Tag: Gand

  • #JusticeForGeorgeFloyd. La solidarité s’exprime aussi dans la rue en Belgique

    Cela fait plusieurs jours maintenant que des manifestations de masse ont lieu aux Etats-Unis suite à un nouveau meurtre raciste commis par la police à Minneapolis. George Floyd, un Afro-Américain, a été tué après avoir été étouffé 9 minutes durant par la pression d’un genou sur son cou.

    Des actions de solidarité ont eu lieu à l’étranger, notamment à Berlin et à Londres mais aussi à Gand, où l’initiative avait été prise par la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), la campagne antifasciste Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs. Un rassemblement a donc eu lieu hier 1er juin sur la Sint-Pietersplein. Des arrangements avaient été conclus avec la police, même s’il n’avait pas été possible d’obtenir une autorisation formelle.

    Les manifestants se sont tenus à un mètre et demi de distance les uns des autres pour respecter les mesures sanitaires. Des masques ont été distribués et du gel de désinfection était présent pour tout le monde. L’action a rencontré le succès puisque 500 personnes étaient présentes. La place Sint-Pieters était pleine et les slogans ont fortement résonné.

    Les violences policières suscitent la colère. Le problème n’est pas limité aux États-Unis, c’est aussi le cas en Belgique où les morts des jeunes Adil et Mawda sont encore frais dans nos mémoires. La lutte n’est pas finie et les actions de solidarité comme celle-ci constituent une bonne manière de la poursuivre. Contre la violence policière, contre le racisme et contre le système sur lequel cela repose : le capitalisme.

    • Arrestation immédiate et procès des assassins de George Floyd. Stop à la persécution des activistes.
    • Des solutions sociales pour les problèmes sociaux ! Plus de moyens publics pour l’enseignement, les soins de santé et les salaires, pas pour la répression policière. Il faut taxer les riches au lieu de tirer sur les pauvres !
    • Malcolm X a dit : “Il n’y a pas de capitalisme sans racisme”. Nous devons combattre le système capitaliste, un système d’exploitation économique pour la majorité au profits d’une infime élite.

    Réaction de Bart Vandersteene, porte-parole national du PSL

    “Quelle belle action solidaire hier. En moins de 24 h, une équipe d’organisation expérimentée a lancé cette action. Malgré les circonstances, et la police qui appelait à ne pas participer, 500 personnes se sont réunies pour une “action illégale” aussi disciplinée que déterminée. Ce qui se passe de l’autre côté de l’océan nous concerne aussi. Il y a du racisme partout dans la société capitaliste et le racisme sert à monter les couches de la population les unes contre les autres. C’est pourquoi nous sommes solidaires des manifestations de masse aux États-Unis et c’est pourquoi il y a eu une si grande volonté d’agir hier à Gand. No Justice, No Peace ! #blacklivesmatter

    Notre préoccupation principale était que les participants ne risquent pas d’amende et qu’ils puissent participer à l’action dans les conditions les plus sûres. Comme tout le monde a pu le constater, il était plus sûr de se tenir hier sur la place Saint Pierre à Gand que dans les supermarchés. Nous savions qu’en tant qu’organisateurs, nous courrions le risque d’une amende SAC (Sanction administrative communale). C’est ce qui et arrivé, nous en avons deux, qui peuvent atteindre les 350 euros. Ce n’est pas rien pour une organisation qui fonctionne sans subsides et donc avec des moyens limités. Nous lancerons aujourd’hui un appel à la solidarité financière à cette fin. Nous pourrons ainsi assurer de pouvoir prendre d’autres initiatives par la suite !

    Entrer en action devrait être possible, y compris en temps de coronavirus. Le personnel infirmier de l’Hôpital Saint Pierre à Bruxelles nous a l’a démontré il y a quelques semaines encore, en tournant le dos à la Première ministre Wilmès. Bien sûr, l’élite dirigeante veut utiliser les mesures sanitaires pour rendre toute contestation sociale impossible. Nous ne pouvons accepter cela. L’action d’hier a montré qu’une action résolue où les participants gardent leurs distances et portent un masque est absolument possible !

    Merci à tous les participants, pour leurs témoignages, leur discipline et leur détermination ! Cela donne espoir en l’avenir.”

  • Gand. Grève réussie à l’université pour de meilleures conditions de salaire et de travail

    A l’UGent, une grève remarquable a eu lieu hier en faveur d’un salaire minimum plus élevé d’au moins 14 euros de l’heure, de la nomination statutaire du personnel et de l’internalisation du service de nettoyage. Les membres du personnel d’UGent et du sous-traitant ISS sont partis en grève à l’initiative de la CGSP et de la Centrale Générale de la FGTB. Ils ont reçu le soutien de Women’s Strike UGent et de nombreux étudiantes et étudiants. Le piquet de grève fut particulièrement impressionnant au bureau du recteur durant l’après-midi.

    La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) et les Etudiants de Gauche Actifs avaient organisé la solidarité avec les grévistes en partant en manifestation avec un groupe d’étudiantes et d’étudiants de l’auditoire Blandijn au bureau du recteur.

    La journée était également un moment de mobilisation pour la quatrième Marche de Gand contre le sexisme, samedi prochain, dans le cadre de la Journée de l’égalité salariale.

