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Tag: Féminicides et violences envers les femmes
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Manifestation du 24/11: Stop aux violences sexistes !

#Enough #NiUnaMenos #MeToo #ProtestToo Aujourd’hui, de plus en plus des femmes osent briser le silence pour en parler. Elles sont encouragées par les témoignages, les manifestations de masse et les grèves pour les droits des femmes de ces dernières années.
Tract de la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité)
Une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles, selon l’OMS. Souvent, les victimes ne dénoncent pas par peur à ne pas être prises aux sérieux ou d’être culpabilisés. Parfois, la façon de s’habiller d’une femme est utilisée pour dire qu’elle l’a cherché ou pour prouver qu’il y a eu de consentement. C’est une expression du sexisme présent dans la société qui peut aller des formes les plus atroces comme les féminicides, aux comportements et remarques inappropriés que toutes les femmes subissent dans la vie de tous les jours.Aujourd’hui, de plus en plus des femmes osent briser le silence pour en parler. Elles sont encouragées par les témoignages, les manifestations de masse et les grèves pour les droits des femmes de ces dernières années. Mais, dénoncer le harcèlement au travail n’est pas si facile quand on a peur de perdre son boulot sans alternative. Aussi, les bas revenus rendent les femmes plus dépendantes de leur conjoint et plus vulnérables face à la violence domestique.
La vision méprisante sur les femmes en général dans la société découle du fait qu’elles sont surreprésentées dans les boulots les moins payés, qu’elles font le plus de travail non payé, qu’elles souffrent le plus souvent de pauvreté et qu’elles se retrouvent souvent dans une situation de dépendance. L’arrêt des violences envers les femmes passe aussi par leur indépendance économique, par des emplois décents avec des bons salaires, pensions décentes et l’individualisation des droits sociaux.
La campagne ROSA participe et mobilise pour la manifestation nationale contre la violence faites aux femmes du 24 novembre à Bruxelles à l’initiative de la plate-forme Mirabal. La place de femmes est dans la lutte, contre les violences physiques, sexuelles et économiques envers les femmes, ou envers tout être humain. Nos alliés sont tous les gens qui sont prêts à se battre contre le pouvoir des 1% les plus riches sur les 99% de l’humanité.
Tant que le pouvoir dans la société reste aux mains de ceux qui profitent de la précarité, on va devoir se battre pour le moindre pas en avant. Pour de changements fondamentaux, il faut s’attaquer à la racine du problème : le capitalisme, un système basé sur l’avidité et la soif de profits d’une petite minorité. Nous devons construire un mouvement collectif de femmes, de jeunes, de personnes LGBTQI+ et de toutes les sections de la classe de travailleurs autour d’un programme socialiste-féministe.
ROSA revendique :
- Un refinancement public du secteur social et des investissements dans la création des refuges pour les victimes de violence (femmes, familles, personnes LGBTQI+).
- Stop à la culture du viol. Pour le droit à s’habiller comme on le souhaite.
- Stop à la marchandisation du corps des femmes pour augmenter les profits des entreprises.
- Une éducation sexuelle qui aborde les notions de consentement, de genre, d’orientation sexuelle, …
- Pas de prostitution pour payer ses études. Pour un salaire étudiant qui couvre l’ensemble des coûts des études.
- Pour un salaire minimum de 14€/h, soit 2.300€/mois bruts.
- Pour une pension minimum de 1500€/mois net.
- Pour une individualisation des allocations sociales et leurs revalorisations au-dessus du seuil de pauvreté.
- Solidarité avec les femmes sans-papiers. Pour une régularisation de toutes et tous.
- Pour un plan radical d’investissements publics dans des logements sociaux, des crèches, des écoles, des transports publics de qualité.
- L’émancipation des femmes nécessite une société basée sur la satisfaction des besoins de tous, une société socialiste !
? Aide-nous à organiser la manifestation contre les violences sexistes en Belgique.
