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Tag: Iraq
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Pas assez de sécurité pour les armes nucléaires américaines en Europe.
Pas assez de sécurité pour les armes nucléaires américaines en Europe.
Un rapport interne de l’armée de l’air américaine a pointé du doigt la sécurité des bases aériennes européennes qui possèdent des bombes nucléaires américaines. Selon certaines estimations, il y aurait entre 200 et 350 bombes B-61 dispersées dans 6 pays, dont la Belgique.
Ces armes nucléaires sont déployées dans le cadre de la politique de l’OTAN et bien mal gardées. Le rapport de l’US Air Force critique la défectuosité de clôtures et de bâtiments ou encore le manque de formation et d’expérience des gardes. Ce danger vient s’ajouter aux autres raisons de réclamer le retrait de l’OTAN et de ses bombes hors de la Belgique et le retrait de la Belgique hors de l’OTAN.
Tout comme il est ridicule de croire que les forces US sont des armées de libération, il est également absurde de croire que les implantations de l’OTAN en Belgique et ailleurs sont des protections. Aujourd’hui comme à l’époque de la guerre froide, l’OTAN (et derrière elle les USA) participe activement à la course aux armements et a démontré de nombreuses fois son mépris des accords internationaux.
Ceux-ci prévoient notamment que l’OTAN ne peut intervenir dans un pays si celui-ci ne le demande pas ou s’il n’est pas agressé. Ces clauses n’ont notamment pas été respectées lorsque l’OTAN a bombardé la Serbie.
De même, lorsqu’en 1996, la Cour Internationale de Justice de La Haye a déclaré illégale l’utilisation et la menace d’utilisation d’armes nucléaires, cela n’a en aucun cas affecté les plans de l’OTAN.
A l’époque du début de la guerre en Irak, l’OTAN a aussi servi d’excuse pour permettre de lancer passer sur le sol belge des militaires et du matériel américain en partance pour l’Irak. Cette intervention n’avait pourtant officiellement rien à voir avec l’OTAN.
Il est nécessaire de s’organiser contre la militarisation du monde, qui est une solution facile aux crises du capitalisme. Non à l’impérialisme ! Non à l’OTAN !
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Birmanie : Le désastre du cyclone. Les richesses et les privilèges passent avant l’aide.
Birmanie : Le désastre du cyclone.
Les effets effroyables du cyclone qui a frappé le vaste delta du fleuve Irrawaddy ont choqué partout à travers le monde. Mais le régime militaire s’avère incapable d’aider les victimes. La dévastation ainsi que le nombre de décès et de blessés sont probablement plus grands que ceux qui ont été entraînés par le tsunami de 2004.
Keith Dickinson, Socialist Party (section de notre internationale en Angleterre et Pays de galles).
Jusqu’ici, il est possible que 100.000 personnes aient décédé et 1,5 million de personnes sont en danger. Les travailleurs et les paysans luttaient déjà avant simplement pour survivre sous les privations et la répression du régime militaire, maintenant, dans les secteurs frappés par le cyclone, des millions de personnes souffrent également du manque d’abri, de la famine et de la propagation de maladies.
Dans ce pays grand producteur de riz, ce sont les principales régions productrices de riz qui ont été frappées. Dans les médias britanniques, il a été dit que certaines des installations gazières et pétrolières en mer d’Andaman pourraient également avoir été endommagées par le cyclone, ce qui pourrait grandement préoccuper les généraux au pouvoir.
Ces généraux ont principalement été financés par l’exploitation des gisements de gaz naturel et d’autres ressources minérales. L’année dernière, la Thaïlande voisine a importé de Birmanie pour 2,7 milliards de dollars en gaz naturel, ce qui représente 45% de toutes les exportations birmanes. L’investissement thaï en Birmanie s’est élevé à 1,34 milliards de dollars et continue d’augmenter.
Le militant des droits de l’homme Benedict Rogers a écrit avant l’arrivée du cyclone dans la revue Far East Economic Review que le premier ministre thaï a décrit les généraux, après avoir conclu une nouvelle affaire d’investissement avec eux en mars, comme de « bons bouddhistes » parce qu’ils « ont médité », en dépit de leur massacre de moines bouddhistes en septembre passé.
En février, le dirigeant de la Karen National Union, le plus grand groupe ethnique armé birman, a été assassiné en Thaïlande sur les ordres du régime birman, probablement avec l’assentiment des autorités thaïes. En mars, la police thaïe a fait des raids contre 14 organisations Karen en exil en Thaïlande.
Ainsi le gouvernement thaï a « améliorer ses relations » avec les généraux birmans. Les gouvernements occidentaux l’incite maintenant à convaincre les généraux – qui résistent énergiquement à toute intervention extérieure – de permettre à la charité des travailleurs occidentaux d’organiser l’aide et la distribution de vivres désespérément requise.
Il est intéressant de noter que le ministre des affaires étrangères thaï a déclaré que les généraux birmans sont inquiets de l’aide occidentale après les invasions de l’Irak et de l’Afghanistan. En septembre passé, un des commentateurs du gouvernement birman a condamné les « puissances globales qui pratiquent l’hégémonisme ». La nouvelle prétendue « constitution » birmane, conçue pour préserver la dictature militaire, comprend des clauses qui interdisent le stationnement de troupes étrangères en Birmanie.
Les gouvernements du monde condamnent le manque de démocratie du régime birman, mais ce ne sont pas les intérêts des birmans qui les préoccupent, mais bien les efforts des généraux birmans pour limiter l’influence et l’exploitation des puissances impérialistes afin de défendre leurs propres richesses et privilèges. Tandis que les différents gouvernements invitent leurs propres travailleurs – déjà frappés par la crise du crédit – à faire des dons pour organiser l’aide après le passage du cyclone, ils courtisent le régime birman.
