Tag: Gouvernement Michel

  • Le gouvernement Michel est parti – comment éviter que sa politique d’austérité ne revienne ?

    Après moins d’un mois de lutte contre la mort, le gouvernement Michel est décédé. Une tentative de redémarrage avec un gouvernement minoritaire s’est révélée vaine (ce qui conduit à la question surréaliste de savoir si le gouvernement Michel II a jamais vraiment existé). Les tensions avec la N-VA se sont encore exacerbées, rendant la coopération parlementaire impossible. La tentative d’ouverture à l’opposition de centre-gauche est arrivée trop tard et était trop vague pour sauver la peau du premier ministre. Gwendolyn Rutten (présidente de l’Open VLD) a immédiatement bloqué l’essai. Charles Michel ne pouvait que se rendre auprès du roi pour lui remettre sa démission. Cette destitution est à l’étude, peut-être que des élections anticipées seront évitées avec un gouvernement en affaires courantes jusqu’aux élections de mai.

    Le gouvernement Michel Ier a dû être remanié après le départ des ministres de la N-VA suite à une discussion sur le droit d’asile. Mais son redémarrage sous la forme d’un gouvernement Michel II fut bloqué car la N-VA a lié l’approbation du budget et de l’accord d’été à une réforme de l’Etat sous la prochaine législature. Aux dires de la N-VA, les choses avaient été convenues ainsi dans des accords secrets conclus au début de cette législature – accords dont la N-VA avait explicitement nié l’existence en 2014 et qui, en cas de fuite, pourraient certainement nuire encore plus au MR. Cela donne une claire indication de ce que nous avons à attendre de la N-VA dans les mois à venir : un discours sur l’asile et l’identité encore plus raciste et une campagne liée à la question communautaire.

    Cet accent sur le racisme est nécessaire à la N-VA. Tous les partis de la coalition suédoise ont subi des pertes lors des élections locales du 14 octobre dernier. La politique antisociale en matière de pensions, de pouvoir d’achat, de précarisation du travail, de démolition des services publics, etc. est particulièrement impopulaire. La N-VA ne voulait approuver le budget fédéral qu’à la condition qu’aucune mesure ne soit prise en matière d’environnement ou de pouvoir d’achat, puisque cela coûterait de l’argent. Ce faisant, le parti se positionne directement contre les 100.000 manifestants de la marche historique pour le climat du 2 décembre, contre les dizaines de milliers de travailleurs qui se sont mobilisés le 14 décembre et contre tous ceux qui regardent avec sympathie le mouvement des Gilets Jaunes.

    Si les questions sociales dominent la campagne, alors la N-VA ne pourra l’emporter. Ce parti a besoin du débat sur l’asile pour sauver les meubles après quatre ans de politique de casse sociale thatchérienne. Cette approche n’a rien de nouveau : lors de son premier mandat, au début des années 1980, la première ministre britannique Margaret Thatcher a utilisé la guerre des Malouines comme un paratonnerre pour détourner l’attention et la colère sociale. Thatcher, soit dit en passant, s’en est tiré, a remporté les élections de 1983 et a intensifié son offensive néolibérale.

    Pour les militants syndicaux, la question du racisme est parfois très frustrante : la propagande quotidienne a un impact sur les collègues. Nous devons très clairement défendre que ce ne sont pas les réfugiés qui sapent nos conditions de vie : c’est la cupidité des ultra-riches qui disposent de marionnettes volontaires et déterminées avec des politiciens tout acquis à leur cause. C’est ce que démontre l’exemple hongrois tellement cité par la droite et l’extrême droite : aucun réfugié n’est admis dans le pays, il n’y existe pratiquement pas de migrants, mais le niveau de vie des travailleurs est attaque par la ‘‘loi de l’esclavage’’ qui autorise jusqu’à 400 heures supplémentaires par an (et la réintroduction de la semaine de six jours au lieu de cinq !) en permettant que les salaires ne soient payés que trois ans après ! Jouer la carte du racisme – car c’est à cela que se résume la campagne sur l’asile et l’identité – est nécessaire pour la N-VA face au large mécontentement concernant les thématiques sociales. Mais le racisme n’apporte aucune solution aux pénuries sociales.

    Le gouvernement de droite a toujours été mis en difficulté lorsque les questions sociales ont occupé le devant de la scène. Le gouvernement a dangereusement vacillé à la suite du plan d’action syndical de l’automne 2014. Plus récemment, la colère ressentie à l’égard des contre-réformes en matière de pension, notamment exprimée par la grande manifestation syndicale du mois mai et par la journée d’action syndicale du 2 octobre, a joué un rôle dans les pertes électorales subies par les partis au pouvoir le 14 octobre. Le mouvement ouvrier ne doit pas laisser le débat public être occupé par la droite, la droite populiste et l’extrême droite dans les mois à venir. Nous devons défendre nos revendications et entrer en action. Les négociations autour des salaires et de l’Accord interprofessionnel (AIP) qui débuteront en janvier peuvent jouer un rôle important à cet égard. Après des années de modération salariale et de baisse du pouvoir d’achat, il nous faut une augmentation conséquente des salaires. Le salaire minimum doit être de 14 euros de l’heure. La chute du gouvernement ne doit pas servir de prétexte aux dirigeants syndicaux pour supposer qu’il n’est pas possible de conclure un AIP, pour ne pas formuler de revendications salariales sérieuses ou pour adopter une position passive en l’attente des élections.

    Ces derniers mois, la volonté d’entrer en action s’est accrue. Les deux journées d’action syndicale (du 2 octobre et du 14 décembre) ont dépassé les attentes. La marche pour le climat du 2 décembre a connu une participation historique. Plusieurs grèves ont eu lieu dans les entreprises (Aviapartner, Bpost,….) qui correspondent parfaitement à l’appel au respect et à la dignité qui sont aussi le moteur du mouvement des Gilets Jaunes. Cette volonté d’entrer en résistance active ne disparaîtra pas. Une prochaine marche pour le climat est déjà prévue pour le 27 janvier.

    Les députés du PTB Raoul Hedebouw et Marco Van Hees ont garanti que la voix de la rue se fasse entendre jusqu’à l’intérieur du Parlement. Le PTB suscite néanmoins des réticences. Une campagne ouverte à toutes les personnes entrées en action sur les thèmes du climat, du pouvoir d’achat ou des pensions, par exemple, et réunissant le plus grand nombre possible de forces opposées au gouvernement Michel et à l’ensemble de la politique d’austérité, voilà qui serait un sérieux pas en avant. Cela maximiserait le résultat possible, ce qui représente certainement un défi à prendre au sérieux tout particulièrement en Flandre. Le PSL souhaite jouer un rôle à cet égard sur base de son programme de changement de société.

    Le capitalisme est incapable de sortir de la crise dans laquelle il est plongé. Les mesures adoptées à la suite de la précédente récession arrivent à peine à leur terme que pointe la menace d’une nouvelle récession. Nos conditions de vie sont dégradées pour assouvir la soif de profits de l’élite capitaliste. Depuis l’éclatement de la crise il y a dix ans, l’autorité des institutions de l’establishment a profondément souffert, ce qui a ouvert la voie à une grande instabilité politique. Ce système ne peut être apprivoisé ou réglementé, il continuera de s’en prendre à nos salaires et à nos conditions de travail. Il menace même l’avenir de notre planète. Nous devons le remplacer par une société socialiste où les richesses disponibles seront utilisées dans l’intérêt de toute la population.

  • Journée d’action du 14/12 : ne laissons pas Michel 2 poursuivre la politique de Michel 1 !