    Le bureau du recteur a tenté de minimiser l’effet de la grève et a déclaré qu’il y avait peu de participation à la grève. La délégation syndicale de la CGSP-UGent a répondu :

    “L’UGent affirme que seul un quart du personnel des établissements étudiants est en grève, et que “6 des 8 restos” sont ouverts. Nous ne savons pas sur quoi le conseil de direction se base pour de tels chiffres. Tout d’abord, il y a 13 restaurants et cafétérias à l’UGent, et non 8. L’un d’eux est le Resto Sint-Jansvest, qui n’est plus en activité. Sur les 12 restants, 8 sont fermés en raison de la grève. 4 resto’s ont ouvert, mais tournent au ralenti. L’un d’entre eux a ouvert plus tard, après que des non-grévistes d’autres endroits y aient été amenés. Apparemment, la direction voudrait également ouvrir un autre le soir, après la grève. Même alors, nous ne comprenons pas comment obtenir les chiffres donnés à la presse. Peut-être que l’UGent devrait expliquer où sont passées les restos qu’ils ont “oubliés” et comment il se fait qu’avec seulement 25% de grévistes, il a été possible de fermer la grande majorité des restos ? Il faut aussi remarquer que de nombreux travailleurs soutiennent l’action, mais n’ont pas fait grève pour des raisons personnelles…

    “L’UGent affirme que seulement 15 personnes sur 190 ont fait grève dans le nettoyage. Deux fois plus de personnes de l’ISS étaient cependant présentes à l’action au bureau du recteur. Il est vrai qu’une campagne d’intimidation très intense a eu lieu ces derniers jours à destination du personnel de l’ISS: des personnes ont été appelées à plusieurs reprises et menacées. On leur a raconté des mensonges, et il a été clairement établi que quiconque ferait grève en subirait les conséquences (employés à temps partiel voulant un contrat à plein temps, priorité pour les remplacements, etc.) Nous savions que cela aurait un effet, et que cela réduirait la participation à la grève parmi les travailleuses et travailleurs de l’ISS. Apparemment, l’UGent est fière de ce genre de pratique et l’utilise maintenant comme argument contre la grève : est-ce vraiment ce genre d’employeur que veut être l’UGent ? Soyons clairs : le soutien est énorme parmi le personnel de l’ISS pour les revendications de la grève, la non-participation de la grande majorité était due à la peur, et pas au rejet de la grève.

    “Si cela avait été un examen, nous aurions dit : “revenez en septembre”. Il est dommage qu’une université en soit réduite à diffuser délibérément de fausses informations”.

    L’UGent avait également lancé un appel de dernière minute pour recruter des étudiants supplémentaires afin de maintenir un restaurant étudiant ouvert. Si la participation à la grève avait été aussi faible que ce que prétend l’UGent, cela n’aurait bien sûr pas été nécessaire.

    Reportage-photos de Jean-Marie:

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  • L’université de Gand se prépare pour sa plus grande grève depuis des décennies

    Action le 14 octobre dernier.

    Le 9 mars 2020 aura lieu la 4e édition de la grève féministe de l’Université de Gand (UGent). Les trois revendications de la campagne de cette année sont l’introduction d’un salaire minimum de 14€/heure, la statutarisation du personnel des restaurants universitaires et des crèches ainsi que l’internalisation du nettoyage. Cette grève pourrait bien être la plus importante de ces dernières décennies à l’UGent.

    Par Tim Joosen, délégué CGSP à l’UGent

    La CGSP-UGent fait campagne autour de ces revendications depuis le mois de mai dernier. Une pétition est également utilisée depuis septembre 2019, signée depuis lors par plus de 3.500 membres du personnel et étudiants. Quelques journées d’action ont été organisées avec succès. Le 14 octobre, quelque 70 étudiants, membres du personnel et sympathisants ont lancé ensemble la campagne vers les auditoires, les restaurants universitaires et les lieux de travail.

    C’est ainsi qu’un large soutien a pu être construit autour de ces revendications, mais le conseil d’administration de l’université fait la sourde oreille. Il a donc été décidé de passer à la vitesse supérieure au début de cette année avec l’organisation d’une grève pour accroitre la pression sur le conseil d’administration.

    Un jour de grève a été choisi pour le 9 mars 2020. Ces trois dernières années, une grève féministe contre le sexisme et pour l’égalité de genre a été organisée à l’UGent le 8 mars. Ces dernières années, cette campagne s’est principalement concentrée sur les revendications des chercheurs : l’inégalité des chances en matière de carrière pour les femmes, la compatibilité de la carrière de chercheur avec la vie familiale, etc. Pour l’action du 9 mars 2020 – le 8 mars est un dimanche cette année – les organisateurs de la grève féministe ont décidé d’inclure les revendications de la campagne de la CGSP comme exigences centrales : un salaire minimum de 14 €/heure, l’extension de l’engagement statutaire au personnel travaillant dans le secteur social (logements étudiants, restos étudiants, crèches, etc.), et l’internalisation du nettoyage, aujourd’hui organisé par un sous-traitant privé, ISS.

    Ces dernières semaines, une délégation de la CGSP-UGent, de la Centrale générale de la FGTB (la centrale syndicale des travailleurs d’ISS) et des organisatrices de la grève féministe ont fait le tour de tous les postes de travail des restos, du nettoyage et des crèches. La campagne et ses revendications ont été discutées, et une forte motivation s’est rapidement manifestée ! De nombreux membres du personnel étaient prêts à se battre pour faire aboutir leurs revendications. Dès l’instant où la volonté de partir en grève était claire et massive, un préavis de grève a été déposé.

