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  • Enseignement : Des frais d’inscription plus élevés ?

    Dans plusieurs pays voisins, les discussions vont bon train concernant le montant des frais d’inscription dans l’enseignement supérieur. Il n’est guère surprenant de voir ce débat arriver chez nous aussi. Dans les pages du journal étudiant de l’université de Leuven (Veto), divers experts se sont exprimés à ce sujet, y compris l’administrateur délégué de l’organisation patronale flamande VOKA. Nous publions ici la réponse d’un doctorant de cette université, qui y est par ailleurs également délégué CSC.

    Par Jon Sneyers

    Bien qu’il soit véridique que la Belgique investit légèrement plus que la moyenne européenne dans l’enseignement (5,9 % du PIB), ce chiffre reste très limité, d’autant plus qu’il comprend aussi des dépenses telles que les allocations familiales et les salaires des jeunes chercheurs (pour des raisons techniques et fiscales, ils sont considérés comme ‘‘doctorants’’). En comptant les dépenses réelles de l’enseignement, on retombe à 4,5 % du PIB seulement. Ce chiffre est à comparer avec les données d’il y a trente ans, quand le pays consacrait 7 % de son PIB à l’enseignement.

    Cette diminution des investissements dans l’enseignement supérieur est très palpable. Ainsi, le nombre d’étudiants a augmenté d’environ 50% depuis les années ’90 alors que le nombre d’enseignants est resté stable. Uniquement pour l’enseignement universitaire flamand, il y avait en 1982 quelque 2507 professeurs (équivalents temps plein) contre 2601 en 2010. Une augmentation négligeable en termes absolus, mais un grave déclin relatif. Dans les hautes écoles, le nombre d’employés a diminué, même en termes absolus, passant de 8378 enseignants en 1995 à 7908 en 2010. L’article du Veto parle d’une moyenne de 19 élèves par enseignant en 2007 en Belgique, parmi les ‘‘scores les plus élevés’’ – et donc les pires – de la moyenne des pays de l’OCDE (15,8). Dans les universités flamandes, il y avait en moyenne 21 étudiants par professeur en 1993 pour 32 étudiants par professeur en 2010. Le budget de l’enseignement supérieur flamand était de plus de 10.000 euros par étudiant en 2006, montant tombé sous les 8000 euros en 2011.

    Jo Libeer, le patron de la fédération patronale Voka, affirme que le gouvernement flamand fait face à de majeurs défis budgétaires, et n’a donc pas de moyens suffisants. Mais ce ne sont pas les étudiants qui ont causé la crise financière, pourquoi devraient-ils en payer le prix ? Ce ne sont d’ailleurs pas non plus les travailleurs (qui gagnent beaucoup trop selon Voka), les pensionnés (qui ne meurent pas assez vite), les immigrés, les chômeurs, les Wallons, etc. qui sont responsables des difficultés financières du gouvernement. Non, les coupables, ce sont les banques et les spéculateurs qui ont joué au casino de la finance, puis il a fallu les secourir avec des plans de sauvetage. La suppression des cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises, qui sont à peine imposées, constituerait un bon début pour trouver une solution au déficit budgétaire. Cette politique néolibérale qui a duré des décennies est la véritable raison du sous-financement de l’enseignement, et non les étudiants.

    Une augmentation du coût des études est profondément antisociale, car cela diminue inévitablement l’accessibilité de l’enseignement supérieur. Même si cette augmentation n’est pas pratiquée pour les étudiants boursiers, il reste encore un groupe important d’étudiants qui ne peuvent pas avoir accès à une bourse d’étude.

    De plus, même en payant plus de frais d’inscription, la qualité de l’enseignement supérieur ne serait même pas améliorée, cela donnerait juste une marge supplémentaire au gouvernement pour accorder de nouvelles baisses de charges pour les grandes entreprises. Jo Libeer suggère que les étudiants “investissent” dans leur université, ils pourraient ainsi aider à déterminer ce qui se fait avec leur argent. En Grande-Bretagne, cette idéologie n’a pas conduit à des universités plus démocratiques, mais les frais d’inscriptions dépassent maintenant les 10.000 euros (9000 livres) par an ! En tant que ‘‘petit investisseur’’, votre voix a peu de poids, ce sont les grandes entreprises qui ont tout à dire.

    Nous sommes bien d’accord pour dire, tout comme Jo Libeer, que les tabous ne peuvent pas exister. Pourquoi ne pas, par exemple, totalement abolir les frais d’inscription ? Les étudiants chiliens qui ont, l’an dernier, mené une lutte massive contre l’enseignement le plus cher au monde, ont suggéré que la gratuité de l’enseignement soit garantie par la nationalisation du secteur du cuivre. Le plus intéressant, c’est que cette revendication a trouvé un écho favorable parmi toute la population chilienne, y compris parmi les travailleurs du cuivre. En Belgique, pourquoi ne pas commencer par la re-nationalisation d’Electrabel?

    Et si Voka et leurs nombreux amis politiques essayent de nous imposer une augmentation des frais d’inscription de 1000 euros ? Nous aurions alors grand intérêt à être inspirés par la résistance des étudiants en lutte contre la politique néolibérale à travers le monde. J’ai déjà parlé du Chili, mais on pourrait aussi parler du Québec où, le 22 mars, plus de 200.000 personnes ont manifesté dans les rues de Montréal contre une augmentation des frais d’inscription de 2.168 $ à 3.793 $. Les médias ont défendu que c’était normal puisque ces frais sont de toute manière plus élevés dans le reste du Canada. Mais ce n’est aucunement un hasard : les élèves québécois ont une forte tradition de militantisme, voilà d’où proviennent leurs frais d’inscription moindres. La leçon à tirer est que la lutte paie. Nous n’avons d’ailleurs pas à traverser l’Atlantique. En Allemagne, il n’y avait aucun frais d’inscription jusqu’en 2005. Mais ils ont été introduits petit à petit par la suite, pour atteindre maintenant les 1.600 euros. Toutefois, dans certaines régions, ces frais d’inscription ont dû être abolis grâce à la contestation étudiante. Nous ne pouvons qu’espérer que c’est ce de cela qu’il s’agit lorsque Jo Libeer parle de ‘‘modèle rhénan’’.

  • Argentine : Kirchner nationalise l’entreprise de pétrole YPF

    L’annonce de la présidente péroniste de l’Argentine, Cristina Fernandez Kirchner, que 51% des parts de l’YPF seraient prises par l’Etat a rencontré un soutien massif en Argentine et a été vu comme une attaque envers la multinationale Repsol. Mais elle s’est attirée les foudres de l’impérialisme.

    Tony Saunois, CIO

    Le ministre de l’industrie espagnol, José Manuel Soria, a dénoncé cela comme un acte ”d’hostilité envers l’Espagne qui aura des conséquences”. Rajoy a parlé d’un acte ”arbitraire et hostile” qui casse le ”climat d’amitié” entre les deux pays. Le British Financial Times a reproduit ce ressentiment. Son éditorial, titré ”un acte lamentable de piraterie économique”, a mis en garde l’Argentine qu’elle pourrait être ”suspendue du G20” et prévenu Kirchner : ”Elle ne devrait pas oublier que tout acte ont des conséquences”. (FT 18/4/2012)

    Le président néolibéral du Chili, Pinera, et Camderon, du Mexique, se sont aussi joints aux critiques contre cette acte de Krichner. Même Evo Morales le président Bolivien, dans une réaction assez lâche, a argumenté que c’était une question bilatérale entre deux Etats et que son gouvernement jouissait de bonnes relations avec Repsol ! Son propre gouvernement a pourtant subi des attaques similaires de la part du Brésil lorsqu’il a pris des mesures du même type contre Petrobras, la multinationale brésilienne ! (Depuis l’écriture de cet article, Morales a annoncé la nationalisation de l’entreprise de Transport d’électricité TDE, NDLR)

    La nationalisation des parts de l’YPF est un développement significatif qui a des conséquences importantes au-delà de l’Argentine, c’est d’ailleurs ce qui se cache derrière le déversement de venin contre l’intervention d’Etat de Kirchner. La classe dominante mondiale a peur que cela puisse constituer un précédent pour d’autres gouvernements alors que la crise économique mondiale s’aggrave. ‘‘Le chant des sirènes populistes séduit à nouveau…’’ a ainsi titré Moisés Naim dans son article paru dans le Financial Times du 19 avril 2012. Ces développements en Argentine sont une anticipation de ce qui pourrait se développer dans d’autres pays alors que la crise du capitalisme s’intensifie. En ce sens ils signifient le début d’une nouvelle ère.

    L’hostilité et l’opposition internationales aux mesures similaires de Hugo Chàvez au Venezuela dans le passé (quand son gouvernement avait également agi contre Total, BP et Chevron), elles n’atteignaient pas le même niveau que les réactions actuelles consécutives à l’intervention de Kirchner. C’est que la situation mondiale est maintenant beaucoup plus critique pour le capitalisme mondial. L’idée que d’autres gouvernements puissent être forcés d’intervenir et d’aller encore plus loin dans les nationalisations de secteurs de l’économie (que cela soit sous la pression de la population ou pour défendre leurs propres intérêts) terrifie à présent la classe dominante.

    Une nouvelle politique de la classe dominante?

    L’intervention de Kirchner, en saisissant 51% des parts de l’YPF, pourrait être annonciatrice d’une nouvelle situation où les gouvernements se verraient forcés d’intervenir, par une intervention d’Etat, afin de tenter d’atténuer les effets d’une sérieuse récession prolongée ou d’un marasme économique.

    Cela remet aussi la question de la nationalisation à l’ordre du jour politique ; la classe dominante craint que la classe ouvrière se saisisse de ce mot d’ordre et exige son application. Les développements en Argentine sont en conséquences extrêmement importants internationalement.

    L’intérêt géopolitique de l’Amérique Latine et des Amériques est un élément supplémentaire important. Le déclin perceptible d’Hugo Chàvez laisse un espace que Kirchner tente de remplir. L’impérialisme États-Unien a donc été plus prudent dans sa réaction, ne voulant pas pousser Kirchner davantage dans la ‘‘camp populiste’’. Le journal espagnol El Pais a cité un haut fonctionnaire États-Unien qui, à la suite du récent Sommet des Amériques en Colombie, disait que : ‘‘Nous avons des divergences occasionnelles avec l’Argentine, mais nous ne voulons pas que cela (la nationalisation de l’YPF) compromette notre large coopération économique et sur la sécurité’’ avec l’Argentine. (El Pais 16/4/12)

    Cette re-nationalisation partielle de YPF est directement issue des conséquences désastreuses des privatisations massives menées en Argentine dans les années ’90 sous le règne du président péroniste Carlos Menem. Traditionnellement, le péronisme (un mouvement nationaliste populiste) a adopté une politique de lourdes interventions de l’Etat dans l’économie. Mais Menem avait change d’orientation et s’est dirigé vers des privatisations massives, résultat de l’adoption de la logique néolibérale qui prévalait intentionnellement. Il s’agissait à tel point d’un nouveau départ pour le péronisme qu’il a été surnommé le “Menemismo”.