    La journée d’action syndicale d’aujourd’hui n’a très certainement pas été partout organisée de la même manière. Mais la volonté d’agir était plus grande que prévu. Ces derniers jours, le débat politique a été dominé par le Pacte sur la migration, mais les travailleurs n’ont pas oublié que tous les partis du gouvernement ont participé aux attaques contre nos salaires, nos pensions, nos services publics, nos allocations sociales, etc. La liste des mesures antisociales du gouvernement Michel 1 est longue et impressionnante. La volonté d’agir est claire, même en Flandre où la VRT a parlé d’une ”atmosphère de gilets jaunes” lors de cette journée d’action syndicale.

    Du côté francophone et les piquets de grève ont été plus nombreux. A Liège, par exemple, les zonings industriels des Hauts Sarts et de Grâce Hollogne étaient à l’arrêt. A Bruxelles, un rassemblement a eu lieu devant les locaux de la fédération patronale FEB. Par la suite, un groupe de militants de la FGTB a manifesté rue de la Loi. A Namur, des militants de la FGTB et des “gilets jaunes” se sont rassemblés devant les bâtiments du MR. A Gand, une action dans la zone portuaire a été suivie d’une concentration au pont de Meulestede. A Louvain, une manifestation a défilé dans le centre-ville, après quoi de la soupe a été vendue pour un projet de lutte contre la pauvreté. Anvers était un peu en retrait, mais des actions ont également eu lieu dans l’industrie (Covestro, BASF, ISS, secteur alimentaire,…) en plus des concentrations de la CGSP à la gare centrale et du SETCa à Ikea. Seules 10 des 100 lignes de bus De Lijn ont quitté leur dépôt.

    Dans notre tract, nous avons proposé d’organiser une manifestation nationale après cette journée d’action pour lancer un ultimatum au gouvernement. “Une manifestation nationale bien préparée suivant le modèle de celle du 6 novembre 2014 (quand 150.000 manifestants ont lancé le plan d’action syndical) et posant un ultimatum clair au gouvernement lié à une grève générale nationale, voilà qui pourrait imposer une politique fondamentalement différente. Des revendications telles qu’un salaire minimum de 14 euros de l’heure, la restauration complète de l’index, une augmentation des salaires, une pension de 1.500 euros par mois minimum, la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires,… répondent parfaitement à la colère qu’illustrent les Gilets Jaunes. ”

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    Louvain

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    Liège

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    Namur

  • Ultimatum au gouvernement : ne laissons pas Michel 2 poursuivre la politique de Michel 1 !

    Photo : Nico

    Le gouvernement Michel 1 n’a pas survécu à sa défaite aux élections communales. Mais il n’est officiellement pas tombé en raison du mécontentement social face au pouvoir d’achat, aux pensions ou au manque d’investissements dans les services publics. Sa politique antisociale est bien trop impopulaire. La N-VA a donc choisi de transformer les prochaines élections en référendum sur la migration dans le but de diviser la classe ouvrière en Belgique. Ne nous laissons pas prendre au jeu : ce ne sont pas les réfugiés, mais bien l’avidité des grands actionnaires qui endommage nos conditions de vie et de travail.

    Tract du PSL à destination de la journée d’action du 14 décembre // Tract en version PDF

    Michel II, si nous le laissons exister, sera un non-gouvernement surréaliste. Il a le choix : s’en prendre encore à nos salaires, nos pensions et nos allocations sociales avec la N-VA ou alors chercher une autre majorité. La pire chose que les dirigeants syndicaux puissent faire est d’attendre les élections de mai. Cela laisserait le débat public, y compris sur les lieux de travail, à la droite et sa logique de division avec la haine des migrants. Ces dernières années, à chaque négociation, nous avons entendu dire que les patrons étaient confortablement assis dans leur fauteuil parce que le gouvernement les soutenait. Maintenant que le gouvernement est affaibli et que c’est à peine s’il survit, l’argument ne vaut plus. Chaque faiblesse de notre camp est impitoyablement jouée contre nous par l’autre ; il est grand temps de faire de même !

    C’est une sérieuse lutte qui s’impose et non des appels tièdes où chaque centrale ou régionale doit élaborer son propre plan. L’enjeu est trop important pour cela. Les attaques contre les pensions, les fins de carrière, les salaires et les conditions de travail n’ont pas encore été digérées. D’autres doivent encore venir, comme la mise en œuvre de l’accord d’été, de même que les importantes négociations pour l’AIP. Ces dernières sont l’occasion idéale d’imposer une sérieuse augmentation des salaires et un salaire minimum de 14 euros de l’heure.

    Si les dirigeants syndicaux continuent de se disputer entre eux sur la façon dont ils ne feront rien, leur présence ne sera plus considérée comme un atout, mais comme un désavantage pour mener une lutte efficace. Le mouvement des Gilets Jaunes en France et en Wallonie devrait constituer un avertissement. En France, les Gilets Jaunes ont démontré que la lutte porte ses fruits : une première concession de Macron a rapidement conduit à une autre. Il a ainsi dû annoncer que l’augmentation limitée du salaire minimum prévue serait légèrement plus importante et appliquée plus rapidement. La lutte se poursuit autour du slogan ‘‘Macron dégage’’. Le soutien populaire pour les Gilets Jaunes s’élève à plus de 70% en France alors que la popularité de Macron atteint à peine les 20%. Le raisonnement selon lequel “entrer en action repousse les gens” est manifestement incorrect : des actions de masse avec des revendications claires bénéficient d’un très large soutien. Elles font basculer le débat politique : les exigences de la classe ouvrière prennent alors le dessus sur les intérêts de la classe capitaliste.

    Ces dernières années, toutes les actions syndicales sérieusement organisées ont été bien suivies. Une manifestation nationale bien préparée suivant le modèle de celle du 6 novembre 2014 (quand 150.000 manifestants ont lancé le plan d’action syndical) et posant un ultimatum clair au gouvernement lié à une grève générale nationale, voilà qui pourrait imposer une politique fondamentalement différente. Des revendications telles qu’un salaire minimum de 14 euros de l’heure, la restauration complète de l’index, une augmentation des salaires, une pension de 1.500 euros par mois minimum, la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires,… répondent parfaitement à la colère qu’illustrent les Gilets Jaunes.

    Cela pose la question d’un autre type de gouvernement, d’une majorité qui aille cherche des moyens pour nos conditions de vie avec une taxe des millionnaires. Pour mettre en œuvre une telle mesure, la gauche devra défendre un programme de mesures socialistes, comprenant notamment le non-paiement des dettes publiques, la nationalisation des banques sous contrôle démocratique et le recourt à l’arme de la nationalisation contre l’inévitable contre-offensive patronale. Organiser et construire sérieusement notre lutte dès aujourd’hui est la meilleure préparation qui soit pour y faire face.

  • La N-VA hors du gouvernement, partons maintenant à l’offensive contre toute la politique d’austérité !

    Tous les partis gouvernementaux ont perdu des plumes lors des récentes élections locales, à la suite de quoi les tensions ont atteint un tel point qu’une discussion sur un pacte migratoire non contraignant a mis un terme au gouvernement Michel 1. Si l’agonie a duré quelques jours, c’est en raison de ce mauvais théâtre qui a vu les partis de l’orange-bleue et la N-VA tenter de se rejeter l’un sur l’autre la responsabilité de la chute du gouvernement.

    Ces derniers jours, dans les médias, tout portait à croire que le mécontentement social n’était qu’un fait divers. Il s’agit pourtant d’un élément essentiel derrière les déboires électoraux subis par les partis gouvernementaux le 14 octobre. La marche historique pour le climat du dimanche 2 décembre, les “Gilets Jaunes” manifestant à 2000 à Bruxelles sans réelle organisation en opposition à la hausse des prix et des taxes, la colère face au dossier des pensions et à la baisse du pouvoir d’achat,… Tout cela semblait soudain sans conséquence. Mais c’est bien ce qui vit parmi de larges couches de la population.

