Tag: Elections communales

  • Gauches Communes. Message de soutien de Tomás Hirsch du Frente Amplio au Chili

    Le Frente Amplio a réalisé une percée aux dernières élections de novembre au Chili en récoltant 20% des voix au premier tour de la présidentielle. Il dispose aujourd’hui de 20 parlementaires à l’Assemblée. Il s’agit d’une nouvelle expérience de formation de gauche large et inclusive que l’on peut comparer aux succès remportés précédemment par les campagnes de Mélenchon en France et de Corbyn au Royaume Uni.

    Le Frente Amplio offre une expression politique au mouvement étudiant chilien et à la lutte gigantesque contre la privatisation des fonds de pension des travailleurs. Au Chili, le Parti Humaniste et Socialismo Révolucionario (section chilienne du Comité pour une Internationale Ouvrière et organisation-soeur du Parti Socialiste de Lutte) participent au développement de cette nouvelle formation de gauche.

    Vous trouverez sur le site de Gauches Communes la vidéo de soutien de Tomás Hirsch.

  • Bruxelles : Meeting électoral de Gauches Communes

    Mercredi 3 octobre, 19h, au Pianofabriek, 35 rue du fort, salle Arenberg.

    Dans le cadre des élections communales du 14 octobre la liste Gauches Communes a Saint Gilles vous invite a son débat électoral public. Venez découvrir et débattre avec nos candidats et les militants de notre liste unitaire de gauche saint-gilloise.

    Oratrices :
    Anja Deschoemacker tête de liste, PSL-LSP.
    Fresia Fernandez 3ème, représentante du Parti Humaniste a Saint Gilles
    Marisa Cabal 5ème, responsable de la campagne ROSA à Bruxelles.

    >> Evénement Facebook

  • Elections communales : notre appel de vote pour stopper la casse sociale

    • Votez PTB dans tout le pays, votez Gauches Communes à Saint-Gilles !
    • Et rejoignez le PSL !

    Beaucoup se reconnaîtront dans le slogan anarchiste : “si les élections pouvaient changer quelque chose, elles auraient été abolies il y a longtemps”. C’est parce que ce slogan contient un certain degré de vérité. A l’approche des élections communales et provinciales du 14 octobre, nous serons submergés de publicité. Les mêmes politiciens hypocrites auront des débats interminables à la télévision et à la radio pour finir par dire plus ou moins la même chose. Leur dilemme ? Faire des promesses qu’ils n’honoreront pas dès que le patronat les rappellera à l’ordre ou, au contraire, se présenter sur le marché comme l’évidence pour appliquer la même politique patronale.

    Par Eric Byl

    La presse écrite sera pleine d’interviews et d’analyses. A cela s’ajoute le combat inégal pour les panneaux publicitaires, les tracts, les affiches aux fenêtres et dans les jardins et, parfois, sur les rares panneaux officiels, du moins là où ils n’ont pas encore été abolis, qui visent à donner une impression d’impartialité. Tant de discours pour ne résoudre aucun des déficits fondamentaux fera exploser le nombre de votes blancs et nuls ainsi que pour les candidats anti-establishment, qu’ils soient sincères ou hypocrites.

    Parallèlement toutefois, l’attention portée à la politique augmentera. Cela offre au PSL et à ses sympathisants l’occasion d’entrer en débat avec la famille, les amis, les collègues ou des gens encore inconnus. Nous proposerons de briser l’étau budgétaire impitoyable dans lequel les gouvernements du fédéral et des régions enserrent les villes et les communes afin de mettre en œuvre un plan massif d’investissements publics dans le logement social, l’infrastructure, la garde d’enfants, l’enseignement et les emplois décents. Une véritable autorité communale de gauche refuserait de rembourser les dettes et, avec d’autres autorités communales de gauche, constituerait un front de résistance pour réclamer ce que les autorités supérieures ont volé ces dernières années. Ce serait unique. Toutes les communes, quelle que soit leur composition, acceptent la contrainte budgétaire. Elles essaient de rétablir leurs revenus par le marketing urbain afin d’attirer les investisseurs privés. Leur politique de logement vise à attirer des couches intermédiaires mieux nanties et à chasser les résidents les plus pauvres. Les seuls gagnants sont les grands promoteurs.

    Les élections communales seront également un test pour les élections régionales, fédérales et européennes du 26 mai 2019. Les partis au pouvoir, en particulier la NV-A, saisiront l’occasion d’un bon résultat pour imposer une casse sociale encore plus agressive. Sur leur liste de souhaits : la limitation dans le temps des allocations de chômage, des négociations salariales individuelles au lieu des négociations collectives, la restriction du droit de grève et, selon certaines informations, le contrôle des fonds de grève et la personnalité juridique pour les syndicats de même que le retrait de la gestion des allocations de chômage et de maladie par les syndicats et les mutuelles.

    Nous ne prétendons pas que le PS, le SPa, Groen et Ecolo auraient fait les choses aussi brutalement. Mais jusqu’à présent, nous devons constater qu’ils n’ont pas de réponse face à la droite. Leur opposition porte principalement sur la forme et le rythme, jamais sur le contenu. Leur faiblesse fait la force de Michel, qui se réfère toujours à des gouvernements “socialistes” pour cautionner la politique d’austérité. Tant que cela représentera la seule alternative, les élections n’entraîneront en effet aucun changement fondamental, seulement de la frustration au grand plaisir de toutes sortes de populistes.

    Mais, tout comme ailleurs, une nouvelle force de gauche a le vent en poupe en Belgique : le PTB. Le PSL a d’importantes divergences d’opinion avec le PTB et ce dernier adopte une attitude condescendante à notre égard. Après avoir demandé comment nous pouvions contribuer à sa campagne et être restés sans réponse pendant 11 mois, nous avons sèchement dû essuyer un refus. La présence de parlementaires du PTB à la Chambre est néanmoins déjà inestimable. Elle assure à ce que les points de vue du mouvement ouvrier soient, pour la première fois depuis longtemps, entendus de temps à autre, tout particulièrement en Wallonie et à Bruxelles. Renforcer cette voix et la faire entendre en Flandre est le défi des prochaines élections.

    C’est précisément pour cette raison que l’appel de vote du PSL pour les élections communales est principalement en faveur du PTB. Nous estimons par ailleurs que les dirigeants syndicaux commettent une grave erreur en se liant exclusivement et trop étroitement avec le PS et le SPa pour la FGTB ou, pire encore, au CD&V pour la CSC. Ces partis sont en partie responsables de l’effondrement social et ont perdu toute crédibilité. Leurs résultats électoraux démontrent que les mots d’ordre politiques des dirigeants syndicaux sont dépassés. La base refuse de suivre et un changement de stratégie politique s’impose. Un appel de vote ouvert et incluant le PTB est la moindre des choses que les dirigeants syndicaux doivent faire.

    Nous espérons que le PTB remportera des dizaines de conseillers communaux, mais aussi qu’il se rendra compte que faire du bruit dans la marge ne suffira pas. Sa participation avec Groen et le SPa au conseil de district de Borgerhout (Anvers) a été carrément décevante. Sa grande réalisation, c’est ‘les patrons de place’, des jeunes nommés pour désamorcer des conflits et améliorer ainsi la qualité de vie dans le quartier. Ce n’est pas une mauvaise initiative mais, au lieu de former et de recruter ces jeunes en tant que travailleurs rémunérés, on a opté pour le volontariat dans un secteur qui, faute de ressources, doit de plus en plus compter sur celui-ci.

    A Keerbergen, où le PTB ne se présente pas, nous avons nous-mêmes pris l’initiative pour une liste de gauche conséquente. A Saint-Gilles (Bruxelles), le PSL dispose d’une véritable implantation, mais notre proposition de disposer de candidats sur la liste du PTB a également essuyé un refus. Avec le Parti Humaniste, un petit parti de gauche radicale, nous constituons le noyau dur de Gauches Communes, qui a obtenu 3,6% lors des précédentes élections communales. Gauches Communes défend une version détaillée du programme expliqué ci-dessus. Cela n’empêchera pas le PTB de remporter un ou plusieurs élus, mais un bon résultat pour Gauches Communes augmentera la pression sur lui afin qu’il ne se contente pas de ne faire que du bruit à la marge. Ailleurs en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles, là où ni le PTB ni le PSL ne sont présents, nous appelons à voter en faveur de candidats ouvriers de gauche sur les listes du PS, du SPa, d’Ecolo ou de Groen ; s’ils existent.

