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Tag: Elections communales
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Liverpool 1983-87: ‘‘Nous avons traduit le socialisme dans la langue des emplois, des logements et des services’’

Manifestation en soutien au conseil municipal de Liverpool. Entre 1983 et 1987, la ville de Liverpool a été gouvernée par les travaillistes, sous une direction de gauche. En 1983, 47% des électeurs ont voté pour le Labour et 57% en 1987. Liverpool est un exemple vivant de ce qui est permis par la lutte de classe dès lors qu’elle est sérieusement menée. A cette époque déjà, les autorités locales étouffaient dans une camisole de force budgétaire imposée par les autorités supérieures, économies budgétaires et privatisations à la clé. Le néolibéralisme avant l’heure.
Par Bart Vandersteene
A Liverpool, les choses étaient différentes. Le programme, la stratégie et les tactiques qui ont prévalu au cours de la lutte avaient été largement déterminées par la position du groupe Militant au conseil municipal et plus généralement à l’intérieur du labour, dont il constituait l’aile marxiste. Militant était le précurseur du Socialist Party, notre parti-frère. Le conseil municipal a refusé les économies exigées par le gouvernement. Ces élus tenaient leurs promesses électorales.
Les 2.000 licenciements de personnel municipal de l’ancienne administration libérale ont été annulés. Un plan ambitieux a été élaboré pour construire 5.000 logements sociaux en quatre ans. Plus de logements sociaux ont été construits à Liverpool à cette époque que dans toutes les autres municipalités du pays réunies. Il y a eu six nouvelles crèches, cinq nouveaux centres sportifs et 17 nouvelles écoles primaires. Cela a créé 12.000 emplois dans le secteur de la construction, développement bienvenu face à un taux de chômage de 25% chez les hommes. Les loyers ont été gelés durant cinq ans. Le salaire minimum du personnel municipal a été augmenté, ce qui a touché 4.000 travailleurs. Le temps de travail a été réduit de 39 à 35 heures, sans perte de salaire.
Depuis 1979, les économies imposées par Thatcher avaient coûté 34 millions de livres sterling à la ville. Les dirigeants syndicaux nationaux s’y étaient opposés en paroles, sans rien faire. A Liverpool, ce fut différent. Le conseil municipal a fait l’objet d’une campagne rageuse, le gouvernement a même menacé d’envoyer l’armée. Le soutien de la classe ouvrière de Liverpool était solide. La campagne d’intimidation qui dépeignait les élus locaux comme de dangereux extrémistes fut sans effet. Un habitant a témoigné dans la presse : ‘‘Je ne sais pas qui était ce Léon Trotsky, mais à en juger par le nombre de maisons en construction à Liverpool, ce devait être un sacré maçon’’.
La bataille s’est aussi déroulée dans la rue, sur les lieux de travail et dans les quartiers. Ce n’est qu’en mobilisant la classe ouvrière que Thatcher a pu être contrainte à faire des concessions. Une grève générale locale de 24 heures a eu lieu le 29 mars 1984, le jour du vote du budget, l’une des plus imposantes à l’échelle d’une ville. 50.000 manifestants ont soutenu le conseil communal. Le 9 juin, Thatcher a cédé : 16 millions de livres supplémentaires ont été libérés pour Liverpool.
Il était impossible à Thatcher de battre le conseil municipal démocratiquement. À chaque élection, le Parti travailliste obtenait plus de voix. Finalement, les 47 conseillers municipaux travaillistes ont été destitués à l’aide d’une procédure judiciaire de la Chambre des Lords, un organe féodal non-élu, ce qui n’a été possible qu’avec le soutien de la direction nationale du Labour. Les structures locales du parti ont été dissoutes à Liverpool pour n’être rétablies que sous un lourd contrôle national. Les conseillers municipaux ont été expulsés du parti et condamnés à une amende de plus d’un demi-million de livres par la Chambre des Lords. Leur crime ? S’être révoltés en défense des emplois et des services publics.
Cette offensive contre Militant a marqué le début d’une contre-révolution politique qui a ouvert la voie à Tony Blair. Les ‘‘47 de Liverpool’’ restent une exemple impressionnant et inspirant de la façon dont la lutte de masse peut imposer des concessions, y compris à Margaret Thatcher, la ‘‘Dame de fer’’.
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Participer aux élections ? Oui, mais pour construire une relation de force contre l’austérité !

Peter Mertens, président du PTB, lors du premier mai. Photo : Liesbeth. Tutelles régionales sur le budget des communes, contrats précaires et pénurie de personnel dans les services communaux, listes d’attentes pour les crèches, manque de place dans les écoles du fondamental, nombre incroyablement insuffisant de logements sociaux,… l’austérité touche tous les niveaux de pouvoir. Nos communes sont loin d’être épargnées. Les élections communales sont l’occasion de défendre un programme de rupture avec le néolibéralisme. Il est crucial que la colère puisse trouver son prolongement dans un programme mais, pour qu’il devienne réalité, il nous faut une mobilisation active des travailleurs et de la population. Le programme et l’obtention d’élus véritablement à gauche doivent en premier lieu servir à consolider notre rapport de force contre l’austérité.
Par Nicolas Menoux, membre du Bureau Exécutif du PSL
Seattle & la lutte pour les 15$/h
Aux USA, le thème du salaire minimum s’est imposée à l’agenda politique sous l’impulsion des travailleurs des fast-foods. En 2013, notre camarade Kshama Sawant (Socialist Alternative) a été élue parmi les 9 conseillers de la ville de Seattle. Le programme de Socialist Alternative défendait notamment l’augmentation du salaire minimum à 15$/h (alors que le salaire minimum fédéral de l’époque était de 7,25$) relayant ainsi les attentes de millions de travailleurs à travers le pays. Ce siège remporté à Seattle allait alors être utilisé comme porte-voix pour les mobilisations sociales, et de là est née la campagne ‘‘15 NOW’’. Des groupes d’action ont été lancés dans les quartiers pour affermir la mobilisation, organiser des réunions locales et des meetings publics,… pour impliquer les habitants et les faire descendre dans la rue. Ces groupes ont offert aux gens de pouvoir eux-mêmes mener leur lutte pour les 15$.
La position de Kshama Sawant a été utilisée pour contrer le discours et les attaques de la classe dominante, ses politiciens et ses médias. Avec les groupes locaux et le mouvement syndical, une pression suffisante a été exercée pour arracher la revendication des 15$ minimum de l’heure, une réalisation historique aux USA ! A partir de cette victoire, le thème est devenu un enjeu national (et même jusqu’au Canada et au Québec) tandis que la campagne ‘‘15 NOW’’ s’est essaimée dans d’autres villes.
Tout cela illustre d’une part que la lutte paie et, d’autre part, que séparer arbitrairement la lutte des classes et les élections est une erreur. Refusons que la bourgeoisie occupe tout le terrain électoral, opposons-leur nos propres représentants, issus de nos syndicats, de nos quartiers, des mouvements sociaux !
