Tag: France

  • [DOSSIER] Libéralisation et privatisation du rail: une voie sans issue

    Ces dernières semaines, les cheminots ont fait grève à plusieurs reprises. Les causes du mécontentement sont diverses, mais tout particulièrement liées à B-Logistics (transport de marchandises, anciennement B-Cargo), ainsi qu’au transport de voyageurs. Le malaise augmente. La direction et le gouvernement ont lancé une véritable offensive vers la libéralisation et la privatisation en s’en prenant à la prestation de service et au statut du personnel. Résultat : moins de services, plus de retards de train, moins de sécurité et de mauvaises conditions de travail et de salaire.

    Dossier tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste

    D’ABORD LIBÉRALISER, PUIS PRIVATISER

    L’idée est de regrouper le transport de marchandises dans une succursale de droit privé, Logistics S.A. Pour le personnel, à court terme, cela signifie la fin de leur statut actuel. Une fois opérationnelle, la Société Anonyme pourra alors être privatisée en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

    L’aide publique a déjà disparu dans le transport de marchandises, suite à la libéralisation, mais tous les transports ne sont pas commercialement intéressants. Ainsi, le trafic diffus (qui consiste à rassembler en un convoi des wagons de différentes entreprises raccordées au réseau ferré, ce qui demande plus de main d’oeuvre) et les petits clients vont être redirigés vers le transport routier, et vont donc renforcer la pollution et les embouteillages.

    Début de cette année, le trafic international de voyageurs a aussi été libéralisé. Désormais, B-Europe est une activité purement commerciale. Et, simplement pour prendre un ticket au guichet, la direction a imposé un “supplément pour assistance personnelle” de 7 euros pour les TGV et de 3,5 euros pour les autres trains internationaux. Voilà ce qui remplace ce qui autrefois était un service public. Le trafic national sera lui aussi bientôt libéralisé et, là aussi, la direction aspire à remplacer les guichets par des ventes de tickets via internet ou des distributeurs automatiques. La libéralisation du rail signifie très clairement moins de services (avec la fermeture de guichets et moins de personnel) et des tarifs plus élevés.

    RÉSISTANCE DU PERSONNEL

    Les emplois de guichetiers et de signaleurs disparaissent, les statuts sont remplacés par des contrats et la SNCB recours de plus en plus à des contrats de consultance externe. Les guichets, les chefs de gare et les gares de triage seront à l’avenir retirés de la gestion de la SNCB, qui ne sera qu’un des opérateurs sur le marché belge du rail. Procéder à une filialisation pour ensuite revendre la filiale au privé n’est pas à exclure.

    En septembre, des actions spontanées ont eu lieu dans le transport de marchandises, suivies par une action générale dans le transport de marchandises le 11 octobre et par une grève générale de la SCNB le 18. La combativité était grande, y compris chez les membres de syndicats qui n’avaient pas appelé à l’action : les divisions présentes au sommet ne sont pas présentes à la base. A plusieurs endroits, les piquets de grève étaient plus importants que lors de grèves précédentes.

    Les médias et les politiciens traditionnels se sont empressés d’attaquer les cheminots avec l’éternel argument que ‘‘les voyageurs sont pris en otage’’. Il nous faut des actions unifiées sur base d’un plan d’action discuté et élaboré à la base et comprenant une campagne d’information et de mobilisation vers les voyageurs. Les tarifs des voyages, la fermeture de guichets ainsi que le manque de ponctualité et de sécurité illustrent à quel point le personnel et les voyageurs ont des intérêts identiques. Ils doivent résister ensemble.

    La libéralisation est néfaste au personnel et à la sécurité

    La libéralisation signifie concrètement une réduction du temps de formation. Le personnel est formé en 18 jours, à la place de la formation de plusieurs mois qui est la norme de la SCNB.

    Les nouveaux conducteurs doivent apprendre plus vite les réseaux étrangers, même s’il y a de grandes différences dans la signalisation et la réglementation. Un signal rouge clignotant en France signifie que le conducteur peut continuer à une faible vitesse mais sans arrêter tandis qu’en Belgique, c’est un signe d’arrêt. Plusieurs conducteurs français sur notre réseau ont déjà continué après un tel signal, c’est un danger immédiat de collisions frontales ou de déraillements.

    La SNCB veut assainir sur le dos des conducteurs. Mais le conducteur ne constitue que 5% des frais d’un train. Par contre, le conducteur et ses collègues restent le principal instrument de sécurité sur les voies. Même après l’installation du système de sécurité ECTS (le successeur du TBL1+ qui n’est pas encore installé…), la compétence et la vigilance du conducteur restent cruciales.

    Il est absurde de demander au personnel d’être toujours plus flexible. La productivité d’un train complet avec 40 wagons ne peut pas être comparée à la productivité d’un même transport par camions. La libéralisation stimule le transport routier pour le trafic diffus et mine le statut du personnel, ce qui met en péril la sécurité.

    LES EXPERTS: ‘‘IL MANQUE UNE CULTURE DE LA SÉCURITÉ AU SEIN DE LA SNCB’’

    Après l’accident de Buizingen, une commission parlementaire a été mise sur pieds. La conclusion du rapport intermédiaire des experts est que la sécurité n’est pas considérée comme une priorité et qu’il manque une culture de la sécurité à la SNCB.

