Tag: Georges Debunne

  • Pourquoi pas une grève générale de 24 heures?

    D’ici 2008, VW veut réaliser 5,1 milliards d’euros de profit sur le dos de 4.000 travailleurs de VW et de leurs familles et de bon nombre de sous-traitants. La direction a deux options: fermer complètement Forest en 2 phases pour éluder les primes de fermeture ou lui confier un nouveau modèle (Audi A1), mais pas avant 2009, et à condition que les salaires baissent de 20% et que la collectivité paye pendant deux ans pour les travailleurs qui pourraient être repris à partir de 2009. Licencier pour réengager ensuite à meilleur marché, ce n’est pas nouveau. A Ford-Genk, ils ont réengagé avec un contrat à durée déterminée 1.297 des 3.000 travailleurs qui avaient été licenciés en 2003…

    Tract du MAS

    Et ce après toutes les concessions que les travailleurs (hausse de la pression du travail, flexibilité accrue, travail du week-end,…) et la collectivité (baisse des charges sur le travail en équipe, les heures supplémentaires, … ou le cadeau de l’Automotive Park où 35 millions d’euros ont été investis) ont consenties.

    Rapport de force

    La manifestation d’aujourd’hui donne l’occasion à tout un chacun de témoigner sa solidarité. La direction et le gouvernement font tout pour saper la mobilisation. La direction avec l’annonce que l’Audi A1 pourrait venir à Forest (à moins que d’autres sites ne donnent plus de cadeaux), le gouvernement avec l’annonce qu’il y a déjà 1.500 offres d’emploi pour les travailleurs de VW.

    Quelques grosses boîtes engageraient volontiers au rabais des travailleurs qualifiés de chez VW. Ce qu’on ne dit pas, c’est que ça fait autant de demandeurs d’emplois qui voient s’éloigner l’occasion d’avoir un revenu.

    Face à la politique de diviser pour régner de la direction et du gouvernement, il faut l’unité d’action de tous les travailleurs. Cette manifestation ne doit pas être un cortège funèbre, mais le début d’un plan d’action bien organisé pour le maintien de tous les emplois.

    Grève générale?

    Si la direction de VW devait plier, d’autres suivront. En ce moment, il y a des restructurations en cours chez Agfa Gevaert et dans d’autres entreprises, il y a des suppressions d’emplois comme à La Poste (9000 emplois perdus en 10 ans!). VW devient un test. Même les négociations sur l’AIP sont reléguées à l’arrière-plan par ce qui se passe à Forest. Beaucoup se demandent comment la lutte va être menée à VW. S’il revient évidemment aux travailleurs de VW et à leurs délégués syndicaux de prendre les initiatives nécessaires, qu’on nous permette de faire quelques suggestions.

    La restructuration chez VW mène à un mécontentement généralisé et à une disposition à l’action. Pourquoi ne pas mettre à profit le succès de cette manifestation pour annoncer une grève générale de 24 heures contre les innombrables restructurations? Cela soulignerait l’unité des travailleurs et leur détermination à résister aux pertes d’emplois. Le slogan "maintien de tous les emplois" y gagnerait en puissance et aurait un rayonnement international.

    Pour maintenir tous les emplois, il faut faire table rase du plan industriel de VW. On ne peut y arriver qu’en mobilisant toute l’opinion publique, en Belgique d’abord, ailleurs en Europe ensuite. Même si nous devions finalement être contraints d’accepter un plan social, il faudra de l’action pour pouvoir imposer de meilleures conditions.

    La lutte syndicale exige une alternative politique

    On ne peut pas faire plier une multinationale en limitant la lutte à une entreprise ou un secteur; il faut pour cela mobiliser tous les travailleurs. Cela suppose une alternative politique. Les pouvoirs publics pourraient réclamer à VW les cadeaux qu’ils lui ont consentis pour ancrer l’emploi à Forest. Même s’ils obtenaient gain de cause, VW n’hésiterait pas à récupérer le manque à gagner sur le dos des travailleurs d’autres sites de VW.

    Des pouvoirs publics vraiment au service des intérêts des travailleurs prendraient en mains le site de Forest, maintiendraient tous les emplois et y réorienteraient la production sur base d’un débat de société sur la mobilité. Mais seuls comptent les profits dans une société capitaliste. On a besoin d’une alternative socialiste où la production est organisée en fonction des besoins des travailleurs et de leurs familles (que ce soit en termes d’emplois, d’environnement de vie ou de travail, …).

    Il y a un an, nous luttions contre le Pacte des Générations. Aujourd’hui, il y a des actions en Allemagne contre la volonté du gouvernement de relever l’âge de la pension à 67 ans. Lorsqu’on s’en remet aux politiciens traditionnels, on ne tient aucun compte de nos griefs. Il y a eu très peu de voix contre le Pacte des Générations lors du vote au Parlement malgré les centaines de milliers de manifestants et de grévistes.

    Sur VW, les politiciens font de grandes déclarations contre "les Allemands" ou les uns contre les autres. Ils acceptent tous la logique néolibérale. Ceux du VB veulent aller encore plus loin. Ils disent qu’une entreprise n’est pas "une institution de charité" et que ce sont les salaires qui posent problème.

    Depuis le mouvement contre le Pacte des Générations, le Comité pour une autre Politique est en train de se mettre sur pied à l’initiative de Jef Sleeckx, Lode van Outrive et Georges Debunne. A la conférence du 28 octobre 2006, il y avait 650 personnes. On y a décidé de participer aux prochaines élections législatives pour donner une voix à la résistance contre la politique néolibérale.

  • Le CAP participera aux élections fédérales

    Après le succès du 28/10

    Les élections aux Pays-Bas ont démontré, s’il en était encore besoin, qu’il y a un espace pour un parti à la gauche de la social-démocratie et des Verts (voir page 3). Nombre de ceux qui voulaient donner de la voix contre la politique néolibérale ont donné leur voix au Socialistische Partij qui traduisait le mieux politiquement leur résistance contre cette politique. Le Comité pour une Autre Politique (CAP) a pour but de créer un parti qui jouerait un rôle analogue en Belgique.

    Bart Vandersteene

    Comment avancer ?

    La Conférence pour une Autre Politique du 28 octobre était un test important. La question centrale était celle de savoir si l’appel à une nouvelle initiative politique lancé par Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne trouverait un écho suffisant. L’affluence de 650 personnes (voir ‘Alternative Socialiste’ de novembre) et les nombreuses réactions positives reçues depuis lors démontrent que les temps sont mûrs pour un nouveau parti des travailleurs.

    Lors de la réunion d’évaluation du 6 novembre, les participants ont émis un bilan critique positif et ont décidé de poursuivre le travail sous la forme concrète d’une campagne électorale nationale.

    Certains ont émis des doutes sur la faisabilité d’une vraie participation électorale, mais tout le monde est d’accord sur le fait que les élections de l’année prochaine sont, sur le plan politique, un rendez-vous à ne pas manquer. Cette campagne doit mettre l’idée d’un nouveau parti à l’ordre du jour.

    Le CAP n’a pour l’instant qu’une structure limitée, peu de moyens et un programme inachevé. Il ne faut donc pas s’attendre à des scores électoraux spectaculaires qui franchiraient le seuil électoral des 5%. Mais la campagne électorale est le moyen par excellence de construire le CAP au niveau national, de mettre sur pied des groupes locaux, d’interpeller un large public et d’élargir fortement la base de l’initiative.

    Nombre de gens verront dans les élections de 2007 l’occasion de régler les comptes avec la coalition violette. Mais qu’y a-t-il comme alternative à ce gouvernement ? Pour qui doivent voter les gens qui réalisent que la rhétorique du PS et du SP.a ne sert qu’à masquer un cours résolument néo-libéral ? Pour qui doivent voter les travailleurs de VW, d’Agfa Gevaert et des nombreuses autres entreprises en « restructuration » afin d’exprimer leur mécontentement face à la politique menée actuellement ?

    Ces questions doivent figurer à l’agenda lors des prochaines élections. Le CAP est l’expression du potentiel politique que la lutte contre le Pacte des Générations a libéré. La non participation aux élections serait une importante occasion manquée.

    Oeuvrer pas à pas à la construction d’une nouvelle formation politique

    Un nouveau parti ne peut pas tomber du ciel. Il se développe dans les luttes sociales et pas dans les salles de réunion sombres et enfumées où se complaît une partie de la gauche.

    Depuis le 28 octobre, le CAP a tenté à plusieurs reprises de se concerter avec Une Autre Gauche (UAG), l’initiative francophone avec laquelle il a coorganisé la journée du 28/10, pour déterminer les prochaines étapes.

    Le secrétariat d’UAG a fait lanterner le CAP pendant un mois sous prétexte que seule l’assemblée générale d’UAG le 25 novembre pourrait prendre des décisions et qu’il ne pouvait conclure le moindre accord avant ça. Cette assemblée d’UAG a révélé les profondes divergences d’opinion entre le CAP et UAG et montré que les deux initiatives prenaient des chemins de plus en plus séparés : là où le CAP veut poursuivre un processus de construction graduelle par en bas et à travers les interventions dans la lutte, UAG préfère parachever ses structures, son programme, sa charte, … avant d’aller vers l’extérieur.

    Le CAP préfère oeuvrer systématiquement à la construction d’une nouvelle organisation sur base de campagnes concrètes plutôt que de mettre la charrue avant les boeufs en appelant à rejoindre une nouvelle organisation politique qui n’existe pas encore dans les faits.

    Les militants du MAS/LSP sont d’accord avec cette méthode et s’engagent pleinement à faire du CAP un instrument pour la classe des travailleurs.

    Prochaine étape : le 3 février

    Le 6 novembre, une équipe de campagne nationale a reçu mandat d’organiser une nouvelle réunion nationale le 3 février. Les participants y approuveront le programme électoral, choisiront le nom de la liste et donneront le coup d’envoi de la campagne électorale. D’ici là, des assemblées générales provinciales devront discuter s’il y a une assise suffisante pour présenter des listes aux élections législatives dans leur région.

    2007 s’annonce comme une année chargée sur les plans politique et social. Une longue crise du néolibéralisme et de ses institutions et partis s’ouvre devant nous. Le CAP a le potentiel de lancer un nouveau parti pour les travailleurs et leurs familles. Le MAS/LSP fera de son implication dans le CAP une priorité – sans négliger pour autant la construction de sa propre organisation – afin de saisir cette occasion historique.

  • Un nouveau parti des travailleurs est possible à partir du 28 octobre

    Conférence de “een andere politiek” avec Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne

    C’a y est. Comme Jef Sleeckx le dit lui-même: “la phase de reconnaissance est derrière nous”. Sa conclusion: “l’espace pour un nouveau parti des travailleurs existe bel et bien. Il s’agit maintenant de ne plus traîner les pattes et de préparer pleinement la conférence du 28 octobre.” Nous espérons que les participants vont y approuver la création d’un nouveau parti national des travailleurs pour donner une voix aux travailleurs et à leurs familles lors du scrutin fédéral de 2007.

    Eric Byl

    La conférence est en pleine préparation. Une direction nationale provisoire de “Een Andere Politiek”(EAP – une autre politique) a été composée à l’assemblée nationale du 17 juin pour s’occuper de la préparation politique et pratique de la conférence tandis qu’un secrétariat de 4 personnes s’occupe du suivi quotidien. La direction est constituée de 16 membres, mais est accessible à tout militant d’EAP. Le 28 octobre, une nouvelle direction qui devra refléter les divers groupes régionaux et la force des organisations impliquées sera élue. Nous voulons surtout fonctionner sur base de consensus et donner le temps nécessaire au débat. A la sortie de ce numéro, le site web aura été mis à jour, ainsi que les diverses données d’adresses afin de structurer le mouvement en préparation de la conférence.

    Nous espérons obtenir la participation d’un demi-millier de personnes. Cet appel s’adresse à tout le monde, mais nous espérons surtout une présence syndicale significative. Plusieurs délégations ont déjà annoncé leur collaboration et nous voulons étendre ce soutien dans les mois à venir. De la délégation CGSP de la VUB (Université flamande libre de Bruxelles), 12 des 14 délégués approchés ont signé l’appel, et veulent convaincre personnel et étudiants dans les mois à venir pour participer à la conférence. A Anvers, Gand, St-Nicolas, Hasselt, Louvain et Alost, des comités locaux sont déjà au boulot. Cela aussi nous voulons l’élargir au cours des prochaines semaines en s’orientant autant vers les milieux socialistes que chrétiens. EAP veut réellement construire un parti anti-néolibéral.

    L’ordre du jour de la conférence n’est pas encore fixé, mais il y a déjà un consensus sur les grandes lignes. Nous pensons démarrer en plénière sur le pourquoi de l’initiative et la nécessité d’une expression politique des travailleurs et de leurs familles à la gauche du PS, du SPa, d’Ecolo et de Groen!.

    Le MAS/LSP estime que cette nouvelle formation doit se prononcer CLAIREMENT CONTRE TOUTE PARTICIPATION à des coalitions qui poursuive la politique néo-libérale de privatisations et de libéralisations. Les participants à EAP sont d’accord pour que ce soient les travailleurs et leurs familles qui décident eux-mêmes de la politique de cette nouvelle formation.

    Cela signifie entre autres qu’un programme de coalition doit être rédigé, présenté et régulièrement contrôlé par des comités de vigilance et de mobilisation composés de travailleurs et d’habitants des quartiers pour assurer qu’ils puissent vérifier si la politique décidée est bien appliquée.

    La deuxième partie de la conférence devrait décider de quelques axes cruciaux, non pas 25 mais 6 ou 8, ce qui peut se faire par groupes de travail. Pour le MAS, cela pourrait être ainsi:

    1. Des logements décents et abordables pour tous – pour un programme public de construction de logements sociaux.

    2. Stop au démantèlement de la sécurité sociale – pas de scission ni de privatisation.

    3. De véritables services publics – halte aux libéralisations et aux privatisations.

    4. Un emploi stable et convenablement payé pour tous – stop au détricotage des contrats de travail ; une défense accrue des délégués ; répartition du travail disponible sans perte de salaire.

    5. Un enseignement gratuit et de qualité pour tous – arrêtons les plans de Simonet et d’Arena.

    6. De saines conditions de travail dans un environnement sain.

    7. Belge et immigré, homme et femme, Flamand, Wallon, Germanophone et Bruxellois, jeunes et moins jeunes, nous sommes tous des travailleurs.