? Aide-nous à financer ce projet. Compte de la campagne ROSA : BE54 5230 8095 8497
? Deviens membre de la campagne ROSA.
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Des féminicides par dizaines de milliers, 98% des femmes victimes de harcèlement sexuel

Une fatalité ?
Le décompte macabre des féminicides – le meurtre d’une personne en raison de sa condition féminine – s’est poursuivi au cours de l’été. Fin août, on dénombrait en Belgique déjà 14 victimes depuis le début de l’année. En 2018, on en recensait 36 et au moins 39 en 2017. Un nouveau rapport des Nations Unies sur les homicides révèle que 87.000 femmes ont été assassinées dans le monde en 2017, 58% d’entre elles l’ont été par leur partenaire ou un membre de leur famille(1).
Par Emily, coordinatrice de la campagne ROSA
Le sexisme n’a heureusement pas toujours des conséquences aussi funestes, sinon nous ne compterions plus beaucoup de femmes sur terre. En effet, 98% des femmes en Belgique ont au moins une fois été victimes de harcèlement sexuel dans l’espace public (insultes, attouchements, remarques sexistes, etc.) selon l’enquête ‘‘Mon expérience du sexisme’’ réalisée par l’ASBL ‘‘Touche pas à ma pote’’. À l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, une manifestation nationale prendra à nouveau place le 24 novembre prochain à l’initiative de la plateforme Mirabal.
Sécuriser l’espace public, impossible ?
On ne peut pas se tromper. Les métros et trains sont redevenus des boites à sardines, la rentrée des classes est bien passée par là. Cette promiscuité et le manque de personnel pour assurer la sécurité facilitent les agissements des agresseurs. On ignore même souvent qui nous met la main aux fesses et surtout comment s’en prémunir ! Aux arrêts, les publicités qui présentent les femmes comme des objets n’aident pas: pourquoi ne pas traiter les femmes comme tel ?
Des mesures qui prennent le problème à bras le corps existent ; c’est un choix politique de ne pas y consacrer de budget. Plutôt que des wagons réservés aux femmes, il est nécessaire d’accroître l’offre de transports publics, afin qu’ils ne soient plus bondés, ce qui rend les femmes très vulnérables aux contacts non désirés. Avec un meilleur service en soirée et la nuit, nous pourrions aussi rentrer en sécurité après une sortie. Davantage d’agents dans les transports publics – également formés à la prévention et la gestion du harcèlement – permettraient de répondre au problème, y compris avant même qu’il ne se pose. Dans les bus et métros, cela fait longtemps que les politiques ont choisi d’économiser sur notre sécurité en supprimant ce poste, et ce malgré l’opposition obstinée des syndicats. Dans les trains, le sous-effectif rend ce travail d’autant plus périlleux.
Pour la sécurité des voyageuses et des agents, contre la surcharge de travail, il faut nous battre au côté des cheminots pour un refinancement du rail ! C’est pourquoi la campagne ROSA soutient pleinement les grèves des cheminots qui ont pris place cet été (voir en page 5). Ces luttes doivent être liées les unes aux autres !
Les publicités sont souvent la seule touche colorée dans les gares décidément bien grises. Réduire l’espace des entreprises commerciales – avec tout leur sexisme – serait également un pas en avant. Se limiter à rendre obligatoire la mention ‘‘photo retouchée’’ ou interdire complètement l’utilisation des femmes comme objets pour que ces pubs soient remplacées par des affiches pour des produits d’entretien à destination des ‘‘bonnes ménagères’’ ne serait pas encore un pas en avant. Par contre, les remplacer par des panneaux d’informations sociales et culturelles pour les nombreuses organisations qui font du travail social, pour les groupes locaux qui organisent des activités dans le quartier,… ou par des projets artistiques, ça, ça serait intéressant. Mais cela demande de ne pas financer nos transports publics par la pub, mais en allant directement chercher l’argent dans la poche des actionnaires de ces grandes enseignes.
