Tag: Espagne

  • Nationalisation du secteur sidérurgique sous le contrôle des travailleurs !

    Combien de trahisons et de mensonges de la part du patronat et des autorités ? Combien de sacrifices pour les travailleurs ? Tout ça pour arriver à la fermeture ?! Voilà le mépris et l’arrogance du capitalisme. Pourquoi poursuivre avec cette logique ? Un secteur aussi vital que celui de la sidérurgie, ou encore de la finance ou de l’énergie, devrait être placé sous le contrôle démocratique de la collectivité. Pourquoi Mittal est-il en droit de définir quel sera notre avenir et celui de nos enfants ?

    Tract du PSL

    Tract en version PDF

    Le front commun syndical est allé protester auprès du formateur Di Rupo : l’Etat a pu dégager 4 milliards d’euros pour sauver les spéculateurs et les actionnaires de Dexia. Ce n’est pas la première fois que les banques profitent des caisses de la collectivité. Pourquoi l’arme de la nationalisation ne peut-elle pas être utilisée pour la sidérurgie ? Pour sauver les emplois, pas les profits des actionnaires.

    Pourquoi notre sueur doit-elle servir LEURS profits?

    Depuis la faillite des Forges de Clabecq en 1997, on a dit aux métallos que la sidérurgie était condamnée. ”Faut se faire une raison ”camarades”… Le seul espoir, c’est un repreneur privé”. Combien de fois a-t-on entendu ce refrain ? Attirer ce ”privé” passe évidemment par la flexibilité ou des concessions salariales. Et des cadeaux au patronat, on en a vu défiler. Combien d’argent est parti dans les caisses des super-riches alors que nos écoles étouffent, faute de moyens ? Et nos pensions, nos routes, nos hôpitaux ? On nous a fait payer de tous côtés, et encore une fois maintenant ?

    Il faut chercher une autre logique. ”Un âne ne butte jamais deux fois sur la même pierre”, dit le proverbe. N’entretenons aucune illusion envers le privé, il n’a pas de solution pour nous. Une seule chose peut sauver nos emplois : retirer l’outil des griffes du privé pour le placer aux mains de la collectivité. Attention, pas pour le refourguer au privé ensuite ! Pourquoi collectiviser les pertes et privatiser les profits ? Nous avons déjà connu cette situation dans les années 1980-1990, avant la vente à Usinor, avec une forte implication du gouvernement wallon, qui attendait de tomber sur un repreneur privé.

    Nationaliser : Impossible ? Et comment ?

    Pour le ministre wallon Jean-Claude Marcourt, c’est ‘‘impossible pour l’Union européenne’’. Seule une reprise de la part d’un opérateur industriel pourrait sauver la phase à chaud. Mais ArcelorMittal devrait la céder à un concurrent. Les directives européennes contre les nationalisations ont été levées en 2008 pour que les États membres courent porter secours aux banques. Pourquoi pas pour sauver l’emploi ?

    Les déclarations de Marcourt & Co illustrent qu’on ne peut pas compter sur les politiciens traditionnels pour nous aider. Si on parvenait à arracher la nationalisation par la lutte, il faudrait éviter à tout prix de laisser de tels énergumènes gérer une sidérurgie nationalisée. La manière dont est actuellement géré le public (la SNCB par exemple) est un argument massue pour dire : non merci ! Cette fois-ci, on aimerait bien que ça fonctionne…

    Nationaliser, sans rachat ni indemnité, sous le contrôle des travailleurs et de leurs familles

    L’impact de la sidérurgie sur la région est tel qu’il justifie pleinement le rachat de l’outil par les autorités. Mais pourquoi racheter ? La collectivité a suffisamment été volée par ArcelorMittal. En plus des très généreux cadeaux fiscaux, 236 millions d’euros ont été accordés pour les quotas de CO2, la Région wallonne a investi 20 millions en recherche scientifique à destination d’ArcelorMittal,… Il faut même réclamer de l’argent !

    ArcelorMittal n’est pas un évènement isolé. Partout dans le monde, les travailleurs et les jeunes entrent en action contre ce système qui n’agit qu’en fonction des profits. Ils occupent les grandes places et les gèrent sur base d’assemblées générales. Pourquoi, après l’occupation des places en Egypte, en Espagne, en Grèce, à Wall Street, ne pas commencer à occuper notre entreprise.

    La seule réponse, c’est la nationalisation du secteur entier, sans rachat ni indemnités, sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la collectivité. Cela signifie que les métallos, qui connaissent parfaitement leur entreprise, forment un collectif de direction démocratique.

    Comment pouvons nous concrétiser cette idée ? Par une occupation de l’entreprise et par la formation d’un comité de lutte démocratique, basé sur des assemblées générales souveraines.

    IL FAUT UNE LUTTE INTERNATIONALE

    Au Luxembourg, ArcelorMittal vient d’annoncer la fermeture ‘‘provisoire’’ de l’aciérie et de l’un des deux laminoirs de Schifflange. 600 métallos vont se retrouver dans une ‘‘cellule de reclassement’’ et d’innombrables emplois seront perdus chez les sous-traitants. En France, le site de Florange-Hayange est menacé de fermeture : 1.100 ouvriers au chômage technique et au moins 400 intérimaires aux contrats résiliés. D’autres sites sont encore menacés à travers l’Europe, tandis que les conditions de travail sont attaquées partout dans le groupe.

    Aucune confiance dans le futur gouvernement !

    Leterme l’avait déjà dit : on ne peut pas économiser 2-3 milliards d’euros par an sans toucher à la “population”. Les 10 milliards d’euros qui devront être trouvés l’an prochain le seront sur le dos de notre bien-être.

    VOLER AUX PAUVRES POUR DONNER AUX RICHES

    Quelle alternative ? En 2009, les entreprises ont réalisé 94 milliards d’euros de profit avant imposition en Belgique, et n’ont payé que 11 milliards d’euros d’impôts (soit un taux de 11,8%). Est-il irréaliste de penser faire un effort à ce niveau-là ?

    Selon les quatre partis traditionnels, c’est hors de question. Dès qu’on parle d’impôt sur la fortune, ce ne serait “pas applicable parce qu’il n’y a pas de cadastre sur la fortune”. Si les négociateurs essayent de soulever la question de la hausse de la taxe nucléaire à 750 millions d’euros, le patron de GDF-Suez-Electrabel menace de bloquer tous les investissements en Belgique. Le sommeil des plus riches ne sera pas perturbé par l’austérité…

    Contre cette logique, nous avons besoin d’une bonne riposte syndicale. Le SETCa a soulevé la question d’une grève générale contre l’austérité, et c’est une excellente initiative. Mais le combat syndical doit avoir un prolongement politique.

    Cette fois-ci, le premier ministre sera PS. A quel point le programme d’économies sera-t-il différent? EN Flandre, un nouveau mouvement socialiste a été lancé : ‘ROOD!’ Cette initiative a été prise par SP.a-Rood, l’aile gauche dont le porte-parole Erik De Bruyn avait reçu 33% des votes aux élections présidentielles du SP.a en 2007. Ce groupe était arrivé à la conclusion qu’il est impossible de rendre le SP.a plus à gauche ou plus démocratique.

    Chaque jour, nous sommes harcelés par la propagande des riches, sans que personne n’y réponde. Nous ne disposons plus d’un parti qui se batte pour défendre nos droits.

    Le PSL pense qu’un tel parti, avec des syndicats combatifs, est nécessaire pour mettre fin à la casse sociale. CONTACTEZ-NOUS !

  • Nationalisation du secteur sidérurgique sous le contrôle des travailleurs !

    ArcelorMittal : annonce de la fermeture définitive de la phase à chaud liégeoise

    Séisme en région liégeoise : la direction d’ArcelorMittal a annoncé sa volonté de fermer définitivement la phase à chaud. Après avoir été baladés pendant des années de promesses en désillusions, les travailleurs sont menacés d’être vulgairement balancés à la poubelle. Un millier d’emplois (581 emplois fixes et près de 400 intérimaires) sont directement concernés, bien plus encore indirectement, et l’avenir de la phase à froid est loin d’être garanti. Comment sauver l’emploi ?

    Par Nicolas Croes

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    Les nerfs des travailleurs mis à rude épreuve dix années durant

    L’histoire de la sidérurgie est longue en région liégeoise. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que les dix dernières années ont été mouvementées.

    En 2001, peu après la fusion d’Usinor (France), Arbed (Luxembourg) et Aceralia (Espagne) qui donnera naissance à Arcelor, le groupe annonce un plan d’économie de 700 millions d’euros. Bien vite, il est aussi question de gel des investissements.

    Début 2003, Arcelor annonce la fermeture de la phase à chaud liégeoise. La manifestation contre la fermeture, en plein centre de Liège, réunira 50.000 personnes, la plus forte mobilisation ouvrière dans la Cité Ardente depuis la ‘‘Grève du siècle’’ de 1961. Suivent aussi deux manifestations au Grand Duché du Luxembourg (où se trouve le siège social du groupe), marquées par une répression policière particulièrement féroce. Un accord social est conclu, prévoyant la fermeture du HF6, le haut fourneau de Seraing, effectif en 2005.

    En juin 2006, Mittal reprend Arcelor, qui confirme la fin de la phase à chaud, puis laisse entendre que cette décision pourrait être revue, ce qui est effectivement fait en 2007. Une première date de relance avait été fixée pour le mois de novembre 2007, reportée en raison du problème des quotas de CO2 (la Région wallonne sortira plusieurs millions d’euros pour accorder des quotas de CO2 supplémentaires à la multinationale..).

    Le 21 janvier 2008 se déroule une grève générale de la sidérurgie liégeoise et, le 27 février, le HF6 est enfin relancé… jusqu’en octobre, où ArcelorMittal annonce sa fermeture ‘‘pour 3 mois’’. Il n’a plus jamais fonctionné depuis. En 2009, le second haut fourneau, le HFB, est ‘‘mis sous cocon’’, puis remis en marche un an, puis ‘‘mis en veille’’ le 1er août de cette année. Enfin est arrivée cette annonce de fermeture définitive.


