Tag: Environnement

  • Notre santé menacée par la course aux profits

    – Faisons payer la pollution aux multinationales comme 3M
    – Organisation du bilan de santé des travailleurs et des résidents
    – Planifions démocratiquement la production pour répondre à nos besoins et pas à leurs profits

    Il s’agit d’un des plus gros scandales environnementaux de l’histoire récente en Belgique. Les habitants de la commune de Zwijndrecht (près d’Anvers), et tous ceux vivant dans un rayon de 15 km (environ un million et demi de personnes) ont été invités à ne plus manger d’œufs provenant de leur poulailler. En cause, la pollution des sols par la société américaine 3M qui produisait du PFOS (sulfonate de perfluorooctane) et ses dégâts sur la santé de dizaines de milliers de travailleurs du port d’Anvers et de la population des environs. Aujourd’hui, les autorités et le monde politique capitaliste paniquent, mais rien n’est fait pour s’attaquer au véritable coupable : la course aux profits des entreprises polluantes.

    Un scandale dissimulé durant des années

    L’ampleur des ravages n’est pas encore claire. Mais si toute la lumière doit encore être faite, on sait déjà que 3M savait que le SPFO était un produit dangereux dans les années 1970. Philippe Grandjean, professeur à Harvard et spécialiste de médecine environnementale a déclaré « Si nous avions su à la fin des années 1970 ce que 3M savait déjà, nous, scientifiques, aurions prêté attention à cette question beaucoup plus tôt. » Mais 3M n’a rien fait et a préféré mettre en danger la santé de ses propres employés plutôt que raboter les dividendes de ses actionnaires.

    La multinationale est restée silencieuse jusqu’à la fin des années 1990. En 1999, Rich Purdy, le spécialiste de l’environnement de la société, a démissionné pour protester contre « les blocages, les retards et l’indécision » dans le traitement des SPFO. L’inaction de 3M ne se limite pas aux SPFO : ses émissions de HFC-23 représentent 4 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre en Flandre, chose que la multinationale a minimisée pendant des années.

    Les écotaxes qui frappent les travailleuses et les travailleurs sont justifiées par la devise du « pollueur payeur ». Mais les vrais pollueurs, les grandes entreprises comme 3M, s’en sortent toujours sans le moindre souci.

    Le scandale des SPFO présente des similitudes frappantes avec la gestion de la crise sanitaire. Tout le chaos et les multiples pénuries provenaient du défaut de planification et de l’absence de contrôle démocratique sur la production et la distribution des matériaux de protection et des vaccins. La vaccination de l’ensemble de la population mondiale est nécessaire pour stopper le développement de nouveaux variants. Mais l’abolition des brevets toucherait les profits des multinationales pharmaceutiques. Même la capacité de production actuelle n’est pas utilisée à plein régime (voir en page 2) ! En plein milieu de cette pandémie, l’une des plus grandes entreprises pharmaceutiques de notre pays, GSK, a jugé nécessaire de s’attaquer à son personnel au lieu de concentrer toute son attention sur la lutte contre le virus ! La grève du personnel a heureusement fait plier la direction de GSK (voir en page 5).

    Le mouvement ouvrier doit agir !

    C’est le mouvement ouvrier qui fut le premier à intervenir contre la pollution et à lutter pour un environnement de travail et de vie sain et sûr. Friedrich Engels a écrit sur l’insalubrité des conditions de vie dans « La Situation de la classe laborieuse en Angleterre » en 1845 : « La société sait combien cette condition est préjudiciable à la santé et à la vie des travailleurs. Malgré cela, elle ne fait pourtant rien pour l’améliorer. Elle connaît les conséquences de ses institutions. Ses agissements ne constituent donc pas un simple homicide, mais un assassinat. » En 1886, le programme du Parti ouvrier belge (POB, ancêtre des partis socialistes) exigeait la création d’une commission ouvrière chargée d’enquêter sur l’état de santé dans les ateliers et les maisons ouvrières.

    Des mesures urgentes doivent être adoptées pour protéger la population contre la pollution. Les (anciens) employés de 3M, les milliers de travailleurs sur les chantiers de construction de la liaison Oosterweel (le ring périphérique anversois) et tous les résidents de la région du site 3M sont concernés. Afin d’évaluer avec précision quels sont les dégâts, tous les documents et les données détenus par 3M doivent être rendus publics. Une étude biomédicale de grande envergure doit être menée immédiatement, sous le contrôle de représentants des travailleurs et des riverains. Les travaux d’Oosterweel doivent être arrêtés immédiatement, jusqu’à ce que la sécurité et la santé du personnel soient garanties.

    La FGTB-Chimie a réagi en expliquant que les pouvoirs du Comité pour la Prévention et la Protection au Travail (CPPT) doivent être renforcés et élargis. Les services d’inspection du bien-être au travail et de l’environnement doivent également être renforcés. Le syndicat a également fait remarquer qu’il existe des risques de pollution historique dans plusieurs entreprises de la région et que l’on utilise des matières premières dont les effets sur l’homme et l’environnement n’ont pas encore été entièrement ou suffisamment évalués.

    Toute cette colère doit être canalisée dans un mouvement de lutte. Les multinationales et leur personnel politique ne doivent pas s’en tirer à si bon compte. Une large campagne de pétition pour faire payer 3M et pour mettre en place une étude biomédicale contrôlée par les travailleurs et les résidents pourrait servir d’outil pour constituer des comités d’action et les aider à mobiliser vers une manifestation de masse juste après l’été. Les syndicats, les militants pour le climat, etc. pourraient prendre une telle initiative ensemble. Ce scandale illustre toute la nécessité d’un « changement de système ». Non seulement 3M, mais l’ensemble du système est coupable. Il est nécessaire de planifier démocratiquement la production afin que les besoins de la population soient au centre des préoccupations et non la soif mortelle de profit des multinationales.

  • Le marxisme et l’environnement

    Le marxisme est souvent accusé à tort de tenir l’environnement pour acquis — dans la poursuite de la croissance économique requise afin de soulager la pauvreté et le besoin. Pourtant, rien ne pourrait être plus loin de la vérité. S’inspirant des travaux de Marx et de Engels, ainsi que des expériences vécues lors des premières années de la Révolution russe, Per-Åke Westterlund (Membre de la section du CIO en Suède) remet les pendules à l’heure.

    Il y a deux accusations communes portées contre le marxisme au sujet de l’environnement, de la part de la droite et de certains militant·e·s écologistes, ainsi que d’une partie de la gauche. La première est que Karl Marx avait une vision trop positive de l’industrialisation et voyait la nature comme une source infinie à exploiter. La seconde est que le marxisme (URSS) porte la responsabilité pour quelques-unes des pires catastrophes écologiques de l’histoire.

    Contrairement à ces prétentions, la conscience et l’esprit de lutte pour l’environnement ne sont pas nouveaux pour les marxistes. En fait, Marx était un pionnier dans l’analyse et la critique des effets destructeurs de l’industrialisation capitaliste envers la nature ainsi que la société. Autant Marx que Friedrich Engels, auteurs du Manifeste communiste en 1848, ont étudié et suivi de près la science dans tous ses domaines.

    La production industrielle capitaliste, ainsi que la classe ouvrière (le prolétariat) et son travail, venaient de faire leur apparition dans les décennies précédentes, mais ont été comprises immédiatement par Marx en tant qu’éléments clés du développement de la société. Souligner le rôle central de la classe ouvrière ne voulait pas dire ignorer l’environnement et la nature.

    Curieusement, Marx voyait le travail comme étant «?un processus dans lequel l’homme et la nature participent tous les deux?». Ceci est souligné dans la Critique du programme de Gotha — le programme adopté par le congrès fondateur du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) en 1875. Marx conteste l’affirmation inscrite au programme, soit que « ?le travail est la source de toute richesse et de toute culture ». « Le travail n’est pas la source de toute richesse », écrivit Marx. « La nature est autant la source de valeurs d’usage (et c’est sûrement en cela que la richesse matérielle consiste !) que le travail, qui est lui-même la manifestation d’une force de la nature, la force de travail humaine ». L’idée erronée selon laquelle le travail serait la seule source de la richesse provenait de Ferdinand Lassalle, et non de Marx.

