Tag: Chili

  • Bruxelles : Chile 1973-2013…de la répression de trois générations

    Du 11 au 13 septembre 2013, Curro Hall, 7 rue Ropsy Chaudron, 1070 Anderlecht

    Les sections bruxelloises du PSL/LSP co-organisent avec le Parti Humaniste et Fewla un évènement culturel à l’occasion des commémorations des 40 ans du coup d’Etat au Chili. Cependant, il ne s’agit pas simplement de se remémorer une énième fois le putsch et les atrocités commises sous la dictature en oubliant la répression à laquelle est soumise la population depuis le retour à la ”démocratie”. Il s’agit de se rappeler le passé pour agir sur le présent. Une conférence-débat ouvrira l’évènement, où il sera question de l’expérience que fut la période de l’Unité Populaire, des élections présidentielles chiliennes qui prendront place en novembre et enfin des luttes actuelles menées au Chili (étudiants, Mapuche, pêcheurs,…).

    Fewla Lutte Mapuche

    • Evénement facebook

    40 ans après le coup d’état au Chili, Fewla (un comité de soutien actif à la lutte du peuple Mapuche) organise une exposition photo du 11 au 13 septembre.

    Le 11 septembre, l’exposition s’ouvrira officiellement par une conférence débat avec Pablo Nyns (PSL). L’ouverture des portes se fera à 19h et la conférence/débat commencera à 19h30.

    Le 12 septembre, l’exposition sera ouverte entre 12h et 17h.

    Le 13 septembre, l’exposition sera ouverte à partir de 12h et se prolongera par une soirée culturelle. La soirée commencera par des musiques autour d’une mémoire obstinée des peuples, le peuple chilien, le peuple Mapuche, les peuples du monde. La musique décrira la lutte menée pour se libérer et créer une société dont l’objectif est la satisfaction pleine de tous les besoins nécessaires au bonheur. Le parcours se poursuivra par une visite de l’exposition photo et la découverte de fresques réalisées par des participants de différentes manifestations. En réponse à celles-ci, le public sera invité à créer une nouvelle fresque avec la participation d’artistes peintres dont Caliban Ramirez. Une petite restauration est prévue (empanadas), ainsi qu’un bar à prix démocratique.

  • Comment vaincre la machine d’austérité européenne ?

    Depuis le début de la crise de la zone euro, les mobilisations de masse n’ont pas manqué contre la politique d’austérité, avec toute une série de manifestations et de grèves mais aussi de grèves générales. Mais même si ces explosions de colère et de rage ne peuvent plus tout simplement être passées sous silence – malgré le contrôle des médias dominants et de l’information par la classe dominante – le bulldozer de la casse sociale n’en a pas moins poursuivi sa course, une course d’ailleurs destinée à devenir plus meurtrière encore avec l’adoption du ‘‘Traité européen d’austérité’’ (le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance, TSCG). Quelle contre-attaque organiser et comment (re)mobiliser les découragés de la lutte sociale ?

    Par Nicolas Croes

    A faux diagnostique, faux remède

    La logique austéritaire ne fonctionne tout simplement pas. Tout y est faux, du début à la fin. Cette politique de bain de sang social est basée sur une explication totalement erronée : la crise de la zone euro proviendrait non pas de la faillite du secteur bancaire et de la collectivisation des pertes du privé – elles-mêmes conséquences des contradictions du système capitaliste – mais des dépenses publiques ‘‘impayables’’. Banquiers et spéculateurs ont en fait bénéficié de la complicité active et enthousiaste des politiciens capitalistes et des médias dominants pour se cacher, eux et leurs responsabilités, derrière les fonctionnaires ‘‘fainéants’’, les travailleurs ‘‘privilégiés’’, les chômeurs ‘‘parasites’’ et les pensionnés ‘‘destructeurs de sécurité sociale’’. A cette liste se sont rajoutés – au gré des besoins – les immigrés, les homosexuels, les femmes, les syndicats,… et l’extrême-droite est loin d’être la seule à avoir tenu la plume.

    Il a toujours été clair que cette politique n’allait rien arranger pour les masses, que nous serrer la ceinture n’allait pas nous préparer des jours meilleurs et qu’il nous faudrait au contraire percer de nouveaux trous. La maîtrise relative de la dette publique avant 2008 n’avait d’ailleurs pas empêché les divers pays européens de sombrer profondément dans la crise. S’il en était encore besoin, un bref coup d’œil porté aujourd’hui sur cette Union Européenne dévastée suffit à illustrer la faillite totale de l’austérité.

    En Espagne, après des années de coupes dans les budgets des autorités, d’augmentations de taxes (pour l’homme de la rue, pas pour ceux qui nous regardent du haut de leur tour d’ivoire) et de destruction des conditions de travail et des salaires, l’avenir du pays reste plombé par la récession. Le taux de chômage vient d’y franchir un seuil historique lors du premier trimestre de cette année en atteignant les 27,16%. Derrière ce chiffre, il y a 6.202.700 personnes plongées dans la misère (pas moins de 237.400 de plus qu’au trimestre précédent). Dans cette course macabre, l’Espagne ne cède la place qu’à la Grèce (27,2% de chômage officiel en janvier). Quant à cette fameuse dette publique dont la réduction justifie tous les sacrifices (pour autant qu’ils ne touchent pas l’élite de la société), elle a elle aussi atteint un nouveau record au premier trimestre de 2013 : 923,31 milliards d’euros, soit 87,8% de la totalité des richesses produites en un an dans le pays (le PIB, Produit Intérieur Brut). La Banque centrale prévoit qu’elle poursuivra son ascension vers les 91,4% du PIB en 2013 et les 99,8% en 2016. Et quand ça ne marche pas on fait quoi ? Et bien on continue !

    La saignée est inefficace, allons-y à la hache !

    En Grèce, l’austérité massive n’a pas empêché la dette publique d’atteindre les 159,9% de son PIB fin 2012 (une croissance de 8,6% entre 2010 et 2012). Ce taux aurait d’ailleurs largement dépassé les 190% si le tiers de la dette grecque (100 milliards d’euros) n’avait pas été annulé en mars 2012. Fin 2012 toujours, la dette souveraine de l’Irlande représentait 117,6% de son PIB (+ 25,5% entre 2010 et 2012) et celle du Portugal 123,6% (+ 29,6% entre 2010 et 2012).

    Ces trois pays sont ceux à avoir subi le plus directement la dictature des marchés, par l’intermédiaire de l’action dévastatrice de la troïka européenne (qui réunit la Banque Centrale Européenne, la Commission Européenne et le Fonds Monétaire International). Afin de bénéficier de ‘‘l’assistance’’ du Fonds Européen de Stabilité Financière, puis du Mécanisme Européen de Stabilité, les gouvernements de ces pays se sont engagés à appliquer une politique antisociale extrêmement brutale. Le résultat de cette politique (explosion du chômage, des suicides, des expulsions de logements, de malades incapables de payer leurs soins,…) ne peut que faire froid dans le dos, notamment à la population chypriote dont le pays vient de rejoindre le club des Etats mis en coupe réglée par la troïka européenne. Il est pourtant question de mettre toute la population européenne au même régime à l’aide du TSCG, le ‘‘traité d’austérité’’ européen. Ce texte a été signé le 2 mars 2012 par 25 pays de l’Union Européenne (tous sauf le Royaume-Uni et la République tchèque) et prévoit de ‘‘renforcer le pilier économique de l’Union économique et monétaire en adoptant un ensemble de règles destinées à favoriser la discipline budgétaire au moyen d’un pacte budgétaire, à renforcer la coordination de leurs politiques économiques et à améliorer la gouvernance de la zone euro.’’ En gros, il condamne l’Union Européenne à une austérité permanente.

    TSCG : une dictature des marchés de plus en plus ouverte

    L’article 3 du Traité interdit de dépasser un ‘‘déficit structurel’’ de 0,5% pour le budget d’un gouvernement (doublé dans le cas où la dette publique se situe sous les 60% du PIB). Respecter cette règle signifiera d’opérer des coupes encore plus profondes dans les dépenses publiques à un moment où les investissements de l’Etat dans l’économie sont plus que jamais nécessaires. De plus, cette notion de ‘‘déficit structurel’’ est absolument arbitraire. En 2006, le Fonds Monétaire International avait par exemple estimé le déficit structurel irlandais à 5,4% du PIB, tandis que la Commission Européenne l’avait estimé à 2,2%. Et c’est la Commission Européenne – le quartier général européen de l’offensive antisociale – qui décidera du chiffre à garder, de même que des moyens à mettre en œuvre pour rester dans le cadre de la discipline budgétaire !

    Il ne s’agit là que d’un exemple, tout le reste du texte est du même acabit, uniquement basé sur une vision à court terme de l’économie capitaliste et sur la recherche du profit maximal le plus rapidement possible. L’élite européenne est tellement idéologiquement liée au néolibéralisme qu’elle est incapable de voir l’impact dévastateur qu’aura ce traité, même en considérant les intérêts des capitalistes à plus long terme.

    Ce traité est aussi une attaque anti-démocratique de taille. L’Union Européenne est déjà une institution anti-démocratique, ce n’est même pas une ‘‘démocratie parlementaire’’. Le pouvoir y est concentré dans la Commission Européenne et le Conseil Européen. Fin 2011, 6 mesures ont été adoptées (le ‘‘six-pack’’) pour transférer d’importants pouvoirs de décision des gouvernements élus vers la Commission Européenne non-élue, tandis que la prise de décision a été modifiée au sein du Conseil Européen afin de rendre les sanctions punitives quasiment automatiques en cas de non-respect des dictats néolibéraux.

    Le texte du Traité prévoit de considérer le néolibéralisme comme une obligation et non plus comme un choix économique. L’article 5 prévoit ainsi de placer un pays directement sous administration des autorités européennes. Actuellement, plus de vingt pays sur les 27 que comprend l’Union Européenne sont exposés à cette tutelle !

    Quel type de résistance ?

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    Pourquoi l’austérité ?

    Comme expliqué ci-contre, l’austérité ne vise pas à ‘‘rééquilibrer les budgets des autorités’’. Dans le cadre de la crise de surproduction dans laquelle est plongée la totalité du système capitaliste (et pas uniquement l’Europe), il s’agit pour ‘‘nos’’ élites de restaurer par la manière forte le taux de profits des capitalistes, les détenteurs des moyens de production. A la manière dont Naomi Klein l’avait développé dans son livre ‘‘La stratégie du choc’’ (également disponible gratuitement sous forme film-documentaire sur internet), le choc de la crise a servi de prétexte pour accroitre l’offensive contre les acquis sociaux que le mouvement des travailleurs avait pu obtenir par le passé grâce à sa lutte.

    Il s’agit de l’accentuation de la politique néolibérale de transfert de richesses de la collectivité vers le privé, initiée en leur temps par Pinochet au Chili, Reagan aux Etats-Unis et Thatcher au Royaume-Uni. Cette politique économique était devenue nécessaire suite à la crise économique des années ‘70 et a pris son plein essor suite à l’effondrement du stalinisme au début des années ’90. Depuis lors, les privatisations d’entreprises publiques, les réductions de moyens pour les budgets sociaux et les diminutions de taxes pour les grosses entreprises se sont suivies au pas de charge. Mais cela n’a pas pu empêcher la crise d’éclater.

    Quel programme contre l’austérité ?

    • Non à l’austérité ! Pour la défense des services publics et des pensions ! C’est aux patrons de payer pour leur crise !
    • Pour des syndicats combatifs et démocratiques et des partis larges de travailleurs combatifs !
    • Dans chaque pays : pour un plan d’action combatif, démocratiquement discuté à la base, afin de construire le meilleur rapport de force contre l’offensive antisociale et d’élever la conscience des masses par la discussion et l’action collective !
    • Pour un plan d’action vers une grève générale de 24 heures à l’échelle européenne !
    • Non à la dictature des marchés ! À bas les agences internationales de notation de crédit et le FMI ! Stop au paiement des dettes de l’État aux capitalistes ! Arrachons la richesse des mains des spéculateurs super riches !
    • Nationalisation des secteurs-clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie…) sous le contrôle démocratique et la gestion des travailleurs !
    • Non au chômage de masse ! Pour la réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !
    • Pour des programmes massifs de travaux publics afin de créer des emplois socialement utiles et de répondre aux besoins de la population
    • Non à l’Europe des patrons et des marchés ! Pour une Europe socialiste démocratique !

