Tag: Espagne

  • Les banques aux mains du public !

    Les spéculateurs prennent notre niveau de vie en otage

    En 2012, selon le Bureau fédéral du Plan, il faudra économiser entre 7 et 8 milliards d’euros en Belgique. Cela va inéluctablement entraîner des mesures difficiles et douloureuses, alors qu’on connaît déjà des pénuries un peu partout à l’heure actuelle : un manque de crèches, d’écoles, d’infrastructures d’enseignement supérieur, de logements accessibles, de travail, de homes décents et abordables pour personnes âgées,…

    L’austérité résulte de la crise économique et financière. Ce système ne fonctionne pas, et veut refourguer ses propres défaillances sur le dos de la collectivité, c’est-à-dire notre niveau de vie. Lors de la première phase de la récession en 2007-08, partout dans le monde, on a sauvé les banques en faisant passer leurs dettes sur le compte des gouvernements. L’austérité actuelle n’en est que la conséquence. Et, par-dessus le marché, on parle maintenant d’une nouvelle crise bancaire, en conséquence du ralentissement économique, une nouvelle phase de la récession.

    Le prix qu’on demande de payer aux travailleurs est exceptionnellement élevé. La population doit faire de plus en plus d’efforts, comme l’exigent les marchés financiers. Par l’intermédiaire des agences de notation et d’autres organes non-élus, on impose la logique dominante d’austérité. Même le Premier Ministre Leterme a dû reconnaître que les ‘‘marchés financiers sont auto-destructeurs’’.

    Avant 2008, les banques utilisaient nos moyens pour jouer en Bourse et échanger des produits dérivés. Cela leur a permis d’engranger des profits monstrueux ainsi que de juteux bonus pour les actionnaires. Lorsque la crise du crédit a frappé et que leur château de carte s’est écroulé, c’est le contribuable qui a dû sauver les banques. Le développement du secteur financier et l’instauration d’un capitalisme-casino a été autrefois renforcée par des ‘‘réformateurs’’ néolibéraux comme Thatcher et Reagan qui voulaient en finir avec toute forme de régulation. Aujourd’hui, le secteur financier tient à la gorge l’ensemble de l’économie. La spéculation menace même des pays entiers, comme la Grèce, l’Italie ou l’Espagne.

    Certains proclament qu’il faut plus de règles pour encadrer les banques tandis que d’autres veulent créer une banque publique à côté des banques privées. Mais on ne peut pas soigner un système aussi malade avec de l’aspirine. La seule réelle manière de réguler les banques est de les faire entièrement passer entre les mains du secteur public, sous contrôle et gestion démocratiques, et d’assurer ainsi qu’elles soient au service de la population et non d’une petite clique de super-riches. Ainsi, on pourrait intervenir pour les familles qui ne parviennent pas à payer leur hypothèque, accorder des prêts bon marchés aux petites entreprises et des moyens pour la construction massive de logements sociaux par exemple.

    Si nous voulons stopper la dictature des marchés et faire jouer au secteur financier un rôle utile à la société, nous devons reprendre ce secteur hors des mains des requins de la finance et le placer sous contrôle public, non pas pour que les ménages supportent les conséquences de leurs actes, mais pour en finir avec ces spéculateurs qui veulent nous dicter nos conditions de vie. Cela fait partie de la lutte pour une société où les intérêts de la majorité de la population seront centraux.

    Le PSL est d’avis qu’il est grand temps de mettre sur pied un nouveau parti des travailleurs sur base d’un programme socialiste comprenant notamment la nationalisation des secteurs clés de l’économie, notamment des banques, sous le contrôle et la gestion démocratique de la majorité de la population.


    Abonnez-vous à Lutte Socialiste! Cet article est tiré de l’édition d’octobre de notre journal. Si vous désirez recevoir Lutte Socialiste dans votre boîte aux lettres, prennez vite un abonnement. Vous pouvez verser 20 euros (pour 12 n°) ou 30 euros (abonnement de soutien) au n° 001-3907596-27 de "socialist press" avec la mention "abonnement". Pour plus d’infos, des remarques, propositions d’articles,… : prennez contact avec nous via redaction@socialisme.be

  • New York : La répression de la Police ne suffit pas à stopper l’occupation

    Rapport et réflexions d’un participant

    Ce samedi 24 septembre, “l’occupation de Wall Street” est partie en manifestation, après huit journées où des jeunes, des travailleurs et divers militants ont commencé l’occupation d’une place dans le district financier de Manhattan, à deux blocs de Wall Street. Tout commença comme une manifestation normale. Les slogans habituels pouvaient être entendus: “Les banques sont renflouées, nous sommes plumés !”, “A qui sont ces rues ? Ce sont les nôtres !”, “A quoi ressemble la démocratie? Voici à quoi ça ressemble !”

    Par Jesse Lessinger, Socialist Alternative (CIO-USA)

    Le cortège, dès le début, était très énergique. Cette occupation avait reçu une attention nationale et internationale, et était vue comme une tentative de se soulever contre l’avarice et la domination des grandes banques sur notre économie, notre gouvernement et nos vies. L’inspiration pour cette occupation était directement issue des occupations de masse de la jeunesse en Espagne, en Grèce de même que des soulèvements révolutionnaires en Tunisie, en Egypte et à travers le Moyen Orient et l’Afrique du Nord.

    De nombreux participants à l’occupation de New York sont des militants de longue date, organisés depuis des années. Mais d’autres sont totalement nouveaux dans l’organisation de protestations et participant pour la première fois de leur vie à une lutte sociale. Alors que la plupart d’entre eux sont inexpérimentés, ils ont su faire preuve d’une détermination et d’un esprit combatif à toute épreuve. Tout comme les autres, ils chantaient : “Toute la journée et toute la semaine : occupation de Wall Street!”

    Alors que nous marchions, notre nombre grandissait graduellement et la manifestation commençait à bloquer le trafic. Etant donné que nous n’avions pas de route prédéterminée, ni permission officielle, la police a tenté de nous éjecter et a tenté en vain de contrôler la manifestation et de la repousser vers le côté.

    “A qui sont ces rues ? Ce sont les nôtres!”

    Contrairement à la plupart des manifestations à New York, nous n’avons pas été parqués comme des animaux, forces à marcher sur les trottoirs, isolés et marginalisés du reste de la ville. Les passants pouvaient nous voir, et certains nous ont d’ailleurs rejoints, surtout des jeunes. Nous étions alors plus de 1.000, marchant librement à travers les rues de Manhattan, nos voix portant loin, claires et décidées.

    J’ai déménagé à New York il y a de cela 4 ans, et j’ai participé à un nombre incalculable de manifestations et d’actions. Mais ce que je n’avais encore jamais vu, c’était une manifestation qui prenait place dans les rues elles-mêmes. Nous avons parcouru quelques kilomètres. Nous n’avions pas eu à subir de tir de gaz lacrymogènes et n’avons pas du affronter des motards de la police. Pour la première fois depuis bien longtemps, les gens étaient capables d’exercer leur droit de se rassembler librement dans les rues de New York, sans restriction d’aucune sorte.

    C’était une petite victoire pour les travailleurs et les jeunes de la ville, une victoire que la police et le gouvernement ne voulait pas voir perdurer. Cette occupation, qui durait alors depuis une semaine, n’était pas une simple nuisance. L’establishment est en fait très apeuré que ce genre d’initiative puisse se répandre et menace le bon “ordre” de la ville, un ordre où les riches deviennent plus riches et où le reste n’est qu’une masse de laissés pour compte, un ordre où la super-élite, le “top 1%,” dirige la société alors que les “99% restant” n’ont pas voix au chapitre. C’est pourquoi l’occupation de Wall Street avait pour slogan “Nous sommes les 99%!”.

    Après quelques brèves prises de parole, la manifestation s’est retournée pour rentrer “à la maison”, au campement baptisé Liberty Plaza (place de la liberté). La police avait amassé de plus grandes forces derrière nous. Dans un premier temps, il semblait qu’il n’avaient l’intention que d’entourer le cortège, de nous séparer en petits groupes et de disloquer ainsi l’action. Mais nous avons vite compris qu’ils voulaient arrêter le plus grand nombre de personnes possibles.

    La police deviant violente

    La police est alors devenue agressive, a violement repoussé les manifestants, se saisissant de certains pour les jeter à terre, et procédant à des arrestations. Nous avons couru, mais ils ont bloqué des dizaines de personnes à la fois entre eux et les bâtiments. J’ai pu ‘échapper et rejoindre les autres qui, de l’autre côté du cordon de police, criaient des slogans pour exiger la libération de leurs camarades.

    Nous étions pacifiques. Ils étaient violents. Nous ne faisions qu’exercer notre liberté d’expression et notre droit de nous rassembler. Ils ont brutalement violé ces droits. Un petit groupe de jeunes femmes, encerclées, avaient une attitude parfaitement pacifique, mais elles ont été les cibles de jets de sprays anti-émeute sans aucune raison. La vidéo de cet incident a fait le tour du monde. Environ cent personnes ont été arrêtées – dont des passants qui n’avaient rien à voir avec la protestation – détenues dans des bus et jetées en cellules durant des heures, pour n’être finalement relâchées que vers 5 heures le lendemain matin.

    La police n’avait qu’un seul objectif: intimider. Ce comportement scandaleux visait à briser l’esprit combatif de la jeunesse. La violence policière a peut-être bien pu réussir à refroidi certains face aux protestations, mais cela a aussi causé une indignation très large, ainsi qu’une grande solidarité. La majorité du mouvement est d’ailleurs restée poursuivre l’occupation.

    Cela illustre le rôle hypocrite de la police et de l’Etat. Ils ont brutalement réprimé une tentative de parler librement contre la domination des grandes entreprises. Alors que les vrais criminels se rendent librement à Wall Street, et amassent des milliards sur notre dos, exigeant que ce soit à nous de payer pour leur crise, ce régime oppresseur les protège, et abuse des lois s’il le peut, de la force aussi.

    La plupart d’entre nous sont donc revenus à la place occupée, exténués mais excités aussi, choqués mais en colère, et surtout déterminés. J’ai su plus tard qu’un de nos camarades avait été arrêté. Il a par la suite realisé cette vidéo de la manifestation, avec sa propre arrestation. Bien entendu, nous étions tous inquiets de la santé des personnes arrêtées.