    Il faut une lutte internationale

    Au Luxembourg, après la délocalisation du service informatique, ArcelorMittal vient d’annoncer la fermeture ‘‘provisoire’’ de l’aciérie et de l’un des deux laminoirs de Schifflange. 600 métallos vont se retrouver dans une ‘‘cellule de reclassement’’ et d’innombrables emplois seront perdus chez les sous-traitants. En France, après l’extinction du site de Gandrange, c’est celui de Florange-Hayange qui est menacé de fermeture, ce qui concerne 1.100 ouvriers au chômage technique et au moins 400 intérimaires aux contrats résiliés. D’autres sites sont encore menacés à travers l’Europe, tandis que les conditions de travail sont attaquées partout dans le groupe.


    Phase à chaud et phase à froid

    Ce que l’on appelle ‘‘phase à chaud’’ ou ‘‘phase liquide’’, ce sont les deux hauts fourneaux (HF6 et HFB), l’agglomération qui prépare le minerais, la coulée continue de Chertal et deux batteries de hauts-fourneaux. La phase à froid, c’est la seconde partie de la production, où les lames d’acier sont transformées en produits finis. Depuis toujours, les syndicats demandent le maintien d’une sidérurgie dite ‘‘intégrée’’. Le froid n’est pas directement menacé aujourd’hui, mais tout laisse à penser que son avenir est des plus sombres dans les plans d’ArcelorMittal.

    Depuis la faillite des Forges de Clabecq en 1997, tous les métallos se sont déjà entendus dire que la sidérurgie était condamnée en Belgique. Ce refrain a été instrumentalisé depuis plus de 10 ans pour faire avaler des efforts incroyables, une flexibilité de travail accrue et, dans le cas d’ArcelorMittal, un gel des salaires en 2009. Au final, ce sont uniquement les bénéfices de la multinationale qui ont été sauvés.

    C’est encore avec cet argument de l’emploi qu’est arrivé tout un tas de mesures fiscales extrêmement favorables au patronat – comme la célèbre Déduction des intérêts notionnels – représentant un gigantesque manque à gagner pour la collectivité. Concrètement, les chiffres sont tout bonnement révoltants.

    Le taux d’imposition ‘normal’ sur les bénéfices des entreprises est de 34% en Belgique. L’an dernier, la filière financière d’Arcelor Mittal (ArcelorMittal Finance and Services Belgium) a réalisé un bénéfice de 1,394 milliard d’euros, sans payer le moindre cent d’impôt. Cette même année, ArcelorMittal Belgium, qui chapeaute l’activité industrielle du groupe en Belgique, a réalisé un bénéfice de 59 millions d’euros, ce sur quoi le groupe a payé 42.000 euros seulement! ArcelorMittal Liège Upstream, dont c’est la fermeture prochaine qui vient d’être annoncée, a réalisé un bénéfice de 35 millions d’euros à elle seule et a payé… 936 euros d’impôts ! Pour sauver l’emploi ? On en voit le résultat…

    Nationaliser ?

    Le front commun syndical d’ArcelorMittal a officiellement demandé au formateur Elio Di Rupo de nationaliser la sidérurgie liégeoise, constatant que l’Etat avait bien pu débourser 4 milliards d’euros pour sauver les spéculateurs et les actionnaires de Dexia, en lui présentant un plan de un milliard d’euros. ‘‘Une idée qui mérite au moins d’être étudiée’’, pour Didier Van Caillie (professeur de stratégie d’entreprise à l’Université de Liège). Mais il par le en fait d’une ‘‘nationalisation-relais’’ temporaire en vue de prévoir la transition vers un nouvel acquéreur privé.

    C’est un peu aussi l’idée de Fabrice Jacquemart, Directeur Politique et Communication de la FGTB Métal Liège-Luxembourg, quand il déclare que ‘‘Notre idée, c’est qu’il faut revenir à la situation des années 1980-1990, avant la vente à Usinor, avec une implication forte du gouvernement wallon en attendant de trouver un autre repreneur industriel.’’

    Le ministre wallon de l’Economie Jean-Claude Marcourt (PS) – que l’on a encore entendu, sans rire, se dira ‘anticapitaliste’ (!) – a très vite expliqué qu’une nationalisation était impossible parce que ce n’est ‘‘pas le rôle de la Région wallonne’’ et que c’est ‘‘impossible pour l’Union européenne’’. A son cabinet, on défend que seule une reprise par un opérateur industriel permettrait de sauver la ligne à chaud liégeoise, ce qui implique qu’ArcelorMittal accepte de céder les outils qu’il souhaite fermer. Et c’est loin d’être garanti.

    D’abord, les directives de l’Union européenne, on en fait ce qu’on veut. Mais, visiblement, uniquement quand il s’agit de l’intérêt des patrons et des banques ! Ainsi, celles s’opposant aux nationalisations ont été levées en 2008 afin de permettre aux divers États membres de se précipiter au chevet des banques. Comment pourrait-on encore défendre de ne pas intervenir dans le cas présent ? Quand il faut sauver l’emploi, ça ne va pas ? Evidemment, si c’est pour que les autorités gèrent une sidérurgie nationalisée comme elles gèrent la SNCB, il y a de quoi se poser des questions… Mais nous entendons autre chose par ‘nationalisation’.

    Sauver l’emploi, pas les profits

    S’en remettre à un hypothétique repreneur, c’est de nouveau livrer l’emploi et la collectivité aux aléas de la soif de profit du privé. Et il n’est pas uniquement question des emplois directs, mais aussi des sous-traitants, des communes (qui dépendent des taxes d’ArcelorMittal pour 5 millions dans le cas de Seraing sur un budget de 90 millions ou encore de 3,7 millions dans le cas d’Oupeye), ou des services publics. Ainsi, 70% du trafic de la gare de triage de Kinkempois concerne la sidérurgie. Si l’activité de la gare n’est pas trop directement menacée par la fermeture de la phase à chaud (essentiellement basée sur le transport fluvial), celle de la phase à froid, à l’avenir plus qu’incertain, constituerait une véritable catastrophe.

    Un secteur de l’économie aussi crucial que la sidérurgie ne devrait pas être laissé aux mains capricieuses et avides de profit du privé. Imaginons qu’à Seraing, le taux de chômage parmi les jeunes est déjà actuellement de 35%…

    Plusieurs économistes affirment d’ailleurs que l’impact de la sidérurgie sur la région est tel que cela justifie amplement le rachat de l’outil par les autorités. Mais pourquoi racheter ? La collectivité a suffisamment été volée par ArcelorMittal et les autres entreprises du secteur. En plus des très généreux cadeaux fiscaux, des dizaines de millions d’euros ont été accordés pour les quotas de CO2, la région wallonne a investi 20 millions en recherche scientifique à destination d’ArcelorMittal,… En fait, c’est même lui réclamer de l’argent qu’il faut faire !

    Partout dans le monde, les travailleurs et les jeunes entrent en action contre ce système qui n’agit qu’en fonction des profits. Ils occupent les grandes places et les gèrent sur base d’assemblées générales régulières et souveraines. A ArcelorMittal, la seule riposte qui s’impose est la nationalisation du secteur entier, sans rachat ni indemnités, sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la collectivité. Les métallos connaissent leur entreprise parfaitement et sont bien capables de former un collectif de direction démocratique. Peut-être faudrait-il commencer à réfléchir à la manière d’imposer cela par l’occupation de l’entreprise et par la formation d’un comité de lutte démocratique, basé sur des assemblées générales régulières et souveraines. Ainsi, on passerait de l’occupation des places à la saisie, par la collectivité et les travailleurs, des outils qui devraient leur revenir de droit.


    Nationalisations sous contrôle ouvrier ?

    Voici quelques liens vers des articles qui développent cette idée de nationalisation sous le contrôle démocratique des travailleurs et de la collectivité.

    [/box]

  • Espagne / Portugal : Des centaines de milliers ‘d’Indignados’ ont occupé les rues le ‘15-O’

    Construisons la résistance de masse contre l’austérité!

    Les “Indignad@s”, les “Wall Street occupiers” et des centaines de milliers d’autres manifestants, partout à travers le globe, ont occupé les rues ce samedi 15 octobre. Ils contestaient le pouvoir des grandes banques et du Grand Capital dans le cadre d’une protestation internationale (‘15-O’). Voici ci-dessous un rapport d’Espagne et du Portugal, où se sont déroulées certaines des plus grosses mobilisations.

    Par des correspondants de Socialismo Revolucionario (CIO-Espagne) et de Socialismo Revolucionario (CIO-Portugal)

    Espagne

    Puerta del Sol, à Madrid, le berceau du mouvement des indignados, a connu une puissante manifestation ce 15 octobre : cinq cents mille personnes ont envahi les rues ce jour-là ! À Barcelone, les organisateurs ont compté 400.000 participants, et 60.000 à Seville. Des dizaines de milliers d’autres ont défilé dans les rue de Valence, de Bilbao et ailleurs dans le pays. Les Indignés étaient de retour, avec une colère inchangée. L’aggravation de la crise économique du capitalisme espagnol ainsi que l’avalanche de coupes budgétaires et d’attaques contre le niveau de vie continuent à attiser les flammes de la protestation et de la radicalisation. Les élections auront lieu le 20 novembre prochain mais les manifestations massives de ce samedi ont constitué un vibrant rappel du fait que cette multitude de travailleurs, de jeunes et de chômeurs affirment qu’ils ne sont pas représentés par les partis de l’establishment.

    Après l’explosion du mouvement après les manifestations ‘Democracia Real Ya !’ le 15 mai dernier, le mouvement 15-M, comme il s’est par la suite fait connaître, a réussi à s’enraciner dans la société espagnole. Bien qu’à une échelle plus limitées, les assemblées populaire que le mouvement a lancées dans les grandes villes d’Espagne ont continué à fonctionner tout au long de l’été. A partir des protestations massives de mai et de juin, le mouvement s’est orienté vers des campagnes locales, en organisant par exemple la résistance contre des centaines d’expulsions de logements ou avec des blocages de masse pour aider ceux qui étaient menacés d’être mis à la porte de chez eux. Samedi dernier, le mouvement a pu démontrer qu’il était encore capable de mobiliser des centaines de milliers de personnes, la participation rivalisant avec celle du 19 juin dernier, quand plus d’un million de personnes avaient manifesté. Mais cette fois, ils ont été rejoints par des centaines de milliers d’autres sur les 5 continents.