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    Les pétitions, cartes blanches, déclarations,… n’ont pas manqué pour dénoncer ce traité. Les positions défendues dans ces critiques étaient souvent très bonnes, mais les moyens exposés pour vaincre le TSCG n’ont pas été à la hauteur de l’attaque. Le TSCG n’a été soumis au référendum qu’en Irlande, avec une offensive patronale et un chantage extraordinaire qui ont réussi à faire passer le ‘‘oui’’ de justesse. Dans les autres pays, ce sont les parlements nationaux qui étaient responsables de l’acceptation du texte ou de son rejet. En Belgique, cela signifie de passer devant le Parlement flamand et le Sénat (où le traité a déjà été approuvé), à la Chambre du Parlement fédéral, au Parlement wallon, au Parlement bruxellois, au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et au Parlement germanophone. Hélas, l’opposition à l’austérité européenne s’est limitée à un lobbying à destination de parlementaires qui appliquent quotidiennement la casse sociale…

    Ainsi, la centrale des employés de la CSC (CNE), malgré des prises de positions combatives ces derniers temps (notamment concernant la nécessité d’organiser une grève générale contre la politique des autorités belges ou face à la nécessité de construire un nouveau relais politique large pour les travailleurs aux côtés de la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut), a appelé ‘‘tous les parlementaires belges à un sursaut de courage pour défendre notre démocratie. Ratifier ce traité serait comme choisir, en pleine mer, la ceinture de plomb plutôt que la bouée.’’ De même, le CEPAG (Centre d’Education Populaire André Genot, une ASBL d’éducation permanente liée à la FGTB et dont l’actuel administrateur général est Thierry Bodson, le président de la FGTB wallonne) a lancé une pétition déclarant notamment : ‘‘Nous devons agir pour que nos représentants élus ouvrent les yeux, refusent d’obéir à l’Europe de l’austérité et rejettent la Traité budgétaire. Mettons la pression sur les parlementaires afin qu’ils ne signent pas un texte en totale contradiction avec les intérêts de la population !’’ Ce lobbying est insuffisant, on ne peut convaincre les politiciens capitalistes d’agir dans nos intérêts que par la force. En ce sens, la manifestation appelée par la FGTB wallonne devant le Parlement Wallon le 29 mai dernier était un premier pas – tardif – dans la bonne direction, qui ne doit pas rester un acte isolé, doit être amplifié et être considéré dans le cadre de la lutte plus large contre l’austérité et les licenciements. Qu’attendre encore pour un vrai plan d’action avec grève(s) générale(s) ?

    Pas mal de gens se demandent comment combattre cette Union Européenne antisociale qui parait être si lointaine. De nombreux politiciens traditionnels se servent d’ailleurs de ce sentiment d’impuissance pour justifier leurs attaques, sur le mode ‘‘c’est pas nous, c’est l’Europe’’. Cette question est loin d’être neuve. Karl Marx répondait déjà à son époque que ‘‘la lutte de classes est internationale dans son contenu mais nationale dans sa forme’’. Il n’en va pas différemment aujourd’hui. La majeure partie des problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs oppose directement ces derniers à la classe dominante de leur pays. Hélas, partout en Europe, nous sommes forcés de constater que les sommets syndicaux manquent d’audace et évitent soigneusement toute stratégie d’affrontement direct avec l’Etat capitaliste et les diverses bourgeoisies nationales.

    L’exemple de la Grèce est à ce titre des plus édifiants. Ces dernières années, les grèves générales se sont succédées comme nulle part ailleurs en Europe, mais décidées et stoppées d’en haut, sans aucun plan d’action, bien plus destinées à laisser échapper la pression de la base qu’à sérieusement bloquer l’économie pour aller chercher les moyens là où ils se trouvent : dans les caisses des grandes entreprises et des banques. Dans chaque pays, le mouvement des travailleurs doit lutter pour récupérer ses instruments de lutte de masse, ce qui signifie de lutter résolument pour une démocratie syndicale (entre autres parce qu’une lutte déclenchée par la base est plus difficile à stopper par le sommet syndical), pour la fin du syndicalisme de négociation et de concertation et pour le retour d’un syndicalisme de lutte.

    Pour nous, cette timidité dans la contre-offensive provient directement de l’absence d’idée concernant l’alternative à défendre contre la société capitaliste. ‘‘Nos’’ dirigeants syndicaux ont été tellement impliqués dans le ‘‘moindre mal’’ et dans la concertation avec les institutions capitalistes qu’ils refusent de sérieusement considérer qu’une voie de sortie existe en dehors du capitalisme. Revenir à un syndicalisme de lutte signifie donc aussi de s’armer d’un programme anticrise anticapitaliste basé sur la collectivisation des moyens de production et leur contrôle et gestion démocratiques. C’est la seule manière d’obtenir un plan de relance basé sur les nécessités sociales et écologiques et non pas sur la recherche de profit. Réclamer tout simplement une ‘‘fiscalité plus juste’’ est largement insuffisant, en plus de nier la possibilité de l’évasion de capitaux qu’il faut résolument saisir et donc exproprier. Cela nécessite aussi de disposer d’un prolongement politique large pour porter les exigences des travailleurs sur l’arène politique tout en étant un parti de lutte, qui ne se cantonne pas à l’activité électorale. Les PS, Partis Travaillistes, Pasok et autres sont totalement passés dans l’autre camp depuis belle lurette.

    Pour une grève générale européenne

    De même que la lutte internationale ne doit pas servir de prétexte à laisser sa propre classe dirigeante nationale tranquille, une coordination des luttes par-delà les frontières – et particulièrement au niveau européen – est absolument cruciale. A ce niveau aussi, la faiblesse de la direction du mouvement des travailleurs est criante : la Confédération Européenne des Syndicats (CES) reçoit ainsi une partie de ses subsides de la Commission Européenne, et a toujours considéré son action dans le cadre de la construction loyale d’une Union Européenne capitaliste ‘‘sociale’’. On en voit le résultat.

    Le mot d’ordre d’une grève générale européenne est aujourd’hui d’une extrême importance, et la journée d’action européenne du 14 novembre dernier en a illustré le potentiel. Cette action coordonnée de plus grande ampleur que par le passé était un reflet de la pression grandissante de la base syndicale sur les divers syndicats européens et sur la CES elle-même. En Espagne et au Portugal, des grèves générales de 24 heures ont eu lieu (ce fut la plus massive et militante depuis 1974 au Portugal tandis qu’un million de personnes avaient manifesté à Barcelone et à Madrid). Des actions de grève avaient aussi eu lieu en Italie, en Grèce, à Malte, à Chypre et en Belgique. Comme nous le disions à l’époque : ‘‘Le génie des actions de grèves internationales est sorti de sa lampe.’’

    La combativité nécessaire à la victoire est bel et bien présente. Mais toute cette énergie ne peut être que dilapidée si elle n’est pas canalisée au travers d’un plan d’action combatif, avec un échéancier clair capable de peu à peu (re)mobiliser tous ceux qui veulent se battre mais se rendent bien compte que nombre de responsables syndicaux ne sont eux-mêmes pas convaincus qu’il est possible d’inverser la tendance antisociale actuelle. Laisser cette situation perdurer équivaut à ouvrir grand la voie à la droite la plus réactionnaire et à l’extrême-droite. Avec les conséquences que cela implique.

  • ‘‘NO’’, une reconstitution historique trop silencieuse

    Nous sommes en 1988, à Santiago au Chili. 15 années se sont écoulées depuis l’instauration de la brutale dictature de Pinochet. Le régime militaire est contraint d’appeler à un référendum sur la poursuite de la présidence de Pinochet. Sur le bulletin de vote, le choix est simple : ‘‘oui’’ ou ‘‘non’’. Malheureusement, le film de Pablo Larrain reste muet sur le contexte de ce référendum et sur la lutte contre le régime.

    Ce film, nominé aux Oscars, est considéré comme un ‘‘compte rendu du Chili des années 80’’, un film ‘‘radical’’. Techniquement, le film entremêle habilement des images inédites datant de l’époque qu’il relate. Il s’ouvre avec une liste des crimes commis par le régime. Les scènes de réunion des conseillers de Pinochet dépeignent un régime totalement décalé et hors de contact avec la société chilienne. Cependant, à part certaines séquences de répressions policières, ce film est à considérer dans le cadre de cette tendance à réécrire l’histoire en dénigrant le rôle de la lutte des masses, et spécialement du mouvement des travailleurs. Il apparait ainsi dans ce film que le régime a été vaincu par les seuls efforts d’un agent publicitaire qui a dirigé la campagne pour le ‘‘non’’. Dans les faits, cette campagne visait dépolitiser le mouvement. Le ‘‘non’’ l’a emporté en dépit de cette campagne et non pas grâce à elle.

    Le régime fut contraint d’appeler à un plébiscite à la suite des protestations massives qui ont émergé dans les années ’80 : des dizaines de milliers de personnes s’étaient emparées des rues, avaient construit des barricades et affrontées la police et l’armée mois après mois. Ainsi, en 1984, une manifestation massive d’au moins 250.000 personnes avait pris place le 1er mai à Santiago.

    Les mouvements de masse et la menace d’un soulèvement révolutionnaire ont contraint la classe dirigeante, et donc le régime, à appeler au plébiscite. De leur côté, les dirigeants du Parti Communiste et du Parti Socialiste s’étaient alliés aux partis capitalistes pour soutenir le référendum en tant que moyen de canaliser l’opposition de masse contre la dictature vers une transition ‘‘démocratique’’ et non pas vers la révolution. Aucun de ces évènements n’est relaté dans le film. Mais dans ce cas là comment expliquer que le régime dictatorial ait été contraint à accepter le résultat du vote ?

    Le film se termine sur le poignant film d’archive de Pinochet remettant le pouvoir avec un sourire et une poignée de main à Patricio Alwyn, le président nouvellement élu, membre de la Démocratie Chrétienne, un parti qui avait soutenu le coup d’État de 1973. La transition ‘‘contrôlée’’ vers un système totalement anti-démocratique a permis à Pinochet de rester chef de l’armée et sénateur. Il fut même écrit dans la législation que l’armée serait à l’abri de poursuites pour ses crimes comme les tortures ou les assassinats.

    « No » peut sensibiliser sur le fait que Pinochet ait perdu lors du plébiscite. Mais peut-il éclairer le public sur la réalité de ce qui s’est véritablement passé ou quelles leçons peuvent en être tirées pour aujourd’hui ? No…

  • Deuxième Trawün de la Coordination européenne de soutien au peuple Mapuche (CEAM, Coordinación Europa de Apoyo al Pueblo Mapuche)

    Les organisations européennes -COMABE (Belgique), Fondation FOLIL, Fewla (Belgique), GfbV (Bonn et Cologne, Allemagne), La Ruka (Munich, Allemagne), Tierra y Libertad para Arauco (Paris, France), UNPO (Belgique et Pays-Bas)-se sont rencontrées afin de tenir un Trawün (réunion en Mapuzugun) entre collectifs solidaires.

    Coordinación Europea de Apoyo al Pueblo Mapuche (CEAM)

    Cette rencontre a été organisée par le collectif Fewla avec le soutien de la fondation Folil et du Collectif Alpha. La CEAM a eu l’honneur d’accueillir le Werken (porte-parole) du parlement de Koz Koz, Humberto Manquel venu du Chili. Les organisations suivantes ont également été présentes via des vidéoconférences : Coordination Général de la CLACPI (Jeannette Paillan), Mapuexpress (Alfredo Seguel), Comité de Soutien au peuple Mapuche de Norvège (Maria Esperidion), GfbV-Italia (Olivia Casagrande).