#PasTaPotiche
Ce hashtag s’est popularisé cet été(2). En effet, beaucoup de jeunes femmes trouvent un job étudiant comme hôtesse. Ces dernières dénoncent leurs conditions de travail désastreuses où on attend d’elles qu’elles se conforment en silence et avec le sourire à certains canons de beauté : tailleurs jupe taille 36 et escarpins à talons quel que soit la météo et le nombre d’heures passées debout. Il n’existe d’ailleurs pas de Comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT) qui éviterait aux travailleuses de prendre froid et pallierait les problèmes aux pieds et au dos liés au port des talons. Elles sont là pour donner un aspect ‘‘glamour’’ à une compétition sportive comme le Tour de France, embellir un produit, le rendre ‘‘sexy’’ (entendre par là ‘‘attrayant’’, ‘‘aussi beau que la fille’’, ‘‘vous pourriez l’avoir à votre bras si vous vous procurez ce produit’’).
Pour de nombreuses jeunes, il s’agit d’un revenu indispensable, mais elles sont immanquablement considérées comme des objets ou comme tellement en bas de l’échelle que cela autorise tout et n’importe quoi. Subir les propos et les gestes déplacés à longueur de journées fait partie du descriptif de fonction ‘‘rester souriante en toutes circonstances’’. Et, si elles n’obtempèrent pas, on ne les rappelle plus !
Cette situation ne se limite évidemment pas à ce secteur. La porte-parole brugeoise du Comité genre de la FGTB, Dorine Cordy, soulève toutefois dans De Standaard une évolution – limitée – suite à la pression exercée par #MeToo(3). La problématique du harcèlement sexuel est discutée entre collègues, et n’est plus considérée comme normale.
Le sexisme est davantage pris en compte par le management dans les grosses boîtes, car, contrairement aux PME, elles bénéficient d’un conseiller en préventions au sein du CPPT. Heidi Henkens, conseillère chez Mensura ‘‘reçoit beaucoup plus de questions de la part des entreprises à un moment où les médias accordent beaucoup d’attention aux comportements ‘transfrontaliers’ au travail’’(4). Par contre, la syndicaliste Cordy soulève que dans les petites entreprises, la situation est plus problématique. En l’absence d’un Conseiller en prévention, d’une Personne de confiance(5) et de délégation syndicale, la travailleuse se retrouve seule face à son supérieur hiérarchique, régulièrement auteur du problème. Lorsque la victime ose parler, c’est au péril de ses ‘‘horaires de travail ou des dispositions de vacances […] ça se termine souvent par un autre travail. Ou avec un burnout.’’ À une époque où il est difficile de trouver un emploi et de payer ces factures, beaucoup de femmes choisissent de se taire.
Lutter collectivement pour une autre société
Les législations symboliques (la loi anti-sexiste contre le harcèlement de rue guère applicable, la Convention d’Istanbul que la Belgique ne respecte même pas, etc.) ne sont que des gouttes d’eau dans l’océan si on ne s’attaque pas au nœud du problème : la situation matérielle des femmes faite d’emplois précaires et mal payés, d’une deuxième journée de travail domestique après l’emploi rémunéré par manque de services publics, l’utilisation de leurs corps pour faire des profits, etc. Nous ne pourrons changer la position de second rang des femmes et le sexisme quotidien sur lequel il repose largement sans nous battre.
Avec la campagne ROSA, nous voulons mettre en avant ce qui uni les différentes luttes entre elles. Nous plaidons pour une plus grande implication des syndicats dans les luttes contre l’oppression spécifique des femmes, mais aussi pour des campagnes de syndicalisation des secteurs les moins syndiqués (les femmes y sont systématiquement surreprésentées). En préparation de la manif du 24 novembre, pourquoi ne pas mettre une affiche aux valves syndicales ? Cela pourrait susciter des discussions intéressantes ; organiser une réunion (informelle) durant un temps de midi sur le rôle que l’on peut jouer avec le syndicat contre ce fléau ; et motiver des collègues et/ou leur délégation syndicale à se rendre ensemble à la manifestation en arborant les couleurs de leur syndicat? Le mouvement ouvrier – les travailleurs et travailleuses, ainsi que leurs familles soutenues par leurs organisations – a le pouvoir potentiel, à la fois numériquement et par sa position dans la production, de gagner cette lutte.
