Tag: Belgique

  • Ensemble pour le pouvoir d’achat et l’emploi !

    FGTB/CSC: Rompez les liens avec le PS et le CDH !

    Avec et autour de la base syndicale, un nouveau parti des travailleurs est nécessaire : Pour un parti syndical !

    Les actions pour le pouvoir d’achat avant les vacances ont été massivement suivies. Pendant l’été, la gravité de la situation a été confirmée. En juillet, l’inflation a atteint 5,91% sur base annuelle. Les prix élevés de l’énergie et de l’alimentation font que la vie devient de plus en plus chère tandis que nos salaires peinent à suivre.

    Geert

    Mais quand nous réclamons des augmentations de salaire, on nous répond qu’il n’y a pas moyen et on nous brandit sous le nez la crise économique qui arrive. C’est un mauvais argument : dans la période de croissance économique des dernières années, les travailleurs et leurs familles n’ont pas connu de progrès : les salaires réels et la part des salaires dans le PIB (moins de 50% en Belgique) n’ont pas augmenté.

    Les crises de l’immobilier et du crédit aux Etats-Unis sont maintenant utilisées pour expliquer que nos exigences salariales sont irréalistes. Alors que les travailleurs et leurs familles ne sont en rien responsables de cette crise, les patrons voudraient nous faire payer la facture. Nous n’avons pas pu profiter de la croissance, pourquoi devrions-nous maintenant payer pour la crise ?

    Les grandes entreprises ont fait des bénéfices énormes ces dernières années. Comment ? En diminuant les « coûts salariaux » (lire : en mettant la pression sur nos conditions de travail et nos salaires) et en empochant les nombreux cadeaux fiscaux offerts par leurs « amis politiques » dans les divers gouvernements. En 2007, les 30.000 plus grandes entreprises ont fait ensemble 77 milliards d’euros de profit. Cet argent n’a pas été utilisé pour améliorer notre pouvoir d’achat, il a disparu dans les portefeuilles des grands actionnaires. Pour les top-managers et les actionnaires, il y a aucune norme salariale. Mais pour les travailleurs, chaque euro de notre salaire est une menace pour la compétitivité !

    Ils organisent notre misère, organisons notre lutte !

    Le patronat se prépare à de nouvelles attaques contre nos salaires et notre niveau de vie dès la rentrée. Nous devons préparer notre contre-offensive. La semaine d’action pour le pouvoir d’achat en juin était un bon début. Avec plus de 80.000 manifestants dans les rues, elle a dépassé toutes les attentes. La volonté de passer à l’action est donc bien présente. Malheureusement, à ce moment, les directions syndicales n’ont pas annoncé une action nationale (par exemple avec une grève générale) immédiatement à la rentrée, ce qui aurait donné la possibilité de mobiliser pendant tout l’été.

    Il faut un plan d’action discuté en impliquant la base, notamment avec des réunions interprofessionnelles régionales. Ce plan d’action pourrait ainsi déboucher sur une grève générale de 24 heures bien préparée.

    Nous n’obtiendrons « + de pouvoir d’achat par + de salaire » qu’en engageant la lutte. Et dans celle-ci, nous devrons être organisés sur le plan syndical mais aussi politique.

    Le problème, c’est qu’actuellement aucun grand parti ne défend les revendications des dizaines de milliers de manifestants (et des centaines de milliers qui les ont soutenu) pour le pouvoir d’achat. Nous avons besoin de notre propre parti qui défende les revendications syndicales.

  • Les socialistes de gauche se préparent pour un automne chaud

    Cet été, nous avons surtout mené des campagnes parmi les jeunes, avec des interventions très réussies notamment à Dour et au Pukkelpop. A partir de septembre, notre travail lycéen et étudiant recommence avec des campagnes autour de l’antifascisme, de l’anti-sexisme, de l’écologie. Mais la rentrée sera bien sûr surtout marquée par la question du pouvoir d’achat.

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    Agenda

    • 6-7 septembre : présence active à la fête Retrouvailles à Liège
    • 13 septembre : barbecue et meeting national
    • 19 septembre : festival des sans-papiers à Bruxelles, à partir de 18h. place Flagey
    • 20 septembre : manifestation antiraciste à Cologne
    • 4 octobre : action contre un meeting FN à Molenbeek
    • 25 octobre : festival d’environnement de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre : Action nationale pour le climat
    • 5 mars 09 : manif anti-NSV à Leuven
    • 8 mars 09 : action dans le cadre de la journée internationale des femmes

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    En juin, le MAS/LSP a été présent à toutes les manifestations provinciales de la semaine d’action pour le pouvoir d’achat (à l’exception d’Arlon) et a rencontré un bon écho pour son exigence de « + de pouvoir d’achat par + de salaire ». Pendant l’automne, il y aura certainement des nouvelles actions. Le MAS y interviendra avec le slogan « Tous ensemble pour le pouvoir d’achat et l’emploi » et plaidera aussi pour un parti syndical avec et autour de tous ceux qui sont entrés en action pour le pouvoir d’achat.

    Un tel parti n’existera pas sans doute pas encore pour les élections de 2009. Le MAS a proposé un cartel avec le PTB pour une unité des forces anti-néolibérales. Si cela n’est pas réalisable, le MAS se présentera seul aux élections.

    Nous voulons relancer l’année politique avec un meeting et un barbecue à notre secrétariat national le 13 septembre. Un des orateurs à ce meeting sera Claus Ludwig, membre du SAV, notre organisation-sœur en Allemagne, et conseiller communal pour Die Linke à Cologne. L’autre orateur sera Els Deschoemacker du MAS/LSP. Ce meeting et ce barbecue marqueront le lancement d’un automne chargé d’activités et de campagnes.

    Face à la crise de la politique traditionnelle et du système économique, il nous faut une alternative. Cet automne, il y aura beaucoup de discussions au sein du MAS pour analyser la crise du capitalisme, la situation et les perspectives politiques en Belgique et pour évaluer notre fonctionnement des deux dernières années. Ces discussions, à tous les niveaux de l’organisation, du Comité National aux sections locales, aboutiront à notre congrès biennal les 12, 13 et 14 décembre.

    L’urgence d’une alternative socialiste devient chaque plus claire. Nous serons particulièrement actifs au cours des prochains mois pour engager un maximum de discussions et pour construire une force socialiste de gauche forte. Nous ne pouvons pas compter sur d’autres pour cela, nous devrons le faire nous-mêmes, chacun avec nos capacités et nos possibilités propres. Et toi aussi, tu peux y jouer un rôle important en rejoignant nos rangs !

  • ISLAM & SOCIALISME

    Dans cet article, Hannah SELL explique l’approche des marxistes pour combattre l’islamophobie en tirant les leçons de la politique des bolcheviks dans le sillage de la révolution russe. Si beaucoup de données ne concernent que la Grande-Bretagne et sont un peu datées, la situation n’est pas fondamentalement différente actuellement en Belgique. L’approche adoptée dans cet article reste une aide d’importance.

    Publié en octobre 2004 dans « Socialism Today », revue du Socialist Party, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Angleterre et pays de Galles.

    Entre un et demi et deux millions de musulmans vivent aujourd’hui en Grande-Bretagne. Rien qu’à Londres, ils sont issus de 50 groupes ethniques différents. Ils représentent une des sections les plus pauvres de la société britannique : un musulman économiquement actif sur sept est au chômage, comparé à 1 sur 20 pour le reste de la population. Les deux communautés musulmanes les plus importantes de Grande-Bretagne, originaires du Pakistan et du Bangladesh, sont particulièrement appauvries. En 1999 par exemple, 28% des familles blanches vivaient en dessous du seuil de pauvreté comparé aux 41% d’Afro-Caribéens et aux 84% de familles bengalaises (une étude de l’université d’Anvers a récemment mis en lumière le fait que 58% de la population d’origine marocaine vit en Belgique sous le seuil de pauvreté, pour 15% de la population globale, NDT)

    L’histoire des musulmans de Grande Bretagne est une histoire de pauvreté et de discrimination. Historiquement, la discrimination contre les musulmans en Grande-Bretagne a été un des nombreux aspects du racisme de la société capitaliste. Sous différentes formes, le racisme a été un élément intrinsèque du capitalisme depuis son origine. Lors de la dernière décennie et en particulier depuis l’horreur du 11 septembre 2001, il n’y a aucun doute que les préjugés anti-musulmans – l’islamophobie – ont augmenté de façon dramatique. Alors que d’autres aspects du racisme sont déjà présents, les musulmans sont confrontés aux manifestations les plus aigües de discriminations. Le gouvernement verse des larmes de crocodile sur cette hausse du racisme contre les musulmans et ceux que les gens «perçoivent» comme étant des musulmans. Mais c’est la politique gouvernementale qui est responsable d’une augmentation de 41% du nombre d’arrestations et de fouilles contre les populations asiatiques. Plus fondamentalement, la participation du gouvernement aux guerres brutales contre l’Irak et l’Afghanistan (deux pays à majorité musulmane), avec toute la propagande qui accompagne ces interventions et qui dénigre les populations de ces deux pays, a inévitablement fait monter l’islamophobie.

    L’ancien ministre de l’intérieur David Blunkett a suggéré que les minorités ethniques devaient faire de plus grands efforts pour «s’intégrer» à la société britannique, en blâmant les musulmans et les autres communautés pour la montée du racisme. En réalité, c’est le contraire qui est exact. Plus la société est hostile envers eux, plus les minorités ethniques et religieuses vont s’identifier uniquement à leurs propres communautés. Le renforcement de l’identification de beaucoup de musulmans à leur religion et à leur culture a ainsi nettement augmenté. Selon une étude récente, 74% des musulmans britanniques considèrent que leur religion a une influence importante sur leur vie quotidienne, contre 43% chez les Hindous et 46% chez les Sikhs. Nombreuses sont les raisons qui expliquent cela, mais il ne fait aucun doute que la montée des préjugés contre l’Islam a conduit beaucoup de jeunes à défendre leur religion en renforçant leur identification à celle-ci.

    Cependant il n’est pas vrai de dire que les jeunes musulmans de Grande-Bretagne s’identifient seulement ou premièrement au pays d’où ils, ou plus souvent leurs parents ou grands parents, sont originaires. Les deux tiers de tous les musulmans de Grande-Bretagne ont moins de 25 ans. Ayant été élevés en Grande-Bretagne, la plupart d’entre eux ont une double identité, à la fois partie intégrante de la Grande-Bretagne et aliénés par celle-ci. Ces jeunes ont grandi dans une société où ils se sentent sous la menace constante d’une arrestation à cause de leur couleur ou de leur religion. Ils sont confrontés aux discriminations dans l’enseignement et sur le lieu de travail et ont été enragés par la propagande de guerre impérialiste du gouvernement. Mais seule une petite minorité a tiré la conclusion erronée que le barbare terrorisme de masse de la part d’organisations islamiques réactionnaires comme Al Qaïda offre une alternative. Contrairement à ce qu’affirme la presse à scandales, 73% des musulmans de Grande-Bretagne sont fortement opposés aux attaques terroristes. En même temps, le potentiel qui existe pour un mouvement unifié capable d’impliquer les musulmans a été illustré par les centaines de milliers de musulmans qui ont participé, avec d’autres sections de la population, au mouvement anti-guerre durant les plus grandes manifestations qui se sont jamais déroulées en Grande-Bretagne.

    Comment les marxistes doivent-ils aborder la question des communautés musulmanes vivant en Grande-Bretagne? Notre point de départ est d’être fermement opposés aux discriminations anti-musulmanes en défendant le droit de chaque musulman à pouvoir vivre sans subir l’islamophobie, indépendamment de sa classe ou de sa conception de la religion. Concrètement, cela signifie de lutter pour le droit des musulmans à pratiquer librement leur religion, y compris en choisissant librement de porter ce qu’ils veulent. Le véritable marxisme n’a rien à voir avec ceux de l’extrême gauche française qui ont refusé de s’opposer aux exclusions des jeunes femmes musulmanes qui portaient un voile à l’école. Nous devons activement défendre le droit de chacun de pratiquer la religion qu’il choisit (ou de n’en pratiquer aucune) sans avoir à subir de discrimination ou de préjugés.