    Cette rencontre s’est tenue afin d’évaluer et d’améliorer la coordination entre les organisations susmentionnées. La CEAM s’insurge contre les méga projets que l’État chilien et les entreprises multinationales-Enesa-Enel et ENHOL-veulent réaliser dans les zones de Neltume et de Curarrehue, soutient la résistance manifestée par les communautés Mapuche dans le Wallmapu (Sud du Chili). De même, la CEAM, rejette catégoriquement l’application de la Loi Antiterroriste au peuple Mapuche, en violation des traités signés et de conventions (par exemple la convention OIT, 169) concernant les Droits des Êtres Humains et les Droits des Enfants.

    La CEAM dénonce les perquisitions violentes auxquelles sont soumises les communautés Mapuche ainsi que les incarcérations de leurs autorités traditionnelles commises par l’État chilien. La CEAM sollicite que l’ONU interpelle l’État chilien quant à ces nombreuses violations lors des prochaines sessions du Comité des Droits Humains, de l’Examen Périodique Universel et du Comité pour l’Élimination de la Discrimination Raciale.

    Les collectifs ; membres de la CEAM, expriment la volonté de travailler en coordination tout en tenant compte des particularités et de la diversité de visions ou de stratégies de chaque organisation. Les membres de la CEAM soulignent l’importance de renforcer la visibilité de la Coordination européenne de soutien au peuple Mapuche aux travers d’actions simultanées.

    La CEAM s’engage

    1. à centraliser la documentation, l’information et les agendas des collectifs membres
    2. à renforcer le travail commun de dénonciation de la réalité du peuple Mapuche et d’en renforcer la diffusion.
    3. de continuer d’intercéder auprès des institutions internationales afin que soient respectés les droits du peuple Mapuche.

    La lutte pour la liberté des Prisonniers Politiques Mapuche (PPM) constitue une part importante de notre travail. En tant que CEAM, nous exigeons leur libération immédiate.

    Notre lutte continue…MARRICHIWEU !!!

    Coordinación Europea de Apoyo al Pueblo Mapuche (CEAM)

  • Pour en finir avec la crise, les guerres, l’austérité, le chômage, la destruction de l’environnement… dégageons le capitalisme, construisons un monde socialiste!

    Combien de temps encore devra-t-on croire au refrain tant répété comme quoi le pire de la crise économique serait « derrière nous »? Les faits parlent d’eux-mêmes : partout, la classe des super-riches et les politiciens qui la servent redoublent d’efforts pour nous faire avaler sans cesse de nouvelles attaques sur nos droits et nos conditions de vie. Et partout, la colère des “99%” gronde : de Sidi Bouzid à Athènes, de Port Saïd à Sofia, de Pretoria à Moscou, de Montréal à New Delhi, la résistance de la jeunesse, des travailleurs et des masses pauvres ne faiblit pas, face aux conséquences dévastatrices de la crise historique que traverse le système capitaliste mondial.

    Tract général du Comité pour une Internationale Ouvrière distribué au Forum Social Mondial de Tunis

    «L’accumulation de richesse à un pôle signifie en même temps à l’autre pôle une accumulation de misère» (Marx)

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    Socialisme 2013. Dimanche prochain, à l’occasion du week-end "Socialisme 2013", un rapport de la situation actuelle en Tunisie sera livré par Nicolas Croes, rédacteur de socialisme.be et de notre mensuel, de retour de Tunisie.

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    Le destin tragique du jeune qui s’est immolé par le feu en plein coeur de Tunis est le cri de désespoir de toute une jeunesse qui n’en peut plus, condamnée au chômage de masse et à la misère quotidienne. La crise actuelle expose comme jamais la totale incapacité du capitalisme -un système basé sur la recherche incessante de profits pour l’infime minorité qui contrôlent les moyens de production et les décisions d’investissements- à offrir un avenir à la majorité d’entre nous.

    Selon une étude récente de ‘Futures Company’, 86% de la population mondiale estime que le monde des affaires « maximise les profits aux dépens de la communauté et des consommateurs ». Pendant que des pays entiers sont mis en coupe réglée, que le chômage atteint des records mondiaux, et que plus d’un sixième de l’humanité souffre de la faim, la concentration des richesses est devenue telle que le revenu gagné par les 100 plus grands milliardaires au monde rien qu’au cours de l’an dernier représente quatre fois la somme nécessaire pour abolir la pauvreté sur toute la planète!

    Comme d’habitude, le prix de la crise, tout le monde le paie, sauf ceux qui en sont responsables. Pour l’élite capitaliste en effet, l’année 2012 fut un “grand cru”: malgré la crise, les multinationales et les grandes banques qui contrôlent l’économie mondiale (BMW, JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Samsung, Adidas, Ryanair,…) ont réalisé des bénéfices record.

    Comme dans un gigantesque casino, une poignée d’acteurs financiers se font des juteux profits en spéculant sur le prix des biens de première nécessité, pendant que dans l’ensemble du Maghreb, du Moyen-Orient et ailleurs, la hausse vertigineuse de ces prix, aggravée par les mesures antisociales imposées par le FMI, poussent des pans entiers de la population dans une pauvreté encore plus grande.

    Aux Etats-Unis, alors que les grandes banques annoncent toutes des nouveaux profits spectaculaires, le pouvoir d’Obama prépare l’opinion à une nouvelle cure d’austérité massive.

    Sur l’ensemble du continent européen aussi, les travailleurs sont priés de payer la note du sauvetage des banques et des spéculateurs, subissant pour cela une offensive d’austérité sans précédent, faite de centaines de milliards d’euros de coupes dans les dépenses publiques, tandis que les taux de chômage en Europe du Sud atteignent des chiffres dignes de la Grande Dépression des années ’30. En parallèle, la trésorerie accumulée par les 265 grandes sociétés européennes ayant publié leurs résultats 2012 atteint…364 milliards d’euros ; une immense montagne de liquidités que les capitalistes refusent d’investir dans l’économie, et un exemple de plus du caractère absurde, parasitaire et complètement pourri du système en place.

    Ce système craque de toutes parts. Car pour maintenir la richesse opulente d’une poignée de patrons, de banquiers et d’actionnaires, il n’a d’autre choix que de renforcer la répression contre ceux qui résistent, d’encourager la division des opprimés pour affaiblir leurs luttes, d’imposer de nouvelles souffrances, de nouveaux drames sociaux, humains et écologiques aux quatre coins du monde.

    Début mars, à l’occasion du tragique anniversaire de la catastrophe de Fukushima, des dizaines de milliers de Japonais et de Taïwanais sont descendus dans les rues pour dénoncer la politique pro-nucléaire de leurs gouvernements : encore une fois, c’est la course au profit, à travers l’avidité de la multinationale énergétique TEPCO, qui avait conduit à une des plus grosse catastrophe environnementale et humanitaire de tous les temps. Dans le contexte de crise, la compétition accrue entre grandes puissances pour les zones d’influence et le contrôle des marchés est aussi à l’origine d’un accroissement des conflits armés, dont l’intervention impérialiste au Mali n’est que le dernier exemple en date. Derrière le discours d’une France « libératrice » au Mali se cachent en effet des ambitions stratégiques dans une région riche en ressources, mais aussi un juteux business de guerre pour l’industrie militaire française.

    La lutte de masse à l’ordre du jour

    En contrepartie, ces dernières années ont vu des millions de travailleurs et de jeunes à travers le globe s’engager sur le chemin de la lutte de masse, des grèves, des manifestations, des sit-in, des occupations…

    • Le 2 mars, environ 1,5 million de personnes ont manifesté dans les rues du Portugal, sous le slogan “Que la Troïka aille se faire voir” : la plus importante mobilisation de l’histoire du pays.
    • Les 20 et 21 février, l’Inde a connu la plus grande grève de son histoire, plus de 100 millions de travailleurs paralysant l’économie du pays pour protester contre la hausse des prix, la précarité et les privatisations.
    • L’Afrique du Sud a été submergée par une déferlante de grèves sans précédent dans le secteur minier, chez les ouvriers agricoles, et dans d’autres secteurs encore, pour protester contre les bas salaires, contre les conditions de travail épouvantables, et contre le régime corrompu, anti-démocratique et pro-capitaliste de l’ANC.
    • La récente révolte dans le village de Shangpu dans le Sud de la Chine, où des paysans protestant contre la saisie de leurs terres ont tenu tête pendant plus de deux semaine aux autorités, est symptomatique de la colère et de l’agitation sociale de plus en plus audible contre la dictature du Parti “Communiste” Chinois.

    Les trois derniers exemples illustrent aussi que les pays du “BRICS” (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) n’offrent clairement pas une alternative viable pour la population de ces pays. Au contraire, là aussi, les masses se lèvent pour demander leur part d’une croissance ayant essentiellement profité aux riches.

    Une époque de révolutions et de contre-révolutions

    Tous les symptômes de bouleversements révolutionnaires majeurs sont en gestation, et cela dans quasiment toutes les parties du monde. Le seul élément manquant est une alternative politique de masse qui puisse organiser la classe ouvrière, la jeunesse et les pauvres autour d’un programme cohérent de transformation sociale. Cela est illustré par ce qui se passe aujourd’hui en Tunisie et en Egypte.

    Le renversement de Ben Ali et de Mubarak avait démontré la puissance du mouvement des travailleurs lorsque celui-ci se met en action de manière unie et décidée. C’est en effet la menace de paralysie de l’économie, l’entrée en scène des travailleurs salariés dans de puissants mouvements de grève, mettant directement en péril les intérêts des capitalistes et des grands propriétaires, qui avait poussé ces dictateurs vers la porte de sortie. C’est d’ailleurs aussi en grande partie la faiblesse d’un tel mouvement s’appuyant sur la force collective et unifiée de la classe ouvrière qui est à l’origine de l’impasse croissante du conflit en Syrie.

    Cependant, les nouveaux régimes arrivés au pouvoir au Caire et à Tunis ont rapidement dévoilé leurs vrais visages: celui de la contre-révolution. Sous leur règne, la pauvreté et le chômage ont franchi de nouveaux records. La montée de l’intégrisme religieux, l’exploitation économique, le mépris des élites et la violente répression contre tous ceux et toutes celles qui aspirent à un réel changement continuent plus que jamais.

    Après les premières victoires initiales, la suite des événements a mis en évidence le fait que l’esprit de sacrifice et toute la détermination du monde ne sont pas, en soi, des ingrédients suffisants pour aboutir à une victoire décisive pour la révolution. Si dans les deux pays, le potentiel pour une nouvelle vague révolutionnaire est bien présent, encore faut-il que celle-ci soit armée d’un programme et d’une stratégie clairs, visant à en finir pour de bon avec la vieille société, et à concrétiser les aspirations de la population à une vie meilleure.

    La Grèce, devenue un symbole de la résistance héroïque des travailleurs et des jeunes face à la thérapie de choc des politiques capitalistes, a connu dans les trois dernières années pas moins de 21 grèves générales de 24h, ainsi que trois de 48h. Pourtant, l’austérité continue plus que jamais : la répétition de grèves générales fort étalées dans le temps, sans objectifs bien précis, ne s’inscrivant pas dans un plan d’action à long terme visant à renforcer les mobilisations jusqu’à renverser le système en place, contribue à semer l’épuisement et le découragement plus qu’autre chose. La stratégie timorée des directions syndicales bureaucratiques a clairement montré ses limites: à l’heure d’un offensif tout azimut de la part des capitalistes, de telles demi-mesures ont autant d’efficacité que de jeter des verres d’eau sur un bâtiment en flammes. C’est pourquoi la reconstruction de syndicats de combat, organisés démocratiquement et dont les dirigeants sont responsables devant leurs membres, est une partie essentielle du processus nécessaire pour mener une lutte efficace contre l’offensive capitaliste.