1) https://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/gsh/Booklet_5.pdf
2) www.liberation.fr, article mis en ligne le 15 août 2019, Hôtesse, j’ai eu l’impression d’être déshumanisée, transformée en poupée du client.
3) www.standaard.be, article mis en ligne le 17 août 2019, #Metoo in vlaamse bedrijven ‘Er is een duidelijke tendens naar nultolerantie’
4) www.standaard.be, article mis en ligne le 17 août 2019, #Metoo in vlaamse bedrijven ‘Er is een duidelijke tendens naar nultolerantie’
5) La personne de confiance, désignée par l’employeur, est disponible en cas de souffrances relationnelles au travail (conflits, harcèlement moral, …). Elle est censée informer, écouter, conseiller et aider les travailleurs à trouver une solution à la situation problématique. -
Afrique du Sud. Luttons pour un monde libéré de la violence de genre et de la xénophobie !

Manifestation à Tshwane à la suite du viol et du meurtre d’une étudiante de 19 ans, Uyinene Mretywana. Le texte ci-dessous est issu d’un tract distribué par nos camarades du WASP (Workers and Socialist Party, section du CIO en Afrique du Sud).
L’Afrique du Sud est, une fois de plus, ravagée par d’horribles attaques xénophobes contre des migrants venus de toute l’Afrique – dix d’entre eux ont été tués la semaine dernière au cours d’actes de violences collectives. Au même moment, le viol et le meurtre d’Uyinene Mretywana constituent un nouvel appel à lutter contre la violence sexiste – contre la violence infligée aux femmes, aux LGBTQI+ et aux enfants. La liste des victimes de crimes de haine s’allonge de jour en jour. Pendant que la population cherche des réponses, le gouvernement dîne avec les riches au Forum économique mondial et se contente de twitter que les femmes doivent « s’exprimer pour ne pas être des victimes de leur silence ».
Le gouvernement n’a-t-il donc pas entendu les voix du puissant mouvement dirigé par des femmes qui a émergé ces dernières années pour s’opposer aux violences sexistes ? Nous sommes allés dans la rue et devant les tribunaux pour exiger d’être entendues ! Partout dans le monde, des femmes ont manifesté sous les bannières de #MeToo, #NotOneMore, #TheTotalShutdown. Toutes sortes de plateformes militent sans relâche contre la violence sexiste. Le président Ramaphosa a convoqué des conventions sur cette thématique. Pourtant, on nous dit à présent que c’est le silence des femmes qui permet leur victimisation ? Cette remontrance à l’égard des victimes est un des principaux éléments du problème, que l’on retrouve d’ailleurs dans la réponse du gouvernement aux meurtres et pillages xénophobes : ainsi, le ministre de l’Intérieur M. Bheki Cele a déclaré que la police « ne s’excusera pas » pour ses propres descentes xénophobes sur les petites entreprises dirigées par des étrangers.
Le gouvernement affirme également que la prévention est la clé pour renverser cette vague de violence sexiste. Il promet des peines plus sévères. Pourtant, ces peines ne mettront pas fin à cette violence qui est systémique. Le gouvernement prévoit également une réduction générale de 10 % des salaires dans le secteur public, en plus d’autres compressions budgétaires : c’est cette politique qui condamne la population, et notamment les femmes, à la pauvreté, ce qui encourage la violence et l’oppression.
Ne nous limitons pas à la prévention : nous voulons l’éradication des violences !