La Russie fournit de la formation nucléaire, de la technologie, de l’équipement et des armes à la Birmanie. L’Inde continue à investir et le Japon possède 19,3% du gisement de gaz naturel de Yetagun, entre autres projets importants, alors que Singapour est l’endroit préféré des généraux pour encaisser l’argent, l’investir, faire des achats, obtenir des soins médicaux, instruire leurs enfants et faire leurs accords sur les armes.
Chine
Le monde des entreprises de Grande-Bretagne, des USA et de France investissent eux aussi en Birmanie, mais c’est la Chine qui est le principal appui économique des généraux birmans, et le pays leur donne accès à l’Océan Indien.
Avant le cyclone, le secrétaire général de la fédération birmane des syndicats a déclaré: « Quand le régime était sur ses genoux en 1998, les compagnies Chevron et Total l’ont remis sur pieds. C’est la même situation maintenant. Politiquement, le régime est dans un mauvais état. Mais c’est l’argent de Chevron et de Total qui leur permet de tenir. Ainsi, c’est la politique des multinationales qui soutient le régime. »
Le peuple birman doit se débarrasser du régime répressif ; il a démontré à de nombreuses reprises, comme en 1988 et l’année dernière, sa capacité et volonté de lutter pour surmonter tous les obstacles afin d’améliorer son sort. Mais il ne peut compter que sur l’action et l’aide internationale des travailleurs et non sur « l’aide » des gouvernements capitalistes.
Après les dévastations causées par le cyclone, alors qu’il est urgent d’obtenir l’approvisionnement en nécessités de base pour tous ceux qui en ont besoin, il est également nécessaire de reconnaître, comme un auditeur l’a fait remarqué à une radio, que: « la résistance et les ressources des Birmans à travailler en tant que collectivité pour s’entre aider». C’est évident après deux semaines, et cela le sera encore plus en changeant de régime.
Les profits, pas les droits de l’homme.
Le pipeline de pétrole et de gaz naturel de Yadana passe à travers la Birmanie du Golfe d’Andaman vers la Thaïlande. Ce pipeline, dont les associés sont Total et Chevron, a entraîné le travail forcé des masses ainsi que d’autres abus des droits de l’homme commis par l’armée sous l’œil bienveillant des multinationales. Durant les protestations pro-démocratiques de l’année dernière sous la conduite des moines bouddhistes et qui ont été brutalement réprimées par les généraux birmans, un porte-parole de PTTEP, un partenaire thaï de Total, a déclaré: « Les affaires continuent comme d’habitude. Je ne vois aucun impact dans un avenir proche » du malaise. « Quand nous avons un contrat avec un gouvernement, il n’importe pas vraiment de savoir quel gouvernement c’est. »
Liens
- Mouvements de masse en Birmanie et ailleurs : quelle solution pour les peuples opprimés?
- Tsunami en Asie du Sud-Est: Comment pouvons-nous éviter une telle catastrophe?
- Tsunami en Asie du Sud-Est. Pour une annulation pure et simple de la dette. Pour une alternative socialiste au capitalisme
- Catastrophes naturelles: Le capitalisme va t-il investir dans notre sécurité?
- Rubrique "Asie" de ce site
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5 ans de guerre pour le pétrole et le prestige
Après cinq années de guerre en Irak, plus aucun doute ne subsiste sur le véritable motif de la guerre : le pétrole. Comme tout semble déjà avoir été dit, est-il encore nécessaire de débattre de cette guerre ?
Oui car, malgré les images atroces vues à la télévision, malgré les documentaires accusateurs, malgré le courant continu de rapports qui décrivent la barbarie qui règne là-bas, tout n’a pas encore été dit. Car cette guerre n’est pas simplement une guerre pour le pétrole.
Des Etats ne mènent pas des guerres pareilles uniquement pour des matières premières bon marché. Acheter le pétrole de Saddam aurait coûté moins cher que les centaines de milliards qui ont été injectés dans la guerre. Pourquoi alors cette guerre-ci a-t-elle pris une telle ampleur et est-elle si différente de la première guerre du Golfe ? Le problème se trouve dans les forces centrifuges qui secouent le capitalisme aujourd’hui.
Guerre froide…
En 1945, l’Union Soviétique avait émergé nettement plus forte que prévu de la Deuxième Guerre Mondiale. Elle avait une armée gigantesque et a pu relativement rapidement participer à la course aux armes nucléaires. Si l’Occident avait réagi de façon dispersée, il aurait été affaibli face à l’Union Soviétique. La guerre froide a permis de souder les Etats capitalistes autour des USA.
La crise économique qui a commencé à se développer dès la fin des années ’60 a partiellement desserré ces liens. La chute du Mur en 1989 a alors offert l’opportunité aux USA de se profiler à nouveau comme l’unique superpuissance au monde. Mener une guerre rapide et réussie dans une région stratégique comme le Moyen-Orient était alors apparu comme la meilleure manière de le faire savoir au monde. Pénétrer à Bagdad au cours de la première Guerre du Golfe (1991) était inutile, les dirigeants américains ne voulaient pas de colonie mais seulement faire savoir qui était le plus fort.
L’implosion de l’Union soviétique a fait disparaître l’ennemi extérieur. Les forces centrifuges ont alors repris force dans le camp occidental. Désormais, les USA, l’Union Européenne, le Japon, la Chine et la Russie luttent durement pour les matières premières et les marchés.
La situation a été rendue plus tendue encore avec la montée des inquiétudes économiques. Les USA ont bien l’économie la plus forte mais elle repose sur une énorme montagne de dettes. Leur croissance économique est de plus en plus dépendante de leurs relations avec la Chine. La perspective de difficultés économiques et politiques à venir a été en 2003 la principale raison de la deuxième Guerre du Golfe et de la décision des USA de renverser Saddam et d’occuper l’Irak. Cette fois, l’idée que l’Irak leur fournirait à bon marché le pétrole dont ils avaient tellement besoin l’a emporté.