Une politique de gauche sur le plan local ?
La majorité communale à Saint-Gilles (Bruxelles) a décidé courant juin de fermer un tunnel piétonnier sous les voies ferrées. Ceci a déclenché une vague de protestations sur les réseaux sociaux : les piétons et les cyclistes doivent depuis passer par un tunnel routier beaucoup plus dangereux. Mais il était évident que la majorité entendait ainsi expulser les sans-abris qui s’y réfugiaient ! En quelques jours, une manifestation a été organisée. Cela a suffi, en organisant la mobilisation, à faire reculer les politiques qui n’ont pas rouvert le tunnel mais ont dû promettre de trouver une solution pour les SDF.
Quelles leçons en retirer ? Tout cela démontre qu’une commune de gauche et des élus de gauche doivent absolument articuler leur action autour des mobilisations sociales et de la lutte concrète de la rue. Il s’agit d’une nécessité cruciale pour ne pas trahir son programme. A Barcelone, libérer le secteur de l’énergie pour le placer dans les mains de la collectivité grâce à la remunicipalisation est un enjeu impératif pour éradiquer la pauvreté énergétique. Ce n’est réalisable que grâce à la construction d’un rapport de force face aux intérêts des entreprises privées, et si les travailleurs et leurs familles s’organisent dans des comités de lutte locaux, quartiers par quartiers. La mairie de gauche devrait utiliser tout ce qui est à sa disposition pour favoriser l’essor d’un tel mouvement.
En Belgique, la percée électorale du PTB en 2014 et les sondages encourageants depuis lors ont donné un aperçu de l’espace existant pour une alternative anti-austérité, particulièrement dans ce contexte de scandales multiples pour les partis traditionnels. A la RTBF le 22 juin, Raoul Hedebouw a expliqué que ‘‘le PTB est prêt à gouverner dans les communes s’il n’est pas la 5e roue du carrosse’’. De telles discussions devraient être menées publiquement par le PTB afin de les sortir des négociations secrètes entre partis. La meilleure manière d’éviter de se voir astreindre un rôle de bouche-trou, c’est que l’accord repose fermement sur le programme. Lequel ? Pour l’ensemble du personnel communal : la reconversion des Articles 60 en vrais CDI à temps plein et une campagne de nomination des travailleurs, l’application immédiate de la réduction collective du temps de travail à 30 heures/semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, un plan radical d’investissements publics pour les crèches, les logements sociaux, les écoles,… Avec un tel programme, une coalition représenterait une réelle rupture.
L’occasion est à saisir, avec des initiatives visant à insérer dans le débat électoral cette nécessité de renforcer la confiance à entrer en lutte. Le PSL a proposé de pouvoir participer à ces échéances électorales au côté du PTB. Face à leur refus, nous présenterons des candidats à Saint-Gilles sur la liste de Gauches Communes ainsi qu’à Keerbergen. Ailleurs, nous appelons à voter pour le PTB, mais aussi à discuter avec nous de nos propositions, de notre programme politique et de nos méthodes.
Mais, que cela soit avant ou après les élections, la question fondamentale reste la manière de construire une relation de force suffisante pour briser la camisole de force de l’austérité et imposer l’instauration de programmes progressistes. L’obtention d’un ou une élue réellement socialiste serait l’occasion d’illustrer concrètement cela.
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Aidez le PSL dans sa campagne électorale pour les communales d’octobre

Le PSL participera aux prochaines élections communales. Nous voulons utiliser cette période pour mener une campagne offensive pour un refinancement des communes et pour une politique socialiste au niveau local, mais aussi pour avancer la nécessité de rompre avec la politique d’austérité et de défendre un autre type de société. Notre campagne dans la plupart des villes et communes sera axée autour du mot d’ordre : ‘‘Votez pour le PTB, rejoignez le PSL’’. Nous nous présenterons tout de même dans deux communes sur des listes de gauche large.
Par Stéphane Delcros
À Keerbergen (Brabant flamand), nous nous présenterons sur la liste Consequent Links (‘‘Gauche conséquente’’). Nous jouissons là d’une position spécifique : nous sommes la seule liste à gauche présente aux élections, et nous avons construit une couche large de sympathisants qui participent à nos activités et seront actifs avec nous durant la campagne électorale.
À Saint-Gilles (Bruxelles), nous nous présenterons sur la liste Gauches Communes, une alliance de gauche inclusive avec le Parti Humaniste (PH) et des individus intéressés à s’unir avec un respect mutuel de la spécificité de chacun autour d’un programme. Avec cette campagne, nous voulons nous enrichir d’une expérience importante d’implantation locale et promouvoir l’idée qu’une élue véritablement socialiste pourrait prendre des initiatives visant à renforcer la mobilisation sociale et le rapport de force en faveur des travailleurs et de leurs familles, pour briser les carcans financiers et législatifs du fédéral et des régions qui imposent l’austérité dans les communes.
Nous invitons chaque membre, sympathisant et lecteur de ce journal à participer à notre campagne dans sa propre région, avec notre matériel national. Dans certaines villes, comme à Anvers, Gand et Liège, nous interviendrons également avec un tract tenant compte des spécificités locales.
À Saint-Gilles, la campagne se déroulera durant huit semaines (du 18 août au 13 octobre) et sera principalement menée par nos sections bruxelloises. Mais nous invitons toute personne motivée à venir aider à cette campagne pendant un jour, un week-end, voire davantage. Il s’agira de diffuser les tracts, coller des affiches, participer à des stands et meetings,… voire d’apporter une aide spécifique.
> Participez à la campagne électorale du PSL ! Prenez contact avec des responsables de votre région, ou envoyez un email à info@socialisme.be et bxl@socialisme.be.
Pour cette campagne, nous voulons construire un fonds électoral permettant de financer le matériel spécifique sans devoir aller puiser dans notre budget et nos recettes habituelles. Nous pensons que récolter 4.000€ de fonds électoral, en plus de la récolte normale de fonds de lutte qui assure notre travail militant, devrait nous permettre de couvrir les dépenses prévues tant pour le matériel à Saint-Gilles et Keerbergen que pour le tract national.
Contrairement aux partis traditionnels, l’activité de nos militants et nos campagnes ne sont pas financées par les subsides publics ni par de riches sponsors, mais par le soutien volontaire de nos membres et sympathisants. Nous vous invitons à participer à la construction de ce fonds électoral. Nous comptons sur vous pour faire un don le plus généreux possible ou une promesse de don (à payer au plus tard le 14 octobre). Quel qu’en soit le montant, toute contribution sera utile au financement de notre campagne électorale. Ci-dessous, quelques idées de coûts que nous prévoyons pour la campagne à Saint-Gilles ; vous pouvez ainsi contribuer pour tout ou en partie à leur financement :
- 500 affiches A3 pour les activités et collages dans les commerces : 38€
- 100 affiches A2 pour les panneaux électoraux à Saint-Gilles: 46€
- 20.000 cartes A6 (format carte-postale) pour la fin de la campagne : environ 90€
- pour les tracts des candidats d’origine espagnole, française, grecque, d’Amérique latine,… : environ 150€
- 20.000 tracts 4 pages A5 pour couvrir toutes les boites aux lettres de Saint-Gilles : environ 400€ (nous prévoyons d’en produire 5).