    8. Contre l’Europe néolibérale du capital, pour une Europe solidaire des travailleurs.

    Après la conférence, cela peut être élaboré et même traduit en langage de “spécialistes”, pourvu que cela reste politique et ne devienne pas une discussion purement technique.

    Pour finir, la conférence pourrait de nouveau se rassembler en plénière, parcourir les rapports des groupes de travail et accepter ou rejeter les axes principaux. Une direction représentative de responsables des groupes locaux et des organisations qui participent pourrait alors être élue, et un mandat leur serait donné pour préparer les élections de 2007 sur base des axes principaux de la conférence et de préférence en consensus et en concertation avec tous ceux qui sont impliqués. En Allemagne, le WASG (Wahlalternatieve Arbeit und Soziale Gerechtigkeit) a fait sa première participation électorale sous ce nom pour plus tard, quand la fusion avec le PDS s’est présentée, participer sous le nom de Linkspartei. De même “Een Andere Politiek” ne doit pas nécessairement choisir un autre nom pour sa première participation électorale. Celle-ci mettra l’initiative à l’ordre du jour et attirera des gens qui ne nous connaissent pas encore. Après ces élections, une conférence – espérons – « de victoire » pourra choisir un nouveau nom pour le parti.

    Une autre Gauche. L’unité: oui, mais pas à tout prix

    La formation d’un nouveau parti des travailleurs s’accompagne aussi de défaites. Een Andere Politiek veut casser la politique communautaire qui « divise pour mieux régner » en créant un parti national. L’initiative espère l’atteindre en collaborant avec « Une Autre Gauche ».

    Le point de départ d’UAG est beaucoup plus restreint. Principalement orienté vers des académiciens de gauche, UAG présente son programme tout fait comme un ultimatum. Touché par le nationalisme, UAG opte pour une « confédération » au lieu d’un parti national. Bon nombre de participants à UAG s’y opposent, mais sont réduits au silence au mépris de la démocratie.

    Le MAS/LSP, jusqu’à peu et de loin la force principale d’UAG, s’est donc retiré. Nous mobiliserons avec EAP à Bruxelles et sur base de nos propres forces en Wallonie pour la conférence du 28 octobre.

    Des courants démocratiques à l’intérieur où à l’extérieur d’UAG, qui estiment également que l’approche appropriée est celle d’EAP sont les bienvenus, y compris pour tester l’unité pendant les prochaines élections communales.

  • Pourqoui MAS/LSP collabore à l’initiative Een Andere Politiek, mais plus à Une Autre Gauche

    A sa réunion du 20 juin, le Bureau exécutif du MAS/LSP a décidé de proposer aux membres et militants de quitter « Une Autre Gauche », et ce au moins jusqu’à la conférence du 21 octobre. Auprès de la majorité de nos membres, cette décision est accueillie avec enthousiasme et provoque un sentiment de libération. Pour d’autres, elle soulève plusieurs questions. Ces questions peuvent porter à la fois sur le pourquoi de la décision comme sur la manière de prendre celle-ci. Nous espérons clarifier ces deux aspects avec ce texte.

    Le Bureau Exécutif du MAS/LSP

    Pour un Nouveau Parti des Travailleurs à la gauche du PS, du SP.a, d’Ecolo et de Groen ! le 21 octobre en résultat de la conférence d’ « Une Autre Politique »

    Le MAS/LSP mobilise pour le 21 octobre avec « Une Autre Politique » en Flandre, à Bruxelles et en Communauté germanophone. Par contre, nous sommes arrivés à la conclusion qu’« Une Autre Gauche » n’est pas une aide, mais bien un obstacle dans la formation d’un nouveau parti des travailleurs. En Wallonie, nous allons donc mobiliser pour le 21 octobre avec nos propres forces ou avec d’autres formations démocratiques.

    A sa réunion du 20 juin, le Bureau exécutif du MAS/LSP a décidé de proposer aux membres et militants de quitter « Une Autre Gauche », et ce au moins jusqu’à la conférence du 21 octobre.

    Auprès de la majorité de nos membres, cette décision est accueillie avec enthousiasme et provoque un sentiment de libération. Pour d’autres, elle soulève plusieurs questions. Ces questions peuvent porter à la fois sur le pourquoi de la décision comme sur la manière de prendre celle-ci. Nous espérons clarifier ces deux aspects avec ce texte.

    Nous n’attendons d’Une Autre Gauche que peu ou pas de réponses sur le contenu; le contraire serait une première. La réponse à cette décision – dans le style caractéristique d’UAG – prendra certainement la forme d’accusations, d’attaques sur les aspects formels. On nous présentera comme une secte fanatique de partisans de l’un ou autre gourou,… On prétendra que le MAS/LSP n’est intéressé que par sa propre construction et est fondamentalement anti-démocratique, on recherchera un agenda secret derrière chaque chose dite et/ou écrite,…

    Nos membres qui militent depuis quelque temps connaissent ces accusations loufoques. Ils savent qui les met en avant, quels intérêts elles servent et ils savent aussi à quel point les organisations (ou parfois ex-organisations) de nos accusateurs ont décliné au fil des ans et peuvent être elles-mêmes antidémocratiques. Par contre, des membres et sympathisants qui n’ont que peu ou pas du tout d’expérience dans la prise de décision au sein du MAS/LSP pourraient peut-être être amenés à douter. Bien que ce texte soit principalement destiné à un usage interne, nous pensons qu’il doit aussi être accessible aux observateurs et, pourquoi pas, également aux adversaires. Ceux-là vont probablement penser qu’ « il n’y a pas de fumée sans feu ». C’est pour cela que nous voulons clarifier la manière dont de telles décisions sont prises au MAS/LSP.

    Comment se prennent les décisions nationales au MAS/LSP ?

    Selon nos statuts, une telle décision peut être prise par le Bureau Exécutif (BE – élu par le Comité National). Cette décision ne peut être renversée que par le BE lui-même ou par un organe supérieur : soit par le Comité National (CN – élu par le congrès), ou bien par le Congrès National organisé tous les deux ans. Le prochain CN est prévu pour la fin août et le congrès pour décembre. Le BE propose de ne pas attendre ces dates, mais de décider le plus vite possible (nous expliquerons plus loin dans le texte – dans le passage sur le contenu – la raison de cette position). Formellement, un tiers du CN (33%) peut revendiquer une réunion d’urgence du CN pour changer ou confirmer la décision du BE. Un tiers du CN ou un quart (25%) des sections peut en plus revendiquer un congrès exceptionnel. En bref : le BE élu peut prendre cette décision, mais les membres possèdent divers instruments pour renverser cette décision. Le MAS/LSP est en plus la seule formation de gauche en Belgique qui reconnaît le droit de former des tendances et des fractions permanentes.

    Tout cela est cependant essentiellement formel. Car, pour le MAS/LSP, la démocratie ne se limite pas à un certain nombre de petits règles mises sur papier dans des statuts. Les statuts ne sont qu’un dernier recours. Le plus souvent, si on doit les utiliser, c’est parce que la discussion démocratique a déjà fait faillite. Une direction marxiste démocratiquement élue ne peut pas laisser les choses en venir à ce point sur une question tactique comme celle-ci. Dès le moment où elle constate qu’une partie raisonnable du CN n’est pas d’accord avec la proposition ou exprime de graves doutes, elle va suspendre la décision et réunir un CN exceptionnel. De la même manière, elle va tenir compte de l’existence d’un courant représentatif à la base. Elle va laisser se dérouler pleinement la discussion pour que chaque argument, chaque tendance de pensée soit profondément comprise. S’il faut finalement quand même décider majorité contre minorité, la direction va s’assurer que la minorité soit représentée par une délégation sélectionnée par elle-même (la minorité, donc) à chaque niveau de l’organisation dans l’attente du moment où la pratique va clarifier les diverses hypothèses théoriques. C’est selon nous la seule façon de travailler qui est à la fois démocratique et tout de même efficace.

    Pourquoi un nouveau parti des travailleurs ?

    La discussion formelle sera peut-être la chose sur laquelle se jettent nos adversaires dans UAG mais le plus important reste la raison du contenu de notre décision. Le MAS/LSP abandonne-t-il l’idée d’un nouveau parti des travailleurs ? Rejetons-nous l’unité à gauche ? Le MAS/LSP ne s’intéresse-t-il à l’unité que dans la mesure où il peut la contrôler? Etc, etc.

    Le MAS/LSP a lancé l’appel pour un nouveau parti des travailleurs – « qui puisse réunir tous les courants qui s’opposent aux attaques néolibérales du patronat et des politiciens » – depuis 1995 déjà. Bien longtemps avant que quiconque mette en avant cette orientation. Pourquoi ? Parce que nous voudrions un nouveau PS vu que l’ancien n’est plus satisfaisant? Parce que nous pensions que la révolution n’était plus à l’ordre du jour et qu’il suffirait de s’opposer au néolibéralisme ?

    Bien sûr que non. Le MAS/LSP est une organisation socialiste avec un programme révolutionnaire. Et cela parce que nous sommes convaincus que le capitalisme aujourd’hui, contrairement au 19e siècle, ne peut plus jouer aucun rôle progressiste et ne vit plus que par une exploitation à outrance de l’homme et de l’environnement et parce que nous sommes convaincus aussi que seule une société dans laquelle la production est orientée en fonction des besoins de tous et non pas des profits de quelques-uns, une société socialiste donc, peut offrir une issue à l’humanité.

    Pourquoi donc réunir « tous les courants qui s’opposent au néolibéralisme » ? Parce que le MAS/LSP est convaincu que la dégénérescence de la social-démocratie en un pur instrument du patronat fait que les travailleurs et leurs familles n’ont plus d’instrument politique, même déformé. La mainmise de la social-démocratie sur la direction de la FGTB et celle de la démocratie-chrétienne sur la direction de la CSC font que l’action – quand elle est encore possible – est extrêmement inefficace, mène à la passivité et à la démoralisation et donc à un recul de la conscience collective des travailleurs. Il suffit de regarder la façon dont la lutte contre le Pacte des générations a été freinée et comment, parallèlement, l’extrême-droite monte dans les sondages.

    Tout ce qui peut faire remonter cette conscience constitue un pas en avant important. L’existence d’un instrument politique dans lequel les travailleurs puissent se reconnaître, avec lequel ils puissent tester et clarifier des idées dans la pratique et qui puisse leur donner en même temps un prolongement politique pour leurs luttes sur leur lieu de travail serait un pas en avant de géant. C’est cet instrument que le MAS/LSP, avec beaucoup de travailleurs, veut construire.

    Quelle unité ?

    C’est aussi ce qu’«Une Autre Politique » (UAP) autour de Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne essaie de réaliser : la création d’un nouveau parti politique qui rassemble tous les courants qui sont prêts à s’engager dans la lutte contre la politique néolibérale. Leur position est la suivante : chaque courant qui y est prêt est le bienvenu et peut garder sa propre identité ! Ils approchent la diversité non comme une menace mais comme un enrichissement. Ils veulent marcher ensemble et en même temps ouvrir le débat. Plus que ça : ils ne veulent pas bétonner le programme de ce futur parti mais laisser l’élaboration de ce programme aux travailleurs qui rejoignent le parti. En bref : ils ne veulent pas d’ultimatums, pas de programme mâché et imposé par le haut, pas de limitations à la liberté de discussion, mais un parti qui dès le début est structuré démocratiquement et dans lequel les travailleurs eux-mêmes élaborent un programme.

    Le MAS/LSP approuve à 100% cette orientation et respecte le fait que ces trois personnes sont toujours prêtes, à leur âge, à mettre en jeu leur autorité et leur réputation au service du mouvement ouvrier. Bien sûr, le MAS/LSP ne cachera pas son programme au sein de ce parti et nous ferons nos propres propositions socialistes révolutionnaires. Sans doute aurons-nous des divergences d’opinion avec Jef, Lode et Georges sur beaucoup de questions mais, tout comme eux, nous voulons entrer dans le débat au lieu de le paralyser. Pour le MAS/LSP, le défi n’est pas le MAS/LSP ou un nouveau parti des travailleurs (NPT), mais le MAS/LSP et un nouveau parti des travailleurs. Donc, non, le MAS/LSP n’abandonne pas le moins du monde l’idée d’un NPT, ni de l’unité de la gauche, ne se replie pas sur lui-même et est certainement prêt à coopérer même si nous ne contrôlons pas cette coopération, comme tous les participants sérieux à Une Autre Politique sont prêts à en témoigner.

    Une Autre Gauche est malheureusement presque le contraire d’UAP. Un programme élaboré par les travailleurs et leurs familles y est qualifié de « populiste ». l’idée mise en avant est celle d’un programme pré-mâché et « anti-capitaliste » qui est imposé à toute personne qui veut être impliquée dans UAG : « rejoins, et tais-toi ! ».

    Le MAS/LSP n’a pas de problèmes avec les intellectuels, tant qu’ils sont prêts à mettre leur intelligence au service du mouvement ouvrier et tant qu’ils sont prêts à parler dans une langue compréhensible de tous. Mais, dans UAG, on appelle une langue compréhensible une « discussion de café». On préfère parler par énigmes à consonances intellectuelles sans cohérence. Et ceux qui plaident le plus pour des « ultimatums anticapitalistes » sont justement ceux qui vont prochainement se présenter à nouveau aux élections communales sur des listes de Groen ou d’Ecolo ou qui travaillent pour un parti européen dont plusieurs membres participent à l ‘application de mesures néolibérales.

    Le MAS/LSP a déjà mis plusieurs fois cette contradiction en lumière. Beaucoup de travailleurs qui ne croient pas qu’on puisse sortir du cadre du capitalisme ne vont pas se reconnaître dans le terme « anticapitaliste » tout en refusant résolument de soutenir des partis comme Ecolo ou Groen !, qui jusqu’ici ont appliqué des politiques néolibérales et qui vont sans aucun doute vouloir répéter cela à l’avenir. De l’autre côté, des « anticapitalistes » d’UAG se mettront sans aucun scrupule sur des listes d’Ecolo ou de Groen ! Que feront-ils alors, au cas où ils auraient des élus si demain Tobback offre à Groen ! ou Van Cauwenberghe à Ecolo quelques postes d’échevins tout en annonçant en même temps ne plus pouvoir respecter les conventions collectives du personnel communal ? Vont-ils dire qu’ils n’étaient pas avertis ?

