisations avec ce journal.

    Discussions avec des manifestants

    Lors de la manif nous avons discute avec beaucoup de personnes au sujet du G8 et des actions de protestation contre celui-ci. Trois jeunes venant d’Espagne nous ont dit : ‘C’est tres difficile de faire entrer la pauvrete dans l’histoire car celle-ci est liee au systeme capitaliste. La pauvrete, comme toutes les questions importantes, est une question politique. Les manifs ‘blanches’ ne seront pas suffisantes pour combattre la pauvrete’.

    Un manifestant anglais a dit qu’il etait venu a la manif a cause des problemes enormes dans le monde d’aujourd’hui. Quand nous avons demande aux gens a la manif qu’est-ce qu’il faudrait faire contre cela, beaucoup nous ont repondu qu’une meilleure repartition des ressources naturelles et du pouvoir etait necessaire.

    Il y avait aussi une confusion enorme sur la reduction de la dette par le G8. Un manifestant nous a dit que cela pouvait etre une maniere d’aider certains pays a se developper et a sortir de la pauvrete. La reduction de la dette promise est cependant tres limitee et n’apportera aucun changement fondamental. D’autres etaient d’accord avec ce point de vue. Un jeune manifestant nous a declare : ‘Ce n’est pas assez et des cacahouettes compare au montant depense pour la guerre en Irak’.

  • Action de protestation à l’ambassade turque

    Ce vendredi 8 avril, une quinzaine de membres et de sympathisants du MAS-LSP se sont mobilisés pour se rendre devant l’ambassade turque afin de protester contre les pratiques scandaleuses d’une firme de contruction turque en Irlande. Cette firme y emploie des immigrés turcs payés 2euro 30 de l’heure pour un travail pouvant aller jusqu’à 90 heures par semaine.

    Après une demi heure, deux camarades ont été reçus par le vice-consul et ont pu expliquer notre action. Celui-ci a déclaré qu’il comprenait notre réaction, mais estimait tout de même qu’il fallait nous orienter vers l’ambassade irlandaise : c’est à l’Irlande de contrôler le respect de ses lois sociales. Au contraire, notre point de vue est de mettre la pression de plusieurs côtés. Des telles affaires s’appliquent non seulement à l’Irlande, mais à l’ensemble de la communauté internationale, et ce problème doit être résolu de manière internationale. C’est pourquoi nous demandons que le gouvernement Turc prenne ses distances par rapport à ces pratiques, qu’elles se passent en Irlande ou ailleurs. Le vice-consul a accepté la lettre de protestation du MAS-LSP et de la délégation de Bayer en promettant de l’envoyer aux instances compétantes

    Nos organisations soeurs ont mené des actions semblables aux ambassades turques dans leurs pays, et leurs rapports seront publiés sur ce site.

  • FSE. Le capitalisme à nouveau contesté… mais pour aller où?

    FORUM SOCIAL EUROPÉEN

    Du 15 au 17 octobre se tenait la 3e édition du forum social européen. Autour de la vieille rengaine «un autre monde est possible», plus de 20.000 personnes ont convergé dans la ville de Londres.

    Cédric Gérôme

    C’est cependant 2 fois moins que lors des éditions précédentes à Florence et à Paris. Cela peut en partie s’expliquer par l’état actuel du mouvement anti-guerre, mais cela reflète également les courtes vues de la structure du FSE et sa faillite à avancer une alternative cohérente au capitalisme et la guerre. En effet, la logique de simple opposition dans laquelle se cantonnent les dirigeants officiels du forum semble de plus en plus mener le mouvement dans l’impasse…

    Le fait d’organiser le FSE dans une des villes les plus chères du monde avec 30 livres (entre 40 et 50 euros) de prix d’inscription en a déjà découragé plus d’un. Il est d’autant plus déplorable que l’événement, qui inscrit dans sa charte que les partis politiques n’ont pas leur place dans le forum, accepte en tant qu’individus des membres de partis pro-capitalistes, pour certains à la tête de la politique de régression sociale. Aussi, comme orateur (et sponsor principal), on retrouvait ainsi Ken Livingstone, maire de Londres, membre du Labour Party, et défenseur de la politique économique de Blair malgré son profil anti-guerre.

