Tag: Georges Debunne

  • Salaires trop élevés? Les nôtres ou les leurs?

    Le salaire mensuel net moyen d’un travailleur belge est de 1.487,7 EUR. Anton van Rossum, ancien patron de Fortis, touchait 2.400.000 EUR par an!

    Geert Cool

    Les chriffres

    Prix du diesel à la pompe en 5 ans : + 40%

    Coûts hospitaliers en 6 ans : + 41%

    Loyers d’un logement social en 3 ans : + 13,8%

    Loyers à Bruxelles en 3 ans : + 25%

    Prix des terrains à bâtir en 10 ans : + 150%

    Pouvoir d’achat des salariés en 10 ans: – 2 %

    Plusieurs produits de base ont furieusement augmenté ces dernières années. Acheter ou bâtir une maison, pour beaucoup de jeunes familles, est de l’ordre du rêve. Les frais de transport et de soins hospitaliers ont également augmenté de manière astronomique. Entretemps, l’index a déjà été attaqué par une adaption technique qui a pour conséquence que l’adaptation des salaires au coût de la vie doit attendre 3 mois supplémentaires.

    Le litre de diésel revenait en février 2001 à 0,77 euro. Il coûte aujourd”hui 1,07 euros. Les coûts hospitaliers ont, eux, augmenté de 41% entre 1998 et 2004.

    Toujours à titre d’exemple, alors qu’en 1976, seuls 13% des Flamands dépensaient plus de 20% de leur revenu pour leur loyer, ils sont 57,4% à le faire en 2004! 29% des locataires d’un logement social dépensent plus de 20% de leur revenu pour le loyer. La situation en Wallonie et à Bruxelles est similaire. Pour de nouveaux locataires, les loyers entre 1998 et 2001 ont augmenté de 40% en moyenne. Il n’est dès lors pas surprenant que 24,6% des locataires belges soient officiellement sous le seuil de pauvreté.

    En l’espace de dix ans, le pouvoir d’achat des salariés a diminué de 2%. Il est évident que l’adaptation existante des salaires au coût de la vie par l’intermédiaire de l’index est insuffissante en soi.

    Malgré cela, le patronat et les partis traditionnels prétendent que nos salaires sont trop élevés. La Banque Nationale, la FEB, l’Union des Classes Moyennes, etc réclament «une modération salariale soutenue». L’Union des Classes Moyennes veut supprimer l’index par «une indexation aux forces concurrentielles», pour que les salaires n’augmentent pas en fonction du coût de la vie, mais bien en fonction de l’évolution des salaires des pays voisins, sans tenir compte évidemment de la productivité belge qui est plus importante.

    A la fin de l’année viendront les discussions pour le nouvel Accord Interprofesionnel où syndicats et patronat conclueront des accords salariaux pour les deux ans à venir. Le patronat n’a que la régression sociale à offrir aux salariés. La réponse doit être la lutte. Le mouvement contre le Pacte de Solidarité n’était qu’un début.

    Dans cette lutte pour défendre nos salaires, nous ne pouvons pas compter sur les partis traditionnels. Tous défendent la même logique patronale. Le président des socialistes flamands a même déclaré à propos de son parti: «Je ne connais personne qui ait défendu avec tant d’ardeur les intérêts des entreprises». La soi-disante opposition chrétienne (cdH, CD&V) et le Vlaams Belang jugeaient, eux, que le gouvernement n’allait pas assez loin dans ses attaques contre les prépensions.

    Ceux qui aujourd’hui en ont assez de subir les attaques sur nos salaires ne disposent pas d’un large parti politique. Le fait que certains groupes et figures comme Jef Sleeckx (ancien parlementaire SP.a) et Georges Debunne (ancien président de la FGTB) vont dans la direction d’une nouvelle formation politique, peut apporter une solution à cela. Le MAS/LSP soutiendra à fond cette initiative car elle signifiera un renforcement fondamental dans la lutte contre l’offensive patronale. n

  • Campagne pour un nouveau parti des travailleurs

    Dépèche envoyée aux signataires de la pétition www.partidestravailleurs.be

    Les partis traditionnels soutiennent le Pacte des Générations

    Notre pétition a été lancée en pleine lutte contre le Pacte des Générations, suite aux innombrables discussions que nous avons eues sur les lieux de travail, dans les piquets et durant les manifestations. Au cours de celles-ci s’est révélé le fossé énorme entre, d’une part, le large soutien parmi la population en faveur du mouvement contre le Pacte des Générations et, d’autre part, la désapprobation unanime de la presse et des politiciens.

