Tag: Bruxelles

  • Chercheurs. Action pour un statut unique et convenable

    Le 20 mars dernier, les trois organisations syndicales et quelques organisations du personnel ont organisé « La journée des chercheurs » à l’Université Catholique de Leuven (KUL). L’initiative avait été lancée par une pétition de Jon Sneyers, chercheur à la KUL et militant de la LBC (la CNE en Flandre), contre les statuts inégaux et souvent très mauvais des chercheurs.

    Par Jan Vlegels, chercheur à l’université d’Anvers et membre de la CGSP-enseignement

    Cette pétition, qui revendique l’alignement vers le haut des salaires, a obtenu un grand succès : plus de 1.400 chercheurs l’ont signée. Parallèlement, une campagne commune a été lancée dans les universités d’Anvers, de Bruxelles et de Louvain où, à chaque fois, des militants ou des délégués syndicaux, membres du MAS, ont popularisé l’initiative. La journée des chercheurs a rassemblé une soixantaine de chercheurs qui ont expliqué leurs griefs au chef du cabinet du ministre flamand de la politique scientifique, Patricia Ceysens (Open VLD).

    Aujourd’hui, des chercheurs liés aux universités qui connaissent la même fonction et la même ancienneté peuvent avoir, selon leur source de financement, plusieurs milliers d’euros de différence salariale par an. De plus, les règles sont différentes pour le calcul de la pension, le congé de maternité, l’ancienneté, la demande de congé,… quand les règles existent !

    Les statuts injustes actuels sont issus du Plan Global du gouvernement Dehaene de 1993. Les chercheurs ont été transformés de travailleurs à part entière de l’université en « étudiants du troisième cycle » et les contrats de travail réguliers ont systématiquement été changés en contrats sur base d’une bourse exonérée d’impôts : le « doctorant boursier » était né.

    Les boursiers peuvent être employés par le Fonds de la Recherche Scientifique, par l’Institut pour la Science et la Technologie ou par l’université elle-même. Tous utilisent des normes différentes, ce qui explique que les salaires nets varient de 1.122 euros (les chercheurs venant de pays en « voie de développement ») à 1.713 euros (boursiers FRS).

    Les universités ont été calmées par l’argument que, grâce à ces bourses peu élevées et exemptées de précompte professionnel, il leur serait possible d’engager plus de chercheurs sans augmenter les dépenses, ce qui ferait monter le nombre de publications scientifiques et rapporterait donc davantage, puisque les subsides y sont liés. Mais pour les chercheurs, cette exonération d’impôts n’a que des désavantages: la pension est calculée sur base du salaire brut, elle entraîne des revenus de remplacement plus bas (p.ex. en cas de congé maternel), il n’y a pas de primes fiscales (p.ex. un prêt hypothécaire), les crèches ne sont pas déductibles,…

    Tout cela contredit la propagande des dirigeants gouvernementaux. On parle toujours de la nécessité d’investir en technologie et en recherche scientifique puisque l’avenir se situerait dans les secteurs de pointe. Mais, parallèlement, on n’est pas prêt à offrir un emploi convenable à ceux qui «produisent» la science.

    La campagne a fait monter la pression sur la ministre pour aligner les statuts. Parallèlement, avec les militants syndicaux, nous avons popularisé l’idée que des améliorations peuvent être acquises par une mobilisation active parmi les chercheurs, un groupe qui n’est pas toujours facile à mobiliser.

    Mais pour remporter des victoires réelles contre le néolibéralisme – qui est à la base du problème du statut des chercheurs comme de bien d’autres – c’est une lutte politique consciente de grande ampleur qui devra être menée.

    Pour en savoir plus

  • L’avenir de Bombardier à Brugges est incertain.

    Selon le journal « De Standaard », la SNCB a entrepris des pourparlers avec l’entreprise allemande Siemens pour la livraison de rames pour le Réseau Express Régional de Bruxelles pour un montant de plus d’un milliard et demi d’euros. Cette nouvelle a de suite inquiété Bombardier à Bruges, qui avait espéré obtenir le contrat.

    Article de Karel Mortier

    Bombardier était en concurrence avec trois autres entreprises pour obtenir ce contrat. Le porte-parole de Bombardier affirme que l’avenir de l’entreprise de Bruges et des 850 membres du personnel est en jeu. Aujourd’hui, il y a encore du travail pour quelques années, grâce à une commande de trains à deux étages pour la SNCB et de trams pour la STIB. Cela assure le travail jusque, respectivement, 2009 et 2013 mais, pour la période qui suivra, il n’y a encore aucune commande, ce qui signifie que l’avenir de l’établissement à Bruges est en jeu. Bombardier avait déjà dit auparavant que l’avenir de son installation à Bruges serait dépendant des commandes qu’ils obtiendraient en Belgique.