    Cela ne signifie cependant pas que nous percevons la population musulmane dans sa totalité comme un bloc homogène et progressiste. Au contraire. Plusieurs facteurs, comme la classe, l’origine ethnique et la conception de la religion divisent la population musulmane. Il y a en Grande Bretagne 5.400 musulmans millionnaires, dont la plupart ont fait leur fortune en exploitant d’autres musulmans, et de petites communautés musulmanes sont très riches. Ainsi, 88 Koweïtiens, dont la plupart résident en Grande Bretagne, ont investi 55 milliards de Livres Sterling dans l’économie britannique. Alors que nous avons à défendre les droit de ces milliardaires de pratiquer leur religion sans répression, nous avons aussi à convaincre les travailleurs musulmans qu’ils ont des intérêts diamétralement opposés à ces individus et que la voie vers la libération se trouve dans la cause commune avec les autres sections de la classe ouvrière à travers le monde mais, comme ils vivent en Grande Bretagne, en premier lieu avec la classe ouvrière britannique.

    En tant que révolutionnaires socialistes, le programme que nous mettons en avant doit toujours avoir pour objectif d’encourager l’unité de la classe ouvrière en tant qu’élément du processus d’élévation de sa confiance et de son niveau de compréhension. C’est la raison pour laquelle notre organisation sœur en Irlande du Nord a toujours lutté pour l’unité des travailleurs catholiques et protestants. Dans la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, les politiques réactionnaires de Tony Blair et du New Labour (le Parti Travailliste) créent des divisions que nous devons tenter de surmonter.

    Historiquement, il y a de fortes traditions d’unité entre les travailleurs musulmans et les autres sections de la classe ouvrière en Grande-Bretagne. Elles proviennent du rôle important joué par les meilleurs éléments du mouvement ouvrier dans la lutte contre le racisme. Par conséquent, les travailleurs noirs et asiatiques, y compris les musulmans, ont tissé un lien fort avec le mouvement ouvrier, bien que la majorité d’entre eux ne provenait pas initialement d’un milieu urbain dans leur pays d’origine. Dans les années ‘70, les travailleurs noirs et asiatiques ont joué un rôle clé dans plusieurs luttes industrielles. En 1976, la grève de Grunwicks contre les bas salaires, qui a largement impliqué des femmes asiatiques, a été une des batailles cruciales de cette décennie.

    Un des résultats de ces traditions positives a été que, jusqu’à récemment, les musulmans de Grande-Bretagne ont eu tendance à soutenir le Labour Party. Une étude réalisée en 1992 a par exemple conclu que «les musulmans sont loyaux envers le Parti Travailliste car ils le voient comme un parti qui œuvre pour la classe ouvrière et aussi parce que le Parti Travailliste est de loin le moins raciste à la fois dans son attitude et dans sa pratique comparé aux autres partis, en particulier face au Parti Conservateur». Un sondage de l’institut MORI réalisé après les élections de 1997 a démontré que 66% des électeurs asiatiques et 82% des électeurs noirs ont voté pour le Parti Travailliste, un taux beaucoup plus élevé que la moyenne nationale de 44%. En comparaison, les Conservateurs ont obtenu seulement 22% du vote asiatique.

    Cependant, le New Labour d’aujourd’hui ne représente en aucune façon les intérêts des travailleurs. Au contraire, le Parti Travailliste est maintenant un parti favorable à la classe dirigeante dans lequel les syndicats sont sans pouvoir. Il n’est donc pas étonnant que non seulement les musulmans mais aussi la majorité des travailleurs ne croient plus que le Labour Party est «pour eux». La désillusion est particulièrement profonde parmi les électeurs musulmans issus de la classe ouvrière. Les politiques racistes du New Labour, malgré qu’elles aient un vernis plus sophistiqué que celles des Tories, ont profondément désillusionné la plupart des musulmans. Mais c’est la guerre en Irak qui a agi de façon à rompre de façon décisive le soutien que beaucoup de musulmans accordaient encore au Labour Party. Un sondage d’opinions réalisé avant les élections Européennes a rapporté que le soutien au Labour Party a chuté de 75% chez les électeurs musulmans à seulement 38% lors des élections générales.

    Le mouvement anti-guerre a donné un aperçu du potentiel de ce que signifie gagner les travailleurs musulmans désillusionnés par le Labour à une alternative de classe. Ce processus n’est cependant pas automatique. Une condition vitale est qu’après la trahison complète du New Labour, le mouvement ouvrier prouve encore et encore dans la pratique qu’il est déterminé à combattre le racisme et l’islamophobie. Mais les marxistes doivent aussi défendre une approche de classe et socialiste concernant les musulmans. Le fait que les musulmans et les révolutionnaires socialistes marchent ensemble dans le mouvement anti-guerre constitue un véritable pas en avant. Mais nous ne devons pas laisser nos discussions avec les musulmans anti-guerre au niveau de notre opposition commune à l’occupation impérialiste de l’Irak. Nous devons étendre les discussions à des questions de classe ici, en Grande-Bretagne, y compris sur la question d’un programme et d’une stratégie aptes à combattre les privatisations et les coupes budgétaires du New Labour. Nous devons aussi soulever la nécessité d’une alternative politique au New Labour – un nouveau parti de masse qui rassemble le mouvement anti-guerre, les syndicalistes et les militants contre la casse sociale – un parti qui représente et organise toutes les sections de la classe ouvrière.

    Au cours de ces discussions, il sera parfois nécessaire de soulever des questions sur lesquelles il n’y a pas d’accord complet entre les marxistes et certains musulmans. Par exemple, face au racisme qui existe dans la société capitaliste, un nombre croissant de musulmans revendiquent de façon compréhensible des écoles musulmanes séparées. Nous devons d’une part lutter contre le racisme et la discrimination à l’école, ainsi que pour le droit de tous les étudiants d’avoir les commodités pour pratiquer leur religion, mais, d’autre part, cela n’implique pas le soutien à la création d’écoles musulmanes séparées, pas plus que nous ne soutenons d’autres écoles religieuses. Nous devons patiemment expliquer que cette voie amènera à une plus grande ségrégation et à une plus grande isolation des communautés musulmanes qui, en retour, mèneront à faire croître le racisme contre eux.

    De même que nous luttons pour le droit des jeunes musulmanes à choisir de porter le voile, il est aussi clair que nous soutenons le droit de celles qui choisissent de ne pas le porter, même lorsque cela signifie d’entrer en conflit avec d’autres musulmans.

    L’approche erronée de RESPECT

    Malheureusement, cette approche de classe n’a pas été adoptée par le Socialist Workers Party (SWP). RESPECT, la nouvelle coalition électorale qu’il a formé avec le député George Galloway a obtenu quelques succès électoraux, largement grâce à l’appel lancé aux musulmans. Lors des élections européennes, RESPECT a tiré un tract spécifique destiné aux musulmans qui présentait RESPECT comme «le parti des musulmans». George Galloway a été présenté comme un combattant pour les musulmans et décrit de cette manière : «Marié à une doctoresse palestinienne, il a de forts principes religieux concernant la lutte contre l’injustice. Il a été exclu par Blair parce qu’il a refusé de s’excuser pour son attitude anti-guerre. Nos députés musulmans soit sont restés silencieux, soit ont soutenu la guerre. De qui voulez vous pour être votre voix ?»

    Alors qu’il est juste de présenter les références anti-guerre de Galloway et de dénoncer les députés musulmans qui ont refusé de s’opposer à la guerre, le reste de sa déclaration est une tentative hautement opportuniste de faire appel aux musulmans sur base de leur religion. Au lieu de cela, les véritables socialistes doivent tenter de convaincre les musulmans qu’ils peuvent atteindre par les idées socialistes, et parmi eux plus spécifiquement les jeunes musulmans issus de la classe ouvrière (la majorité de la population musulmane de Grande-Bretagne).

    Si RESPECT avait profité de cette situation pour gagner des musulmans ainsi que d’autres sections de la classe ouvrière au véritable socialisme, cela aurait été louable. Mais au lieu de cela, ils ont fait appel aux musulmans en tant que bloc dans l’espoir d’obtenir des gains électoraux à court terme. En fait, l’histoire de l’engagement des musulmans en politique a démontré que cette approche ne marche pas. Il n’y a aucun doute à avoir sur le fait que quelques politiciens musulmans du New Labour se sont engagés en politique dans l’intention d’aider leur communauté. Cependant, à moins d’avoir eu une approche socialiste, ils ont échoué à le faire. C’est par exemple une position complètement erronée de la part de Galloway d’expliquer qu’il ne se présente pas contre Mohamed Sawar, député de Glasgow Govan, parce qu’il est musulman. Sawar a constamment voté avec le New Labour sur toutes les questions. Bien qu’il ait voté contre la guerre, il a depuis lors voté avec le reste de son parti à chaque occasion, même sur la question de l’Irak. Le fait qu’il soit musulman ne signifie pas qu’il défende les intérêts des musulmans ordinaires. Au niveau local, les conseillers musulmans tendent à être issus des petites élites musulmanes plutôt que d’être issus de la classe ouvrière. Mais le plus important, c’est que la majorité d’entre eux a adopté les politiques blairistes du New Labour.

    Mais RESPECT ne fait pas qu’échouer à élever la conscience de classe parmi les musulmans. Si elle continue sur cette voie, la coalition peut entretenir des divisions dangereuses parmi la classe ouvrière entre les musulmans et les autres communautés. Si RESPECT a des succès en étant vu comme un parti musulman qui ne s’adresse pas aux autres sections de la classe ouvrière, il peut éloigner les autres sections de la classe ouvrière et renforcer les idées racistes.

    Malheureusement, cela semble être la voie que Respect a prise. Lors des récentes élections au Sud de Leicester, RESPECT a obtenu un résultat électoral non négligeable. Sa candidate était Yvonne Ridley, la journaliste qui s’est convertie à l’islam après avoir été capturée par les talibans en Afghanistan. Encore une fois, RESPECT a fait appel à la communauté musulmane sur une base purement religieuse. Le tract spécial qu’elle a destiné à la communauté musulmane faisait référence à un dirigeant local de la communauté qui a dit que Ridley était «la seule candidate MUSULMANE» et que «les musulmans vont jouer un rôle clé lors de l’élection». Le tract n’indiquait pas d’autres raisons de voter pour RESPECT.

    La révolution russe comme justification

    En vue de justifier aujourd’hui son opportunisme politique en Grande-Bretagne, le SWP a cherché dans l’histoire de quoi appuyer son approche avec un exemple. C’est dans ce cadre que Socialist Review, publication du SWP, a publié un article de Dave Crouch avec lequel le SWP a crû justifié sa position en se basant sur l’attitude des bolcheviks après la révolution.

    Alors que l’article de Crouch donne un compte-rendu intéressant des évènements qui se sont produits, en utilisant un ton inégal et une emphase clairement façonnée pour justifier l’attitude du SWP envers RESPECT, il désinforme ses lecteurs. Dans un article beaucoup plus long sur le même sujet, publié en 2002 dans le journal théorique du SWP International Socialism, Crouch démontre pourtant qu’il est capable d’adopter une approche un peu plus objective. Ironiquement, dans cet article là, il critiquait un auteur au sujet de «la politique nationale [des bolcheviks qui s’est développée] dans un isolement presque hermétique de la société pré-révolutionnaire à la contre-révolution stalinienne». Mais dans Socialist Review il a reproduit l’erreur qu’il critiquait en ne voyant pas les différences énormes existant entre la situation des marxistes aujourd’hui en Grande-Bretagne et celle de la Russie durant les années qui ont immédiatement suivi la Révolution de 1917. Il a alors simplement déclaré que «nous pouvons apprendre des bolcheviks et nous inspirer des réalisations faites par les bolcheviks».

    Par exemple, l’Armée Rouge a participé à de nombreuses alliances militaires avec des forces pan-islamiques. Cependant, il s’agissait d’une situation de guerre civile et de nombreuses armées capitalistes attaquaient et essayaient d’écraser la première révolution victorieuse en collaboration avec les classes dirigeantes locales, dominées par les grands propriétaires terriens. La guerre civile était particulièrement intense dans les zones à prédominante musulmane d’Asie Centrale. Les comparaisons directes à faire avec la Grande-Bretagne actuelle sont évidemment très limitées…

    Cela ne signifie aucunement qu’il n’y a pas de leçons à tirer du travail de pionniers des bolcheviks. Mais l’article de Crouch ne dévoile que la moitié de l’histoire. Il se concentre presque exclusivement sur des points tels que l’union entre les dirigeants musulmans et les bolcheviks sans expliquer les divergences politiques, les conflits et les complications qui ont existé ou encore comment les bolcheviks ont essayé de gagner les masses musulmanes au programme marxiste. Sans toutefois le dire explicitement, l’article donne aussi l’impression complètement incorrecte selon laquelle l’islam était intrinsèquement plus progressiste que les autres religions parce que c’était la religion des peuples opprimés et colonisés et encore que les bolcheviks avaient traité les populations musulmanes d’une façon fondamentalement différente des autres religions.

