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Tag: Féminicides et violences envers les femmes
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Contre la violence sexiste, l’inaction n’est pas une option

Le nouvel élan du mouvement féministe et la pandémie ont attiré l’attention sur l’ampleur de la violence sexiste : des féminicides aux agressions physiques et/ou verbales en passant par les violences sexuelles. Toutefois, le sexisme se manifeste sous de multiples formes de violence et de discrimination, y compris de manière plus « subtiles ».
Le nouvel élan du mouvement féministe et la pandémie ont attiré l’attention sur l’ampleur de la violence sexiste : des féminicides aux agressions physiques et/ou verbales en passant par les violences sexuelles. Toutefois, le sexisme se manifeste sous de multiples formes de violence et de discrimination, y compris de manière plus « subtiles ».
Par Katarina (Gand)
Un harcèlement aux proportions inquiétantes
Une enquête réalisée par Plan International auprès de jeunes d’Anvers, de Charleroi et de Bruxelles a montré que 91% des filles et 23% des garçons ont déjà été victimes de harcèlement sexuel en public.
La moitié des filles ont déclaré que le harcèlement sexuel restreignait leur liberté. Une autre enquête récente menée par les universités de Gand et de Liège a révélé que 81 % des femmes et 48 % des hommes ont été victimes de violences sexuelles.
Seule une petite minorité a demandé de l’aide (6%) et a signalé les faits (4%). Les groupes minoritaires tels que les personnes de couleur et les personnes LGBTQI+ (80%) et les réfugiés (84%) sont plus susceptibles d’être victimes de violences sexuelles.
Cette année, il y a déjà eu au moins 13 féminicides identifiés en Belgique : des femmes assassinées parce qu’elles étaient des femmes. En 2020, il y en a eu au moins 24.
Les services d’assistance téléphonique ont signalé que le nombre d’appels concernant la violence intrafamiliale a augmenté de 70%. On constate également une augmentation du nombre de signalements de violences domestiques en 2020.
Le rôle de l’insécurité économique
Le revenu des femmes est encore souvent considéré comme un appoint au revenu familial. Par conséquent, les secteurs fortement féminisés ont les salaires les plus bas et les pires conditions de travail. 80% des contrats de travail à temps partiel sont occupés par des femmes. L’écart de rémunération entre hommes et femmes est toujours de 21,9 %.Les bas salaires et les conditions d’emploi précaires rendent difficile de se plaindre de harcèlement ou de violence au travail par crainte de perdre son emploi. Cette vulnérabilité économique rend plus dépendant de son partenaire, ce qui rend également plus vulnérable à la violence domestique.
Combattre la violence sexiste
Mettre fin à la violence sexiste exige de défendre l’indépendance économique. C’est pourquoi la Campagne ROSA exige un salaire minimum de 14€/heure, une pension minimum de 1.500 €/mois, une individualisation des allocations sociales et leur relèvement au-dessus du seuil de pauvreté.
Nous exigeons également des investissements dans les services publics au lieu de les négliger. Nous voulons des cours de qualité dispensés par des personnes qualifiées pour discuter des questions de genre, de consentement, de sexisme et de relations.
Des ressources structurelles sont nécessaires pour financer et développer le conseil et l’aide aux familles. Nous avons besoin de plus de travailleurs-ses sociaux dans les espaces publics et dans les transports publics capables d’assurer notre sécurité.
Nous défendons une société où nous nous sentirons en sécurité, dans la rue, dans les transports publics, au travail, à l’école et à la maison. Cela signifie de se battre pour une société où il n’y aura plus d’espace pour la discrimination et l’oppression.
Le 25 novembre, c’est la Journée internationale de lutte contre la violence envers les femmes. Notez bien cette date dans votre agenda : il y aura à nouveau des actions. Aidez la Campagne ROSA à faire un succès de cette journée d’action !
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Manifestations en Turquie : « La Convention d’Istanbul est nôtre »

Dix ans après l’avoir signée, la Turquie s’est retirée de la « Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. »
Par Ecehan Balta, Sosyalist Alternatif ISA en Turquie
Cela a été fait par décret présidentiel, publié au Journal officiel, et appliqué après minuit le 20 mars. La Turquie était le premier pays à adhérer à cette convention qui vise à prévenir les violences sexistes et à punir leurs auteurs.
En 2020, il y a eu 330 officiellement féminicides en Turquie. Selon des sources officielles, 40 % des femmes vivant en Turquie ont subi des violences physiques ou sexuelles au moins une fois dans leur vie. Il ne fait aucun doute que le chiffre réel est bien plus élevé que cela. L’effet du retrait de la Convention est pire que de ne pas l’avoir signé en premier lieu. Cela indique que l’État autorise la violence contre les femmes.
Le retrait de la Turquie d’un accord international par décret présidentiel va même à l’encontre de la Constitution turque rédigée par le parti au pouvoir, le “Parti de la justice et du développement” (AKP), et le président Erdogan. Selon l’article 90 de cette Constitution, les conventions internationales ne peuvent être acceptées ou rejetées que par l’adoption d’une loi à l’Assemblée.
Alors que le retrait de la Convention a été largement débattu depuis le 20 mars, le mouvement des femmes a également réagi en entrant en action dans toute la Turquie. Les femmes sont descendues dans la rue dans au moins dix provinces. « La Convention d’Istanbul est nôtre », « Retirez votre décision, appliquez la Convention » figurent parmi les slogans les plus populaires. Des manifestations et des actions de protestations ont lieu presque tous les jours dans les grandes villes.
Il semble certain que la décision de se retirer de la Convention a été prise pour apaiser les milieux islamistes d’extrême droite en Turquie proches de l’AKP. Ce retrait visait également à apaiser le courant islamiste d’extrême droite au sein même de l’AKP. Depuis le 20 mars, ils célèbrent leur “victoire”. Cela reflète davantage la faiblesse que la force du régime d’Erdogan, qui perd son soutien en raison de la crise économique actuelle, de la crise sanitaire et de la corruption croissante. Il a donc besoin de garder ses alliés réactionnaires à bord, tout en essayant de diviser toute opposition.
Il ne fait aucun doute qu’une convention internationale ne peut mettre fin à la violence contre les femmes. Bien que la convention d’Istanbul constitue un pas en avant par rapport à la situation qui prévalait avant sa signature, elle est loin d’être suffisante. Seule la destruction du capitalisme patriarcal mettra fin à la violence contre les femmes. C’est l’ordre capitaliste – qui considère les êtres humains en général et les femmes en particulier comme une marchandise, comme un bien qu’il faut surveiller – qui produit la violence contre les femmes. Étant donné que ces conventions sont adoptées par des institutions et ratifiées par des États qui reposent précisément sur ce système capitaliste, elles ne peuvent – au mieux – que fournir une protection partielle aux femmes et pousser les États à mettre en œuvre certaines mesures, même à contrecœur.
La Convention d’Istanbul n’a de toute façon pas été suffisamment appliquée. Depuis quelques années, le mouvement des femmes réclame dans la rue l’application de la convention. Aujourd’hui, le slogan s’est transformé en « annuler cette décision, appliquer la convention d’Istanbul ». Ce retrait est le symbole d’une série d’attaques contre les grandes réalisations du mouvement pour l’émancipation des femmes. Mais au bout du compte, Erdogan devra se rendre compte que cela pourrait se retourner contre lui en renforçant encore la colère et la résistance des femmes en Turquie.
Le mouvement pour l’émancipation des femmes a la capacité de répondre en masse aux attaques du parti conservateur néolibéral AKP aujourd’hui. Le rassemblement de divers groupes et organisations féministes, de gauche et de la classe ouvrière dans cette lutte est une étape importante pour renforcer cette capacité.
En tant que féministes socialistes, nous estimons que nous sommes sur un terrain très favorable pour exprimer nos revendications contre la violence envers les femmes. Le mouvement en général a mis en avant plusieurs revendications importantes qui trouvent un écho dans les manifestations, notamment :
– la réalisation de l’égalité des genres, l’État prenant toutes les mesures nécessaires dans l’éducation et sur le lieu de travail pour assurer une représentation égale des femmes ;
– la fin des discriminations à l’encontre de toute personne, quelle qu’en soit la raison, y compris l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ;
– la mise en place d’une “ligne d’assistance téléphonique contre la violence” distincte, disponible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, destinée aux femmes et proposant des services dans différentes langues, ainsi que l’ouverture d’un nombre suffisant de centres de conseil et de refuges pour aider les femmes victimes de violences ;
– la fin de l’impunité pour les cas de violence contre les femmes ;
– la collecte et la publication régulière de données indépendantes sur la violence à l’égard des femmes et des enfants ;
– l’accès des femmes, en toute sécurité et sans risque, aux services de santé génésique de base tels que l’avortement ;
– le droit à une pension alimentaire, pour la simplification des procédures de divorce et la médiation obligatoire, contre l’amnistie pour les mariages d’enfants -la fin de toute discussion sur les droits acquis des femmes et des enfants ;
– la mise en place de dispositions claires pour toutes les femmes et tous les enfants réfugiés, demandeurs d’asile et immigrés afin qu’ils aient les mêmes droits à la protection contre la violence.En tant que socialistes, nous soutenons ces revendications et entendons aller au-delà. Pour prévenir la violence sexiste et la discrimination sur le lieu de travail et mettre en œuvre des politiques efficaces pour garantir l’égalité, il convient de supprimer tous les obstacles au droit d’organisation, de garantir l’égalité des genres dans tous les domaines par les syndicats et les organisations sur le lieu de travail ainsi que de garantir la mise en œuvre des droits des travailleuses.
