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  • General Motors / Opel annonce la fin de la production de voitures à Bochum d'ici 2016

    Les fermetures de sites de construction de voitures se poursuivent en Europe. Organisons la lutte pour la défense de Bochum, de Genk, d’Aulnay-sous-Bois, de Southampton et de Dagenham ! Unifions le combat pour la protection de l’emploi et des usines !

    Par Stephan Kimmerle, Comité pour une Internationale Ouvrière

    Les dirigeants d’Opel ont joué la carte de la sécurité en postant 50 gardes supplémentaires pour la protection d’un meeting du conseil d’entreprise, tant pour se protéger que pour intimider. Ils se sont aussi assurés que la police soit aux abords de l’usine le 10 décembre 2012, au moment de l’annonce de la fin de l’usine d’automobiles de Bochum, en Allemagne, d’ici 2016.

    En moins d’une minute, le patron d’Opel, Thomas Sedran, a exprimé son intention de faire payer aux 3000 travailleurs et à leurs familles la crise d’Opel et de l’industrie automobile en général (voir notre dossier : Industrie automobile européenne : Une autre crise est en cours…)

    Les vagues promesses d’une future production de composants n’ont pas réussi à dissiper la colère des 2300 travailleurs qui se sont rassemblés dans la centrale de la Ruhr. Des sifflets et des insultes ont interrompu le discours de Sedran, alors qu’il tentait de justifier l’attaque contre les travailleurs en mettant en avant la surproduction de voiture et la baisse de la demande sur le marché européen. Il a ensuite immédiatement quitté l’usine par la porte de derrière. Un délégué syndical d’IG-Metall a été jeté à terre et quasi étranglé par les gardes de sécurité alors qu’il tentait de lui poser des questions.

    La centrale de Bochum a une tradition militante. Une précédente grève avait permis de minimiser les tentatives de la direction pour diviser la main d’œuvre et sous-traiter certaines parties de l’usine en 2000. En 2004, une grève sauvage de 6 jours a été lancée pour protester contre le licenciement de milliers de travailleurs. Pourtant, à présent, Rainer Einenkel, le président du comité d’entreprise d’IG Metall, a appelé à la prudence et a déclaré que les travailleurs ne devaient pas céder à la provocation.

    Malgré cela, le lendemain matin, 200 travailleurs ont cessé de travailler et on manifesté devant les portes de l’usine pour exiger plus d’informations au comité d’entreprise, comme nous l’a communiqué le SAV (section du CIO en Allemagne). Dans l’urgence manifeste de montrer qu’ils ‘‘font quelque chose’’, les membres du comité ont enfin arrêté la ligne de production le vendredi 14 décembre pendant quelques heures afin d’informer les travailleurs.

    Cela fait un moment que l’équipe de management s’est préparée à cette situation, en réduisant notamment la dépendance d’autres sites de General Motors vis-à-vis de celui de Bochum. A cause de la pause de Noël dans la production et de la réduction forcée des heures de travail en janvier, les travailleurs ne se sentent plus aussi forts que durant leurs précédentes batailles. Des années de réductions d’effectifs ont épuisé les travailleurs restants et réduit leur pouvoir économique. De plus, l’échec de la stratégie des dirigeants syndicaux et du comité d’entreprise, qui consistait à accepter sans cesse des concessions, a intensifié le sentiment de démoralisation.

    Cependant, il reste une grande colère qui pourrait provoquer une riposte. Les travailleurs sont conscients que si cette décision est acceptée sans protestation massive, les perspectives de sauvegarde de leurs emplois et de l’usine seront en grand danger. Une stratégie de combat est nécessaire pour organiser et construire le mouvement de grève de Bochum et envoyer des délégations dans d’autres usines pour augmenter la pression sur le syndicat IG Metall afin d’accroitre la lutte.

    Une grève à Bochum, ralliée par des délégations de toutes les autres usines menacées de fermeture en Europe ainsi que par des délégations d’autres usines de General Motos et d’Opel, aurait le potentiel de commencer à mobiliser l’une des plus puissantes sections de la classe ouvrière européenne. Les travailleurs du secteur automobile de tout le continent savent très bien que leur avenir est aussi en péril. Les chaînes de production de Ford à Dagenham et Southampton (Grande-Bretagne) et à Genk (en Belgique) sont menacées de fermeture (voir: Ford Genk. Pas de funérailles mais un plan d’action ! Nationalisation et reconversion du site !). En Italie, les patrons de Fiat parlent sans cesse de la nécessité de faire des coupes dans le budget. Ce qu’il faut, c’est une stratégie de lutte pour sauver l’emploi.

    Chute libre

    Les ‘‘experts’’ allemands de l’automobile critiquent la direction de General Motors, qui aurait dû selon eux fermer l’usine d’Ellesmere Port en Grande-Bretagne à la place de celle de Bochum. Cette stratégie a également été utilisée par des ‘‘experts’’ français suite à la fermeture de l’usine de Ford d’Aulnay-sous-Bois près de Paris. Ils avaient déclaré qu’il aurait mieux valu fermer les usines espagnoles.

    Les différents États-Nations en Europe se concentrent sur la défense de l’économie de leur propre pays en se fichant royalement de ce qui se passe ailleurs. Le seul point sur lequel ils se rejoignent, c’est sur le fait que les travailleurs doivent payer et que l’environnement doit être sacrifié pour assurer les profits des entreprises automobiles. Le Commissaire en charge de l’énergie Guenther Oettinger a déjà confirmé dans une lettre à Volkswagen que les limites d’émission de carbone pour les entreprises automobiles en Europe ne changeront quasiment pas. D’autres conflits entre les divers États-nations n’excluront pas une tendance commune qui intensifierait les dangers du réchauffement climatique pour augmenter les profits.

    Défendons tous les emplois et toutes les usines !

    Malheureusement, ce point de vue nationaliste a aussi été adopté par les dirigeants syndicaux de General Motors, d’Opel et de Vauxhall. Ces entreprises ont fait chanter les travailleurs. Les dirigeants syndicaux de la centrale de General Motors – Vauxhall à Ellesmere Port ont accepté de travailler plus d’heures, pour des salaires moindres et plus de flexibilité, en mai dernier. Cela a été perçu comme le coup de grâce porté aux sites de Bochum et de Rüsselsheim.

    Les travailleurs d’Ellesmere Port se sont peut-être sentis soulagés lorsque les dirigeants syndicaux leur ont annoncé qu’ils avaient fait ça pour sauvegarder les emplois. Mais 5 mois plus tard, General Motors a annoncé qu’il ferait travailler 2000 d’entre-eux 4 jours par semaine seulement. En septembre, les centrales de Vauxhall à Ellesmere Port et Luton ont toutes deux cessé le travail pendant une semaine.

    La stratégie de concession des syndicats pour ‘‘sécuriser’’ l’emploi a totalement échoué. Les travailleurs de Bochum ont donné des millions d’euros pour obtenir des garanties de production jusqu’en 2016, et à présent ils sont de nouveau la cible d’autres attaques, en plus de faire face à la fermeture de leur usine à cette date.

    Il nous faut une stratégie de lutte pour protéger chaque emploi. Avec une réduction de temps de travail sans perte de salaire, des emplois seraient immédiatement sauvés, et payés par les patrons et les propriétaires d’entreprise.

    Chaque usine frappée de licenciement doit être nationalisée sous le contrôle des travailleurs. Vu les relations entre les usines et la crise de l’industrie automobile dans le monde et particulièrement en Europe, l’industrie tout entière doit être nationalisée, et la production réorganisée de telle manière que s’il y a trop de voitures, d’autres marchandises nécessaires pourront être produites.

    Ces forces de travail talentueuses très éduquées doivent être utilisées pour créer de la richesse qui bénéficiera aux 99% et non pas rejoindre les files de millions de chômeurs européens pour maintenir la richesse des 1%.

    C’est dans cette direction que les syndicats doivent mobiliser. Un mouvement de grève issu de la base pourrait faire écho aux exigences de défense des travailleurs et de leurs familles tout en défiant les dirigeants syndicaux en se battant pour des syndicats combatifs et démocratiques.

  • Morte à cause de l’interdiction de l’avortement: plus jamais!

    La mort de Savita Halappanavar a une nouvelle fois illustré que le discours “pro-vie” menace la vie des femmes, très certainement quand leurs positions deviennent des lois. Savita est morte suite au refus des partis traditionnels irlandais de traduire une exception constitutionnelle (autoriser l’avortement si la vie de la mère est en danger) en loi. Le PSL/LSP soutient la revendication des protestations irlandaises qui exige que le gouvernement fasse ce pas immédiatement, en tant que première étape vers le droit plein et entier à l’avortement.