    Extension de la lutte

    J’ai aussi commence à me demander où allait ce mouvement qui avait su saisir l’imagination de centaines de personnes et capter l’attention de milliers, peut-être même des dizaines de milliers, à travers le monde. Les discussions sont constantes quant à la meilleure manière d’étendre le mouvement. Nombreux sont ceux parmi les nouveaux arrivants, électrisés par l’énergie et le fort sens de la collectivité présents à l’occupation, qui demandent : “Pourquoi n’y a-t-il pas plus de monde ici?”

    Il n’y a pas de réponse simple, mais nous pouvons être sûrs d’une chose. Des milliers de personnes regardent ce mouvement avec sympathie, nombreux sont ceux qui veulent rejoindre, mais qui ne le peuvent pas. Ils ont un travail ou une famille. Ils ne peuvent pas se permettre d’occuper la place indéfiniment. Ils ne sont pas capables, ou peut-être pas encore prêts, à faire de grands sacrifices. Mais ils veulent soutenir l’action. La question n’est pas simplement de savoir comment obtenir plus de monde à l’occupation, mais comment nous pouvons être plus impliqués dans le mouvement général.

    Avec l’attention dont bénéficie cette occupation et l’armée de militants à temps plein qui existe, Liberty Plaza peut devenir un point de rassemblement pour organiser des luttes plus larges. Une prochaine étape pourrait être d’appeler à une nouvelle manifestation de masse un samedi, avec quelques revendications de base comme: ‘‘Faites payer Wall Street pour la crise; Taxez les super-riches; des emplois, pas d’austérité; Enseignement et soins de santé, pas de guerre et de renflouement des banques; Non à la brutalité policière, défendons nos droits démocratiques.’’ De cette façon, des milliers de personnes pourraient participer aider à développer le mouvement. L’occupation de Wall Street devrait publiquement appeler toutes les organisations progressistes, particulièrement les syndicats, à participer à ces manifestations de masse et à mobiliser pour elles.

    Des occupations se développent également aux autres villes, comme à Washington, D.C. pour le 6 octobre (www.october2011.org). Quelque chose est en train de changer dans ce pays. Les travailleurs et les jeunes se politisent et se radicalisent. La colère est profonde et s’amplifie de jour en jour dans la société américaine, juste sous la surface. Elle ne pourra pas être contenue éternellement. Elle explosera.

    L’occupation de Wall Street reflète la colère et la radicalisation de la société. Du Wisconsin à New York, nous faisons l’expérience du tremblement de terre social qui se développe à travers la planète en réaction aux tensions nées de la crise économique. L’épicentre de cette vague de protestations de masse est peut-être bien dans la région de l’Europe, du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, mais il ne faudra pas longtemps avant que les USA ne soient profondément affectés.

  • Extrême-droite. Des idées nauséabondes sur base d’ une société pourrie

    La période dans laquelle nous nous trouvons est politiquement et économiquement instable. La crise que l’on traverse, bien qu’elle maintienne le niveau de vie des patrons intact, dégrade franchement celui des travailleurs et des jeunes. Le dégoût envers les partis traditionnels et leurs politiques néolibérales ne fait que grandir.

    Par Ben (Charleroi)

    On voit des peuples entiers lutter collectivement et massivement pour défendre leurs droits : en Grèce, en Italie, au Portugal en Espagne, au Chili, en Israël,… Sans parler des luttes contre les dictatures en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Mais l’absence de luttes collectives ou d’une organisation de travailleurs et de jeunes proposant une politique de gauche véritable peut mener au dégoût, à la division et faire le lit de l’extrême-droite. En France, Marine Le Pen risque de faire un gros score électoral lors des prochaines présidentielle de 2012. Un succès électoral du Front National français aurait comme conséquence un renforcement du discours de l’extrême-droite, divisant les travailleurs et les jeunes au lieu de les unir dans la lutte contre le capitalisme et la crise. Les militants néofascistes ou certains individus isolés prendraient encore plus confiance dans leurs idées nauséabondes, les poussant parfois à la violence. Les 77 morts et 96 blessés graves des attentats d’Oslo le rappellent tristement.

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    Ils sont fous ces nazis ! Mais aussi dangereux…

    Le 12 septembre, les néonazis de BBET (‘‘Bloed, Bodem, Eer en Trouw’’, soit ‘‘sang, sol, honneur, fidélité’’) sont passés devant le tribunal de Termonde. Dix-sept de ces crânes rasés doivent se défendre d’avoir fait partie d’un groupe armé.

    En trois ans d’existence, ce groupuscule a écrit (sans grande subtilité) à de nombreuses reprises contre le PSL. Sur son site, BBET affirmait que le PSL était ‘‘rien de plus et rien de moins qu’une opération de la sûreté d’Etat contre les véritables opposants au système’’ ou encore que ‘‘le PSL est formellement un parti qui lutte pour les pauvres de toutes races, mais en réalité, c’est un mouvement qui ne s’occupe que d’objectifs sionistes et de juifs’’.

    Ils ont aussi commencé un de leur meeting en 2004 (perturbé par l’activité de notre campagne antifasciste flamande Blokbuster) avec ‘‘quelques piques à l’adresse des judéo-bolcheviques comme Geert Cool (porte-parole de Blokbuster, NDLR) et Manuel Abramowitz (responsable du site resistances.be, NDLR), les dobermans de la ploutocratie qui veulent troubler les débats non-conventionnels en faisant appel à leurs employeurs de la police, de la sûreté d’Etat, de la presse du système et des partis du système’’.

    Mais le fait que ces énergumènes aient possédé des armes les rend tout de suite moins drôles, certainement après le massacre de Norvège. Ne laissons pas de pareils malades avoir suffisamment de confiance en eux pour passer à l’offensive et poursuivons la lutte contre l’extrême-droite !

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    En Belgique, il y a quelques mois, le Voorpost (milice du Vlaams Belang) a annoncé qu’il voulait marcher sur les villes ‘‘volées’’ à la Flandre comme Enghien, Soignies, Braine-le-Comte, Mouscron et Tournai. Cinq bus ont donc amené 200 militants du Voorpost à Enghien, où ils ont marché sur la place en entonnant des chants anti-wallons. Il est clair que les tensions communautaires leur permettent de se construire.

    Du côté francophone, on pense souvent – à tort – être à l’abri de ce genre de groupe. Beaucoup pensent que des partis comme le Vlaams Belang, des groupes comme Blood & Honor et Combat 18, ou encore des individus isolés influencés par des idées d’extrême-droite ne peuvent que rester marginaux. Pourtant, bien qu’encore relativement faible, le danger d’un développement de l’extrême-droite est bien réel et va aller en s’aggravant au fur et à mesure que la crise ainsi que les politiques d’austérité s’approfondiront.

    Bien que groupusculaire et divisée, l’extrême-droite a obtenu des scores électoraux relativement importants aux dernières élections communales, et des élus. Nous pourrions également voir des scores importants pour l’extrême-droite lors des prochaines élections communales de 2012. Le rapprochement entre le groupuscule néofasciste Nation et le Front National réunifié montre qu’ils ont compris le potentiel que la période de crise ouvre à leurs discours populistes.

    Modrikamen l’a fort bien compris également, comme le révèle les déclarations qu’il a dernièrement faites dans L’Echo du 13 juillet. Celui que certains appelle le ‘‘petit Degrelle’’ a avoué son attirance pour Marine Le Pen, il explique qu’ ‘‘Un mouvement de retour vers les aspirations du peuple grandit en Europe, avec Wilders, avec Marine Le Pen. Elle est en train de transformer le Front National en un parti de gouvernement. Ce n’est plus une extrême-droite, critiquable, mais une droite qui s’assume avec un côté populaire. Notre parti s’inscrit dans ce mouvement. Il va décoller.’’ Le site Résistances.be va jusqu’à penser qu’il pourrait devenir le pendant belge officiel du Front National français, ce qui pourrait peut-être propulser le populiste Parti Populaire de Modrikamen. Mais il est encore un peu tôt pour le dire.

    Des troupes de choc existent également, on connaissait déjà les actions violentes du groupe Nation déjà cité mais, récemment, une section wallonne de Blood & Honor a été créée. Le noyau dur se composerait d’une dizaine de personnes, basées pour la plupart autour de Charleroi. Ils fréquenteraient les manifestations du mouvement Nation et du Front National réunifié. Ce groupe se réclame ouvertement de l’idéologie National-socialiste et veut former des soldats politiques afin de mener une guerre raciale pour ‘‘sauver la race blanche’’. Son emblème est celui de la division SS Wallonie, qui avait participé à la croisade antibolchévique de Léon Degrelle sur le front de l’Est durant la seconde guerre mondiale. Ce 1er octobre, ils ont l’intention d’organiser un concert de groupes skinheads allemands, français et britanniques, avec l’appui des sections flamandes et allemandes du mouvement.

    Nous devons donc nous organiser et construire un mouvement antifasciste, doté d’un programme socialiste, qui puisse répondre aux défis qui nous attendent dans la prochaine période.

  • [DOSSIER] Pourquoi le capitalisme prépare de puissantes explosions sociales

    Le mois dernier, en une fraction de temps, l’euphorie concernant la ‘‘reprise économique’’ est devenue panique. Commentateurs et analystes s’efforcent à expliquer le phénomène. On fait référence à la psychologie et au manque de leadership politique. Pour nous, ce ne sont là que les symptômes d’une maladie chronique. La plupart de la population ne doit s’attendre qu’à l’appauvrissement et à une exploitation accrue de la part du capitalisme.

    Par Eric Byl, article tiré de l’édition de septembre de Lutte Socialiste

    Si l’on avait consacré les 5.000 milliards de dollars de valeur boursière évaporés ce dernier mois à la lutte contre la faim dans le monde, la Corne de l’Afrique serait probablement un paradis aujourd’hui. Avec les 25 milliards d’euros disparus à Bruxelles, on aurait pu déminer la bombe à retardement du coût du vieillissement. Mais ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent. Il faut d’abord créer la richesse avant de pouvoir la partager, nous disent les libéraux. Ils nous ont aussi affirmé que lorsque l’on enrichi suffisamment les riches, cela arrose le reste de la population. C’est exactement l’inverse que nous constatons : lorsque les pauvres deviennent plus pauvres, cela affecte également le revenu des groupes moyens. Le professeur britannique Richard Wilkinson souligne que tant la crise de 1929 que celle de 2008 sont survenues à un moment où l’inégalité sociale a atteint un sommet.