    Quelle alternative ?

    La classe des travailleurs, alliée aux masses pauvres, aux petits paysans, et au dynamisme vital de la jeunesse, a clairement le pouvoir de transformer la société. Seule les travailleurs possèdent la puissance économique (au travers des mobilisations de masse, des grèves, des occupations d’entreprise) pour bloquer tous les canaux vitaux sur lesquels reposent la puissance et les instruments de violence des possédants.

    Mais « bloquer » la société ne suffit pas : il faut que les masses laborieuses se réapproprient les leviers stratégiques de l’économie, pour la reconstruire sur des bases nouvelles. Aboutir à un tel changement nécessite la construction d’une organisation capable d’unifier les diverses couches des masses en lutte, afin de les mener résolument à l’offensive et d’arracher le pouvoir des mains des capitalistes. Au travers de comités organisés sur les lieux de travail, les universités, dans les écoles et les quartiers, coordonnés à chaque niveau, et composés de représentants démocratiquement élus, les bases pourraient être posées pour une reprise en mains collective de la société au service de ceux qui la font véritablement tourner, et non des exploiteurs actuels. Le potentiel pour un tel changement, une révolution socialiste, n’est pas une utopie: il est contenu en germes dans les luttes et les aspirations des masses qui se mettent en mouvement aux quatre coins du monde contre les horreurs du système en place.

    Le socialisme signifie une société gérée démocratiquement par les travailleurs, où la production et ses fruits sont mis sous propriété publique et planifiés rationnellement et démocratiquement, en vue de satisfaire les besoins de chacun. Toutes les techniques, cultures, sciences et capacités productives modernes seraient ainsi mises ainsi au service de l’ensemble de la population, au lieu d’être monopolisées par une minorité qui s’enrichit toujours plus sur le dos de l’immense majorité des habitants de la planète.

    • A bas la dictature des marchés!
    • L’impérialisme hors du monde néocolonial ! A bas le FMI et tous ses plans de misère ! Répudiation du paiement de toutes les dettes, sans conditions !
    • Non aux privatisations ! Non aux coupes dans les services publics, non à l’austérité !
    • Pour le partage du temps de travail entre tous et toutes!
    • Pour une éducation et une santé gratuite et de qualité, pour un revenu minimum vital pour tous et toutes!
    • Stop au racisme, au sexisme, à la discrimination religieuse, à l’homophobie…Pour une lutte unifiée des travailleurs, des jeunes et des masses pauvres contre le capitalisme et l’impérialisme!
    • Pour la nationalisation des banques et des secteurs-clés de l’économie, sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs et de la population
    • Pour un plan de production socialiste, déterminé démocratiquement en fonction des besoins sociaux, et respectueux de l’environnement !
    • Pour une société socialiste, débarrassé de l’exploitation, des guerres et de la misère !

    Qu’est-ce que le CIO ?

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) est une organisation internationale socialiste, qui lutte sans relâche pour les intérêts des travailleurs, des jeunes et des peuples opprimés à travers le monde. Nous disposons de partis, de groupes et de militants dans une cinquantaine de pays sur tous les continents, du Sri Lanka au Québec, du Kazakhstan au Chili. Le capitalisme est un système mondial; par conséquent, les travailleurs, les jeunes et les opprimés du monde entier ont besoin de s’unir à la même échelle pour le mettre à bas.

    Si vous voulez nous rejoindre ou disposer de plus d’infos: contactez nous via cwi@worldsoc.co.uk – 0021622837971 ou visitez notre site web: www.socialistworld.net – (www.socialisme.be ou www.gr-socialisme.org en francais)

  • Tunisie : Non au gouvernement Larayedh! Grève générale, jusqu’à la chute du régime! Le pouvoir aux travailleurs, aux masses pauvres et à la jeunesse !

    Le nouveau gouvernement d’Ali ‘Chevrotine’ n’est qu’une version légèrement édulcorée du précédent. Les Nahdaouis, bien qu’affaiblis, ne s’en iront pas sans une lutte d’arrache-pied imposée par la rue. La crise actuelle du pouvoir est le résultat de la résistance à laquelle la politique de la Troïka est confrontée depuis des mois et des mois par les travailleurs, la jeunesse, les femmes, les masses pauvres des villes, les paysans, les chômeurs, etc. Cette politique n’a contribué qu’à rendre les problèmes quotidiens du plus grand nombre chaque jour pire encore.

    Tract du Comité pour une Internationale Ouvrière consacré à la situation en Tunisie et distribué lors du Forum Social Mondial

    “Honte au gouvernement, la jeunesse brûle ”

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    Socialisme 2013. Dimanche prochain, à l’occasion du week-end "Socialisme 2013", un rapport de la situation actuelle en Tunisie sera livré par Nicolas Croes, rédacteur de socialisme.be et de notre mensuel, de retour de Tunisie.

    L’explosion du chômage et le désespoir social poussent les suicides et les dépressions à des niveaux record. Les régions du Sud et du Centre-Ouest continuent de s’enfoncer dans une spirale de misère extrême. Et la clique au pouvoir augmente le prix des carburants, du tabac et de l’électricité, alors que les maigres augmentations de salaires arrachées par les grèves sont déjà rognées par une explosion continue des prix des produits de première nécessité, poussant la survie quotidienne à des niveaux plus que critiques pour de nombreuses familles pauvres.

    Pendant ce temps, les nombreux avantages fiscaux et la corruption des grosses fortunes prolifèrent, le pouvoir poursuivant les politiques néolibérales désastreuses de l’ancien régime. La signature d’un accord de “partenariat privilégié” avec l’UE ne va que renforcer la dépendance de l’économie tunisienne aux desiderata des gros groupes capitalistes internationaux. Ennahda, tout comme Nidaa Tounes -repère de partisans de l’ancien régime- sont les deux revers de la même médaille: celle des grands patrons, des multinationales occidentales et des institutions créancières internationales, lesquels poussent tous à reproduire les “normes” qui ont permis à une clique de parasites de s’enrichir en saignant à blanc les travailleurs et le peuple tunisien.

    Les créanciers de la Tunisie ont prêté des montagnes d’argent à Ben Ali &Co pour soutenir la dictature, et demandent aujourd’hui au peuple de payer la facture. Le FMI poursuit ses “négociations” avec les autorités tunisiennes afin d’octroyer un prêt d’une valeur de 1,78 milliard de dollars. Celui-ci sera bien sûr conditionné à des mesures drastiques de casse sociale: coupes salariales dans la fonction publique, privatisations à la volée, diminution des subventions sur les produits de base,…

    Quelques chiffres

    • 85% des entreprises tunisiennes évoluent en flagrant délit de fraude du fisc. Un chiffre d’affaires non imposable de 115 milliards de dollars, soit 6 fois et demi le budget de l’Etat 2013
    • Les milliardaires tunisiens expatrient jusqu’à 45% de leur fortune à l’étranger
    • La Tunisie a perdu 39 milliards de dollars US entre 1970-2010 par la fuite illicite de capitaux
    • L’INS a chiffré à 400.000 le nombre de personnes qui basculerait dans la pauvreté dans le cas d’une suppression des subventions alimentaires…

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    Il est temps de faire payer les vrais responsables de notre misère !

    Les droits des femmes sont dans la ligne de mire des réactionnaires au pouvoir, comme encore illustrées par les récents propos d’Habib Ellouze sur “l’esthétisme” de l’excision. Pendant que des rappeurs sont arrêtés pour leurs propos dénonçant les abus de la police, de nombreux parents demeurent dans l’ignorance des responsables de la mort de leurs enfants, et des dizaines de blessés continuent de souffrir en attendant désespérément des traitements médicaux appropriés. Des lois répressives datant de Ben Ali sont resservies pour étouffer la liberté d’expression, et l’état d’urgence est prolongé sans fin au mépris des libertés publiques.

    L’assaut engagé par les milices nahdaouies contre l’UGTT en décembre dernier avait abouti à la création d’une commission d’enquête. Mais comme celle sur la répression policière sauvage du 9 avril dernier à Tunis, cette commission n’a rien fait pour traduire leurs auteurs en justice; elle a au contraire été essentiellement utilisée pour couvrir leurs exactions.

    Briser la résistance de ces milices ne proviendra pas de mesures administratives de bonté venues d’en-haut. Autant demander à un tigre d’être végétarien ! Seule la coordination de groupes d’auto-défense, composés de syndicalistes, de jeunes révolutionnaires, de tout ce que la révolution compte de forces vives, peut faire efficacement face à la violence croissante de la contre-révolution, qu’elle provienne de ces milices ou des forces de l’Etat.

    Il faut rapidement un plan d’action pour organiser la riposte, en remettant les questions sociales au cœur de la lutte!

    Les mobilisations de rue juste après la mort de Chokri ont clairement démontré de quel côté pèse encore le rapport de forces. La grève générale du 8 février et l’avalanche humaine descendue dans les rues ce jour-là ont poussé le gouvernement et le parti dirigeant dans ses retranchements. La marche qu’Ennahda a organisée une semaine après n’a fait que confirmer l’érosion vertigineuse de la base sociale de ce parti. Même les funérailles du jeune vendeur ambulant qui s’est immolé par le feu il y a deux semaines se sont transformées en manifestation contre le parti au pouvoir.

    La grève générale de février a donné une bonne indication de ce qu’il est possible d’accomplir par la mobilisation de masse. Mais celle-ci doit demeurer soutenue, et s’inscrire dans une stratégie mettant à profit l’immense pouvoir potentiel de la rue, et surtout le poids du mouvement ouvrier organisé et de l’UGTT, pour en finir pour de bon avec le pouvoir actuel et avec le système de violence et de misère qu’il entretient.

    Il faut préparer sans plus attendre les prochaines étapes du mouvement. Un encouragement rapide à une nouvelle grève générale, si celle-ci s’adresse à toute la masse avec des revendications sociales claires et audacieuses, permettrait de redonner une perspective de lutte à tous ceux et toutes celles qui veulent en finir avec le pouvoir actuel. Une telle grève pourrait être préparée par une tournante de grèves régionales et sectorielles dans les jours qui précèdent, avec une grande campagne de mobilisation et d’agitation tournée vers l’ensemble du peuple tunisien. Pour maximiser son impact, une nouvelle grève générale ne peut se limiter à des mots d’ordre de refus de la violence et de dissolution des milices islamistes. Toutes les questions fondamentales de la révolution sont en jeu ! Fournir des emplois à tous les chômeurs, en finir avec les inégalités régionales, rendre justice aux martyrs, déraciner le vieil appareil d’Etat toujours en place…

    Si après une telle grève, Larayedh et son gouvernement n’ont toujours pas compris qu’ils doivent dégager, on pourrait prolonger les actions de grève et les manifs dans les jours suivants, peut-être couplées à l’occupation des lieux de travail, des places publiques, des lycées et des facs, jusqu’à faire plier le pouvoir en place.

    Les dirigeants de l’UGTT auraient déjà dû offrir un plan d’action pour poursuivre les mobilisations à la suite du succès de la grève générale, s’appuyant sur le rapport de force ainsi créé pour aller de l’avant et porter le coup de grâce à la Troika. Chercher à éviter la confrontation entre les masses révolutionnaires et le pouvoir n’arrêtera pas le conflit, mais le rendra seulement plus défavorable pour notre camp!

    C’est pourquoi il faut s’assurer que le mouvement soit démocratiquement construit par la base. La discussion sur les initiatives à entreprendre et les suites à donner aux actions doit être contrôlée par ceux qui sont en lutte! Encourager la convocation d’assemblées générales partout où c’est possible (dans les entreprises, dans les facs, les écoles, les villages, les quartiers populaires,…) serait un bon appui dans ce sens. De telles assemblées pourraient élire des comités de grève et d’action en leur sein pour prendre la lutte en main à chaque niveau, afin de structurer et coordonner partout le mouvement selon la volonté des masses en lutte. On pourrait ainsi déterminer partout collectivement quelles devraient être les prochaines étapes du mouvement, comment s’organiser contre la contre-révolution,…cela aiderait à construire le rapport de force et le soutien le plus massif possible en prévision des futures batailles.

