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Tag: Égypte
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INFORMER, SENSIBILISER, MOBILISER… POUR ORGANISER LA LUTTE !
Les syndicats tentent d’expliquer à nos politiciens depuis des mois que leur politique ne fait qu’aggraver la crise. La manifestation du 2 décembre comptait 80.000 participants, bien plus que prévu, et la participation était très diversifiée, comme cela a été écrit dans la presse traditionnelle. La grève du secteur public du 22 décembre a à nouveau illustré l’ampleur du mécontentement actuel. Et l’avalanche d’augmentations de prix de ces dernières semaines n’a pas adouci la colère.
Nos syndicats proposent des mesures alternatives. Ils veulent s’attaquer plus durement à la fraude fiscale, abolir la déduction des intérêts notionnels et les cadeaux fiscaux qui rapportent annuellement près de 10 milliards d’euros aux patrons, cadeaux qui minent les revenus de la sécurité sociale avec en conséquence l’exclusion de chômeurs et le vol de leurs allocations. C’est pour cela qu’on veut démolir le seul système de pension qui protège encore nos retraités de la pauvreté, celui des services publics. C’est pour cela qu’on veut commercialiser nos soins de santé et les livrer aux vautours du privé.
Avant le 2 décembre, les métallos FGTB Wallonie-Bruxelles avaient communiqué un plan d’action capable de stopper l’avalanche d’assainissements. Par la voix de leur président Nico Cué, cette proposition comprenait une grève générale de 24 heures en janvier et, une de 48 heures en avril et si nécessaire une de 72 heures en juin. C’était encore avant que Van Quickenborne ait ouvert les hostilités avec les pensions. Il faudra probablement revoir le calendrier, mais le principe reste valable et il sera bien sûr nécessaire de connaître les dates d’avance pour qu’on ne doive pas toujours mobiliser au dernier moment sur base d’informations retransmises par les médias traditionnels.
Les syndicats doivent négocier, mais pas sans une bonne campagne d’information dans les entreprises afin de discuter des conséquences des mesures gouvernementales, pendant des arrêts de travail, où il est aussi possible de démocratiquement préparer des journées d’actions, des grèves et des manifestations régionales et sectorielles, en préparation d’une série de grèves générales allant crescendo. Nous pensons que le message central à faire passer devrait être : nous n’avons pas provoqué la crise, nous ne la payerons donc pas !
Pourquoi tant de Flamands votent-ils pour la N-VA, ce parti qui considère même la lutte contre la fraude fiscale comme une augmentation des impôts ? Parce que les partis soi-disant amis, y compris Groen, nous imposent depuis des années des plans d’assainissements les uns après les autres. Beaucoup de travailleurs en ont assez et votent pour ceux qui semblent être l’opposition la plus visible contre l’establishment. En Tunisie et en Egypte, ce sont les partis islamistes conservateurs, en Flandre c’est la N-VA conservatrice.
En Wallonie et à Bruxelles, on n’en est pas encore là. Jusqu’à ce jour, le PS a pu se cacher à chaque fois, d’abord derrière ‘’l’état CVP’’, puis derrière la majorité de droite en Flandre. Mais cette formule s’use et, finalement, un populiste arrivera tôt ou tard en Wallonie et à Bruxelles pour instrumentaliser ce vide politique.
Tant que les syndicats renverront leur base vers le PS, le CDh ou Ecolo, le populisme menacera. Les syndicats doivent rompre leurs liens avec les partis ‘’amis’’ et construire un vrai parti des travailleurs avec des hommes politiques qui bossent au salaire d’un collègue, pas à celui d’un manager. Ils n’existent pas ? Prenons-les hors des dizaines de milliers de militants syndicaux qui s’engagent quotidiennement sans aucun intérêt personnel !
Un tel parti des travailleurs doit être pluraliste et ouvert à tous ceux qui veulent lutter contre cette politique qui rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. En Flandre, Rood !, le mouvement d’Erik de Bruyn (ancien candidat à la présidence du SP.a, qui vient de quitter ce parti) est un essai en cette direction. A Bruxelles et en Wallonie, ce potentiel existe aussi.
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De l’occupation de places à l’occupation d’entreprises !
Quelles méthodes pour les 99%?
Au cours de cette année 2011, nous avons vu croître la résistance contre l’austérité, et les mobilisations ont gagné en ampleur à travers le monde. Avec le rejet croissant du capitalisme, la question de l’alternative à défendre et de la façon d’y parvenir devient de plus en plus aigüe. En Tunisie, en Egypte, en Espagne, en Grèce, aux Etats-Unis et ailleurs s’est imposée la tactique de l’occupation des places. Elle a joué un rôle important, tant pour rendre le mécontentement visible que pour offrir un point de rassemblement afin de discuter largement de la poursuite du mouvement en Assemblée populaires. Comment aller de l’avant ?
Par Nicolas Croes
Partout où ils sont présents, les partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge, préconisent de s’orienter vers le mouvement organisé des travailleurs, c’est-à-dire vers ceux qui produisent les richesses dans la société sans pour autant avoir le moindre mot à dire sur la manière dont cette production est gérée. Comme nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises dans les pages de ce journal, ce n’est nullement un hasard si les grèves générales ont été décisives pour renverser Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte.
Cette orientation vers les travailleurs et la base syndicale, qui n’était pas claire au début du mouvement en Espagne, par exemple, s’est par la suite développée peu à peu. Cela a notamment été illustré par cet appel à la grève générale lancé par les activistes d’Occupy Oakland aux Etats-Unis le 2 novembre dernier. Même s’il ne s’agissait pas d’une véritable grève générale, cet appel a trouvé écho auprès de la base syndicale, dont de nombreux militants ont participé à la mobilisation de 20.000 personnes qui a bloqué le port de la ville. La méthode d’action retenue à chaque étape d’un mouvement doit être celle qui mobilise les couches les plus larges de travailleurs et force est de constater que, sur base de l’expérience de ces derniers mois, ce qui a le mieux fonctionné, ce sont des revendications claires centrées sur le quotidien des masses, heurté de plein fouet par l’austérité, en combinaisons d’actions de masses radicales.
En Espagne ou encore aux USA, nous défendons que les différentes Assemblées populaires soient reliées les unes aux autres par l’élection démocratique de représentants, afin de coordonner démocratiquement les actions aux niveaux local et national. Mais nous pensons également qu’il est crucial de développer ces assemblées générales sur les lieux de travail eux-mêmes, et d’amener très concrètement la question de la démocratie syndicale. Pourquoi d’ailleurs, là où la situation le permet, ne pas passer de l’occupation de places et de lieux symboliques à l’occupation d’entreprises ? Pourquoi ne pas envisager de préparer l’occupation du cœur même de la structure du capitalisme ?
Les 99% contre les 1%
Dans le cas de menace de fermetures ou de licenciements, cette question de l’occupation se pose très concrètement. C’est une méthode que nous défendons d’ailleurs dans la lutte des travailleurs d’ArcelorMittal contre la fermeture de la phase à chaud liégeoise, en tant que première étape vers l’expropriation de la sidérurgie et sa nationalisation sous le contrôle démocratique des travailleurs.