    La SNCB et les ACEC (Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi, aujourd’hui majoritairement rachetés par Alstom) ont développé leur propre système de sécurité, TBL1. Les experts disent que, fin des années 1980, les gouvernements ont réduit les dépenses dévolues à ce système. En plus, le système ne fonctionne pas vraiment. Pour les lignes à grande vitesse, un autre système a été développé, TBL2.

    Aujourd’hui, la SCNB essaie de rattraper le retard avec un système intermédiaire, TBL1+, qui sera adapté plus tard à la norme européenne, ETCS. Mais entretemps, disent les experts, les critères évoluent. La vitesse moyenne des trains, le nombre de voyageurs et le réseau deviennent plus complexes. Les facteurs de risques ont été multipliés par trois entre 1999 en 2014. La conclusion intermédiaire des experts: il nous faut au plus vite un ‘‘masterplan sécurité’’.

  • Jeunes en lutte pour l’emploi : Interview d’Aisha Paulis

    Après la Marche des jeunes pour l’emploi de Bruxelles, nous avons discuté avec Aisha Paulis, membre du PSL et du Comité Jeunes en lutte pour l’emploi de Bruxelles. Inutile toutefois de revenir sur la nécessité d’une telle campagne, aujourd’hui, à Bruxelles, 1 jeune sur 3 est au chômage. Dans certains quartiers, comme celui de ‘‘Maritime’’ à Molenbeek, ce chiffre atteint même les 70% pour les moins de 26 ans !

    Article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste

    Lutte Socialiste : Quel est ton bilan de la Marche des Jeunes à Bruxelles ?

    Aisha Paulis : ‘‘Je pense que c’était une bonne première action. Des étudiants du secondaire et du supérieur étaient présents mais aussi des jeunes travailleurs, quelques délégués syndicaux et des chômeurs. Cela démontre clairement que l’unité nécessaire à ces jeunes est possible. Ils ont manifesté dans les rues de Bruxelles avec des slogans tels que ‘‘les vieux dans la misère, les jeunes dans la galère, de cette société là, on n’en veut pas’’ ou ‘‘contre le chômage et les emplois précaires, 32 heures sans perte de salaire.’’’’

    ‘‘Nous sommes passés dans des quartiers populaires où ces questions d’emploi précaire, de chômage et de discriminations vivent très fortement. C’était bien sûr l’opportunité de faire connaître notre campagne. Des gens s’arrêtaient autour du cortège et soutenaient notre initiative : des passants ont donné directement 5 euros de soutien, en disant que c’était une bonne chose que les jeunes se bougent. En général, l’écho dans le quartier des Marolles était très bon, mais certains pensent encore qu’une telle action ne sert à rien. Pourtant on n’aura de cadeaux ni des patrons ni des politiciens. Si nous voulons un avenir, nous devons commencer à nous organiser et lutter. Pour moi, cette action est une réussite si elle est vue comme une étape dans la construction de la campagne. Nous ne pouvons pas nous arrêter maintenant. Il y avait une centaine de participants et, pour un début, c’est déjà très bien.’’

    LS : Justement, quelle est la dynamique de construction du comité?

    AP : ‘‘La campagne est commencée depuis plusieurs mois maintenant. Nous nous sommes réunis avec les Jeunes-FGTB, ABVV-Jongeren et la Jeunesse Ouvrière Chrétienne pour développer un programme commun : un emploi décent pour tous, l’arrêt de la chasse aux chômeurs et la lutte contre toutes les formes de discrimination. Nous n’avons, bien sûr, pas fait que discuter du programme, nous sommes aussi intervenus en rue. Au fur-et-à-mesure du développement de la campagne, d’autres associations et quelques jeunes non organisés se sont également impliqués.’

    ‘‘Je me rappelle d’une intervention que nous avions faite avec le PSL, alors que nous étions encore en discussion avec les premières organisations signataires de la plateforme. C’était à l’European Jobs Day, où des milliers de chômeurs étaient présents. Les files étaient véritablement impressionnantes. C’est un exemple concret qui dément toute la rhétorique selon laquelle les jeunes se complaisent au chômage.’’

    ‘‘Ensuite, nous avons mené des actions en commun avec les Jeunes FGTB et la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, dans l’idée de ne pas seulement impliquer des organisations mais aussi toute cette couche de jeunes qui sont à la recherche de solutions contre la précarité, le coût des études, le chômage,… Cet été, nous sommes intervenus à différents festivals pour mobiliser pour une réunion en septembre et pour la marche du 14 octobre. Nous nous sommes aussi rendus devant les agences intérims, dans les marchés, etc. Lors de la manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats du 29 septembre dernier, une délégation de Jeunes en Lutte pour l’Emploi était présente avec les jeunesses syndicales pour construire la campagne bien sûr, mais aussi pour mettre en avant la nécessité d’une résistance internationale contre tous les plans d’austérité qui arrivent en Europe.’’ ‘‘Toutes ces interventions nous ont permis d’impliquer quelques jeunes non-organisés dans la campagne même si aujourd’hui le nombre de jeunes qui voient l’utilité de s’organiser pour un emploi décent reste encore limité.’’