    Quand les économistes bourgeois sont au bout du rouleau, ils font appel à Marx. Selon le professeur d’économie Nouriel Roubini, celui-ci ‘‘avait partiellement raison en disant que la mondialisation, un secteur financier enragé et la redistribution des richesses issue du travail finiraient par conduire à la destruction du capitalisme.’’ Tout comme le prix Nobel Paul Krugman, il appelle à une restauration progressive des finances publiques, à des stimulants ciblés et à des impôts plus équitables. ‘‘L’alternative, c’est comme dans les années ‘30 du siècle dernier, la stagnation interminable, la dépression, des guerres monétaires et commerciales, des contrôles de capitaux, des crises financières, des gouvernements insolvables et l’instabilité politique.’’ Pour éviter cela, Warren Buffet, le gourou des bourses, appelle à cesser le traitement fiscal favorable aux super-riches. ‘‘Dans les années ‘80 et ‘90, quand je payais encore plus d’impôts, je n’ai jamais hésité à investir’’. Voilà ce que n’aiment pas entendre nos patrons belges, pour qui les propositions – pourtant timides – de Di Rupo représentent déjà un tsunami d’impôts.

    La recette de Roubini a pourtant déjà été appliquée, en 1933, quand le président américain Roosevelt a renversé la politique d’assainissements catastrophique de Hoover avec son New Deal. Dès que Roosevelt a voulu réduire le déficit budgétaire en 1937, l’économie a à nouveau plongé dans la dépression. Si Roubini avait pris au sérieux la seconde partie de sa citation de Marx, il saurait pourquoi. Il a finalement fallu la deuxième guerre mondiale et ses 70 millions de morts, la destruction massive des infrastructures et des entreprises, puis la peur du communisme et par conséquent l’acceptation de la nationalisation de pans entiers de l’économie, de l’organisation des services publics, de la création de la sécurité sociale et de la négociation sociale pour que l’économie se remette complètement de la Grande Dépression.

    Des sociétés et leurs limites

    Marx a dit, en boutade, que l’homme n’a pas été libéré de l’esclavage mais qu’il s’agit de l’inverse. Les sociétés esclavagistes, aussi répréhensibles furent-elles, ont à une certaine époque joué un rôle dans la protection de l’homme, à la merci de la nature. Même si, initialement, les sociétés esclavagistes se situaient à un niveau inférieur et ont étés envahies par des sociétés basées sur ce que Marx appelait le mode de production asiatique, elles l’ont par la suite remporté. Elles étaient plus productives, les esclaves étant totalement à la merci du maître.

    Au fil du temps, cet avantage s’est transformé en son ‘‘opposé dialectique’’. Le nombre d’esclaves était la mesure de toute richesse, un ‘‘investissement’’ à nourrir et à loger, y compris aux moments non productifs. L’amélioration de la production ou de l’utilisation des outils n’intéressait pas les esclaves. Ils frappaient les chevaux jusqu’à ce qu’ils deviennent boiteux. Le besoin continuel de nouveaux esclaves réclamait des efforts de guerre constamment plus importants. Ce n’est que lorsque Rome est complètement tombée en décadence que des sociétés féodales primitives et moins développées ont eu des opportunités de l’envahir.

    Les serfs étaient alors liés à la terre. Ils devaient céder une partie du produit au Seigneur, mais ils pouvaient utiliser eux-mêmes le restant. Eux avaient donc intérêt à accroître la productivité, et c’est ainsi qu’ont été rendus possibles l’utilisation de meilleurs outils et le passage de l’assolement biennal à l’assolement triennal. La croissance de la productivité a également jeté les bases du capitalisme commercial, des expéditions et des pillages coloniaux ainsi que du développement des précurseurs de nos industries (les manufactures) qui, par la suite, se sont heurtés aux limites de la société féodale basée sur la propriété terrienne.

    Selon les économistes actuels, les conditions matérielles ne contribuent guère à expliquer pourquoi le socialisme ne fonctionne pas, contrairement au capitalisme. Seuls leur suffit l’égoïsme de l’homme et son manque de motivation pour être productif sans compétition. Marx ne nierait pas l’existence de caractéristiques psychologiques mais, plutôt que d’expliquer la société à partir de là, il enquêterait sur les caractéristiques matérielles à la base de certains phénomènes psychologiques. Parallèlement, il tiendrait compte d’une certaine interaction.

    Ses conclusions au sujet de l’aliénation associée au développement du capitalisme nous offrent d’ailleurs beaucoup plus de bases pour comprendre les récentes émeutes des banlieues anglaises que les discours des politiciens portant sur la haine et ‘‘l’effondrement moral’’ de la génération actuelle. Marx admirait la manière révolutionnaire dont le capitalisme développait les forces productives. Il reconnaissait le rôle progressiste du capitalisme mais, comme avec toutes les sociétés antérieures, il a en même temps analysé ses limites en profondeur.

    Défauts inhérents et maladie chronique du capitalisme

    La tendance à la surproduction et au manque d’investissements sont des ‘‘défauts inhérents’’ au capitalisme. Le travailleur ne reçoit jamais le produit intégral de son travail sous forme de salaire. Une partie du travail non rémunéré (plus-value) disparaît dans les poches du patron qui, autrement, fermerait rapidement boutique. Mais la compétition favorise la concentration de capital dans de grands conglomérats. Tant que les capitalistes réinvestissent une part importante de la plus-value, la surproduction est principalement un problème cyclique, puisque la production et l’installation de nouvelles machines exige des travailleurs qu’ils consacrent à leur tour leur salaire en biens de consommation et en services.

    Face à la concurrence, les capitalistes sont obligés de recourir à l’usage des techniques de production les plus modernes. Cela nécessite des investissements sans cesse plus importants dans les machines, la recherche scientifique et le développement technologique, qui devront être amortis dans des délais constamment plus courts. Dans la composition du capital, le facteur travail (ou capital variable, générateur de plus-value) souffre donc en faveur du capital fixe. Le bénéfice par unité de capital investi (le taux de profit) a dès lors tendance à baisser. C’est ce qui explique que, surtout depuis le milieu des années ’70, les marchés boursiers ont connu une forte expansion. Beaucoup de capitalistes préfèrent spéculer en bourse plutôt que d’investir dans la production, qui ne génère pas grand chose. Ceux qui sont restés dans la production se sont adressés aux banques afin de financer des investissements coûteux. Toutes les grandes entreprises participent désormais à l’investissement en bourse. L’idée qu’il existerait un capital industriel responsable au côté d’un capital financier téméraire n’est qu’un mythe.

    Par le passé, ces défauts inhérents étaient ‘‘gérables’’. Mais comme la science et la technologie ont atteint un niveau où toute innovation engloutit rapidement le marché capitaliste, la manière dont notre production est organisée constitue un frein continuel au développement. Les innovations nécessitent des années de recherche pour une durée de vie de plus en plus courte. Pourtant, les actionnaires privés exigent du rendement et ne veulent surtout pas courir le risque qu’un concurrent s’envole avec le fruit de leur investissement, d’où le commerce des brevets et le sabotage constant des savoirs scientifiques, qui devraient être librement accessibles.

    Les raisons immédiates de la crise actuelle

    La presse économique cite toute une série de raisons derrière cette ‘‘montagne russe boursière qui donne le vertige à l’investisseur’’. Pour les Etats-Unis : la crainte d’une nouvelle récession, l’impasse entre Démocrates et Républicains et la réduction de la notation triple A. Pour l’Europe : l’extension de la crise de la dette, l’avenir de la monnaie unique et la solvabilité des banques. Pour la Chine : l’inflation galopante, les craintes de l’impact de la récession américaine sur les exportations et la dette des collectivités locales. Nous ne balayons pas ces raisons immédiates, mais la raison sous-jacente est que la science et la technique ont dépassé les limites de l’élasticité du marché capitaliste. Les possibilités modernes aspirent à une libre gestion collective et à une planification démocratique, ce que les capitalistes ne peuvent temporairement contourner qu’en repoussant les contradictions internes jusqu’à devenir incontrôlables !

    Dans les années ’80, déjà, pour tenter de surmonter la surproduction et restaurer les taux de profits, on s’est servi de l’extension des crédits à bon marché sur le plan de la consommation et, sur celui de la production, de restructurations et de fermetures d’entreprises, de réduction des coûts de production de biens et de services ainsi que d’attaques contre les salaires, les conditions de travail, les horaires et les contrats de travail. L’effondrement des caricatures totalitaires de socialisme en Europe de l’Est et en Union Soviétique sous le poids parasitaire de la bureaucratie stalinienne et la décision de la bureaucratie chinoise d’introduire – de façon contrôlée – le marché libre afin de s’enrichir personnellement ont donné une énorme impulsion au transfert de production vers des pays à bas salaires.

    L’économie mondiale est un enchevêtrement de nombreux facteurs qui s’influencent mutuellement. D’où ‘‘l’effet papillon’’ selon lequel un petit mouvement dans un pays, dans des circonstances particulières, peut déclencher une tornade dévastatrice dans un autre. Avec 1.200 milliards de dollars de bons du Trésor américain dans ses réserves de change et encore 800 milliards de dollars en obligations d’institutions liées aux autorités américaines, le gouvernement chinois est effrayé par une dévaluation drastique du dollar. En 2000, la consommation particulière en Chine représentait 46% de son Produit Intérieur Brut et les investissements, 34%. Dix ans plus tard, ces investissements représentaient déjà 46%, tandis que la consommation privée avait chuté à 34%, en conséquence de l’expansion massive du crédit bon marché et de la sous-évaluation de la monnaie chinoise. Cela explique l’inflation galopante et la menace de surchauffe de l’économie. Si le marché américain décroche suite à une récession, on craint que la Chine connaisse un développement semblable à celui que connaît le Japon depuis le début des années ‘90.

    USA : vers une rechute

    L’impasse entre Démocrates et Républicains, en particulier du Tea Party, concernant l’augmentation du plafond d’endettement du pays a illustré à quel point les représentants politiques de la bourgeoisie sont divisés concernant la manière de s’attaquer à cette crise. Rien ne semble fonctionner. Les ménages ne consomment pas parce qu’ils réduisent leurs dettes, que le chômage mine leur pouvoir d’achat et que les gouvernements locaux économisent. Malgré les taux d’intérêt bas, les entreprises continuent de garder leur argent au lieu de l’investir. La Banque Fédérale s’est déjà, à deux reprises, mise à imprimer de l’argent sans que cela n’apporte fondamentalement de solution, et le gouvernement fédéral devra bien un jour endiguer son déficit budgétaire. Comment faire cela sans provoquer une explosion sociale?

