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Tag: Dexia
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Communes : Il existe une alternative à l’avalanche d’austérité!
En raison des prochaines élections communales, les autorités communales tentent désespérément de combler leur budget sans trop ouvertement devoir recourir à des mesures d’austérité. Les Sanctions Administratives Communales (SAC) servent de revenus additionnels, tout comme les impôts cachés sur l’énergie, l’eau et la télédistribution ou encore la vente du patrimoine communal. Toute une série d’autorités communales seront ‘‘soudainement’’ exposées à de nouveaux déficits dès le 14 octobre prochain, et nous serons confrontés à une avalanche de coupes budgétaires et de nouvelles taxes.
Par Tim (Bruxelles)
La situation financière des autorités communales est problématique, c’est un fait bien connu. Tant ‘‘l’Union des Villes et Communes de Wallonie’’ (UCVW) que sa contrepartie flamande le ‘‘Vereniging van Vlaamse Steden en Gemeenten’’ (VVSG) ont récemment tiré la sonnette d’alarme. Le VVSG a dénoncé que 53% des bourgmestres flamands prévoient d’augmenter les impôts au cours de la prochaine législature et que 64% veulent économiser dans les dépenses communales. 70% des communes flamandes ont clôturé l’année 2011 avec un déficit tandis que l’UCVW a calculé que 39% des communes wallonnes sont confrontées à un déficit structurel (chiffre que ne prend pas encore compte des conséquences de la chute de Dexia et du Holding Communal). L’UCVW prévoit que la législature 2013- 2018 sera dominée par la ‘‘stricte rigueur budgétaire’’, description qui a l’avantage de ne pas parler ‘‘d’austérité’’.
A Bruxelles, la moitié des communes a terminé l’année 2011 dans le rouge, un chiffre qui n’a pu être obtenu qu’avec la dotation spéciale de 30 millions d’euros octroyés chaque année aux communes par la Région Bruxelles Capitale. Sans cette prime, seule la commune d’Uccle aurait terminé en boni !
Les élections communales passées, les communes devront faire le bilan de la débâcle de Dexia et des dividendes du Holding Communal qu’elles ne recevront plus. Il y aura aussi l’explosion des dépenses des CPAS en conséquences des exclusions des allocations de chômage, ou encore le dossier des pensions du personnel communal statutaire. Ces dernières décennies, les communes ont systématiquement remplacé les statutaires par des contractuels, des faux statuts ou de l’intérim. Le résultat est que de moins en moins de fonctionnaires statutaires contribuent aux pensions de leurs anciens collègues et les coûts supplémentaires pour les communes sont très importants. ‘‘En ce monde rien n’est certain, à part la mort et les impôts’’ disait déjà Daniel Defoe dans son ‘‘Histoire politique du Diable’’. Après les élections, nous devons nous attendre à de nouveaux impôts et à une vaste opération d’austérité communale.
Beaucoup d’autorités communales affirment laconiquement qu’il n’existe pas d’alternative. Prisonniers de la logique capitaliste, ils partent de l’idée d’un budget fixe, à partir duquel il faut absolument économiser ou désespérément rechercher de nouveaux revenus, bien souvent parmi la travailleurs, les jeunes et les allocataires sociaux. En tant que marxistes, nous refusons d’accepter cette logique : nous partons toujours des besoins réels pour y répondre en cherchant l’argent là où il se trouve. Le PSL participera aux élections d’octobre dans plusieurs communes, généralement dans le cadre de coalitions anti-austérité plus larges. Nous aurons ainsi des candidats sur les listes de Rood ! en Flandre, de Gauches Communes à Bruxelles, du Front de Gauche à Charleroi et La Louvière. A chaque fois, nos candidats défendent un programme identique : un projet ambitieux de construction de logements sociaux, de crèches publiques, d’écoles et de parcs, avec une augmentation des moyens alloués à la jeunesse et à la culture. Nous revendiquons aussi de meilleurs statuts et salaires pour le personnel communal, la généralisation de la fonction statutaire, l’instauration de la semaine de travail des 32 heures avec embauches compensatoires et sans perte de salaire afin d’assurer le meilleur fonctionnement des services à la population.