    ‘‘Beaucoup de jeunes croient encore aux solutions individuelles, à la débrouille, aux formations,… pour se tirer d’affaire. Mais c’est un élément qui commence à tourner avec la crise économique. On voit bien en France que dans le mouvement contre la réforme des retraites, les travailleurs ont été massivement rejoints par les jeunes, étudiants et lycéens. Toute une série de jeunes se rendent bien compte que ces attaques les concernent aussi directement. Si les travailleurs plus âgés restent au boulot plus longtemps, ça fait moins de place pour eux. Seule l’unité des jeunes et des travailleurs permet de lutter contre ces plans.’’

    ‘‘Pour nous, en Belgique, cette campagne des Jeunes en lutte pour l’emploi sert à construire un outil de lutte pour les jeunes et les travailleurs dans la perspective des futurs plans d’austérité. Mais même aujourd’hui, le soutien passif pour cette campagne est très large, tant parmi la jeunesse que chez des travailleurs plus âgés.’’

    LS : Et pour la suite?

    AP : ‘‘Le défi est de réellement construire des comités dans les quartiers, les entreprises, les universités et les écoles. C’est le meilleur moyen pour élargir cette campagne et commencer à construire un rapport de force. Pour l’instant, il y a des comités à Anneessens, Flagey, Schaerbeek, à l’ULB et à la VUB. Nous allons avoir des réunions de ces comités dans les semaines à venir afin de discuter et de proposer de nouvelles actions pour poursuivre la construction de cette campagne.’

    LS : Et toi, en tant que membre du PSL?

    ‘‘Au niveau très pratique, comme nous sommes une organisation nationale, c’est plus évident de faire le lien avec les différentes initiatives dans le Hainaut, à Liège, mais aussi en Flandre où le PSL a récemment organisé une action à la Millionaire Fair pour dénoncer le fossé entre riches et pauvres. Le PSL a entretenu une tradition militante et combative en étant systématiquement en rue pour vendre son journal, distribuer des tracts,… C’est évidemment un grand atout dans ce type de campagne.’’

    ‘‘Le PSL-LSP propose l’unité des travailleurs contre le communautarisme, le racisme, le sexisme pour lutter contre l’austérité. Nous nous battons contre le système qui est à la base de tous ces problèmes : le capitalisme. Pour moi, la question fondamentale est de savoir pour quelle alternative on se bat. On nous a matraqué durant des années que le capitalisme était le seul système viable, pourtant ce n’est clairement pas le cas. Le capitalisme a fait faillite, nous avons besoin d’une société qui pourra répondre aux besoins de chacun, une société socialiste.’’

  • Samedi 6 Novembre, nouvelle journée de manifestation en France.

    Depuis septembre, l’actualité sociale en France est marquée par un large mouvement contre les attaques sur les retraites du gouvernement Sarkozy. Grèves, manifestations, blocages,… où en est le mouvement ?

    Par Nico (Bruxelles)

    Cette nouvelle journée de mobilisation (des militants du PSL ont participé aux manifestations à Paris, Valencienne et Lille) a illustré un affaiblissement de la présence en rue des manifestants par rapport aux dernières actions. Malgré cet affaiblissement, nous devons nous rappeler que 2/3 des français se prononcent contre le projet sur les retraites et soutiennent les manifestations. A Lille, une délégation belge FGTB et CSC était présente en solidarité.

    Au cours de ce mouvement, les travailleurs et les jeunes ont illustré dans leurs slogans et dans leurs actions leur volonté de bloquer l’économie pour battre le gouvernement. Cette volonté et cette combativité n’ont pas été saisies par les directions syndicales qui ont continué à appeler à des journées de mobilisations sans plan clair pour effectivement bloquer l’économie. Aujourd’hui, on voit ces mêmes directions divisées sur la suite. Au lieu de se baser sur les actions de grèves reconductibles, de blocages menées par certaines couches de travailleurs (raffineries, chemins de fer, routiers, ports …) pour élargir le mouvement et le blocage, les directions n’ont pas pris leurs responsabilités et ont laissé le gouvernement clamer que la résistance s’affaiblissait, signe selon eux de l’acceptation du plan.

    Pourtant, dans les cortèges de ce samedi, la volonté de continuer et de lutter contre la réforme restait présente. En même temps était palpable le sentiment de gâchis. Il est trop facile de brandir que le mouvement s’essouffle lorsqu’on ne fait rien pour l’alimenter. Les stratégies syndicales défendues par les directions sont la base pour que des couches de travailleurs ne suivent plus : pourquoi continuer et s’épuiser dans un mouvement sans méthode claire pour construire la lutte ?

    Dans cette lutte, la classe des travailleurs en France a fait des pas en avant significatifs pour l’avenir. Le gouvernement de s’arrêtera pas aux retraites et ce sentiments est largement présent dans les cortèges. Lorsque l’opposition parlementaire clame que ‘‘le conflit sur les retraites laissera des traces’’, il ne faut pas voir l’échéance de 2012 et des présidentielles. Les travailleurs et les jeunes doivent tirer les conclusions et les leçons de ce mouvement en termes de luttes futures.

    C’est en élargissant les grèves et les blocages isolés qu’on pourra battre les gouvernements au service des riches, des patrons, des actionnaires. Les réunions à la base, les Assemblées Générales, sont cruciales pour discuter démocratiquement des revendications et des plans d’action pour les atteindre. La difficulté qu’ont les directions syndicales à refermer le conflit illustre la pression de leur base. Négocier n’est pas l’issue réclamée par les travailleurs et les jeunes. Sur base de ce mouvement d’ampleur qui traverse la France, les travailleurs doivent discuter, ensemble à la base, des pas suivants à mettre en place pour construire une grève générale et bloquer l’économie.

