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Tag: Belgique
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[DOSSIER] Pour un relais politique des luttes des travailleurs!
27 avril. Meeting à Charleroi pour une alternative à la gauche du PS et d’Ecolo
“Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste.” Voilà le thème d’un important meeting à Charleroi ce 27 avril, à la suite du discours osé que fit Daniel Piron, secrétaire général de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut, le premier mai dernier. Durant ce discours, il constatait que le PS et Ecolo ne représentent plus les intérêts de la population et lançait un appel à ‘‘un rassemblement à gauche du PS et d’Ecolo afin de redonner espoir et dignité au monde du travail.’’ Le meeting de Charleroi est une initiative commune de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut, de la CNE Hainaut et de plus ou moins tous les partis et groupes conséquemment de gauche.
Par Eric Byl
Meeting pour une alternative à la gauche du PS et d’ECOLO Samedi 27 avril de 13h30 à 17h30 à la Géode, rue de l’Ancre – 6000 CHARLEROI (en voiture : sortie ‘expo’ sur le ring de Charleroi, en train, descendre à ‘Charleroi-Sud’) Plus d’infos
Le discours de Daniel Piron n’était pas le fruit d’une irritation personnelle irréfléchie mais au contraire le résultat d’une réflexion parvenue à maturité avec toutes les centrales de la régionale, sur base de discussions avec les militants. Parmi ces derniers, l’appel fut d’ailleurs bien reçu. Mais il a donné des frissons aux appareils du PS et d’Ecolo et probablement aussi à certaines parties des syndicats. Les medias, lesquels ignorent normalement de telles déclarations, ont bien été forcés de la commenter. Après tout, Piron représente une régionale de la FGTB forte de 110.000 membres et d’une grande tradition syndicale. Dans les milieux de droite et patronaux, où le dédain s’est mêlé à l’espoir qu’il ne s’agisse que d’un phénomène passager, il serait surprenant qu’aucun œil attentif n’ait été rivé sur l’initiative.
Les secrétaires de cette régionale de la FGTB auraient pu choisir une voie plus facile. Comme tellement d’autres, ils auraient pu hausser les épaules et attendre que quelqu’un d’autre ose faire le pas. Il y a toujours une raison pour dire qu’il est soit trop tôt, soit trop tard, ou encore que les gens ne sont pas encore prêts, que les autres régionales ne suivent pas, que ce sont les politiques qui doivent prendre l’initiative, etc. Au lieu de cela, ils ont agi selon les habitudes de leurs meilleurs militants. Passer à l’action, cela comporte toujours un risque. Le patron cherche-t-il la provocation ? La base suivra-t-elle ? Les autres syndicats seront-ils de la partie ? Ne court-on pas le risque de s’exposer et d’être vulnérable aux représailles? Ces considérations sont légitimes et ne doivent pas être traitées à la légère. Mais celui qui n’entreprend jamais rien a perdu d’avance.
S’ensuivit alors une période de plusieurs mois durant laquelle le terrain a été tâté, notamment en donnant des interviews et en participant à des débats. Finalement, à partir du mois de janvier, une réunion a rassemblé les représentants des partis réellement de gauche afin d’évaluer leurs réactions et de considérer leurs propositions. Dès le début, les secrétaires ont été clairs : ils ne voulaient rien précipiter, ils ne désiraient pas une répétition de Gauche Unie (3) ou mettre pression sur qui que ce soit, mais ils espéraient obtenir un consensus. D’un autre côté, ils indiquèrent bien l’urgence du projet. Jouer gros jeu, ça, ils l’avaient déjà fait le premier mai 2012. Le prochain pas devait être posé en tenant compte des difficultés et des sensibilités diverses, tout en répondant à l’urgence.
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PSL et PTB+
Le PSL ne veut pas diminuer les mérites du PTB. Aux dernières élections communales, ce parti a obtenu 53 élus. Ce résultat a été préparé avec un engagement militant maintenu des années durant, une implantation importante dans les quartiers et les entreprises et une stratégie médiatique intelligente. Le PTB est la composante de la gauche conséquente la plus visible. Mais un facteur important dans la croissance du PTB, au niveau de ses membres et de son électorat, est constitué par le changement de cap de 2008, vers plus d’ouverture. C’est pour cela que le PTB a pu toucher une fraction du public pour une formation de gauche conséquente.
De nombreux nouveaux membres et encore plus de nouveaux électeurs du PTB ont notamment déterminé leur choix grâce à ces signes visibles de plus d’ouverture, non pas pour en finir avec, mais justement pour encourager ce développement et l’approfondir. A côté du PTB, il existe de nombreux militants organisés et non-organisés qui disposent aussi d’une implantation importante. Le pas logique suivant est donc de les impliquer et d’utiliser leur potentiel de manière maximale. Le PSL comprend bien la prudence du PTB, sa peur de rentrer dans une aventure et sa volonté absolue de ne pas risquer son nom, mais laisser ce potentiel de côté pourrait bien avoir un effet contraire. Le PSL a déjà précédemment suggéré au PTB et aux autres partis et groupes de la gauche conséquente d’élaborer ensemble un projet pilote. Nous restons prêts à réfléchir ensemble à ce sujet.
C’est ainsi que nous en sommes finalement arrivés à ce meeting, où la question d’un relai politique sera présentée sans autres détours à plusieurs centaines de militants. Des militants d’autres syndicats et d’autres centrales et régionales qui ont peut-être encore des doutes pourront venir sentir l’atmosphère avant de risquer le plongeon. Les partis et groupes véritablement de gauche pourront non seulement y échanger leurs opinions mais avant tout venir évaluer comment la base syndicale réagit. Finalement, et c’est le pourquoi de cette date du 27 avril, la base peut être posée afin que cette question cruciale soit clairement présente parmi les militants lors des innombrables activités du premier mai.