Depuis que cette crise économique a éclaté, plusieurs usines ont été occupées pour lutter contre des restructurations (Republic Windows à Chicago en 2008, Visteon en Angleterre et en Irlande du Nord en 2009, Waterford Chrystal en Irlande en 2009, INNSE en Italie en 2009,…) A différents moments de l’histoire des luttes d’ailleurs, comme dans les années ’30 ou ‘70, de véritables vagues d’occupations d’usines ont déferlé, causant une peur panique au Capital. En France, l’occupation de l’usine de montres LIP, en 1973, a profondément marqué les esprits : les travailleurs en étaient venus à vendre eux-mêmes leur production.
Une occupation instaure une double pression sur le patronat. Tout d’abord, il est privé de son profit, puisque la grève a stoppé la production. Ensuite, et c’est fondamental, cela pose la question de la propriété des moyens de production : qui dirige l’entreprise ? Les travailleurs sont responsables du fonctionnement quotidien de l’entreprise et de la création de richesses, mais ils n’ont rien à dire sur l’organisation de la production et son orientation. Voilà ce qui se situe au cœur de la lutte des ‘‘99% contre les 1%’’ : le patron a besoin de travailleurs, les travailleurs n’ont pas besoin de patrons.
Pour la démocratie réelle dans l’entreprise
Toute lutte a besoin de construire un rapport de forces qui lui est favorable, d’impliquer un maximum de travailleurs dans l’action ainsi que d’assurer une solidarité maximale dans les autres entreprises et au sein de la population. Tout comme cela a été le cas sur les différentes places occupées, une entreprise occupée permet de développer une discussion large entre tous les travailleurs avec des Assemblées générales capables d’éviter les tensions et divisions entre syndicats, entre ouvriers et employés,… tout en constituant un lieu d’information et de débat permanent pour accueillir chaque personne voulant aider la lutte. Une structure unifiée de direction pour la lutte est un élément crucial pour empêcher les patrons et les autorités de l’Etat de venir jouer sur les différences existantes (entre contrat de travail, syndicats,…) pour semer le trouble et la division.
Il est crucial qu’un comité de grève soit élu démocratiquement par l’Assemblée générale des travailleurs et qu’il jouisse de tout son soutien, avec notamment l’assurance de pouvoir révoquer des représentants élus à tout moment. Ce comité, responsable devant l’assemblée générale souveraine, doit organiser la lutte et la diffusion maximale de l’information, avec pour principal objectif d’impliquer chaque travailleur dans le travail à effectuer et dans la prise de décision. Ce travail d’organisation est une tâche titanesque et, tout comme cela est le cas sur les places occupées, il faut développer des commissions spécifiques.
Il n’en est pas allé autrement dans les différentes commissions des Assemblées Populaires des Indignés. Ainsi, en Espagne par exemple, on trouvait des commissions très pratiques (cuisines, santé, traduction, informations,…) mais aussi des commissions ‘‘grève générale’’ chargée d’organiser l’agitation autour de cette idée vers la base syndicale, ‘‘femmes’’ pour aborder la thématique de l’oppression des femmes, ‘‘immigrés’’,… Ces commissions ont réellement constitué des espaces de formation politique pour tous ceux qui s’y sont impliqués. Face à un comité de grève élu et révocable, cette formation permet de construire la confiance de la base des travailleurs et d’assurer qu’elle reste réellement aux commandes de sa lutte.
Lors de différentes occupations, on a aussi vu d’autres mesures de contrôle sur les responsables élus se développer, comme de retransmettre par haut-parleur les négociations entre responsables du comité de grève et représentants patronaux afin d’éviter tout marchandage secret. Quand nous parlons de démocratie réelle, c’est de cela dont nous parlons : d’une structure où chaque représentant est constamment soumis à l’autorité de sa base.
Enfin, en déplaçant le centre de la résistance contre l’austérité dans les entreprises, on rend beaucoup plus difficile le travail de la répression. Il est beaucoup plus malaisé d’encercler et de réprimer un mouvement retranché dans une usine qui lui est familière, où les outils peuvent aussi servir de moyen de défense. Dans le mouvement ouvrier belge, le souvenir de la lutte des métallos de Clabecq en 1996-97 est encore vivace, avec leurs assemblées générales régulières, mais aussi cette fois mémorable où les grévistes étaient sortis de leur usine avec des bulldozers. Un barrage policier avait – brièvement – tenter de bloquer le trajet de la manifestation qu’ils avaient pourtant négocié…
Double pouvoir
De telles méthodes ne servent pas seulement à travailler au renversement de la société capitaliste. Une nouvelle société est en germe dans ces luttes. Les comités de lutte démocratiques et les Assemblées générales sont les embryons de cette future société où les 99% de la population auront leur mot à dire sur ce qui est produit, comment il est produit et comment il est distribué, grâce à une économie démocratiquement planifiée, basée sur la collectivisation des secteurs-clés de l’économie.
A mesure que la lutte gagnera de l’ampleur et se généralisera, les tâches de ces comités et assemblées se développeront au point de concurrencer le pouvoir de l’Etat capitaliste et de sa démocratie fantoche. Cette situation de double pouvoir sera un moment crucial, où le mouvement aura besoin d’une direction révolutionnaire hardie et reconnue par les masses, qui pourra lancer les mots d’ordres cruciaux pour éviter de sombrer dans le statu-quo et assurer que les travailleurs, les pauvres et les jeunes puissent arracher le contrôle de la société. Dans une telle période de crise révolutionnaire, un parti comme le PSL sera crucial.
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Informer, sensibiliser, mobiliser… pour préparer la grève générale du 30 janvier !
Mieux vaut stopper une avalanche d’assainissements avant qu’elle ne prenne de l’ampleur !
A peine le gouvernement a-t-il reçu la confiance du Parlement que Van Quickenborne lance une avalanche d’assainissements. Il dit aussi, explicitement, que ce n’est qu’un début. Il se fout totalement de plonger l’économie dans une profonde récession et des milliers de chômeurs, de travailleurs et de retraités dans la pauvreté. Derrière lui se trouve toute l’équipe gouvernementale et un patronat bien satisfait. En Tandis que l’opposition est encore plus à droite en Flandre, nous connaissons suffisamment le double langage d’ECOLO et du FDF, en fonction de leur présence ou non au pouvoir. Les syndicats des services publics, cheminots en tête, entrent en résistance, peut-être même pour plusieurs jours. Espérons que les choses n’en resteront pas là et qu’une nouvelle date arrivera pour à nouveau mobiliser les services publics, plus de 3 jours à l’avance. Ce serait une excellente préparation pour la grève générale, secteurs privé et public confondus, du 30 janvier.
Tract du PSL
Van Quickenborne ne parle pas d’une avalanche, mais d’un train d’assainissements. Il s’y connait pourtant peu en matière ferroviaire, c’est très clair au vu de sa proposition visant à s’attaquer aux pensions des machinistes. Avec lui au volant, pas besoin de signalisation, il y va franchement, tout comme les marchés financiers, le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne. En conséquence de leurs diktats, les familles grecques, portugaises et irlandaises ont déjà assaini jusqu’à la moitié de leurs salaires et allocations. Les services publics et les aides sociales ont été brisés. Ça a marché ? Même les économistes de droite doivent admettre que les assainissement ont plongé ces économies dans une profonde récession, sans s’y être toutefois opposés.