Les droits des femmes et la lutte contre la violence à l’égard des femmes devraient être des questions centrales pour le mouvement ouvrier, notamment au travers de la lutte pour assurer un salaire décent pour toutes les travailleuses et un accès plus facile aux emplois pour les femmes avec la mise en place de garderies publiques gratuites et d’autres mesures visant à aider les femmes à sortir du foyer et à entrer dans la vie active.
Cela doit comprendre des logements abordables et, si nécessaire, gratuits pour les femmes qui doivent fuir des partenaires violents – ces logements pourraient rapidement être fournis dans les hôtels vides.
Nous n’avons aucune confiance dans l’État turc et ses institutions, ni dans l’UE ou l’ONU pour mettre en œuvre de telles politiques. Elles doivent être arrachées par la lutte, mises en œuvre et contrôlées par les représentants des travailleurs et du mouvement des femmes.
En tant que mouvement pour une alternative socialiste, nous nous impliquons dans les discussions sur le programme et les perspectives du mouvement et nous souhaitons y ajouter nos idées féministes socialistes. Nous continuerons à contribuer à la fois à la construction du rassemblement des organisations féministes, de gauche et de la classe ouvrière et à la lutte dans la rue. Ce mouvement ne pourra être que plus fort s’il est combiné aux autres mouvements d’opposition contre le régime de l’AKP qui attaque les droits de toutes les minorités, des opprimés et de la classe ouvrière dans son ensemble.
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Royaume Uni. Après le meurtre de Sarah Everard : luttons contre les féminicides et la violence sexiste !

Le week-end dernier, une manifestation pacifique a eu lieu suite à la mort de Sarah Everard au Royaume Uni. Elle a été assassinée et il n’y a eu pratiquement aucune réaction de la part de la police. Cette manifestation pacifique a de manière parfaitement scandaleuse été la cible de la répression policière. Les organisateurs ont été arrêtés tout simplement pour avoir exercé leur droit de manifester. La colère contre ce féminicide et contre la violence policière va se poursuivre. Voici une première réaction de Sue Berry, membre de notre organisation-soeur en Angleterre, Pays de Galles et Ecosse, Socialist Alternative.
Le meurtre de Sarah Everard est une tragédie – pour sa famille et ses amis, la communauté locale, et pour toutes celles et ceux qui s’opposent à l’oppression et à la violence. Socialist Alternative envoie ses sympathies et sa solidarité à toutes celles et ceux qui connaissaient Sarah, et à toutes celles et ceux qui sont ébranlés par les révélations de ces derniers jours.
Le chagrin s’est accompagné, à juste titre, de la colère – contre l’auteur de l’agression, contre le victim-blaming de la police (qui a conseillé aux femmes vivant près de l’endroit où Sarah a disparu de ne pas sortir seules), et contre une société qui propage la violence contre les femmes.
Les réseaux sociaux ont été inondés de témoignages de femmes partageant leurs propres histoires d’agression sexuelle et dénonçant les mythes sur la violence de genre qui persistent contrairement à toutes les constatations que ces mythes sont bien évidemment non fondés. Un cri collectif se fait entendre : nous en avons assez ! Nous ne pouvons pas permettre que l’histoire de Sarah devienne une statistique de plus. Nous devons nous battre pour que justice soit rendue à Sarah et, en même temps, nous interroger sur le type de société qui peut offrir une sécurité et une liberté véritables aux femmes et aux personnes au genre non conforme.
On ne peut pas compter sur les partis politiques en place
Ce qui ressort des réponses des politiciens capitalistes de tous les partis, c’est que nous ne pouvons pas compter sur eux pour résoudre le problème de la violence sexiste. Malgré sa déclaration de sympathie, le Premier ministre Boris Johnson a un long passé de commentaires misogynes, et a été accusé d’agression sexuelle contre une journaliste. Au sein de son propre gouvernement, un ancien ministre accusé de viol, d’agression sexuelle et de contrôle coercitif en 2020 n’a jamais été suspendu.
La réponse de Keir Starmer (chef de l’opposition travailliste) a été de demander un plus grand nombre de policiers dans les rues, une déclaration particulièrement irréfléchie étant donné que l’homme accusé de ce crime est un policier en service. Starmer était à la tête du ‘Crown Prosecution Service’ (« Service des poursuites judiciaires de la Couronne ») lorsque la décision a été prise de ne pas poursuivre le prédateur sexuel Jimmy Savile au motif que les preuves étaient insuffisantes…
Le sexisme endémique au sein de la police
Nous ne pouvons pas non plus compter sur la police elle-même. Le sexisme systémique, ainsi que le racisme et l’homophobie, sont bien documentés dans la police. L’année dernière encore, deux officiers de la police métropolitaine ont été suspendus après avoir posé en faisant des selfies avec les cadavres des victimes Nicole Smallman et Bibaa Henry. Mina Smallman, mère de Nicole et Bibaa, a déclaré : « C’est un exemple de la toxicité de la situation au sein de la police : ces policiers se sentaient tellement en sécurité, tellement intouchables, qu’ils pensaient pouvoir prendre des photos de jeunes filles noires mortes et les envoyer à d’autres. Cela en dit long sur la mentalité qui règne au sein de la police métropolitaine (Met). »
Au sein de la Met, entre 2012 et 2018, 594 plaintes pour des infractions sexuelles ont été déposées contre le personnel de la police, dont 119 seulement ont été retenues. L’Office indépendant pour la conduite de la police enquête sur des plaintes selon lesquelles des accusations d’attentat à la pudeur contre le policier arrêté n’ont pas été traitées correctement. Cet environnement toxique ne protège non seulement pas le personnel féminin des forces de police, mais aussi les membres du public.
L’approche sécuritaire est insuffisante : il faut lutter contre ce système sexiste !
Nous soutenons toutes les mesures qui contribuent à ce que les femmes se sentent en sécurité. Par exemple, un éclairage abondant et bien entretenu des lieux publics. Les personnes en colère après le meurtre de Sarah (et les arrestations durant la veillée) doivent continuer à s’organiser et à discuter ensemble pour lutter en faveur de ces mesures urgentes.
Mais ce n’est pas suffisant. Nous savons que Sarah a “fait tout ce qu’il fallait” : elle a emprunté un itinéraire très fréquenté, elle a passé un coup de fil et a fait savoir aux gens où elle allait et quand elle rentrerait. Mais cela n’a pas empêché la violente attaque qui lui a coûté la vie. Près de 80 % des femmes tuées par des hommes au Royaume-Uni étaient victimes de leur partenaire et ont été tuées dans leur propre maison. Les mesures de sécurité ne les auraient pas protégées.
La violence de genre est intrinsèquement liée au capitalisme. Les idées misogynes qui justifient l’oppression des femmes sont normalisées et propagées dans toute la société, notamment par les médias, l’éducation, la publicité, la culture populaire et au sein des familles. Le capitalisme repose sur l’oppression des femmes – il ne peut exister sans elle. Pour mettre fin à l’oppression des femmes, nous avons besoin d’un changement de système fondamental. Nous devons construire un mouvement de masse contre l’oppression de genre et le système qui la perpétue.
La misogynie existe dans le monde entier, s’y opposer exige un mouvement international. Ces derniers mois, nous avons assisté à des manifestations pour le droit à l’avortement en Pologne, à une grève des femmes en Russie contre l’arrestation de militantes féministes et à d’immenses marches en Inde contre le viol et la violence envers les femmes. Les membres de Socialist Alternative et les diverses section d’Alternative Socialiste Internationale (qui est à la base du réseau international ROSA) ont participé activement à ces luttes et se battent pour un monde démocratique et socialiste débarrassé de la violence et de l’oppression.
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[VIDEO] Violences faites aux femmes : c’est tout le système qui est coupable !
Dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes (25 novembre) et à la veille de la Journée de commémoration du féminicide de Polytechnique (6 décembre), nos camarades québécois d’Alternative socialiste et des Étudiant·e·s socialistes UQAM ont organisé une rencontre publique virtuelle pour aborder le sujet et discuter des perspectives de luttes à venir.
Les violences faites aux femmes ont de multiples facettes: violences conjugales, harcèlement et agression physique et sexuelle, violences psychologiques et violences économiques. Ce n’est pas une mince affaire et s’organiser pour y faire face est plus que nécessaire!
La vidéo ci-dessous reprend ce débat, qui a notamment donné la parole à Émily Perrier Gosselin, membre d’Alternative socialiste (Québec), Allie Pev, membre de Socialist Alternative (Canada, qui a abordé la situation des femmes autochtones) et Celia Ponce Vicencio,
membre du Parti socialiste de Lutte et de la campagne ROSA Belgique. -
La Campagne ROSA en action dans 11 villes contre les violences envers les femmes !