    Ceux qui, dans le FSE, mettent l’accent sur la résistance au néo-libéralisme, comme s’il s’agissait d’un phénomène distinct du système capitaliste, créent l’impression qu’un capitalisme « à visage humain» est possible. Cette idée est renforcée par des organisations comme le SWP, la LCR ou Rifondazione Comunista qui se refusent à mettre en avant le besoin d’une alternative socialiste ou même de parler des luttes de la classe ouvrière pour contrer l’offensive de la bourgeoisie. Beaucoup d’organisations limitent leur stratégie à organiser des manifestations et des débats interminables, sans élaborer un plan afin d’élargir la lutte en la rattachant à celle du monde du travail. En général d’ailleurs, personne dans la ville n’avait vent de l’événement en-dehors des participants.

    Le CIO, organisation internationale du MAS/LSP, était présent au FSE. Nous avions des camarades d’Irlande, de Belgique, d’Allemagne, de Russie, de Grèce,… Durant le meeting de deux heures que nous avions organisé, on a entendu plus parler des luttes du mouvement ouvrier que pendant les 30 heures de conférences organisées pendant le reste du forum. Si le FSE permet de fournir un lieu de débat au mouvement antimondialisation, il se heurtera toujours à certaines limites tant qu’il ne tirera pas la conclusion que ce sont les travailleurs seuls qui ont le pouvoir de changer la société.

  • Un aperçu de notre Université d’été

    Comité pour une Internationale Ouvrière

    LA FIN du mois de juillet, plus de 350 militants venus de nombreux pays se sont réunis à Gand pour assister à l’université d’été annuelle du CIO. A travers les nombreuses discussions animées, les camarades ont pu ainsi partager leurs expériences et leurs idées, et à partir de notre analyse de la situation mondiale nos perspectives furent mises en avant. La séance plénière où étaient présentés les compte-rendus de notre travail politique sur les différents continents a renforcé l’enthousiasme pour la construction future du CIO. Voici un court aperçu des interventions les plus significatives.

    Laurent Grandgaignage

    Les rapports de nos sections du Nigéria, du Pakistan, du Brésil et de la CEI ont montré l’importance de notre travail dans le monde néo-colonial et l’ex-URSS. Au Nigéria, nous avons joué un rôle-clé dans la mobilisation pour les grèves contre l’augmentation des prix du combustible, et, de manière plus large, contre la politique néo-libérale du gouvernement. Malgré les moyens restreints et la répression policière, nous parvenons quand même à organiser des jeunes et des travailleurs dans les écoles, les lieux de travail et les quartiers pauvres. En Asie, nos camarades pakistanais fournissent un travail important au sein des syndicats des chemins de fer, de la poste et du secteur de la téléphonie, pour organiser la résistance contre la vague de privatisation du gouvernement et sa tentative de casser les syndicats. La situation instable sur le continent latinoaméricain amène à une profonde radicalisation de la population laborieuse. En réaction à la faillite de la politique du PT brésilien, un nouveau «Parti pour le Socialisme et la Liberté» a été fondé (voir article page 6), au sein duquel notre organisation joue également un rôle important.

    En Europe aussi, où les attaques néo-libérales sont à la mode, la classe ouvrière et la jeunesse se mettent en action. En Tchéquie nous avons initié la lutte contre la privatisation des logements sociaux. En dépit des faibles forces que nous avons sur place, la campagne fut un succès: nous pouvons à présent compter sur une dizaine d’habitants qui s’activent et s’organisent dans cette lutte. Aux Pays-Bas et en Autriche, nous menons des campagnes antiracistes et antifascistes pour attirer les jeunes radicalisés. La formation de nouveaux membres permet aux plus petites sections de démarrer des activités régionales et locales, afin de construire une organisation nationale solide.

    Sur le plan électoral nous avons également réalisé de belles avancées. Lors des élections européennes en Irlande du Sud nous avons obtenu 5,5% des voix à Dublin ainsi que 4 conseillers communaux. En Angleterre et aux Pays de Galle, il y avaient 48 candidats sur nos listes pour les élections locales: dans un tiers des régions nous avons récolté plus de 10%. En ex-Allemagne de l’Est où nous sommes intervenus dans les mouvements de masse contre l’Agenda 2010 de Schröder et avons mené une action contre l’allongement du temps de travail, notre première conseillère communale a été élue à Rostock. L’intervention de notre section française dans les actions de grève locales et nationales apparaît aussi dans les résultats électoraux locaux. Abstraction faite de ce succès, notre participation électorale est principalement bénéfique pour le renforcement de nos sections. En Suède, par exemple, l’establishment a reçu une grosse claque suite à la perte du référendum sur l’euro. Grâce à notre campagne qui stigmatise la politique d’austérité en Europe, nous nous renforçons et pouvons développer notre influence dans de nouvelles régions.