    Ne laissons pas la contre-révolution confisquer nos conquêtes! Ne lâchons pas la rue !

    Le danger de la contre-révolution (qu’elle se présente sous une forme islamiste ou qu’elle se cache, comme Essebsi et ses alliés, derrière un visage “laïque”) est loin d’avoir été mise hors-jeu. Sans un programme d’action clair pour poursuivre la révolution jusqu’au bout, la contre-révolution peut user du répit ainsi offert pour relever la tête et contre-attaquer. Le meurtre de Chokri Belaïd, les violences répétées contre les bâtiments et les syndicalistes de l’UGTT, et les “listes noires” qui circulent montrent que certains groupes de nervis réactionnaires ne reculeront devant aucune méthode pour briser le coup de la révolution.

    “Vous craignez de descendre dans la rue ? si vous saviez ce qui vous attend si vous restez chez vous…” Chokri Belaïd

    La misère grandissante dans les quartiers pauvres nourrit le terreau à partir duquel les salafistes et jihadistes embrigadent, surtout parmi des jeunes qui n’ont plus rien à perdre. Les couches de la population pauvre les plus désespérées, si elles ne voient pas d’issue du côté du mouvement syndical et de la gauche, pourraient devenir la proie de ces démagogues réactionnaires. La seule façon dont la classe ouvrière et la jeunesse révolutionnaire peuvent gagner à elles la masse des laissés-pour-compte est de créer un mouvement national puissant capable de lutter pour les revendications de tous les opprimés. Cela implique de lier la nécessaire lutte pour la défense et l’élargissement de tous les droits démocratiques avec le combat sur des problèmes tels que l’emploi, le logement, la vie chère,…Dans le cas contraire, l’érosion du pouvoir nahdaoui pourrait partiellement profiter aux salafistes et à leur surenchère, lesquels pourraient gagner de nouveaux secteurs de la population pauvre, des exclus et des marginalisés à leur cause et les mobiliser contre la révolution. Le pays pourrait glisser dans une spirale de violence dont les masses paieraient le premier prix.

    Luttons pour un gouvernement issu de la révolution !

    Beaucoup de travailleurs et de jeunes ont leurs yeux tournés vers le Front Populaire, dont les militants jouent un rôle courageux et de premier plan dans beaucoup des luttes en cours. La dynamique enclenchée autour du Front Populaire est porteuse d’un grand potentiel pour construire une expression politique aux intérêts des travailleurs et des couches populaires et à leurs luttes.

    Cependant, les appels à “l’unité nationale” ou à un “gouvernement de compétences” sont des formules qui manquent de lisibilité et ne donne pas une idée claire sur la marche à suivre pour poursuivre et approfondir la révolution. Elles peuvent entretenir l’illusion qu’un compromis est possible pour parachever la soi-disant “transition démocratique” sans renverser le système en place. Mais un développement social digne de ce nom ainsi qu’une vraie démocratie ne viendront pas tant que les capitalistes, nationaux et étrangers, continuent de piller l’économie du pays. Il n’y a pas d’unité possible avec ces gens-là. L’unique voie possible pour arracher des mesures durables en faveur des masses populaires est de donner le maximum de vigueur et de structuration aux luttes actuelles, pour les coordonner en une vaste offensive révolutionnaire vigoureuse, menant la classe ouvrière, les jeunes et tous les opprimés à prendre le pouvoir et à renverser le système en place. Le succès de la révolution tunisienne est à ce prix!

    Dans ce sens, l’appel à un “ Congrès national de Salut” avancé par le Front prendrait tout son sens s’il s’adressait, sans équivoque, aux masses révolutionnaires elles-mêmes: la convocation d’assemblées et l’élection de comités locaux, issus directement des forces militantes de la révolution, des activistes du Front, des couches combatives de l’UGTT et de l’UGET, des jeunes, des chômeurs et militants de l’UDC, etc, dans chaque localité et gouvernorat de la Tunisie, pourraient fournir un contenu concret et révolutionnaire à un tel appel. Le Front Populaire et ses nombreux militants influents aux quatre coins du pays pourraient servir de colonne vertébrale pour mener une campagne énergique dans ce sens.

    Remettre la lutte pour le socialisme à l’ordre du jour

    Certains n’hésitent plus à en appeler à l’institution militaire pour mettre fin à l’état de crise que connait le pays. Beaucoup de soldats du rang, ainsi que certains policiers, se rendent compte qu’ils ne servent que de pions pour les grandes manoeuvres ayant cours dans les états-majors et les hautes sphères du pouvoir. Il faut défendre ouvertement leurs droits à l’insoumission, à refuser d’être utilisés pour réprimer la révolution, et à élire des comités au sein même des forces armées, pour en chasser les individus et les supérieurs indésirables. Issus du peuple et gagnant bien souvent une misère, les soldats et les policiers n’ont rien à gagner en servant les classes possédantes et leurs politiciens dans leurs sièges dorés.

    Créant les bases embryonnaires d’une nouvelle société libre et démocratique, l’expérience des nombreux comités de quartier et conseils populaires qui avaient surgi sous différentes formes lors du soulèvement contre Ben Ali avait montré que les meilleures “compétences” pour diriger le pays dans l’intérêt du plus grand nombre sont les masses tunisiennes elles-mêmes.

    La coordination à l’échelle locale, régionale puis nationale de comités d’action révolutionnaires, composés de représentants élus et révocables, émergeant directement du mouvement révolutionnaire et disposant de la confiance du peuple en lutte, pourraient fournir l’armature d’un nouveau pouvoir, directement issu de la révolution, capable d’affronter le régime en place et à terme, de se substituer à lui. Ainsi, les décisions politiques, au lieu d’être monopolisées dans un circuit fermé entre Carthage, La Kasbah, Le Bardot et Montplaisir, seraient réappropriées par tous ceux et toutes celles qui ont fait la révolution.

    Pour ne pas retomber dans les mêmes impasses que les gouvernements précédents, un tel pouvoir révolutionnaire userait de l’élan ainsi créé pour s’attaquer sans tarder au système économique actuel, en expropriant la poignée de familles capitalistes et de groupes multinationaux qui contrôlent l’économie du pays, et en les mettant sous la gestion et le contrôle de la collectivité: banques, compagnies d’assurance, industries textiles et mécaniques, grandes chaînes touristiques, mines de phosphate, transports, grande distribution,…Sur les bases d’une planification publique des investissements gérée démocratiquement par les travailleurs et la population, les intérêts de l’écrasante majorité du peuple tunisien pourraient enfin être mis au centre des priorités.

    Les salariés du transport de carburant ont obtenu récemment une réduction de leurs horaires de travail de 48h hebdomadaires à 40 heures. En généralisant ce type de mesures, en partageant le temps de travail entre tous, avec maintien des salaires, et en engageant un vaste programme d’investissement public répondant aux immenses besoins sociaux, des centaines de milliers d’emplois utiles à la collectivité pourraient ainsi être créés. Mais tout cela entre en conflit avec la logique de profit qui régit le système actuel. Seule la construction d’une société démocratique et socialiste, fondée sur la coopération, la solidarité et la planification des ressources et des techniques, peut libérer les ressources humaines et matérielles nécessaires pour résoudre les problèmes urgents des masses tunisiennes et commencer à concrétiser les objectifs de la révolution. Mise en place, une telle politique serait une source d’inspiration gigantesque pour les travailleurs et les pauvres aux quatres coins du monde. C’est pourquoi tisser de puissants liens avec le mouvement révolutionnaire égyptien, et plus généralement, avec les luttes des travailleurs et des jeunes à l’échelle internationale, sera d’un apport vital dans la perspective de “dégager” le capitalisme et l’impérialisme une bonne fois pour toutes dans les poubelles de l’histoire.

    • Ennahda dégage! Pour l’organisation rapide d’une nouvelle grève générale de 24h, à renouveler jusqu’à la chute du régime!
    • Pour la formation de comités de défense par les travailleurs, les jeunes et les masses pauvres, afin d’organiser la protection contre les attaques de la contre-révolution!
    • Stop à l’état d’urgence et à la répression des mouvements sociaux! Pour la défense résolue de toutes les libertés démocratiques!
    • Non aux attaques contre les droits des femmes! Pour l’égalité de traitement à tous les niveaux!
    • Un revenu et un logement décents pour tous et toutes! A bas la vie chère! Pour l’indexation automatique des revenus au coût de la vie!
    • Non aux plans antisociaux du FMI, aux privatisations et à l’austérité! Non au paiement de la dette de Ben Ali!
    • Pour un gouvernement des travailleurs, de la jeunesse et des masses pauvres, appuyée par les organisations de gauche, syndicales et populaires (UGTT, UDC, Front Populaire…)
    • Pour la lutte internationale des jeunes et des travailleurs – contre le capitalisme et l’impérialisme

    Qu’est-ce que le CIO ?

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) est une organisation internationale socialiste, qui lutte sans relâche pour les intérêts des travailleurs, des jeunes et des peuples opprimés à travers le monde. Nous disposons de partis, de groupes et de militants dans une cinquantaine de pays sur tous les continents, du Sri Lanka au Québec, du Kazakhstan au Chili. Le capitalisme est un système mondial; par conséquent, les travailleurs, les jeunes et les opprimés du monde entier ont besoin de s’unir à la même échelle pour le mettre à bas.

    Si vous voulez nous rejoindre ou disposer de plus d’infos: contactez nous au 0021622837971 (Tunisie) ou via cwi@worldsoc.co.uk ou visitez notre site web: www.socialistworld.net – www.socialisme.be ou www.gr-socialisme.org en français

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A Noter dans votre agenda

    • Ma. 26 fév. Bruxelles. Meeting sur l’actualité du marxisme.
    • Jeu. 7 mars. Louvain. Manifestation antifasciste contre le NSV.
    • Di. 10 mars. Manifestation antinucléaire à Huy.
    • Di. 17 mars. Manifestation contre le centre fermé de Vottem.
    • Jeu. 14 mars. Bruxelles. Action syndicale contre l’austérité européenne.
    • Ven. 15 mars. Bruxelles. Manifestation contre la répression.
    • 13-14 avril 2013: Week-end Socialisme 2013.

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    Le succès était au rendez-vous pour le premier meeting des Etudiants de Gauche Actifs – Secondaires de Bruxelles!

    Ce samedi s’est tenu le premier meeting des Étudiants de Gauche Actifs – Secondaires de Bruxelles, en présence d’une vingtaine de jeunes issus de 6 écoles bruxelloises.

    Trois membres de l’Athénée Charles Jansens ont introduit la discussion en abordant les questions de l’austérité en Belgique, de la répressions des jeunes (avec les Sanctions Administratives Communales et les violences policières) mais en parlant aussi de la manière de lutter (avec les exemples du Québec et du Chili), des perspectives pour la jeunesse (avec les licenciements de masse à Ford et Arcelor Mittal),… Bien entendu, ils ont aussi parlé de la manifestation contre le "Banquet des Riches" en octobre dernier, une manifestion à laquelle nous avions participé. Cette mobilisation avait été durement réprimée et plusieurs membres ont reçu une SAC. La discussion qui a suivi a été très riche, une grande source de motivation pour poursuivre la lutte !

    Ce meeting est un pas important pour organiser les jeunes du secondaire contre l’austérité et la répression qui en découle ainsi que pour les impliquer dans les luttes que nous menons (répression, antifascisme, antisexisme, environnement…).