    La division et le nationalisme

    UAP veut lutter contre la division parmi les travailleurs, créée et stimulée par le patronat et les politiciens. De là, la volonté de rassembler tous ceux qui veulent lutter contre la politique néolibérale, indépendamment du fait d’être athée, chrétien ou musulman, belge ou immigré, avec ou sans papiers, flamand, wallon ou bruxellois. Cela ne signifie pas du tout que UAP est insensible aux diverses spécificités et frustrations, pertinentes ou injustifiées. UAP veut mener des actions anticapitalistes, mais sans faire de l’anticapitalisme une condition. UAP veut attirer des gens de la CSC en leur garantissant le droit de maintenir leur propre identité, UAP veut lutter contre les contradictions communautaires en mettant sur pied une formation nationale, même si cela signifie perdre du temps en traductions, etc.

    UAG, par contre, a cependant déjà décidé que seuls les « anticapitalistes » sont les bienvenus et on peut y entendre que des Flamands à Bruxelles qui ne parlent pas le français sont des « imbéciles », qu’une langue compréhensible est équivalente à « des discussions de café », que la « gauche flamande » est « populiste sous la pression de l’extrême-droite », et même qu’il est normal que le LSP, comme organisation flamande et donc « catholique », soit « antisémite »,… On pourrait répondre qu’il s’agit de déclarations d’individus et pas d’UAG en elle-même. Mais ce sont toutefois des déclarations provenant de dirigeants auto-proclamés ou de personnes qui pouvaient compter sur leur approbation tacite. Se taire quand il faut parler est parfois plus audible que des cris.

    UAG veut que les francophones forment un « front » pour « ne pas être pris au dépourvu par les Flamands ». Les francophones qui ne sont pas d’accord ne peuvent simplement pas parler car « ils ne font que répéter ce que d’autres ont dit avant eux ». Le nationalisme bourgeois imprègne les murs d’UAG. Que penser de la position suivante entendue à la dernière AG : « un parti national n’a plus de sens en Belgique, on pourrait tout aussi bien proposer un parti européen » ? Des « dirigeants » d’UAG plaident pour « une structure confédérale », c’est-à-dire deux formations différentes avec une sorte de déclaration de solidarité (SP.a et PS peuvent encore apprendre quelque chose). A Bruxelles, « UAG-national » veut une initiative francophone aux côtés d’une initiative néerlandophone. Qu’une large majorité à Bruxelles ne soit pas d’accord, on s’en fiche.

    Des « recommandations » antidémocratiques

    Le MAS/LSP aurait pu mettre tout ça de côté si UAG, à quelques exceptions près, représentait plus qu’une petite poignée de membres de la gauche radicale, des ex-membres de ces organisations qui se déclarent aujourd’hui « indépendants » et des individualistes éperdus qui veulent en réalité une nouvelle organisation de la petite gauche, dans laquelle ils seraient à la direction avec une base qui se tait et écoute.

    A la dernière Assemblée Générale d’UAG, quelques « recommandations » ont été votées: les organisations politiques soutenant UAG doivent parler dès maintenant par l’intermédiaire d’un porte-parole, ne peuvent pas avoir ensemble une majorité dans n’importe quel organe et doivent remettre leurs propositions au secrétariat avant les assemblées. Ce ne serait pas difficile à accepter si le nombre de membres des organisations concernées se laissait compter sur les doigts des deux mains. Mais, pour le MAS/LSP qui a une implantation réelle et qui est capable d’organiser des luttes et pas seulement de se limiter à des commentaires, c’est inacceptable et franchement honteux. N’importe quel « indépendant » – vrai ou supposé – aurait ainsi autant de poids que tous les membres de nos districts de Bruxelles, Hainaut et Liège réunis. Pour justifier cette mesure antidémocratique, il est fait référence dans UAG au Bloc de Gauche au Portugal. Là, quelques dirigeants de trois organisations de la petite gauche, désespérés parce que leurs organisations rétrécissaient depuis des années déjà, ont préparé (sans que leur base en soit informée pendant un premier temps, selon Miguel Portas) un projet de fusion avec des recommandations comparables, mais bien plus démocratiques.

    A une réunion publique à Liège, quelques participants d’UAG ont voulu qu’un parlementaire européen du Bloc de Gauche mette cela en avant comme méthode à suivre. Le parlementaire en question ne s’est pas laisser abuser et a montré les caractéristiques spécifiques et la réalité particulière du Portugal. « Le Bloc de Gauche est une expérience intéressante pour apprendre, pas pour la copier », a-t-il dit, une remarque qui n’a été retrouvée dans aucun rapport des discussions qui ont suivi cette soirée…

    On peut dire que les mesures votées à la dernière AG ne sont que des « recommandations ». Mais combien de temps faudra-t-il avant que ces recommandations deviennent loi ? Dans UAG, c’est en fait une méthode familière. Un tract à l’occasion du 1er mai, élaboré en commun par 30 personnes d’UAG et d’UAP, est sèchement réécrit par quelques « initiateurs » d’UAG » (qui revendiquent apparemment des droits de propriété intellectuelle sur l’initiative). Une réunion d’UAG-Bruxelles, où une majorité plaide pour rassembler UAP et UAG à Bruxelles, est quittée par une minorité qui déclare la réunion illégitime. Ce qui est décidé un jour prend une toute autre signification le lendemain. Des rapports de réunion se lisent comme des énigmes, notamment parce que les positions défendues par les intervenants n’y sont pas reprises. Quand la Sainte-Alliance qui « dirige » UAG a une majorité, on passe au vote ; quand elle est en minorité, elle quitte la salle. Sur le site web www.uneautregauche.be on a pu lire des bordées d’injures et on peut y dire n’importe quoi. UAG a fonctionné avec une succession de manoeuvres bureaucratiques où même les sommets syndicaux pourraient prendre de la graine.

    Quelques uns, au sein du secrétariat et du Parti Humaniste entre autres, nous disent : « Mobilisons systématiquement pour les mettre en minorité ». Numériquement, pour le MAS/LSP, cela n’est aucunement un problème, mais nous faut-il descendre à ce niveau pour pouvoir faire de la politique au sein d’UAG ? Cela, nous le refusons. Les jeux de pouvoir bureaucratiques ne sont pas le terrain favori du MAS/LSP. Notre force est dans le mouvement réel et c’est sur cela que nous voulons nous concentrer. Certes, il faut parfois accepter des manoeuvres bureaucratiques parce que c’est la seule façon d’entrer en contact avec la base. C’est par exemple le cas dans pas mal de centrales syndicales, c’était aussi le cas dans les années ’80 quand nous travaillions encore dans le SP. C’est avec cette idée en tête que nous n’avons pas déjà quitté UAG le 1er mai. Maintenant, après les faits, nous pensons que c’était une erreur : dès la première manœuvre, nous aurions pu déceler qu’UAG allait rester une initiative morte-née.

    Nous sommes partis de l’idée que nous pouvions accepter les manoeuvres bureaucratiques parce qu’un parti national plus large allait être créé le 21 octobre. Cela aussi était une erreur. UAG essaie de se présenter comme le seul partenaire francophone d’UAP et, de cette façon, former une minorité de blocage pour imposer à UAP sa propre approche politique et probablement boycotter une formation nationale. Le MAS/LSP est numériquement plus fort que le reste d’UAG mis ensemble. A notre propre initiative, nous pouvons mobiliser un bon nombre de francophones pour la conférence du 21 octobre et nous pouvons y assurer que UAP ne se fasse pas prendre en otage par UAG. Si, au contraire, nous restons dans UAG, nous risquons d’être englués dans d’incessants combats qui n’ont ni intérêt ni lien réel avec les questions qui se posent vraiment aux travailleurs et qui ne sont utiles ni pour nous, ni pour UAP. La seule réponse correcte à des jeux de pouvoir au sein d’UAG est une mobilisation francophone forte pour la conférence du 21octobre.

    Le MAS/LSP veut s’engager dans la construction d’une formation plus large et anti-néolibérale, une formation des travailleurs, pour les travailleurs. Pour ce but, nous sommes en faveur de l’unité. UAP est un moyen approprié pour atteindre des couches larges de jeunes et de travailleurs. UAG ne l’est malheureusement pas à cause de sa composition et surtout de son programme erroné et de ses méthodes antidémocratiques.

    Mais nous restons plus que jamais prêts à travailler en commun avec ceux qui – dans et en dehors d’UAG – veulent construire une nouvelle formation de gauche d’une façon ouverte et honnête, ceux qui, en d’autres mots, se sentent plus proches du modèle d’UAP que du monstre d’UAG, et qui veulent éventuellement tester cette coopération dans les élections communales.

    Autres documents:

    > Remarques du Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) sur le PV de l’Assemblée générale du 6 mai

    > Réponse du MAS au Secrétariat fédéral sur sa participation au sein d’UAG. 8 juin 2006

    > En réaction aux réactions après l’AG de Een Andere Politiek. Jean Peltier, 20 mai 2006

  • Réponse du MAS au Secrétariat fédéral sur sa participation au sein d’UAG

    Le Bureau Exécutif du MAS, 8 juin 2006

    Camarades,

    La lettre émanant du secrétariat fédéral d’Une Autre Gauche – et plus encore le communiqué de quatre « initiateurs » d’UAG (Alain Van Praet, Freddy Dewille, Corinne Gobin et Jean-Claude Deroubaix) voulant imposer un gel de toutes les réunions et activités de cette initiative – mettent en cause l’attitude du MAS (LSP en Flandre) au sein d’UAG. Les « initiateurs » nous rendent quasiment responsable de tous les problèmes que rencontre UAG et de son trop faible développement depuis trois mois tandis que le Secrétariat nous demande avec insistance de nous déterminer face à une série de « décisions » concernant le fonctionnement d’UAG.

    Nous sommes en désaccord avec cette approche qui consiste à dire que nous faisons régulièrement des « manœuvres », comme avoir tenté d’imposer notre projet de tract pour le 1er mai et de forcer une fusion d’ Une Autre Gauche (UAG) et d’Een Andere Politiek (EAP). Cela est faux. Nous ne sommes pas coutumiers de ce genre de pratique. Nous avons soumis à la discussion – lors d’une réunion prévue expressément pour cela – une proposition de tract qui, pour nous, permettait de réunir les deux initiatives pour une première apparition publique commune et nous n’avons rien imposé. Et nous avons proposé de travailler ensemble à Bruxelles, une ville où vivent les deux communautés, afin de ne pas avoir des réunions et des activités locales séparées pour les Flamands et les francophones.

    Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls visés par ces accusations de « manœuvres ». Corinne Gobin, dans sa lettre de démision du Secrétariat Fédéral (2 juin), écrit que la position de Jef Sleeckx quant à l’utilisation du terme « gauche » est elle aussi une manoeuvre. Elle prétend que si Jef Sleeckx propose de ne pas utiliser ce terme, ce ne serait pas pour la raison qu’il explique, mais parce qu’il céderait à la pression des partis traditionnels qui reprennent des idées du VB.

    Pourtant Sleeckx se présente ouvertement comme un socialiste dans la presse alors que le SP.a a retiré ce mot de son nom. Sleeckx pense qu’utiliser le terme « gauche » est un frein à la participation de militants et de délégués de la CSC/ACV et plus largement de travailleurs issus du mouvement ouvrier chrétien. Nous ne sommes pas d’accord avec lui sur ce point. Mais Corinne, qui, à notre connaissance, n’a jamais été en Flandre voir le travail d’EAP, préfère se baser sur ses préjugés sur la Flandre et la gauche en Flandre plutôt que sur une discussion sérieuse des arguments de Sleeckx pour expliquer la position de celui-ci. Sa conclusion est éloquente : « …son (Jef Sleeckx) programme se réduit à « Faites-moi confiance car je vais respecter ce que vous me direz de faire. Expliquez-moi ce que vous voulez et j’en ferai mon programme ». « Là nous sommes au degré zéro de la politique,… ». Jef serait donc d’après elle un populiste manoeuvrier.

    Mais, plus fondamentalement, les problèmes de « fonctionnement » nous semblent dus avant tout à la volonté de certains « initiateurs » d’UAG de garder le monopole de la décision par un refus de dicuter et cela au mépris de la démocratie dont ils se revendiquent.

    Nos positions par rapport à Une Autre Gauche ont déjà été expliquées à plusieurs reprises dans notre matériel propre ( journal « Alternative Socialiste » / site www.socialisme.be ) mais également dans le courrier posté sur le forum : lettre du Bureau Exécutif du MAS-LSP par rapport au tract du 1er Mai (25 avril) et lettre des 8 membres du MAS présents à la dernière AG fédérale en réaction au PV de cette AG (17 mai). Les a-t-on lues (et comprises) ? A défaut, cela expliquerait-il pourquoi nos positions ne sont pas présentées de manière correcte dans la lettre au nom du SF? Il nous semble donc indispensable de revenir sur les points essentiels de notre politique avant d’aborder les autres questions.

    1. Le MAS est pour un nouveau Parti des Travailleurs

    Depuis 1995, nous plaidons pour un nouveau parti des travailleurs (« travailleurs » au sens large de ce mot, c’est-à-dire les travailleurs actifs et non actifs; wallons, flamands, bruxellois, immigrés et sans papiers; encore étudiants ou déjà à la retraite; actifs dans des entreprises ou cherchant de l’emploi, FGTB et CSC) qui se profile clairement à gauche, un parti capable de rassembler tous ceux qui sont prêts à lutter – en paroles et surtout en actes – contre la politique néo-libérale que mènent tous les partis traditionnels aux différents niveaux de pouvoir.

    Cette nécessité est devenue encore plus criante – et a été perçue par un nombre grandissant de gens – depuis la lutte contre le Pacte des Générations l’an dernier lorsqu’aucun des partis représentés au parlement ne s’est fait l’écho des centaines de milliers de travailleurs qui ont fait grève contre ce Pacte.

    Cette nouvelle voix, nous voulons qu’elle se fasse entendre pas seulement au moment des élections, mais tous les jours dans les entreprises, les quartiers, les écoles et partout où les opprimés sont prêts à résister.

    Comment un tel parti large pourra-t-il se développer ? Pas simplement en réunissant les gens qui aujourd’hui sont déjà conscients de la nécessité de s’opposer totalement à la politique néo-libérale ou au capitalisme. Mais en se tournant résolument vers des couches plus larges de militants et de délégués syndicaux, de jeunes, de sans-papiers qui peuvent comprendre eux aussi cette nécessité et s’engager… pour autant qu’on aille à leur rencontre et qu’on discute avec eux.