Nous nous opposons aux coûteux projets de prestige et appelons les communes à lancer une campagne pour pousser les autorités à aller chercher l’argent chez les spéculateurs et les multinationales. Nous basons notre approche sur les diverses expériences de nos camarades britanniques qui, au début des années ’80, avaient gagné une majorité politique au conseil communal de Liverpool et qui se sont mis à la tête d’une campagne nationale contre les mesures d’austérité du gouvernement Thatcher contre les communes. Une telle campagne est également possible chez nous : après le 14 octobre, les autorités communales devraient introduire des budgets déficitaires afin de répondre aux besoins réels précédemment évoqués. Une coalition de communes refusant de participer à la politique d’austérité et appelant la population à exiger des moyens des autorités fédérales et régionales pourraient récupérer les sommes que les communes ont perdues suite aux décennies de politique néolibérales. Nous pensons ici au coût de la privatisation du secteur énergétique ou aux cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises et les super-riches, qui n’utilisent leurs profits que pour spéculer.
Une telle campagne devrait être portée par des comités d’action dans tous les quartiers et les entreprises des communes, et mener campagne pour que d’autres communes rejoignent ce combat. Ainsi, les politiciens bourgeois ne pourraient plus se cacher derrière leurs palabres sur les divers niveaux de compétence.
A Liverpool, cette campagne a rencontré le succès : 4800 nouvelles maisons sociales ont été construites (7.000 autres ont été rénovées) de même que 6 nouvelles crèches, 17 écoles primaires, 5 centres sportifs. La ville a embauché 2.000 travailleurs de plus. Si une telle chose était possible à l’époque de Margaret ‘‘Dame de Fer’’ Thatcher, quelle peut bien être l’excuse de nos politiciens pour ne pas faire de même aujourd’hui ? Votez pour les candidats du PSL dans votre ville ou votre commune, et construisez avec nous au cours des années à venir une coalition anti-austérité dans chaque ville et commune !
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Le gouvernement Papillon fête ces 6 mois : de la chrysalide est sorti un monstre social
Le gouvernement Di Rupo a tiré le bilan de ses 6 premiers mois. Avec un sens de la modestie incomparable, le ministre des finances Steven Vanackere a déclaré que la Belgique est un ‘‘Top Performer’’. Le Premier Ministre a quant à lui présenté son gouvernement comme étant ‘‘un gouvernement de la confiance et de l’espoir’’. La seule ombre au tableau qui vient ternir ce magnifique bilan, c’est l’opposition croissante à la politique d’austérité partout en Europe. En Belgique, le PS est descendu de 6% dans les sondages, mais c’est en fait la majorité des partis traditionnels qui sont à la peine dans les sondages d’opinions. Cela explique peut-être la colère de Di Rupo contre les syndicats et le mouvement social !
Par Alain (Namur), article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste
Selon Di Rupo ‘‘le gouvernement a réalisé un travail titanesque… Démiurgique…’’ Il a beau citer tout les chiffres qu’il veut pour tenter de faire croire aux Belges que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, cela n’empêche pas 66 % des Belges de penser que le système socio-économique ne les rassure pas (baromètre Le Soir).
Le gouvernement Papillon a de fait réalisé un travail démiurgique : attaque contre la fonction publique, contre les pensions, contre les chômeurs, contre les soins de santé,… Tout cela en 6 mois de temps et en affrontant une grève générale et des manifestations et grèves sectorielles. Il a réalisé un travail démiurgique au service du patronat et de l’oligarchie financière.