    Cependant, certains analystes renversent le raisonnement. Un éditorial du journal boursier flamand De Tijd, fait même appel à Gustave Lebon, qui à publié en 1895 ‘‘La psychologie des foules’’. Selon le rédacteur, les investisseurs aspirent à une poigne de fer, mais ils ne la reçoivent ni aux États-Unis, ni en Europe. Le raisonnement est ainsi fait: il n’y a pas de direction, la confiance disparaît, ainsi la panique se crée et le troupeau court dans toutes les directions. Les fondations, selon ces analystes, sont en effet en bonne santé, parce que les entreprises ont un stock de cash important. L’hebdomadaire The Economist estime toutefois la probabilité d’une récession aux États-Unis à 50% et les investisseurs espèrent quand-même un troisième recours à la planche à billet.

    Si l’agence de notation Standard & Poor a, pour la première fois depuis 1941, dévalorisé la cote des États-Unis, c’est, selon ces mêmes analystes, la faute des politiciens. S&P peut bien prétendre que l’énorme erreur de calcul à hauteur de 2.000 milliards de dollars dans le rapport sur lequel elle se basait n’a pas joué dans la démission du PDG, il est certain que cela y aura certainement contribué. La vague de critiques que S&P a dû avaler et le fait que les investisseurs, au lieu de fuir, ont encore augmenté leurs achats d’obligations du Trésor américain, permettant aux États-Unis d’emprunter à un taux d’intérêt inférieur à celui de l’Allemagne, l’ont probablement achevé.

    Bye, bye Europe ?

    Pour ne pas se faire assommer par les oracles modernes – les agences de notation – les foyers grecs, portugais et irlandais ont fortement serrés leurs ceintures. Mais maintenant, presque tout le monde s’accorde à dire qu’elles sont incompétentes. Parce que ce sont des personnes de chair et de sang, selon le professeur d’économie Paul De Grauwe de Louvain ; parce que ce sont des entreprises privées qui veulent faire du profit et non pas des évaluations appropriées, selon nous. La sévère politique d’économie imposée à la population en échange de l’aide de la troïka (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne et Fonds européen de stabilité) a plongé ces sociétés dans une profonde récession.

    L’unification capitaliste de l’Europe et la monnaie unique étaient des leviers de maximisation des profits et de casse sociale. Les différences entre les diverses économies nationales de la zone euro n’ont pas diminué, mais augmenté. Avec la politique de faibles taux d’intérêt que les économies les plus fortes ont exigé de la Banque Centrale Européenne, des bulles immobilières se sont développées et des paradis fiscaux ont été créés dans la périphérie, instrumentalisés ailleurs pour briser des acquis sociaux et mettre en place des secteurs à bas salaires. Cette hydrocéphalie devait se dégonfler à un certain moment, nous le disons depuis des années. Les spreads, la différence entre les coûts auxquels les gouvernements nationaux peuvent emprunter, n’ont jamais été plus grands.

    Des pays non membres de la zone euro peuvent stimuler les exportations en dévaluant leur monnaie. Quiconque est emprisonné dans la zone euro ne peut que recourir à la dévaluation interne, un mot à la mode qui signifie ‘‘casse sociale’’. Les bourgeoisies européennes se sont elles-mêmes placées dans une situation kafkaïenne. Abandonner l’euro provoquerait une hémorragie majeure pour les entreprises qui repousseraient sans doute la facture vers les travailleurs et leurs familles. Mais le coût du maintien de la zone euro pourrait devenir trop élevé. La Grèce a besoin d’une seconde aide, et quelques pays ripostent déjà, mais si l’Espagne et l’Italie glissent elles-aussi bientôt, nous entrerions alors dans une toute autre dimension. Le secteur bancaire européen deviendrait insolvable, la liquidité s’assécherait, une récession mondiale s’ensuivrait et la zone euro s’éclaterait probablement de façon incontrôlée. C’est pourquoi la BCE a relancé son programme d’achats d’obligations d’États. Pour l’instant, cela semble fonctionner, mais personne ne croit que cela puisse être suffisant à terme.

    D’où l’illusion de transférer – en partie ? – les dettes nationales vers l’Europe et de les mutualiser dans des obligations européennes. Selon Karel Lannoo, le fils, cela sous-entend une responsabilité commune, un trésor européen et donc des revenus d’impôts européens. Tous les 17 parlements nationaux auraient à l’approuver. Par ailleurs, on sait très bien que la crise en 2008 avait été déclenchée parce qu’on avait saucissonné de mauvais prêts, en particulier les hypothèques à grands risques, pour les emballer avec de meilleurs prêts, en espérant qu’ainsi, les risques seraient tellement éparpillés qu’il n’y en aurait plus. Qui ose prétendre que la même technique, parce que ce sont les obligations européennes, fonctionnerait lorsqu’il s’agit de dettes publiques ?

    Fuite vers des refuges

    Les investisseurs fuient vers de prétendues valeurs refuges. En cas de croissance, ce sont des matières premières, particulièrement le pétrole, mais la hausse des prix conséquente étrangle la croissance. Les récoltes sont aussi très populaires, mais elles ont déjà entraîné des émeutes de la faim. Aujourd’hui, les obligations des gouvernements américain et allemand sont populaires, mais elles rapportent chacune moins que ce que l’on perd par inflation. Ensuite viennent l’or et les francs suisses. Le prix de l’or dépasse de loin le coût de production et la Suisse risque de devenir victime de son succès. La demande pour les francs fait tellement rebondir la monnaie que sa propre industrie risque d’être enrayée et que l’industrie du tourisme risque de s’effondrer. Des consommateurs suisses vont de plus en plus faire leurs achats de l’autre côté des frontières. Cet avertissement, l’Allemagne le prendra en considération, car ce scénario risque de lui arriver dans le cas d’un éclatement de la zone euro.

    Explosions sociales

    Ces dernières années, les fidèles lecteurs de Lutte Socialiste et du site ‘‘socialisme.be’’ ont pu lire dans nos publications de nombreux articles consacrés aux révolutions, aux grèves générales et aux mouvements provoqués par les premiers effets de la crise. Selon nous, ce ne sont là que des signes avant-coureurs des explosions sociales qui nous attendent. Lors de ces explosions, le mouvement ouvrier va se réarmer tant sur le plan organisationnel que programmatique. Le Parti Socialiste de Lutte est déterminé à y apporter une contribution importante.

  • En Bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations, vidéos ou petites nouvelles particulièrement frappantes.


    ‘Regardez la Chine’

    Le samedi 3 septembre, dans cette rubrique, nous avions parlé de Roland Duchatelet, propriétaire du Standard de Liège et ancien élu du VLD (‘‘Envoyez les chômeurs au café !’’). La semaine dernière, ce néolibéral convaincu en a encore sorti de belles… Cette fois-ci, il était question de la politique et du modèle que représente la Chine. "Je me demande si les partis politiques n’ont pas fait leur temps. On ne trouve plus beaucoup de différences idéologiques. Tous les partis sont sociaux, écologistes et pour le marché libre. Ne serait-ce pas mieux de présenter aux électeurs des équipes de management ? (…) Regardez la Chine. Depuis des années, elle connaît une croissance économique de dix pourcents. La Chine n’est pas une démocratie. Elle fonctionne avec des équipes de management. Ils ne sont pas gênés par tout ce qui se dit dans les journaux et par les petits jeux politiques." Traduction : sans démocratie et sans médias, il serait bien plus facile d’imposer des politiques néolibérales et d’organiser des élections pour sauver les apparences. Tiens, quelle est au juste la différence avec ce que nous connaissons aujourd’hui ?


    Un jeune sur cinq est au chômage en Europe

    Partout en Europe pleuvent les plans d’austérité. Pendant ce temps, l’emploi est en berne, et les perspectives d’avenir pour les jeunes sont bien maigres. En juin, l’Union Européenne comptait plus de 5 millions de chômeurs de moins de 25 ans (ce qui devrait d’ailleurs encore empirer dans les temps à venir). En Grèce, 36% des 18-24 ans sont sans emploi, en Espagne, ils sont 44%.


    Les travailleurs belges sont les plus stressés

    Au moins 55% des travailleurs belges souffrent de stress au travail. Notre pays arrive donc au-delà de la moyenne européenne, qui est de 44%. Près de 20% sont au point d’arriver en plein burn-out, c’est-à-dire au point de ressentir des désordres mentaux et physiques à cause du stress. Il y a quatre ans, une étude similaire avait été réalisée. A l’époque, la Suède et l’Allemagne étaient devant la Belgique, qui est maintenant passée en tête.


    Les riches sont prêts à donner l’aumône pour préserver leur richesse

    Dans une carte blanche publiée dans le quotidien flamand De Standaard, l’écrivain hollandais Geert Buelens a abordé la question de ces riches qui veulent payer plus d’impôts. Il a à ce sujet fait référence à ce qu’avait déclaré George Soros dans le quotidien français Le Monde: "Warren Buffett est un investisseur talentueux et intelligent. Il pense à long terme et il sait comment défendre les intérêts des super-riches. Il réalise que si les riches ne font rien aujourd’hui, ils peuvent se retrouver avec l’opinion publique contre eux dans les années à venir. En termes moins diplomatiques, la révolte des masses est vraiment proche, et si nous voulons sauver notre peau, nous devons donner quelques cents. Warren Buffet est d’ailleurs rejoint par des collègues français, italiens et, en Belgique, par le Vicomte Etienne Davignon. Une lecture cynique (et probablement également très réaliste) de cet appel à l’auto-flagellation financière modérée est que ces messieurs cherchent uniquement à préserver leurs privilèges. Ils sont prêts à donner une aumône, à condition que le système financier auquel ils doivent leur richesse d’un autre monde reste inchangé." Il n’ya pas beaucoup à ajouter.