Le mouvement ouvrier belge a fortement souffert des innombrables mécanismes de ‘diviser pour régner’ que la bourgeoisie a intégrés dans notre système, surtout sur base linguistique et religieuse. Heureusement, chez les secrétaires de la régionale, aucune illusion régionaliste n’était perceptible. Les militants flamands sont plus que bienvenus, non pas en tant que spectateurs mais comme des alliés indispensables. Si l’initiative arrive à s’étendre d’avantage, ce sera une donnée à prendre en considération. De surcroit, le syndicat chrétien des employés (la CNE) prendra place à la tribune à côté de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut. Les déclarations de son secrétaire général Félipe van Keirsbilck connaissent un soutien considérable parmi sa base, bien que la CNE (170.000 membres) reconnaisse que la discussion n’est pas encore à un stade aussi avancé parmi ses membres qu’au sein de la régionale FGTB.
Cela explique pourquoi une mobilisation interne de quelques centaines de militants a été décidée au lieu d’une large mobilisation publique avec d’innombrables tracts dans les entreprises et en rue. Espérons que cela soit pour une autre fois. Bien entendu, les opposants à cet appel vont exagérer ses faiblesses. Sous le titre ‘‘Menaces à gauche pour le PS et Ecolo’’, l’hebdomadaire Le Vif signala que ‘‘Piron et les siens sont confrontés à un problème d’envergure: leur isolement dans le syndicat socialiste.’’ Subtilement, on remarque que la CNE exclu de faire un appel direct pour une liste en 2014. Félipe van Keirsbilck est cité : ‘‘Nos règlements nous interdisent d’avoir des amis politiques’’. Mais van Keirsbilck ajoute tout de même que les élus qui prochainement vont signer le pacte budgétaire européen ‘‘n’auront pas notre confiance en 2014. Dans l’isoloir, cela va déjà éliminer pas mal de candidats.’’
L’appel de Piron n’est pas le premier du genre. L’attitude loyale de la social-démocratie et des verts face à la casse sociale ne date pas d’hier. La résistance contre le Plan Global en 1993 avait déjà conduit à Gauches Unies. En 1994, à Anvers, le Mouvement pour le Renouveau Social est né. Pour les élections européennes de 1999, Roberto D’Orazio (de la lutte de Clabecq) avait rassemblé la gauche radicale sur une liste européenne sous le nom de ‘Debout!’. Mais tout cela est arrivé après la chute du Mur de Berlin et du stalinisme, qu’on présentait alors erronément comme étant du ‘‘socialisme’’, et dans une période de croissance économique dans les pays occidentaux. L’illusion selon laquelle le capitalisme allait en fin de compte assurer la prospérité de tous existait encore. Nous savons ce qu’il en est aujourd’hui.
Depuis, le PSL a participé à presque chaque tentative de parvenir à un nouveau rassemblement de gauche large, inclusif et pluraliste. Les plus récents ? Le Comité pour une Autre Politique (CAP, né après la lutte contre le Pacte des Générations), Rood avec l’ancien candidat-président du SP.a Erik De Bruyn, le Front de Gauche à Charleroi et La Louvière, le Front des Gauches puis Gauches Communes à Bruxelles, ainsi que VEGA à Liège. Était-ce une faute ? Nous ne le pensons pas, nous avons appris énormément de ces expériences et nous n’avons jamais arrêté la construction du PSL en parallèle.
Mais une idée a beau être correcte, il faut des événements concrets pour qu’elle soit reprise par des couches plus larges de la société. La conscience a de toute façon un retard sur les conditions matérielles pour alors, sur base d’événements concrets, les rattraper par bonds. Pensons aux révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Nous pensons que ce n’est pas une coïncidence quelques années après le début de la plus grande crise du capitalisme depuis les années ’30 une régionale importante de la FGTB et une centrale importante de la CSC mettent si explicitement la nécessité d’une nouvelle formation de gauche à l’agenda.
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Qu’un long chemin soit encore devant nous, personne ne le nie, et certainement pas ceux qui ont pris l’initiative. La question d’une liste commune en 2014 n’est d’ailleurs pas à l’ordre du jour. Mais il y a bien une raison qui explique pourquoi Le Vif s’est senti obligé d’écrire à ce sujet et pourquoi les autres medias ne peuvent eux non plus pas tout simplement ignorer l’initiative: qu’une régionale entière de la FGTB et qu’une centrale de la CSC qui réunissent ensemble 280.000 membres s’expriment explicitement pour une alternative de gauche, c’est une première absolue. Ça ne va pas disparaitre comme ça, c’est une expression de l’écart croissant entre la base syndicale et leurs partenaires politiques traditionnels, un écart qui ne va que s’agrandir dans les mois et années à venir.
Quatre questions auxquelles répondre :
Qu’arrivera-t-il si aucune alternative large de gauche n’est lancée ?
Dans son discours du premier mai 2012, Daniel Piron remarquait que la formule magique ‘‘ce serait pire sans nous’’ fait offense à l’intelligence des syndicalistes. Il citait Jean-Claude Van Cauwenberghe (PS) qui, durant le conflit Splintex, qualifiait les grévistes de ‘‘tache noire sur la carte de la Wallonie.’’ Longtemps, le PS a su se dissimuler derrière une ‘‘Flandre de droite’’ et se profiler comme opposition au sein du gouvernement. C’est bel et bien fini. En tant que Premier Ministre, Di Rupo a introduit le plan d’austérité le plus dur jamais mis en œuvre en Belgique. Est-ce la fin du ‘‘moindre mal’’ ? Bien des travailleurs continueront de voter PS avec une pince à linge sur le nez faute d’une alternative suffisamment développée. Nous ne devons pas chercher bien loin pour nous faire une idée du scenario auquel la Wallonie et Bruxelles peuvent s’attendre si aucune alternative large de gauche n’arrive. Bien plus rapidement que son parti-frère francophone, le SPa flamand s’est défait de son passé “socialiste” et de sa base traditionnelle. De ses maisons du peuple, de sa riche vie associative, de ses meetings fortement fréquentés et de ses cellules jeunes critiques, il ne reste presque plus rien. Durant les conflits sociaux, les travailleurs aperçoivent généralement le SPa de l’autre côté des barricades.