    Le combat continue !

    Photos de Paris, par Jonas

  • Lycéens, Travailleurs, le combat continue contre Sarko et les capitalistes !

    Une nouvelle période c’est ouverte avec l’ampleur de la lutte contre la réforme des retraites. Deux semaines de blocage des raffineries et la reconduction de la grève dans plusieurs secteurs ont provoqué ainsi un début de paralysie de l’économie. De gigantesques manifestations ont clairement montré toute la colère contre la politique de Sarkozy et de son gouvernement en faveur des riches. Pourtant, ils font passer cette contre réforme en force. Ils sont déjà prêt à nous faire subir d’autres attaques notamment contre la sécurité sociale, les allocations familiales… Le ras bol général qu’il y a déjà contre toute cette politique va encore se renforcer. Sarkozy est déterminé a mener ces attaques à bien, mais cette lutte a bien montré que ce ne sera pas si facile ! Rien n’est perdu, la tension reste palpable et la lutte peut rebondir a tout moment.

    Tract édité par les lycéens de la Gauche révolutionnaire

    Pas question de se laisser faire.

    Les lycéens ont participé en masse au mouvement. Dans toute la France on a vu les actions de grève et blocages se multiplier, la présence des lycéens dans les cortèges se faisaient sentir et ont servi a dynamiser le mouvement. Le gouvernement, à l’aide, des médias a lancé une vaste propagande contre la jeunesse, nous faisant passer soit pour des imbéciles, soit pour des « casseurs ». Pour lui peu importe d’où nous venons, nous sommes jeune et nous devrions nous taire.

    Mais la réalité, c’est d’immenses cortèges lycéens au coté des travailleurs, des dizaines de milliers qui n’en peuvent plus de cette politique et qui veulent se battre pour avoir un avenir ! La casse n’est pas utile mais elle est l’expression d’une colère qui s’exprime sans être organisée et elle est minoritaire. Ils ne montrent pas non plus les provocations policières, de la B.A.C. qui s’incruste dans les manifs pour arrêter des lycéens, aux CRS qui débloquent nos lycées à coup de gaz en passant par les contrôles incessant dans nos quartiers.

    Construisons une alternative au capitalisme, le socialisme.

    En plus de casser nos retraites, de répandre le chômage, de permettre aux patrons et aux banques de faire toujours plus de profit sur notre dos, le gouvernement entre deux scandales répand une propagande raciste et sécuritaire ! Le but c’est de détourner notre l’attention des attaques qu’ils nous font subir, et nous diviser. L’objectif est simple, faire payer aux travailleurs et au jeunes la crise des capitaliste. Le problème ne vient pas que de ce gouvernement, il ne sera certainement pas résolu par les prochaines élections. Sa véritable origine se trouve dans le système actuel. Plus qu’une simple réforme, c’est le capitalisme qu’il faut remettre en cause !

    Le meilleur moyen de continuer la lutte c’est de s’organiser politiquement. Les militants de la gauche révolutionnaire militent pour mettre en avant la perspective du socialisme, comme alternative au capitalisme, un système dans lequel les retraites comme tout les secteurs de l’économie sont sous notre propriété collective et publique, gérés démocratiquement par les travailleurs et les jeunes eux mêmes grâce a des comités qui organisent la production non plus en fonction des profits des capitaliste mais pour les besoins réels de la société. Si toi aussi tu veut t’organiser pour cette alternative, si tu veux lutter contre Sarkozy, n’hésite pas, contacte nous !

    Tous ensemble continuons la lutte !

    • Refusons que Sarkozy détruise notre avenir !
    • Retrait de la réforme des retraites ! Des emplois pour les jeunes !
    • Dans les lycées, des profs pas de flics ! Non à la répression policière !
    • Pour une éducation gratuite et de qualité pour tous !
    • Pour une grève générale reconductible pour faire plier Sarko et le virer !
  • Belgique : blocage de dépôts pétroliers en solidarité avec les grévistes français !

    Plus aucun camion n’ira ravitailler les pompes française avec du carburant venu de Belgique. C’est le mot d’ordre des syndicalistes de la FGTB qui ont bloqué ce mardi 26 dès 7h30 du matin les deux dépôts pétroliers de Feluy et de Tertre à quelques dizaines de kilomètres de Valenciennes.

    Par Raymond Adams (France)

    A Feluy, ils avaient constaté que depuis quelques jours, au-delà du flux habituel de 450 camions par jour qui venaient se ravitailler au dépôt pétrolier Total Belgium, c’est une cinquantaine de camions supplémentaires qui venaient s’approvisionner pour livrer les stations françaises à sec. La direction étant restée sourde à leur ultimatum de cesser immédiatement de casser la grève par le biais de ravitaillement en Belgique, c’est à une soixantaine, aux cris de « Sarkozy au poteau ! », qu’ils ont bloqué l’accès au dépôt, totalement pendant une heure durant, puis en ne laissant passer que les camions ne ravitaillant pas la France. La présence de quelques militants syndicaux français a été chaleureusement accueillie.