Contrairement aux autres années, pour des raisons évidentes, il n’a pas été possible d’organiser une grande manifestation de plusieurs milliers de personnes. Mais il était hors de question de tout simplement laisser passer la date de la Journée internationale contre les violences envers les femmes alors que le contexte de la pandémie a souligné l’importance de ce combat !
La crise sanitaire n’a pas mis un terme aux violences faites aux femmes, au contraire : on assiste aujourd’hui à une dangereuse augmentation de cette violence. La violence et le sexisme omniprésents représentent un danger tout aussi réel que le coronavirus (lire notre communiqué de presse). Différents collectifs ont donc organisé des activités autour de cette date, dont la plate-forme Mirabal qui avait lancé cette semaine d’action avec différents rassemblements dimanche dernier (principalement Anvers, Bruxelles et Liège – lire notre rapport qui y est consacré). La Campagne ROSA a participé à ces actions mais défendait depuis longtemps déjà, en dépit des complications inhérentes à cette période, d’organiser des actions le jour-même du 25 novembre.Ces actions avaient été réfléchies par les divers groupes locaux de la Campagne ROSA afin de permettre la plus grande participation possible dans le strict respect des mesures sanitaire afin d’aborder divers thèmes de ce vaste combat contre les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQI+.
11 villes… et bientôt 12 !
C’est ainsi que des actions ont eu lieu dans pas moins de 11 villes hier, en attendant une dernière action ce samedi à Anvers. A Bruxelles, il y a d’ailleurs eu pas moins de 6 actions différentes le même jour ! Au total, c’est plus de 430 personnes qui ont pris part à cette journée de mobilisation décentralisée de la Campagne ROSA (Environ 150 pour le rassemblement à Bruxelles-central, une centaine de personnes à Gand, une cinquantaine à Liège, 45 à Bruges, 20 à Alost, 17 à Louvain, 15 à Deinze, 14 à Tourhout, 13 à Termonde, 8 à Eeklo et 5 à Courtrai).
A Bruxelles, une action a été menée à l’ULB au sujet du consentement, du droit de s’habiller comme on le souhaite et contre le « victim blaming » et la culture du viol. Une autre action a été menée au Parc Maximilien en solidarité avec les femmes sans-papiers et la lutte pour la régularisation des personnes sans-papiers, et encore une autre à l’Hôpital Saint-Pierre près du Centre de prise en charge des violences sexuelles. Dans deux écoles secondaire bruxelloise, des jeunes et leurs profs ont également réalisé des pancartes pour dénoncer les violences, le harcèlement et le sexisme quotidien. Le point d’orgue de la journée était le rassemblement à la Gare centrale, où les diverses prises de parole ont tout particulièrement abordé la gravité des féminicides en Belgique, mais aussi la marchandisation de nos corps et les bas salaires qui ne permettent pas aux femmes d’être indépendantes financièrement et donc de pouvoir quitter une situation de violence quand elle le souhaitent.La journée s’est terminée devant la fresque de Ihsane Jarfi dans le centre de Bruxelles, jeune victime d’un crime homophobe commis à Liège en 2012. Les témoignages ont mis en avant les nombreux problèmes rencontré dans cette société par les personnes LGBTQI+ où lorsqu’on ne rentre pas dans les cases imparties, on dérange, car cela tend à remettre en question le système.
A Liège, le rassemblement a pris place à la passerelle des Guillemins, qui rend hommage à l’héroïne féministe Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, révolutionnaire liégeoise ayant participé à la Révolution française. Aujourd’hui aussi, nous avons besoin d’une révolution, une révolution contre les discriminations en tous genres et contre le système qui les nourrit et en a besoin pour assurer la domination d’une infime minorité sur l’écrasante majorité : le capitalisme !
Combattons les discriminations par la solidarité !
Le sexisme est un puissant outil de division et les militantes et militants de la Campagne ROSA ont partout souligné l’importance d’unir entre elles les personnes opprimées et exploitées dans la lutte contre le sexisme, contre l’oppression et contre le capitalisme. La solidarité est notre meilleure arme contre les discriminations !Nous remercions chaudement toutes celles et ceux qui ont participé aux actions, dont les divers collectifs de colleuses qui ont rejoint notre rassemblement à Bruxelles ou encore les collectifs de femmes kurdes qui nous ont rejoint à Bruxelles et à Liège.
La seule ombre au tableau fut à Louvain, seul lieu où la police est intervenue pour perturber un rassemblement parfaitement responsable dans ce contexte sanitaire. La Campagne ROSA a reçu une amende de 750 euros. Nous n’allons bien entendu pas nous laisser faire et mener campagne pour la contester. Les informations pratiques arriveront sous peu, mais nous vous invitons à contribuer à notre fonds de solidarité pour faire face à cette amende et nous permettre de continuer notre combat.
Car la Campagne ROSA ne va bien entendu pas entrer en sommeil après cette éclatante réussite ! Nous connaissons déjà la prochaine date importante : le 8 mars prochain, date de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Nous voulons dès aujourd’hui poser les premiers jalons d’une campagne combative et vous invitons à participer à notre meeting en ligne de ce mardi 1er décembre qui sera consacrée à ce sujet !
Reportages-photos :
Bruxelles :
Rassemblement Gare centrale – Photos de Dominique Botte
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ULB – Action sur le consentement et contre la culture du viol
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Actions à l’hôpital Saint-Pierre
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Action face à la fresque Ihsan Jarfi
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Gand – Photos de Jean-Marie Verslyp :
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Liège : Photos de Nico et Jérémiah
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Bruges : Photos de Pol
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Louvain
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Thourout
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Termonde
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Eeklo
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/MyNnpdbmiZqp63fS9]
Alost
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25N – Contre la violence capitaliste, le féminisme socialiste !

Le 25 novembre est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, fondée en 1981 après le meurtre des sœurs Mirabal par la dictature militaire de Trujillo en République dominicaine. Pour nous féministes socialistes, le combat pour mettre fin à la violence contre les femmes doit être un combat anticapitaliste. La violence n’est possible que parce qu’elle se nourrit d’un modèle de société qui légitime une image de la femme comme étant inférieure, plus fragile et finalement moins humaine. Cela ne nous surprend pas, car le capitalisme a besoin de maintenir la famille et les modèles «traditionnels» pour exploiter le travail rémunéré et surtout non rémunéré des femmes; et puisque le capitalisme a besoin de créer des divisions et de classer les humains entre eux, en les identifiant comme plus vulnérables, pour justifier toute forme de violence au nom du maintien de ce système.Déclaration du Bureau femmes international d’Alternative Socialiste Internationale (dont le PSL/LSP est la section belge)
À la veille du 25 novembre, une lutte collective contre les attaques envers les femmes se déroulent Inde, en Turquie, en Pologne, en Irlande et dans d’autres pays. Des manifestations ont eu lieu à travers l’Inde suite au viol collectif et au meurtre d’une jeune femme de la communauté défavorisée des dalits, dans l’Uttar Pradesh. En Pologne, le 24 octobre, après une série de manifestations, les femmes ont organisé une grève contre la restriction du droit à l’avortement, qui dans la pratique empêcherait 98% des avortements légaux, alors que le droit des femmes à décider de leur corps est déjà très limité dans le pays. Ce mouvement a connu les plus grandes manifestations de Pologne depuis des décennies, sous la direction de jeunes femmes, et à mobilisé et inspiré la classe ouvrière de tous les genres.
En Irlande, le scandale des mères célibataires qui se sont fait enlever leurs enfants par l’Eglise a récemment été découvert. Il y a seulement 30 ans (dans les années 1980), des centaines de bébés ont été retirés à leurs mères de cette manière. Le rapport prouvant ce crime a été présenté en octobre.
Tout cela montre à quel point il est urgent de s’organiser pour mettre fin aux violences faites aux femmes à travers le monde!
Le capitalisme est un système de crise
C’est plus évident que jamais cette année, alors que le capitalisme s’est effondré face à la pandémie, en laissant les travailleuses et les travailleurs ainsi que les pauvres payer le prix fort et en essayant de repousser les droits des femmes conquis sur de nombreuses années. Cette menace d’une énorme régression des droits des femmes est même reconnue par les mêmes institutions pro-capitalistes qui nous disent depuis si longtemps que les femmes pourraient réaliser un changement progressiste en se frayant un chemin à travers le système. Cela, à lui seul, constitue une condamnation accablante du capitalisme.
Au deuxième trimestre de 2020, l’économie mondiale a chuté de 10% et le commerce mondial de 27%. Le nombre d’heures de travail rémunérées perdues correspond globalement à 500 millions d’emplois à temps plein. Dans le même temps, le nombre d’heures non rémunérées travaillées principalement par des femmes a augmenté avec l’enseignement à domicile et le système de santé surchargé. Les emplois des femmes ont été particulièrement vulnérables, car les secteurs les plus durement touchés par la crise sanitaire comptent une forte proportion de travailleuses (commerce de détail, hôtellerie, etc.). Dans le monde néocolonial, la situation est encore plus désastreuse, car une majorité de femmes travaillent dans l’économie informelle, sans la moindre protection sociale ou sanitaire légale, et la combinaison de la crise économique et de la pandémie a rendu leur situation beaucoup plus précaire à tous les niveaux, notamment en les exposant à un surcroît de violences et d’abus.