    Le 11 mars, à Bruges, il y a eu un arrêt de travail et une réunion à l’Hôtel de Ville. Celle-ci a rassemblé 300 travailleurs et les syndicats ont demandé l’appui des politiciens locaux auprès de la direction de la SNCB, afin que le contrat puisse encore être accordé à Bombardier. Les syndicats affirment qu’il ne faut pas seulement tenir compte du prix mais aussi de l’emploi local. Selon les syndicats, les rames de la concurrence n’existeraient que sur papier et seraient de moins bonne qualité que celles qui seraient fabriquées à Bruges.

    Le 14 mars, le personnel est allé à Bruxelles pour mettre la pression auprès de la direction de la SNCB. Landuyt (SP.a) a déjà réagi en disant qu’il interpellerait Leterme sur le cours de la procédure. Selon Landuyt, Leterme doit contrôler si un traitement égal des différentes candidatures est bien garanti. Pol Vandendriesche (CD&V) était présent à l’Hôtel de Ville et veut un « signal » de tous les parlementaires brugeois, en dehors des différences de partis.

    Bombardier, à Bruges, mieux connu sous le nom « la Brugeoise », est un des plus importants pourvoyeurs d’emploi dans la ville et la dernière entreprise en Belgique qui fabrique de façon indépendante et complète des trains et des trams. Si c’était la fin de la Brugeoise, non seulement 850 emplois directs et 500 indirects seraient perdus (selon la direction), mais aussi beaucoup de connaissances et d’habileté disparaîtraient pour toujours de notre pays, comme cela a déjà été le cas plus tôt dans la construction navale, après la fermeture du Boelwerf à Temse.

    La réaction des syndicats est compréhensible et ils ont raison de réagir de suite et de prendre l’initiative afin de préserver l’emploi à Bruges, mais la question est de savoir si le protectionnisme ou l’appel à acheter des produits belges est la meilleure réaction face à la décision possible de la SNCB de commander chez Siemens. Finalement, Bombardier utilise l’argument de l’emploi en premier lieu pour obtenir des commandes belges aux meilleures conditions, afin de faire un maximum de bénéfices. A chaque fois qu’il y a un problème ou que Bombardier n’arrive pas à obtenir une commande (quelle qu’en soit la raison), la menace de fermer l’installation de Bruges s’élève. La réaction des politiciens brugeois est facile à prévoir. Les gardiens du marché libre et de la libre circulation des marchandises et des services en Europe, font un tour à 180° lorsqu’ils sont confrontés aux conséquences et à la logique de leur propre politique lors des deux dernières décennies.

    Le financement défectueux de la SNCB et l’introduction de la logique de marché dans le secteur du rail font que le prix devient un des arguments les plus déterminants lors du choix d’un fournisseur. D’une part, les politiciens reprochent à la SNCB que les coûts sont trop élevés et, d’autre part, on lui reprocherait de choisir l’option la moins chère. Les politiciens locaux se présentent depuis des décennies comme les défenseurs de la libre concurrence et du libre marché. La réaction de Landuyt pointe aussi les possibilités limitées qu’ont les politiciens de réagir. Tout le monde à Bruges connaît l’importance du contrat Réseau Express Régional pour Bombardier. Sans aucun doute, cela fait longtemps que les politiciens brugeois sont en train de conspirer mais cela n’a pas marché. A présent, ils veulent se protéger contre des réactions de colère du personnel.

    Le contrat offre une occasion d’emploi jusque 2016 au maximum et après, le risque d’être à nouveau confronté à un manque de commandes reviendra. Si le gouvernement belge prend la décision (quelle qu’en soit la raison) d’acheter des rames à l’étranger, alors ce gouvernement devra aussi prendre ses responsabilités envers les travailleurs de Bruges qui en seront les victimes. Cela signifie bien plus que poser des questions parlementaires ou le fait de donner un « signal ». Le gouvernement doit tout faire pour que l’emploi et les connaissances soient maintenus à Bruges , sans pour autant entrer dans le chantage de Bombardier qui pourrait éventuellement se répercuter dans le porte-monnaie des utilisateurs des transports en commun, des contribuables et, à la fin, des travailleurs eux-mêmes.

    Ce n’est pas une solution de signer un chèque en blanc à Bombardier en lui passant des commandes sans tenir compte des besoins spécifiques des transports publics ou des coûts qui en découleraient pour les utilisateurs. C’est l’option la plus facile pour les politiciens qui ne devront pas payer la note et qui n’utilisent pas les transports publics. Cela permettrait peut-être une continuité de quelques années à Bruges mais cela ne ferait que repousser les problèmes.

    La seule réponse possible et durable afin de garantir l’existence de la Brugeoise à plus long terme est la nationalisation de l’entreprise et la mobilisation des connaissances et de l’habileté du personnel pour moderniser et étendre les transports publics dans notre pays et dans toute l’Europe.