    Tract du PSL


    Ce tract a été produit à destination de l’action de protestation de ce mercredi 21 novembre, face à l’ambassade d’Irlande (Chaussée d’Etterbeek 180, 1040 Bruxelles)


    Laisser les femmes décider de leur corps, c’est sauver des vies !

    Changer la loi ne suffira cependant pas à éviter de nouvelles douleurs ni de nouveaux morts. Depuis les années ’80, on estime que 150.000 irlandaises se sont rendues en Grande-Bretagne pour avorter. Au vu du coût que cela implique (le transport et l’absence de remboursement des soins), cette solution n’en a jamais été une. Cette situation est encore aggravée actuellement avec l’effondrement du niveau de vie de la population irlandaise, conséquence de la crise économique. Ainsi la vente de pilules abortives en ligne a fortement augmenté.

    L’interdiction de l’avortement n’entraîne pas une diminution du nombre d’avortements. Cela conduit à des avortements dangereux avec des complications allant de l’infertilité à la mort. Chaque année 19 millions de femmes risquent leur vie lors d’un avortement non médicalisé. Une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé a dévoilé qu’en 2008, 49% des avortements à travers le monde étaient des avortements dangereux, où la femme perdait la vie dans un cas sur huit.

    Pour imposer un changement en Irlande – ou encore en Pologne, à Malte et dans tous les pays où l’avortement est interdit – un mouvement de lutte contre l’austérité et les idées réactionnaires est nécessaire. Il est possible de construire un large soutien pour le droit à l’avortement y compris parmi les croyants. Cela a été illustré par le fait qu’en Belgique, le mouvement des femmes du Mouvement Ouvrier Chrétien soutient le droit à l’avortement après avoir analysé les 20 ans de l’existence de la loi. Il est même ouvert à discuter de l’élargissement du délai légal d’avortement.

    En Belgique aussi, l’action reste nécessaire!

    Sans défense, les acquis ne sont pas éternels. Dans divers pays, il existe une pression sur le droit à l’avortement. Les politiques d’austérité ont miné son financement et, dans certains Etats des USA, l’arrivée au pouvoir de gouverneurs populistes de droite a entraîné des restrictions légales. Avec l’approfondissement de la crise et le désarroi social qui en résulte, les forces réactionnaires vont instrumentaliser ce thème. Nous ne devons leur laisser aucun espace.

    Une fois par an, en Belgique, le “mouvement pro-vie” rassemble ses troupes avec une ‘‘Marche pour la Vie’’ lors de l’anniversaire du vote de la loi autorisant l’avortement dans notre pays. Depuis plusieurs années, des centres d’avortement sont confrontés à la tenue de piquets réguliers du mouvement ‘‘pro-vie’’ à leurs portes. Ces militants intimident et culpabilisent les femmes à un moment où elles sont vulnérables. Un espace leur est laissé puisqu’il n’y a aucun débat social sur ce thème et en raison du fait que les cours d’éducation sexuelle ont été réduits à presque rien suite au sous-financement de l’enseignement. De là provient également le recul de l’utilisation de moyens de contraception pour se protéger d’une grossesse non-voulue ou des maladies sexuellement transmissibles.

    Leur discours peut aussi trouver une certaine écoute chez ceux qui, sans être ultraconservateurs, sont sensibles au manque criant de politique sociale destinée à aider les familles à ne pas connaître une dégradation de leurs conditions de vie en ayant un enfant. Ils dénoncent ainsi très correctement le manque de soutien pour les parents dont les enfants naissent avec un handicap. Mais leur solution est d’obliger les mères a en porter seule la charge en défendant l’idée d’un salaire pour les femmes au foyer. Le PSL-LSP revendique plutôt un élargissement de différents types de services qui permettent aux femmes de combiner famille, travail et loisirs : accès aux soins, accueil des enfants, emplois convenables… Pour beaucoup de femmes, le choix de l’avortement est entaché de nombreuses préoccupations. Les difficultés financières, le manque d’institutions de soins, le manque de crèches, les prix élevés du logement ne sont que quelques éléments qui rendent difficile de faire un choix véritablement libre.

    Le PSL/LSP se bat pour un vrai choix:

    • Pour le droit à l’avortement, dans des centres publics accessibles
    • Pour la prévention par la gratuité des moyens de contraception et une éducation sexuelle de bonne qualité à l’école
    • Pour des emplois à temps plein avec de bons salaires pour tous ; des services publics de qualité qui aident les femmes à combiner emploi et famille; des allocations familiales qui couvrent les coûts réels, afin d’éviter que l’avortement ne soit une décision purement financière.

    Participez à la campagne pro-choix ! Prenez contact avec la commission femme du PSL/LSP et aidez-nous à mobiliser pour l’action contre la manifestation du mouvement pro-vie du 24 mars !

  • SNCB. Personnel et usagers : Luttons ensemble pour la sauvegarde de nos transports publics !

    Le 3 octobre dernier, les cheminots étaient en grève contre les projets de réforme de la SNCB du ministre Magnette. Les médias étaient alors tous sur le pied de guerre : rapports tronqués des réactions des voyageurs, déclarations des organisations patronales à l’offensive pour un service minimum,… Aujourd’hui, il est vrai qu’il n’est pas tous les jours facile d’être navetteur ou simplement voyageur. Retards constants, trains annulés, service généralement dégradé,…. Mais cette grève visait très précisément la politique responsable de cette situation.

    Par un correspondant, article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste

    Le 3 octobre dernier, les cheminots étaient en grève contre les projets de réforme de la SNCB du ministre Magnette. Les médias étaient alors tous sur le pied de guerre : rapports tronqués des réactions des voyageurs, déclarations des organisations patronales à l’offensive pour un service minimum,… Aujourd’hui, il est vrai qu’il n’est pas tous les jours facile d’être navetteur ou simplement voyageur. Retards constants, trains annulés, service généralement dégradé,…. Mais cette grève visait très précisément la politique responsable de cette situation.

    Médias, politiciens et employeurs défendent-ils vraiment les usagers ?

    Les médias nous ‘‘informent’’ qu’il s’agit juste d’une question de statut de travail, mais c’est bien plus que cela. Cette réforme porte sur l’avenir même du service et est nécessaire pour permettre au gestionnaire de réseau Infabel de louer à l’avenir ses services à des compagnies ferroviaires privées concurrentes de la SNCB, qui restera seule avec une sérieuse dette sur le dos ainsi que toutes les activités non-rentables.

    La privatisation entraînera une baisse des prix ? Voyez la Grande-Bretagne, où les voyageurs paient leur billet parfois jusqu’à dix fois plus cher que dans d’autres pays européens. Quant aux coûts pour le gouvernement, il n’a fait qu’augmenter depuis la privatisation. Il n’est dès lors guère surprenant que la majorité des Britanniques soient favorables à la renationalisation des chemins de fer!

    Sur ce point, le camp anti-grève se tait dans toutes les langues, ce qui n’est pas surprenant quand on sait que ce camp est dirigé par les organisations patronales et les partis libéraux. Pour les patrons, la privatisation du transport de voyageurs est une opportunité supplémentaire de réaliser des profits au détriment de la collectivité. Quant aux partis établis, nous n’avons rien à attendre de leur part. Le seul train qui les intéresse vraiment, c’est celui de l’austérité à nous imposer. Ce large front anti-grève est capable d’instrumentaliser sans pitié chaque faiblesse syndicale. Ce constat s’impose au regard des réactions qui ont suivi les déclarations (maladroites) du président de la CGSPCheminot Jos Digneffe qui avait qualifié les voyageurs d’égoïstes et les ont instrumentalisées.

    Pour une campagne d’information et de mobilisation vers le personnel et les voyageurs

    La campagne anti-grève a inévitablement eu un certain effet sur certains voyageurs. Cela nécessite une riposte. Quelques semaines avant la grève du 3 octobre, un tract du front commun syndical des cheminots a été distribué pour informer les voyageurs de l’impact des réformes. C’est une première étape importante, mais il en faudra davantage. Nous avons besoin d’une campagne de longue haleine dans le but de mener sérieusement le combat ensemble.

    Aucune action ludique ne sera capable de bloquer les attaques antisociales visant nos transports en commun. En Flandre, face à de profondes coupes budgétaires, les syndicats ont mené diverses actions symboliques vers les voyageurs (pétitions,…). Rien n’a été obtenu. Ici et là, la pression a toutefois été trop grande et des actions plus importantes, mais toujours limitées, ont eu lieu, comme à Gand où 500 voyageurs ont manifesté en défense du service de transports en commun.

