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  • Présentation du CAP sur Wikipédia

    Nous avons trouvé cet article sur l’encyclopédie libre wikipédia (http://fr.wikipedia.org). Si cela pose un problème à l’auteur, ou aux auteurs, que nous publions l’article sur notre site qu’il n’hésite pas à nous contacter. Dans le cas contraire, nous serions tout de même heureux de rentrer en contact avec lui, car nous avons été agréablement surpris par sa façon précise et honnête de présenter les choses.

    Wikipedia


    Le Comité pour une Autre Politique (CAP), en néerlandais Comité voor een Andere Politiek, est un mouvement politique belge, orienté à gauche, et fondé fin 2005 (bien qu’officiellement lancé le 28 octobre 2006). ·

    Création

    Les initiateurs sont Jef Sleeckx, ancien député SP.a, Lode Van Outrive, ancien eurodéputé SP.a, et Georges Debunne, ancien président de la FGTB et de Confédération européenne des syndicats. Tous trois ont été actifs pendant des décennies au sein du mouvement socialiste belge.

    Un congrès de fondation national a été organisé le 28 octobre 2006 devant un auditoire de l’Université libre de Bruxelles. Divers groupes politiques de gauche tels que le MAS, le PCB, et le POS y étaient présents afin de soutenir l’idée d’une formation de gauche large. Cette tradition d’assemblées nationales se perpétue depuis lors.

    Histoire

    L’histoire de la collaboration des trois initiateurs a débuté en 2005, après que le gouvernement belge ait annoncé que le projet de Constitution européenne ne serait pas soumis à un référendum, comme dans la plupart des pays d’Europe. Jef Sleeckx et Georges Debunne se rendirent au Parlement flamand le 8 novembre 2005 avec une pétition signée par 15000 citoyens belges, afin de demander qu’un référendum soit organisé en Flandre. Cette action ne porta pas de fruit, apparemment parce que la décision du référendum était d’ordre national, et non pas régional.

    Fin 2005, les trois compères se retrouvèrent à nouveau dans le cadre de la lutte contre le Pacte des Générations – un plan de réformes des pensions qui avait été massivement critiqué par la population : les manifestations et grèves organisées en opposition à ce plan étaient les plus grandes qu’ait connues la Belgique depuis la lutte contre le Plan Global du gouvernement Dehaene, en 1992. Les sondages du moment montraient que près de 75% des Belges étaient opposés à ce plan, tandis que seuls 3% des parlementaires votèrent contre ce plan. C’est également dans le cadre de ces événements politiques, que des désaccords frappants furent marqués entre la FGTB et le SP.a – partenaire politique traditionnel de la FGTB en Flandre.

    La conclusion tirée par les initiateurs du CAP, était que ces chiffres révélaient un gouffre énorme entre l’avis de la population, et les décisions prises par les personnes censées représentées cette même population.

    Tirant l’analyse que ces désaccords provenaient d’un virage à droite du SP.a, qui se coupait ainsi de sa base militante traditionnelle, Jef Sleeckx et ses comparses décidèrent qu’il était temps de créer un nouveau mouvement politique à gauche du SP.a. Ils argumentaient aussi que la montée du parti d’extrême-droite Vlaams Belang était due à la recherche d’une alternative "populaire" de la part de l’électorat, et que seule la création d’un parti de gauche qui exprimerait réellement l’avis populaire pourrait enrayer la montée du VB (et non pas des mesures légales telles que l’établissement de cordons sanitaires et autres procès pour incitation au racisme), et ainsi résoudre la crise de la démocratie.

    En cela, ils étaient également inspirés dans cette démarche par les positions et résultats obtenus par le WASG allemand et le SP néerlandais.

    Cet avis fut exprimé dans un journal flamand, et attira l’attention de nombreuses personnes – notamment des délégués syndicaux anversois – qui partageaient l’avis des trois initiateurs. Voyant ce soutien, Jef Sleeckx prit la décision de concrétiser cette opinion, sous la forme du "Comité voor Een Andere Politiek", qui s’abrégea tout d’abord sous la forme EAP – Een Andere Politiek, puis sous la forme CAP actuelle. Jeff entreprit donc un tour de Flandre, puis de Belgique, en donnant des conférences prônant la mise en place de cellules CAP locales, qui auraient pour tâche de regrouper les partisans du projet de nouveau parti de gauche, et de commencer à préparer le congrès fondateur du 28 octobre 2006.

    La date du samedi 28 octobre 2006 fut choisie pour commémorer la grande manifestation contre le pacte des Générations, qui avait eu lieu un an pile poil auparavant, le vendredi 28 octobre 2005 . La date initialement prévue était celle du 21/10, mais cela tombait, entre autres, en portaufaux avec les concerts contre la violence initiés par le groupe Deus. Ce congrès a donc confirmé le souci des 600 personnes présentes de construire une nouvelle formation politique qui réunirait l’ensemble des gens qui ne se retrouvaient plus ni dans la social-démocratie (PS, SP.a), ni dans l’écologisme politique (Ecolo, Groen!). Toute la "petite gauche" radicale était également présente, avec le MAS, le POS, le PC en tant que participants, et le Vonk et le CCI, qui étaient venus "pour voir". Le Bloc-ML était bien entendu absent, de même que le PTB, qui préféra garder cette date pour son festival cubain annuel.

    Participation aux élections de 2007

    Lors du deuxième congrès national CAP du 3 février 2007, une large majorité des participants décida de se présenter aux élections fédérales du 10 juin 2007.

    Une proposition de Groen!, qui désirait intégrer des candidats CAP sur ses listes électorales, fut massivement rejetée. La raison principale de ce rejet était que le CAP refuse de collaborer avec des partis qui participent ou désirent participer à un gouvernement avec des partis qui appliqueront une politique jugée néolibérale par les membres du CAP ; une autre raison était que les membres du CAP craignaient d’être utilisés par Groen!. Il fut également discuté de la position du PTB vis-à-vis du CAP. Le PTB a en effet refusé de se joindre au CAP pour les élections. Selon certains, ce refus trouve son origine dans le fait que l’absence de Jeff Sleeckx sur les listes ne lui ferait gagner aucune voix. Selon d’autres, la raison de ce refus est que le PTB tente d’éviter les alliances électorales depuis "l’affaire Abou Jajah". Le PTB, quant à lui, a motivé ce choix par le refus du CAP de faire figurer les lettres "PTB" dans le nom de la liste (voir article où est mentionnée "la main tendue par le PTB+").

    La troisième assemblée nationale du 14 avril 2007 a confirmé le programme électoral avec ses amendements. Outre les deux listes pour le Sénat (la liste francophone et la liste néerlandophone), le CAP présentera des listes pour la Chambre des Représentants dans toutes les provinces flamandes, ainsi que dans les provinces wallonnes du Hainaut et de Liège, et à Bruxelles. Ces listes, ainsi que l’ébauche de programme, sont accessibles sur le site du CAP.