Mais le prix à payer est énorme. La guerre, qui dure depuis 5 ans, a déjà coûté aux USA près de 3.000 milliards de dollars (selon l’étude du Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz). 700.000 Irakiens sont morts (pour 4.000 du côté américain), 2 millions de personnes ont fui le pays et en Irak même, il y a aussi 2 millions de réfugiés ayant fui leur région d’origine. La division religieuse et ethnique a balayé les discours sur la « démocratie » et la « stabilité ».
Face à cela, il n’y a rien à attendre d’une victoire électorale des Démocrates, un parti qui ne s’est jamais distancié de l’impérialisme et dont les candidats veulent maintenir à l’avenir au moins 100.000 hommes en Irak. Le seul moyen pour en finir avec cette barbarie, c’est de construire, en Irak comme aux USA, une force qui remette vraiment en cause l’impérialisme et sa politique de guerre et de pillage.
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Ni en Afghanistan, ni au Tchad ! Pas de participation belge à des guerres impérialistes !
Ni en Afghanistan, ni au Tchad !
Notre pays possédait à peine un gouvernement que les tambours de guerre se faisaient déjà entendre. Notre nouveau ministre de la Défense (sic) Pieter De Crem a annoncé vouloir maintenir les troupes belges en Afghanistan et en faire participer d’autres à l’opération française pour soutenir le dictateur du Tchad. En même temps, le nouveau ministre a supprimé les subsides pour que des classes scolaires aillent visiter les anciens camps de concentrations nazis…
Emiel Nachtegael et Jean Peltier
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5 ans de guerre en Irak. Pour quels résultats ?
- 1.220.580 morts irakiens. A Bagdad, une famille sur deux a perdu un de ses membres.
- 3.900 morts dans les armées américaine et britannique.
- Pour 2008, le budget de la Défense des Etats-Unis est de 670 milliards de dollars, dont 190 pour l’Afghanistan et l’Irak.
- A Bagdad, il n’y a en moyenne que 8 heures par jour d’électricité. Seul un tiers de la ville a accès à l’eau courante.
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Le credo de Jules César, « Si tu veux la paix, prépare la guerre », semble écrit sur le front de De Crem. Mais tout comme pour le glorieux Jules, ces fières déclarations ne sont qu’un prétexte pour notre Pieter.
Vous avez dit démocratie ?
Les agressions militaires américano-britanniques sont le résultat de la volonté de la classe dirigeante US de restaurer son prestige militaire et politique (en Afghanistan) et de contrôler le pétrole (en Irak). Qu’est-ce que la Belgique vient faire là-dedans? Apporter la paix et la démocratie aux indigènes, comme au bon vieux temps des colonies ?
La vraie raison de la présence belge en Afghanistan est que la machine de guerre américaine s’est embourbée dans une ligne de front trop élargie et qu’elle dispose de peu de réserves pour éteindre tous les feux en même temps. Bush a donc dû réorienter sa stratégie et faire appel à ses «alliés» pour soutenir l’armée américaine dans ses projets de « démocratisation ».
En Afghanistan, l’intervention militaire a chassé du pouvoir les Talibans fondamentalistes (d’anciens alliés pourtant…). Mais le nouveau régime qui a émergé, comme en Irak, ne repose pas sur le soutien des masses de paysans, d’ouvriers et de pauvres, mais sur celui des chefs tribaux et des couches aisées. La population reste confrontée au chômage, à la corruption et à l’insécurité. Depuis le départ des Talibans, la culture du pavot est redevenue la plus grande source de revenu de ce pays, l’un des plus pauvres au monde. Dans la plupart des régions de l’Afghanistan et de l’Irak, le droit islamique est de nouveau d’application sous une forme extrêmement conservatrice avec des conséquences très dures pour la population, et particulièrement pour les femmes, sans que cela empêche Bush et De Crem de dormir.
Après l’Afghanistan et l’Irak, de nouvelles interventions militaires occidentales se profilent en Afrique. Et si De Crem souhaite que la Belgique y fourre son nez sous le couvert d’une « mission de paix » guidée par la France pour soutenir le dictateur du Tchad Idriss Déby, c’est sans doute parce que ce nez a reniflé une bonne odeur de pétrole pas cher dans la région.
Pas en notre nom !
Les protestations contre la guerre ont été massives dans le monde entier, y compris aux USA. Certes, en Belgique, le gouvernement de l’époque ne soutenait pas le plan de guerre de Bush (ce qui n’a pas empêché les armes de transiter par le pays). Mais cette opposition officielle ne concernait que la guerre en Irak, essentiellement à cause du fait que l’impérialisme français, le grand frère de la bourgeoisie belge, n’avait pas les mêmes intérêts que l’impérialisme américain. Si certains partis, comme les Verts flamands et francophones, se profilent aujourd’hui comme des colombes de paix contre les F-16, il ne faut pas oublier que pendant leur participation au gouvernement, ils ont laissé donner le feu « vert » aux (très secrets) transits militaires américains par notre pays.
Aujourd’hui la guerre en Irak est beaucoup plus impopulaire qu’en 2003. Le mouvement antiguerre peut contribuer à imposer le retrait des troupes mais il devra éviter de se mettre à la remorque de politiciens opportunistes comme Barak Obama. Le candidat à la présidence s’est opposé à l’intervention en Irak en 2003 mais dit aujourd’hui qu’il faut augmenter le budget militaire américain et laisser en Irak une partie des troupes pour y défendre les «intérêts américains».
Aux USA comme en Belgique, face à la guerre que le capitalisme porte en lui comme la nuée porte l’orage (comme le disait si justement Jaurès), il ne suffit pas de manifester contre la guerre : il faut remettre en cause le capitalisme.
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Contre l’oppression des femmes, contre la guerre : résistance !