En raison de la manière dont les politiciens traitent la crise du coronavirus, le nombre de personnes affamées dans le monde a doublé cette année. Il y a déjà plusieurs années, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde a recommencé à augmenter ; il atteindra bientôt le milliard de personnes. Le nombre de réfugiés augmente également et est désormais plus élevé que jamais. Encore une fois, ce seront les femmes les plus touchées car elles sont responsables de trouver de la nourriture – et de l’eau – dans le monde néocolonial, et sont les réfugiés les plus vulnérables, victimes de la traite des êtres humains.
Seule la lutte pour une société socialiste peut nous donner les conditions pour dépasser cette logique perverse et construire de nouvelles relations sociales, capables d’éliminer les violences faites aux femmes. Battons-nous pour cela ensemble!
Pandémie et violence
La pandémie renforce le fait que les femmes sont à l’avant-garde de la résistance. Les données officielles montrent que les femmes représentent plus des deux tiers du personnel de santé à travers le monde. Dans de nombreux pays, les soins infirmiers et hospitaliers sont assurés par une majorité de femmes noires et d’autres femmes vulnérables, comme les migrants et les autochtones, souvent les soutiens de la famille.
La violence domestique augmente pendant les crises, la chose est bien documentée. En période de confinement, les femmes et les autres victimes de maltraitance sont contraintes à des contacts plus étroits avec des agresseurs qui peuvent plus facilement surveiller leur comportement et empêcher les tentatives d’obtenir du soutien. Le manque de logements abordables et le manque de moyen pour le travail social qui existaient déjà avant la pandémie ont maintenant des effets encore plus meurtriers. Les femmes ressentent l’effet de la pandémie et ses conséquences, au travail comme à la maison, de manière violente.
Il est intéressant, sinon tragique, que la Banque mondiale, en octobre 2020, ait alerté le monde sur la violence à l’égard des femmes. Paradoxalement, ils font partie de ceux qui produisent le plus d’austérité, de coupes budgétaires dans la santé et l’éducation, et ceux qui sont responsables du manque mondial de contrôle d’une pandémie, précisément en raison de la place centrale qu’occupent le marché et les intérêts commerciaux.
N’ayons aucune illusion : l’oppression des femmes ne peut être résolue par la main de ceux qui permettent et perpétuent la violence contre les femmes au quotidien. La pandémie a mis le capitalisme à nu. L’augmentation des cas de violence, d’agression et la croissance des cas de maladie mentale chez les femmes – en particulier celles qui travaillent – est la preuve que ce système social ne peut assurer une vie sûre et sécurisée à la majorité. Nous savons que le féminisme libéral et pro-capitaliste aborde également la question de la violence contre les femmes. Si nous nous félicitons que la question soit plus largement reconnue, nous savons que ces mêmes forces libérales et pro-capitalistes sont responsables des politiques qui créent et augmentent cette violence. Elles ne sont donc pas nos alliés dans la lutte contre ce problème, mais font partie du problème.
Des chiffres effrayants
Les données des Nations Unies (ONU) montrent que 17,8% des femmes dans le monde ont subi des violences physiques ou sexuelles en 2019: 1 femme sur 5 a été victime de violences de la part d’un partenaire, d’un ancien partenaire ou d’un membre de sa famille au cours de l’année dernière uniquement. La violence est comprise comme toutes sortes d’agressions, qu’elles soient physiques, psychologiques, sexuelles, émotionnelles.
Avec l’isolement, ajouté au manque d’emplois, d’infrastructure et de services publics, les cas de violence ont explosé. Le confinement a forcé de nombreuses femmes à vivre quotidiennement avec leurs agresseurs. Au Brésil, plus de 76% des auteurs sont des personnes connues de leurs victimes, telles que des membres de leurs familles. L’augmentation de la violence pendant le confinement n’est pas seulement un problème au Brésil. Le nombre d’appels aux lignes d’assistance pour la violence domestique a explosé dans le monde entier pendant les confinements : 161% en Italie; 30% en Argentine; 40% au Brésil; 65% au Royaume-Uni; 500% en Tunisie.
Ce n’est pas seulement une augmentation des appels mais de la violence réelle. Au Maroc, le Centre d’écoute d’Ennakhil a signalé que la violence économique avait augmenté de 60% et la violence psychologique de 55%. L’Organisation pour la liberté des femmes en Iraq (OWFI) fait état d’un doublement des demandes d’admission depuis le confinement, en particulier des jeunes femmes. Dans les territoires palestiniens occupés, le Centre pour l’assistance et le conseil juridique des femmes fait état d’une augmentation de 75% des consultations sociales et juridiques, dans les zones urbaines, rurales et les camps de réfugiés. La violence émotionnelle, psychologique et économique, conséquence directe des pénuries alimentaires et du chômage, augmente. Au Honduras, il y a eu une augmentation des féminicides et la militarisation de la vie quotidienne s’est traduite par une répression accrue de la part des autorités policières, en particulier des femmes et des filles qui quittent la maison pour aller chercher du bois et de l’eau pour leurs familles.
La violence en hausse dans tous les pays
Lors du premier confinement en Irlande, d’avril à mai 2020, les signalements de violence domestique ont augmenté de 30%. Cela a été mis en évidence par un certain nombre de meurtres extrêmement violents et horribles. En particulier, les femmes dans la trentaine et la quarantaine, ainsi que les plus âgées, ont été touchées. Les services traitant de la violence de genre ont toujours été ignorés et sous-financés – dans le budget 2020, le financement des courses de lévriers était aussi important que le financement de tous les services de lutte contre les violences domestiques combinés! Cela a créé une énorme crise pour les femmes – il n’y a tout simplement aucune capacité d’aide aux femmes cherchant à échapper à une relation abusive. Comme il y a maintenant un deuxième confinement, cette situation devrait encore se détériorer.
Aux États-Unis, les rapports de violence domestique ont explosé et le droit à l’avortement est en train de reculer, tandis que les femmes sont plus susceptibles d’être à la fois des travailleuses des activités essentielles et de faire face aux licenciements. Cela s’ajoute au fait que les femmes assument l’essentiel du travail domestique et de la garde d’enfants, car les enfants restent à la maison après l’école.
En Suède, en avril, le nombre de demandes de jeunes femmes pour des refuges d’urgence a augmenté de 20 à 40%. Au printemps, il n’y a pas eu plus de violence conjugale signalée à la police que l’année précédente, mais il semble qu’il y ait une augmentation plus rapide de la criminalité de maltraitance des femmes cet automne.
Au Brésil, la situation de la violence contre les femmes a augmenté de façon exponentielle. Durant l’année qui s’est écoulée avant le mois de mai, les violences auraient augmentés de 450 %. Le nombre de féminicides a augmenté de 22% rien qu’au début de la pandémie en avril.
Au Royaume-Uni, en «temps normal», deux femmes sont assassinées chaque semaine par leur partenaire ou ex-partenaire. Au cours des sept premières semaines du confinement national, 26 femmes et filles ont été tuées par un membre de leur famille. Le Groupe national de surveillance du gouvernement sur la violence domestique ne s’est pas réuni une seule fois depuis le début de la pandémie, ce qui montre que l’augmentation massive des violences domestiques n’est pas prise au sérieux. Au lieu de cela, ils ont demandé aux postiers et aux chauffeurs-livreurs de « vérifier les signes » d’abus alors que les travailleurs dont c’est le rôle ont été jugés comme étant « non-essentiels ».
Dans de nombreux pays où le système de santé est surchargé, l’avortement n’était pas considéré comme «essentiel», obligeant ainsi les femmes à « choisir » entre d’un côté un avortement dangereux, cher et sans infrastructure et, de l’autre, un enfant non-désiré. En plus de l’attaque contre l’accès à l’avortement, il y a eu une augmentation des attaques de l’État contre les femmes.
Capitalisme néocolonial et abus des institutions impérialistes: plus de violence contre les plus vulnérables
Le 29 septembre, un rapport a été publié détaillant les abus sexuels commis par les membres de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) durant son intervention en République Démocratique du Congo contre la crise Ebola de 2018. Aux côtés de l’OMS, d’autres agences et ONG telles qu’ALIMA, l’UNICEF, IMC, World Vision, OXFAM, Médecins sans frontières sont accusés. Sur place, de nombreuses femmes ont été forcées d’avoir des relations sexuelles en échange d’un travail et de nourriture.
La vulnérabilité des femmes, aggravée par les pandémies, est finalement utilisée comme un argument de négociation pour ceux qui sont au pouvoir : hommes, institutions ou pays, qui finissent par sécuriser leur autorité en exploitant des situations d’abus et de violence.
Ce scandale montre que ces types d’agences, en relation avec des intérêts impérialistes en pays néo-coloniaux, révèle la farce de la soi-disant aide sociale aux victimes, en montrant leur rôle de renfort des relations de colonialisme, de contrôle et de pouvoir. Nous devons rejeter les fausses solutions présentées par des organisations de ce type. Elles sont incapables de garantir la sécurité et une meilleure vie aux femmes de la classe ouvrière. Il faut lutter pour l’annulation des dettes de ces pays et pour la fin de l’exploitation impérialiste et néo-impérialiste.