    De cette façon, on ne se retrouve plus à la merci des fantaisies du marché internationale ou d’une multinationale qui n’est pas intéressée par l’avenir de l’entreprise de Bruges, ni par l’avenir du personnel et laisse tomber la qualité des transports publics dans notre pays. Le besoin urgent d’investir plus de moyens dans les transports publics (pour des raisons écologiques aussi) peut être combiné aux connaissances et à l’habileté qui sont présentes à Bruges. Pourquoi attendre pour utiliser ce potentiel ?

  • Elections sociales. Interview de Jo Coulier, délégué FGTB

    Elections sociales. Interview de Jo Coulier, délégué FGTB

    Jo Coulier est délégué principal pour la CGSP (FGTB) à la Vrije Universiteit Brussel (VUB). Nous avons eu un entretien avec lui dans son local syndical. La dernière fois, la FGTB-VUB avait récolté 65% des voix. Au cours des dernières années, la délégation a pris le devant de l’opposition aux plans de réforme du ministre Vandenbroucke.

    Propos recueillis par Eric Byl

    Après les 65% précédemment obtenus, vous attendez-vous à pouvoir répéter ce résultat ?

    Jo: « Si les salariés évaluent le travail des dernières années, je peux difficilement m’imaginer qu’ils ne votent pas pour la FGTB (CGSP). La CSC ne se présente pas ici et la CGSLB représente uniquement les laïques libéraux ou socio-démocrates. Chez les nouveaux salariés, on sait que la résistance contre le ministre de l’enseignement et contre le patron local émane de la FGTB. Nous diffusons régulièrement une dépêche contenant nos points de vue, nos luttes et les acquis obtenus. Nous avons un noyau de militants dans toutes les catégories du personnel et dans toutes les institutions qui communiquent avec leurs collègues. Mais nous connaissons aussi un renouvellement de personnel assez important. Chaque année, 200 salariés partent et arrivent. Lors de chaque nouvelle élection sociale, on peut donc compter sur 25% de nouveaux électeurs, car il existe pas mal de contrats à durée déterminée, surtout parmi le personnel académique ».

    Comment faites-vous pour aboutir à un programme unifié avec un noyau de militants tellement varié?

    Jo: « A la VUB, nous avons une situation unique. Dans le noyau des militants, il y a des chercheurs, des profs, des membres du personnel administratif et technique, des gens qui gagnent 1.000 euros par mois et d’autres qui en gagnent 4 à 5.000. Afin de réunir tous ces gens, il faut un fonctionnement très démocratique, bien prendre le temps pour discuter tout en profondeur, informer et former les gens. Car pour pouvoir énoncer un jugement, il faut bien pouvoir estimer tous les éléments en jeu. Notre formation n’est pas uniquement de nature technique, mais aussi idéologique et politique. Grâce à cela, la FGTB dispose de membres capables de discuter avec leurs collègues. »

    « En ce qui concerne la conviction politique, le noyau des militants est très divers, avec des membres et des sympathisants du SP.a, du MAS/LSP, de Groen! ou des indépendants politiques. Envers la direction, cela ne pose pas de problèmes. » « Le mouvement contre le plan Vandenbroucke a été porté tant par les délégués qui sont membres du SP.a que par les autres, à aucun moment donné des doutes n’ont été soulevés. »

    Comment sont vos rapports avec la CGSLB?

    Jo: « La direction se sert d’eux pour imposer des accords contre la volonté de la FGTB. Cela en dit beaucoup sur la démocratie. Ils ne récoltent même pas la moitié de nos voix mais, à travers eux, la direction peut imposer des Conventions Collectives de Travail à l’ensemble du personnel. »

    « En revanche, si des salariés organisés à la CGSLB sont visés par la direction, alors nous les défendons. Bien des fois, j’ai agi en tant que conseiller pour les membres CGSLB. »

    Quels sont vos thèmes de campagne pour les élections sociales?

    Jo: « Nous n’étions pas du tout content de l’Accord Interprofessionnel que la CGSP avait signée en 2006 pour les quatre années suivantes. Il comprend une augmentation salariale de seulement 1% pour le personnel administratif et technique. Pour le personnel académique, qui forme tout de même les deux tiers du personnel, il ne prévoit même rien au-delà de l’index ! Et à cause du remaniement de l’index, cela représente une perte de salaire réel, qui n’est que partiellement compensée par des augmentations barémiques. La CGSP de la région de Bruxelles avait pourtant rejeté l’Accord Interprofessionnel avec 87% des voix. »

    « Nous voulons 5% d’augmentation salariale, ou alors au moins 100 euros d’augmentation forfaitaire. Nous voulons que l’on fasse quelque chose au sujet de la pression au travail qui, avec l’augmentation du nombre d’étudiants et donc du travail, deviennent parfois intolérables. Nous revendiquons l’extension des retraites extralégales pour tous parce qu’actuellement seuls 50% des membres du personnel y ont droit, surtout ceux qui travaillent dans la recherche scientifique. Finalement, nous avons encore un éventail de revendications pour des groupes-cible comme l’égalisation et l’amélioration du statut des boursiers, une politique de promotion plus honnête, etc. »

  • Contre l’oppression des femmes, contre la guerre : résistance !