    Là où le CIO a des membres à l’intérieur des syndicats, ils mènent une lutte combative. En Angleterre et aux Pays de Galles, nous avons 19 militants élus dans les directions nationales de différents syndicats. A partir du plus gros syndicat de fonctionnaires, nous organisons l’offensive contre le gouvernement Blair et son plan de licenciement de 100.000 fonctionnaires. Le CIO appelle à un syndicalisme démocratique et militant. Cette initiative est confirmée en Irlande du Nord par deux importants leaders syndicaux des pompiers qui ont rejoint le Socialist Party. En Ecosse, nous nous battons côte à côte avec des puéricultrices sous-payées pour de meilleures conditions salariales. Nous avons aussi mis sur pied des comités de soutien qui ont appelé à la solidarité entre parents et le personnel. Après 14 semaines de grève, des concessions ont été arrachées. Il est également important pour nous d’impliquer des jeunes au travers du travail syndical. Après de nombreux de piquets de grève et six manifestations, notre campagne de jeunes en Australie en faveur des droits des travailleurs a fait plié la direction d’une multinationale. L’entreprise a été contrainte d’indemniser le travail supplémentaire et de payer en plus le travail de nuit. Aux Etats-Unis, notre opposition à l’intérieur du syndicat des services publics s’est attelée à faire introduire une résolution qui condamne la politique guerrière de Bush et exige le rapatriement immédiat des troupes.

    A partir de perspectives politiques correctes que toutes les sections du CIO se sont échangées, nous sommes en mesure, avec nos idées, d’atteindre les nouvelles générations de jeunes et de travailleurs. A travers nos campagnes et en prenant part à la lutte de classes grandissante, le CIO montre la voie à suivre pour organiser les travailleurs sur tous les continents de la planète.

  • Élections européennes: une défaite pour l’establishment

    LES ELECTIONS européennes de juin ont gravement sanctionné Blair, Schröder, Berlusconi, Chirac , Verhofstadt et Co. La faible participation de l’électorat (en moyenne 42%) et le succès des formations résistant contre le projet de l’Union Européenne (UE) ou ayant un discours populiste en disent long sur l’engouement pour l’UE.

    Geert Cool

    Les résultats de nos camarades ailleurs en Europe

    Le MAS n’avait pas seulement des candidats en Belgique, ses organisations soeurs étaient présentes aux élections dans plusieurs pays : en Irlande, le Socialist Party a obtenu 5,5% des voix à Dublin pour les élections européennes. Ses forces était surtout mobilisées pour les communales où le nombre d’élus du Socialist Party a doublé de 2 à 4. Nous avons maintenant des conseillers communaux à Dublin et Cork.

    A Coventry St. Michaels, les marxistes ne devaient pas nécessairement se contenter d’un beau pourcentage après la virgule: le Socialist Party a obtenu 4,2% et a décroché deux élus. De bons résultats ont aussi été enregistrés ailleurs en Angleterre et au Pays de Galles.

    Enfin, 2,5% dans la ville Rostock a permis à notre organisation soeur allemande d’obtenir sa première élue communale. C’est un résultat significatif car Rostock fut, au début des années 90, le théâtre du spectaculaire incendie d’un centre d’asile provoqué par des groupements néo-nazis. Aujourd’hui, une véritable opposition est présente dans le conseil communal de Rostock.