    Le mouvement que nous avons observé ces derniers mois à l’UGent est unique à bien des égards. Le syndicat se bat pour des revendications offensives, non pas en riposte défensive à des attaques contre les conditions travail, mais en allant de l’avant pour une amélioration substantielle des conditions de travail. L’introduction d’un salaire minimum de 14 €/heure entraînerait une augmentation nette de près de 300 € par mois pour les salaires les plus bas. Pour le personnel des restos et des crèches, la statutarisation leur garantirait une bien meilleure protection en cas de maladie de longue durée ou de retraite, ainsi que leur sécurité d’emploi. L’internalisation du nettoyage faciliterait l’application de conditions de travail correctes et la défense des intérêts du personnel chargé du nettoyage. L’ensemble des revendications présentées par le syndicat repose sur ce qui est nécessaire pour le personnel.

    L’étroite coopération entre la CGSP-UGent, le syndicat de la ‘‘société mère’’, et la Centrale Générale, le syndicat du sous-traitant de nettoyage, est également unique. Les délégués des deux centrales syndicales ont fait campagne côte à côte, organisant ainsi dans la pratique la solidarité entre les travailleurs au-delà des frontières de leur entreprise. Ensemble, ils défendent les intérêts de tous ceux qui travaillent dans les bâtiments de l’UGent, qu’ils travaillent directement pour l’université ou pour un sous-traitant.

    Enfin, il existe également une coopération entre le syndicat et des couches plus larges de chercheurs et de militants étudiants : les Etudiants de Gauche Actifs, la Campagne ROSA, les Jongsocialisten et Comac ont agi avec le personnel, et parmi les organisateurs de la grève féministe se trouvent également des activistes qui n’appartiennent pas au syndicat. Il s’agit là d’un exemple très intéressant d’extension de la solidarité de nature à combattre le morcellement de la classe ouvrière organisé par le patronat.

    Le rendez-vous du 9 mars est un prochain test important pour cette campagne : une grève réussie peut donner un nouvel élan pour porter le mouvement à un niveau supérieur : transformer le soutien passif en une mobilisation active. De plus, si la grève est effectivement aussi réussie que prévu, ce sera la plus grande grève à l’UGent ces dernières décennies. Cela modifiera fondamentalement le rapport de forces au sein de cette institution.

  • Gand. Grande participation à la manifestation contre les violences homophobes

    Il y a une semaine, Nick et Bruce ont été tabassés à cause de leur orientation sexuelle. Leur courageux témoignage en ligne a provoqué un flot d’indignation et de solidarité. La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a pris l’initiative de mettre sur pied une action pour montrer que la grande majorité de la population ne tolère pas la violence contre les personnes LGBTQI+ et afin d’organiser activement les opposants à la violence homophobe. Nous nous sommes réunis à Kouter pour la manifestation et nous y avons tenu un micro ouvert permettant à chaque personne qui le souhaitait de prendre la parole dans ce cadre. Avec 500 personnes présentes, ce fut un grand succès.

    Par Koerian

    Témoignage important

    Malheureusement, la violence fait partie de la vie quotidienne de nombreuses personnes LGBTQI+. En 2018, 125 agressions homophobe ont été signalées, et ce n’est que la pointe de l’iceberg. Comme un certain nombre d’intervenants l’ont souligné, la grande majorité des violences ne sont pas signalées. Cela rend le témoignage de Nick et Bruce d’autant plus important et courageux. Dans leurs discours, ils ont souligné la solidarité entre les personnes LGBTQI+ et le soutien qu’elles ont reçu.

    Solidarité

    Plusieurs orateurs ont souligné l’importance de la solidarité avec les mouvements contre toutes les formes de discrimination. L’homophobie est un problème social, et non un problème de culture ou de religion. La droite, le Vlaams Belang et la N-VA en tête, stimulent la division. Cela encourage ce genre d’actes de violence.

    Les peronnes LGBTQI+ en lutte

    Toute la manifestation était une expression de solidarité entre les personnes LGBTQI+ et leurs alliés contre toute forme de violence ou de discrimination. Boris, de la Campagne ROSA, a souligné la nécessité de transformer cet état d’esprit en une lutte pour des mesures concrètes. L’égalité juridique est l’énorme résultat de décennies de luttes LGBTQI+, mais elle ne suffit pas à garantir une égalité réelle.

    Les revendications LGBTQI+ sont des revendications sociales

    Elise, également de la Campagne ROSA, a souligné qu’un mouvement pour une égalité réelle est un mouvement contre la casse sociale et pour des investissements sociaux. Les coupes budgétaires chez Sensoa (centre Flamand d’expertise sur la santé sexuelle) ont, par exemple, très durement frappé les personnes LGBTQI+. La proposition de Wouter Beke (CD&V) de réduire le budget aloué à la prévention du suicide est une énorme gifle pour ce groupe de la population dont 25 % ont déjà fait une tentative de suicide. Des investissements publics sont nécessaires dans l’éducation pour permettre une éducation sexuelle de qualité, dans les refuges et des structures de soutien pour les personnes qui en ont besoin, dans des logements sociaux pour lutter réellement contre la discrimination sur le marché du logement, dans la culture pour que les artistes aient la possibilité de soulever des questions sociales, dans les soins de santé pour une assistance adéquate aux personnes trans,…

    Acte de présence

    Le Bourgmestre de Gand, l’Open Vld Mathias De Clercq, a pris la parole pour exprimer sa sympathie envers les victimes et pour offrir sa solidarité. Cependant, son parti est dans le gouvernement Flamand. Ce dernier s’est retiré d’Unia et procède à toute une série de coupes budgétaires. La ville de Gand ne mène pas une politique fondamentalement différente : dans ce domaine aussi, les investissements dans l’enseignement communal, le logement social, etc. sont insuffisants. Des structure d’accueil et de soutien ainsi que des refuges sont également possibles au niveau communal. Nous nous souviendrons de la solidarité en parole de De Clercq mais, parallèlement, nous allons construire un mouvement qui s’oppose à la politique antisociale, y compris celle de la ville de Gand.