    Le besoin d’un plan d’action constructif pour lutter efficacement contre la réforme du chemin de fer devient chaque jour plus pressant. Des réunions régulières d’information du personnel ferroviaire peuvent poser les bases d’une campagne à destination du reste du personnel et des voyageurs. Un point de ce plan d’action peut, par exemple, être l’organisation d’une manifestation conjointe du personnel et des voyageurs pour revendiquer un service de meilleur qualité et moins cher.

    Ne laissons pas les cheminots se battre seuls

    Les travailleurs du rail ne doivent pas être isolés. Les voyageurs sont également des travailleurs, des jeunes, des retraités,… touchés de plein fouet par les politiques d’austérité. Grâce à leurs propres moyens d’information et à leurs délégués, les syndicats nationaux peuvent initier une campagne et faire comprendre que cette réforme résulte directement des politiques antisociales plus globales menées par les partis établis.

    L’opposition à la réforme de la SNCB peut être liée à une campagne générale contre l’austérité, pour le renforcement de l’ensemble de nos services publics et pour la sauvegarde de chaque emploi.

    www.libreparcours.net

  • Les protestations contre l'expulsion de notre camarade Murugathas se développent

    L’appel à protester contre l’expulsion éventuelle du militant tamoul Murugathas a pu compter sur un large écho. Des dizaines de personnes ont envoyé des mails de protestation au secrétaire d’État à l’asile et à l’immigration afin de s’opposer à l’expulsion imminente d’un homme présent depuis 18 ans dans notre pays, qui y a une famille, et dont la vie sera en danger s’il est renvoyé au Sri Lanka. Parmi les différentes lettres de protestation se trouvent notamment celle d’un dirigeant syndical du Kazakhstan et celle de Paul Murphy, député européen irlandais. Depuis le centre de détention de Steenokkerzeel, Murugathas tient à chaleureusement remercier tous ceux qui le soutiennent.

    Par Geert Cool. Si vous voulez collaborer à cette campagne, n’hésitez pas à nous contacter via : tamil@socialisme.be

    Les expulsions de Tamouls très contestées en Grande-Bretagne

    Le choc qu’ont subi les parents, les amis et les camarades de Murugathas est très grand. Lui-même est d’ailleurs encore aujourd’hui très affecté par son arrestation. Une expulsion signifierait qu’il soit livré aux mains des autorités sri-lankaises, avec le risque qu’il soit torturé. Cette année, des Tamouls ont été expulsés du Royaume-Uni vers le Sri Lanka, et ils ont subi diverses violences dès leur arrivée.

    Le quotidien The Guardian a ainsi publié un article consacré au retour d’un réfugié tamoul (voir cet article). Ci-contre, vous pouvez voir une photo qui illustre ce qui est arrivé aux réfugiés tamouls qui sont retournés au Sri Lanka… Les choses sont allés tellement loin que des décisions judiciaires sont arrivées pour interdire de renvoyer les Tamouls au Sri Lanka (voir cet article du Guardian).

    L’oragnisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch a également protesté contre les expulsions de Tamouls. Amnesty International souligne également les grands problèmes que rencontrent les droits de l’Homme au Sri Lanka. L’organisation ne croit pas aux vaines promesses du régime (voir cet article d’Amnesty International). Ces plaintes des organisations de défense des droits de l’Homme ont été renforcées par un rapport de l’ONU qui a admis que les Nations Unies ont été incapables de protéger la population civile au Sri Lanka et qui reconnaît explicitement que, même après la guerre civile, les droits de l’Homme ne sont pas respectés.

    Un large soutien et une grande solidarité

    Les messages de protestation ont afflué depuis le lancement de l’appel, de la part de militants politiques, de syndicalistes,… Parmi eux: Esenbek Ukteshbayev, l’une des figures parmi les plus proéminentes de la gauche syndicale au Kazakhstan, lui-même venant à peine de rentrer au pays après un exil forcé destiné à fuir la répression. Des protestations sont également venues d’Inde et de notre parti-frère New Socialist Alternative. Des e-mails de syndicalistes et de militants politiques sont aussi venus du Portugal, d’Italie, de France, des Pays-Bas, de Suède,… En Belgique, la pétition a été signée par des militants du PSL, de Rood!, de la LCR, du PTB, par des syndicalistes de la FGTB et de la CSC, ainsi que par des gens qui ne sont organisés nulle part.

    Le député européen Paul Murhpy (Socialist Party, notre parti-frère en république Irlandaise) a envoyé une lettre à la secrétaire d’État De Block. Il déclare entre autres: ”Je suis membre de la délégation du Parlement Européen qui discute des relation avec l’Asie du Sud, et notamment avec le Sri Lanka. J’ai rencontré Murugathas à plusieurs reprises dans la cadre de mon travail avec cette délégation. Je connais la situation du Sri Lanka de par mon travail avec la présente délégation ainsi que par de nombreux contacts que j’ai dans ce pays. Le rapport de l’ONU ‘Report of the secretary general’s internal review panel on UN action in Sri Lanka’ démontre que les Nations Unies n’ont pas pu protéger les civils dans les derniers mois de la guerre civile. De nombreuses preuves attestent de violations répétées des droits de l’Homme et du fait que les discriminations du gouvernement contre la minorité tamoule se poursuivent sans relâche depuis la fin de la guerre.” (La lettre de Paul Murphy est disponible ici (pdf)). La campagne se poursuivra dans les prochains jours. Lundi sera soumis le recours contre l’arrestation et l’expulsion de Murugathas. Des actions seront prévues. En attendant, nous vous demandons de continuer à faire connaître le cas de Murugathas, à faire signer la pétition et à envoyer les mails de protestation.


    Lettre de Paul Murphy

  • Industrie automobile européenne : Une autre crise est en cours…

    Il faut une stratégie syndicale européenne et internationale pour défendre les usines, les emplois et les conditions de travail

    ‘‘C’est un bain de sang’’, a déclaré Sergio Marchione, le patron de Fiat (une entreprise aujourd’hui en difficulté) et également président du comité des constructeurs européens d’automobiles, en se lamentant de l’état du marché européen. De son côté, le New York Times a titré: ”L’industrie automobile européenne a atteint le jour du jugement dernier”.

    Stephan Kimmerle, Comité pour une Internationale Ouvrière

    Avec le ralentissement de la croissance en Chine, l’industrie automobile internationale est confrontée à des temps difficiles. Mais en Europe, c’est un véritable désastre. Les ventes en Europe ont baissé d’un nombre total de plus de 15 millions en 2007 à environ 12,4 millions en 2012. Un nouvelle diminution des exportations vers les marchés chinois va noyer les usines européennes dans la surcapacité.

    Étant donné le fait que d’énormes surcapacités existaient déjà avant même le déclenchement de la crise, le coût constant de maintenir les usines instaure une énorme pression pour la fermeture d’environ 8 à 10 sites, aux dires des commentateurs capitalistes. Cela implique de se débarrasser de la capacité à produire au moins 3 millions de véhicules en Europe – l’équivalent de près de 250.000 emplois. Selon les analystes, les usines doivent fonctionner à 75% de leurs capacités de production au moins pour rester rentables.

    La destruction de cette capacité de production – et pas automatiquement une production automobile – et la mise à la porte d’une main-d’œuvre très qualifiée venant ainsi grossir les rangs des chômeurs, voilà la ”solution” capitaliste pour ce problème. Cependant, jusqu’à présent, au cours de cette crise, seuls quelques très rares sites ont été fermés en Europe (Opel à Anvers et Fiat en Sicile par exemple) et, en même temps, de nouvelles entreprises ont été installées en Europe de l’Est et à l’étranger.

    Gagnants et Perdants

    La crise automobile actuelle est en train de frapper les divers producteurs de masse de manières très différentes. Alors que Volkswagen semble avoir augmenté sa part de marché (en dépit de quelques problèmes avec sa filiale Seat), les groupes Peugeot (PSA) et General Motors en Europe (Opel, Vauxhall) semblent avoir le plus souffert. Opel accuse des pertes de l’ordre de 938€ par voiture vendue, Peugeot-Citroën, de 789€. Opel parle de fermer des usines, soit à Eisenach (Est de l’Allemagne) ou à Bochum (Ouest de l’Allemagne). Ford envisage la fermeture de son usine de Genk, en Belgique. Peugeot a annoncé une réduction de 8.000 travailleurs de sa main-d’œuvre en France (100.000 au total), la fermeture de son usine d’Aulnay-sous-Bois près de Paris comprise (au total, 14.000 emplois seront perdus sur 210.000 de la main-d’œuvre mondiale selon ce plan).

    Alors que les travailleurs d’Aulnay sont descendus dans les rues pour protester et exiger que leurs emplois soient protégés, un soi-disant expert, au nom du gouvernement français, a proposé de fermer l’usine de Peugeot de Madrid à la place et de licencier les travailleurs là-bas.

    L’annonce de licencier les travailleurs dans les usines Peugeot de France en Juin a immédiatement déclenché de vives actions de protestation dans tout le pays. Le 9 octobre, la CGT a appelé à une manifestation des travailleurs de l’automobile à Paris, en affrontant les patrons présentant les nouveaux modèles le même jour. La réunion de délégués originaires de différentes usines de Peugeot, les dirigeants syndicaux a forcé d’organiser cette action ainsi que d’autres, plus décisives, mais aucune stratégie n’existe pour utiliser pleinement la puissance de l’effectif total à Aulnay et dans les autres sites. Alors que les ouvriers d’Aulnay se sont mis en grève, d’autres n’ont pas été appelés à les rejoindre.

    Les différences entre sociétés reflètent également les effets inégaux de la crise économique en Europe et les effets dévastateurs des mesures d’austérité imposées à l’Europe du Sud. Alors que les ventes de voitures allemandes stagnent, la France a connu une baisse de 14%, l’Italie de 20%, tandis que le nombre d’achats a baissé de plus de 40% en Grèce et au Portugal. La baisse des ventes en Europe du Sud a eu un effet beaucoup plus important sur ​​les achats de Peugeot et Ford compte tenu de leur parc automobile et de leurs marchés traditionnels. Ford a réduit le temps de travail, par exemple, dans son usine de Cologne, en Allemagne, qui produit pour ces marchés.

    Dans le même temps, les travailleurs sont soumis à un chantage qui les force à accepter la dégradation des conditions de travail. Les problèmes actuels de Bochum reflètent la décision de GM en mai en faveur de leur usine Vauxhall d’Ellesmere Port, en Grande-Bretagne. Ils ont forcé les travailleurs à accepter de plus longues heures, des pertes de salaire net et une plus grande flexibilité, avec des temps de travail même le week-end afin que la production ne discontinue pas. Avec cela, la concurrence interne entre les usines Opel en Allemagne (Rüsselsheim, Bochum) et Vauxhall à Ellesmere Port a été à nouveau utilisée avec succès par les patrons contre les travailleurs.

    Toute une série d’accords impliquant des travailleurs donnant des concessions pour sauver leurs emplois ont été mises en œuvre dans le passé. Or, malgré les ”garanties” accordées aux travailleurs concernant la sauvegarde de leurs emplois jusqu’en 2016, l’usine de Bochum fait face au danger d’une fermeture, et Rüsselsheim verra une énorme surcapacité dès que les prochains changements de modèles seront entièrement mis en place.

    Malheureusement, au lieu de développer une riposte commune, les dirigeants syndicaux en Grande-Bretagne et en Allemagne ont toujours justifié les concessions, partageant une vision très étroite de la défense de l’emploi, dans le seul cadre de leur État-nation ou même en cherchant à sauver un site et pas l’autre.

    Une stratégie patronale calquée sur l’exemple américain?

    Les tentatives patronales visant à faire payer la crise aux travailleurs sont évidentes. Mais quel est leur plan pour organiser une sortie ? Des milliards d’euros ont été dépensés après la crise de 2009 pour renflouer l’industrie automobile en Europe. A partir d’un point de vue très américain, le New York Times a commenté : >"Mais au lieu d’avoir utiliser cet argent pour faciliter la douloureuse réduction des effectifs des sites et des fiches de paie, les gouvernements ont fourni des subsides pour que les gens échangent leur ancien modèle pour un nouveau, ont subsidié les salaires des travailleurs afin de dissuader les entreprises d’effectuer des coupes dans les emplois." (New York Times, 26 Juillet)

    C’est aussi ce qui s’est passé aux États-Unis. L’administration Obama a pris le contrôle effectif de GM et Chrysler, deux des trois grandes entreprises automobiles américaines, et a organisé une restructuration massive dans le but de restaurer la rentabilité pour les actionnaires. Cette restructuration a impliqué la fermeture de dizaines d’usines à travers tout le Midwest, la perte de milliers d’emplois et la disparition de gains historiques pour les travailleurs en termes de salaires, de pensions et de soins de santé. Les salaires des nouvelles recrues représentent désormais la moitié de ceux des plus anciens! Cette ”restructuration”, faite au détriment des travailleurs du secteur automobile, n’a été possible qu’avec la coopération active de la direction de l’United Auto Workers (UAW), le syndicat autrefois puissant des travailleurs automobiles américains.

    Une partie de la bureaucratie syndicale participe à la gestion des entreprises par l’intermédiaire des actions contrôlées par l’UAW à GM et Chrysler. Elle doit aussi gérer leur ”fonds de grève” d’1 milliard de dollars placé à Wall Street et le plan de santé pour les retraités contrôlé par l’UAW.

    Dans le cadre du processus de réorganisation des modalités d’exploitation, une forte baisse des salaires des travailleurs de l’automobile aux États-Unis a été mise en œuvre. Les bases industrielles traditionnelles au nord des États-Unis, où existe un niveau élevé d’organisation et de traditions syndicales, ont été défavorisées et la production a été déplacée au sud des États-Unis, là où les syndicats sont peu présents dans l’industrie automobile.  Plusieurs sociétés japonaises et allemandes ont maintenant des usines de fabrication automobile à bas salaires aux États-Unis, un pays constamment plus considéré comme un centre de fabrication à bas salaires.

    Voilà le plan de restructuration sous l’administration Obama : un coup dévastateur pour le niveau de vie et les conditions de travail des travailleurs américains de l’automobile sous prétexte de ”sauver des emplois”. Mais l’objectif principal est en réalité de réduire les coûts afin de restaurer les profits des actionnaires.

    Compte tenu de l’énorme surcapacité du secteur en Europe, Sergio Marchione, patron de Fiat et actuel président de l’association des constructeurs automobiles européens, a appelé à l’application de cette méthode à l’américaine à l’échelle de l’Union Européenne. ”[L’Europe] doit fournir un système unifié, une feuille de route concertée pour y parvenir", a-t-il dit . ”Regardez ce qui s’est passé avec les aciéries dans les années ’90, il faut copier cet exemple.” Cela signifie fermetures d’usines, licenciements et détérioration des conditions de travail pour ceux qui conservent leur emploi, tout cela organisé par les gouvernements européens.

    Les capitalistes européens vont-ils mettre en œuvre un plan à l’américaine ?

    Incapables de résoudre la crise fondamentale de l’industrie automobile, les patrons européens seront-ils en mesure de suivre la voie américaine ? Les différents États-nations vont essayer d’agir comme en 2009. Mais il est plus qu’improbable que les capitalistes européens parviennent à trouver une approche commune. En 2009, les différents États-nations ont avancé des mesures comme les ”prime à la casse” pour pousser à acheter de nouvelles voitures. Formellement, ils ont traité avec les différents producteurs de manière neutre, mais la conception des différentes mesures est basée sur des intérêts nationaux concurrents.

    Si Fiat et Peugeot sont les grands perdants de cette crise, l’Etat allemand, d’un point de vue capitaliste, ne doit pas s’inquiéter de trop. De nouvelles opportunités pourraient même apparaître pour Volkswagen. Dans la logique du capitalisme, les tensions et les différences entre les Etats-nations et les entreprises basées sur ces Etats-nations augmentent. Cela n’exclut toutefois pas que des actions communes puissent voir le jour sous la pression de l’intérêt commun de stabiliser l’économie ou pour empêcher une remontée des luttes et des protestations. Mais, comme le montre la crise de la zone euro, les Etats-nations européens sont les instruments des différentes classes capitalistes. Les diverses bourgeoisies nationales sont capables de coopérer tant que cela sert leurs intérêts, mais les contradictions se multiplient aujourd’hui.

    L’utilisation de leur État-nation est une voie à sens unique pour les capitalistes, qui ne les oblige pas à faire quoi que ce soit. Deux ans et demi plus tôt, le patron de Fiat, Marchione, a plaidé en faveur de ce qu’il appelle un ”plan d’investissements” dans les usines italiennes de Fiat sous le nom de ”Fabbrica Italia” (Usine Italie). (A l’origine, ”Fiat” signifie Fabbrica Italiana Automobili – Torino). En jouant la carte italienne, il a plaidé pour une aide de l’État et des concessions massives de la part des travailleurs au niveau de leurs conditions de travail et de leurs salaires. Les travailleurs des usines italiennes ont déjà été forcés d’adopter une diminution de leur temps de travail avec perte de salaire. Il s’agit parfois même de moins de 4 jours de travail par mois.

    Perspectives

    Cependant, il est loin d’être certain que les gagnants actuels, les constructeurs automobiles allemands par exemple, puissent tout simplement continuer à l’emporter. Après la crise de 2009, ce sont surtout les marchés chinois qui ont aidé les constructeurs automobiles européens à surmonter leurs problèmes. Compte tenu de ces ventes opérées en Asie, les voitures de gamme supérieure – les allemands Daimler, BMW et Audi – n’ont toujours pas été blessées par une nouvelle crise, mais un ralentissement est bel et bien présent.

    Même en plein essor, Volkswagen a annoncé à ses fournisseurs en Allemagne la possibilité d’une baisse de 10% de la production. Daimler a annoncé de nouveaux programmes pour réduire les coûts. Les tentatives de renforcement de la coopération entre les entreprises ont augmenté (par exemple Opel avec PSA, Daimler avec Nissan). L’échec de la fusion Daimler-Chrysler constitue toujours un bon avertissement. Mais la pression sur les entreprises est immense, des fusions supplémentaires ainsi que l’effondrement de sociétés entières sont envisageables.

    L’option espérée par les diverses entreprises est que le déclin de l’Europe puisse être amorti par le reste du marché mondial. Il est difficile de savoir dans quelle mesure ce scénario se concrétisera. Même dans ce cas, cela ne pourrait se faire qu’avec de nouvelles réductions de sites et du nombre d’emplois. Une situation bien plus sévère encore ne peut pas être exclue du fait d’un ralentissement brutal de l’économie chinoise (un taux de croissance tombant à 5%) et d’autres marchés émergents touchés par le ralentissement économique mondial.

    Quelle stratégie syndicale?

    Durant les premières journées d’horreur qui ont accueilli la crise automobile en 2009, la crainte de perdre des emplois et des usines a renforcé le débat sur une reconversion de l’ensemble de l’industrie vers des voitures électriques et la ”mobilité verte”. Cela a très vite été oublié dès lors que les ventes en Chine ont augmenté, et c’est le schéma des primes à la casse qui a été favorisé.

    Les syndicats, tel le puissant syndicat allemand IG Metall, ont signé des accords stipulant que les travailleurs acceptent un travail de durée moindre ainsi que de graves pertes de salaire. Les travailleurs contractuels ont perdu leur emploi et l’effectif de base a payé un lourd tribut. Les dirigeants syndicaux ont accepté le ”système à deux vitesses” où les travailleurs les plus récents sont employés à des salaires beaucoup plus bas et des conditions de travail bien plus mauvaises. Les bureaucraties syndicales allemandes du secteur ont joué un rôle identique à celui de leurs homologues à l’époque du déclin de la sidérurgie et des charbonnages en Allemagne : organiser la fin de l’emploi et des entreprises avec quelques concessions mineures, en évitant ainsi de grands bouleversements sociaux.

    La crise est en train de mordre à nouveau les travailleurs des usines automobiles. Il est urgent d’éviter une répétition de ces événements sur une base économique encore pire qu’en 2009. Il nous faut une véritable stratégie syndicale capable de coordonner la résistance des travailleurs à travers toute l’Europe et ailleurs pour défendre l’emploi et les usines, et mettre fin au jeu qui consiste à monter les travailleurs d’une usine contre ceux d’une autre, ou ceux d’un pays donné contre ceux d’un autre.

    Une lutte unifiée est nécessaire pour lutter contre toutes les attaques antisociales, contre toutes les concessions, toutes les pertes d’emplois et toutes les fermetures. Toutes les usines où les travailleurs sont menacés de licenciements doivent être collectivisées par les autorités et fonctionner sous le contrôle et la gestion des travailleurs. Mais, étant donné les liens existants entre les diverses usines, les différentes interdépendances et la surcapacité de production dans l’industrie en général, la lutte pour la nationalisation ne peut se limiter aux usines dont les patrons n’ont plus besoin. L’ensemble de l’industrie a besoin d’être placée sous la propriété de l’Etat et sous la gestion démocratique des travailleurs, des syndicats et de l’Etat.

    Il nous faut un plan de réorganisation de l’industrie automobile afin d’utiliser cette main-d’œuvre instruite et qualifiée en fonction de la satisfaction des intérêts des travailleurs en Europe et dans le monde. Si nécessaire, cela pourrait nécessiter de convertir cette production en d’autres produits socialement nécessaires. Une telle gestion permettrait de diminuer le temps de travail sans perte de salaire dans le cadre d’un plan de relance socialiste destiner à vaincre la crise économique capitaliste, non avec le développement du chômage et de la pauvreté, mais en réorganisant la production en fonction des besoins des travailleurs.

    Marchione appelle à une ”feuille de route unifiée et concertée” en vue d’abattre l’emploi et les sites, la réponse des travailleurs et des syndicats doit elle aussi être unifiée et concertée. Pour ouvrir ce chemin, les syndicats doivent devenir de réelles organisations de combat, basées sur la démocratie interne, en construisant des liens étroits entre les travailleurs à l’échelle européenne et internationale. Il nous faut un mouvement militant sur les lieux de travail et dans les syndicats afin de lutter pour ces changements, en développant ainsi des liens directs entre les représentants des travailleurs de différentes usines et de différents pays, pour surmonter les obstacles qui se présentent sur la voie d’une lutte menée de concert.

  • 14 novembre : journée européenne d’action contre l’austérité

    14 novembre : journée européenne d’action contre l’austérité

    Organisons la lutte contre la crise, la politique d’austérité et pour une alternative socialiste !

    Lorsqu’ils ont appris que le prix Nobel de la paix avait été décerné à l’Union Européenne, nombreux sont les travailleurs qui ont dû s’exclamer, en Grèce et ailleurs ; "Mais l’Europe nous fait la guerre !". La riposte s’organise d’ailleurs. Le 14 novembre prochain constitue une date importante, avec une journée internationale d’action contre l’austérité. En Espagne et au Portugal, au moins, il s’agira d’une journée de grève générale. Cette voie est la bonne, celle de l’organisation de la résistance contre l’austérité par-delà les frontières nationales.

    Les dirigeants européens, aux côtés de ceux du Fonds Monétaire International, font partie de la très détestée "Troïka" des institutions capitalistes qui soutien et impose les mesures d’austérité qui frappent actuellement la population grecque. Dans ce pays, 68 % de la population vit actuellement au niveau du seuil officiel de pauvreté ou en-dessous. Un quart des travailleurs sont au chômage. En Espagne également, un quart des travailleurs sont au chômage. Dans ces deux pays toujours, le taux de chômage parmi la jeunesse a dorénavant dépassé les 50%.

    L’augmentation de l’émigration issue de pays embourbés dans la récession comme la Grèce, l’Irlande et l’Espagne – parmi tant d’autres – est une illustration du désespoir et de la lutte quotidienne d’innombrables personnes qui peinent à joindre les deux bouts. Le taux de suicide a également considérablement augmenté. Et maintenant, les économies européennes réputées plus fortes sont en position de faiblesse, y compris la France et l’Allemagne. Plus rien n’arrêtera le présent déclin et la faillite de l’Union Européenne et de la zone euro.

    Le FMI a récemment admis que l’impact de la ligne de conduit de l’austérité sur la croissance économique pourrait être pire que prévu. Suite à de nombreux plans dictés par la troïka, la Grèce ne présente aucun signe permettant d’éviter la perspective d’une fuite, tôt ou tard, hors de la zone euro. Malgré toutes les tentatives de sauvetage et les coupes d’austérité brutales, sa dette publique est plus importante aujourd’hui qu’au tout début de la crise. Une sortie de la Grèce hors de la zone euro entraînera de profonds troubles dans et autour de l’eurozone et augmentera les pressions sur les autres économies.

    Commentateurs et analystes spéculent pour savoir qui est à blâmer dans cette désastreuse situation. Pourquoi donc le projet européen a-t-il abouti à la désunion actuelle, aux affrontements ouverts et à cette crise proprement inimaginable ?

    Le bourbier européen

    Le Comité pour une internationale ouvrière (CIO) et ses sections à travers le monde, dont le Parti Socialiste de Lutte (PSL) en Belgique, a avertit depuis le début que la zone euro ne serait pas épargnée par la crise. Au sein de la zone euro, les diverses économies ont leur propre caractère – leurs propres forces, faiblesses, intérêts et classe dominante – mais sont confinées à la camisole de force d’une monnaie unique et à d’un unique taux d’intérêt. Cela était encore surmontable en période de croissance économique mais était condamné à subir une pression insurmontable en période de récession.

    Le fait que les classes dirigeantes européennes et leurs gouvernements n’ont aucune solution à présenter et sont fortement divisés entre eux sur ce qu’il convient de faire est une réflexion de la profondeur de la crise européenne. Certains défendent en vain l’instauration d’une nouvelle constitution européenne avec plus de pouvoirs centraux et la fin des vetos nationaux sur les traités. D’autres veulent au contraire relâcher les liens à l’intérieur de l’Union Européenne ou carrément considérer d’en sortir. Mais tous ne font que mettre au grand jour qu’ils sont incapables d’apporter stabilité et croissance.

    Leurs bavardages n’ont cependant pas lieu dans l’isolement. Des millions de membres de la classe des travailleurs ou de la classe moyenne ont participé aux diverses grèves et manifestations de masse dirigées contre les attaques antisociales qui les frappent et qui sont lancées par les dirigeants de l’Union Européenne. Ces dernières semaines, grèves générales et mobilisations de masse ont eu lieu en Grèce, au Portugal ou en Espagne tandis que des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne et ailleurs.

    Les institutions européennes sont de plus en plus considérées comme autant de clubs patronaux (ce qu’elles sont d’ailleurs en réalité) d’où sont issues les lois et les attaques qui découlent de la dictature des marchés.

    Le rôle des syndicats

    Dans cette situation, les dirigeants des syndicats – le mouvement organisé des travailleurs – ont une responsabilité écrasante afin de défier les gouvernements d’austérité et de les battre en retraite. Nous avons besoin de bien plus que des grèves et des appels à manifester qui ont pour vocation essentielle de laisser la vapeur s’échapper (même si certaines mobilisations sont impressionnantes), comme cela s’est déjà produit à de nombreuses reprises.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière appelle les syndicat à adopter une opposition déterminée et résolue contre toutes les attaques lancées contre notre niveau de vie à travers l’Europe, en intensifiant les actions si nécessaire. La stratégie syndicale doit viser à faire chuter chaque gouvernement ayant l’intention de rester fidèle à l’abominable logique selon laquelle ce serait aux travailleurs et à leurs familles de payer la crise des grands actionnaires et grands patrons.

    La résistance des masses doit être coordonnée pour avoir l’impact le plus grand possible, avec des grèves générales et des manifestations dans plusieurs pays au même moment. Dans ce cadre, la journée du 14 novembre constituera un pas dans la bonne direction avec des grèves générales actuellement prévues en Espagne et au Portugal, et peut-être également en Grèce, à Malte, à Chypre et au Portugal. Ce vendredi 26 octobre, cinq syndicats français (CGT, CFDT, FSU, UNSA et Solidaires) ont publié un communiqué de presse commun appelant à manifester partout en France le 14 novembre contre l’austérité et pour "l’emploi et la solidarité en Europe". En Belgique, la FGTB Liège-Huy-Waremme appelle également à une grève de 24 heures, tout comme la CGSP-ALR de Bruxelles. Rien ne peut justifier que le reste du mouvement syndical reste à la traîne. La voie est toute tracée vers une prochaine étape, celle d’une grève générale de 24 heures organisée à l’échelle de l’Europe toute entière.

    L’Arène politique

    Une telle action de masse coordonnée à l’échelle européenne, mais le combat doit aussi être développé sur le terrain politique. Le monde du travail a un besoin crucial de parti ouvriers capables d’offrir une alternative politique contre celle des partis capitalistes : une alternative orientée vers la construction du socialisme démocratique.

    La croissance de l’influence d’Aube Dorée en Grèce constitue un sérieux avertissement : des idées dangereuses et basée sur la division peuvent se développer sur le désespoir si aucune voie progressiste est clairement visible. Cependant, la Grèce a aussi montré quelle rapide croissance peut exister pour la gauche. Le soutien grandissant à la coalition de la gauche radicale Syriza est une illustration de l’échelle et de la rapidité avec laquelle un parti s’opposant à l’austérité peut gagner de l’audience. Dans la période à venir, d’autres nouvelles formations des travailleurs pourraient faire écho à ce processus.

    Ces partis pourront être attractifs aux yeux des masses pour autant qu’ils mettent en avant des idées clairement socialistes qui mettent à nu les failles du capitalisme et offrent un programme qui défend courageusement une réelle alternative dans les intérêts des travailleurs. Ce type de programme doit inclure une sérieuse augmentation des taxes pour les riches, les grandes entreprises, mais aussi la nationalisation des secteurs clés de l’économie (finance, sidérurgie, énergie,…) sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs, dans le cadre d’une planification démocratiquement élaborée de leurs activités. De telles mesures permettraient de massivement investir dans les emplois et les services à la population. En Grèce, là où la crise et la plus aigüe, le soutien pour un tel programme est grandissant.

    Qu’en est-il de l’Union Européenne ? L’opposition qui se développe contre les institutions au service du capitalisme à la base de la construction de l’Union Européenne n’implique très certainement pas le rejet de la coopération entre les travailleurs et les pauvres par-delà les frontières nationales.

    Les questions-clés sont les suivantes : quelles sont les caractéristiques des institutions, qui les contrôle à l’heure actuelle et dans quel but agissent-elles ? L’UE est contrôlée par 27 gouvernements capitalistes européens dont toute la politique est orientée vers la satisfaction des intérêts des grandes entreprises et des riches.

    Si le socialisme démocratique se répandait à travers l’Europe, il serait alors possible de démocratiquement élire les représentants pour des institutions totalement différentes, au service des travailleurs et de leurs familles. Ce serait là la base d’une confédération socialiste européenne – une alliance volontaire d’Etats socialistes – qui pourrait démocratiquement permettre une coopération économique, environnementale, sociale et culturelle dans l’intérêt de l’écrasante majorité à travers le continent.

  • Grève de la SNCB : Tract de militants syndicaux critiques et combatifs

    Aujourd’hui soir, dès 22 heures, les cheminots entreront en grève pour 24 heures. Nous avons déjà publié sur ce site un tract d’appel à la solidarité des voyageurs avec les travailleurs du rail (voir ici) qui a par exemple été distribué ce matin devant la gare de Liège Guillemins et en cet fin d’après midi devant la gare d’Anvers, entre autres. Nous publions ici un tract qui sera distribué sur les piquets de grève par des syndicalistes critiques et combatifs.

    Tract de Libre Parcours

    Chers collègues,

    Aujourd’hui, nous faisons grève contre le démantèlement du groupe SNCB qui doit préparer à la libéralisation. Si le gouvernement réussit à nous imposer sa volonté, la société holding sera dissoute tandis que la SNCB et Infrabel seront déparés. La SNCB sera aux prises avec la plupart des activités déficitaires et les dettes. Le gouvernement veut provoquer une faillite. L’exemple de la Sabena est encore frais dans nos mémoires, qui a conduit au lancement de SN Air Holding (devenue Brussels Airlines) et TUI Airlines Belgium (maintenant Jetairfly). Certains membres du personnel ont pu retourner au travail en tant que contractuels, mais ils avaient perdu leur ancien statut et leurs nouvelles conditions de salaire et de travail étaient pires. En ce sens, notre statut et nos conditions de travail sont aujourd’hui menacés.

    Le personnel dépendant d’Infrabel peut-il dormir sur ses deux oreilles ? Non. En Grande-Bretagne, tout a été privatisé, y compris le gestionnaire de l’infrastructure. Après de nombreux accidents, il a fallu revenir sur la privatisation de l’infrastructure. Aux Pays-bas, une scission a été opérée en 1998. Au vu de l’exemple britannique, le gestionnaire de réseau Pro-rail est resté public, mais scindé entre Pro Rail et Key Rail, respectivement responsables de l’infrastructure pour les voyageurs et pour les marchandises. En Belgique, en 1995, les cheminots ont perdu leur statut de fonctionnaire. Cela a déjà clairement posé problème aux travailleurs d’Infrabel. Avec la centralisation prévue des cabines de signalisation, 2000 postes statutaires de cadres sont perdus. De plus en plus de projets d’infrastructure sont confiés au privé. Les poseurs de voie statutaires sont en voie de disparition. Infrabel est au régime façon De Wever et doit être amené à sa portion congrue tandis que le secteur se payera la part du lion avec la sous-traitance.

    L’objectif du gouvernement est clair: après les secteurs de l’énergie, de l’aviation, des services postaux, des communications,… c’est au tour du rail de se rendre à l’avidité du secteur privé. Dans de nombreux cas, nous constatons que le secteur privé est alors mieux financé. Le rail britannique coûte à l’Etat 4 fois plus qu’avant la privatisation. Pourtant, le voyageur paie jusqu’à 10 fois plus que partout ailleurs en Europe, et pour un service plus mauvais ! Un premier jugement de la Cour européenne de justice concernant un chemin de fer unifié en Allemagne et en Autriche confirme que le gouvernement nous ment, se cache derrière ‘’l’Europe’’ et ne prend pas la responsabilité de ses propres choix politiques.

    Chaque grève ouvre grand les vannes de la propagande antisyndicale. Nous connaissons bien ceux qui contrôlent les médias. Il ne faut pas les laisser induire qui que ce soit en erreur, nous avons des intérêts identiques à ceux des voyageurs et nous avons besoin d’eux pour notre victoire et pour qu’ils s’engagent dans la lutte pour nos transports en commun. Les tracts de la CSC-Transcom et de la CGSPCheminots du 19 septembre dernier étaient un premier pas dans cette direction. Si nous voulons que les gens nous soutiennent, en dépit de toutes les attaques de la presse, nous devons les informer tout au long de l’année dans un langage compréhensible.

    Pour ceux qui doutent que nous pourrions forcer le gouvernement à laisser tomber cette restructuration, deux exemples récents illustrent que la la lutte paie effectivement. Après les grèves bien suivies de décembre et de janvier, les négociations concernant la réforme des retraites n’ont pas abouti à un accord. Mais un changement de loi est en préparation et rendra plus difficile de remplir les conditions d’âges et de périodes de travail pour avoir accès à la pension. Ensuite, la semaine dernière, les conducteurs du fret ont obtenu ce que beaucoup considéraient comme impossible. Ils ne seront pas remplacés par des contractuels ou mis à disposition et ils peuvent continuer de travailler à leurs conditions actuelles.

    Il est clair que nous n’obtiendront pas la victoire en une seule grève. Il y a un préavis de grève pour les 10 et 11 octobre. Nous avons besoin d’un plan d’action pour augmenter la pression sur le gouvernement. Des réunions d’information ont déjà été organisées au sein du personnel, mais une campagne plus massive et intense est nécessaire si on veut impliquer tout le monde dans l’action. Nous devons également regarder vers les autres luttes et les lier ensemble. Les camionneurs ont annoncé de nouvelles actions. Le gouvernement flamand veut économiser 100 millions d’euros sur les fonctionnaires, ce qui concerne les enseignants, les éclusiers, le personnel de De Lijn,… Les syndicats menacent de mener des actions. Après les élections du 14 octobre, nous serons confrontés à des économies dont personne ne parle dans la campagne. Toutes ces luttes doivent être unifiées.

  • Voyageurs pour la grève – Soutenons la grève des cheminots !

    Le 3 octobre, les trains ne rouleront pas. Tous les médias sont prompts à condamner cette grève, cette action qui nous prendrait nous, voyageurs, en otage. Il est vrai que nous sommes déjà bien malmenés avec tous ces retards et ces trains annulés, mais la grève des cheminots s’oppose très précisément aux causes de cette dégradation du service. Cette grève mérite notre soutien !

    Usagers et travailleurs du rail seront tous victimes du projet de restructuration de la SNCB !

    La raison précise de cette grève peut sembler quelque peu technique. Magnette & Co veulent que la structure actuelle de la SNCB, en trois parties, cède la place à une nouvelle structure en deux parties, avec encore une unité distincte assurant le secrétariat social du personnel des deux premières. Les syndicats, eux, exigent une structure unifiée, un chemin de fer intégré. En quoi est-ce que cela peut bien nous concerner ?

    En fait, cela nous concerne au premier chef. Il n’est pas ici seulement question de l’organisation du système ferroviaire, mais aussi de l’avenir du service lui-même. Le fait qu’il existe actuellement plusieurs sociétés – une pour l’infrastructure, une pour le trafic lui-même et un holding qui chapeaute le tout – fait du groupe une hydre à trois têtes avec trois administrateurs et de gigantesques frais de gestion. Un exemple : ces sept dernières années, 837,3 millions d’euros ont été consacrés à des consultations externes ! Près d’un milliard ! Les projets de prestige ont aussi pompé pas mal de ressources (pensez à la gare de Liège Guillemins).

    La coexistence de ces différentes sociétés complique considérablement la communication du personnel pour immédiatement régler un problème en contactant la bonne personne à temps. Régler des problèmes techniques concernant les trains, les retards,… nécessite de passer d’une société à l’autre. L’énervement consécutif à cette situation touche, très logiquement, tant les cheminots que les voyageurs.

    Et ce n’est pas fini. La restructuration de la SNCB en deux parties n’est pas un évènement anodin. Une seule société, la SNCB, recevrait la gestion de toutes les activités déficitaires ainsi que la montagne de dettes du groupe tandis qu’une autre serait l’entité gestionnaire du réseau et des infrastructures, Infrabel, et concentrerait entre ses mains toutes les activités lucratives, comme l’exploitation des gares. Infrabel serait également en mesure d’offrir ses services à des entreprises ferroviaires privées.

    Qu’est ce que cela peut bien signifier pour nous, voyageurs ? Le personnel craint à juste titre que la fusion de toutes les dettes et des activités non rentables conduise à la faillite de la SNCB. Cela ne signifierait pas la fin du transport par rail en Belgique, mais cela pourrait conduire au lancement d’une petite entreprise de chemin de fer (sur une base privée et non plus publique) avec un service réduit en fonction de sa rentabilité. Cela impliquerait une hausse des tarifs pour les voyageurs et de plus mauvaises conditions de travail pour le personnel. Un scénario tiré par les cheveux? Pas au regard de ce qui s’est passé avec la Sabena.

    Un chemin de fer privatisé ne reviendrait pas à moins mais à plus de dépenses pour la collectivité (ce que confirme l’expérience britannique). Cela signifierait de devoir payer plus pour un ticket (certains tarifs ont été décuplés en Grande-Bretagne) et, en termes de sécurité, le rail britannique n’est pas exactement ce que l’on appelle un exemple à suivre.

    Quelques remarques au sujet de cette fameuse dette. Ni le personnel, ni les voyageurs n’en sont responsables. Près de la moitié de l’actuelle montagne de dettes provient de la désastreuse aventure ABX d’Etienne Schouppe. Ce dernier a voulu lancer une société de transport de petits colis par route ou par rail et a utilisé cette société (ABX) pour opérer des acquisitions douteuses, accorder des cadeaux de luxe à la direction,… L’entreprise a fait faillite et sa dette s’est retrouvée sur le dos de la collectivité par l’intermédiaire de la SNCB. Aux passagers et au personnel d’en souffrir. Une autre partie de la dette provient de l’arrêt des subventions publiques pour le transport de marchandises. Selon les dirigeants politiques, ce n’est plus un service public. Veulent-ils vraiment que toutes les marchandises soient dorénavant transportées par voie routière ? Les embouteillages ne sont pas assez gros ?

    Alors que la direction de la SNCB et les responsables politiques envoient la SNCB en enfer avec leur gestion abominable, les médias dominants s’en prennent aux syndicats. Et quoi, ce sont peut-être les syndicats qui sont responsables du gouffre financier d’ABX, des frais colossaux de la gare des Guillemins à Liège ou encore des dépenses extravagantes qu’ont entraînés les trois administrateurs et le quasi milliard d’euros de dépenses en consultations externes ?

    Nous rejetons cette campagne odieuse qui pousse les voyageurs et les usagers les uns contre les autres : nous avons des intérêts identiques. Il nous faut un chemin de fer public intégré où le pouvoir de décision ne serait pas aux mains des topmanagers et de leurs consultants externes, mais aux mains du personnel et des voyageurs. C’est la meilleure manière d’assurer des services décents et abordables qui satisfait les voyageurs et le personnel. Ensemble, nous sommes plus forts!

    Quelques voyageurs favorables à la grève :

    • Anja Deschoemacker (tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles)
    • Karim Brikci (tête de liste de Gauches Communes à Ixelles)
    • Stefanie Lagae (2e candidate du Front de Gauche à Charleroi)
    • Simon Hupkens (11e candidat sur la liste VEGA à Liège)
    • Nadège De Keyzer (8e candidate du Front de Gauche à La Louvière)
    • Bart Vandersteene (tête de liste de ROOD! À Gand)
    • Jarmo Van Regemorter (5e candidat de la liste ROOD! À Anvers)
    • Roos Balbaert (candidate de ROOD! à la province en Flandre Occidentale)
    • Christophe De Brabanter (tête de liste LSP-ROOD! à Keerbergen)
    • Jef Maes (tête de liste LSP à Termonde)
    • Bram De Martelaere (3e candidat sur la liste LEEF! à Zottegem)

    info@socialisme.be – www.socialisme.be – Parti Socialiste de Lutte

  • L'enseignement n'est pas une marchandise !

    Ce mois de septembre, c’est le début de l’année académique, et des milliers de jeunes entreront pour la première fois dans les auditoires des universités et hautes écoles. Mais alors que le nombre d’étudiants va en s’accroissant, le financement de l’enseignement supérieur ne suit pas. Les auditoires sont régulièrement bondées, il est pratiquement impossible de bénéficier d’un accompagnement, les infrastructures sont déficientes ou délabrées,…

    Par Mathias (Gand)

    Un récent rapport(1) a dévoilé qu’en vingt ans (entre 1991 et 2010), l’allocation de la Communauté Française pour l’enseignement supérieur a augmenté de 21% seulement alors que le nombre d’étudiants augmentait de 34% et que le Produit Intérieur Brut belge augmentait de 42%. L’allocation des autorités par étudiant a globalement diminué de 10% sur le même laps de temps (particulièrement depuis l’apparition du système de financement par enveloppe fermée en 1999). Cette dernière décennie, la part du PIB consacrée à l’enseignement supérieur est passée de 2% à 1,2% en Belgique.

    Aux yeux des autorités publiques, il semble bien qu’investir dans l’avenir à travers l’éducation des nouvelles générations est moins prioritaire que caresser les grands patrons et les actionnaires dans le sens du poil. Comme on pouvait le lire sur une banderole à la dernière grande manifestation des enseignants du secondaire à Liège : ‘‘20 milliards donnés aux banques, 20 ans d’austérité dans l’enseignement. WTF ??’’

    Conséquence : les frais explosent pour les étudiants. Selon la Ligue des Familles, le coût moyen des études supérieures (inscription, matériel,…) est compris entre 8.000 et 15.000 euros ! Les bourses d’études sont totalement inadaptées face à ce genre de frais, et il faut déjà être bien en-dessous du seuil de pauvreté pour bénéficier de l’aide maximale… Personne ne nie que l’enseignement manque de moyens, mais peu de voix s’élèvent pour exiger un refinancement public. La plupart des propositions issues de l’establishment s’orientent vers l’augmentation des frais d’inscription. L’ancien recteur de l’Université de Louvain, André Oosterlinck, a même proposé de les doubler en une seule fois !

    Et si cette discussion se développe dans l’enseignement de la Communauté Flamande, soyons certains qu’il ne faudra pas longtemps avant de la voir débarquer au sud du pays. Cette offensive sur l’accessibilité de l’enseignement supérieur est d’ailleurs internationale. En Grande-Bretagne, les frais d’inscription ont récemment triplé pour atteindre les 10.000 euros. Le professeur Ides Nicaise, de l’Institut Supérieur du Travail de Louvain, affirme qu’une augmentation des frais d’inscription en Belgique pourrait éviter l’afflux d’étudiants étrangers auquel nous assistions pour l’instant. Mais il fait les louanges de la logique des élites européennes et du processus de Bologne qui a créé un ‘‘marché de l’enseignement’’. Ce marché provoque un cercle vicieux concernant l’accès et la qualité de l’enseignement. Allons-nous laisser notre éducation aux prises avec une logique identique à celle qui a plongé la Grèce dans la misère ?

    Ces derniers mois, nombreuses ont été les attaques contre l’enseignement qui ont provoqué des mouvements de protestation massifs : Québec, Chili, Grande-Bretagne, Grèce, Espagne,… Il faut nous aussi nous préparer à occuper les rues pour défendre notre enseignement et exiger qu’il soit gratuit et de qualité. Nous sommes pour un refinancement public de l’enseignement, et revenir aux 7% du PIB tel qu’au début des années ’80 serait un bon début. Luttons ensemble avec le reste de la société contre l’austérité et pour mettre fin à l’avidité capitaliste !


    (1) Groupe de travail sur le financement de l’enseignement supérieur en Communauté Française de l’Académie Royale de Belgique, Premier rapport intermédiaire remis au Secrétaire Perpétuel le 15 juillet 2011. www.gauche.be

  • De l’argent, il y en a ! Les Belges les plus riches ont 30 milliards d’euros sur leurs comptes en Suisse !

    Ce discours, nous l’avons entendu maintes et maintes fois : nous devons ‘‘tous’’ nous serrer un peu plus la ceinture, quitte à faire un trou de plus. Mais avec ce ‘‘tous’’, il est surtout question des travailleurs et de leurs familles. Eux doivent voir leur niveau de vie se dégrader tandis qu’une petite élite de riches continue de concentrer des moyens gigantesques entre ses mains. Ainsi, les Belges les plus riches disposent d’au moins 30 milliards d’euros en Suisse.

    Ce chiffre est directement issu de la Banque Nationale Suisse et a été publié ce matin dans la presse belge. Compte tenu du secret bancaire, les détails des titulaires de ces comptes n’ont pas été dévoilés. Afin de maintenir ce secret bancaire, la Suisse propose d’imposer une taxe unique de 34% sur tout cet argent et de livrer le fruit de cette taxe à la Belgique. Un tel accord a déjà été conclu précédemment entre la Suisse et l’Allemagne, la Grande-Bretagne,… La Suisse héberge de grandes quantités d’argent ‘‘noir’’.

    Le gouvernement belge refuse de conclure cet accord, ce qui revient à un manque à gagner de 10 milliards d’euros. C’est que l’Etat belge, tout comme la Commission Européenne, privilégient la suppression totale du secret bancaire. Ces 30 milliards d’euros planqués en Suisse s’ajoutent aux plus de 229,16 milliards d’euros d’épargne des Belges. Ce dernier chiffre provient de la Banque Nationale Belge et représente la situation du mois d’août, mois marqué par une augmentation de 10 milliards d’euros par rapport au mois précédent.

    Cet argent planqué Suisse représente 3.000 euros par Belge. Mais il y a bien peu de chances que les 99.362 Belges qui ont actuellement recours à la procédure de règlement collectif des dettes soient concernés… En bref, de l’argent, il y en a, et les besoins sont nombreux dans cette société caractérisée par la pénurie d’emplois, de logements décents, de places à l’école,… Pourquoi donc continuer à s’en prendre aux pensions, aux allocations sociales et à l’épargne de la population alors que les supers-riches disposent de gigantesques réserves ? Pourquoi ne pas aller chercher l’argent là où il est ?

    Le fossé monumental qui existe entre des riches toujours plus riches et le reste de la population (confrontée à la faim, à la pauvreté, au chômage,…) s’exprime par différents chiffres. Les 1.000 personnes les plus riches au monde contrôle ensemble une richesse équivalente à celle des 2,5 milliards de personnes les plus pauvres ! Les supers-riches dominent aussi le monde politique : aux Etats-Unis, 67% des sénateurs américains sont millionnaires et eux n’ont pas trop de soucis à se faire pour leurs fins de mois. Entre 2009 et 2011, la richesse combinée des membres du Congrès américains a augmenté de 11%. Ce genre de choses, ils préfèrent éviter de le dire à leurs électeurs…

    Les contradictions croissantes entre riches et pauvres sont inscrites dans le code génétique du système capitaliste. Un impôt sur la fortune constituerait un pas en avant, mais cela ne serait pas suffisant pour faire disparaître ces contradictions. Tant que les moyens de production des richesses – réalisée par le travail de la majorité de la population – resteront accaparés par une élite de capitalistes, cette infime minorité continuera à privilégier ses intérêts au détriment de tout le reste.

    Ne nous contentons pas des miettes qui tombent du banquet des puissants, exigeons le contrôle démocratique de la population sur l’ensemble des secteurs-clés de l’économie (finance, énergie, sidérurgie, agro-alimentaire,…). Nous pourrons ainsi – enfin – décider de la manière de produire ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins de la population dans le respect de l’environnement. Cette société solidaire, celle pour laquelle le PSL se bat, s’appelle une société socialiste.

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