    L’YPF a été privatisé en 1992. Tout comme les autres privatisations, ce fut un désastre pour les masses, mais a qui représentait d’immenses opportunités pour les capitalistes argentins et pour les multinationales telles que Repsol qui sont retournées en Amérique Latine tels de nouveaux conquistadores, en achetant des pans entiers de l’économie d’Argentine et de l’Amérique Latine.

    Ces privatisations ont véritablement été catastrophiques pour l’économie. Comme Kirchner l’a fait remarquer, le manque d’investissements et de développement dans les secteurs de l’énergie et du pétrole a eu pour conséquence que l’Argentine a dû commencer à importer du gaz et du pétrole pour la première fois depuis plus de 17 ans. Et cela malgré la découverte de champs de gaz étendus, connus sous le nom de Vaca Muerta (la ‘‘vache morte’’). ‘‘Cette politique vide, de ne pas produire, de ne pas explorer, nous a pratiquement transformés en un pays non-viable en raison de la politique du business, et non à cause d’un manque de ressources’’, était l’une des raisons invoquées par Kirchner pour prendre une part majoritaire de l’YPF. (El Pais 17/4/12)

    Récemment encore, l’Aérolinéas Argentinas privatisée, les compagnies d’électricité et quelques autres ont aussi été renationalisées, en partie pour des raisons similaires. Ce changement de politique par le gouvernement Kirchner fait suite à un net ralentissement de l’économie, à une augmentation de l’inflation, à l’introduction de coupes budgétaires ainsi qu’au développement du chômage.

    Ce qu’elle dit dans les faits, c’est que si le secteur privatisé n’assurera pas les services essentiels, alors l’Etat va intervenir et le faire. Cependant, malgré l’épanchement d’hostilité de la part des représentants du capitalisme et de l’impérialiste, Kirchner n’a pas effectué une nationalisation socialiste.

    Trotsky et le Mexique de 1938

    En mars 1938, le gouvernement populiste radical du Mexique dirigé par Làzaro Càrdenas a nationalisé les compagnies pétrolières Anglo-Américo-Néerlandaises. Trotsky argumentait que cette étape devait être soutenue et que les syndicats et la classe ouvrière devraient lutter pour un contrôle et une gestion démocratique par les travailleurs dans la nouvelle industrie d’Etat, bien que celle-ci n’ait pas été construite sur des bases socialistes. Cette approche est une leçon pour l’Argentine aujourd’hui.

    De la même manière, les marxistes britanniques revendiquaient le contrôle et la gestion démocratique par les travailleurs lors des nationalisations des houillères, des chemins de fer et d’autres secteurs de l’économie par le gouvernement travailliste d’après-guerre. Ils proposaient concrètement que les conseils de ces entreprises soient formés d’un tiers de syndicalistes de l’industrie en question, un tiers de représentants de la Confédération Syndicale (représentant la classe ouvrière au sens large) et d’un tiers de représentants du gouvernement.

    La nationalisation partielle de Kirchner a été suffisante pour provoquer la colère de la classe dirigeante. Elle ne signifie pas qu’un simple changement dans la politique du gouvernement, il s’agit d’un changement dans la politique de la dynastie Kirchner elle-même. Christina Kirchner n’a pas été partisane de la classe ouvrière et des pauvres d’Argentine. Son prédécesseur et défunt mari, Néstor Kirchner, était un partisan enthousiaste de la privatisation de l’YPF en 1992. En 1999, il a vendu 5% des parts de l’YPF à Repsol détenues en Patagonie, dans la province de Santa Cruz où il était alors Gouverneur.

    Comme Repsol augmentait sa possession de YPF jusqu’à 99%, Kirchner a alors appuyé une politique d’ « Argentinisation » et a insisté pour qu’un pourcentage reste détenu par des intérêts argentins. En conséquence, le groupe Argentin Peterson, possédé par la famille Eskenazi, a reçu 25% des parts de l’YPF. Celles-ci n’ont pas été touchées par la récente nationalisation partielle.

    Au gouvernement, les Kirchner ont amassé une fortune. Quand Nestor Kirchner a été élu président en 2003, la fortune du couple était estimée à 2,35 millions de dollars. Pendant son règne, la richesse des Kirchner a augmenté d’un étourdissant 900% en 7 ans. Au moment de la mort de Nestor en 2012, ils possédaient 18 millions de dollars avec 27 maisons, appartements, magasins et hôtels à leur nom. En 2003, la famille n’avait pas d’intérêts économiques dans la ville Patagonienne El Calafate. En 2010, les Kirchner dirigeaient 60 à 70 % de l’activité économique de la ville.

    Les mesures prises par Cristina Kirchner, qui vont être très populaires en Argentine, sont une intervention d’Etat pour essayer de résoudre la crise de l’énergie. Elles ont été prises en partie pour essayer de résoudre le déficit énergétique et l’échec de Repsol à développer l’industrie. Elles sont aussi une tentative par Kirchner d’obtenir du soutien dans un contexte d’économie déclinante et d’attaques contre la classe ouvrière. Elle a essayé d’invoquer la mémoire de la populiste radicale et nationaliste Evita Peron (en annonçant les mesures devant une image d’une Evita souriante et en présence des Madres de la Plaza, les mères des milliers de disparus sous la dictature militaire).

    Cette intervention montre comment la classe dominante peut être contrainte de changer sa politique et de soutenir l’intervention d’Etat quand elle y est forcée ou quand ses intérêts sont menacés.

    En faisant cela, Kirchner a frappé un grand coup aux intérêts de l’impérialisme espagnol et de sa multinationale Repsol. Elle a agité le spectre que d’autres coups plus forts soient frappés contre les autres pays et replacé la question des nationalisations à l’ordre du jour politique. Cela a terrifié la classe dirigeante du monde entier. La revendication de nationalisations doit maintenant être reprise par les organisations des travailleurs mondialement. En Espagne, la formation de gauche Izquierda Unida s’est opposée au gouvernement Espagnol et a défendu le droit du gouvernement Argentin à nationaliser l’YPF, ce qui est positif. Cependant, l’achat de 51% des parts de l’YPF ne constitue pas une ‘‘nationalisation socialiste’’. Kirchner elle-même a été très claire lorsqu’elle a déclaré : ‘‘Le modèle n’est pas l’étatisation, c’est clair, mais la récupération de la souveraineté et du contrôle du fonctionnement de l’économie.’’ (El Pais 17/4/12)

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière et ses sections à travers le monde (dont le PSL en Belgique) s’opposent aux protestations des politiciens impérialistes et capitalistes.

    Nous soutenons toutes les mesures authentiques prises contre l’impérialisme. Nous demandons que des actions réelles soient entreprises contre la domination impérialiste de l’économie et des capitalistes nationaux qui exploitent les peuples d’Argentine. Nous soutenons donc une nationalisation socialiste démocratique du secteur de l’énergie entier.

    Pour la nationalisation de Repsol, de toutes les multinationales et de tout l’YPF en ne payant une compensation que sur base de besoins prouvés ! Le secteur de l’énergie nationalisé devrait alors être dirigé démocratiquement par la classe ouvrière d’Argentine, dans le cadre d’un plan démocratique de toute l’économie basé sur la nationalisation des grandes entreprises.

  • En Bref…

    Chaque samedi, nous publions dans cette rubrique quelques faits marquants, des citations, des cartoons, de petites vidéos,…

    Course à droite dans le groupe Rossel…

    Le groupe de presse Rossel, c’est Le Soir, mais aussi Sudpresse (La Meuse, La Nouvelle Gazette, La Capitale,…), le Vlan, la Voix du Nord, L’Echo / De Tijd, RTL-TVI, Club RTL, Plug RTL, Bel RTL et Radio Contact. Bref, un monstre des médias. Et dans la bataille de l’austérité, quel est le camp choisi par le groupe? Celui du patronat évidement. Le Soir s’est ainsi fendu de dossiers nauséabons sur les "tabous” que représentent les syndicats et les chômeurs. Quant à la Meuse, elle a publié en première page ce mercredi ”Les femmes ne doivent-elles pas travailler plus longtemps que les hommes?” Et de continuer, toujours en première page, "Comme l’espérance de vie féminine est plus grande, la question de l’âge de départ à la retraite en fonction du sexe pourrait se poser un jour” Voilà une belle logique de cours de récré ! Précisons toutefois que le ”journaliste” n’était pas une femme.


    La pension des femmes 23% plus basse…

    Alors que La Meuse remet en question l’âge de départ des femmes à la retraite, comme expliqué ci-dessus, des données très intéressantes et pertinentes ont été publiées par l’Institut pour l’égalité des chances concernant la différence entre les hommes et les femmes. L’écart salarial entre les hommes et les femmes dans le secteur privé, observé sur la base du salaire horaire brut, s’élève à 25% chez les employés et 17% chez les ouvriers. L’écart salarial dans le secteur public est beaucoup moins élevé (5% chez les contractuels) et s’explique par le fait que les salaires sont beaucoup plus réglementés dans l’administration. Au niveau des pensions, la différence est en moyenne de 23%, à cause de l’écart salarial mais aussi par des carrières plus irrégulières. Les réformes de Van Quickenborne concernant le crédit-temps pénalisé dans le calcul de la pension va encore plus durement frapper les femmes. Le ministre estime visiblement qu’un écart 23% au niveau de la pension n’est pas suffisant.


    Confessions d’un cheminot

    Cette semaine, Le Vif a laissé la parole à un agent de la SNCB. Morceaux choisis : ”Pour le moment, ce qui tracasse les collègues, c’est l’augmentation du tarif pour les gens qui achètent leur billet dans le train. Apparemment, à partir d’octobre, ce ne sera plus 3 euros, mais 7 euros de supplément si on paye son ticket à bord. Mettre 7 euros en plus à un voyageur, imaginez… On va recevoir des coups. (…) Un samedi soir, je suis resté trois heures en rade à Floreffe. Caténaire cassée. Une locomotive diesel aurait dû venir secourir mon train. Mais le dispatching m’explique : pas de conducteur, pas de locomotive non plus. J’avais à bord un groupe de jeunes qui devaient se rendre à une mégasoirée à Hasselt. Ils étaient surexcités. J’ai cru que je ne survivrai pas. Toutes les demi-heures, je téléphonais au dispatching pour leur demander s’ils avaient une solution. On me répondait : ah non… Les voyageurs énervés ont compris que je n’en savais pas plus qu’eux. Finalement, Securail a envoyé un bus. C’est typique. Le week-end, il n’y a plus de personnel ni de machines disponibles pour ce genre d’incidents.”

    A côté des exemples du sous-investissement, le cheminot a également pointé du doigt les problèmes de gestion : ”A Charleroi, les toilettes du local des accompagnateurs de train sont bouchées. De la pissotière au gros tuyau, ça relève de la SNCB. A partir du gros tuyau, par contre, c’est le holding. Le holding dit : le petit tuyau est bouché, c’est à la SNCB de réparer. La SNCB rétorque : pour réparer, il faut casser le mur, qui appartient au holding. Véridique !”