    Pride is a Protest: 28/6

    Nous voulons organiser une première Pride à Gand le 28 juin, date anniversaire des émeutes de Stonewall. Contactez-nous pour participer et faire de la Pride un nouveau mouvement de combat.

  • L’UGent sermonne légèrement le KVHV et refuse de prendre ses responsabilités

    La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression , le Sexisme et l’Austérité) et EGA (Étudiants de Gauche Actifs) ont organisé une action hier matin au Conseil d’administration de l’UGent, l’université de Gand, suite au meeting du cercle étudiant d’extrême droite KVHV avec Jeff Hoeyberghs comme orateur. Plus tôt cette semaine, la campagne ROSA a diffusé par vidéos des extraits de cette réunion scandaleuse, ce qui a bénéficié d’une grande attention des médias nationaux comme internationaux. Entre 250 à 300 personnes ont répondu à notre rendez-vous à 8h du matin à UGent afin d’exiger l’exclusion du cercle KVHV. Cette demande d’exclusion était également défendue par le front communal syndical de l’UGent et par le représentant des étudiants au Conseil d’administration.

    La réunion du Conseil d’administration était déjà terminée depuis longtemps lorsque le communiqué de presse du recteur a finalement été envoyé. Le Conseil d’administration refuse de prendre une sanction contre le KVHV en plus de la suspension de deux mois déjà décidée par le PFK (Convention politique philosophique de l’Université de Gand).

    En soi, cette suspension est déjà une victoire et résulte directement d’une semaine orageuse d’action et d’indignation générale dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les provocations arrogantes du KVHV leur sont revenues en pleine face comme un boomerang. Même eux doivent maintenant bien admettre qu’ils ne peuvent pas s’en tirer à bon compte. Leurs tentatives de banaliser la discrimination et la haine rencontrent la mobilisation active des jeunes et des travailleurs.

    Le KVHV est donc suspendu pour deux mois comme l’a déjà décidé le PFK qui peut prendre des sanctions contre des associations indépendamment du Conseil d’administration. Le PFK est une structure faîtière responsable de la reconnaissance et du contrôle de toutes les associations politiques et philosophiques de l’UGent. Cet organisme est autorisé à imposer des sanctions aux associations étudiantes qui en sont membres, mais cela ne signifie pas que le Conseil d’administration n’est pas autorisé à prendre d’autres mesures. Finalement, cela équivaut à avoir simplement tapoté sur les doigts du KVHV. Le Conseil d’administration de l’université se dérobe ouvertement à ses responsabilités concernant les discours tenus dans ses locaux.

    Un réseau élitiste

    Si le recteur refuse d’exclure le KVHV, c’est parce qu’il ne veut pas s’opposer à la pression du vaste réseau élitiste autour du KVHV. Il s’agit d’un réseau d’individus puissants de l’élite politique d’au moins trois partis, de personnalités influentes au sein des institutions étatiques et de membres d’influentes chambres de commerce. Ce réseau s’étend au Conseil d’administration avec le provocateur de droite Siegfried Bracke (N-VA). Le recteur ne veut pas affronter ce réseau, peut-être parce qu’il espère ainsi montrer patte blanche pour faire du lobbying en faveur de l’UGent.

    Après avoir survécu à la tempête médiatique de septembre 2018 autour de Schild & Vrienden et de Dries Van Langenhove, les Gantois du KVHV (parmi lesquels de nombreux membres de Schild & Vrienden) se sentent intouchables. Récemment, Dries Van Langenhove, ancien membre du KVHV gantois, a même été élu comme député du Vlaams Belang. Leur confiance n’a fait que croître. Avec la première action tenue au moment-même de ce meeting avec Jeff Hoeyberghs et encore plus avec l’action d’hier, les étudiants et le personnel de l’UGent ont mis un terme aux tentatives de banalisation du discours de haine à l’université. Entre 250 et 300 manifestants ont crié haut et fort leurs slogans pour que le Conseil d’administration prenne des initiatives, pour refuser le sexisme à l’UGent et pour que le KVHV ne bénéficie plus des subsides des autorités universitaires.

    Les activistes ont exigé que l’ensemble du Conseil d’administration vienne les voir pour leur donner une explication de la situation. La campagne ROSA avait préparé une lettre ouverte avec l’intention de la délivrer. Seul le recteur est sorti et a malheureusement refusé de prendre la parole face aux étudiants et au personnel présent. Cette absence de message a provoqué l’indignation des personnes présentes. Le fait que le Conseil d’administration se cachait n’a pas été apprécié et les activistes se sont dirigés vers l’entrée de la salle de réunion en manifestant.