    La quasi totalité des partis au gouvernement ont perdu des plumes : les sociaux-démocrates de Schröder récoltaient 21,5% des votes (jamais il n’ont fait si peu depuis 1932), le Labour Party de Blair n’était que le troisième parti (après les Tories et les Liberal- Democrats) aux élections communales et n’obtenait que 22% aux européennes (leur score le plus bas depuis 1918), l’UMP de Chirac faisait juste 17%…

    Pour une couche croissante de la population, il devient évident que l’UE est un instrument du capital, responsable des attaques sur les acquis sociaux et les conditions de travail: l’UE fait pression sur les états-membres pour progressivement supprimer les allocations de chômage, pour augmenter l’âge de la retraite, L’UE propose de libéraliser les services (via la directive Bolkestein, par exemple), ce qui va exercer ici une pression énorme sur les salaires et les conditions de travail. Rien d’étonnant à ce que l’enthousiasme pour l’UE soit si limité. Remarquons aussi que dans les nouveaux états-membres, la participation électorale était de 28%.

    La défaite de l’establishment ne peut être expliquée que partiellement par la politique de l’UE. L’élément le plus important est le dégoût général envers ces gouvernements sur le plan intérieur et/ou vis-à-vis du soutien pour la guerre en Irak : Blair et Berlusconi payent cher ce soutien à l’encontre de l’opinion publique ; les privatisations et les assainissements dégradant le niveau de vie sont aussi des éléments majeurs à la perte de confiance envers les instruments politiques de la bourgeoisie. Le plus grand problème lors des élections européennes était l’absence générale d’alternatives claires. Des formations populistes pouvaient donc facilement gagner du terrain. L’UK Independance Party (UKIP) d’un politicien raté Labour Kilroy-Silk (ayant échoué contre les socialistes de gauche dans le Labour Party à Liverpool et qui est ensuite devenu présentateur TV) obtenait un score spectaculaire de 16,7% pour les élections européennes. Faut-il le souligner ? L’UKIP n’a pas de membre et manque cruellement de sections dans des grandes parties de la Grande-Bretagne.

    D’autres scores remarquables ont été enregistrés pour des figures vues comme incorruptibles, comme Paul Van Buitenen (fonctionnaire de l’UE s’étant fait connaître en résistant à la corruption) avec sa liste "Europe Transparent" aux Pays-Bas qui a obtenu 7%. En Autriche, il existait une liste comparable. La montée rapide de telles formations est surtout l’expression d’un manque total de confiance envers les partis traditionnels. La défaite de ces derniers était d’ailleurs le message central des européennes.

    Ceci rend très concrète la question d’une alternative politique. Que va faire la gauche pour répondre aux couches de la population toujours plus larges qui se détournent de l’establishment politique ? Qu’il ne s’agisse pas d’une question facile est devenu clair en France, où l’alliance LO/LCR (deux formations avec lesquelles nous avons des divergences fondamentales) est retombée à 3,3%, perdant ainsi ses cinq parlementaires européens. Deux ans auparavant, lors des élections présidentielles LO et LCR obtenait ensemble 10,4%. N’ayant pas saisi les opportunités pour construire un puissant nouveau parti des travailleurs, LO/LCR s’est vu dans l’incapacité de créer une dynamique pour maintenir et améliorer son score.

    C’est un avertissement aux autres partis de gauches qui ont obtenu de bons résultats comme le Bloc de Gauche au Portugal, la Rifondazione Comunista en Italie et le SP aux Pays- Bas. La méfiance envers les partis traditionnels est flagrante. C’est positif en soi, mais il faut aller plus loin en développant une phase dans laquelle des parties importantes de la classe ouvrière s’engagent activement dans des mouvements de lutte pour défendre leur acquis sociaux.

  • Socialisme 2004. Un week-end couronné de succès!

    Les 3 et 4 avril, 140 membres et sympathisants se sont réunis à Bruxelles pour le week-end de discussions le plus réussi à ce jour. Y assistaient également des délégations de nos partis frères en France, aux Pays Bas,en Angleterre, etc. L’enthousiasme des membres du MAS, qui étaient alors pleinement investis dans la récolte et la validation des listes de parrainage, a fait grande impression sur beaucoup de visiteurs.

    Emiel Nachtegael

    Dans un entretien avec Alternative Socialiste, Robert Bechert, membre du Secrétariat International du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière), a déclaré: «Ce qui m’a frappé d’emblée, c’est l’enthousiasme énorme et l’implication sincère de tant de membres dans la construction de l’organisation. C’est un reflet de la croissance de la section belge du CIO.» De fait! En un an, notre parti s’est développé de manière spectaculaire et nous avons mis sur pied de nouvelles sections. Notre week-end «Socialisme» est à chaque fois un espace où se côtoient et s’échangent les expériences d’une année de luttes et d’activités politiques. Cette énorme expérience s’est révélée dans les ateliers et les débats sur la lutte des femmes, le port du foulard, la Chine, la lutte contre la taxe sur les déchets en Irlande, la lutte pour le socialisme en Afrique, notre programme sur le logement, la lutte contre Bush et pour un nouveau parti des travailleurs aux USA, etc.