    Comme le faisait remarquer Marc Reynebeau dans le quotidien flamand De Standaard : “Alors que le gouvernement fédéral s’enlise dans une discussion identitaire symbolique, (…) il y a encore des gens qui ont de vrais problèmes. Ils sortent maintenant dans la rue en gilets jaunes.” Pour les partis établis, cependant, ces thèmes n’ont suscité aucune crise gouvernementale. Si une campagne électorale se déroule autour de ceux-ci, elle serait à n’en pas douter synonyme de déroute. La politique d’asile et l’identité représentent donc un écran de fumée bien utile.

    Avec le départ de la N-VA prend fin le gouvernement Michel 1. Il fait place à un gouvernement minoritaire orange-bleu qui est clairement un gouvernement en affaires courantes instable et non plus le dur gouvernement thatchérien qui, une fois au pouvoir, a directement lancé une attaque brutale contre les pensions, les salaires, les allocations sociales, les services publics,… Les patrons se sont déjà plaints ces derniers jours car ils espéraient encore recevoir de nouveaux cadeaux avant les élections de mai 2019. La politique de Saint-Nicolas pour les grandes entreprises se poursuivra sans doute mais, avec un gouvernement instable, les choses pourront être plus difficile. Soyons clairs : la N-VA n’est pas la seule responsable de la politique d’austérité dure que nous avons subie ces dernières années. Ce n’est pas parce que la N-VA n’est pas au gouvernement que cette politique prend fin. Au niveau flamand, la coalition suédoise reste d’ailleurs en place.

    La campagne électorale de mai 2019 est lancée. Nous verrons peut-être le retour des images et slogans de campagne anti-migration de la N-VA dont Filip Dewinter (Vlaams Belang) peut se prétendre l’auteur en souriant. Le Vlaams Belang espère profiter de la campagne anti-migration de la N-VA, son président Van Grieken en est tellement euphorique qu’il ne trouve même plus le temps de tenter de récupérer les Gilets Jaunes. Les autres partis traditionnels – décrits par De Wever comme la “coalition de Marrakech” – ont réagi avec indignation à la campagne dégoûtante de la N-VA, mais ils sont pour le reste essentiellement en accord avec la politique de Francken. Dans plusieurs interviews, Vande Lanotte, leader du SP.a, a déclaré que son parti n’avait pas de problème fondamental avec la politique de Francken, juste avec sa communication polarisante.

    L’establishment politique rencontre des difficultés dans toute l’Europe et au-delà. Le mouvement des Gilets Jaunes en France continue de gagner du soutien. En France, la répression brutale – qui voit des milliers de personnes arrêtées tandis que des lycéens sont traités comme des prisonniers de guerre – renforce les voix qui appellent à la démission de Macron. Moins de 20% de la population soutient encore le président français! Dans notre pays, la situation est potentiellement similaire. Toutes les actions syndicales qui ont été sérieusement organisées ces dernières années ont été couronnées de succès, tout comme la marche pour le climat et les actions des Gilets Jaunes ces dernières semaines. Ces actions expriment un sentiment général : on en a marre !

    Toute la question est de savoir comment nous pouvons utiliser ce sentiment pour parvenir à un réel changement. Macron a dû reporter d’au moins un an l’augmentation prévue de la taxe sur le carburant : une lutte acharnée se révèle payante ! Mais la protestation ne concerne plus seulement le prix du carburant : le “ras-le-bol” est général. Traduisons ce sentiment en revendications concrètes pour améliorer la vie de la majorité de la population : une augmentation des salaires pour augmenter le pouvoir d’achat, la récupération de l’ensemble de l’indexation des salaires et des allocations sociales, l’augmentation du salaire minimum à 14 euros de l’heure, une pension de 1500 euros par mois minimum, une semaine de travail plus courte sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, un plan massif d’investissements publics dans les infrastructures et les services publics, une plus forte imposition des grandes fortunes et des grandes entreprises. Aujourd’hui, nous payons plus de taxes que les héritiers du milliardaire Albert Frère pour leur succession !

    Nous devons discuter collectivement de ces revendications et, à partir d’elles, organiser des actions offensives vers une grève générale qui paralysera l’ensemble de l’économie. Les syndicats doivent jouer un rôle central à cet égard, mais les dirigeants doivent cesser de se disputer entre eux, essentiellement sur le fait qu’ils ne veulent pas agir, qui plus est !

    Organiser des actions déterminées, cela ne renforce pas la droite, bien au contraire ! Cela attire l’attention sur les thèmes qui réunissent la majorité de la population tout en veillant à ce que le débat public ne soit pas dominé par la droite. Même s’il ne faut pas s’attendre à de nouvelles attaques majeures de la part de ce gouvernement instable, rien ne sera fait pour améliorer le sort de nos pensions, de notre pouvoir d’achat, de la charge de travail ou de nos services publics. Une demi-journée d’action comme celle du 14 décembre – sans mot d’ordre clair, sans parler de son organisation – est bien en deçà de ce qui est nécessaire.

    Le gouvernement a été affaibli et, par conséquent, les patrons qui utilisent systématiquement leurs marionnettes politiques ont également été affaiblis. C’est un moment à saisir. Se reposer dans une attitude attentiste serait une erreur qui signifiait simplement de laisser l’adversaire récupérer des forces. Si les partis au pouvoir parviennent à limiter le débat électoral à leur manière de voir le thème de la migration, alors nous aurons à nouveau une politique anti-sociale très dure après mai 2019.

    Les actions offensives visant à augmenter les salaires et la protection sociale sont le meilleur moyen de répondre au mécontentement général, exprimé notamment par les Gilets Jaunes. Avec des assemblées générales pour débattre des revendications et des actions à mener, il serait possible de tisser des liens entre les militants et de renforcer la résistance contre la politique antisociale. Un mouvement social puissant est de nature à imposer une nouvelle réalité politique.

    Si cela ne se traduit pas par des représentants politiques qui font partie du mouvement et font tout ce qui est en leur pouvoir pour unir et organiser l’opposition à la politique d’austérité, alors cela pourra se refléter de manière déformée aux élections. La politique de boucs émissaires jouera alors un rôle plus important. Certains lorgneront vers l’extrême droite ou, au mieux, seulement vers une vague verte. En réalité, c’est l’ensemble de l’establishment politique et l’ensemble du système qui sont rejetés.

    Cette situation ouvre la voie à la recherche d’une alternative reposant sur le droit à une vie décente pour la majorité de la population au lieu de cette spirale infernale qui ne profite qu’à une élite d’ultra-riches. Cela signifie de lutter contre le capitalisme pour le remplacer par un autre système, un système qui selon nous ne peut être que le socialisme, un système où la majorité de la population disposerait du contrôle et de la gestion démocratiques des moyens de production, pour décider quoi produire et de quelle manière afin de répondre aux besoins de chacun.

  • Après la sanction des élections locales, Michel 1 sombre dans l’agonie

    Le jour-même des élections, tous les partis du gouvernement affirmaient qu’ils avaient gagné. La réalité était cependant toute autre : tous avaient perdu des plumes et, sur la base de ce résultat, la coalition suédoise n’obtiendrait plus de majorité parlementaire. Les conséquences de cette défaite ne nous échappent pas : les nerfs des partis au pouvoir sont tendus dans la perspective des élections de mai prochain. La campagne électorale a commencé et la marge de concessions s’est considérablement réduite après le 14 octobre. La N-VA doit tenir le retour du Vlaams Belang à l’œil, les autres partis du gouvernement doivent tenir compte de la ‘‘vague verte’’ et des inquiétudes sur le climat et la pollution, mais aussi de la résistance contre la rhétorique inhumaine concernant les migrants.