    Une variante extrême d’un sexisme profondément enraciné

    La campagne ROSA souligne que les déclarations de Jeff Hoeyberghs ne sont qu’une variante extrême d’un sexisme profondément enraciné dans la société. Les responsables de l’austérité du gouvernement flamand sont les mêmes que ceux qui cherchent à dévier la colère sociale vers les réfugiés et les migrants. De cette façon, ils éloignent l’attention de leur politique antisociale radicale. Ce sont ces mêmes partis qui estiment aujourd’hui que le sexisme relève de la liberté d’expression !

    Notre lutte pour une société sans discrimination est liée à la lutte contre toute forme de politique antisociale. Qui plus est, il s’agit d’une lutte pour une société différente, où une petite élite ne contrôlera plus la grande majorité des richesses en ayant donc intérêt à répandre la division pour régner.

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  • Jeff Hoeyberghs veut intimider les protestations féministes

    Action de ce vendredi 13 décembre au matin contre le reconnaissance du KVHV en tant que cercle étudiant officiel.

    Quatre jours après que la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) ait publiquement dénoncé les déclarations de Jeff Hoeyberghs tenues à l’occasion d’une réunion du cercle d’extrême droite KVHV, il a déposé plainte contre les responsables de la campagne pour diffamation. Nous ne nous sommes pourtant appuyés que sur les déclarations de Jeff Hoeyberghs et les avons qualifiées de sexistes. Personne ne conteste d’ailleurs le caractère sexiste de celles-ci. Son objectif est évident : intimider et réduire au silence la Campagne ROSA. Nous ne laisserons bien entendu pas une telle chose se produire.

    A l’université de Gand, nous menons campagne contre le KVHV, qui a offert une tribune au sexisme grâce au financement de l’UGent. Depuis les événements, le KVHV ne s’est pas distancié du sexisme de Jeff Hoeyberghs. Les médias ont largement commenté ses déclarations en raison de leur caractère choquant. A chaque apparition médiatique, le chirurgien y a ajouté une couche. Maintenant, il fait dire à son avocat que ses déclarations étaient “purement générales”. Dirigées contre toutes les femmes en bref. Nous ignorons par quel tour de passe-passe cela pourrait invalider le caractère sexiste de ses propos.

    Jeff Hoeyberghs considère comme « intimidant » de protester contre le sexisme et parle même de « formation de gang ». Cela contredit toutefois sa première réaction lorsque la Campagne ROSA a partagé sa vidéo devenue virale depuis. Il avait écrit : « C’est bien que ces poussins de la « diversité » qui vivent des allocations sociales se servent de mon discours pour avoir de l’attention. Peut-être qu’il y aura un jour un débat de fond décent. » Il ne semblait pas très intimidé en écrivant cela…

    La Campagne ROSA s’oppose au sexisme en organisant des actions et des campagnes. C’est notre droit démocratique. Nous sommes convaincus que toute plainte serait considérée comme non fondée. En attendant, nous faisons appel à votre soutien. Lors de la manifestation qui a eu lieu à l’université ce matin, plusieurs dizaines de personnes sont devenues membres de la Campagne ROSA, et nous avons également reçu beaucoup de solidarité financière sur notre compte. Participez vous aussi et effectuer une contribution mensuelle par ordre permanent bancaire pour faire de la Campagne ROSA une « machine très bien huilée », pour reprendre les termes de Jeff Hoeyberghs à notre égard lors de son interview sur Joe FM.

    Le sexiste Jeff ne nous fera pas taire en nous intimidant !

    Nous ne savons pas encore jusqu’où cela nous mènera, mais nous avons besoin de votre soutien !

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  • Sexisme à l’Université de Gand : Lettre ouverte de la Campagne ROSA

    La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a distribué ce matin la lettre ouverte suivante au Conseil d’administration de l’UGent, l’Université de Gand, tandis que plus de 250 étudiantes, étudiants et membres du personnel manifestaient pour exiger de l’université l’exclusion du cercle d’extrême droite KVHV et l’adoption de mesures conséquentes contre le sexisme.

    Vidéos:

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    Lettre ouverte aux étudiantes et étudiants, au personnel de l’UGent et au conseil d’administration

    Le KVHV banalise le sexisme

    Le mercredi 4 décembre, un Jeff Hoeyberghs rugissant était l’invité de l’association étudiante réactionnaire KVHV. Jeff Hoeyberghs est venu confirmer ses déclarations sexistes et racistes antérieures. La Campagne ROSA avait organisé une action de protestation sur place et a ensuite décidé de partager en, ligne une sélection de ses déclarations les plus horribles pour souligner la nécessité d’entrer en action. Un tel sexisme ne devrait pas être autorisé, ni à l’université, ni dans la société.

    Ce n’est pas un débat

    Jeff Hoeyberghs et le KVHV prétendent qu’ils veulent simplement profiter d’un débat libre. Ce n’est pas vrai bien entendu. Ils tentent de banaliser un discours et une vision des choses où les femmes sont soumises quand elles ne sont pas simplement de vulgaires objets. Pour eux, les femmes ne sont que des personnes de deuxième ordre dans la société. Ce discours entraine des rapports de domination qui conduisent aux violences envers les femmes et qui alimentent la culture du viol. Selon une étude de l’UE datant de 2016, en Belgique, plus de 40% de la population considère le viol comme acceptable “dans certains cas”. Heureusement, sous la pression de #Metoo et des actions de masse en faveurs de l’émancipation des femmes à travers le monde, nous assistons à un changement d’opinion spectaculaire dans ce domaine. Ce qui était encore toléré il y a quelques décennies est aujourd’hui inacceptable.

    Exclusion du KVHV ! Aucun subside pour la discrimination !