> Participez au fonds électoral du PSL ! Donnez votre contribution à l’un de nos militants, ou versez-là sur le compte du PSL : BE86 5230 8092 4650 (BIC TRIOBEBB), avec ‘fonds électoral’ en communication.
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Saint-Gilles : pour un plan radical d’investissements publics pour 3000 logements sociaux de qualité !

Photo : Wikipedia Des loyers abordables pour du logement de qualité !
Année après année, le problème du coût du logement ne cesse de s’aggraver à Bruxelles. Contrairement aux années 1970-1990, le taux de propriétaires n’augmente pas en raison de l’appauvrissement de la population. A Bruxelles, 60% des ménages sont des locataires. Le marché immobilier est de plus en plus concentré dans les mains de multipropriétaires. 93% des logements loués sont des appartements dont les loyers ont augmenté de plus de 100€ en 10 ans pour atteindre en moyenne de 710€ en 2016(1).
La pénurie de logements abordables est propice aux affaires, tout d’abord pour les spéculateurs fonciers qui revendent les terrains avec une marge maximum poussant les prix constamment à la hausse, mais également pour les promoteurs immobiliers qui ne produisent quasi pas de logements sous la barre de 2700€ le m². Un logement pour un Bruxellois au revenu moyen devrait être produit au maximum à 1500€ le m². Ainsi, la Région subsidie très fortement le secteur pour qu’une partie du parc immobilier soit tout de même plus accessible à l’aide de PPP (partenariat public privé) garantissant les bénéfices des promoteurs immobiliers avec l’argent public.Cette option particulièrement inefficace est très coûteuse pour la collectivité.
Les logements sociaux à Bruxelles (moins de 40.000) ne représentent aujourd’hui que 8% de l’ensemble des logements. 44.000 ménages sont sur une liste d’attente et les 10 ans décourage beaucoup de s’y inscrire. Pourtant, la moitié des Bruxellois remplissent les conditions pour y accéder. Soulevons que 3% de ces logements sociaux sont inoccupés, 145 occupés en moins en 2016 par rapport à 2004(2). Les investissements publics sont insuffisants même pour seulement maintenir le parc de logement social en état. La situation à Saint-Gilles est parmi les pires : seulement 4,3% de logements sociaux, dont 9,7% inoccupés faute de moyens suffisants alloués à leur rénovation ! Gauches Communes, initiative à laquelle participe le PSL, défend la nécessité d’un parc de logements comprenant 15 à 20 % de logements sociaux publics pour mettre pression sur les loyers du marché privatif.
On estime entre 15.000 et 30.000, le nombre de logements vides à Bruxelles – dont environ 800 sur le territoire de la petite commune de Saint-Gilles(3). Malgré environ 1 million de m² de bureaux vides, on continue à promouvoir des projets de nouvelles tours de bureaux dans le quartier du Midi… Saint-Gilles refuse d’utiliser le droit de réquisition, via la loi Onkelinkx de 1993, pour pouvoir y loger les sans-abris ou mettre une maison à la disposition des comités de sans-papiers à la recherche d’un bâtiment sur Bruxelles. C’est cela que ferait une véritable commune hospitalière.
Une politique communale de gentrification pour chasser les pauvres
MR et Open-VLD ont lancé leur campagne électorale à Bruxelles-Ville pour en finir avec le logement social dans la commune. Leur argument est que le logement social crée un appel d’air qui attire les pauvres. Leur idée est que les pauvres doivent déménager du centre-ville vers les autres communes pour pouvoir continuer la politique de city-marketing et de tourisme d’affaires.
En réalité, toutes les communes tentent d’attirer dans des quartiers modestes la classe moyenne aux revenus plus élevés ou bien des ménages qui disposent encore de deux revenus stables, de sorte à augmenter les revenus fiscaux. L’argent public est alors dépensé pour développer l’attractivité plutôt que le bien-être des habitants. Sous prétexte d’organiser une mixité sociale, il s’agit en réalité d’évacuer les plus pauvres, à la place de lutter contre la pauvreté en soi. Dans ce contexte, construire des logements sociaux serait, de leur point de vue, non seulement non productif, mais surtout cela engendrerait le risque pour les communes d’attirer les pauvres que les autres chassent.
Logement social ou logement public ?
La commune de Saint-Gilles possède la deuxième plus grande Régie foncière après Bruxelles-Ville. Pour les autorités communales, chaque partenaire public a son public cible. Le Foyer Sud(4) mise sur le logement social pour les allocataires sociaux via le financement de la Région, tandis que la régie opte plutôt pour ‘‘les revenus moyens’’ avec un financement de la commune. Saint-Gilles ne compte que 1123 logements sociaux sur un peu moins de 29.000 logements. Durant la campagne électorale de 2012, le PS saint-gillois s’était engagé à fournir 350 nouveaux logements publics à Saint-Gilles, mais aucun logement social ! La régie possède aujourd’hui près de 900 logements publics contre environ 800 lors de la législature précédente. Elle les loue à ‘‘loyer modéré’’, soit très légèrement sous le coût du marché privé.
Le revenu annuel maximum pour accéder à un logement public de la régie est fixé depuis en 2009 à des montants très élevés : 40.000 € pour un isolé et 70.000 € pour un ménage(5). Cela revient quasiment à ne pas fixer de limites, si ce n’est celle de ne pas être propriétaire. Le revenu médian net imposable est très bas à Saint-Gille : soit 16.600 € 6). La majorité des Saint-Gillois remplissent donc les conditions d’octroi d’un logement social (22.500 € pour un isolé, 28.500 € pour un ménage sans enfants). Mais la commune ne souhaite pas que les bas revenus aient accès à ces logements publics de la régie. Pour ce faire, elle a introduit une limite minimale de revenu empêchant le loyer de dépasser 40 % des revenus du ménage, alors que près de la moitié des ménages bruxellois doivent consacrer plus de 50% de leurs revenus à ce poste.
Cathy Marcus, échevine du logement, déclare : ‘‘Dans le haut, la commune laisse faire le privé, ce n’est pas là que la régie a envie d’investir’’. Dans les faits, cette régie achète les bâtiments peu entretenus dans les quartiers pauvres, les rénove et les remet sur le marché locatif à destination de couches à plus hauts revenus. Elle intervient ainsi pour transformer les quartiers les moins ‘‘rentables’’ en nouveaux quartiers attractifs aux investissements. Dans ce contexte, le logement social est clairement mis sur une voie de garage.
3000 nouveaux logements sociaux publics à Saint-Gilles : irréaliste ?