  • Pourquoi voter Gauches Communes à Saint-Gilles ?

    Gauches Communes est une petite liste avec peu de moyens, mais une grande volonté d’action. Notre présence durant toute l’année sur les marchés, aux diverses actions citoyennes et dans les boîtes aux lettres a eu le mérite de sortir le débat politique de l’Hôtel de Ville, des médias traditionnels et des débats pour spécialistes. C’est parce que nous avons insisté, à travers nos tracts et interventions, sur l’existence de pénuries dans les communes que la majorité s’est sentie obligée de répondre en communiquant son bilan des 6 dernières années dans toutes les boîtes de la commune.

    La majorité se vante d’avoir fait des efforts. Elle dit avoir créé 700 places dans les écoles, 100 logements sociaux supplémentaires et des crèches. Nous sommes convaincus que, sans la pression systématique de Gauches Communes, même ces maigres efforts n’auraient pas été fournis. Mais les pénuries dans la commune sont bien plus étendues que cela.

    Il manque 4 écoles, 30 crèches, 850 emplois décents et 3.000 logements sociaux si nous voulons assurer un avenir de qualité à chacun. Il faut un plan radical d’investissements publics. Le PS ne peut pas prétendre que l’électeur ne l’a pas suffisamment mandaté. Cela fait des années qu’il bénéficie d’une majorité absolue. Il aurait pu mettre en place une politique sociale depuis longtemps mais, malgré cette majorité absolue, il a au contraire préféré se lier aux libéraux. Il se sert de cela comme écran de fumée pour ne pas devoir appliquer une politique réellement de gauche. Que le PS ne se fasse pas d’illusions : lorsqu’il sera suffisamment brûlé et que la droite pourra faire sans, ses amis néolibéraux jetteront la social-démocratie et se serviront de la politique de celle-ci pour justifier une politique encore plus à droite, à l’instar de la tactique appliquée sur le plan fédéral par Michel face à son ancien partenaire Di Rupo.

    Heureusement, pour la première fois depuis des décennies, une formation plus à gauche que le PS a le vent en poupe : le PTB. Gauches Communes s’en réjouit et nous avons d’ailleurs demandé au PTB d’œuvrer à une unité plus large en ouvrant sa liste à des candidats de Gauches Communes. Malheureusement, le PTB a refusé. Aujourd’hui, nous en comprenons mieux la raison : les revendications phares du programme du PTB à Saint-Gilles se résument à des kits scolaires gratuits, la rénovation de 100 logements sociaux vides et l’ouverture des parkings privés de nuit aux riverains. C’est largement en dessous de ce qui est nécessaire pour satisfaire les besoins des habitants. La gauche doit avoir l’ambition d’appliquer une politique qui marque une différence fondamentale et ne pas se limiter à manœuvrer dans la marge.

    Un élu de Gauches Communes à Saint-Gilles peut marquer une telle différence à gauche. Il utiliserait sa position d’élu, joignant ses forces à celles des conseillers de gauche qui le souhaitent, pour prendre des initiatives afin de renforcer la mobilisation sociale et donc le rapport de forces en faveur des travailleurs et leurs familles. Un tel renforcement viserait à briser les carcans financiers et législatifs qui imposent l’austérité dans les communes de la part du fédéral et des régions.

    – Meeting électoral sur le programme de Gauches Communes : mercredi 3 octobre à 19h au Pianofabriek (35 Rue du Fort, Saint-Gilles).

    – Vous pouvez retrouver les grandes lignes du programme de Gauches Communes sur www.reprenonsnoscommunes.be

  • USA. Entrevue avec Ginger Jentzen: «La candidate qui n’est pas à vendre»

    Ginger Jentzen est membre de Socialist Alternative et fut organisatrice pour la campagne “15NOW Minneapolis” qui a gagné le 15$/h en juillet 2017. Elle est arrivée 2e durant les élections pour l’Hôtel de Ville de Minneapolis en novembre 2017 avec 44,2% des voix. Entretien réalisé par Alternative Socialiste, section québécoise du Comité pour une Internationale Ouvrière.

    Quand as-tu rejoint Alternative socialiste ?

    J’ai rejoint durant le mouvement Occupy Wall Street à Minneapolis. Il y avait beaucoup de discussions dans le mouvement pour déterminer sa prochaine étape et Alternative socialiste y défendait la nécessité d’aller dans les communautés pour répondre aux préoccupations des travailleurs.

    Quand t’es-tu impliquée dans le mouvement pour le 15$/h ?

    J’ai eu la chance de participer au lancement de 15NOW à Seattle peu de temps après l’élection de Kshama Sawant, la première socialiste élue aux États-Unis depuis un siècle, et de participer à cette campagne. Ce fut super éducatif. Seattle est devenu la première grande ville à gagner le 15$/h. 1

    Comment la campagne pour le 15$/h a été menée à Minneapolis ?

    Nous avons commencé en faisant des tables dans les quartiers populaires pour construire une base sociale dans les communautés et aller chercher des appuis dans différents groupes.

    Un sondage avait démontré que 2/3 des répondant·e·s étaient en faveur du 15$/h maintenant. 15NOW Minneapolis est allé défendre cette idée au conseil municipal. Les conseiller·ère·s nous ont gentiment accueillis, mais sans s’y engager sérieusement.

    Nous avons donc décidé de lancer une pétition réclamant un référendum. Nous avons recueilli 3 fois le nombre minimal de signatures requis pour un total de plus de 20 000 signatures. Malgré le fait que nous avons respecté toutes les exigences légales, le conseil municipal n’a pas fait de référendum sur la question. Plusieurs centaines de travailleurs·euses ont donc occupé l’Hôtel de Ville de Minneapolis. Nous avons finalement réussi à mettre suffisamment de pression pour que la ville adopte le 15$/h en juillet 2017.

    C’est à ce moment que tu as eu l’idée de te présenter aux élections municipales ?

    La décision avait été prise quelques mois auparavant. C’était la deuxième fois que Socialist Alternative présentait un candidat à Minneapolis. Ty Moore était arrivé deuxième en 2013 avec 42,07%. Il fut l’un des premiers à mettre de l’avant l’idée du 15$/h dans la ville.

    Lors de ma campagne, nous avons mis de l’avant principalement le 15$/h et le logement abordable. La nécessité de résister à Trump et la question du logement sont devenues centrales pour notre mouvement.

    Notre stratégie électorale vise la construction d’un mouvement de masse. C’est ce qui nous différencie clairement des autres candidats où certains avaient un discours de gauche près de Bernie Sanders, mais qui ne faisaient rien à l’extérieur des élections. Nous avons également mis de l’avant la question du salaire ouvrier, exactement comme Sawant à Seattle, c’est-à-dire que je ne percevrais pas plus que le salaire moyen d’un·e travailleur.euse. Cette idée était très populaire. Nous avons également pris l’engagement de ne pas prendre d’argent des grandes compagnies comme le font les démocrates. Malgré tout, uniquement avec de petits dons des travailleurs·euses, notre campagne a ramassé plus d’argent que toutes les autres avec 175 000$ de dons.

    Nous avons gagné au premier tour, mais j’ai terminé deuxième au second tour avec 44,2%. Cette campagne a eu un important impact et plus d’un an plus tard les gens en parlent toujours. Le mouvement continue et Socialist Alternative à Minneapolis s’implique activement avec d’autres groupes dans une campagne pour le contrôle des loyers.

  • Liège. Il nous faut un réseau de villes et communes rebelles !