Malgré tout cela, la crise politique en Belgique n’est pas réglée. La N-VA, malgré un léger tassement, reste à un niveau extrêmement élevé dans les sondages (38 %) alors que les partis traditionnels en Flandre ne réussissent pas à restaurer leurs positions. En Wallonie et à Bruxelles, les sondages indiquent que les partis traditionnels soit reculent, soit stagnent. Les seuls partis à engranger des opinions favorables sont les partis plus radicaux. La méthode Coué qu’applique le gouvernement ne convainc personne, même pas lui-même. Johan Vandelanote veut reporter la remise du budget à l’Europe afin de ne pas présenter un budget d’austérité avant les élections communales. Pour un ‘‘Top Performer’’, ça sent franchement la panique !
On le voit partout en Europe, les peuples sont à la recherche d’une alternative politique. En Belgique, une partie de la base syndicale a ouvertement entamé ce processus. Comme Syriza en Grèce et le Front de Gauche en France, nous avons besoin de notre propre relais politique. Avec l’acceptation de tous les mécanismes d’austérité européens (traité de Maastricht, traité de Lisbonne, MES…) par la social-démocratie et les verts, il est clair que l’on doit construire une force de gauche basée sur la lutte des travailleurs et des jeunes.
Le PS, après 6 mois de gouvernement, révèle son vrai visage, celui d’un parti qui a accepté la logique de gestion du capitalisme et qui a intégré les contraintes liées à cette gestion comme l’austérité et l’attaque contre les travailleurs en période de crise économique. Il sera impossible de conquérir ou même de défendre nos acquis si l’on doit satisfaire l’appétit du monde financier. On a augmenté les garanties pour Dexia de 10 milliards d’euros. Mais malgré cela, la ministre de la santé nous dit qu’il n’y a pas assez d’argent dans le secteur des soins de santé pour rembourser les consultations psychologiques. Alors qu’en 10 ans la consommation d’anxiolytique a augmenté de 58 %, Laurette Onkelinx nous dit en souriant qu’il faut être ‘‘réaliste’’ et qu’on n’a pas d’argent pour les soins de santé.
On le voit, cette logique est criminelle au sens propre du terme. Cette logique criminelle défendue aujourd’hui par le PS doit être combattue en imposant une politique qui est basée sur les besoins sociaux de la majorité sociale.
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Le ciel n’est pas plus clair au-dessus de Dexia. Qui payera le crash ?
En avril, le gouverneur de la Banque Nationale Luc Coene a été entendu à huis clos en Commission parlementaire concernant Dexia. Son approche assez pessimiste de l’avenir de Dexia n’a pas été confidentielle longtemps, et s’étalait dès le lendemain dans tous les journaux. Une grande attention a été apportée à la provenance de la fuite et sur les intentions de Luc Coene la concernant, mais il est surtout devenu on ne peut plus clair que les problèmes de Dexia sont encore loin d’être résolus. Quelles seraient les conséquences d’une nouvelle explosion de la ‘‘bombe à retardement Dexia’’ ?
Dossier, par Tim (Bruxelles)
Quand le gouvernement fédéral a nationalisé Dexia banque en octobre 2011, il a repris le réseau belge pour 4 milliards d’euros. Une ‘‘bad bank’’ fictive a parallèlement été créée : toutes les opérations à haut risque du groupe ont été rassemblées, et les gouvernements belge, français et luxembourgeois se sont portés garants pour 90 milliards d’euros pour cette ‘‘banque’’ en prévision d’une faillite éventuelle. La Belgique supporte le plus gros : 54 milliards d’euros. Depuis ce moment, Dexia Banque Belgique est devenu Belfius, un changement de nom destiné à tourner symboliquement le dos à ces problèmes.