    Les “alliés” traditionnels de la FGTB/ABVV – le PS et le SP.a, le quotidien «De Morgen » – ont fait partie des défenseurs les plus ardents du Pacte des Générations. Les « partenaires privilégiés » de la CSC/ACV – le CD&V et, de manière un peu différente, le CDh – ont trouvé, tout comme la NV-A et le Vlaams Belang en Flandre, que ce Pacte n’allait pas assez loin.

    Bien que les syndicats représentent 76% de la population active, soit presque 35% de tous les électeurs, seuls 4 des 150 parlementaires (3%!) se sont montrés prêts à rejeter le pacte, (et ils sont tous les 4 d’Ecolo).

    Le fait que le PS, le SP.a, le CD&V et le CDh ne donnent en aucune manière une expression aux besoins des travailleurs, même plus de la manière déformée de jadis, est déjà clair depuis un certain temps. Jusqu’en 1995, les militants qui ont fondé par la suite notre parti travaillaient en tant qu’aile marxiste dans ce qui était encore le SP. Mais c’est justement face au virage à droite de ce parti et face à la diminution continuelle du nombre de travailleurs actifs parmi les membres, que nous avons décidé en 1996 de travailler de façon indépendante.

    Le MAS sait qu’en ce moment, la majorité des travailleurs et de leurs familles est prête à défendre les acquis du passé mais n’est pas pour la cause encore prête à soutenir un programme comme celui du MAS. Notre programme, qui souligne systématiquement la nécessité de rompre avec la logique du profit capitaliste et qui défend la transformation de la société vers un socialisme démocratique, est pour beaucoup de gens encore « un pont trop loin ».

    C’est pourquoi nous avons annoncé dès ’95 qu’une nouvelle formation politique large unissant tous les courants qui se battent contre la démolition néo-libérale était nécessaire. Nous ne considérons pas ceci comme un obstacle à la construction du MAS, mais seulement comme une condition nécessaire parce que, de façon générale, c’est à partir d’expériences concrètes que les travailleurs évoluent vers des conceptions plus combatives.

    Le fossé entre PS/SP.a et FGTB/ABVV et entre CD&V/CDh et CSC/ACV

    Quelle que soit la justesse d’une idée ou d’un slogan, elle ne devient une force dans la société que lorsqu’elle est portée par un groupe large. C’est ce que nous avons pu constater, bien qu’encore d’une manière tâtonnante, dans la lutte contre le Pacte des Générations. Le fossé entre PS et le SP.a et la base de la FGTB/ABVV et entre le CD&V et le CDh et la base de la CSC/ACV a rarement été aussi profond.

    Cela s’est exprimé au travers des cabrioles au sommet de la CSC/ACV, des actions des militants de l’ABVV/FGTB lors du congrès du SP.a à Hasselt et lors du meeting du SP.a-Anvers qui devait «expliquer» le Pacte des Générations, et lors de la concentration de la FGTB à Liège après laquelle quelques militants ont fait passé un mauvais quart d’heure aux locaux du MR et PS.

    Il y a eu évidemment des tentatives pour éviter une rupture et pour ramener le SP.a et le PS pour la énième fois vers la gauche, entre autre par le biais de l’initiative « SP.a-Rood », dont le faible poids numérique a été inversement proportionnel à l’attention de la presse. Ces tentatives ont été vaines : aucun parlementaire du SP.a, du PS et/ou du CD&V et du CDh n’a laissé entendre une voix dissidente.

    La tendance dominante chez de nombreux militants n’était pourtant aucunement orientée vers un illusoire tournant à gauche du SP.a, du PS et/ou du CD&V et du CDh, mais au contraire vers la rupture avec ces partis et vers la nécessité d’une nouvelle formation. En plus de la pétition du MAS, il y a eu d’innombrables réunions de délégués avec Jef Sleeckx, ancien parlementaire du SP.a, qui avait signé le manifeste de « SP.a-Rood » mais qui, depuis lors, explique partout que les travailleurs l’ont incité à commencer quelque chose de nouveau.