    La polémique autour du CAP en Belgique francophone

    Une polémique s’est levée concernant les comités CAP en Wallonie et à Bruxelles. En effet, une autre tentative de rassemblement de la gauche, nommée "Une Autre Gauche" (UAG), s’était créée en Belgique francophone.

    Il s’est cependant vite avéré que les objectifs et les méthodes d’UAG divergeaient trop de ceux du CAP que pour pouvoir poursuivre leur collaboration. D’autre part, la direction d’UAG était farouchement opposée à une fusion des deux mouvements pour n’en former qu’un seul sur le plan national. La polémique débuta lors des mobilisations pour la conférence du 28 octobre 2006. Dans le courant du mois de mai, le MAS décida de quitter UAG. Le jour-même du 28 octobre, aucune polémique ne fut ouvertement engagée au sujet des rapports entre UAG et le CAP.

    Cependant, après la conférence du 28 octobre, des membres CAP résidant en Belgique francophone (pour la plus grande partie, membres du MAS) prirent l’initiative de lancer des comités CAP en Wallonie et à Bruxelles. La lettre de rupture justifiant cette décision peut être trouvée.

    UAG demanda immédiatement à la direction du CAP de rappeler leurs militants à l’ordre, mais cette dernière hésita, et préféra ne pas prendre position, laissant les CAP francophones voler de leurs propres ailes. Il apparaît que la direction du CAP aurait préféré continuer à avancer en invitant à la fois les dirigeants d’UAG et ceux des CAP francophones aux réunions de direction. Mais cela était contesté par les CAPistes francophones qui contestaient la représentativité des délégués UAG. UAG boycotta alors l’assemblée du 3 février. C’est pourtant lors de cette conférence que fut ouvertement posée la question de la collaboration UAG-CAP par les membres du SAP (l’équivalent du POS en Flandre), à laquelle la direction CAP ne fournit à nouveau aucune réponse, tandis que d’autres orateurs décidèrent de s’exprimer à ce sujet, tantôt pour, tantôt contre UAG.

    Les CAP wallons et bruxellois connurent ensuite une forte croissance, surtout dans le Hainaut et à Liège, se construisant rapidement autour de la dynamique de la préparation aux élections. Lors de la conférence du 14 avril, plus personne au sein du CAP ne parlait d’UAG.

    A ce jour, il semble que la situation soit celle-ci :</b<

    1) même s’il a été dit par plusieurs groupements (POS, PTB, PCB, etc.) que le CAP en Wallonie n’était rien d’autre qu’un "MAS+", il s’avère qu’à l’heure actuelle, après seulement trois mois de "vie séparée", la majorité des membres et des dirigeants du CAP wallon ne sont pas membres du MAS (voir, notamment, la composition des listes).

    2) plusieurs membres importants d’UAG ont maintenant rejoint le CAP.

    3) la majorité des membres du CAP, au niveau national, sont maintenant favorables aux CAP francophones, même si la crainte de les voir dégénérer en "comités MAS+" était forte au début.

    4) UAG est maintenant considéré par la majorité des membres CAP comme un simple groupuscule d’activistes de gauche, qui est toujours invité à participer au CAP en tant qu’organisation fédérée, mais certainement plus en tant qu’équivalent CAP francophone, puisque les CAP francophones sont insérés dans les mêmes structures que les autres comités flamands (sans compter le plus grand nombre de membres, etc.).

    5) la plupart des dirigeants du CAP (Raf Verbeke, Mon Steyaert, Jeff Sleeckx, Georges Debunne…) soutiennent les CAP francophones, bien que tacitement pour certains.

    6) cependant, d’autres membres influents au sein du CAP, bien qu’en minorité, sont toujours opposés à ces comités, et parlent en leur nom en laissant croire qu’ils le font au nom de la majorité du mouvement, donannt de ce fait un poids aux arguments "anti-CAP francophone". C’est le cas notamment de Lode Van Outrive – qui, de ce fait, et pour d’autres raisons, s’isole par rapport au mouvement. Lode Van Outrive était d’ailleurs absent de l’assemblée du 14 avril.

    7) au cours de cette polémique, le PCB s’est profondément divisé. En Wallonie, le PCB de La Louvière a déposé ses propres listes pour le Sénat et le Hainaut ; il semble que la section de Liège continue à collaborer avec UAG ; les sections flamandes ont, quant à elles, apparemment rejoint le CAP dans leur majorité.

    8) la LCR (ex-POS) a également un rapport ambigu vis-à-vis de sa participation dans le CAP. Ses membres wallons participent toujours à UAG, avec une liste "Gauche" déposée dans le Hainaut. En Flandre, ses membres participent toujours officiellement au CAP, mais semblent être moins présents depuis le 3 février.

    9) Enfin, le PTB reste très réservé par rapport à l’initiative du CAP. Voir, par exemple, l’article dans lequel il interviewe Lode Van Outrive sur la situation du CAP.

    Perspectives pour le mouvement

    Le CAP, jusqu’ici, tire un bilan extrêmement positif de la participation aux élections : le travail de longue haleine pour rassembler les fonds, discuter avec les gens, récolter les signatures, etc. a permis de créer des liens de collaboration au sein de la toute nouvelle équipe dirigeante du mouvement. Sans la construction autour du travail commun des élections, le CAP aurait dû affronter une période de stagnation, au cours de laquelle il n’aurait organisé qu’une réunion par-ci, par-là.

    Le CAP a également reçu l’appui de personnalités de la gauche belge telles que Roberto D’Orazio. En Flandre également, c’est l’ancien bourgmestre limbourgeois SP.a Jules D’Oultremont qui a rejoint le CAP pour les listes limbourgeoises.

    Des élections, le CAP espère retirer une certaine notoriété au sein de la gauche radicale belge. Les membres CAP attendent énormément des discussions qui pourraient se dérouler au sein de la gauche du PS, d’Ecolo et du PTB.

    Outre les élections, le CAP a déjà organisé plusieurs manifestations contre les fermetures des bureaux de poste. Son bus était également présent à de nombreux piquets (Volkswagen, Arjo-Wiggins…) et manifestations (Gay Pride, manif anti-guerre en Iraq…). Le CAP a également le soutien de nombreux délégués syndicaux et du mouvement étudiant du MAS, les Étudiants de gauche actifs (EGA).

    Le CAP s’attend maintenant à une nouvelle période favorable pour sa croissance. En effet, cela fait une année que la politique belge est dominée par les périodes électorales (communales en octobre 2006, législatives en juin 2007), et le "spectre" de la lutte contre le Pacte des Générations. Le CAP pense que la période post-électorale sera à nouveau dominée par ce qu’il appelle des "attaques néolibérales", et qu’il aura un important rôle à jouer dans le développement des luttes à venir.

    Le CAP devrait tenir son prochain congrès national peu après les élections. Aucune date n’a cependant encore été avancée.

  • Week-end international d’actions contre la guerre

    Déjà avant la guerre, d’innombrables manifestations s’étaient produites. Les premières protestations de quartier ont grandi pour atteindre l’ampleur des manifestations mondiales de 2003 et ont continué jusqu’à aujourd’hui. Ce 18 mars, à Bruxelles, quelques milliers de personnes sont descendues dans la rue, comme bien d’autres sur le globe durant ce même week-end.