    Toutes les 3 minutes, un salarié européen meurt à cause de son travail

    Laurent Vogel, de l’Institut syndical européen, a récemment accordé une interview au site Bastamag.net au sujet de l’état de santé des travailleurs européens à l’heure des plans d’austérité. Alors que l’âge de départ en retraite est sous pression partout en Europe : ”Nous assistons à une détérioration de la santé au travail sur le long terme. Le problème est moins l’impact immédiat des conditions de travail sur la santé que le cumul des atteintes à la santé dans la durée. Dans le cadre de l’enquête européenne sur les conditions de travail, lorsque l’on demande aux salariés s’ils se sentent capables de travailler jusqu’à l’âge de 60 ans, les réponses négatives sont importantes. Un effet d’usure se manifeste : seulement 44 % des ouvriers non qualifiés pensent ainsi pouvoir tenir le coup jusqu’à 60 ans, et à peine la moitié des ouvriers qualifiés.” En Europe, 460 personnes meurent chaque jour à la suite d’accidents et de maladies liés au travail (168 000 par an selon la Commission des affaires sociales du Parlement européen). selon Laurent Vogel, c’est ”une estimation plutôt basse.”


    La stratégie du choc en Grèce, interview de Naomi Klein

    Retranscription en français

    ”Ce qui se passe actuellement en Grèce, ressemble en quelque sorte à ce qui s’est passé en Corée du sud durant la crise asiatique, dans le sens où il y a eut cette guerre évidente avec la démocratie. La Corée du sud était en pleine période électorale quand le FMI a obligé tous les candidats à la présidence à signer l’accord passé avec le FMI. En réalité le FMI a annulé le sens même des élections.

    ”Et peu importe le résultat des élections, l’accord reste inchangé parce qu’ ils redoutaient que celui qui négocie avec le FMI, n’aura pas une grande influence politique pour imposer l’accord et perdra les élections.

    ”C’est le moment ou le masque tombe complétement et où le système des marchés est en guerre avec la démocratie. Les projets du néolibéralisme sont de discréditer la démocratie et de faire en sorte que les élections deviennent une course au candidat le plus populaire. Les marchés veulent de la sécurité. La sécurité que les élections n’amènent aucun changement au statu quo des affaires.

    ”Et il y a beaucoup de mécanismes pour assurer ce statu quo. La soit-disant indépendance de la banque centrale est un de ces mécanismes avec lequel ils disent : « les hommes politiques ne peuvent pas toucher à nos jouets ».

    ”Dans « la Stratégie du Choc » je raconte que c’est ce qui s’est passé au Chili durant la période transitoire vers la démocratie. La fin de la dictature de Pinochet est survenue comme le régime Pinochet l’a voulue. C’était une transition contrôlée. Les « Chicago boys » (groupe d’économistes qui ont travaillé avec Pinochet) disaient ouvertement qu’ils allaient réinventer le sens, la définition de la démocratie, vers une démocratie technocratique.

    ”Dans la réalité il s’agit d’une démocratie où l’économie est hors d’atteinte des politiques. Ils ont utilisé des mécanismes constitutionnels, de sorte que tout changement des règles du jeu économique devienne impossible ou illégal. Les programmes de restructuration sont une des manières d’atteindre leurs buts. Les accords du libre échange en est une autre.

    ”Il y a plusieurs manières de raconter l’histoire du néolibéralisme, comme l’histoire du « comment lier les mains de la démocratie », de sorte qu’elle ne puisse pas inciter le pouvoir à changer l’économie.

    ”La Grèce est considérée comme une nation peuplée d’enfants à qui il faut retirer des mains les clés de la voiture.”

  • Illusion de stabilité en Amérique Latine

    Nous publions ci-dessous un rapport de la commission consacrée à la situation en Amérique Latine qui s’est tenue lors de la rencontre du Comité Exécutif International (CEI) du Comité pour une internationale Ouvrière. L’Amérique Latine donne l’apparence illusoire d’être curieusement isolée du contexte mondial de stagnation, de récession et de crise économique. Les économies basées sur l’exportation, particulièrement au Brésil, ont bénéficié de la demande chinoise insatiable de matières premières et enregistré de forts taux de croissance.

    Matt Dobson, Socialist Party (CIO-Ecosse)

    Andre Ferrari de la LSR (CIO-Brésil) a introduit cette discussion, qui a illustré les contradictions et les déséquilibres sur lesquels ces illusions d’une croissance continue et de stabilité politique sont construites. La croissance économique ne va pas réduire les écarts de richesse communs à tous les pays où les conditions épouvantables de la majorité. Le Brésil, alors qu’il bénéficie de son partenariat avec la Chine, a aussi accumulé d’énormes dettes.

    Le ralentissement économique à venir en Chine et l’aggravation de la crise en Europe et aux USA va amoindrir la demande d’exportations et les investissements, menaçant la croissance de la région à court terme et menant probablement rapidement à un ralentissement de l’économie. Cela conduira à une nouvelle période de conflits de classe mouvementés, dangereux pour la continuité des partis, dirigeants et gouvernements qui sont dans leur deuxième ou troisième mandat en Colombie, au Brésil, en Argentine et au Venezuela.

    Cela s’est déjà vu au Pérou; le nouveau gouvernement d’Ollanta a été élu sur la promesse d’imiter les réformes en faveur des pauvres du premier gouvernement Lula au Brésil et de Chavez au Venezuela. Mais, immédiatement confronté à un mouvement social dans le secteur minier, Ollanta a décrété l’état d’urgence. Ollanta s’est droitisé avant même les élections. Durant la campagne, entouré des conseillers brésiliens de Lula, il s’est « Lularisé » ou « dé-Chavezé ».

    Anticipant la crise à venir, Dilma, qui remplace Lula à la présidence du gouvernement PT, a abandonné l’extension de l’intervention de l’état et a un nouveau programme d’ajustement fiscal qui fera des coupes dans les programmes sociaux. Mais même avant que cela ne soit mis en œuvre, la croissance du Brésil n’a pas été capable de contenir l’éclatement de conflits de classe. Luciano de LSR a rapporté que, comme les politiciens ont promis d’amener la plus grande économie de la région dans le « premier monde », la classe ouvrière organisée a répondu en entrant en action pour exiger le partage des richesses générées par le boom économique. Des grèves ont perturbé les projets d’infrastructures du gouvernement, qui essayent à tout prix (dont la destruction de l’environnement) de créer un accès à l’océan Pacifique et aux marchés inexploités des pays voisins et des projet prestigieux de la Coupe du Monde et des Jeux Olympiques à venir.

    Des mouvements de grève ont éclaté au cœur de la machine d’état : les pompiers de Rio ( qui sont militarisés et armés) ont fait grève avec le soutien massif de la population. Des sections-clé des travailleurs ont été impliqués dans des luttes, comme les travailleurs des banques, les enseignants, les travailleurs du pétrole, de la construction, et les métallos.

    La Bolivie et le Venezuela

    La première décade de ce siècle a vu des soulèvements révolutionnaires dans toute la région, des mouvements de masse propulser au pouvoir des dirigeants et des gouvernements, dont les politiques de réformes en faveur des pauvres ont été les premières à défier le consensus du néo-libéralisme après l’effondrement du stalinisme. Mais depuis quelques années, les régimes de Morales en Bolivie et de Chavez au Venezuela se sont droitisés, ont enrayé la révolution n’ont pas fermement rompu avec le capitalisme et les grands propriétaires terriens.

    Cela a permis aux forces de la contre-révolution de gagner du terrain. Les membres du CIO en Bolivie ont rapporté que Morales, prêt à tout pour les investissements des multinationales Brésiliennes, et se rendant compte que la Bolivie est menacée par la crise économique lorsque les réserves de gaz seront épuisées dans quinze ans, a attaqué les communautés indigènes sur lesquelles il avait construit sa base, autorisant la construction d’une autoroute à travers des aires rurales protégées. Un mouvement des fermiers producteurs de coca soutenus par la classe ouvrière a fait reculer le gouvernement.

    Avec la maladie de Chavez et la montée du soutien pour l’opposition de droite néo-libérale, due aux problèmes économiques, le Venezuela est entré dans une période incertaine. William de Socialismo Revolucionario (CIO au Venezuela) a rapporté que l’augmentation des investissements dans les programmes sociaux et le prix élevé du pétrole pourraient permettre au gouvernement d’être ré-élu en octobre. La santé instable de Chavez pourrait déclencher une crise après les élections, même s’il est ré-élu, ce qui semble le plus probable. Les travailleurs ne sont pas satisfaits des organisations bureaucratiques, des coalisions politiques, des partis et des fédérations syndicales qui ont été construites pour assurer le maintien du régime au pouvoir plus que comme des outils pour la lutte des masses.

    Les forces du CIO dans chacun de ces pays ont apporté un soutien critique aux réformes et nationalisations de Chavez et Morales, défendant les acquis sociaux obtenus par la pression des masses contre les attaques de la contre-révolution, et ont expliqué que pour consolider ces acquis il est nécessaire de rompre avec le capitalisme. Cependant, l’échec de ces régimes à rompre avec le capitalisme les a conduits à se droitiser.

    Aujourd’hui, la tâche des socialistes dans chacun de ces pays est de construire des organisations de la classe ouvrière et des pauvres indépendantes, des partis politiques qui s’engagent à se battre pour la réquisition des industries, des banques, des terres et de l’économie sous la propriété démocratique publique. Alors que la situation au Venezuela est compliquée par les attaques du régime contre les syndicats qui luttent, le soutient pour l’idée de construire une nouvelle force politique basée sur la classe ouvrière et les pauvres s’élargit en Bolivie, ce qui montre les puissantes traditions socialistes et révolutionnaires en Bolivie, en comparaison du Venezuela. Les organisations des travailleurs qui étaient cruciales dans le mouvement révolutionnaire qui a mené Morales au pouvoir cherchent maintenant une alternative combattive.

    Le Chili

    Dans la dernière période, le Chili était à la traine des développements révolutionnaires, mais désormais ses luttes sociales et politiques sont les plus avancées de la région. Celso de Socialismo Revolutionnario (CIO au Chili) a rappelé la perspective du CIO que l’élection du gouvernement néo-libéral de Pinera ne représentait pas un tournant à droite de la société chilienne, ce qui s’est confirmé par le soulèvement des étudiants et celui contre l’augmentation du prix du gaz dans le Sud.

    Dans les luttes les plus considérables depuis la chute de la dictature, les étudiants ont commencé par un mouvement pour l’éducation gratuite et contre les dettes écrasantes, gagné le soutien des travailleurs, culminé par un grève générale en Août et revendiqué la nationalisation de l’industrie du cuivre. Au cours de la lutte contre l’augmentation du prix du gaz, les travailleurs et les pauvres ont pris une ville du Sud du Chili et l’ont dirigé au travers d’une assemblée populaire (une tradition de la lutte contre le régime de Pinochet) jusqu’à ce que l’état envoie l’armée intervenir.

    Un thème de la discussion sur le Chili a été la faillite du parti Communiste qui n’a pas apporté de direction ni de stratégie à la lutte des étudiants. Celso a souligné que cela s’est reflété dans le développement d’un fort sentiment « anti-parti » chez les jeunes, un héritage du stalinisme et de la dictature. Il y a cependant besoin qu’une force authentiquement socialiste se développe, pendant que le capitalisme et ses institutions comme l’église, le parlement, les partis politiques, la police, perdent leur autorité par des décades de néo-libéralisme.