    Marx s’inquiétait des effets de la perturbation dans la relation entre l’humanité et la nature. Pour cette raison, il voyait l’aliénation des travailleurs et travailleuses dans la production capitaliste comme faisant partie du même processus que l’aliénation humaine de la nature. À son époque, ceci était particulièrement évident dans l’industrialisation de l’agriculture.

    La classe ouvrière était et continue d’être à la pointe des effets du capitalisme sur l’environnement. Par exemple, les compagnies énergétiques – pétrole, charbon, énergie nucléaire – posent une menace directe envers les travailleurs et travailleuses dans ces industries, ainsi qu’envers les populations et l’environnement naturel dans des régions ou des pays entiers. Les travailleurs et travailleuses dans ces industries sont souvent les plus conscient·e·s de ces dangers. La lutte pour améliorer l’environnement de travail représente une partie importante de la lutte environnementale.

    De plus, la philosophie marxiste (le matérialisme dialectique) offre les moyens d’analyser et d’expliquer la crise climatique d’aujourd’hui. Marx et Engels, au milieu du 19e siècle, ont démontré en quoi la société et la nature se développent via l’accumulation de contradictions menant à une rupture qualitative. Aujourd’hui, la recherche sur le climat fait l’écho de cette méthode en nous avertissant des points de basculement, ces moments où l’environnement passe irréversiblement d’une phase à une autre.

    Parmi ceux et celles qui blâment Marx d’avoir négligé l’environnement, plusieurs n’ont pas étudié ses œuvres, mais plutôt celles de ses prétendu.e.s « disciples » sociaux-démocrates ou staliniens. Les sociétés qu’ils et qu’elles ont construites, en les qualifiant de socialistes, contredisaient complètement Marx en ce qui concernait la démocratie ouvrière, le rôle de l’État, ainsi que le traitement de l’environnement. Par contraste, Marx avait prédit que la « science naturelle… deviendrait la base des sciences humaines, car il s’agit déjà de la base de la vie humaine » (Manuscrits de 1844).

    Marx sur la nature

    Afin de comprendre le marxisme et l’environnement, il faut d’abord comprendre la méthode : Marx considérait toujours le monde et son histoire, dans leur totalité, comme points de départ de son analyse et de son programme. Le fait que Marx voyait le capitalisme comme un système historiquement progressiste a souvent été mal compris et dénaturé. Par exemple, Michael Löwy, du Secrétariat unifié de la Quatrième Internationale, a écrit que Marx avait « une attitude plutôt non critique envers la civilisation industrielle, particulièrement sa relation destructrice avec la nature ». Löwy réclamait également que « Marx ne possède pas une perspective écologique intégrée » (For a Critical Marxism, Against the Current, novembre et décembre 1997).

    Tout d’abord, si le capitalisme avait un côté progressiste, selon Marx, c’était en comparaison au féodalisme, c’est-à-dire qu’il n’était que temporairement progressiste. La réalisation principale du capitalisme était la création de la première société qui jetait les bases non seulement de son propre anéantissement, mais également de celui de toute société de classe. La prise de pouvoir par la classe ouvrière, supportée par les paysan·ne·s pauvres, amènerait le règne de la majorité et le début d’une évolution vers une société complètement différente. Déjà, dans la Commune de Paris en 1871, où les ouvriers et ouvrières ont pris le pouvoir pendant deux mois, la perspective de Marx fut démontrée.

    Comprendre le rôle du capitalisme ne correspond pas à une défense de ce système. Marx, avant et plus que n’importe qui, voyait dans le capitalisme un système de production de profits grâce au surtravail. La science et les forces naturelles sont adaptées et exploitées à cette fin. La santé des ouvriers et ouvrières est ignorée, tout comme les effets sur la nature. Marx a vu juste et dénonçait les mesures prises afin de d’adapter la nature au capitalisme. Certain.e.s critiques disent que Marx envisageait la nature comme une chose gratuite et illimitée. Mais le point qu’il avançait était que la nature n’avait aucune valeur dans un régime capitaliste. Sa propre conclusion était que la nature non exploitée avait sa propre valeur d’usage, par exemple l’air, la forêt, les poissons.

    Marx étudia le matérialisme non-mécaniste d’Épicure (341-270 av. J.-C.) et la dialectique de GWF Hegel (1770-1831) et développa sa philosophie, le matérialisme dialectique. Ce fut une vision géniale du monde, parfaitement adaptée à son temps. L’événement majeur de l’époque, la Révolution française, était le résultat de la base matérielle – l’économie capitaliste et le dépassement du féodalisme par la société – accompagnée de l’action consciente des masses révolutionnaires.

    Les idées de Marx étaient les plus développées parmi toutes les philosophies faisant rupture avec l’antécédent religieux. Au lieu d’une Terre immuable et au centre de tout, avec l’humanité au centre de la Terre, le marxisme pose un monde mortel et en transformation perpétuelle, en ligne avec le matérialisme classique. La vie serait un produit de la Terre (la nature) et non d’un dieu. L’humanité serait intégrée à la nature, et non en opposition avec elle. De la même manière, Marx se garda de séparer l’histoire dite naturelle et celle dite sociale, les voyant comme deux parties d’un même ensemble. Les lois de la dialectique s’appliqueraient dans la nature comme dans la société, et leurs développements seraient interreliés, l’un affectant l’autre. Marx employa le terme « métabolisme » : une chaîne de processus liés en un corps.

    Marx démontra que l’écart grandissant entre la cité et la région représentait une violation de ce métabolisme, résumé par le terme « rupture du métabolisme » (metabolic rift) de John Bellamy Foster, auteur du livre Marx’s Ecology. Dans le troisième volume du Capital, publié en 1894 après la mort de Marx (1883), l’auteur décrit le capitalisme comme une rupture avec les lois naturelles de la vie : « D’un autre côté, la grande propriété foncière fait décroître la population rurale de façon constante, et la met en opposition avec une population industrielle en croissance constante et concentrée dans les grandes villes. Elle crée ainsi les conditions qui causent une rupture irréparable dans la cohérence des échanges sociaux prescrite par les lois naturelles de la vie ».

    À partir d’une discussion à propos de la dégradation à long terme du sol, suite à l’utilisation d’engrais chimiques dans l’agriculture, Marx écrit que « tout le progrès dans l’agriculture capitaliste est un progrès dans l’art, non seulement de l’exploitation de l’ouvrier, mais aussi de l’exploitation du sol ; tout progrès dans l’amélioration de la fertilité du sol pour un temps donné est une progression vers la ruine des sources durables de cette fertilité ».

    Il expliqua : « La production capitaliste, en concentrant la population dans de grands centres… perturbe la circulation de la matière entre l’Homme et le sol, c’est-à-dire qu’elle empêche le retour au sol de ses éléments consommés par l’Homme dans la forme de nourriture et de vêtements ; elle entre ainsi en violation des conditions nécessaires à la fertilité durable du sol ». Mais encore : « La production capitaliste, ainsi, développe la technologie, et la combinaison de plusieurs processus dans un tout social, et ce en sapant les sources originales de la richesse – le sol et le travailleur ». (Capital, Volume I, 1867) Faisant une prédiction à long terme, Marx signala que la modernisation constante du capitalisme accélérerait ce « processus de destruction ».

    Engels résuma ce besoin d’apprendre de la nature et notre dépendance par rapport à elle ainsi : « à chaque nouvelle étape nous sommes rappelés que nous ne sommes en aucun cas maîtres de la nature tel un conquérant d’un peuple étranger, telle une personne à l’écart de la nature – mais que nous appartenons, notre chair, notre sang et notre cerveau, à la nature, que nous existons en elle, et que toute notre maîtrise d’elle consiste en notre avantage vis-à-vis des autres créatures d’être en mesure d’apprendre ses lois et de les appliquer correctement ». (Le Rôle du travail dans la transformation du singe en Homme, 1876)

    Marx sur le socialisme

    Marx est également critiqué par certains pour ne pas avoir donné un plan plus précis d’une future société socialiste. Ces critiques croient que, chez Marx, la production et le traitement de l’environnement seraient essentiellement identiques à ce qui existait sous le capitalisme. C’est vrai que Marx et Engels se différenciaient des socialistes utopistes qui dessinaient des plans détaillés de la société idéale. Cependant, cela ne signifie aucunement que leurs œuvres soient dépourvues de descriptions de la différence entre le capitalisme et le socialisme.