    Deux contacts ont rejoint l’organisation et nous avons récolté près de 200 euros lors de l’appel financier. L’affluence massive et l’implication active des nouveaux membres et des contacts expriment le regain d’intérêt pour une réponse socialiste à la crise politique et économique mondiale du système capitaliste. Ainsi l’atelier sur l’économie planifiée a-t-il connu un succès inattendu. Dans son discours de clôture, Eric Byl, secrétaire général du MAS-LSP, a mis en exergue le rôle que jouera notre courant dans la période à venir. Notre organisation fut la seule à sortir renforcée des années 90, une période pourtant difficile pour les marxistes. Ces temps sont définitivement révolus. Nous participons aux élections avec une structure renforcée. Nous voulons devenir la principale expression politique du socialisme révolutionnaire en Belgique dans la période de luttes qui s’ouvre devant nous. Pour que la population sorte victorieuse de cette confrontation avec la bourgeoisie, notre organisation devra être la plus forte possible. Rejoignez-nous!

  • Campagne pour les élections européennes

    Campagne pour les élections européennes

    Pour déposer notre liste aux élections européennes, nous devons récolter 5.000 signatures du côté francophone et autant du côté néerlandophone. Au moment d’écrire cet article, nous avons atteint nos objectifs. Maintenant nous commencerons la validation des parrainages.

    Vincent Devaux

    Nos camarades découvrent dans cette campagne, par le biais de témoignages, tous les soucis et problèmes quotidiens causés par une société capitaliste incapable de résoudre ses propres contradictions. Les réactions varient beaucoup selon le lieu de récolte. Dans les centres urbains commerciaux des réflexions autour de thèmes comme «de toute manière je n’irais pas voter» ou des réactions de dégoût par apport à la vie politique sont très courantes. C’est le résultat de la politique asociale menée par tous les partis traditionnels, y compris par les sociaux-démo-crates. A travers ces réflexions, il faut craindre une avancée électorale de l’extrêmedroite.

    Des remarques polies dans le genre «C’est très gentil mais je n’ai vraiment pas le temps» traduisent pour certains un complet désintérêt de la politique et pour d’autre le rythme de vie trépidant que leur impose la société. Il ne faut pas pour autant en conclure une indifférence, bien au contraire. Sur les bureaux de chômage nous avons régulièrement de bonnes discussions et des travailleurs se proposent pour nous aider, pour parler de nous dans leur entourage,…Dans les quar-tiers, les sujets abordés concernent très souvent l’emploi et le logement. Les gens accueillent nos idées et les luttes que nous menons avec beaucoup de sympathie. Certains ont entendu parler de notre campagne après que l’on ait fait du porteàporte dans les quartiers: ils nous téléphonent pour nous demander des formulaires et des détails sur la campagne. Parfois ils nous connaissent de très loin… comme cette personne qui est entrée en contact avec nous à un bureau de chômage à Liège car elle connaissait les campagnes menées par Joe Higgins, notre parlementaire en Irlande. Le but de cette campagne est prioritairement de renforcer nos sections et d’en créer de nouvelles. Nous sommes sur la bonne voie. Depuis janvier une vingtaine de nouveaux membres nous ont rejoints.

    Vous pouvez vous aussi nous aider dans la campagne. N’hésitez-pas à nous contacter (au 02/ 345.61.81 ou info@socialisme.be) si vous vouleznous aider dans la campagne: inviter un camarade du MAS pour une discussion avec des amis, diffuser des tracts, coller des affiches, mettre une affiche à votre fenêtre.

    La récolte des formulaires n’est qu’une des conditions à laquelle nous devons répondre pour les élections, car il nous faut également financer la campagne. Nous nous sommes fixé un objectif de 8.000 euros, cet argent nous servira à payer les tracts, les affiches,… sans lesquels nous ne pouvons pas faire connaître nos idées. Vous pouvez nous y aider en versant une petite contribution au numéro 001-2260393-78.