    Comme nous l’avons souligné directement après le 14 octobre, le gouvernement Michel a été affaibli. Avant les élections, nous avions écrit que le gouvernement pouvait être vaincu si les questions sociales devenaient centrales. Nous ne sommes pas les seuls à faire ce constat : les partis au pouvoir font de même. C’est pourquoi une chute du gouvernement sur les questions sociales n’est pas à l’ordre du jour. Il doit s’agir de l’asile et de l’identité pour la N-VA et d’une vague résistance “humaniste” pour les autres partis. C’est dans ce contexte que s’inscrit la crise politique actuelle.

    Sur quoi le gouvernement n’est-il pas encore tombé ?

    Les raisons ne manquent pas…

    • Les inquiétudes concernant le changement climatique ont poussé des dizaines de milliers de personnes à descendre dans la rue dimanche dernier, mais la mobilisation a directement été suivie par le rejet des objectifs climatiques européens par le gouvernement belge.
    • Le relèvement de l’âge de la pension signifie qu’un travailleur doit en moyenne travailler plus longtemps que l’espérance moyenne de vie en bonne santé.
    • Le gouvernement refuse d’accorder les moyens nécessaires pour permettre des régimes de fin de carrière pour les professions lourdes.
    • L’augmentation systématique des taxes et accises, y compris sur le carburant, qui fait en sorte qu’un travailleur ordinaire (sans carte carburant) paie plus de taxes à la pompe que les grandes compagnies pétrolières sur leurs milliards de bénéfices.
    • Le gel des salaires érode davantage nos conditions de vie et aggrave la pauvreté croissante causée par la politique gouvernementale.
    • L’incapacité du gouvernement de fournir des soins adéquats et abordables aux personnes âgées.
    • La mort de la petite Mawda.
    • Le manque de moyens pour tous les services publics.
    • Les protestations et actions de centaines de milliers de syndicalistes et de sympathisants qui refusent la politique d’austérité.

    Sur quoi le gouvernement s’écroule-t-il ?

    Le prétexte immédiat, c’est l’accord de l’ONU sur la migration. Pour la N-VA, il n’y avait au départ aucun problème avec ce pacte : le parti a soutenu la démarche du Premier ministre Michel à New York pour le soutenir et a participé activement à sa préparation. Cela n’est devenu un problème qu’en raison de deux développements : (1) l’opposition d’Orban en Hongrie et surtout du gouvernement autrichien, qui a augmenté la valeur symbolique du pacte et (2) le résultat des élections locales en Belgique quelques mois avant les élections législatives, élections au cours desquelles la N-VA a perdu des voix face à l’extrême droite.

    Ne pas participer à l’opposition du gouvernement autrichien, entre autres, donnerait l’image que Theo Francken s’exprime beaucoup sur Twitter, mais fait applique tout simplement la même politique que ses prédécesseurs. Il laisserait également un espace au Vlaams Belang, qui présente “Marrakech” comme la porte ouverte pour une migration massive vers la Belgique.

    D’autre part, le MR n’est lui non plus pas sorti indemne des élections locales et le parti ne veut pas être considéré comme la marionnette de Bart De Wever et de la N-VA. La réputation du Premier ministre Charles Michel sur la scène internationale n’est qu’une excuse. Si cela était si important, la Belgique n’aurait pas été le seul pays à rejeter les objectifs climatiques européens au côté de la République tchèque. Le véritable enjeu, c’est la réputation de Charles Michel et de son parti en Belgique. Juste avant les élections législatives de mai prochain, le MR ne peut pas se mettre à plat ventre face à la N-VA sur la question des droits humains sans aggraver sa défaite électorale.

    Le gouvernement se trouve au final dans une impasse. La seule question qui se pose est la suivante : qui sera rendu responsable ? Le MR, le CD&V et l’Open Vld veulent se décharger sur la N-VA, le parti qui a changé de position concernant l’accord de l’ONU. La N-VA veut rejette la faute aux autres partis au pouvoir, arguant qu’ils défendent un pacte inacceptable.

    Que dit réellement ce pacte ?

    Rien n’est bouleversant dans ce pacte. Il stipule seulement que les réfugiés peuvent jouir des droits humains existants et que tous les pays doivent tenir compte de ces droits (y compris, donc, les pays que fuient ces gens). Il stipule que l’évaluation d’un dossier d’asile doit être fondée sur un procès équitable. La N-VA semble croire que les demandeurs d’asile pourraient en tirer des droits supplémentaires… Que faut-il en conclure ? Ces droits humains fondamentaux sont les mêmes que ceux que la N-VA voulait soumettre à la signature de chaque demandeur d’asile il y a quelques années.

    La N-VA craint que la Convention puisse être utilisée contre la détention d’enfants – une pratique qui avait été précédemment condamnée par les tribunaux européens sans recours à l’accord de l’ONU. La N-VA craint encore de saper la souveraineté nationale et déplore que la migration “ordonnée” de ceux qui “respectent les règles” soit présentée comme quelque chose de positif et même comme une source possible de “prospérité et d’innovation”.

    En 2014, le programme électoral de la N-VA défendait pourtant la coopération européenne en matière de migration : ‘‘La migration doit être une histoire positive pour la N-VA. Mais le gouvernement doit alors mener une politique sensée et oser faire des choix honnêtes et clairs. Les étrangers ont des droits, mais ils doivent aussi être informés de leurs devoirs. Le point de départ est que quiconque respecte les règles du jeu est le bienvenu.’’ Une migration ordonnée pour ceux qui respectent les règles du jeu : cela ressemble bel et bien à un résumé du pacte qui sera présenté au sommet de l’ONU à Marrakech.

    Et maintenant ?

    Nous sommes actuellement dans une phase qui rappelle le sketch du perroquet mort des Monty Python : on déclare la mort du gouvernement de toutes les manières possibles, mais personne ne veut la reconnaître. La N-VA a annoncé qu’une majorité alternative signifierait la fin du gouvernement, les autres partis sont en faveur d’une telle majorité alternative, mais Michel ne considère pas que le gouvernement démissionne.

    L’appel d’Ecolo/Groen d’offrir une majorité alternative pour que la Belgique soit “du bon côté de l’histoire” en matière de migration – un appel qui peut également être répété sur les questions climatiques – positionne les Verts comme le principal opposant de la N-VA. L’impact de la question climatique ne peut pas non plus être sous-estimé : la marche climatique historique de dimanche dernier est peut-être déjà de l’ordre du passé pour les médias établis, mais pour les dizaines de milliers de participants et les dizaines de milliers d’autres qui se sentent concernés, ce n’est pas le cas. La vague verte du 14 octobre pourrait se répéter lors des prochaines élections.

    Une fois la fin du gouvernement établie, la question demeure de savoir quel en sera le résultat. Y aura-t-il un gouvernement en affaires courantes, sans N-VA et donc sans majorité ? Ou un “nouveau” gouvernement Michel 2 avec la N-VA pour gouverner en affaires courantes jusqu’aux élections ? Des élections fédérales anticipées semblent exclues au vu de la tenue des élections régionales et européennes de mai. Si le gouvernement survit miraculeusement – ce qui n’est pas totalement exclu : voyez comment Theresa May a survécu ces dernières semaines ! – il sera affaibli.

    Quelles implications pour le mouvement ouvrier ?