Cependant, à chaque élection, l’appareil de l’ABVV (l’aile flamande de la FGTB) envoie ses militants voter pour ce parti. La Ministre de l’Emploi SPa Monica De Coninck a remercié l’ABVV en ces termes : ‘‘Aussitôt qu’on négocie un accord interprofessionnel, il y a toujours quelque chose qu’ils ne peuvent accepter.’’ (4) Bruno Tobback, Président du SPa, a déclaré que : ‘‘L’ABVV n’a aucune culture pour expliquer les choses difficiles. Vous ne pouvez pas demander le maintien de l’Index et en même temps vous attendre à ce qu’il reste une marge pour une augmentation des salaires.’’ (5) ‘‘Avec les autres, ce serait pire’’, c’est un argument usé jusqu’à la corde.
Faute d’une alternative sérieuse, les militants regardent de plus en plus vers l’opposition la plus visible, même si celle-ci est populiste et économiquement de droite comme l’est la N-VA. En 2010, seuls 32% des membres de l’ABVV ont voté pour le SPa contre 22% pour la N-VA et 19% pour le Vlaams Belang! Pour l’ACV (l’aile flamande de la CSC), ce n’est pas mieux: 27% ont voté CD&V, 31% N-VA et 13,5% Vlaams Belang. (6)
Un parti syndical ?
Le professeur Jan Blommaert (université de Gand) écrivait en mars : ‘‘Pourquoi pas un parti syndical ?’’ (7) ‘‘Un parti de la Solidarité, de l’Action Sociale, ferait battre bien des cœurs, y compris dans l’isoloir… Il mettrait les thèmes socioéconomiques à l’agenda, pas dans la marge des débats mais bien au centre. (…) L’idée d’un parti syndical provient des milieux syndicaux eux-mêmes. (…) Plus j’y pense, plus logique et plus important cela me parait. Si les syndicats prennent leur rôle historique au sérieux, tout comme leurs origines, alors ils doivent poser ce pas en avant maintenant. Dans une crise aussi profonde et avec de telles répercussions, ils ne peuvent éviter la question du pouvoir.’’
Pour lui, il va de soi que l’initiative parte des syndicats. La place nous a manqué pour publier ici l’intégralité de l’appel pour le 27 avril (voir Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste) Ce texte répète le constat du 1er mai 2012 en confirmant son actualité et en affirmant également : ‘‘Il nous faut mettre ce système capitaliste aux oubliettes de l’histoire. Ce système ne peut être réformé. Il doit disparaître. Mais se contenter de l’affirmer du haut de cette tribune ne suffit pas. Faut-il encore nous en donner les moyens et le relais politique pour concrétiser notre objectif.’’ S’il faut compter sur le sommet syndical pour ça, alors nous avons encore un long calvaire devant nous.
Anticapitaliste ?
Le PSL est d’accord avec l’appel. Nous défendons une économie basée sur la solidarité et non sur la concurrence. Cela exige la nationalisation des secteurs clés de l’économie, du secteur financier, du transport, de l’énergie ainsi que l’enseignement et les soins de santé. Mais aussi des entreprises menacées de fermeture ou de restructuration comme Ford, ArcellorMittal, Caterpillar, MLMK, etc. Non pas avec des chefs d’entreprise comme Didier Bellens ou Johnny Thys, mais sous le contrôle des travailleurs et de la collectivité. Il sera alors possible de planifier l’économie de manière véritablement démocratique en fonction de nos besoins et non plus des profits d’une poignée de capitalistes dont les fortunes disparaissent sous les tropiques.
Nous défendrons également notre programme dans un relai politique qui reste à concrétiser. Mais si, temporairement, nous ne pouvons pas convaincre tout le monde, cela ne nous arrêtera pas pour prendre part à une initiative moins explicitement ‘‘anticapitaliste’’ ou ‘‘socialiste révolutionnaire’’, pourvu qu’une austérité au dépend des travailleurs et des allocataires sociaux ne soit tolérée et que le rétablissement complet de l’index et la revalorisation des allocations fasse partie du programme, pourvu que l’on mette en avant une réduction générale du temps de travail sans perte de salaire pour combattre le chômage, pourvu que la défense des services publics soit dans le programme.
Selon les politiciens actuels, les idées ne se réalisent qu’en prenant part au gouvernement. C’est faux, historiquement et dans les faits. Tous nos grands acquis sociaux ont été le fruit de la construction d’un rapport de force à travers la lutte. Une véritable alternative de gauche ne chercherait pas d’alliés parmi des partenaires de coalition de droite qui l’entrainerait dans une politique d’austérité, mais bien dans les entreprises et dans la rue. Nous devons rompre avec cette politique de coalitions d’austérité et construire au contraire un parti de lutte.
Indépendance syndicale ?
Nous comprenons les militants syndicaux qui défendent l’indépendance syndicale. Aujourd’hui, nos dirigeants syndicaux sont généralement une courroie de transmission pour leurs ‘‘amis politiques’’. Mais ce sont bien des dirigeants syndicaux, surtout ceux de gauche, qui se retrouvent aujourd’hui dans une situation extraordinaire en offrant des facilités (organisationnellement, financièrement et surtout en engageant leurs délégués) pour donner forme à une telle initiative. Pourquoi ne pas s’engager en se mettant eux-mêmes au premier rang ?