    Ces derniers jours, les actions de soutien se multiplient en Belgique. En Flandre, le syndicat socialiste de la fonction publique annonce qu’il appellera à la grève des éclusiers en cas de transport de carburant vers la France via les voies navigables. Un comité belge de soutien aux travailleurs et aux jeunes en lutte contre le gouvernement Sarkozy (Belgique-France-solidarité) envisage de multiplier les actions de solidarité, à commencer par un rassemblement de protestation devant l’ambassade française de Bruxelles lors de la journée de grève et manifestation du 28 octobre.

    Au-delà de la solidarité de classe qui s’exprime au travers de ces iniatiatives, la lutte menée en France est perçue avec l’espoir qu’elle soit un point d’appui à la résistance contre l’offensive capitaliste en Europe.


    Une action réussie!

    Cet après midi, les blocages au site de Total à Feluy et au dépôt pétrolier Martens à Tertre ont été levés. Dans les deux cas, les syndicats ont reçu un accord de leur direction s’engageant à ne plus alimenter les camions supplémentaires vers la France.


    Mobilisations en France: Plus d’infos

  • France: Escalade de la lutte contre les “réformes” de Sarkozy

    La mobilisation de la classe ouvrière française a maintenant atteint un stade crucial. Les grèves et les mobilisations de masse du 19 octobre ont, selon la CGT, à nouveau entraîné 3,5 millions de personnes dans les rues. A partir d’une féroce opposition à la réforme des pensions, le mouvement a maintenant un caractère bien plus large, profond et radical. Ce mouvement des travailleurs français et de la jeunesse est devenu une opportunité de manifester la colère massive qui existe contre le contexte actuel et le rejet du gouvernement de droite de Sarkozy.

    Cédric Gérôme, CIO, et Alex Rouillard, Gauche Révolutionnaire (CIO-France)

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    La frustration qui émerge maintenant aux quatre coins du pays est une accumulation de la détérioration des conditions de travail et de salaire, du chômage croissant, de l’arrogance de Sarkozy et de la clique de super-riches et de la pauvreté galopante face aux milliards donnés aux riches. Cécile Rimbaud, une membre de la Gauche Révolutionnaire (CIO-France) à Paris, a déclaré dans le journal anglais The Observer: “Pour nous, il s’agit d’une protestation non seulement contre la réforme des pensions, mais aussi contre les politiques de ce gouvernement dans un sens plus large – des politiques qui favorisent ceux qui sont déjà favorisés par la société.”

    Le soutien pour le mouvement social est toujours ferme, et a même tendance à croître dans les sondages d’opinion. Un sondage publié ce lundi a même mis en lumière que 34% des “sympathisants de droite” soutiennent le mouvement, de même que 88% de la gauche. Les chiffres impressionnant des participations aux sept journées d’actions qui ont pris place depuis le mois de juin démontrent que les travailleurs sont déterminés à ne pas laisser tomber.

    L’atmosphère est faite de radicalisation soutenue, et de nombreux travailleurs qui ne sont pas encore en grève, ou qui ne peuvent pas partir en grève facilement pour différentes raisons, considèrent avec sympathie le mouvement et peuvent le rejoindre dans un avenir très proche.

    D’un autre côté, Sarkozy est lui aussi déterminé à ne pas lâcher prise. Ce qu’impliquerait une retraite du gouvernement est bien trop important. Un tel recul donnerait une nouvelle impulsion à la confiance des travailleurs qui, en ressentant leur force, pourraient initier une nouvelle vague de lutte plus massive avec des répercussions également en dehors des frontières françaises.

    Les travailleurs seront de plus en plus en colère, et pas seulement contre la réforme des pensions. Ils voudront aller plus loin dans la lutte et utiliser le mouvement actuel pour obtenir des acquis sur d’autres thèmes. Sarkozy a décidé d’infliger une défaite à la classe ouvrière française d’une échelle comparable à celle que Thatcher a infligé aux mineurs britanniques dans les années ’80 afin d’ouvrir la voie à une politique d’attaques néolibérales sévère. Mais l’inflexibilité du gouvernement français est en soi devenue un motif de radicalisation.

    Depuis la semaine passée, l’entrée décisive de la jeunesse dans les cortèges – et particulièrement les lycéens – a donné un nouveau caractère au mouvement en enlevant tout espoir au gouvernement qu’une fin rapide de la mobilisation était possible. En 2006, la jeunesse française a battu le pavé contre le contrat dit ‘‘première embauche’’ (le CPE) qui permettait au travailleurs en dessous de 26 ans d’être licencier sans motif ou avertissement pendant les 24 premiers mois de travail.

    Les journalistes disaient à l’époque: ‘‘les lycéens et les étudiants Français sont comme du dentifrice; quand ils descendent en rue, c’est impossible de les en faire sortir…’’ Cette leçon a été apprise par toute la classe dirigeante française qui, en multipliant les provocations contre les jeunes, ont tenté de les empêcher de participer au mouvement. On peut dire que cela n’a pas eu l’effet escompté, cela n’a fait qu’attiser leur envie de lutter.

    Les étudiants des universités qui, jusqu’à présent, étaient restés dans les starting blocks, montrent des signes de plus en plus évidents de leur envie de rejoindre la lutte. Un sondage publié dans Le Monde indique qu’un quart de la jeunesse française ‘‘veut une transformation radicale de la société par un changement révolutionnaire.’’