    Intervention lors de la manifestation syndicale du 21 février

    Parmi les dizaines de manifestants qui ont battu le pavé se trouvait une bonne délégation de militants du PSL. Nous avons tenu 5 stands différents sur le parcours du cortège, plus d’une centaine de militants ont diffusé notre mensuel Lutte Socialiste, ont distribué des milliers de tracts et des centaines de pancartes avec deux mots d’ordre : "Stop à l’austérité : pour un vrai plan d’action avec grève(s) générale(s)" et "ArcelorMittal, Ford,… Mobiliser, organiser, occuper pour exproprier et nationaliser". Nous avons également participé à l’intervention de Rood, une campagne large à laquelle nous aprticipons en Flandre, qui a distribué 10.000 tracts à son stand. De nombreux militants étaient en autre présents dans auprès de leur délégation syndicale.

    L’ouverture et l’intérêt pour nos idées était particulièrement remarquable. Notre premier décompte a fait état de la vente de 213 exemplaires de notre mensuel. Les plus grands vendeurs ont été Boris de Bruxelles (15), Max de Mons (14), Emilie de Gand (12) et Jo de Gand, Stefanie de Charleroi et Thomas de namur (11 chacun). Nos badges politiques ont en outre permi de récolter 223 euros de solidarité financière.

    Nos pancartes, avec leurs slogans combatifs, ont eu beaucoup de succès. Il est certain que l’idée d’une grève générale vit parmi la base syndicale, et que très nombreux sont ceux qui l’attendent au plus vite. Nos slogans ont été vu dans divers médias, notamment dans le seul journal qui a accordé sa première page à cette mobilisation sociale de première importance: Metro.

    Nous remercions chaque camarade qui a pu faire de notre intervention une réussite.


    La manifestation pro-choix ne se tiendra pas le 24 mars

    Cela fait déjà un bon moment que nous parlons de la manifestation des réactionnaires qui militent contre le droit à l’avortement. Nous vouloins, comme cela avait déjà été fait les années précédentes, organiser une contre-manifestation afin de défendre la liberté des femmes à décider de leur corps, avec une manifestation Pro-choix.

    Mais il semble qu’il y ait quelques difficultés dans le camps anti-avortement concernant leur rassemblement du 24 mars. Ils choisront peut-être une nouvelle date, et nous organiserons alors une contre-action.

    Plus d’informations arriveront sous peu, mais il est clair qu’il n’y aura pas de manifestation le 24 mars.


    Socialisme 2013

    Nous avons publié cette semaine le programme complet de "Socialisme 2013" . Cet évènement annuel de discussion politique et de formation sera l’occasion unique d’aborder divers thèmes avec des orateurs de Belgique et de l’étranger.

    Nous accorderons notamment une attention toute particulière à des syndicalistes qui veulent pousser plus loin la discussion sur la nécessité d’un nouveau relais politique pour les luttes de la classe des travailleurs (Daniel Piron et Felipe Van Keirsbilck). Nous aurons également des témoignages de Ford et d’Arcelor et laisserons la parole à des militants de diverses initiatives de gauche. Le dimanche, un groupe de travail se réunira toute la journée pour aborder en profondeur la situation des cheminots, en présence notamment d’Alex Gordon du syndicat britannique des transports RMT.


    Une initiative pour l’unité de la gauche

    Des responsables du PSL ont participé à des discussions constructives avec plusieurs forces de gauche concernant la nécessité de construire une initiative unitaire. L’initiative de ces pourparlers a été prise par le FGTB de Charleroi Sud-Hainaut. Lors de la dernière réunion se trouvait également un représentant de la centrale des employés de la CSC, la CNE. Les autres forces présentes à la table sont le PTB, le PC, la LCR, la LCT, le Mouvement de Gauche et le Parti Humaniste. Fin avril, un meeting public sera organisé à ce sujet.


    Liège : plus d’une quarantaine de participants à notre journée consacrée au syndicalisme de combat

    Le samedi 16 février dernier s’est tenu une journée consacrée aux leçons des luttes syndicales du passé pour les combats du présent. Cette date pouvait difficilement être plus baignée dans l’actualité, en beau milieu du conflit d’ArcelorMittal et quelques jours à peine avant la grande mobilisation du 21 février.

    Au final, 42 personnes ont participé à cette journée divisée en 3 parties : le renardisme et les dangers du régionalisme de gauche, les leçons de la lutte de Clabecq et enfin le type de plan d’action dont nous avons besoin aujourd’hui. les deux premières discussions étaient introduites par de petits films, et nous tenons particulièrement à féliciter notre camarade Loïc qui a réalisé la seconde consacrée à la lutte de Clabecq (disponible ici). les camarades liégeois tiennent également à remercier les membres du district de Hainaut-Namur, dont la présence a très certainement apporté une plus value aux débats. Une expérience à renouveler!

  • L'enseignement n'est pas une marchandise !

    Ce mois de septembre, c’est le début de l’année académique, et des milliers de jeunes entreront pour la première fois dans les auditoires des universités et hautes écoles. Mais alors que le nombre d’étudiants va en s’accroissant, le financement de l’enseignement supérieur ne suit pas. Les auditoires sont régulièrement bondées, il est pratiquement impossible de bénéficier d’un accompagnement, les infrastructures sont déficientes ou délabrées,…

    Par Mathias (Gand)

    Un récent rapport(1) a dévoilé qu’en vingt ans (entre 1991 et 2010), l’allocation de la Communauté Française pour l’enseignement supérieur a augmenté de 21% seulement alors que le nombre d’étudiants augmentait de 34% et que le Produit Intérieur Brut belge augmentait de 42%. L’allocation des autorités par étudiant a globalement diminué de 10% sur le même laps de temps (particulièrement depuis l’apparition du système de financement par enveloppe fermée en 1999). Cette dernière décennie, la part du PIB consacrée à l’enseignement supérieur est passée de 2% à 1,2% en Belgique.

    Aux yeux des autorités publiques, il semble bien qu’investir dans l’avenir à travers l’éducation des nouvelles générations est moins prioritaire que caresser les grands patrons et les actionnaires dans le sens du poil. Comme on pouvait le lire sur une banderole à la dernière grande manifestation des enseignants du secondaire à Liège : ‘‘20 milliards donnés aux banques, 20 ans d’austérité dans l’enseignement. WTF ??’’

    Conséquence : les frais explosent pour les étudiants. Selon la Ligue des Familles, le coût moyen des études supérieures (inscription, matériel,…) est compris entre 8.000 et 15.000 euros ! Les bourses d’études sont totalement inadaptées face à ce genre de frais, et il faut déjà être bien en-dessous du seuil de pauvreté pour bénéficier de l’aide maximale… Personne ne nie que l’enseignement manque de moyens, mais peu de voix s’élèvent pour exiger un refinancement public. La plupart des propositions issues de l’establishment s’orientent vers l’augmentation des frais d’inscription. L’ancien recteur de l’Université de Louvain, André Oosterlinck, a même proposé de les doubler en une seule fois !

    Et si cette discussion se développe dans l’enseignement de la Communauté Flamande, soyons certains qu’il ne faudra pas longtemps avant de la voir débarquer au sud du pays. Cette offensive sur l’accessibilité de l’enseignement supérieur est d’ailleurs internationale. En Grande-Bretagne, les frais d’inscription ont récemment triplé pour atteindre les 10.000 euros. Le professeur Ides Nicaise, de l’Institut Supérieur du Travail de Louvain, affirme qu’une augmentation des frais d’inscription en Belgique pourrait éviter l’afflux d’étudiants étrangers auquel nous assistions pour l’instant. Mais il fait les louanges de la logique des élites européennes et du processus de Bologne qui a créé un ‘‘marché de l’enseignement’’. Ce marché provoque un cercle vicieux concernant l’accès et la qualité de l’enseignement. Allons-nous laisser notre éducation aux prises avec une logique identique à celle qui a plongé la Grèce dans la misère ?

    Ces derniers mois, nombreuses ont été les attaques contre l’enseignement qui ont provoqué des mouvements de protestation massifs : Québec, Chili, Grande-Bretagne, Grèce, Espagne,… Il faut nous aussi nous préparer à occuper les rues pour défendre notre enseignement et exiger qu’il soit gratuit et de qualité. Nous sommes pour un refinancement public de l’enseignement, et revenir aux 7% du PIB tel qu’au début des années ’80 serait un bon début. Luttons ensemble avec le reste de la société contre l’austérité et pour mettre fin à l’avidité capitaliste !


    (1) Groupe de travail sur le financement de l’enseignement supérieur en Communauté Française de l’Académie Royale de Belgique, Premier rapport intermédiaire remis au Secrétaire Perpétuel le 15 juillet 2011. www.gauche.be

  • 2012 : Une année cruciale pour la classe ouvrière Vénézuélienne

    Les élections vont se dérouler dans la polarisation politique et l’incertitude économique

    L’élection présidentielle au Venezuela aura lieu le 7 octobre prochain. Ces élections seront cruciales à la fois pour le gouvernement Chavez et pour la récente aile droite Mesa de Unidad Democratica (Plateforme Unité Démocratique, connue sous l’abréviation MUD). Pour la première fois depuis que Chavez a pris le pouvoir en 1998, l’aile droite a réussi, du moins superficiellement, à mettre de côté ses divergences et à élire une personne pour la représenter, Henry Capriles Radonski. Capriles est multimillionnaire et, jusque récemment, gouverneur d’Etat.

    Par Gabriela Sanchez (CIO-Venezuela)

    En parvenant à trouver un candidat unique pour les représenter et avec la montée de la contestation sur les sujets du logement, des salaires, de la corruption, une crise dans les prisons et le système de soins de santé, la montée des crimes violents et les problèmes de santé de Chavez, la droite a retrouvé sa confiance. Elle se donne l’image d’une force « démocratique » qui déclare lutter pour un réel changement et le « progrès ». Elle a mis en avant beaucoup de questions auxquels le gouvernement n’a jamais répondu de façon sérieuse. Pour la première fois, elle a peut-être trouvé un candidat crédible pour défier Chavez, même s’il n’est pas encore certain qu’elle va gagner.

    Les sondages varient significativement d’un institut ou d’une entreprise à l’autre. Chaque camp proclame que les sondages qui l’avantagent sont « indépendants » et nie la corruption et le truquage dans les enquêtes.

    Une « guerre des sondages » a en fait éclaté, et offre au Chavisme comme à la droite une diversion des problèmes réels. Beaucoup de sondeurs eux-mêmes ont publiquement renié les accusations, l’un d’eux, Hinterlaces, avertissant même Capriles qu’il devrait se concentrer à attaquer Chavez et sa politique et non pas les instituts de sondage.

    Une société polarisée

    La guerre des sondages n’aide pas beaucoup les Vénézueliens dans la situation politique dans laquelle ils se trouvent. Depuis l’élection de Chavez, et plus particulièrement après le coup d’état de 2002, les Vénézueliens se sont de plus en plus polarisés entre le Chavisme et la droite. Il est évident que, dans une situation pré- et contre-révolutionnaire, cette polarisation apparait de façon à ce que la société se divise sur une ligne de classe. Le Venezuela est juste un exemple dans une longue série de luttes. Des processus similaires se sont produits au Chili sous Allende et pendant la Guerre Civile Espagnole pour ne citer que ceux-là.

    Au Venezuela, chaque camp a activement encouragé la polarisation ; par exemple quand Chavez a lancé le Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV) et a averti les dirigeants syndicaux et d’autres à l’extrême gauche que « si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous ». Ainsi tout le monde est forcé de décider qui il supporte, sans espace pour la critique quelle qu’elle soit.

    Ceci est plus apparent que jamais à gauche, où depuis des années beaucoup de groupes « révolutionnaires », comme le Parti Communiste du Venezuela, ont parfois donné carte blanche au gouvernement, et n’ont déclaré que récemment que plus de critique est nécessaire. Les groupes tels que le nôtre, qui n’ont pas manqué de critiquer le gouvernement, ont subi un isolement politique et des camarades ont été confrontés à des menaces et à des intimidations sur leurs lieux de travail et en public.