    Liège vue de la Citadelle. Photo : Wikimedia

    Que l’on parle de logements sociaux, de services publics, d’emplois locaux, d’assistance aux démunis, de crèches, d’enseignement, etc., le constat est identique : Liège, tout comme les autres villes et communes du pays, est victime de la tyrannie néolibérale. Les listes d’attente s’allongent partout. Comme ailleurs, la priorité a été donnée aux coûteux projets de prestige. A Liège, les choses ont encore été empirées par la disparition de l’industrie traditionnelle. Le taux de chômage y figure parmi les plus élevés de Wallonie.

    Tract du PSL // Plus d’infos sur l’approche du PSL en relation avec les prochaines élections communales

    Le tissu économique et social a été sans cesse plus désintégré pour faire place à la jungle capitaliste, jusque dans les intercommunales. Le petit monde bien tranquille des politiciens établis est aujourd’hui visible pour ce qu’il est : un microcosme qui repose sur la cupidité et la soif de pouvoir.

    Le scandale Publifin éclate après des années où la population a dû se serrer la ceinture et avaler les mesures d’austérité les plus ignobles sous le prétexte que les caisses de la collectivité sont vides. Quand un travailleur commet une faute qualifiée de ‘‘grave’’, il peut être licencié et perdre ses droits aux allocations de chômage. Et tous ceux-là qui se sont servis sur notre dos ? Pour beaucoup d’électeurs, le mois d’octobre offrira une occasion de sanctionner ce système où l’avidité caractéristique des grandes entreprises privées a envahi la gestion des biens et services publics.

    Un programme audacieux

    Cette campagne est l’occasion de défendre un programme de claire rupture avec le néolibéralisme. Ce que le PSL défend, c’est un programme comprenant la nomination des travailleurs communaux, l’application immédiate de la réduction collective du temps de travail à 30 heures/semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, un plan radical d’investissements publics pour les crèches, les logements sociaux, les écoles,… Un programme qui s’en prenne sérieusement à la pénurie de logements sociaux, non seulement par la rénovation et la construction, mais aussi en recourant à la Loi Onkelinx qui permet la réquisition de logements vides pour y loger des sans-abris.

    Il faut saisir la colère qui gronde parmi la population pour la mobiliser en défense de nos services publics, de même que pour imposer une véritable transparence via l’implication centrale des travailleurs et de leurs organisations dans la gestion et le contrôle des services publics. Qui mieux que ces derniers peuvent mettre un terme au gaspillage et à la gestion toxique importés du privé tout en assurant la primauté des intérêts des usagers et du personnel ?

    Pour satisfaire un tel programme, il est notamment nécessaire de remettre en question le remboursement de la dette historique de la Ville et de refuser de la payer, sauf sur base de besoins prouvés. C’est le pillage néolibéral qui en est responsable ! Une camisole de force financière a été érigée pour les autorités locales, à l’image de l’attitude de l’Union européenne sur les États membres. Pour que les intérêts de la population soient prioritaires, une administration locale doit briser le carcan budgétaire. Il nous faut des élus qui soient prêts à casser le dogme de l’austérité et à déclarer Liège « ville rebelle » en créant un front de communes rebelles refusant de sabrer dans les budgets sociaux, où les représentants élus agiraient en tant que représentants loyaux de la population. Tout serait possible, notamment mener campagne à l’échelle nationale pour arracher la nationalisation du secteur financier et jeter aux orties la dette des communes en la déclarant illégitime.

    Cela signifierait-il d’en revenir à la mise sous tutelle de la ville ?

    A Liège comme ailleurs, la dette publique et la réduction des déficits budgétaires sont utilisés pour justifier la mise en œuvre de mesures qui détériorent les conditions de vie de la population. Mais ce n’est pas une fatalité !

    Cela a été illustré en 1982 quand la ville de Liège, comme celle d’Anvers, s’est retrouvée au bord de la faillite en raison d’une crise liée à sa dette et s’est déclarée un temps en cessation de payement. Les salaires des travailleurs communaux n’étaient versés que partiellement ou avec retard. La ville fut alors contrainte par le gouvernement à appliquer un plan d’austérité drastique comprenant un gel des salaires et des promotions, la suppression de primes et indemnités ainsi que le non-remplacement des travailleurs partants a la pension.

    Au lieu de mener la lutte pour arracher les moyens nécessaires aux autorités régionales et nationales, la majorité communale d’alors – PS-Ecolo – s’est docilement couchée après des protestations de pure forme. Pourtant, l’énergie et la volonté de combattre ne manquait pas ! De nombreuses grèves des travailleurs communaux ont eu lieu d’avril 1982 à juillet 1983, les pompiers ont initié une grève de la faim et ont été rejoints par d’autres services, des actions de blocage ont entravé les principales entrées de la ville, l’Hôtel de Ville a été encerclé par des immondices, des groupes de femmes allaient se présenter de manière organisée avec leurs courses aux grands magasins en déclarant ne pas pouvoir ni ne vouloir payer,…

    Malheureusement les directions syndicales ont privilégié une forme de front commun avec les autorités communales et ont refusé de lier leur lutte avec les travailleurs communaux anversois ! La crise venait à peine de commencer, nombreux étaient ceux qui estimaient qu’elle n’était que temporaire et qu’il suffisait suffit de tenir le coup jusqu’à l’arrivée de jours meilleurs. Le résultat est visible aujourd’hui : des services publics communaux asphyxiés, aux travailleurs surchargés et qui comblent bien mal les besoins sociaux de la population. Mais la situation politique est également différente à l’heure actuelle et la chape de plomb que pouvait encore imposer la direction du PS sur le mouvement social n’est plus qu’une fine couche de glace.

    Un séisme politique à Liège ?

    En octobre 2017, la presse titrait ‘‘séisme à Liège’’ : un sondage plaçait le PTB à 28,3%, comme première formation politique de la Cité Ardente. Mouillés jusqu’au cou dans l’affaire Publifin, le PS, le MR et le CDH buvaient la tasse. Imaginons ce qu’il en aurait été si le PTB avait saisi l’occasion pour partir à l’offensive sous un slogan du type de celui de Mélenchon en 2012 : ‘‘Prenez le pouvoir !’’ Hélas, Raoul Hedebouw a commenté à l’époque ‘‘Ce n’est pas mon ambition d’être bourgmestre de Liège’’.

    L’occasion était pourtant belle de démontrer dans la pratique ce que pourrait faire une ville ou une commune rebelle en refusant de rembourser sa dette sauf sur base de besoins prouvés, en investissant massivement dans les secteurs publics, en réduisant le temps de travail du personnel sans diminuer son salaire, etc. Liège aurait pu être la première d’un futur réseau de villes et communes à se soulever contre la camisole de force néolibérale qui étouffe nos villes ! A Seraing, d’ailleurs, certains sondages beaucoup plus récents placent le PTB devant le PS, qui perdrait ainsi sa majorité absolue historique.

    Nombreux sont ceux qui ressentent l’urgence de mettre fin à la casse sociale et aspirent à un changement fondamental de politique. C’est ce que Thierry Bodson (secrétaire régional de la FGTB) a exprimé en appelant à la constitution de futures majorités de gauche. Le PTB pourrait prendre la tête de ce processus et, en reposant sur la mobilisation active des travailleurs, imposer un programme réellement socialiste.

    Nous espérons que le PTB remportera des dizaines de conseillers communaux, mais aussi qu’il saisira cette opportunité pour construire un véritable front de la résistance sociale, en invitant toutes les personnes désireuses de lutter contre l’austérité à le rejoindre.

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    L’exemple de Liverpool : mieux vaut briser la loi que s’en prendre aux pauvres

    Entre 1983 et 1987, la ville de Liverpool a été gouvernée par les travaillistes, sous une direction de gauche. En 1983, 47% des électeurs ont voté pour le Labour et 57% en 1987. Liverpool est un exemple vivant de ce qui est permis par la lutte de classe dès lors qu’elle est sérieusement menée. A cette époque déjà, les autorités locales étouffaient dans une camisole de force budgétaire imposée par les autorités supérieures, économies budgétaires et privatisations à la clé. Le néolibéralisme avant l’heure.

    A Liverpool, les choses étaient différentes. Le programme, la stratégie et les tactiques qui ont prévalu au cours de la lutte avaient été largement déterminées par la position du groupe Militant (le précurseur de notre parti-frère) au conseil municipal et plus généralement à l’intérieur du labour, dont il constituait l’aile marxiste.