    Marx et Engels ont pris note du coût immense de la production capitaliste, coût assumé par les travailleurs , les travailleuses, les paysan·ne·s, la nature et la société. Ils ont milité pour un changement complet de la production, le remplaçant par ce que Marx appelait la production coopérative. L’anarchie du système capitaliste serait remplacée par un contrôle social et une possession des moyens de production et de distribution. Le tout serait organisé dans un plan social.

    Que dire des prédictions de Marx selon lesquelles le socialisme représenterait une société avec une production améliorée et une abondance de ressources ? Cela impliquerait-il davantage de catastrophes environnementales ? Premièrement, à l’époque de Marx, tout comme aujourd’hui, il y a un besoin urgent d’offrir une vie décente à tous. Ceci sera le résultat d’une production améliorée de la nourriture, de l’accès au logement, aux soins de santé et à l’éducation, et d’une meilleure diffusion de la technique moderne. Dans les années 1800, la production de telles nécessités aurait été rendue possible aux dépens de la production d’armes, de produits de luxe, etc. Aujourd’hui, c’est d’autant plus le cas avec la quantité énorme de ressources dilapidées par les dépenses militaires et la consommation luxueuse du 1%.

    Dans sa Critique du programme de Gotha, et dans le Capital, Marx discuta du besoin d’équilibrer les ressources entre la consommation individuelle et l’augmentation nécessaire de la consommation sociale, tout en épargnant des ressources à des fins d’investissement et pour constituer une réserve sociale. Ceci inclut également un équilibre entre le temps de travail, qui serait vraisemblablement moindre, et le temps libre. Dans une telle société, tout le monde travaillerait, tout le monde pourrait développer ses propres compétences et son éducation, et tout le monde aurait la possibilité de participer à l’administration de la société.

    Une société socialiste briserait l’aliénation et permettrait à tous et à toutes un développement libéré des contraintes du salariat et du capital. Cela impliquerait également « l’unité complète entre l’Homme et la nature – la véritable résurrection de la nature – le naturalisme cohérent de l’Homme et le naturalisme cohérent de la nature » (Manuscrits de 1844). Une révolution socialiste libérerait non seulement les travailleurs, les travailleuses et l’humanité, mais également la nature. Avec la possession socialisée de la terre, la nature ne serait plus un simple produit d’où l’on retirerait des profits.

    Au sein du programme proposé dans le Manifeste communiste, quelques-unes des mesures clés sont tout aussi importantes aujourd’hui au sujet de l’environnement. La mesure no. 1 stipule : « Expropriation de la propriété foncière et affectation de la rente foncière aux dépenses de I’État ». Ceci s’applique à la contestation de l’exploitation minière dangereuse, des champs de pétrole et de la fracturation hydraulique, par exemple. La seconde partie de cette mesure indique que les revenus issus de la terre alimenteraient le secteur public. La mesure no. 6 traite du transport : « Centralisation entre les mains de l’État de tous les moyens de transport ».

    La mesure no. 7 a également de fortes implications pour l’environnement : « Multiplication des usines nationales et des instruments de production ; défrichement et amélioration des terres selon un plan collectif ». Le programme commun serait basé sur la propriété commune au lieu de l’exploitation privée, afin de prendre soin et d’améliorer la terre. En résumé : le changement de direction de la société, incluant son traitement de la nature, serait une question de propriété, de pouvoir et de contrôle.

    Les bolcheviques et l’environnement

    La classe ouvrière russe et les nations opprimées par le tsar ont pris le pouvoir au mois d’octobre 1917. Contrairement aux propos calomnieux contemporains adressés contre le gouvernement bolchevique, celui-ci révolutionna la politique dans tous les domaines de la société. Il s’agit du premier pays à avoir banni le racisme et l’antisémitisme, et à avoir légalisé le droit à l’avortement et au divorce, ainsi que l’homosexualité. D’une façon semblable, les bolcheviques sous Lénine et Léon Trotski ont été des pionniers en matière de politiques environnementales radicales.

    Avant la révolution, la Russie était, dans ce domaine comme dans plusieurs autres, un pays économiquement arriéré. « Les scientifiques de la dynastie Romanov ont été incapables de convaincre les représentants du gouvernement, les gens d’affaires et même leurs propres collègues d’adopter des techniques modernes de gestion scientifique afin de protéger les ressources et de garantir leur disponibilité pour les générations présentes et futures (préservation)… la plupart des projets ont dû attendre la Révolution russe, car le gouvernement du tsar les considérait trop coûteux et croyait possiblement qu’ils étaient inutiles ». (An Environmental History of Russia, Cambridge University Press, 2013)

    Sous la direction des bolcheviques, la classe ouvrière prit le pouvoir dans un pays dévasté par la Première Guerre mondiale, pour ensuite se retrouver face aux agressions militaires des armées envahissantes et des anciens généraux tsaristes. Malgré tout, le gouvernement soviétique agit immédiatement sur les questions environnementales. Deux jours après la prise de pouvoir, le décret « Sur la terre » nationalisa toutes les forêts, les minéraux et l’eau. Une demi-année plus tard, en mai 1918, un autre décret, « Sur les forêts », établit le contrôle centralisé du reboisement et de la protection forestière. Les forêts furent divisées en deux catégories, l’une d’entre elles étant à l’abri de l’exploitation. Ceci fut un sujet important étant donné que plusieurs forêts avaient été coupées à blanc sous le règne tsariste. D’une façon semblable, la chasse fut réglementée et permise seulement durant certaines saisons. « Étonnamment, la Révolution russe permit l’établissement de recherches portant sur l’océanographie et la pêche continentale. » (An Environmental History) Ces décisions furent prises dans une période de turbulences extrêmes. « Au cours de la tourmente de la guerre civile et du communisme de guerre, le gouvernement bolchevique arriva à soutenir les scientifiques, incluant certains œuvrant sur des sujets de préoccupation environnementale. Et les scientifiques, avec ce soutien, ont répandu leurs activités environnementales ». En 1920, Lénine était impliqué dans l’établissement de la première réserve naturelle dans le monde qui était financé par un État et destinée exclusivement à la recherche scientifique, la Il’menskii. En 1924, il existait quatre réserves de ce genre (zapovedniks). Plusieurs nouvelles institutions de recherche furent établies, les scientifiques russes étaient perçu·e·s comme des écologistes de première ligne, et des cours d’écologie furent donnés à l’Université de Moscou. Le scientifique Vladimir Vernadsky devint une célébrité mondiale pour son concept de la « noosphère » : « un nouvel état de la biosphère dans lequel les humains jouent un rôle actif dans le changement qui est basé sur la reconnaissance de l’interconnexion des hommes et des femmes avec la nature » (An Environmental History).

    La révolution provoqua une explosion d’organisations environnementales, un développement qui a été encouragé et adopté par les bolcheviques. Le TsBK (Bureau central pour l’Étude des Traditions Locales) avait 70 000 membres provenant de 2 270 branches. Tout aussi importante était la VOOP (Société panrusse pour la conservation de la nature). Les activistes et scientifiques produisirent des revues comme « Problèmes de l’Écologie et de la Biocénologie ». Ils tinrent également des réunions et organisèrent des groupes pour des études locales afin de stimuler l’intérêt pour la science dans les régions. Certains bolcheviques de premier plan, parmi lesquels figurait Nadezhda Krupskaya, discutèrent de comment améliorer l’environnement dans les cités et les villes, menant à un modèle de cité verte comprenant davantage de parcs et de zones vertes.

    Cependant, ces idées révolutionnaires prirent fin de façon abrupte. La contre-révolution sociale et politique vécue sous le stalinisme comportait également une contre-révolution environnementale. « Après la Révolution russe, la science écologique naissante se développa rapidement au cours des bouleversements sociaux et l’expérimentation politique des années 1920. Des représentant·e·s du gouvernement, scientifiques et ingénieur·e·s établirent un ambitieux programme d’électrification nationale… ?» Mais par la suite, lorsque Staline prit le pouvoir, sa recherche pour les supposés « démolisseurs » « inclut quelques-un·e·s des biologistes, spécialistes de la forêt et de la pêche, agronomes et écologistes les plus important·e·s » (An Environmental History).

    Stalinisme versus nature

    Quelques-unes des pires catastrophes environnementales ont eu lieu sous le régime stalinien : la destruction de la Mer d’Aral entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, l’accident nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, et l’anéantissement de plusieurs villes par la pollution. Comment était-ce possible, et y avait-il un lien avec les bolcheviques et le socialisme ?