‘‘A rose by any other name would smell as sweet” (‘‘Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom’’) disait Juliette à son Roméo sous la plume de Shakespeare. Une jolie phrase qui résume bien le problème Dexia : changer de nom n’a pas pour autant résolu le moindre problème. Aujourd’hui, personne ne sait exactement dans quelle condition se trouve Dexia : les analyses vont de ‘‘peu optimiste’’ jusqu’à ‘‘apocalyptique’’. Il n’y a guère eu que l’ancien dirigeant de Dexia, Pierre Mariani, pour oser encore prétendre que ‘‘les choses pourraient peut-être encore se résoudre.’’ En disant cela, il pensait plus que probablement à son ‘‘parachute doré’’… Une chose est certaine : la ‘‘bad bank’’ Dexia est fondamentalement en perte, nous ne savons tout simplement pas jusqu’à quel point …
Vers un démantèlement contrôlé…
Pour cette ‘‘bad bank’’, le gouvernement belge a pour perspective un “démantèlement contrôlé” : l’idée est de garder l’entreprise fictive le plus longtemps possible afin de disposer de suffisamment de temps pour en vendre les parties potentiellement profitables et ainsi compenser les parties qui ne représentent qu’une perte assurée. Il reste ensuite à prier que les comptes s’équilibrent pour éviter un déficit. Lors de son audition parlementaire, Luc Coene a abordé ce scénario : il craint que la ‘‘bad bank’’ Dexia réserve trop de mauvaises surprises et que le prix de son démantèlement ne soit au final bien plus élevé qu’initialement espéré. Le président de la Banque Nationale a toutefois une idée très précise de ceux sur qui retombera ce coût : les contribuables. En d’autres termes : la poursuite de l’avalanche d’austérité et des augmentations d’impôts pour les travailleurs.
D’ailleurs, même le scénario le plus positif pour Dexia a son prix, et une nouvelle facture nous attend dans ce cas également : nous devrons à nouveau payer pour les pertes des spéculateurs ! Aujourd’hui déjà, les communes belges cherchent désespérément des moyens destinés à éponger les pertes de Dexia avec des impôts cachés sur l’énergie ou des augmentations d’amendes. Après les élections communales d’octobre, nous pouvons nous attendre à une nouvelle facture. Quelle sera l’ampleur globale de l’austérité ‘‘Dexia’’ aux niveaux du fédéral, des régions et des communes ?
… ou un crash non-contrôlé ?
Les médias se sont fortement penchés sur les perspectives officielles pour la ‘‘bad bank Dexia’’, un peu trop roses. De nombreux éléments soutiennent cette hypothèse : les pertes déjà prises en compte concernent entre autres les investissements en Grèce, en Espagne, en Italie et au Portugal. Quelle est la valeur totale de ces pertes ? Le reviseur d’entreprise de Dexia, Deloitte, a calculé que les pertes pour l’année 2011 ne s’élevaient pas à 11,6 milliards d’euros comme la direction de Dexia l’a prétendu, mais à 16,4 milliards d’euros.
Ceci signifie que ‘‘l’actif net’’ de Dexia (la valeur de l’entreprise moins le total des dettes), serait négatif. Une solution pourrait être que les actionnaires de Dexia injectent plus de liquidités dans l’entreprise. Mais à l’exception du gouvernement belge, aucun investisseur n’est intéressé à investir à fonds perdus dans une ‘‘bad bank’’. Quant au gouvernement belge, il deviendrait ainsi actionnaire majoritaire d’une ‘‘bad bank’’ qui ajouterait ses dettes à la dette publique. On parle ici de plus de 400 milliards d’euros de dettes supplémentaires, une somme équivalente au Produit Intérieur Brut du pays, c’està- dire à la totalité des richesses produites en un an !
Le plus grand problème de ce scénario est qu’il ne prend en compte que la situation actuelle. Que se passerat- il demain si l’Espagne, l’Irlande ou le Portugal ne peuvent plus rembourser leurs dettes ? Que faire si Dexia perd son accès aux fonds de la Banque Centrale Européenne ? Le gouvernement belge espère également que l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie se porteront garants pour les filiales de Dexia dans ces pays, mais est-ce réaliste ? Le gouvernement belge est semblable à l’orchestre du Titanic, continuant à jouer tandis que le navire Dexia s’enfonce dans les flots en espérant qu’un canot de sauvetage apparaisse par magie…
Dexia : un cas isolé ?