    Pas de nourriture, mais des ordinateurs portables

    Dans l’état indien de Tamil Nadu, les promesses électorales se limitent généralement à la distribution de cadeaux. Après les dernières élections régionales, chaque famille a ainsi reçu une télévision. Résultat: certains ont des logements à peine décents, mais ont une antenne au dessus de leur taudis pour regarder la télévision. Cette année, des élections régionales se sont à nouveau déroulées, et un autre parti est arrivé pouvoir. Le Premier ministre de l’Etat Jayalalithaa avait promis des ordinateurs portables gratuits. Résultat: le gouvernement va distribuer 912.000 ordinateurs portables cette année, et près de six millions en 4 ans. Les ordinateurs portables ont coûté au gouvernement environ 155 euros chacun. En attendant, rien n’est fait contre l’extrême pauvreté et la faim qui frappe l’Etat de Tamil Nadu. Un cinquième de la population (72 millions d’habitants) vivent sous le seuil officiel de pauvreté. Le gouvernement prétend faire quelque chose en distribuant pour 21 millions d’euros de chèvres et de moutons. Cette année, 100.000 familles pourraient bénéficier de cette mesure. Mais c’est la corruption qui va déterminer où vont parvenir les bêtes. Les pauvres des pauvres, les Dalits (intouchables) ne doivent pas s’attendre à la moindre amélioration. Cette semaine, lors d’une manifestation de Dalits, la police a tiré sur eux, et il y a eu des morts. Voilà l’attitude du nouveau gouvernement aux plus pauvres.

  • Les Indignados : un soulèvement contre les effets de leur crise

    Le mouvement des Indignados, sous le slogan principal : ‘‘Nous ne sommes pas des marchandises dans les mains des politiciens et des banquiers’’, a illustré tant la colère présente que le refus de payer leur crise. Ce mouvement exprime aussi que cette génération sans avenir développe un sentiment anticapitaliste.

    Par Clara (Bruxelles)

    La crise a eu un effet dévastateur en Espagne et le malaise est évident. Les retraites ont été augmentées de 65 à 67 ans, les services publics ont vu leurs budgets rabotés, les banques ont commencé à exproprier des familles incapables de rembourser leurs hypothèques, 40% des jeunes sont au chômage (il y a 4,9 millions de chômeurs au total), la nouvelle Réforme du Travail attaque durement les conditions déjà précaires de tous les contrats de travail et a augmenté la flexibilité. Parallèlement, des dizaines de candidats du PSOE (sociaux-démocrates) et du PP (droite officielle) sont accusés de corruption ou de crimes divers. Les gens savent à ce à quoi ils s’opposent et sont à la recherche d’une alternative. Les Indignados : un mouvement plein de potentiel.

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    Ce mouvement, premièrement inspiré par les révolutions en Egypte et en Tunisie, a eu à son tour un impact sur la scène internationale. Les assemblées populaires sur les places de villes et de villages se sont multipliées, dans des pays aussi divers que la Grèce (où le mouvement est très massif) ou Israël.

    Le 19 Juin dernier, journée internationale de mobilisation à l’appel des Indignados, une nouvelle étape a été franchie avec des manifestations massives (275.000 personnes à Barcelone, 150.000 à Madrid,…) contre le Pacte de l’euro, un accord entre gouvernements européens qui suppose plus d’austérité, de coupes budgétaires et de réformes du travail pro-patronales. Cela, en plus du mouvement contre les expulsions de maisons, représente un puissant instinct au sein des Indignados pour faire appel à la classe ouvrière et unir tous ceux qui souffrent de la dévastation économique.

    Les occupations de la Puerta del sol (Madrid) et de Plaça Catalunya (Barcelone) ont été levées afin d’enraciner la contestation plus en profondeur dans la société en s’orientant vers les assemblées populaires des quartiers. Cela peut constituer un sérieux pas en avant, en impliquant des couches plus larges de travailleurs et de jeunes. Jusqu’ici, les diverses assemblées ont regroupé des centaines de personnes mais leur élargissement et la reprise du mouvement à la rentrée est un solide défi.

    Le mouvement n’est pas homogène, mais les voix favorables à la grève générale se font plus nombreuses. Durant la manifestation du 19 juin à Barcelone, par exemple un calicot clamait en tête de cortège ‘‘vers une grève générale’’. Plaça Catalunya, dès le début du mouvement, une Commission Grève Générale défendait qu’il faut bloquer l’économie et étendre la lutte dans les lieux de travail pour remporter la victoire. Cette commission s’est développée depuis lors et s’appelle dorénavant la ‘‘Coordination Nationale du 15-M (Mouvement 15 Mai) vers une Grève Générale’’. Tout en comprenant bien le rôle de frein des directions syndicales, elle s’adresse aux organisations de travailleurs pour entrer en contact avec la base des syndicats en défendant que le mouvement doit également développer des assemblées dans les entreprises.

    Mais il existe des opinions contraires dans le mouvement, ce qui se reflète avec le slogan pour le 15 octobre (la nouvelle journée internationale de mobilisation) ‘‘pour un changement global’’. Ce slogan est flou et, en étant moins concret, représente un pas en arrière vis-à-vis du 19 juin. Ce n’est pas une bonne approche pour élargir le mouvement à la classe des travailleurs. Derrière cela se pose la question du besoin crucial d’un fonctionnement réellement démocratique au sein du mouvement, car il est aussi incorrect que dangereux que de tels slogans – destinés à représenter le mouvement dans son ensemble – soient décidés par un petit groupe de personnes non élues imposant leur décision par internet. Il est primordial de se diriger vers l’élection démocratique de représentants des assemblées des barrios (quartiers) destinés à siéger à des assemblées de coordination de ville, qui doivent à leur tour envoyer leurs représentants à une assemblée nationale, en toute transparence et avec le droit de révoquer et de remplacer ces élus à tout moment. La démocratie réelle, c’est l’abolition du capitalisme !

    Les revendications officielles comprennent de très bonnes choses, contre la réforme des pensions et celle du travail, pour que les politiciens ne reçoivent pas plus que le salaire moyen de la population, contre le renflouement des banques et pour la nationalisation des banques en difficulté, pour la diminution du temps de travail sans perte de salaire, contre les expropriation et pour plus de logements sociaux, pour taxer les grosses fortunes, pour des services publics de qualité,… Souvent, ces revendications vont d’ailleurs bien plus loin lors des assemblées.

    Mais toutes ces exigences sont impossibles à réaliser dans ce système basé sur la logique de profit. Seule une rupture fondamentale avec le capitalisme et l’instauration d’une alternative démocratique pour contrôler les richesses et les secteurs clés de l’économie peuvent réellement vaincre les coupes budgétaires et réaliser concrètement une démocratie réelle, à partir d’un gouvernement des travailleurs et des jeunes, c’est-à-dire une alternative socialiste.

  • Kazakhstan: la répression continue contre les grévistes

    Natalia Azhikalieva, une activiste très connue à Zhenaozen qui avait fait une grève de la faim de 2 mois en soutien de la grève des travailleurs du pétrole, a été arrêtée. Selon les grévistes, elle a été emprisonnée pour 15 jours sans le moindre procès, uniquement sur base de déclarations d’un policier selon lequel elle l’aurait blessé lors de la violente attaque de la police du 8 juillet dernier, contre les travailleurs qui avaient entamé une grève de la faim. Natalia, qui pèse maintenant 45 kilos au maximum, aurait causé des blessures incurables au policier anti-émeute de deux mètres qui lui faisait face…

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    Actions de solidarité

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    En réaction à la charge de la police contre les grévistes de la faim, elle s’était couverte d’essence, en éclaboussant visiblement le policier face à elle. La menace de se mettre le feu a stoppé la charge. Mais la police est revenue le lendemain en plus grand nombre, et a arrêté des dizaines de participants à la lutte. Tout cela est aujourd’hui instrumentalisé pour imposer le silence à l’un des dirigeants de la grève.

    Cette attaque suit la déclaration du 9 septembre dernier de la part du magnat du pétrole Timur Kulibayev, à la tête du Fonds national d’investissement “Samruk-Kazyna”, qui a qualifié cette grève d’illégale et a réclamé des mesures plus répressives contre les grévistes. Ce fonds d’investissement est le principal actionnaire de KuzMunaiGaz, l’entreprise dont les travailleurs sont en grève depuis des mois maintenant. Timur Kulibayev est aussi le beau-fils du président du Kazakhstan, et ce n’est nullement une coïncidence…

    Pendant ce temps, la police continue de harceler Esenbek Ukteshbayev et Ainur Kurmanov, dirigeants du Mouvement Socialiste au Kazakhstan (une organisation large dans laquelle est présente notre section au Kazakhstan, Résistance Socialiste). Jeudi dernier, Esen a été interrogé six heures de suite, et Ainur l’a été durant dix heures la veille. La police utilise aussi d’anciens militants de la campagne “Laissez les maisons du people en paix’’ (une campagne contre les expulsions) qui ont maintenant conclu des arrangements avec les autorités pour jouer le rôle de ‘‘témoins’’. Selon ces derniers, les deux militants sont responsables d’avoir initié une campagne de suicide de masse (!). D’autres accusations plus mineures ont aussi été proférées au cas où celles-ci ne passeraient pas.

    Nul besoin d’expliquer à quel point ces accusations sont absurdes. Selon les récentes recherches de l’Université de Harvard, quelque 38.000 personnes se sont suicidées à travers le monde en conséquence de la crise bancaire. Les USA, la Chine, l’Allemagne, la Grèce, l’Espagne, l’Argentine, le Mexique et la Russie sont en tête de ce classement macabre. Le Kazakhstan ne fait pas exception. Au début de la crise, la banque BTA, qui accuse maintenant Ainur et Esen, a été frappe par divers scandales de corruption et a été sauvée par l’Etat, et partiellement nationalisée. Cette banque refuse maintenant d’offrir une aide similaire pour aider ceux qui sont actuellement incapables de rembourser leurs hypothèques. (voir l’article, en anglais, “More blood on the hands of Kazakhstan’s banks” sur www.socialistworld.net, 27/05/2011).

    Le besoin d’actions de solidarité est urgent. Que faire ?

    Soutenez la grève!

    Les grévistes ont demandé l’aide du député européen Paul Murphy (membre du Socialist Party, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en République irlandaise), afin qu’il récolte de l’argent des syndicats et du mouvement ouvrier international. Paul a ouvert un compte en banque où les donations peuvent être envoyées pour aider les travailleurs en lutte et leurs familles.