    Absence de leadership

    Un des éléments marquant du mouvement actuel, c’est le manque de direction, l’absence de réponse claire et de stratégie pour organiser la lutte. Les directions nationales des grandes confédérations syndicales sont engluées dans un état de confusion, ne sachant pas vraiment comment trouver une voie de sortie honorable pour le mouvement actuel.

    Reprendre en main le contrôle des troupes et mettre fin à la radicalisation est devenu leur principale interrogation. Le journal Le Figaro avait repris pour l’illustrer une citation de Maurice Thorez, le secrétaire général du Parti Communiste français, durant les grèves de masses de 1936: ‘‘il faut savoir terminer une grève.’’

    C’est le dilemme auquel font face les sommets syndicaux. Depuis le début, ils entretiennent l’espoir que Sarkozy ouvre un round de négociation et accorde certaines concessions et amendements à la réforme, ce qui permettrait aux dirigeants syndicaux d’acheter la paix sociale.

    Cependant, la période actuelle n’est pas une période de paix sociale et de croissance économique où la classe dirigeante peut se permettre d’accorder des concessions. Nous sommes dans une période de crise économique: il y a une plus grande acuité dans la compétition entre les pays capitaliste et une véritable guerre sociale que la classe dirigeante en France, et partout à travers l’Europe, veut mener contre tous les acquis de la classe ouvrière.

    L’aile la plus à droite des syndicats a attendu le vote de la réforme au sénat pour saisir ce motif et tenter de mettre fin à la mobilisation. Ce serait une retraite honorable où les leaders syndicaux pourraient dire ‘‘la lutte est finie, nous avons fait tout ce que nous pouvions.’’ Cependant, cela ne prend pas en compte le fait que les travailleurs et les jeunes ne sont pas prêts à abandonner si facilement. L’idée que ‘‘nous devons poursuivre la lutte jusqu’à la victoire’’ – même si la signification de la victoire reste confuse – est très répandue.

    Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, le plus grand syndicat de France, a déclaré que le vote au sénat n’augure en rien la fin du mouvement. Cela met en avant le fait que l’ensemble de l’appareil bureaucratique peut être poussé par un mouvement puissant qui fait craindre à l’appareil de perdre le contrôle sur la base.

    Dans certains secteurs, c’est déjà le cas. Dans un récent sondage, 54% des gens ont déclaré qu’ils veulent ‘‘une grève générale comme en 1995.’’, en référence au mouvement de masse qui a stoppé les attaques du ‘‘plan Juppé’’. Maintenant, de nouveaux secteurs annoncent chaque jour des actions. Les courageuses actions de grèves et de blocage des travailleurs du secteur des raffineries et des dockers ont provoqué un début de panique pour le gouvernement et les patrons. Ces actions se joignent à beaucoup d’autres dans le secteur public et le secteur privé, comme les routiers.

    Les grèves reconductibles ont été votées dans des centaines de lieu de travail. Tout cela s’est la plupart du temps fait de manière spontanée, à l’initiative de la base, depuis que les leaders syndicaux ont rejeté la possibilité d’une grève générale. Cette libération d’énergie va-t-elle se développer à l’avenir ?

    Quelles perspectives

    Il est clair que la situation actuelle présente des caractéristiques prérévolutionnaires. La classe dirigeante est extrêmement divisée, le gouvernement impopulaire, les couches moyennes sentent leurs positions s’affaisser et perdent leur confiance envers le régime actuel, la classe ouvrière – à tout le moins son avant-garde – montre une très forte combativité qui a surpris la plupart des commentateurs.

    D’un autre côté, le degré d’organisation et d’expérience de la classe ouvrière a souffert d’importants reculs durant les décennies passées. Le niveau de compréhension politique n’est pas le même qu’en 1968, une période pendant laquelle le socialisme était vu par une couche large de travailleurs et de la jeunesse comme une alternative au capitalisme.

    Aujourd’hui, en France, les discussions portent sur la manière d’organiser la lutte. La volonté de défaire Sarkozy est très grande, mais les discussions n’atteignent pas l’étape de ‘‘quelle alternative politique au système actuel ?’’

    Plusieurs incertitudes existent quant au futur du mouvement actuel. La situation est tellement volatile et l’atmosphère électrique qu’un élément mineur peut faire exploser l’ensemble. Ce qui est clair, c’est que la France est entrée dans une nouvelle période, où les travailleurs et la jeunesse ont posé des pas en avant, mais sont encore en recherche de l’expression politique de leur colère contre le système qui profite seulement aux riches. Les prochains jours verront de nouveaux développements, de nouvelles actions et de nouvelles opportunités pour porter le message du besoin de changement de cette société.

  • [PHOTOS] 6e journée de mobilisation en France

    Hier, c’était la 6e journée de mobilisation contre les attaques sur les retraites du gouvernement Sarko. La mobilisation est loin de faiblir, 3,5 millions de manifestants dans toute la France selon la CGT, et l’implication des jeunes, lycéens et étudiants, était extrêmement massive. De plus en plus, la question d’une grève générale reconductible est posée. A Paris, où une délégation du PSL était présente pour soutenir le travail de nos camarades français de la Gauche Révolutionnaire, le slogan "Tous ensemble, tous ensemble : grève générale!" a parcouru la manifestation, des délégations lycéennes à celles de la CGT. D’autres membres du PSL étaient à Valenciennes et à Lille.