Pour éradiquer la violence sexiste, il faudrait un renforcement considérable des services publics, la création d’emplois décents et de logements. Sans revenu, sans accès aux services essentiels, sans foyer où se sentir en sécurité, comment une femme victime de violence pourrait-elle envisager de « s’exprimer » ? Et quand la société toute entière ne cesse de confirmer le mythe selon lequel les femmes sont des êtres humains de seconde classe, qui ne perçoivent qu’un salaire de seconde classe, dont la plus grande partie du travail est non rémunéré, tandis que leur corps et leur sexualité souffrent de la marchandisation et du contrôle exercé par autrui, est-il étonnant que de nombreux hommes croient avoir droit de décision sur chaque aspect de notre corps et de notre vie ?
Quand le gouvernement traite les migrants comme des criminels en refusant l’asile aux réfugiés, par le biais du harcèlement policier et des contrôles des passeports qui rappellent l’apartheid ; quand il empêche les migrants d’accéder au logement, à l’emploi, aux services ; quand les soi-disant «dirigeants » comme M.. Mashaba (DA), M. Ramaphosa (ANC) et même le roi des Zoulous, M. Zwelithini, accusent les étrangers d’être la cause du chômage et de la pauvreté ; quand les patrons exploitent cette situation en n’offrant aux étrangers que des emplois précaires et mal rémunérés, de même que les fonctionnaires corrompus qui leur vendent des services et des logements « gratuits », n’est-il pas clair que les élites dirigeantes renforcent consciemment les divisions qui entrainent les violences dans la rue ?
Nous devons tous être en colère
Beaucoup de gens sont fâchés, et il y a de quoi ! Nous voyons devant nous se dérouler une véritable guerre contre les femmes, dans une situation où règnent le chômage de masse, le manque de logements, le dysfonctionnement de nos écoles, le manque de ressources pour les soins de santé, la faim et le désespoir, une épidémie de drogue, le racisme toujours latent et la corruption de fonctionnaires qui détruisent notre planète et jouent avec notre avenir. Nous devrions tous être fâchés que l’Afrique du Sud soit le pays le plus inégal au monde, fâchés de ne toujours pas nous être libérés de ce système capitaliste défaillant. La solution n’est pas de nous en prendre à nos frères et sœurs d’Afrique qui ont été forcés de fuir la guerre et la faim à cause de l’échec du même système capitaliste mondial. La solution, c’est une grève générale, pour nous attaquer aux cause de tous ces manquements. Aucun pauvre autochtone d’Afrique du Sud ne gagnera quoi que ce soit à tuer ou à chasser des travailleurs migrants. Tous les travailleurs, résidents, petits commerçants et étudiants doivent au contraire s’unir pour lutter pour des salaires décents, des emplois, un logement et l’éducation pour tous. Afin de remplacer ce système capitaliste par une société où les richesses du pays appartiendront à nous tous, seront contrôlées démocratiquement et utilisées pour répondre aux besoins de la majorité.
La violence n’est qu’un symptôme : la maladie, c’est le capitalisme !
La violence d’aujourd’hui est la conséquence directe du déclin du système capitaliste. Ce système encourage des rapports de domination entre les différentes couches des travailleurs afin de masquer les siècles de violence perpétrés par les détenteurs du pouvoir. Cette violence est l’héritage de la colonisation, de l’impérialisme et du néocolonialisme. Encore aujourd’hui, les divisions au sein de la population permettent aux 1 % les plus riches de poursuivre leur extraction du profit par l’exploitation de la force de travail des 99 % de la population. L’État de l’apartheid a tenté de diviser les travailleurs selon l’ethnie, l’origine et la tradition. Aujourd’hui encore, les politiciens capitalistes essaient de survivre à la crise de leur système en continuant à nous diviser. Ils attisent les flammes de la xénophobie et du sexisme, de sorte que beaucoup d’entre nous vivent dans un climat de peur. Nous devons refuser cette logique de “diviser pour mieux régner”. Nous devons lutter ensemble pour mettre fin aux viols et aux meurtres, pour mettre fin au sexisme, au racisme et au capitalisme.
Les patrons ne nous sauveront pas !