    Le KVHV n’en est pas à son coup d’essais. Il n’y a pas si longtemps, ce cercle s’est fait connaître pour avoir été le berceau du groupe Schild & Vrienden à l’UGent. Depuis des années, le KVHV répand le racisme, le sexisme et l’homophobie à l’UGent. Des événements tels que ceux don til est question aujourd’hui ne constituent que la pointe de l’iceberg.

    Le fait que le KVHV puisse encore organiser de telles réunions en profitant des subsides et de l’infrastructure de l’UGent est inacceptable. L’université dispose d’une charte anti-discrimination dans laquelle elle condamne toute forme de discrimination. Nous voulons une université qui lutte activement contre toutes les formes de discrimination ! Un établissement comme l’UGent a un rôle d’exemple à jouer dans la lutte contre le sexisme ; l’université ne peut se limiter à prendre ses distances ou à imposer des sanctions administratives.

    Insécurité et incertitude pour les femmes

    La lutte contre le sexisme va bien au-delà de la dénonciation du harcèlement sexuel ou de cas concrets de discrimination. La précarité et l’insécurité sociale sont encore plus élevées pour les femmes que pour les hommes. Les secteurs et les emplois où prédominent les femmes sont les moins bien rémunérés. Plus de 70% des personnes employées dans le groupe des 10% des salaires les plus bas sont des femmes. Les femmes qui dépendent de leur mari (ou de leur père) sont beaucoup plus susceptibles de se retrouver coincées dans des situations de violence et/ou d’abus.

    Prendre soin de ses enfants, cela détruit rapidement la carrière académique de nombreuses femmes talentueuses, en particulier celles qui se trouvent dans des situations socio-économiques difficiles. Plus de cent employés de l’UGent et deux cents employés qui travaillent sur les sites de l’UGent par l’intermédiaire de sous-traitants gagnent encore moins de 14€ brut/heure.

    Lutter pour l’indépendance économique des femmes

    Trois années de suite, une grève féministe a eu lieu à l’UGent le 8 mars : un arrêt de travail pour précisément aborder ces problèmes. Pour la quatrième édition, en 2020, la grève féministe se concentrera sur la lutte pour les 14 € et exigera, avec le syndicat CGSP, un salaire minimum de 14 €/h pour tous les employés de l’UGent ! La CGSP défend, à juste titre, que chacun devrait pouvoir gagner sa vie indépendamment de son partenaire, avec ou sans enfants, dans un emploi à temps partiel ou à temps plein. Lutter contre le sexisme, c’est aussi se battre pour l’indépendance financière des femmes.

    Il faut lancer un vaste débat sur la lutte contre le sexisme

    La campagne ROSA veut profiter de cette occasion pour lancer une vaste discussion dans toutes les sections de l’université, une discussion sur les formes structurelles de sexisme et de discrimination présentes dans notre société et donc également dans l’enseignement supérieur.

    Les établissements d’enseignement ont un rôle d’exemple à jouer. Beaucoup peut être fait au niveau universitaire et de bonnes initiatives contre le sexisme peuvent aussi inspirer d’autres organisations et institutions à faire de même. Cela signifie que toutes les formes de discrimination doivent être combattues.

    Cette proposition peut servir de base à une déclaration d’engagement ou à une charte contre le sexisme.

    – Ne donnons aucune place à l’UGent aux groupes qui font la promotion de la haine (le sexisme, le racisme, etc.).
    – Créons un environnement qui s’oppose à l’objectivation du corps féminin et aux stéréotypes de genre.
    – Garantissons l’accès démocratique et social à l’enseignement supérieur aux étudiants de toutes origines et de toute situation familiale ou financière.
    – Veillons à éliminer la position économique et académique secondaire des femmes à l’université.
    – Mettons en place une politique proactive qui garantisse la santé sexuelle et reproductive des étudiants et de tout le personnel.
    – Développons une aide pour éliminer autant que possible la double tâche quotidienne des femmes.
    – Garantissons un fonctionnement ouvert et démocratique de l’université pour étouffer les abus de pouvoir dans l’œuf.

    La Campagne ROSA veut participer à ce défi avec des propositions et des mesures qui peuvent concrétiser une telle déclaration d’intention.

    – Lançons un débat sur le rôle des femmes dans l’histoire et aujourd’hui dans les programmes scolaires.
    – Garantissons aux doctorants et aux chercheurs un congé de maternité complet et une crèche à l’université. De cette façon, nous évitons que la double tâche quotidienne soit un obstacle aux études universitaires ou à la carrière académique. Il faut également revenir sur la récente suppression du remboursement de l’avortement et de la contraception de l’assurance hospitalisation de l’UGent.
    – Augmentons le salaire minimum à l’UGent à 14 €/h ou 2 300 €/mois pour l’ensemble du personnel. Une grande majorité des membres du personnel dont le salaire brut est inférieur à 14 €/h sont des femmes.
    – De plus en plus d’étudiants sont poussés vers la prostitution. Les établissements d’enseignement supérieur, de plus en plus chers, en sont les principaux responsables. Luttons pour plus de moyens publics pour l’enseignement : 7% du PIB pour l’enseignement !
    – Il faut fournir des logements sociaux étudiants de qualité en nombre suffisant pour mettre un terme aux logements de plus en plus chers.
    – Instaurons une politique de sensibilisation active sur les contraceptifs et les MST avec accès à des contraceptifs gratuits.
    – Assurons qu’il y ait un nombre suffisant de toilettes non sexistes. Des serviettes hygiéniques et des tampons hygiéniques doivent être fournis gratuitement afin de garantir le droit à l’hygiène.
    – Investissons dans le soutien psychosocial. Les étudiants en psychologie travaillent déjà avec des listes d’attente : dégageons du temps pour assister les victimes du sexisme et d’autres formes de discrimination.