  • Pourquoi le MAS-LSP se présente aux élections du 13 juin

    Pourquoi le MAS-LSP se présente aux élections du 13 juin

    LES LICENCIEMENTS chez Ford Genk, Sobelair, Cockerill,… et dans une série d’entreprises de moindre importance: tous ces chiffres signifient autant de drames sociaux. Les familles qui ne peuvent plus rembourser leurs crédits hypothécaires, les factures qui s’accumulent, les projets de vacances qui tombent à l’eau,…

    Peter Delsing

    L’incertitude d’un système en crise pèse de plus en plus lourd sur une frange croissante de la population laborieuse. Les jeunes réalisent qu’on les jette dans une épouvantable société de compétition qui n’aura rien de commun avec «l’âge d’or» des années 50 et 60 qu’ont connues leurs aînés.

    Comment les travailleurs et les jeunes peuvent-ils résister à un capitalisme caractérisé par un chômage de masse, aux attaques contre les acquis sociaux et aux guerres comme celle de Bush en Irak? Les partis ne sont-ils pas corrompus par définition? Quel sens cela a-t-il de voter si les grands partis mènent tous la même politique de démolition sociale?

    Un vrai parti, pas une machine électorale

    Le MAS-LSP n’est pas un parti comme les autres. Nos membres n’ont rien de commun avec ces carriéristes qui monnayent leur loyauté contre un poste grassement rémunéré. Nos membres luttent sur leur lieu de travail, dans leur école, leur université ou leur quartier aux côtés des autres travailleurs et des autres jeunes. Nous ne voulons pas d’avantages pour nous-mêmes, mais lutter pour les intérêts de toute la classe des travailleurs. Les chômeurs exclus par la crise capitaliste en font pleinement partie.

    A Gand, nous avons organisé la campagne «Stop à la démolition» contre l’expropriation de dizaines d’habitants du quartier Brugse Poort au nom d’un projet environnemental de prestige. A Bruxelles, les Etudiants de Gauche Actifs se sont fort impliqués dans les actions de solidarité avec les réfugiés iraniens à l’ULB. Ils y ont mis en avant un programme qui faisait le lien avec les attaques contre les emplois et la sécurité sociale des travailleurs belges. Le capitalisme mène à des catastrophes sociales au niveau mondial, nous devons également le combattre au niveau mondial. C’est pourquoi le MAS-LSP fait partie du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO), une organisation socialiste internationale avec des sections dans plus de 30 pays.

    Lors des actions contre les licenciements à Ford Genk, nous avons fait des propositions concrètes pour gagner la lutte: des grèves de solidarité dans le secteur, une manifestation nationale pour l’emploi, la réduction du temps de travail avec embauche compensatoire sans perte de salaire, la nationalisation des entreprises qui menacent de licencier. Ce sont nos besoins qui comptent, pas les profits des grandes entreprises. Lors de la manifestation des travailleurs de Cockerill il y a quelques mois, notre revendication d’une nationalisation de l’entreprise sous le contrôle des travailleurs était bien accueillie.

    Les jeunes nous connaissent par les campagnes Blokbuster et Résistance Internationale. Blokbuster ne se contente pas de s’en prendre au Vlaams Blok. Nous avons argumenté que tout ce qui divisait les travailleurs et les jeunes les affaiblissait face aux patrons et au gouvernement.

    Une opposition active dans les syndicats et dans les quartiers est nécessaire, et non pas les paroles hypocrites de l’extrème-droite?

    Les dernières années ont vu le MAS-LSP participer à des tentatives de construire une gauche combative dans les syndicats, avec le Mouvement pour le Renouveau syndical (MRS) autour de Roberto D’Orazio et le Mouvement pour la Démocratie syndicale (MPDS). Le 19 octobre 2001, nous avons, avec notre campagne Résistance Internationale, fait descendre dans la rue 2500 lycéens et étudiants contre le sommet européen de Gand.