    La puissante réaction des travailleurs face aux coupes brutales mises en œuvre par le PSOE et le PP dans les gouvernements fédéraux et régionaux au cours de ces derniers mois – y compris la lutte des enseignants en défense de leurs emplois et de leurs conditions de travail à Madrid et dans d’autres régions – a également eu un impact sur le mouvement. Les masses de jeunes ont été rejoints par de nombreux travailleurs plus âgés et des militants anti-austérités, avec des slogans soulignant l’opposition du Mouvement contre le massacre des budgets publics et revendiquant des soins de santé et une éducation gratuits et de qualité. Ces revendications sont essentielles pour que le mouvement soit capable de se développer plus loin, en tant que force de masse capable de fédérer l’opposition qui existe dans la société en une lutte de masse pour une alternative à l’austérité et le chômage de masse.

    Socialismo Revolucionario (CIO-Espagne) a participé à des manifestations de plusieurs villes du pays, en plaidant pour que le mouvement avance à partir du 15 octobre en direction d’actions encore plus efficaces, comme en construisant de la base une grève générale. Le 15-M peut constituer un puissant outil pour aider les travailleurs à pousser les dirigeants syndicaux à entrer en action en défense de la majorité de la population. Les assemblées doivent dorénavant être à nouveau ‘remplies’, et s’implanter également sur les lieux de travail afin de commencer à construire le blocage de l’économie. De cette façon, on pourrait réellement faire sentir le pouvoir de la majorité. Armé d’un programme politique alternatif appelant à la propriété publique et démocratique des banques et des principaux piliers de l’économie, ce mouvement pourrait soulever la possibilité d’une lutte capable de mettre fin à ce système pourri et d’instaurer une véritable démocratie.

    Portugal: 100.000 personnes à Lisbonne

    Environ 100.000 manifestants ont défilé à travers Lisbonne samedi dernier, 20.000 autres à Porto et des milliers encore dans diverses autres villes et villages portugais. La campagne de mobilisation pour le ’15-O ‘, dans laquelle les militants de Socialismo Revolucionario (CIO-Portugal) étaient profondément impliqués, avait duré plusieurs semaines. Des dizaines de milliers de personnes ont pris d’assaut la police anti-émeute pour occuper les marches du Parlement à Lisbonne, et on a pu voir des scènes jamais vues depuis la Révolution portugaise de 1974.

    Les manifestations ont fortement été inspirées par le mouvement des indignés espagnols qui, avec des protestations de masse, des occupations et des assemblées populaires, a paralysé les centres ville et su capter un large soutien dans la population. Nombreux sont ceux qui veulent voir se développer un tel mouvement au Portugal. Plus de 10.000 personnes ont assisté à une assemblée de masse après la manifestation de Lisbonne, où les décisions de camper la nuit dans le centre-ville et d’organiser une nouvelle manifestation de masse le 26 novembre ont été prises. Des syndicalistes de la base, y compris des membres de SR, se sont également adressés à l’Assemblée, où un énorme soutien a été exprimé pour l’appel à l’organisation démocratique d’une grève générale dans le cadre d’un mouvement de masse destiné à lutter contre le gouvernement et l’austérité de la troïka (Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI). Reflétant la pression de la jeunesse en révolte, les dirigeants syndicaux du CGTP ont annoncé, la veille de la manifestation, que leur plan d’action comprendrait l’organisation d’une grève générale. D’autre part, une déclaration a fait état du fait que le personnel militaire avait informé le gouvernement qu’il prenait le côté du peuple dans leur lutte contre l’austérité, tout en avertissant d’une ‘‘révolution’’.

    Les manifestants, principalement jeunes, ont utilisés leurs slogans et pancartes pour dénoncer le massacre des conditions de vie actuellement mené par le gouvernement, suivant les diktats de la “Troika”. Le gouvernement a annoncé de nouvelles et brutales mesures d’austérité au fur-et-à-mesure que la journée du 15 octobre arrivait. Ce mouvement, qui doit maintenant aller de l’avant et construire des assemblées et des occupations en gagnant le soutien actif des travailleurs, peut constituer une partie cruciale de la riposte contre la destruction de l’économie, de nos niveaux de vie et de l’avenir des Portugais.

  • 15 octobre: Journée de résistance inter-continentale

    Non à la dictature des marchés! Renversons le système capitaliste! Pour une alternative socialiste!

    Nous avons été des dizaines et des dizaines de milliers à manifester contre la dictature des marchés. Cette colère contre cette crise qui n’est pas la nôtre, mais que l’on veut nous faire subir, nous l’avons faite entendre dans 85 pays, dans 981 villes différentes ! De Sidney à Tokyo, de Hong Kong à Rome, de New York à Madrid, en passant par l’Egypte, la Tunisie, le Maroc, l’Afrique du Sud, Israël, le Chili, le Brésil, etc. c’est une merveilleuse démonstration de force et de solidarité internationale qui a été démontrée à l’appel des Indignés. N’en restons pas là !

    • Reportage photos (1)
    • Reportage photos (2)
    • reportage photos (3)

    Après plus de trois ans de crise continuelle du capitalisme, les capitalistes et leurs marionnettes politiciennes ont plus que largement démontré leur incapacité à offrir une voie de sortie à la misère et à l’avenir incertain qui menace la population mondiale. Cette majorité de travailleurs et de jeunes, qualifiée de ”99%” dans le mouvement ”Occupy Wall Street” aux USA, devrait payer pour la faillite du système afin de continuer à sauvegarder les banquiers et les milliardaires? C’est précisément contre cela que se développe actuellement la révolte. C’est précisément contre cela qu’ont émergé les aspirations pour un changement réel, pour une ”révolution” comme le réclame le mouvement de la jeunesse, en Espagne par exemple.

    Diffusons l’indignation! Mobilisons réellement la force du mouvement !

    La résistance se développe, avec des occupations, l’installation de tentes et des protestations de masse, d’un continent à l’autre. Cette journée du 15 octobre l’a encore une fois merveilleusement illustré. Ces méthodes, popularisées par le mouvement international des indignad@s ont eu un impact de grande ampleur. Cet air frais et vivifiant a été capable d’entraîner toute une nouvelle génération dans l’activité militante. Les occupations de place et les campements ont rappelé à tous la résistance contre la misère de la crise capitaliste, au centre même des principales villes du monde. Les assemblées populaires de masse sur les places et dans les quartiers ont donné un aperçu de ce que pourraient être une démocratie réelle, avec des structures où chacun pourrait participer et avoir son mot à dire. Ces méthodes, initiées et popularisées par la jeunesse, ont obtenu un soutien massif de la part d’autres sections de la société touchées elles-aussi par la sauvagerie de la crise et, comme en Egypte, elles sont passées à l’action.

    Cela comprend la classe ouvrière qui, pays après pays, a retrouvé la voie de la lutte, partiellement bloquée par les dirigeants nationaux des syndicats qui refusent de réellement mener le combat jusqu’au bout. En Grèce, en occupant les places, les Indignés ont inspiré les travailleurs, ce qui a conduit à une nouvelle phase de la lutte ouvrière, les dirigeants syndicaux étant forcés d’appeler à une nouvelle grève générale de 24 heures, puis à une de 48 heures, la première depuis 1993.

    Aux USA, même au tout début du mouvement “Occupy Wall Street”, les syndicats ont déclaré qu’ils soutenaient le mouvement, en envoyant des délégations de syndicalistes aux protestations. A New York, des dizaines de milliers de jeunes et de syndicalistes ont marché à travers la ville mercredi dernier en une seule et puissante manifestation. Au Chili, où les étudiants ont poursuivi leur mouvement de protestation en rejoignant les mobilisations du 15 octobre, les travailleurs ont eux aussi rejoint la lutte, avec des actions de grève.

    Ce soutien des travailleurs doit constituer la base de ces mouvements afin qu’ils puissent atteindre un niveau plus élevé. C’est en ce sens que lors de la manifestation de Bruxelles, par exemple, nous avons crié des slogans tels que ”Résistance Internationale, avec les travailleurs d’ArcelorMittal”, ou encore que nous défendons l’idée de l’organisation d’une grève générale de 24 heures à l’échelle européenne. Il faut que l’indignation puisse réellement ébranler la société et, pour ce faire, il faut se baser sur ceux qui font tourner l’économie et qui peuvent la bloquer: les travailleurs. C’est la classe ouvrière qui détient seule le pouvoir de briser les reins des milliardaires, elle doit devenir le fer de lance de la contestation.

    Nos mouvements doivent regarder avec attention comment ils peuvent mobiliser cette gigantesque force, à travers des actions de grève et des grèves générales. Vendredi dernier, des Indignés ”en colère et solidaires” de Belgique se sont rendus aux portes d’ArcelorMittal distribuer un tract appelant à participer à la manifestation de ce 15 octobre. Il s’agit d’une très bonne initiative. C’est le développement de cette approche et le soutien aux actions de grèves qui ont conduit les révolutions tunisienne et égyptienne à faire chuter les dictateurs. L’implication des travailleurs en tant que classe sera également un élément clé de notre lutte contre la dictature des marchés.

    Les assemblées de masse, construites dans les communautés locales et sur les lieux de travail, liées démocratiquement les unes aux autres, peuvent devenir l’instrument pour planifier et contrôler de telles mobilisations. De cette manière, les manœuvres des leaders syndicaux pro-capitalistes pourraient être débordées et l’on pourrait les forcer à passer à l’action, comme l’a illustré l’exemple de la Grèce. Intégrées dans un sérieux programme d’action, démocratiquement élaboré et contrôlé, de telles actions pourraient constituer la base d’une stratégie capable de paralyser la société et de forcer l’arrivée d’un changement réel. Les organes de luttes d’aujourd’hui peuvent être les embryons de la société de demain.

    Les travailleurs et les jeunes sont repoussés par les partis pourris qui représentent les intérêts du Grand Capital et les défendent avec enthousiasme de même que les dirigeants syndicaux de droite qui bloquent le pouvoir de leurs propres organisations. De nombreux jeunes considèrent ces appareils avec dégoût.