     

  • La Campagne ROSA : les activistes derrière la vidéo virale

    Marche contre le sexisme organisée à Gand à l’initiative de la Campagne ROSA, 8 mars 2019.

    La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), l’organisation féministe derrière la vidéo virale avec Jeff Hoeyberghs, appelle à un débat approfondi sur le sexisme.

    La lutte contre le sexisme ne peut rester un acte de distanciation symbolique. Le cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV à l’origine de ce meeting misogyne doit être exclu de l’université. De plus, l’UGent doit prendre d’autres mesures concrètes contre le sexisme.

    La Campagne ROSA-Gand organise une action de protestation auprès du Conseil social de l’UGent, où une lettre ouverte sera distribuée, ce vendredi à 8h00, à l’UFO, au 33 Sint-Pietersnieuwstraat.

    La Campagne ROSA aimerait s’adresser à la presse pour expliquer pourquoi il était important pour les activistes féministes d’attirer l’attention sur les déclarations de Hoeyberghs, ce que signifie encore la réalité du sexisme après #MeToo, et pourquoi le KVHV doit être exclu.

    Une vidéo virale qui expose le sexisme

    Avec une audience Facebook estimée à 769.000 et 380.000 spectateurs uniques et un total de plus de 62.000 réactions Facebook (du côté néerlandophone), les déclarations scandaleuses de Jeff Hoeyberghs ont choqué la Flandre. Une version sous-titrée circule également du côté francophone depuis mardi soir.

    Les activistes de la Campagne ROSA à l’origine de la vidéo et de l’action de protestation organisée le soir-même du meeting du KVHV soulignent l’importance de leur action :

    « Il est bien sûr affligeant que de telles opinions existent et que des organisations étudiantes d’extrême droite les propagent, mais il est extrêmement important qu’elles soient rendues publiques”, déclare Mai Vermeulen de la Campagne ROSA. “Le sexisme est toujours une réalité quotidienne et la Campagne ROSA veut la rendre visible et prendre des mesures pour s’y opposer afin de lutter contre les discriminations. »

    Un débat plus large sur le sexisme

    Les médias nationaux se sont emparés de l’affaire le lundi soir. Le mardi, Jeff Hoeyberghs et le KVHV ont pu s’expliquer au journal de VTM. Dans l’émission De Afspraak, le KVHV a également été invité à se défendre.

    “Maintenant que ce cas est connu, nous devons saisir l’opportunité pour aller plus loin dans le combat contre le sexisme”, souligne Mai Vermeulen. “Demander des explications au KVHV ne suffit pas.” Le problème ne se limite pas à cela : “Jeff Hoeyberghs et le KVHV ne sont que la pointe de l’iceberg. Le sexisme est un problème structurel et social qui créée une image déformée et dégradante de la femme.”

    Mobilisation

    Depuis lors, il pleut des plaintes à l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes, à l’Unia et dans d’autres institutions. “C’est important, affirme la Campagne ROSA, mais nous ne devons pas en rester à un activisme symbolique. Nous avons pu lancer cette vidéo parce que le soir du meeting, une action de protestation avait été menée par des étudiantes et étudiants de l’UGent.

    Ce vendredi matin, à 8h00, nous organiserons une nouvelle manifestation devant le conseil social de l’UGent. Le recteur propose maintenant suspendre temporairement le KVHV, mais c’est insuffisant. La seule réponse cohérente pour une institution universitaire qui lutte contre le sexisme est l’exclusion du KVHV.”

    ————————–
    Pour de plus amples informations et des interviews : Mai Vermeulen +32 490 43 12 12 95

  • Après le scandale de la vidéo d’Hoeyberghs : Pas de sexisme à l’Université de Gand!

    Ce vendredi 13 décembre, de 8 à 9h30, à l’UFO (Université Forum), Sint-Pietersnieuwstraat n°35, Gand

    Les déclarations de Jeff Hoeyberghs à l’Université de Gand (UGent) que l’on peut voir dans la vidéo ci-dessous sont scandaleuses ! A l’invitation du cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV, le chirurgien masculiniste est venu clamer que les enfants de mères célibataires sont des rebuts, que les femmes n’ont d’autre choix que d’ouvrir leurs jambes et que les victimes du réchauffement climatique doivent se démerder ou se noyer.

    Le Conseil exécutif de l’UGent se réunit ce vendredi matin. La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) appelle à la tenue d’une action de protestation à cette occasion. Nous voulons y distribuer une lettre ouverte dans laquelle nous expliquons que l’université ne peut se limiter à un ordre de distanciation ou à une sanction administrative. Nous exigeons que le KVHV soit exclu de l’UGent ! Ils ont prouvé à maintes reprises qu’ils encourageaient activement le racisme et le sexisme. Mais nous devons profiter de cette occasion pour qu’une vaste discussion soit menée sur les formes structurelles du sexisme et des discriminations qui existent dans notre société et qui trouvent également un prolongement dans l’enseignement supérieur. Nous proposons donc que les étudiants, les organisations étudiantes et toutes les composantes de l’université signent un engagement à soutenir l’action universitaire contre le sexisme et d’autres formes de discrimination.