Après les attentats du 11 septembre, l’impérialisme des Etats-Unis a décidé de se venger en déclenchant une guerre contre l’Afghanistan. Les partisans de la guerre avaient annoncé entre autre que la chute des Talibans mettrait fin à l’oppression de la femme en Afghanistan.
En effet, les femmes étaient extrêmement opprimés et par exemple ne pouvaient pas aller à l’école et des règlements vestimentaires sévères étaient imposés par la loi islamique. Avec la guerre, le régime taliban a été remplacé par un gouvernement « démocratique » à la botte des USA. Mais les Talibans contrôlent toujours une grande partie du pays et la situation des femmes ne s’est jamais réellement améliorée dans les autres régions du pays. En effet, par exemple, beaucoup de filles se marient avant qu’elles aient 16 ans et 60 à 80% de ces mariages sont forcés. Loin de libérer les femmes, l’impérialisme américain et ses alliés sur place, dont la Belgique qui vient de renforcer son contingent au sein des forces de l’Otan, ont complètement accepté la Sharia qui reste toujours d’application. La lapidation, la pendaison de femme en place publique,… sont toujours monnaie courante en Afghanistan. La guerre, qui aurait dû arrêter l’oppression de la femme, n’a fait que des victimes qui sont principalement des femmes et des enfants et a conduit tout un pays dans une instabilité totale qui renforce l’influence des Talibans.
En Irak, nous voyons aussi que la guerre touche surtout les femmes. Plusieurs politiciennes et militantes des droits de la femme ont été assassinées depuis l’invasion américaine du 20 mars 2003. A cause de l’insécurité qui règne dans les rues, les femmes peuvent à peine participer à la vie publique et leurs droits sont limités). Le viol est souvent utilisé comme arme de guerre. De plus en plus, les citoyens ordinaires sont victimes des guerres : il y a les dommages collatéraux toujours aussi mortels et après cela il y a les dommages très importants causés sur les infrastructures civiles qui privent les populations d’eau ou d’électricité. Dans toutes les régions, les gens sont en contact avec des armes à uranium enrichi, qui ont pour effet de provoquer des cancers et des leucémies.
D’une part nous voyons que la puissance US a voulu montrer sa force militaire (ce qui n’a clairement pas réussi en Irak). D’autre part, il est clair que les guerres au nom de la liberté et de la démocratie servent uniquement les intérêts des multinationales (principalement celles des secteurs pétroliers et de l’armement). Participe à la manifestation du 8 mars pour les droits des femmes, le retrait des troupes du Moyen-Orient et la sortie de la Belgique de l’Otan !
Une action de masse est nécessaire !
Le 16 mars la plate-forme pour la paix organise une journée internationale contre la guerre sous le mot d’ordre “1000 marcheurs pour la paix”. Ce 20 mars cela fera exactement 5 ans que les USA ont envahi l’Irak. Entre temps, les excuses utilisées pour justifier la guerre ont été démasquées. Maintenant la guerre est pour ainsi dire passée, mais le pays est toujours occupé et gît sous les décombres. Le régime fantoche actuellement au pouvoir n’est pas du tout démocratique, et les troupes américaines n’ont toujours pas commencé leur désengagement. C’est pour cette raison que le 16 mars des manifestations vont se tenir partout dans le monde pour accuser cette situation intolérable. Mais malheureusement, la plate-forme officielle pour la paix ne va pas organiser de manifestation en Belgique contrairement aux dernières années, mais va organiser une promenade entre Louvain et Bruxelles sous le slogan : “1000 marcheurs pour la paix”. Selon nous, Il est impossible que cette promenade égale l’impact d’une manifestation. De plus, cela ne permet pas aux gens d’organiser et de mener ensemble la lutte contre la guerre. La même chose vaut aussi pour l’énième action de Bomspotting le 22 mars : “Nato : Game Over “. Le but est ici d’accuser l’OTAN de garder les armes nucléaires sur Kleine Brogel en essayant d’entrer par petits groupes dans la base. Bien entendu, l’accusation est justifiée, mais la forme d’action présentée par Bomspotting, est selon nous inefficace.
Seule une grande manifestation dans laquelle les étudiants et les travailleurs imposent ensemble leurs revendications peut avoir un effet conséquent. Pour cette raison nous considérons la manifestation des femmes du 8 mars comme une manifestation contre la guerre et l’occupation.
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Le bourgmestre d’Ixelles interdit la manifestation des femmes iraniennes le 8 mars !
Les femmes iraniennes, réfugiées des quatre coins d’Europe, manifestent le 8 mars pour faire entendre leur colère envers le régime réactionnaire iranien. En Iran, les femmes n’ont pas de droits. Ainsi elles ne peuvent quitter la maison sans l’autorisation de leur mari. Etre vue avec un autre homme ou ne pas porter le voile est suffisant pour être punie à coups de fouet. Il n’y a pas d’égalité devant la loi ; au contraire, l’inégalité en constitue le fondement.
La plate-forme de femmes iraniennes qui veut manifester cette année à Bruxelles, avec d’autres organisations (entre autre des femmes belges, mais aussi kurdes et turques) le fait depuis des années déjà. C’est la première fois qu’elle se heurte à une interdiction dans une ville européenne. Ixelles sera donc inscrite dans l’histoire comme l’unique ville de l’occident "démocratique" où il est interdit aux femmes de manifester lors de la journée internationale de la femme ! Le bourgmestre d’Ixelles, W. Decourty (PS), est donc apparemment en accord avec le régime iranien sur le fait que la résistance des femmes est inacceptable, et qu’il faut réduire celles-ci au silence. Quoiqu’il en soit, il agit en tant qu’allié du régime réactionnaire en Iran.