    Thomas

    Mais pourtant, après ces protestations, la guerre et l’occupation continuent. Bush a dédaigneusement ignoré des millions de voix à travers le monde et est bien décidé à aller plus loin dans l’escalade de la guerre. Des milliers d’irakiens – si ce n’est des dizaines de milliers – trouveront encore la mort dans la violence sectaire.

    « Pas de troupes supplémentaires pour l’Irak ! », ce slogan a résonné dans les rues ces 17 et 18 mars. Madrid a vu défiler 150.000 manifestants tandis qu’une manifestation similaire avait lieu à Barcelone. Les manifestants ont notamment envahi Washington, Melbourne et Bruxelles. Bien que plus modeste que celle de Madrid, la manifestation de Bruxelles a tout de même rassemblé quelques milliers de personnes.

    Les conséquences de la guerre en Irak ne se voient pas seulement là-bas. Les États-Unis comptent déjà plus de vétérans de guerre que durant la guerre du Viêt-Nam. Les médias ont montré que non seulement les hopitaux étaient laissés à l’abandon, mais aussi les soldats eux-mêmes. La population américaine supporte l’essentiel du coût de la guerre sans que cette guerre ne lui profite en quoi que ce soit. Ces cinq dernières années, le règne de Bush a eu pour conséquence une augmentation du taux de pauvreté de 26%.

    Lors de la manifestation, nous n’avons pas seulement protesté contre l’occupation de l’Irak, mais également contre une possible intervention en Iran, contre les opérations en Afghanistan, contre l’oppression des Palestiniens,…

    C’est vraiment désolant qu’il faille chaque année une manifestation contre la guerre. C’est à chaque fois une de trop. La guerre doit s’arrêter, mais Bush entraîne les États-Unis encore plus loin dans le conflit. La présence de troupes en Irak n’est évidemment pas la seule cause de la croissance du terrorisme. L’Irak, et cela vaut pour beaucoup de pays du Moyen-Orient, souffre de l’absence d’alternatives aux gouvernements à la botte des intérêts étrangers et aux mouvements religieux radicaux.

    Un coup d’oeil sur le monde nous permet de voir partout une progression des mouvements de lutte contre la guerre, mais aussi contre la politique néo-libérale à la base du conflit. Si peu de manifestants l’ont explicitement dit, la majorité s’accorde sur la nécessité d’une alternative, une alternative pour l’homme de la rue. Pas seulement pour les Irakiens, ou les Iraniens, mais aussi aux USA et dans le reste du monde.

    Lors de la manifestation de Bruxelles, les militants du MAS/LSP ont récolté plus de 500 euros de soutien et ont vendu 134 exemplaires de l’Alternative Socialiste.

  • Non à la guerre ! Mais comment la stopper?

    Dimanche 18 mars aura lieu une nouvelle manifestation à Bruxelles contre la guerre et l’occupation de l’Irak. Tant aux USA que sur le plan international, la résistance contre la brutalité de l’impérialisme américain augmente, tout comme les difficultés de Bush.

    Peter Delsing

    Sa politique dangereuse a contribué à la croissance du terrorisme international et a transformé des couches entières de la population, en particulier les musulmans, en boucs émissaires.

    Le 27 janvier, un demi-million d’Américains ont manifesté contre la guerre en Irak, sous des pancartes ou des calicots s’opposant à la hausse du budget de la guerre et réclamant le retrait des troupes. Une majorité écrasante des Américains est contre l’envoi de troupes supplémentaires en Irak.

    Comme jadis lors des mouvements contre la guerre du Vietnam, des vétérans ont participé aux manifestations. En ce moment, un millier de soldats ont signé la petition ‘Appeal for Redress’ adressée au Congrès pour arrêter la guerre. Un des initiateurs déclare: ‘Nous nous prononçons contre cette guerre, une guerre impérialiste. Une guerre qui sert les profits, pas l’humanité (…) une guerre contre la classe ouvrière, pas pour la justice.” Signe révélateur, les Vétérans contre la Guerre ont quadruplé le nombre de leurs membres en un an.

    Notre organisation-soeur aux USA, Socialist Alternative, mobilise pour des grèves lycéennes et étudiantes dans différentes villes, à l’occasion du quatrième anniversaire de la guerre, dans la semaine du 17 au 24 mars. Elle soutient la création de comités de mobilisation dans les écoles, les quartiers et les entreprises. La montée d’une résistance radicale dans la jeunesse peut en effet inciter les travailleurs à entrer eux aussi en action sur leurs lieux de travail.

    Les manifestations font sentir aux travailleurs et aux jeunes leur force collective. Elles peuvent donc aider à élever la conscience politique. Mais une plus grande organisation du mouvement s’impose. Les manifestations massives dans le monde entier avant le lancement de la guerre n’ont pas suffi à empêcher celle-ci.

    Les capitalistes et leurs politiciens doivent être confrontés à des luttes mieux organisées et politiquement plus conscientes avant de céder à une opposition quelconque. Des comités anti-guerre dans les écoles, les quartiers et les entreprises, en particulier aux USA, peuvent élever le mouvement sur un plan supérieur en lui donnant une structure plus efficace.

    Un mouvement croissant de grèves et de manifestations de la jeunesse pourraient, jusqu’à un certain stade, devenir le catalysateur de grèves dans les entreprises contre la guerre en Irak. Mais ce développement requiert également la mise sur pied d’un parti large des travailleurs et des jeunes qui puisse réunir toutes les expériences, les généraliser et les orienter contre les fondements de la société capitaliste : la soif de profit au détriment des conditions de vie de la majorité.

    Un parti des travailleurs aux Etats-Unis – et ailleurs – pourrait donner une orientation aux syndicats afin qu’ils lancent un appel à une grève générale contre cette guerre impérialiste que les travailleurs paient avec leur argent et leur vie.

    Mais la menace de la guerre et de la barbarie ne pourra être définitivement écartée que si nous organisons cette lutte dans le cadre de la lutte pour une autre société, une société qui mette la richesse à la disposition de la population elle-même, une société socialiste.

  • Impérialisme américain. Un colosse aux pieds d’argile

    La décision de Bush d’envoyer 21.500 soldats supplémentaires en Irak est une fuite désespérée en avant. La seule puissance militaire n’est pas suffisante pour ‘stabiliser’ un pays. Quel contraste avec la situation qui a suivi immédiatement les attentats du 11 septembre ! Bush était alors au summum de son soutien populaire et s’en est servi pour envahir l’Afghanistan et chasser le régime intégriste des talibans qui accueillait et protégeait Ben Laden.

    Peter Delsing

    Enlisement au Moyen-Orient

    Les Talibans éjectés, Karzaï, ami des Etats-Unis, est arrivé au pouvoir. A ce moment-là déjà, les Etats-Unis auraient dû savoir que le « changement de régime » ne disposait pas d’une base économique et politique suffisante pour assurer un régime stable. Mais il va de soi que les capitalistes américains et afghans n’ont pas utilisé les millions de dollars pour élever le niveau de vie de la population.