Dexia est un phénomène emblématique de la situation globale de l’économie mondiale. On n’exprime dorénavant plus de perspectives économiques en nombre d’années, mais en mois ou en semaines. Les incertitudes sont si importantes qu’une perspective à long terme est irréaliste. Chaque jour apporte son lot d’éléments qui réduisent à néant les perspectives d’hier.
Le capitalisme souffre d’une crise de surproduction : ces dernières années, les plus grandes entreprises sur le globe ont amassé en réserve des milliers de milliards d’euros avec leurs profits record, les baisses de charges et les cadeaux fiscaux. La recherche de moyens pour réinvestir ces fonds dans l’économie réelle est désespérée, mais la destruction du pouvoir d’achat des masses par le biais des plans d’austérité ne laisse aucune voie pour un investissement rentable. Avec un tel scénario, chaque plan de sauvetage pour une banque comme Dexia est absurde : qui donc pourrait être intéressé d’investir dans une banque qui croule sous les pertes dans des conditions pareilles ?
Quelle alternative ?
Un démantèlement contrôlé de Dexia parait exclu dans le contexte économique actuel. La population, innocente, ne devrait pas supporter les frais de la catastrophe. Mais quelle alternative mettre en avant ?
Dans le cadre de cette discussion sur la crise bancaire, on entend souvent parler de la création d’une banque publique. Nous pensons quant à nous que la création d’une banque publique dans un océan d’institutions financières privées est intenable. Et d’ailleurs, en fonction de quels intérêts sont opérées les nationalisations actuelles ? La même question se pose au sujet d’un ‘‘audit’’ sur les dettes visant à voir quelles sont les dettes ‘‘justes’’ ou non. Qui réalisera cet audit ? Et c’est quoi, une dette ‘‘juste’’ ?
Un tel audit devrait être réalisé par des représentants des syndicats et des partis ouvriers, dans la perspective d’une nationalisation du secteur financier tout entier, sans compensations pour les spéculateurs. Nous voulons une enquête publique sur les dettes et les pertes de Dexia, et des compensations uniquement pour les petits actionnaires, sur base de besoins prouvés. Nous voulons des gérants qui travaillent au salaire ouvrier moyen, placés sous contrôle démocratique et révocables à tout instant. Un pôle financier public serait un bon refuge pour l’épargne et accorderait des crédits bon marché aux travailleurs et à leurs familles, de même qu’en libérant les moyens nécessaires pour investir dans les services publics et l’infrastructure.
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Elections communales 2012 : A chaque niveau de pouvoir, organisons la résistance contre l’austérité !
A peine installé, le gouvernement Di Rupo (PS) n’a pas tardé à nous présenter une première fois la note en faisant passer un plan d’austérité de plus de 14 milliards d’euros pour 2012 (11,9 milliard € initialement, suivi d’un ‘‘ajustement’’ de 2,3 milliards d’euros au printemps), le tout assorti d’une attaque contre nos pensions et les allocations de chômage.
Par Baptiste (Wavre)
- Pour une politique communale combative et conséquente !
- 1984 : quand Liverpool a tenu tête à Thatcher
La réforme des pensions a déjà été entérinée, tandis que la régression des allocations de chômage devrait se concrétiser à partir de novembre, juste après les élections communales (il est question d’une diminution moyenne de 25%). Nul doute que le gouvernement fédéral compte bien poursuivre l’avalanche d’austérité une fois les élections communales passées.