    Le MAS est prêt à collaborer avec toutes les autres forces de gauche pour construire ce parti. Mais gagner ces couches larges à la construction de ce parti (c’est-à-dire de penser en termes de milliers de personnes et pas de centaines ou de dizaines comme aujourd’hui!) implique de discuter avec ces gens, de participer à leurs luttes, de les impliquer dans les combats que nous menons, de mener un débat politique sérieux sur ce que nous voulons faire ensemble, de construire une confiance politique entre les organisations politique existantes et les nombreuses personnes non organisées politiquement qui nous rejoindront,…

    Ce processus prendra du temps et de l’énergie et passera sans doute par plusieurs étapes successives de coopération renforcée. Un tel parti ne peut donc pas être créé en quelques semaines. Ce qui n’est pas une raison pour ne pas commencer à travailler aujourd’hui !

    Le MAS est prêt à s’intégrer dans un tel parti large, à y fonctionner en tant que tendance et à y défendre son orientation anticapitaliste et socialiste aux côtés d’autres tendances et d’autres options. Car nous pensons que ce parti devra être – pendant sa phase de construction comme après – un lieu de débats et de confrontations d’idées et que ce débat sera un moteur pour le développement d’un parti large et non un frein.

    2. Deux initiatives pour un nouveau parti de gauche…

    Deux initiatives sont nées au cours des derniers mois avec comme objectif commun d’aboutir à la création d’un nouveau parti à gauche des PS/Sp.a et Ecolo/Groen.

    Après avoir fait campagne ensemble contre le projet de Constitution Européenne, Jef Sleeckx (ex-parlementaire SP.a), Lode Van Outrive (ex-député européen SP.a) et Georges Debunne (ancien président national de la FGTB) ont lancé une initiative pour Une Autre Politique (Een Andere Politiek – EAP). Au cours des six derniers mois, Sleeckx a participé à des dizaines de discussions avec des groupes de délégués et de militants syndicaux et tenu des meetings locaux dans plusieurs villes. A la suite de ces diverses discussions, des groupes locaux de cette initiative se sont mis en place dans plusieurs endroits et font vivre et progresser la discussion sur la nécessité d’une politique alternative au néo-libéralisme et d’une nouvelle formation politique de gauche. Une première Assemblée Générale de cette initiative aura lieu le 17 juin.

    Un peu plus tard, quelques militants francophones (Alain van Praet, Freddy Dewille, Corinne Gobin, Jean-Claude Deroubaix) ont, avec le soutien d’une trentaine d’autres signataires, lancé un appel « Une Autre Gauche est Nécessaire » qui a été finalement publié dans « La Libre Belgique » le 28 février. Sur base de cet appel, ils ont appelé à une Assemblée qui a réuni une soixantaine de personnes et donné naissance à l’initiative « Une Autre Gauche est Nécessaire » (UAG).

    Le MAS participe à EAP et jusqu’ici à UAG dans la mesure où elles représentent des pas en avant pour les gens qui cherchent une alternative politique à gauche. Dans ces deux initiatives, nous défendons notre perspective politique d’un nouveau parti des travailleurs (telle que nous l’avons expliquée au point 1). Mais nous portons une appréciation différente sur le contenu et les perspectives de ces deux initiatives.

    3. …et deux approches différentes

    L’initiative EAP n’a pas démarré par la confection d’un programme complet pour un nouveau parti. Ses initiateurs ont préféré lancer une discussion large sur la critique de la politique néo-libérale actuelle et la nécessité d’une autre politique auprès de centaines de délégués et de militants syndicaux et d’autres militants et travailleurs. Leur objectif est de stimuler la volonté de construire une nouvelle politique parmi des couches plus larges que celles qui se mobilisent habituellement avec la « petite gauche radicale ». La concrétisation d’un programme et la création d’un nouveau parti doivent venir progressivement et émerger du débat avec ces couches plus larges. Enfin, les initiateurs d’EAP ont insisté dès le départ sur leur volonté de construire une initiative nationale tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles.

    Si l’objectif final que se donne UAG – un nouveau parti à gauche des partis socialistes et écologistes – est semblable à celui d’EAP et même s’il y a eu des contacts et des échanges avec celle-ci, UAG s’est développée de manière différente d’EAP.

    Mais le problème vient du refus de discuter des initiateurs d’UAG et de l’utilisation de mesures antidémocratiques afin de forcer chacun à appliquer leur vision de construction. On comprend que ce refus obstiné de discuter et les déformations courantes de nos positions par les 4 « initiateurs » amènent à un manque de clarté des positions défendues dans UAG chez certains participants à l’initiative. Il nous semble clair que :

    1. L’insistance mise à agiter comme point de départ de toute adhésion à UAG le terme d’« anticapitaliste » signifie que l’initiative se tourne dès le départ vers le milieu de la « petite gauche radicale » et en particulier sa frange intellectuelle et altermondialiste (les militants déjà organisés politiquement mais aussi et surtout, dans l’espoir des initiateurs, les gens qui ne sont pas encore organisés politiquement). Cela nous semble renforcé par le fait que, tant dans ses interventions publiques (à la conférence-débat d’UAG à Liège notamment) que dans sa récente lettre au Secrétariat d’UAG, Corinne Gobin situe l’origine d’UAG dans la foulée du mouvement altermondialiste, d’ATTAC et des Forums Sociaux en passant sous silence les luttes des travailleurs, le mouvement syndical et la lutte contre le Pacte des Générations.

    2. Puisque l’initiative s’adresse à des gens déjà convaincus de l’essentiel (l’anticapitalisme), il est logique alors de vouloir donner la priorité à la discussion d’un programme plus approfondi, à la création de groupes de travail et de réflexion (reposant sur les membres actuels de l’initiative), à discuter rapidement de la mise en place de structures, de statuts et du choix d’un nom « définitif »,…

    3. Par contre, il est frappant de voir à quel point les « initiateurs » se soucient peu de l’élargissement du projet, de l’organisation de réunions locales et régionales, de contacts avec des syndicalistes,… Là où Jef Sleeckx parcourt la Flandre d’un bout à l’autre et saisit chaque occasion pour intervenir en Wallonie et à Bruxelles, les « initiateurs » d’une Autre Gauche semblent attendre les invitations chez eux !

    4. Ce manque d’intérêt pour l‘élargissement d’UAG (en nombre de participants mais aussi en qualité – en attirant l’intérêt et la collaboration de militants et de gens réellement engagés dans des luttes syndicales, étudiantes, de quartiers,…) nous fait penser que les « initiateurs » considèrent que les futurs membres d’UAG figurent déjà dans leurs carnets d’adresses personnels et que le reste du monde n’existe guère.

    5. Un nouveau pas dans la fuite en avant a été fait récemment par Corinne Gobin dans une lettre au Secrétariat d’UAG où elle explique que « les représentants d’autres partis n’ont rien à faire dans les structures de décision d’un autre parti en construction ». On peut en déduire que les militants d’organisations de gauche soutenant UAG pourraient être acceptés pour distribuer les tracts, coller des affiches, remplir des salles (pour autant qu’ils se taisent !) mais pas pour faire connaître leur point de vue et le défendre dans les endroits où se prendraient les vraies décisions. Nous devons bien avouer que le rapport entre cette conception d’exclusion et la démocratie dont se réclame si fort Corinne Gobin nous échappe complètement ! Par contre, le rapport avec la manière dont les politiciens traditionnels voient l’utilisation de leur « base » nous semble évident.

    6. Avec une orientation de ce type, le développement d’un outil politique large qui donne une voix aux travailleurs (au sens large) est impossible. Le seul résultat auquel UAG pourra aboutir est la création d’une nouvelle petite organisation d’extrême-gauche. C’est ce que défend Corinne dans sa lettre de démission au SF: « Je voulais au sein d’UAG relever le défi inverse : créer une union d’individus assumant la même vision de transformation de la société.»

    Cette nouvelle organisation ne se différenciera des autres que parce que :

    · elle aura un programme plus « soft » (l’anticapitalisme mais pas le socialisme et la révolution !)

    · elle sera tournée prioritairement vers les intellectuels et le milieu altermondialiste

    · elle sera moins militante que le PTB/PVDA et le MAS/LSP.

    Inutile de dire que ce n’est pas cela qui pourra remplir le vide politique à gauche du PS et d’Ecolo et donner un espoir à des milliers de gens !

    4. Une Autre Gauche est nécessaire. Une Autre Orientation aussi !

    Notre conception du développement d’UAG est différente. Nous sommes pour une initiative qui se développe pas simplement en unissant les gens qui aujourd’hui sont déjà conscients de la nécessité de s’opposer totalement à la politique néo-libérale et au capitalisme, mais en se tournant résolument vers des couches plus larges de travailleurs (dans le sens large : avec ou sans emplois, encore aux études ou à la retraites, de toutes origines,…) qui peuvent comprendre eux aussi cette nécessité et s’engager… pour autant qu’on aille à leur rencontre et qu’on discute avec eux.

    L’initiative doit pouvoir s’implanter dans un nombre d’entreprises, d’écoles et de quartiers. Nous devons discuter avec les syndicalistes qui animent le groupe EAP à Anvers pour voir comment ils ont réussi à intéresser des dizaines de délégués et des militants combatifs à l’initiative EAP. Nous devons nous demander comment attirer les travailleurs licenciés de Splintex après quatre mois de lutte, les animateurs de la lutte des sans-papiers (qui, eux, ne s’arrêtent pas à des frontières linguistiques !), les locataires de Droixhe en résistance contre la société de logement Atlas, les jeunes qui refusent le plan Arena d’immixtion du privé dans l’enseignement secondaire, les étudiants et les membres du personnel de la VUB qui luttent contre le plan Vandenbroucke de réforme élitiste de l’enseignement supérieur flamand,… et, plus globalement, les milliers de délégués et de militants syndicaux qui ont lutté contre le Pacte des Générations et qui, demain, devront affronter un Pacte de Compétitivité et le blocage des salaires réels.

    Ces approches différentes quant au choix des couches vers lesquelles nous voulons orienter l’initiative, amènent à des conclusions pratiques différentes. Nous pensons que, dans les tracts et tout le matériel d’UAG, nous devons mettre au placard le langage académique et incompréhensible pour la majorité des gens. Nous pensons que les idées anticapitalistes doivent être traduites dans des revendications concrètes qui partent des expériences et des préoccupations des gens. Nous pensons aussi que l’initiative doit être ouverte à ceux qui ne sont pas encore prêts à se coller une étiquette « Anticapitaliste » sur le front mais qui ne sont pas prêts non plus à entrer en coalition avec les partis traditionnels, tout comme elle doit aussi rester ouverte à ceux qui portent fièrement cette étiquette sur le front, qui l’ont même colorée en fluo afin qu’elle attire l’attention, mais qui sont encore prêts à figurer une fois de plus sur des listes électorales du PS, du SP.a, d’Ecolo et de Groen, des partis qui appliquent la politique néolibérale depuis des années. Nous pensons qu’il faut premièrement élargir l’initiative – c’est-à-dire rassembler une première couche de travailleurs dans l’initiative – et élaborer le programme avec ceux-ci, une fois que l’initiative a acquis une réelle représentativité. Mettre ces gens devant le fait accompli d’un programme tout fait et établi en petit comité serait complètement contre-productif.

    Cette différence de démarche n’aboutit pas seulement à des conclusions différentes quant au langage à utiliser et à la façon d’établir le programme mais aussi sur un autre point capital : la nécessité d’une initiative nationale.

    5. Le MAS est pour Une Initiative Nationale

    Le patronat et les politiciens stimulent les idées racistes, nationalistes et sexistes afin de diviser les travailleurs. Les différences régionales existent évidemment en Belgique mais les « problèmes communautaires » sont systématiquement mis en avant par les politiciens traditionnels et les patrons pour détourner l’attention des attaques qu’ils lancent contre la population. Lors de la « crise » sur Bruxelles-Hal-Vilvorde, tous les sondages ont montré que ce problème était le cadet des soucis des Belges et, que même pour les habitants de cette zone, il était loin d’être leur première préoccupation.

    En pleine lutte contre le Pacte des Générations, la scission de la Centrale des Métallos FGTB sur base communautaire a été avancée alors que ce secteur est l’un des plus combatifs. Cette scission affaiblira fortement la capacité de riposte des travailleurs face aux mesures néo-libérales. On imagine dans quelle situation seront plongés les travailleurs d’une même entreprise à Bruxelles, comme à VW. Les conséquences de cette scission se feront sûrement sentir lors des prochaines grèves dans l’usine. On a eu un avant-goût de jusqu’où cela peut mener pratiquement lors de la grève générale du 7 octobre dernier à la SNCB à Bruxelles,. Il n’y a eu aucune coordination entre Flamands et francophones afin de répartir les forces sur les différentes gares. Les Flamands ne savaient pas combien de francophones seraient présents à quel endroit et inversement, ce qui a mené à une situation absurde où environ 3/4 des militants et des délégués ont convergé vers la gare du Midi et 1/4 vers la gare du Nord.

    Les « initieurs », dans leur texte « Avancé dans la clarté » avance leur position sur le lien a avoir entre UAG et EAP. Nous sommes opposés à leur idée de développements séparés pour UAG et EAP et de l’établissement d’ « une structure confédérale souple » permettant à chaque organisation de marcher séparément en s’organisant sur la base de leur propre communauté (c’est-à-dire que les francophones et les Flamands tiendraient chacun leurs réunions dans leur coin avec deux organisations différentes y compris à Bruxelles, ville-région bilingue) tout en faisant quelque chose ensemble de temps en temps. Cette argumentation des initiateurs qui met en avant les différences régionales pour défendre leur proposition est la même que celle du sommet syndical pour scinder une centrale. Leur proposition est absurde et divise dès le départ la population. Comment peut-on défendre l’idée de proposer aux travailleurs flamands de la STIB et de De Lijn de s’organiser séparément des francophones de cette même STIB et des TEC ?