    C’est selon nous la question la plus importante. Elle nous ramène également aux éléments de la première partie de cet article : nos revendications et préoccupations au sujet du climat, du pouvoir d’achat, des services publics, des soins de santé, de l’enseignement,… Avant les élections locales, nous écrivions que le gouvernement perd ‘‘lorsque les questions sociales déterminent l’agenda’’. Cela ne surviendra pas automatiquement : le gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour que la campagne ne soit pas axée sur les questions sociales, ce qui est bien évident à la suite de ses nombreuses attaques contre nos salaires, nos pensions, nos allocations sociales, nos services publics et notre pouvoir d’achat. Le mouvement des travailleurs doit mettre ses propres revendications à l’ordre du jour. Le meilleur moyen d’y parvenir est de défendre un programme offensif lié à des actions audacieuses avec la participation la plus large possible. Comme nous l’avons écrit dans notre réaction immédiate après les élections municipales : ” Le gouvernement est mis en difficulté, la résistance sociale doit passer à la vitesse supérieure !’’

    Le mouvement ouvrier doit aussi prendre position sur le dossier de la migration : contre ce qui divise les travailleurs et les opprimés, contre les causes créées et renforcées par ce système qui poussent les gens à fuir (la misère, les guerres, le pillage néocolonial, etc.), pour un accueil humain des victimes de ce système. Il suffirait d’utiliser les ressources utilisées actuellement pour la guerre à travers le monde – un budget militaire de 1739 milliards de dollars par an ! – pour mettre fin à la pauvreté et à la misère. Le problème des réfugiés fondrait comme neige au soleil. L’échec de la droite est évident sur le dossier la migration, le mouvement ouvrier doit défendre son propre programme.

    Nous avons besoin d’une gauche qui ne se limite pas à l’opposition, mais qui organise et dirige la lutte contre la politique antisociale, au niveau politique et syndical, pour unir tous ceux qui rejettent l’austérité dans le combat pour des revendications offensives : le retrait des attaques contre les pensions, l’augmentation de la pension minimum à 1500 euros par mois, la réduction du temps de travail à 30 heures par semaine sans perte de salaire et avec un embauche supplémentaire, l’augmentation substantielle des salaires et l’augmentation du salaire minimum à 14 euros de l’heure, un programme massif d’investissement public dans les infrastructures (logement social, etc. ) et les services publics (soins de santé, enseignement, transports publics, crèches,…), un programme de transition écologique comprenant la nationalisation de la totalité du secteur de l’énergie,… Un tel programme est en contradiction avec le système capitaliste. Nous devons nous préparer à cette confrontation en popularisant une alternative de société socialiste : une société centrée sur les besoins de l’être humain et de la planète, et non sur la soif de profits d’une poignée de super-riches.

  • Les élections communales ont affaibli le gouvernement Michel

    Photo : Wikimedia (commons)

    Vous l’avez aussi remarqué ? Le dimanche après-midi du 14 octobre, en Flandre, presque tous les partis, à l’exception du SP.a, avaient remporté les élections, la victoire des Verts était réelle mais modérée et la Flandre avait surtout voté à droite. En Belgique francophone, en revanche, les partis traditionnels, en particulier le PS, avaient perdu face à une vague verte à Bruxelles et une vague verte et rouge vif en Wallonie. La conclusion était évidente : nous vivons dans un pays à deux démocraties, l’une toujours plus à droite en Flandre, l’autre toujours plus à gauche à Bruxelles et en Wallonie. Le soir même et les jours suivants, les médias ont dû ajuster leur analyse. En Flandre, nous sommes passés d’un perdant et de nombreux gagnants à de nombreux perdants et deux gagnants. En Wallonie, la coalition de droite MR-CDH s’avère finalement être le plus grand perdant ; et à Bruxelles c’est le MR.

    Pourquoi cette cet ajustement tardif ? Les journalistes et les commentateurs politiques se sont-ils d’abord trop fiés aux annonces officielles des partis ? Ou est-ce parce que l’accent mis sur les résultats est le plus fort immédiatement après les élections, puis s’estompe rapidement, de sorte que la première analyse d’une victoire des partis au pouvoir reste dans les esprits et que la correction ne touche ensuite qu’une minorité consciente ? Les trois partis gouvernementaux flamands atteignent toujours 58,1% ensemble, mais c’est 6,4% de moins qu’en 2012 et 8,5% de moins qu’en 2014 ! Les partis de ‘‘gauche’’ (le SP.a, Groen et le PTB), représentent ensemble 26,6% et sont encore loin du compte. Mais malgré la perte de voix substantielle du SP.a, l’écart entre ces partis et les partis au pouvoir diminue de 11% par rapport à 2012. Pour le gouvernement flamand, cela signifierait que la N-VA et le CD&V ne suffiraient plus à constituer une majorité régionale et que l’Open VLD passerait de partenaire facultatif à celle de partenaire indispensable pour une majorité.

    De pareils résultats sanctionneraient durement en mai 2019 le putsch du CDH et du MR en Wallonie. De plus, la coalition suédoise perdrait complètement sa large majorité (85 sièges sur 150) au niveau fédéral pour ne plus atteindre que 73 sièges. Elle pourrait alors embarquer le CDH, mais ce serait une coalition de cinq perdants ! Cela pourrait expliquer pourquoi Bart De Wever (N-VA) à Anvers, Tommelein (VLD) à Ostende, De Clercq (VLD) et Van Hecke (CD&V) à Gand lorgnent vers Groen. Les Verts se prétendent ‘‘ni de gauche, ni de droite’’, ils prennent des voix des deux côtés et pourraient servir de monnaie d’échange si les partenaires de la coalition suédoise souhaitent continuer. Cependant, à chacune de leur participation précédente au pouvoir, Groen a été sévèrement puni par la suite. Il nous semble peu probable que ce parti rejoigne un gouvernement de droite au niveau fédéral, et certainement pas sans Ecolo à ses côtés. Pour Ecolo et pour le PS, il faudrait déjà une grave crise institutionnelle appelant à leur ‘‘sens de l’Etat’’ avant de rejoindre un gouvernement comprenant la N-VA. Mais si le résultat du 14 octobre devient également celui du 26 mai, cela ne peut être complètement exclu. Le caractère thatchérien du gouvernement serait de ce point de vue adouci.

    Le PS a davantage perdu en pourcentages que le MR ou le CDH, mais il s’en tire mieux. Il reste de loin le plus grand parti à Liège, Charleroi, Tournai, La Louvière et Mons et tient très bien le coup à Bruxelles où il récupère également Molenbeek et Koekelberg. La FGTB wallonne fait à juste titre pression sur lui pour ‘‘assumer ses responsabilités historiques’’ et constituer des coalitions progressistes PS-Ecolo-PTB. Si ces coalitions devaient rompre fondamentalement avec la politique d’austérité, cela affaiblirait l’argument le plus fort de la coalition suédoise – l’opposition de gauche n’a pas d’alternative – en Wallonie et à Bruxelles, et même en Flandre après un certain temps. Mais la FGTB a aussi une tâche historique devant elle. Mettre pression en faveur de la formation de coalitions progressistes est excellent, mais cela ne peut pas remplacer la nécessité d’actions bien préparées pour ébranler les coalitions de droite et, si possible, pour les faire tomber.