    En fait, Vladimir Lénine et Léon Trotsky ont correctement traité les droits religieux de toutes les minorités opprimées avec une attention et une sensibilité extrême, consécutive de leur approche sur la question nationale. Leur objectif était de minimiser systématiquement les divisions et les différences entre les sections de la classe ouvrière. Ils avaient compris que, pour la réalisation de cet objectif, il était nécessaire de démontrer encore et encore que le pouvoir des Soviets était la seule voie vers la libération nationale pour les nationalités opprimées par ce qui avait été l’empire russe des Tsars (que Lénine appelait la «prison des peuples»). Mais jamais ils n’ont cependant baissé la bannière de l’unité internationale de la classe ouvrière. Quand des concessions étaient faites à des forces nationalistes, il était ouvertement et honnêtement expliqué pourquoi de telles concessions étaient nécessaires, et en même temps les bolcheviks continuaient à argumenter clairement en faveur d’un programme marxiste parmi les masses des territoires opprimés.

    Le contexte de l’époque doit être soigneusement regardé. Les bolcheviks agissaient dans des circonstances de difficultés phénoménales. Par la suite, malgré le potentiel existant dans d’autres pays pour des révolutions victorieuses, ces dernières n’ont pas pu aboutir et le premier Etat ouvrier s’est retrouvé isolé dans une situation d’arriération économique avec une domination paysanne. Finalement, ces facteurs ont permis l’émergence du stalinisme ainsi que l’écrasement de la démocratie ouvrière par le fait d’une hideuse bureaucratie.

    Ces conditions extrêmes, la survie de la révolution ne tenait alors qu’à un fil, ont forcé l’Etat ouvrier à faire des concessions à tous les niveaux. En 1921 – alors qu’il était clair qu’on ne pouvait pas compter sur une révolution victorieuse dans un autre pays à court terme – Lénine a été forcé de proposer la Nouvelle Politique Economique (NEP) pour éviter un retour aux privations et aux famines de masse. Cela impliquait des concessions envers le marché. Ces difficultés matérielles écrasantes ont inévitablement eu un effet sur la capacité de l’Etat ouvrier à appliquer ses politiques dans de nombreux domaines.

    Néanmoins, l’approche de Lénine et Trotsky vis-à-vis des droits nationaux, religieux et ethniques en particulier a constitué un modèle dans le sens où elle a combiné la sensibilité envers les aspirations nationales à une approche de principe. Cela n’a rien de commun ni avec l’opportunisme du SWP, ni avec l’approche rigide et étroite de quelques autres parmi la gauche.

    Le droit des nations à l’autodétermination

    L’approche utilisée par les bolcheviks vis-à-vis des populations musulmanes ne découle pas en première instance de la question de la religion en elle-même, mais plutôt de la manière dont la religion était en rapport avec le droit des nations à l’autodétermination. L’unification des pays et la solution à la question nationale est une des tâches clés de la révolution démocratique bourgeoise, ce qui inclut l’élimination des rapports terriens féodaux et semi-féodaux ainsi que l’instauration de la démocratie bourgeoise. Ces tâches n’ont jamais été achevées dans la Russie tsariste qui était en fait une monarchie absolue semi-féodale. Les bolcheviks avaient compris qu’étant donné le développement tardif de la bourgeoisie en tant que classe en Russie et sa crainte mortelle des mouvements révolutionnaires de la classe ouvrière, la bourgeoisie russe était incapable de réaliser les tâches de sa propre révolution.

    C’est Trotsky, avec sa théorie de la révolution permanente, qui a été le premier à tirer la conclusion que ces tâches devaient être l’œuvre de la classe ouvrière à la tête des masses paysannes. Trotsky a expliqué que, aussi important que pouvait être le rôle de la paysannerie, elle ne pouvait être capable d’agir de façon indépendante à cause de son caractère hétérogène et dispersé. La paysannerie est toujours à la suite soit de la classe dirigeante, soit de la classe ouvrière.

    Trotsky a continué à expliquer que la classe ouvrière ne se limiterait pas à l’accomplissement des tâches de la révolution démocratique bourgeoise mais passerait ensuite aux tâches de la révolution socialiste de façon «ininterrompue». Lénine avait tiré la même conclusion plus tard, dans ses «Thèses d’Avril» de 1917. Et effectivement, lors de la Révolution d’Octobre 1917, la classe ouvrière a dépassé les tâches de la révolution démocratique bourgeoise pour commencer à effectuer celles de la révolution socialiste.

    Ces tâches étaient de loin plus grandes dans les territoires de l’empire russe que dans la Russie elle-même. Les différentes régions avaient des caractéristiques différentes, mais l’image générale était celle d’économies extrêmement sous-développées et de populations constituées de façon écrasantes de paysans pauvres. Si la bourgeoisie libérale était faible et lâche en Russie, elle n’existait tout simplement pas dans la plupart de ces territoires. La classe ouvrière y était surtout constituée d’émigrés russes et les quelques bolcheviks présents avant la révolution étaient issus de cette couche de la population. Tous ces facteurs étaient particulièrement aigus en Asie centrale, région à dominante musulmane. Il est toutefois faux de conclure que les caractéristiques d’arriération d’Asie centrale avaient un lien avec cette dominante musulmane. Ces caractéristiques étaient le résultat des relations économiques et sociales féodales et la situation était peu différente dans des régions similairement sous-développées mais à dominante chrétienne.

    Lénine et Trotsky ont compris quelles étaient les énormes difficultés auxquelles le nouvel Etat ouvrier devait faire face pour résoudre la question nationale dans ces régions. La domination impérialiste par le tsarisme russe s’était profondément fait sentir et des luttes déterminées et sanglantes s’étaient déroulées contre cette oppression aussi récemment qu’en 1916. Il était donc vital de démontrer encore et encore aux nationalités qui avaient été opprimées par le tsarisme que le pouvoir soviétique n’était pas une nouvelle forme d’impérialisme, mais bien la seule voie par laquelle ils pouvaient obtenir leur libération.

    En conséquence, la constitution adoptée en juillet 1918 affirmait clairement que les soviets régionaux basés sur «un mode de vie et une composition nationale particuliers» pouvaient décider s’ils voulaient intégrer la République Socialiste Fédérale de Russie et sur quelle base. Cependant, les constitutions seules ne suffisent pas. La réalisation des tâches de la révolution démocratique bourgeoise signifiait d’assister le développement d’une culture nationale qui n’avait pas eu d’espace pour se développer auparavant. Par exemple, après des décennies de «russification», l’utilisation des langues locales a été encouragé, ce qui a aussi signifié dans plusieurs cas de développer pour la toute première fois une forme écrite de l’une ou l’autre langue.

    Il n’y a là aucune contradiction entre cette approche et l’internationalisme des bolcheviks. Ce n’est qu’en se révélant être la meilleure combattante pour la libération nationale des opprimés que la Russie des soviets pouvait montrer que la voie de la libération était liée à la classe ouvrière mondiale, et plus spécifiquement à la classe ouvrière de Russie. Cependant, cette approche n’a pas été comprise par tous les bolcheviks. Une certaine couche d’entre eux a vu dans le droit à l’autodétermination des nations quelque chose de contraire à leur internationalisme. Cette analyse a en réalité joué le jeu du nationalisme Grand Russe. Mais c’est au contraire l’approche extrêmement habile et sensible de Lénine qui a eu pour effet que la République Socialiste Fédérale de Russie a réussi à intégrer sur une base libre et volontaire beaucoup de nationalités auparavant opprimées par le tsarisme.

    L’approche des bolcheviks envers l’islam

    Comme l’islam avait été réprimé par le tsarisme, et était aussi réprimé par les impérialismes français et britanniques à travers le monde, il était inévitable que le droit des musulmans à pratiquer leur religion devienne un élément central des revendications des masses musulmanes. Les bolcheviks ont reconnu ce droit et ils étaient extrêmement sensibles sur ce point, de la même manière qu’ils l’avaient été avec les autres religions opprimées comme le bouddhisme et le christianisme non orthodoxe.

    Mais Dave Crouch va trop loin quand il affirme que «les bolcheviks ont eu une attitude très différente (envers l’islam) comparé au christianisme orthodoxe, la religion des brutaux colonisateurs et missionnaires russes». Il ajoute que «1.500 russes ont été chassés du parti communiste du Turkestan à cause de leurs convictions religieuses, mais pas un seul Turkestani». C’est une simplification excessive. Les russes ont été exclus pour avoir poursuivi l’oppression de la Russie impériale sous le nom de la révolution, et non simplement à cause de leur religion.

    Bien sûr, les bolcheviks avaient compris le rôle profondément réactionnaire du christianisme orthodoxe dans les territoires de l’empire tsariste en tant qu’instrument de l’oppression grand russe. Néanmoins, en particulier en Russie même, le christianisme orthodoxe avait une double nature. C’était à la fois la religion oppressive des tsars ainsi que ce que Marx appelait «le soupir de la créature opprimée» des masses russes. Lénine pensait aussi aux millions de travailleurs, en particuliers paysans, qui croyaient toujours en la foi chrétienne orthodoxe en disait que «nous sommes absolument opposés à offenser les convictions religieuses».

    Le véritable marxisme de Lénine et des bolcheviks n’a aucune ressemblance avec les crimes ultérieurs de Staline. A partir d’un point de vue matérialiste, et donc athée, les bolcheviks ont de façon correcte été favorables au droit de chacun à suivre la religion qu’il souhaitait, ou de n’en suivre aucune. Ils avaient compris que cela signifiait la séparation complète de la religion et de l’Etat. La religion d’Etat a été un des piliers majeurs de l’oppression dans la société féodale et, avec quelques modifications, le capitalisme continue d’ailleurs toujours à l’utiliser. Dans la Russie semi-féodale, le mécanisme du christianisme orthodoxe (la religion d’Etat) était une force aux mains de la réaction. Mais, bien que de façon différente, cela était aussi le cas de l’islam dans les républiques à dominante musulmane. Alors que le christianisme orthodoxe était la religion de l’oppression coloniale et l’islam une religion opprimée qui avait un soutien écrasant de la part des masses pauvres, l’élite indigène a tenté d’utiliser l’islam comme outil pour la contre-révolution. La séparation de l’église et de l’Etat en Asie centrale n’a pas seulement concerné le christianisme orthodoxe, mais aussi l’islam. Les bolcheviks avaient adopté cette approche au risque d’obtenir des conflits avec certaines sections de musulmans. Par exemple, en résultat de cette politique, des parents musulmans ont dans certaines régions refusé d’envoyer leurs enfants à l’école.

    Mais, tout en argumentant en faveur de la séparation de la religion et de l’Etat, les bolcheviks étaient très prudents pour éviter de donner l’impression qu’ils imposaient d’en haut la société «russe» à l’Asie centrale. Là où la population était en faveur de la Charia (loi islamique) et des tribunaux islamiques, les bolcheviks avaient compris que s’y opposer aurait été vu comme de l’impérialisme russe. Cela n’a cependant pas voulu dire que les bolcheviks acceptaient les politiques féodales réactionnaires menées par les tribunaux de la charia, pas plus qu’ils n’acceptaient les attitudes féodales qui existaient dans différents aspects de la société de l’ancien empire russe. Ils avaient simplement compris que les attitudes réactionnaires ne pouvaient pas être abolies, mais devaient changer avec le temps. C’est pourquoi ils avaient établi un système légal parallèle en Asie centrale, pour tenter de prouver en pratique que les soviets pouvaient apporter la justice. Pour sauvegarder les droits des femmes, en particulier, l’usage des tribunaux islamiques n’était permis que si les deux parties étaient d’accord. Et si l’une des parties n’était pas satisfaite du jugement, elle pouvait encore avoir recours à un tribunal soviétique.