C’est ce que les trois syndicats tentent d’expliquer depuis maintenant des mois à nos politiciens. D’abord avec une lettre ouverte, puis avec une concentration de 6000 militants et une manifestation de 80.000 travailleurs. En vain. Comparez ça à l’attitude des patrons ! Les prix du gaz augmentent de manière vertigineuse, les banques vont augmenter leurs tarifs et les abonnements aux transports publics deviennent aussi plus chers. Voilà comment les patrons réagissent aux mesures du “gouvernement d’assainissements". De cette manière, c’est à nouveau nous qui payeront pour la rente nucléaire, les frais bancaires et les économies dans les entreprises publiques autonomes. Quand l’inflation grimpera en conséquence, ils mettront hypocritement en question l’indexation des salaires et des allocations.
Pas de choix?
Selon les patrons, les politiciens et toute la meute de la presse nous n’avons aucun autre choix. L’Europe, l’OCDE et les marchés financiers l’exigent. Mais d’où sortent-ils leurs chiffres ? Il ne les sortent pas d’un chapeau, ils leurs ont été préparés par nos patrons et notre gouvernement. Et qui sont ces marchés financiers et ces spéculateurs si ce n’est les banques, les fonds d’investissements et les entreprises qui investissent plus dans la spéculation que dans la production ?
Nos syndicats proposent des assainissements alternatifs. Ils veulent s’attaquer plus durement à la fraude fiscale, abolir les intérêts notionnels et les cadeaux fiscaux qui rapportent annuellement près de 10 milliards d’euros aux patrons. Ce sont d’ailleurs ces cadeaux qui minent les revenus de la sécurité sociale. C’est pour cela que l’on veut exclure les chômeurs et leur voler leurs allocations. C’est pour cela qu’on veut démolir le seul système de pension qui protège encore nos retraités de la pauvreté, celui des services publics. C’est pour cela qu’on veut commercialiser nos soins de santé et les livrer aux vautours du privé.
Mais que faire lorsque les investisseurs laissent de côté notre pays ou partent vers des lieux plus rentables ? Mittal vient de nous démontrer que les cadeaux fiscaux ne garantissent pas l’emploi. L’argent, ils l’ont bien empoché. Pourquoi ne pas occuper l’entreprise pour que la collectivité la reprenne, sans indemniser les grands actionnaires, pour la gérer nous même, sous contrôle des travailleurs ? Nous sommes capables de produire de l’acier sans les managers surpayés et pourquoi ne pas vendre l’acier au rabais ? Les patrons et leurs institutions internationales n’ont pas la moindre réticence à nous payer des salaires au rabais.
Le gouvernement a bien pu nationaliser des banques après que des spéculateurs privés les aient faites capoter. Que-est ce qui retient les autorités à leur imposer un régime drastique à l’avantage des petits épargnants et des investissements socialement utiles, avec menace d’expropriation ? De la volonté politique ?
Un plan d’action allant crescendo
Avant le 2 décembre, les métallos FGTB Wallonie-Bruxelles avaient communiqué un plan d’action capable de stopper l’avalanche d’assainissements. Par la voix de leur président Nico Cué, cette proposition comprenait une grève générale de 24 heures en janvier et, si le gouvernement n’écoute pas, de 48 heures en avril et si nécessaire de 72 heures en juin. C’était encore avant que Van Quickenborne aie ouvert les hostilités. Il faudra probablement revoir le calendrier, mais le principe reste valable, bien qu’il faille probablement déjà planifier la grève de 48 heures en février ou mars et celle de 72 heures non pas juste avant l’été, mais beaucoup plus tôt.
Les syndicats doivent négocier, mais pas sans tenir un bon bâton derrière leur dos, avec une campagne d’information dans les entreprises afin de discuter des conséquences des mesures gouvernementales pendant des arrêts de travail et où on peut démocratiquement préparer les actions. Avec des journées d’actions, des grèves et des manifestations régionales et sectorielles, en préparation d’une série de grèves générales allant crescendo. Nous pensons que le message central à faire passer devrait être : nous n’avons pas provoqué la crise, nous ne la payerons pas!
FGTB et CSC cassez les liens avec le PS, le Cdh et Ecolo
Pourquoi tant de Flamands votent-ils pour la N-VA, ce parti qui considère même la lutte contre la fraude fiscale comme une augmentation des impôts ? Parce que les partis soi-disant amis, y compris Groen, nous imposent depuis des années des plan d’assainissements les uns après les autres. Beaucoup de travailleurs en ont assez et votent pour ceux qui semblent être l’opposition la plus visible à l’establishment. En Tunisie et en Egypte, ce sont les partis islamistes conservateurs, en Flandre c’est la N-VA conservatrice.
En Wallonie et à Bruxelles, on n’en est pas encore là. Jusqu’à ce jour, le PS a pu se cacher à chaque fois, d’abord derrière ”l’état CVP”, puis derrière la majorité de droite en Flandre. Mais cette formule s’use et, finalement, un populiste se lèvera tôt ou tard en Wallonie et à Bruxelles aussi pour instrumentaliser ce vide politique.
Tant que les syndicats renverront leur base vers le PS, le CDh ou Ecolo, le populisme menacera. Les syndicats doivent rompre leurs liens avec les partis ”amis” et construire un vrai parti des travailleurs avec des hommes politiques qui bossent au salaire d’un collègue, pas à celui d’un manager. Ils n’existent pas ? Prenons les hors des dizaines de milliers de militants syndicaux qui s’engagent quotidiennement sans aucun intérêt personnel !
Un tel parti des travailleurs doit être pluraliste et ouvert à tous ceux qui veulent lutter contre cette politique qui rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. En Flandre, Rood !, le mouvement d’Erik de Bruyn (ancien candidat à la présidence du SP.a, qui vient de quitter ce parti) est un essai en cette direction. A Bruxelles et en Wallonie, ce potentiel existe aussi.
Le PSL s’engage pleinement dans ce combat, mais construit en même temps ses propres forces, puisque nous sommes convaincus que la science et la technique ont atteint un niveau tel que l’actionnariat privé fait obstacle à tout développement. Seule la propriété collective des moyens de production, dans une société socialiste démocratique, est capable de garantir un développement favorable à l’être humain et à son environnement.
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Préparer une grève générale de 24 heures dès maintenant !
Mieux vaut stopper une avalanche d’assainissements avant qu’elle ne prenne de l’ampleur !
A peine le gouvernement a-t-il reçu la confiance du parlement que Van Quickenborne lance une avalanche d’assainissements. Il affirme aussi, explicitement, que ce n’est là qu’un début. Il se fout totalement de plonger l’économie dans une profonde récession et des milliers de chômeurs, de travailleurs et de retraités dans la pauvreté. Derrière lui se trouve le gouvernement au grand complet, un patronat bien satisfait et une opposition qui veut démontrer à tout prix à ce même patronat qu’elle s’y prendrait encore plus brutalement. Nos trois syndicats exigent vigoureusement une concertation. Cela ne pose pas de problème, pour autant toutefois qu’on se rende compte qu’on ne peut pas corriger une avalanche, il faut l’arrêter avant qu’elle ne soit lancée !