    Aujourd’hui la culture d’opium est redevenue la ressource principale du pays tandis que les Talibans ont entamé une nouvelle offensive. Au cas où cela intéresserait encore Bush, le « terroriste n°1 » Ben Laden n’a toujours pas été retrouvé. Aucune amélioration sociale n’est possible dans des pays qui, comme l’Afghanistan, restent sous la coupe de l’impérialisme malgré un vernis d’indépendance.

    Le nouveau front ouvert par Bush contre le terrorisme s’est révélé être un terreau fertile pour de futurs terroristes. L’invasion militaire de l’Irak était destinée à redessiner la carte du Moyen-Orient, à obtenir le contrôle des richesses pétrolières et à enrégimenter la classe ouvrière américaine en lançant un cri de guerre.

    En guise de contrôle sur le Moyen-Orient, la région est maintenant devenue une véritable poudrière. En Irak, ce sont des groupes chiites liés à l’Iran qui portent le régime. Le pays sombre dans une guerre civile plus ou moins ouverte entre chiites et sunnites. Les deux camps recourrent aux attentats et à la purification ethnique des quartiers. 15% de la population a fui le pays ou s’est réfugiée dans une autre région.

    L’armée américaine, dont plus de 3.000 soldats ont trouvé la mort en Irak, est transformée en cible ambulante. Les soldats sont chargés de traquer et « d’éliminer » activement les groupes rebelles, selon les propres paroles de Bush. Une telle politique déplacera les problèmes plutôt que de les résoudre. S’il est vrai que les partisans du dirigeant chiite radical Al Sadr se sont partiellement retirés de Badgad, cela ne sera qu’un phénomène temporaire.

    Bush est de plus en plus isolé avec les débris de sa politique. Lors des récentes élections de mi-mandat, son parti a été châtié par les électeurs. Tony Blair, son plus fidèle allié, vient d’annoncer un premier retrait de 1.600 soldats d’Irak. C’est un aveu significatif, le gouvernement britannique reconnaît avoir fait fausse route.

    Ailleurs dans la région, l’impérialisme a perdu du terrain. La Palestine est au bord d’une guerre civile entre le Fatah et les fondamentalistes du Hamas au pouvoir. Les deux factions palestiniennes se sont ‘réunies’ dans un gouvernement d’unité nationale instable. Au Liban, les islamistes du Hezbollah ont renforcé leur position après avoir mené une résistance réussie contre l’armée israélienne. La population craint qu’une nouvelle guerre civile n’accentue les tensions ethniques et religieuses dans le pays.

    Du changement de régime au retour du «containment»?

    Le plan des néoconservateurs selon lequel un changement de régime en Irak conduirait à un scénario où les régimes de la région non alignés sur les USA (Syrie, Iran,…) tomberaient les uns après les autres comme une chaîne de dominos sous la pression militaire américaine s’est embourbé dans le sable irakien.

    Entretemps, en Amérique Latine, le « jardin des Etats-Unis », un processus révolutionnaire pointe à l’horizon. Au Vénézuela, par exemple, des couches larges de la population discutent du socialisme. La seule superpuissance sortie de la guerre froide n’a pas les moyens d’intervenir, l’effet serait trop radicalisant.

    Récemment, Bush a même dû conclure un accord avec la Corée du Nord stalinienne, qui recevra du pétrole en échange de l’arrêt et du démantèlement de son programme nucléaire. L’Iran, soupçonnée également d’ambitions nucléaires militaires, attend sans doute un accord économique similaire.

    L’illusion d’un impérialisme américain capable d’envahir plusieurs pays et de les « occuper » s’est effondrée durablement. La Corée du Nord a donc reçu l’ancien traitement de « containment » (contenir un régime en maniant à la fois le bâton et la carotte)

    Cependant l’envoi d’un porte-avions US en direction de l’Iran montre que l’influence des néoconservateurs n’a toujours pas disparu. Une attaque aérienne sur les installations nucléaires, au lieu d’une attaque terrestre, n’est pas exclue.

    Une telle attaque aurait pourtant des conséquences extrêmement dangereuses au Moyen-Orient et dans le monde entier. Mais la guerre connaît ses dynamiques propres et la clique autour de Bush n’est pas spécialement réputée pour son attention au contrôle des dégâts.

    La réalité oblige Bush à appliquer une politique un peu plus pragmatique. Mais tout reste possible.

  • Participez aux discussions lors de Socialisme 2007 !

    Il est temps pour une alternative socialiste !

    « Après la pluie vient le beau temps » dit le proverbe populaire. Et c’est aussi le discours de nos dirigeants : « certes, nous connaissons une série de problèmes aujourd’hui mais faites-nous confiance, serrez-vous un peu la ceinture, ouvrez un peu plus votre portefeuille et demain tout ira mieux. »

    Nicolas Croes

    Mais le beau temps ne veut rien dire pour les dizaines de milliers de personnes qui décèdent chaque jour dans le monde faute d’un accès à l’eau potable ou à des soins de base. Et, chez nous, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il tarde à venir (malgré le réchauffement climatique).

    Les bénéfices de la croissance, tout comme les sacrifices de la crise, sont loin d’être répartis équitablement. Ces 5 dernières années, les bénéfices des entreprises belges cotées en Bourse ont augmenté de 41%… Un record ! Et votre salaire, il a atteint des records ? La banque ING a terminé l’année 2006 avec un bénéfice de 7,7 milliards d’euros. Pourtant, on nous rabâche encore qu’il faut faire plus de sacrifices : travailler plus longtemps, pour moins cher, mais dépenser plus pour acheter n’importe quoi.

    « Après la pluie, le beau temps »… un bien bel argument pour ne pas se rebeller contre quelque chose qui paraît « naturel ». Mais ce ne sont pas les tendances climatiques qui poussent des millions d’êtres humains à vivre dans la pauvreté et la misère mais bien la politique de ceux qui contrôlent la société.

    Après la deuxième guerre mondiale, tout le monde a crié « plus jamais ça ». Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Plus de guerre ? Inutile d’en parler, l’idéal de paix est écrasé sous les bottes et les bombes tous les jours en Irak, en Palestine, en Afghanistan, au Sri Lanka, …Plus de fascisme ? En Europe de l’Est, en France, en Belgique,… les nostalgiques du IIIe Reich profitent du désaroi des victimes du système pour relever la tête.

    Pour un véritable avenir, il nous faut lutter ! Mais si la colère explose souvent, elle se dissipe souvent avant de pouvoir être canalisée en une véritable force. C’est de cela qu’il sera question à la journée de discussion « Socialisme 2007 » : comment, en profitant de l’expérience des luttes passées et présentes, offrir une véritable alternative à cette société d’exploitation et comment avancer aujourd’hui dans cette direction.

    Venez discuter avec nous, avec des syndicalistes et d’autres participants aux luttes, de Belgique, mais aussi de Pologne, d’Italie, de France,… Et rejoignez la lutte pour un monde dénué d’exploitation. Pour qu’enfin l’on voit le beau temps après la pluie…

    Socialisme 2007 à Bruxelles le samedi 31 mars. Pour tous les renseignements, voir le tract ou notre site: www.socialisme.be.