    Mais pour vraiment combattre ces partis, afin de prévenir toute tentative de leur part d’utiliser la force de ces mouvements dans leurs intérêts, les mouvements doivent développer leurs revendications, et construire leur relai politique afin d’éviter la récupération des protestations. Comme les évènements d’Egypte, de Tunisie ou de Grèce et d’Espagne l’ont montré, sans une force représentant les intérêts des travailleurs et des jeunes, avec un programme politique alternatif et une stratégie claire pour combattre la misère capitaliste, les vieilles élites vont essayer de rester au pouvoir et d’étouffer les protestations, quitte à lâcher l’un des leurs pour laisser échapper un peu de pression. Le Comité pour une Internationale Ouvrière, un parti marxiste révolutionnaire monial dont le Parti Socialiste de Lutte est la section belge, plaide pour la construction de nouvelles forces politiques représentant réellement les travailleurs et la jeunesse. Quand le pouvoir capitaliste est ébranlé, il ne doit pas pouvoir se ressaisir en raison de l’absence d’une alternative politique des masses.

    Pour un changement de système

    En ce moment, 500 sociétés dominent l’économie de la planète. Directement ou indirectement, elles contrôlent 30% du Produit Intérieur Brut mondial (soit 30% de toute la richesse produite en une année dans le monde). Il faut lutter contre toutes les politiques qui renforcent leur domination. Le CIO lutte pour toute réforme immédiate capable de protéger le niveau de vie des travailleurs et des pauvres et de stopper la destruction de l’environnement. Cependant, pour nous, cela est indissolublement relié à la lutte pour renverser le capitalisme en général. Dans une société réellement démocratique, le pouvoir de ces multinationales serait transféré démocratiquement aux travailleurs, en commençant par la nationalisation des banques et des secteurs clés de l’économie (énergie, sidérurgie,…) sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs familles. De cette façon, les problèmes fondamentaux auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés seraient résolus. Cette société, c’est ce que nous appelons une société socialiste démocratique.

    Le CIO revendique:

    • La fin de la dictature des marchés! Pour une taxation massive des riches et de leurs profits!
    • Des investissements massifs dans l’emploi, pour un enseignement gratuit et démocratique, pour de bons services publics accessibles à tous ! Non au coupes et à l’austérité!
    • La nationalisation des banques et des grandes entreprises qui dominent la société afin de les placer sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs familles et de les gérer à travers une planification démocratiquement élaborée destinée à rationnellement utiliser les ressources disponibles en fonction des intérêts des travailleurs ! Non à la course au profit et au pouvoir du Grand Capital !
    • Une lutte unifiée contre les divisions nationales, le racisme, le sexisme et l’homophobie!

  • [DOSSIER] Dexia: aux travailleurs et à leurs familles de payer pour les bénéfices du privé ?

    Pour la nationalisation de Dexia, première étape vers un secteur financier public

    Dexia Banque Belgique est actuellement aux mains de l’Etat belge. La France a aussi repris une partie de Dexia, et le reste est placé dans une ‘‘bad bank’’. Début octobre, l’Etat danois a repris la banque Max et l’Etat grec la banque Proto. Ces interventions des gouvernements sont une expression de l’énorme nervosité qui règne dans les milieux économiques et politiques partout en Europe. Certains disent même qu’il faut une intervention européenne coordonnée pour sauver le secteur bancaire avec une injection de 200 milliards d’euros, de l’argent de la collectivité bien entendu.

    Dossier, par Bart Vandersteene

    En un weekend, le gouvernement belge a trouvé quatre milliards d’euros pour acheter Dexia Banque Belgique. Selon le premier ministre Yves Leterme et le ministre Reynders, cela ne va rien coûter aux contribuables. Dexia doit immédiatement payer une prime de 270 millions d’euros pour la garantie destinée à la ‘bad bank’, tandis que les intérêts annuels pour le prêt de 4 milliards sera de ‘seulement’ 160 millions d’euros. Bien sûr, ils passent très vite sur le fait que les 4 milliards empruntés doivent être remboursés. Par ailleurs, le gouvernement a engagé la collectivité pour un garantie de 54 milliards d’euros pour la ‘bad bank’. Cela représente 15% du PIB et environ 5.000 euros par Belge.

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    Est-ce qu’une banque publique pouvait éviter la crise actuelle ?

    Il est illusoire de penser qu’une banque publique qui n’a pas participé à des investissements risqués serait restée debout dans la période qui a précédé 2008. Cette illusion, qui était aussi entrée dans la gauche, suppose qu’une banque avec un taux d’intérêt de 2% sur les épargnes pouvait rivaliser avec les 4 à 6% promis par les autres banques, bien que cela fût fondé sur les grands risques.

    Si une banque publique avait existé, cela aurait été une île au milieu d’un océan de logique capitaliste, et les vagues spéculatives l’auraient immergé. Qui serait resté à la banque publique face au bombardement de propagande des médias et des experts avec leurs projections de rendements attrayants ? La pression aurait été rapidement là complètement s’inscrire dans une logique de spéculation.

    C’est pourquoi le Crédit Communal et la CGER ont été vendus au secteur privé. Les banques publiques ne pouvaient pas répondre de façon adéquate à la vague de spéculation financière néolibérale.


    Qui gère une banque publique ?

    Comment pouvons-nous assurer que la gestion des banques éviter de retourner vers la logique capitaliste, avec des managers dont la tâche est de faire des profits rapides pour gagner des bonus ? Nous plaidons pour que le contrôle et la gestion soient aux mains d’un comité de représentants démocratiquement élus des travailleurs du secteur, des clients et du monde du travail en général. Ces élus ne devraient avoir aucun privilège pour l’exercice de leurs fonctions. Les travailleurs devraient être exemptés de leur boulot pour exercer cette tâche, les représentants des gouvernements sont déjà payés pour leur mandat public.

    Mais ce n’est pas juste une question de nouvelle structure. La nationalisation de Dexia et de l’ensemble du secteur financier devrait faire partie de la construction d’une autre société dans laquelle les profits d’une minorité ne seraient pas centraux, mais bien les besoins de la majorité.

    Ce n’est pas ce que les ‘‘représentants’’ de la collectivité ont défendu au sein de Dexia ces dernières années. Non, ils ont délibérément défendu l’illusion néolibérale que les risques ont été réduits en les répartissant. Ils ont été bien payés pour défendre ces mensonges. Ces représentants ont-ils représenté la collectivité au sein de Dexia, ou plutôt Dexia au sein de la collectivité ? Aucun représentant public chez Dexia – et ils n’étaient pas des moindres avec le président de l’Europe Herman Van Rompuy ou le presque nouveau premier ministre Elio Di Rupo – n’a averti des dangers du secteur. Est-ce que ces politiciens vont maintenant se limiter à une nationalisation de Dexia pour que la collectivité doive payer pour les mauvaises dettes pendant que le privé peut s’en aller avec les bons morceaux pour leurs profits ?

    Une fois que le secteur financier sera dans les mains publiques, le secteur ne peut pas suivre la même voie que les directions précédentes qui étaient toujours inscrites dans la logique du capitalisme. Le secteur doit être mis sous le contrôle direct et la gestion des travailleurs et des clients. Cela devrait permettre de s’assurer que le secteur bancaire et de crédit joue un rôle socialement utile.


    Nous demandons que :

    • Tous les représentants politiques au sein du conseil de Dexia remboursent leurs honoraires pour les 10 dernières années
    • Tous les bonus pour les managers, comme Mariani, soient récupérés
    • Que Dexia soit enfin complètement placé aux mains du public
    • Un audit public soit réalisé sous contrôle ouvrier pour déterminer quels actionnaires et détenteurs d’effets ont droit à une indemnité équitable au nom de la collectivité
    • Les livres de toutes les banques soient ouverts
    • Le secteur dans son ensemble soit mis dans les mains du public
    • La gestion de ce secteur et son contrôle soient effectués par un comité élu composé de représentants élus des travailleurs, des clients et du monde du travail en général
    • Il faut rompre avec le capitalisme qui démontre de plus en plus sa faillite. Il faut commencer à construire une alternative socialiste dans laquelle les besoins et les désirs de la majorité de la population sont centraux.


    Tous complices

    Qui sont les représentants de la collectivité qui étaient supposés nous représenter au conseil d’administration de Dexia? Aperçu de quelques complices…

    Le président du conseil d’administration est Jean-Luc Dehaene, député européen du CD&V. Francis Vermeiren n’est pas seulement maire de Zaventem pour le VLD mais aussi président du Holding Communal (46.000 euros par an) et administrateur chez Dexia (pour un montant similaire). Plusieurs politiciens ont fait partie du conseil d’administration de Dexia. Parmi eux se trouvait le président européen Herman Van Rompuy.

    Une petite liste des politiciens qui ont été membres du conseil d’administration de Dexia ces dernières années :

    • PS: Marc Deconinck, Elio Di Rupo,
    • CDH: Benoît Drèze, Jean-Jacques Viseur
    • MR: Antoine Duquesne, Serge Kubla.
    • SP.a: Frank Beke, Patrick Janssens, Jean Vandecasteele, Geert Bervoets
    • Open VLD verres Louis, Francis Vermeiren, Patrick Lachaert, Karel De Gucht, Rik Daems, Jaak Gabriels
    • CD & V: Wivina Demeester, Herman Van Rompuy, Tony Van Parys, Luc Martens, Jef Gabriels, Stefaan Declerck

    Dehaene: politicien ou homme d’affaires ? Ou est-ce le même?

    Yves Leterme s’est trompé quand il a été à la radio en parlant de Dehaene comme un ex-politicien. Le poids lourd du CD&V est toujours eurodéputé, ce qui représente un salaire mensuel de € 6.080 ajouté aux 4.500 euros de frais et d’indemnités de voyage.

    En tant que président de Dexia, Dehaene a reçu une indemnité de 88.000 euros par an (hors primes et bonus). Au conseil d’administration d’Inbev, il recueille € 79.000, chez Umicore € 33.000, chez Lotus € 17.500, … A la FIFA, il reçoit € 70.000 par an. Ce montant a été récemment doublé en raison d’une pression de travail élevée. Ces revenus comptent pour environ 30.000 par mois. Rembourser ce qu’il a reçu de Dexia ne sera donc pas un grand problème pour Dehaene.