    Les élus de notre courant, comme Joe Higgins (député du CIO au parlement irlandais), ne reçoivent que le salaire moyen d’un travailleur et donnent le reste au parti, à des campagnes dans les quartiers, etc. Joe Higgins est connu en Irlande comme «le politicien qui n’est pas à vendre». Nous voulons que les élus soient révocables à tout moment au cas où ils ne respecteraient pas leurs promesses. Cela vaut pour notre parti également. Le MAS-LSP n’est pas une machine électorale, mais un groupe de travailleurs et de jeunes qui, tous ensemble, discutent un programme, le testent dans la pratique et l’affinent si nécessaire. Nous voulons construire un mouvement de masse pour mener la lutte pour une société socialiste où la production sera planifiée et gérée collectivement par des conseils démocratiquement élus dans les entreprises et les quartiers.

    Le MAS-LSP et les élections

    Les mois de février et de mars verront nos membres battre le pavé pour s’efforcer de récolter le nombre de signatures requis pour pouvoir participer aux élections du 13 juin. Nous voulons présenter des listes pour les élections européennes dans les collèges flamand et francophone. Nous ne sommes pas sûrs d’y arriver du côté francophone. En Flandre orientale, nous présenterons une liste pour les élections régionales. Le but premier de cette campagne n’est pas de récolter beaucoup de voix; notre parti n’est pas encore assez connu pour cela. La lutte de classes en Belgique – la lutte des travailleurs et des jeunes – n’est pas encore assez développée pour que les marxistes puissent faire une percée aux élections.

    Tout comme lors des élections du 18 mai 2003, cette campagne est pour nous une campagne de renforcement: nous voulons convaincre de nouvelles personnes d’adhérer, mettre sur pied de nouvelles sections, récolter de l’argent pour la construction de notre parti, nous faire connaître plus largement,…

    Un nouveau parti des travailleurs

    Vu la transformation progressive, bien qu’à des rythmes différents, du SP.A et du PS en partis bourgeois, le MAS-LSP appelle depuis 1995 à la formation d’un «nouveau parti large des travailleurs», un instrument capable de rassembler des dizaines de milliers de jeunes et de travailleurs pour faire reculer les privatisations, les attaques contre les conditions de travail, la sécurité sociale, l’enseignement,… Nous ne nous considérons pas nous-mêmes comme ce nouveau parti des travailleurs. Il surgira de luttes politiques et sociales importantes. Cette lutte mènera à la conclusion que nous avons besoin de notre propre instrument politique. Le MAS-LSP y interviendrait comme une tendance socialiste révolutionnaire avec son propre programme. Avec le CIO, nous voulons construire à terme un parti révolutionnaire de masse au niveau mondial.

    A la fin des années 90, le MAS-LSP a mené campagne pour des alliances de gauche. Une telle initiative aurait pu, en attendant la création d’un nouveau parti des travailleurs, combler partiellement le vide à gauche (à la gauche du PS et d’Ecolo). Notre initiative n’a cependant reçu que peu de répondant: une liste unitaire Leef à Gand et des listes ouvertes du PC à Bruxelles, à Liège et dans le Hainaut.

    En tant que seule organisation non stalinienne de la gauche radicale à se présenter aux élections du 18 mai, nous avions présenté un programme clairement socialiste. Nous voulons relever le même défi d’ici le 13 juin 2004. Dans le cadre des violentes secousses que la crise capitaliste va provoquer – à commencer par une vague de mesures d’austérité après le 13 juin – nous voulons nous faire connaître le plus largement possible avec un programme clairement socialiste pour gagner à notre alternative de gauche les travailleurs et les jeunes les plus combatifs. Rejoignez-nous!

  • Campagne contre la Bin tax : la lutte de masse s’amplifie et secoue le pouvoir

    Le Socialist Party a mené dans les années 1990 une campagne victorieuse qui obligea le gouvernement irlandais à annuler une taxe sur l’eau. De la même manière, il lutte depuis plusieurs années pour construire, avec d’autres organisations mais surtout avec les habitants des quartiers une campagne similaire sur la Bin Tax (taxe supplémentaire sur les déchets ménagers).

    Marie-José Douet

    "Fiers, sans regrets, combatifs , et encore plus déterminés à continuer la lutte."

    Ce sont les premières paroles de nos camarades, élus du Socialist Party, Clare Daly conseillère municipale de Dublin et Joe Higgins, député à l’assemblée irlandaise (Dail) à leur sortie de prison le 18 octobre.