    L’islam divisé

    Sur cette question et sur d’autres, Crouch donne une impression inégale. En lisant son article, on peut s’imaginer que la population musulmane entière d’Asie centrale était progressiste et alliée aux Bolcheviks. Dans un article de deux pages contenant de nombreux exemples sur la relation positive entre les forces musulmanes et les bolcheviks, seulement deux courtes références illustrent que ce n’était pas le cas dans toutes les circonstances. La première est quand Crouch déclare «en même temps, les dirigeants musulmans conservateurs étaient hostiles au changement révolutionnaire», mais aucune autre explication n’est donnée sur le rôle de ces «dirigeants musulmans conservateurs». La deuxième référence consiste à déclarer que «le mouvement Basmachi (une révolte islamique armée) a éclaté». Cependant, la responsabilité de cette révolte contre-révolutionnaire est exclusivement liée à la politique coloniale du soviet de Tashkent durant la guerre civile.

    Il est vrai que, durant la guerre civile russe, lorsque des larges parties de l’Est étaient détachées de la Russie, certains émigrés russes chauvins ont soutenu la révolution parce qu’ils la considéraient comme le meilleur moyen d’assurer la continuité de la domination russe. Les politiques qu’ils avaient décrétées soi-disant au nom de la révolution ont perpétué l’oppression tsariste des musulmans. A Tachkent, ville musulmane à plus de 90%, le soviet, sous la direction des Socialistes-Révolutionnaires et des Mencheviks, a utilisé la langue russe dans toutes ses procédures et a exclu les dirigeants locaux sans principes et de façon complètement chauviniste. Ces politiques réactionnaires ont joué un rôle majeur dans la constitution du mouvement Basmachi par des bandes de guérilleros islamiques. Mais, en Octobre 1919, la direction bolchevik a rétabli le contact avec Tachkent et a alors inversé les politiques du soviet de Tachkent. En Avril 1918, 40% des délégués du soviet de Tachkent étaient musulmans.

    Alors que les préjugés grand-russes ont sans aucun doute persisté, les bolcheviks se sont donnés une peine considérable pour montrer que le pouvoir des soviets signifiait la liberté nationale et culturelle. Comme Crouch le décrit, «des monuments sacrés islamiques, des livres et des objets pillés par les tsars ont été remis aux mosquées. Le vendredi – jour de célébration musulman – a été déclaré jour férié pour le reste de l’Asie centrale». Mais aucune de ces mesures n’a empêché le nationaliste turc Enver Pasha de venir en Asie Centrale en 1921 et de se joindre immédiatement à la révolte Basmachi, en transformant ainsi des fractions tribales en une force unifiée pour la réaction islamique. Une partie des musulmans avaient rejoint la contre-révolution, non pas à cause des crimes du soviet de Tachkent, mais pour gagner un territoire sur lequel ils pourraient exploiter d’autres musulmans. En d’autres mots, c’était pour défendre et pousser de l’avant leurs propres intérêts de classe.

    Les bolcheviks ont toujours compris que leur tâche était de créer le maximum d’unité entre les travailleurs et d’amener derrière eux les masses paysannes. Cela signifiait de convaincre les masses musulmanes pauvres que leur cause était celle de la révolution, et non pas celle des dirigeants islamiques réactionnaires. Contrairement au SWP aujourd’hui, ils ont toujours déployé leurs efforts dans ce but.

    Les dirigeants autochtones

    Dave Crouch parle des peines que se sont donnés les bolcheviks pour essayer de développer des directions nationales autochtones dans les soviets des Etats autonomes nouvellement formés. La politique des soviets a compris l’instauration d’un commissariat musulman (Muskom), dont la direction était en grande partie composée de musulmans non bolcheviks. En même temps, un effort particulier a été fait pour recruter des autochtones au Parti Communiste (PC – nouveau nom des bolcheviks), ce qui a conduit à une sérieuse augmentation du nombre de membres musulmans.

    Dave Crouch déclare dans son texte : «Il y avait des discussions sérieuses parmi des musulmans sur les similitudes entre les valeurs islamiques et les principes socialistes. Les slogans populaires de l’époque comprenaient : «Vive le pouvoir des soviets, vive à la charia!»; «Religion, liberté et indépendance nationale». Des partisans du «socialisme islamique» ont appelé les musulmans à établir des soviets ».

    De nouveau, ceci cache une réalité plus complexe – aucune mention n’est faite de l’attitude des bolcheviks envers ce «socialisme islamique». Il est naturellement vrai que, alors que le PC était marxiste et donc athée, la croyance religieuse ne représentait pas en soi un obstacle pour rejoindre le parti, et beaucoup de musulmans ont été recrutés. Cependant, cela ne signifiait aucunement qu’il suffisait d’être musulman et de soutenir la révolution pour rejoindre le Parti Communiste. Bien que des alliances militaires à court terme aient été formées avec toutes sortes de forces, il n’y a seulement eu qu’une organisation musulmane sur le territoire soviétique qui ait été reconnue par les bolcheviks comme un véritable parti socialiste (sur la base de son programme) – Azerbaidjani Hummet, qui devait plus tard devenir le noyau du PC de l’Azerbaïdjan. D’autres, comme le parti nationaliste libéral kazakh, Alash Orda, ont été écartés, en dépit de leurs déclarations en faveur de la révolution, et ce en raison de leur programme et de leur base de classe.

    Néanmoins, telle était l’importance de développer des directions autochtones pour le Parti Communiste que des individus qui avaient une approche totalement différente de celle de Lénine et Trotski ont pu rejoindre le PC. Parmi eux, le cas de Mirsaid Sultangaliev, devenu ensuite président du commissariat central musulman après avoir rejoint le PC en novembre 1917, est révélateur. Il affirmait que: «Tous les musulmans colonisés sont des prolétaires et comme presque toutes les classes dans la société musulmane ont été opprimées par les colonialistes, toutes les classes ont le droit d’être désignées «prolétariennes».

    Sur cette base il argumentait qu’il ne pouvait pas y avoir de lutte des classes au sein des nations opprimées. En réalité, ces idées étaient une couverture pour les intérêts de l’élite dirigeante locale. D’ailleurs, ces idées étaient constamment et publiquement contre-argumentées par la direction du Parti Communiste. Par exemple, les Thèses sur la question nationale et coloniale, adoptées par le deuxième congrès de la Comintern (l’Internationale Communiste) disent clairement: «La lutte est nécessaire contre le panislamisme, le mouvement panasiatique et les courants similaires qui lient la lutte de libération contre l’impérialisme européen et américain au renforcement du pouvoir des impérialismes turcs et japonais, de la noblesse, des grands propriétaires terriens, du clergé, etc.»

    Elles ajoutaient: «Une lutte déterminée est nécessaire contre les tentatives de mettre une couverture communiste aux mouvements révolutionnaires de libération qui ne sont pas réellement communistes dans les pays [économiquement] arriérés. L’Internationale Communiste a le devoir de soutenir le mouvement révolutionnaire dans les colonies seulement dans l’optique de rassembler les éléments des futurs partis prolétariens – communistes dans les faits et pas seulement de nom – dans tous les pays arriérés et de les former à être conscients de leurs tâches particulières, c’est-à-dire de lutter contre les tendances démocratiques bourgeoises de leur propre nation».

    Cet exemple illustre à quel point l’approche des bolcheviks est complètement différente de celle du SWP aujourd’hui. Il est vrai que le Manifeste du Congrès des Peuples de l’Est a, comme l’a fait remarquer Crouch, appelé à une guerre sainte, à laquelle les marxistes d’aujourd’hui ne doivent accorder de l’attention que dans son contexte. Ce qui a réellement été dit comprenait un clair contenu de classe: «Vous avez souvent entendu l’appel à la guerre sainte, de la part de vos gouvernements, vous avez marché sous la bannière verte du prophète, mais toutes ces guerres saintes étaient fausses, car elles ont seulement servi les intérêts de vos dirigeants égoïstes et vous, travailleurs et paysans, êtes resté dans l’esclavage et le manque après ces guerres… Maintenant, nous vous appelons à la première véritable guerre sainte pour votre propre bien-être, pour votre propre liberté, votre propre vie !»

    Lors de ce Congrès, il a été souligné encore et encore que la lutte devait être menée contre «les mollahs réactionnaires de notre propre entourage» et que les intérêts des pauvres à l’Est étaient liés à ceux de la classe ouvrière à l’Ouest.

    La Révolution de 1917 a inspiré des millions de personnes à travers le monde. D’immenses couches de pauvres des nations opprimées se sont rassemblés derrière la bannière du premier Etat ouvrier, y compris beaucoup de musulmans. L’attitude de Lénine et de Trotsky consistait à insister sur le point que rejoindre le pouvoir des soviets signifiait la libération nationale et la liberté religieuse. C’était le point le plus crucial étant donné l’histoire répugnante de la Deuxième Internationale social-démocrate qui a soutenu l’oppression coloniale et en déclarant cela, Lénine et Trostky n’ont pas affaibli leur programme socialiste. Au lieu de cela, ils ont insisté sur le fait que la voie vers la liberté ne se trouvait pas dans l’unité avec sa propre bourgeoisie nationale mais au contraire avec la classe ouvrière mondiale dans la lutte contre l’impérialisme mais aussi contre leurs «propres» propriétaires terriens féodaux et contre les mollahs réactionnaires qui avaient ces derniers.

    Quelles leçons pour aujourd’hui?

    En Asie centrale, Lénine et Trotsky ont tenté de gagner une population paysanne à prédominante musulmane qui luttait pour ses droits nationaux, à la bannière de la révolution mondiale, sur un fond de lutte désespérée pour la survie du premier Etat Ouvrier. En Grande-Bretagne aujourd’hui nous tentons de gagner une minorité opprimée de la classe ouvrière à la bannière du socialisme.

    Dans bien des sens, notre tâche est de loin plus facile. La grande majorité des musulmans en Grande-Bretagne est issue de la classe ouvrière et beaucoup d’entre eux travaillent dans des lieux de travail ethniquement mixtes, particulièrement dans le secteur public. Le massif mouvement anti-guerre a donné un aperçu du potentiel qui est présent pour un mouvement unifié de la classe ouvrière, avec des musulmans intégralement englobés dans ce processus. La création d’un nouveau parti de masse des travailleurs qui mènerait campagne sur une base de classe à la fois sur les questions générales ainsi que contre le racisme et l’islamophobie constituerait un énorme pôle d’attraction pour les travailleurs musulmans tout en commençant à détruire les préjugés et le racisme.

    Cependant, l’absence d’un tel parti actuellement amplifie les difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Dans les années ‘90, l’effondrement des régimes d’Europe de l’Est et d’Union Soviétique a fourni au capitalisme mondial une opportunité pour écarter la question du socialisme en présentant le socialisme comme un échec en mettant faussement sur un pied d’égalité le socialisme et les régimes staliniens. Cela a permis aux classes dirigeantes de mener un assaut idéologique contre les idées du socialisme. L’aile droite du Parti Travailliste, comme de la social-démocratie partout à travers le monde, s’est servie de cette occasion pour abandonner toute référence au socialisme dans leur programme et pour devenir des partis clairement capitalistes.

    Plus d’une décennie après l’effondrement du stalinisme, une nouvelle génération tire la conclusion que le capitalisme est incapable de satisfaire les besoins de l’humanité et parmi elle une minorité en arrive à des conclusions socialistes. Néanmoins, la conscience reste en recul derrière la réalité objective, et le socialisme n’est pas encore devenu une force de masse.

    Etant donné le vide qui existe par conséquent, des jeunes radicalisés recherchent une alternative politique. Une petite minorité de jeunes musulmans en Grande Bretagne regarde vers des organisations de l’islam politique de droite telles que Al-Muhajiroun. L’absence d’alternative offerte par de telles organisations est démontrée par leur opposition au mouvement anti-guerre, sous le prétexte qu’il engage les musulmans à manifester à côté de non-musulmans. La majorité des jeunes musulmans radicaux ont été dégoûtés par des organisations comme Al-Muhajiroun et ont compris la nécessité d’un mouvement anti-guerre unifié. Le potentiel pour construire une base forte pour les socialistes parmi les musulmans existe sans aucun doute, mais seulement si notre engagement à leur côté se fait avec une argumentation pour le socialisme.