Nous ne devons pas être dupes. Durant la formation syndicale de nos nouveaux militants, nous expliquons qu’il y a trois choses qui n’existent pas dans notre société de classe: l’objectivité, la neutralité et l’indépendance. L’indépendance de classe ne compte d’ailleurs pas pour les chefs syndicaux de droite quand il s’agit de faire cause commune avec ceux qui sont au premier rang pour mener la casse sociale. Ne laissons pas notre indépendance syndicale être un obstacle pour mettre sur pied une réelle alternative à la gauche du PS et d’Ecolo. Avec les délégués de gauche, les secrétaires et présidents de gauche dans n’importe quelle centrale ou syndicat ont également à prendre leurs responsabilités.
Pour éviter qu’une véritable alternative de gauche ne prenne le même chemin que les partenaires politiques traditionnels, nous avons avant tout besoin de démocratie, aussi bien au sein de cette alternative de gauche que dans les syndicats eux-mêmes. Cela signifie entre autres qu’un élu doit prendre ses responsabilités et à la rigueur être révoqué et remplacé. Cela signifie aussi que cet élu, tout comme les milliers de délégués et militants dans les entreprises, ne puisse pas gagner d’avantage que la moyenne de ceux qu’il ou elle représente. Comment peut-on après tout représenter des employés si on possède un niveau de vie qui ne ressemble en rien aux conditions dans lesquelles ils vivent et travaillent ?
Notes :
- http://jeunesfgtbcharleroi.wordpress.com/2012/05/03/discours-de-daniel-piron-secretaire-regional-de-la-fgtb-charleroi-1er-mai-2012/
- PTB-PVDA, Rood, Mouvement de Gauche, Front de Gauche Charleroi, Parti Communiste, Parti Humaniste, LCT, LCR-SAP, PSL-LSP
- Voir cadre .
- Humo 19 février 2013
- Het Nieuwblad 21 février 2013
- Sur base d’une étude électorale à la KUL en 2010
- https://jmeblommaert.wordpress.com/2013/03/19/waarom-geen-vakbondspartij/
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- Sa. 27 avril. Meeting de la gauche à Charleroi
- 1er mai: participation aux activités de premier mai
- 16 mai : Gand. Débat consacré aux Sanctions Administratives Communales entre le bourgmestre Termont et la campagne anti-SAC TegenGas.
- 18 mai : Anvers. Commémorations : ‘‘4 ans après la fin sanglante de la guerre civile au Sri Lanka’’.
- 4-7 juillet. Camp d’été des Etudiants de Gauche Actifs.
- 21-26 juillet : Ecole d’été du Comité pour une Internationale Ouvrière
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Pourquoi j’ai rejoint le PSL
Je n’ai jamais été intéressée par la politique auparavant, jusqu’à ce que j’entame mes études d’assistante sociale cette année. Mais j’avais toujours été sensible aux injustices. Je suis dégoutée des médias, des salaires des grands patrons, de ce système qui renforce l’exclusion et qui nous divise. Je suis fatiguée des discours racistes, etc. Comme le dit Keny Arkana, je crois que je n’en peux plus d’ « être née dans un monde où la vie est moins importante que l’économie ».
J’ai cherché à voir plus loin, à analyser davantage les choses et j’ai entendu parler d’EGA (Étudiants de Gauche Actifs). Il m’a fallu un certain temps avant d’oser me rendre à une réunion. J’étais effrayée à l’idée de ne pas être à la hauteur étant donné mon manque d’information en la matière. J’ai finalement osé participer à l’une de leurs réunions… puis à une seconde et… à une troisième. La vérité c’est que j’ai très vite adhéré au parti parce que j’y apprends toujours plus à chaque réunion, parce que j’y affine mon opinion politique, et parce que la satisfaction d’essayer de changer les choses et de faire bouger les mentalités vaut tous les sentiments du monde.
Le PSL m’a permis de mieux comprendre la politique en général et le système capitaliste dans lequel nous vivons. Il me permet d’acquérir une formation politique de qualité et de faire des liens entre ce que j’apprends et ce que je vois et entends dans les médias ou dans ma vie quotidienne.
A tous les lecteurs de ce journal qui ne sont pas encore investis dans la lutte ; à tous ceux qui étouffent à l’étroit dans un système qui nous manipule : révoltez-vous et unissons-nous dans la lutte !
Marie, étudiante, Liège.
Si vous êtes à la recherche d’un monde meilleur, venez au Comité pour une Internationale Ouvrière et à sa section belge, le PSL ! Les discussions et réunions politiques intéressantes m’ont attiré, mais les manifestations et les visites au piquet de grève de Ford m’ont mis en contact avec les véritables lieux où les problèmes sociaux et économiques sont discutés et contestés. Cette manière de faire la politique est en contraste frappant avec ces parlementaires du statu quo.
Jochen, Limbourg
Week-end socialisme
Plus de 220 personnes étaient présentes au week-end ‘‘Socialisme 2013’’ à Bruxelles les 13 et 14 avril dernier. Parmi eux, nombre de militants de Belgique et d’ailleurs au bagage politique bien rempli au côté de novices. Tous voguent à travers les étals de brochures et d’ouvrages politiques avant de commencer les discussions.
Par Robin (Liège)
Pas le temps de souffler, le premier meeting ‘‘Les jeunes en lutte pour leur avenir’’ commence à mon arrivée. Au menu, l’austérité en Europe du Sud, les effets catastrophiques des SAC et le sexisme sont exposés en leur accolant une critique féroce et lucide. Mon intérêt va croissant. Le ton est donné. Il y aura encore un meeting le soir sur l’alternative politique large à construire à la gauche du PS et d’Ecolo, et un autre le dimanche pour clôturer l’événement, consacré à la crise européenne et à la lutte internationale pour le socialisme.