    Cette évolution n’est pas tombée du ciel. Elle reflète un courant réel à la base, qui s’est exprimé entre autres dans une motion de la délégation de l’ABVV d’Afga Gevaert, appelant la direction du syndicat à abandonner sa représentation au bureau du SP.a. A Liège, une discussion s’est développée ces derniers mois dans le secteur du métal sur la rupture avec le PS, et on pourrait donner de nombreux autres exemples sur cette lancée.

    L’armistice après le Pacte des Générations

    Lorsque la lutte contre le Pacte des Générations s’est retrouvée paralysée, la discussion sur la nécessité de rompre avec les SP.a/PS et/ou CD&V/CDh est passée à l’arrière-plan. Il en sera probablement ainsi jusqu’en automne. Pourquoi? La lutte autour du Pacte des Générations s’est terminée sur une trêve. Les travailleurs ont dû avaler un Pacte des Générations « light » mais ils sont conscients de leur force et ont suffisamment fait sentir aux directions syndicales que leur « contrôle sur la base » n’est que relatif.

    Le patronat et le gouvernement s’en sont bien sortis, mais uniquement parce que ce dernier a adouci son projet. De plus, ils ont dû constater que les directions syndicales aimeraient bien faire marcher leur base au pas mais qu’elles ne peuvent pas toujours le faire. Le résultat est qu’aussi bien le gouvernement que l’opposition et les organisations patronales les plus sérieuses veulent sans doute échelonner leurs premières attaques planifiées sur les salaires jusqu’aux élections communales.

    L’attaque générale sur les salaires par le biais d’un Pacte de Compétitivité suivra probablement pendant les négociations sur l’accord interprofessionnel de l’automne. L’UNIZO/UCM est la seule organisation patronale qui ne l’a pas encore compris mais c’est parce qu’elle ne représente que les classes moyennes. En bref, la lutte généralisée n’est prévue que pour l’automne, ce qui n’exclut pas qu’au niveau sectoriel ou local, un conflit puisse éclater plus tôt.

    Une formation de gauche large

    L’aspiration à une formation de gauche large, indépendante de la bourgeoisie, ne s’est certainement pas éteinte et elle se rallumera sans doute de manière de plus en plus forte lors des prochains mouvements. Deux facteurs peuvent transformer cette aspiration en une force sociale. Premièrement, l’émergence de nouveaux mouvements de travailleurs, comme celui autour du Pacte des Générations, qui fasse ressortir l’absence totale d’une expression politique pour les travailleurs. Nous nous attendons à cela en automne, après les élections communales. Et deuxièmement le fait que des gens ayant l’autorité nécessaire, prennent une initiative concrète. Les seules personnes ayant une certaine autorité qui s’expriment dans ce sens sont l’ancien parlementaire du SP.a Jef Sleeckx et l’ancien président de la FGTB/ABVV Georges Debunne. Le MAS a des divergences d’opinion importantes avec chacun d’eux, mais reconnaît qu’ils sont vus comme honnêtes, fermes sur leurs principes et incorruptibles.

    Jef Sleeckx

    C’est pourquoi le MAS a invité Jef Sleeckx à une discussion avec notre direction, dont il est ressorti qu’il partage notre analyse dans les grandes lignes. Lui aussi veut une nouvelle formation politique, basée principalement sur les travailleurs, avec une structure nationale et non pas communautaire, non raciste, ouverte aux militants de la CSC et de la FGTB, avec un large degré de démocratie interne pour que la base décide, et qui soit, dans un premier stade, basée sur le consensus pour pouvoir gagner la confiance de tendances différentes. Comme le MAS, il veut respecter l’autonomie des différentes tendances au sein d’une nouvelle formation, mais il souligne, et nous sommes d’accord avec lui, qu’une telle formation ne peut pas être dominée par la petite gauche. Nos divergences d’opinion se situent sur le plan du programme et surtout sur l’importance que celui-ci a dans la construction d’un nouveau parti.