Tract du PSL
Van Quickenborne n’appelle pas ça une avalanche, mais un train d’assainissements. Il s’y connait pourtant peu en matière ferroviaire, c’est très clair au vu de sa proposition visant à s’attaquer aux pensions des machinistes. Avec lui au volant, pas besoin de signalisation, il y va franchement, tout comme les marchés financiers, le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne. À leur forte demande, les familles grecques, portugaises et irlandaises ont déjà assaini jusqu’à la moitié de leurs salaires et allocations. Les services publics et les aides sociales ont été brisées. Ça a marché ? Même les économistes de droite doivent admettre que les assainissement ont plongé ces économies dans une profonde récession, sans s’y être opposés toutefois.
C’est ce que les trois syndicats tentent d’expliquer depuis maintenant des mois à nos politiciens. D’abord avec une lettre ouverte, puis avec une concentration de 6000 militants et une manifestation de 80.000 travailleurs. En vain. Comparez ça avec les patrons. Les prix du gaz augmentent de manière vertigineuse, les banques vont augmenter leurs tarifs et les abonnements aux transports publics deviennent aussi plus chers. Voilà comment les patrons réagissent aux mesures du “gouvernement d’assainissements". De cette manière, c’est à nouveau nous qui payeront pour la rente nucléaire, les frais bancaires et les économies dans les entreprises publiques autonomes. Quand l’inflation grimpera en conséquence, ils mettront hypocritement en question l’indexation des salaires et des allocations.
Pas de choix?
Selon les patrons, les politiciens et toute la meute de la presse nous n’avons aucun autre choix. L’Europe, l’OCDE et les marchés financiers l’exigent. Mais d’où sortent-ils leurs chiffres ? Il ne les sortent pas d’un chapeau, ils leurs ont été préparés par nos patrons et notre gouvernement. Et qui sont ces marchés financiers et ces spéculateurs si ce n’est les banques, les fonds d’investissements et les entreprises qui investissent plus dans la spéculation que dans la production ?
Nos syndicats proposent des assainissements alternatifs. Ils veulent s’attaquer plus durement à la fraude fiscale, abolir les intérêts notionnels et les cadeaux fiscaux qui rapportent annuellement près de 10 milliards d’euros aux patrons. Ce sont d’ailleurs ces cadeaux qui minent les revenus de la sécurité sociale. C’est pour cela que l’on veut exclure les chômeurs et leur voler leurs allocations. C’est pour cela qu’on veut démolir le seul système de pension qui protège encore nos retraités de la pauvreté, celui des services publics. C’est pour cela qu’on veut commercialiser nos soins de santé et les livrer aux vautours du privé.
Mais que faire lorsque les investisseurs laissent de côté notre pays ou partent vers des lieux plus rentables ? Mittal vient de nous démontrer que les cadeaux fiscaux ne garantissent pas l’emploi. L’argent, ils l’ont bien empoché. Pourquoi ne pas occuper l’entreprise pour que la collectivité la reprenne, sans indemniser les grands actionnaires, pour la gérer nous même, sous contrôle des travailleurs ? Nous sommes capables de produire de l’acier sans les managers surpayés et pourquoi ne pas vendre l’acier au rabais ? Les patrons et leurs institutions internationales n’ont pas la moindre réticence à nous payer des salaires au rabais.
Le gouvernement a bien pu nationaliser des banques après que des spéculateurs privés les aient faites capoter. Que-est ce qui retient les autorités à leur imposer un régime drastique à l’avantage des petits épargnants et des investissements socialement utiles, avec menace d’expropriation ? De la volonté politique ?
Un plan d’action allant crescendo
Avant le 2 décembre, les métallos FGTB Wallonie-Bruxelles avaient communiqué un plan d’action capable de stopper l’avalanche d’assainissements. Par la voix de leur président Nico Cué, cette proposition comprenait une grève générale de 24 heures en janvier et, si le gouvernement n’écoute pas, de 48 heures en avril et si nécessaire de 72 heures en juin. C’était encore avant que Van Quickenborne aie ouvert les hostilités. Il faudra probablement revoir le calendrier, mais le principe reste valable, bien qu’il faille probablement déjà planifier la grève de 48 heures en février ou mars et celle de 72 heures non pas juste avant l’été, mais beaucoup plus tôt.
Les syndicats doivent négocier, mais en tenant un bon bâton derrière leur dos, avec une campagne d’information dans les entreprises afin de discuter des conséquences des mesures gouvernementales pendant des arrêts de travail et où on peut démocratiquement préparer les actions. Avec des journées d’actions, des grèves et des manifestations régionales et sectorielles, en préparation d’une série de grèves générales allant crescendo. Nous pensons que le message central à faire passer devrait être : nous n’avons pas provoqué la crise, nous ne la payerons pas!
FGTB et CSC cassez les liens avec le PS, le Cdh et Ecolo
Pourquoi tant de Flamands votent-ils pour la N-VA, ce parti qui considère même la lutte contre la fraude fiscale comme une augmentation des impôts ? Parce que les partis soi-disant amis, y compris Groen, nous imposent depuis des années des plan d’assainissements les uns après les autres. Beaucoup de travailleurs en ont assez et votent pour ceux qui semblent être l’opposition la plus visible à l’establishment. En Tunisie et en Egypte, ce sont les partis islamistes conservateurs, en Flandre c’est la N-VA conservatrice.
En Wallonie et à Bruxelles, on n’en est pas encore là. Jusqu’à ce jour, le PS a pu se cacher à chaque fois, d’abord derrière ”l’état CVP”, puis derrière la majorité de droite en Flandre. Mais cette formule s’use et, finalement, un populiste se lèvera tôt ou tard en Wallonie et à Bruxelles aussi pour instrumentaliser ce vide politique.
Tant que les syndicats renverront leur base vers le PS, le CDh ou Ecolo, le populisme menacera. Les syndicats doivent rompre leurs liens avec les partis ”amis” et construire un vrai parti des travailleurs avec des hommes politiques qui bossent au salaire d’un collègue, pas à celui d’un manager. Ils n’existent pas ? Prenons les hors des dizaines de milliers de militants syndicaux qui s’engagent quotidiennement sans aucun intérêt personnel !
Un tel parti des travailleurs doit être pluraliste et ouvert à tous ceux qui veulent lutter contre cette politique qui rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. En Flandre, Rood !, le mouvement d’Erik de Bruyn (ancien candidat à la présidence du SP.a, qui vient de quitter ce parti) est un essai en cette direction. A Bruxelles et en Wallonie, ce potentiel existe aussi. <p Le PSL s’engage pleinement dans ce combat, mais construit en même temps ses propres forces, puisque nous sommes convaincus que la science et la technique ont atteint un niveau tel que l’actionnariat privé fait obstacle à tout développement. Seule la propriété collective des moyens de production, dans une société socialiste démocratique, est capable de garantir un développement favorable à l’être humain et à son environnement.
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Syrie : Huit mois de protestation de masses font face à une brutalité sanglante
Les assauts à la grenade, lancés par des déserteurs de l’armée syrienne sur le QG du parti au pouvoir de Baath à Damas, et quelques jours plus tôt sur le centre de renseignements de l’armée de l’air, marquent une nouvelle étape dans la rébellion syrienne. Ils indiquent le début d’une contre-attaque armée, après huit mois de manifestations antigouvernementales pacifiques entravées par la brutalité des forces armées syriennes.