Tous les niveaux de pouvoir sont utilisés afin de nous faire payer la crise : dégradation des conditions de travail pour le fédéral, augmentation des tarifs pour les transports en commun via les régions, pénuries dans les écoles via les communautés, augmentations des prix de distribution de l’électricité, du gaz et de l’eau pour les communes,… Nous avons expérimenté tant d’exemples de répartition de l’austérité et de coupes budgétaires ces dernières années ! Les politiciens essaient ainsi de se renvoyer les torts et les responsabilités des manques de moyens. Ce sont pourtant ces mêmes politiciens qui sont présents, des communes jusqu’au fédéral. Ne nous laissons pas avoir par ce jeu de dupes !
Nous profiterons des élections communales d’octobre afin d’organiser la colère avec des listes unitaires de gauche, en vue de s’opposer aux politiciens traditionnels ainsi qu’à leurs politiques néolibérales. Nous aspirons à une politique communale combative !
‘‘Gauches Communes’’ à Bruxelles
A Bruxelles, nous avons récemment lancé la campagne ‘‘reprenons nos communes’’ en partenariat avec le CAP (Comité pour une Autre Politique) et le PH (Parti Humaniste) en vue de dénoncer la manière dont les communes de la Région bruxelloise nous font payer la facture de la crise de Dexia ainsi que la liquidation du Holding Communal qui a suivi. Nous mettons en avant l’augmentation des prix de distribution du gaz et de l’électricité exercée par les communes (via une représentation dans l’intercommunale Sibelga) en vue de combler la perte du dividende et la recapitalisation de Dexia en 2010. Dans la commune de Saint-Gilles, nous avons mobilisé les habitants pour une interpellation communale le 31 mai dernier (l’action n’avait pas encore eu lieu au moment de la rédaction de cet article).
Avec ce type de campagne, nous voulons organiser les jeunes, les travailleurs, les allocataires et les retraités dans leur propre commune. Nous voulons aboutir à l’établissement de listes ‘‘Gauches Communes’’ pour les élections communales d’octobre. A Saint-Gilles toujours, Anja Deschoemaecker (ancienne tête de liste pour Front des Gauches à Bruxelles aux élections de 2010) sera notre porte-parole et tête de liste.
Un ‘‘Front de Gauche’’ à Charleroi
A Charleroi, nous participons également à la mise en place d’une liste unitaire à la gauche du PS et d’Ecolo avec le ‘‘Front de Gauche’’. Nous en avons posé les fondations avec le Parti Communiste et, là aussi, nous voulons élargir cette liste aux militants associatifs, aux syndicalistes,… qui souhaitent s’organiser durant ces élections communales afin de formuler un programme contre l’austérité.
Il nous faut Une représentation politique
D’innombrables manifestations de masse et grèves générales se sont déjà déroulées à travers l’Europe pour protester contre l’austérité. Nous avons nous aussi besoin d’un relais politique afin de pouvoir lutter contre les politiciens capitalistes. En France, avec le Front de Gauche de Mélenchon ou encore en Grèce avec Syriza, nous avons pu remarquer le large soutien que récolte une opposition de gauche unitaire à l’austérité.
En Belgique aussi, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer une véritable représentation des travailleurs et de leur famille. Le PS pourra se targuer d’être un moindre mal tant qu’il pourra faire valoir son lien avec les syndicats : nous devons briser les liens entre les syndicats et les partis traditionnels. Leurs politiques d’austérité ne servent que l’avidité des marchés et les 1% les plus riches, pas nous !
Une simple liste de gauche ne suffira pas. Nous aurons besoin d’aller un cran plus loin pour transformer un programme en une force sociale : un parti de masse des travailleurs, qui pourrait rassembler les expériences de lutte et organiser la discussion sur la stratégie et la tactique pour construire notre rapport de force face aux capitalistes. Lors de la fête du 1e mai, la FGTB de Charleroi a appelé à la formation d’une force politique à la gauche du PS et d’Ecolo. Nous voulons défendre cette idée lors des élections communales à travers notre participation à des listes unitaires. Nous devons refuser l’application de l’austérité à chaque niveau de pouvoir !