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  • 5e journée d’action en France: Rapport de Lille et Valenciennes

    Ce samedi 16 octobre avait lieu en France une nouvelle journée de mobilisation afin de contester la réforme des retraites du gouvernement Sarkozy. Ce fut de nouveau un succès, l’ensemble des manifestations regroupait 3 millions de jeunes, travailleurs et retraités. Ceux-ci ont tout à fait conscience que seul un plan d’action conséquent pourra faire plier l’intransigeance de Sarkozy et consorts, d’ailleurs nombreux sont les travailleurs qui exigent une grève générale afin d’obtenir le retrait de la réforme.

    Par Michael (Bruxelles)

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    En effet, seule la construction d’un mouvement aboutissant à une grève générale reconductible pourra stopper les mesures d’austérité antisociales que les gouvernants et patrons tentent d’imposer sous couvert de la crise. Face à la faiblesse des directions syndicales, les travailleurs doivent s’organiser en comités de grèves dans leur entreprises et en comités de lutte locaux afin de propager le mouvement. C’est pour aider nos camarades de la Gauche Révolutionnaire, notre section-soeur en France, à diffuser ses idées que le PSL a envoyé des délégations à Paris, Lille et Valenciennes. Voici le rapport de notre intervention à Valenciennes et à Lille.

    La manifestation de Valenciennes regroupait environ 4500 personnes, ce qui est moins que le mardi 12 octobre. En effet, contrairement à ce qu’avançaient les directions syndicales, il est plus difficile de mobiliser un jour de week-end, les travailleurs préférant passer celui-ci avec leurs enfants. Néanmoins, de nombreuses familles étaient présentes, ainsi que des lycéens. Ceux-ci s’intègrent de plus en plus nombreux dans le mouvement et c’était eux, ainsi que les délégations d’usine, qui étaient les plus combatifs, mettant en avant dans leurs slogans la nécessité d’une grève générale.

    Les travailleurs du secteur privé étaient bien plus nombreux que ceux du public. Hormis les cheminots et les pompiers, nous avons pu voir des délégations des entreprises L.M.E. (laminoirs), Toyota, P.S.A. Peugeot, ALSTOM ainsi que de l’entreprise Wattiez qui se battent également afin de sauver leurs emplois. En effet, ils ont été rachetés par un grand groupe, S.P.I.E. Batignolles, qui laisse couler leur boite afin de justifier un plan de licenciement qui ramènerait le personnel de 58 à 14 travailleurs.

    Il est intéressant de noter également la présence d’une importante délégation de l’association C.A.P.E.R. qui regroupe d’anciens travailleurs du secteur de l’amiante. Ceux-ci savent bien que de nombreux ouvriers ne peuvent déjà pas profiter de leurs retraites à cause de la pénibilité de leur travail. Si l’âge de la retraite est repoussé, cette situation s’aggravera encore et l’espérance de vie des ouvriers se verra encore diminuée, alors qu’elle est déjà inférieure au reste de la population.

    L’état d’esprit des manifestants était très combatif, appelant de leurs voeux une grève générale. Les plus anciens, voyant le mouvement se développer, se rappellent mai 68…

    La Gauche Révolutionnaire était la seule organisation politique à militer activement et les militants présents, dont les camarades du PSL, ont reçu beaucoup de soutien pour leurs propositions de construction du mouvement de lutte.

    Notre délégation s’est ensuite rendue à Lille, mais elle est malheureusement arrivée en retard et n’a pas pu être présente pendant toute la durée de la manifestation. Là aussi les manifestants étaient moins nombreux que le mardi 12 octobre: 14.000 personnes, dont un important et combatif bloc lycéen. L’état d’esprit des manifestants montre que le mot d’ordre de grève et de manifestation pour ce mardi 19 octobre sera massivement suivi.

    Nous enverrons de nouveau des délégations du PSL dans ces villes et nous publierons sur ce site de nouveaux rapports sur ce mouvement qui, espérons-le aussi pour nos retraites en Belgique, se développera jusqu’à la victoire.

  • France: les mobilisations se poursuivent

    En France, la résistance contre la réforme des retraites ne faiblit pas. Selon les syndicats, cette cinquième journée de mobilisation depuis la rentrée était du niveau du samedi 2 octobre. Environ 3 millions de personnes étaient en rue. Dans les Ardennes, l’intersyndicale a appelé à la grève générale reconductible à partir de lundi. C’est pour l’instant une initiative unique dans le pays. Des équipes du PSL se sont rendues à Paris et à Valenciennes, et voici ci-dessous les photos de Valenciennes.

    Par Els

  • France: 3,5 millions de manifestants dans les rues pour la défense des retraites! (rapport)

    C’est environ 500.000 personnes de plus que lors de la journée d’actions et de grèves du 23 septembre, et environ 700.000 en plus que le 7 septembre. A Paris quelques 330.000 manifestants ont protesté. Cette quatrième journée de mobilisation en un mois a donc connu un record de participation, tandis que de plus en plus de jeunes rejoignent le mouvement (selon le syndicat lycéen FIDL, entre 30 et 40% des lycées ont connu une action concernant la réforme des retraites). D’autre part, des grèves reconductibles touchent des secteurs clés comme les raffineries et les transports en commun. Une délégation du PSL était présente à Paris et une autre à Valenciennes afin de soutenir nos camarades français de la Gauche Révolutionnaire, courant construisant le NPA (Nouveau parti Anticapitaliste).