Judy Beishon, (CIO-Angleterre et pays de Galles)
La contrebande d’armes a augmenté drastiquement le long des frontières de la Syrie, particulièrement celles jouxtant l’Irak et le Liban. Bien que les déserteurs soient en minorité face au reste des forces du régime, un groupe de volontaires organise comme il le peut ”l’armée libre de Syrie”. Certains d’entre eux ont déclaré ne pas rencontrer d’opposition de la part des troupes du régime, qui leur ont même offert de l’aide. (Guardian 19.11.11).
La plupart des bains de sang perpétrés dans le pays par la police gouvernementale et les forces armées visent les protestataires qui, inspirés par le processus révolutionnaire au Moyen Orient et en Afrique du Nord, réclament à corps et à cri l’abolition du régime autoritaire et répressif. Les estimations du nombre de victimes varient entre 3500 selon les Nations Unies, et des chiffres beaucoup plus élevés. Un rapport indique que 5000 civils ont été tués rien que dans la ville de Homs, la troisième de pays en terme de superficie.
Homs est maintenant sous ”occupation” militaire constante, et 150 personnes ont été abattues ce mois-ci. Mais malgré le risque énorme qu’engendre le fait de protester, les courageuses manifestations anti-gouvernement dans les banlieues continuent, non sans danger pour le mouvement d’opposition: la brutalité et les provocations des forces de sécurité de l’état ont créé des clivages dans certaines zones du pays, particulièrement à Homs, entre les membres d’ethnies et de religions différentes dans la population.
Les médias du monde entiers spéculent actuellement sur la naissance d’un sanglant conflit sectaire. Bien qu’un tel scénario puisse se vérifier si les masses syriennes n’entament pas la création de leurs propres organisations démocratiques et non-sectaires, la pierre angulaire de la situation actuelle est le large mouvement contestataire quasi omniprésent contre le régime, rassemblant aussi bien les travailleurs que les pauvres provenant de nombreuses couches minoritaires de la société, ainsi qu’une grande majorité de la population sunnite.
Un mouvement mené par une classe ouvrière unie détient le potentiel nécessaire pour mettre fin aux divisions, en organisant des corps de défense non sectaires à la base de la population et en adoptant un programme qui pourrait mener à un ”changement de régime” qui profiterait à la majorité de la population plutôt qu’à la classe capitalise syrienne et à l’impérialisme étranger.
La Ligue Arabe
Les institutions régionales et mondiales craignent la situation qui en en train de se développer mais en tirent aussi des bénéfices. La Ligue Arabe a appelé à la fin de l’intolérable répression en Syrie et a voulu impose 500 ”observateurs”. Cette interférence rejetée par le régime syrien, la Ligue a voté des sanctions à l’encontre de la Syrie et a suspendu son adhésion.
Le fait que les membres à la tête du gouvernement autocrate et moyenâgeux n’agissent pas en prenant en compte les droits de l’homme crève les yeux au vu de leur propre histoire, sans oublier la répression menée par le régime en Arabie Saoudite et l’aide militaire apportée pour écraser la révolution à Bahreïn. Leur critique du président Assad en Syrie vient en partie de leur désir de se protéger de l’indignation de la population quant aux massacres en Syrie, et aussi de la sympathie de cette même population pour les révoltes de masse en Tunisie et en Egypte, qui ont éjecté leurs confrères dictateurs. Mais ils ont aussi leurs propres intérêts géostratégiques, et se différencient de ce qui est, pour eux, un régime ”maladroit” en relation avec l’Iran. Ils craignent également les conséquences dans la région si Assad ne faisait pas de concessions suffisantes ou se résignait à un transfert du pouvoir – les tensions et les conflits qui pourraient en résulter se répandraient dans tout le Moyen-Orient.
Le roi Abdullah de Cisjordanie a déclaré que s’il était à la place de son ami de longue date Assad, il se résignerait. Il a également émis un avertissement quand au remplacement du leader autoritaire par un autre membre haut placé du parti Baath, ajoutant qu’il y a peu de chance que cela apporte une once de stabilité. Le renouvellement des protestations de masse en Egypte prouve la véracité de ses propos vis-à-vis de la classe dominante du moyen-orient.
L’Union Européenne (UE) a imposé des sanctions aux leaders Syriens: un embargo sur les armes et l’interdiction d’importer leur pétrole. De telles mesures, en plus de celles des USA, vont inévitablement affaiblir le régime d’Assad. En 2010 l’UE était le plus grand partenaire commercial de la Syrie, et représentait 22,5% de son chiffre d’affaire.
Le secteur du tourisme, qui contribuait à hauteur de 12% aux revenus du pays avant 2011, a aussi été touché. Résultat, le chômage augmente et la pauvreté s’intensifie; dans certains cas, les salaires ne sont même plus versés.
La balance des forces
Combien de temps Assad va-t-il pouvoir tenir dans de telles circonstances? L’élite nationale, dominée par la minorité alawite mais comprenant les élites d’autres secteurs de la population telles que la majorité sunnite et la minorité chrétienne, le supporte toujours, tout comme l’armée.
La Syrie dispose d’un important stock d’armes en provenance de Russie – la valeur des contrats actuels entre les deux pays dépasse les 2.5 milliards de dollars. Les élites ont également réussi à rassembler des centaines de milliers de ‘supporters’ du règne d’Assad dans une récente manifestation à Damas, mais de nombreuses personnes se sont vue contraintes d’y assister sous peine de représailles. Le Times (15.11.11) rapporte que le 13 novembre, un élève de 14 ans a été abattu pour avoir mené un refus massif contre la présence de son école à une manifestation en faveur du régime en place.
De plus, les organisations politiques faisant office de défenseurs de l’opposition sont elles-mêmes très divisées sur presque tous les sujets, que ce soit sur le fait d’encourager l’intervention étrangère ou bien de tenter d’enter en pourparlers avec le régime, ou sur la question de l’armement des manifestants. Les exilés de l’opposition au Conseil National de Syrie (CNS) – basé à Istanbul – réclament une intervention internationale pour protéger les civils. Cependant, en accord avec sa direction pro-capitaliste, bien que le CNS désire le départ d’Assad, il soutient la préservation des institutions étatiques, et principalement de l’armée. En Syrie, le Comité de Coordination Locale, la Commission Générale Révolutionnaire Syrienne, et la Fraternité Musulmane comptent parmi les organisations qui adhèrent au CNS.
Le Comité de Coordination Nationale (CCN), qui regroupe d’autres organes d’opposition, rejette de but en blanc l’intervention étrangère, mais demande la poursuite des manifestations pour mettre la pression sur l’armée afin de mettre fin à ses méthodes brutales, et préconise de dialoguer avec le régime afin de le réformer plutôt que de le remplacer.
Un programme socialiste est nécessaire
Pour faire court, l’opposition est désorientée et manque d’un programme qui pourrait unir les classes ouvrière et moyenne et leur fournir une stratégie de lutte de masse et de grève générale – entraînant avec elles les grandes ville de Damas et Alep entre autres – pour mettre fin au règne d’Assad. Elle doit aussi proposer une alternative viable, qui, pour mettre fin à la pauvreté et à la division, doit être un système socialiste basé sur une véritable démocratie ouvrière et une nationalisation des ressources-clés du pays.