Nationalisme et attaques réactionnaires: le nouveau visage de la violence contre les femmes
Partout dans le monde, le nationalisme est en hausse, en raison de la situation mondiale et de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Des dirigeants populistes de droite et des politiciens haineux comme Trump, Bolsonaro, Erdogan, Poutine, Xi Jingping et d’autres font la promotion de points de vue sexistes. En plus de graves restrictions ou menaces contre le droit à l’avortement (États-Unis, Pologne, Slovaquie, etc.), le débat va même plus loin en déclarant que ce n’est pas aux femmes de décider pour leur corps. Les femmes sont désignées comme ayant moins de valeur. Ce type d’idées entraîne également une augmentation des violence contre les femmes, car leur position dans la société est affaiblie et les hommes violents n’ont plus rien pour les freiner.
Ces gouvernements d’extrême droite ont organisé une guerre contre nos droits. Actuellement, 32 pays attaquent contre le droit à l’avortement. Parmi eux les USA, le Brésil, l’Égypte, l’Indonésie, le Pakistan, la Pologne et la Hongrie. Il s’agit d’une réponse claire au mouvement pour l’émancipation des femmes qui ébranle le monde et cela prouve que la violence de l’État capitaliste reste une stratégie de domination et de contrôle de ce système. Nous devons suivre l’exemple des travailleuses polonaises et réagir en luttant plus encore.
Lutter collectivement et s’organiser pour en finir avec les violences
La pandémie n’est pas encore terminée ! Et le nombre de personnes infectées, ainsi que la violence contre les femmes, continue à se développer dans une partie des pays néocoloniaux, en particulier dans les d’Amérique latine et l’Inde.
Entre 2016 et 2020, nous avons été témoins de luttes massives dans les rues menées par des femmes, surtout jeunes, contre le sexisme qui nous affecte de diverses manières. Cette énergie de lutte et cette résistance n’ont pas disparu. La pandémie a aggravé une situation concrète qui était déjà très difficile, et a déjà conduit des milliers de femmes dans les rues. Cette résistance devra encore augmenter pour améliorer la vie de milliers de femmes, en particulier les travailleuses, qui sont touchées par cette vague de barbarie et de violence.
Le 23 août, une grève féministe a eu lieu en Israël suite au viol collectif brutal d’une adolescente de 16 ans et des milliers de personnes ont participé à la grève. Des manifestations ont eu lieu du 20 au 23 août ; elles duraient jusqu’à tard dans la nuit. Plusieurs routes ont été bloquées car les manifestants participaient à une marche spontanée à Tel-Aviv, ainsi qu’à Haïfa. Les jeunes et les femmes ont été les plus actifs dans ces initiatives : pour beaucoup de ces dernières, c’était la première fois qu’elles entraient en lutte.
Lorsque #metoo s’est répandu dans le monde entier, cela a eu un impact majeur sur la discussion concernant les abus sexuels dans de nombreux pays, même s’il n’y a pas eu de mouvements contre le sexisme. Au Danemark, par exemple, le débat était fort réduit jusqu’au moment où le producteur de films américain Harvey Weinstein a été condamné à la prison, ce qui a déclenché tout un débat choc sur le consentement, les abus et les droits des femmes. Depuis le début du mois d’octobre, un mouvement #metoo a commencé à se répandre dans tout le pays. Tant dans l’industrie cinématographique, que dans la sphère politique et dans plusieurs autres domaines, les femmes se manifestent et racontent les abus qu’elles ont subis. Des milliers de Danois ont signé un certain nombre de pétitions différentes, attirant l’attention sur le sexisme sur les lieux de travail dans tout une série de secteurs et d’industries différents.
Nous avons également assisté à l’éclatement de grèves des travailleurs de la santé, en particulier des femmes, qui luttent pour des conditions de travail sûres et des augmentations de salaire dans de nombreuses régions du monde. Au Nigeria, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour lutter contre les brutalités policières. Dans toutes ces actions, les femmes ont été en première ligne des manifestations.
Un programme socialiste pour mettre fin à la violence
La campagne officielle des Nations Unies sur le thème mondial du 25 novembre est « Orange the World: Fund, Respond, Prevent, Collect! » Ils demandent aux gens de porter de l’orange et de mettre des affiches oranges à leurs fenêtres. Ils demandent que le financement des services aux femmes soit inclus dans les plans publics de relance, pour réponse à la montée de la violence et au maintien des services essentiels, et qu’une campagne de prévention soit organisée à côté de la collecte de données pour estimer la gravité de la situation ! Dire que cela ne va pas assez loin serait un euphémisme.
Nous ne pouvons pas nous fier aux gouvernements capitalistes ou même aux ONG et aux groupes de campagne libéraux. Pour obtenir le type de services et de soutien nécessaires pour sauver la vie des femmes dans cette crise, il faudra un mouvement de masse de la classe ouvrière et des pauvres de tous les genres.
Alternative Socialiste Internationale (ASI) défend le féminisme socialiste et appelle toutes les femmes à organiser un réseau de luttes et d’actions internationales autour de revendications et d’actions immédiates qui assurent la défense de nos vies. Nous ne luttons toutefois pas seulement pour un retour à la «vie d’avant», car elle était déjà insupportable. Nous devons aller au-delà des revendications qui se concentrent uniquement sur la situation immédiate et lutter pour un nouvel avenir pour les masses.
L’organisation de ces luttes doit se faire de manière conjointe, collective et internationale. Malgré les différences de niveaux d’organisation et de réponse du capitalisme dans chaque pays, il est indéniable que c’est le même système qui nous viole. Les travailleuses, les travailleur et la jeunesse à travers le monde doivent construire une lutte anticapitaliste puissante, seule possibilité de mettre fin à l’oppression. Nous considérons comme notre rôle de proposer à toutes les femmes actives contre la violence un programme qui va au-delà des appels aux dirigeants: nous proposons un programme qui va directement au cœur du problème : le système capitaliste. Les expériences historiques du passé ont pu nous prouver qu’aucun pays capitaliste n’a conquis des avancées telles que celles qui ont été réalisées par la Révolution Russe de 1917, en ce qui concerne les revendications des femmes travailleuses.
Dans les moments de crise intense, comme celui-ci, les socialistes comprennent qu’il faut combiner des mesures immédiates avec des luttes et des revendications qui nous permettront de construire un mouvement pour renverser ce système oppressif et exploiteur incapable de fournir une vie décente et défendre un autre système !
C’est pourquoi, en ce 25 novembre, nous appelons à la construction d’un mouvement féministe socialiste et à la lutte pour une alternative socialiste internationale, comme moyen de mettre un terme à la violence contre les femmes!
● Ni Una Menos – Pas une de moins – plus une seule vie ne doit être perdue à cause de la violence sexiste; pour l’arrêt des violences physiques et psychologiques. Nous luttons pour mettre fin à la violence, aux abus et au harcèlement sexiste, sous toutes leurs formes et partout ou cela se produit: sur le lieu de travail, à la maison, dans les écoles et universités, dans les institutions publiques, dans la rue ou en ligne.
● Les politiciens sauvent les banques et les entreprises, mais la vie des femmes est sacrifiée. Cette pandémie de violence nécessite des mesures d’urgence. Nous avons besoin d’une augmentation immédiate des dépenses publiques et de l’élaboration de politiques gouvernementales pour lutter contre la violence à l’égard des femmes. Cela devrait inclure la construction de refuges et de réseaux pour les femmes et les enfants en situation de violence et des services spécialisés en matière de violence domestique et/ou sexuelles. Les services de santé mentale devraient inclure l’accès de proximité aux conseils et à la thérapie dont les victimes ont besoin, ainsi que des évaluations psychologiques spécialisées et des traitements pour les auteurs de violence. Il devrait y avoir un salaire décent et un emploi garanti pour tous pour rendre possible une vie indépendante.
● Le coronavirus a mis en évidence la nécessité fondamentale de faire du bien-être de tous la première priorité. Nous devons saisir la richesse de l’élite capitaliste pour financer des investissements massifs dans les services publics, et garantir la gratuité des soins de santé et de la garde des enfants. Le chômage de masse n’a aucun sens dans une société dans laquelle il y a tant de besoins. Nous défendons la réduction collective de la journée de travail sans perte de salaire, en vue d’améliorer le bien être et la création d’emplois verts et socialement utiles. Le chômage peut être réduit à zéro.
● Personne ne devrait avoir faim. Il nous faut un plan d’urgence pour lutter contre l’augmentation de la faim – sous le contrôle des organisations de travailleurs, des pauvres et des petits agriculteurs – comme premier pas vers une replanification de l’agriculture. Finissons-en avec les méthodes capitalistes qui nuisent à la nature.
● Les travailleurs doivent disposer de lieux de travail sûrs contre la propagation du virus, du harcèlement sexuel et du stress. Cela nécessite une sécurité de l’emploi, un contrôle des travailleuses et travailleurs sur le bien-être et la sécurité et une augmentation du personnel pour réduire le stress au travail.
● De véritables contrôles des loyers et la construction massive de logements sociaux : chacun a droit à un logement sûr, abordable et paisible. Expropriation et propriété publique de logements vides en raison de la spéculation.
● Pour un enseignement gratuit, de qualité, public et séculaire avec un point de vue progressiste reflétant les différentes orientations sexuelles et de genre, axées sur le consentement.