    Le Mexique, affaibli par la crise économique des USA, subit la pire situation économique de la région. Après plus de dix ans, le retour du PRI au pouvoir paraît probable, puisque des gouvernements néo-libéraux successifs sous Fox et Calderon ont créé une vague de mécontentement qui pourrait amener une marée de lutte des travailleurs et des jeunes. La guerre contre la drogue de Calderon était en réalité une guerre civile contre la population du Nord et contre tout mouvement social émergent, provoquant un mouvement des familles des tués qui prend de l’impulsion.

    Alec Thraves (Socialist Party – CIO-Angleterr et Pays de Galles) a fait un rapport de sa visite à la récente conférence du large parti de gauche brésilien PSOL. LSR, la section brésilienne du CIO, joue un rôle-clé dans le bloc de gauche du parti, qui s’oppose aux tentatives de la droite de faire des alliances électorales avec les partis qui défendent le marché et les coupes. LSR se bat aussi pour faire de Conlutas un centre syndical combattif dans tout le pays.

  • Les révoltes mondiales contre ce système sans perspective suscitent la recherche d’une alternative (2)

    Révolution et contre-révolution

    46. Cela exige une habile dose de dialectique afin de commencer à comprendre cette crise. Les vieilles certitudes sont dépassées par les contradictions que se sont accumulées sous la surface depuis des années. Des contradictions apparentes ne sont, d’un autre côté, que leurs propres compléments dialectiques. Ce qui hier fonctionnait encore bien, est aujourd’hui totalement bloqué. Les impasses et les changements de rythme vertigineux des processus graduels, leur revirement soudain et brusques transformations, caractérisent la situation. Nous nous trouvons dans une période de révolution et de contre-révolution, dans laquelle l’être humain se débarrasse de sa vieille enveloppe qui ne suffit plus aux besoins, dans ce cas le capitalisme. Des siècles auparavant, les révolutions prenaient la forme de déménagements massifs de population et par la suite, de guerres religieuses. Malgré les passions religieuses avec lesquelles elles étaient couplées, à ce moment-là aussi les conditions matérielles étaient la force motrice derrière ces processus. Que ce soit maintenant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ou bien en Chine, aux États-Unis, au Chili ou en Europe méridionale, les mouvements qui se sont déroulés cette année et sont toujours en cours, sont un dérivé direct de la Grande Récession.

    47. De puissants groupes médiatiques, une oppression dictatoriale brutale et la mesquinerie religieuse ne pouvaient pas empêcher le fait que les conditions matérielles ont finalement poussé les masses à surgir sur la scène politique. Cela s’est produit contre toute attente de la part des dirigeants locaux et de leur large appareil policier, de l’impérialisme et aussi des militants locaux. Mohammad Bouazizi n’était certainement pas le premier jeune chômeur en Tunisie à s’être immolé en guise de protestation contre le manque de perspectives. Sa mort a été la goutte qui a fait déborder le vase. En fait, quelque chose couvait déjà sous la surface depuis le grand mouvement de grève dans les mines de Gafsa en 2008. À ce moment là, Ben Ali était encore parvenu à isoler et étouffer le mouvement. Cela avait aussi à voir avec les bonnes relations que les dirigeants de la fédération syndicale UGTT entretenaient depuis des années avec la dictature. Le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti de Ben Ali) n’a été que le 17 janvier expulsé de l’“Internationale socialiste”, trois jours après la démission de Ben Ali.

    48. Les 500 000 syndicalistes ne sont cependant pas restés insensibles avant l’explosion sociale qui s’est répandue à partir du 17 décembre à vitesse grand V de Sidi Bouzid à tout le reste du pays. Malgré le fait que la direction nationale ait menacé de poursuite judiciaire, les sections locales et régionales ont pris part aux protestations et ont souvent offert un cadre organisateur. En une semaine, les dissidents avaient gagné toutes les sections. Les protestations se faisaient de plus en plus bruyantes. Le régime a réagi avec une répression brutale, mais le mouvement avait surmonté sa peur. Cela a causé la division au sein de la clique dirigeante. Au final, même l’armée a dû être retirée de Tunis de sorte qu’elle ne soit pas contaminée. Les troupes de sécurité ont tenté de créer le chaos afin de discréditer le mouvement et de le diviser. Dans les quartiers, des comités de sécurité ont été établis en réponse à cela, et ensuite des comités pour le démantèlement du RCD, des comités pour le ravitaillement, etc. Les dirigeants d’entreprise se voyaient refuser l’accès à leur entreprise en raison de leurs liens avec le régime de Ben Ali.

    La révolution enfle

    49. Les marxistes décrivent une telle situation comme une situation de “double pouvoir”. Pour la bourgeoisie et l’impérialisme, il fallait supprimer le pouvoir de la rue et à nouveau canaliser le pouvoir vers ses institutions fiables. Pour le mouvement en Tunisie et pour le mouvement ouvrier international, il s’agit de ne plus laisser ce pouvoir s’échapper. De cela découle notre appel à élargir les comités, à les structurer de manière démocratique, et à les réunir sur les plans local, régional et national afin de poser la base pour une nouvelle société, avec une nouvelle constitution révolutionnaire. Un petit parti révolutionnaire de quelques dizaines de militants aurait pu changer le cours de l’Histoire avec un tel programme. Cela n’était hélas pas le cas. Les partis et groupes de gauche qui y étaient bien présents, ont choisi soit un soutien critique au gouvernement temporaire, soit d’orienter le mouvement vers les urnes et d’attribuer la question de la constitution à un comité pluraliste de “spécialistes”.

    50. Leur argument a été le classique « D’abord la démocratie, et puis on verra après pour le socialisme ». Il y a toujours bien une raison : pour ne pas défier l’impérialisme, pour conserver l’unité des démocrates, ou parce que les masses n’étaient pas prêtes. Cela reflète un manque de confiance dans le mouvement ouvrier et dans la capacité des masses. Ils ont laissé passer le moment. Les comités ont néanmoins été rapidement imités en Égypte et d’ailleurs aussi en Libye. En Égypte, est arrivée la construction de camps de tentes permanents qui fonctionnaient comme quartier général de la révolution. Cela a été un exercice en autogestion avec leurs propres équipes média, équipes communication, service d’ordre et même à un moment donné une prison improvisée. Ici il n’y avait aucune trace de la bestialité de la clique dirigeante. Ici il semblait clair que les soi-disant groupes de lynchage étaient l’oeuvre d’agents provocateurs du régime. Les coptes et musulmans égyptiens y travaillaient de manière fraternelle les uns avec les autres et se protégeaient les uns les autres pendant les services religieux. Ce n’est que par après que le vieux régime, via l’armée, a pu reprendre un peu plus de contrôle, que les tensions religieuses se sont à nouveau enflammées.

    51. C’était une caractéristique frappante du mouvement qu’il ait pu transcender les contradictions nationales, religieuses, tribales et ethniques avec un énorme sentiment de respect et de liberté. Ce sentiment pour le respect s’est également exprimé dans le rôle proéminent des femmes. Il y avait évidemment divers degrés, mais ce phénomène s’est produit dans toutes les révolutions, que ce soit en Tunisie, en Égypte mais aussi au Bahreïn, au Yémen, en Syrie et dans d’autres pays de la région. Dans chaque révolution, il y a des moments où les masses partent en confrontation directe avec l’élite dirigeante. La plupart prennent la forme d’une marche sur le parlement, le palais présidentiel, le ministère de la Défense, et autres institutions qui symbolisent le pouvoir dirigeant. Cela s’est passé à Tunis, au Caire, à Sana’a (Yémen), et à Manamah (Bahreïn). C’était ici que le manque d’un programme c’est exprimé de la manière la plus criante. Une fois arrivés sur place, les manifestants ne savaient en effet plus par quoi d’autre commencer. Ils restaient à trépigner sur place, puis finissaient par rentrer chez eux.

    52. Trépigner sur place, ce terme a parfois été pris de manière très littérale. L’occupation de la place Tahrir, de la place Parel (à Manamah), et de tant d’autres places symbolise ceci. On sentait par intuition qu’on ne pouvait pas simplement rester là. Les travailleurs occupaient leurs entreprises, les communautés avaient pris le contrôle de leur quartier, mais le moment de la prise du pouvoir, ils l’ont laissé filer. On a estimé la contribution des travailleurs sans doute importante, tout comme celle des mosquées ou des bloggers, mais la révolution, celle-ci appartenait au “peuple”. Le caractère de classe de la société n’avait pas assez pénétré. On s’est battu contre le chômage et la pauvreté, pour de meilleures conditions sociales, pour la liberté et pour la démocratie, mais on n’a pas encore compris que c’est contre l’organisation capitaliste de la société qu’il faut lutter si on veut tout cela. On a vu les travailleurs comme une partie de la population, pas encore comme avant-garde d’une nouvelle organisation de la société sur base de la propriété collective. Les travailleurs eux-mêmes ne se voyaient pas comme ça, parce qu’il n’y avait aucune organisation ouvrière, aucun syndicat et encore moins de partis qui puissent ou qui veuillent donner une expression à cela en termes de programme et d’organisation.

    53. Dans une telle situation, le vieux pouvoir, après avoir fourni les quelques sacrifices symboliques exigés, rétablit petit à petit son emprise. Les masses ont cependant développé une énorme énergie, ont surmonté leur peur, et sont devenues conscientes de leur propre force. En outre, les conditions matérielles vont continuer à les encourager à chaque fois à rentrer en action de nouveau. Une chance énorme a été perdue, mais la lutte n’est pas terminée. La prise du pouvoir n’est plus en ce moment en tête de liste à l’ordre du jour, mais la construction de syndicats, de partis ouvriers et surtout aussi de noyaux révolutionnaires, n’est pas seulement nécessaire, mais sera beaucoup mieux compris par la couche la plus consciente. De plus, une couche de militants va observer de manière beaucoup plus attentive les nuances qu’elle avait encore considérées comme peu importantes pour le mouvement.

    L’impérialisme reprend pied dans le pays

    54. L’impérialisme était encore en train de mener une guerre d’arrière-garde avec les partisans d’Al-Qaeda, lorsque les masses ont jeté par-dessus bord ses pantins dans la région et ont ainsi réalisé en quelques semaines ce qu’al-Qaeda n’a jamais pu faire. Il a perdu tout contrôle. Les masses dans la région étaient d’ailleurs très conscientes du fait que Moubarak, Ben Ali et autres dictateurs étaient maintenus en place par l’impérialisme. Il a fallu la brutalité du régime de Kadhafi en Libye pour que l’impérialisme puisse à nouveau prétendre jouer un rôle dans la région. Au début, les jeunes de Benghazi, qui avaient commencé la révolution, avaient laissé savoir à la presse internationale qu’ils ne souhaitaient aucune ingérence de la part de l’impérialisme. Bientôt apparaissaient cependant les drapeaux royalistes et des chefs rebelles autoproclamés, ex-laquais de Kadhafi, partaient rendre visite à l’Élysée.