Pour moi, le plus gros intérêt du week-end réside cependant dans les commissions (pas moins de 19 différentes sur le week-end !). C’est la structure idéale pour aller plus en profondeur sur une thématique particulière. Ces séances en petits groupes brassent un panel très large de sujets, passant de la pertinence d’une grille d’analyse marxiste aux luttes des cheminots en passant par la menace d’Aube Dorée en Grèce. La frustration m’envahit lorsque je découvre que plusieurs commissions ont lieu en même temps et que je ne peux donc pas assister à tout… Leur principe de ‘‘conférence/débat’’ permet de poser ses questions ou de faire part de son point de vue et de son expérience sur le sujet. Les échanges sont animés et les interventions nombreuses. Mais malgré la difficulté de leur tâche, les traducteurs accomplissent un travail remarquable !
Je me rends vite compte que je me suis pris au jeu et je commence à cerner la véritable richesse d’un tel cycle de formation. Les discussions entre camarades de longue et courte date foisonnent pendant les pauses et je m’immisce dans plusieurs d’entre elles. On parle tantôt avec humour, tantôt avec sérieux de fascisme, de sexisme, d’occupations d’usines, de socialisme démocratique, de révolution permanente et j’en passe… Certains thèmes abordés me touchent au quotidien et d’autres, plus abstraits, me paraissent encore à éclaircir mais je n’hésite pas à poser mes questions. Je ne reprends enfin conscience du temps qui passe qu’une fois le meeting de clôture terminé.
J’étais déjà convaincu par les valeurs, l’analyse et les méthodes de mon organisation ; avec l’expérience acquise ce week-end, je réalise encore plus l’ampleur de la tâche qui nous attend mais, paradoxalement, je la trouve moins insurmontable.
Camp d’été des Etudiants de Gauche Actifs
Réservez déjà vos journées du 4 au 7 juillet ! Le camp des Etudiants de Gauche Actifs fait son retour, l’occasion idéale de tirer le bilan de l’année académique écoulée pour mieux préparer la rentrée. Détente, discussions politiques, barbecue, soleil (on espère…), ambiance conviviale : que demander de plus ?
Au menu, tout un tas de discussions tous ensemble ou en petits groupes sur l’approche des marxistes révolutionnaire par rapport à l’Etat et à la répression, sur la différence entre les réformes et la révolution, sur l’économie marxiste, sur le processus de révolution et de contre-révolution en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, sur la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, sur la situation actuelle au Venezuela, sur la lutte contre l’extrême-droite, l’anti-sexisme et la défense des droits des femmes… En bref, il y aura de quoi discuter et de quoi se former ! Prenez contact dès maintenant pour vous inscrire à infoocialisme.be (le programme complet sera disponible sous peu sur www.socialisme.be.
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Plus de 220 personnes présentes à SOCIALISME 2013
Ces 13 et 14 avril, le souffle de la résistance internationale contre la crise du capital s’est fait sentir à Bruxelles, à l’occasion de la 13e édition du week-end "Socialisme" organisé par le PSL. Le succès fut au rendez-vous pour cet important événement de formation politique qui faisait suite à des semaines intenses de mobilisations (manifestation antifasciste, pour les droits des femmes, contre l’austérité, pour la régularisation des sans-papiers, contre la répression policière,…)
Par Loïc (Liège)
Parmi les plus de 220 participants se trouvaient quelques camarades venus de l’extérieur de la Belgique (Irlande, Allemagne, France, Grèce, Portugal, Grande-Bretagne, Luxembourg) que nous remercions d’ailleurs chaleureusement pour avoir accentué l’échange d’expériences politiques internationales au cours du week-end. L’enthousiasme et la combativité ont marqué ces deux journées, il nous reste maintenant à transférer dans la pratique les leçons de toutes ces discussions (3 meetings centraux et 19 commissions!)… En avant pour la lutte, la solidarité et le socialisme !
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Pour une représentation politique des luttes des travailleurs !
Meeting pour une alternative à la gauche du PS et d’ECOLO à Charleroi
Construisons ensemble une alternative de gauche à la crise capitaliste
Samedi 27 avril 2013, 13h30, à la Géode à Charleroi

Voici un an, le Premier Mai, la FGTB CHARLEROI & SUD-HAINAUT dénonçait l’austérité et constatait que le PS et ECOLO n’étaient plus un relais politique aux revendications du monde du travail. Dans son discours, le Secrétaire Régional Interprofessionnel appelait à un rassemblement politique à gauche de ces partis pour rendre espoir et dignité aux travailleurs et travailleuses. Quelques semaines plus tard, le Secrétaire Général de la CNE s’exprimait dans le même sens. Plusieurs responsables syndicaux faisaient de même.
- Evénement Facebook
Tous ensemble contre l’austérité, la misère et l’injustice
Les constats dressés par les organisations syndicales en 2012 sont plus que jamais d’actualité. Depuis 2012, la situation des travailleurs et des allocataires sociaux s’est encore détériorée. Alors que des milliers d’emplois risquent de passer ou passent à la trappe, ARCELORMITTAL, Caterpillar, Ford GENK, … le gouvernement continue la chasse aux chômeurs et le détricotage de la Sécurité Sociale. Les femmes sont les principales victimes. Les salaires sont bloqués, l’index manipulé, le temps de travail annualisé, les jeunes sont précarisés. À propos du Budget 2012, le Secrétaire Régional de la FGTB CHARLEROI & SUD-HAINAUT disait, le 1er mai, « Ce budget est à nos yeux un budget antisocial et antisolidaire. C’est de l’austérité pour de l’austérité. … des mesures qui touchent le monde du travail, actifs et inactifs, travailleurs du privé et des services publics, si souvent eux aussi la cible du politiquement correct. Dès lors qu’on laisse capital et grosses fortunes tranquilles ».