M. Decourty évoque comme raison pour l’interdiction de manifester sur son territoire la "perturbation du trafic". La perturbation du trafic ! Toute manifestation implique une plus ou moins grande perturbation du trafic – que reste t-il de notre droit constitutionnel à exprimer notre opinion (inexistant en Iran) si un bourgmestre peut invoquer une telle raison pour interdire une manifestation ? Cela nous procure aussi des inquiétudes sur le soutien qu’obtiendraient les femmes à Ixelles de la part de leur conseil communal si elles voulaient combattre l’oppression…
Nous avons obtenu l’autorisation de Thielemans, le bourgmestre de Bruxelles-Ville, mais pour la dernière partie de la manifestation – jusqu’à l’ambassade iranienne – notre droit est refusé par son confrère du même parti à Ixelles. Cette décision ne sera pas seulement regardée en Belgique. En Iran même, l’élite dirigeante s’en frottera les mains de plaisir: même un pays démocratique tel que la Belgique refuse aux femmes iraniennes d’exprimer leur opinion !
La manifestation du 8 mars est annoncée à 14 heures ; le point de départ se trouve à l’ambassade américaine où des femmes prendront la parole contre l’occupation de l’Afghanistan et de l’Irak. Ces occupations n’ont apporté aux femmes aucune amélioration, bien au contraire. Via le quartier européen, où nous voulons protester contre la politique asociale de l’UE, nous voulons nous diriger vers l’ambassade iranienne, point final de la manifestation.
Mais c’était sans compter sur le bourgmestre d’Ixelles ! Même la proposition -peu probable et déjà totalement inacceptable- des services de police de faire une partie de la manifestation en métro (!) nous est refusée par W. Decourty. Une action de protestation aura lieu ce jeudi 28 février à 17h30 devant la maison communale d’Ixelles. Une conférence de presse prendra place au même moment dans le café L’amour Fou (Place Fernand Coq)…
Nous sommes résolus à exprimer notre opinion, même si cela implique que nous devions emprunter le trottoir pour marcher jusqu’à l’ambassade iranienne. Nous invitons la presse à notre manifestation, qui sera unique par la partie partiellement souterraine de l’itinéraire qui nous est imposé. Aidez-nous à faire connaître cette situation scandaleuse à un plus large public !
- Azar Behrouz, plateforme de femmes iraniennes Karzar
- Anja Deschoemacker, commission femmes du Mouvement pour une Alternative Socialiste, MAS-LSP
- Laure Miege, travail femmes des Etudiants de Gauche Actifs
- Nadine Mertens, membre du Comité exécutif du Setca Bruxelles-Hal-Vilvorde
- Ivy Meert, femmes du Comité pour une Autre politique (CAP)
A: Mr. Decourty, bourgmestre d’Ixelles
STOP à l’interdiction de manifester! Les femmes iraniennes doivent avoir le droit de manifester jusqu’à l’ambassade d’Iran!
Cher M. Decourty,
Nous avons entendu avec indignation qu’en qualité de Bourgmestre d’Ixelles, vous avez interdit aux femmes iraniennes de manifester jusqu’à l’ambassade d’Iran. Et cela pour la journée internationale des femmes – un jour qui a notamment été mis en place par les précurseurs de votre parti. C’est vos prédécesseurs, clairement plus socialistes que vous, qui ont créé ce jour de protestation international pour les droits des femmes !
Mais les femmes iraniennes qui n’ont pas le droit de manifester dans leur pays d’origine, ni le droit de sortir de la maison sans la permission du père ou du mari, se voient refusées leur droit de faire entendre leurs voix par vous !
Je vous demande de revoir cette décision et de ne pas donner au régime iranien l’argument que les droits des femmes sont refusés même dans un pays européen. En effet, le régime réactionnaire en Iran débordera de joie en apprenant votre décision anticonstitutionnelle et totalement antidémocratique. Au lieu de montrer au mouvement des femmes en Iran qu’elles ont le soutien de la communauté internationale pour leur lutte, vous leur donnez un signal totalement contraire.
Je signe en ayant un espoir amoindri de votre raison et de votre sens démocratique,
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Pakistan : Malgré l’appel au changement, aucune grande modification en vue
Comme prévu, le parti du président Musharraf a subi une défaite lors des élections pakistanaises. L’appel au changement a amené certains à voter pour les partis d’opposition – le PPP (parti du peuple pakistanais, mené par Asif Ali Zardari, le veuf de Benazir Bhutto) et le PML-N (la Ligue musulmane, menée par Nawaz Sharif) – et d’autres à s’abstenir. S’il est clair qu’on a voté contre Musharraf, on ne peut pas dire que la confiance soit grande envers les partis d’opposition.
Les chiffres
Lors des élections de ce lundi 18 février, 272 sièges ont été directement attribués dans les circonscriptions électorales, 70 autres sièges sont réservés à des femmes et à des minorités religieuses et seront attribués proportionnellement aux résultats des partis. Au total, le parlement pakistanais comptera donc 342 sièges.
Les élections ayant été reportées à certains endroits, il n’y a provisoirement que 337 sièges : 113 pour le PPP, 84 pour le PML-N de Sharif et 55 pour le parti de Musharraf, le PML-Q. Le parti nationaliste local MQM, allié fidèle de Musharraf, obtient 25 sièges à Karachi. Les fondamentalistes musulmans du MMA ont été quasiment évincés dans la province frontalière du nord-ouest. Ils ont subi une lourde défaite, après une période de participation au gouvernement de coalition provincial. Nationalement, Le MMA n’obtient plus que 7 sièges, contre 63 en 2002. Le fait que les islamistes soient rayés de la carte n’a pas fait la « une » des médias occidentaux mais a assurément une grande importance.
Les chiffres indiquent que, avec 197 sièges, une majorité PPP et PML-N serait possible. Cependant, ils devront s’allier avec d’autres partenaires s’ils veulent atteindre la majorité des 2/3 requise pour pouvoir modifier la Constitution.