Pourtant, le nombre de logements sociaux construits à Bruxelles par les pouvoirs publics atteignait jusqu’à 7.000 unités par an dans les années ‘70. Mais quasiment rien n’a été fait pour le logement social depuis 40 ans, le retard accumulé est considérable et nécessite un plan de création de logements sociaux d’une ampleur inédite.
Certains rétorquent que l’espace est inexistant au vu de la densité de l’habitat, comme si le logement social ne peut se faire que via des tours type HLM et qu’agir rue par rue est uniquement l’apanage de la régie pour du logement moyen ! Il semble que la mixité sociale ne va que dans une seule direction : en installant des personnes aux revenus plus aisés dans les quartiers du bas de la commune, mais pas ceux aux revenus modestes dans les quartiers plus aisés du haut de la commune, laissée en pâture au privé. Ceux qui tiennent ce discours veulent laisser la part belle aux spéculateurs et à leurs profits et n’ont pas la volonté politique d’enrayer la hausse des loyers. La logique de Gauches Communes est tout autre : celle des besoins de la population et de chercher un chemin pour les rencontrer.
Créer 3000 logements sociaux publics de qualité et écologiquement neutres au cours de la prochaine législature communale est la seule façon d’exercer une pression réelle sur les loyers en attribuant 15 % du parc de logements au logement social, comme première étape vers l’objectif de 20 %, en ne concentrant pas tout le logement social dans le bas de la commune et l’est du centre, mais en l’étalant sur tout le territoire de la commune.
Créer, cela ne signifie pas seulement construire de nouveaux logements. Rien n’empêche de revoir les conditions d’accès au logement de la Régie pour reconvertir les 900 logements publics vers du logement social, ainsi que d’élargir les activités de la régie sur la moitié haute de la commune. Nous pouvons agir via l’acquisition et la réquisition, entre autres des 800 logements vides et des bureaux vides et nous devons rénover urgemment les dizaines de logements sociaux inoccupés.
Pour parvenir à la création massive de 3000 nouveaux logements sociaux publics, nous devrons lutter pour obtenir les moyens suffisants de la Région et du Fédéral. Pour y arriver, la commune devra construire un rapport de force en favorisant l’émergence d’un front de communes de gauche et en stimulant l’action massive des habitants et du mouvement ouvrier organisé.1) Enquête réalisée par Marie-Laurence De Keersmaecker, professeure de géographie à l’UCL, en collaboration avec Sonecom. L’enquête sur la situation et l’évolution des loyers dans la capitale s’est focalisée sur 5004 logements échantillonnés sur le territoire bruxellois dans le cadre de l’Observatoire des Loyers de la Région de Bruxelles-Capitale durant l’été 2016.
2) Chiffres de la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale.
3) Codes, Comité de Défense de Saint-Gilles.
4) Sisp, Société Immobilière de Service Public.
5) Ces montants auraient été indexés, mais nos interpellations téléphoniques et nos courriers écrits à la Régie sont restés sans réponse.
6) SPF finances, 2015. -
Le 14 octobre, votez PTB! Vous voulez rejoindre la lutte ? Rejoignez le PSL!
Il y aura des candidats du PSL à Saint Gilles (Gauches Communes) et à Keerbergen (Consequent Links). Ailleurs, nous appelons à voter pour le PTB.

Peter Mertens au 1er mai à Anvers. (Photo : Liesbeth) Dans le numéro précédent de Lutte Socialiste (mai 2018), nous faisions état de la discussion à venir entre le PTB et le PSL sur les élections communales. La résistance sociale à l’échelle locale pourrait connaître une importante impulsion si, le 14 octobre prochain, une alternative de gauche cohérente obtenait un bon résultat. Cela renforcerait la confiance pour lutter sur le plan local, mais aussi sur le plan régional et fédéral. Car le néolibéralisme a aussi infecté la politique communale. Le coût du logement grimpe en flèche, les infrastructures sont déficientes, qu’il s’agisse de routes, d’écoles, de crèches ou de transports publics, tandis que les services à la population se font plus chers et que les listes d’attente s’allongent.
Par Bart Vandersteene, porte-parole national du PSL, éditorial de l’édition de juin de Lutte Socialiste
Les partis traditionnels participent à la politique de transfert des ressources communales vers les promoteurs et spéculateurs immobiliers aux dépens de la politique sociale et des services publics. Il existe une large marge de manœuvre pour une alternative de gauche, surtout si elle est combinée à des campagnes militantes et au regroupement des différents partis de gauche cohérents. Le PSL a proposé son aide au PTB pour contribuer au meilleur résultat possible le 14 octobre. Malheureusement, nos arguments sont tombés dans l’oreille d’un sourd.
Le PTB refuse la collaboration
La réunion avec Benjamin Pestieau, membre de la direction nationale du PTB, a finalement eu lieu le vendredi 27 avril, soit onze mois après l’envoi à la direction du PTB de notre proposition de rencontre et après dix mails de rappel. Même les plus optimistes des camarades du PSL savaient que le PTB ne débordait pas d’enthousiasme pour s’assoir à une même table et travailler côte-à-côte. Mais nous avons estimé qu’il était important que la discussion ait lieu, ne serait-ce que pour mieux connaître l’analyse et le raisonnement politique du PTB.
Voici ce que le PTB a clairement indiqué lors de la rencontre qui a finalement eu lieu :
- le PTB ne vise pas, pour le moment, d’obtenir le plus d’élus possible aux élections communales
- il ne s’intéresse aux résultats que dans les endroits qu’il considère comme prioritaires ;
- la résistance sociale se heurte à un manque de dynamisme de la base ainsi qu’à une faible conscience socialiste ;
- une rupture radicale avec la logique capitaliste n’est donc pas possible à court ou moyen terme ;
- le PTB développe donc un plan d’implantation à long terme ;
- il n’existe pas une confiance suffisante entre nos deux partis pour collaborer.
Une confiance doit s’établir avant que la PTB n’envisage la possibilité éventuelle d’avoir des candidats PSL sur les listes du PTB. Benjamin Pestieau a cependant dû concéder que des membres du PTB estiment qu’une telle collaboration est possible. Les militants de base du PTB disent à leurs dirigeants que, sur le terrain, sur les lieux de travail, dans les secteurs ou les sections syndicales,… bref en de nombreux endroits, la coopération est excellente avec les militants du PSL. Ce n’est pas une coïncidence : les militants combatifs savent qu’ils sont toujours plus forts s’ils travaillent ensemble dans le respect des uns et des autres. Nous avons l’impression que la direction du PTB refuse de coopérer avec nous aux élections en raison de calculs politiques alors qu’elle devrait être guidée par le désir de construire la résistance, le mouvement social et une gauche conséquente autant que possible.