    Les 2.000 licenciements de personnel municipal de l’ancienne administration libérale ont été annulés. Un plan ambitieux a été élaboré pour construire 5.000 logements sociaux en quatre ans. Plus de logements sociaux ont été construits à Liverpool à cette époque que dans toutes les autres municipalités du pays réunies. Il y a eu six nouvelles crèches, cinq nouveaux centres sportifs et 17 nouvelles écoles primaires. Cela a créé 12.000 emplois dans le secteur de la construction, développement bienvenu face à un taux de chômage de 25% chez les hommes. Les loyers ont été gelés durant cinq ans. Le salaire minimum du personnel municipal a été augmenté, ce qui a touché 4.000 travailleurs. Le temps de travail a été réduit de 39 à 35 heures, sans perte de salaire.

    Depuis 1979, les économies imposées par Thatcher avaient coûté 34 millions de livres sterling à la ville. Les dirigeants syndicaux nationaux s’y étaient opposés en paroles, sans rien faire. A Liverpool, ce fut différent. Le conseil municipal a fait l’objet d’une campagne rageuse, le gouvernement a même menacé d’envoyer l’armée. Le soutien de la classe ouvrière de Liverpool était solide.

    La bataille s’est aussi déroulée dans la rue, sur les lieux de travail et dans les quartiers. Ce n’est qu’en mobilisant la classe ouvrière que Thatcher a pu être contrainte à faire des concessions. Une grève générale locale de 24 heures a eu lieu le 29 mars 1984, le jour du vote du budget, l’une des plus imposantes à l’échelle d’une ville. 50.000 manifestants ont soutenu le conseil communal. Le 9 juin, Thatcher a cédé : 16 millions de livres supplémentaires ont été libérés pour Liverpool !

    Photo : Philip Gordon
  • Gauches Communes à Saint-Gilles lutte pour un plan radical d’investissements publics pour un enseignement gratuit et de qualité !

    Gauches Communes défend l’ouverture de 4 nouvelles écoles communales

    La croissance démographique, et donc l’augmentation du nombre d’élèves, était prévisible. Le thème du manque de place dans l’enseignement allait inévitablement arriver sur table. Rien n’a été entrepris pour répondre de manière sérieuse au phénomène. C’est même pire : nous avons traversé 30 années de sous-financement et de coupes budgétaires à tous les niveaux de pouvoir avec pour conséquence une détérioration sans fin de l’enseignement : suppression de postes, détérioration des infrastructures, manque de places,…

    Par Nicolas Menoux

    Stop au bricolage : pour une infrastructure scolaire de qualité !

    A Saint-Gilles, dans l’urgence, la majorité communale a bricolé l’aménagement de places supplémentaires dans les écoles. Des conteneurs ont été placés dans l’école Ulenspiegel où deux ‘‘classes modulaires’’ ont été placées sur le terrain de foot de la cour de récréation. Idem à l’école Quatre Saisons pour une classe de 25 enfants en maternelle.

    Charles Picqué déclarait à ce propos : ‘‘On est confronté à un défi terrible et il faut choisir : soit il n’y a pas de locaux scolaires, pas de places dans les écoles, et c’est une catastrophe sans nom, soit on travaille dans les meilleures conditions possibles, même avec du matériel modulaire, des préfabriqués, etc. Vu l’urgence et la gravité, on n’a pas le choix.’’

    La majorité communale est clairement en retard sur les besoins. Elle est pourtant au pouvoir depuis des décennies et l’accroissement de la population scolaire n’était pas une surprise. Saint-Gilles est depuis longtemps déjà une des 3 communes bruxelloises (avec Schaerbeek et Saint-Josse) qui comprend le plus d’élèves devant se rendre en dehors de leur commune pour leur scolarité.

    En 2012, nous avons défendu qu’au moins un millier de places devaient être créées pour 2015. La majorité communale a repris cet objectif de 1000 nouvelles places pour 2016. Finalement, seules 700 places ont été créées dans l’enseignement fondamental sur toute la législature, mais une seule nouvelle école a été ouverte. C’est insuffisant, plus de la moitié de ces 700 places reposent sur un élargissement de l’offre dans les écoles existantes, avec entres autres des containers, des préfabriqués et des classes trop remplies. Du bricolage.

    Avec ces méthodes, on court après les manques tout en minant la qualité de l’enseignement et, notamment, en diminuant le temps disponible pour les enseignants par élève pour le suivi pédagogique.

    1000 places supplémentaires, cela exige l’infrastructure pour les accueillir et donc de nouveaux établissements scolaires. Chaque enfant a droit à une place dans une école de son quartier. Sans investissements pour de nouvelles infrastructures scolaires, cet objectif ne sera jamais atteignable sans porter atteinte aux conditions d’étude. Il existe dix écoles fondamentales à Saint-Gilles, dont 6 écoles communales. Nous défendons un plan radical d’investissements publics pour la création de 4 nouvelles écoles communales d’enseignement fondamental (maternel et primaire). Construire 4 nouvelles écoles est crucial pour commencer à diminuer le nombre trop élevé d’élèves par classe en vue d’atteindre des classes de 15 élèves maximum.

    Pour un refinancement public massif de l’enseignement !

    Il est également nécessaire de libérer des moyens pour les activités en extérieur (natation, excursions, etc.). En effet, de plus en plus d’écoles doivent annuler des excursions car le coût repose complètement sur le dos des familles, certaines étant incapables d’en supporter les frais principalement en raison du transport, souvent bien plus cher que le reste de l’excursion.

    De plus, les repas scolaires sont sous-traités à des entreprises privées comme Sodexo. Cette entreprise n’est pas vraiment réputée pour ses repas sains, mais plutôt pour sa course aux profits. Gauches Communes revendique la fin de la sous-traitance des repas dans les écoles. La cuisine centrale prévue pour la préparation des repas des crèches devrait être élargie notamment aux écoles communales et offrir des repas gratuits et de qualité à chaque enfant.

    Motivons nos enseignants en leur donnant de meilleures conditions de travail, des classes plus petites qui permettent un plus proche accompagnement des élèves et suffisamment d’encadrement pour offrir un enseignement de qualité. Il faut améliorer les statuts des enseignants mais également nommer l’ensemble du personnel dans les écoles communales.

    Il faut lutter pour les moyens nécessaires et non s’en tenir aux carcans budgétaires austéritaires. Une commune qui lancerait la résistance contre les coupes budgétaires et pour un plan radical d’investissements publics pourrait catalyser dans d’autres communes un mouvement plus large. Il est en effet également nécessaire de lutter pour obtenir un refinancement public de l’enseignement du fondamental au supérieur à hauteur de minimum 7% du PIB.

    Tout cela devrait être intégré dans un grand plan d’investissements publics sous le contrôle et la gestion démocratique de la collectivité, financé par la nationalisation du secteur bancaire, par le refus du paiement de la dette publique aux grands spéculateurs et par une mise sous propriété publique des secteurs vitaux de l’économie.

    >> reprenonsnoscommunes.be

  • Saint-Gilles. Le programme de Gauches Communes : Luttons tous ensemble pour briser le carcan budgétaire !

    Gauches Communes est une liste unitaire rassemblant à Saint-Gilles des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux, des féministes, des pacifistes, des anti-racistes et différentes composantes de la gauche qui s’opposent à l’austérité et qui sont déjà préparées à construire un relais politique large véritablement de gauche.

    L’initiative est soutenue par le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP), le Parti Humaniste (PH-HP) et la Campagne ROSA.

    Le texte ci-dessous développe le programme de la liste. Nous vous invitons également à vous rendre sur le site de Gauches Communes, où ces différents points sont développés plus en profondeur.

    Le programme de Gauches Communes : après des années de négligence, il nous faut un plan radical d’investissements publics !