    Il y a partout à travers le monde de grands parallèles à faire avec la situation à laquelle les bolcheviks ont été confrontés, bien que les différences restent grandes. En Irak aujourd’hui, par exemple, les marxistes sont confrontés à la tâche difficile de reconstruire des organisations ouvrières indépendantes et de mobiliser les travailleurs et les masses pauvres en défense de leurs droits, y compris le droit de s’organiser indépendamment des organisations islamiques dont le programme n’offre pas d’alternative aux masses irakiennes. Les leçons du 20ème siècle soulignent les dangers qu’encourent les socialistes s’ils renoncent à leur programme indépendant. Au Moyen Orient en particulier, c’est l’échec des Parti Communistes de masse à conduire la classe ouvrière au pouvoir qui a permis à l’islam politique de droite de l’emporter. Lors de la Révolution iranienne de 1978-79, la classe ouvrière a dirigé un mouvement qui a renversé la monarchie brutale et soumise à l’impérialisme. Le Parti Communiste Tudeh était la plus grande force de gauche en Iran, mais il n’a pas poursuivi une politique ouvrière indépendante. Au lieu de cela, il s’est lié à l’Ayatollah Khomeini malgré les tentatives du clergé pour étouffer le mouvement ouvrier indépendant. Le résultat a été l’arrivée au pouvoir du régime de Khomeini qui a écrasé le Toudeh et a assassiné les éléments les plus conscients de la classe ouvrière.

    D’un autre côté, malgré les difficultés énormes auxquelles ils ont été confrontés, les bolcheviks ont donné un aperçu de la seule voie vers la libération (que ce soit la libération nationale ou encore religieuse) : la classe ouvrière mondiale unifiée autour d’un programme socialiste.

    Les 80 années qui ont suivi ont été un cauchemar d’oppression nationale pour les mêmes minorités qui avaient goûté à la libération durant les années qui ont directement suivi la révolution. Le stalinisme d’abord et maintenant le capitalisme ont signifié l’oppression brutale pour les minorités de la région. Après l’horreur de Beslan, le danger d’une nouvelle guerre caucasienne est présent. La cruauté des preneurs d’otages à Beslan a très justement choqué le monde, et nulle cause ne peut justifier de telles actions inhumaines. Néanmoins, les origines de la situation actuelle sont liées à l’horrible assujettissement du peuple tchétchène par les gouvernements russes successifs, avec 250.000 tués et la capitale Grozny rasée. C’est l’incapacité complète du capitalisme au 21ème siècle de résoudre la question nationale qui va mener une nouvelle génération à redécouvrir le véritable héritage des bolcheviks.

    Les bolcheviks et les musulmanes.

    Le JENOTDEL (Le bureau des ouvrières et des paysannes) a mené une campagne pour aller vers les paysannes opprimées du monde soviétique, souvent en prenant un grand risque. En Asie Centrale, les militants du Jenotdel ont organisé des «yourtes rouges» («tentes rouges») où les femmes de la région se voyaient offrir une formation pour différents métiers, l’alphabétisation, une formation politique et ainsi de suite.

    Cependant, comme la révolution est restée isolée, cette démarche n’a pas pu pleinement réussir (ni dans les régions musulmanes, ni dans l’Union Soviétique) parce que la révolution, dans un pays économiquement arriéré, était incapable de fournir les moyens économiques et culturels pour libérer les femmes. Trotsky avait décrit comment la nouvelle société envisageait de fournir des maternités, des crèches, des jardins d’enfants, des écoles, des cantines sociales, des laveries collectives, des stations de premiers secours, des hôpitaux, des sanatoriums, des organisations athlétiques, des théâtres, tous gratuits et de haute qualité pour donner à la femme et ainsi au couple amoureux une véritable libération des chaînes d’oppression millénaires.

    Mais il continuait d’expliquer «il s’avérait impossible de prendre d’assaut la vieille famille, non pas parce que la volonté manquait, ou parce que la famille était si fermement ancrée dans les cœurs des hommes. Au contraire, après une courte période de méfiance envers le gouvernement et ses crèches, jardins d’enfants et institutions comme celles-ci, les ouvrières et après elles les paysannes les plus avancées ont apprécié les avantages infinis de la prise en charge collective des enfants ainsi que de la socialisation de toute l’économie familiale. Malheureusement, la société était trop pauvre et trop peu cultivée. Les véritables ressources de l’Etat ne correspondaient pas aux plans et aux objectifs du Parti Communiste. On ne peut pas «abolir» la famille, il faut la remplacer. La véritable libération des femmes est irréalisable sur la base de la «pénurie généralisée». L’expérience prouvera bientôt cette austère vérité que Marx avait formulé 80 ans auparavant» (La Révolution trahie).

    La «pénurie généralisée» était particulièrement aiguë en Asie Centrale. Pratiquement, cela signifiait que les femmes qui s’évadaient des situations familiales répressives étaient confrontées à la famine comme elles n’avaient littéralement pas de moyens de soutien alternatifs. Même si les moyens économiques avaient existé pour libérer les femmes du fardeau domestique et leur permettre d’avoir un rôle économique indépendant, il n’y a pas de doute que le nouvel Etat ouvrier aurait toujours été confronté à de la résistance, particulièrement dans les régions économiquement arriérées où la classe ouvrière n’existait pas encore. Cependant, comme Trotsky l’a décrit, après une période, sur la base des ressources fournies, l’écrasante majorité en serait venue à comprendre les avantages de la libération des femmes.


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  • Le capitalisme, un système de crises

    Si les marxistes condamnent le capitalisme, ce n’est pas seulement en réaction face aux injustices. Certes, nous pensons que les bas salaires que les entreprises donnent à l’heure actuelle à certains travailleurs sont inadmissibles, tout comme le fait que de plus en plus de gens vivent dans la pauvreté. Mais nous pensons aussi que, derrière la régression sociale, il y a un mécanisme profond qui est la cause réelle de tous les problèmes.

    Par Peter, MAS-Louvain

    Au milieu du 19e siècle, Karl Marx, le fondateur du socialisme scientifique, a mis à nu les lois fondamentales du capitalisme. Evidemment, le capitalisme de ce temps-là était très différent du capitalisme d’aujourd’hui. Mis à part une activité agricole encore importante, la production était concentrée dans les mines, la métallurgie et le textile. Le développement du capitalisme s’est traduit par d’énormes progrès technologiques et une organisation plus efficace du travail par une augmentation énorme de la productivité du travail. En moins de temps, on peut fabriquer davantage de produits. Du point de vue de la production de richesses, le capitalisme a représenté un grand pas en avant en comparaison avec le système féodal des grands propriétaires terriens, des rois, de l’église et des paysans pauvres et exploités.

    Mais, depuis une trentaine d’années, le niveau de vie de la classe des travailleurs est mis à mal par le capitalisme néolibéral. Les marxistes disent que – à l’intérieur d’un système de propriété privée des entreprises, des machines et des terrains – cette crise est « inévitable ».

    Spontanément, beaucoup de gens rejettent l’idée que la société est soumise à des « lois objectives d’évolution ». Nous pouvons quand même décider de ce que nous faisons ou ne faisons pas. C’est juste, mais là où nous n’avons pas le choix, c’est que nous avons besoin de nourriture, de logement et de vêtements pour survivre. De plus, la plupart des gens n’ont pas d’autre choix que de proposer leur force de travail sur le marché capitaliste.

    Le travail crée la valeur

    Le patron a également investi dans d’autres « coûts de production » : un bâtiment, des machines, du matériel de bureau, des matières premières,… Les capitalistes amortissent la valeur de toutes ces dépenses sur une période déterminée. Mais celles-ci ne créent pas en elles-mêmes une nouvelle valeur. Seule la force de travail crée, selon Marx, une plus grande valeur que la valeur (le salaire) qui est nécessaire pour permettre aux travailleurs de reproduire leur force de travail et celle de leur famille.

    Le salaire que les travailleurs reçoivent ne correspond pas à la valeur qu’ils ont produite en travaillant pendant 38 heures par semaine. Sinon, pas de bénéfices. Le temps qui est nécessaire pour produire la valeur du salaire est moindre que le temps pendant lequel les salariés travaillent effectivement. C’est cela que nous appelons l’exploitation : le temps de travail gratuit que les travailleurs effectuent pour le capital et qui forme la base de la plus-value.

    Le réinvestissement d’une partie de cette plus-value dans une nouvelle production a été la base historique de l’accumulation du capital: des unités de production plus grandes et plus nombreuses, le monde entier désormais soumis au « marché libre »,… A cause de la concurrence, les entreprises sont obligées de produire plus vite et à moindre coût, afin d’agrandir leur marges bénéficiaires et de pouvoir faire face à la guerre des prix avec les autres capitalistes.

    Vu qu’il y a des limites physiques mais aussi sociales (la résistance collective des travailleurs, c’est-à-dire la lutte des classes) à ce que les patrons peuvent tirer de leurs salariés, les capitalistes ont tendance à investir davantage dans de nouvelles machines et de nouvelles technologies afin d’augmenter la productivité plutôt que dans les forces de travail. Mais conquérir de plus grandes parts de marché avec des prix plus bas ne fonctionne qu’un temps : la concurrence suit en général assez rapidement le renouvellement technologique. Et surtout, ce n’est que l’exploitation des travailleurs qui apporte une plus-value. Un plus grand investissement dans les machines et la technologie réduit la quantité de profits par quantité de travail investie.

    Taux de profit à la baisse

    Ce phénomène – la tendance à la baisse du taux de profit -, on l’a vu à l’œuvre à la fin des Golden Sixties et au début des années ’70. A cette époque-là, il a été renforcé par d’autres facteurs. D’une part, la montée des luttes des travailleurs et des salaires plus élevés ont aussi réduit les taux de profit du capital. D’autre part, depuis le milieu des années ’70, on a assisté à un ralentissement généralisé de la croissance capitaliste. Etant donné que la classe des travailleurs, qui représente la grande majorité de la population, ne peut pas, avec la valeur des salaires, acheter tous les produits et les services qu’elle produit elle-même, il y a ou il peut y avoir une surproduction.

    En effet, les grands actionnaires et les capitalistes peuvent se permettre d’acheter plus de produits que les travailleurs, mais ils ne peuvent pas acheter toutes les voitures, frigos, téléviseurs,… que les travailleurs fabriquent lors de leur «travail gratuit». Dans les années ’60, la croissance réelle de l’économie tournait, en moyenne, autour des 5 à 6%. On manquait même de main d’œuvre. Dans les années ’70, cette croissance a diminué jusqu’à 3%. En fait, c’est très maigre, car il va de soi que les capitalistes doivent de temps à autre remplacer leurs machines usées, ce qui ne fournit pas d’emploi supplémentaire, de même que l’augmentation de la productivité, grâce à des meilleurs machines ou une plus grande exploitation, ne produit pas plus d’emplois.

    Attaques contre le pouvoir d’achat

    Toutes les mesures (bloquer la hausse des salaires, augmenter le rythme de travail, développer le système de travail par pauses pour rentabiliser au maximum des machines coûteuses,…) que les capitalistes et leurs gouvernements ont dû prendre depuis le début des années ’80 pour relancer le taux de profit sur des marchés qui se développent moins vite, voire qui rétrécissent, n’ont fait qu’accroître le fossé entre la production et le pouvoir d’achat de la population.

    La seule mesure qui pouvait effectivement faire gagner du temps au capitalisme – même si c’était un gain provisoire – était d’accumuler des dettes de façon massive. Cela s’est fait à grande échelle à partir des années ’80. Les gouvernements ont injecté de l’argent dans des industries en difficulté afin de les « assainir » comme en Belgique ou ont offert des contrats colossaux à l’industrie militaire comme aux Etats-Unis. Pendant un temps, cela a donné une nouvelle impulsion à certains marchés.

    Afin de diminuer le fossé entre le pouvoir d’achat des salariés et les capacités de production, les banques ont commencé à octroyer de plus en plus de prêts, aux Etats-Unis et ailleurs. Aujourd’hui, des emprunts ne peuvent plus être remboursés avec pour conséquence la plus grosse crise de crédit et financière depuis les années ’30. La surexploitation des travailleurs a réussi à restaurer les profits, mais vu le manque de pouvoir d’achat de la population, c’est surtout en bourse que les patrons et les actionnaires ont placé cet argent. Il s’en est suivi une série de « bulles » de spéculation dans les technologies de l’information d’abord, puis dans les hypothèques du secteur immobilier, et aujourd’hui dans le pétrole et les produits alimentaires.