Afin d’obtenir le meilleur résultat possible, le PTB – de loin le plus grand acteur – devrait prendre la responsabilité de rassembler la gauche au sens large dans une campagne dynamique, rebelle et ambitieuse. Nous comprenons que le PTB souhaite conserver le contrôle sur son propre développement électoral, mais cela ne signifie pas pour autant que d’autres forces de gauche soient incapables de livrer une contribution substantielle et énergique à leur campagne. A notre avis, une approche semblable à celle de Jean-Luc Mélenchon, qui fait tout ce qu’il peut pour développer le front le plus inclusif possible dans la lutte (voir en page 12), renforcerait la force de la résistance, tant sur le plan social qu’électoral. Loin d’affaiblir la position de Mélenchon, cela la consolide.
Aucun autre intérêt que ceux de la classe ouvrière
Lors de son congrès de 2008, le PTB a annoncé qu’il tournait la page du dogmatisme et du sectarisme : le parti se concentrerait sur des réponses concrètes aux problèmes concrets. Le PTB s’est doté d’un nouvel emballage à destination du grand public et a développé ses ambitions électorales, qui pilotent de plus en plus son programme. Selon ses propres dires, le PTB s’est ouvert. Mais ses anciennes méthodes, responsables d’une image négative auprès de nombreux militants de gauche et de la population, n’ont pas disparu.
Quelles étaient ces méthodes ? Il s’agissait notamment du refus de reconnaître l’existence de toute une série de courants au sein du mouvement ouvrier, d’avoir une attitude brutale envers les autres courants et de l’idée que son propre parti (le PTB) s’élèvait au-dessus de la classe ouvrière. Le PTB avait adopté cette approche du ‘‘socialisme réellement existant’’ comme on l’appelait alors (le stalinisme et ses variantes maoïstes). Cette approche contraste fortement avec celle de Karl Marx et Friedrich Engels dans le Manifeste du Parti communiste. Le deuxième chapitre de ce manifeste commence par la question de la façon dont les communistes voient les travailleurs. Le deuxième chapitre de ce manifeste commence par la façon dont les communistes considèrent les travailleurs. ‘‘Les communistes ne forment pas un parti distinct opposé aux autres partis ouvriers. Ils n’ont point d’intérêts qui les séparent de l’ensemble du prolétariat.’’
Dans le contexte actuel, une victoire électorale du PTB représenterait un pas en avant important pour l’ensemble des travailleurs. Le travail mené par Raoul Hedebouw et Marco Van Hees au Parlement fédéral tire le débat politique vers le haut et vers la gauche, ce qui renforce à son tour, d’une manière générale, la confiance pour participer activement aux luttes sociales. Nous appelons donc à voter pour le PTB.
Ce n’est que dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles et à Keerbergen que des membres du PSL participeront à des listes d’unité de gauche radicale. Cela nous donne l’occasion de défendre un programme qui répond aux besoins concrets de la population en liaison avec des actions sur le terrain, sans mettre pour autant en danger l’élection de candidats du PTB.
Nous sommes enthousiastes quant à la possible percée électorale du PTB, mais il aurait été préférable que le PTB ait suivi l’approche de Marx et Engels et ait accompli tous les efforts pour que la gauche conséquente obtienne le meilleur résultat possible.
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Une liste de gauche conséquente à Keerbergen
Le conseil communal de Keerbergen se compose principalement de trois grands partis : Open VLD, CD&V et N-VA. Majorité ou opposition ? Ne nous laissons pas avoir ! Ce sont ces mêmes partis qui, par coïncidence, siègent au gouvernement fédéral et ils ne craignent pas les programmes d’austérité.Par Christophe De Brabanter
Nous estimons nécessaire de const ruire une opposition de gauche, c’est pourquoi la section du PSL à Keerbergen prend à nouveau l’initiative de former une liste de ‘‘gauche conséquente’’ (Consequent Links). Cette liste est ouverte aux personnes désireuses de défendre les intérêts de la population et non ceux des grandes entreprises, des multinationales et des super-riches. La campagne pour une politique de gauche cohérente doit être menée à tous les niveaux : communal, régional et national, mais aussi sur les lieux de travail et dans les quartiers, dans les écoles, les universités, etc.
Nous ne visons pas l’obtention de postes ou de compromis dans une coalition avec des partis qui mènent une politique antisociale. Nous voulons regrouper les forces de gauche et les développer en menant une opposition active contre la politique néolibérale. Une liste de gauche cohérente devrait défendre cela aux élections communales, sur base d’un projet positif reposant sur les besoins de la société à tous les niveaux. Notre affiche regroupe les revendications communes aux personnes déjà prêtes à être candidates sur une telle liste. Avec celle-ci, nous voulons également mettre l’accent sur un débat politique portant sur le fond, sur le contenu ; c’est ce qui explique qu’il y a tant de texte au lieu d’une grande photo avec un slogan vague sur nos affiches.
Toute personne de gauche habitant à Keerbergen et qui se trouve éventuellement en désaccord avec certains points de vue exprimés est invitée à venir en discuter et, sur cette base, nous pourrons ensemble davantage affiner les positions politiques adoptées si cela s’avère nécessaire. Avec une campagne de fond, nous voulons démasquer certains partis qui se profil de gauche, mais qui ne veulent en réalité que participer à la gestion de la ville et occuper des postes pour leur seul bénéfice, au lieu de construire un mouvement de gauche conséquent.
L’affiche contient quatre axes : la démocratie, la politique d’investissement social, l’écologie et la solidarité. Chaque axe comporte un certain nombre de propositions. Les actuels candidats de cette liste sont: Christophe De Brabanter, Veerle Goeman, Koen Lambrechts, Hélène Harvey et François De Brabanter.
Depuis les dernières élections communales, le PSL a diffusé 11 bulletins d’information à Keerbergen. Le tirage des quatre premiers bulletins s’élevait à 2.500 exemplaires, après quoi il a été porté à 5.000 exemplaires. Dans ceux-ci, nous essayons de placer la politique locale dans son contexte national et international. Une équipe de membres et de sympathisants participent à la diffusion de ce bulletin.
De plus, chaque année, nous organisons un BBQ socialiste qui réunit entre 50 et 75 participants, à côté d’autres activités sociales. En outre, nous tenons, bien sûr, nos réunions de section hebdomadaires où la politique, l’éducation et l’organisation sont les maîtres-mots. Nous suivons le travail des syndicats et participons à des actions et manifestations nationales.
De cette façon, nous essayons de contribuer au développement d’un mouvement de gauche cohérent, politiquement formé, régulier et organisé qui défende les droits des gens contre le système capitaliste. Nous défendons un monde socialiste et écologique !
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‘‘Gauches Communes’’ participera aux élections communales à Saint-Gilles

Le Parti Socialiste de Lutte et le Parti Humaniste ont décidé de réitérer l’expérience positive de leur participation conjointe aux élections communales à Saint-Gilles avec ‘‘Gauches Communes’’ autour du slogan : ‘‘Stop à l’austérité. Pour un plan radical d’investissement public pour 4 nouvelles écoles, 30 crèches, 3000 logements sociaux et 850 emplois locaux décents’’. Il y a 6 ans, lors des élections communales de 2012, ‘‘Gauches Communes’’ présentait les seules listes à défendre un plan radical d’investissement public face à trente années de désinvestissement public d’une ampleur inédite. À cela était liée la nécessité d’une politique qui refuse le paiement de la dette et qui place sous propriété publique les banques et les secteurs vitaux de l’économie.