    Il y a 6 ans, lors des élections communales de 2012, Gauches Communes présentait les seules listes qui défendaient un plan radical d’investissements publics. Avec leur politique d’austérité de transfert des moyens publics vers les profits des grandes entreprises, les investissements publics ont chuté de moitié en 25 années. Pour atteindre le niveau des années 70, il faudrait investir environ 15 à 20 milliards d’euros par an. Les tunnels de Bruxelles, les conduites d’eau de Vivaqua qui ont entraîné des effondrements de rue, l’humidité s’infiltrant dans les musées et autres bâtiments publics… les conséquences sont visibles par tous.

    La droite saisit l’occasion pour promouvoir plus de privatisations. Cela serait catastrophique. La privatisation de la distribution de l’eau à Londres entraine une destruction du sous-sol et des nappes phréatiques car le privé empoche les profits mais ne répare pas les fuites. La catastrophe du pont de Gènes illustre le manque d’entretien quand on confie la mission au privé. Avec la privatisation, les investissements dans les routes italiennes sont passés d’environ 14 milliards d’euros en 2007 à 5 milliards d’euros en 2015. Le pont Morandi est le 12e pont italien à s’être effondré depuis 2004. Heureusement, nous n’avons pas encore eu une telle catastrophe, mais avec la politique actuelle, ce n’est qu’une question de temps.

    Les investissements publics des communes (écoles, crèches, centres d’accueil et de soins, infrastructures routières et cyclables, centres culturels…) représentent un tiers des investissements publics en Belgique. Ceux-ci ont chuté de 4 milliards d’euros en 2012 à 3 milliards d’euros en 2017, soit une diminution de près de 25% ! Pour imposer l’austérité, les communes doivent présenter à la région leur budget ordinaire mais aussi celui de leurs investissements de la même manière que les états nationaux doivent le faire envers la Commission Européenne. La région bruxelloise met sous tutelle financière les communes qui n’appliquent pas des mesures d’austérité drastiques en se comportant de la même manière que les créanciers envers la Grèce.

    En 2012, nous avions averti les électeurs de cette perspective. Les finances des communes ont été particulièrement mises à mal avec la faillite de Dexia et du Holding Communal qui leur a fait perdre tous leurs investissements spéculatifs. À Saint-Gilles, la majorité PS-Sp.a-MR est venue en aide aux spéculateurs.

    Avec ce fiasco, la commune a donc perdu 2,5 millions d’euros chaque année ! Ces six dernières années, la majorité PS-Sp.a- MR a épongé les dettes des banques sur le dos de la population. Aujourd’hui, le gouvernement Michel veut reprivatiser Belfius pour une bouchée de pain. La nationalisation de l’ensemble du secteur bancaire sous contrôle de la collectivité permettrait d’assurer que l’argent de l’épargne ne soit pas mobilisé dans des placements spéculatifs, mais puisse servir de source de financement aux investissements publics nécessaires.

    Le programme de Gauches Communes ne repose pas sur une logique de limites budgétaires volontairement imposées. Au contraire, nous voulons partir des besoins de la population et trouver un chemin pour les combler. Pour que les intérêts de la population soient prioritaires, une administration locale doit briser la camisole financière. Pour cela, il nous faut un front de communes rebelles, où les représentants élus agissent en tant que représentants d’un mouvement de résistance.

    1. Des loyers abordables pour des logements convenables

    Avec 4,3 % de logements sociaux, la situation à Saint-Gilles est l’une des pires. Il faudrait entre 15 et 20% de logements sociaux pour exercer une pression à la baisse sur les loyers privés. Via la régie, PS-Sp.a-MR construisent du logement public en partenariat avec le privé pour attirer des couches plus aisées dans les quartiers modestes et repousser les pauvres. Le logement social est mis sur une voie de garage alors que la majorité des saint-gillois entrent dans les conditions d’octroi. Cette politique de pénurie de logements à loyers abordables est favorable aux affaires des spéculateurs immobiliers. Ainsi, les loyers augmentent et deviennent impayables.
    Réaliser 3000 nouveaux logements sociaux publics de qualité, écologiquement isolés, notamment via la réquisition des bureaux et immeubles vides et la reconversion des logements de la régie.

    2. Un enseignement gratuit et une infrastructure scolaire de qualité

    Des enfants sur liste d’attente en maternelle et en primaire malgré les nombreuses statistiques de croissance démographique ? Cette pénurie est due à la politique de négligence et de sous-financement menée pendant des décennies ! PS-Sp.a-MR n’ont ouvert qu’une seule nouvelle école à Saint-Gilles alors qu’il en fallait 4. Pour le reste, ils ont aménagé l’infrastructure existante entre autre avec des bricolages, des containers préfabriqués, des classes trop remplies. Ce qui diminue la qualité pour les élèves et le personnel. La gratuité exige de libérer également des moyens supplémentaires pour les excursions scolaires et supprimer les frais.

    Construire 4 nouvelles écoles communales pour une infrastructure scolaire de qualité, davantage d’enseignants et moins d’élèves par classe.

    3. Une place de crèche communale pour chaque enfant

    Des enfants sur liste d’attente en maternelle et en primaire malgré les nombreuses statistiques de croissance démographique ? Cette pénurie est due à la politique de négligence et de sous-financement menée pendant des décennies ! PS-Sp.a-MR n’ont ouvert qu’une seule nouvelle école à Saint-Gilles alors qu’il en fallait 4. Pour le reste, ils ont aménagé l’infrastructure existante entre autre avec des bricolages, des containers préfabriqués, des classes trop remplies. Ce qui diminue la qualité pour les élèves et le personnel. La gratuité exige de libérer également des moyens supplémentaires pour les excursions scolaires et supprimer les frais.

    Créer 30 nouvelles crèches publiques et divers services communaux pour lutter contre la double journée de travail des femmes.

    4. Des repas sains et la gratuité des cantines

    Face à la pauvreté et la malnutrition infantile, la mairie féministe de Barcelone a multiplié par trois son budget pour les cantines scolaires. La commune de Saint-Gilles quant à elle n’intervient pas financièrement alors que 43% des enfants vivent dans la pauvreté. Elle sous-traite les cantines au privé et redonne le marché à Sodexo, réputé pour sa course aux profits et non ses repas sains. Le prix d’un repas et de la soupe coûte 3,20 euros dans le primaire. Un repas chaud, sain et gratuit le midi pour chaque enfant aurait un impact considérable sur la santé.

    Créer une cuisine publique communale pour fournir gratuitement des repas de qualité à chaque enfant dans les écoles et les crèches.

    5. Des emplois décents pour des services publics de qualité

    Le taux de chômage s’élève à 23% à Saint-Gilles malgré que beaucoup n’apparaissent plus dans les statistiques à cause de la chasse aux chômeurs. PS-Sp.a-MR ne proposent que des articles 60, contrats temporaires à bas salaire gérés par le CPAS. Ces articles 60 précaires remplacent de vrais emplois comme dans le service de propreté. En fin de contrat, ces derniers sont remplacés par de nouveaux articles 60 et les bénéficiaires se retrouvent à nouveau sans emplois. Pour lutter contre le chômage, il faut créer de bons emplois stables avec un salaire minimum de 14 €/h pour résorber le manque d’emplois disponibles. Pour défendre la qualité des services, l’ensemble du personnel doit être nommé.

    Créer 850 emplois locaux via la semaine de 30 heures sans perte de salaire avec embauches compensatoires et la reconversion des articles 60 en emplois décents.

    6. Une Commune Hospitalière et Solidaire

    Face aux politiques racistes du gouvernement de droite, NVA en tête, la notion d’hospitalité ne doit pas rester un discours creux. Au-delà de palier à l’urgence du manque de places d’accueil pour les réfugiés, l’accès au logement, à des soins de première ligne ainsi qu’à un enseignement gratuit sont essentiels pour effectivement rendre nos communes hospitalières. PS-Sp.a-MR chassent les sans-abris au lieu de leur offrir une solution de relogement, en appliquant notamment le droit de réquisition envers les 476 propriétaires qui laissent leurs logements vides.

    Appliquer la réquisition des logements inoccupés pour les sans-abris, pour des places gratuites dans des refuges pour les femmes violentées, ou les jeunes LGBTQI+ chassés de chez leurs parents ou encore mettre un immeuble à disposition des comités sans-papiers.