● Accès gratuit et facile à la contraception et à l’avortement.
● Les syndicats et les délégués syndicaux doivent mener une véritable lutte pour syndiquer leurs collègues, lutter pour mettre fin au travail précaire, pour un salaire décent pour tous les travailleurs et contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail – un tel mouvement pourrait prendre la tête de la lutte contre toute forme de sexisme, de misogynie, de racisme, d’homophobie et de transphobie pour construire un front de lutte uni de la classe ouvrière.
● Mettre fin aux tribunaux reproduisant le sexisme, la discrimination et le blâme des victimes. Toutes les parties de l’État et des services sociaux qui sont en contact avec les victimes et les auteurs devraient être éduquées sur la question de la violence sexiste et formées pour garantir que les plaignants et les victimes sont traités avec respect.
● Nous luttons pour un État démocratiquement gouverné par la classe ouvrière par en bas, en supprimant les préjugés actuels en faveur des classes dirigeantes et en éliminant les discriminations racistes et sexistes dans les services publics et la justice.
● Pour une réponse immédiate et massive de l’ensemble de la classe ouvrière aux tentatives étatiques et religieuses de priver les femmes et les personnes LGBTQI de leur droit à disposer de leur corps, comme les attaques contre le droit à l’avortement dans de nombreux pays.
● Pour une lutte contre l’objectivation du corps des femmes et la fin des publicités sexistes – les médias doivent être placés sous contrôle démocratique.
● Non à la guerre et lutte pour la justice climatique – mettre fin aux politiques d’immigration racistes – pour le droit d’asile.
● Propriété publique démocratique et contrôle par la classe ouvrière des principaux leviers de l’économie, des principales richesses et ressources, dans le cadre d’une planification socialiste démocratique de l’économie pour subvenir aux besoins des personnes et de la planète et non répondre à la soif de profits.
● Pour une société socialiste où le sexisme et la violence contre les femmes appartiennent véritablement au passé – pour un monde socialiste exempt de division de classe, d’oppression, de guerre et de violence dans lequel chaque personne a le droit à un niveau de vie de bonne qualité, et a la liberté de profiter de la vie!
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« La violence et le sexisme omniprésents représentent un danger tout aussi réel que le coronavirus »

“From #Metoo to #Fightback” – Délégation de la Campagne ROSA à la manifestation du 24 novembre 2019. Ce dimanche, de premières actions ont eu lieu à dans le cadre de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes (voir notre rapport), qui sera ce mercredi 25 novembre. Ce jour-là, la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) organise encore toute une série d’actions dans pas moins de 12 villes différentes ! A Bruxelles, un rassemblement autorisé aura lieu à partir de 15h à la Gare centrale.
« La crise sanitaire n’a pas mis un terme aux violences faites aux femmes, au contraire : on assiste aujourd’hui à une dangereuse augmentation de cette violence. La violence et le sexisme omniprésents représentent un danger tout aussi réel que le coronavirus », explique Emily Burns, coordinatrice nationale de la Campagne ROSA.
Elle poursuit : « C’est un fait connu et démontré, la violence domestique augmente pendant les crises. Durant le (semi-)confinement, la tension augmente dans tous les foyers. Lorsqu’il y a déjà violence, c’est l’enfer qui s’instaure de manière permanente. Les personnes victimes de violence sont contraintes à des contacts plus étroits et sans plus aucun moments de répit avec leurs agresseurs. Ces derniers peuvent, de plus, davantage surveiller leurs comportements et les empêcher de rechercher du soutien ou de l’aide. Malgré ça, les appels à l’aide pour violences domestiques ont triplé en Belgique durant le confinement ! »
Si elle a pris une forme encore plus aiguë dans les foyers, la crise sanitaire dégrade la situation partout et les violences sexistes touchent toutes les sphères et tous les espaces. « Par exemple, lorsqu’il y a un confinement ou un couvre-feu, le harcèlement dans l’espace public est moins « atténué » par un certain contrôle social. »
La crise sanitaire a mis en avant les personnes travaillant dans les secteurs essentiels (soins, distribution, aide familiale,…) où les femmes sont majoritaires. Ces personnes habituellement invisibles ou méprisées ont été présentées comme des héroïnes. « Cependant, leurs conditions de travail sont particulièrement déplorables », explique encore la responsable de la campagne féministe socialiste, « temps partiels involontaires dans la distribution, heures supplémentaires dans les soins, risque sanitaire accru sans fourniture de matériel de protection pour les aides à domicile,… Le salaire horaire est, de plus, régulièrement inférieur à 14€ brut ! Enfin, les contrats précaires (intérim, CDD) sont courant et limitent la possibilité de revendiquer des conditions de travail décentes, de peur de perdre son emploi. Aussi essentielles soient ses travailleuses, elles ne sont pas traitées comme des héroïnes ! »
Quelles solutions ?
Pour remédier aux violences sexistes, les mesures symboliques sont insuffisantes. Il est nécessaire de combiner des revendications pour un enseignement de qualité et un meilleur accompagnement des victimes à celles contre l’objectification des corps pour faire des profits. Il faut aussi amorcer les luttes nécessaires pour permettre l’indépendance économique des femmes afin qu’elles puissent quitter des situations de violence et opérer un réel choix sur leur vie. Seul un vaste programme de satisfaction des besoins sociaux par des services publics de qualité et suffisant ainsi que des conditions de travail et de salaire dignes peut mettre fin aux discriminations.
« La marchandisation de nos corps et les bas salaires ne profitent qu’à un seul groupe de la population : les très riches qui ont d’ailleurs augmenté leur fortune de 28% durant la crise sanitaire. Sexisme, racisme, LGBTQI+phobie, ils ont besoin de nous diviser pour mieux régner », conclut Emily, « C’est cela le féminisme socialiste que défend la Campagne ROSA. Le problème est structurel, il faudra une société débarrassée de l’exploitation pour parvenir à en finir avec le sexisme. C’est un travail de longue haleine, un marathon et non un sprint. Mais un combat que l’on peut gagner si on unit toutes les personnes opprimées et exploitées. »
- Contact : contact@campagnerosa.be // 0474 35 30 36 (Emily Burns)
- Meeting en ligne de la Campagne ROSA : Après le 25/11, préparons le 8 mars!

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Bruxelles, Anvers, Liège : Lancement d’une semaine d’actions contre la violence faite aux femmes

Ce dimanche, de premières actions ont eu lieu dans le cadre de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, qui sera ce mercredi 25 novembre. Le contexte actuel de crise sanitaire ne permettait pas d’organiser une grande manifestation nationale comme c’était précédemment le cas. Mais il n’était évidemment pas question de laisser cette date passer sans mobilisation, tout particulièrement dans ce contexte de pandémie, puisque le confinement a eu notamment pour effet d’accroitre la violence domestique, les victimes étant enfermées avec leur bourreau. C’est pour cela que de nombreuses autres initiatives locales sont organisées. Hier, c’était le cas à Bruxelles, Anvers et Liège à l’appel de la plateforme Mirabal.
Il est urgent d’agir contre les violences sexistes ! Il faut lutter pour un refinancement des services publics, afin d’avoir une vraie éducation sexuelle dans l’enseignement, une prise en charge efficace des victimes avec une augmentation des refuges pour femmes battues et personnes LGBTQI mais aussi une augmentation des salaires et des allocations sociales, la garantie d’avoir un emplois décent et la fin du statut de cohabitant, puisque l’indépendance financière est cruciale pour quitter un foyer violent !
La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) organise encore toute une série d’actions le 25 novembre, dans pas moins de 12 villes différentes ! A Bruxelles, un rassemblement autorisé aura lieu à partir de 15h à la Gare centrale. A Liège, une action aura lieu à la même heure (contactez la campagne ROSA pour plus d’infos via : contact@campagnerosa.be). D’autres actions sont prévues à Eeklo, Torhout, Dendermonde, Deinze, Leuven, Bruges, Kortrijk, Gand, Alost. Enfin, une action aura lieu le samedi 28. Rendez-vous sur le site de la Campagne ROSA pour plus de détails !
Venez crier avec nous: c’est tout le système qui est coupable ! Et préparons la suite ! Nous vous invitons à venir discuter avec nous de la manière d’organiser les prochaines étapes de la lutte vers le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes !
- Meeting en ligne de la Campagne ROSA ce 1e décembre à 19h30 via zoom : https://www.facebook.com/events/2804114663239498
Photos de Bruxelles :


Anvers :


Liège :


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[DOSSIER] Le confinement et la crise sanitaire font grimper en flèche la violence à l’égard des femmes

Entrons toutes en tous en action contre les violences sexistes & LGBTQI+phobes
La journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est célébrée le 25 novembre. Elle fait référence à l’assassinat politique commandité par le dictateur dominicain Rafael Trujillo des sœurs Mirabal le 25 novembre 1960. Ces dernières années, cette journée a adopté un caractère plus combatif et militant dans le sillage du développement du nouveau mouvement international de lutte en faveur de l’émancipation des femmes. Qu’en sera-t-il cette année en Belgique ? Nous en avons discuté avec Emily Burns, coordinatrice nationale de la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité).