    En réalité,le régime de Staline est responsable du meurtre et de la destruction du parti bolchevique qui avait mené la révolution en 1917. Ceci fut possible dans un contexte de révolutions échouées dans tous les autres pays et de la situation actuelle de la Russie : économie et culture d’autant plus arriérées par la destruction de la Première Guerre mondiale et de la guerre civile.

    Lorsque le régime de Staline se retrouva bien établi, il n’avait aucune idéologie autre que celle de la conservation du pouvoir. Afin d’arriver à ce but, Staline fut contraint de retenir un accomplissement fondamental de la révolution, l’économie nationalisée, assise sur laquelle toute la bureaucratie stalinienne reposait. Or, elle n’était ni socialiste ni communiste. Staline fit un virage de 180 degrés sur le sujet de l’environnement, comme dans plusieurs autres secteurs. Son régime utilisa la force afin de collectiviser l’agriculture, abolit la protection des zapovedniks et réinitialisa les coupes à blanc.

    Les méthodes staliniennes employées contre l’opposition furent brutales : « Des arrestations, des interrogations et de la torture afin d’extorquer de faux aveux et de faux témoignages ont accompagné les accusations d’espionnage, de subversion et de diffamation de l’Union soviétique parmi ceux, incluant les scientifiques, qui semblaient s’opposer aux programmes staliniens ». VOOP et TsBK furent purgés jusqu’à leur disparition. La dictature « a rendu les activités indépendantes et raisonnables à peu près impossibles » (An Environmental History).

    Toute organisation indépendante de travailleurs, de travailleuses et d’activistes furent bannies, ce qui ouvrit la voie à la destruction de l’environnement. De nombreuses lois et règlements, formellement impeccables, ne furent jamais totalement implantées. Le gaspillage et la mauvaise gestion prirent le dessus. La science perdit sa nécessaire liberté d’expression. Trotski avait déjà constaté, dans les années 1930, que l’économie planifiée avait besoin de la démocratie ouvrière tout comme le corps a besoin d’oxygène, sans quoi elle tomberait dans la dégénérescence et la mort. L’opposition à Staline de Trotski, ainsi que son plaidoyer pour une nouvelle révolution contre le régime, fut la manifestation des idées marxistes contre le stalinisme, incluant celles sur l’environnement.

    Le régime de Staline déploya de massifs camps de travaux forcés, incluant de nombreux prisonniers et prisonnières politiques, afin de stimuler une rapide expansion de l’industrialisation. Le camp Vorkuta, où l’on avait emprisonné plusieurs trotskistes, fut fondé en 1932 dans le but d’établir des mines de charbon au nord du cercle arctique. Des millions de prisonniers et prisonnières, sous la surveillance attentive de la police secrète (NKVD), furent exploité·e·s en tant qu’esclaves dans la construction et dans l’extraction minière et forestière. La majorité des immenses projets sous le stalinisme provinrent de la direction centralisée, sans considération pour les différentes circonstances géographiques.

    Après la Deuxième Guerre mondiale, au lieu de pallier à l’énorme dévastation, voire la famine de la Russie, l’orgueil de Staline l’amena à lancer un grandiose « Plan pour la Transformation de la Nature ». Ceci inclut le détournement de rivières et la réorganisation des forêts en zones industrielles. L’idéologue derrière ce plan, Trofim Lysenko, était un charlatan prétendant avoir inventé des techniques de plantation qui, en fait, causèrent la destruction de nombreuses forêts. Sous le stalinisme et le Lyssenkisme, la nature n’avait aucune valeur en soi.

    Le stalinisme en tant que système persista après la mort de Staline en 1953. Quelques années plus tard, l’accident nucléaire de Kyshtym, dans l’Oural, fut gardé secret par le régime de Nikita Khrouchtchev. Aucune force ne pouvait contester la pollution, les grands projets et l’interdiction de tout activisme environnemental.

    Ceci étant dit, les critiques capitalistes du stalinisme – qui amalgament stalinisme et socialisme afin de décrédibiliser ce dernier – ont très peu de raisons de se féliciter. « De plusieurs manières, les démocraties occidentales ont emprunté les mêmes trajets de développement dangereux et l’utilisation éhontée des ressources naturelles, d’écosystèmes ruinés, et de lois et règlements adoptés tardivement afin de régler et de limiter les dégâts présents et futurs… Dans les années 1990, plusieurs observateurs soutenaient que le démantèlement de l’économie centralement planifiée libérerait automatiquement le développement environnemental… La réalité a prouvé être dramatiquement différente. De nouvelles menaces à la durabilité sont apparues, incluant la vente de feu des ressources, la restructuration de l’économie qui réduisit dramatiquement les ressources consacrées à la protection environnementale, et la décision du président Poutine de dissoudre l’Agence de Protection Environnementale de la Fédération russe en 2000 » (An Environmental History).

    Le marxisme aujourd’hui

    Aujourd’hui, le climat et l’environnement attirent un nombre grandissant d’activistes. Partout dans le monde, il existe de nombreuses luttes contre les grandes entreprises pétrolières, la fracturation hydraulique, les déchets industriels, les nouveaux projets spéculatifs de transport et d’exploitation minière, etc., et à cela se rajoute la lutte contre les promesses vides des politicien·ne·s Les marxistes font partie de ces luttes : des manifestations contre le pétrolier Shell à Seattle jusqu’à la lutte qui stoppa le projet East West Link à Melbourne, en Australie, aux mouvements locaux massifs contre les mines d’or en Grèce et contre la fracturation hydraulique en Irlande.

    L’anticapitalisme prend de l’ampleur parmi les activistes climatiques. Dans le livre de Naomi Klein, « This Changes Everything » – qui, et ce n’est pas par accident, porte comme sous-titre « Capitalism Versus the Climate » – l’auteure rapporte comment les activistes de droite de type Tea Party soutiennent que le changement climatique est une fiction « communiste » créée dans le but d’implanter l’économie planifiée. Cette manière de voir les choses démontre en quoi ils comprennent que le capitalisme est incapable de régler une crise aussi énorme. Le système, dans les mots de Klein, est en guerre contre toute forme de vie sur la planète, incluant la vie humaine.

    Bien sûr, le monde a changé depuis l’époque de Marx et Engels. Marx aurait sans doute suivi de près tous les rapports émis par les scientifiques de l’environnement et du changement climatique. L’inadéquation entre les fonctions interdépendantes de la planète s’est gravement empirée, et l’avilissement s’accélère. Les marxistes sont les mieux placés pour offrir une solution porteuse d’avenir dès aujourd’hui. L’amplification des crises sociales et environnementales est causée par le même système, le capitalisme, et les luttes contre lui sont interreliées.

    Les compagnies pétrolières et leurs alliés n’abandonneront jamais de façon volontaire. La seule force en mesure de résoudre la crise environnementale est la force collective la plus puissante, celle de la classe ouvrière en alliance avec les nombreux militant·e·s de l’environnement, notamment les peuples autochtones, les paysans les plus pauvres et la population rurale. Les crises et les luttes s’accumulent en voie d’une révolution sociale: l’abolition du capitalisme.

    Le climat et la crise environnementale se sont développés au point de souligner l’urgente nécessité d’agir. La seule réelle alternative est une planification démocratique et durable des ressources sur une base globale. Une telle société socialiste démocratique améliorera la qualité de vie d’une vaste majorité des gens, tout en posant la nature et l’humanité comme un seul corps interchangeable.

  • Collapsologie : en désespoir de causes

    Tableau de John Martin. La Fin du Monde, 1851-1853.

    Depuis quelques années, une nouvelle « discipline » a vu le jour : la collapsologie. Cette doctrine est née il y a une quarantaine d’année mais ne s’est fait connaître du grand public que récemment. Les collapsologues s’appuient sur les constats alarmants dressés par les scientifiques concernant le changement climatique et les menaces sur notre environnement. Extinction de masse, ruptures irréversibles dues au changement climatique… Les motifs d’angoisse existentielle pour l’Humanité ne manquent pas. C’est de là que vient la collapsologie.

    Par Jean (Luxembourg)

    Définition ?