    Nous sommes pour l’unité de l’ensemble des travailleurs. Les positions antiflamandes et, dans le même ordre d’idées, antichrétiennes du Parti Ouvrier Belge au 19e et 20e siècles on eu pour effet – désastreux pour le mouvement ouvrier belge – de pousser une couche importante de travailleurs vers les partis bourgeois. Il faut éviter de commettre des erreurs similaires à l’avenir. Nous plaidons pour construire dans tous le pays un outil politique large qui offre une voix tant aux travailleurs flamands que francophones. Nous défendons l’idée qu’il faut une seule initiative nationale et pas deux comme actuellement.

    Nous sommes favorables à l’idée d’une conférence nationale impliquant tous les participants d’EAP et d’UAG en octobre à Bruxelles qui pourrait préciser les « grandes lignes » d’un programme et d’une structure au niveau national et préciser les orientations de travail pour continuer à aller de l’avant. Ces « grandes lignes » et orientations devraient être écrites de manière claire et concise cet été – sur base des multiples discussions ayant déjà eu lieu en Flandre mais aussi sur base de contributions francophones – et débattues pendant les semaines précédant cette conférence et évidemment lors de celle-ci.

    Bref, nous participons à UAG et à EAP pour développer la possibilité d’aller vers un outil politique large qui puisse donner une voix aux travailleurs et à leurs familles. Le succès du meeting à Anvers d’EAP qui a rassemblé une centaine de personnes dont une majorité de syndicalistes, ainsi que celui de la conférence-débat meeting à Liège qui a rassemblé 87 personnes, illustrent le potentiel existant déjà aujourd’hui. Mais nous avons pu constater que l’orientation donnée au meeting à Anvers était attrayante pour des couches plus larges tandis qu’à Liège le discours académique sorti tout droit de l’ULB a eu plutôt l’effet inverse sur la partie du public qui n’avait pas déjà un engagement ou une expérience dans la gauche radicale.

    Au vu des orientations qu’ont prises ces deux initiatives, le MAS se sent plus en phase avec EAP qu’avec UAG . Mais, en plus, l’accumulation de faits et de mesures antidémocratiques constitue un vrai problème dans UAG. Le manque de démocratie ne peut que repousser les travailleurs et casser toute possibilité de développement de l’initiative. Les délégués et les militants syndicaux ont déjà assez d’expérience avec les méthodes bureaucratiques utilisées dans leurs syndicats pour s’en farcir une nouvelle couche dans Une Autre Gauche.

    6. Le MAS et les problèmes de « fonctionnement » au sein d’UAG

    Nous avons pu constater que nous n’étions pas les seuls à être affligés par le contenu de la lettre des 4 « initiateurs » qui considèrent avoir le pouvoir de décider seul pour UAG. S’ils veulent imposer un gel de l’initiative, c’est parce qu’ils ne contrôlent pas tout ce qui se fait dans UAG mais qu’ils veulent éviter une discussion de fond et sont prêts, pour cela, à casser le début de dynamique en cours. Un petit groupe de 4 personnes, qui ne constitue en aucune manière une direction élue et qui, dans les faits, ne représentent qu’eux-mêmes font passer leurs points de vue personnels avant l’intérêt de la majorité des participants à l’initiative. Ces méthodes sont connues des délégués du SETCa-BHV qui ne reçoivent plus d’informations de leur centrale depuis l’élimination d’Albert Faust par l’appareil.

    Les 4 estiment ainsi « de leur responsabilité de rectifier le tir » en décidant d’annuler les AG fédérales, les réunions locales, les réunions du SF et des groupes de travail. Pendant que les membres d’UAG sont ainsi mis arbitrairement en vacances politiques, nos 4 « initiateurs » élaboreront dans leur coin les « textes constitutifs portant sur les valeurs, les grands points programmatiques et le mode de fonctionnement d’un futur parti indépendant à l’égard de toute structure socio-politique déjà existante ». Les militants organisés dans un parti ou un groupe soutenant l’initiative UAG sont donc renvoyés en enfer pour l’éternité, les « indépendants » sont simplement au purgatoire en attendant que les 4 leur fassent passer dans un futur indéterminé l’examen d’entrée en vue de l’adhésion au « futur parti indépendant ». Ceux qui se permettraient de ne pas être d’accord avec toutes les positions des 4 pourront-ils espérer pouvoir défendre leur point de vue ? Rien n’est moins sûr.

    Quelle est la méthode utilisé par les 4 « initiateurs »? Elle consiste à créer un épouvantail afin d’éviter la discussion politique. Cet épouvantail qu’ils ont créé, c’est le MAS, en déformant les faits et nos positions. Cela peut se voir dans chacune de leurs contributions, entre autres dans «UAG et le MAS », « Avancer dans la clarté » et « Une pause est indispensable ». « A cause de l’attitude du MAS …» est devenu l’argument-massue pour faire accepter leurs positions en évitant le débat démocratique. Nous n’avons pas répondu à toutes les attaques stupides dont nous étions l’objet sur le forum pendant les deux semaines qui ont suivi la réunion à bruxelles(ce qui c’était déja produit au par avant). Il est donc normal que certains de nos camarades finissent par perdre patience. De plus, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec l’approche des « initiateurs » sont assimilés au MAS. Corinne et les autres refusent de discuter les choses avec d’autres qu’eux- mêmes, comme ce fut le cas à la réunion locale de Bruxelles.

    S’il n’y a pas de place pour de vraies discussions, il n’y a pas de possibilité qu’UAG puisse se développer. De plus en plus de mesures sont évoquées afin d’éviter la discussion. La lettre des 4 décidant le gel d’UAG est la cerise sur le gâteau, le résultat logique d’un fonctionnement non-démocratique adopté à diverses reprises (élaboration du tract du 1er Mai, boycott de la réunion locale à Bruxelles, …). Cette volonté d‘éviter la discussion y est ouvertement affichée. La mesure qui vise à établir un porte-parole par organisation a également cet objectif. Tout cela confirme les craintes que nous avions émises auparavant par rapport à la manière dont avait été réalisé le tract du 1er Mai et au développement du Secrétariat fédéral. Nous voulons revenir en détail sur ces points.

    A. Le tract du 1er Mai

    A quoi devait servir la réunion du 17 avril ? Pour rappel, le but était d’avoir non pas un tract d’UAG pour le 1er Mai mais bien un tract unique pour EAP et UAG qui serait diffusé en commun dans tout le pays par EAP et UAG. Ce que confirme le PV de la deuxième Assemblée Générale d’UAG : « Un appel commun, bilingue, sera diffusé à cette occasion (le 1er Mai). Un projet sera élaboré sur base des textes produits par le comité de soutien à Jef Sleeckx, Lode Van Outryve et Georges Debunne et l’appel d’Alain Van Praet et de Freddy Dewille, ainsi que le texte de Corinne Gobin et Jean-Claude Deroubaix. » Trois propositions de textes ont été présentées : la première venait de Corinne Gobin, un texte de 3 pages incompréhensible en dehors du milieu universitaire et totalement inadapté pour servir de tract, la deuxième venait de Nadine qui était un résumé de celui de Corinne et était présenté comme une synthèse d’avis de participants à UAG et enfin une proposition de tract du MAS qui se voulait court, lisible et rassembleur et qui traduisait les idées de gauche et anticapitalistes dans des revendications concrètes. Il n’y a pas eu de « manœuvre » dans la manière dont nous avons travaillé. Notre proposition de tract avait été envoyée préalablement au secrétariat fédéral d’EAP, et donc aussi à Thomas du POS qui en fait partie. Il n’y avait donc aucune volonté de « cacher » notre proposition. Mais celle-ci était au départ une base de travail pour élaborer une proposition d’EAP. Cela n’a pas été possible par manque de temps. C’est pourquoi nous l’avons présentée le 17 comme notre proposition.

    Lors de cette réunion commune de travail qui regroupait près d’une trentaine de membres d’EAP et d’UAG, les propositions de Corinne et Nadine ont été rejetées car jugées pas assez compréhensibles. Un nouveau tract (nous n’avons donc pas imposé le nôtre) a été mis au point le 17 avril par un petit groupe de quelques personnes (où ne figurait qu’un membre du MAS-LSP mais aussi Nadine, Paul Emile et Ataulfo) sur base des différentes propositions et il a été adopté par consensus de tous les participants à la réunion pour être diffusé tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles. Nadine a conclu la réunion en proposant qu’on ne puisse plus apporter à ce texte que des modifications de simple détail et en annonçant que le tract serait mis le soir même sur le site dans les deux langues. Un pas important était ainsi fait dans la direction d’une initiative nationale.

    A la stupéfaction de beaucoup de gens, qu’ils soient du MAS ou non, le tract n’est pas apparu sur le forum ni le soir même ni les trois jours suivants. Mais un autre tract, nettement plus long, élaboré par Corinne et d’autres membres d’UAG en comité restreint est posté d’abord sur le forum (dans une forme marquée par le retour d’envolées lyriques). Le tract décidé en commun le 17 avril n’est rendu public qu’après cela, avec un commentaire qui le réduit dans les faits à une simple contribution au débat.

    Corinne et Co se sont octroyés le pouvoir de ne pas respecter la décision du 17 avril et de rompre le consensus avec les néerlandophones. Ils ont « justifié » ces procédés en disant que le tract décidé le 17 avril ne correspondait pas au projet politique d’UAG (alors que plusieurs d’entre eux étaient présents et ont participé à la rédaction et à l’approbation de ce texte !) et en mettant en avant l’utilisation du forum comme lieu ou des décisions pourraient se prendre. Il ne faut pas les doigts des deux mains pour compter le nombre de gens qui utilisent régulièrement ce forum. Cette mise en avant du forum a été une tentative pour essayer de faire croire qu’il y aurait un véritable travail collectif sur la version finale du tract pour le 1er Mai. Pour nous, seul le tract issu de la réunion du 17 qui a rassemblé 30 personnes est issu d’un travail collectif. Le forum ne peut pas être un lieu de décision. Nous pensons que seule une AG fédérale d’UAG devrait avoir le pouvoir de trancher un désaccord de ce type et qu’on aurait pu en organiser une d’urgence avant le 1er Mai. Nous constatons que quand la proposition de Corinne et Co est rejetée bien qu’un consensus ait été trouvé, un coup de force antidémocratique est organisé pour imposer à tout le monde leur vision du tract. Cela a bloqué en grande partie l’intervention lors du 1er Mai du côté francophone. En Flandre, le tract décidé en commun a été distribué largement comme prévu. Espère-t-on convaincre quelqu’un de collaborer à UAG comme cela ? Peut-on penser qu’un délégué va distribuer avec enthousiasme un tract qui est élaboré de la même manière que celle utilisée si souvent par la direction de son syndicat ?

    La raison pour laquelle les membres du MAS n’ont pas distribué le tract dans sa nouvelle version francophone made in Corinne et Co (et nous n’avons pas été les seuls à ne pas le distribuer, le Parti Humaniste a fait de même) ne réside pas tant dans le contenu de celui-ci que dans la méthode utilisée. Nos membres n’ont pas l’habitude de fonctionner comme dans le Parti Communiste Chinois ou Nord-Coréen et leurs avatars belges.

    B. La réunion locale à Bruxelles du 19 mai

    A cette réunion ont participé environ 45 personnes, parmi lesquelles 22 membres du MAS vivant et/ou travaillant ou étudiant tou(te)s à Bruxelles. Nous reproche-t-on d’avoir mobilisé sérieusement pour cette réunion ? Ce serait quand même un comble. Le fait que nous avons mobilisé largement parmi nos membres est quand même la meilleure preuve de notre volonté de construire l’initiative. Par contre, nous n’avions pas espéré que nous aurions quasiment une majorité dans la réunion. Au contraire, cela a été pour nous une déception. Nous espérions qu’il y aurait quand même un peu plus de forces au départ pour construire UAG Bruxelles. Mais plutôt que de nous attaquer sur le nombre de membres du MAS présents, ceux qui ont quitté la réunion (en particulier les « initiateurs » d’UAG et le POS) ne devraient-ils d’abord pas se demander pourquoi eux-mêmes n’ont pas voulu – ou réussi – à intéresser et à mobiliser plus de gens intéressés au projet ?

    Nous avons proposé dès l’ouverture une réunion bilingue – un certain nombre de membres du MAS/LSP et de membres de notre organisation étudiante à l’Université néerlandophone de Bruxelles (VUB) ne parlent pas assez bien le français et même pas du tout pour certains – et une présidence bilingue. Cette proposition n’a pas été défendue uniquement du point de vue de la langue mais aussi pour ne pas devoir présenter deux initiatives différentes aux travailleurs à Bruxelles (dont une large partie ne vit d’ailleurs pas à Bruxelles, mais en Flandre et en Wallonie). A Bruxelles, l’initiative autour de Jef Sleeckx est plus connue qu’UAG surtout chez les travailleurs flamands (résidents et navetteurs) et dans une moindre mesure chez les travailleurs francophones. Le MAS a proposé concrètement d’inviter aux réunions d’UAG-Bruxelles tant les gens intéressés par UAG que par Een Andere Politiek (EAP) et d’organiser des activités publiques (et bilingues) sous le nom UAG/EAP. Qu’y a-t-il d’horrible à proposer cela ? Il nous paraît fou de devoir dire aux francophones de VW qu’il ne doivent pas s’organiser avec leurs collègues flamands. Pourquoi a-t-il fallu plus d’une demie-heure pour enfin commencer à avoir des traductions ?

    Il n’y a aucune volonté de discuter cela du coté de Corinne et d’une partie des membres d’UAG qui ont bloqué la réunion. Un rapide rapport de la réunion de contact entre UAG et EAP qui s’était tenue deux jours avant a été fait mais aucune réponse n’a été apportée aux arguments politiques donnés en faveur d’une initiative commune UAG/EAP Bruxelles. Nous avons également proposé un meeting à Bruxelles le 23 juin avec Jef Sleeckx et un orateur d’UAG. Pourquoi un refus? C’est pourtant ce que le groupe local de Liège a organisé comme première activité. Nous pensons que la volonté de chercher un consensus est fondamentale comme méthode pour construire une formation politique large. Trouver un consensus nécessite de consacrer du temps à la discussion. Mais cela nécessite également d’écouter les arguments des autres. C’est la seule manière possible de créer la confiance nécessaire pour fonctionner.