    7. Une Commune pour la Paix et la solidarité internationale

    Saint-Gilles est signataire de la plateforme ‘‘Maires pour la Paix’’ qui exige l’abolition totale des armes nucléaires. Mais PS, Sp.a et MR participent à la course à l’armement aux différents niveaux de pouvoir. Les aventures militaires ont augmenté la menace terroriste partout. Aucune sécurité n’est possible dans un monde d’inégalités et de violences sociales. Nous voulons une commune engagée pour la paix : exiger le retrait des bombes nucléaires du sol belge, s’opposer à l’achat coûteux de nouveaux avions de chasses, défendre la sortie de la Belgique de l’OTAN et promouvoir l’objection de conscience fiscale. Notre commune peut organiser la solidarité internationale comme avec le peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie, le peuple kurde à Afrin ou le peuple Mapuche, pour promouvoir la paix et la non-violence.

    Contre la haine et la terreur : La solidarité ! Démanteler les armes nucléaires et refuser l’achat de nouveaux avions de chasse.

    8. Des intercommunales publiques sous gestion de la collectivité

    La libéralisation de l’électricité a entraîné une perte de dividendes annuelles pour les communes. Elles ont décidé vouloir de plus en plus de revenus provenant de SIBELGA afin de compenser les pertes de la privatisation aux profits des fournisseurs privés. Chaque saint-gillois a payé en moyenne 110 euros de taxes cachées chaque année. Maintenant PS-Sp.a-MR veulent privatiser brutélé. Chez Vivaqua, le réseau de canalisations d’eau est encore composé de matériaux en fonte âgés de plus d’un siècle faute d’investissements suffisants. Ce qui entraine l’effondrement de plusieurs chaussées. Pendant ce temps, les politiciens s’en sont mis plein les poches avec leur système d’enrichissement personnel sur le dos des usagers et du personnel des services publics.

    Stop aux augmentations des taxes sur la distribution de l’électricité, du gaz et de l’eau. Renationaliser les entreprises privatisées.

    9. Ne payons pas la note des spéculateurs de Dexia

    Les partis traditionnels ont dilapidé l’argent public pour éponger les dettes des banques spéculatrices. Alors que la crise financière était déja présente, la commune de Saint-Gilles a augmenté sa participation de 4 millions d’euros dans Dexia. Tout l’argent a disparu. Pire lors de cette législature : la commune a payé chaque année 500.000 euros pour un prêt qu’elle a conclu pour l’opération de sauvetage de 2008, un prêt contracté chez Dexia ! La commune a ainsi perdu 2,5 millions d’euros annuellement avec ce fiasco! Maintenant, les partis traditionnels veulent reprivatiser Belfius, la partie à nouveau rentable. Ils épongent les dettes des spéculateurs sur le dos de la collectivité et offrent les profits au privé.

    Nationaliser les banques pour mettre fin aux placements spéculatifs, financer les investissements publics, garantir des crédits bon marché à la population et une place sécurisée pour nos épargnes.

    10. De la démocratie formelle vers la démocratie réelle

    Il sera inévitable qu’un tel programme entre en conflit avec la camisole financière dans laquelle les gouvernements régionaux et le fédéral maintiennent les communes. L’exemple du conseil municipal de Liverpool, en Angleterre, qui a défendu, dans les années ’80, un vaste programme d’investissements publics nous démontre que c’est possible ! Pour réaliser un tel programme, la ville de Liverpool a organisé un front de résistance d’une vingtaine de municipalités de gauche contre Margaret Thatcher afin de développer un sérieux rapport de force. La ville de Liverpool a non seulement obtenu un refinancement de la ville pour un montant très important mais aussi pour les 21 autres municipalités qui ont participé à ce front des villes rebelles. Un scénario similaire en Belgique renforcerait considérablement l’action des travailleurs contre le gouvernement thatchérien de Charles Michel.

    Introduire la possibilité de révoquer par les habitants, à tout moment, les élus qui ne tiennent pas leurs engagements et promesses électorales.

    11. Un front de communes rebelles pour le refinancement

    Il sera inévitable qu’un tel programme entre en conflit avec la camisole financière dans laquelle les gouvernements régionaux et le fédéral maintiennent les communes. L’exemple du conseil municipal de Liverpool, en Angleterre, qui a défendu, dans les années ’80, un vaste programme d’investissements publics nous démontre que c’est possible ! Pour réaliser un tel programme, la ville de Liverpool a organisé un front de résistance d’une vingtaine de municipalités de gauche contre Margaret Thatcher afin de développer un sérieux rapport de force. La ville de Liverpool a non seulement obtenu un refinancement de la ville pour un montant très important mais aussi pour les 21 autres municipalités qui ont participé à ce front des villes rebelles. Un scénario similaire en Belgique renforcerait considérablement l’action des travailleurs contre le gouvernement thatchérien de Charles Michel.

    12. Pour un changement de société

    Un programme impayable ? Nous rejetons ce dictat de la pensée néolibérale. Nous devons abolir la dette et les cadeaux aux grandes entreprises et présenter la facture aux riches, en imposant les grandes fortunes et les profits. Nous avons besoin de budgets qui ont pour base de satisfaire les besoins de l’ensemble de la population et non pas d’appliquer l’austérité. Jamais les richesses ainsi que le potentiel technique et scientifique n’ont été aussi importants qu’aujourd’hui. Nous devons les libérer du carcan de l’économie de marché qui ne profite qu’à quelques-uns. Prenons le pouvoir pour un changement de société qui permet une démocratie réelle, une justice sociale, le respect et la paix.

    Mettre sous propriété publique les secteurs vitaux de l’économie sous gestion démocratique de la collectivité, pour une économie orientée sur les besoins de la majorité et non pas la course aux profits de quelques-uns.

    Pourquoi faut-il voter Gauches Communes à Saint-Gilles ?

    Gauches Communes est une petite liste avec peu de moyens, mais une grande volonté d’action. Notre présence durant toute l’année sur les marchés, aux diverses actions citoyennes et dans vos boîtes aux lettres a eu le mérite de sortir le débat politique de l’hôtel de ville, des médias traditionnels et des débats pour spécialistes. C’est parce que nous avons insisté par nos tracts et interventions sur les pénuries existant dans notre commune que la majorité s’est sentie obligée de répondre en passant son bilan des 6 dernières années dans toutes les boîtes de la commune. La majorité se vante d’avoir fait des efforts. Elle dit avoir créé 700 places dans les écoles, 100 logements sociaux supplémentaires et des crèches. Nous sommes convaincus que sans la pression systématique de Gauches Communes, même ces maigres efforts n’auraient pas été faits. Mais les pénuries dans notre commune sont bien plus grandes que cela. Il nous manque 4 écoles, 30 crèches, 850 emplois décents et 3.000 logements sociaux si nous voulons assurer un avenir de qualité à chacun. Il faut un plan radical d’investissements publics.Le PS ne peut pas prétendre que l’électeur ne l’a pas mandaté suffisamment. Cela fait des années qu’il bénéficie d’une majorité absolue. Il aurait pu mettre en place une politique sociale depuis longtemps, mais il a au contraire préféré, malgré sa majorité absolue, se lier aux libéraux. Il se sert de cela comme écran de fumée pour ne pas devoir appliquer une politique réellement de gauche. Que le PS ne se fasse pas d’illusions : lorsqu’il sera suffisamment brûlé et que la droite pourra faire sans, ses amis néolibéraux jetteront la social-démocratie et se serviront de la politique de celle-ci pour justifier une politique encore plus à droite, comme le fait sur le plan fédéral Michel face à son ancien partenaire Di Rupo.

    Heureusement, pour la première fois depuis des décennies une formation plus à gauche que le PS, le PTB, a le vent en poupe. Gauches Communes s’en réjouit et nous avons d’ailleurs demandé au PTB d’œuvrer à une unité plus large en ouvrant sa liste à des candidats de Gauches Communes. Malheureusement le PTB a refusé. Nous comprenons maintenant : le programme du PTB à Saint-Gilles se résume à des kits scolaires gratuits, la rénovation de 100 logements sociaux vides et l’ouverture des parkings privés de nuit aux riverains comme revendications phares. C’est largement en dessous de ce qui est nécessaire pour satisfaire les besoins des habitants. La gauche doit avoir l’ambition d’appliquer une politique qui fait une différence fondamentale et ne pas se limiter à manœuvrer dans la marge.