    Les collapsologues prédisent que le changement climatique provoquera un effondrement de la civilisation. Ou plutôt un effondrement de… un peu tout à la fois : du capitalisme, de la finance, de l’économie, de la modernité, de la « culture occidentale », de la complexité, de la démocratie libérale, de l’Etat, des services publics… Bref, de tout ce qui nous entoure. C’est le premier problème de la collapsologie : il n’y a pas de définition claire et précise de ce qui va s’effondrer. Beaucoup de collapsologues assument ce flou et le justifient par le fait que « tout est lié ». C’est un peu vrai, mais il ne faut pas confondre liaison et confusion, corrélation et causalité, complexité et melting-pot…
    Un élément qui revient souvent dans les discours des collapso, c’est la notion de « ruptures irréversibles », à savoir de changements brutaux et profonds qui sont en train de se dérouler dans nos écosystèmes et qui seront pour la plupart irréparables. Ils ont parfaitement raison d’en parler et d’insister sur ce point car c’est exactement ce qui est en train de se passer sur notre planète. Et c’est exactement ce qui a été ignoré pendant trop longtemps. Là où le bât blesse, c’est que ces ruptures irréversibles sont vues comme menant inexorablement à un effondrement de la civilisation voire de l’Humanité.

    La collapsologie se présente souvent comme une science. De fait, elle s’appuie sur l’analyse scientifique de la nature et du climat. Mais elle applique les mêmes logiques mécanistes aux champs économique, social et politique. Les collapsologues procèdent à une naturalisation des rapports sociaux. C’est le deuxième problème, car les sociétés humaines ne réagissent pas forcément comme n’importe quel écosystème. La réponse à un choc, qu’il soit climatique ou épidémique, dépend de beaucoup de choses : du système politique, des infrastructures, des forces productives, du rapport de force entre les classes, de la créativité des uns, de la combativité des autres… Bref de tout ce qui fait la différence entre l’Humanité et la Nature.

    Vision mécaniste

    Il y a toujours plusieurs scénarios possibles à une crise et à sa résolution. Prenons l’effondrement du système financier en 2008. La classe dirigeante a réussi à sauver les banques et en même temps sa peau en faisant payer ce sauvetage aux travailleurs et aux classes populaires. Mais cela aurait pu se dérouler tout autrement. Si la résistance et la colère qui se sont exprimées à l’époque avaient été plus fortes et mieux organisées, elles auraient pu s’opposer à ces « solutions » et imposer une toute autre politique faite de nationalisation des banques, d’investissements publics massifs et de justice sociale.

    Les collapsologues ont tendance à voir des signes d’effondrement dans tous les événements politiques (qu’il s’agisse de l’élection de Donald Trump, à la pandémie de Coronavirus, en passant par la crise grecque…) et ne s’attardent pas à analyser les multiples facteurs qui expliquent ces crises et encore moins des différents scénarios dans lesquels nous ne serions pas de simples spectateurs de notre perte mais les acteurs d’un possible salut. En plus d’être réductrice et mécaniste, la vision des collapso est quelque peu ethnocentriste, car elle parle surtout de la situation et des préoccupations de l’homme occidental.

    Solutions ?

    Chez les collapsos, la vision apocalyptique de la crise climatique laisse peu de place à des solutions. Il nous faudrait donc faire le deuil du monde dans lequel nous vivons sans essayer de changer le cours des choses. La seule chose que nous pouvons faire, c’est d’essayer de nous préparer à l’effondrement. Comment ? En retournant à la nature… Mais comment faire pour les 5 milliards de citadins qui composent l’humanité ? Aucune idée…

    Cette absence de solution découle notamment d’une cécité quant à la réalité de classe de nos sociétés et de l’impact que cette réalité sur la question climatique. Nous serions « Tous coupables », du SMICard au capitaine d’industrie polluante. Or il est évident que ceux qui souffrent et souffriront le plus du changement climatique sont rarement ceux qui ont une réelle influence sur le climat et la biodiversité. Nier ou sous-estimer cette réalité est une grave erreur qui non seulement épargne les responsables du désastre, mais surtout, empêche les collapsos de mener le combat là où il doit l’être, en intégrant la question importante de la justice climatique.

    Que faire ?

    Il faut reconnaître une chose : les collapsologues ont tiré la sonnette d’alarme d’une manière plus audible que les rapports scientifiques. Ils ont le mérite d’avoir mis des termes clairs et concrets sur ce que signifie + 1,5 ou +2 degrés et de mettre en lumière la situation d’urgence dans laquelle nous nous trouvons.

    Mais leurs « solutions » n’en sont pas car il s’agit davantage d’une capitulation que d’une méthode pour affronter le changement climatique et ses effets.

    L’accélération récente des dérèglements climatiques pourrait cependant donner l’impression que les collapsologues ont peut-être raison sur le diagnostic. Est-il trop tard pour agir? Il est clair que certains seuils ont été franchis et qu’on ne peut pas espérer revenir à une situation « normale » en termes de climat et de biodiversité. Mais capituler et « laisser filer » le dérèglement serait la pire des choses. Car même dans un environnement fortement dégradé, les conséquences pour l’Humanité seront très différentes selon qu’on organise et planifie le partage des richesses, les efforts de réduction des gaz à effet de serre, la protection des écosystèmes et l’adaptation de nos modes de vie ou qu’on laisse le capitalisme « gérer » la situation. Face à l’adversité, la construction d’une société résiliente ne pourra pas se faire dans le cadre du capitalisme. On le voit déjà clairement avec une « petite crise » comme celle du Coronavirus. Contre la barbarie d’un effondrement en mode « Mad Max », la seule alternative à visage humain est le Socialisme, c’est-à-dire la construction d’une société fondée sur le partage des richesses et du savoir, la propriété collective des moyens de production et la planification écologique couplée la libération des formidables capacités de l’être humain à protéger et à réparer son environnement. Bref, à faire passer la Vie avant les profits.

  • Planet of the Humans ”Reprendre le contrôle du mouvement écologique et de notre futur que nous ont volé les milliardaires”

    A l’occasion du 50è jour de la Terre ce 22 avril, Michael Moore a diffusé en libre accès le documentaire Planet of the Humans réalisé par Jeff Gibbs. Le documentaire dénonce les financiers et grands actionnaires qui utilisent les énergies vertes pour laver leur image et faire du profit… mais sans aider d’une quelconque manière le mouvement écologiste et l’environnement, loin de là.

    Par Julien (Bruxelles)

    Tout au long du film, Jeff Gibbs dénonce ces faux-amis du mouvement écologiste : Barack Obama, Elon Musk, Robert F. Kennedy, Al Gore,… La prétendue reconversion de l’industrie énergétique étasunienne vers le « vert » remplit les poches des banques et des industriels aux détriments des forêts et populations qui se trouvent sur des terres convoitées par l’industrie du bois. Le point fort du documentaire est d’illustrer que la solution à la crise climatique ne peut être trouvées du côtés des milliardaires qui orientent le débat vers des solutions purement technologiques pour ne pas avoir à parler de changer de systèmes.

    Sous le capitalisme, la production est aux mains des plus riches. C’est donc sans surprise que l’enquête qu’on nous présente durant une heure et demi vise en permanence les plus nantis et dénonce leurs mensonges. Cette conscience que la crise climatique est causée par le capitalisme est partagée par des couches toujours plus grandes, en particulier parmi les jeunes. L’enquête de Jeff Gibbs est nécessaire pour donner des exemples de l’impact du capitalisme aux activistes climatiques.

    Il est cependant dommage qu’après 1h30 d’exemples sur la manière dont les riches détruisent la planète… le film se termine en expliquant que « ce n’est pas le CO2 qui détruit la planète, c’est nous ». Le fait que le film trébuche sur la toute fin n’enlève rien au travail d’investigation mais illustre la limite actuelle de beaucoup de gens dans le mouvement climatique : comment combattre la crise climatique ?

    Plusieurs intervention du documentaire en viennent à cibler la démographie mondiale avec pour implication que nous serions trop nombreux. Ce type de conclusion a malheureusement le défaut de ne pas remettre en question le capitalisme et de plutôt cibler les pays néo-coloniaux. En voyant la catastrophe climatique arriver (« plus que 12 ans pour éviter une catastrophe écologique irréversible »…), des jeunes et des travailleurs peuvent être amenés à penser comme tel, aucunement par racisme mais par une réelle crainte que l’humanité disparaisse dans les dizaines ou centaines d’années à venir.