    L’intervention de Luc (ex-PTB) qui a dit que personne n’était d’accord avec nos propositions et que ça ne servait à rien de discuter est explicite et reflète bien la dynamique qu’il y avait du côté de Corinne et Co. Plusieurs participants à la réunion qui ne sont pas du MAS étaient pourtant intervenus en faveur de nos propositions. Des gens dans la salle ont gueulé sur nos camarades. Si vous voulez que les militants du MAS s’investissent dans UAG, pourquoi les traiter comme des chiens ? Les insultes ont continué sur le forum dans les semaines qui ont suivi la réunion. Nous ne sommes pas les seuls à y être insultés, mais de manière générale tous ceux qui sont critiques dans UAG. Nous attendons dès maintenant une autre attitude, non seulement envers nous mais aussi envers tous ceux qui, dans UAG, ne sont pas d’accord avec les 4 « initiateurs ».

    Finalement, nous avons compté 16 personnes qui ont refusé le débat et sont parties : Corinne et Jean-Claude, les 8 membres du POS, Nadine et Luc (tous deux ex-PTB), Guy et Francine (tous deux ex-POS et ex-MAS), Paul-Emile (GUE) et André (ex-PC). Sont restés : les membres du MAS, les 3 membres du PH (Michèle, Pierre et Rafaël) et 3 indépendants (Raouf, Jamy et Bénedikte). Luc (ex-PC), Michel et Christian (tous deux MAS) n’ont pas pu rester. En conclusion, il semble qu’en pratique, les réunions ne peuvent prendre de décisions que quand Corinne et ses amis sont d’accord. Se considèrent-ils comme au-dessus des AG régionales ? Par leur attitude, ils ont miné les possibilités de développement du groupe local.

    Ceux qui sont sortis ont dénoncé une « manœuvre » du MAS ou même un « putsch ». Les 6 personnes (membres du Parti Humaniste ou indépendantes) qui ne sont pas du MAS et qui sont restées serait-elles toutes trop bêtes ou trop naïves pour ne pas avoir vu qu’il y avait une manoeuvre de notre part ? Ou bien ont-elles compris qu’il n’y avait pas de manœuvre de notre part mais bien un blocage obstiné du débat en face ? Ceux qui voit des maneuvres par tout de notre part, tire t’ils cette conclusion parcequ’ils ont l’habitude de fonctioner avec de telles pratiques ?

    C. Le PV de la dernière AG fédérale

    Le texte envoyé au nom du Secrétariat fédéral affirme que le PV « reflète honnêtement la discussion » qui s’est tenue en Assemblée générale mais, un peu plus loin, il affirme également qu’il n’est pas utile de reprendre tous les points de vue exprimés en AG dans un PV décisionnel et que les e-mail et le forum sont là pour permettre à chacun de donner son avis.

    Nous pensons au contraire que les différents point de vue exprimés à l’AG doivent être repris dans le PV, certainement pas mot à mot mais au moins avec les arguments principaux et l’idée centrale. C’est le principal moyen pour ceux qui étaient présents de resituer les principaux arguments échangés au cours de – longues – discussions, le seul moyen réel de s’informer pour ceux qui n’étaient pas à l’AG, un moyen utile d’intéresser de nouvelles personnes à notre projet et surtout le meilleur moyen de comparer et tester les divers points de vue exprimés au sein de l’initiative. En bref, c’est un outil essentiel de démocratie politique.

    Plusieurs membres du MAS sont intervenus dans la dernière AG. Jean a critiqué l’orientation proposée par Corinne (la marche accélérée vers la constitution d’un parti anticapitaliste avec programme, statuts, membres,…); il a expliqué que la priorité devait être mise sur l’élargissement d’UAG, principalement en direction des délégués et militants syndicaux combatifs, et que la réalisation d’un programme plus complet ne pourrait se faire qu’avec ces couches plus larges et pas avant. Eric, pour sa part, a insisté sur le fait que nous pensons que, dans l’état actuel de développement de l’initiative, le SF doit avoir un rôle de coordination (c’est-à-dire fonctionner par consensus et s’en remettre à l’AG pour trancher les débats contradictoires) mais pas un rôle de direction car il ne peut avoir une légitimité réelle tant que UAG n’a encore aucune représentativité réelle. Rien ne mentionne ces discussions dans le PV, pas plus que d’autres apports à la discussion faits par d’autres participants. C’est pourquoi nos membres présents à l’AG ont été forcés de mettre sur papier leur point de vue sur la réunion, de manière à pouvoir présenter leur point de vue.

    D. Les propositions de fonctionnement

    Nous pensons que la manière de fonctionner et de prendre des décisions au sein d’une nouvelle force politique de gauche est une discussion fondamentale qui n’a pas encore été suffisamment débattue – et c’est tout à fait normal vu la jeunesse de l’initiative. Mais nous disons que certaines des propositions faites par le Secrétariat vont dans un sens antidémocratique et dangereux.

    1. Sur base de la conception que nous défendons en matière de prise de décision au sein d’une initiative comme UAG, nous proposons de remplacer la fin du point « Les projets de PV des AG fédérales sont soumis au secrétariat, c’est là que sont adressés les commentaires et rectificatifs, le secrétariat établit le PV définitif » par « le secrétariat établit le PV officiel qui est rendu public mais devra être approuvé par la prochaine AG ».

    2. Nous sommes en désaccord total avec la proposition « Les organisations doivent désigner un et un seul porte-parole (…) pour exprimer la position de leur organisation afin d’éviter la répétition systématique de celle-ci par tous les militants présents. Cela n’ôte en rien le droit à l’expression individuel d’un militant organisé à exprimer ses points de vue personnels. »

    Un tel fonctionnement revient à ne pas reconnaître l’égalité des droits pour chaque membre d’UAG et à établir une gradation inacceptable entre des membres. Les membres d’UAG qui ne seraient pas membres d’une organisation politique soutenant le projet auraient un accès libre et non contrôlé à la parole, uniquement grâce à leur statut d’« indépendant » et quelle que soit leur implication réelle dans UAG et leur militantisme social (syndical, associatif,…). Par contre, les membres d’une organisation auraient un accès limité à des « points de vue personnels », ce qui revient à dire qu’ils ne pourraient parler que s’ils sont en désaccord avec leur porte-parole officiel ou si leur organisation n’a pas de position sur le sujet ! Et qui déterminera à l’avance si un membre d’organisation va, dans une intervention qu’il n’a pas encore faite, défendre un « point de vue personnel ». Le président de la réunion ? Le Secrétariat ? A l’aide d’un « détecteur de pensées » qui reste à inventer ? Et qui aura le droit de juger si l’intervention en cours amène un « point de vue personnel » ou confirme simplement ce que le porte-parole autorisé a dit auparavant ? Le Secrétariat ? Le président de la réunion ? Sur quelle base ?

    On le voit, cette proposition est complètement antidémocratique, irréalisable et inacceptable. Pour nous, un membre d’une organisation n’est pas un petit soldat qui n’a pas son mot à dire et pas le droit de prendre une part active dans la construction d’UAG mais qui est obligé d’appliquer les décisions prises d’en haut – au Secrétariat d’UAG ou dans sa propre organisation. Et nous espérons que les organisations qui sont en accord avec cette proposition ne fonctionnent pas de cette manière.

    3. Pour les mêmes raisons, nous sommes en désaccord avec une autre proposition – qui ne figure pas dans la lettre du Secrétariat au MAS mais qui est évoquée dans le PV de la réunion du Secrétariat du 3 juin, à savoir : « A l’exemple du Bloc de Gauche portugais, les membres des organisations politiques seront minoritaires par rapport aux « sans partis » dans toutes les instances décisionnelles élues. »

    Pour nous, il devrait y avoir, à chaque niveau de décision de la nouvelle formation large, d’une part une représentation des organisations présentes dans l’initiative et d’autre part, en nombre plus grand, des militants élus par la base, qu’ils soient membres d’une organisation ou non. Les seuls critères pour le choix de ces représentants devraient être l’implication de ceux-ci dans le projet, le travail qu’ils y font, les perspectives qu’ils avancent, la correction de leurs rapports avec les autres membres,… et pas le fait de savoir s’ils sont membres ou non d’une organisation. A nouveau, cette proposition tend à diviser les membres d’UAG en leur donnant des droits inégaux plutôt que de les faire converger dans un projet commun.

    Nous pensons également qu’il s’agit d’un débat complexe où les expériences d’autres formations – le Bloc de Gauche portugais, mais aussi le Scottish Socialist Party, le WASG allemand,… – devraient être étudiées sérieusement et sans vouloir copier mécaniquement l’une ou l’autre mesure.

    4. Nous sommes entièrement d’accord avec la proposition qui dit « Dans l’attente d’un statut et d’un règlement interne général (travail en cours d’élaboration), les groupes locaux doivent s’engager à permettre l’expression égale des divers points de vue et doivent refléter dans toutes leurs structures provisoires la diversité des tendances en présence. » Mais ce point de vue semble ne pas devoir s‘appliquer au Secrétariat fédéral. La phrase qui suit, extraite du texte du secrétariat, est éloquente : « Comment peut-il (Jean) justifier, tant sur le fond que sur la forme, son attitude de désaccord persistant avec les décisions prises par UAG (tract du 1er mai non distribué par le MAS, tentative de fusion entre UAG et EAP en dehors de toute concertation et en irrespect avec la démarche de délégations entre initiatives en cours) par rapport à sa volonté d’y être représenté et d’y participer de façon officielle ?» Nous avons déjà expliqué plus haut que le non-respect des décisions prises est à chercher ailleurs que chez nous. Mais, au-delà de ce point, la conception qui se dégage de cette phrase est que quelqu’un qui a des désaccords politique dans le cadre d’un projet commun auquel il souscrit, n’a plus sa place au sein du Secrétariat Fédéral. Le SF est-il devenu partisan du mot d’ordre: Tous derrière la ligne du Parti ?

    Sur ces points, nous retrouvons malheureusement dans les propositions faites au nom du Secrétariat un écho des positions défendues par les 4 « initiateurs » qui veulent marginaliser, « domestiquer » et peut-être demain exclure les organisations politiques qui soutiennent et participent à UAG. Nous rejetons cette conception : le moyen de garantir qu’à l’avenir ces organisations ne dominent pas numériquement un futur parti de gauche n’est pas de limiter administrativement et bureaucratiquement le droit à l’expression de ces organisations et de leurs membres, mais de tourner résolument UAG vers l ‘extérieur et d’attirer dans ce projet des couches plus larges afin qu’elles deviennent dominantes. Dans ce processus – et pour autant qu’un débat démocratique puisse se développer – les organisations seront testées sur une échelle bien plus significative qu’aujourd’hui et trouveront la place qu’elle méritent chacune dans ce nouveau parti.

    Sur la base proposée par les « initiateurs » et avec des mesures restreignant la liberté d’expression, nous pensons qu’UAG ne sera pas capable d’accueillir significativement de nouveaux adhérents. C’est pourquoi nous mettons en avant la nécessité de donner la priorité à :

    1. l’élargissement d’UAG vers des couches plus larges que celles qui sont touchées aujourd’hui;

    2. un travail étroit avec EAP visant à constituer rapidement une seule initiative nationale matérialisée par la conférence nationale en octobre;

    3. un fonctionnement démocratique permettant l’expression des différents points de vue des organisations comme des indépendants.

    Nous pensons qu’il faut prendre le temps nécessaire pour les discussions qui débouchent sur des points de vue contradictoires afin de faire le maximum pour dégager un consensus. Cela nécessite de consacrer du temps à la discussion et la volonté d’écouter les argumentations des autres, mais c’est la seule manière de créer la confiance. Nous pensons que seule l’AG devrait avoir la possibilité de trancher des débats contradictoires et pas le SF tant que l’initiative n’a pas de représentativité réelle (voir ci-dessus nos remarques sur le PV).

    Ce n’est pas à nous de régler le problème mais bien à ceux qui l’ont créé. Nous espérons que l’AG du 11 juin rejettera l’option de liquidation défendue par les 4 « initiateurs » et la série de mesures antidémocratiques proposées et prendra en compte nos propositions. Sans cela, nous pensons qu’UAG ne sera pas capable d’accueillir significativement de nouveaux adhérents.

    Nous plaidons pour le plus de démocratie possible. Une base saine est nécessaire pour que l’initiative puisse aboutir à un instrument politique large qui donne une voix aux travailleurs. Cela implique de mettre fin aux abus de pouvoir des « 4 initiateurs » et d’instaurer un changement d’attitude envers le MAS et ceux qui émettent des critiques. Nous continuons pour l’instant à travailler avec UAG mais la motivation de nos camarades envers l’initiative est en train de se réduire comme une peau de chagrin. Nous voulons encore prendre le temps pour voir dans quel sens se développe l’initiative. Mais nous n’accepterons pas de mesures antidémocratiques, cela mine les possibilités d’avancer vers un instrument politique crédible à gauche du PS, Sp.a et d’Ecolo, Groen. Pour nous le point important aujourd’hui est la mobilisation pour une conférence nationale en octobre en vue d’une initiative nationale. Nous engagerons nos forces dans le meilleur outil pour y parvenir. Les semaines qui viennent seront déterminantes pour nous par rapport à UAG – et pour UAG elle-même.

  • Anvers. Des syndicalistes organisent un débat pour une autre politique

    Mercredi 24 mai, un débat a eu lieu au HIFT à Anvers sous le titre "Une autre politique est nécessaire et possible". Un comité de délégués syndicaux (essentiellement FGTB) travaillant dans divers secteurs du privé et du public, a organisé le débat. Parmi les orateurs: Jef Sleeckx, ex-parlementaire SP.a, Bruno Verlaeckt, président de la Centrale Générale (FGTB) d’Anvers/Pays de Waas, Gert Wenselaers, permanent du SETCa (FGTB) d’Anvers et membre de SP.a Rood, un petit courant de gauche dans le SP.a, et enfin Ferre Wyckmans, président de la Centrale Nationale des Employés (CSC) pour la Flandre. Il y avait une centaine de présents au débat.

    Par un militant de la CGSP-Enseignement

    Différents orateurs, différents points de vue

    Il est important de noter que les orateurs venaient tant de la FGTB que de la CSC. Le comité a montré ainsi qu’il était nécessaire de porter plus d’attention aux militants du mouvement ouvrier chrétien.