Par Boris, responsable de la campagne de Gauches Communes à Saint-Gilles
Depuis lors, ce sous-investissement est devenu un important débat public avec l’effondrement de tunnels et chaussées à Bruxelles. La politique de diète drastique des services publics n’est pas seulement l’apanage des autorités fédérales et régionales. Les investissements publics des communes belges ont chuté de 4 milliards d’euros en 2012 à 3 milliards d’euros au regard des budgets de 2017, soit une diminution de près de 30% ! Cela approfondit les pénuries sociales déjà existantes. On assiste également à une désastreuse suppression d’emplois locaux dans la fonction publique avec la perte de 5.200 équivalents temps plein sur les quatre premières années des législatures communales. La diminution du personnel dans les communes et les CPAS se reflète dans une diminution des services à la population et une perte de qualité.(1)
En 2012, nous avions averti les électeurs de cette perspective. Les finances des communes ont été particulièrement mises à mal avec la faillite de Dexia et du Holding Communal qui leur a fait perdre tous leurs investissements. À Saint-Gilles, la majorité PS-MR est venue en aide aux spéculateurs à hauteur de 4 millions d’euros en 2008. Et chaque année, cette commune paye 500.000 € pour l’emprunt contracté auprès de cette même banque. Avec ce fiasco, la commune a donc ainsi perdu 2,5 millions € !
Ces six dernières années, la majorité PS-MR a épongé les dettes des banques sur le dos de la population. Aujourd’hui, le gouvernement Michel veut reprivatiser Belfius pour une bouchée de pain. La nationalisation de l’ensemble du secteur bancaire sous contrôle de la collectivité permettrait d’assurer que l’argent de l’épargne ne soit pas mobilisé dans des placements spéculatifs, mais puisse servir de source de financement aux investissements publics nécessaires.
Le programme de ‘‘Gauches Communes’’ ne repose pas sur une logique de limites budgétaires volontairement imposées. Au contraire, nous voulons partir des besoins de la population et trouver un chemin pour les combler.
Chacun devrait pouvoir bénéficier d’un logement de qualité au loyer abordable. Le parc immobilier de Saint-Gilles ne compte que 4,8 % de logements sociaux malgré une liste d’attente qui peut atteindre les 10 ans. Cette pénurie entraine une augmentation spectaculaire des loyers au profit des spéculateurs immobiliers. La commune dispose de la deuxième plus grande régie foncière du pays. Cependant, cette dernière ne crée que du logement public à destination des couches plus aisées au détriment du logement social. Il s’agit d’une politique consciente de gentrifications de nos quartiers pour en chasser les pauvres ! Il est nécessaire de disposer de 20 % de logements sociaux afin d’exercer une réelle pression à la baisse sur les loyers privés. Cela nécessite la création de 3000 logements sociaux publics.
En dépit d’une augmentation du nombre de places en crèches communales, la commune ne compte qu’une seule place de ce type pour 4 enfants de la catégorie d’âge concernée. Chaque enfant doit pouvoir disposer d’une place dans une crèche de sa commune sans qu’il ne faille se tourner vers le privé et ses tarifs prohibitifs. Cela nécessite de construire 30 nouvelles crèches communales. De la même manière, il faut arrêter de répondre au manque de places dans les écoles en bricolant des préfabriqués ou en aménagent des greniers. Nos enfants méritent une infrastructure scolaire de qualité ! Nous devons créer quatre nouvelles écoles communales maternelles et primaires pour que la commune en dispose au total de dix.
Pour augmenter la qualité des services et lutter contre le chômage – qui s’élève à 27 % dans la commune – il est nécessaire de créer 850 emplois locaux décents. Nous pouvons réaliser cela via l’instauration d’une semaine de 30h, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, en transformant les articles 60 en vrais emplois communaux et via l’embauche de personnel supplémentaire pour faire face aux pénuries.
Lors des élections de 2012 à Saint-Gilles, tant le PTB que Gauches Communes ont manqué de peu d’obtenir un premier élu de gauche dans la commune, une commune où le PS choisit de gouverner avec la droite malgré sa majorité absolue. Nous pensons que mener une campagne pour essayer d’obtenir une élue véritablement socialiste autour de ce programme peut faire une différence à gauche. Elle pourrait utiliser sa position d’élue, de concert avec les conseillers de gauche qui le souhaitent, pour prendre des initiatives visant à renforcer la mobilisation sociale et le rapport de force en faveur des travailleurs et de leurs familles, pour briser les carcans financiers et législatifs du fédéral et des régions qui imposent l’austérité dans les communes.
(1) http://www.brulocalis.brussels/fr/Publications/documents.html?doc_id=544&vID=250
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Riposter à la commercialisation néolibérale de nos villes par une forte alternative de gauche!
Ces six dernières années, l’étau du néolibéralisme s’est resserré sur les villes et les communes. La logique politique dominante ne considère pas le développement des villes comme étant l’affaire de la communauté. Les communes sont sur le marché pour attirer les investisseurs. Pendant ce temps, des économies sont réalisées dans les services publics, les listes d’attente s’allongent pour les logements sociaux et les taxes augmentent pour la population en général.Par Bart Vandersteene, article tiré de l’édition de mai de Lutte Socialiste
Cette évolution mondiale de la vente de nos villes aux investisseurs n’est pas sans entrainer de résistance. L’État espagnol a connu des campagnes de masse contre les conséquences de cette politique. À Berlin, à la mi-avril, 25.000 personnes ont manifesté contre la hausse des loyers. Six mois avant la tenue des élections locales en Belgique, la question se pose de savoir comment nous pouvons renforcer la résistance avec la plus forte opposition de gauche possible.
Ces élections auront lieu sept mois avant les législatives et auront donc une dimension nationale supplémentaire. Ce sera une répétition générale des élections fédérales, régionales et européennes de mai 2019. Les partis établis utiliseront tout dans la lutte pour garder leur électorat. Ils s’accordent en général tous sur une chose : la ville en tant que lieu de vie, de travail et de détente n’est pas l’affaire des autorités, mais des barons de l’immobilier, des spéculateurs, des riches et créatifs entrepreneurs, des promoteurs et des agences de marketing. Et tout leur est servi sur un plateau d’argent. D’où le nombre croissant de scandales concernant des accords réalisés en coulisse, la corruption et l’influence de leurs amis entrepreneurs sur les prises de décision.
Ces liens étroits avec leurs amis managers poussent les politiciens établis à s’estimer mal récompensés. Ils occupent des postes au sein de conseils d’administration, tant privés que publics, et il leur semble tout à fait normal que les fonds publics soient utilisés pour augmenter leurs salaires personnels. Leur surprise face à l’indignation générale qui suit chaque nouveau scandale montre à quel point ils sont aliénés de la grande majorité de la population.