    La droite tente de créer l’amalgame entre la gauche radicale et l’extrême-droite. Ce n’est pas la promotion de la haine, des discriminations, de l’intimidation et de la violence qui est invoquée pour étendre le cordon sanitaire au PTB, mais parce que Staline et Hitler étaient tous deux des meurtriers de masse. Mais toute l’Histoire a été jusqu’à présent marquée par des guerres, des guerres civiles, des massacres, des génocides, etc. Les machines à tuer les plus efficaces ont toujours été celles qui avaient atteint le plus haut niveau technologique, et elles se trouvent aujourd’hui en Occident, où ce sont les ‘‘partis démocratiques’’ qui gouvernent. Si le nombre de crimes commis par leurs prédécesseurs ou des alliés à qui ces armes ont été fournies devient la norme, alors presque tous les partis doivent être interdits. C’est totalement hypocrite, la droite le sait pertinemment, mais elle veut à tout prix éviter un gouvernement de gauche des travailleurs. Pour l’instant, cela peut être évité sans faire appel au Vlaams Belang. Mais quand ça deviendra vraiment crucial, les portes du pouvoir s’ouvriront pour lui aussi. De Wever a envisagé tester ce que signifierait une percée prudente du cordon sanitaire par une coalition avec la liste du Vlaams Belang ‘‘Forza Ninove’’, mais les blagues racistes de sa tête de liste et le salut hitlérien de ses partisans ont torpillé le projet. Avec 13% en Flandre, le Vlaams Belang est encore loin de son meilleur score de 21% en 2006. Cependant, pour l’ensemble du mouvement ouvrier et pour tous les jeunes, ce devrait être un signal de mobilisation et un avertissement que le danger de l’extrême droite ne disparaîtra que si la casse sociale, qui est le terreau sur lequel il prospère n’est pas balayé par une alternative de gauche.

  • En Flandre aussi, les partis de droite du gouvernement perdent des points

    De Wever et Bracke. Photo : Jean-Marie

    Avec ce résultat, la N-VA, le CD&V et l’Open VLD perdraient 16 de leurs 89 sièges au Parlement flamand…

    Le 14 octobre, la N-VA a de nouveau obtenu de très bons résultats, surtout à Anvers et dans les environs. Dans de nombreuses communes, la N-VA et l’extrême droite du Vlaams Belang obtiennent ensemble plus de la moitié des voix. Ce phénomène n’est pas neuf. Lors des élections nationales de 2014, dans la banlieue d’Anvers, la N-VA avait obtenu beaucoup plus qu’aujourd’hui. A Anvers même, la perte a été limitée, de sorte que pratiquement aucun siège n’a été perdu et que la coalition de droite de De Wever continue de disposer d’une très courte majorité.

    Ce résultat est, bien sûr, très différent de celui de Bruxelles et de Wallonie, où la politique antisociale du MR a été clairement sanctionnée. Cela s’est accompagné d’une progression d’Ecolo et du PTB. Ce vote de gauche plus explicite met à l’ordre du jour la possibilité de coalitions régionales de gauche en Wallonie et à Bruxelles.

    Si la Flandre accuse un certain retard dans cette évolution, c’est en grande partie à cause des traditions plus faibles du mouvement ouvrier au nord du pays. Cela a un impact sur la prise de conscience de couches plus larges qui sont plus facilement susceptibles de trouver de fausses solutions à des problèmes sociaux. Mais les thèmes sociaux sont également reconnus comme les plus importants par les électeurs flamands, cela s’exprime de manière déformée par des voix contre la politique établie et une plus grande ouverture aux préjugés racistes. La N-VA de De Wever joue là-dessus, au point d’ouvrir la voie pour une nouvelle croissance du Vlaams Belang.

    Mais même en Flandre, il y a eu un glissement vers la gauche dans ces élections communales. Par rapport à 2014, les suffrages obtenus par la N-VA, l’Open Vld et le CD&V ont diminué aux élections provinciales, ces dernières pouvant plus facilement être comparées aux élections régionales et fédérales. Ensemble, ces partis perdraient à 16 de leurs 89 sièges au Parlement flamand. Ils se sont tous présentés à tort comme vainqueurs le 14 octobre… Les votes perdus sont allés au VB et à Groen. Le SP.a, déjà très faible, a encore perdu du terrain, non pas parce que sa politique est trop à gauche, mais précisément parce qu’il n’en est pas question. C’est ce qu’illustre le drame des logements sociaux déclarés insalubres du quartier Sainte-Bernadette à Gand, fortement discuté les derniers jours de la campagne électorale. La perte du SP.a a cependant été plus limitée que la croissance de Groen qui est passé de 308 à 541 élus. En outre, le PTB a fait une percée en gagnant des élus dans 13 communes flamandes. Sans un programme qui questionne le capitalisme, Groen ne sera pas à la hauteur des attentes. Mais la progression électorale à gauche est l’expression d’une recherche d’alternatives à la politique de droite.

  • Une gauche ‘‘rhinocéros’’ plutôt qu’une gauche ‘‘respectable’’ !

    Avec l’accord d’été du gouvernement fédéral, Charles Michel et sa bande ont persévéré dans leur impitoyable politique de hold-up social. Uniquement dans les services publics fédéraux, 10.000 équivalents temps plein ont été perdus depuis 2015, soit 13% du personnel.

    Edito de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste, par Nicolas Croes

    La société a véritablement été saignée à blanc par la politique d’austérité, alors qu’il était déjà difficile de citer un secteur épargné par le sous-investissement chronique. Depuis que le gouvernement ‘‘papillon’’ de Di Rupo a lancé les hostilités en décembre 2011 – après 541 jours de crise de formation du gouvernement – le montant des ‘‘efforts’’ d’austérité a dépassé les 50 milliards d’euros en 6 ans !

    Depuis 2012, l’avalanche de mesures antisociales n’a pas cessé, et ce à un rythme infernal avec le gouvernement Michel, sous prétexte d’assainir les finances publiques, de réduire la dette et de retrouver la croissance. Pour quel résultat ?

    Dès le premier contrôle budgétaire, en mars 2012, le compte n’y était pas. L’équilibre budgétaire prévu pour 2015 a été repoussé. De nouvelles économies ont été imposées. Encore. Et encore. Aujourd’hui, l’idée est d’atteindre cet objectif en 2020. Et devinez quoi ? À peine le budget 2019 a-t-il été décidé fin juillet que le Bureau fédéral du plan a averti que le déficit budgétaire en 2019 s’élèvera à 5 milliards d’euros de plus qu’indiqué par le gouvernement. Soit un trou de 8,2 milliards ! On connaît tous la chanson, c’est dans nos poches qu’il y aura un trou si on les laisse faire !

    Assez de la politique pour les riches !

    Il ne faut y voir aucune incompétence. Toute cette politique a bénéficié au grand capital. Les dividendes versés aux actionnaires explosent ! Les politiques fédérales ont permis aux dividendes de passer d’une ponction moyenne sur les bénéfices des entreprises belges de l’ordre de 50% avant la crise de 2008, à quelque 75% aujourd’hui (chiffres du CEPAG).

    Et, à côté des mesures fiscales pro-patronales, de nombreuses réformes ont visé à détruire les conquêtes sociales et changer le rapport de force en faveur des patrons et des grandes entreprises sur le long terme : remise au travail forcé des malades, loi travail, etc.

    Le patronat ne va pas arrêter d’imposer ses revendications à ses partenaires politiques. Si les syndicats prennent au sérieux leurs propres revendications, ils doivent chercher de véritables partenaires politiques, renforcer ceux qui construisent leur programme politique autour des intérêts du monde du travail et rompre avec ceux n’y sont pas prêts, ou qui trahissent leur programme à la moindre occasion.

    Ceux qui ressentent l’urgence de mettre fin à la casse sociale et qui aspirent à un changement fondamental de politique ne manquent pas. C’est ce que le secrétaire régional de la FGTB Thierry Bodson a exprimé en appelant à la constitution de futures majorités de gauche, appel réitéré à la rentrée. ‘‘Nous ne nous positionnons pas en tant que formateur mais si au lendemain des élections une majorité entre le PS, le PTB et Ecolo est mathématiquement possible, cela doit être la priorité des priorités pour ces trois partis.’’ Les élections locales du 14 octobre constitueront un bon premier test.