    En plus de la spéculation, un autre phénomène intervient dans l’augmentation des prix : le caractère d’improvisation permanente du capitalisme. En effet, le développement de la production est continuellement entravé par une course aux profits à court terme, par une instabilité politique, par des réponses boiteuses aux « catastrophes naturelles » ainsi que par une utilisation non démocratique des moyens disponibles (voir entre autres la discussion sur les agrocarburants). Résultat aujourd’hui : des prix élevés et une stagnation économique.

    La spirale vers le bas du capitalisme a signifié une baisse du niveau de vie pour la grande masse de la population, une pauvreté grandissante, un fossé qui se creuse entre riches et pauvres, un chômage structurel (même si celui-ci a été camouflé par la création d’emplois précaires et à temps partiel et la suppression d’allocations de chômage). Ce système n’a pas d’avenir à offrir aux travailleurs et à leurs familles.


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  • Ne soyez pas seulement en colère, devenez actifs !

    Ce ne sont pas les activités qui ont manqué durant la première moitié de l’année. Après, entre autres, des actions antiracistes, antisexistes, antihomophobes et pour l’augmentation de notre pouvoir d’achat, le premier bilan à tirer de l’année est extrêmement positif. En espérant que ce (trop) bref aperçu vous convaincra de vous aussi devenir actif dans la lutte !

    Par Stéphane, MAS/LSP-Bruxelles

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    Pourquoi j’ai rejoint

    J’ai rencontré les militants du M.A.S. par hasard, et, après de longues discussions, j’ai décidé de les rejoindre car j’ai eu envie de défendre activement et d’afficher des opinions qui étaient les miennes depuis longtemps mais n’avaient pas trouvé leur terrain d’expression.

    Au M.A.S. on partage un idéal, mais chacun garde sa liberté tout en étant unis dans l’effort des actions de lutte concrètes qui donnent de vrais résultats. C’est cet aspect concret (sur le terrain lors des luttes et des grèves, en contact avec les syndicats) qui m’a définitivement décidé.

    Enfin, j’y ai rencontré plein de gens sympathiques, qui aiment faire la fête, qui ne jugent pas, et avec qui je partage des convictions, ce qui n’est pas négligeable !

    Caroline, étudiante, Liège


    Je suis déjà depuis 17 ans dans une famille d’accueil et j’ai eu beaucoup de sœurs adoptives. Les raisons pour lesquelles elles ont été (parfois temporairement) placées ne différaient pas beaucoup, même si elles venaient de différentes familles. Pour quelles raisons ? Parce qu’elles étaient des filles, considérées comme des êtres inférieurs et traitées comme telles. Elles avaient été dès leur plus jeune âge (en gros depuis qu’elles pouvaient marcher) victimes de l’industrie du sexe (oui, même en Belgique), brutalisées par leurs parents, nourries avec de la nourriture pour chien,… Et pourquoi ? Oui, parce que ce n’étaient que des filles.

    Ce n’est qu’une chose parmi la liste infinie de ce qui doit changer. C’est pour cela que j’ai rejoint les anarchistes pendant une période. Dans ce groupe anarchiste, il y avait beaucoup d’actions, de discussions,… sur les choses à changer pour changer le monde (selon les anarchistes). Mais il n’y avait pas de discussion sur la raison pour laquelle les choses sont comme elles sont, on ne regardait pas la cause. On cherchait des solutions pour les problèmes sociaux, sans s’en prendre au cœur du problème et au pourquoi des choses. C’est pour cela que j’ai quitté ce groupe anarchiste et que je suis devenu membre du MAS. Il y a plus d’espace de discussion et donc plus d’espace pour s’en prendre aux choses en partant de leur dialectique.

    Silke, MAS-Lokeren

    Le MAS-LSP lutte pour une société dont la production serait orientée vers les besoins de chacun et non plus vers les profits d’une poignée de parasites. Pour cela, nous avons besoin d’un parti où les membres ne paient pas seulement une cotisation, mais sont réellement impliqués de façon active dans la prise des décisions, dans l’organisation et la réalisation des actions,… En bref : efficacité et démocratie dans la lutte pour le socialisme. Nos membres diffusent donc l’Alternative Socialiste, récoltent le fonds de lutte nécessaire pour mener nos campagnes, participent aux réunions hebdomadaires, etc. En fonction, bien sûr, de la formule marxiste : « de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins. »

    Ces six derniers mois uniquement ont été entre autres, l’occasion de luttes…

    …antiracistes

    Au début du mois de mars, pas moins de 1.200 personnes ont participé à Gand à notre manifestation anti-NSV, peu de temps après une première mobilisation du côté francophone depuis longtemps. Fin janvier, nous avions ainsi manifesté contre la venue de Jean-Marie Le Pen à Bruxelles ainsi que le 1er mai à Charleroi contre le groupe néofasciste Nation. Ces mobilisations étaient certes moins massives (respectivement +/- 70 et 300 manifestants) mais constituent des pas importants dans la construction de la lutte contre le racisme et le fascisme en Belgique francophone. De plus, à l’ULB, Etudiants de Gauche Actifs (EGA, notre cercle étudiant) a activement participé au comité de soutien aux sans-papiers en lutte à l’ULB. Nos membres et nos sympathisants ont joué un rôle clé dans la construction de cette lutte.

    …antisexistes

    En mars, nous avons également organisé une manifestation avec des organisations de femmes iraniennes et kurdes pour la journée internationale des femmes. Une telle manifestation n’avait plus vu le jour en Belgique depuis des années. Les 600 manifestants réclamaient des droits démocratiques égaux pour les femmes dans le monde néocolonial, mais luttaient également contre l’exploitation économique dont sont plus fortement victimes les femmes partout dans le monde. Cet évènement et la campagne qui l’a précédé nous ont permis de réunir de nombreux contacts, en Belgique et ailleurs, pour l’organisation de nouvelles actions à l’avenir.

    …anti-homophobes

    Cette année, la Gay Pride a été l’occasion pour nous d’intervenir politiquement dans l’évènement avec les membres de notre nouvelle commission LGBT. Nous y avons mis en avant la nécessité de lutter contre l’homophobie, contre l’intolérance qui croît à mesure que le pouvoir d’achat diminue ainsi que contre la commercialisation de la Gay Pride.

    …pour plus de pouvoir d’achat

    De janvier à juin, nous avons été également présents dans les différentes luttes des travailleurs à travers le pays pour l’augmentation du pouvoir d’achat : des grèves du secteur automobile à celles des services communaux, en passant par celles des hôpitaux, des transports en commun ou encore avec la semaine d’action de juin. Allons chercher l’argent là où il est : dans les coffres des grosses entreprises et les poches des gros actionnaires qui chaque année avalent plus de milliards d’euros de profits et de dividendes !

    Rejoignez nos rangs !

    Alors que plus de 40% de la population mondiale vit avec moins de 2 dollars par jour, la fortune cumulée des millionnaires équivaut à 3 fois et demi le PIB américain (50.000 milliards de dollars). Dégoûtés ? Révoltés ? Ne restez pas seuls dans votre coin, rejoignez le MAS/LSP et la lutte pour une alternative socialiste!


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
    • 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

    Soutenez notre travail, faites un don au MAS/LSP !

    Versez votre don ou un soutien mensuel (par ordre permanent bancaire) sur le compte n° 001-2260393-78 avec la communication « don ».

    Pour toute information supplémentaire, n’hésitez pas à nous contacter : info@socialisme.be ou finances@lsp-mas.be.
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    Liens:

  • Qui croit encore ces gens-là ?

    Les politiciens traditionnels embourbés de crise en crise

    L’inflation atteint un niveau record en Belgique : 5,1% en mai alors que la moyenne de l’Union Européenne est de 3.6%. Le coût du logement a doublé depuis 2000, aussi rapidement que dans les pays voisins. La Belgique est un paradis pour gros fraudeurs ; les riches volent chaque année 30 milliards d’euros à la collectivité. Nos retraites sont parmi les plus faibles d’Europe et 40% des pensionnés seront sous le seuil officiel de pauvreté d’ici 2016. Mais nos politiciens ne s’occupent que de BHV, des corridors, des bourgmestres francophones de la périphérie, des droits d’inscription,…

    Bart Vandersteene

    Stoppez ce cirque!

    Ce genre de titre a été utilisé même dans les journaux flamands après la tentative des partis flamands de scinder unilatéralement BHV au parlement début novembre. Plus de neuf mois plus tard, le cirque continue. Les mécanismes qui empêchent un groupe linguistique d’imposer une décision à un autre sont entrés en vigueur et on est passé aux négociations après avoir roulé des mécaniques. Au cours des neuf derniers mois, l’attitude de la majorité de la population est passée de la contrariété à l’indignation. La colère et l’incompréhension grandissent aujourd’hui. Le fossé entre ce que les gens souhaitent et ce que racontent les politiciens n’a presque jamais été aussi grand. Le petit monde qui gravite dans et autour de la rue de la Loi se trouve à des lieues des préoccupations réelles des familles ordinaires.

    Les sondages d’opinion démontrent pourtant que plusieurs années de campagne et de propagande communautaires n’ont pas provoqué de changement fondamental dans l’opinion publique. Selon le dernier sondage d’opinion, seuls 9 % des Flamands sont partisans du séparatisme, environ le même chiffre qu’au cours des précédentes décennies. Nous ne pensons pas que ce soit spécialement l’expression d’un lien émotionnel fort vis-à-vis de la Belgique et tous ses symboles (Etat, drapeau, maison royale,…). C’est surtout l’expression du sentiment général que la division du pays ne se passerait pas sans grosse casse, que l’autre groupe linguistique n’est pas le problème fondamental dans cette société mais que lors d’une scission, quelque soit le côté, c’est l’homme de la rue qui sera le dupe.

    Une réforme d’Etat pour qui ?

    A défaut de crédibilité dans le domaine social, les partis traditionnels essayent de donner un emballage social à leurs positions sur la réforme d’Etat. On nous dit que tout cela a pour but de défendre les générations futures – alors que, pour eux, seules comptent les marges bénéficiaires du trimestre suivant !

    Il est frappant de remarquer qu’aucun parti francophone ou néerlandophone ne veut mettre un terme aux milliards d’euros de cadeaux que reçoit le patronat (sans pour cela devoir satisfaire à des conditions contraignantes), au fait que la sécurité sociale est sapée par les transferts de financement vers le capital ou aux innombrables autres mesures antisociales. On parle au Nord comme au Sud de la question communautaire comme d’une question d’importance cruciale pour l’avenir de nos enfants, mais leur avenir est en fait vendu aux sociétés comme Suez, Microsoft, Ford,… Les politiciens belges s’arrachent ensuite les cheveux pour savoir comment utiliser les maigres moyens restants.

    Les partis flamands veulent aller plus loin que les francophones avec leurs réformes. Cela n’a rien à voir avec un caractère plus social des partis francophones, mais bien avec un autre contexte, d’autres rapports de forces et donc d’autres sensibilités.

    Fondamentalement, les partis bourgeois francophones réclament juste le droit de décider comment et à quel rythme organiser leurs attaques sociales, comme autour de la chasse aux chômeurs par exemple, alors que les partis flamands veulent imposer leur vision.

    Pas d’espace pour des mesures favorables au pouvoir d’achat ?

    Entre 80 et 100.000 manifestants. Des actions, des grèves et des manifestations partout. Les agriculteurs eux aussi en action. Le gouvernement ne veut cependant pas offrir plus que ce qui est déjà prévu avec l’indexation automatique des salaires pour le pouvoir d’achat. Et si on parle encore d’indexation, c’est parce que les syndicats ont clairement fait savoir qu’il était absolument hors de question d’y toucher. Pourtant, l’indexation a été déjà bien minée, entre autres pour plus de 300.000 employés soumis à la commission paritaire 218 qui n’ont plus droit qu’à une seule indexation par an et qui doivent attendre maintenant encore une demi-année avant que leurs salaires puissent faire un peu plus face aux augmentations des prix de ces derniers mois.

    Le budget du gouvernement se trouve déjà depuis longtemps dans le rouge. Les gouvernements Verhofstadt ont pu maintenir un certain équilibre au cours de ces cinq dernières durant une période de croissance économique, mais uniquement en reportant beaucoup de factures sur les générations suivantes. Le gouvernement actuel doit prendre des mesures dans une conjoncture beaucoup plus défavorable. La question est alors : d’où viendra l’argent ? Electrabel a clairement fait comprendre que les 250 millions d’euros que lui réclame le gouvernement seront répercutés sur la clientèle. De cette manière, chaque mesure sera payée par nous-mêmes.