    Jean-Luc Dehaene est officiellement de l’aile du Mouvement Ouvrier Chrétien du CD&V. Les membres du MOC (y compris les membres d’Arco) pensent-ils que les intérêts des travailleurs sont bien défendus par de tels représentants ?
    [/box]

    Pour des logements abordables, un enseignement gratuit et de qualité, des soins de santé,… il n’y a jamais de garantie de l’Etat. Pourquoi le problème des listes d’attente dans les soins de santé n’est-il pas résolu en un weekend en donnant les moyens adéquats ? Pour les banquiers et les spéculateurs, les politiciens trouvent facilement de l’argent en ‘un weekend de courage politique’. Mais pour les manques qui frappent la majorité de la société, il n’y a pas de moyens.

    La collectivité perd

    La décision de scinder Dexia a de lourdes conséquences. Cela est évident rien qu’au regard de la liste des principaux actionnaires:

    • Arco, le holding du Mouvement Ouvrier Chrétien, contrôle 13% des actions
    • Le Holding Communal : 14%
    • L’association d’assurance Ethias : 5%
    • Les gouvernements régionaux : 5,7% et le gouvernement fédéral : 5,7%

    Non seulement les grands actionnaires privés connaissent une perte de valeur, mais tous les niveaux de gouvernement et même la coopérative du mouvement ouvrier chrétien vont payer le prix fort pour avoir rejoint l’idéologie néolibérale avec le casino de Dexia.

    La perte de valeur pour le gouvernement fédéral et les gouvernements régionaux est de 2 milliards d’euros. Pour les 700.000 membres de la société Arco, une solution sera développée correspondant à la garantie de l’Etat pour les comptes d’épargne. La perte du Holding Communal, en théorie, doit conduire à la faillite. Il est possible que les régions et le gouvernement fédéral interviennent pour le maintenir à flot. Mais, pour les communes, cela signifie de toute façon un gouffre financier. Il y a la disparition des dividendes (en 2008, il s’agissait de 8,5 millions d’euros pour Anvers) et aussi la perte de valeur du Holding Communal. Ce holding avait acheté ses actions Dexia à 8,26 € alors que leur valeur boursière a chuté à moins de 1 euro. La collectivité va payer un prix élevé, la seule discussion est de savoir quel niveau va supporter quelle partie du prix.

    Enfin, le gouvernement a également engagé la collectivité pour 54 milliards d’euros pour la ‘bad bank’. Si quelque chose va mal – et le nom de ‘bad bank’ indique que le risque est grand – la collectivité intervient. Parmi les 200 milliards d’euros d’actifs dans cette ‘bad bank’, il y a 12 milliards d’euros en obligations des gouvernements d’Europe du Sud et 7,7 milliards d’actifs toxiques. Comme le dit l’économiste Van de Cloot (Itinera): ‘‘S’il y avait seulement de bons morceaux, pourquoi faudrait-il une garantie du gouvernement ?’’

    Les agences de notation vont bientôt se pencher sur la solvabilité de la Belgique, qui sera réduite après les garanties que l’Etat a prises en charge. Les belles paroles du gouvernement concernant l’argent que les garanties pour la ‘bad bank’ rapporteront à la collectivité ne sont pas prises au sérieux par les économistes des agences de notation.

    La ‘Bad Bank’ : étape vers un scénario grec?

    Dans le quotidien flamand ‘De Morgen’ le rédacteur en chef Yves Desmet a dit que la ‘bad bank’ est un énorme pari. ‘‘Si ça tourne mal, le gouvernement met la prochaine génération devant une dette semblable à celle de la Grèce ou de l’Irlande. C’est ni plus ni moins que mettre l’avenir en péril.’’

    Un scénario grec en Belgique suite à l’éclatement d’une bulle de spéculation et de crédit, c’est ce que la ‘bad bank’ peut nous apporter. Juste un rappel de ce que signifie ce scénario grec : un doublement du taux de chômage, la chute de moitié du revenu moyen d’une famille grecque au cours des quatre dernières années, une montagne de nouveaux impôts pour les travailleurs et leurs familles, la fin des livres scolaires parce qu’ils ne peuvent pas être payés, 200.000 fonctionnaires en moins,…

    De cyniques journalistes placent la responsabilité de ce scénario grec chez les Grecs eux-mêmes. Steven De Foer du ‘De Standaard’ avait écrit le 7 octobre : ‘‘Cette violence, cette protestation arrogante contre les institutions internationales, cette innocence théâtrale, comme si le Grecs sont justes des victimes. (…) Bien sûr, cela n’a pas de sens de réélire pendant des années des politiciens corrompus et de profiter du travail au noir, du népotisme, de la mauvaise gestion,… et après de venir dire que ce n’est pas de sa faute.’’ C’est vrai que le capitalisme met en évidence les éléments les plus mauvais des gens. Dans le cas d’un scénario grec dans notre pays, ce journaleux s’excusera-t-il pour le rôle joué par son journal dans l’élection des politiciens traditionnels ?

    Qui suit après Dexia ?

    Dexia a ouvert la danse dans cette deuxième phase de la crise financière. Beaucoup l’ont vu venir de loin, mais les responsables ont tout fait pour entretenir l’illusion qu’ils avaient tout sous contrôle. Il y a quelque mois, Jean-Luc Dehaene affirmait qu’il n’y avait aucun problème, pour dire aujourd’hui que Dexia est désormais plutôt un hedgefund.

    La garantie de l’Etat pour la ‘bad bank’ de Dexia (une garantie qui représente 15% du PIB) n’est que le début. Que faire si d’autres banques suivent ?

    Le FMI a estimé, avant l’épisode Dexia, qu’il faut 200 milliards d’euros pour protéger le secteur bancaire contre les conséquences de la crise de la dette dans la zone euro. Combien faudrait-il si, après la Grèce, le Portugal, l’Italie et l’Espagne entre aussi en difficulté ? Tout semble indiquer que nous allons bientôt avoir une vue plus claire sur ce scénario. Combien d’argent public sont-ils prêts à donner pour sauver les richesses, la position de pouvoir des grands actionnaires et les spéculateurs du secteur financier ?

    Gagnants et perdants

    Malgré tout l’argent public consacré au sauvetage des banques en 2008, la même culture de la spéculation et de la cupidité est restée à l’ordre du jour. Le manager de Dexia Mariani avait reçu 1,95 million d’euros en 2009 et, en plus de son salaire régulier, il a encore reçu plus de 1 million d’euros en 2010 en cadeau pour sa retraite de 200.000 euros, avec un bonus de 600.000 euros. L’homme avait sans aucun doute travaillé très dur ? Ses notes de frais à l’hôtel – l’hôtel cinq étoiles ‘Amigo’ à Bruxelles – démontrent qu’il était à Bruxelles en moyenne deux fois par semaine. Et c’est bien sûr Dexia qui payait 185 euros par nuit. Sans doute Mariani et Dehaene vont-ils encore encaisser une prime de départ pour quitter le bateau en plein naufrage ?

    Les politiciens veulent maintenant nettoyer les débris des vautours avec l’argent public. Les débris sont soigneusement triés dans les ‘‘toxiques’’ (lire: les pertes) qui sont pour la collectivité et une partie rentable qui, par la suite, peut être retournée aux mêmes vautours à prix d’ami. Alors que les spéculateurs sont sauvés, nous sommes confrontés à des projets d’austérité dans la sécurité sociale, les soins de santé, les services sociaux et publics, l’éducation,…

    Les principaux actionnaires ont encaissé de gras dividendes des années durant et ont consciemment joué les parasites. Leurs complices dans les médias et la politique ont menti au public et quelques personnes se sont laissé tenter pour placer leurs épargnes et participer à la fête boursière. Cela est maintenant utilisé pour dire que chacun est responsable, y compris ceux qui ont été trompés par cette campagne de propagande massive.

    Les responsables de la spéculation, les principaux actionnaires et les managers, n’ont besoin d’aucune compensation pour l’expropriation par le public. Pour les petits actionnaires, une compensation doit être possible sur base de besoins prouvés. Nous ne voulons pas mettre en encore plus grande difficulté ceux qui avaient espéré compléter leur maigre pension avec le revenu de quelques actions.

    Il faut aussi que l’épargne et les prêts des travailleurs et de leurs familles soient garantis. La société Arco doit être dissoute, avec une compensation pour les 700.000 membres victimes de la participation de la direction d’Arco au casino de Dexia.

    Une alternative socialiste

    La nationalisation complète et définitive de Dexia en tant que première étape vers un secteur financier dans les mains du public avec une gestion démocratique

    La première banque entièrement détenue par l’État est un fait. Le ministre Reynders suggère que Dexia Banque Belgique peut rester dans la propriété publique pendant des années. Le rédacteur du ‘De Standaard’ Guy Tegenbos n’est pas d’accord : ‘‘une banque n’est pas une tâche essentielle pour un gouvernement.’’ Bien protéger l’épargne et l’utiliser pour accorder des prêts à ceux qui veulent, par exemple, investir en achetant une maison ou au gouvernement pour investir dans des travaux publics nous semble bien être une tâche essentielle de la collectivité.

    Le système bancaire et de crédit est trop important pour être laissé aux vautours à la recherche de profits rapides. Il est vrai que cela ne sera pas réglé si ‘nationalisation’ signifie que les banques seraient dirigées par des (anciens) politiciens aux attitudes identiques à celles de leurs copains du privé. Tegenbos écrit: ‘‘Même si l’objectif des administrateurs du gouvernement est d’avoir des services bancaires objectifs, il y aura toujours la tentation de poursuivre des objectifs moins honorables’’.

    Une banque publique ne signifie pas automatiquement qu’elle fonctionne au service de la majorité de la population. Ces dernières décennies, de nombreuses entreprises publiques ont été utilisées comme tremplin pour le secteur privé. Elles étaient sellées avec des achats inutiles, une mauvaise gestion et un agenda destiné à servir un noyau d’élite. Pensons à la mauvaise gestion au sommet de la SNCB, où à la faillite orchestrée de la Sabena, après quoi le privé a pu reprendre le morceau intéressant de Brussels Airlines.

    L’ensemble du secteur financier doit être retiré des mains du secteur privé afin de pouvoir jouer un rôle socialement utile. Faire de Dexia Banque une banque publique ne peut être qu’une première étape pour prendre l’ensemble du secteur hors des mains des spéculateurs.

    Mais un Etat servant les intérêts de l’élite capitaliste n’appliquera pas une telle politique dans les pans de l’économie dont il est propriétaire. Pour échapper à la logique du libre marché, une banque, une société ou une industrie dans les mains du public doit être placée sous le contrôle démocratique des travailleurs.