    Le PS s’est toujours plaint d’être l’otage de la droite lorsqu’il est au pouvoir. Mais la réaction d’Elio Di Rupo est aujourd’hui de préférer entrer en coalition avec Ecolo et DéFi (le seul parti qui avait ouvertement défendu l’âge de la pension à 67 ans avant les élections de 2014) plutôt qu’avec le PTB. Du côté d’Ecolo, le silence est assourdissant…

    De l’audace !

    Les mobilisations syndicales de cette rentrée permettent d’imposer les thématiques sociales dans le débat politique et de donner confiance afin que la colère s’exprime également dans les urnes, à destination d’une gauche conséquente. Nous espérons que le PTB remportera des dizaines de conseillers communaux ce 14 octobre. Mais nous souhaitons surtout qu’il ne se contente pas de ce résultat et saisisse l’opportunité pour aller de l’avant.

    Cela exigera de transformer ces succès électoraux en larges mouvements de résistance, à l’image de ce qu’a fait la France Insoumise au travers de ses diverses initiatives pour soutenir la lutte contre Macron en France. Si la France Insoumise est devenue le principal adversaire de Macron et de La République En Marche, en reléguant le PS français dans les limbes, c’est en étant audacieux et en démontrant dans la pratique que son opposition à la droite ne se limite pas à des discours au Parlement, mais se fait en organisant des manifestations de masse en soutien aux luttes syndicales, etc. La France Insoumise a su démontrer que, en dépit de certaines faiblesses, elle était actuellement le meilleur véhicule pour la résistance sociale.

    En reposant sur la mobilisation active des travailleurs, le PTB pourrait, dès le lendemain des élections, appeler à construire un véritable front de la résistance sociale, en invitant toutes les personnes désireuses de lutter contre l’austérité à le rejoindre, dans le respect de leurs spécificités. Cela répondrait à l’aspiration de nombreux militants et activistes qui ne se retrouvent pas au PTB et cela forcerait la main au PS et à Ecolo pour qu’ils se prononcent clairement en faveur de la lutte contre l’austérité.

    Il est aussi possible que le PTB entre dans des majorités progressistes communales. Mais, pour appliquer un véritable programme visant à répondre aux besoins de la population, celles-ci seront obligées d’entrer en collision frontale avec la camisole financière dans laquelle les gouvernements régionaux et le fédéral maintiennent les communes. Dans les années 80’, le conseil municipal de Liverpool a trouvé la parade pour lancer son vaste programme d’investissements publics : il a construit un front de résistance d’une vingtaine de municipalités de gauche. Via des grèves et des manifestations de masse, il a forcé le gouvernement Thatcher à céder un refinancement de la ville. Pourquoi ne pas envisager cela aujourd’hui en Belgique ?

    Margaret Thatcher avait été surnommée la Dame de fer, ou encore le rhinocéros, en raison de son entêtement. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est d’une gauche de combat, une gauche rhinocéros, qui utilise chaque ouverture dans le débat public pour faire avancer la défense des intérêts des travailleurs tout en défendant ouvertement l’absolue nécessité de rompre avec ce système capitaliste pour construire une société alternative, une société socialiste démocratique. C’est tout à fait possible. Et nous n’avons de toute manière pas d’autre choix.

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    >> Rubrique de ce site consacrée aux élections communales

    Le PSL participera aux prochaines élections communales. Nous voulons utiliser cette période pour mener une campagne offensive pour un refinancement des communes et pour une politique socialiste au niveau local, mais aussi pour avancer la nécessité de rompre avec la politique d’austérité et de défendre un autre type de société.

    Notre campagne dans la plupart des villes et communes sera axée autour du mot d’ordre : ‘‘Votez pour le PTB, rejoignez le PSL’’.

    >> Le 14 octobre, votez PTB! Vous voulez rejoindre la lutte ? Rejoignez le PSL!

    Nous nous présenterons tout de même dans deux communes sur des listes de gauche large.

    À Keerbergen (Brabant flamand), nous nous présenterons sur la liste Consequent Links (‘‘Gauche conséquente’’). Nous jouissons là d’une position spécifique : nous sommes la seule liste à gauche présente aux élections, et nous avons construit une couche large de sympathisants qui participent à nos activités et seront actifs avec nous durant la campagne électorale.

    À Saint-Gilles (Bruxelles), nous nous présenterons sur la liste Gauches Communes, une alliance de gauche inclusive avec le Parti Humaniste (PH) et des individus intéressés à s’unir avec un respect mutuel de la spécificité de chacun autour d’un programme. Avec cette campagne, nous voulons nous enrichir d’une expérience importante d’implantation locale et promouvoir l’idée qu’une élue véritablement socialiste pourrait prendre des initiatives visant à renforcer la mobilisation sociale et le rapport de force en faveur des travailleurs et de leurs familles, pour briser les carcans financiers et législatifs du fédéral et des régions qui imposent l’austérité dans les communes.

    >> Nous vous invitons à vous rendre sur le site de Gauches Communes !

  • Comment poursuivre la lutte après le 2 octobre ?

    Suite à la manifestation en défense de nos pensions du 16 mai dernier, il faut une fameuse mauvaise foi pour dire que la volonté d’agir contre ce gouvernement de droite a disparu. Malgré tout, les autorités continuent leur offensive contre les travailleurs, les jeunes, les migrants, etc. Et elles continueront ainsi jusqu’à ce que nous les arrêtions ! Les nouvelles attaques antisociales de l’accord d’été du gouvernement fédéral franchissent un nouveau seuil. Et les autorités régionales ne sont pas en reste.

    Par Thomas (Gand), article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Début septembre, des assemblées du personnel très animées ont eu lieu chez les fonctionnaires flamands ; au cours de celles-ci les attaques du gouvernement flamand ont été discutées. Ces réunions furent particulièrement réussies : les salles étaient d’ailleurs souvent trop petites ! Une telle atmosphère rendait indispensable l’annonce d’actions de grève à la suite de ces assemblées. Malheureusement, ces actions ont été annulées quand la ministre Liesbeth Homans (N-VA) s’est dite prête à discuter. La négociation peut et doit avoir lieu, mais pas sans moyen de pression sous la forme de nouvelles mobilisations !

    Les services publics wallons seront en grève le 10 octobre. Le 20 septembre, la FGTB a manifesté à Namur contre la réforme du dispositif APE (Aides à la Promotion de l’Emploi) dans les services publics locaux et le non-marchand. Le 28 septembre, le personnel des services fédéraux était en grève, dont les pompiers et la police. La colère était déjà grande contre le système de pension à points ; et elle n’a fait que croître après l’été en raison des nouvelles attaques contre nos conditions de travail.

    Préparer les actions

    Dès son entrée en fonction en 2014, le gouvernement Michel a dû faire face à des mobilisations de masse. Les discussions allaient bon train sur le rythme de l’austérité, les tensions internes au sein du gouvernement et l’hostilité croissante au sein d’une population qui n’approuvait pas le moins du monde les mesures adoptées. Une dynamique inédite a été créée avec un plan d’action allant crescendo. Le calendrier d’actions a eu un effet mobilisateur : une manifestation à la veille d’une grève, ce n’est pas une nouvelle ‘‘promenade’’ à travers Bruxelles. Impliquer ses collègues était aussi plus évident car le sérieux de la démarche était ressenti. Cependant, une faiblesse de taille était présente : l’objectif de la chute du gouvernement est vite passé à l’arrière-plan. Le moment critique est passé, l’élan s’est tari et le gouvernement a pu restaurer sa position.

    Une fois de plus, nous avons besoin d’actions bien préparées dans le cadre d’un plan d’actions qui s’inscrit dans une nouvelle dynamique de grève générale. Nous n’envisageons donc pas une grève générale qui serait prévue dans un avenir lointain et dont on attendrait la date pour la déclencher mécaniquement, mais bien un plan d’actions avec un objectif clairement défini : arrêter ce gouvernement. Cela signifie qu’il faut forger un rapport de forces pour imposer le respect de nos revendications.