L’état actuel de la révolution n’est pas surprenant au vu des décennies de répression des partis politiques et du contrôle exercé sur les syndicats. Mais des bases démocratiques pourraient êtres bâties très rapidement, de manière urgente dans les mois et semaines à venir.
Le rejet de l’assistance des pouvoirs régionaux et internationaux est justifié, en particulier dans le cas de la Turquie, membre de l’OTAN – encore un régime qui a persécuté ses propres opposants, mais qui prétend soutenir les opposants syriens. Les interventions impérialistes en Irak, en Afghanistan et en Libye ont démontré que leur véritable objectif est le prestige, l’influence, le commerce, et l’acquisition du marché et des ressources naturelles. Les travailleurs syriens ne peuvent compter que sur la solidarité et l’aide d’organisation ouvrières internationales.
En ce qui concerne la ”non-violence” et les armes, le seul moyen d’en finir avec les bains de sang le plus vite possible est de supporter le droit d’organiser des corps de défense armés de manière démocratique à la base de chaque communauté et de chaque lieu de travail. Les tanks et les missiles ne peuvent être contrés à mains nues sans une hécatombe – une défense armée et non sectaire s’impose donc.
Intervention militaire extérieure
Les puissances occidentales ont jusqu’à présent rejeté toute intervention militaire, même de petite ampleur, telles qu’un embargo aériens le long des zones frontalières. Bien qu’elles considèrent leur opération en Libye comme une réussite , elles ont failli s’enliser dans un combat sans fin, et sans garantie de gains réels. L’intervention militaire en Syrie serait bien plus risquée au vu des différences essentielles entre la Syrie et la Libye. En plus de son assemblage bien plus complexe d’ethnies, de religions et de nationalités, la Syrie se trouve à une position charnière du Moyen-Orient, les répercussions régionales seraient donc potentiellement bien plus graves.
L’éditeur diplomatique du Times, Roger Boyes, commente: “Un dictateur brutal du Moyen-Orient, c’est une chose; un pouvoir en train de s’écrouler, aux frontière d’Israël et de l’OTAN, c’en est une autre”.
Mais cette prudence ne les empêche pas de se mêler des affaires syriennes autrement, sans pour autant apporter le moindre soutien aux luttes de la population. Au lieu de cela, elles se préparent à la chute d’Assad, en discutant avec de soi-disant ”leaders” de l’opposition, espérant ainsi pouvoir les utiliser pour mettre en avant leurs intérêts occidentaux, comme ils l’ont fait lors de la chute de Kadhafi.
"Cela fait plusieurs mois que nous sommes en contact avec des membres de l’opposition. Nous sommes maintenant en train de consolider ces contacts", a déclaré une porte-parole anglaise du bureau des affaires étrangères, alors que le secrétaire des affaires étrangères William Hague a organisé des rendez-vous avec le CNS et le CCN à Londres le 21 novembre.
Bien que les puissances voient une opportunité dans la chute d’Assad – par exemple l’affaiblissement de son influence dans la région du Hezbollah au Liban, et surtout en Iran, elles craignent le chaos qui pourrait résulter. Comme le fait que l’Iran mette en avant ses intérêts en Irak plutôt que ceux de l’impérialisme occidental.
La classe ouvrière syrienne ne doit se fier qu’à ses propres forces – qui sont immenses – pour avancer. Le chemin ne sera pas aisé. Malgré sa détermination à se battre jusqu’au bout, Assad pourrait fuir ou se voir retirer le pouvoir, et alors la classe ouvrière devra être prête à imposer sa vision d’un nouveau gouvernement. L’expérience des travailleurs en Tunisie, en Egypte et en Libye est un exemple flagrant que nulle confiance ne doit être placée dans les mains d’autres régimes, des généraux de l’armée, ou celles d’autres politiciens pro-capitalistes. Il faut au contraire proposer une solution socialiste comme seul moyen d’enrayer le chômage, de mettre fin à la pauvreté et aux carnages, et de garantir des droits démocratiques pour tous.
- Une lutte unie contre le régime menée par la classe ouvrière et les démunis en Syrie, quelles que soient leurs origines ou leur religion.
- Bâtir des comités démocratiques sur les lieux de travail, et des organes de défense anti-répression pour continuer la lutte.
- Refus net de toute ingérence étrangère de la part des capitalistes.
- Pour des syndicats unifiés et un parti ouvrier de masse.
- Pour une assemblée constituante révolutionnaire.
- Pour un gouvernement ouvrier et démocratique, avec une politique socialiste, garantissant l’ensemble des droits démocratiques pour toutes les minorités.
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Lier la lutte pour des réformes positives à la lutte pour le socialisme
Le terme de ‘‘réforme’’ est maintenant utilisé de façon différente. Partout dans le monde, des gouvernements annoncent des ‘‘réformes’’. L’enseignement est réformé, les pensions doivent être réformées, l’Etat, le système fiscal, les allocations de chômage, la protection sociale,…
Des réformes aux contre-réformes
Dans le contexte de ces dernières années ‘‘réformes’’ signifie détérioration et assainissement pour les travailleurs, les jeunes et les pensionnées. Le terme ‘‘réforme’’ a été volé dans son sens originel. Dans les années 1970, les ‘‘réformes’’ en matière d’éducation voudrait dire un meilleur accès pour les jeunes issus de familles ouvrières, voire même un enseignement gratuit. Aujourd’hui, les ‘‘réformes’’, cela veut par exemple dire d’augmenter les frais d’inscription. Les réformes concernant le travail avaient comme but de réduire le temps de travail de 6 à 5 jours, de 48 à 40 heures, de 40 à 38 heures,… Aujourd’hui, les ‘‘réformes’’ impliquent de travailler plus long et d’augmenter l’âge de la pension.
Au lieu de réforme, nous avons des contre-réformes. Cela explique pourquoi beaucoup de mouvements de lutte prennent un caractère défensif, pour préserver ce nous avons obtenu dans le passé. Des améliorations positives ne semblent plus réalisables, il s’agit surtout d’éviter le pire.
Les temps ont changé
Congés payés, sécurité sociale, primes de fin d’année, semaine des 40 heures, enseignement démocratique, congé parental,… sont autant de réformes qui affectent et améliorent la vie de la majorité de la population. Depuis la fin du 19e siècle, des centaines de milliers de travailleurs se sont organisés en partis qui ont défendu l’idée que, grâce à une série de réformes, il serait possible de créer une société juste.
Ce discours était encore possible dans un contexte de croissance économique (dans la période directement après les deux guerres mondiales) et de développement (dans les pays capitalistes développés). La classe capitaliste a facilement pu faire des concessions, comme l’augmentation de l’exploitation dans le monde colonial impliquait que les réformes ne minaient souvent pas fondamentalement les profits des capitalistes. D’autre part, les protestations des masses, les grèves et l’existence d’un modèle de société différent en Europe de l’Est ont souvent instauré une pression suffisante sur les patrons pour qu’ils acceptent de faire des concessions, même s’ils n’étaient pas très chauds pour cela.
Les partis sociaux-démocrates défendaient que, par une succession de réformes, le capitalisme pouvait être dépassé pour parvenir à une société socialiste. Pour beaucoup, les preuves matérielles étaient sur la table, avec l’argument ultime que chaque génération connaissait une avancée majeure en termes de conditions de vie et se retrouvait en meilleure position par rapport à la précédente.