Nous n’avons rien à attendre du gouvernement. Ce n’est pourtant pas le travail qui manque : il faut construire des maisons, des écoles, des cliniques, des routes, des moyens de transport ; il faut produire de la nourriture. Cependant, les ressources qui devraient nous permettre de répondre à ces besoins humains restent bloquées dans les grandes banques et dans les entreprises privées. Personne n’a besoin d’être au chômage ou d’avoir faim dans ce pays. Nous devons nous battre pour prendre le contrôle de l’économie.
Prendre le contrôle de l’économie, ça ne veut pas dire lutter pour chaque boutique ou logement social, mais confisquer les mines, les banques, les grandes plantations et les grandes entreprises, nationalisées sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la population. Ainsi, on dégagerait enfin les moyens pour mettre en place un véritable programme de travaux publics à grande échelle, offrant des salaires décents et sans appel d’offres. Il est temps que toutes les femmes et tous les hommes de la classe des travailleurs s’unissent autour d’un programme qui s’attaque à la racine de la crise. Nous devons nous battre pour que notre combat, qui s’inscrit en définitive dans une tendance mondiale à lutter contre l’oppression des femmes et la violence de genre, ébranle jusqu’aux fondements du système qui cautionne et perpétue cette oppression et cette violence.
C’est à nous qu’il revient de forger l’unité de la classe des travailleurs dans un même parti de lutte de masse, en reliant entre elles toutes les luttes menées dans les entreprises et la fonction publique, dans les quartiers et parmi la jeunesse, au moyen d’un même programme de lutte socialiste. Notre objectif doit être une Afrique du Sud socialiste, une Afrique socialiste et un monde socialiste. Seul un changement fondamental de système nous permettra de nous débarrasser de toute oppression et de toute violence.
En menant ce combat de masse, nous repousserons à la fois la xénophobie et la violence sexiste, en démontrant clairement que l’unité et la solidarité sont notre seule force pour changer réellement cette société malade et en forçant les 1 % de superriches à des concessions.
LE WASP MILITE POUR :
- Des manifestations de masse pour unir les travailleurs, les populations et les étudiants dans la lutte contre les crimes haineux tels que la xénophobie et les violences de genre.
- Renforcer les services publics pour assurer un abri et des soins de santé gratuits et surs aux victimes des violences ; investir dans des soins de santé spécialisés pour les victimes et les auteurs de violences liées au genre.
- Tolérance zéro contre la violence sexiste, le harcèlement sexuel et la violence xénophobe : créer des comités de surveillance dans les rues et les quartiers pour prévenir, condamner et faire cesser la violence.
- Formation sur les violences sexistes pour tous les agents des forces de l’ordre et des tribunaux, investissement dans des tribunaux spéciaux et purge de la police de tous les auteurs d’actes de victimisation secondaire.
- À travail égal, salaire égal ! Non à la baisse de 10 % des salaires et à la course vers le bas. Les syndicats doivent organiser les femmes et les travailleurs migrants et agir contre les patrons qui abusent des travailleurs migrants vulnérables.
- Pour un véritable programme de travaux publics à grande échelle et un salaire minimum de 12.500 rands.
- Mettre fin au harcèlement policier des commerçants de rue et des immigrés ; amnistie pour les « clandestins ».
- Assurer le droit d’asile, réformer les systèmes d’immigration du ministère de l’Intérieur sous le contrôle démocratique des travailleurs et des communautés, y compris les réfugiés et les migrants ; chasser les fonctionnaires corrompus.
- Un enseignement gratuit et de haute qualité pour tous, du préscolaire à l’enseignement supérieur. Congé parental rémunéré et garde d’enfants gratuite et de qualité pour tous.
- Nationaliser les secteurs stratégiques de l’économie sous le contrôle et la gestion démocratiques par les travailleurs et les populations ; utiliser les ressources ainsi dégagées pour mettre fin au chômage, au sans-abrisme, à la pauvreté, au sexisme, au racisme et à la xénophobie.