    Une élue de Gauches Communes à Saint-Gilles peut faire une différence à gauche. Elle pourrait utiliser sa position d’élue, ensemble avec les conseillers de gauche qui le souhaitent, pour prendre des initiatives pour renforcer la mobilisation sociale et le rapport de forces en faveur des travailleurs et leurs familles, afin de briser les carcans financiers et législatifs qui imposent l’austérité dans les communes de la part du fédéral et des régions.

    Des élus Gauches Communes ?

    Contrairement aux politiciens, les candidats de Gauches Communes s’engagent à :

    – développer la résistance active contre ces politiques injustes et à ne pas participer à une coalition pro-austérité.
    – vivre avec le revenu moyen d’un travailleur et à ne pas s’enrichir avec plusieurs mandats rémunérés. Le reste serait entièrement consacré à construire et soutenir la résistance aux attaques antisociales.
    – représenter les prises de décisions collectives et démocratiques des militants et sympathisants.

    Soutenez-nous

    Tous les dons sont les bienvenus sur le compte de « Solidarité démocratie » (communication : fond électoral 2018) IBAN : BE32 5230 8045 4202

     Notre liste Gauches Communes à Saint-Gilles :

    1. Anja Deschoemacker, 48 ans, cuisinière
    2. Nicolas Menoux, 35 ans, régisseur son
    3. Fresia Fernandez, 33 ans, actrice
    4. Mario Fonseca Vidal, 57 ans, ouvrier
    5. Marisa Cabal, 33 ans, danseuse
    6. Karim Brikci Nigassa, 35 ans, brancardier et délégué CGSP ALR
    7. Esmeralda Catinus, 60 ans, formatrice en alphabétisation
    8. Ludwig Zielinski, 34 ans, ouvrier
    9. Eveline Vernest, 30 ans, employée
    10. Evangelos Kalergiadis, 44 ans, indépendant
    11. Boris Malarme, 39 ans, employé
  • Saint-Gilles : réponse de Gauches Communes au bilan de Picqué

    La commune de Saint-Gilles avait fermé le tunnel sous une voie ferrée. L’objectif était d’en chasser les sans-abris qui y passaient la nuit. Au lieu de lutter contre la pauvreté, les pauvres sont chassés.

    Les habitants de Saint-Gilles ont reçu ‘‘Le Bilan 2012-2018’’. Le collège du bourgmestre et des échevins y défend sa politique. Gauches Communes y répond. Le premier élément concret mis en avant par le bourgmestre Charles Picqué est : ‘‘Saint-Gilles est à même d’accompagner tout jeune Saint-Gillois tout au long de son parcours scolaire’’. C’est déjà fort douteux.

    Par Anja Deschoemacker, tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles

    Stop au bricolage ! Un enseignement et un accueil de qualité pour chaque enfant !

    Dans la partie sur ‘‘l’enseignement et la petite enfance’’ il est écrit que ‘‘la pénurie dans les écoles fondamentales était le grand défi à surmonter au début de cette législature’’. En fait, il a fallu prendre des ‘‘mesures urgentes’’ à cause des négligences et du sous-financement, depuis des dizaines d’années, de l’enseignement dans la commune. Ce dernier était tellement négligé que le Collège n’a pas vu venir l’augmentation du nombre d’élèves…

    700 places ont été créées dans l’enseignement fondamental, mais une seule nouvelle école a été ouverte. Le reste des places sont basées sur un élargissement de l’offre dans les écoles existantes, avec entres autres des containers, des préfabriqués et des classes trop remplies. Pour offrir à chaque enfant non seulement une place, mais aussi une infrastructure de qualité avec des classes plus petites et des bâtiments durables, Gauches Communes maintient sa revendication pour la création de 4 nouvelles écoles communales.

    La brochure ne dit par ailleurs rien sur la qualité. Il y a cependant une pénurie de personnel administratif et technique ; les repas scolaires, le nettoyage sont sous-traités à des entreprises privées.

    Les repas scolaires sont ainsi livrés par Sodexo, entreprise pas vraiment réputée pour ses bons repas sains, mais plutôt pour sa course aux profits. Ces repas coûtent 3,20 euros dans l’enseignement fondamental. Au contraire d’autres communes à Bruxelles, Saint-Gilles n’intervient pas dans le prix. Ces éléments forcent toute une série de parents à cuisiner elles-mêmes quotidiennement. La nourriture est un besoin de base et nous aspirons à des repas scolaires gratuits et de qualité.

    Gauches Communes revendique la fin de la sous-traitance des repas dans les écoles et les maisons de repos. La cuisine centrale prévue pour la préparation des repas des crèches devrait être élargie aux écoles communales, à la maison de repos et au personnel communal.

    200 nouvelles places de crèche créées : une opération de rattrapage plus qu’indispensable, mais il n’y a toujours qu’une place pour un enfant sur quatre dans les crèches communales.

    Gauches Communes maintient sa revendication d’avoir une place pour chaque enfant. Les parents ne doivent pas être dépendants de places d’accueil chères dans le privé ou forcés de faire le choix qu’un des deux parents travaille à temps partiel ou se retire temporairement du marché du travail, ce qui menace l’indépendance financière des femmes. Pour les mères isolées, l’accueil des enfants est crucial pour pouvoir travailler ou pas.

    Picqué mentionne le soutien aux plus faibles : ‘‘Chaque année, la commune et le CPAS soutiennent des personnes avec l’espoir (…) de les sortir de la précarité, qu’il s’agisse par exemple d’un accompagnement pour sortir de la spirale de l’endettement, d’un plan de formation, d’un premier emploi (via le mécanisme des ‘‘articles 60’’)’’.

    Il ne faut pas chercher dans la brochure des mesures qui créent de vrais emplois, qui offrent une sécurité et un salaire avec lequel on sait vivre, qui permettent de réellement échapper à la précarité et à la pauvreté. Pas un mot sur la création d’emplois dans les services publics locaux. La partie sous le titre ‘‘solidarité’’ parle de la promotion sociale, de l’insertion sociale, des formations professionnelles et des articles 60. Dans cette partie, on mentionne aussi les efforts de la commune sur le plan des logements abordables.

    Les chômeurs n’ont pas besoin ‘‘d’insertion’’, mais de vrais emplois !

    La seule création d’emplois mentionnée est celle de boulots sous le statut d’article 60. Or, un article 60 ne permet pas d’échapper à la pauvreté ou à la précarité. Le plus souvent, le seul résultat d’un article 60 est de réobtenir le droit aux allocations de chômage.

    L’hypocrisie est absolue. Derrière l’argument d’aider les gens à échapper au misérable revenu d’intégration social, la commune les exploite sans gêne comme force de travail bon marché. Dans le service de propreté publique, on trouve 22 statutaires (les seuls avec une relative sécurité d’emploi et de bonnes pensions), 33 contractuels et 44 articles 60. En fin de contrat, ils sont remplacés par de nouveaux articles 60.

    Gauches Communes revendique une réelle création d’emplois basée sur un plan radical d’investissements publics dans les écoles, les crèches et le logement social, et sur l’instauration de la semaine de travail de 30 heures pour tous les travailleurs publics locaux, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. La commune ne devrait pas être un fournisseur de statuts précaires. Nous revendiquons que les travailleurs contractuels soient nommés et que les articles 60 embauchés dans les services publics soient reconvertis en emplois statutaires. Pour les articles 60 dans les asbl locales, subventionnées par la commune, nous revendiquons leur reconversion en contrat à durée indéterminée avec augmentation des subsides en conséquence.

    La commune laisse le champ libre au marché de logement privé !