    Après les attentats du 11 septembre, l’impérialisme des Etats-Unis a décidé de se venger en déclenchant une guerre contre l’Afghanistan. Les partisans de la guerre avaient annoncé entre autre que la chute des Talibans mettrait fin à l’oppression de la femme en Afghanistan.

    Tina, EGA-Louvain

    En effet, les femmes étaient extrêmement opprimés et par exemple ne pouvaient pas aller à l’école et des règlements vestimentaires sévères étaient imposés par la loi islamique. Avec la guerre, le régime taliban a été remplacé par un gouvernement « démocratique » à la botte des USA. Mais les Talibans contrôlent toujours une grande partie du pays et la situation des femmes ne s’est jamais réellement améliorée dans les autres régions du pays. En effet, par exemple, beaucoup de filles se marient avant qu’elles aient 16 ans et 60 à 80% de ces mariages sont forcés. Loin de libérer les femmes, l’impérialisme américain et ses alliés sur place, dont la Belgique qui vient de renforcer son contingent au sein des forces de l’Otan, ont complètement accepté la Sharia qui reste toujours d’application. La lapidation, la pendaison de femme en place publique,… sont toujours monnaie courante en Afghanistan. La guerre, qui aurait dû arrêter l’oppression de la femme, n’a fait que des victimes qui sont principalement des femmes et des enfants et a conduit tout un pays dans une instabilité totale qui renforce l’influence des Talibans.

    En Irak, nous voyons aussi que la guerre touche surtout les femmes. Plusieurs politiciennes et militantes des droits de la femme ont été assassinées depuis l’invasion américaine du 20 mars 2003. A cause de l’insécurité qui règne dans les rues, les femmes peuvent à peine participer à la vie publique et leurs droits sont limités). Le viol est souvent utilisé comme arme de guerre. De plus en plus, les citoyens ordinaires sont victimes des guerres : il y a les dommages collatéraux toujours aussi mortels et après cela il y a les dommages très importants causés sur les infrastructures civiles qui privent les populations d’eau ou d’électricité. Dans toutes les régions, les gens sont en contact avec des armes à uranium enrichi, qui ont pour effet de provoquer des cancers et des leucémies.

    D’une part nous voyons que la puissance US a voulu montrer sa force militaire (ce qui n’a clairement pas réussi en Irak). D’autre part, il est clair que les guerres au nom de la liberté et de la démocratie servent uniquement les intérêts des multinationales (principalement celles des secteurs pétroliers et de l’armement). Participe à la manifestation du 8 mars pour les droits des femmes, le retrait des troupes du Moyen-Orient et la sortie de la Belgique de l’Otan !

    Une action de masse est nécessaire !

    Le 16 mars la plate-forme pour la paix organise une journée internationale contre la guerre sous le mot d’ordre “1000 marcheurs pour la paix”. Ce 20 mars cela fera exactement 5 ans que les USA ont envahi l’Irak. Entre temps, les excuses utilisées pour justifier la guerre ont été démasquées. Maintenant la guerre est pour ainsi dire passée, mais le pays est toujours occupé et gît sous les décombres. Le régime fantoche actuellement au pouvoir n’est pas du tout démocratique, et les troupes américaines n’ont toujours pas commencé leur désengagement. C’est pour cette raison que le 16 mars des manifestations vont se tenir partout dans le monde pour accuser cette situation intolérable. Mais malheureusement, la plate-forme officielle pour la paix ne va pas organiser de manifestation en Belgique contrairement aux dernières années, mais va organiser une promenade entre Louvain et Bruxelles sous le slogan : “1000 marcheurs pour la paix”. Selon nous, Il est impossible que cette promenade égale l’impact d’une manifestation. De plus, cela ne permet pas aux gens d’organiser et de mener ensemble la lutte contre la guerre. La même chose vaut aussi pour l’énième action de Bomspotting le 22 mars : “Nato : Game Over “. Le but est ici d’accuser l’OTAN de garder les armes nucléaires sur Kleine Brogel en essayant d’entrer par petits groupes dans la base. Bien entendu, l’accusation est justifiée, mais la forme d’action présentée par Bomspotting, est selon nous inefficace.

    Seule une grande manifestation dans laquelle les étudiants et les travailleurs imposent ensemble leurs revendications peut avoir un effet conséquent. Pour cette raison nous considérons la manifestation des femmes du 8 mars comme une manifestation contre la guerre et l’occupation.