Depuis 2008, partout en Europe et aux Etats-Unis, les banques ont été renflouées à coups de milliards, sur le dos de la collectivité, creusant ainsi les déficits publics. Nous sommes en 2013 et chaque « contrôle budgétaire » voit se répéter la chasse aux milliards. Croyez-vous que l’on a fait contribuer les entreprises et les grosses fortunes ? A Davos en janvier, le premier ministre, vantait les mérites des « intérêts notionnels » devant le gratin capitaliste mondial et se fendait d’un twit « de solidarité » avec les travailleurs d’Arcelormittal… En 2012, Arcelormittal a encore déduit 118 millions de ses impôts grâce aux intérêts notionnels. Avec 1,3 milliard de bénéfices en 2009 et 2010, il a payé 0 euro d’impôt. À la question : qui renflouera le holding Dexia ? La réponse est évidente : les finances publiques. À la question : qui paiera la note de la récession économique et de la dette publique ? La réponse est aussi évidente : le monde du travail.
Ce système ne peut être réformé. Il doit disparaître!
C’est ce que disait le Secrétaire Régional de la FGTB CHARLEROI & SUD-HAINAUT en 2012. « Combien de temps allons-nous encore, Camarades, nous laisser tondre la laine sur le dos ? Car, Camarades, c’est bien de cela dont il s’agit. Il nous faut mettre ce système capitaliste aux oubliettes de l’histoire. Ce système ne peut être réformé. Il doit disparaître. Mais se contenter de l’affirmer du haut de cette tribune ne suffit pas. Faut-il encore nous en donner les moyens et le relais politique pour concrétiser notre objectif ».
Un relais politique d’un type nouveau qui rassemble, se nourrit des résistances sociales et qui les renforce : voilà en effet ce qu’il faut construire pour redonner espoir au monde du travail. Certains pensent qu’il serait possible de « peser » sur le PS et ECOLO pour qu’ils (re)deviennent des partis de gauche. C’est une illusion. Nous préférons inviter les militants de gauche du PS et d’ECOLO à nous rejoindre pour construire ensemble une alternative. On nous rétorque souvent « qu’en Belgique, le paysage politique oblige à composer ». Daniel PIRON répondait le 1er mai 2012 « qu’à force de composer, on se décompose, on se dilue. Et pour l’instant, c’est la gauche qui se dilue dans la droite ». Le résultat, ce sont les catastrophes sociales que vivent aujourd’hui les populations grecque, portugaise, espagnole, chypriote et irlandaise. Notre ambition n’et pas de composer et de nous diluer au pouvoir. Elle est de nous opposer jusqu’au moment où nous pourrons imposer une alternative digne de ce nom.
Pour une alternative de gauche à la crise capitaliste
Il est illusoire de penser qu’on peut réformer le capitalisme pour qu’il devienne un « bon » capitalisme de relance. Il faut donc être clair : il faut une stratégie pour sortir du capitalisme et le remplacer par un autre système qui satisfait les besoins de la population et préserve notre planète.
Nous en appelons à toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cet appel, à tous les militants, tous les travailleurs, d’où qu’ils soient et qui partagent notre point de vue à nous rejoindre pour en débattre.
Programme de la Journée:
13H30 : Accueil.
14H00 : Début des travaux. Introduction par D. PIRON, Secrétaire Régional FGTB CHARLEROI & SUD HAINAUT et Isabelle VANSCHOOR, Secrétaire principale CNE HAINAUT.
- Rappel des motivations de l’appel du 1er Mai 2012 de la FGTB à construire une alternative à gauche du PS et d’Ecolo (D. PIRON). Travaux en cours.
- En quoi la CNE se retrouve-t-elle dans l’appel du 1er mai 2012 de la FGTB ?
14H30 : Témoignages de délégué(e)s.
- Un délégué du Non marchand.
- Un TSE.
- Un délégué d l’industrie.
- Un délégué des Services Publics.
En quoi, les politiques menées par les gouvernements à participation socialiste, ont-elles des conséquences néfastes pour le monde du travail ?
15H00 : Répartition des participant(e)s en groupe de travail avec un rapporteur et un animateur (du banc syndical).
Invitation à répondre à deux questions majeures :
A. Quels sont les terrains que les partis traditionnels, dits de Gauche, ont déserté et qu’il faudrait réinvestir ?
B. Quelles suites donner à cette première, journée de rencontre et de réflexion à moyen terme ?
16H00 : Pause café et lunch.
Durant cette pause, les rapporteurs des groupes de travail se réuniront avec D. PIRON et I. VANSCHOOR pour préparer une synthèse d’ensemble à présenter en plénière.
17H00 : Présentation par D. PIRON et I. VANSCHOOR de la synthèse générale en plénière.
17H30 : Conclusions et contact avec la Presse.
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A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
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A noter dans votre agenda
- Sa. et di. 13-14 avril. Week-end "Socialisme 2013".
- Sa. 27 avril. Meeting de la gauche à Charleroi
- 1er mai: participation aux activités de premier mai
- 4-7 juillet. Camp d’été d’EGA
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Socialisme 2013
Un rendez-vous unique pour les syndicalistes, les activistes, les marxistes et autres résistants anticapitalistes
Socialisme 2013, c’est un événement politique majeur, un passionnant week-end de formation, de discussions politiques et de débats. Alors que de plus en plus de responsables syndicaux parlent de la nécessité d’un prolongement politique pour les revendications du mouvement ouvrier, nous aurons le plaisir d’accueillir Daniel Piron (secrétaire général de la FGTB de Charleroi Sud-Hainaut) et Felipe Van Keirsbilck (secrétaire général de la centrale des employés de la CSC).