    A lire également:

  • La pression de la rue augmente en Europe: Unifions la résistance!

    Le 15 octobre, les Indignés seront à nouveau dans les rues. Ce mouvement est né au printemps dernier en Espagne afin de protester contre la destruction des conditions de vie et le manque de démocratie dans la société et s’est directement inspiré du mouvement révolutionnaire en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Le 15 octobre sera une journée de mobilisation internationale, notamment à Bruxelles.

    Les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs et les jeunes à travers l’Europe sont similaires. La crise menace l’avenir de toute une génération, et même des générations futures. Les services publics, comme l’enseignement, sont désintégrés.

    Près de la moitié des jeunes espagnols est au chômage, et le taux de chômage a quasiment triplé depuis le début de la crise. Près de 40% des communes espagnoles sont menacées de faillite et des villes fantômes se sont développées, de même que des bidonvilles autour des grandes villes.

    La crise conduit au désespoir – le nombre de suicides a doublé en Grèce depuis le début de la crise – mais aussi à la résistance collective. Après les grèves générales et les manifestations grecques ont suivi les occupations espagnoles et, début septembre, une courte grève générale en Italie. Le 11 octobre, la France connaîtra une ‘‘journée nationale d’action interprofessionnelle’’ tandis que les Indignés appellent à une journée de mobilisation internationale le 15 octobre. Il s’agit d’une occasion majeure. Les économies sont partout identiques, la riposte se doit d’être unie.

    Pour faire un succès des protestations européennes, il nous faut un plan d’action combatif et une alternative à la politique d’austérité. Un plan d’action mobilisateur pourrait, par exemple, aboutir à une grève générale à l’échelle européenne. Cela serait une excellente réponse aux diverses tentatives de monter les travailleurs les uns contre les autres au Nord et au Sud de l’Europe.

    Le mouvement des Indignés tourne le dos aux partis politiques traditionnels. Effectivement, nous ne devons pas nous attendre à ce qu’ils représentent le prolongement politique de nos revendications. Contre cette pensée unique néolibérale qui cimente les partis établis, nous avons besoin d’une alternative politique.

    Nous appelons à participer aux activités autour du 15 octobre. Nous y interviendrons avec notre programme de transformation socialiste de la société. Tous les remèdes utilisés dans le cadre du capitalisme ont failli. Ce système est malade, nous devons l’achever et le remplacer par un système démocratique basé sur les besoins de la majorité de la population.

    Pour y parvenir, nous devons nous organiser et discuter largement de ce que signifie une alternative socialiste. La journée d’action du 15 octobre n’est pas une fin en soi, mais une opportunité à saisir pour appeler à l’organisation d’une grève générale européenne et pour opposer des alternatives à la politique d’austérité. Renforcez ce combat, rejoignez le PSL !


    Manifestation ce samedi 15 octobre à Bruxelles 14h, gare du Nord.

    Débats: Jeunes en lutte en Europe: Unifions la Résistance !

    Avec des participants aux luttes en Grèce et en Espagne : Donna Litzou, étudiante active en Grèce, Xekinima et Clara Aguila, jeune espagnole indignée de Barcelone, Socrev.

  • La crise de la zone Euro vers son dénouement ?

    La crise de la zone Euro a atteint son sommet ces dernières semaines, à l’occasion directe de l’annonce que la Grèce serait en défaut si la sixième part du plan de sauvetage (8 milliards d’euros) n’était pas versée dans les semaines à venir. Il est improbable que la troïka laisse les choses en arriver là. Des analystes sont néanmoins convaincus que la question à se poser n’est plus de savoir si la Grèce fera défaut, mais bien quand elle le fera. Les conséquences seront alors catastrophiques pour les Grecs, mais aussi pour les autres pays d’Europe du Sud ainsi que pour le secteur bancaire européen, à cause du danger de contamination. On calcule déjà le coût d’un effondrement de l’eurozone.

    Article par Eric Byl

    Un défaut de payement signifie que la Grèce n’amortirait pas ses dettes, ou seulement partiellement. Cela déchargerait la pression sur le budget et pourrait libérer des moyens afin d’adoucir la politique d’économies. De plus en plus d’observateurs se demandent d’ailleurs combien de sacrifices on peut exiger d’une population avant qu’elle se révolte. Nouriel Roubini, professeur d’économie à New York, plaide en faveur du défaut et ajoute que, dans ce cas, la Grèce ferait mieux de quitter l’eurozone. Il espère qu’une forte dévaluation monétaire puisse suffisamment rétablir la compétitivité pour assurer la croissance.

    Paul De Grauwe, professeur d’économie à la KUL, a écrit en avril dernier qu’il avait jusque là toujours pensé que l’entrée d’un pays dans l’eurozone serait une meilleure protection, mais qu’il s’était trompé. Pour illustrer sa pensée, il comparait l’Espagne à la Grande-Bretagne; tous deux ont des déficits budgétaires comparables, mais sont traités de manière différente sur les marchés financiers. La Grande- Bretagne peut emprunter sur 10 ans à un taux de 2,52%, alors que l’Espagne doit payer le double d’intérêts. Cela s’explique par le fait que la Banque Centrale Britannique peut imprimer de l’argent si nécessaire, tandis que l’Espagne doit se fier à la Banque Centrale Européenne.

    Retourner dans le passé n’est toutefois pas gratuit. Quitter la zone Euro, c’est autre chose que de ne jamais l’avoir intégré. Qui va financer la dette si la Grèce réintroduit sa propre monnaie? Il faudrait certainement des mesures pour stopper une panique bancaire et imposer des contrôles sur le capital. Des entreprises avec des dettes extérieures tomberaient en faillite. Des spécialistes estiment que le PIB se réduirait de moitié durant la première année. Les prix des produits importés dégringoleraient et continueraient à miner le bienêtre des foyers. Sur base du capitalisme, cela ne serait pas une solution.

    Pour la zone Euro également, mettre la Grèce à la porte ou l’abandonner – ce qui ne laisserait pas d’autre choix à la Grèce que de quitter la zone – n’est pas une option. Les spéculateurs sélectionneraient immédiatement leur prochaine victime jusqu’à la chute de toute la zone. Dès que l’Italie sera menacée, aucun fond ne suffira. Selon beaucoup d’économistes, il ne reste pas d’autre choix que de continuer à financer la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, l’Italie et qui sait quels autres pays encore. On songe à des obligations européennes ou, comme De Grauwe, à la planche à billets agitée par la BCE. Il est improbable que les pays plus résistants soient d’accord, puisque cette facture aussi sera de plus en plus lourde. Par conséquent, on continuera probablement à trainer jusqu’à ce que s’impose un pénible divorce.

    Qu’ils traînent est logique puisque, sur base capitaliste, aucune solution n’existe. Le problème fondamental, c’est que le marché capitaliste sous-utilise et freine les capacités scientifiques et techniques. Il faut libérer l’économie de la course au profit et la mettre au service de la collectivité, de son environnement de travail et de vie, par la gestion collective et libre des secteurs clés de l’économie et du savoir au travers d’une planification démocratique.

    Un gouvernement qui agirait ainsi serait probablement éjecté de la zone Euro, mais ce ne serait pas choisir l’isolement. Des jeunes et des travailleurs, partout en Europe, comprendraient vite cette démarche comme étant une tentative de les couper de la seule alternative possible.

  • [INTERVIEW] Fureur et désespoir en Grèce

    Nouvelle vague de grèves et de protestations estudiantines – Mais comment arrêter ce tsunami de restrictions ?

    Récemment, la troïka (Commission Européenne, Banque Centrale Européenne et Fonds Monétaire International) a débarqué à Athènes pour passer en revue les ”progrès” du gouvernement grec dans son planning sacrificiel (progrès réalisés en échange d’un ultime dégagement de fonds voués au sauvetage du pays). Pendant ce temps, le peuple souffre au-delà de ce qu’il est possible d’endurer. Ces quatre dernières années, les revenus du ”Grec moyen” ont connu une chute spectaculaire de 50%, phénomène que le New York Times n’a pas hésité à comparer à une ”spirale de mort”.

    Entretien avec un militant grec

    Pertes d’emploi massives, taxes en augmentation et spectre d’une inflation menaçante sont en train de ruiner la vie des travailleurs. Selon le ”Guardian” du 24 septembre dernier, Athènes qui est le port d’attache d’un tiers de la population grecque – laquelle compte pas moins de 11.000.000 d’individus – est frappée par une recrudescence de crimes et de délits divers. Les sans-abri sont en nette augmentation et l’addiction aux drogues n’est plus une réalité marginale. Les journaux mentionnent également le cas de malades psychiatriques éjectés de leur institution faute de place…

    Beaucoup de commerçants sont contraints de fermer boutique. Les gens sont réduits à fouiller les poubelles une fois la nuit tombée et les pensionnés ne doivent leur survie qu’aux rebuts des marchés de fruits et légumes. Les taux de suicide connaissent une hausse brutale. Par désespoir, un grand nombre de Grecs retournent à leur misère rurale, ou viennent gonfler le plus grand exode qu’on ait connu depuis quarante ans.

    Ce contexte désespéré est habituellement associé à la crise du néo-colonialisme ou à l’écroulement de l’ancienne Union Soviétique. Mais cette tragédie humaine est indissociablement liée à ce qui – jusqu’à récemment – était supposé être ”la glorieuse histoire du projet-euro” des capitalistes européens. L’annonce, par le gouvernement PASOK de G. Papandreou de prochains licenciements massifs, d’une nouvelle augmentation des taxes ainsi que d’une diminution du montant des retraites, a provoqué une frustration et une colère colossales et déclenché une nouvelle montée d’actions revendicatives. Des étudiants occupent déjà des universités en guise de protestation contre les nouveaux honoraires et les plans de privatisation. Mais après les grèves générales et l’occupation des centres villes qui ont eu lieu ces derniers mois, il est permis de se demander comment les travailleurs et la jeunesse grecque pourront encore stopper le tsunami des restrictions.

    Nous rapportons ci-dessous un entretien avec Nikos Anastasiades, (Xekinima (CIO-Grèce) paru fin septembre dans le journal ”The Socialist”, hebdomadaire de nos camarades du Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles).


    Débats: Jeunes en lutte en Europe: Unifions la Résistance !