    Quoi après le 15 juillet ?

    Les élections suivantes (en 2009) sont bien trop proches pour que la rhétorique électorale s’arrête. Aucun parti ne veut apparaître comme le perdant et la discussion contre l’autre groupe linguistique est la seule manière avec laquelle les différents partis peuvent se distinguer. Autrefois des moyens étaient libérés pour faire digérer un accord avec un peu de sucre. Aujourd’hui il n’y a plus de marge financière pour payer un accord, et pas uniquement parce que le cartel flamand ne veut pas libérer un euro pour payer la scission de BHV.

    En ce sens, il n’y a rien d’extraordinaire à ce que les négociations traînent maintenant depuis plus d’un an. Il n’y a quasiment plus d’espace pour un compromis à la belge. Les élections continuent à se rapprocher et personne ne va faire de concessions à l’autre. Il est donc difficile de prédire ce qui se passera le 15 juillet ou après. Ce qui est certain, c’est que nous aurons la même instabilité politique et que les politiciens seront toujours aussi éloignés des problèmes auxquels sont confrontés les gens ordinaires.

    Le mouvement ouvrier a urgemment besoin de faire entendre sa propre voix politique au sein du débat. Quand donc se développera un courant au sein du mouvement ouvrier chrétien CSC et du mouvement ouvrier socialiste FTGB pour remettre en cause la politique antisociale des CDH, CD&V, PS et SPa et pour lancer un appel pour un nouveau parti des travailleurs?

  • Visite militante de Liège et BBQ

    Visite militante de Liège et BBQ

    Il y a tout juste une semaine, nous avons organisé une petite visite de Liège avec sur base de l’histoire des luttes et des révoltes populaires dans la cité ardente, qui a décidément bien mérité son surnom… C’était pour nous l’occasion de commencer les vacances et nos campagnes d’été par une rencontre agréable à laquelle un peu plus d’une trentaine de personnes ont pris part, dont de jeunes ouvriers qui ont fait la connaissance de notre organisation à travers notre campagne pour plus de pouvoir d’achat.

    Cette activité s’est déroulée une semaine à peine après la soirée de fin d’examen des Etudiants de Gauche Actifs, qui a également été une belle petite réussite. Réussite visiblement dans la droite lignée des traditions liégeoises, aux dires d’un certain Hubert Thomas… Ce dernier avait déclaré en 1541: «Personne ne croirait que les Liégeois sont buveurs au-delà de toute mesure, et moi-même je n’aurais rapporté cet amour du vin de mes compatriotes si je ne savais qu’aujourd’hui l’art de boire congrûment n’est pas compté par eux au nombre des vices, mais bien estimé à l’égal des premières vertus… Celui qui se montre sobre et frugal est méprisé, bafoué : on s’écrie qu’il doit avoir sur la conscience quelque crime qu’il craint de dévoiler pendant son ivresse.» Hum…

    1.000 ans de luttes populaires à Liège

    Bien entendu, c’est un autre aspect de l’histoire populaire de notre ville qui a été mis à l’honneur durant la visite, celui de la combativité du peuple liégeois au cours de l’histoire. La Cité Ardente peut s’enorgueillir de quelques beaux faits d’armes propres à rendre fiers les militants d’aujourd’hui… Notre guide n’a pas manqué d’insister sur ce point : Jean Peltier n’est pas seulement militant de longue date et passionné d’histoire, c’est aussi un amoureux de sa ville qui sait susciter l’intérêt, et avec beaucoup d’humour, ce qui ne gâche bien évidemment pas les choses…

    Parmi tous les évènements hauts en couleur (rouge…) qui parsèment l’histoire de Liège, l’épisode de la Révolution liégeoise de 1789 est probablement le plus connu. Dès que les échos de la révolution française sont parvenus aux oreilles des Liégeois, le Prince-Evêque qui exerçait le pouvoir a été chassé. Après plusieurs années de luttes, en 1795, le rattachement à la France est voté, ce qui est un fait unique en Europe. Ce fait est révélateur de l’adhésion aux idéaux révolutionnaires portés par la jeune République, mais aussi des liens étroits que le parti populaire, à Liège, avait entretenu avec la France au cours des siècles précédents. Cette date a signifié la fin de la principauté de Liège et d’une histoire indépendante d’un millénaire, mais c’est loin d’être la seule à retenir pour les révolutionnaires d’aujourd’hui.

    Ainsi, en 965 déjà, une révolte populaire éclate contre la politique fiscale de l’évêque Eracle (peut être un ancêtre de Didier Reynders ?).

    Peu de temps après arrive l’évêque de Liège le plus célèbre, Notger, qui est aussi un seigneur féodal. C’est à partir de ce moment que la Principauté prend corps peu à peu. Il redescend de Publémont où s’était réfugié Eracle, fait construire une nouvelle cathédrale et un nouveau palais Place Saint-Lambert (l’actuel date de 1536), plusieurs collégiales et une nouvelle muraille autour d’une zone élargie incluant un centre économique (Place du Marché) et commerçant (en Neuvice).

    Pendant les 5 premiers siècles de son existence, la principauté de Liège est une région très riche grâce aux terres fertiles de Hesbaye, aux bois des Ardennes, à la pierre, la houille et le fer que l’on trouve en abondance. Le commerce s’effectue d’abord le long de la Meuse, puis se développe un peu partout en Europe. Liège est alors célèbre pour son artisanat (dinanderies, textile), pour ses banquiers et son art, essentiellement religieux. Tout cela suscite les convoitises de l’extérieur… mais aussi des luttes pour mieux répartir cette richesse à l’intérieur.

    Car le peuple connaît dans la principauté des conditions de vie très difficiles et dès le début, des luttes opposent les pauvres aux riches et aux puissants. C’est ainsi que Huy, qui dépend de la Principauté, connait la première Charte des Libertés au nord des Alpes, en 1066. Plus réticent à accorder des libertés sous son propre balcon, l’Evêque de Liège n’accordera les premières libertés aux Liégeois qu’en 1198.

    Dès le 13e siècle, les luttes sociales s’aiguisent. Le Prince-Evêque et les nobles, qui acceptent mal de voir leurs privilèges rabotés, essaient de récupérer l’intégralité du pouvoir. Les métiers résistent à la politique du Prince-Evêque et essaient de conquérir de nouveaux droits. Régulièrement, le Prince-Evêque est obligé de faire appel à des seigneurs étrangers pour résister militairement aux soulèvements populaires. En 1255 se déroule l’insurrection des batteurs de Dinant, en 1297 le soulèvement du commun de Huy et en 1302 la révolte des métiers de Saint-Trond. Mais la plus grande lutte a lieu à Liège en 1312. C’est la Mal Saint-Martin.

    Quand les Liégeois brûlent les églises…

    Avec les nobles et les curés dedans !

    Le jour de la Saint-Anne, le 3 août, les nobles ont tenté de récupérer l’intégralité de leur pouvoir, raboté au cours des dernières années. Le rassemblement des seigneurs était prévu durant la nuit, Place du Marché, où des renforts du comte de Looz devaient rejoindre le groupe et mettre le feu à la halle aux viandes. C’est que, dix ans plus tôt, un boucher avait coupé la main d’un noble, ce qui avait ouvert la voie à des luttes et des victoires du peuple contre les nobles…

    Mais des domestiques des seigneurs avaient éventé la surprise en annonçant l’attaque. A la deuxième torche lancée sur le quartier, les bouchers, rejoints par les autres métiers, sortent de leurs cachettes et se jettent avec fureur sur les assaillants. Durant toute la nuit, la bataille fait rage. A l’aube, les soldats du comte de Looz manquent toujours à l’appel, les troupes des seigneurs commencent à faiblir. Tout comme Eracle en son temps, ils se réfugient alors sur les hauteurs de Publémont pour attendre les renforts.

    Après des heures de bataille, les nobles semblent reprendre du terrain. C’est alors qu’arrivent des renforts… mais pas ceux attendus! De Vottem, d’Ans, de Montegnée, de Saint-Léonard, de Huy et d’ailleurs, les troupes des métiers arrivent, bien décidés à vaincre ou mourir. Suite à la violence du nouvel assaut, les seigneurs sont repoussés et cherchent refuge dans la collégiale, en pensant que personne ne violerait l’asile accordé par les lieux saints. Ils avaient raison. Plutôt que d’y entrer, les Liégeois y ont mis le feu. C’est à ce moment que le Tiers-Etat a obtenu un droit de veto. Par la suite, le peuple de Liège a pu être bien plus tranquille…

    Les 600 Franchimontois

    Les luttes pour les libertés vont continuer par la suite, faites d’avancées et de reculs – mais Liège a aussi des ennemis à l’extérieur (le Brabant, notamment, qui est l’ennemi héréditaire). Au 15e siècle, la principale menace vient de Bourgogne. Avec l’extension de ce duché, Liège est prise en étau.

    La Bourgogne multiplie les pressions (tentative de coup d’Etat en 1433 – Louis de Bourbon, neveu de Philippe le Bon, est nommé Prince-Evêque en 1466) puis passe à l’action (prise et sac de Dinant 1466, puis prise de Liège novembre 1467). Liège se révolte en septembre 1468, mais est assiégée en octobre de la même année. C’est l’épisode célèbre des 600 Franchimontois, qui tentent une sortie pour assassiner Charles le Téméraire. Ils sont massacrés et le pillage, les massacres et les incendies dureront 7 semaines : les murailles et les 2/3 de la ville sont détruits. Environ 10.000 des 25.000 habitants sont tués, des milliers d’autres réussissent cependant à prendre la fuite.

    Charles le Téméraire décède en 1477 devant Nancy et le Perron, symbole des libertés liégeoises déménagé à Bruges en 1468, est ramené à Liège l’année suivante. Les institutions démocratiques sont rétablies, mais il faudra du temps pour que Liège se reconstruise.

    La vie reste très dure pour les pauvres. Lors de la crise agricole de 1491, les étrangers sont expulsés… de même que les femmes dont le mari est à la guerre ! C’est dans ce contexte que se déroule la révolte des habitants de la banlieue (les Rivageois). C’est aussi à partir de ce moment que les inégalités de classe prennent un tour de plus en plus aigu au sein du Tiers-Etat.

    Inégalités au sein du Tiers-Etat

    En 1620, deux « partis » font leur apparition: les Chiroux (nobles, grands bourgeois, tourné vers l’Empire germanique) et les Grignoux (petite bourgeoisie et peuple, tourné vers la France). Les surnoms donnés aux factions sont explicites: les « mangeurs de tartes aux pommes » pour els riches contre les « mangeurs de boudins » pour les pauvres. L’agitation sociale est alors permanente, à tel point qu’en 1684 est construite une citadelle, à l’emplacement de l’actuel centre hospitalier de la Citadelle, pour surveiller la ville.

    Les princes-évêques et la noblesse essaient de conserver l’ordre ancien, la grande bourgeoisie veut augmenter sa part de pouvoir tandis qu’une partie de la petite-bourgeoisie (surtout les avocats) est pour sa part gagnée aux idées des Encyclopédistes français (avec parfois un écho chez certains Princes-Evêques !).

    Il reste encore à parler de la grève générale de 1886, la première de Belgique, partie de Liège à l’occasion du 15e anniversaire de la Commune de Paris. Le quotidien La Meuse a écrit à cette époque: « Le spectre rouge n’est pas une chimère. Le Spectre rouge, aujourd’hui même, montre sa face hideuse en Irlande et en France, en Russie et en Angleterre. En Irlande, où les crimes agraires sèment la terreur, à Londres, où le pillage, le vol, brisent les vitrines, à Decazeville, où des milliers de malheureux, enrôlés par des scélérats, désertent leur travail et laissent leurs enfants manquer de pain, le Spectre rouge a montré sa face hideuse et agité son linceul sanglant (…). Oui, là est le vrai danger, car il menace l’édifice social, le travail et la liberté (…). C’est à l’œuvre de la défense et de la préservation sociale qu’il faut appeler tous les bons citoyens, tous les vrais libéraux, et ce n’est pas en décrétant le suffrage universel, en donnant le droit de vote aux ignorants et la toute puissance électorale aux imbéciles que l’on fera chose utile pour le pays et le salut public ».