  • 8 mars : journée des femmes. Les inégalités persistent…

    Si le statut juridique des femmes a connu des améliorations, l’égalité entre hommes et femmes, mentionnée dans la Constitution belge, est loin d’être réalisée. Ce que l’on trouve sur papier est loin de correspondre à la réalité. Chômage, travail précaire, pauvreté, … ces maux sont de plus en plus répandus mais ne touchent pas hommes et femmes de la même manière.

    En Belgique, l’écart salarial moyen entre hommes et femmes est de 24%. Même lorsqu’elles remplissent une fonction complètement équivalente, il subsiste encore un décalage salarial de 6%. Cet écart se creuse d’autant plus qu’augmente le niveau de formation. Autre constatation : plus la profession se féminise, plus le salaire diminue.

    Le risque de pauvreté est également plus grand pour les femmes que pour les hommes (27% contre 13% en Wallonie) de même que l’occupation de postes à temps partiel (40% des femmes en Belgique contre 7,1% des hommes). Et, en 2004, le taux de chômage féminin était de 14,5% pour 10,5% chez les hommes. Face à la pension, l’inégalité persiste, les femmes touchant moins souvent leur pension complète, notamment à cause des arrêts de carrière (principalement pour s’occuper des enfants).

    Si les femmes ont néanmoins gagné une certaine indépendance économique et sociale ces dernières décennies, les inégalités subsistent toujours en matière de tâches ménagères. De plus, la violence contre les femmes sévit toujours fortement et reste banalisée. En Belgique, une femme sur sept est victime de violences conjugales graves et, selon une étude de 1998, 68% des femmes interrogées ont déclaré avoir connu la violence physique et sexuelle. Même sur leur lieu de travail, les femmes sont encore trop souvent confrontées à différentes formes de harcèlement sexuel.

    Que faire face à cette situation ? Beaucoup pensent que le problème vient des hommes et qu’il faut favoriser l’accession au pouvoir de femmes dans les entreprises et les gouvernements. L’arrivée au pouvoir de Michelle Bachelet au Chili, la candidature de Ségolène Royal à la présidence française ou celle d’Hillary Clinton aux USA ont repopularisé ce genre d’idées.

    Aux USA, dans les années 60, un ensemble de mesures préférentielles dans les domaines de l’emploi, de l’admission dans les universités,… appelé « affirmative action » a été mis en place. Les résultats ont toutefois été décevants, l’affirmative action ayant avant tout profité aux moins défavorisé(e)s.

    Et force est de constater que le rôle important de Colin Powell dans l’équipe Bush n’a pas fait grand chose pour le sort des Noirs aux USA, si ce n’est les aider à aller se faire tuer en Irak. Dans le domaine des femmes, Margaret Thatcher a été pire que ses prédécesseurs masculins à la tête de la Grande-Bretagne en terme d’attaques anti-sociales qui ont plus durement touché les femmes. Et que dire alors de Condoleezza Rice, femme et noire, et donc représentante de deux groupes discriminés qui parcourt le monde pour défendre la politique de Bush… Plus proche de nous, combien de femmes se sont-elles retrouvées sans emploi à cause des « assainissements » de Laurette Onkelinx dans l’enseignement ?

    Quant aux entreprises, s’il est difficile de trouver des femmes aux hauts postes à reponsabilité, l’exemple de Laurence Parisot, à la tête du MEDEF, l’association des patrons français, est édifiant. Selon elle « La vie, la santé, l’amour sont précaires. Pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? ».

    Alors, hommes et femmes, tous pourris ? La question ne se situe pas à ce niveau. La contradiction principale dans notre société n’est pas une lutte entre le féminin et le masculin, mais bien une lutte entre riches et pauvres, entre ceux qui possèdent les entreprises, les richesses et les rênes du pouvoir et ceux qui subissent leur exploitation. L’oppression des femmes – encore souvent entretenue par les discours religieux et politiques – est, dans ce cadre, un moyen efficace pour obtenir un travail gratuit (le travail ménager), peser à la baisse sur l’ensemble des salaires et susciter des divisions qui freinent les possibilités de lutter en commun.

    Il y a presque un siècle, en 1910, la création d’une Journée internationale des Femmes a été proposée par la socialiste allemande Clara Zetkin à une conférence internationale des femmes socialistes afin de « militer pour le droit de vote, l’égalité entre les sexes et le socialisme ». Ce lien entre la lutte pour l’émancipation des femmes et celles des travailleurs ne doit pas être oublié.

    La lutte pour en finir avec les discriminations et les violences envers les femmes est une lutte qui doit être menée quotidiennement. Mais une véritable égalité entre les hommes et les femmes ne sera possible que sous un système où ce ne seront plus les profits d’une minorité qui décideront de tout mais les intérêts de la majorité de la population.

  • Luttons pour le socialisme !

    Contre le racisme, la guerre, le capitalisme

    Le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand qu’aujourd’hui : 0,01% de la population mondiale contrôle 24% de la richesse globale. A elles seules, les cinq plus grandes multinationales pétrolières ont réalisé ensemble un profit de 120 milliards de dollars l’an dernier.

    Benoit Douchy

    Résistance contre la guerre

    Cette richesse n’est pas utilisée dans l’intérêt de la majorité de la population. Les investissements sont faits à la seule fin de réaliser encore plus de profits. Pour cela, tous les moyens sont bons, depuis les restructurations sauvages et les licenciements massifs jusqu’aux guerres, comme celle que Bush a lancée pour s’assurer le contrôle de l’Irak et de ses réserves de pétrole.

    Les interventions brutales des Etats-Unis et de leurs alliés en Irak et en Afghanistan n’ont pas mené à plus de paix et de démocratie. Chaque mois, 4.000 Irakiens meurent dans les violences confessionnelles et les attentats. L’intervention américaine a renforcé les contradictions internes et conduit droit à une escalade de la violence et de la guerre civile.

    L’invasion d’Israël au Liban l’été dernier a eu le même effet. Les bombardements ont fait des centaines de morts et ont détruit une grande partie des infrastructures du pays. Un mouvement de protestation ouvrière et populaire contre les hausses de prix incessantes et les privatisations a été stoppé par la guerre. Après celle-ci, la pauvreté a encore grandi. Plus que jamais, une résistance unifiée est nécessaire, par-delà les divisions religieuses.

    Il y a quatre ans, le monde entier a connu une vague de grandes manifestations anti-guerre qui a montré que la grande majorité des jeunes et des travailleurs s’oppose à la guerre et veut se battre pour un monde meilleur. Depuis lors, cette opposition a continué à grandir, y compris aux Etats-Unis où aucun président depuis Nixon dans les années ’70 n’a été aussi impopulaire que Bush aujourd’hui.