    Avec des participants aux luttes en Grèce et en Espagne : Donna Litzou, étudiante active en Grèce, Xekinima et Clara Aguila, jeune espagnole indignée de Barcelone, Socrev


    Pourriez-vous expliquer brièvement ce que les mesures d’austérité signifient pour la majorité des Grecs ?

    Le gouvernement a récemment annoncé quelques nouvelles mesures d’austérité. Le terme ”nouveau” est d’ailleurs en train de devenir un prétexte à rire pour l’évidente raison que le gouvernement annonce de nouvelles mesures chaque semaine.

    Après la ruine des niveaux de vie causée par de précédentes offensives, le gouvernement a maintenant annoncé des mesures qui mèneront à un surcroît d’agressions à l’encontre de la classe des travailleurs. Ces véritables ”charges” contre le peuple grec comprennent entre autres les licenciements des travailleurs du secteur public (il est prévu de saper dans le secteur public en renvoyant 200.000 travailleurs sur 750.000 dans les toutes prochaines années). Ce plan démarrera cette semaine par la ”mise au placard” de milliers d’ouvriers. Les salaires du secteur public seront aussi réduits de 50% en moyenne. Le gouvernement projette de taxer les travailleurs aux revenus les plus bas, mesure qui serait elle-même combinée à l’instauration d’une autre taxe affectant cette fois la cellule intouchable du ”ménage” lui-même. Par ailleurs, le gouvernement de Papandreou a l’intention de doubler le prix du fuel à usage domestique…

    En plus de tout ceci, des menaces visent actuellement les fonds consacrés à l’enseignement et à la mise en place d’un budget consacré aux frais de scolarité universitaires.

    Avant la crise politique et économique actuelle, la Grèce était l’un des pays les plus pauvres de l’Union Européenne. Ces insoutenables répressions économiques vont plonger la société dans un état de pauvreté absolue et créer une génération perdue composée de gens inutiles.

    Tout récemment, des rapports officiels ont montré que le nombre de suicides pour raisons économiques a doublé l’an dernier…

    Des politiciens capitalistes et des financiers internationaux prétendent que ces restrictions gouvernementales sont nécessaires pour secourir l’économie de la Grèce. Mais quelle est la réelle situation économique ?

    Après son passage en Grèce en 2009, le Fonds Monétaire International a fait savoir que le pays sortirait de la récession dans pas moins de deux années et serait dès lors dans une meilleure position pour rembourser sa dette souveraine. Mais le FMI se trompait et, aujourd’hui, la situation économique est pire encore. On nous dit que si nous satisfaisons les exigences des marchés, nous serons ”mieux lotis” mais, à chaque fois que nous donnons satisfaction aux marchés, ceux-ci se montrent plus avides. Autant dire qu’ils nous jettent dans un puits sans fond.

    Cette année tous les paramètres indiquent que l’économie grecque diminuera de 5%. Beaucoup d’usines et d’entreprises vont connaître la faillite et fermer leurs portes. Officiellement, il y a 600 chômeurs supplémentaires chaque jour. Le taux de chômage est de 16 % – soit l’équivalent de 800.000 travailleurs – et a doublé en seulement trois ans (selon le gouvernement l’emploi inclut tout qui travaille une heure ou plus par semaine).

    Et pourtant, cet immense désastre économique n’a pas même contribué à réduire, fût-ce d’un peu, le déficit. En fait, le gouvernement a raté tous ses objectifs financiers. Les revenus de l’Etat sont en baisse en raison d’une base fiscale précaire due à la récession alors que la dépense concernant les allocations de chômage est en augmentation (bien que le montant de ces allocations reste très bas). Le seul chiffre qui continue à croître concerne les milliards d’euros affectés au remboursement de la dette envers les banques, les créanciers internationaux mais aussi l’aide financière aux banques locales. Ces chiffres sont décidément les seules choses dont le gouvernement semble se soucier.

    Comment les travailleurs, ou plus généralement les gens, réagissent-ils face à ces atteintes à leur niveau de vie ?

    La population est partagée entre l’angoisse et le désespoir. Beaucoup souffrent du chômage ou sont incapables de joindre les deux bouts. Mais, dans le même temps, quasi tous comprennent la nécessité de résister et ils la comprennent d’autant mieux qu’ils ne voient pas de fin aux mesures d’austérité du gouvernement.

    En juin de l’année dernière, des mobilisations massives ont vu débouler deux millions de gens – les indignés – dans les rues pour protester contre les mesures menaçant leur niveau de vie. Des grèves et des manifestations violentes ont éclaté aussi chez les travailleurs.

    Notre problème ne réside pas dans une ”inaptitude” à la résistance mais dans le fait que la direction syndicale n’est pas à la hauteur de la tâche qui l’attend et qui nous attend.

    Face au projet concocté par une classe dirigeante capitaliste – projet qui consiste à détruire notre niveau de vie – les leaders syndicaux appellent parfois à vingt-quatre heures de grève générale. Mais ils le font sans l’apport d’un plan concret qui permettrait de faire chuter le gouvernement. S’ils agissent toutefois ainsi, c’est en partie pour réduire la pression qu’ils sentent peser sur eux. Mais ils échouent à offrir une alternative sérieuse, que ce soit aux mesures de répression du Pasok ou à la défense du niveau de vie des gens. Ils ne s’engagent pas comme il le faudrait dans un dialogue démocratique avec l’union des syndicats et les adhérents.

    Quand ils sont mobilisés, les gens ont conscience du potentiel de leur propre pouvoir mais, paradoxalement, ils ne réalisent pas qu’à travers ce pouvoir ils détiennent un outil capable de les mener à la victoire.

    Une grande partie des partis de gauche connaissent différentes sortes de problèmes. Le parti communiste (KKE) avance des slogans qui, parfois, interpellent en ce sens qu’ils touchent au noyau dur de la crise capitaliste, mais la démarche du KKE reste incroyablement sectaire dans la mesure où ce parti refuse d’organiser le combat au-delà de ses propres rangs.

    Syrisa, un vaste parti de coalition, ne prend pas d’initiatives politiques et ne propose aucun programme capable de provoquer le soulèvement général qui permettrait d’affronter la crise et de faire tomber le gouvernement.

    Quelle est l’alternative socialiste proposée par Xekinima pour stopper l’hémorragie et fournir aux gens une solution à la crise ?

    Si cette politique d’austérité perdure, il n’y aura pas d’avenir pour les travailleurs et la jeunesse grecs. Car si le gouvernement, le FMI et les banques continuent sur leur lancée mortifère, ils propulseront le niveau de vie des gens vers des profondeurs de plus en plus abyssales. La seule façon de mettre fin à cette politique d’étranglement économique est de stopper le remboursement de la dette. Il faut cesser de rembourser ceux qui sont responsables de la crise, à savoir les institutions bancaires.

    Cela requiert de coordonner les différents mouvements de protestations et de luttes ouvrières autour d’un programme de revendications socialistes afin d’en finir avec la crise capitaliste et d’aller de l’avant.

    Nous en appelons à la nationalisation des banques et à la re-nationalisation des services privatisés. Nous voulons nationaliser les hautes instances de l’économie sous le contrôle démocratique des travailleurs de façon à faire fructifier – via la création d’emplois – cette manne prodigieuse de ressources et de richesses créées en premier lieu par les travailleurs Grecs.

    Les luttes des travailleurs et de la jeunesse grecs devraient être associées à une perspective internationale, elles le devraient parce que la crise capitaliste affecte les travailleurs du monde entier. Il ne saurait y avoir de solution locale à la crise, ou qui soit la seule propriété d’un état nation. Les travailleurs ont besoin de se battre pour une Europe qui défende les intérêts de leur classe, pour une fédération socialiste des états européens.

    En Grèce, ce qui nous attend, c’est la perspective immédiate d’un renouvellement des grèves et l’imminence d’une mobilisation de grande ampleur contre les taxes abusives tels que l’impôt sur les ménages. Il faut également compter sur un sérieux mouvement de révolte en réaction aux mesures visant les écoles et les universités.

    Si toutes ces luttes se rejoignaient pour n’en former qu’une seule, elles pourraient réussir à renverser le gouvernement et faire valoir une stratégie différente pour mettre fin à la crise.


    Plus d’austérité, plus de misère

    Le gouvernement Pasok vient pourtant d’en ”rajouter une couche” en matière d’austérité et ses nouvelles mesures viennent encore alourdir, comme un ”extra” amer, un bilan d’agressions sauvages ciblant l’emploi, les pensions, le salaire minimum garanti… avec pour résultat un effondrement (de 50 % en moyenne !) du revenus des ménages. Ces nouvelles répressions économiques signifieront :

    • Que le montant mensuel des pensions dépassant le seuil des 1.200 euros sera amputé de 20% et que tout qui prendra sa retraite en dessous de 55 ans connaîtra une diminution de 40 % sur le montant mensuel de sa retraite si celle-ci dépasse le seuil des 1000 euros.
    • Que le nombre de fonctionnaires acculés à percevoir une rémunération partielle augmentera de 50% (pour atteindre 30.000 personnes) à la fin de l’année. S’ils ne peuvent pas être réengagés dans l’année, ils seront licenciés. En somme, le gouvernement est en train de faucher 200.000 emplois sur les 750.000 que comptait la fonction publique…

      Quant à l’impôt sur le revenu calculé en fonction du montant des salaires annuels, il verra son seuil baisser, passant de 8.000 euros à 5.000…

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    A noter dans votre agenda

    • Lu. 10 octobre. Liège, 19h. Unifions la résistance en Europe ! Fédération des Etudiants, 24 place du 20 Août. Avec Donna Litzou et Clara Aguila
    • Ma. 11 octobre. ULB. 19h local h1309. Unifions la résistance en Europe ! Avec Donna Litzou, Clara Aguila et Paul Murphy
    • Me. 12 octobre. Anvers. 19h30, Université d’Anvers, Rodestraat 9. ‘Le capitalisme ne fonctionne pas: quelle est l’alternative?’ Avec Donna Litzou
    • Me. 12 octobre. Hasselt. 19h Local C1, Gebouw D, Université de Hasselt, Campus Diepenbeek. Meeting d’EGA: ‘Le capitalisme ne fonctionne pas: quelle est l’alternative?’
    • Je. 13 octobre. Louvain. Unifions la résistance en Europe! 20h MTC 0012 Hogeschoolplein. Avec Donna Litzou et Clara Aguila
    • Je. 13 octobre. Gand. Unifions la résistance en Europe! 19h30 auditoire A Blandijn. Avec des orateurs des Etudiants de Gauche Actifs.
    • Ve. 14 octobre. Namur. Unifions la résistance en Europe! 19h Rue de Bruxelles 23. Avec Donna Litzou et Clara Aguila
    • Sa. 15 octobre. Manifestation internationale des indignés. Gare du Nord à Bruxelles, à 14h
    • Sa. 29 octobre: Seconde Journée du Socialisme organisée par la Table Ronde des Socialistes en Flandre.
    • Sa.-di. 26-27 novembre. Congrès régionaux du PSL
    • 3 décembre: Manifestation climat
    • 8 mars 2012: manifestation antifasciste à Louvain, contre le NSV
    • 25 mars 2012: Protestation contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles

    Agenda de Rood!