    Jef Sleeckx nous a dit que lui-même, Georges Debunne et Lode van Outrive ont créé une sorte de comité d’initiative et qu’ils veulent l’élargir à des militants de la FGTB et de la CSC ainsi qu’à un représentant pour chaque petite formation de gauche. Outre le MAS, le POS a montré son intérêt pour l’initiative tandis que le PTB ne dit ni ‘oui’ ni ‘non’.

    Les possibilités pour une nouvelle formation

    Sleeckx, Debunne et Van Outrive visent une initiative concrète en septembre de cette année. Cela devrait permettre à la nouvelle formation de se présenter aux élections fédérales au printemps 2007. Bien qu’il puisse apparaître des listes de gauche larges ici et là pour les élections communales, ni le groupe de Jef Sleeckx ni le MAS ne souhaitent lancer l’initiative pour cette occasion.

    En ce qui nous concerne, nous pensons qu’il sera encore trop tôt à ce moment, que nous devons d’abord lancer la nouvelle formation et que, dans un stade initial, une confrontation au sein de la petite gauche sur la formation des listes pour les élections communales peut déjà conduire l’ensemble de l’initiative au naufrage. Pour les élections communales, le MAS pense présenter ses propres listes.

    Nous pensons qu’il y existe une chance réelle de réussite pour une nouvelle formation en septembre. En préparation, le groupe autour de Jef Sleeckx organise une série de réunions ouvertes (voir l’encadré), le POS organise un débat avec Sleeckx le 3 février et le MAS a comme débat principal à Socialisme 2006 (notre week-end national de formation et de discussion le 22 et 23 avril auquel nous attendons 300 participants), un débat avec, entre autres, Jef Sleeckx, un délégué de la FGTB/ABVV de la pétrochimie à Anvers, quelqu’un du WASG-Allemagne, quelqu’un de la FGTB/ABVV et quelqu’un du MAS. Jusqu’à Socialisme 2006, le MAS veut surtout accentuer son propre renforcement afin de préparer ses membres dès le 24 avril à travailler dans et avec une formation plus large. A partir de septembre, nous espérons que la campagne pour la construction concrète de cette nouvelle formation pourra être menée à toute vapeur.

  • Parce qu’une autre politique est nécessaire

    Jef Sleeckx

    Le Parlement flamand vote aujourd’hui la Constitution Européenne. Dans un silence total. Sans référendum. Alors que la population veut plus que jamais avoir son mot à dire sur l’Europe. Ainsi la Belgique peut signe un traité dont tout le monde dit qu’il est déjà mort. Les dirigeants européens ont voulu sceller la politique néo-libérale dans une Constitution.

    Mais ils ont trouvé la population sur leur chemin. Non seulement en France et aux Pays Bas. Toujours plus de gens tournent le dos à une politique sans perspectives sur le plan de l’emploi et de la démocratie. Ceci est clairement apparu dans la lutte contre le Pacte des générations, volet national de la politique européenne: travailler plus longtemps, sans perspectives de travail pour la jeunesse. A quelques francophones près, tous nos élus ont voté pour ce Pacte. Contre le souhait du front commun syndical.

    Georges Debunne, Lode Van Outrive et moi-même avons exprimé devant le Parlement flamand une voix opposée à la Constitution européenne; des centaines de gens, syndicalistes, militants politiques, hommes et femmes de la base, du Nord et du Sud du pays et c’est pourquoi nous mettons sur pied un comité d’initiative Parce qu’une autre politique est nécessaire.

    Après le scandale Agusta, et à la demande expresse de Louis Tobback, j’ai contribué à lancer l’appel “Le SP est nécessaire” pour sauver “votre sécurité sociale”. Dix ans plus tard, après la Constitution européenne et le Pacte des générations, des milliers de travailleurs et de citoyens tournent le dos, non seulement au SP.a et au PS, mais aux partis politiques traditionnels en général. Ils ne regardent pas à droite, mais revendiquent du travail et la démocratie.

    Sans tourner le dos à la politique libérale, nous ne répondrons pas à leurs questions. Leur tendre la main signifie une représentation politique du peuple, détachée des partis traditionnels.

    Réactions bienvenues: Jef Sleeckx, sleeckx.jef@skynet.be

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