    Vous pouvez trouverez ci-contre différents articles expliquant la situation au Kazakhstan. Demandez à votre syndicat d’aider les travailleurs du pétrole. Protestez contre les menaces d’arrestation contre les militants socialistes du Kazakhstan. Protestez devant les ambassades du Kazakhstan (vous pouvez voir ci-contre différents exemples de protestations). Envoyez des emails de protestation aux ambassades, ainsi qu’à la direction de la banque BTA, à Asel Tynyshbekova, à : tynyshbekova@bta.kz. Envoyez vos messages de solidarité à : Kazakhstansolidarity@gmail.com

  • Chili : Grève générale, mouvements de masse et répression mortelle

    La toute relative “paix sociale” vole en éclats

    Après vingt ans de relativement bas niveau des luttes dans le Chili de l’après-Pinochet, ces derniers mois ont connu une éruption de luttes ouvrières et sociales qui ont ébranlé le pays. Vingt ans de gouvernement par l’alliance de la “Concertación” des forces de “gauche” et “démocratiques” n’ont rien apporté si ce n’est des promesses vides, et la continuation de la politique néolibérale de la dictature – exaspérant de ce fait les espoirs longtemps retenus des masses, et aliénant la jeune génération. L’élection du gouvernement droitier de Sebastián Piñera et de sa politique plus ouvertement anti-ouvrière s’est avérée avoir joué le rôle du “fouet de la contre-révolution”, qui a fait volé en éclats la période de relative “paix sociale” au Chili.

    Celso Calfullan, Socialismo Revolucionario (CIO – Chili) et Danny Byrne, CIO (26 août 2011)

    Les tentatives de Piñera de se couvrir de gloire après le sauvetage des 33 mineurs et la gestion des opérations de réparation des dégâts du tremblement de terre ne lui ont fourni qu’une “lune de miel” extrêmement brève. Son taux d’approbation au moment du sauvetage des mineurs était de 60% ; il est à présent de 30%.

    Ces dernières semaines ont vu des centaines de milliers de gens descendre encore et encore dans la rue. La fédération syndicale CUT a été forcée d’appeler à une grève générale de 48 heures pour les 24 et 25 aout, en solidarité avec les revendications des étudiants, et pour des améliorations du code du travail ainsi qu’une profonde réforme politique et constitutionnelle. Les rapports médiatiques indiquent que malgré le travail de sabotage de la mobilisation effectué par la bureaucratie syndicale, la grève a eu un énorme impact, surtout dans le secteur public, et a amené plusieurs dizaines de milliers de gens dans la rue. Un jeune âgé de 16 ans a été abattu par la police pendant les manifestations de jeudi à Santiago, et un autre jeune de 18 ans a été grièvement blessé. La colère bout dans la société : selon les sondages, plus de 80% de la population soutient les revendications des étudiants. Le couvercle a été soulevé et c’est une période de luttes et de confrontations qui s’ouvre. Le Chili, qui était tout au long de la dernière période perçu comme un bastion du néolibéralisme, le “modèle” pour les économistes de droite de par le monde entier, pourrait maintenant commencer à jouer le rôle de centre de la lutte et de la résistance en Amérique latine.

    Grève générale – une occasion manquée ?

    La grève générale de 48 heures a été la première grève de cette ampleur depuis la chute de la dictature. Le fait qu’elle ait été appelée par la direction de la CUT, un cadre conservateur lié à l’appareil des partis de la “gauche” officielle, est en soi un développement sans précédent. Seule une pression massive de la base des travailleurs a pu provoquer un tel appel de la part des dirigeants de la CUT, qui sont plutôt habitués à jouer le rôle de frein à la mobilisation de la puissance de la classe ouvrière. Et de fait, la lutte des étudiants, comme dans de nombreux cas dans l’Histoire partout dans le monde, a agi en tant que bélier qui a enfoncé les portes qui empêchaient la classe ouvrière au sens large de se joindre à la bataille. Le sentiment que l’exemple des étudiants, qui ont entamé une lutte fort combative, devrait être suivi à travers toute la société, a été décisif dans le processus qui a mené à l’appel à la grève générale.

    Un signe avant-coureur de cela a été la grève massive et solide des mineurs de cuivre partout dans le pays, le 11 juillet. En réponse aux attaques de “restructuration” de Piñera et inspirée par les étudiants, la grève a paralysé cette industrie qui représente 16% du PIB chilien, dans un pays qui produit un cinquième de la production mondiale de cuivre. La solidarité entre les étudiants en lutte et les travailleurs du cuivre a été instinctive et puissante. Les assemblées dans les écoles et universités occupées partout dans le Chili ont applaudi la grève et ont organisé des manifestations de soutien. Toutefois, le rôle des dirigeants syndicaux, qui ont ouvertement tenté de dissuader les travailleurs de rejoindre les manifestations étudiantes le même jour, a eu une certaine influence, bien que limitée, sur la concrétisation dans l’action de ce sentiment d’unité.

    La grève générale avait le potentiel de représenter un immense pas en avant dans ce sens. L’appel a été largement soutenu à travers tout le mouvement ouvrier, ce qui a permis la construction des mouvements massifs qui ont eu lieu le jour de la grève, dans lesquels les organisateurs ont estimé à 600 000 le nombre de participants partout dans le pays, y compris 400 000 à Santiago. Hélas, l’attitude de la CUT dans la période de mobilisation a suivi un schéma bien habituel : appeler à la grève, puis ne strictement rien faire pour s’assurer de son succès !

    La participation à la grève a reflété cela. Bien que la grève ait eu un puissant effet dans le secteur public (avec plus de 80% de participants dans ce secteur selon les syndicats), le secteur privé a été moindrement affecté. Même les secteurs traditionnellement combatifs, comme les dockers et les mineurs, tout en déclarant ouvertement leur soutien à la grève, n’ont pas participé. La raison principale en a été la peur de la réponse des patrons dans le privé en termes de licenciements, mais aussi la faible mobilisation et la stratégie suivie par les dirigeants syndicaux, qui n’a pas pu susciter l’enthousiasme requis pour convaincre les larges couches de la classe ouvrière dans le secteur privé, où le taux de syndicalisation est inférieur à celui du public, à rejoindre la grève.

    Son histoire de relations cordiales avec le gouvernement de Concertación, d’accords pourris et de refus de mener les travailleurs dans la bataille, a grandement contribué à saper l’autorité du mouvement syndical en général et de la CUT en particulier. Les dirigeants de la CUT sont perçus par de nombreuses personnes comme étant des reliques de l’establishment, bien loin des luttes des travailleurs. Arturo Martinez, le dirigeant principal de la CUT, a renforcé cette impression en juillet lorsqu’il s’est fait huer par les dockers de Valparaiso qui l’ont aperçu en train de diner dans un restaurant de luxe sur le trajet de leur manifestation ! Le bas taux de participation à la grève générale indique les limites qui sont imposées au développement des luttes par le contrôle absolu de Martinez et autres bureaucrates.

    Les assemblées territoriales

    Une part essentiel de la stratégie nécessaire afin de surmonter les obstacles posés par les dirigeants de la CUT se trouve dans le potentiel des “assemblées territoriales” qui ont émergé dans certaines zones. De telles assemblées, avec une participation de masse et structurées démocratiquement sur les plans régional et national, sont un modèle du moyen parfait de construire une grève générale victorieuse à partir de la base capable de passer par-dessus la tête de la direction de la CUT. De telles assemblées sont également cruciales pour forger des liens profonds entre les militants étudiants et syndicaux en un mouvement de masse, à travers la participation consciente dans les assemblées de délégués provenant des entreprises. Ils peuvent aussi être des relais pour les militants syndicaux de la base dans leur lutte nécessaire pour combatttre les dirigeants syndicaux droitiers et pour transformer les syndicats en véritables instruments de lutte. Socialismo revolucionario (CIO – Chili) appelle à la prolifération de ces assemblées partout dans le pays, à leur structuration démocratique sur le plan national, et à l’adoption d’un plan d’action destiné à intensifier la lutte. Ce plan inclurait à la fois les manifestations et occupations étudiantes, ainsi que le début de la préparation d’une véritable grève générale au finish organisée à la base au moyen de slogans combatifs destinés à mobiliser la masse des travailleurs autour de la lutte pour une alternative.

    Une répression mortelle

    La mort d’un adolescent de 16 ans, abattu par les tirs de la police, et une attaque similiaire sur un jeune de 18 ans qui se trouve toujours en ce moment entre la vie et la mort, ont été la conséquence des proportions obscènes qu’a prises le déploiement de la force répressive gouvernementale, qui a arrêté des centaines de personnes et blessés des dizaines d’autres rien que jeudi 25 aout. Les canons à eau et des gaz lacrymos ont été copieusement utilisés contre les jeunes manifestants – ce qui a dû couter des millions de pesos –, certains de ces manifestants ayant érigé des barricades et bloqué les avenues principales durant de véritables batailles rangées contre les “carabineros”. Cette répression continue fait partie des tentatives de l’establishment de faire passer les étudiants pour des êtres violents et incontrôlables. Hélas pour le capitalisme, ces tentatives ont jusqu’ici échoué de manière spectaculaire, puisqu’on contraire, le soutien pour les étudiants parmi la société n’en a été qu’élargi et renforcé. Et l’attitude de Piñera ne s’est pas adoucie non plus. En réponse à ces événements, des porte-paroles du gouvernement ont menacé l’introduction d’un “état d’urgence” spécial, une vieille loi qui n’a jamais été mise en application auparavant. Ceci, couplé à la déclaration d’un important cadre gouvernemental qui semble avoir appelé au meurtre d’une des principales meneuses étudiantes en utilisant une fameuse citation de Pinochet (« Si on tue la chienne, on élimine la portée »), n’a fait que renforcer la haine envers le gouvernement et son association avec le brutal passé répressif légué par la dictature de Pinochet.

    Une telle répression, qui inclut le meurtre de jeunes gens, pourrait se retourner contre le gouvernement et l’establishment et provoquer une nouvelle explosion de rage parmi la jeunesse et la classe ouvrière. La réponse du mouvement étudiant et ouvrier face à de tels développements doit être rapide et décisive. Les déclarations de la part de travailleurs ouvriers organisés par la CGT, selon lesquelles ils sont prêts à organiser le blocus de la frontière chilienne en solidarité contre la répression, doivent recevoir une réponse adéquate sur le sol chilien, afin de rendre clair le fait que la sauvagerie ne sera pas tolérée.