    Résistance contre le racisme

    Une des tactiques les plus utilisées par le patronat pour augmenter ses profits est d’attiser les divisions en montant les travailleurs les uns contre les autres sur base de la couleur de peau, de la religion,…

    En 2006, les travailleurs immigrés aux Etats-Unis ont lutté pour dénoncer leurs conditions de travail et pour s’opposer à de nouvelles lois établissant un contrôle accru de l’immigration et la criminalisation de toute aide aux “illégaux”. De telles lois visent à faire des immigrés des victimes plus dociles pour les marchands de sommeil et pour les patrons qui leur imposent un travail en noir sous-payé et bien souvent dangereux. En Belgique aussi, les sans-papiers se sont mobilisés tout au long de l’année pour réclamer leur régularisation. Vaincre les préjugés racistes, lutter tous ensemble, nous rend plus fort.

    Résistance contre le capitalisme

    Le capitalisme mène à la guerre, à la misère, à l’exploitation, au racisme,… Même notre environnement est sacrifié. Le désastre du navire pétrolier Erika en 1999 est encore dans les mémoires. A peu près 15.000 tonnes de pétrole brut ont pollué les côtes françaises. Traîné en justice, Total va probablement devoir payer 0,5 milliard d’euros en dédommagements. C’est très peu pour une entreprise qui a fait 12,5 milliards d’euros de profits uniquement en 2006. Un tel profit ne peut être atteint qu’en économisant sur la sécurité et l’environnement, comme avec l’Erika (le navire n’était pas en bon état, mais il était bon marché…).

    Contre ce système où seul le profit compte, il faut une alternative. La situation en Amérique latine nous montre l’avenir qui pointe ici aussi : un tournant à gauche qui rend à nouveau possible de discuter de la possibilité d’une alternative socialiste. Pour offrir une réponse à la misère, à la guerre et au racisme que produit le capitalisme, une planification démocratique de l’économie sous le contrôle des travailleurs est indispensable.

    Nous luttons pour une telle alternative socialiste. N’hésite plus. Rejoins-nous!

  • 31 mars: Socialisme 2007

    31 mars: Socialisme 2007

    Pour la septième année consécutive, le MAS/LSP organise une journée de discussion nationale. Pourquoi ? Parce que nous pensons que la lutte contre le néolibéralisme et le capitalisme a besoin d’une alternative.

    Els Deschoemacker

    Nous y débattrons de thèmes importants, tant sur le plan international que national. Au niveau international, par exemple, nous parlerons de l’échec de l’impérialisme américain en Irak et au Moyen-Orient. Apporter la “démocratie” a-t-il été le réel motif de l’intervention? Quelles sont les conséquences de cette défaite et comment pouvons-nous mettre fin au cauchemar de la population irakienne ?

    L’immigration et ses effets sur les conditions de travail seront un autre thème débattu. Comment élaborer un programme pour les travailleurs immigrés et belges et comment nous battre ensemble contre les profits grandissants faits sur notre dos? Un camarade de Pologne sera présent à ce sujet afin de parler de la condition des travailleurs polonais et de la manière dont nous pouvons arriver à faire un front commun.

    Les nouveaux partis de gauche ont succité un intérêt grandissant l’année dernière et des expériences importantes ont été acquises notamment en Allemagne, aux Pays-Bas, en Ecosse et en Italie. Pour en discuter, des camarades de chacun de ces différents pays serons là.

    Dans la recherche d’une alternative à la société actuelle, les mouvements de lutte en Amérique latine occupent une place centrale. Au Venezuela, Chavez a fait un pas dans la direction d’une révolution socialiste, à Cuba, la maladie de Castro est une épée de Damoclès pendue au-dessus du pays et la Bolivie peut sombrer dans une guerre civile portant sur l’unité du pays. Des intérêts opposés sont en lutte, ceux des pauvres contre ceux des riches. Nous ferons état dans cette discussion des débats qui ont pris place au Congrès Mondial de notre organisation internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), et des interventions de nos sections dans quelques-uns de ces pays.

    D’autres thèmes seront encore abordés: l’histoire du trotskisme en Belgique, une réponse marxiste aux problèmes environnementaux, la critique d’un livre sur la révolution russe, la thématique des femmes au sein du mouvement ouvrier, etc.

    Le grand débat électoral occupera toutefois une place centrale. Les orateurs ne sont pas encore définis, mais nous voulons que des candidats de gauche et des membres du Comité pour une Autre Politique (CAP) prennent la parole et se rencontrent afin de trouver une solution contre les programmes néo-libéraux et asociaux des partis de droite. Jef Sleeckx sera bien évidemment de la partie, mais nous nous adresserons au monde syndical et aux mouvements sociaux dans les semaines à venir pour leur demander de nous faire partager leur opinion.

    Vu l’agenda bien rempli de ces prochains mois, il n’a pas été possible d’organiser un week-end entier. La participation sera donc moins élevée: entre 5 et 7 euros et nous espérons persuader trois cents personnes de venir engager le débat avec nous.

    S2007 aura lieu le samedi 31 mars, à Bruxelles, dans les salles de l’ULB. La journée commencera au début de l’après-midi et finira le soir avec le débat électoral.

    Vous pouvez vous inscrire en envoyant un mail à S2007@lsp-mas.be, ou en nous contactant au 02/345.61.81. Alors, on se voit le 31 mars?

  • 9e Congrès Mondial du CIO. Unifier la planète pour un monde socialiste!

    9e Congrès Mondial du CIO

    Venus d’une trentaine de pays des quatre coins du globe, 130 militants se sont réunis à la mi-janvier pour une pleine semaine de discussions portant sur la situation politique, économique et sociale internationale, mais également sur la construction de l’organisation marxiste internationale qu’est le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO). Ce Congrès restera dans les mémoires grâce au formidable enthousiasme et à la grande confiance en notre travail qui font suite aux résultats positifs obtenus depuis notre dernier Congrès Mondial, il y a un peu plus de quatre ans en 2002.

    Nicolas Croes

    La domination américaine contestée

    Depuis lors, de grands changements sont survenus, à la fois pour la la bourgeoisie et pour les travailleurs du monde entier. A l’époque, la scène internationale était dominée par les attentats du 11 septembre et leurs répercussions. L’impérialisme américain était résolu à s’occuper par la force armée, même unilatéralement, de tous les points "chauds" et on nous rabattait les oreilles de perspectives grandioses pour le "siècle américain". Ce siècle n’a pourtant duré que quelques années… Jamais dans l’Histoire l’influence d’une puissance n’a connu de déclin aussi rapide et nous ne sommes encore qu’au début d’une crise prolongée. La majorité de la population mondiale considère à l’heure actuelle que Washigton est une plus grande menace que Téhéran !

    Dans ce processus, l’intervention en Irak a été un point crucial. Depuis mars 2003, il y a eu en moyenne 4.000 personnes tuées chaque mois, majoritairement des civils et ce chiffre n’a pas arrêté d’augmenter au cours des derniers mois. Alors que l’Irak était autrefois l’un des pays les plus modernes du monde arabe, les infrastructures essentielles sont détruites, la population tente de survivre quasiment sans électricité ni eau courante. La majorité des habitants affirme vivre dans des conditions pires que sous Saddam alors que le pays s’enfonce toujours plus dans une guerre civile, à la fois confessionelle et pour le contrôle des richesses. Tout le Moyen-Orient est secoué par une série de crises (Iran, Liban, Palestine,…) que les Etats-Unis ont de plus en plus de mal à contrôler.