    En Flandre, le PSL participe activement à la construction de Rood!, qui pose la question d’une représentation politique des travailleurs à la gauche des verts et du SP.a. Voici quelques dates des activités de cette initiative.

    • Je. 13 octobre. Bruxelles : Présentation du livre d’Erik De Bruyn. Rue de la Victoire 61. 1060 Saint-Gilles
    • Je. 27 octobre. Anvers. 19h30 café Multatuli. Débat sur la pauvreté

    [/box]

    La résistance européenne au centre des débats cette semaine

    Cette semaine, dans le cadre des protestations contre le sommet européen qui se tient dans notre pays, différents meetings prendront place. Samedi prochain, une manifestation se déroulera à Bruxelles, avec des Indignés espagnols qui ont marché d’Espagne vers la Belgique. Nous avons appelé à une mobilisation massive avec des revendications claires mais, hélas, ce n’est que maintenant que le lieu et l’heure de la manifestation sont connus (samedi 15 octobre, à 14h à la gare de Bruxelles-Nord). Nous voulons que cette protestation ne soit pas limitée à la petite couche des militants et activistes, mais implique la couche la plus large possible de monde. Il est nécessaire d’impliquer le plus de monde possible, y compris pour contrer ce qu’en diront les médias.

    Différentes villes auront donc des meetings en présence de Donna Litzou, une étudiante grecque, et de Clara Aguila, une étudiante espagnole. Clara et Donna seront accompagnées de l’euro-député Paul Murphy au débat de l’ULB.

    • Lu. 10 octobre. Liège, 19h. Unifions la résistance en Europe ! Fédération des Etudiants, 24 place du 20 Août. Avec Donna Litzou et Clara Aguila
    • Ma. 11 octobre. ULB. 19h local h1309. Unifions la résistance en Europe ! Avec Donna Litzou, Clara Aguila et Paul Murphy
    • Me. 12 octobre. Anvers. 19h30, Université d’Anvers, Rodestraat 9. ‘Le capitalisme ne fonctionne pas: quelle est l’alternative?’ Avec Donna Litzou
    • Je. 13 octobre. Louvain. Unifions la résistance en Europe! 20h MTC 0012 Hogeschoolplein. Avec Donna Litzou et Clara Aguila
    • Je. 13 octobre. Gand. Unifions la résistance en Europe! 19h30 auditoire A Blandijn. Avec des orateurs des Etudiants de Gauche Actifs.
    • Ve. 14 octobre. Namur. Unifions la résistance en Europe! 19h Rue de Bruxelles 23. Avec Donna Litzou et Clara Aguila
    • Sa. 15 octobre. Manifestation internationale des indignés. Gare du Nord à Bruxelles, à 14h

    Le travail Jeune à l’offensive!

    Ces derniers jours, l’attention du parti s’est particulièrement portée sur le travail jeune et étudiant. Après un bon meeting à Gand (avec 56 participants), la campagne s’est poursuivie et une centaine d’étudiants ont laissé leurs coordonnées pour discuter du travail des Etudiants de Gauche Actifs, et éventuellement les rejoindre. A ULB une vingtaine de nouveaux étudiants ont fait part de leur volonté d’être activement impliqués dans le travail d’EGA. Le 30 septembre, lors de la fête de rentrée de l’ULB, nous avons fait une bonne intervention, avec un drink dans notre local de l’ULB. A Louvain, un meeting de rentrée a attiré 26 personnes mardi dernier. A Louvain également, des dizaines d’adresses ont été récoltées, et des prises de paroles ont été organisées avant les cours dans les grands auditoires pour parler de nos campagnes. Cette semaine, les meetings de rentrée d’Anvers et de Hasselt se dérouleront encore. A Anvers, nous avons commencé la rentrée académique en vendant 22 exemplaires de notre journal. Là aussi, de nombreuses personnes ont laissé leurs coordonnées.

    Partout, nous avons remarqué un intérêt croissant pour la politique et les discussions idéologiques à propos de la crise du capitalisme et de nos réponses marxistes. Nous voulons poursuivre ces discussions, et les concrétiser en appelant tous ces jeunes, et d’autres, à devenir actifs dans la lutte pour une alternative socialiste et à ne pas se contenter des discussions. Vous vouez vous aussi discuter du travail d’EGA et rencontrer les responsables de votre université? Contactez-nous via info@gauche.be et laissez nous vos coordonnées.


    La Belgique : enfer ou paradis fiscal ? Première partie. Par Johan Seynaeve

    L’histoire choquante du système fiscal belge. L’impôt pèse lourdement sur les travailleurs. Mais qu’en est-il pour les revenus du capital? Qu’en est-il pour les grandes entreprises? Pour tout savoir sur l’impôt progressif et l’impôt négatif,… et découvrez comment la Belgique aide les multinationales à se soustraire à l’impôt.

    Johan Seynaeve travaille comme formateur fiscal pour la CGSP-Finances.

    Une deuxième partie (le 10 novembre) est également prévue.

    Une organisation du Masereelfonds et du PSL.

    Jeudi 13 octobre 2011, 19h30. Masereelhuis, F. Van Arteveldestraat 35, 9000 Gand. Inscriptions à gent@masereelfonds.be ou au 09/225 38 53

  • Contre le sommet européen des chefs d’Etats à Bruxelles : Dégageons leurs plans d’austérité!

    L’Union Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International (= la troïka) essayent de forcer les jeunes et les travailleurs à accepter une diminution très forte de leur niveau de vie au lieu de s’en prendre aux vrais responsables de la crise.

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs


    Samedi 15 octobre : Manifestation internationale des indignés – Gare du Nord – Bruxelles – (+ d’infos bientôt)

    • en Espagne: 40% de chômage chez les jeunes & Pensions à 67 ans,…
    • en Irlande: Chute de 25% du niveau de vie & 1.500 Irlandais émigrent chaque semaine…
    • en Grèce: suppression des manuels scolaires vu les économies & baisse des salaires jusqu’à 50%,…
    • en Grande-Bretagne: Minervals des unifs à 10.600€ & 300.000 fonctionnaires licenciés,..

    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    Débat d’EGA et du PSL: Jeunes en lutte en Europe: Unifions la Résistance !

    Avec des participants aux luttes en Grèce et en Espagne : Donna Litzou, étudiante active en Grèce, Xekinima et Clara Aguila, jeune espagnole indignée de Barcelone, Socrev

    • Liège: Lundi 10 octobre, 19h, Fédération des Etudiants, 24 place du 20 Août à Liège (face à l’université)
    • Bruxelles: Mardi 11 octobre, 19h, à l’ULB, local h1309
    • Louvain: Jeudi 13 octobre, 20h, MTC 0012, Hogeschoolplein
    • Gand: Jeudi 13 octobre, 19h30, auditoire A. Blandijn à l’Ugent (les deux oratrices seront remplacées par des militants belges)
    • Namur: Vendredi 14 octobre, 19h, 23 rue de Bruxelles
      [/box]

      Partout en Europe, les gouvernements ont distribué l’argent public pour préserver les énormes profits des banques et des multinationales et mènent une politique d’austérité qui approfondit la récession et qui accroit toujours plus le fossé entre riches et pauvres.

      Inspirée par les révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la jeunesse du Sud de l’Europe est entrée en révolte contre les effets de la crise du capitalisme. En Grèce, les écoles et les universités sont occupées depuis la rentrée par les jeunes pour protester contre les coupes budgétaires dans l’enseignement. Les « indignados » en Espagne organisent une marche sur Bruxelles et appellent à une journée d’action internationale le 15 octobre. Le 15 octobre, une manifestation internationale est prévue à Bruxelles contre le sommet européen du 17-18 octobre.

      C’est à cette occasion que les politiciens belges présenteront en bons élèves leur budget 2012. Un budget d’austérité de 8 milliards € aux dépends des pensions, des soins de santé, de l’enseignement, de la sécurité sociale,… une diminution forte du niveau de vie.

      Les mouvements de masse des jeunes du sud de l’Europe – de cette génération perdue et confrontée aux emplois précaires qui ne permettent pas d’envisager l’avenir – effraient les capitalistes et leurs politiciens, qui craignent une riposte organisée par des millions de travailleurs en Europe contre leurs politiques antisociales. Participe à la journée d’action du 15 octobre. Celle-ci ne doit pas rester sans lendemain. Une grève générale européenne de 24h serait un pas en avant dans la construction d’une résistance de masse unifiée des jeunes et des travailleurs à l’échelle européenne.


      Pourquoi rejoindre Etudiants de Gauche Actifs – Secondaire & Supérieur ?

      EGA lutte contre le capitalisme, un système basé sur la course aux profits d’une petite élite. EGA est présent dans les écoles, les unifs et hautes écoles et fait partie d’une organisation de jeunes présente dans plus de 40 pays, ISR (International Socialist Résistance) . Ce qui nous permet de tirer les leçons des révolutions avec des jeunes tunisiens impliqués dans les événements ou d’apprendre de nos interventions dans les mouvements de masse en Grèce, en Espagne, en Israël.

      EGA lutte quotidiennement parmi la jeunesse pour construire un monde où la production et toute la société est démocratiquement gérée et contrôlée par les organes issus des luttes de masse des travailleurs et des jeunesmêmes – une démocratie réelle – afin de satisfaire les besoins et l’épanouissement de tous et non leur soif de profits, une société socialiste démocratique. Rejoins-nous !

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop