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Tag: Bretagne
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Un gouvernement en “affaires courantes” au service des grandes entreprises et des banques
Selon un récent sondage, 13% des belges font encore confiance aux politiciens traditionnels (14% en Flandre, 11% en Wallonie et 12% à Bruxelles). Selon le bureau de sondage GFK Academy, ces chiffres sont ‘‘les plus bas de l’histoire’’. Les négociations qui traînent en longueur n’ont sans doute pas aidé à booster cette confiance…
Par Peter Delsing
A en croire ce sondage, au moins la moitié des actuels électeurs du “phénomène” N-VA (au del) des 30% dans les sondages) ‘‘n’ont pas confiance’’ en ce parti qu’ils ont pourtant élu. Toutes les explications sur la prétendue ‘‘augmentation du soutien’’ pour le nationalisme flamand doivent être considérée sdans ce contexte de dégoût général de la politique traditionnelle. Il est sans doute vrai, comme le disent encore d’autres sondages, que le nombre de Flamands favorables à une scission de la Belgique a doublé. Ce soutien aurait grandi de 10% à près de 20%. Avec en toile de fond la crise politique la plus longue de l’histoire belge, et avec l’ensemble des partis traditionnels ‘‘flamands’’ rangés derrière des ‘‘résolutions flamandes’’ très poussées, ce n’est sans doute pas si étonnant.
Mais cela n’empêche pas qu’à chaque fois qu’on demande aux gens les thèmes déterminants dans leur choix électoral, le communautaire vient toujours bien après les thèmes de l’emploi, de la sécurité sociale, etc. Et de chaque côté de la frontière linguistique. Cependant, les travailleurs et les jeunes, néerlandophones et francophones, ne trouvent plus dans les urnes de grand parti sachant réellement défendre leurs intérêts.
Derrière la division communautaire: Une unité néolibérale et antisociale.
Le PS se vante du fait que le budget “en affaires courantes” ait pérennisé nombre de mesures de crise, notamment l’allongement du chômage économique (dans lequel intervient le gouvernement), le maintien des primes de licenciement, etc. Cette coalition a pris également nombre de mesures limitées pour augmenter les allocations, les pensions et les salaires les plus bas, mais avec une augmentation si modeste – pour les bas salaires il s’agit de 10 euros de plus par mois – qu’elle soulage à peine les plaies ouvertes causées par les coupes néolibérales drastiques de ces 30 dernières années. En Belgique plus de 20% des pensionnés sont pauvres tandis que la pauvreté a triplé pour toucher aujourd’hui 15% de la population.
Que cette pauvreté ait augmenté si fortement ne reflète même pas complètement la détérioration du pouvoir d’achat des salariés. Pour cela, il est remarquable que dans un paysage politique où les partis ne semblent pas parvenir à trouver d’accord, un gouvernement ‘‘en affaires courantes’’ arrive à immédiatement s’entendre dès qu’il s’agit de défendre un très mauvais accord interprofessionnel (AIP) – une diminution de fait des salaires avec un index déjà vidé de sa substance. Un autre élément sur lequel la majorité des partis se sont immédiatement accordés était la nécessité d’intervenir militairement en Libye: aujourd’hui, déclarer une guerre fait aussi partie des ‘‘affaires courantes’’. Le PSL pense que la construction et le soutien d’un mouvement de masse en Libye peut davantage contribuer à un apport solidaire que ne pourra jamais le faire l’indignation sélective des pays impérialistes qui n’agissent que pour leurs intérêts pétroliers et leur image – une politique qui est maintenant également défendue en Belgique.
Sauvé par la conjoncture, mais pour combien de temps?
Le gouvernement en affaires courantes a eu de la chance avec la relance économique. Cela lui a permis de calculer un budget qui ne montrera ‘‘qu’un déficit de 3,6%’’ du PIB en 2011. Dans la mauvaise classe européenne, c’est déjà au-dessus de la moyenne. Pour le combler, il doit trouver 2,3 milliards d’euros, dont un milliard attendu grâce à de ‘‘meilleures perspectives de croissance’’.
Mais la Belgique est largement dépendante de l’exportation, et donc de la conjoncture internationale. Aux Etats-Unis, le programme destiné à soutenir l’économie en imprimant simplement plus d’argent s’arrête cet été, l’exportation commence à ralentir en Chine, où l’économie repose sur une bulle spéculative immobilière. En Europe, une nouvelle phase de crise des pays et/ou des banques est tout à fait envisageable avec des pays titubants tels que le Portugal, l’Irlande, la Grèce et éventuellement aussi l’Espagne. De plus, l’énorme austérité qui s’abat en Europe pousse vers le bas le pouvoir d’achat de l’ensemble de la population. La croissance actuelle est largement artificielle et ne reflète qu’une relance temporaire très vulnérable.
Pour le moment, n’ayant pas de vrai gouvernement, une grande attaque sociale comme en Grande-Bretagne, au Portugal ou en Grèce ne peut se mettre en place mais, de manière furtive, les assainissements et les pénuries s’amoncèlent dans presque tous les secteurs. La N-VA a proposé comme deadline pour trouver un accord sur un nouveau gouvernement : fin avril. Pour le moment le CD&V veut que la N-VA soit dans ce gouvernement afin de pouvoir les griller et couvrir leur flanc droit. La N-VA continue cependant à mettre sur la table des revendications toujours plus poussées en vue de continuer à construire une concurrence négative entre les régions, ce que les partis francophones peinent à accepter.
Régionaliser ne permet pas de rendre les choses plus “transparentes”, bien au contraire, cela permet juste au gouvernement de couper plus facilement dans les budgets, comme c’est le cas pour l’enseignement. Même le Bureau du Plan et le Haut Conseil des Finances, qui ne sont tout de même pas des clubs flamingants, y sont totalement favorables. Le mouvement ouvrier n’a aucun intérêt à avoir une sécurité sociale ‘‘divisée’’, sans moyen financier pour répondre aux besoins. Les syndicalistes combatifs, les progressistes et les jeunes doivent construire un nouveau parti, indépendant de la bourgeoisie et de l’Etat capitaliste, pour défendre leurs intérêts. La résistance massive contre de nouvelles attaques, d’un nouveau gouvernement ou d’un gouvernement élargi ‘‘en affaires courantes’’, peut contribuer à en former la base.
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Sauver l’enseignement
Depuis 1980, il faut savoir que le budget pour l’enseignement (avec des hauts et des bas) se réduit comme une peau de chagrin. En 1980, le gouvernement consacrait encore plus de 7% du PIB à l’enseignement, aujourd’hui c’est moins de 5,5%. Ce qui équivaut à 6 milliards d’euros d’économies par ans qui se font cruellement sentir par les étudiants. Les Etudiants de Gauche Actifs appellent activement à participer à la manifestation à l’initiative de la FEF pour une diminution des coûts des études et refinancer publiquement l’enseignement à hauteur de 7% du PIB.
Tract des Etudiants de Gauche Actifs
Manifestation ce 6 Avril 2011, à 14h gare du midi
Dans le secondaire :
Le décret Robin des bois de la ministre Simonet prévoit de diminuer d’un montant de 8 millions d’euros les subsides des 60% des écoles les plus ‘’riches’’ pour les donner aux 25% des écoles les plus pauvres. Comme si, après tant d’années d’attaques budgétaires sur les services publics dont l’enseignement, il restait encore quelque chose de “trop” dans les caisses… La coalition Olivier (PS-CDh-Ecolo) veut ainsi faire croire qu’il fait des efforts mais il n’est en réalité question que de ‘‘faire circuler’’ l’argent d’un côté à l’autre sans remédier au problème fondamental.
Le véritable problème, c’est qu’il y a un manque criant de moyens publics dans l’enseignement, avec en conséquence un manque d’écoles, des classes surpeuplées, un manque de personnel, des bâtiments scolaires délabrés et la multiplication des préfabriqués. Il n’y a pas d’écoles « riches » et d’écoles « pauvres » ! Il n’y a que des écoles pauvres et d’autres écoles très pauvres ! Il nous faut un vrai plan Robin des Bois qui reprend l’argent aux Super-Riches pour refinancer l’enseignement !
Dans le supérieur :
Depuis 1995, le nombre d’étudiants a grimpé de 34,1% dans les universités et hautes écoles, alors que le personnel enseignant a baissé de 1,8%. Le sous-financement chronique auquel fait face l’enseignement supérieur pousse de plus en plus les établissements à licencier du personnel, à en finir avec les services sociaux et à rechercher un financement du privé, quitte à mettre en péril l’indépendance de la recherche et la qualité de nos cursus. On voit déjà aujourd’hui la mise en place de mesures visant à standardiser le nombre de crédits par cours, ce qui revient concrètement à une réduction de l’offre d’éducation, refus d’inscription, privatisation des kots étudiants…
Résistons à l’austérité !
Pourtant de l’argent il y en a : le gouvernement n’a eu aucun problème à débourser 20 milliards d’euros pour les grands actionnaires des banques. Il a donné 9 milliards d’€ de diminution de charge aux grands patrons en 2010; les spéculateurs! Alors que les profits des grandes entreprises et des banques atteignent à nouveau des montants exorbitants, ils veulent nous faire payer leur crise. Peu importe la composition du futur gouvernement, ils sont tous d’accord qu’il faut couper 25 milliards d’euros dans le budget, et faire des économies sur le dos des jeunes et des travailleurs; l’enseignement ne sera pas épargné.
Irlande, Espagne, Grèce, Italie, Grande-Bretagne, France, Autriche… dans tous ces pays, des protestations ont eu lieu ces 12 derniers mois contre les coupes budgétaires dans l’enseignement. Ce qu’il nous faut c’est établir un débat ouvert entre les étudiants et le personnel (aux travers des organisations syndicales) pour préparer une résistance offensive à l’austérité qu’on nous promet. Cette manif est un bon pas pour s’y préparer.
- Pas question de payer leur crise !
- Plus de moyens publics ! 7% du PIB pour l’enseignement !
- Pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous !
- Non au processus de Bologne ! Non aux suppressions de cours ! Pas d’ingérence du secteur privé sur la recherche et sur nos campus !
- Stop aux privatisations des services sociaux, des restos et des kots !
- Pour des investissements publics pour des repas de qualité à prix démocratiques & des kots à prix abordable pour tous !
- Gratuité de l’accès à la culture et aux transports en commun !
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Libye: Non à l’intervention militaire occidentale !
Victoire à la révolution libyenne! Construisons un mouvement indépendant des travailleurs et des jeunes!
Même si elle a été fêtée avec joie dans les rues de Tobruk et de Benghazi, la décision du Conseil de sécurité de l’ONU de décréter une ”no fly zone”, une zone d’exclusion aérienne, n’a pas été prise dans le but de défendre la révolution libyenne. Les révolutionnaires libyens peuvent penser que cette décision va les aider, mais ils se trompent. Des calculs économiques et politiques se trouvent derrière les décisions des puissances impérialistes, il ne s’agit pas de sauver la révolution contre Kadhafi. Les majeures puissances impérialistes ont décidé d’exploiter la révolution et de tenter de remplacer Kadhafi par un régime plus fiable. L’annonce par le ministre libyen des affaires étrangères d’un cessez-le-feu immédiat a toutefois compliqué la position de l’impérialisme.
Robert Bechert, CIO
Confrontés à une avance rapide des troupes de Kadhafi, nombreux sont ceux à l’Est du pays qui ont considéré que l’idée d’une ”no-fly-zone” serait de nature à les aider, mais ce n’est pas là le chemin pour défendre et étendre la révolution. Malheureusement, le mouvement initial de la révolution vers l’Ouest, où habitent les deux tiers de la population, n’était pas basé sur un mouvement construit sur base de comité populaire et démocratiques capables d’offrir un programme clair afin de gagner le soutien des masses et des soldats du rang, tout en menant une guerre révolutionnaire. Cela a donné à Kadhafi l’opportunité de regrouper ses troupes.
Le soutien croissant pour une ”no-fly-zone” est une inversion du sentiment exprimé sur des affiches en anglais à Benghazi, en février dernier: “No To Foreign Intervention – Libyans Can Do It By Themselves” (”Non à une intervention étrangère, les Libyens peuvent le faire par eux-mêmes”). Cela suivait les merveilleux exemples de Tunisie et d’Égypte, où l’action de masse a totalement miné les régimes totalitaires. Les masses libyennes étaient confiantes que leur élan finirait en victoire. Mais Kadhafi a été capable de maintenir sa poigne sur Tripoli. Cette relative stabilisation du régime et sa contre-offensive ont conduit à un changement dans l’attitude vis-à-vis d’une intervention étrangère, ce qui a permis à la direction largement pro-occidentale du Conseil National Libyen rebelle de passer au-dessus de l’opposition des jeunes à une demande d’aide à l’Ouest.
Cependant, malgré les déclarations du régime de Kadhafi, il n’est pas certain que ses forces relativement petites auraient été capables de lancer un assaut contre Benghazi, la seconde plus grande ville de Libye, avec environ un million de personnes y vivant. Une défense de masse de la ville aurait pu bloquer l’attaque des forces restreintes de Kadhafi. Maintenant, si le cessez-le-feu se maintien et que Kadhafi reste au pouvoir à Tripoli, une scission de fait du pays pourrait se produire, pour retourner à quelque chose de semblable aux entités séparées qui avaient existé avant que l’Italie ne crée la Libye après 1912 et qui a été restauré par la Grande-Bretagne à la fin des années ’40.
Quel que soit l’effet immédiat de la ”no fly zone”, toute confiance placée dans l’ONU ou dans les puissances impérialistes menace de miner les véritables aspirations de la révolution qui a commencé le mois dernier. Les puissances qui ont menacé d’actions militaires ne sont pas amies des masses libyennes. Jusqu’à récemment, ces mêmes puissances étaient plutôt heureuses de faire affaire et de flatter la clique de meurtriers de Kadhafi afin de maintenir un partenariat, très certainement concernant les industries du gaz et du pétrole libyennes. Le jour suivant la décision de l’ONU, le Wall Street Journal (qui appartient à l’empire Murdoch) s’est lamenté que “le partenariat étroit entre les services secrets du dirigeant libyen le Colonnel Muammar Kadhafi et la CIA a été détruit” (18 mars 2011). Le journal disait encore: “selon un fonctionnaire américain âgé” ce ”partenariat” était ”particulièrement productif”.
Maintenant, après avoir perdu d’anciens dictateurs alliés, Moubarak en Égypte et Ben Ali en Tunisie, l’impérialisme essaye de tirer profit du soulèvement populaire en Libye à la fois pour redorer son image “démocratique” et pour aider à installer un régime plus “fiable”, au moins dans une région du pays. Tout comme avant, la région d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, en raison de sa situation stratégique et de ses réserves de pétrole, est d’une importance majeure pour les puissances impérialistes.
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Cherchez l’opposant le plus sincère au dictateur libyen…
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Cela révèle l’absolue hypocrisie des principales puissances impérialistes, qui ont soutenu des régimes dictatoriaux et répressifs à travers tout le Moyen-Orient depuis des décennies. Au même moment qu’ils décidaient d’une No-Fly-Zone, ces puissances impérialistes n’ont absolument rien fait contre l’Arabie Saoudite et ses alliés et leur répression de la population du Bahreïn. Dans les 12 heures qui ont suivi la décision de l’ONU, les forces armées d’un autre allié régional, le Yemen, ont tués au moins 39 manifestants dans la capitale, Sanaa. L’ONU n’a été capable de prendre sa décision en Libye à cause du soutien de la Ligue Arabe pour une ”no-fly-zone”, mais ces régimes réactionnaires ne disent rien, bien entendu, à propos de la répression au Bahreïn, au Yémen ou dans un autre pays arabe.
Les considérations de Cameron et de Sarkozy pour la Libye sont en partie motivées par leur impopularité dans leur propre pays, avec l’espoir qu’un succès à l’étranger pourraient renforcer leur position. Cameron espère très clairement jouir d’un effet similaire à celui dont a bénéficié Thatcher après sa victoire en 1983 au cours de la Guerre des Malouines (Falklands). Mais Thatcher a pu compter sur une victoire militaire rapide – une opération ”no-fly-zone” ne conduira pas à une même victoire militaire. Sarkozy, après le désastre de sa politique tunisienne qui a entraîné la chute de son ministre des affaires étrangères, a besoin d’un succès pour contrecarrer les sondages actuels, les élections présidentielles de 2012 arrivant à grands pas.
Les zig-zags de Kadhafi
En dépit des récents rapprochements entre les puissances impérialistes et Kadhafi, ce tyran est resté un allié incertain. Au cours de ses 42 années au pouvoir, la politique de Kadhafi est faite de zig-zags, parfois violents. En 1971, il a aidé le dictateur soudanais, Nimeiry, à écraser un coup d’État de gauche qui avait pris place en réaction à l’interdiction de la gauche, y compris du parti communiste soudanais, qui avait un million de membres. Six ans plus tard, Kadhafi a proclamé une "révolution du peuple" et a changé le nom officiel du pays de ”République Arabe Libyenne” en ”Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste”. Malgré le changement de nom et la création de soi-disant “comités révolutionnaires”, il ne s’agissait pas d’un véritable socialisme démocratique où d’un mouvement en cette direction. Les travailleurs et les jeunes de Libye n’ont pas dirigé leur pays. Kadhafi est resté au pouvoir. Cela est d’ailleurs souligné par le rôle incroyablement proéminent que jouent nombre de ses enfants dans le régime.
Depuis 1969 toutefois, sur base des revenus du pétrole et d’une petite population, de grandes améliorations ont eu lieu, particulièrement au niveau de l’enseignement et des soins de santé, ce qui explique pourquoi Kadhafi peut encore jouir d’une certaine base parmi la population. Même si l’opposition est grandissante contre la clique de kadhafi, spécialement parmi les jeunes et la population qui a reçu une instruction, la peur existe face à l’avenir, face à qui pourra le remplacer, de même qu’existe une grande opposition à tout ce qui sent le pouvoir de l’étranger. L’utilisation répandue du vieux drapeaux monarchiste a aliéné ceux qui ne veulent pas d’un retour à l’ancien régime, et Kadhafi a utilisé cela pour justifier ses actes. Porter le vieux drapeaux peut encore être contre-productif pour les Libyens de l’Ouest, parce que l’ancien roi provient de l’Est.
Mais ces facteurs ne constituent pas une explication complète pour comprendre pourquoi Kadhafi est capable, au moins temporairement, de stabiliser sa position. Alors qu’il y a un soulèvement populaire dans l’Est du pays, Kadhafi a été capable de maintenir sa position à l’Ouest, malgré les protestations à Tripoli et les soulèvements à Misrata, Zuwarah et dans quelques autres endroits.
Le rôle de la classe ouvrière
Contrairement à l’Égypte et à la Tunisie, la classe ouvrière n’a pas joué un rôle indépendant dans la révolution. De plus, de nombreux travailleurs en Libye sont des immigrés qui ont quitté le pays ces dernières semaines.
L’absence d’un élément tel que le syndicat tunisien UGTT (malgré le fait que sa direction nationale est pro-Ben Ali), a compliqué la situation en Libye. Le grand enthousiasme révolutionnaire de la population n’a pas encore eu d’expression organisée. Le ”Conseil National” qui a émergé à Benghazi, très largement un conseil autoproclamé, est une combinaison d’éléments du vieux régime et d’éléments pro-impérialistes. Par exemple, le porte-parole du Conseil, Mahmoud Jibril, l’ancienne tête dirigeante du Bureau national de développement économique de Kadhafi, est décrit par l’ambassadeur américain comme un “interlocuteur sérieux qui a compris la perspective américaine”.
Il est facile pour Kadhafi de présenter ces gens comme une menace pour le niveau de vie des Libyens et comme des agents des puissances étrangères. Cette propagande n’a cependant qu’un effet limité, le niveau de vie de la population étant en train de diminuer, au contraire du chômage (de 10% actuellement), depuis la fin du boom du pétrole dans les années ’80 et depuis le début des privatisations en 2003.
Kadhafi utilise la menace de l’intervention impérialiste pour récupérer du soutien dans le pays, et cela peut avoir un plus grand effet en cas de partition du pays. Combien de temps cela pourra marcher est une autre question. En plus de sa rhétorique anti-impérialiste, Kadhafi a fait des concessions. Chaque famille a reçu l’équivalent de 450 dollars. Certains travailleurs des services publics ont eu 150% d’augmentation de salaire et des taxes sur la nourriture ont été abolies. Mais cela ne répond pas aux revendications de liberté et à la frustration grandissante de la jeunesse libyenne (la moyenne d’âge est de 24 ans dans le pays) contre la corruption du régime.
A travers le monde, des millions de personnes suivent les révolutions dans la région et sont inspirées par elles. Ces évènements ont inspiré des protestations contre les effets de la crise capitaliste dans plusieurs pays. Certains de ceux qui accueillent les événements révolutionnaires de la région peuvent soutenir la ”no-fly-zone”, mais nous affirmons que cela se fait en premier lieu pour défendre les intérêts des puissances impérialistes, ces mêmes puissances qui ne font rien contre la répression dans le Golfe.
Que peut-il être fait pour réellement aider la révolution libyenne? En premier lieu, les syndicats doivent bloquer les exportations de gaz et de pétrole de Libye. Ensuite, les travailleurs dans les banques doivent organiser le gel des finances de Kadhafi.
La ”no-fly-zone” ne va pas automatiquement conduire au renversement de Kadhafi. Comme Saddam Hussein en son temps, le dirigeant libyen pourrait consolider sa position pour un moment dans les parties du pays qu’il contrôle. Comme l’ont montré les expériences de Tunisie et d’Égypte, la clé pour renverser une dictature réside dans un mouvement des travailleurs et des jeunes.
Un programme révolutionnaire
L’avenir de la révolution doit se décider dans le pays lui-même. Cette victoire demande un programme qui peut aller outre les divisions régionales et tribales, et qui soit capable d’unifier la masse de la population contre la clique de Kadhafi et pour un meilleur avenir.
Un programme pour la révolution libyenne qui pourrait véritablement bénéficier à la masse de la population serait basé sur de véritables droits démocratiques: la fin de la corruption et des privilèges, la sauvegarde et le développements de gains sociaux obtenus grâce au pétrole, l’opposition à toute forme de recolonisation et la défense d’une économie démocratiquement contrôlée, sous propriété publique, et d’une planification économique afin d’utiliser les ressources du pays pour le bien des masses.
La création d’un mouvement indépendant des travailleurs, des pauvres et des jeunes pourrait opérer cette transformation réellement révolutionnaire de la société. C’est la seule façon de contrecarrer les plans de l’impérialisme, de mettre fin à la dictature et d’améliorer la vie de la population.
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Un gouvernement pour s’en prendre aux banques et aux spéculateurs, pas aux travailleurs et à leurs familles!
Manifestation «Shame», record du monde du pays sans gouvernement,… néerlandophones et francophones expriment leur mécontentement face à l’impasse politique. A part la surenchère communautaire, les politiciens traditionnels n’ont pas de solution. A travers toute l’Europe, les gouvernements essaient de faire payer les conséquences de la crise par les travailleurs et leurs familles, par les pensionnés et les chômeurs, qui ne sont pourtant pas les responsables: la cause de la crise réside dans la course aux profits des entreprises et la spéculation des banques.
Tract du PSL/LSP-Bruxelles
Nos politiciens se disputent sur le communautaire, mais sont tous d’accord sur l’austérité
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AUSTERITE EN EUROPE :
GRANDE-BRETAGNE
- Minervals des unifs à 10.600€
- 500.000 fonctionnaires licenciés
- 19% de coups budgétaires dans tous les services publics
ESPAGNE
- TVA de 16% à 18%
- 5% perte de salaire secteur public
- Pensions à 67 ans
IRLANDE
- Salaire minimum –11%
- Chute de 25% du niveau de vie
- 1.500 Irlandais émigrent chaque semaine pour échapper au chômage
Après l’Irlande, la Belgique est le pays qui a dépensé le plus par habitant pour sauver les banques!
L’AUSTERITE BIENTOT CHEZ NOUS AUSSI ?
Tout le débat concernant la réforme d’Etat concerne essentiellement les moyens pour mener l’austerité le plus efficacement en Belgique. De la NVA jusqu’au PS, tous sont d’accord que ce sont les travailleurs et leurs familles qui doivent payer la crise. Les régionalisations serviront à diviser les assainissements pour mieux diviser la résistance.
Ils ont tous été d’accord avec le projet initial d’AIP (accord interprofessionel). Pour eux, les travailleurs ne doivent pas recevoir une partie de la croissance économique actuelle et doivent accepter le recul social. Par contre ils ont tous été d’accord pour sauver les profits des banques avec l’argent de la colléctivité (20 milliards € et encore 80 milliards € de garanties). Ce montant, ils sont aussi tous d’accord d’aller le récupérer en imposant des coupes budgétaires dans les prochaines années: le plus grand plan d’austérité jamais vu en Belgique! Ces coupes budgétaires sont impossibles sans un lourde attaque contre nos pensions, notre enseignement, nos soins de santé et nos salaires.
Partageons les richesses au lieu de diviser les travailleurs !
Aujourd’hui, déjà 15% de la population belge vit sous le seuil de pauvreté, un bruxellois sur quatre est sans emploi, alors que les actionnaires renouent avec les profits exorbitants! Pour eux le luxe, pour nous la misère!
Il nous faut un plan d’action national des syndicats pour commencer dès maintenant à organiser la riposte! Nous pensons que ceci doit se faire sur base d’une programme offensif qui n’accepte non seulement aucune attaque contre notre niveau de vie et notre sécurité sociale, mais qui revendique aussi des solutions pour les problèmes de la majorité de la population : chômage, bas salaires, contrats précaires, loyers chers, services publics mal gérés, manques dans les soins de santé, …
- Stop à la détérioration de notre pouvoir d’achat! Augmentations des salaires et des allocations!
- Partageons l’emploi disponible en diminuant le temps de travail sans pertes de salaire et avec embauches compensatoires pour s’attaquer au chômage et aux mauvaises conditions de travail!
- Nationalisation de tout le secteur bancaire pour financer publiquement les besoins réels : logements sociaux, soins de santé, enseignement,…
“ Une alternative unitaire à gauche d’Ecolo et du PS ”
Aucun parti représenté au Parlement ne représente les intérêts de tous les travailleurs et de leurs familles. Le PSL/LSP est impliqué dès le départdans la création du Front des Gauches en mai 2010, une alliance de gauche qui rassemble six organisations (PC-PSL/LSP-LCR-PH-CAP-V!) et des militants syndicaux ou associatifs.
Le Front des Gauches veut construire “une alternative qui refuse que les crises – financière, sociale, écologique – soient payées par les victimes et non par les véritables responsables capitalistes: patrons, gouvernements et financiers”. Cette alternative doit se contruire non seulement dans les élections mais aussi dans les luttes.
Avec le PSL/LSP, nous défendons une alternative socialiste à cette crise du capitalisme : une société démocratique où la production est orientée vers les besoins de la population et non dictée par les profits de quelques-uns.
Des loyers abordables! Plus de logements sociaux publics!
Crise du Logement :
BRUXELLES
- 36.687 familles sont sur des listes d’attente alors qu’il n’y a que 35.946 logement sociaux.
- plus de la moitié de la population a droit à un logement social mais à peine 8% des habitants voient ce droit satisfait.
- les 5 dernières années, la population s’est accrue de plus de 10%, et dans les 20 ans à venir, on attend encore 200.000 Bruxellois de plus.
- pour un appartement d’une chambre le loyer moyen est de 513 €, pour trois chambres on doit déjà 831 €.
- un appartement sur dix à Bruxelles n’a pas de toilette ni de salle de bain, seulement 62% des appartements disposent de leur propre salle de bain et du chauffage central.
PERIPHERIE
- coût moyen pour une maison dans la périphérie : 235.000€, comparé à 185.000€ dans la reste de la Flandre.
- seulement 7.000 logements sociaux dans les communes à facilités et 3.000 familles sur des listes d’attentes.
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Le manque de logements sociaux est dramatique: depuis fin 2009, dans la Région de Bruxelles Capitale, il y a plus de familles sur liste d’attente pour un logement social qu’il y a de familles qui en ont un. La croissance de la population implique en plus 11% de croissance sur les listes d’attente. Cette pénurie stimule des prix de loyers exorbitants sur le marché privé. En moyenne, une famille bruxelloise consacre plus de 30% de son budget pour le logement. Un cadre favorable aux affaires des promoteurs immobiliers et des “marchands de sommeil”, comme nous l’a rappelé le récent scandale qui a touche une échevine de Saint-Josse (PS).
Ceux qui veulent se tourner vers la Périphérie n’y trouvent pas de solution : les prix y sont en moyenne encore plus élevés… Pour nous, ceci est la véritable crise BHV : néerlandophones ou francophones, Bruxellois ou habitants de la périphérie, nous faisons tous face à un manque de logements sociaux et des loyers beaucoup trop élevés!
Le gouvernement Picqué promet beaucoup, mais ne fait rien!
Malgré cette crise de logement dramatique, le gouvernement de la Région de Bruxelles Capitale ne fait à peu près rien. Entre 2000 et 2009, seulement 338 nouveaux logements sociaux ont été construits dans toute la Région! Dans sa première législature, le gouvernement Picqué n’a construit que 20 nouveaux logements sociaux par année! Avec la coalition olivier (PS-Cdh-Ecolo) il faudrait plus de 1830 années pour donner un logement à chaque famille en attente. En 2010, tous les partis ont promis de faire mieux, mais ils ne sont pas arrivés plus loin que des estimations et des promesses… Le PSL/LSP défend la construction de 20.000 logements sociaux publics par an afin de résoudre le problème en deux ou trois années à Bruxelles.
Anja Deschoemacker
“Les partis traditionnels, francophones et néelandophones, battent le tambour communautaire pour masquer qu’ils n’ont pas de solution contre les pénuries toujours plus grandes sur tous les plans, que ce soit au niveau du logement, de l’emploi, de l’enseignement, des soins de santé,… que leur politique a engendré. La surenchère communautaire sert à diviser pour régner afin de nous faire payer leur crise. Toutes les conquètes sociales des travailleurs ont été obtenues par une lutte unifiée sur le plan national. Seule la classe des travailleurs en Wallonie, en Flandres et à Bruxelles, unie en un mouvement combatif, peut empêcher l’austérité. Ce combat doit également être mené sur le plan politique. Un nouveau parti pour et par les travailleurs est plus que jamais nécessaire!’’
Anja Deschoemacker habite à Saint-Gilles et était tête de liste de la liste bilingue du Front des Gauches à Bruxelles-Hal-Vilvorde lors des élections de 2010. Elle est l’auteur du livre: La question nationale en Belgique – une réponse des travailleurs est nécessaire.
Dimanche 13 mars à 10h30
Anja Deschoemacker sera en débat avec des syndicalistes régulièrement confrontés à la question communautaire qui viendront témoigner de la façon dont ils se comportent en réaction. Levi Sollie est délégué à Bayer pour la Centrale Générale de la FGTB. Karim Brikci est délégué CGSP à l’hôpital public Brugmann à Bruxelles, où tant le personnel que les patients sont francophones, néerlandophones, ou ont une autre langue maternelle. Yves Cappelle est délégué SETCa à Steria Benelux, et membre de la section bilingue du SETCa-BBTK à Bruxelles-Hal-Vilvorde. Wouter Gysen est délégué CGSP à la SNCB, où l’unité des deux côtés de la frontière linguistique est une condition cruciale pour pouvoir contrer les attaques de la direction contre le statut et les conditions de travail.
Socialisme 2011 se déroulera le 12 et le 13 mars au centre “De Kriekelaar’’ rue Gallait n°86, 1030 Schaarbeek. Un Baby-sitting sera organisé. Des snacks et des repas chauds seront disponibles à la cafétéria à prix démocratiques.
Les inscriptions pour Socialisme 2011 via info@socialisme.be ou au 02/345 61 81
Prévente: (n° de compte: 001-2260393-78) Week-end entier: 10€ non salariés / 15€ pour les salariés (Une journée: 6€ / 8€).
Sur place: Week-end entier: 15€ non salariés / 20€ pour les salariés. (Une journée: 7€ / 10€)
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Journée Internationale des Femmes : Organisons la lutte!
Ces derniers mois, des millions de femmes sont entrées en résistance contre les effets destructeurs de la crise économique sur leurs vies. Des centaines de milliers de travailleuses surexploitées du textile et d’autres secteurs au Bangladesh, en Chine, au Cambodge et ailleurs ont participé à la vague de grève pour de meilleurs salaires, une vague qui s’est rapidement répandue d’un pays asiatique à l’autre. Des millions de travailleuses ont participé aux grèves générales en France, en Espagne, en Grèce et au Portugal, de même qu’aux énormes protestations contre les attaques sur les services publics partout en Europe. Les jeunes femmes étaient aux premières lignes d’une nouvelle génération qui mène la lutte des étudiants contre les assainissements et les augmentations de minerval en Grande-Bretagne, en Italie et ailleurs. Et, évidemment, des dizaines de milliers de femmes participent aux magnifiques mouvements en Tunisie et en Egypte, entre autres, pour l’obtention de droits démocratiques et sociaux ainsi que pour la fin des régimes dictatoriaux.
Déclaration du Comité pour une Internationale Ouvrière
Il est probable que ces luttes vont s’intensifier dans les mois à venir, surtout dans les pays où la hache de l’austérité frappe le plus durement. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre. Ces quarante dernières années, la vies des femmes a subi d’importants changements sociaux dans les pays capitalistes développés. L’inégalité, la discrimination et l’oppression n’ont pas été éradiqués, mais on a vu se développer l’idée qu’un progrès important avait été obtenu et que cela allait se poursuivre à l’avenir, et même que l’égalité était à la portée des femmes.
La situation dans le monde néocolonial en Asie, en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient est clairement différente. Mais même là, la mondialisation et les changements économiques et sociaux qu’il a engendré – surtout le fait qu’un nombre croissant de jeunes femmes a été tirées hors de leurs maisons pour aller travailler – ont amené l’espoir que les choses puissent peu à peu s’améliorer pour les femmes partout dans le monde.
L’actuelle crise économique mondiale et ses conséquences menacent de rapidement revenir sur beaucoup de ces progrès. Cela va conduire à une détérioration sérieuse de la vie des femmes dans les pays développés et à un véritable cauchemar pour les femmes dans le monde néocolonial.
La crise illustre ouvertement ce que le CIO a toujours dit – l’incompatibilité du capitalisme et de réels droits pour les femmes, qu’importe dans quelle partie du monde on se trouve. L’exploitation et l’oppression se trouvent au cœur du système capitaliste, où les profits et la compétition règnent sur tout. Seule une lutte contre ce système et pour une alternative socialiste est capables de réellement avancer.
Pourquoi nous devons nous organiser et lutter
Femmes et travail
Lors des décennies précédentes, l’afflux de femmes sur les lieux de travail a constitué un phénomène global, à tel point que, dans quelques pays, il y a aujourd’hui plus de femmes que d’hommes au travail. Même si les salaires des femmes sont partout resté en moyenne plus bas que ceux des hommes, ce processus a néanmoins conduit à plus d’indépendance économique pour les femmes ainsi qu’à une transformation de leur vision du monde et de la société en général.
Dans a première phase, la crise économique a eu un effet mixte sur l’emploi des femmes. Là où les pertes d’emploi se concentraient surtout dans l’industrie et dans le secteur de la construction, comme aux Etats-Unis, ce sont surtout les travailleurs masculins ont été le plus durement touchés. Là où le secteur des services a particulièrement été dans le collimateur, comme en Grande-Bretagne, les femmes ont dû supporter la plupart des licenciements et le chômage augmenté. Dans beaucoup de pays, maintenant, un véritable massacre est opéré dans le secteur public, ce sont les femmes qui vont en souffrir le plus fortement. Selon des recherches menées en Grande-Bretagne, où un demi-million de travailleurs des services publics vont être licenciés dans les années à venir, 75% de ces licenciements vont toucher des femmes, comme les femmes constituent la majorité du personnel des services publics : enseignants, infirmiers et travailleurs des services communaux. En même temps, les femmes vont être aussi le plus durement touchées par les assainissements dans les budgets des services publics et des allocations.
Indépendance économique
Le chômage croissant et les coupes dans les allocations vont conduire à une pauvreté accrue pour les femmes de la classe ouvrière et pour une partie des femmes des classes moyennes, surtout pour les mères isolées. Là où les chômeuses réussiraient à trouver un emploi, cela sera très probablement un emploi mal payé, temporaire et précaire, avec moins de droits, voire pas du tout, pour des congés de maladie ou de grossesse, pour des congés payés ou les pensions,… Les salaires et les conditions de travail sont fortement sous pression, tant dans le secteur public que privé.
Cela va augmenter la dépendance financière des femmes envers des hommes, et cela peut entraîner de néfastes conséquences sur les relations personnelles. Dans la période précédente, l’emploi, les allocations sociales et les logements sociaux offraient aux femmes une certaine mesure d’indépendance économique qui faisait qu’au contraire des anciennes générations, elles pouvaient quitter des relations malheureuses ou violentes. Depuis le début de la crise économique, il y a eu une diminution du taux de divorce dans nombre de pays (en général, jusqu’à trois quarts des divorces sont initiés par les femmes). Cela illustre qu’il devient plus difficile de quitter une relation et que beaucoup de femmes, comme dans le passé, sont forcées de rester chez leurs partenaires contre leur gré à cause de raisons économiques
Enseignement
L’accès accru à l’enseignement supérieur a constitué un des facteurs clé dans l’encouragement de changements dans la vie et dans la vision des choses des femmes. Maintenant, pour la première fois dans les pays capitalistes développés, une nouvelle génération de jeunes femmes est devant la perspective d’un avenir plus rude que celui de leurs mères. La commercialisation de l’enseignement supérieur, les coupes budgétaires drastiques dans l’enseignement ainsi que l’augmentation du minerval vont rendre beaucoup plus difficile aux jeunes femmes d’aller à l’université et d’obtenir un enseignement de bonne qualité dans l’espoir d’améliorer leurs perspectives de vie. Même si elle réussissent à obtenir un diplôme universitaire, la situation actuelle signifie sur le plan de l’emploi que beaucoup d’entre elles vont arriver dans des emplois temporaires et mal payés, et donc dans une vie d’insécurité et d’exploitation.
Des services publics financés par le public
Malgré de grands changements dans la vie des femmes, elles restent les personnes qui prennent le plus soins des enfants et d’autres membres de la famille. Si la hache néolibérale tombe sur les budgets des crèches, des maisons de repos et d’autres services sociaux, c’est généralement aux femmes de payer les pots cassés. Cela va conduire à ce qu’encore plus de femmes se voient forcées d’abandonner leur travail en dehors de la maison. Cela va rendre encore plus difficile aux chômeuses de trouver un emploi et pour les femmes au travail, cela va encore augmenter la double charge de travail liée aux tâches domestiques. Les assainissements et les privatisations vont conduire à une qualité décroissante des salaires et des conditions de travail des travailleurs de ces secteurs.
La violence envers les femmes
Une femme sur cinq subi à un certain moment la violence de la part de leur compagnon ou ex-compagnon. Dans les pays capitalistes développés, un femme sur sept est violée. Dans quelques parties du monde, le viol de masse est devenu une arme de guerre mortelle. La traite des femmes croissante à la destination de l’industrie du sexe est nourrie par la pauvreté, et va encore être stimulée par la crise économique.
La violence envers les femmes puise ses racines dans l’idée traditionnelle (toujours bien répandue dans beaucoup de sociétés) que les femmes sont la propriété des hommes. Cela est confirmé par la relation économique toujours inégale entre hommes et femmes et par la façon dont le capitalisme est basé sur la propriété privée, sur l’inégalité de richesse et de pouvoir. Le capitalisme utilise souvent la violence pour défendre ses intérêts, comme les travailleuses de textile en Asie et les étudiants en Europe ont pu témoigner de tout près. La pauvreté et le chômage ne causent pas la violence au sein de la famille. Cette violence trouve place dans tous les groupes et classes sociales. Mais ces facteurs peuvent être un motif pour la violence dans les familles et la crise économique peut encore stimuler cela.
Dans beaucoup de pays, l’approche de la violence contre les femmes a radicalement été améliorée ces trois dernières décennies. Des lois progressistes contre la violence familliale ont été votés et il y a une reconnaissance générale que c’est un crime sérieux auquel on doit s’attaquer. Mais les coupes budgétaires drastiques dans les services publics peuvent miner le progrès obtenu. Moins de moyens pour l’accueil des enfants, pour les refuges et autres services publics a pour conséquence de rendre encore plus difficile pour les femmes d’échapper à la violence dans leur foyer (où la grande partie des abus s’effectuent). D’autre part, les assainissements dans les transports publics, l’éclairage des rues, etc. vont conduire à moins de sécurité pour les femmes en dehors de leur maison. Le financement des centres de crise pour victimes de viol et le soutien aux femmes abusées va aussi être sous pression.
Droit à l’avortement, à la contraception, au traitement de fertilité…
Ces dernières décennies, 19 pays ont légalisé l’avortement, mais des millions de femmes vivent encore dans des pays où l’avortement est illégal ou très limité. Mondialement, chaque année, quelque 20 millions d’avortements illégaux se pratiquent, conduisant à la mort de 70.000 femmes et à la mutilation de millions.
Dans quelques pays, les attaques idéologiques contre l’avortement se poursuivent, et il faut les stopper. Mais dans beaucoup de pays, ce sont les coupes budgétaires dans les soins de santé et d’autres services qui vont mettre ce droit en danger. Les assainissements vont aussi conduire à une limitation de l’accessibilité aux traitements de fertilité et à des des fermetures ou des restructurations dans les services publics concernant la contraception et la santé sexuelle, ce qui touchera surtout les jeunes femmes.
La sexualité et le sexisme
Mondialement, des millions de femmes souffrent des limitations terribles de leur sexualité, y compris la pratique barbare des mutilations génitales. Dans beaucoup de pays capitalistes développés, la mentalité concernant la sexualité et les relations personnelles a sans doute été améliorée. En général, les femmes se sentent plus libérées de nombreuses de restrictions morales, sociales et religieuses du passé. Mais sous le capitalisme, la libération sexuelle est déformée par la course aux profits et par l’inégalité. Le système capitaliste transforme tout en marchandise, y compris le corps de la femme, utilisé directement dans l’industrie du sexe et indirectement dans la publicité et la vente. Cela promeut une image spécifique des femmes, une image limitée, stéréotypée et dégradante. L’objétisation des femmes renforce des mentalités arriérées, dont la violence, et affaiblit les femmes dans la lutte pour les droits économiques et sociaux.
Aller en contre-offensive
Les énormes protestations et grèves auxquelles les femmes ont participé illustrent que la destruction des acquis ne se déroule pas comme ça, sans lutte. Les luttes des travailleuses du textile en Asie et des femmes au Moyen-Orient ont démontré que même les travailleuses les plus exploitées sont prêtes à se battre.
Les changements importants dans les attitudes sociales qui ont trouvé place surtout dans les pays capitalistes développés ne peuvent pas être si facilement attaqués. Les femmes (et beaucoup d’hommes) ne vont pas accepter que la place des femmes soit au foyer et non au travail. Les femmes vont se battre pour défendre le progrès économique et social obtenu.
Il va sans doute y avoir des tentatives pour faire revivre de vieux préjugés afin d’affaiblir la lutte, de semer la discorde entre hommes et femmes, surtout sur les lieux de travail. Il faut donc durement se battre contre chaque tentative de diviser les travailleurs sur base de genre et donc de les affaiblir. Une lutte réussie pour défendre les droits des femmes et les élargir n’est possible que s’il s’agit d’une lutte anticapitaliste impliquant toute la classe ouvrière.
Socialisme
Le capitalisme est basé sur la compétition et sur la chasse sans merci aux profits. Il crée l’exploitation, la pauvreté, l’oppression, la violence, la guerre et la destruction de l’environnement. C’est un système pourri, qui limite et détruit les vies des travailleurs et des jeunes, où les femmes subissent une double oppression à cause de leur genre. Les femmes ont alors un double intérêt à la lutte pour une alternative au système capitaliste.
Une alternative socialiste serait basée sur la propriété collective et non privée de la production, sur le contrôle démocratique des producteurs et des consommateurs et non sur la domination par une élite riche. Les besoins, et non les profits, détermineraient ce qui est produit et les relations inégales et hiérarchiques de pouvoir et de riches seraient remplacées par la coopération, l’égalité et le respect mutuel tant sur le plan national que sur le plan international.
La vie pourrait être si différente pour tout le monde, mais aussi spécifiquement pour les femmes. Une économie démocratiquement planifiée libérerait des moyens pour prévoir des revenus décents et l’indépendance économique de chacun. Des services publics organisés et de bonne qualité comme l’accueil des enfants, les soins de santé, l’enseignement, le logement, le transport etc. offriraient aux femmes un véritable choix dans chaque aspect de leur vie. Une société basée sur l’égalité et la coopération poserait les bases pour la fin de toutes les formes de sexisme et de violence contre les femmes. Les femmes seraient finalement réellement libérées.
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La jeunesse européenne en résistance contre l’austérité. A nous maintenant…
Irlande, Espagne, Italie, Grande-Bretagne, France, Autriche,… dans tous ces pays, des protestations ont eu lieu ces 12 derniers mois contre les coupes budgétaires dans l’enseignement. Dans quelques cas, ces mouvements ont directement abouti à des protestations anti-gouvernementales. Fil rouge remarquable : une plus grande politisation des jeunes et une organisation spontanée qui a souvent dépassé les syndicats étudiants.
Par Marc, Gand
Dans plusieurs pays, le potentiel qui existe parmi la jeunesse a largement été démontré. Les étudiants, les écoliers et les jeunes travailleurs sont descendus dans les rues pour refuser les attaques et revendiquer leurs droits. Pour réclamer leur droit à un avenir, en fait.
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Socialisme 2011 – Les jeunes en lutte pour leur enseignement et leur avenir
L’impact de la crise du capitalisme frappe les jeunes de plein fouet. On parle d’une "génération perdue" confrontée à un chômage de masse, à la pauvreté, à la dégradation de l’enseignement. Des mouvements de masse des jeunes n’acceptant pas cette fatalité et contestant les plans d’austérités a déjà vu le jour dans plusieurs pays en Europe. Blocages d’écoles et d’unifs, grèves et manifestations de masse,… Cette résistance de la jeunesse peut jouer un rôle crucial dans le développement de mouvement plus large dans la société. Une commission de Socialisme 2011 est consacrée à ce thème.
Samedi 12 mars, de 15.30h à 18.00h
Avec: Paul Cannalan, organisateur national de la campagne "Youth fight for jobs and éducation" qui joue un rôle important dans le mouvement des étudiants en Angleterre, Alex Lecoq, étudiant à Rouen a été l’un des organisateurs dans sa fac de la lutte contre la réforme des pensions de Sarkosy et Mathias Vanderhoogstraten des Etudiants de Gauche Actifs, qui apportera le point de vue d’EGA sur la manière de préparer également la résistance en Belgique.
- Infos pratiques
- Programme de Socialisme 2011 sur les luttes de la jeunesse
- Programme complet de Socialisme 2011
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Des attaques sévères, profondes et impitoyables
Dans la plupart des pays européens, la crise a durement frappé. Les jeunes n’ont pas été les derniers à en subir le choc et beaucoup de mesures d’assainissement introduites à seule fin de contenter les marchés financiers s’en prennent encore à eux. Augmentation des droits d’inscriptions aux études, réduction des allocations, diminution des droits et de la protection pour les jeunes travailleurs (et, par contre, augmentation de la pression et de la charge de travail).
En Grande-Bretagne, les droits d’inscription ont été augmentés à environ 11.000 euros. En Italie, les étudiants sont descendus dans les rues contre la réforme de l’enseignement supérieur qui s’en prend à sa démocratisation. En Espagne, l’introduction des Accords de Bologne (1) a conduit à de grandes protestations d’étudiants qui s’opposaient à la commercialisation de l’enseignement. En Irlande et ailleurs, le prétexte de la crise a servi d’excuse pour augmenter les droits d’inscription, et absolument aucune mesure n’est prévue pour ceux qui seraient dorénavant incapables de payer leurs études. Bien au contraire! Dans la plupart des cas, les bourses et allocations sont en même temps rabotées.
Face à la protestation, la répression a également été très dure. L’establishment et les gouvernements sont en train de tester jusqu’où ils peuvent aller avant d’être forcés à faire des compromis. Bien que des victoires partielles aient été arrachées en Grande-Bretagne, il est clair qu’il sera nécessaire de faire plus pour sauver la démocratisation de l’enseignement supérieur et, plus généralement, l’avenir des jeunes.
Comment s’organiser ?
Les fortes mobilisations ont été accompagnées d’une très faible direction. Dans les pays où existent des organisations reconnues défendant les droits et les intérêts des jeunes, elles ont souvent constitué un frein sur la lutte. La dynamique du mouvement s’est souvent développée sans la participation de ces organisations. En même temps, l’absence de leadership à d’autres endroits a été une faiblesse afin de donner une orientation capable de maintenir en vie la mobilisation.
Le potentiel est pourtant énorme : une grande partie de la jeunesse est déterminée à ne plus se complaire dans l’apolitisme et la passivité inhérents à la période qui a précédé la crise. La politique de concessions aux marchés financiers et au grand capital est de plus en plus remise en cause, les jeunes contestent de plus en plus les discours officiels au sujet de la crise évitant de montrer les véritables responsables. Il existe un grand potentiel pour le développement d’une conscience anticapitaliste.
Cette dimension idéologique du mouvement est un élément vital, car cela représente déjà une grande part des perspectives de poursuite de la lutte. Cela aide à formuler une alternative et à discuter au sein du mouvement. Le caractère démocratique nécessaire de ce mouvement est également crucial. Les intérêts des jeunes et des étudiants doivent être défendus de façon démocratique, de la même manière que des groupes d’action peuvent s’organiser plus efficacement par la formation de comités.
Organiser et politiser la lutte
Ici et là, on a pu voir cette façon de procéder se développer. En Grande-Bretagne, la direction du syndicat étudiant officiel a été très critiquée et cela a conduit à des initiatives parallèles qui n’acceptaient aucune forme ‘‘d’assainissement négocié’’. De telles initiatives ont notamment vu le jour là où les bâtiments scolaires et universitaires ont été occupés par les étudiants. Lorsqu’il existe des possibilités pour élaborer un programme politique, ces discussions peuvent constituer une bonne base pertinente pour tracer des perspectives dans lesquelles intégrer les différentes actions. Ici aussi, des erreurs peuvent être commises, mais le processus démocratique et la politisation au sein des mouvements sont des éléments fondamentaux. D’où l’importance, dès le début du développement de la lutte, de l’idée d’assemblées générales afin de gagner des couches plus larges à la lutte et d’assurer une large discussion au sujet de la plate-forme de revendications et des décisions à prendre pour faire progresser la lutte.
A différents endroits, les organisations-sœurs du PSL sont intervenues dans ce sens et ont ainsi pu développer et renforcer les mobilisations et la lutte. Au cours de la prochaine période, ce travail de politisation et de démocratisation des mouvements devra bien entendu se poursuivre, il s’agit d’une priorité pour éviter que les bureaucraties étudiantes ne tentent de jouer leur rôle de frein. Il faut assurer que les mouvements à venir, dès leur naissance, soient ouverts à discuter démocratiquement du contenu des revendications de la lutte ainsi que des perspectives d’actions.
(1) Accords de Bologne: Accords visant officiellement à uniformiser l’enseignement au niveau européen mais qui, dans les faits, ont uniquement créé un cadre pour coordonner les attaques contre l’enseignement supérieur.
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Armer la résistance avec des idées socialistes
Ces derniers mois ont été caractérisés par des changements soudains et de puissants mouvements de protestation dans lesquels la jeunesse a pu jouer un rôle de premier plan. Mais le mécontentement actuel traverse toutes les couches de la société. En Tunisie, un redoutable mouvement de masse a même réussi à faire chuter le dictateur Ben Ali tandis que de grandes mobilisations de la jeunesse ont eu lieu en Europe pour la défense de l’enseignement et pour un meilleur avenir. Ainsi, des pays comme la Grèce, la France, l’Italie, l’Irlande, la Grande-Bretagne, la Tunisie, l’Algérie,… ont récemment été ébranlés par des mouvements de contestation.
Le capitalisme n’a aucun avenir à offrir à la majorité de la population, de plus en plus de jeunes sombrent dans le chômage et la misère : la résistance est une nécessité ! Durant des années, on nous a rabâché les oreilles en nous disant qu’aucune alternative n’était possible face au système capitaliste, mais il est clair que ce système ne fonctionne plus.
Notre pays n’est pas immunisé contre de tels mouvements, ces derniers surgiront. Ici aussi, le mécontentement est large parmi la population. Il y a à peine un an, on aurait ri au nez de celui qui aurait parlé de l’arrivée d’un mouvement étudiant de l’ampleur de celui que connait la Grande-Bretagne : plusieurs manifestations ont rassemblé des dizaines de milliers de jeunes. Aux Pays-Bas aussi, de grandes manifestations de jeunes ont eu lieu et, à un certain moment, notre pays suivra.
Mais être en colère et descendre en rue ne suffira pas. Nous devons organiser notre lutte et l’armer d’un programme politique pour un changement fondamental. Ce changement ne viendra pas de l’establishment, ni simplement en lançant un groupe facebook ; nous devons nous organiser dans le monde réel, avec ceux qui sont capable de bloquer la société: les travailleurs et leurs familles. Voilà la force déterminante pour prendre en main le processus de production.
Un système alternatif à l’exploitation capitaliste doit se baser sur les intérêts de la majorité de la population, ce qui nécessite absolument de placer l’économie sous le contrôle et la gestion des travailleurs. Après des décennies de propagande et d’euphorie néolibérales, il est moins évident de parler du socialisme. Pourtant, la crise capitaliste illustre la nécessité de passer à une société basée sur la collectivité.
Nous voulons creuser ce sujet plus en profondeur et aborder les réponses socialistes face à la crise du capitalisme. Le weekend ‘‘Socialisme’’ de ces 12 et 13 mars constitue à ce titre une excellente opportunité. Ces discussions sont non seulement intéressantes, mais également d’une utilité de première importance afin de renforcer les mouvements de protestation. Savoir contre quel système nous luttons est insuffisant, il faut avoir une idée de l’alternative et de la manière de s’orienter en sa direction.
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Contre la casse sociale – Arrêtons cet AIP : Pas de bluff, mais une lutte organisée
Jamais auparavant les représentants élus des travailleurs n’avaient aussi massivement rejeté un accord interprofessionnel. La FGTB continue son calendrier d’action, même après “la proposition de médiation”. La CGSLB participera à la journée d’action du 4 mars et, de son côté, la CNE organise une concentration de ces militants ce 28 février à Bruxelles.
Tract du PSL
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Sur base des premiers résultats officiels, les annalistes estiment à 17,14 milliards d’euros le profit global des entreprises comprises dans le Bel 20 pour l’année 2010, soit une croissance de 37,4% en comparaison de 2009.Une bonne partie de cela sera consacrée aux dividendes et aux bonus. Même dans l’année de crise 2009, les patrons des entreprises du Bel 20 se sont accordés un salaire brut moyen de 2,27 millions d’euros (une augmentation de 23% comparé à 2008).
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Pour les deux années à venir, l’AIP prévoit une marge salariale d’à peine 0,3% en plus de l’index santé (3,9%), ce qui est en dessous des attentes concernant l’inflation. Et cela alors que les entreprises refont de gros bénéfices (voir cadre). Il n’est donc pas étonnant que la base syndicale ait rejeté massivement l’AIP. Sur notre site socialisme.be, nous nous référons au blog internet d’un militant de la LBC. Celui-ci a calculé qu’en réalité, la base de la CSC a rejeté l’accord à 55,4%. C’est probablement la raison pour laquelle Cortebeeck a voulu adoucir la pilule en adaptant l’AIP avec ”l’aide” de Leterme. C’était trop peu et trop tard.
Dans ce nouveau projet, la marge salariale est reprise. L’étude sur l’indexation disparait, mais la Banque Nationale lance une attaque en règle. La proposition de médiation comprend une augmentation de 10 € des salaires minimaux, mais même cela ne doit rien coûter aux patrons. C’est la sécurité sociale qui doit payer avec des baisses de charges. Pour assurer la liaison au bien-être des allocations, le gouvernement refuse le “cadeau” offert par les partenaires sociaux. Ils n’auraient pas besoin de 200 des 500 millions d’euros budgétés par le gouvernement. Il faudrait expliquer cela à ceux qui doivent vivre d’une allocation de retraite, de chômage ou d’invalidité.
L’allongement du préavis des ouvriers est accéléré, 15% au lieu de 10% à partir de l’année prochaine. Mais le passage selon lequel ce serait augmenté à 20% à partir de 2016 à disparu. La réduction du préavis des employés dits inférieurs (-30.535 €) est écartée. La diminution de 6% pour les employés dits supérieurs pour 2014 est maintenue, mais celle de 10% pour 2016 est également écartée. Le préavis des travailleurs avec un salaire inférieur à 61.071 euros sera exonéré d’impôts sur les deux premières semaines. De nouveau une mesure qui ne coûte rien au patron.
Ne pas bluffer, mais s’organiser!
Il a fallu attendre longtemps les positions du sommet syndical. Consulter la base, ne parlons pas encore de la laisser décider démocratiquement, exige du temps. C’est un inconvénient que les patrons et le gouvernement ne connaissent pas. Face à la lenteur du sommet, il y a la vitesse avec laquelle on s’attend à la réaction de la base. Elle doit s’apprêter en quelques jours à réagir sur un accord négocié secrètement pendant des mois avec rarement des tracts d’information ou de mobilisation disponibles à temps. Jusqu’à la dernière minute, la base ne sait pas s’il s’agit de grève ou de mobilisation de militants. Même pour le 4 mars, les intentions du sommet syndical ne sont pas encore claires. Est-ce que nous allons installer des piquets filtrants pour convaincre ceux qui doutent où allons nous bloquer le tout ?
Au lieu de faire de grandes annonces, la direction syndicale doit lancer à temps des mots d’ordres clairs et assurer que les moyens nécessaires sont là pour les délégués d’entreprises, sinon ce sera n’importe quoi, comme la semaine passée. La majorité des travailleurs s’est prononcée contre l’AIP. La seule manière de casser cette majorité, c’est de nous diviser: ouvriers contre employés, francophones contre Flamands, jeunes contre plus âgés. Nous n’avons pas besoin d’encore nous faire diviser entre syndicalistes. Un bon plan d’action, une implication maximale de la base et une attitude ouverte vers ceux qui se sentent délaissés par leur direction syndicale peuvent faire basculer les relations de forces en faveur des travailleurs.
Cet AIP n’est pas le but ultime des patrons et des politiciens. S’ils réussissent à le faire passer, il faut s’attendre à une attaque frontale contre l’index, nos pensions et tout ce qui rend la vie et le travail supportable pour les travailleurs et leurs familles.
Le Parti Socialiste de Lutte défend:
- Des négociations libres dans les secteurs et les entreprises
- L’élimination de la discrimination entre ouvriers et employés, sans miner le statut des employés
- La protection de l’index
- Le maintien de tous les systèmes de prépensions
Le PSL défend la lutte commune des travailleurs Wallons, Flamands et Bruxellois:
- Contre toute forme d’allongement de la durée de travail, pour la semaine des 32 heures, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire
- Des contrats décents pour tous à des salaires convenables, pour un salaire minimal de 1500 euros net, pour la liaison au bien-être de toutes les allocations.
- Stop aux cadeaux fiscaux au patronat, pour l’abolition des intérêts notionnels et du secret bancaire, pour la nationalisation sous contrôle des travailleurs des secteurs clés de l’économie.
- Pour une société socialiste où la production se fait en fonction des besoins de tous et pas en fonction des profits de quelques privilégiés.
FGTB et CSC: cassez les liens avec le PS et le CD&V
Avec une bonne campagne d’information et de mobilisation, les syndicats sont capables de mettre dans la rue des centaines de milliers de travailleurs. Hélas, au Parlement, cela ne se remarquera pas. Les syndicats libéraux venaient à peine de rejeter l’accord que les partis libéraux annonçaient vouloir intégralement le faire appliquer. Au Parlement, les chrétiens-démocrates se moquent des positions de la CSC et des mutualités chrétiennes. Tant le PS que le SP.a se sont réjouis de l’accord “équilibré”. Bien qu’une majorité de syndicalistes ait rejeté l’AIP, cette position passe à peine dans les médias. A la base syndicale, cela conduit à des frustrations et au découragement. En Flandre surtout, et depuis des années, nombreux sont ceux qui se sont détournés des partenaires politiques privilégiés et votent pour le populiste du moment. Il est grand temps que les dirigeants syndicaux rompent les liens entretenus avec le PS et le SP.a pour la FGTB et avec le CD&V pour la CSC, et qu’ils construisent leur propre représentation politique, avec tous ceux qui s’opposent à la casse sociale.
Jeunes en lutte pour l’emploi
Les jeunes surtout sont dans le collimateur de la politique de casse sociale. La sécurité d’emploi et un salaire convenable ne sont que de rêves pour beaucoup. L’AIP veut encore élargir cette discrimination. Celui qui est déjà au boulot garderait son statut actuel, des nouveaux travailleurs subiraient le nouveau statut miné. Dans quelques régions, le PSL est impliqué avec les jeunes des syndicats et la JOC dans une campagne contre l’insécurité d’emploi et la série interminable de statuts précaires imposés aux jeunes.
Socialisme 2011
Chaque année, le Parti Socialiste de Lutte organise un weekend public de débats et de formation, ‘’Socialisme 2011’’ cette année. Nous y accueillerons environ 300 participants. Durant trois meetings en plénière, deux sessions et 16 commissions, la lutte syndicale ne sera jamais très éloignée. De plus, ce sera l’occasion de rencontrer d’autres syndicalistes combatifs. A l’ordre du jour, il y aura entre autre une discussion sur les grèves générales avec Gustave Dache, auteur d’un livre sur ’60-’61 ; un meeting international avec des syndicalistes de France, d’Irlande et de Grande-Bretagne ; des témoignages de syndicalistes venant de Wallonie, de Bruxelles et de Flandre sur la façon dont ils réagissent face à la question communautaire ; et une commission concernant les syndicats combatifs et démocratiques, avec Martin Willems, secrétaire licencié du SETCa BHV industrie.