  • Le Bourgmestre d’Ixelles autorise la manifestation pour les droits des femmes du 8 mars

    Hier après-midi, les organisateurs de la manifestation (Karzar, MAS/LSP, Femmes-CAP, 8mars.com) ont été invités au cabinet du bourgmestre d’Ixelles Decourty pour un entretien. Nous avons pu y entendre qu’un « malentendu » s’est développé et qu’il n’a jamais été dans ses intentions d’interdire cette manifestation. Il a même affirmé être en accord avec l’attitude que nous adoptons envers le régime actuel iranien et envers les droits des femmes.

    Ce n’est pourtant pas ce qui nous a été déclaré par la police zonale dans nos négociations portant sur le trajet de la manifestation (jeudi dernier) où on nous a clairement fait entendre à plusieurs reprises que le territoire d’Ixelles – le chemin le plus court vers l’ambassade d’Iran du point de vue de la manifestation – était exclu pour des raisons de trafic. Nous n’avions aucune raison de douter de la parole de la police sur ce point.

    La discussion s’est passée dans une bonne atmosphère et nous sommes contents que la manifestation puisse se dérouler de façon normale. Avec cette manifestation, nous voulons apporter un soutien au mouvement des femmes en Iran et en même temps défendre nos revendications autour du pouvoir d’achat en Belgique, dont la baisse touche plus durement les couches aux revenus les plus bas dans lesquelles les femmes sont surreprésentées. Ces protestations nécessaires ne peuvent être mises de côté pour des raisons de trafic et ne peuvent être prises en otage par différentes structures de pouvoir qui ont visiblement des problèmes dans leur communication entre elles.

    Qu’importe : le droit à la libre expression a gagné. Rendez-vous tous ce 8 mars, à 14h, devant l’ambassade des Etats-Unis !

    • Azar Behrouz, plateforme de femmes iraniennes Karzar
    • Anja Deschoemacker, commission femmes du Mouvement pour une Alternative Socialiste, MAS-LSP
    • Laure Miege, travail femmes des Etudiants de Gauche Actifs
    • Nadine Mertens, membre du Comité exécutif du Setca Bruxelles-Hal-Vilvorde
    • Ivy Meert, femmes du Comité pour une Autre politique (CAP)
  • Le bourgmestre d’Ixelles interdit la manifestation des femmes iraniennes le 8 mars !

    Les femmes iraniennes, réfugiées des quatre coins d’Europe, manifestent le 8 mars pour faire entendre leur colère envers le régime réactionnaire iranien. En Iran, les femmes n’ont pas de droits. Ainsi elles ne peuvent quitter la maison sans l’autorisation de leur mari. Etre vue avec un autre homme ou ne pas porter le voile est suffisant pour être punie à coups de fouet. Il n’y a pas d’égalité devant la loi ; au contraire, l’inégalité en constitue le fondement.

    La plate-forme de femmes iraniennes qui veut manifester cette année à Bruxelles, avec d’autres organisations (entre autre des femmes belges, mais aussi kurdes et turques) le fait depuis des années déjà. C’est la première fois qu’elle se heurte à une interdiction dans une ville européenne. Ixelles sera donc inscrite dans l’histoire comme l’unique ville de l’occident "démocratique" où il est interdit aux femmes de manifester lors de la journée internationale de la femme ! Le bourgmestre d’Ixelles, W. Decourty (PS), est donc apparemment en accord avec le régime iranien sur le fait que la résistance des femmes est inacceptable, et qu’il faut réduire celles-ci au silence. Quoiqu’il en soit, il agit en tant qu’allié du régime réactionnaire en Iran.

    M. Decourty évoque comme raison pour l’interdiction de manifester sur son territoire la "perturbation du trafic". La perturbation du trafic ! Toute manifestation implique une plus ou moins grande perturbation du trafic – que reste t-il de notre droit constitutionnel à exprimer notre opinion (inexistant en Iran) si un bourgmestre peut invoquer une telle raison pour interdire une manifestation ? Cela nous procure aussi des inquiétudes sur le soutien qu’obtiendraient les femmes à Ixelles de la part de leur conseil communal si elles voulaient combattre l’oppression…

    Nous avons obtenu l’autorisation de Thielemans, le bourgmestre de Bruxelles-Ville, mais pour la dernière partie de la manifestation – jusqu’à l’ambassade iranienne – notre droit est refusé par son confrère du même parti à Ixelles. Cette décision ne sera pas seulement regardée en Belgique. En Iran même, l’élite dirigeante s’en frottera les mains de plaisir: même un pays démocratique tel que la Belgique refuse aux femmes iraniennes d’exprimer leur opinion !

    La manifestation du 8 mars est annoncée à 14 heures ; le point de départ se trouve à l’ambassade américaine où des femmes prendront la parole contre l’occupation de l’Afghanistan et de l’Irak. Ces occupations n’ont apporté aux femmes aucune amélioration, bien au contraire. Via le quartier européen, où nous voulons protester contre la politique asociale de l’UE, nous voulons nous diriger vers l’ambassade iranienne, point final de la manifestation.