Les médias occidentaux se sont surtout focalisés sur le rôle du PPP et avaient prévu une grande victoire pour le parti de Benazir Bhutto. Le PPP a, en effet, obtenu un bon score (avec un gain de 32 sièges) mais c’est surtout le score important du 2e parti, le PML-N, qui est frappant, alors qu’il était moins attendu par les médias. Le PML-N passe de 19 à 84 sièges (avec de bons scores surtout dans la province du Punjab). Ce n’est pas étonnant : le chef du parti, Nawaz Sharif, s’était résolument élevé contre Musharraf et est ainsi apparu, encore plus que le PPP, comme une figure d’opposition.
La direction du PPP avait, quant-à-elle, communiqué le fait qu’un gouvernement de coalition avec le parti de Musharraf ne constituerait pas un problème fondamental pour elle. Un tel partage du pouvoir était le point de départ du PPP avant l’assassinat de Bhutto mais le scénario n’a pas été changé après sa mort.
En outre, dans les cercles politiques pakistanais, une grande importance est accordée au rôle d’un chef de parti, considéré comme le centre de ce parti. La disparition de Benazir Bhutto a, de ce fait, très certainement eu un effet négatif pour le PPP.
A la suite des résultats, le PPP a modifié son attitude en annonçant vouloir former des coalitions avec d’autres partis d’opposition. Il veut réaliser de telles coalitions dans les 4 provinces et au niveau national. Le leader du parti, Zardari, a clairement mentionné le PLM-N comme un partenaire de coalition potentiel. Il a, en même temps, fait savoir qu’il ne songeait aucunement à une coalition avec le PLM-Q.
L’attitude à adopter envers le président Musharraf sera certainement un point important de la discussion. En effet, Nawaz Sharif veut la démission de Musharraf, tandis que le PPP serait satisfait si le président ne remplissait plus qu’une fonction purement protocolaire, avec transmission du pouvoir au 1er ministre.
La réalité derrière les chiffres
Le faible taux de participation est le reflet du manque de confiance dans l’establishment politique. Il y a une immense insatisfaction, encore activée par les fortes augmentations des prix, ces derniers mois : la nourriture est devenue très chère. Aucun parti traditionnel n’a apporté de réponse à cela.
Ces élections sont une défaite pour Musharraf mais pas encore une victoire pour les partis d’opposition qui vont peut-être former un gouvernement. Dans quelle mesure ces partis sont-ils prêts à rompre avec la politique néolibérale de Musharraf ?
La seule raison pour laquelle Musharraf a renversé Nawaz Sharif par un coup d’Etat en 1999 était que celui-ci avait tenté de s’approprier le pouvoir sur l’armée. Il n’y avait pas de différence politique fondamentale, c’était uniquement une question de pouvoir.
Quant au PPP, malgré son passé de force populaire de gauche et ses discours sur une « économie socialiste », il a aussi un programme néolibéral. Cela a été démontré à l’époque où Bhutto était au pouvoir, fin des années ’80 et dans les années ’90. L’insatisfaction est profonde et les élections démontrent la victoire de celui qui s’est exprimé le plus fort contre Musharraf. Les partis qui avaient localement participé à des coalitions provinciales ont aussi été sanctionnés. C’est, entre autres, le cas des islamistes dans la province frontalière du nord-ouest.
Il n’y a pas de doute, la fraude et la corruption n’ont pas été absentes de ces élections. Une majorité des sièges avait été fixée au préalable, comme cela avait déjà été le cas en 2002 et, lors d’élections précédentes. Cela a déjà conduit bien des fois à des réactions et des bagarres. A la fin des années ‘70, la fraude électorale et la réaction contre celle-ci ont mené à la chute définitive du père de Bénazir Bhutto, Zulfikar Ali Bhutto (qui avait déjà perdu son soutien parce qu’il n’avait pas rompu avec le capitalisme).
Mais, indépendamment de la fraude, le résultat général est assurément une expression relativement correcte du sentiment qui prédomine au Pakistan : un sentiment de dégoût envers Musharraf et sa clique.
Et après ?
La question centrale n’est pas tellement de savoir quel gouvernement de coalition sera formé et qui y prendra quelle fonction. Les mêmes grandes et puissantes familles qui contrôlent l’élite politique depuis déjà bien des années continueront de le faire.
La question principale est de savoir quelle sera l’attitude de l’armée. Celle-ci contrôle une grande partie des services publics mais aussi un bon nombre d’entreprises privées du pays. De plus, l’armée est partout présente, dans la vie sociale et dans la rue. Il est peu probable celle-ci s’accroche au président Musharraf qui en a récemment démissionné pour pouvoir continuer à siéger en tant que président civil.
L’armée essayera probablement d’arriver à un compromis avec le nouveau gouvernement. Si jamais celui-ci tentait de limiter le pouvoir de l’armée, il ne serait pas exclu qu’elle se remette à jouer un rôle politique plus actif comme en 1999, lorsque Musharraf, alors chef militaire, a, avec le soutien de l’armée, fomenté un coup d’Etat. Il est probable que l’armée admette que Musharraf soit sacrifié en tant que symbole et qu’il doive quitter la scène, mais la restriction de la puissance militaire ne pourra beaucoup déborder du terrain symbolique.
Une autre question est de savoir quelle sera l’attitude des USA et ce que deviendra le soutien du Pakistan à la guerre américaine contre le terrorisme. Bush a déjà déclaré qu’il continuerait, avec Musharraf ou n’importe quel gouvernement démocratique.
Cela ne sera assurément pas difficile : les leaders du PPP ont déjà tenté bien des fois de « se mettre bien » avec les USA et affirment vouloir mener le combat contre le fondamentalisme musulman. Cependant, la population pakistanaise éprouve une grande aversion envers l’impérialisme américain, notamment suite à la guerre en Afghanistan et en Irak. Si le nouveau gouvernement veut quelque peu conserver le fragile soutien de la population, il devra en tenir compte. D’autre part, la pression internationale venant des USA risque d’être très forte.