    Le debat a été intéressant car si les orateurs étaient tous d’accord sur la nécessité d’une autre politique, ils ont défendu différents points de vue sur la possibilité de la mettre en oeuvre et sur leur participation active à cette démarche. Deux orateurs ont plutôt rejeté l’idée d’une alternative politique nouvelle. C’est le cas de Gert Wenselaers, parlant au nom de SP.a-Rood, qui a déclaré que l’histoire des formations en dehors de la social-démocratie a historiquement prouvé qu’une telle initiative était vouée à l’échec. Il croit encore possible de pousser le SP.a à gauche.

    Bruno Verlaeckt avait pourtant expliqué auparavant quel avait été rôle du SP.a dans les négociations sur l’accord interprofessionnel fin 2004. Il avait également dénoncé le rôle de la direction de la SP.a au cours de la lutte contre le Pacte des Générations, rappelant que la première note d’ébauche sur la réforme des prépensions, réalisée par la ministre Freya Van den Bossche (SP.a), allait encore plus loin dans les attques que le Pacte lui-même!

    Jef Sleeckx a ensuite parlé des frustrations et de la colère qui existait dans la FGTB contre son soi-disant "partenaire priviligié". Il a déclaré qu’au cours des nombreuses discussions qu’il a eues ces derniers mois, il avait vu que le potentiel existe bel et bien pour une initiative à gauche de la social-démocratie et des verts.

    Ferre Wijckmans de la LBC (CNE flamande) a affirmé qu’il était d’accord sur la nécessité d’une autre politique. Les partis traditionnels nous font travailler plus longtemps, veulent nous imposer une nouvelle modération salariale, attaquent nos pensions… Face à cela, il faut une réaction.

    Mais Wijckmans a voulu en rester là. Il a dit que ce n’était pas la tâche des syndicats de créer un instrument politique. La LBC est depuis longtemps indépendante du CD&V mais elle ne prendra pas elle-même d’initiative sur le plan politique.

    Une véritable alternative à gauche du SP.a est nécessaire

    On ne peut pourtant pas nier qu’un syndicat sans prolongement politique est plus faible. Pour un syndicat, une attitude politique neutre est une illusion. Avec une main liée dans le dos, il est beaucoup plus difficile de lutter. Wijckmans reconnaît la nécessité d’avoir un écho politique aux revendications syndicales mais, en même temps, il déclare que celui-ci ne doit pas être "le bras politique des syndicats".

    Bruno Verlaeckt a expliqué qu’il faut une alternative crédible à gauche du SP.a. Il ne croit pas que ce soit possible de pousser le SP.a vers la gauche. D’autre part, les petits partis à gauche n’ont pas d’impact électoral. C’est pourquoi Verlaeckt a avancé la nécessité d’une alternative unitaire. Il a dit aussi que beaucoup de syndicalistes se posent maintenant des questions à ce sujet. Jef Sleeckx a marqué son accord et répété qu’ "Il faut quelque chose de nouveau, un prolongement politique pour le movement ouvrier". Lors de la discussion avec la salle, la volonté d’unité autour de la construction d’une nouvelle alternative politique était évidente.

    En ce moment, il existe diverses initiatives pour une autre politique. A côté du mouvement mis sur pied par Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne, il y a aussi l’appel syndical du "mouvement du 15 décembre". Cela montre qu’on réfléchit sur des alternatives politiques à différents endroits. Il y a des points de vue et des courants différents, mais il doit être possible d’en arriver à une initiative commune autour d’un programme restreint sur lequel tout le monde pourra se mettre d’accord.

    Construire une autre politique

    L’exemple de l’Allemagne a été mis en avant. Le nouveau Linkspartei (Parti de Gauche) qui a recolté 8,7% des voix aux dernières élections, a montré qu’une alternative politique pouvait servir comme prolongement de la lutte syndicale. Les membres du MAS (LSP en Flandre) dans la salle ont également défendu la nécessité d’une alternative politique. Des milliers de travailleurs sont entrés en action contre le Pacte des Générations mais aucun parti au Parlement n’a défendu leurs revendications.

    Lors des négociations sur les salaires à la fin de l’année, les travailleurs et leurs familles devront réagir avec force. Cette réaction doit être renforcée par la mise sur pied d’une formation politique qui réunit et organise les militants combatifs. Lors du débat, peu de rendez-vous concrets ont été pris. Mais beaucoup de participants ont laissé leurs coordonnées pour collaborer au projet. C’était l’objectif du groupe de syndicalistes organisateur de la soirée, qui avait voulu tâter le terrain. Après le débat, la discussion pourra continuer avec des groupes plus larges.

    Le LSP-MAS soutient entièrement l’initiative et n’hésitera pas à fournir son soutien actif à la construction d’une nouvelle formation qui défende vraiment les intérêts des travailleurs.

  • Une autre politique est possible!

    Pour un nouveau parti des travailleurs!

    “Une autre politique est nécessaire” est la phrase-choc que Jef Sleeckx, parlementaire du SP.a durant 21 ans, assène depuis l’automne. Sous le titre “Tu dois faire quelque chose, Jef”, il a évoqué pour la première fois la nécessité d’une nouvelle initiative politique dans une interview accordée au magazine Knack le 9/11/05.

    La Constitution Européenne et surtout la lutte contre la casse de nos (pré)pensions ont provoqué un déclic chez les gens. “Je donne au parti 2 à 3 mois pour corriger ses fautes” déclarait Jef en novembre. Mais il connaissait d’avance le résultat.

    Ceux qui veulent une politique en faveur de la majorité de la population se sentent de moins en moins chez eux au SP.a. Si on veut éviter un nouveau dimanche noir lors des élections législatives de juin 2007, il faut s’atteler dès aujourd’hui à la formation d’une opposition de gauche.

    Jef Sleeckx, Lode Van Outrive et Georges Debunne forment actuellement un comité d’initiative pour une autre politique qui rassemble des gens de toute la Flandre autour de la nécessité d’une alternative politique.

    En Belgique francophone, l’initiative “Une autre gauche est nécessaire” joue un rôle analogue. Des réunions publiques se dérouleront dans plusieurs villes en mai pour promouvoir l’appel commun aux deux groupes.

    Un appel clair soutenu par des dizaines de figures nationales et locales est à même de convaincre des centaines de militants de la FGTB et de la CSC de se joindre à cette initiative.

    Il saute aux yeux que la lutte contre le Pacte des générations a ouvert une brèche dans les relations entre la FGTB et le PS/SP.a et, dans une moindre mesure, entre la CSC et le CD&V. Plus rien ne sera désormais comme avant. Les blessures sont trop profondes.

    Le 1 Mai verra plusieurs régionales de la FGTB marquer symboliquement cette rupture. A Gand, par exemple, il n’y aura pas de podium d’honneur pour les bonzes du SP.a à la fin du défilé. Mais il faudra évidemment aller au-delà de protestations symboliques.

    Un nouveau parti des travailleurs qui oppose un programme clair à la politique néo-libérale d’économies, de privatisations et de superprofits est le pire cauchemar des patrons et du Vlaams Belang.

    C’est donc que sa création répond à un besoin urgent de la majorité de la population. Le MAS/LSP s’engage à fond dans ce processus.

  • 1 Mai. Appel pour un nouveau parti des travailleurs

    A l’occasion du 1er Mai, un appel commun est lancé pour construire une nouvelle formation de gauche, à la gauche du PS/SPa et d’Ecolo/Groen!. Ces derniers mois, deux nouvelles initiatives ont été crées et toutes deux veulent arriver à une alternative politique au niveau national.

    Bart Vandersteene

    La date du 1er Mai choisie pour rendre l’initiative publique n’est en rien une coïncidence. Bien qu’il n’y ait plus de manifestations dans beaucoup de villes et qu’il y ait moins de monde qu’auparavant dans les autres, cette journée reste celle des travailleurs, et est importante à ce titre. Le 1er Mai nous offre la possibilité de nous référer aux meilleures traditions de lutte et de solidarité.

    Le caractère des manifestations du 1er Mai actuelles sont bien sûr une expression des changements fondamentaux au sein du PS et d’une grande partie de la direction de la FGTB.

    Dans le passé, le PS a été un parti assez vivant. Les Maisons du Peuple étaient des centres de discussions politiques et d’organisation du mouvement socialiste dans les villes et les quartiers. Les assemblées de membres étaient fournies et beaucoup de militants syndicaux avaient non seulement une carte de membre, mais étaient aussi capables de mobiliser leur base dans le parti. Les campagnes électorales étaient alors des périodes très actives avec une forte implication des membres.

    Quelles différences avec la situation actuelle! Le PS est devenu aujourd’hui un parti comme les autres. Non seulement sur la forme, mais aussi sur le contenu. Les 18 années de participation gouvernementale et le bilan de cette période en donnent une indication. Quel militant syndical ose encore demander à ses collègues de voter pour ce parti?

    Le MAS et d’autres groupes ou personnalités comme Jef Sleeckx, ancien parlementaire du SPa, et Georges Debunne, ancien président de la FGTB, ont tiré la leçon de cette évolution. Avec le groupe francophone “Une autre gauche est nécessaire”, le groupe organisé autour de Sleeckx a pris l’initiative de lancer un appel public ce 1er mai. Beaucoup de gens vont suivre de près le développement de cette initiative. L’effort doit maintenant être d’essayer de rassembler ces personnes qui sont cruciales pour concrétiser l’initiative sur le plan local. En ce sens, les réunions locales qui prendront place au cours les semaines à venir seront d’une grande importance. Nous pourrons ensuite aller ensemble vers une réunion nationale en automne pour lancer définitivement le mouvement pour une alternative politique.

    Le MAS est d’accord avec la nécessité d’une opposition de gauche. Nous voulons investir nos forces dans une telle initiative, avec tous ceux et celles qui veulent une alternative au néolibéralisme. Mais cela ne sera pas assez pour arrêter l’offensive néo-libérale. La discussion sur le programme d’une nouvelle formation sera très importante, notamment pour éviter les erreurs que le PS a commis dans le passé. Dans ce débat, le MAS défendra son programme, celui du socialisme démocratique, celui que nous défendons chaque jour dans notre journal et dans nos interventions.

  • Il faut un nouveau parti pour les travailleurs !

    Qui a porté la voix des 100.000 travailleurs qui ont manifesté à Bruxelles le 28 octobre dernier contre le Pacte de « Solidarité » des Générations ? Qui s’est fait l’écho des centaines de milliers de travailleurs qui ont fait grève contre la casse de leurs pré-pensions ? Qui a repris les revendications de la FGTB et de la CSC qui organisent ensemble 3,6 millions de travailleurs ?

    Tract du MAS

    Sûrement pas le PS et le SP.a dont TOUS les députés ont voté pour ce Pacte avec leurs amis libéraux. Et pas non plus le CD&V, le Vlaams Belang, le cdH et Groen qui se sont abstenus (les deux premiers parce qu’ils disaient ouvertement que ce Plan n’allait pas assez loin !).

    D’un Pacte à l’autre, le PS contre les travailleurs

    Ce vote n’a pas été une erreur de parcours. En 1993 déjà, une coalition des partis socialistes et chrétiens dirigée par Dehaene nous avait aussi imposé un Plan Global que tous les parlementaires de ces partis avaient voté comme un seul homme, le doigt sur la couture du pantalon.

    Le PS et le Sp.a ne défendent plus depuis longtemps les intérêts des travailleurs. Présents au gouvernement depuis 18 ans, ils se sont définitivement aligné sur la politique néolibérale et ont participé à tous les mauvais coups contre les acquis sociaux.

    Alors que les profits des patrons et les salaires des managers atteignent des sommets, les privatisations s’accélèrent et les licenciements et les plans de restructurations pleuvent à torrent. Et à chaque fois la réponse du PS et du Sp.a est la même : plus de cadeaux aux patrons sous forme de nouvelles diminutions de charges patronales et moins de pouvoir d’achat pour les salariés et les allocataires sociaux.

    Et cela va continuer : Verhofstadt prépare pour la fin de l’année un Pacte de Compétitivité dont le but avoué est de remettre en cause l’indexation des salaires.

    Pour bloquer cette politique de recul social permanent, il faut que la FGTB et la CSC rompent avec les PS/SP.a et les CD&V/CDH.

    Une nouvelle voix pour les travailleurs

    Plus personne ne vote encore aujourd’hui pour le PS ou le SP.a en espérant que ces partis vont apporter un réel progrès social. Beaucoup votent encore pour eux parce qu’ils les voient comme un « moindre mal » face aux libéraux, mais cela n’empêche pas le fossé entre les militants syndicaux de base et le PS et Sp.a de grandir chaque jour. D’autres reportent leurs votes vers l’extrême-droite pour sanctionner le monde politique. Mais, en votant FN ou VB, ils renforcent des partis qui haïssent les syndicats et veulent liquider tous les droits des travailleurs.

    Pour arrêter les plans d’austérité et faire reculer les partis fascistes, nous avons besoin d’un nouveau parti qui défende clairement les intérêts de tous les travailleurs – au sens large de ce mot, c’est-à-dire les travailleurs actifs et non actifs; wallons, flamands, immigrés et sans papiers; encore étudiants ou déjà à la retraite; actifs dans des entreprises ou cherchant de l’emploi, FGTB et CSC – et à leurs familles.

    Cette nouvelle voix, nous voulons qu’elle se fasse entendre pas seulement au moment des élections, mais tous les jours dans les entreprises, les quartiers, les écoles et partout où les opprimés sont prêts à résister. Le MAS est prêt à collaborer avec toutes les autres forces de gauche pour construire ce parti large, dans lequel nous défendrons notre orientation anticapitaliste et socialiste.

    Comment un tel parti large pourra-t-il se développer ? Pas simplement en réunissant les gens qui aujourd’hui sont déjà conscients de la nécessité de s’opposer totalement à la politique néo-libérale. Mais en se tournant résolument vers des couches plus larges de militants et de délégués syndicaux, de jeunes, de sans-papiers qui peuvent comprendre eux aussi cette nécessité et s’engager… pour autant qu’on aille à leur rencontre et qu’on discute avec eux.

    Ce n’est qu’un début…

    Des premiers pas on été fait dans ce sens depuis la manifestation du 28 octobre. En Flandre, le MAS soutient pleinement l’initiative « Pour une autre politique » lancée par l’ex-député SP.a Jef Sleeckx et l’ancien président de la FGTB Georges Debunne. Cette initiative a déjà reçu le soutien de dizaines de militants et de délégués combatifs. Nos camarades flamands diffusent aujourd’hui à l’occasion de la Fête des Travailleurs le tract de « Pour une autre politique » à Bruxelles, Anvers, Gand, Louvain, Malines, Courtrai, Alost, Grammont, Ninove, Ostende, Bruges, Menin, Harelbeke, St-Nicolas, Tirlemont, Turnhout, St-Trond, Diest, Lokeren.