    Même dans l’antre de la bête US, le mouvement ouvrier commence à montrer ses crocs, poussé par les travailleurs immigrés (qui ont manifesté à plusieurs millions contre les lois racistes de Bush l’an dernier) largement issus d’Amérique Latine et qui réflètent la formidable remontée de la lutte des travailleurs qui s’opère dans cette région.

    Mais l’impérialisme américain n’est pas le seul colosse au pied d’argile sérieusement ébrêché. L’expérience est le meilleur professeur qui soit, et la mondialisation est maintenant vue par les masses – et non plus par les seules couches radicalisées – comme un signe d’insécurité et de pollution extrême. L’ère du "Nouvel Ordre Mondial" et le règne proclamé éternel du néo-libéralisme ont subi le même sort que le "siècle américain".

    Des riches plus riches, des pauvres plus pauvres

    Notre monde connaît partout une croissance économique soutenue. Or, comme le disait Marx, "une croissance économique doit aussi se refléter dans la poche des travailleurs". Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui et si les profits augmentent bien et atteignent des records faramineux, les salaires sont loin de suivre la même courbe : il est plutôt question de sortir de la classe moyenne que d’y rentrer.

    Les capitalistes deviennent de plus en plus des parasites: le 0,01% le plus riche de la population mondiale contrôle pour ses seuls intérêts 24% des richesses…

    Cependant, la masse d’argent qui tombe dans leurs mains et l’arrogance sans limites qui est l’apanage de ces puissants les aveuglent alors que des nuages menaçants s’accumulent au-dessus des Bourses.

    Car l’économie mondiale s’érige sur le sable extrêmement mouvant des relations économiques entre les USA et la Chine: les investissements américains dans la Chine soi-disant "communiste" contribuent à la production massive de produits chinois qui, en retour, sont vendus à bas prix aux consommateurs américains. Cela permet de maintenir la consommation – et la croissance économique – aux Etats-Unis malgré la stagnation des salaires réels depuis 20 ans. En échange, les profits chinois sont placés en dollars dans les coffres des banques américaines, ce qui permet de limiter l’effet de l’endettement astronomique des Etats-Unis. Mais les consommateurs américains sont aussi des travailleurs. A force d’attaques sur les salaires et les conditions de vie, ceux-ci éprouvent des difficultés croissantes à maintenir leur consommation. Et la politique de crédit à bas prix qui les a poussés à dépenser même l’argent qu’ils n’avaient pas encore gagné a des limites. Il est encore trop tôt pour dire si une récession arrivera en 2007 – le timing est trop aléatoire (des événements comme, par exemple, le cyclone Katrina et ses conséquences sont imprévisibles) mais l’important est de voir le processus et celui-ci mène à une crise d’importance.

    La Chine peut-elle sauver l’économie mondiale?

    Ce qui est certain, c’est que la Chine ne dispose pas d’un marché intérieur capable d’absorber sa production. Une récession, plus que probable, du marché mondial, engendrerait donc une crise majeure dans le pays au grand déplaisir de la bureaucratie chinoise qui tente lentement de transformer l’économie bureaucratiquement planifiée du pays en une économie capitaliste (entre 1989 et 2002, 45 millions d’emplois ont été perdus à cause de privatisations).

    L’impact de cette crise ne serait pas seulement économique, mais également politique. Actuellement, il y a déjà une grève toutes les 5 minutes en Chine "populaire" et il y a eu officiellement 78.000 actions de protestation rien que pour l’année 2005, à la fois contre les conditions de travail (dans certaines usines, on travaille 12 heures par jour, 7 jour sur 7 et parfois même de nuit quand les objectifs ne sont pas atteints, pour des salaires de misère) et contre la pollution croissante.

    Montée de la résistance anti-néolibérale

    Mais en terme de remontée des luttes et d’espoir, l’Amérique Latine fait figure de phare. Nous sommes arrivés à un moment crucial dans cette région où le capitalisme n’a jamais été autant critiqué. Dans plusieurs pays, les luttes massives des travailleurs et des pauvres ont amené au pouvoir des gouvernements qui évoluent vers des positions plus radicales sous la pression de la base.

    Même les gouvernements de droite restés au pouvoir connaissent une contestation grandissante qui rend leur position instable (l’exemple le plus flagrant est celui du Mexique). L’impérialisme américain, habitué à faire appliquer sa loi en Amérique Latine (on se rappelle de Pinochet…) est aujourd’hui fortement affaibli. Outre le fait que 40% de son matériel militaire est immobilisé en Irak, le discrédit du néo-libéralisme et la crise de la domination idéologique américaine laisse plus de marges à un développement favorable des protestations anti-capitalistes dans cette région comme partout ailleurs.

    Un des éléments importants dans ce développement est l’exemple, même imparfait, donné par Cuba comme alternative au capitalisme. Mais celui qui a le plus aidé à la diffusion des idées socialistes a été le président vénézueliens Hugo Chavez. Il a même été récemment jusqu’à annoncer que le Venezuela allait devenir une république socialiste et à dire qu’il était trotskiste (ce qui voudrait dire communiste anti-stalinien et opposé à la collaboration avec la bourgeoisie nationale dans le cadre de la lutte contre l’impérialisme et pour la construction d’une société socialiste)!.

    Mais ce sont surtout là des paroles car dans un même temps, Chavez appelle les capitalistes vénézuéliens à rejoindre le processus révolutionnaire! Au Vénézuela comme partout en Amérique Latine ou dans le reste du monde néo-colonial, les travailleurs ne doivent compter que sur leurs seules forces pour arracher leurs chaînes et ne pas remplacer celles qu’ils subissent actuellement par celles que les bourgeoisies locales rêvent de leur attacher.

    Jadis engourdis par la capitulation des anciens partis ouvriers et des directions syndicales face au néo-libéralisme et à la nouvelle situation née de l’effondrement du stalinisme, les travailleurs recommencent partout à prendre le chemin de la lutte. Même l’Europe connaît cette situation comme l’ont exprimé les mobilisations contre la Constitution Européenne, les grèves générales en Italie, en Grèce (et même en Belgique !) ou encore la lutte contre le Contrat Première Embauche en France.

    Plus que jamais, notre tâche est d’aider au développement de cette résistance en développant des organes de lutte comme de nouveaux partis des travailleurs dans lesquels nous défendons une orientation clairement socialiste tout en continuant la construction de notre parti révolutionnaire international.

    Balisons la route vers un avenir débarassé de l’exploitation, un avenir socialiste!

  • Italie : Les étroites limites du « moindre mal »

    Les élections d’avril 2006 ont porté la coalition de Prodi au pouvoir, mais surtout fait tomber Berlusconi. Christel Dicembre, membre de Lotta per il Socialismo, organisation-soeur du Mouvement pour une Alternative Socialiste en Italie, nous explique quel bilan nous pouvons déjà tirer de cette élection du « moindre mal ».