- 25 novembre : construisez votre propre action contre les violences sexistes et LGBTQI+phobes
- Actions déjà planifiées (dans le resect des mesures sanitaires)
Bonjour Emily, le 25 novembre c’est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la Campagne ROSA prévoit-elle de mobiliser à cette occasion ?
Absolument ! La crise sanitaire n’a pas mis un terme aux violences faites aux femmes, au contraire : on assiste aujourd’hui à une dangereuse augmentation de cette violence. La violence et le sexisme omniprésents représentent un danger tout aussi réel que le coronavirus. Nous estimons crucial de mener des actions dans la rue contre les violences faites aux femmes et envers les personnes LGBTQI+. Toutefois, la sécurité des militantes et militants est cruciale, c’est pourquoi la forme exacte des actions dépendra de la situation sanitaire.
Quel est l’ampleur de ce fléau ? Depuis quelques années, avec #Metoo, le harcèlement sexiste est davantage dénoncé. Durant le confinement, les médias ont parlé de ce qui se passe derrière les portes closes des foyers et des violences qui peuvent s’y dérouler…
Les violences sexistes et les féminicides, c’est l’autre pandémie, cachée celle-ci, toujours à l’œuvre. Selon les données des Nations Unies (ONU), 17,8% des femmes dans le monde ont subi des violences physiques ou sexuelles durant l’année 2019 et une femme sur cinq a été victime de violence de la part d’un proche. C’est sans compter les violences psychologiques, le harcèlement, etc. En Belgique, plus de la moitié des personnes LGBTQI+ ont déjà subi ce type de violence dans leur vie. Le sexisme, c’est aussi des discriminations, des comportements et remarques inappropriés, mais aussi de la violence économique avec une surreprésentation des femmes et personnes LGBTQI+ précaires.
Avec la crise sanitaire et le confinement, on a enfin entendu parler de ce qui se passe dans les foyers. C’est un fait connu et démontré, la violence domestique augmente pendant les crises. Durant le (semi-)confinement, la tension augmente dans tous les foyers. Lorsqu’il y a déjà violence, c’est l’enfer qui s’instaure de manière permanente. Les personnes victimes de violence sont contraintes à des contacts plus étroits et sans plus aucun moments de répit avec leurs agresseurs. Ces derniers peuvent, de plus, davantage surveiller leurs comportements et les empêcher de rechercher du soutien ou de l’aide. Malgré ça, les appels à l’aide pour violences domestiques ont triplé en Belgique durant le confinement !
Même la Banque mondiale, dans son rapport d’octobre 2020, alerte face à l’explosion de la violence contre les femmes dans le monde. Cela ne l’empêche pas pour autant de continuer à préconiser des politiques d’austérité telles que les coupes budgétaires dans la santé, l’éducation qui impact encore plus durement les femmes…
Cette violence se concentre-elle au foyer ou est-elle aussi présente dans le reste de l’espace public ?
Si elle a pris une forme encore plus aiguë dans les foyers, la crise sanitaire dégrade la situation partout et les violences sexistes touchent toutes les sphères et tous les espaces. Par exemple, lorsqu’il y a un confinement ou un couvre-feu, le harcèlement dans l’espace public est moins « atténué » par un certain contrôle social.
Depuis mars, les réseaux sociaux sont devenus encore plus centraux dans la vie de beaucoup. Ils mettent une forte pression sur l’image que l’on donne de soi, et on tend à oublier que les photos, avec leurs filtres et leurs mises en scène, ne représentent pas la réalité. Les critiques et le harcèlement y sont monnaie courante et peuvent se poursuivre 24h/24 et 7j/7. Heureusement, la crise sanitaire n’a pas stoppé le processus de radicalisation à gauche de jeunes qui ne sont plus prêtes (et prêts) à accepter cette situation. Et les réseaux sont parfois aussi utilisés pour dénoncer cette situation et organiser la résistance.
Ainsi, à la suite d’un viol collectif d’une jeune de 16 ans en Israël, des jeunes sont descendus dans les rues durant trois jours, du 20 au 23 août, pour manifester (souvent pour la première fois) jusque tard dans la nuit. Cette protestation s’est clôturée par une grève féministe à laquelle des milliers de personnes ont participé.
A la rentrée scolaire, un mouvement s’est développé revendiquant de ne pas être jugé ni mise à l’écart à cause d’habits. Dans les écoles, les codes vestimentaires sont appliqués de manière rétrogrades et stigmatisent d’autant plus les femmes. Pour les mecs, porter un short est parfois considéré comme inconvenant. Mais pour les filles, jupe courte, crop top et décolleté sont considérés comme provocant. Selon cette logique, si une fille se fait harceler, voire violer, ce serait de sa faute, car elle aurait provoqué sa propre agression par son choix vestimentaire… Une jupe longue peut, selon qui la porte, être considérée comme un signe de prosélytisme religieux et donc aussi prétexte de refus d’accès aux cours.
Au travers du hastag parti de France « #14septembre », des jeunes sont venues ce jour-là habillées avec la tenue qu’elles aiment, faisant fi des règlements discriminatoires. Des camarades de classe masculin ont également participé à cette action revêtant parfois une jupe pour l’occasion. Pour ces jeunes, le message rétrograde qui dit que la tenue prime sur l’accès à l’instruction doit faire partie du passé. Elles (et ils) dénoncent l’objectivisation des corps ; les excuses du style « cela pourrait perturber leurs camarades de classes et leurs prof masculins » sont tout bonnement inacceptable. Le problème est dans le regard de celui qui porte ce jugement et non de l’habit qui est porté. Derrière cela, c’est aussi la marchandisation des corps et les injonctions paradoxales permanentes qui sont remises en question.
Ce phénomène a trouvé un écho en Belgique. Dans de nombreuses écoles, tout le monde, garçons et filles, a porté des jupes en signe de protestation. Il y a également eu beaucoup de réactions contre un règlement d’une école de Bruges où les boucles d’oreilles n’étaient autorisées que pour les filles.
On a touché un mot de la situation à la maison, dans l’espace public et à l’école, quelle est-elle au travail ? La crise sanitaire a mis en avant les personnes travaillant dans les secteurs essentiels (soins, distribution, aide familiale,…) où les femmes sont majoritaires. C’est plutôt positif, non ?
Oui en effet, ces personnes habituellement invisibles ou méprisées ont été présentées comme des héroïnes. Cependant, leurs conditions de travail sont particulièrement déplorables : temps partiels involontaires dans la distribution, heures supplémentaires dans les soins, risque sanitaire accru sans fourniture de matériel de protection pour les aides à domicile,… Le salaire horaire est, de plus, régulièrement inférieur à 14€ brut ! Enfin, les contrats précaires (intérim, CDD) sont courant et limitent la possibilité de revendiquer des conditions de travail décentes, de peur de perdre son emploi. Aussi essentielles soient ses travailleuses, elles ne sont pas traitées comme des héroïnes !
Dans beaucoup d’autres secteurs, le télétravail s’est mis en place tant bien que mal. Et quand les écoles et crèches sont fermées, il faut aussi s’occuper des enfants toute la journée, essayer tant bien que mal de suivre leur scolarité et de trouver des activités, tout en faisant toutes les autres tâches domestiques et télétravaillant. La double journée de travail des femmes est décidément très lourde à supporter.
Travailler ainsi n’étant souvent pas possible, beaucoup ont dû prendre un congé parental corona durant le confinement ou un congé corona de quarantaine en vigueur actuellement. Mais cela signifie perdre près de 30% de son salaire. Mais pas le choix, on ne peut pas abandonner les enfants à eux-mêmes et les grands-parents ne peuvent pas aider vu le risque lié à l’âge ou parce qu’ils travaillent encore, et puis il faut limiter les contacts… En toute logique, le parent avec le plus petit revenu (généralement la femme) prend ce « congé », perdant par la même aussi son indépendance financière…
En effet, la situation n’est pas bonne et doit être dénoncée et combattue. Mais quel est le lien avec la journée de lutte contre les violences faites aux femmes ?
La précarité nous rend plus vulnérables aux autres formes de violences. Comment dénoncer le harcèlement au travail lorsqu’on a peur de perdre son emploi et qu’on a pas d’alternative (chômage, autre emploi) ? Comment quitter une situation familiale violente si notre revenu ne nous permet pas de vivre seule ? Et selon une étude du Taub Center (une agence d’études israélienne qui mène des recherches sur la politique sociale), la pandémie pourrait retarder de 10 ans les progrès concernant la position des femmes sur leur lieu de travail.
Nous sommes au milieu de la crise sanitaire, mais nous ne sommes qu’au début de la crise économique qui va suivre ; et si je te suis bien, ça sera encore plus catastrophique pour les femmes…
En effet ! La dépression économique entraînera une nouvelle augmentation de la violence, car elle restreindra encore plus durement l’indépendance financière des femmes. Le chômage augmente plus rapidement chez les femmes – ainsi que chez les jeunes et les personnes immigrées – car elles travaillent plus souvent sous des contrats précaires et sont plus exposées aux licenciements. C’est ce qu’illustre une étude de McKinsey Global qui démontre qu’aux États-Unis, les femmes représentent 43% de la population active, mais supportent 56% des pertes d’emplois liées à la Covid19.