Le fil rouge de l’événement sera le retour sur les luttes les plus importantes de la période écoulée et l’analyse de ces luttes, afin d’être mieux préparés pour les batailles à venir. Dans la programmation de la journée, une attention toute particulière est donc accordée à la lutte sociale, avec notamment une commission qui abordera plus en détail la revendication de la nationalisation sous contrôle ouvrier, ainsi que la lutte des cheminots, à laquelle une journée entière sera consacrée. Nous reviendrons également en profondeur sur les mobilisations de la jeunesse, que ce soit contre les amendes SAC ou encore dans le cadre du combat antifasciste. D’importantes leçons des luttes internationales seront encore passées en revue, avec une commission consacrée aux révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et un autre concernant le réveil de la classe ouvrière en Afrique du Sud.
Au-delà de ces exemples concrets, les occasions ne manqueront pas pour affiner la compréhension théorique du marxisme et la formation. S’indigner contre le système, c’est déjà un bon début, mais il est crucial de dépasser ce stade pour comprendre ce qui est fondamentalement problématique et comment concentrer son énergie de la manière la plus efficace. En tant que marxistes, nous ne restons pas sur le côté pour regarder les événements se produire et en discuter, nous nous formons nous-mêmes – par l’action et par la discussion – pour être plus forts dans l’indispensable lutte pour une alternative au capitalisme : une société socialiste démocratique.
Un des points culminants du week-end sera à n’en pas douter la journée du dimanche, où il sera possible de passer toute la journée en compagnie de cheminots au cours d’une commission spécifique avec des orateurs de Grande-Bretagne, de France, des Pays-Bas, d’Allemagne et de Belgique. L’appel à la collaboration internationale et à la tenue d’actions coordonnées pourra ainsi être concrètement discuté en tenant compte des différentes réalités de terrain. L’un des participants est Alex Gordon, ancien président du syndicat britannique des transports (RMT), un poids lourd syndical intimement convaincu que la lutte doit être menée sur le lieu de travail mais aussi sur le plan politique. Alex Gordon était l’un des candidats de l’alliance de socialistes et de syndicalistes (TUSC, Trade Union & Socialist Coalition) qui a déposé des listes aux dernières élections britanniques.
Enfin, précisons que ‘‘Socialisme 2013’’ n’est pas un de ces événements ‘‘politiques’’ où il n’est possible que d’être spectateur en écoutant religieusement de prétendus experts, la parole est autant que possible laissée aux participants afin que chacun puisse enrichir l’échange d’idées et d’expériences. Beaucoup de temps est dégagé pour les interventions de la salle, et la formule des commissions est idéale pour cela. Ce week-end sera aussi l’occasion de remplir sa bibliothèque d’ouvrages politiques et de discuter de façon plus informelle avec des militants issus de tout le pays. Mais ‘‘Socialisme 2013’’ ne pourra être une réelle réussite qu’avec votre présence ! Inscrivez-vous vite !
Socialisme 2013 aura lieu à Bruxelles, au centre De Kriekelaar (rue Gallait n°86, 1030 Schaerbeek). Une garderie est également organisée. Plus d’infos : info@socialisme.be – 02/345.61.81. Prévente : le week-end entier 10 € pour les étudiants et les chômeurs, 15 € pour les salariés – une journée : 6 € pour les étudiants et les chômeurs, 8 € pour les salariés (n° de compte 001-2260393-78).
Soutenez les médias marxistes !
Qui se fie encore aux médias traditionnels ? Vous aussi vous avez envie de balancer votre journal ou votre télévision par la fenêtre en voyant comment sont traités nos actions, nos grèves et nos manifestations ? Vous n’êtes pas seul. Les médias dominants livrent le message de leurs maîtres du monde des grandes entreprises. Le grand capital s’est construit un véritable monopole sur le ‘‘marché de l’information’’. Le mouvement social a besoin de ses propres médias pour développer ses positions et les rendre accessibles au plus grand nombre, et c’est dans ce cadre que se place ce mensuel et notre site www.socialisme.be.
Nous voulons renforcer le soutien et la diffusion de nos médias anticapitalistes et socialistes. Dans ce cadre, comme chaque année, nous lançons la campagne des vœux de mai, destinée à récolter du soutien financier avec de petits encarts à insérer dans notre édition de mai, qui sera vendues aux activités syndicales du 1er mai partout en Belgique. Ces messages peuvent venir de centrales ou de délégations syndicales, d’organisations politiques, de particuliers, de sympathisants,… Pour une contribution de 12 à 200 euros, vous ‘‘achetez’’ ainsi un espace dans nos pages afin de faire passer un message de solidarité. Tous les vœux de mai doivent être envoyés pour le 15 avril, pour permettre de disposer du temps nécessaire à la production de notre journal.
Nous sommes en outre impliqués dans une campagne de 6 semaines visant à avoir 100 nouveaux abonnements. Comme expliqué dans l’édition précédente de ce journal, nous avons lancé une formule d’abonnements d’essai à 5 ou 10 euros. Au moment d’imprimer ce journal, en trois semaines de campagne, nous en étions à plus de 40 abonnements supplémentaires. Notre objectif de 100 sera très certainement atteint à l’occasion de notre week-end ‘‘Socialisme 2013’’. Ces abonnements sont réalisés auprès de nos membres et sympathisants, mais également lors de diverses activités telles que la manifestation syndicale du 14 mars dernier, où nous avons vendu 76 journaux, et obtenus 7 abonnements.