Il est clair aujourd’hui que ces réformes positives n’étaient que temporaire, liées à un contexte particulier. Le capitalisme n’a pas connu de croissance illimitée. Les contradictions du capitalisme, la concurrence, la poursuite de la maximisation du profit et la crise ont remplacé la croissance. Les périodes de crise s’enchaînent toujours plus vite. Les périodes de croissance sont toujours plus courtes et plus faibles. Cela limite les possibilités de réforme. La révolutionnaire allemande Rosa Luxembourg affirmait déjà, au début du XXe siècle déjà, que l’idée selon laquelle, dans le contexte des contradictions capitalistes, il est possible de créer une société socialiste sans que les caractéristiques fondamentales de l’économie ne soient changées de façon radicale est une illusion.
En 1900, Rosa Luxemburg a écrit le texte ‘Réforme sociale et Révolution’, où elle s’oppose aux réformistes et plaide en faveur d’une social-démocratie ayant une approche révolutionnaire. ‘‘La social-démocratie veut établir un mode de répartition socialiste en supprimant le mode de production capitaliste, tandis que la méthode bernsteinienne consiste à l’inverse à combattre le mode de répartition capitaliste dans l’espoir d’arriver à établir progressivement par ce moyen même, un mode de production socialiste.’’
Nous connaissons une des plus graves crises du capitalisme. Des réformes positives et l’idée d’une voie progressive vers une société socialiste sont hors de question. Au niveau européen, nous connaissons un tsunami d’attaques contre le niveau de vie de la population. Le chômage des jeunes dans l’Union européenne est déjà de 20,9%, avec l’Espagne en première ligne à 46,2%.
Est-ce que des réformes sont encore possibles ?
Le magazine britannique The Economist a écrit le 22 octobre sous le titre “Rage against the machine” que la social-démocratie européenne a promis des avantages impossibles aux électeurs, des promesses que la société d’aujourd’hui ne peut plus offrir. Cela soulève la question de savoir s’il y a encore la possibilité de réformes positives et comment nous pouvons les obtenir.
Selon The Economist la social-démocratie a fait des promesses que la société ne saurait pas payer et, de fait, nous constatons qu’elle est à l’avant-garde de l’austérité et des attaques contre l’avenir des générations futures. En Grèce, ce sont les sociaux-démocrates qui s’attaquent aux travailleurs, malgré 12 grèves générales et des manifestations de masse.
Dans des pays comme la Grèce, il semble aujourd’hui impossible d’obtenir des réformes positives sans qu’il n’y ait de changement révolutionnaire. La social-démocratie, le PASOK en Grèce, le PSOE de Zapatero en Espagne et Socrates au Portugal, suivent tous les diktats du FMI, de l’Union Européenne, de la Banque Centrale Européenne et des capitalistes privés. Par conséquent, il est désormais important de mener la lutte sur deux fronts. D’une part, avec des mobilisations concrètes dans les rues et, de l’autre, en soutenant la reprise du débat idéologique concernant les alternatives à ce système destructeur. Les deux vont de paire.
‘‘Cher 1%, nous nous sommes endormis un certain temps, mais nous venons de nous réveiller. Sincèrement, les 99’’ Le mouvement #Occupy Wall Street’, après les Indignad@s d’Europe du Sud et les révolutionnaires de Tunisie et d’Egypte, a réveillé quelque chose dans la société. Depuis la chute du Mur de Berlin, nous avons été bombardés de propagande avec l’idée que l’antagonisme entre Travail et Capital avait disparu. On a parlé d’une politique gagnant-gagnant, de partenaires sociaux et de démocratie populaire. Cela se traduit politiquement par l’argument selon lequel donner aux riches peut bénéficier à l’ensemble de la société, en ruisselant de bas en haut. Ils ont essayé de dissimuler l’impact de cette politique par la dette. Mais échapper à la réalité n’est aujourd’hui plus possible. Les 99% réalisent que leurs intérêts sont fondamentalement opposés à ceux du 1%.
Quel programme pour le changement ?
En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, différents régimes ont dû faire concession de réformes face aux exigences des manifestants, afin de sauver leur peau. Dans le monde occidental, des capitalistes plaident pour un impôt temporaire sur les fortunes. Il ne faut pas y voir de volonté pour régler les problèmes budgétaires, ce ne sont que des tentatives visant à maintenir la légitimité de leur système. Ces exemples illustrent que les réformes positives, en général, ne sont que le produit d’un processus révolutionnaire ou d’une menace révolutionnaire.
Il est grand temps de défier le capitalisme, d’armer les 99% d’un programme qui promeut des réformes positives et qui met cette lutte dans le contexte d’une lutte pour le socialisme. La politique du moindre mal a atteint ses limites et nous a conduits à cette crise. Le moindre mal signifie aussi une attaque frontale contre les 99% pour maintenir la position du 1%.
Les marxistes ne se mettent pas de côté en disant que seule une société socialiste peut nous sauver et c’est tout. Nous soutenons les revendications des syndicats pour ne pas toucher à la sécurité sociale, à nos pensions ou à l’index. Nous demandons que les secteurs énergétique et bancaire soient placés dans les mains du public. Nous luttons pour société au service des 99%.
Parallèlement, nous défendons la nécessité de renforcer ces revendications à l’aide d’actions de rue et en faisant grève, pour obtenir leur réalisation. Si les capitalistes ne sont pas disposés à céder leurs privilèges, c’est à la classe ouvrière de reprendre les usines et les machines afin de les relancer, sous la gestion et le contrôle des travailleurs.
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#Occupy Wall Street : quand l’Amérique s’indigne !
Depuis le 17 septembre, jeunes, travailleurs et militants occupent une place à deux pas de la bourse de Wall Sreet, contre la dictature des banques et des patrons, sous le slogan: ‘‘nous sommes les 99 % qui ne tolèrent plus l’avidité et la corruption des 1 % restant’’. Les références du mouvement étaient claires dès les origines : les mouvements de masse en Espagne, en Grèce, en Tunisie et en Egypte. Le 24 septembre, une première manifestation a eu lieu, d’un millier de personnes, rapidement réprimée par les forces de l’ordre. Mais cette tentative de clouer le bec au mouvement a été un cuisant échec et a en réalité mis le feu aux poudres !
Par Olivier (Liege), article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste
Très vite, tandis que de plus en plus de gens s’intéressaient à #Occupy Wall Street, les ‘‘#Occupy’’ se sont répandus dans tout le pays (#Occupy Chicago, #Occupy Madison,…) et des milliers d’Américains ont rejoint le mouvement. Très vite aussi, les syndicats ont apporté leur soutien et ont marché côte-à-côte avec ‘‘Indignés de Wall Street’’ et d’ailleurs.
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- Etats-Unis : Quel avenir pour le mouvement ‘Occupy’?
- USA : Non à la dictature de Wall Street !
- New York : La répression de la Police ne suffit pas à stopper l’occupation
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Cela faisait déjà longtemps que la colère se développait au sein de la population. Pendant longtemps, il semblait que seule la droite extrêmement réactionnaire du Tea Party en était l’illustration. Mais, début de cette année, un mouvement de masse a pris place au Wisconsin contre des attaques sur les droits syndicaux et contre l’austérité, illustrant à la fois que la ‘‘lune de miel’’ d’Obama avec la population était terminée, et que la colère contre la politique pro-capitaliste commençait à chercher une expression. La rapidité avec laquelle #Occupy Wall Street a fait des émules en est une nouvelle illustration.