    De cette façon, nous pourrons profiter des derniers mois du gouvernement Michel pour fixer nos revendications à l’ordre du jour et mettre de côté la rhétorique de droite qui serait autrement dominante.

    La meilleure façon de préparer les actions est d’impliquer le plus grand nombre de collègues possible. Les lieux de travail ayant rétabli en 2014 la tradition des réunions du personnel ont démontré l’importance de celles-ci pour renforcer la participation et donc la force de frappe du mouvement. Avant le 2 octobre, d’excellentes initiatives ont été prises, telles que des réunions du personnel de GSK dans le Brabant wallon, ou la diffusion d’une pétition dans les entreprises chimiques anversoises concernant les fins de carrière et les métiers lourds. Le ‘‘journal des pensions’’ des syndicats est également un bon outil, même si certaines revendications gagneraient à être plus explicites : une pension minimale de 1500 euros, une pension de minimum 75% du dernier salaire au lieu de 60%, la suppression des attaques contre la retraite anticipée, etc.

    Des assemblées du personnel après le 2 octobre

    Organiser une évaluation collective de la journée du 2 octobre lors de laquelle nous pourrions débattre ouvertement des points forts et des faiblesses de la mobilisation, de même que d’y discuter d’un calendrier d’actions, pourrait stimuler l’enthousiasme de nombreux délégués et militants. Ce serait aussi une bonne occasion de discuter des revendications pour que les délégués et les militants puissent les diffuser autour d’eux en toute confiance et ainsi populariser plus largement dans la société le programme de gauche dont nous avons besoin.

    Le gouvernement essaie de détourner l’attention par la division et en attisant les tensions. Si nous ne voulons pas que cela domine le débat politique, nous devons formuler nos propres exigences de manière offensive. Pourquoi pas une nouvelle ‘‘Opération vérité’’, du nom d’une campagne nationale avant la grande grève générale de l’hiver 1960-1961, qui durant tout un trimestre révéla la vérité derrière la ‘‘Loi Unique’’ ? En nous appuyant sur le ‘‘Journal des pensions’’ des syndicats, nous pouvons faire toute la lumière sur les mensonges du gouvernement et des patrons.

    Il est important d’éviter de nous laisser diviser : la force des travailleurs réside dans leur nombre. Ce gouvernement s’attaque à la majorité de la population. Il s’en prend parfois à tout le monde en même temps, mais il choisit souvent des couches spécifiques comme les agents des services publics, les seniors, les migrants, les chômeurs, les malades, etc. Au bout du compte, c’est nous tous qui nous retrouvons dans une situation épouvantable. Si une attaque fonctionne contre une couche spécifique de la population, elle peut ensuite plus facilement être généralisée. Quiconque veut s’opposer à ce gouvernement doit être inclus dans le plan d’actions qui, nous l’espérons, sera élaboré après le 2 octobre. Le défi est de taille : arrêter ce gouvernement !

  • Journée d’action humide mais militante contre le gouvernement de droite

    Banderole portée à Anvers : “On ne peut pas changer un mauvais temps, on peut par contre changer de mauvais gouvernement”

    Poursuivons avec une grève générale avant la fin de l’année

    Ceux qui pensaient la résistance sociale contre le gouvernement de droite apaisée ont eu tort. Malgré le temps pluvieux, des dizaines de milliers de syndicalistes sont descendus aujourd’hui dans les rues de différentes villes. Les premiers chiffres indiquent qu’il y avait 65.000 manifestants au total : 15.000 à Anvers, 6.000 à Liège, 1.500 à Louvain, 5.000 à Hasselt, 5.000 à Courtrai, 8.000 à Gand, 10.000 à La Louvière, 3.000 à Namur et 10.000 à Bruxelles. La pluie n’était pas la bienvenue, mais elle n’a pas pu éteindre la combativité.

    Ces manifestations étaient très importantes pour mettre les revendications sociales à l’ordre du jour juste avant les élections. Les attaques contre les pensions et les fins de carrière, les chômeurs, les services publics, etc. touchent une grande partie de la population. Les partis responsables tentent de détourner l’attention en utilisant invariablement une rhétorique qui divise. Cela a un certain effet, il suffit de regarder les progrès du Vlaams Belang dans les récents sondages de Het Nieuwsblad dans les 13 villes centrales flamandes. Mais, en même temps, une recherche d’une alternative à la politique de casse sociale est en cours, comme l’expriment les progrès du PTB dans les sondages et, dans un certain sens, les scores élevés pour Groen en Flandre.

    Cette journée d’action fut un succès. Procédons maintenant à l’évaluation en entreprises et au sein des syndicats pour préparer la prochaine étape. Nombreux étaient ceux qui se demandaient ce qu’il en serait lors des manifestations. En abordant ce point, le tract du PSL a su s’attirer une attention certaine et trouver sa voie chez les manifestants malgré les gouttes de pluies. Ce tract sous-titrait ”La prochaine étape doit être une grève générale avant la fin de l’année”. Il y a urgence : ce gouvernement veut continuer à appliquer son austérité sans fin dans les années à venir. Il est maintenant question d’un déficit budgétaire de 8 milliards d’euros, un déficit qui existe malgré toutes les économies réalisées ces dernières années. Cette politique nous plonge dans un cercle vicieux d’austérité et d’augmentation de la pauvreté. Il est grand temps d’arrêter ça !

    Le mouvement doit être construit davantage afin que de disposer d’un rapport de forces qui nous soit favorable pour empêcher que ce gouvernement de droite ne continue ses politiques. C’est au travers de la lutte sociale que cela peut être possible. ”Pas de Michel 2” proclamait la première page de notre journal. Le temps pluvieux est venu jouer le rabat-joie concernant la vente de notre journal, mais au moins 178 exemplaires ont été vendus.

    Dans notre tract, nous disions : “C’était déjà le cas à partir de 2014, avec le saut d’index et le relèvement de l’âge de la pension à 67 ans. Le gouvernement avait suscité une levée de boucliers générale. A cette époque aussi, les syndicats s’étaient mobilisés et l’attention avait été attirée sur le caractère antisocial du gouvernement. A cette époque aussi, le gouvernement était à la peine dans les sondages, mais les dirigeants syndicaux n’ont pas terminé le travail et le gouvernement a réussi à se rétablir. C’est une leçon importante pour aujourd’hui.” L’idée d’une grève générale avant la fin de l’année était largement soutenue parmi les manifestants.

    Juste avant les élections, bien sûr, les discussions portaient également sur ce sujet. Le PTB était partout présent avec des délégations, le PS, le SP.a, Groen, Ecolo et Vert Ardent à Liège étaient moins visibles. Dans notre tract, nous concluions : “Nous avons besoin d’un gouvernement qui défende les intérêts des travailleurs avec le même engagement que celui du gouvernement envers les capitalistes. C’est ce que beaucoup de travailleurs attendent de l’appel de la FGTB wallonne en faveur d’une coalition progressiste PS-Ecolo-PTB. Mais au lieu d’une proposition de programme pour une telle coalition et d’une vaste campagne autour de celle-ci, les trois partis ont catégoriquement rejeté l’idée. Di Rupo défend même une coalition PS-Ecolo-Défi. Ce ne serait pas un gouvernement anti-austérité, mais une sorte de Di Rupo II. Nous n’allons quand même pas laisser Di Rupo II préparer un Michel II comme la politique d’austérité de Di Rupo I a posé les bases de Michel I ? ”

    Photos de Courtrai, Gand, Hasselt, Liège, Bruxelles, Namur, La Louvière et Anvers :
    (la location est visible sous la photo)

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