    Heureusement, il existe une solution permettant de préserver la nature et l’humanité. Certes, cela n’est pas possible sous le capitalisme. Un système basé sur la course aux profits fera toujours passer l’environnement et les travailleurs au second plan. Au moment de choisir entre d’un coté relancer l’économie et, de l’autre, sauver des vies et le climat, les intellectuels du capitalisme se présenteront toujours comme les pragmatiques qui sont sévères mais aussi les seuls à y voir clair.

    Plus vite que n’importe quel autre système par le passé, le capitalisme a plusieurs fois trembler et ce dès ses premières années d’existence. Les actionnaires ont toujours privilégiés le profit à la santé des travailleurs et aux dégâts que les usines occasionnaient dans les villages avoisinants. En grandissant, le capitalisme menace aujourd’hui la planète toute entière. Mais la classe ouvrière est aussi plus grande que jamais.

    Le pire serait de tomber dans le fatalisme. Le capitalisme n’est pas le premier système à prétendre être le dernier que connaîtra l’humanité. Nous défendons une société socialiste dans laquelle une planification démocratique de la production mettrait fin au gaspillage et à la pollution inhérente à la logique du profit. Il serait possible d’investir massivement dans la recherche d’alternatives écologiques. Ne nous contentons pas de critiquer le capitalisme. Jetons-le dans les poubelles de l’histoire. De nombreuses luttes nous attendent : rejoignez le PSL pour y participer et défendre une alternative claire : le socialisme démocratique.

  • Nouvelle manifestation massive pour le climat : ce n’est encore que le début !

    Le temps était maussade, l’atmosphère déterminée. Malgré la pluie, nous étions nombreux hier à Bruxelles ! Le chiffre de la police (70.000) était légèrement supérieur à l’estimation officielle du 2 décembre (65.000). C’est connu, ces chiffres sont généralement des sous-estimations. Nous étions peut-être bien encore une fois 100 000, pour la deuxième reprise en deux mois de temps. La mobilisation de ce dimanche reflétait la large solidarité ressentie envers les jeunes activistes du climat qui ont mené une grève scolaire trois jeudis de suite. Cela illustre d’autre part que le sentiment d’urgence ne se limite pas à la jeunesse.

    Un nombre frappant de familles avec de jeunes enfants nous ont rejoints hier : des enfants trop jeunes pour déjà quitter leur classe le jeudi ont accompagné leurs parents à Bruxelles (ou peut-être était-ce l’inverse ?). Les jeunes activistes pour le climat avaient apporté leurs pancartes créatives faites à la main. Mais on trouvait aussi des grands-parents et des gens de tous âges. Il n’y a pas de “génération climat” : la dynamique de protestation attire tout le monde.

    Sans la pluie, le taux de participation aurait probablement été beaucoup plus élevé. Il aurait également fallu plus de trains, la capacité supplémentaire de 30.000 voyageurs était loin d’être suffisante ! Toutes les attentes de participation ont de nouveau été dépassées. Qu’est-ce que cela donnera lors de la prochaine manifestation sur le climat dans les semaines ou les mois à venir ?

    Tous les politiciens établis se sentent obligés de répondre à l’énorme colère sur le changement climatique. Certains n’ont pas hésité à venir eux-mêmes manifester, même si nous soupçonnons que la ministre Marghem n’aura pas osé se présenter cette fois-ci contrairement au 2 décembre. D’autres ont fait des propositions, comme la ministre flamande Schauvliege qui a parlé d’une augmentation de la taxe sur les trajets aériens : faire payer les gens ordinaires en bref. Mais ce n’est pas cela le problème : c’est la manière dont la société est organisée, c’est-à-dire la production économique. La N-VA s’est également vu contrainte de répondre au thème de l’écologie : le président De Wever a mis en garde contre le pessimisme et a réitéré l’appel à l’”écoréalisme”, qui consiste principalement à soutenir l’énergie nucléaire. Après Fukushima ? Hors de question !
    Qui croit encore ces gens ? “Votre politique est une blague” est un slogan qui revient régulièrement sur les actions climatiques. Leurs promesses et leurs belles paroles ne tiennent pas la route. Les discours de campagne électorale ne permettent pas de lutter contre le changement climatique !

    L’ouverture est croissante pour l’approche consistant à aller au-delà de ce qui est possible au sein du système capitaliste responsable de la situation actuelle. Nous défendons un changement radical de système. Notre tract – que nous n’avons pas pu distribuer aussi largement que nous l’espérions en raison des conditions météorologiques – était intitulé : “C’est le système qu’on doit changer! » Il se terminait ainsi : « L’histoire montre que la lutte de la classe des travailleurs est cruciale pour parvenir à un changement social majeur. Ce ne sont pas les capitalistes, mais les travailleurs qui font tourner l’économie. C’est avec cette lutte que nous avons arraché nos conquêtes économiques et sociales. C’est pourquoi les Etudiants de Gauche Actifs recherchent le soutien actif et la coopération du mouvement des travailleurs et que nous les appelons à lutter ensemble pour une société socialiste démocratique ! »

    Nous avons formé une délégation anticapitaliste à la manifestation, nous avions également plusieurs stands de présentation de notre matériel politique alors que des militants qui distribuaient les tracts, proposaient des exemplaires de notre journal Lutte Socialiste, des autocollants, des badges, etc. Malgré le mauvais temps, nous avons vendu 153 exemplaires de notre journal mensuel et collecté plus de 500 euros de fonds de lutte, notamment au travers des badges et des autocollants.

    Lors de la manifestation, nous avons eu le sentiment qu’il ne s’agissait que du début de la lutte. Il y a un besoin urgent de changement et, si nous n’agissons pas nous-mêmes, cela ne se produira pas. Pour poursuivre le combat, nous devons discuter collectivement de la société que nous voulons et de la manière dont nous y arriver.

    Reportage-photos de Liesbeth:
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    Reportage=photos de Fabian:
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  • Grève écolière pour le climat : ‘‘On ne doit pas rester entre élèves, nous voulons attirer les travailleurs dans la rue !’’

    Mai, lors de la journée de lancement de la campagne ROSA en 2017.

    ‘‘A quoi ça sert un diplôme si nous n’avons pas d’avenir ?’’ Voilà qui résume parfaitement l’état d’esprit qui dominait lors des actions de grève écolière massives et spontanées pour le climat ! Le jeudi 11 janvier, 3.500 élèves du secondaire avaient séché leurs cours pour venir manifester à Bruxelles. Le jeudi suivant, ils étaient 14.000 !

    La ministre flamande de l’Enseignement, Hilde Crevits (CD&V), a tweeté que même si elle salue le geste ‘‘brosser les cours n’est pas la bonne méthode’’. C’est quoi la ‘‘bonne méthode’’ ? Pour la ministre fédérale de l’environnement Marghem (MR), qui a twitté – sans rire – qu’elle se sentait ‘‘encouragée’’ dans son action par les élèves en lutte, cela se résume à peu de choses : une tournée dans les écoles de douze ‘‘coachs climat’’, six francophones et six néerlandophones, et un site internet, My2050.be, où on peut obtenir des conseils pour réduire son empreinte écologique. Ce n’est pas comme ça qu’on sera tirés d’affaire…

    Le média flamand indépendant DeWereldMorgen a publié une interview de notre camarade Mai, élève du secondaire et membre des Etudiants de Gauche Actifs à Gand. En voici quelques extraits :

    ‘‘Le thème du climat est une énorme bombe à retardement. Chaque jour, les jeunes voient apparaître dans les médias des articles dans lesquels les scientifiques appellent à un changement radical, comme ils l’ont encore fait en octobre avec le nouveau rapport du GIEC [Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat]. Il leur est très étrange que les politiciens n’agissent pas en conséquence.

    ‘‘On explique sans cesse aux jeunes comment ils peuvent adapter leur mode de vie pour avoir un moindre impact sur le climat. On peut devenir végétarien, acheter d’occasion et utiliser le moins de plastique possible, mais les grandes entreprises ont pendant ce temps le droit de détruire notre planète avec l’accord des politiciens traditionnels.

    ‘‘Le monde ne tourne pas rond. Année après année, un accord symbolique sur le climat est rédigé, mais il ne s’agit que de belles paroles. Cela crée un énorme sentiment d’impuissance. Je suis allé à la marche pour le climat du 2 décembre 2018 à Bruxelles, qui était gigantesque. Mais la manière dont le gouvernement belge a ensuite réagi lors du sommet sur le climat de Katowice deux jours plus tard illustre que nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre que les dirigeants politiques agissent. Nous devrons nous-mêmes, collectivement, construire un mouvement à partir de la base bas pour ne pas rester impuissants. Pour transformer notre frustration en actions. Parce qu’on en a désespérément besoin.