    La mobilisation ne faiblit pas

    Les trois journées d’action précédentes avaient déjà atteint des sommets de mobilisation, dans un contexte de large soutien parmi la population : 71% des sondés soutenant les manifestants contre cette gigantesque attaque portée au monde du travail. Il y aurait eu ce mardi pas moins de 244 manifestations dans le pays ! Pour la journée d’hier, la CGT-Paris a parlé de 200 appels à la grève (60% dans le secteur public et 40% dans le secteur privé) et, dans de nombreuses entreprises, la question des grèves reconductibles est à l’ordre du jour. Ainsi, ce mercredi matin, à la SNCF, les assemblées générales de travailleurs ont massivement reconduit la grève pour la journée de ce jeudi. Dans les raffineries, des assemblées générales doivent décider de la suite du mouvement. Onze des douze raffineries françaises avaient été touchées par la grève hier. Cette situation concerne aussi différentes entreprises des secteurs de l’énergie, de l’agro-alimentaire et la fonction publique.

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    Plus d’infos

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    Dans de nombreuses villes, les manifestants ont applaudi la participation des jeunes, aux cris de «Sarkozy, t’es foutu, la jeunesse est dans la rue» ou encore de «Des retraites pour les vieux, du boulot pour les jeunes ». Un million d’emplois seraient perdus par l’augmentation de l’âge du départ à la retraite, et l’on comprend que ce thème concerne les jeunes… Le Monde d’hier parodiait avec humour la réaction du gouvernement dans une caricature où un responsable déclarait aux jeunes «Retournez en cours, les retraites, ça ne vous concerne pas… D’ailleurs, ça ne vous concernera jamais.»

    Humour et comptage des manifestants

    Concernant la journée d’hier, les syndicats ont donc avancé le chiffre de 3,5 millions de manifestants. Pour la police, il ne s’agirait que de 1,23 million. Le plus ridicule étant atteint par l’évaluation de la manifestation de Marseille : 230.000 manifestants selon les syndicats, 24.500 selon la police ! Un écart d’un à dix… Au cours des précédentes journées de protestation un fossé comparable avait déjà été constaté.

    Pour le syndicat Unité SGP police, la raison est claire : la direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône "s’épuise à dévaloriser le nombre des manifestants alors même que la mobilisation s’amplifie." Selon ce syndicat, majoritaire dans la police, ces pratiques risquent surtout de "ridiculiser la police."

    Et pour la suite ?

    Un sondage BVA réalisé pour la chaîne M6 parle de 66 % de Français favorables à un durcissement des actions (et même 72% chez les 15-24 ans). Selon un sondage CSA pour Le Parisien, 61 % des sondés se disent favorables à une grève durable. Face à l’attitude du gouvernement, la situation est explosive mais, comme le disent nos camarades de la Gauche révolutionnaire : «les perspectives restent confuses et l’absence de réelle volonté des directions syndicales de construire une véritable grève générale pèse négativement. La colère sociale, le sentiment anti-Sarkozy ont une tendance à se généraliser mais sans pour l’instant trouver de voie nette pour s’exprimer sur le terrain social et politique.» Les appareils bureaucratiques des syndicats tentent de freiner l’organisation de la colère, mais cette dernière est telle qu’elle a assuré une augmentation constante des mobilisations, ce que la journée d’hier a encore confirmé.

    Un plan d’action fait cruellement défaut en France, tout comme en Belgique et ailleurs. Une stratégie claire discutée entre les grévistes et tous ceux qui veulent lutter aurait un potentiel énorme. Comme le disent encore nos camarades français : «Pour l’instant, seule une généralisation de la grève après le 12 Octobre (y compris en utilisant la nouvelle date annoncée par les syndicats d’une journée de manifestation… le samedi 16 octobre) peut permettre d’avancer. La multiplication des assemblées générales, des comités de lutte doit permettre d’aller dans ce sens et de se diriger vers les entreprises qui ne sont pas encore en grève mais qui pourraient y entrer. C’est à cela qu’il faut travailler tous ensemble : dans les entreprises, les universités, les lycées… Il faut également créer des instruments pour coordonner les luttes au niveau local et plus tard à l’échelle régionale et nationale.» Il faut construisons une grève générale pour bloquer l’économie du pays et gagner !

    Bien entendu, ce qui se passe actuellement en France est à placer dans le contexte plus large des politiques d’austérités à l’échelle européenne qui visent à faire payer la crise capitaliste aux travailleurs et à leurs familles. Pour le gouvernement Sarkozy, tout recul sur cette attaque contre les intérêts des travailleurs aurait pour effet de montrer aux travailleurs d’Europe qu’il est possible de gagner.

    Lors de la journée d’action européenne du 29 septembre dernier, le Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge et la Gauche révolutionnaire la section française, est intervenu pour défendre l’idée d’une grève générale de 24 heures à l’échelle européenne. C’est dans cette direction qu’il faut aller, pour que les luttes dans les différents pays se renforcent les unes les autres.

    Plus fondamentalement se pose également la question de l’alternative politique à offrir face aux partis traditionnels, aux partis patronaux. Il faut construire de nouveaux partis des travailleurs, démocratiques et combattifs, et aider les nouvelles formations à se développer dans cette direction. Cela doit permettre aux travailleurs non seulement de stopper les attaques contre leurs acquis, mais aussi d’offrir une alternative socialiste au chaos capitaliste.

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