    Mais les luttes du mouvement ouvrier se sont déroulées à l’extérieur de la ville, à Seraing ou encore Herstal, et pour faire une visite en racontant cette histoire, il nous faudrait un bus… Pour l’année prochaine ?

    BBQ dans notre local remis à neuf

    Après la visite, histoire de reprendre des forces après une longue marche, un barbecue était organisé à notre local, repeint et rénové. Cela nous permet de maintenant avoir sur Liège un centre qui dispose d’une petite salle de réunion, d’un bureau spécifiquement réservé à l’organisation, d’une réserve, etc. Tout comme la visite, c’était l’occasion de récolter un peu de soutien pour notre fonds de lutte, afin de pouvoir payer les tracts, affiches, etc. qui nous permettent de poursuivre nos activités. Les discussions sont allées bon train et chacun garde un souvenir très fort de cette soirée agréable… en attendant de poursuivre ces discussions et de participer activement aux actions de notre parti!


    Lien:

  • Résistance internationale contre le capitalisme!

    Durant l’été, nous allons mener campagne pour préparer les actions de la prochaine année académique. Celles-ci seront principalement consacrées à la lutte pour les droits des femmes, pour la sauvegarde de notre environnement et contre le racisme.

    Tract de Résistance Internationale

    Participez à nos campagnes!

    Alors que la science et la technique ont atteint des niveaux sans précédent, le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi immense. Quelques centaines de richissimes familles gagnent autant que la moitié de la population mondiale alors que l’anarchie du “libre” marché pousse le monde dans la crise. La spéculation sur les produits alimentaires a pour conséquence que les 2.5 milliards de personnes qui vivent avec moins de 2 dollars par jour sont aujourd’hui confrontés à la famine.

    Les contradictions internes en Belgique n’ont également jamais été aussi importantes. Il y aurait aujourd’hui, selon une enquête de Télémoustique, quelques 3 millions de pauvres dans notre pays. Le pouvoir d’achat des travailleurs et de leurs familles est de plus en plus sous pression alors que les bénéfices vont de record en record et que les salaires des topmanagers se comptent en millions d’euros.

    La semaine d’action du 9 au 12 juin pour plus de pouvoir d’achat organisée par les syndicats a été un énorme succès avec plus de 80.000 personnes présentes. C’est un pas en avant important dans la construction d’un rapport de force afin d’obtenir des augmentations des salaires et des allocations. Les travailleurs ont la force de faire vaciller les capitalistes. C’est pourquoi nous voulons orienter les jeunes vers le mouvement pour plus de pouvoir d’achat à l’automne afin renforcer les jeunes, ainsi que les travailleurs et leurs organisations.

    Nous devons nous attaquer au système qui crée nos problèmes, le capitalisme. Le racisme et le sexisme servent à semer la division afin de maintenir l’exploitation de la majorité. La recherche effrénée de profits par une poignée de capitalistes est réalisée au détriment de nos conditions de vie et de notre environnement. Pour en finir, lutte avec nous pour une alternative socialiste où la production est orientée en fonction des besoins du plus grand nombre et pas en fonction des profits d’une minorité.

    Des emplois, pas de racisme!

    La majorité de la population est confrontée à un manque d’emplois décents, de logements, d’écoles, de services sociaux,… au vu du manque de moyens qui y sont accordés. Car les politiciens traditionnels mènent une politique antisociale centrée sur l’accumulation de profits exorbitants par un petit groupe de capitalistes.

    La différence entre riches et pauvres ne cesse de s’amplifier. L’extrême-droite peut ainsi profiter d’un terreau fertile pour croître alors qu’elle réclame une politique antisociale encore plus dure.

    Elle cherche à cacher les vrais profiteurs en dénoncant les immigrés comme responsables de la crise. Les néo-fascistes du Front National, de Nation ou du Vlaams Belang veulent casser la résistance des travailleurs et de leurs familles par la division.

    Les antiracistes doivent s’organiser pour lutter contre l’activité des néo-facsistes et contre l’oppresion économique et sociale. Participe à notre campagne et prépare avec nous les actions: contre le congrès anti-Islam à Cologne en septembre et contre la manifestation du NSV (les étudiants du Vlaams Belang), le plus grand rassemblement antifasciste en Belgique.

    20 septembre 2008: Action internationale à Cologne Contre le congrès anti-Islam!

    Des groupes d’extrême-droite, dont le Vlaams Belang, veulent tenir un congrès international contre “l’islamisation”. C’est leur nouvelle manière d’écrire le racisme. L’extrême-droite, en faisant campagne contre l’islam, veut s’attaquer à l’ensemble des populations originaires de pays musulmans. Inscription pour le bus: 5 euros.

    5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain

    Stop au sexisme!

    Le sexisme n’a pas disparu. Il suffit de regarder comment Coca-cola, avec ses “infirmières” utilise le corps de la femme sur les festivals pour vendre ses produits. Ceci renforce le machisme. Nous n’avons rien à voir avec les réactionnaires qui s’oppose à la liberté sexuelle, mais nous sommes contre la transformation du corps de la femme en objet sexuel à des fins commerciales. Les femmes sont ainsi incitées à accepter des comportements sexuels ne correspondant pas à leur désir mais plutôt à celui des hommes. Des études montrent qu’entre la moitié et les trois quarts des jeunes femmes en Europe se sentent “souvent mal à l’aise“ à cause de remarques et d’attitudes à connotation sexuelle pouvant dans certains cas virer au harcèlement.

    La lutte des femmes est toujours nécessaire. Elles ne gagnent encore que 70 % du salaire moyen des hommes. On retrouve une grande majorité de femme pour tous les boulots précaires, travail à temps partiel, chèques-service, intérims. Ces emplois à bas salaire et aux conditions de travail éprouvantes ne permettent pas une indépendance financière. Les femmes sont les premières victimes de la politique néolibérale et subissent de plein fouet la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation des coûts des services.

    Le 8 mars dernier, nous avons organisé avec des femmes iraniennes et kurdes la première manifestation pour les droits des femmes depuis des années à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes. Nous voulons refaire cette expérience le 8 mars prochain. Si tu veux t’opposer à cette situation, participe à notre campagne !

    8 mars 2008: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

    Destroy the capitalism… before it destroys the planet!

    Les conséquences du réchauffement climatique pour l’espèce humaine sont dramatiques: épidémies, sécheresse, réfugiés climatiques, catastrophes naturelles, disparition d’espèces,… Ceux qui dirigent la société – les patrons et leurs gouvernements – ne font rien pour dégager une véritable solution.

    90% de la production d’énergie provient des ressources fossiles, la plus émettrice de CO2. Le gros des investissements vont vers de nouvelles centrales au charbon ou nucléaire et les énergies renouvelable sont délaissées. La priorité des capitalistes est et reste la course aux profits, et ce aux mépris de nos vies. Nous voulons voulons casser l’emprise du privé sur la recherche scientifique et mobiliser l’ensemble des forces productives vers le développement d’énergies propres et pour un accès garanti au confort énergétique pour tous.

    On ne peut pas résoudre le problème environnemental comme consommateur vu que la pollution est déterminée par la petite minorité qui tient l’ensemble de la production entre ses mains. C’est pourquoi nous voulons avec notre campagne “Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!” mobiliser autour de l’appel pour une manifestation à Bruxelles le 6 décembre prochain et organiser dans ce cadre des actions locales comme le festival à Anvers, le 25 octobre.


    N’hésitez pas à nous contacter, n’hésitez pas à vous aussi participer à une ou plusieurs de ces campagnes. Info: 02/345.61.81 ou info@lsp-mas.be

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    Liens:

  • Jeunesse : Cette société n’offre aucun avenir !

    Dans les pays industrialisés, théoriquement, tout est à notre portée, tout serait prévu pour devenir heureux. En théorie. Parce qu’en pratique, l’image que tente de véhiculer l’idéologie dominante se heurte à une société de compétition, de pression pour la réussite scolaire ou affective, de pression au travail, de pression pour consommer, etc.

    Par Nicolas, MAS-Liège

    Beaucoup de signes indiquent que cette société conduit à un malaise qui se généralise, y compris dans les pays riches. En Belgique, au cours de ces dix dernières années, la consommation d’antidépresseurs a ainsi plus que doublé. Pour l’année 2007 uniquement, 226 millions de doses ont été consommées, soit 22 par Belge! Sans parler du recours abusif à d’autres drogues, y compris l’alcool.

    Autre symptôme révélateur, le nombre de suicides, particulièrement chez les jeunes. Selon une étude publiée en 2005 par le Centre Hospitalier Universitaire d’Angers, dans les pays occidentaux, « Le taux de décès par suicide chez les 15-24 ans a augmenté [suivant les pays] de 200 à 800 % depuis 1960, faisant du suicide la deuxième cause de mortalité de cette tranche d’âge en Occident.» En Belgique, le suicide représente la deuxième cause de décès pour les 15-24 ans et la première cause pour les 24-34ans.

    Tout le monde est bien entendu différent, mais la société influe de manière cruciale et prépondérante sur l’épanouissement individuel de chacun. Alors que les spécialistes défendent la prise de mesures capables d’aller contre les facteurs d’ordre social qui entraînent un stress extrême (la solitude, mais aussi le manque de formation, le chômage, etc.), nous assistons au contraire partout à une augmentation constante de la pression pesant sur chaque individu jusqu’à atteindre des niveaux d’exigences impossibles à satisfaire. Chacun est sensé être responsable de l’échec ou de la réussite de sa propre existence. Mais même un diplôme ne garantit plus un bon emploi, et en avoir un ne veut pas encore dire que l’on est sûr de le garder, tout ça dans un environnement de cherté croissante.

    Beaucoup de jeunes se sentent bloqués, sans perspectives d’améliorer significativement leur vie, les épaules écrasées par le poids de nombreux problèmes qui paraissent insolubles si l’on pense être seul à pouvoir les affronter. Acculés au pied du mur, bien souvent se sont les solutions individuelles qui prennent le pas sur les solutions collectives, et le suicide n’est que l’expression la plus extrême d’une solution individuelle pour résoudre un problème que l’on considère à tort comme purement individuel.

    Avec nos campagnes d’été tournées vers les jeunes, nous voulons remettre en avant la nécessité de lutter collectivement contre un système qui n’a rien à offrir à la majorité de la population.


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
    • 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

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  • Pas assez de sécurité pour les armes nucléaires américaines en Europe.

    Pas assez de sécurité pour les armes nucléaires américaines en Europe.

    Un rapport interne de l’armée de l’air américaine a pointé du doigt la sécurité des bases aériennes européennes qui possèdent des bombes nucléaires américaines. Selon certaines estimations, il y aurait entre 200 et 350 bombes B-61 dispersées dans 6 pays, dont la Belgique.

    Ces armes nucléaires sont déployées dans le cadre de la politique de l’OTAN et bien mal gardées. Le rapport de l’US Air Force critique la défectuosité de clôtures et de bâtiments ou encore le manque de formation et d’expérience des gardes. Ce danger vient s’ajouter aux autres raisons de réclamer le retrait de l’OTAN et de ses bombes hors de la Belgique et le retrait de la Belgique hors de l’OTAN.

    Tout comme il est ridicule de croire que les forces US sont des armées de libération, il est également absurde de croire que les implantations de l’OTAN en Belgique et ailleurs sont des protections. Aujourd’hui comme à l’époque de la guerre froide, l’OTAN (et derrière elle les USA) participe activement à la course aux armements et a démontré de nombreuses fois son mépris des accords internationaux.

    Ceux-ci prévoient notamment que l’OTAN ne peut intervenir dans un pays si celui-ci ne le demande pas ou s’il n’est pas agressé. Ces clauses n’ont notamment pas été respectées lorsque l’OTAN a bombardé la Serbie.

    De même, lorsqu’en 1996, la Cour Internationale de Justice de La Haye a déclaré illégale l’utilisation et la menace d’utilisation d’armes nucléaires, cela n’a en aucun cas affecté les plans de l’OTAN.

    A l’époque du début de la guerre en Irak, l’OTAN a aussi servi d’excuse pour permettre de lancer passer sur le sol belge des militaires et du matériel américain en partance pour l’Irak. Cette intervention n’avait pourtant officiellement rien à voir avec l’OTAN.

    Il est nécessaire de s’organiser contre la militarisation du monde, qui est une solution facile aux crises du capitalisme. Non à l’impérialisme ! Non à l’OTAN !


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