    Mais c’était sans compter sur le bourgmestre d’Ixelles ! Même la proposition -peu probable et déjà totalement inacceptable- des services de police de faire une partie de la manifestation en métro (!) nous est refusée par W. Decourty. Une action de protestation aura lieu ce jeudi 28 février à 17h30 devant la maison communale d’Ixelles. Une conférence de presse prendra place au même moment dans le café L’amour Fou (Place Fernand Coq)…

    Nous sommes résolus à exprimer notre opinion, même si cela implique que nous devions emprunter le trottoir pour marcher jusqu’à l’ambassade iranienne. Nous invitons la presse à notre manifestation, qui sera unique par la partie partiellement souterraine de l’itinéraire qui nous est imposé. Aidez-nous à faire connaître cette situation scandaleuse à un plus large public !

    • Azar Behrouz, plateforme de femmes iraniennes Karzar
    • Anja Deschoemacker, commission femmes du Mouvement pour une Alternative Socialiste, MAS-LSP
    • Laure Miege, travail femmes des Etudiants de Gauche Actifs
    • Nadine Mertens, membre du Comité exécutif du Setca Bruxelles-Hal-Vilvorde
    • Ivy Meert, femmes du Comité pour une Autre politique (CAP)

    A: Mr. Decourty, bourgmestre d’Ixelles

    STOP à l’interdiction de manifester! Les femmes iraniennes doivent avoir le droit de manifester jusqu’à l’ambassade d’Iran!

    Cher M. Decourty,

    Nous avons entendu avec indignation qu’en qualité de Bourgmestre d’Ixelles, vous avez interdit aux femmes iraniennes de manifester jusqu’à l’ambassade d’Iran. Et cela pour la journée internationale des femmes – un jour qui a notamment été mis en place par les précurseurs de votre parti. C’est vos prédécesseurs, clairement plus socialistes que vous, qui ont créé ce jour de protestation international pour les droits des femmes !

    Mais les femmes iraniennes qui n’ont pas le droit de manifester dans leur pays d’origine, ni le droit de sortir de la maison sans la permission du père ou du mari, se voient refusées leur droit de faire entendre leurs voix par vous !

    Je vous demande de revoir cette décision et de ne pas donner au régime iranien l’argument que les droits des femmes sont refusés même dans un pays européen. En effet, le régime réactionnaire en Iran débordera de joie en apprenant votre décision anticonstitutionnelle et totalement antidémocratique. Au lieu de montrer au mouvement des femmes en Iran qu’elles ont le soutien de la communauté internationale pour leur lutte, vous leur donnez un signal totalement contraire.

    Je signe en ayant un espoir amoindri de votre raison et de votre sens démocratique,

  • Face à la crise économique: quelle place pour l’environnement?

    L’Union Européenne à entrepris un plan climatique afin de combattre le réchauffement de la Terre, avec des objectifs individuels pour chaque Etat. Globalement, il veut que, d’ici 2020, l’énergie européenne soit composée à 20% d’énergies renouvelables. Actuellement, il se trouve que ce pourcentage est de 2% en Belgique.

    Jarmo, EGA-Anvers

    En mars de l’année dernière, il avait déjà été précisé que, d’ici 2020, en Europe, 20% de l’énergie serait renouvelable et que les rejets de CO2 seraient diminués de 20%. Le 23 janvier 2008, ceci s’est changé en une liste de revendications différentes pour chaque pays. La Belgique doit passer de 2% d’énergie renouvelable à 13% et restreindre ses émissions de CO2 de 15%. D’après différents rapports, la Belgique est, parmi tous les Etats membres, le pays le plus arriéré en ce qui concerne l’environnement. Michel Dardenne a rapidement souligné que le problème était surtout en Flandre et à Bruxelles et que la Wallonie est la seule région qui voit une diminution des émissions de CO2. Il a évidemment bien oublié de mentionner que cela est dû à la fermeture de beaucoup d’usines ces dernières années en Wallonie et pas à une politique environnementale efficace du gouvernement wallon !

    On pourrait affirmer que les objectifs fixés par la Commission Européenne pour le Climat arrivent bien trop tard et ne sont pas assez poussés. Ils ne répondent même pas aux propositions annoncées récemment à Bali. Aucun doute ne subsiste quant à savoir qui va supporter les frais d’une énergie plus verte: la population active. L’argument affirmant que ‘tout le monde doit contribuer à l’effort’ sera exploité afin que les travailleurs et leurs familles doivent encore payer plus pour l’énergie verte. Le développement de la crise économique réduit les possibilités que les capitalistes entreprennent des mesures même limitées en faveur de la planète car seul le maintien de leurs profits exorbitants compte.