    55. Kadhafi a sauté sur l’occasion pour semer le doute quant aux objectifs des rebelles. Cela lui a donné la possibilité d’infléchir le conflit social et politique en un conflit militaire, avec sa propre armée armée jusqu’aux dents. À l’est du pays, cela a fait croitre l’appel à un soutien militaire d’Occident, et les ex-laquais de Kadhafi ont vu leur chance pour pouvoir arracher l’initiative hors des mains de la jeunesse révolutionnaire. Cela a duré plus longtemps et couté plus cher que l’impérialisme avait prévu au départ. Il est loin d’être sûr qu’ils parviendront à stabiliser la situation. La Libye pourrait bien devenir le seul pays de la région dans lequel le fondamentalisme islamiste parvienne à accéder au pouvoir. Il y aura bien des courants qui ainsi justifieront leur soutien à Kadhafi. Ils affirmeront que l’entrée triomphale du “libérateur” Sarkozy, est une mise en scène. C’est d’ailleurs bien possible. Ils s’apercevraient cependant mieux que Sarkozy et l’impérialisme n’auraient pas pu prendre l’initiative sans la brutalité de Kadhafi.

    56. Le président syrien, Assad, a suivi dans les traces de Kadhafi. L’impérialisme ne va pas y intervenir aussi rapidement, à cause du danger de déstabiliser la région. Il est cependant certainement à la recherche d’une alternative à Assad, sans doute en préparation du résultat d’une probable guerre civile. Ici aussi un soutien, même critique, au régime brutal d’Assad, en guise de ce qui voudrait passer pour une rhétorique anti-impérialiste, serait une faute capitale pour la gauche et ne ferait que pousser les masses dans les bras de l’impérialisme. La manière dont l’impérialisme en revanche est déjà ouvertement en train de se partager le butin en Libye, même avant que Kadhafi ne soit renversé, illustre à nouveau le fait que le mouvement ouvrier international ne peut jamais donner la moindre confiance en l’impérialisme, et donc pas non plus ni à l’OTAN, ni à l’ONU, pour défendre ses propres intérêts. Dans nos textes, nous faisions allusion aux troupes révolutionnaires de Durruti en 1936, pendant la Révolution espagnole, afin d’illustrer ce qui aurait pu être entrepris dans une telle situation.

    Révolution permanente

    57. On ne peut pas être socialiste, si on n’est pas en même temps internationaliste. Les mouvements sociaux ont toujours eu une tendance à passer outre les frontières nationales. Le processus de mondialisation et les nouveaux médias ajoutent une dimension supplémentaire à cela. En Chine, le régime a pris des mesures pour étouffer dans l’oeuf toute contagion par le mouvement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Au Chili aussi, mais avec beaucoup moins de succès. Même les travailleurs et jeunes américains grèvent désormais “like an Egyptian”, entre autres au Wisconsin. Ils construisent des campements en plein dans l’antre du lion, à Wall street, et n’ont plus peur de la répression. Les syndicats sont de plus en plus impliqués. Même les travailleurs et jeunes israéliens ont donné une claque à tous ceux qui pensaient que dans ce pays vivait une grande masse réactionnaire sioniste. Cela confirme notre thèse selon laquelle le fossé entre la bourgeoise sioniste et les travailleurs et jeunes israéliens s’approfondit. Pour les masses palestiniennes, voilà leur allié le plus important.

    58. Le centre du mouvement est clairement passé de l’Amérique latine au Moyen-Orient, à l’Afrique du Nord et surtout à l’Europe. L’Amérique latine a déjà servi dans les années ’80 de laboratoire pour le néolibéralisme. Cela y a mené à des mouvements de masse. Dans toute une série de pays, comme au Venezuela, en Bolivie, et en Équateur, sont arrivés au pouvoir des régimes dont les agissements n’ont pas été du gout de l’impérialisme. Ils se sont en général basés sur un populisme de gauche, ont pris tout une série de mesures sociales importantes, et malgré le fait qu’aucun d’entre eux n’ait complètement rompu avec le capitalisme, ils ont été une source d’inspiration pour de nombreux travailleurs partout dans le monde.

    Révolte en Europe

    59. Les recettes que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international gardaient pour le “tiers monde”, ont été après la crise de 2008 appliquées pour la première fois dans un État-membre de l’UE, d’abord dans les nouveaux, puis dans les plus anciens. Comme cela était encore requis, cela a été le test ultime de la loyauté de la social-démocratie envers la politique néolibérale. Elle a réussit avec la plus grande distinction. La réaction du mouvement ouvrier ne s’est pas fait attendre. Il y a eu des manifestations et des grèves massives en protestation contre l’austérité illimitée dans presque chaque pays de l’Union européenne. Ce n’est pas la combativité qui manque. La stratégie des dirigeants syndicaux a cependant en général été un plaidoyer en faveur d’une austérité moins dure, d’une répartition plus équitable des pertes et d’une austérité qui n’entrave pas la croissance. Toute action a été aussi freinée et sabotée que possible. Malgré le fait que l’austérité touche tous les secteurs, les mouvements spontanés ont été isolés autant que possible. Aucune perspective n’a été offerte quant à une possibilité de victoire. C’est comme si on fait grève et manifeste, seulement pour confirmer que l’on n’est pas d’accord avec la politique d’austérité mise en oeuvre, mais sans mot d’ordre clair, sans parler d’une alternative.

    60. Ici et là les directions syndicales ont été obligées d’appeler à des grèves générales. Mais ce surtout des grèves appelées en vitesse et d’en haut qui, malgré la participation massive, sont peu ou pas du tout préparées, et qui ne sont pas orientées vers la construction d’un véritable rapport de force. En général ils servent tout au plus à laisser échapper de la vapeur. Dans ces mobilisations, les travailleurs sentent leur force potentielle, mais réalisent qu’il n’y a aucune stratégie derrière elles afin d’assurer une victoire. En Grèce, nous sommes entretemps à la 12ème journée de grève générale, mais le gouvernement n’a pas été ébranlé d’un millimètre. Cela mène à la frustration envers les dirigeants, qui sont désormais déjà aussi fortement haïs par leur base que les politiciens qui appliquent l’austérité. Certaines centrales qui adoptent une attitude plus combative, telle que la FIOM (Federazione Impiegati Operai Metallurgici – Fédération des ouvriers salariés métallurgistes), la centrale des métallos en Italie, membre de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro), ou bien quelques syndicats britanniques dans les services publics comme le PCS et le RMT (le Public and Commercial Services union et le National Union of Rail, Maritime and Transport Workers), peuvent cependant compter sur une approbation enthousiaste. Aux Pays-Bas, il n’est pas exclu que l’on voie une scission entre la FNV (Federatie Nederlandse Vakbeweging – Confédération syndicale néerlandaise) et ses deux plus grandes centrales, la FNVbondgenoten (centrale de l’industrie) et la Abvakabo (Algemene Bond van Ambtenaren / Katholieke Bond van Overheidspersoneel – Centrale générale des fonctionnaires / Centrale chrétienne du personnel étatique) sur base de la question des pensions. Nous pouvons nous attendre à ce que la lutte de classe dans la période à venir se répande également au sein des structures syndicales, avec l’expulsion des militants combatifs, mais aussi le remplacement des vieux dirigeants usés par de nouveaux représentants plus combatifs.

    61. Les attaques sont cependant si dures et si généralisées que de nombreux jeunes et aussi de nombreux travailleurs ne peuvent ou ne veulent pas attendre que les choses soient réglées à l’intérieur des syndicats. Certains ne croient tout simplement plus en le fait que les syndicats puissent encore un jour devenir un instrument de lutte, encore moins pour pouvoir obtenir un véritable changement. Il faut dire que les dirigeants ne font pas le moindre effort pour réfuter cette impression. On dirait bien qu’ils sont heureux d’être libérés de ce fardeau. Toute une série de jeunes et de travailleurs se reconnaissent dans le mouvement de la place Tahrir. Ils croient que les syndicats et les partis sont des instruments du siècle passé, qui par définition mènent à la bureaucratie, aux abus et à la corruption, et que maintenant une nouvelle période est arrivée, celle des réseaux et des nouveaux médias. Il faut bien dire que ces réseaux peuvent être exceptionnellement utiles aux syndicalistes aussi, afin de pouvoir briser la structure verticale bureaucratique au sein de leurs syndicats.

    62. Les nouvelles formations de gauches sont encore moins parvenues à apporter une réponse. Elles devraient se profiler en tant que partis de lutte qui formulent des propositions afin d’unifier tous les foyers de résistance et de contribuer à l’élaboration d’une stratégie qui puisse mener à une victoire. Au lieu de cela, ces nouvelles formations, dans le meilleur des cas, se contentent de courir derrière le mouvement. Elles voient la lutte sociale non pas comme un moyen de mobiliser de larges couches pour une alternative à la politique d’austérité, mais espèrent uniquement obtenir de bons scores électoraux sur base du mécontentement. C’est une grave erreur de calcul. Elles se profilent en tant qu’aile gauche de l’establishment politique, comme le Bloco de Esquerda au Portugal, qui ne va pas plus loin que la revendication de la renégociation de la dette, ou comme le PCP (Parti communiste portugais), qui ne dénonce que la répartition injuste de l’austérité. La plupart de ces nouvelles formations de gauche, comme Syriza en Grèce, le SP hollandais, ou Die Linke en Allemagne, viennent maintenant d’effectuer un virage à droite. Tandis que le monde se retrouve sens dessus-dessous, le NPA est hypnotisé par les prochaines élections présidentielles.

    63. En intervenant avec tact dans le mouvement des indignados et autres mouvements qui prennent place en-dehors des mouvements sociaux traditionnels, ces nouvelles formations de gauche pourraient convaincre ces jeunes du fait qu’il ne faut pas faire l’amalgame entre la légitime aversion envers les politiciens et les dirigeants syndicaux et la base syndicale, et de la manière dont fonctionnerait un parti démocratique de la classe ouvrière. Au lieu de cela, elles restent absentes, ou participent à titre individuel. Il y a pourtant besoin d’une coordination entre les différents mouvements de protestation et d’une orientation vers la seule classe qui puisse réaliser le changement de société, la classe ouvrière. Il n’y a pas de meilleur moment pour discuter et mobiliser autour de la seule revendication capable de mettre un terme à la casse sociale : la fin du remboursement de la dette aux banques. Ce n’est que par la nationalisation des secteurs-clés de l’économie, et en particulier du secteur de la finance, sous le contrôle démocratique du personnel, que la collectivité pourra mobiliser l’ensemble des forces productives dans la société et accorder un emploi et un salaire décent pour chacun.

    64. Les mouvements en-dehors des structures officielles sont très explosifs, mais ils ont aussi la tendance à rapidement s’éteindre. Les énormes contradictions et les attaques continues de la part de la bourgeoisie engendrent cependant toujours plus de nouveaux foyers. Il y a des similitudes avec le mouvement antimondialisation du début de ce millénaire. C’était surtout un mouvement contre la répartition inéquitable, mais de manière abstraite, la partie officielle du mouvement oeuvrait surtout à des issues afin de tempérer le “capitalisme sauvage”. Les dirigeants syndicaux ont soutenu, tout comme les ONG, tandis que les travailleurs étaient plutôt observateurs que participants actifs. La crise économique est maintenant présente de manière bien plus proéminente. Le mouvement exprime des questions qui portent sur le système lui-même. Ce n’est plus seulement une protestation, mais aussi un appel au changement. Les travailleurs ne sont plus observateurs, mais participants actifs. Les dirigeants syndicaux, les ONG et les universitaires ne jouent clairement plus le même rôle central. Cela concerne maintenant nos emplois, nos salaires, nos vies. La volonté de changement et la composition sociale du mouvement mène également à la recherche d’une alternative. C’est la caractéristique la plus importante.