Mais ne soyons pas défaitistes ! Dans les secteurs essentiels – où les femmes sont majoritaires – il y a des opportunités pour lutter pour un salaire horaire minimum de 14 euros brut et contre les contrats précaires. Une bataille spécifique pourrait aussi se développer autour des conditions du télétravail lorsque les enfants doivent rester à la maison.
Nous avons aussi un gouvernement qui, pour la première fois, est composé à 50% de femmes ; la Chambre et du Sénat sont présidés par des femmes. C’est un bon signe, non ?
Dans la sphère politique – comme dans le monde des entreprises – l’élite a intégré qu’il est important d’avoir une certaine diversité. La parité tant à devenir la norme, un progrès symbolique, mais qui s’arrête souvent là, au symbole. La diversité organisée au sein de la classe dominante ne signifie malheureusement pas une réduction des discriminations ni une amélioration des conditions de vie pour l’immense majorité des personnes discriminées.
Le mot « féminicide » pourrait bien entrer dans le code pénal. L’accord de gouvernement plaide également en faveur d’une meilleure formation de la police et des acteurs de premières lignes aux violences intrafamiliales. C’est en effet important, car souvent les femmes ne sont pas prises au sérieux. Il s’agit maintenant de mettre cela réellement en œuvre en dégageant des moyens, car cette bonne intention n’est pas budgétisée.
Les violences contre les femmes et les personnes LGBTQI+ est une pandémie qui tue et force plus de la moitié de la population à adapter ses comportements. A ce titre, le gouvernement n’est malheureusement pas crédible lorsqu’il dit faire de « la violence de genre » une « priorité ». Il est heureux que la secrétaire d’État à l’Égalité des chances Sarah Schlitz (Ecolo) ait précisé que fuir une situation de violence la nuit est autorisé malgré le couvre-feu, mais encore faut-il avoir un endroit où aller… Les politiques annoncées par la Vivaldi ne vont pas permettre aux femmes – et aux autres personnes victimes de violence – de quitter une situation de violence. L’accord ne prévoit pas de politique assurant l’indépendance financière des femmes au travers d’allocations au-dessus du seuil de pauvreté (allocation de chômage, allocation d’insertion…) ou d’un salaire décent (min 14€min/h), l’arrêt des flexi-jobs et la lutte contre les temps partiels involontaires. Le débat a été vif sur la pension minimum entre partis de la majorité, mais tous discutaient dans le cadre d’une carrière complète, soit une carrière de 45 ans alors que la carrière moyenne (y compris avec période assimilées) pour une femme actuellement est de 34,2 ans. Le fédéral ne veut pas non plus arrêter de renvoyer les demandeuses d’asile dans les régions contrôlées par les forces réactionnaires telles que les talibans. Aux autres niveaux de pouvoir, il n’y a pas de politique pour encourager la création en masse de logements sociaux et de refuges en suffisance, etc.
Que faudrait-il pour réellement lutter contre les violences sexistes ?
Pour remédier aux violences sexistes, les mesures symboliques sont insuffisantes. Il est nécessaire de combiner des revendications pour un enseignement de qualité et un meilleur accompagnement des victimes à celles contre l’objectification des corps pour faire des profits. Il faut aussi amorcer les luttes nécessaires pour permettre l’indépendance économique des femmes afin qu’elles puissent quitter des situations de violence et opérer un réel choix sur leur vie. Seul un vaste programme de satisfaction des besoins sociaux par des services publics de qualité et suffisant ainsi que des conditions de travail et de salaire dignes peut mettre fin aux discriminations.
La marchandisation de nos corps et les bas salaires ne profitent qu’à un seul groupe de la population : les très riches qui ont d’ailleurs augmenté leur fortune de 28% durant la crise sanitaire. Sexisme, racisme, LGBTQI+phobie, ils ont besoin de nous diviser pour mieux régner.
C’est cela le féminisme socialiste que défend la Campagne ROSA. Le problème est structurel, il faudra une société débarrassée de l’exploitation pour parvenir à en finir avec le sexisme. C’est un travail de longue haleine, un marathon et non un sprint. Mais un combat que l’on peut gagner si on unit toutes les personnes opprimées et exploitées. Et on l’a constaté ses dernières années, de plus en plus de personnes, en particulier les jeunes, sont prêtes à rentrer en résistance contre l’oppression, l’injustice et les inégalités.
N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour participer à la journée internationale contre les violences faites aux femmes et en faire une journée de lutte. Rejoignez-nous lors des meetings en ligne de préparation. Si vous le pouvez, soutenez-nous financièrement, nous ne disposons que des ressources récoltées auprès de celles et ceux qui soutiennent notre combat. Et bien entendu, rejoignez-nous !
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Actions dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

25 novembre 2020: Stop aux violences sexistes et LGBTQI+phobes !
Malgré la crise sanitaire, ne rien faire n’est pas une option : le sexisme omniprésent est un danger tout aussi réel que la Covid19. Nous pensons qu’il est crucial de mener des actions dans la rue contre les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQI+. Pour la sécurité des militantes et militants, la forme des actions dépendra de la situation sanitaire.
Le sexisme revêt de multiples formes : féminicides, violences physiques ou sexuelles que subissent plus d’un tiers des femmes au cours de leur vie (chiffres OMS) et plus de la moitié des personnes LGBTQI+ en Belgique ! Ce sont également des discriminations, des comportements et remarques inappropriés, mais aussi de la violence économique avec une surreprésentation des femmes et personnes LGBTQI+ précaire.
Avec la crise sanitaire et le confinement, on a enfin entendu parler de ce qui se passe derrière les portes closes des foyers. Les appels à l’aide pour violences domestiques ont triplé durant le confinement !
Le harcèlement dans l’espace public est toujours aussi présent. La façon de s’habiller des femmes est encore régulièrement utilisée (en 2020 !) pour leur refuser l’accès aux cours parce que “cela pourrait perturber leurs camarades de classes et leurs prof-masculins”. Leurs habits sont aussi prétexte pour tenter de justifier une attitude sexiste, une agression, voire un viol : “dans cette tenue, elle ne pouvait qu’être consentante”.
La crise sanitaire a mis en avant les personnes travaillant dans les secteurs essentiels (soins, distribution, nettoyage,…) d’ordinaire invisibles, où les femmes sont majoritaires. Elles ont été présentées comme des héroïnes, mais subissent des conditions de travail précaires (temps partiel, heures sup non payées, intérim), avec un risque sanitaire accru et un salaire horaire régulièrement inférieur à 14€ brut.
La précarité nous rend plus vulnérables aux autres formes de violences. Comment dénoncer le harcèlement au travail lorsqu’on a peur de perdre son boulot et qu’on a pas d’alternative (chômage, autre emploi) ? Comment quitter une situation familiale violente si notre revenu ne nous permet pas de vivre seule ? Individuellement, il est difficile de réagir ; collectivement, nous sommes plus fortes et forts.
Tout le système est coupable!La marchandisation de nos corps, les bas salaires ne profitent qu’à un seul groupe de la population : les ultra riches (qui ont augmenté leur fortune de 28% durant la crise sanitaire). Sexisme, racisme, LGBTQI+phobie, ils ont besoin de nous diviser pour mieux régner. Pour remédier à ce fléau, l’éducation est une solution largement insuffisante. Le problème est structurel, c’est l’ensemble du système qu’il faut changer !
Combinons les revendications pour un enseignement de qualité et un meilleur accompagnement des victimes à celles contre l’objectivation de nos corps utilisés pour faire des profits et à celles qui permettent notre indépendance économique pour pouvoir quitter des situations de violence et opérer de réel choix sur notre vie.
Actions déjà planifiées (dans le respect des mesures sanitaires)
Mise à jour régulière de cette liste (dernière mise à jour 13/11/2020) – Contactez nous pour les infos pratiques !
- Bruxelles : dimanche 22 novembre 12h30 – Gare Centrale – action à l’initiative de la plateforme Mirabal // semaine d’actions autour du 25 novembre – à l’initiative de la Campagne ROSA.
- Liège : dimanche 22 novembre 12h30 – Place Saint Lambert – action à l’initiative de la plateforme Mirabal // mercredi 25 novembre 15h – action à l’initiative de la Campagne ROSA.
- Bruges : mercredi 25 novembre 18h – ‘t Zand – action à l’initiative de la Campagne ROSA.
- Gand : mercredi 25 novembre 19h – Sint-BaafspleinAction – action à l’initiative de la Campagne ROSA.
- Alost : mercredi 25 novembre 19h – action à l’initiative de la Campagne ROSA.
- Dendermonde : mercredi 25 novembre 18h – Stationsplein – action à l’initiative de la Campagne ROSA.
- Eeklo : mercredi 25 novembre 19h30 – Markt – action à l’initiative de la Campagne ROSA.
- Deinze : mercredi 15 novembre 18h – Sint-Poppoplein – action à l’initiative de la Campagne ROSA.
- Anvers : dimanche 22 novembre 12h30 – Justitiepaleis – action à l’initiative de la plateforme Mirabal //samedi 28 november 14h00 – Keyserlei ( gare d’Anvers centrale) – action à l’initiative de la Campagne ROSA.
- Louvain