    Ironiquement, c’est Capriles, qui représente la classe dirigeante, qui a déclaré qu’il serait un président pour « tout le monde – même les rouges ». Par opportunisme, ils capitalisent sur la fatigue que beaucoup de Vénézuéliens ressentent dans cette situation politique.

    Incertitude économique

    La droite utilise aussi la récession récente du Venezuela en 2009-2011, en résultat de la chute des prix du pétrole, en citant la mauvaise gestion économique comme exemple de l’incompétence du gouvernement. Celui-ci continue de reposer fortement sur les exportations de pétroles pour ses finances.

    Pendant la récession, plutôt que de radicaliser et d’utiliser la crise pour démontrer la nécessité de rompre avec le capitalisme, le gouvernement a pris exactement les mêmes mesures que beaucoup d’autres gouvernements capitalistes. Ceci bien sûr après avoir initialement nié que le Venezuela serait affecté par la crise financière mondiale.

    Le gouvernement a augmenté la taxe IVA (une taxe sur les biens et services), dévalué la monnaie et effectué des coupes budgétaires. Les travaux des hôpitaux qui étaient auparavant ralentis à cause de la corruption se sont arrêtés. Ces mesures et l’inflation annuelle de 22 à 28% frappent de plein fouet la classe ouvrière et les pauvres.

    Ce budget d’austérité, même s’il a un peu augmenté à cause de la montée du prix du pétrole attendue à 60$ par baril, a permis au gouvernement d’amasser une fortune dans un fonds parallèle. Ces fonds ont donc été utilisés ces 8 derniers mois pour mener beaucoup de programmes sociaux, dont la nouvelle Mission Logement qui, selon le gouvernement, a construit des milliers de maisons pour les masses de gens réfugiés après les inondations de 2010. Ils ont garanti des paiements de sécurité sociale partiels à des milliers de personnes, particulièrement des familles qui vivent dans une extrême pauvreté.

    Alors que ces réformes ont été bien accueillies par certaines des sections les plus pauvres de la société, elles n’ont pas été suffisantes pour changer fondamentalement les problèmes quotidiens auxquels les gens font face.

    Bien que la récession paraisse terminée à présent, il est certain que l’économie va faire face à de nouveaux défis dans le futur. Il est probable que l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole va pousser à la régulation et à la baisse des prix du pétrole dans une tentative d’augmenter la demande mondiale.

    Ni le gouvernement ni la droite n’ont mis en avant cette possibilité. Apparemment, de tels propos ne sont pas pour plaire aux campagnes présidentielles !

    En plus des difficultés économiques, des lois récentes rendent le droit de grève plus difficile, avec beaucoup d’industries déclarées zones sans grèves car elles représenteraient « une menace pour la sécurité nationale ».

    La classe ouvrière et la gauche

    Comme mentionné plus haut, la gauche organisée a été en grande partie fragmentée et ses composantes isolées entre elles en résultat de l’extrême polarisation politique existante. La situation aujourd’hui vient de l’absence d’un authentique parti révolutionnaire de masse. Pendant la période de 2002 à 2005, toutes les conditions existaient pour le succès d’une révolution socialiste. Le problème était qu’il n’existait pas un parti préparé à profiter de la situation. Au lieu de cela, Chavez a consolidé le pouvoir aux mains du gouvernement et de la bureaucratie, qui a rapidement augmenté en importance.

    Il est cependant vrai que le Processus Bolivarien a aidé à développer un certain niveau de conscience de classe. Des mots tes que socialisme, révolution et pouvoir ouvrier sont utilisé communément dans beaucoup d’usines et de barrios dans le pays. Cependant la compréhension actuelle de ce que ces mots veulent dire et de comment y parvenir diffèrent.

    Les prochains mois vont être un défi politique pour la gauche au Venezuela. A mesure que les élections approchent, l’espace pour le débat et la critique sera encore plus réduit. Notre section continue à mettre en avant la revendication pour un mouvement indépendant de la classe ouvrière et pour le socialisme démocratique authentique. Nous sommes actifs dans la tentative d’organiser un front de gauche pour défendre les droits de la classe ouvrière et pour une gauche indépendante, même s’il est extrêmement difficile de travailler dans le climat actuel.

    Même si ce n’est pas certain, il est probable que Chavez va remporter les élections. Le gouvernement a été capable de distancer quelque peu de Chavez le mécontentement vu dans les rues contre le gouvernement. Beaucoup de gens, avec raison, voient encore Chavez comme le Président qui leur a donné une voix et un accès aux soins de santé à l’éducation pour la première fois.

    La droite, malgré leur rhétorique, n’offre clairement pas d’issue pour la classe ouvrière et sa victoire aux élections rendrait probablement les conditions de s’organiser encore plus difficiles. Dans un contexte de situation économique détériorée, ils appliqueraient les mêmes mesures d’austérité que les autres gouvernements capitalistes dans le monde entier.

    Pour le CIO au Venezuela, voter Chavez n’est pas suffisant. Si nous voulons avoir une chance de répondre aux questions sociales qui existent, nous devons construire un mouvement préparé à aller rapidement dans la direction de l’authentique socialisme démocratique. Seule une société basée sur la propriété publique de tous les secteurs-clé de l’économie, le contrôle démocratique par en bas, et un plan durable de production peut utiliser les richesses qui existent pour augmenter rapidement les conditions de vie de la majorité.

    Nous avons besoin d’un gouvernement de gauche mais, plus important, nous avons besoin de construire un mouvement indépendant dans les lieux de travail, dans les barrios et parmi les jeunes, qui s’organiserait pour prendre le contrôle de l’économie des mains des capitalistes et de la bureaucratie du gouvernement.

  • Grèce : Révolution et contre-révolution sur fond de crise croissante de la zone euro

    C’est véritablement un séisme politique qui a pris place le 6 mai dernier en Grèce. Ces élections constituent un signe avant-coureur de bouleversements politiques et sociaux plus intenses encore. Partout à travers l’Europe, les travailleurs et leurs organisations doivent être solidaires de la population grecque et s’opposer résolument aux diktats de la troïka (Union Européenne, Fonds Monétaire International, Banque Centrale Européenne). Cette solidarité passe aussi par la lutte contre les attaques des divers gouvernements partout en Europe.

    Résumé d’un dossier de Tony Saunois (CIO) et d’Andros Payiatos, Xekinima (CIO-Grèce)

    Suite à l’impossibilité de former un gouvernement, de nouvelles élections doivent se tenir le 17 juin. Cette paralysie est une expression des chocs violents dont a été victime la société grecque dans le cadre d’un processus de révolution et de contre-révolution. Le prestigieux Financial Times a ainsi mis en garde: ‘‘Il peut y avoir des émeutes et des pillages. Un coup d’État ou une guerre civile sont possibles’’ (édition du 18 mai).

    Alexis Tsipras (Syriza): “Une guerre entre le peuple et le capitalisme”

    Syriza (‘Coalition de la Gauche Radicale’) est sortie grand vainqueur du scrutin en passant de 4,6% à 16,78%, de quoi donner espoir à de nombreux travailleurs et militants de gauche en Grèce et ailleurs. La classe dirigeante est terrifiée face à cette large contestation de la Troïka et de l’austérité.

    Les conservateurs de la Nouvelle Démocratie (ND) et les sociaux-démocrates du PASOK se sont systématiquement agenouillés devant les diktats de la Troïka, assurant ainsi que le pays soit littéralement occupé par les grandes banques, la Banque Centrale Européenne, le Fonds Monétaire International et l’Union Européenne. Le 6 mai, le peuple grec a riposté par une claque monumentale envoyée à ces deux pantins de l’Europe du capital. Alors qu’ils obtenaient généralement 75% à 85% ensemble, ils n’ont maintenant recueilli que 32,02% (18,85 pour la ND et 13,18% pour le PASOK).

    D’ici aux élections du 17 juin, Syriza peut encore renforcer son soutien électoral. La coalition de gauche radicale sera-t-elle à la hauteur des espoirs placés en elle? Selon nous, ce n’est possible qu’avec un programme socialiste révolutionnaire, un programme de rupture avec le capitalisme. Toute recherche de solutions au sein du système actuel est vaine.

    Si la gauche est mise en échec, l’extrême droite pourrait se saisir du vide politique. Nous avons d’ailleurs assisté le 6 mai à l’émergence du parti néo-fasciste ‘‘Aube Dorée’’ qui a obtenu 6,97% et 21 élus. Depuis lors, ces néonazis ont chuté dans les sondages, mais l’avertissement est sérieux.

    Un niveau de vie attaqué à la tronçonneuse

    Le Produit Intérieur Brut grec a chuté de 20% depuis 2008, cet effondrement économique réduisant à néant la vie de millions de personnes. Dans les services publics, les salaires ont chuté de 40%. L’église estime que 250.000 personnes font quotidiennement appel aux soupes populaires. Dans les hôpitaux (où le nombre de lits a diminué de moitié), les patients doivent dorénavant payer à l’avance pour bénéficier d’un traitement. Un hôpital a même gardé un nouveau-né jusqu’à ce que sa mère puisse payer la facture de l’accouchement. Des milliers d’écoles ont aussi été fermées.

    La classe moyenne est détruite. Le nombre de sans abri a explosé et ils font la file aux côté de leurs frères d’infortunes immigrés pour recevoir un peu de nourriture et pouvoir intégrer un abri dans ces sortes de camps de réfugiés qui constituent la version européenne des bidonvilles. Le chômage frappe 21% de la population active et 51% de la jeunesse tandis que les centaines de milliers d’immigrés sont agressés sans relâche par l’extrême droite. La gauche doit riposter avec un programme de mesures d’urgence.

    Les travailleurs contre-attaquent

    Sous la pression de la base, au moins 17 grèves générales ont été organisées en deux ans, dont trois de 48 heures, sans que les attaques antisociales ne cessent. Mais un certain désespoir se développe puisque la lutte n’a pas remporté d’avancées. Le désespoir a poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir à l’étranger. Environ 30.000 immigrés clandestins grecs sont en Australie, certains sont même partis au Nigeria ou au Kazakhstan. D’autres ont choisi une fuite plus tragique : le taux de suicide grec est aujourd’hui le plus élevé d’Europe.

    Cette situation n’est pas sans rappeler la dépression américaine des années ‘30. La haine et la colère sont telles à l’encontre de l’élite grecque et de ses politiciens qu’ils ne sont plus en sécurité en rue ou au restaurant. Les riches cachent leur argent en Suisse ou dans d’autres pays européens, tandis que la majorité de la population bascule à gauche du fait des conséquences de la crise.

    Syriza refuse une coalition avec le PASOK et la ND

    Syriza a déclaré que le PASOK et la ND voulaient qu’elle se rende complice d’un crime en participant au gouvernement avec eux. Alexis Tsipras a proposé de constituer un bloc de gauche avec le Parti communiste grec (KKE) et la Gauche démocratique (une scission de SYRIZA) pour mener une politique de gauche.

    Le dirigeant de Syriza, Alexis Tsipras, appelle à l’abolition des mesures d’austérité et des lois qui ont mis fin aux conventions collectives de travail et ont plafonné le salaire minimum à 490 euros par mois. Il a exigé une enquête publique concernant la dette de l’Etat et, dans l’intervalle, un moratoire sur le remboursement des dettes.

    Ce programme est insuffisant face à la profondeur de la crise, mais il représente un bon point de départ afin de renforcer la lutte contre l’austérité et le débat sur un véritable programme de rupture avec le capitalisme.

    De son côté, la direction du KKE a refusé de rencontrer Tsipras. Le parti communiste s’enfonce dans son approche sectaire, à l’opposé du mouvement ouvrier, et il le paye dans les sondages. Xekinima, la section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière, plaide pour la création d’un front de gauche depuis longtemps. Si cet appel reçu un accueil plutôt hostile dans un premier temps, il a ensuite progressivement bénéficié de plus de soutien pour finalement être repris par Alexis Tsipras et Syriza.