Le nouveau gouvernement va se trouver devant le même dilemme que Musharraf : se laisser utiliser en tant qu’allié des USA dans la guerre contre le terrorisme (malgré l’aversion que la population éprouve pour cela) ou alors se déclarer « isolé », avec les sanctions qui pourraient en découler et le risque d’une confrontation avec l’armée pakistanaise qui pourrait profiter d’un affaiblissement international du gouvernement pour reprendre les rênes en main. En résumé, tous les ingrédients sont réunis pour aller vers une période d’instabilité et les partis traditionnels n’auront pas de solution à apporter.
Quels que soient les choix des partis établis, la clé du changement ne se trouve pas chez eux. Les ouvriers et les paysans pauvres pakistanais doivent s’organiser dans leur opposition contre le pouvoir néolibéral, qui est défendu par tous les partis traditionnels et aussi par l’armée.
Il est indispensable de rétablir à nouveau la tradition des organisations de travailleurs, sous la forme de syndicats et au niveau politique. La population pakistanaise a une énorme tradition de lutte pour le changement. Le mouvement révolutionnaire de 68-69 a totalement renversé la scène politique, avec un fort appel pour un changement socialiste. Aujourd’hui, l’appel au changement ne s’exprime peut-être pas aussi fort en termes d’alternative socialiste, mais l’insatisfaction à l’encontre des effets du capitalisme est grande.
Le Socialist Movement Pakistan, notre organisation-sœur au Pakistan, y travaille, en construisant une force socialiste active dans la création de syndicats combatifs et la formation de cadres politiques susceptibles d’intervenir dans des situations de changement rapide, en présentant un programme socialiste conséquent.
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L’impérialisme américain : affaibli et impopulaire, mais quelle est l’alternative ?
L’impérialisme américain s’embourbe dans les problèmes. La guerre contre le terrorisme en Afghanistan et en Irak a provoqué plus d’instabilité et de terrorisme. D’autres alliés, comme le Pakistan, sont également touchés par ces convulsions. Aux USA, le moteur économique commence à capoter et on parle de récession. Ce dossier se propose de brosser l’état des lieux de l’impérialisme américain.
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Vers une récession dure? Quelques citations
“Si, en plus, le protectionnisme freine l’arrivage de marchandises bon marché venant d’Asie, nous entrerons bientôt dans une situation de récession économique combinée à une inflation galopante de 5 à 8 % (voire plus), bref à une stagflation. Une telle situation est à l’ordre du jour, mais le calendrier exact est difficile a estimer. Cela peut se produire à tout moment comme cela peut également être reporté. Mais plus ce sera postposé, plus la crise frappera durement, tout comme la désintoxication est plus dure si l’intoxication a été longue. L’effet sur la lutte de classe est difficile à juger. La période précédente de stagflation a provoqué une vague révolutionnaire qui a menacé l’existence du système. Les réserves construites pendant la période d’après- guerre et l’autorité qu’avaient les partis sociaux-démocrates et « communistes » (là où ils avaient une base de masse) ont finalement pu freiner ce mouvement. Mais il suffit de se rappeler les acquis de Mai ’68 – le mouvement de démocratisation de l’enseignement qui n’est toujours pas entièrement détruit – ou la Révolution des Oeillets au Portugal et les diverses révolutions dans les anciennes colonies pour en mesurer l’impact.” (“Stagflation: syndrôme d’une maladie chronique” Alternative Socialiste no 126, novembre 2007, à relire sur les sites socialisme.be ou marxisme.org)
“Les USA n’ont connu que deux récessions ces 25 dernières années qui étaient l’une et l’autre une récession brève et douce. Il y a lieu de penser que la prochaine crise, lorsqu’elle viendra, sera plus grave.” (Wall Street Journal)
“Le marché immobilier américain a connu la crise la plus grave depuis les années septante, avec des baisses de prix de 8% en moyenne depuis le pic de 2005, mais de 40% dans les régions les plus touchées. Le marché part de l’idée que la baisse pourrait continuer jusqu’à 30%. Cela augure de la direction que l’économie américaine pourrait prendre. Avec un taux de chômage record depuis deux ans (5% en décembre) et qui pourrait atteindre les 7% selon certaines estimations, le consommateur américain (qui a longtemps été considéré comme le moteur de la croissance mondiale) pourrait jeter le gant. La consommation des ménages a chuté de 0,4% en décembre. Les ‘experts’ en discutent encore, mais six Américains sur dix jugent que le pays est déjà en récession.” (The Economist du 12 janvier 2008)
[/box]La guerre contre le terrorisme n’est pas une grande réussite. Dès le début de la guerre en Irak en 2003, nous avons publié une brochure écrite par Peter Delsing qui expliquait les tenants et les aboutissants de cette “guerre pour le pétrole”. Cinq ans après, nous avons interrogé Peter sur la situation actuelle de la guerre.
Trente mille soldats supplémentaires ont été envoyés sur place, l’impérialisme américain a-t-il réussi à stabiliser l’Irak après cette augmentation des troupes? Quelle est la situation en Irak même?
“L’invasion en 2003 faisait partie des projets de l’aile néoconservatrice des Républicains. Ces projets existaient depuis longtemps et visaient au remodelage du Moyen-Orient. Les attentats du 11/09 ont fourni le prétexte rêvé à leur mise en oeuvre. Cette guerre devait permettre à Bush et Cie de rétablir leur emprise sur cette région vitale et pétrolifère et aussi de soutenir leur allié local : Israël. Les régimes en Irak et en Iran étaient une cause permanente d’exaspération pour les Etats-Unis. Bush n’aurait jamais envahi l’Irak s’il n’y avait pas eu de pétrole sous son sol. Mais Bush s’est fourvoyé sur la possibilité d’y établir un régime à sa botte.”