    ‘‘La seule manière d’élargir et d’accroître l’action climatique est de l’organiser et de la coordonner encore mieux. C’est pourquoi nous appelons tous les élèves à mettre sur pied des comités d’action à leur école, au sein duquel ils pourront discuter ensemble de ce que pourrait être l’alternative du mouvement climatique, de la manière de l’aider à progresser et de ce que nous, les jeunes, pouvons faire pour y contribuer. Nous pouvons aussi discuter de la façon de faire appel aux autres et de diffuser le mouvement. Si nous voulons contribuer à construire le mouvement climatique à partir de la base, nous devons également lui donner une expression structurelle et formuler des revendications concrètes. De cette manière, notre lutte peut devenir très concrète. C’est pourquoi les Etudiants de Gauche Actifs défendent des revendications telles que la gratuité et l’amélioration des transports publics ou le développement d’une énergie verte abordable pour les ménages à partir de la reprise en mains publiques du secteur de l’énergie.

    ‘‘Nous voulons construire le mouvement sur cet élan vers la grève scolaire internationale du 15 mars. Ce ne serait pas mal que toutes les écoles de Belgique soient vidées ! Mais on ne doit pas seulement rester entre élèves, nous voulons aussi renforcer la solidarité et attirer les travailleurs dans la rue. Un engagement syndical en faveur de cette journée de grève écolière enverrait un signal fort. Par leur situation économique, ils peuvent exercer beaucoup plus de pression pour obtenir de réels changements.’’

  • Plus de 14.000 jeunes brossent leurs cours pour le climat !

    L’acte 1 avait réuni 3.500 participants jeudi dernier, le nombre a été multiplié ! Et ce en dépit du mauvais temps. Cette grève scolaire pour le climat était un moment fort de ce mouvement qui a démarré dans les écoles, mais cela ne doit être qu’une étape ! Les élèves sont déterminés : ce n’est que le début, continuons le combat !

    Rapport (enthousiaste !) de participants

    Nous sommes venus de tous les coins de Flandre, mais il y avait aussi de grandes délégations de Bruxelles et de Wallonie. Nous nous sommes frayés un chemin à travers les rues de Bruxelles avec toutes sortes de pancartes faites maison et animés d’un énorme enthousiasme. Sur les panneaux faits à la main on lisait des slogans tels que ‘‘Pas de nature, pas d’avenir’’, ‘‘Il n’y a pas de planète B’’ en passant par ‘‘System change not climate change !’’ Seul le néonazi Dries Van Langenhove (figure de proue de Scild & Vrienden et tête de liste du Vlaams Belang pour le Brabant flamand) s’est distingué de la foule avec sa pancarte pro-nucléaire. Hué et chahuté, il a clairement été isolé de la foule.

    Tout comme la semaine dernière, c’est un sentiment d’urgence qui dominait. C’est ce qui existe pourquoi il est si évident de faire l’école buissonnière pour se rendre au point de rendez-vous du cortège. C’est notre avenir qui est en jeu !!! Le tract des Etudiants de Gauche Actifs que nous avons distribué faisait référence aux chiffres du Major Carbon Project qui démontrent que 100 entreprises sont responsables de 71 % des émissions de gaz à effet de serre depuis 1988. La semaine dernière déjà, les manifestants avaient clairement indiqué qu’ils considéraient les entreprises comme les principaux pollueurs. Le slogan “Résistance internationale contre la pollution du capital” a longtemps raisonné d’un endroit à l’autre du cortège et pourrait d’ailleurs devenir le slogan du mouvement.

    Aller de l’avant avec des revendications concrètes et un plan d’action crescendo

    Il nous faut des revendications concrètes dans le but d’empêcher les gouvernements et les ministres de nous calmer avec de vagues promesses. Avec les Etudiants de gauche Actifs, nous avons reçu des réactions très positives en défendant la gratuité des transports publics et l’extension du service pour disposer d’une véritable alternative à la voiture et garantir du même coup un accès à la mobilité pour chacun. Il en faudra plus bien entendu. Nous revendiquons une transition rapide vers une énergie véritablement verte et durable, ce qui nécessite de retirer le secteur énergétique des mains du privé et de le placer dans celles du public. Tant que ce secteur sera géré par le secteur privé et les actionnaires, les bénéfices seront plus importants que les investissements dans la production d’énergie renouvelable.

    Une nouvelle action a déjà été annoncée pour jeudi prochain. Trois jours plus tard, le 27 janvier, une nouvelle grande marche pour le climat “Rise 4 Climate” pourrait connaître une nouvelle participation historique après celle du 2 décembre et ses dizaines de millier de manifestants. Si le nombre sera dépassé, ce sera principalement grâce au sérieux coup de pouce combatif de nos actions spontanées.

    Nous sommes nombreux à nous demander comme continuer la lutte avec les actions du jeudi. Les directions vont rendre de plus en plus difficile de sécher les cours. Nous avons besoin de revendications concrètes, mais aussi d’une manière de procéder, d’un plan d’action avec des mobilisations locales et nationales mais aussi des initiatives au niveau des écoles. Nous ne savons pas encore comment les choses se passeront la semaine prochaine, mais nous devons éviter que de petites manifestations ne conduisent à la déception chez ceux qui peuvent venir à Bruxelles et qu’un sentiment d’impuissance se développe chez ceux qui ne peuvent pas brosser leurs cours pour participer.

    Dans de nombreuses écoles et villes, des initiatives sont déjà discutées pour mener des actions dans les écoles. C’est une excellente chose : de cette manière, nous pouvons empêcher que la participation aux actions du jeudi soit réservée à ceux qui n’ont pas de problèmes à l’école ou chez eux ou qui n’ont pas de problème financier. Nous défendons toutefois que cela prenne place dans le cadre d’un plan d’action crescendo aboutissant à une grande grève nationale dans les écoles et à des manifestations locales dans tout le pays. Une telle journée centrale de grève permettrait à tout le monde de participer.

    Ce serait une étape importante pour renforcer la résistance en la rendant aussi massive que possible. En prenant suffisamment de temps, des comités d’action peuvent discuter des revendications à défendre et de la répartition des tâches au niveau de l’organisation. La date la plus appropriée est celle du 15 mars, ce sera le jour d’une grève scolaire internationale pour le climat. A ce moment, des élèves du monde brosseront leurs cours afin de lutter pour leur avenir sur une planète viable.

    Reportage-photos de Liesbeth:

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  • Australie: les étudiants brossent les cours et exigent des mesures pour le climat!

    Le vendredi 30 novembre dernier, des étudiants de toute l’Australie ont quitté leurs écoles pour faire grève contre l’inaction du gouvernement en matière de changements climatiques. Des milliers de personnes ont assisté à des manifestations organisées dans au moins 30 villes.

    Kai Perry, Socialist Party (section australienne du CIO), article initialement publié le 7 décembre 2018

    Ces protestations ont eu lieu en même temps que l’annonce faite par Adani ; la multinationale a déclaré vouloir autofinancer son projet controversé de mine de charbon dans l’Etat du Queensland après en avoir réduit la taille et la portée, en dépit d’importantes protestations du public. Aucun des deux grands partis n’est prêt à arrêter le projet.

    Les étudiants australiens ont été inspirés par l’étudiante suédoise Greta Thunberg , qui sèche les cours chaque vendredi pour protester devant son parlement à Stockholm.

    Thunberg appelle les jeunes à se joindre à elle. Elle a écrit dans le Guardian : « Asseyez-vous devant votre parlement ou votre gouvernement local où que vous soyez et exigez qu’ils se mettent sur la bonne voie pour maintenir le monde en dessous de 1,5 degré [de réchauffement]».

    Les jeunes vivront pour faire face aux conséquences les plus terribles du changement climatique. Ils seront punis pour l’inaction des gouvernements actuels dans le monde.

    Le premier ministre libéral Scott Morrison, complètement déconnecté, a attaqué le projet des étudiants avant les manifestations. Il a déclaré qu’il voulait « moins d’activisme dans les écoles » et qu’il ne pouvait soutenir « la transformation des écoles en parlements ».