    Le mouvement étudiant – une révolte contre le néolibéralisme

    Le système d’éducation chilien est un modèle exemplaire de néolibéralisme. La dictature de Pinochet a encouragé la prolifération et la dominance d’un système d’éducation privé. Cette approche néolibérale a été poursuivie et poussée plus loin par les divers gouvernements de la Concertación. Des universités privées dont le but est de faire du profit, dirigées par d’importants hommes d’affaires, y compris des politiciens de l’establishment, dominent le paysage éducationnel. L’ancien ministre de l’éducation, Lavin, qui a tenté de se poser en tant que modérateur “neutre” entre le mouvement étudiant et les universités, et a été relevé de son poste par Piñera, possède lui-même une grande quantité d’actions dans une des principales universités chiliennes ! L’enseignement est devenu un champ d’investissement fort profitable pour le capitalisme, tandis que des frais d’inscription qui ne cessent d’augmenter et des conditions qui ne cessent d’empirer deviennent la norme logique.

    Il y un sous-financement chronique des universités. Par exemple, l’Université du Chili, la principale “université publique” du pays, reçoit à peine 14% de son financement de la part du gouvernement. L’accent en ce qui concerne le financement est ainsi plutôt mis sur des frais d’inscription exorbitants et des contributions de la part des étudiants. L’étudiant moyen quitte l’université avec une dette de 45 000$ !

    Le mouvement actuel en réponse à cette situation dure depuis les trois derniers mois. Les semaines de mobilisations de masse ont culminé lors de deux journées de protestation massives les 30 juin et 20 aout, lorsque 500 000 manifestants sont descendus dans les rues, dans ce qui a été les plus grandes manifestations au Chili depuis la chute de Pinochet. Une écrasante majorité des universités et écoles secondaires est occupée.

    Ce mouvement a réellement ébranlé le gouvernement. Celui-ci a tout d’abord répondu par la suspension des classes et le début de “négociations” avec les représentants du mouvement. Des concessions, y compris une hausse du financement de l’enseignement, ont été lâchées par La Moneda (le palais gouvernemental), qui a toujours craint une intensification de la lutte et des mouvements de masse. Mais le mouvement, avec sa revendication centrale radicale pour un enseignement gratuit, a encore la semaine dernière rejeté la troisième tentative du gouvernement de mettre un terme aux manifestations, cette fois-ci en promettant de baisser les taux d’intérêt pour les emprunts étudiants.

    Ce refus était clairement correct, puisqu’il est évident que le mouvement en ce moment tient Piñera à la gorge. La réponse de son gouvernement, abandonnant les concessions pour adopter une répression brutale, montre bien dans quel désarroi il se trouve. Les politiciens et les représentants du patronat ont même décrit cette situation comme “ingouvernable”. Afin d’obtenir les revendications du mouvement, pour le droit à une éducation gratuite et de qualité, il est nécessaire d’adopter une stratégie d’intensification de la lutte de masse. Les négociations avec des représentants d’un gouvernement du patronat, provenant d’un establishment politique qui est lui-même bourré de profiteurs du système éducationnel, pourront gagner quelques concessions, mais ne parviendront jamais à rompre de manière fondamentale avec le système d’enseignement orienté vers le seul profit, comme l’exigent les étudiants.

    La croissance certes, mais qui en bénéficie ?

    Le gouvernement Piñera continue à justifier son existence sur base du “succès” de sa politique économique qui a permis de sauvegarder la croissance pour le capitalisme. On s’attend à ce que l’économie chilienne croisse de plus de 6% cette année, en tant qu’un des pays d’Amérique latine, tout comme le Brésil et l’Argentine, qui résiste à la tendance de la récession mondiale sur base de la fragile puissance du marché chinois. Piñera a dénoncé la grève générale qui selon lui menace la croissance économique. Cependant, la propagande du capitalisme qui déclame que les Chiliens “n’ont jamais aussi bien vécu” qu’aujourd’hui se heurte à la réalité de la majorité des travailleurs, des jeunes et des pauvres. Sur base du système de profits capitaliste, la croissance économique ne fait qu’enrichir toujours plus une minuscule élite, qui a avec sa richesse croissante acquis une confiance redoublée pour attaquer les droits et les conditions de vie. Piñera, qui est lui-même l’homme le plus riche du Chili, est un représentant direct et fidèle de cette classe sociale, et est de plus en plus largement perçu comme tel. « Les sondages montrent que la société perçoit ce gouvernement comme étant un gouvernement des hommes d’affaires et des patrons », commentait à ce sujet un analyste dans le Financial Times du 11 juillet.

    La contradiction entre la croissance économique et la lutte persistante de la vie quotidienne pour la majorité s’est avéré être un cocktail explosif. Par exemple, la concession qu’a faite le gouvernement de rehausser le salaire minimum chilien de 10 000 pesos, bien que fortement applaudie, ne suffit même pas à couvrir la récente hausse du prix du pain ! Un sondage récent a montré que 65% de la population pensait que la croissance économique « ne leur avait rien rapporté ».

    Apolitique ?

    La prédominance de sentiments anti-partis parmi le mouvement étudiant est une réponse de la jeune génération par rapport à son expérience des forces politiques existantes. Elle est l’héritage du consensus néolibéral de l’establishment politique et de la litanie de trahisons venant de gauche comme de droite tout au long des dernières décennies. Ce sentiment anti-partis, particulièrement prononcé au Chili, est aussi une caractéristique des mouvements ailleurs dans le monde, comme en Espagne et en Grèce. Toutefois, c’est une caractéristique typique des premières étapes de la lutte. Sur base de l’expérience et de l’apprentissage des leçons du passé, une nouvelle compréhension de la nécessité de forces politiques alternatives d’un genre nouveau pourrait émerger. Même le Parti communiste, qui s’est associé à des décennie de gouvernements de Concertación néolibéraux, est perçu d’une manière qui n’est pas fondamentalement différente. Mais cela n’est que peu surprenant, étant donné le fait que le PC lui-même gère une université privée payante à Santiago ! Toutefois, décrire ce mouvement comme apolitique serait une grave erreur. Il existe un sentiment anti-profits largement répandu, de même qu’un soutien massif pour des mesures socialistes telles que la nationalisation de l’industrie du cuivre. Le besoin de s’organiser autour de telles demandes et de les lier en un programme cohérent et complet retraçant les grandes lignes la transformation de l’économie et de la société est crucial. De cela découle la nécessité de construire de nouvelles organisations politiques, basées sur les luttes qui se développent en ce moment.

    Les revendications de la grève générale sont allées au-delà de la question de l’éducation, et ont aussi appelé à un changement en profondeur du système politique, à la rédaction d’une nouvelle constitution pour remplacer l’actuelle, héritée du régime Pinochet, et à plus de démocratie dans le processus de prise de décisions. Ces revendications, bien que plus esthétiques que réelles lorsqu’elles proviennent de la bureaucratie syndicale liée aux forces capitalistes, reflètent néanmoins une désillusion croissante envers le système dans son ensemble. L’accumulation de colère et de frustration face à tous les espoirs volés en faveur d’une meilleure société après la “transition vers la démocratie”, semble émerger à la surface dans cette vague de luttes. Ceci représente une prise de conscience correcte du fait que le système n’a pas fondamentalement changé depuis Pinochet, que la dictature du capital reste en place et qu’une fois de plus il faut emprunter la route de la lutte de masse afin de la renverser.

    Socialismo Revolucionario (CIO au Chili) a participé au mouvement depuis le tout début. Nous appelons à une alternative révolutionnaire au système actuel, à la fin de la constitution héritée de l’ère Pinochet et de son parlement de millionaires et milliardaires. Sur base d’un mouvement de masse d’assemblées démocratiquement organisées et contrôlées par la base, une nouvelle Assemblée constituante pourrait être imposée et mise sur pied, composée de véritables représentants des intérêts des travailleurs et des pauvres. Une telle assemblée pourrait ensuite commencer l’organisation d’un gouvernement des travailleurs et des pauvres, avec le contrôle sur les riches ressources et sur l’économie du Chili de sorte que celles-ci passent aux mains de la population laborieuse et de la jeunesse.

    La revendication des étudiants pour la nationalisation de l’industrie du cuivre afin de payer l’enseignement gratuit représente les germes d’une telle potentielle alternative à ce système – une alternative de propriété et de contrôle publics et démocratiques des ressources naturelles et des secteurs-clés de l’industrie. De la sorte, une société socialiste pourrait être construite, remplissant les espoirs depuis longtemps retenus des masses chiliennes et latino-américaines, avec toute leur riche histoire de lutte révolutionnaire contre le capitalisme et l’impérialisme. L’internationalisme de ce mouvement, illustré par l’impact de la révolte des “indignés” espagnols au Chili et par la solidarité des travailleurs argentins, est lourde de sens. L’impact des développements tumultueux au Chili pourrait être fortement ressenti dans d’autres pays de la région, dont les masses ouvrières pourraient alors se mettre en action. Ainsi l’objectif d’une fédération socialiste du continent, en tant que partie prenante d’un monde socialiste, deviendrait beaucoup moins abstrait. Son potentiel se matérialisera par la puissance de la lutte de masse par-delà les frontières.

  • En bref…

    Cette rubrique est destinée à mettre en avant différents faits, citations ou petites nouvelles particulièrement frappantes.


    Impossible de vivre avec 3000 euros par mois…

    Jean Michel Javaux, coprésident d’ECOLO et bourgmestre d’Amay notamment, a été légèrement attaqué au sujet du cumul, thème particulièrement cher à son parti. Il s’est défendu en disant sur Twitter : "c pas un cumul…Vous pouvez ergoter mais bourgmestre d’une commune de -de 15000 habitants (et aucun autre mandat electif) oblige tous les échevins et exécutifs à avoir un boulot." Ce qu’il faut savoir, c’est que le salaire brut des bourgmestres a été revalorisé en 2011. Actuellement, il s’agit de 3.000 euros bruts par mois. Pour une ville comme Mons, il s’agit de 6.000 euros. ce qu’affirme donc en substance Mr Javaux, c’est donc qu’il n’est pas possible de vivre avec 3.000 euros par mois. Sur quelle planète vit-il? Très nombreux sont les travailleurs qui ne disposent pas de cela, et de fort loin d’ailleurs… Peut-être que nous pourrons à l’avenir voir ECOLO participer activement aux luttes pour de meilleurs salaires avec l’objectif de permettre à chacun d’avoir plus de 3.000 euros ?


    De gauche, ECOLO?