“Le gouvernement de Maliki en Irak est assis sur un cimetière social. Chaque jour, des centaines d’adultes et d’enfants meurent des conséquences de l’occupation : le terrorisme, la violence, la misère, le grand banditisme, etc. En réalité, une guerre civile intercommunautaire y fait rage, entre chiites et sunnites ou entre Arabes et Kurdes. L’eau potable, l’électricité et même l’essence font défaut. L’augmentation des troupes a eu pour effet de militariser quasi complètement la ville de Bagdad et n’a fait que déplacer la violence ailleurs. Par exemple, les attentats terroristes se sont récemment multipliés au Kurdistan.
“Ces divisions communautaires que les Américains ont institutionnalisées ne peuvent mener qu’à des conflits de plus en plus aïgus pour la répartition des maigres ressources encore disponibles. La seule alternative viable serait une lutte commune des masses laborieuses et pauvres pour assurer leur propre sécurité et la défense des besoins de base. Cette lutte devrait être liée au respect du droit à l’autodétermination des différentes composantes de l’Irak et enfin à la lutte pour la transformation socialiste de la société.”
Quels sont les effets de cette politique impérialiste sur le reste du Moyen-Orient?
“Parlons d’abord de l’autre aventure impérialiste, celle d’Afghanistan. Un politicien britannique a récemment déclaré qu’on sous-estimait la position délicate du gouvernement de Karzaï. Fin janvier, les USA ont déplacé 2.200 marines vers l’Afghanistan, car la menace d’une offensive des Talibans se précisait dans le sud du pays. Lors du Forum Economique Mondial à Davos, Karzaï a même mis en garde contre “un embrasement du terrorisme” dans la région. Une telle instabilité – que renforcerait encore un possible effondrement de la société au Pakistan – montre bien l’impossibilité de développer ces pays dans le cadre du capitalisme et de l’impérialisme. Les conditions sociales y sont déjà telles qu’une récession mondiale pourrait donner le coup de grâce à plusieurs régimes instables.”
“Au Moyen-Orient, comme dans les pays du Golfe, il existe une élite riche qui nage littéralement dans les profits pétroliers. De l’autre côté, il y a une population souvent jeune, mais désorientée par la décadence capitaliste. La politique de Bush et de ses marionnettes locales a joué en faveur du fondamentalisme islamique, au Liban avec l’ascension du Hezbollah, à Gaza avec celle du Hamas. La soi-disant initiative de paix de Bush à Annapolis, en novembre de l’année passée, a donné plus de moyens au Fatah en Cisjordanie. Mais Israël continue à y construire des logements pour les colons.”
“En janvier, Bush a aussi fait une tournée dans sept pays arabes. Pour contrecarrer l’influence de l’Iran, il a vendu à l’Arabie Saoudite des bombes à guidage pour une valeur de 123 millions de dollars. Il en a aussi livré gratuitement 10.000 à Israël. D’autres contrats sont prévus pour une valeur totale de 20 milliards de dollars. La région devient une poudrière et l’exemple pakistanais n’a pas servi de leçon.”
Quels seront les effets d’une récession aux USA sur la position de l’impérialisme?
“Le prix du baril de pétrole a chuté légèrement depuis son pic de 10 dollars, mais il oscille toujours à un niveau élevé, entre 85 et 90 dollars. La crise financière actuelle – qui se traduira bientôt par des licenciements de masse, par des fermetures d’entreprises et par de nouvelles attaques sur les salaires et la sécurité sociale – se caractérise par l’éclatement des bulles artificielles qui maintenaient à flot le capitalisme en crise.
“Dans les années 80, dans le sillage de Reagan et de Thatcher, les gouvernements ont relancer les profits en sapant le pouvoir d’achat des salariés et des allocataires sociaux. Ils ont cependant préféré recourir provisoirement à l’emprunt public plutôt que de lancer une offensive encore plus dure contre la classe ouvrière. Dans le cas de Reagan, il s’agissait d’investir dans l’appareil militaire.”
“Au cours des dix dernières années, et surtout depuis la récession en 2001 aux USA, les dirigeants capitalistes ont essayé de différer une crise encore plus profonde en laissant enfler une bulle de crédits à bon marché. C’était le seul moyen pour que la population continue à consommer malgré des revenus qui ne progressaient plus ou même baissaient. C’est ainsi que les salariés se sont mis à dépenser leurs revenus futurs.”
“La bulle du marché immobilier est en train d’éclater aux USA. A l’heure actuelle, les prix n’y ont diminué “que” de 8%. Mais avec quelles conséquences ! Cela a cependant suffi pour que la Bourse américaine recule sérieusement, entraînant derrière elle toutes les Bourses à travers le monde. En Inde, la bourse a chuté de 11% en une journée. Les analystes n’en estiment pas moins que la chute des prix pourrait atteindre les 30%. La bulle d’autres formes de crédits aux USA pourrait produire des effets comparables.
“La bulle du ‘dollar fort’ est déjà en train d’éclater depuis un moment. Si elle devait éclater pour de bon, les exportations européennes auraient du mal à se maintenir et l’économie mondiale pourrait encaisser des chocs plus importants encore. “En outre, on ignore encore l’ampleur de la diffusion des ‘créances douteuses’ qui ont été converties en paquets d’actions. Un géant bancaire américain comme Citigroup a fait ses plus grosses pertes depuis 196 ans ! Un sentiment d’inquiétude, et même de panique, commence à s’installer parmi les dirigeants capitalistes. Il suffit de voir l’intervention énergique de la Federal Reserve (Banque Centrale Américaine) qui a réduit d’un coup ses taux de 0,75%. Les Américains sont endettés jusqu’au cou, mais Bernanke (le président de la FED) les incite à continuer dans cette voie.
“Les remèdes des rebouteux néolibéraux fonctionnent de moins en moins. La classe ouvrière américaine sera appelée à jouer un rôle important dans la construction de nouveaux partis pour les pauvres, les salariés et leurs familles, dans le feu de la lutte pour une autre société, une société socialiste.”