    Une liste unitaire serait sortie première des élections du 6 mai, et aurait de ce fait reçu le bonus de 50 sièges supplémentaires accordés au plus grand parti selon la législation électorale grecque. Même si cela n’avait pas été suffisant pour obtenir une majorité parlementaire, cela aurait offert une place encore plus centrale à la gauche pour la deuxième élection de juin et pour la campagne concernant cette perspective très réaliste d’un véritable gouvernement de gauche.

    Mais le KKE a refusé et reste sur le banc de touche. Pourtant, en 1989, ce parti n’a eu aucune réticence à entrer en coalition avec… les conservateurs de la Nouvelle Démocratie ! La secrétaire générale du KKE, Aleka Papriga, se réfère maintenant à cette expérience pour justifier son refus d’un front de gauche, comme si un front unitaire basé sur la lutte contre l’austérité pouvait être mis sur le même pied qu’un gouvernement pro-capitaliste avec les conservateurs ! Malheureusement, d’autres formations de gauche ont également adopté une attitude négative sur cette question, particulièrement Antarsya (une alliance anticapitaliste).

    Tant le KKE qu’Antarsya sont maintenant sous la pression de leurs bases. Une partie de la base d’Antarsya appelle publiquement à la constitution d’un front avec Syriza, mais la majorité de la direction reste obstinément sur sa position, au mépris du prix à payer. En 2010, cette alliance avait encore réalisé 2% aux élections communales, contre 1,2% en mai, et cela pourrait encore diminuer. De son côté, le KKE a à peine progressé aux élections en mai et les sondages parlent d’une chute de 8,5% à 4,4% pour le 17 juin.

    Tsipras a menacé de ne pas rembourser entièrement les dettes du gouvernement, d’économiser sur les dépenses militaires et de lutter contre le gaspillage, la corruption et l’évasion fiscale des riches. Il exige un contrôle public du système bancaire, et appelle même parfois à la nationalisation. Il s’est encore prononcé pour un New Deal, à l’instar de celui que Roosevelt avait mis en avant pour les États-Unis dans les années ‘30. Syriza a donc pour programme un ensemble de réformes qui ne rompent pas avec le capitalisme, mais c’est tout de même un début. Pour nous, un programme d’urgence de travaux publics doit être lancé, lié à la nationalisation des banques et des secteurs clés de l’économie, sur base d’une planification démocratique et socialiste de la société.

    Le programme de Syriza a ses limites, mais il a le mérite d’être clairement opposé à l’austérité. Syriza refuse d’ailleurs de participer à toute coalition gouvernementale destinée à appliquer des mesures antisociales. Cette approche peut pousser la formation au-delà des 20% dans les sondages, jusqu’à 28%. Cette rapide croissance de soutien illustre le potentiel électoral pour les formations de gauche lorsque les conditions objectives sont réunies et qu’elles adoptent un profil clair.

    Le refus de Syriza de collaborer à une coalition bourgeoise change radicalement de la position d’autres forces de gauche par le passé. En Italie, la position du Parti de la Refondation Communiste (PRC) a été très sérieusement affaiblie par sa participation à des coalitions locales. En Espagne, récemment, Izquierda Unida (Gauche Unie) est entré en coalition avec les sociaux-démocrates du PSOE en Andalousie, ce qui peut menacer son soutien parmi la population.

    L’Union Européenne et l’euro

    Les partis capitalistes et la Troïka tentent désespérément de renverser cette situation, et font campagne en disant que ces élections sont en fait un référendum sur l’adhésion à la zone euro. Tous leurs efforts visent à présenter la résistance à l’austérité comme la porte de sortie hors de l’eurozone et de l’Union européenne.

    Sur ce point, la position de Syriza est trop faible, bien qu’il s’agisse de l’expression d’un sentiment largement répandu dans la population. Selon un sondage, cette dernière est à 79% opposée à quitter l’euro. Les craintes de ce qui se passerait ensuite sont compréhensibles; un isolement de l’économie grecque, relativement petite, pourrait ramener les conditions sociales au niveau des années 1950 et 1960 et l’inflation au niveau élevé des années 1970 et 1980. Syriza et la gauche doivent faire face à ces craintes et expliquer quelle est leur alternative.

    Tsipras parie sur le fait que la Grèce ne sera pas éjectée de l’eurozone en raison des conséquences que cela entraînerait pour le reste de l’Europe. Cela n’est toutefois pas certain, même s’il est vrai qu’une partie des classes dirigeantes européennes a peur de ce cas de figure et des perspectives pour l’euro si l’Espagne et d’autres pays sont aussi poussés vers la sortie.

    De l’autre côté, les classes dirigeantes d’Allemagne et d’autres pays craignent que de trop grandes concessions pour préserver la Grèce dans l’eurozone ne soient un précédent dont se pourraient ensuite se servir l’Espagne, l’Italie, le Portugal, l’Irlande,… Le ‘Centre for Economic and Business Research’ a déjà indiqué que la fin de l’euro sous sa forme actuelle est une certitude.

    Syriza se trompe en pensant que le rejet de l’austérité peut être combiné à l’eurozone. La zone euro est une camisole de force économique que les grandes puissances capitalistes et les grandes entreprises utilisent afin d’imposer leur politique. Syriza se doit de formuler une réponse claire face à la probabilité qu’un gouvernement de gauche soit expulsé de la zone. D’ailleurs, on ne peut pas non plus exclure qu’un gouvernement décidé à accepter l’austérité soit tout de même confronté à ce scénario de sortie.

    Si de nombreux Grecs craignent cette perspective, cela ne signifie pas qu’ils sont prêts à accepter n’importe quoi. Si une Grèce dirigée par un gouvernement de gauche est poussée hors de l’eurozone, elle devra immédiatement institué un contrôle public sur le capital et le crédit afin d’éviter toute fuite des capitaux. Les institutions financières et les autres grandes entreprises devront immédiatement être nationalisées et le remboursement de la dette publique aux banques et aux institutions financières suspendu. Le gouvernement devra rendre public les livres de compte des banques et inspecter minutieusement les accords conclus avec les institutions internationales. Le gouvernement devra aussi exproprier les riches et protéger les petits investisseurs et épargnants. De cette manière, un véritable plan de relance serait de l’ordre du possible, un plan démocratiquement élaboré dans le cadre d’une planification socialiste basée sur le contrôle public des principaux secteurs de l’économie.

    Vive l’internationalisme socialiste !

    Un véritable gouvernement de gauche devra simultanément tout faire pour appeler à la solidarité du mouvement syndical du reste de l’Europe, et en particulier en Espagne, en Irlande, au Portugal et en Italie. Ensemble, ces pays ont le potentiel de construire une alternative à l’Europe du capital vers une confédération socialiste basée sur une adhésion volontaire, première étape vers une Europe socialiste.

    Pour y parvenir, nous devons renforcer les liens entre toutes les organisations de gauche et le mouvement syndical de ces divers pays. Sans une telle approche, la résistance contre l’austérité sera partiellement désarmée, et un flanc laissé au développement du nationalisme.

    Une nouvelle phase de la lutte

    Si Syriza se retrouve le plus grand parti du pays, ou s’il prend la tête d’un gouvernement de gauche, la crise ne serait toutefois pas immédiatement battue. Au contraire, cela ne marquerait que l’ouverture d’une nouvelle phase à laquelle les travailleurs et leurs familles doivent être préparés.

    Syriza doit se renforcer en organisant tous ceux, et ils sont nombreux, qui veulent combattre l’austérité. L’appel de Tsipras pour constituer un front de gauche doit se concrétiser avec l’organisation de réunions locales et nationales des partis de gauche, des syndicats, d’habitants de quartiers, d’étudiants,…

    Des comités locaux démocratiquement constitués sont la meilleure base pour se préparer à la prochaine période de lutte et assurer que suffisamment de pression existe pour qu’un gouvernement de gauche applique une politique réellement centrée sur les intérêts des travailleurs et de leurs familles.

    La classe dirigeante se sent menacé par Syriza et par la gauche. Nous devons nous saisir de cette énorme opportunité. Rester spectateur n’est pas une option.


    Leçons passées et présentes d’Amérique latine

    Nous sommes évidemment dans une autre époque, mais des similitudes existent entre la Grèce actuelle et le Chili des années 1970-73 ou encore avec le développement des régimes de gauche au Venezuela, en Bolivie ou en Argentine.

    Au début des années ’70, le Chili a connu une forte polarisation politique mais la droite et la classe dirigeante s’étaient préparées pour sortir de l’impasse. L’organisation fasciste ‘Patria y Libertad’ (une organisation paramilitaire) occupait les rues et attaquait les militants de gauche. Finalement, l’armée a organisé le coup d’Etat du 11 septembre 1973 qui a porté Pinochet au pouvoir.

    En Grèce, le potentiel du développement d’une organisation paramilitaire existe, avec ‘‘Aube Dorée’’. Cette organisation fait l’éloge de la dictature militaire grecque dite ‘‘des colonels’’ (1967-1973) et même d’Hitler. Une partie de la classe dirigeante peut tirer la conclusion qu’il n’existe pas d’alternative face à la menace de la gauche et peut être tentée de ‘rétablir l’ordre’. Cela ne sera pas le premier choix de la classe dirigeante, mais ce danger n’en est pas moins réel. La baisse du soutien d’Aube Dorée dans les sondages n’est pas synonyme de sa disparition.

    Même sans soutien massif un groupe comme Aube Dorée ou Patria y Libertad peut être une menace physique pour les minorités et le mouvement ouvrier. Aube Dorée envoie ses ‘chemises noires’ attaquer les immigrés et menace ouvertement les homosexuels (leur prochaine cible). La création de comités d’auto-défense est urgente.

    Si Syriza peut former un gouvernement avec un front de gauche, ce gouvernement peut rapidement être poussé plus encore à gauche. Ce fut le cas d’Allende au Chili en 1970 ou de Chavez (Venezuela), de Morales (Bolivie) et de Kirchner (Argentine). Un tel gouvernement peut prendre des mesures contre les capitalistes, y compris par des nationalisations. D’autre part, un gouvernement grec de gauche pourrait bientôt servir d’exemple pour l’Espagne et le Portugal, entre autres.

    Syriza et Tsipras ne parlent pas encore de socialisme, mais cela pourrait changer. Dans une interview accordée au quotidien britannique ‘‘The Guardian’’ Tsipras parle d’une guerre entre la population et le capitalisme. Chavez lui non plus ne parlait pas de socialisme à son arrivée au pouvoir. Il a été poussé à gauche par la pression populaire.

    Sous l’impact de la crise et de la lutte des classes, le soutien pour des demandes comme la nationalisation, le contrôle et la gestion ouvrière peut rapidement grandir. Des gouvernements de gauche peuvent être mis sous pression pour prendre de telles mesures, au moins partiellement. Ce fut d’ailleurs également le cas du premier gouvernement du PASOK grec en 1981. Si les partis capitalistes obtiennent une majorité pour former un gouvernement dirigé par la Nouvelle Démocratie, ce sera un gouvernement sans crédibilité, ni autorité, ni stabilité. Un tel gouvernement entrera vite en confrontation avec l’intense colère du mouvement ouvrier grec. Syriza pourra s’y renforcer. Dans une telle situation Xekinima proposera une campagne active pour la chute du gouvernement par des grèves, des occupations et des manifestations de masse.

    La croissance rapide de Syriza est un élément positif. La crise sociale et politique constitue un test, tant pour Syriza que pour toutes les autres forces politiques. Avec un programme approprié, des méthodes correctes et une bonne approche, il est possible d’avancer. Sinon, la gauche peut disparaître aussi rapidement qu’elle a avancé. Xekinima joue un rôle actif dans les discussions au sein et autour de Syriza afin de parvenir aux conclusions politiques nécessaires pour développer les luttes.

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