  • 70 manifestants anti-fascistes battent le pavé pour « accueillir » Jean-Marie Le Pen

    Bruxelles :

    Ce mercredi 30 janvier (75 ans jour pour jour après la nomination d’Adolf Hitler comme chancelier du Reich…une « heureuse » coïncidence ?), Jean-Marie Le Pen, président du Front National français, était invité par le FN belge pour un « dîner-rencontre » dans les salles du Parlement européen. Résistance Internationale avait mobilisé contre cette rencontre.

    Cédric Gérôme

    Le FN belge entendait avec cette soirée marquer d’une pierre blanche la consécration de sa nouvelle direction autour de Michel Delacroix, après l’éviction de l’ex-président à vie du parti, Daniel Féret, emmêlé dans de multiples scandales politico-judiciaires et magouilles en tout genre. L’exclusion de Féret et l’appui de Le Pen doivent servir de prétextes au parti néo-fasciste pour se donner une nouvelle image « respectable », débarrassée de son étiquette de « poignée d’escrocs » qui lui colle à la peau.

    Ce même mercredi soir, près de 70 personnes avaient répondu présents à notre appel à manifester pour protester contre la venue de Le Pen à Bruxelles. Le petit cortège dynamique et combatif a déambulé dans les rues avoisinant le quartier européen, aux cris de « Résistance Internationale, contre le fascisme et le capital ! », ou encore « F comme fasciste, et N comme nazi : à bas ! à bas ! le Front National ! ».

    Il est à regretter que les journalistes -pourtant au courant de notre action via le communiqué de presse que nous avions envoyé aux différents médias- brillaient par leur absence ; le journal Le Soir a ainsi consacré une page entière au banquet de l’extrême-droite francophone sans toucher une seule ligne sur notre manifestation…

    Quoiqu’il en soit, une quinzaine de jeunes, mobilisés grâce aux nombreux tractages de mobilisation que nous avions réalisé durant les deux semaines précédentes dans leurs lycées, nous ont laissé leurs coordonnées pour en savoir plus et participer à notre campagne Résistance Internationale. Une réunion-meeting aura lieu demain (le 06/02) à 15h au café « L’Horloge du Sud » à Ixelles sur le thème « Comment combattre l’extrême-droite ? »

    Depuis lors, les mobilisations antifascistes continuent vers la manifestation anti-NSV du 6 mars, à Gand.

    Toi aussi, rejoins Résistance Internationale et participe à nos actions !


    En savoir plus :

  • Attention ! Une attaque contre nos revenus se prépare

    La note de Verhofstadt III a de nouveau confirmé que les partis traditionnels flamands veulent poursuivre leur marche sur le chemin de la régionalisation. De son côté, le « front francophone » est lézardé, plus encore depuis que la rivalité entre le MR et le PS a trouvé un nouveau terrain d’expression au sein du gouvernement intérimaire. Mais, ironiquement, la crise économique qui menace notre avenir – les prévisions de croissance pour 2008 ont aussi été revues à la baisse pour la Belgique, en dessous des 2% attendus – pourrait être une chance pour Verhofstadt et Leterme.

    Anja Deschoemacker

    Le gouvernement intérim de Verhofstadt a disposé dès son entrée en fonction d’une sorte de colle forte : il fallait sauver le pays. Et pourquoi ? Pour pouvoir opérer des coupes budgétaires sur le dos des travailleurs et des allocataires, comme toujours. C’est là que se situe la véritable discussion : comment imposer un plan d’austérité alors que les nerfs du mouvement ouvrier ont déjà été mis à rude épreuve ? Déjà, la diminution du pouvoir d’achat (à cause de l’augmentation rapide des prix ces derniers mois après 20 années de modération salariale et de démantèlement de la sécurité sociale) mène à des revendications salariales et à des actions dans les entreprises.

    Comment faire, dans de telles conditions, pour trouver 3,5 milliards d’euros dans les poches de ces mêmes personnes ? La préparation de cet attentat s’effectue activement, avec le PS et le CD&V dans les rôles principaux, car une attaque frontale n’est pas de tout repos dans un pays qui comprend des syndicats aussi forts. Verhofstadt a lui-même appris cette leçon dans les années ’80 : le prix que les libéraux ont eu à payer pour ses propositions ultra-libérales a été 11 années d’opposition.

    Quelles dépenses restent encore aux mains de l’Etat fédéral ? La Défense, une partie des fonctionnaires (contre lesquels se préparent aussi des attaques), mais aussi et surtout la sécurité sociale. S’oriente-t-on vers une attaque généralisée contre les restes de ce système déjà fortement érodé ou alors vers une régionalisation partielle de la sécurité sociale sans que les Régions reçoivent de nouveaux moyens ? Chaque option est difficile à réaliser : une réaction des syndicats semble inévitable dans le premier cas tandis que les partis francophones ne pourront jamais vendre une telle mesure à leurs électeurs dans le second.