    65. Il est clair que les jeunes et les travailleurs adoptent de manière intuitive une position internationaliste. La crise frappe partout. Il n’y a aucune solution possible dans le cadre d’un seul pays. Même si le CIO n’a pas partout les quantités numériques que nous avions au milieu des années ’80, notre poids relatif à l’intérieur du mouvement ouvrier organisé est aujourd’hui plus fort qu’à ce moment-là. Nous avons des militants dans la plupart, si pas dans tous les pays où les travailleurs et les jeunes sont en mouvement, certainement en Europe. Dans un certain nombre de pays, nous jouons un rôle important, quelquefois décisif au sein des syndicats ou dans les mouvements étudiants. Nous avons la chance de disposer d’une série de figures publiques saillantes, aussi de parlementaires, y compris dans le Parlement européen. Nous devons saisir cela afin de recadrer notre lutte à l’intérieur de celle pour une fédération socialiste des États d’Europe.

    66. La faiblesse de la gauche peut mener à des actes de désespoir tels que les émeutes au Royaume-Uni, que la droite ne se prive pas d’utiliser pour susciter un soutien social en faveur de plus de répression. Le populisme de droite va utiliser la défaillance de la gauche et le plaidoyer pour une austérité plus douce pour se projeter en tant que soi-disant barrage contre la casse du bien-être de la population autochtone travailleuse. La période à venir va cependant faire pencher le pendule plus à gauche. Le mouvement que nous avons vu jusqu’à présent n’est qu’un signe avant-coureur de nouvelles explosions de masses, dans lesquelles le mouvement ouvrier va se réarmer politiquement et organisationnellement. Même une poignée de socialistes de lutte tenaces et bien préparés peut jouer un rôle déterminant dans cela. La faillite de l’Argentine en 2001 a mené à des mouvements de masse. En 18 mois, il y a eu 8 grèves générales. Puis on suivi des occupations d’entreprise. Les jeunes chômeurs, les piqueteros, construisaient chaque jour des barricades dans les rues. Les classes moyennes qui voyaient leurs économies s’évaporer sont descendues en masse dans les rues avec des pots et des casseroles, les carcerolazos, comme on les a appelés. Le 19 décembre 2001, des masses de chômeurs et de travailleurs précaires ont attaqué les supermarchés pour satisfaire leur faim. Le gouvernement a appelé à l’état d’urgence. Un jour plus tard, a eu lieu une confrontation de dizaines de milliers de manifestants avec la police. Il y a eu des dizaines de morts, et des centaines de blessés. En deux semaines, se sont succédé cinq présidents.

    67. Hélas, il manquait un parti révolutionnaire avec une alternative socialiste. Lorsque le mouvement social s’est terminé dans une impasse, beaucoup de gens se sont concentrés sur le terrain électoral. Luis Zamora, un ex-trotskiste avec un soutien de masse, n’aurait pas gagné les élections, mais a pu avoir utilisé son influence dans les élections pour mobiliser des milliers de travailleurs et de jeunes et avoir fait un début avec la construction d’un parti ouvrier socialiste. Zamora a hélas décidé de ne pas participer et s’est mis de côté dans cette lutte. Le contexte international dans lequel ce mouvement a pris place était cependant du point de vue de la bourgeoisie bien plus stable qu’aujourd’hui. De la même manière, nous pouvons nous attendre dans les années à venir à des mouvements explosifs qui peuvent prendre toute une série de formes possibles et de plus, auront un bien plus grand effet international. De temps à autre, ce mouvement se traduira plutôt sur le plan électoral, comme avec l’élection des cinq parlementaires de l’Alliance de gauche unie en Irlande. Pour nous, la lutte ne s’arrête pas là, mais il s’agit d’employer ce terrain aussi au maximum et d’utiliser les positions conquises en tant que tribune pour renforcer la lutte sociale.

  • ULB: débat avec le représentant du mouvement étudiant mapuche au Chili

    Conversation avec José Ancalao Gavilàn, werkén Féderation mapuche des étudiants, Femae organisé par le Comité Mapuche Belgica avec l’ensemble des organisations jeunes de gauche à Bruxelles dont EGA-ALS.

    Témoignage et analyse de la mobilisation des étudiants chiliens et mapuche

    Mercredi 30/11 à 19h à l’ULB, Campus Solbosh

    > PDF


    Voici quelque photos de la dernière action de solidarité avec les étudiants chiliens le 5 novembre devant l’ambassade du Chili. En grêve depuis plus de 5 mois, les étudiants au Chili défendent la renationalisation du secteur du cuivre pour réaliser une éducation gratuite et de qualité. EGA et le PSL ont participé à cette action:Reportage photo


    ATTENTION: Meeting annulé

    Nous avons reçu le mail suivant de la part du Comité Mapuche Belgica. Nous restons bien entendu disponibles pour toute future collaboration.

    "Marri marri pu peñi, marri marri pu lamngen, ka pu wenüy, ka kom pu che

    C’est avec beaucoup de déception que nous avons appris, la nuit du 22 novembre, l’obligation pour José Ancalao de rentrer de toute urgence au Chili en vue des négociations prévues avec le gouvernement chilien, au plus tard le 30 novembre 2011.

    "Les deux événements les plus importants prévus en Europe, à Berlin et à Bruxelles, sont donc annulés, mais osons le vocable "reportés"…

    "C’était un risque encouru et connu dû à la situation tendue et violente que vivent les étudiants et travailleurs de cette démocratie modèle…

    "Nous remercions toutes les organisations d’étudiants de l’ULB qui avaient répondu présentes à l’appel, qui s’étaient investies dans la préparation de cette conférence qui devait servir de pont entre les révoltes sociales en cours au Chili, et les réelles préoccupations des étudiants de Belgique quant aux mesures d’austérité et projet de privatisation du secteur public européen.

    "Nous remercions toutes les personnes solidaires qui s’investissent depuis des mois dans les rues de Bruxelles pour relayer cette importante mobilisation étudiante, et nous nous excusons auprès des personnes qui nous avaient témoigné un grand intérêt quant à cette conversation avec un werkén mapuche.

    "Nous promettons que la partie n’est que remise…et vous demandons de rester alertes aux prochaines mobilisations qui dépendent toujours de l’actualité et de la réalité du terrain.

    "Vous recevrez prochainement une déclaration du porte-parole de la FEMAE José Ancalao, dans laquelle il expliquera sa décision d’écourter ce voyage en Europe."

    Marrichiwew,

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


    [box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]

    A noter dans votre agenda

    • Ma. 22 novembre. Liège. Lutte de masse des étudiants au Chili : quelle expérience en tirer ? Avec Lucas Gillis, militant actif au Chili. 19h30, Salle Wittert à l’Université de Liège, place du XX août.
    • Ve. 25 nov. Namur. Concert de soutien aux grévistes du secteur du pétrole au Kazakhstan
    • Sa.-Di. 26-27 novembre. Congrès régionaux du PSL
    • Me. 30 nov. Louvain. Comment mener la lutte contre le racisme ? Avec des orateurs d’EGA et de la campagne antifasciste flamande Blokbuster, dans le cadre de la campagne contre la manifestation anti-NSV de mars.
    • Ve. 2 décembre. Bruxelles. Manifestation nationale des syndicats contre l’austérité
    • Sa. 3 décembre. Bruxelles. Manifestation Climat, 14h gare de Bruxelles-Nord.
    • Me. 7 décembre. Liège. Grève générale régionale et manifestation au centre ville contre la fermeture de la phase à chaud liégeoise. RDV au Torè (aux terrasses), à 10h.
    • 31 décembre. Réveillon de nouvel an rouge à Bruxelles. PDF avec plus d’infos
    • 8 mars 2012: manifestation antifasciste contre le NSV à Louvain
    • 25 mars 2012: Protestations contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles

    Agenda de Rood!

    En Flandre, le PSL est actif dans la construction de Rood! en tant qu’initiative politique plus large. Voici quelques dates du mouvement.

    • Je. 24 nov. Anvers. Réunion de Rood!-Anvers et discussion sur les élections communales. Uniquement pour les membres de Rood!
    • Ma. 29 nov. Bruxelles. 19h30. Pianofabriek, Rue du Fort 35, 1060 Sint-Gilles. La ‘crise bancaire’ Et vous? Vous en comprenez encore quelque chose?
    • Ma. 6 déc. Hasselt. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Location: het Vrijzinnig centrum, A. Rodenbachstraat 18, 3500 Hasselt
    • Ve. 9 déc. Boom. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Het feestpaleis, Colonel Silvertopstraat 13

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    Concentration syndicale au Heysel

    Ce mardi, le PSL était lui aussi présent à la concentration de militants syndicaux qui s’est tenue au Heysel à Bruxelles. Nous y avons tenu un stand avec notre matériel politique, diffusé un tract et vendu 53 exemplaires de notre journal, Lutte Socialiste. 3 de nos T-shirts ont aussi été vendus, de même que d’autres matériels destinés à nous soutenir financièrement.


    Liège: Discussion sur l’expérience des luttes au Chili

    Après vingt ans de relativement bas niveau des luttes dans le Chili de l’après-Pinochet, ces derniers mois ont connu une éruption de luttes ouvrières et sociales qui ont ébranlé le pays. Vingt ans de gouvernement par l’alliance de la “Concertación” des forces de “gauche” et “démocratiques” n’ont rien apporté si ce n’est des promesses vides, et la continuation de la politique néolibérale de la dictature – exaspérant de ce fait les espoirs longtemps retenus des masses, et aliénant la jeune génération. L’élection du gouvernement droitier de Sebastián Piñera et de sa politique plus ouvertement anti-ouvrière s’est avérée avoir joué le rôle du “fouet de la contre-révolution”, qui a fait volé en éclats la période de relative “paix sociale” au Chili.

    Quelle leçons tirer de ces mobilisations pour les luttes en Belgique, à l’heure où l’austérité s’annonce et que des mobilisations syndicales de grande ampleur se préparent?

    Venez en discuter avec nous, en présence d’un militant chilien de Socialismo Revolucionario, notre organisation-soeur au Chili!


    Anvers: Débat sur la réponse de la gauche face à la crise

    Mercredi dernier, les Etudiants de Gauche Actifs avaient organisé à l’Université d’Anvers un débat concernant la réponse que la gauche doit défendre face à la crise économique et à ses conséquences dévastatrices pour la population. Quatre orateurs étaient présents, issus de différents partis ou mouvements.

    Environ 45 personnes ont participé au débat depuis la salle, et ont donc écouté Wouter Van Damme (PTB), Seppe De Blust (SP.a), Bart Vandersteene (PSL) et Erik De Bruyn (Rood!). Le débat était modéré par Karim Zahidi, membre du groupe de pilotage de la Table Ronde des Socialistes en Flandre. Les divergences d’opinion étaient bien entendu très profondes entre le représentant du SP.a et les autres orateurs, mais parmi eux se dégageaient également nombre de nuances importantes.


    Dépêche des Etudiants de Gauche Actifs

    Cette semaine parait la première dépêche des Etudiants de Gauche Actifs, dont l’objectif est de mettre en avant les principaux points de campagne de l’organisation étudiante du PSL au niveau national, mais aussi régional. PDF de cette dépêche.