- Un monde socialiste sans division de genre, de nationalité, de « race » ou d’ethnie, débarrassé de la guerre, de la persécution et de la pauvreté.
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Manifestation le 24 novembre : Stop aux violences faites aux femmes !

Le 25 novembre est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Ce doit avant tout être une journée de lutte collective et l’occasion de mettre en avant la nécessité de s’organiser syndicalement, politiquement et dans des campagnes combatives telles que ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) pour s’attaquer aux causes de ce fléau.
Par Ophélie (Bruxelles)
En Belgique, 98% des femmes déclarent avoir été victimes de harcèlement et 2/3 d’agressions. Cette violence n’a d’ailleurs pas lieu que dans la rue, mais également sur le lieu de travail ou d’étude, et même à la maison !
Il faut réagir face à cette situation, mais comment ? Croire les promesses du gouvernement pour empêcher les violences sexistes ? Plus de caméras de surveillance et de policiers dans les rues ne nous aideront pas… De plus, le gouvernement s’est félicité de la loi contre le sexisme de 2014 alors que celle-ci est inapplicable dans la pratique.
Si le gouvernement souhaitait vraiment stopper les violences faites aux femmes, il ne permettrait pas que l’espace public soit pollué par des publicités sexistes et améliorerait les services publics plutôt que faire des coupes budgétaires. Il mettrait en place des mesures favorisant l’indépendance économique des femmes plutôt que de les appauvrir !
Ce dont on peut être sûr, c’est que l’objectivation du corps des femmes dans les publicités et les médias n’arrangent rien. Cela tend à banaliser les violences et le harcèlement sexuel. Les firmes publicitaires utilisent le corps des femmes comme objets de marketing et/ou sexuels pour faire du fric. Un objet, on peut en disposer à sa guise… Pourtant, les femmes ne sont ni des bouts de viande, ni des trophées ! Ce fantasme est hélas fort intégré et est très présent, notamment au travers de la culture du viol qui voudrait rendre les femmes responsables des violences qu’elles subissent au quotidien. Une robe ‘‘trop courte’’ ou un décolleté ? Ce serait alors notre faute si on se fait agresser ? Sous les intimidations, combien de femmes vont-elles jusqu’à modifier leur apparence vestimentaire et leurs habitudes de vie en évitant certains quartiers ou de rentrer seule le soir ?
Pour l’indépendance économique des femmes
Aujourd’hui encore, beaucoup de femmes n’ont financièrement pas la possibilité de quitter leur emploi ou leur compagnon, ce qui les rend encore plus exposées aux violences. La politique d’austérité conduite par le gouvernement Michel aggrave la précarité des femmes et ouvre la porte à plus de violences envers elles. Il faut lutter contre les violences économiques d’autant plus qu’elles facilitent les autres formes de violences ! Des emplois stables correctement rémunérés de même que l’individualisation et la revalorisation des allocations sont indispensables.
Les autorités réduisent les budgets de la police locale, de la justice, des services de prévention, des centres d’accueil, du secteur social. Il manque donc du personnel formé à la gestion des agressions sexistes, de centres d’accueil,… Un refinancement public massif des services publics et sociaux est vital pour la prévention et le soutien aux victimes ! Les mesures d’austérité sont profondément sexistes en plus d’être antisociales.
L’émancipation des femmes est impossible dans un contexte de pénuries grandissantes et dans une société où les ultra-riches accaparent presque toutes les richesses. Pour lutter contre le sexisme, il faut aussi lutter contre le capitalisme, qui engendre inégalités et discriminations !
Participe à la délégation de la campagne ROSA pour promouvoir un féminisme socialiste de combat lors de la manifestation contre les violences faites aux femmes, organisées par la plateforme Mirabal, dont la campagne ROSA est signataire.
La plateforme Mirabal Belgium vous invite à une grande manifestation nationale à Bruxelles contre les violences faites aux femmes le dimanche 24 novembre 2019. RDV à 13h30 au Carrefour de l’Europe (Gare Centrale), départ 14h.