    Revêtir, envelopper, emballer. Ce n’est pas sans raison que l’hypocrisie et la tromperie sont les atouts les plus importants d’un politicien bourgeois. Comme nous avons immédiatement expliqué après les élections qu’il y aurait en fin de compte un accord, nous pensons qu’un nouvel accord sera finalement conclu, quelque chose de proche des propositions avancées par le professeur flamand Bea Cantillon : « Ne pas scissionner, mais responsabiliser ». Selon cette idée, le financement des régions serait conditionné à l’atteinte d’objectifs précis.

    Une telle « solution » permettrait au CD&V d’éviter les critiques du côté flamand en expliquant que les régions seraient alors elles-mêmes responsables de l’utilisation de ces fonds nouveaux et que la Wallonie et Bruxelles seraient donc « responsabilisés » sans que l’argent ne continue à se déverser dans un « puits sans fonds ».

    Du côté francophone, les partis traditionnels pourraient gonfler la poitrine en clamant haut et fort que la scission aurait été évitée. Quant au grand patronat, il recevrait en définitive satisfaction selon ses désirs – quoiqu’avec un certain retard et plutôt dans le style habituel de la « tactique du saucissonnage » : cette régionalisation «responsabilisante» ouvrirait la voie au démantèlement ultérieur des différents pans de la sécurité sociale. Des revenus issus de la TVA ou d’autres sources de financement qui épargneront les patrons pourront couvrir une partie de ce que les diminutions des charges patronales ne permettent plus de payer, le reste étant destiné à l’assainissement.

    Il faut sonner l’alarme pour les travailleurs et les allocataires. Les politiciens bourgeois peuvent rouler des mécaniques autour du thème communautaire, ils sont en réalité en total accord – aussi bien le PS et le CDH que le CD&V – sur le fait que ce sont nos poches qui doivent être « structurellement » vidées. Et s’il faudra changer un petit quelque chose à l’intérêt notionnel en guise de poudre aux yeux, gageons que dans le cas où le gouvernement osera y toucher, on laissera assez de portes ouvertes à l’arrière pour qu’aucun patron ne perde significativement quelque chose! L’hypocrisie et la tromperie, voilà les véritables valeurs de la politique bourgeoise en Belgique, en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles !

  • Recomposition du FN en Wallonie et à Bruxelles : Quel danger ?

    Daniel Féret, l’ex-président du Front National (FN), a utilisé l’argent du parti néofasciste à des fins personnelles durant son long mandat. Il a notamment puisé dans la caisse pour se construire une villa à la Côte d’Azur. En fait, depuis sa création en 1985, le parti fonctionne comme une bande de gangsters. Le FN, en campagne permanente contre la corruption du PS, montre ainsi toute son hypocrisie. Suite à son inculpation, Féret et son clan ont été écarté du parti. Non pas pour changer les pratiques internes, mais pour permettre à des envieux d’en prendre le contrôle.

    Michel Delacroix, sénateur autour de qui se réorganise le FN, s’apprête à accueillir dans ses rangs une ancienne dissidence, le Front Nouveau de Belgique (FNB). En effet, suite à un sondage réalisé au sein du FNB, 51,7% des membres auraient été favorables à une fusion avec le FN (contre 20,9% pour une fusion avec Nation). Nation, un petit groupe néo-nazi violent, était présent sur les listes du FNB aux dernières élections. Malgré l’absence de base électorale, Nation est probablement, dans le milieu néo-fasciste francophone, l’organisation la plus active. Avec cette réunion des « fronts », le nouveau FN soutenu, par Jean-Marie Le Pen, pourrait se renforcer. Mais cette fusion pourrait peut-être aussi mener, à terme, à de nouvelles divisions internes voire scissions.

    Lors des dernières élections, le FN avait stagné et obtenu un peu moins de 6% des votes. Ceux-ci sont basés sur le mécontentement passif envers les partis traditionnels. Nous rejetons le préjugé affirmant que les néerlandophones seraient naturellement plus racistes, étant donné les résultats élevés du Vlaams Belang en Flandre et à Bruxelles. Le manque d’emplois décents, de logements à un prix abordables, de moyens pour les écoles, d’infrastructures pour les jeunes,… qui sont les conséquences de la politique néo-libérale, constituent la base pour le succès des idées racistes. L’extrême droite peut ainsi profiter du mécontentement passif des jeunes et des travailleurs alors qu’en réalité, son but est d’approfondir cette politique anti-sociale. Jusqu’à présent, c’est plutôt l’extrême droite francophone qui n’a pas su saisir le potentiel présent pour des succès similaires à ceux du Vlaams Belang. Participe aux actions de Résistance Internationale contre la tentative des néofascistes francophones de s’organiser !

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