    Fêtez l’an neuf avec nous!

    Après une année 2011 indignée et révolutionnaire, une année 2012 de combat en Belgique !

    Comme chaque année, les sections bruxelloises du PSL vous invitent à un réveillon de nouvel an aussi combatif que festif. L’an dernier, quelque 110 personnes étaient présentes pour le repas. Difficile d’avoir une estimation pour la suite, qui a duré jusqu’aux petites heures… Bref, une très bonne soirée en perspective, dans une ambiance conviviale, pour un prix des plus démocratiques, ce qui n’est pas toujours évident à trouver !

    MENU

    • Soupe de poisson ‘‘Syntagma’’
    • Scampis ‘‘Puerta del Sol’’
    • Agneau de Sidi Bouzid, petits légumes Tahrir et croquettes du Wisconsin
    • Fromages,
    • Mousses au chocolat,
    • Café & truffes

    Inscriptions

    Les inscriptions doivent être rendues pour le 15 décembre.

    PRIX: 25€ pour les salariés, 20€ pour les non-salariés (-5€ en prévente), 5€ pour les moins de 12 ans (un babysitting est assuré sur place)

    Inscrivez-vous via pablo@gauche.be ou au 0475/43 40 68. Vous pouvez également verser votre inscription au n° de compte 001-4505656-82 avec pour mention “31/12”.

    Cette fête se déroulera à la salle Randstad, 47 rue Jardinier à Molenbeek.

    > Tract en version PDF

  • L’enseignement supérieur, bientôt une usine à diplômes rentable ?

    L’accès à l’enseignement en ligne de mire

    Au début de cette année universitaire, des deux côtés de la frontière linguistique, les médias ont accordé beaucoup d’attention à l’état de l’enseignement supérieur. Le constat est partout identique: un personnel insuffisant pour le nombre d’élèves, et une infrastructure famélique. A Louvain, une des réponses proposées face au manque d’infrastructure était de suivre les cours chez soi, par internet ! Heureusement, les protestations ont balayé ce projet. Nous ne pouvons pas continuer ainsi.

    L’institut Itinera a publié une étude qui affirme que : “En 1972, les pouvoirs publics octroyaient un subside de 139.000 francs par étudiant”, expliquent-ils. “Ce montant ne s’élevait plus qu’à 78.000 francs en 1998 (exprimé en francs de 1972) soit une baisse réelle de 45% en 25 ans. Depuis 1998, le nombre d’étudiants a encore cru de 26% alors que le budget public n’a cru que d’1% par an, en termes réels. Nous avons calculé, sur base des données de la Communauté Française, que les subsides par étudiant ont connu une décroissance réelle de 8% entre 2001 et 2008. La Belgique est dans les six seuls pays de l’OCDE à avoir diminué la dépense par étudiant sur les 10 dernières années.” Ce manque de moyens, a eu des effets néfastes en terme d’encadrement des étudiants. “En 1975, le taux d’encadrement était de 10,8 étudiants pour un enseignant. Ensuite ce taux est monté à 15,9 en 1998, avant d’atteindre 19,5 en 2008. Il est difficile d’imaginer une réduction du taux d’échec en 1re année d’université (75% en médecine et 60% en économie et gestion en 2011) si on ne cesse de diminuer l’encadrement des étudiants

    Ce constat est correct, de nombreux étudiants en subissent très durement les conséquences, mais nous nous opposons à la solution que propose Itinera. Il faudrait selon cet institut augmenter le minerval, le taux d’inscription, mais de le faire payer plus tard, ‘‘pour ne pas nuire à l’accueil d’étudiants provenant de milieux défavorisés’’. Ils ne précisent pas de combien il faudrait augmenter ce taux d’inscription, mais certains recteurs, en Flandre, parlent de rattraper celui qui est d’application en Grande-Bretagne : plus de 10.000 euros par an ! En bref, chaque étudiant sortirait de ses études fortement endetté, sans avoir la moindre assurance de trouver un emploi, ne parlons même pas d’un bon emploi !

    Nous sommes pour une autre logique:l’augmentation des moyens publics consacrés à l’enseignement, à tous niveaux. En 1980, 7% du Produit National Brut était consacré à l’enseignement, contre 5,5% aujourd’hui. Nous avons fort à faire pour rattraper ce retard mais, en plus, il faudra lutter simplement pour ne pas voir ce fossé entre les besoins et les moyens accordés se creuser plus encore ! Le climat politique actuel est construit autour du ‘‘nous devons tous assainir’’. Beaucoup est fait pour préparer les esprits à ‘‘l’inévitable diminution des moyens’’ dans divers secteurs, et notamment dans l’enseignement.

    Au Chili, depuis des mois, des centaines de milliers de jeunes sont dans la rue pour exiger le droit à un enseignement gratuit et de qualité, financé par la renationalisation du secteur du cuivre. En Grande-Bretagne, l’année dernière, les protestations contre l’augmentation des frais d’inscription ont elles-aussi été massives. Voilà la voie à suivre !

    Ce 17 novembre, la Journée internationale de l’étudiant mènera une première action à Gand pour protester contre l’effondrement du caractère démocratique de l’enseignement supérieur. Dans d’autres villes, nous devrons prendre des mesures similaires. Pour défendre notre enseignement et notre avenir, nous allons devoir nous battre !

    www.gauche.be

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Ma. 15 nov. Bruxelles. Concentration de militants syndicaux pour protester contre l’austérité. 9h30 Heizel
    • Me. 16 nov. Anvers. 19h30. Rodestraat R0.10 (stadscampus). Débat. Le capitalisme en crise : quelle réponse de la gauche?
    • Je. 17 nov. Anvers. The Occupied University of Antwerp. 12h30-14h à l’Agora, Grote Kauwenberg 2
    • Je. 17 nov. ULB. Occupy ULB. 12h30-15h. ULB Solbosh. Av. Paul Héger
    • Je. 17 nov. Gand. Occupy Ugent: 17-20h Rectorat de l’université de Gand (St Pietersnieuwstraat, près du Vooruit), suivi d’une Assemblée Générale à 19h30 à l’auditoire Blandijn
    • Je. 17 nov. Louvain. Occupy Universiteit. 19h30 Alma 2
    • Ma. 22 nov. Liège. Meeting: Quelles leçons des luttes étudiantes au Chili? Lucas Gillis, militant de Socialismo Revolucionario au Chili et un orateur du Centre Culturel Chilien de Liège. 19h30, Université de Liège place du XX Août, salle Wittert
    • Ve. 25 nov. Namur. Concert de solidarité avec les grévistes du pétrole au Kazakhstan
    • Sa.-Di. 26-27 novembre. Congrès régionaux du PSL
    • 3 décembre: Manifestation Climat
    • 8 mars 2012: Manifestation antifasciste contre le NSV à Louvain
    • 25 mars 2012: Protestations contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles

    Agenda de Rood!

    Le PSL est actif dans la construction de Rood!, une initiative large lancée en Flandre autour d’un groupe sortit du SP.a. Voici ci-dessous quelques dates de l’agenda du mouvement.

    • Je. 24 nov. Anvers. Réunion de Rood!-Anvers pour discuter des prochaines élections communales. Uniquement pour les membres de Rood!
    • Ma. 6 déc. Hasselt. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Vrijzinnig centrum, A. Rodenbachstraat 18, 3500 Hasselt
    • Ve. 9 déc. Boom. Présentation du livre d’Erik De Bruyn. 20h. Het feestpaleis, Colonel Silvertopstraat 13

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    Pourquoi j’ai rejoint le PSL

    Tous les jours, j’entends et je découvre comment les politiciens et les multinationales s’enfuient avec notre argent, sans éprouver la moindre honte, et comment ils cherchent en plus de nouvelles façons de nous faire payer.

    J’ai entendu parler d’un jeune homme qui a choisi le VLD, et a été élu au conseil. On lui a demandé pourquoi il s’est engagé dans la politique et pourquoi il assiste à leurs réunions. Il a dit d’emblée qu’il ne présent que pour gagner 250 euros. Pourquoi pas, se défend-il, ”je gagne de l’argent en ne faisant rien”.

    J’ai d’abord choisi EGA et le PSL pour fait quelque chose, pour lutter. Je veux défendre l’arrivée d’un autre avenir, pas seulement pour moi, mais aussi pour les générations futures. Je ne choisi pas un parti pour gagner de l’argent!

    Stefie, étudiante, Anvers


    Comité National du PSL

    Ce week-end se réunit le Comité national du PSL. Une trentaine de membres de toutes les régions du pays, et élus lors du dernier Congrès National du PSL, se réunissent à cette occasion pour discuter de la situation politique et de la construction de notre parti. Ce Comité National sera la dernière préparation pour les Congrès régionaux du PSL qui se tiennent fin du mois. La discussion politique sera renforcée par par la présence d’un membre du Secrétariat International du Comité pour une Internationale Ouvrière du CIO, d’un ancien membre du CN qui s’est installé au Chili et y est actif dans notre organisation-sœur et d’organisateurs de notre travail dans les chemins de fer.

    Au vu du degré d’activité du parti et du nombre d’évènements à discuter, il est de la plus haute importance de libérer du temps pour mener des discussions politiques intenses afin de renforcer nos analyses. Cela est très important pour bien nous préparer aux différentes activités que nous aurons à mener au cours des prochains jours et des prochaines semaines. Cette semaine seulement, par exemple, nous aurons notamment à intervenir le mardi lors de la concentration de militants des syndicats et le jeudi aux actions menées aux universités.


    Congrès régionaux du PSL

    Partout nos sections locales se préparent en vue de nos Congrès régionaux de districts, qui regroupent celles-ci. Les enjeux de ces discussions ne peuvent être sous-estimés. Les tâches que nous avons devant nous pour les deux années à venir, jusqu’aux prochains Congrès régionaux, seront fondamentalement différentes de celles des deux dernières années.

    Le capitalisme est en chute libre, notamment du point de vue de la confiance qu’il inspire. Il y a deux ans existait encore l’illusion selon laquelle les milliards d’euros et de dollars qui avaient été injectés dans l’économie avaient permis de retrouver le cours normal des choses, et que la crise avait somme toute été temporaire. Ce mirage s’est fracassé à la réalité, avec maintenant un nouveau ralentissement de l’économie et une nouvelle crise bancaire, de crédit et de dette.

    Cette crise force constamment plus de gens à descendre en rue manifester pour la défense de l’emploi, de l’enseignement, des soins de santé ou encore des pensions. Les révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ont poussé des dictateurs vers la sortie et ont renforcé la confiance des jeunes et des travailleurs en leurs capacités à lutter pour leur avenir. Au printemps, l’Espagne a été ébranlée par le mouvement des Indignados, imités ensuite au Portugal, en Grèce, en Israël, … L’arrivée de l’automne a été marquée par #Occupy Wall Street et, avec le 15 octobre, le caractère international des protestations s’est renforcé. Notre pays aussi a connu son mouvement des Indignés et des actions locales #Occupy se sont développées.

    Une des caractéristiques de ces mobilisations est la profonde méfiance et l’opposition à la logique de profit du système, avec une compréhension croissante que les intérêts de la majorité (99%) doivent céder la place à ceux d’une petite minorité (1%). L’appel à la ‘Démocratie réelle’ ne tire pas un constat passif, et engage à lutter contre cette logique, activement.