Comme en Espagne, ce mouvement a pris par surprise les directions syndicales, dont le manque de volonté d’organiser la lutte est responsable de l’échec des protestations véritablement massives du Wisconsin, et les politiciens. Certains ont eu des réactions frôlant le ridicule, comme le candidat aux primaires du Parti Républicain Herman Cain qui a déclaré : ‘‘Cessez d’accuser Wall Street ou les grosses banques, si vous n’avez pas de travail et que vous n’êtes pas riche, c’est de votre faute.’’ Mais d’autres tentent de récupérer le mouvement, comme le président Obama qui dit soutenir le mouvement ou comme différentes personnalités du Parti Démocrate qui ont été jusqu’à se montrer à quelques manifestations ! Mais les Démocrates et les Républicains ne sont que les deux facettes d’une même médaille, celle du soutien au monde de la finance et à Wall Street.
De nombreux défis
A côté du défi de la récupération par des personnalités pro-capitalistes, le mouvement a face à lui de nombreux obstacles à surmonter. Pour l’instant, dans les diverses villes américaines, la répression n’a fait que renforcer la détermination des militants et attirer l’attention de couches plus larges de la population. Il faut maintenant s’assurer que ces couches larges s’impliquent activement et réellement dans la lutte et, pour cela, adopter des revendications claires concernant l’emploi, les expulsions de logement, la défense des services publics comme l’enseignement ou les soins de santé,… Les assemblées populaires sont des endroits extraordinaires pour discuter de ces revendications et pour organiser la lutte en dépassant les freins que peut représenter la bureaucratie syndicale.
En de nombreux endroits, notamment à New York, les syndicats ont rejoint le mouvement à des degrés divers. Cette orientation vers le mouvement organisé des travailleurs doit être favorisée et amplifiée. Le rejet des directions syndicales peut se comprendre, mais la base veut bouger et lutter.
De nombreux militants se réfèrent à l’Égypte et à la Tunisie en disant que ce sont les occupations de places qui ont fait fuir les dictateurs, mais les choses sont un peu plus complexes. L’élément déterminant a été l’implication de la classe ouvrière. Ce n’est pas un hasard si le jour où Moubarak et Ben Ali sont tombés étaient des journées de grève générale en Egypte et en Tunisie.
Les occupations doivent s’étendre à travers le pays, y compris vers les écoles, les lieux de travail et les collectivités. En organisant des manifestations de masse le week-end contre les coupes dans les services sociaux et en défendant un programme basé sur la création d’emplois, la fin des guerres, des coupes massives dans le budget militaire, pour la défense des droits syndicaux et des droits démocratiques,… il est possible d’impliquer des couches très larges de gens qui ne sont pas encore impliqués dans l’activité politique.
Nos camarades de Socialist Alternative (section du CIO aux USA) proposent également de construire une semaine d’action nationale du 16 au 23 novembre (lors d’une réunion du Congrès destinée à discuter de coupes budgétaires) comme étape vers l’organisation d’actions plus larges. Ils défendent aussi que le mouvement propose ses propres candidats en 2012, anticapitalistes et issus de la classe ouvrière, afin de s’opposer aux politiques des deux partis de Wall Street et comme une étape vers la constitution d’un nouveau parti des 99%, un parti des travailleurs de masse. C’est la seule manière d’assurer que le mouvement ne soit pas récupéré tout en lui assurant un écho plus puissant encore.
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Journée de résistance mondiale contre la dictature des banquiers et des patrons
Des millions de personnes ont manifesté à travers le monde le 15 octobre dernier, dans 981 villes de 85 pays. A Bruxelles, environ 10.000 personnes ont répondu à l’appel. Ce mouvement de révolte contre les effets de la crise du capitalisme, surtout présent parmi la jeunesse, est parti d’Espagne pour devenir un mouvement mondial de résistance contre le système capitaliste. Depuis septembre, ‘‘Occupy Wall Street’’ a également enthousiasmé la jeunesse à travers le globe. Des appels à “Occupy” Anvers, Gand, Bruxelles, Louvain et ailleurs ont fleuri après le 15 octobre sur les réseaux sociaux. Même l’idée d’une journée mondiale d’action le 11 novembre est déjà lancée sous le slogan “Occupy the world”.
Par Boris Malarme, article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste
En mai dernier, 400 jeunes espagnols s’étaient rassemblés devant l’ambassade d’Espagne à Bruxelles afin de soutenir les protestations du 15M. Le 19 juin, un millier de jeunes avaient marché vers le Parlement Européen contre l’austérité en Europe et pour crier que ces politiciens capitalistes ne nous représentent pas. Le 8 octobre, les marcheurs partis d’Espagne, rejoints par des jeunes d’autres pays, arrivaient à Bruxelles dans une atmosphère combative. Une intervention policière contre le campement parc Elisabeth visait à provoquer des incidents et à criminaliser le mouvement mais des slogans comme “la police avec nous” et “vous aussi vous serez touchés par l’austérité” ont fait échouer cette tentative. L’agression violente d’une jeune grecque par la police a également fait la une des journaux télévisés et a profondément choqué l’opinion publique. Les assemblées en trois langues et les débats tels que “Les luttes en Grèce”, “Réforme ou Révolution”,… durant toute la semaine ont rassemblé des centaines de personnes jour après jour jusqu’à la manifestation du 15 octobre.
Le mouvement des indignés franchit une nouvelle étape
Avant le 15 octobre, le mouvement des Indignés indiquait espérer deux à trois mille personnes à Bruxelles. Mais le succès du 15 octobre illustre la compréhension grandissante que les capitalistes et leurs politiciens n’ont aucune solution à la crise de leur système et que celui-ci nous réserve un avenir de misère. Le soutien de la population s’exprimait tout au long du parcours. Celle-ci ne cessait de croitre en nombre, par exemple quand elle passait par le quartier Maritime à Molenbeek, un quartier ou plus de 60% des jeunes sont au chômage.
Un calicot géant “Nous ne payerons pas leur dettes” surplombait la place De Brouckère. Les gens exprimaient toute leur colère face au siège de Dexia contre le sauvetage de la banque par les politiciens avec l’argent de la collectivité. La délégation d’EGA et du PSL conjointe avec celle de Rood a été remarquable de par son ampleur et sa combativité. Nos slogans de solidarité avec les travailleurs d’Arcelor était amplement repris par les manifestants. L’assemblée des indignés quatre jours après la manifestation pour discuter la suite du mouvement à entre autres décidé de mobiliser pour la manifestation contre la fermeture d’ArcelorMittal.
Le mouvement des indignés – de cette génération perdue et confrontée au chômage et aux emplois précaires qui ne permettent pas d’envisager l’avenir – est directement inspirée par les révolutions de masse au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les occupations de place, les assemblées qui permettent à chacun de participer et les protestations de masse effraient les patrons, les banquiers et leurs politiciens, qui craignent l’entrée en action, comme ce fut le cas avec les grèves en Tunisie et en Egypte, de millions de travailleurs, la force capable de briser leur dictature.