    Alternative Socialiste : En avril 2006, la coalition de Prodi l’a emporté de justesse sur Berlusconi. On peut dire que cette légère victoire était surtout dû à l’effet anti-Berlusconi plutôt qu’à un vrai programme. Peut-on déjà faire une petite analyse du gouvernement Prodi et voir ses résultats ?

    Christel Dicembre : "Et ses dégâts ! Ce que l’on peut constater c’est que, comme on l’avait prévu lors de la campagne électorale, Prodi se trouve être un atout de la bourgeoisie pour attaquer les travailleurs tout en limitant au maximum la contestation sociale. En décembre, un sondage réalisé par l’Institut National de Statistiques pendant la crise du budget, a fait ressortir qu’à la question de savoir si Prodi faisait mieux ou pire que berlusconi, 40% des sondés ont répondus « pire ». L’illusion du moindre mal n’a pas duré longtemps. Sa situation actuelle résulte de 3 facteurs :

    1. Le sentiment anti-Berlusconi qui règne encore, renforcé par une manifestation ce 2 décembre dernier où Berlusconi a réussi à mobiliser sa base à tel point que l’on a pu assister au défilé d’un million de manifestants à Rome pour réclamer la chute du gouvernement et la démission de Prodi.

    2. Le rôle de la bureaucratie syndicale. En Italie, le taux de syndicalisation est nettement plus bas qu’en belgique et la base est étouffée par une bureaucratie qui est comme cul et chemise avec le gouvernement et l’équivalent italien de la FEB, la Confindustria.

    3. L’absence d’un parti capable de représenter les intérêts des jeunes, des travailleurs et des immigrés."

    AS : Il existe tout de même le PRC (Partito di Rifondazione Comunista/Parti de la refondation communiste, créé en 1991 et issu de l’aile gauche du vieux Parti Communiste italien). N’est-il pas capable de représenter la classe ouvrière ?

    CD : "Le PRC participe au gouvernement et a jusqu’à présent a signé toutes les attaques qui en sont sorties."

    AS : Peux-tu préciser ?

    CD : "Le PRC a finalement signé le refinancement de la mission militaire italienne en Afghanistan, la mission de l’ONU au Liban (le mouvement anti-guerre est assez fort en Italie NDLR), mais surtout, le PRC a signé le Budget (Finanziaria) qui prévoit des coupes drastiques dans l’enseignement et l’augmentation du nombre d’élèves par classe (alors qu’il y a déjà 30 élèves par classe actuellement), des coupes dans les soins de santé (avec l’instauration d’une taxe supplémentaire pour les urgences selon la gravité), le passage à un système d’enveloppe fermées pour les transports publics dans les communes et le service civil (pompiers, gardes forestiers,…), et d’autres choses encore."

    AS : Le PRC a-t-il un autre choix pour éviter le retour de Berlusconi ?

    CD : "Il faut savoir que Refondazione Comunista était, ou est encore, mais de moins en moins, un parti radical qui a eu jusqu’à l’invasion de l’Irak un grand potentiel de mobilisation avec une implantation aussi bien chez les jeunes que chez les travailleurs. Si, comme il le prétend, il s’est présenté dans la coalition de Prodi pour la tirer à gauche, il aurait pu tout à fait donner un soutien critique au gouvernement en restant à l’extérieur et en donnant son accord en fonction des propositions comme c’était le cas lors du précédent gouvernement Prodi (entre 1996 et 1998). Il y a une incohérence complète : il participe à la fois au gouvernement et essaye de mobiliser à la base. Ce double jeu ne peut duper longtemps les travailleurs. Alors que dans cette période de remontée des luttes au niveau européen, on peut assister à la création de nouveaux parti des travailleurs (comme le WASG en Allemagne ou le CAP en Belgique), le PRC aurait pu être un fameux facteur d’attraction. Mais sa direction est complètement bourgeoisifiée, a oublié sa base et se tourne vers la « gauche » européenne. Et vu que le PRC a en son sein des tendances bien plus radicales, on ne peut lui donner encore une espérance de vie bien longue."

    AS : En 1998, c’était le PRC qui avait fait chuter Prodi en lui retirant son soutien, Berlusconi était ensuite arrivé au pouvoir. Est-ce qu’on en est réduit à un jeu de pendule entre Berlusconi et Prodi ?

    CD : "Entre 1996 et 1998, il y a eu le début de la libéralisation des chemins de fer, l’introduction de l’Italie dans le processus de l’euro (qui a signifié une inflation de 50% pour les Italiens…et l’incapacité de dévaluée la monnaie comme ce fut le cas dans le passé) entre autres mesures associales. Plutôt qu’un balancement entre Prodi e Berlusconi, il y a une continuité. Mais c’est vrai que tant qu’il n’y a pas d’alternative à la politique néo-libérale, ce sera sans cesse un jeu entre une droite dure et un « moindre mal » qui ressemble au choix entre la peste et le choléra. Mais si le PRC n’abaissait pas son programme et défendait vraiment un programme socialiste, au vu de son potentiel de mobilisation, il irait vers un succès croissant, notamment avec le détachement des travailleurs par rapport aux syndicats confédéraux et la montée d’influence de syndicats de base (comme COBAS).

    "Pour illustrer cela, on a vu il y a quelques semaines le directeur général de la CGIL (Confédération générale italienne du travail), se rendre à l’usine Mirafiori (l’usine historique de Fiat) pour y défendre le budget du gouvernement. Il s’est fait suffler par les travailleurs, qui sont sortis avant la fin du speetch, certains criant « Bertinotti, traître ! » (Bertinotti est l’ancien président du PRC et depuis peu Président de la Chambre des députés italienne).

    "Un appel à la grève générale a été lancé par COBAS pour le 17 novembre contre le Budget austère de Prodi, la CGIL est aller tracter devant les usines pour dire que la grève ne serait couverte en aucun cas !

    "Le PRC reste un point de référence, mais cela risque de basculer avec les nouvelles réformes des pensions (une augmentation de l’âge pour accéder à la retraite) alors que le PRC s’est toujours présenté comme le défenseur des pensions. Bertinotti n’en souffrira pas, il a déjà deux pensions en plus d’un salaire…"

    AS : Peux-tu dire un mot au sujet de notre organisation en Italie ?

    "Nous sommes très très peu présent pour l’instant puisque le travail du CIO (Comité pour une internationale Ouvrière, organisation révolutionnaire mondiale dont le MAS/LSP est la section belge) sur place ne date que de 4 mois, en envoyant là-bas des camarades de différents pays. On ne peut pas développer de véritable travail en Europe sans être présent en Italie, où le développement des luttes est impressionant.

    "Nous avons cependant déjà de bonnes perspectives de construction. cela faisait déjà quelques années que nous avions des contacts sur place, mais nous tirions nos analyses et perspectives de l’extérieur. Mais de l’extérieur, il est difficile de savoir exactement ce qui vit parmi la classe ouvrière."

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