Pour la gauche conséquente, rémunérer ses représentants politiques au salaire moyen d’un travailleur est une position de principe. Ce n’est que de cette manière que le programme peut prendre le pas sur les carrières et que les élus peuvent ressentir l’impact de leur politique.
Le développement urbain a un coûteux prix social
Jusqu’à la fin du 20e siècle, la plupart des grandes villes n’étaient pas des endroits agréables à vivre. C’était un choix conscient des forces politiques dominantes de l’époque. De grands groupes de travailleurs vivant ensemble en ville conduisaient à des mouvements socialistes et anticléricaux plus forts. Le Parti catholique et la bourgeoisie, qui se servait de la religion pour contrôler les ouvriers, voulaient délibérément maintenir les gens dans les campagnes, sous le clocher des églises. Dans les villes, les problèmes sociaux se sont accumulés et le caractère industriel ancien a été maintenu. Ce n’étaient pas immédiatement des endroits où construire des lofts de luxe. Les jeunes familles qui en avaient les moyens sont parties.
La régénération urbaine a suivi : d’abord, les fonds de la collectivité ont été utilisés pour rendre les centres urbains attractifs – avec des coupes budgétaires, des privatisations et la réduction des services à la population – et ensuite, les promoteurs ont eu carte blanche.
Vingt ans plus tard, au XXIe siècle, l’exode urbain est d’une autre nature. De nombreuses villes deviennent inabordables pour les jeunes familles, en particulier en Flandre et à Bruxelles. Les nouveaux projets offrent des appartements qui coûtent facilement 300.000 euros ou des maisons qui commencent à 400.000 euros. Au cours des 25 dernières années, les villes ont été le théâtre d’énormes déplacements sociaux : les plus pauvres sont chassés ou doivent mettre la moitié de leur modeste revenu sur table pour vivre dans de mauvaises conditions.
Le prix moyen des maisons en Belgique a quadruplé au cours des 25 dernières années alors que la valeur que nous produisons en moyenne (le PIB par habitant) n’a fait que doubler. Les jeunes familles doivent puiser dans l’épargne des générations précédentes ou s’endetter lourdement pour vivre à un niveau convenable.
Aucune amélioration n’est en vue. Les caisses sont vides pour le logement social ou l’investissement public. Dans les villes néolibérales, le gouvernement n’agit qu’en tant que régulateur de l’économie de marché, l’accent étant mis sur la maximisation des profits des investisseurs et des grands propriétaires.
Finis les beaux discours des partis établis sur le logement abordable, l’environnement, les crèches et les écoles dans les quartiers,… Les partis établis font partie de toutes les coalitions possibles. Ils ont tous eu l’occasion de démontrer que leur politique est différente. Mais ils poursuivent tous la même politique avec seulement des différences marginales.
Les caisses sont vides, pas d’investissements
Depuis 1988, les villes et les communes sont le seul niveau de gouvernance où un budget équilibré doit être présenté chaque année. Une autre règle a récemment été ajoutée : les investissements à long terme doivent également disposer d’un financement précis inscrit dans un budget pluriannuel. La camisole de force financière s’est resserrée. Cela rend impossible tout plan d’investissement ambitieux en vertu de la loi.
La libéralisation du marché de l’énergie a également fait perdre environ 200 millions d’euros par an aux communes, et notre facture énergétique n’en est pas devenue moins chère. Le holding communal, durement touché par la crise bancaire, a été dissout. Les communes ont perdu leurs dividendes annuels (52 millions d’euros en 2008). Le coût des pensions des fonctionnaires locaux statutaires est supporté par les communes, qui sont presque littéralement obligées de recruter moins de fonctionnaires statutaires, voire plus du tout.
Le financement régional des communes a également été réduit. Certaines dotations n’ont plus été indexées. En Flandre, l’impact de la réduction des taxes pour les entreprises sur les revenus des communes a été compensé, mais cette compensation de 200 millions d’euros est menacée de disparition. Le taxshift du gouvernement fédéral – une baisse des taux d’imposition sur les revenus élevés – a un impact direct sur le financement des villes et des communes, car une partie de leurs revenus repose sur l’impôt sur le revenu des habitants.
Les villes et les communes sont responsables de 40 % des investissements publics : écoles, crèches, maisons de quartier, infrastructures routières et cyclables, politique de la jeunesse, centres culturels et sportifs, etc. Bref, toutes les commodités de base de notre vie quotidienne. L’argent est toutefois épuisé et des économies sont donc réalisées sur le personnel et les services. Les investissements se font attendre, les services existants deviennent plus chers et des taxes et redevances de toutes sortes ont été introduites pour la population.
Une camisole de force financière a été érigée pour les autorités locales, à l’image de l’attitude de l’Union européenne sur les États membres. Pour que les intérêts de la population soient prioritaires, une administration locale doit briser la loi. Il nous faut une ville rebelle ou un front de communes rebelles, où les représentants élus agissent en tant que représentants d’un mouvement de rébellion.
Renforcer la gauche conséquente
En 2014, pour la première fois, le PTB a obtenu deux élus fédéraux. Il a ainsi donné une voix au Parlement à l’opposition massive au gouvernement de droite en 2014-2015 et lui a permis de peser plus fortement sur le débat public. En Wallonie, en particulier, le PTB a pu être la voix de gauche par excellence. Depuis un an et demi, il est grimpé à 15% ou plus dans les sondages en Wallonie, de 7,5% à 12% à Bruxelles et autour du seuil électoral de 5% en Flandre. C’est susceptible d’entrainer une percée majeure et des élus dans toutes les grandes villes.
En première instance, l’approche de la politique du PSL n’est pas électorale. Les changements majeurs dans la société ont toujours résulté de mouvements de masse et de luttes sociales. Mais, bien sûr, ils ne sont pas sans rapport avec la lutte politique. Le succès dans le domaine politique peut donner la confiance nécessaire pour s’engager dans la lutte sociale.
Au cours des vingt dernières années, nous avons toujours abordé les élections en essayant de voir comment combler le vide à gauche. Nous avons participé ou soutenu des listes qui avaient le potentiel d’y contribuer, comme le Comité pour une Autre Politique en 2007, ROOD ! en Flandre en 2012, la liste PC-PSL-LCR-PH à Bruxelles en 2009, le Front des Gauches en 2010 et Gauches Communes en 2012 et en 2014 à Bruxelles. Parfois, nous avons déposé notre propre liste, non pas dans l’espoir de réaliser une percée électorale, mais pour être un facteur dans le débat politique. Lors des élections de 2014, nous nous sommes présenté à Bruxelles uniquement et avons appelé à voter en faveur du PTB partout ailleurs ainis qu’à rejoindre le PSL. Chaque voix pouvait contribuer à sa percée électorale.