    Du coté francophone, une initiative « Pour une autre gauche » a été lancée il y a quelques semaines. Le MAS espère qu’elle prendra la même orientation qu’en Flandre et qu’ensemble nous pourrons construire une nouvelle force politique nationale et démocratique qui mette autant d’acharnement à défendre les intérêts des travailleurs que les partis traditionnels en mettent à défendre ceux des patrons.

  • “Le SP.a a abandonné ses idées socialistes et n’est plus un parti de travailleurs"

    Interview de Jef Sleeckx, ex-parlementaire du SP.a

    Le jeudi 13 mars, j’ai discuté avec Jef Sleeckx dans son bastion de Mol. Entre les nombreux projets, histoires et anecdotes, je lui ai posé les questions suivantes.

    Propos recueillis par Bart Vandersteene

    Qui est Jef Sleeckx?

    > Jef Sleeckx a été membre du SP pendant plus de 40 ans. Il a été parlementaire pendant 21 ans et a siégé pendant 17 ans au bureau du parti.

    > Jef a été vu pendant toutes ces années comme une figure de gauche proche des travailleurs.

    > Jef a voté contre Steve Stevaert pour la présidence du parti: “Steve se préoccupe trop de techniques de vente et de shows télévisés et trop peu des vrais principes socialistes.”

    > Yves Desmet (journaliste à De Morgen) : “Ce qu’un ouvrier ne veut surtout pas, c’est de voir cette idole de la vieille gauche qu’est Jef Sleeckx apparaître à la porte de son usine, car il sait alors qu’il est grand temps de trouver un autre travail”

    Jef, tu as quitté le Parlement en 1999. Aujourd’hui, 7 ans plus tard, tu reviens sur la scène politique. Quels sont les raisons qui t’y ont poussé?

    Il y a deux événements qui m’ont poussé à donner de la voix. D’une part, il y a eu la Constitution européenne qui a été rejetée en France et aux Pays-Bas. En soi, je trouve que l’UE a besoin d’une constitution pour faire collaborer 25 pays et 450 millions de gens. Mais cette Constitution ne porte pas là-dessus. Elle ne contient pas les règles du jeu, mais le jeu lui-même. La partie 3 de la Constitution dit que l’UE doit être néo-libérale. On ne laisse aucun espace pour le débat politique.

    Une initiative avec Debunne et Vanoutrive

    Georges Debunne m’a contacté l’année passée pour que je me joigne à lui et à Lode Vanoutrive afin de soumettre ensemble une pétition au Parlement flamand et de lancer ainsi le débat sur cette Constitution en Belgique.

    Pour ce faire, nous avons dû récolter quelque 15.000 signatures dans des manifestations, des fêtes de quartier, aux portes des entreprises, et j’en oublie. En même temps, j’ai aussi étudié cette Constitution. Jamais je n’avais étudié avec un tel acharnement. Après la récolte des signatures, nous avons pu faire un exposé au Parlement flamand. Quelle ne fut pas ma stupéfaction lorsqu’il apparut que les parlementaires ignoraient presque tout de la Constitution. Cela transparaissait clairement dans les questions qu’ils me posaient. Ils n’en ont pas moins tous voté ensuite pour la Constitution…

    Une deuxième affaire qui m’a énormément touché, c’est la lute contre le Pacte des Générations. A un certain moment, quelques délégués sont venus me trouver pour demander de mener une action et de diffuser un appel au fameux congrès du SP.a à Hasselt. J’ai été tout de suite d’accord et j’ai diffusé avec eux l’appel « nous vous tournons le dos ».

    La collectivité paye, les patrons reçoivent des cadeaux

    J’étais en total désaccord avec le Pacte des Générations. Le gouvernement et le SP.a faisaient tout pour effrayer les gens alors que ce n’était pas nécessaire. La Commission sur le Vieillissement a calculé qu’il faudrait de 3% à 4% du PNB en plus d’ici 2030 pour pouvoir payer les pensions. Cela équivaut à 9 ou 10 milliards d’euros (un peu plus d’après certains).

    Si l’économie belge actuelle, qui vaut un bon 250 milliards d’euros, croît chaque année de 1,5% d’ici 2030, elle vaudra alors 112 milliards d’euros en plus. Utilisons-en 10% pour les pensions. Ce n’est quand même pas exagéré ?

    Dans une interview à Knack, j’ai dit à ce moment qu’il fallait quelque chose de nouveau en dehors du SP.a, un nouveau parti des travailleurs. Je ne m’attendais pas à ce que mes paroles aient autant de conséquences à l’intérieur comme en dehors du SP.a.

    Vande Lanotte a prétendu qu’il irait vers les entreprises avec ses militants. Nous ne les avons pas vus. Ils ont par contre organisé des réunions provinciales. J’y étais à Anvers où j’ai pris le micro et expliqué mon point de vue. J’ai demandé pourquoi on ne parle plus jamais d’un impôt sur la fortune, pourquoi on ne s’en prend pas plus énergiquement à la fraude, pourquoi les impôts ne rentrent pas mieux. Bref, j’y ai dit clairement que les moyens d’une politique existent, mais qu’il faut une autre politique.

    Johan a encore essayé de monopoliser la parole, mais ça n’a pas marché. Il y a eu aussi une discussion sur ce que le Pacte des Générations reconnaîtrait comme métiers lourds. Après moi, quelqu’un dans la salle a pris le micro et a invité Johan à venir travailler 14 jours avec lui. Il saurait tout de suite ce qu’est un travail lourd. L’atmosphère dans la salle a tourné à travers la discussion et j’ai reçu beaucoup d’applaudissements et de marques de soutien. A la fin, j’ai dit que Vande Lanotte faisait prendre à la population des vessies pour des lanternes. C’est toujours la collectivité qui doit payer et les patrons qui reçoivent des cadeaux.

    Si on menait une autre politique il n’y aurait aucun problème pour la population et, par exemple, pour le 1,5 million de Belges qui s’enfoncent aujourd’hui dans la pauvreté. Mais Stevaert a dit que le SP.a ne se préoccuperait plus en premier lieu des miséreux. Je me demande alors ce que doit faire un parti socialiste. Et aujourd’hui il n’y a pas que les allocataires sociaux qui ont du mal à s’en sortir. Vous pouvez toujours essayer d’entretenir une famille avec un salaire net de 1200 euros, surtout avec le coût actuel du logement.

    Voilà pourquoi je dis qu’ils ont contribué à grossir les rangs du VB. Les mandataires socialistes ne sont plus physiquement présents dans les quartiers à problèmes. C’est comme s’ils avaient pris peur de leur public naturel. Mais pour pouvoir, par exemple, discuter du travail avec des chômeurs dans les quartiers à problèmes, on ne peut évidemment pas cumuler soi-même deux ou plusieurs boulots. Ce que fait Patrick Janssens est scandaleux : être parlementaire et bourgmestre d’une ville comme Anvers qui n’est pourtant pas si simple à gérer. Ce n’est tout de même pas sérieux. L’un des deux jobs devient forcément un job d’appoint, ce n’est pas possible autrement… Personne n’est capable de faire convenablement plusieurs jobs. Il en va de même avec le logement, vous pouvez toujours essayer de parler du travail au café avec un chômeur dans un quartier à problèmes si vous avez plusieurs jobs, ou avec un SDF si vous vivez dans une villa huppée, vous remarquerez tout de suite à quel point on vous prend au sérieux…

    J’aurais pu devenir bourgmestre de Mol en 1994, mais je ne l’ai pas fait. J’ai laissé la base du SP.a décider quel mandat je devais assurer et le choix s’est porté sur mon mandat de parlementaire. Je ne voulais pas cumuler, c’est une question de principe. Si vous dites qu’il faut du travail pour tous, vous ne faites qu’un seul job. En tant que parlementaire, on a une fonction d’exemple. Les paroles ont été tellement vidées de leur sens que plus personne n’y croit, il faut agir tout simplement.

    Comment vois-tu les développements des 10 dernières années au sein du SP.a?

    J’ai été fortement frappé par le fait que le SP.a virait de plus en plus vers le centre, ce qui me tracassait au plus haut point. J’ai appelé pendant 17 ans au sein du bureau du parti à mener une autre politique. En tant que socialiste, on doit être droit dans ses bottes et adopter un profil clair. C’est ce qui a fait défaut et qui fait qu’aujourd’hui tant de gens votent pour le VB.

    Le SP.a a abandonné ses idées socialistes et n’est plus un parti de travailleurs. Ils n’appellent plus jamais à lutter. Alors que c’est justement plus nécessaire que jamais. Nous ne pouvons pas oublier que la Sécurité sociale n’est pas tombée du ciel. C’est le résultat de la lutte. Et pour être honnête, surtout de la lutte des travailleurs wallons. D’où mon opposition résolue à ceux qui veulent scinder la Sécurité sociale. Les travailleurs flamands, bruxellois et wallons ont les mêmes intérêts. Nous oublions parfois que nous devons beaucoup aux Wallons.

    Quelque chose qui m’est resté longtemps en travers de la gorge, c’est l’attitude du SP.a envers les réfugiés. Lorsque je siégeais encore au Parlement flamand, j’ai pris en main l’affaire de grévistes de la faim kurdes. Je suis même allé au Kurdistan et je sais qu’on ne peut pas renvoyer les réfugiés kurdes. Ces gens se retrouvent en prison, voire disparaissent tout simplement. J’ai clairement dit au bureau du parti que je voterais « selon ma conscience ». Grâce à la pression que j’ai pu mettre à l’époque, ces gens ont pu rester en Belgique. La grève de la faim avait lieu à Hasselt à l’époque où Stevaert était encore bourgmestre. Mais je ne l’y ai jamais vu et il n’est jamais intervenu en faveur de ces grévistes de la faim.

    As-tu un message à transmettre le 1er mai aux militants du SP.a et de la FGTB ?

    Aux militants du SP.a, je demanderais qu’ils insistent au sein du parti pour qu’il recommence à se préoccuper beaucoup plus des travailleurs. Je suis content que SP.a Rood existe, j’ai beaucoup de respect pour ces camarades, mais je n’y crois pas. Le sommet du parti ne va pas les prendre au sérieux, il va les faire lanterner. SP.a Rood peut jouer un rôle pour démontrer qu’il y a soi-disant une aile gauche, mais en même temps SP.a Rood n’a rien à dire et n’aura jamais rien à dire dans le parti.

    Aux militants de la FGTB, je demande de porter haut le drapeau de la solidarité. Il y aura beaucoup de luttes qui nécessiteront l’unité des travailleurs flamands, wallons et bruxellois. Les politiciens veulent briser la solidarité en disant qu’il y a d’autres intérêts en jeu. Mais nous ne pouvons pas oublier que c’est grâce à la combativité wallonne que la Sécurité sociale a pris forme.

    Aux uns et aux autres, je veux aussi dire qu’une alternative politique est nécessaire. Une alternative politique qui place les intérêts de la population laborieuse et des allocataires sociaux tout en haut de l’agenda.

    Où que tu parles, tu mets l’accent sur la nécessité d’une meilleure protection des délégués syndicaux. Pourquoi ce point en particulier?

    Parce que les délégués sont le moteur des syndicats. Ils sentent ce qui vit à la base. Hélas, les patrons font tout aujourd’hui pour mettre à la porte les bons délégués qui défendent leur base. Ils n’épargnent pas leur peine et sont même prêts à payer le prix fort, comme par exemple chez Stora à Zelzate, pour se débarrasser de délégués. Nous devons y apporter une réponse.

    Les jeunes seront importants dans une nouvelle initiative, quel message adresses-tu à la jeunesse ?

    Les jeunes doivent affiner leur conscience politique. Nombre d’entre eux sont en quête de valeurs qui proposent davantage que les valeurs purement matérielles. Parce que celles-ci ne garantissent pas le bonheur. C’est pourquoi la solidarité est importante, y compris entre les jeunes et les aînés.

    J’ai été surpris dans un premier temps de lire que le VB fait maintenant de bons scores parmi les jeunes. L’avantage qu’a le VB, c’est qu’il n’y va pas par quatre chemins. Même si nous ne sommes pas du tout d’accord avec leur démagogie abjecte. Les partis traditionnels créent des attentes qu’ils ne concrétisent pas. D’où la perte de crédit de ces partis. Avec toutes les conséquences qui s’ensuivent ! Les gens doivent savoir clairement qui défend quoi sur qui ils peuvent vraiment compter.

    L’initiative pour une autre politique diffusera un tract national le 1 mai. Quelle sera l’étape suivante ?

    C’est un pas important que nous faisons en diffusant un tract commun dans tout le pays. Des gens d’horizons divers, des militants syndicaux, des militants politiques collaborent à une alternative politique.

    Il y aura une réunion nationale en automne pour décider ce que nous ferons, quelles suites nous allons donner à notre appel à une alternative politique. Je ne peux pas encore anticiper cette étape, mais je la trouve importante. Si un nouveau parti voit le jour, ce sont les travailleurs qui en détermineront le programme. J’espère que nous seront prêts pour les élections législatives de 2007.

    D’après toi, quel rôle les militants du MAS/LSP ont-ils à jouer dans cette nouvelle initiative ?

    Les militants du MAS/LSP s’implique énormément dans le mouvement ouvrier. C’est positif et très important que le MAS/LSP ait pris position sur la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs. J’ai beaucoup de respect pour vos militants, comme pour tous les militants de gauche. Une nouvelle initiative pourra compter sur beaucoup de bons militants pour approfondir certains points du programme et aider à les diffuser et à les défendre au-dehors. A mes yeux, tous les militants de gauche sans la moindre exception joueront un rôle important.

    Un dernier mot pour nos lecteurs?

    J’espère que le 1er Mai de cette année préfigure un nouveau printemps et un nouveau cri. Un nouveau cri qui réaffirme la solidarité entre tous les travailleurs où qu’ils habitent. Une autre politique signifie aussi que tous les gens de gauche devront, sans renier pour autant leur identité, mettre de côté les grandes certitudes de leur propre groupe pour aider à façonner une autre politique avec tous ceux qui veulent une autre politique, solidaires autour d’un programme commun, ainsi que pour combattre efficacement l’extrême droite.

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