    Ce n’est pas la semaine de Javaux… WikiLeaks a publié un document qui est un rapport d’une discussion “confidentielle” entre le chef de file des ‘‘verts’’ et l’ambassadeur des Etats-Unis. Ce texte est limpide quant aux efforts effectués par l’homme fort d’ECOLO pour plaire à l’establishment, une rhétorique tout autre que celle qu’il utilise vers ses électeurs ou la base du parti… Morceaux choisis : Javaux aurait précisé que son parti n’est pas de gauche (Ecolo ‘‘bousculant les frontières entre les classes.’’) et aurait aussi déclaré que des militants sont issus de riches familles notamment liées à RTL ou Umicore (‘‘Il a un nombre étonnant de supporters clés parmi les riches familles industrielles belges, a-t-il expliqué.’’ou encore ‘‘Il explique que certains des militants Ecolo les plus importants viennent des familles riches qui contrôlent de grandes compagnies en Belgique, notamment RTL (une chaîne de télévision privée) et Umicore (un groupe chimique)’’). Javaux aurait aussi positivement parlé de l’implication de la Belgique dans les opérations militaires en Afghanistan (tout en admettant que ce sujet est sensible, surtout parmi les immigrés qui votent pour ECOLO) et aurait déclaré qu’il est important de travailler avec l’OTAN et l’ONU. Les centrales nucléaires pourraient aussi rester ouvertes plus longtemps. L’ambassadeur fait aussi remarquer que Javaux slalome entre les partis traditionnels et qu’il ‘‘ est bien possible que les verts créent la surprise en Wallonie en poussant des réformes qui ne sont pas nécessairement appréciées à gauche ou au centre.’’


    Ce système est littéralement malade

    165 millions de personnes en Europe sont atteintes de troubles psychiatriques ou neurologiques plus ou moins graves. C’est le constat auquel est arrivé le Collège européen de neuropsychopharmacologie après une étude réalisée sur 500 millions de personnes issues des 27 pays de l’Union Européenne. Un expert en santé mentale due l’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré que ‘‘c’est bun indicateur du stress de notre société, pas forcément de troubles psychiatriques’’. L’Etat de la santé mentale dans notre pays est lui-aussi préoccupant. En 2009, 263 millions de doses journalières d’antidépresseurs ont été vendues. Cette année-là, on estime qu’un Belge sur dix a pris des antidépresseurs, soit 1,1 million de personnes. Environ 5% de la population du pays est aux prises avec une lourde dépression.


    ‘‘Le pire de la crise de l’euro est encore à venir’’

    Wolfgang Munchau du journal Financial Times ne fait pas dans la dentelle. ‘‘Je m’attends de ce fait à ce que la récession frappe la zone euro de plein fouet, et sans défense. Lorsque cela arrivera, la crise de l’eurozone ne sera pas belle à voir.’’ Pourquoi ? Il explique que chaque pays de la zone euro oublie qu’il fait partie d’un ensemble, et que ses actions ont un impact sur cet ensemble. Il se comporte comme une petite économie ouverte. Or, les plans de sauvetage ont besoin de la croissance pour jouer à plein. Celui de la Grèce, qui était déjà problématique au moment de sa rédaction, est compromis par la récession du pays. La stratégie de recapitalisation des banques est en train de s’effondrer avec le ralentissement économique. Cet été, la croissance semble s’être figée dans les pays de l’eurozone. Cela fait deux mois que les prêts consentis au secteur privé sont en berne. Les prévisions pour l’activité manufacturière sont en recul. Il critique aussi sévèrement les plans d’austérité de la France, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Portugal et l’Irlande, qui retentissent sur l’ensemble de la zone euro.


    Les dirigeants britanniques du Parti travailliste veulent être bien clairs: ils n’aiment pas les grèves

    Que faire en tant que dirigeant politique d’un parti d’opposition sensé être auprès des travailleurs lors d’une interview concernant une grève des fonctionnaires si quand on ne soutient pas du tout cette grève ? On répète la même chose à chaque question…


    Entre amis

    Fin juin 2011, Filip Dewinter, porte-parole du Vlaams Belang, a participé à une réunion de la Lega Nord à Pontida, près de Bergamo. Il y a notamment rencontré Francesco Speroni (à l’extrême droite de la photo). Un mois plus tard, ce même Speroni expliquait que Breivik n’avait fait que défendre la civilisation occidentale avec son massacre…


    Rions un peu avec les riches (en anglais)

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette nouvelle rubrique de socialisme.be vous proposera régulièrement des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • 16-18 septembre : Camp de formation marxiste de Etudiants de Gauche Actifs destiné à préparer cette nouvelle année académique
    • Di. 25 septembre : Bruxelles. Slutwalk – protestation contre le sexisme, RDV 14h30 Gare du Nord
    • Sa. 29 octobre : Seconde Journée du Socialisme en Flandre, à l’initiative de la Table Ronde des Socialistes
    • sa.-di. 26-27 novembre : Congrès régionaux du PSL
    • 3 décembre : Manif climat
    • 8 mars 2012: manifestation anti-NSV à Louvain
    • 25 mars 2012 : protestations contre le rassemblement des réactionnaires antiavortement à Bruxelles

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    Pourquoi je suis devenu membre

    Thomas, Liège

    D’abord, j’aimerais dire que je suis une personne qui prend conscience du monde dans lequel elle vit et qui est convaincue qu’il faut agir au lieu de simplement constater.

    J’ai toujours senti en moi le besoin de m’indigner face à des situations que je ne jugeais pas justes et, à partir de ce moment, il m’est venu la nécessité de militer au sein du PSL.

    En effet, ce qui m’a plu au PSL, c’est la mentalité non-électoraliste de ses membres et leur acharnement face à un monde qui ne croit qu’en la réussite personnelle, tel un “american dream” étendu sur la planète entière.

    Je suis le genre de personne qui pense que le bien être personnel est amené par le bien être collectif au sein de n’importe quelle société et je suis convaincu que nous pouvons tendre vers ce type de société si chacun peut apporter sa pierre à l’édifice, conscient de la nécessité de changer la prison dorée dans laquelle nous vivons depuis le XVIIIème siècle.

    En conclusion, j’ai rejoint le PSL par besoin personnel, par nécessité et surtout pour l’humanité qui habite chacun de ses membres.

    Pour une société meilleure, amis camarades, vive la révolution !


    Ecole d’été réussie avec 360 marxistes de 33 pays

    Par Hanne (Anvers)

    Le PSL fait partie d’une organisation internationale, le CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière), qui est active dans une cinquantaine de pays sur tous les continents. Fin juillet, l’école d’été européenne du CIO s’est déroulée à Louvain et a rassemblée 360 participants issus d’Europe mais aussi des Etats-Unis, du Venezuela, du Brésil, du Nigéria, de Tunisie, d’Israël, de Palestine, du Liban, d’Inde, de Malaisie, du Kazakhstan ou encore d’Australie.

    Cette école d’été fut particulièrement intéressante au vu de la situation politique internationale. Nous avons connu les renversements de régimes dictatoriaux en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la lutte de masse dans des pays Européens comme la Grèce, des mouvements aux Etats-Unis (au Wisconsin). Même Israël connaissait alors les débuts d’un mouvement de masse. En même temps, le capitalisme connaît une crise profonde et les capitalistes ne savent plus comment guérir leur système malade.

    Il faut remonter aux années ’60 pour retrouver autant de mouvements de révolte au même moment, avec des slogans et des tactiques qui se reprennent et se diffusent à large échelle. Cela illustre le sentiment de solidarité internationale. Dans un contexte de changements rapides et de mouvements, des discussions internationales telles que celles menées à cette école d’été sont indispensables.

    Les participants ont été particulièrement intéressés par les discussions sur les récents mouvements de masse, et les sessions consacrées à la Grèce, au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord ont par conséquent très certainement constitué le point d’orgue de cette semaine. Tant là où nos forces sont un peu plus développées (en Grèce par exemple) que là où nous posons nos premiers pas (en Espagne, en Tunisie ou en Egypte), la question du programme à défendre et des perspectives sur lesquelles le baser est un élément des plus cruciaux.

    Tout au long de cette école, le fil conducteur a sans doute été le fait que nous nous trouvons actuellement à un tournant de la situation objective mondiale. Mais le CIO s’y était déjà préparé depuis un bon moment, et nous faisons actuellement de très bonnes interventions. En Grèce, nous attirons une couche de militants ouvriers et de jeunes ; en Espagne, nous avons posé les premières bases destinées à construire une section solide. Le retour de la lutte des classes en Grande-Bretagne a immédiatement conduit à une croissance du Socialist Party qui, pour la première fois depuis des années, a à nouveau franchi la barre significative des 2000 membres. En Irlande, nous avons maintenant deux élus au Parlement – Joe Higgins et Clare Daly – qui, tout comme notre député européen Paul Murphy, étaient présents à l’école d’été.

    Chaque jour a connu son lot de discussions diverses et variées sur la lutte syndicale, la position des femmes, la lutte contre l’homophobie et la défense des LGBT, la situation particulière du Kazakhstan aujourd’hui, l’Asie, le Nigéria, l’antifascisme,… Un enthousiasme gigantesque était présent, de même que la volonté de profondément s’engager dans les luttes.

    L’enthousiasme s’est d’ailleurs notamment illustré lors de l’appel financier, dont la récolte s’élève à pas moins de 25.000 euros pour aider à la construction de nos forces au niveau international. Sur base de sérieuses discussions politiques et de notre programme socialiste cohérent, nous pouvons faire des pas en avant même si, dans la période actuelle, les éléments compliquant ne manquent pas.


    Fonds de lutte : 73% de notre objectif trimestriel obtenu après deux mois

    Voici ci-dessous un état des lieux de notre récolte de fonds de lutte pour la période Juillet-septembre 2011. Chaque trimestre, nous voulons récolter 11.000 euros de soutien financier parmi nos membres et nos sympathisants. Après deux mois, nous avons obtenu 8.044,45 euros de soutien, soit 73% de notre objectif. Il est donc parfaitement possible de réaliser le reste de notre objectif au cours du mois de septembre.

    Vous voulez participer à cet effort ? C’est bien entendu possible, en prenant un ordre permanent de soutien par exemple. A partir de 2 euros ou plus par mois, vous recevrez d’ailleurs chaque mois un exemplaire de notre mensuel, Lutte Socialiste. Versez votre contribution sur le compte n°001-2260393-78 du PSL avec pour communication “soutien”.

    • Hainaut-Namur : 75%
    • Brab. FL – Limbourg : 74%
    • Bruxelles Brab.Wall. : 62%
    • Flandre Or. et Occ. : 60%
    • Anvers : 59%
    • Liège-Lux.: 16%
    • National : 271%
    • TOTAL: 8.044,45 €, soit 73%
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