À cet égard, fin mai 2017, nous avons contacté le PTB pour discuter de la façon dont les membres et les sections du PSL pourraient contribuer à l’obtention du meilleur résultat possible pour les listes du PTB aux élections locales. Nous pourrions renforcer une telle campagne en déposant nos propres candidats sur les listes du PTB là où notre travail et notre implantation peuvent offrir une réelle valeur ajoutée. Malheureusement, nous avons dû attendre 11 mois avant de pouvoir prendre rendez-vous : une réunion est prévue pour début mai.
Entre-temps, nous ne sommes pas restés à attendre. Nous nous sommes préparés à deux scénarios. Soit une discussion constructive est possible et un accord est conclu pour déposer des candidats du PSL sur les listes du PTB là où nous pensons conjointement que les sections du PSL peuvent contribuer aux campagnes et aux résultats les plus forts possible. Soit nous préparons notre propre campagne dans laquelle nous appellerons dans la plupart des villes et communes à voter pour le PTB, en participant également aux élections à Saint-Gilles et à Keerbergen, avec des listes de gauche pour lesquelles nous travaillons avec d’autres.
Pour une gauche forte avec un programme et une stratégie efficaces
L’insatisfaction est grande à l’égard de la direction que prend notre société. L’appel à une alternative est clairement perceptible, il suffit de penser aux scores spectaculaires et aux campagnes de Bernie Sanders, Jeremy Corbyn ou Jean-Luc Mélenchon. Depuis l’expérience de Syriza en Grèce, il est également clair que la discussion sur le programme avec lequel nous voulons réaliser une alternative n’est pas une question secondaire.
Par conséquent, les différences entre le PSL et le PTB sur ce programme ne sont pas un détail dans la marge. C’est pourquoi nous continuons à bâtir notre propre organisation, avec nos propres sections, nos membres, nos tracts et nos campagnes.
Pour la grande majorité de la population, les différences entre les deux partis sont très minces. Et dans le domaine électoral, en ce qui nous concerne, ces différences ne sont en effet pas un argument suffisant pour ne pas parvenir à une coopération.
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Des réponses locales à la double tâche des femmes

Parmi les revendications “Des services publics pour les tâches domestiques” Saint-Gilles : Pour un plan radical d’investissements publics pour 30 nouvelles crèches et des repas gratuits à l’école!
La politique d’austérité est appliquée à tous les niveaux de pouvoir. Cela a des conséquences négatives pour tous les travailleurs et les femmes en particulier. En moyenne, les femmes font 245 minutes de tâches ménagères non rémunérées par semaine. 45% des salariées dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles travaillent à temps partiel, notamment en raison de cette double tâche. Seul un plan radical d’investissements publics dans les services publics peut offrir une solution à cette double tâche des femmes. Il nous faut une politique ancrée sur les besoins de la population, pas sur les limites budgétaires, à commencer par le niveau communal.
Par Eveline (Bruxelles)
Accueil public des enfants pour tout le monde
Depuis les dernières élections communales, 180 places d’accueil d’enfants ont été créées à Saint-Gilles. Mais en dépit de cela, la pénurie reste structurelle. Le nombre de places d’accueil pour enfants à Saint-Gilles est toujours inférieur à la moyenne régionale, avec un taux de couverture de moins d’une place d’accueil pour quatre enfants.
La pénurie continue de places d’accueil organisées et financées par les autorités a laissé place au secteur privé, qui revient cher. A peu près 45% des places d’accueil à Saint-Gilles sont privées et peuvent revenir à 700 euros par mois.
Ce sous-investissement contribue à la situation socio-économique plus précaire et vulnérable des femmes. Cette situation force les femmes à organiser elles-mêmes l’accueil, puisque la prise en charge par le privé est souvent impayable. C’est généralement la personne au salaire le plus bas (souvent la femme) au sein du couple qui s’adapte.
Nous estimons qu’il faut 30 nouvelles crèches publiques à Saint-Gilles pour s’en prendre efficacement au manque de places et limiter les prix.
Pour des soins abordables et de qualité pour les ainés
Ces cinq dernières années, la résidence en maisons de repos en Belgique est devenue presque 10% plus cher.
Un nombre important des aînés de plus de 65 ans à Saint-Gilles vit dans des situations socio-économiques précaires et vulnérables (au-delà de la moyenne régionale).
Il n’existe de lit dans leur commune que pour 8% des plus de 65 ans. Seuls 54,39% de ces lits sont organisés par la commune (CPAS).
Pour un enseignement gratuit et de qualité
4 enfants sur 10 à Bruxelles naissent sous le seuil de pauvreté. La pauvreté, cela signifie malnutrition ainsi que trop peu de stimulation et de soutien émotionnel, ce qui a une influence pour leurs soins de santé et leur enseignement, de même que des conséquences négatives sur leur développement cognitif et physique.
Un repas chaud dans les écoles primaires à Saint-Gilles revient à 3,20 euros. La commune n’intervient pas dans le financement. De plus, ces repas sont sous-traités, tant dans les écoles communales que dans la maison de repos du CPAS, à l’entreprise privée Sodexo qui n’a qu’un objectif c.à.d. faire du profit. Cette sous-traitance a une influence sur la qualité des repas, souvent sans goût, déséquilibrés, gras et sans les vitamines nécessaires. Beaucoup d’enfants et d’aînés ne reçoivent ainsi pas le repas chaud sain dont ils ont besoin.
La Commune doit elle-même assurer des repas gratuits dans toutes les écoles. Cette tâche ne peut être sous-traitée, mais doit être accomplie par du personnel communal.
Pour une politique orientée vers les besoins de la population, pas vers les limites budgétaires
Le gouvernement actuel a clairement illustré que des réponses structurelles à ces problèmes ne figurent pas parmi ses priorités. Au contraire, le gouvernement applique l’austérité à un rythme effréné sur les services publics, parmi lesquels l’enseignement et les soins.
Il faudrait aujourd’hui en première instance assurer des repas gratuits et de qualité à chacun, dans les écoles, les maisons de repos et les crèches. Ces services publics doivent être arrachés des mains du secteur privé. Cela signifierait que chacun recevrait au moins un repas chaud de qualité par jour, ce qui serait très positif pour la santé. De plus, cela allègerait les tâches familiales et adoucirait la double tâche des femmes tout en permettant à celles-ci de trouver un meilleur équilibre entre famille, boulot et épanouissement personnel.
Il n’y a rien qui retient les autorités locales de faire ces investissements. Ce n’est pas parce que les Régions ou les Communautés ne prennent pas leur responsabilité que la commune doit suivre cette voie. Un tel exemple s’est réalisé à Barcelone, où la maire Ada Colau a entamé la lutte contre la malnutrition des enfants en libérant trois fois plus d’argent pour des repas gratuits aux écoles. Elle a aussi réussi à réduire le coût de l’accueil des enfants de 62%. (Pour une analyse plus complète : voir l’article La gauche au pouvoir. L’expérience de Barcelone dans notre édition d’octobre).
Il nous faut un plan massif d’investissements publics pour rendre les services publics accessibles, gratuits et de qualité. Seul un tel programme de lutte permettra une réelle émancipation des femmes.