    Concernant le logement, ils se cachent derrière des excuses pour justifier leurs maigres résultats en matière de logements abordables. ‘‘C’est à cette même dynamique d’accompagnement et de soutien que participe la Régie foncière communale, en permettant désormais à près de 1000 familles de bénéficier d’un logement de qualité et abordable financièrement. Nous faisons en effet le maximum pour augmenter le parc de logements publics dans un contexte budgétaire qui a des limites et une commune où les réserves foncières sont quasi inexistantes depuis longtemps’’.

    En réalité, Picqué a fait depuis longtemps le choix du logement public (où le loyer est déterminé par le prix du marché et non par le revenu du locataire) et non du logement social. Seuls 4,3% des logements à Saint-Gilles sont des logements sociaux (dont 9,7% sont inoccupés en attente de rénovation) pendant que presque la moitié des habitants entrent dans les conditions de revenus pour pouvoir accéder à un logement social.

    Réserves foncières inexistantes ? La commune peut, avec la loi Onkelinx, réquisitionner les bâtiments vides pour y établir ensuite des logements sociaux. Mais elle se limite à des sanctions fiscales pour inoccupation.

    La politique de la commune ne mène pas à une diminution des prix locatifs. Au contraire, les prix montent sur le marché privé, surtout dans le segment des logements les moins chers. Gauches Communes revendique la création de 3000 logements sociaux comme premier pas pour arriver à 20% de logements sociaux à Saint-Gilles. C’est un minimum pour pouvoir exercer une pression à la baisse sur les prix du privé.

    Sécurité, propreté publique et embellissement de l’espace public = projets pour chasser les pauvres !

    Le degré d’hypocrisie dans leur discours sur la ‘‘solidarité’’ et l’aide aux ‘‘plus faibles’’ est récemment devenu péniblement clair. Le ‘‘soutien’’ du Collège aux sans-abris qui passent leurs nuits dans un tunnel piétonnier a consisté à les chasser de là en murant le tunnel !

    Ils laissent au MR (dans la coalition, malgré la majorité absolue du PS) le soin de faire tomber le masque social à propos du projet de renouvellement du parvis. Le nouveau parvis a pour conséquence la fin du marché tel qu’on le connaissait. Le mélange entre marchands bon marché et plus chers fera place à un modèle qui n’est attractif que pour les couches plus aisées de la population.

    Dans la page prévue pour le groupe MR, ils expliquent clairement que la population moins aisée doit faire place au marché – comme dans la commune en général – pour leurs projets pour attirer une population plus branchée et aisée. Le reste de la population doit alors se contenter du marché du Midi (un jour/semaine). Le MR ne semble tout à coup pas avoir de problème avec une offre ‘‘peu soutenable’’…

    Que ce type de politique soit prioritaire dans tous les champs importants de la politique communale en dit long sur l’hypocrisie du PS quand il parle de ‘‘soutenir la cohésion sociale’’. Gauches Communes présente une liste à Saint-Gilles pour construire une alternative : un plan radical d’investissements publics pour 3000 logements sociaux, 30 crèches communales, 4 nouvelles écoles communales et 850 emplois locaux décents.

  • La mairie de gauche à Barcelone obtient une victoire sur le logement. Comment briser les carcans budgétaires ?

    Ada Colau

    Après la crise de 2008 un intense cycle de lutte de classe a pris place dans l’Etat espagnol, qui a ouvert la voie à l’émergence de Podemos et aux listes de confluences de gauche (Podemos, Gauche Unie et des représentants des mouvements sociaux). Ada Colau, première femme maire à Barcelone et première issue des mouvements sociaux, était la tête de liste de Barcelona en Comú (Barcelone en commun), en tant qu’ex-porte-parole de la plateforme contre les expulsions de logements (PAH). La victoire de ces listes de confluence aux élections locales de 2015, notamment à Barcelone et Madrid, a représenté un important développement pour le mouvement anti-austérité.

    Par Marisa Cabal Cabeza, candidate de Gauches Communes à Saint-Gilles

    Une mairie féministe

    La mairie a soutenu et participé à la grève et à la manifestation historique du 8 mars pour les droits des femmes. Ada Colau a précisé que la violence et les discriminations sexistes ne concernent pas l’éducation, c’est un problème structurel intégré au cœur du système, des institutions et de l’économie, en ajoutant que la question soulevée par la grève est qu’il y a des exploités et des privilégiés qui en profitent. En Belgique, notre campagne ROSA fait elle aussi le lien entre l’oppression sexiste, l’austérité et l’exploitation capitaliste.

    Le montant des aides sociales pour les cantines scolaires a été triplé ; des tarifs sociaux pour les crèches publiques ont été introduits et 3 nouvelles crèches avec 217 places seront ouvertes à partir de la prochaine rentrée scolaire.

    Voilà ce que peut faire une commune de gauche contre la double journée de travail des femmes. Avec Gauches Communes, à Saint-Gilles (Bruxelles), nous estimons qu’il faut 30 nouvelles crèches publiques pour s’attaquer au manque de places et que la commune devrait assurer la gratuité des repas à l’école. A Barcelone, 43% des familles ne trouvent pas de place dans une crèche publique ; 3 nouvelles crèches, c’est donc insuffisant.

    Une bataille gagnée pour la défense des logements sociaux

    À Barcelone, les prix des loyers crèvent les plafonds. Chaque jour, 10 expulsions de logements prennent place. En 2013, la maire de Madrid lui a vendu plus de 1.800 logements sociaux à Blackstone, un fonds vautour qui spécule sur la crise immobilière, qui est ainsi devenu le plus grand agent immobilier du pays. Une année plus tard, une banque catalane, Caixa Catalunya, précédemment sauvée avec 12 milliards d’euros de fonds publics, lui a vendu plus de 40.000 hypothèques toxiques. La banque s’est libérée d’actifs toxiques tandis que Blackstone a pu voler les maisons de gens de ceux pour qui l’hypothèque était devenue impayable.

    Le 14 juin, un homme de 43 ans s’est suicidé. Sa famille était menacée d’expulsion par Blackstone. Des manifestations ont eu lieu sous le slogan : ‘‘ce ne sont pas des suicides, ce sont des assassinats’’. La pression de la rue a poussé le conseil municipal à discuter d’une nouvelle loi : l’obligation pour les promoteurs de réserver 30% des nouveaux bâtiments et des rénovations aux logements à loyer social, loi approuvée le 17 juin. La victoire est d’autant plus importante qu’elle montre la voie à suivre : celle de la construction d’un rapport de force dans la rue.

    Cela n’enlève toutefois rien à la nécessité de construire des logements sociaux publics. En deux ans, la mairie en a construit 750 et elle a pris un crédit pour en construire 2.000 de plus, un effort qu’aucune autre autorité n’a fait auparavant. Le problème reste entier : le taux de logements sociaux à Barcelone est de 1,5%. Tout comme la PAH, nous estimons qu’il faut tendre à atteindre 20% de logements sociaux pour que la pression soit suffisante sur les loyers privés. À Saint Gilles, Gauche Communes propose de construire 3.000 logements sociaux publics. À Barcelone, il faudrait en construire 120.000 de plus.

    La lutte pour l’accès à l’eau

    A Barcelone, l’eau est gérée par Agbar, une filiale de la très rentable multinationale française Suez. Une ressource comme l’eau devrait être un bien commun. Colau a proposé au conseil municipal un projet de consultation pour une gestion publique et démocratique de l’eau. Le projet reste bloqué, tous les groupes ont voté contre, en dépit d’études qui montrent que 70% de la population y est favorable.

    Une plateforme composée de voisins, de syndicats et d’organisations écologistes a été formée, sans que la mobilisation ne prenne la même dynamique que pour le logement. La pression fut insuffisante.

    Pour un front des villes rebelles
    Les confluences de gauche ont aussi gagné les élections à Madrid, Cadix, Saragosse, La Corogne,… Elles pourraient utiliser ces positions élues pour organiser un front de communes rebelles.
    Crèches, logements, etc. : ce front pourrait défendre des budgets qui répondent aux nécessités sociales et les coupler à la mobilisation active de la population afin d’arracher un refinancement des villes. Une politique sociale pourrait alors être réellement appliquée alors qu’elle est bloquée par des budgets volontairement limités.

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