    Cependant, comme l’ont fait remarquer de nombreux étudiants, si les gouvernements du monde entier faisaient quelque chose d’important pour lutter contre les changements climatiques, les manifestants n’auraient pas eu besoin de faire grève.

    Les commentaires de Morrison ont montré à quel point lui et le reste de son gouvernement sont éloignés de la population en général. Il a montré clairement qu’ils ne prennent pas au sérieux les préoccupations des jeunes !

    Cela n’a servi qu’à encourager à juste titre de nombreux étudiants, ainsi que ceux qui les soutiennent. Bon nombre des signes brandis par les manifestants ont directement critiqué l’incompétence du gouvernement et souligné l’hypocrisie de la déclaration de Morrison.

    L’un des signes les plus populaires de la manifestation qu’on a pu voir sur les journaux télévisés : « On sera moins activistes si tu es moins merdique ».

    M. Morrison a affirmé que son gouvernement prend le changement climatique au sérieux et qu’il prend des mesures à cet égard. Mais un rapport sur les écarts d’émissions publié par les Nations Unies a montré que l’Australie n’avait « pas amélioré » sa politique climatique depuis l’année dernière.

    La vérité est que le capitalisme bloque l’action sur le changement climatique. Le capitalisme repose sur la propriété privée des industries mondiales et sur la production pour le profit, y compris l’industrie énergétique.

    De puissantes cliques de super riches ont encore des milliards de dollars de financement dans les combustibles fossiles. Ils se battent pour que leurs ‘actifs’ restent rentables le plus longtemps possible. Et il y a encore beaucoup d’argent à gagner dans l’industrie du charbon et d’autres industries destructrices de l’environnement pour que les capitalistes continuent d’investir dans ces industries.

    La richesse contrôlée par les investisseurs capitalistes et par l’industrie énergétique doit être placée sous contrôle public. Nous pourrons alors nous assurer qu’elle sera utilisée pour bâtir un avenir énergétique propre.

    Le problème, c’est que nous ne pouvons pas contrôler ce que nous ne possédons pas. Les gouvernements n’ont pas réussi à obliger les capitalistes à investir de manière appropriée dans l’énergie propre. Au lieu d’un système capitaliste axé sur le profit, nous avons besoin d’une propriété publique et d’un plan d’investissement démocratiquement décidé pour passer immédiatement aux énergies renouvelables et à une production durable.

    Les étudiants qui ont participé à cette marche nationale ont envoyé un message clair au gouvernement. Ils ne laisseront pas leur avenir être ruiné par les capitalistes avides de profit et leurs acolytes au gouvernement.

    Ce n’est potentiellement que le début d’une campagne, et non la fin. Pour lutter contre les changements climatiques, nous avons besoin de plus d’actions comme celle-ci. Mais nous devons également impliquer des couches plus larges de la société, y compris les travailleurs.

    Ce n’est qu’en continuant à organiser sur les lieux de travail, les écoles et les communautés, et en formulant des demandes claires pour lutter contre le changement climatique, que nous pourrons construire un mouvement sérieux et réussi.

    Il est clair que les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont causés par le système capitaliste, et ce système doit être réellement défié afin de s’attaquer à la cause profonde de l’inaction avant qu’il ne soit trop tard.

    Greta Thunberg a résumé ce qui est nécessaire dans la lutte contre le changement climatique et contre l’inaction du gouvernement sur cette question, lorsqu’elle a déclaré : « On ne peut plus sauver le monde en respectant les règles parce qu’il faut changer les règles ».

     

  • 3500 jeunes manifestent à Bruxelles. La jeunesse entre en lutte pour le climat!

    Ce jeudi matin, de jeunes étudiants du secondaire très majoritairement néerlandophones se sont réunis avec enthousiasme et détermination devant la gare centrale à Bruxelles. Après s’être bien échauffé la voix, les plus de 3500 jeunes sont partis en manifestation. Sur les très nombreuses pancartes, un message ressortait : “Sans climat, pas d’avenir !!” C’est évident : il va falloir nous battre pour disposer d’un avenir ! Les capitalistes ne s’intéressent qu’aux profits à court terme, une logique qui s’oppose diamétralement aux intérêts des travailleurs, des jeunes et de notre planète.

    Le rassemblement d’aujourd’hui faisait suite à un appel lancé par deux écolières de la région anversoise. Cette mobilisation – spontanée et très rapide – est le reflet d’un mouvement en plein développement, comme nous avons pu le constater lors de la manifestation historique “Rise for Climate” du 2 décembre dernier, où près de 100.000 personnes étaient présentes.

    Les Etudiants de Gauche Actifs étaient présents ce matin, et ont souligner l’importance de mobiliser pour les prochaines étape. Le dimanche 27 janvier, “Rise for Climate” appelle à une nouvelle grande manifestation. Ce sera l’occasion de crier encore “our climate, not their business!” : notre climat, ce n’est pas leur$ affaire$ ! D’autre part, un appel international se développe actuellement sur les réseaux sociaux de divers pays pour faire du 15 mars une journée internationale d’action pour le climat. La meilleure manière d’assurer que ce potentiel soit saisi correctement est de s’organiser pour que la participation soit la plus nombreuse possible à ces deux occasions et à d’autres ! Pourquoi ne pas créer des comité d’action dans les écoles pour discuter et décider de la manière de faire des réussites de ces mobilisations ?

    A lire :

     

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  • 27/01 Notre climat, ce n’est pas leur$ affaire$ !

    Nouvelle Marche pour le climat à l’appel de “Rise for Climate”
    27 janvier, 13h30 Rond-point Schuman

    Notre climat, Ce n’eST PAS LEUR$ AFFAIRE$ !

    Le problème climatique est plus criant que jamais. Beaucoup essayent de changer leur comportement, mais est-ce que cela fera la différence ? Depuis 1988, les 100 entreprises les plus polluantes sont responsables de 71 % des émissions de gaz à effet de serre. Quelles mesures prennent-elles face à ce constat ? Comment pouvons-nous nous battre pour notre avenir ?

    Notre climat, ce n’est pas leur$ affaire$ !

    Qui souffre des conséquences ? L’ONU estime que d’ici 2050, on atteindra 200 millions, voire 1 milliard de réfugiés climatiques ! En Belgique, la pollution atmosphérique est l’une des pires d’Europe. Les politiciens veulent s’habiller en vert mais, pour eux, cela consiste à faire payer aux familles des taxes sur les produits polluants, comme la taxe carbone, et ce, alors qu’un Belge sur six vit sous le seuil de pauvreté !

    Les grandes entreprises, par contre, peuvent continuer à polluer. Les invendus des entreprises alimentaires représentent 40 % de la nourriture jetée à la poubelle. Les entreprises du secteur électronique s’assurent que leurs produits tombent rapidement en panne. Le pouvoir des consommateurs est insuffisant pour briser la logique de profit des grands pollueurs et pour assurer d’urgence une production écologique. Alors que faire ? Se croiser les bras ? Non ! Le 2 décembre dernier, près de 100.000 personnes ont participé à une marche historique pour le climat à Bruxelles.

    En Pologne, en Suède, en Australie,… les jeunes sont massivement entrés en action ! Participe à la prochaine marche pour le climat au côté des Etudiants de Gauche Actifs le 27 janvier à Bruxelles !

    On ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas !

    Greta Thunberg, l’écolière suédoise qui organise les “vendredis pour le climat” dans son école, a déclaré : “Notre planète est sacrifiée pour qu’un très petit groupe de personnes puisse faire d’énormes profits. […] Si des solutions dans le cadre du système ne sont pas possibles, nous devrions peut-être changer le système lui-même”. Cela exige un mouvement de masse des jeunes et des travailleurs pour remettre en question la logique du profit.

    Le capitalisme ne s’intéresse qu’aux profits à court terme, ce qui s’oppose diamétralement aux intérêts des travailleurs, des jeunes et de notre planète. Voulons-nous pouvoir changer et contrôler les règles du jeu ? Souhaitons-nous que nos richesses ne disparaissent plus dans les poches d’une petite minorité, mais soient réinvesties de manière durable ? Alors les secteurs clés de l’économie (alimentation, transport, énergie, banques, etc.) doivent passer sous le contrôle et la gestion démocratiques de la collectivité. C’est cela que signifie selon nous une société socialiste démocratique.

    Prend contact avec nous : 0474 35 30 36 (Emily) – info@gauche.be – Facebook.com/gauche.be

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