    Nos précédents Congrès nationaux ou de districts avaient déjà souligné l’inévitable développement d’un tel type de période. La crise conduit d’abord à un choc et à une certaine paralysie. Mais, à un moment donné, la lutte revient au premier plan. Avec ces Congrès régionaux, nous voulons préparer nos membres et nos sections à intervenir dans ces mouvements ouvertement, en défendant honnêtement un programme socialiste ainsi que la nécessité de construire tant un nouveau parti des travailleurs que la force révolutionnaire organisée et militante. Maintenant, ce sont encore principalement les jeunes qui sont impliqués dans la lutte, mais ils seront bientôt suivis par la classe des travailleurs. C’est ce dernier groupe qui, de par sa position dans la société et sa capacité à bloquer l’économie, peut jouer le rôle décisif dans la lutte pour un autre type de société.

    Il est vrai que, dans la première phase de la lutte, il règne encore une confusion héritée de la période précédente. Ainsi, l’idée selon laquelle un parti est nécessaire pour parvenir à la prise de décisions démocratiques et à l’élaboration d’un programme et d’un modèle social qui réponde aux aspirations et aux besoins des masses n’est pas encore immédiatement saisie, de même que le fait de se baser sur la force des travailleurs.

    Les anciens partis sociaux-démocrates et communistes en portent une grande responsabilité en ayant sérieusement discrédité l’idée de socialisme. Mais la crédibilité d’une véritable alternative socialiste contre ces tendances du passé s’imposera, si elle est défendue par une sérieuse analyse.

    Nous voulons nous orienter activement vers les jeunes et les travailleurs qui entrent en action aujourd’hui, pas seulement avec un programme qui répond aux besoins immédiats, mais aussi avec un programme capable d’opérer un changement réel, et dirigé vers les couches larges du mouvement syndical.

    En préparation à ces Congrès régionaux, les membres vont prendre le temps de discuter de l’évolution de l’actualité et des tendances générales de cette situation objective. Aux attaques antisociales massives répondra une résistance massive. Mais nous devrons nous organiser pour rendre plus puissante cette force du nombre. Toutes les difficultés et les complications ne vont pas disparaître immédiatement, mais les partis qui s’impliqueront dans ce combat pour un réel changement social trouveront une large audience.

    Dans les années ’90, le PSL est passé d’un groupe d’une trentaine de militants à une petite organisation d’une centaine de membres. Depuis lors, cette dernière décennie, nous avons à nouveau triplé pour atteindre les 300 membres actifs. A chaque fois où notre croissance a été la plus rapide, il y avait des mouvements dans la société. C’est vers cela que nous nous dirigeons aujourd’hui. Ces Congrès régionaux doivent nous aider à nous préparer pour une prochaine période de croissance rapide.

    Vous aussi, luttez pour une autre société contre ce système capitaliste pourri ! Participez à la construction d’un outil révolutionnaire comme le PSL ! Prenez contact dès aujourd’hui !


    Anvers. Débat – La politique de droite conduit à la crise! Quelle réponse de la gauche?

    Mercredi prochain, les Etudiants de Gauche Actifs d’Anvers organisent un débat au sujet de la réponse de la gauche face à la crise, conséquence de la politique de droite. Parmi les orateurs, les participants auront l’occasion d’entendre la tête de liste de Groen! Pour les prochaines élections communales, Meyrem Almaci, un conseiller communal du SP.a, Seppe De Blust, mais aussi Peter Mertens, le président du PTB, Erik De Bruyn, Rood!, et Bart Vandersteene du PSL. Le débat sera modéré par Karim Zahidi, membre du groupe de pilotage de la Table Ronde des Socialistes en Flandre. Il sera notamment question de la crise de l’euro, des élections communales à Anvers, des négociations pour la formation du gouvernement fédéral, de la chute de Dexia,… Il y aura bien entendu de l’espace pour laisser la salle intervenir dans le débat.

    Informations pratiques: mercredi 16 novembre, 19h30, local R0.10, stadscampus, Université d’Anvers, Rodestraat 14.

    Facebook-event: http://www.facebook.com/event.php?eid=134775873292520

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprendra donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.

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    A noter dans votre agenda

    • Ma. 8 nov. Gand. 19h30. Blandijn aud. C. Meeting de Rood!: présentation du livre d’Erik De Bruyn.
    • Je. 10 nov. ULB (Bruxelles). Meeting sur les luttes étudiantes au Chili avec Lucas, militant actif au Chili
    • Ve. 11 nov. Termonde. 19h Café Tijl (Grote Markt). Réunion EGA: Le capitalisme en crise, Marx is back
    • Me. 16 nov. Anvers. 19h30. Rodestraat R0.10 (stadscampus). Débat. Le capitalisme en crise: Quelle réponse de la gauche? Avec pour orateurs: Meryem Almaci (Groen), Erik De Bruyn (Rood), Peter Mertens (PTB) et Bart Vandersteene (PSL). Un orateur est également demandé au SP.a.
    • Ve. 25 nov. Namur. Concert de soutien aux grévistes du Kazakhstan
    • Sa.-Di. 26-27 novembre. Congrès régionaux du PSL
    • 3 décembre: Manifestation climat
    • 8 mars 2012: Manifestation antifasciste contre le NSV
    • 25 mars 2012: Protestation contre le rassemblement anti-avortement à Bruxelles.

    Agenda de Rood!

    Le PSL participe activement à la construction de Rood!. Voici ci-dessous quelques dates de l’agenda du mouvement.

    • Je. 24 nov. Anvers. Réunion de Rood!-Anvers et discussion sur les élections communales. Uniquement pour les membres de Rood!
    • Ma. 6 déc. Hasselt. Présentation du livre ‘De terugkeer van de dwarsliggers’ d’Erik De Bruyn. 20h. Au Vrijzinnig centrum, A. Rodenbachstraat 18, 3500 Hasselt.
    • Ve. 9 déc. Boom. Présentation du livre ‘De terugkeer van de dwarsliggers’ d’Erik De Bruyn. 20h. Het feestpaleis, Colonel Silvertopstraat 13

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    Protestations étudiantes au Chili – rapport d’un témoin

    La semaine dernière, une première réunion a eu lieu à Anvers avec une discussion consacrée aux luttes au Chili. Cette après-midi était organisée par les Etudiants de gauche Actifs et le Collectivo Zudaka, et a réuni 34 participants. L’orateur d’EGA et du PSL était Lucas Gillis, qui est impliqué depuis plusieurs années dans la construction de notre Internationale, dans Hainaut tout d’abord et, depuis deux ans, au Chili. De retour en Belgique pour un mois, il va se rendre dans plusieurs sections du PSL pour y livrer un rapport des luttes qui se développent au Chili, principalement autour des étudiants, et pour aborder les leçons politiques de ce combat.

    Des réunions sur ce sujet sont donc prévues avec Lucas à Liège, Mons et Bruxelles. Hier, une délégation du PSL a aussi participé à une action de la communauté chilienne à l’ambassade de Bruxelles, en solidarité avec les protestations étudiantes qui revendiquent la gratuité de l’enseignement, notamment grâce à la re-nationalisation du secteur du cuivre.


    Riposte syndicale

    Ces prochains jours, diverses réunions de militants syndicaux vont se tenir en préparation de la réunion du 15 novembre à Bruxelles, en opposition à l’austérité qui se prépare. Le 15 novembre, les syndicats attendent 5000 de leurs membres. Le PSL participera à cette action ainsi qu’à différentes réunions préparatoires, avec un tract spécifique.

    Cette semaine encore, mercredi et jeudi, des actions de grève auront lieu dans les ateliers de la SNCB. Nous y distribuerons un tract de Libre Parcours. Des militants du PSL seront présents à divers ateliers et piquets de grève en solidarité.

    Plus d’infos sur notre travail syndical: eric@socialisme.be


    ULg: La campagne de solidarité avec les travailleurs d’ArcelorMittal se poursuit!

    Ce jeudi, les Etudiants de Gauche Actifs et le PSL ont à nouveau tenu un stand à l’Université de Liège, autour de la question de la fermeture de la phase à chaud d’ArcelorMittal à Liège. Le tract diffusé lors de la manifestation du 26 octobre a été diffusé, engageant de nombreuses discussions sur ce que veut dire une nationalisation, quel type de nationalisation il nous faut, comment réaliser cet objectif,… Nous avons également vendu 25 exemplaires du mensuel du PSL, Lutte Socialiste, un nombre record en moins de deux heures, avec également de nombreuses et longues discussions très intéressantes.


    Anvers: Cycle de discussion sur le marxisme

    A Anvers, nous démarrons ce mercredi un cycle de formation consacré au marxisme. Nous commencerons avec une introduction générale sur le marxisme et, ensuite, deux groupes aborderons différents thèmes dans les semaines à venir: le matérialisme dialectique, le matérialisme historique, l’économie marxiste,,… Vous trouverez ici le matériel de base pour les discussions. Avec ces formations, nous voulons aider nos nouveaux membres et nos sympathisants à faire connaissance avec les bases du marxisme pour améliorer leur formation politique.


    Pourquoi j’ai rejoint le PSL

    ”La première fois qu’il a été question pour moi d’aller voter, j’étais assez insatisfaite par les partis dits traditionnels. J’ai toujours eu des tendances de gauche, mais sans trop pouvoir les exprimer ou les concrétiser.

    ”Mon milieu familial m’aidant à garder l’esprit ouvert sur énormément de choses, j’ai été interpellée par l’autodestruction de notre monde, le saccage de notre pays, la condamnation de notre société à devenir de plus en plus pauvre, l’humain qui est voué à se transformer en marchandise, la rage de ne jamais rien choisir et de tout subir, de se retrouver dans une prison que le système lui-même a construit pour sa sécurité.

    ”Lorsque j’ai quitté ma campagne ardennaise et que je me suis installée à Liège, mes études de Philosophie m’ont permis de m’interroger d’autant plus sur l’humanité et sur son avenir. Le constat n’a pas été difficile : les peuples sont voués à la misère et le monde dans lequel nous vivons y adhère. Mais il ne nous correspond pas et nous livre des faux rêves pour masquer la réalité.

    ”J’estime avoir la chance que beaucoup n’ont toujours pas actuellement de pouvoir avoir toutes les cartes en main, de pouvoir dire ce que je pense et de forger mon propre avis. Je trouve donc que c’est un devoir pour moi de tirer un enseignement du passé, de ces combats qui n’auront jamais été menés en vain parce que l’espoir de rendre le monde meilleur et de défendre les droits humains ne seront jamais mutilés.

    ”Beaucoup pensent que tout cela est utopiste. Cependant, à tous ceux-là, je répondrai tout simplement que l’homme a été capable d’une très grande imagination pour contribuer au pire de l’histoire de notre humanité. Pourquoi n’en serait-il donc pas capable pour le meilleur? Pour cela, il faut reprendre le pouvoir à l’oligarchie de l’argent roi et changer la société. Mais pour la changer, il faut aussi savoir quoi faire.

    ”C’est pourquoi j’ai rejoint le PSL. Ce parti m’a tout simplement permis de concrétiser mes idées, d’extérioriser ce que je suis et de ne plus avoir peur ni du changement ni de la liberté.”

    Stéphanie, étudiante, Liège

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