    Ils avaient été condamnés à 1 mois de prison. Leur crime ? Défendre les pauvres et les travailleurs dans leur combat contre la taxe spéciale sur les ordures ménagères (BinTax). Comme l’a dit Clare avant d’entrer en prison (refusant la proposition de faire des excuses pour échapper à cette sentence) : "C’est notre mandat, nous avons été élus pour défendre les travailleurs qui refusent cette taxe ! "

    Nos camarades ont été rejoints en prison par plus d’une dizaine de militants de la campagne, très souvent des habitants des quartiers, grands-mères, jeunes, chômeurs. Tous avaient refusé de payer la taxe, donc de voir leur poubelle non ramassées. Tous ont refusé à leur procès de s’incliner devant l’injonction qui leur était faite de s’excuser et de jurer de ne pas reprendre toute activité liée à la campagne. Lisa, une jeune femme a été enfermée avec son bébé qu’elle allaitait !

    Pas une taxe écologique mais une double taxe !

    Le gouvernement justifie cette deuxième taxe sur les déchets pour des motifs écologiques mais 98% de la pollution ne provient pas des déchets ménagers !

    Pendant les années 1990, l’économie irlandaise a connu un boom important mais la crise économique mondiale touche aussi le capitalisme irlandais. L’écart entre les riches et les pauvres en Irlande du Sud est le deuxième plus élevé dans les pays de l’OCDE juste derrière les Etats-Unis. Alors tout est bon pour faire payer aux pauvres la crise qui s’accentue dans le pays. Et la Bin Tax est une mesure transitoire avant de privatiser les services communaux, restrictions budgétaires publiques obligent !

    La solidarité s’organise et la mobilisation grandit.

    Dès l’arrestation de nos camarades et des militants de la campagne, la solidarité a grandi. Une manifestation de 5000 personnes a eu lieu à Dublin le 11 octobre du centre de la ville jusqu’à la prison de Mountjoy. De nombreux syndicalistes y participaient. Car en décembre, des coupes budgétaires vont être votées à Dublin avec des licenciements à la clé. Les 14 et 15 octobre, les militants ont bloqué 7 dépôts de camions poubelles malgré l’intimidation des conseils municipaux et la répression policière. 90% du service poubelle de Dublin était fermé. En même temps, la solidarité internationale s’organise. De nombreux syndicalistes et élus d’Irlande et du monde entier (Suède, Écosse, France, Sri Lanka…) envoient des messages de soutien et demandent l’abolition de la Bin Tax. Des rassemblements devant les ambassades ont ainsi eu lieu à Bruxelles, à Londres, Lagos…

    Alliance des comités et des éboueurs

    Le pouvoir ignore cette mobilisation et multiplie les provocations. Il se moque du problème d’hygiène posé par le tri sélectif des déchets et envoie une entreprise privée ramasser les poubelles à Dublin sud si les habitants paient 100 euros ! La colère est immense chez les résidents. Le 27 octobre, 5 nouveaux blocages de dépôts ont lieu. Malgré plusieurs charges policières, les piquets tiennent, des éboueurs refusent de sortir les camions et quand les piquets sont levés, ils applaudissent les militants anti-BinTax ! En même temps, un tract à leur adresse est distribué expliquant ce que seraient leurs conditions de travail sous contrat privé, l’absence de droit syndicaux. Le soutien actif des éboueurs est de plus en plus important.

    La campagne a obligé les conseils municipaux à faire ramasser toutes les poubelles. Mais 20 personnes peuvent aller en procès dans les jours qui viennent. Si la détermination des militants et des éboueurs est grande, il est temps que les centrales syndicales se mobilisent. Ce mouvement peut être le début d’un mouvement social qui comprend les luttes contre la privatisation de la Poste, des transports en commun, de la compagnie aérienne et ouvrir une crise politique majeure. Joe et Clare ont été emprisonnés, alors que les élus les plus impliqués dans les affaires de corruption l’an dernier ne sont toujours pas passés devant le tribunal.

    Nos camarades élus, toujours dans les luttes de Dublin, maintiennent aussi la pression dans les conseils municipaux ou au parlement. Nous construisons cette lutte pour qu’elle soit victorieuse, avec d’autres militants organisés ou non bien sûr, tout en avançant toujours notre analyse du capitalisme et notre combat pour le socialisme.

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