    Alors venez protester avec nous vendredi. Il n’y a pas de place pour la haine à l’UGent!

  • [INTERVIEW] ‘‘Fight for 14€’’ se prépare à la grève à l’université de Gand.

    Tim, au centre, avec le mégaphone.

    Entretien avec Tim Joosen, délégué ACOD-CGSP

    Le 14 octobre, journée d’action pour un salaire minimum plus élevé, a été utilisé pour mener campagne à l’UGent, l’Université de Gand. Des militants et sympathisants de la FGTB, y compris des étudiants, ont visité diverses facultés pour y présenter une pétition, recueillant ainsi plus de 1500 signatures en faveur de l’augmentation du salaire minimum horaire à l’UGent à 14 euros, ou 2 300 euros brut, par mois. Pour l’instant, une centaine de membres du personnel n’y parvient pas. Nous en avons discuté avec Tim Joosen, délégué ACOD-CGSP à l’UGent.

    Le dernier Accord interprofessionnel (AIP) comporte une augmentation du salaire minimum de 1,1%. La FGTB a donc refusé de signer cet accord. Ces dernières semaines, il a été révélé qu’une proposition visant à porter cette augmentation à 3,5 % était sur la table, bien que l’accord n’ait pas encore été conclu. Qu’en penses-tu ?

    ‘‘Tout d’abord, il était correct de refuser l’accord initial, qui ne prévoyait qu’une augmentation de 1,1%. La FGTB fait campagne depuis plus d’un an pour un salaire minimum de 14€/heure. Il faut débattre de la stratégie nécessaire pour y parvenir, mais avec une augmentation de 1,1 % tous les deux ans, il nous faudrait presque 70 ans pour y parvenir.

    ‘‘Le fait que les employeurs reconnaissent aujourd’hui qu’il fallait porter ce taux à 3,5 % démontre que la FGTB avait raison de rester sur sa position. Mais dire ‘‘non’’ à un mauvais accord ne suffit pas. Les patrons exigent soudainement de nouvelles choses : ils souhaitent que cette augmentation soit payée par la collectivité par le biais de nouvelles réductions de charges, mais ils veulent aussi une réduction des délais de préavis en cas de licenciement. Les employeurs se sentent renforcés par le climat politique actuel et estiment qu’ils peuvent tout se permettre.

    ‘‘Pour renverser la situation, le syndicat a besoin d’une stratégie : un plan d’action à plus long terme qui permette une mobilisation large, comme nous l’avons fait fin 2014. Sans cela, on peut bien dire ‘‘non’’ à tous les accords du monde, on n’a aucun moyen de réellement s’y opposer.’’

    Une pétition a circulé à l’UGent le 14 octobre pour un salaire minimum de 14€ par heure pour tous les travailleurs de l’université. Pourquoi avoir procédé de la sorte et quelles ont été les réactions ?

    ‘‘Le noyau militant de la CGSP-UGent a choisi de concrétiser sur son lieu de travail la campagne nationale pour un salaire minimum de 14€/heure. Nous voulons en faire une réalité à l’UGent à court terme. Notre dossier est sérieux, bien étayé et nous souhaitions d’abord illustrer que la revendication est largement soutenue par le personnel et les étudiants.

    ‘‘Chaque lieu de travail exige de tenir compte de la situation concrète qui s’y présente et de la conscience des travailleurs. Sur cette base, il est possible d’élaborer quelles formes d’action sont possibles et utiles pour renforcer la lutte syndicale. A l’UGent, la pétition était une excellente façon de se lancer tout en cherchant un soutien plus large. Nous voulons récolter 5.000 signatures, ce qui n’a jamais été fait à l’UGent. En même temps, la pétition aide nos militants à entamer des discussions avec leurs collègues et les étudiants. La journée d’action du 14 octobre 2019 a été un succès : nous avons recueilli pas moins de 1539 signatures en moins de 2 heures. Cela a suscité beaucoup d’enthousiasme, même parmi les personnes qui participaient pour la première fois à une action syndicale. De cette manière, il nous est également possible de construire la dynamique syndicale. Cet enthousiasme et cette confiance en soi pourront au besoin être également mobilisés sur d’autres thèmes.’’

    Quelles sont les prochaines étapes ?

    ‘‘Nous voulons organiser trois autres journées d’action de ce type, une par mois, au cours desquelles nous recueillerons des signatures à quelques dizaines. La pétition circule également avec notre bulletin d’information syndical dans tous les bureaux et à tous les postes de travail tandis qu’une campagne d’affichage a été lancée. Une action prendra place le 14 février pour remettre la pétition au recteur.

    ‘‘Enfin, nous nous mobilisons pour une véritable grève à l’occasion de la grève féministe annuelle à l’UGent le lundi 9 mars : nous voulons attirer l’attention sur la problématique des bas salaires, dont les travailleuses sont les premières victimes.

    ‘‘En faisant grève ce jour-là à plusieurs endroits de l’UGent, nous voulons montrer au conseil d’administration que nous sommes sérieux et que nous entendons bien faire grimper la pression. Une telle victoire ne serait pas seulement importante pour les travailleurs de l’UGent, ce serait aussi un énorme coup de pouce pour la campagne nationale. Nous voulons illustrer qu’en nous mobilisant réellement et en concrétisant la campagne dans les entreprises, sur le terrain, un salaire minimum de 14€/heure peut devenir une réalité.’’

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