Nous dépendons intégralement de votre soutien en tant que lecteur. Nous ne pouvons bien évidemment compter sur aucun riche sponsors, ceux-là, qui constituent le 1% le plus riche, possèdent déjà 99% des médias. Nous comptons sur le soutien des 99% de la population qui n’ont pas d’intérêt au maintien de ce système pour développer nos moyens médiatiques. La recherche de réponses face à la crise capitaliste et d’analyses alternative ne va faire qu’augmenter, et nous voulons faire face à ce défi. N’hésitez pas et soutenez vous aussi nos médias ! Vous pouvez bien sûr consulter notre site internet mais aussi vous abonner à ce mensuel, pour 5 euros pour trois mois ou, pourquoi pas, directement par un ordre permanent bancaire mensuel de 2 euros minimum.
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Comment stopper les forces réactionnaires ?
De l’extrême-droite aux conservateurs populistes
La crise prolongée et sans issue du système capitaliste provoque une montée des formations et des idées d’extrême droite. Ceci n’est pas une coïncidence mais une conséquence logique d’une société qui précipite des millions de personnes dans la pauvreté et qui n’offre aucune perspective pour sortir de sa propre crise. Tant les milices fascistes d’Aube Dorée en Grèce que la montée des nationalistes et populistes réactionnaires de la N-VA en Belgique sont engendrées par les conséquences d’un système défaillant. Mais tous les éléments de la vague réactionnaire que nous voyons se former ne sont évidemment pas identiques. C’est pourquoi il est important de comprendre d’où proviennent ces formations réactionnaires, ce qu’elles représentent et comment elles peuvent être combattues.
par Jarmo (Anvers). Article paru dans l’édition de mars de Lutte Socialiste
Les conservateurs divisent pour régner
Actuellement, en Europe, on voit apparaître des idées conservatrices qui paraissent appartenir à un lointain passé. En Belgique, les nouvelles autorités de la ville d’Anvers ne laissent pas passer une semaine sans une nouvelle déclaration controversée. L’affaire autour des t-shirts arc-en-ciel, le fait que les sans-papiers séropositifs ne recevront plus d’inhibiteurs de sida à moins de signer une déclaration de retour volontaire, l’augmentation des frais d’inscription communaux de 17 à 250 euros pour les ressortissants extracommunautaires,… tout cela fait partie d’une même évolution. Il s’agit d’une aile conservatrice pure et dure qui lance des idées pour lesquelles elle pense avoir retrouvé un terrain fertile. Dans une période de crise économique, tout est fait pour faire payer la facture aux salariés et permettre aux vrais responsables de s’en tirer à bon compte. La responsabilité des fermetures des usines Ford à Genk et d’ArcelorMittal à Liège est mise sur le dos des travailleurs, qui coûtent trop chers, alors que les patrons insatiables qui sacrifient tout sur l’autel de la maximisation de leurs profits restent impunis.
De même, la crise grecque n’est due aux travailleurs grecs ‘‘paresseux‘‘ (lesquels travaillaient en moyenne davantage d’heures pour un salaire que la moyenne européenne, avant la crise, pour un salaire moindre) mais aux capitalistes grecs oisifs qui vendent le pays aux enchères et imposent une austérité meurtrière pour protéger leurs fortunes. Les partis traditionnels font vraiment tout pour éviter que les responsables ne soient pointés du doigt. Ils préfèrent attribuer les problèmes économiques aux masses d’Europe, lesquelles doivent en payer la facture.
Un tel climat politique est un terrain très fertile pour des forces conservatrices et réactionnaires. A la question ‘‘pourquoi notre niveau de vie se détériore à vue d’œil ?‘‘ ils ont une réponse facile : ce sont les immigrés, les chômeurs, les Wallons, les Grecs, les femmes, les LGBT,… qui nous prennent tous nos sous. La société est divisée en deux camps : celui des ‘‘gens qui travaillent beaucoup‘‘ et celui des ‘‘profiteurs‘‘. Ce n’est en fait qu’une méthode visant à dissimuler le véritable gouffre qui divise notre société : celui entre salariés et capital.
Du fait de l’absence d’une alternative de gauche, il est logique que le parti qui exprime ce raisonnement le plus clairement, qui n’est pas souillé par un passé politique pitoyable et bénéficie donc d’une image de chevalier blanc, soit le parti qui remporte les élections. En Belgique, la N-VA se nourrit du mécontentement éprouvé envers les partis traditionnels, tout comme le Vlaams Belang l’a fait avant elle. Mais la percée d’un nationalisme flamand moins grotesque que le néofascisme du Vlaams Belang ne signifie absolument pas que la lutte contre l’extrême droite est gagnée pour autant.
L’ambition politique la NVA est de chercher la confrontation ouverte avec le mouvement des travailleurs. La résistance sera d’envergure. Les mesures antisociales et répressives que le parti va mettre en place (l’austérité, la réduction des impôts, le maintien des intérêts notionnels, les sanctions administratives communales,…) risquent de rester en travers de la gorge d’une bonne partie de ses électeurs. Il est certain que le Vlaams Belang sera aux aguets. Le parti d’extrême-droite s’y prépare déjà en prenant une certaine distance avec son programme néolibéral d’antan pour retourner à une image plus ‘‘sociale‘‘ qui essaye de trouver la sympathie d’une couche de travailleurs qui en a marre de payer pour la crise.
Le danger des groupes extrémistes réactionnaires est également présent
Dans une telle situation il n’est pas étonnant que des groupes plus radicaux gagnent une confiance suffisante pour se montrer dans la rue. Le mois dernier, par exemple, un groupe néonazi a manifesté publiquement à Bruges contre la ‘‘violence de gauche‘‘. L’organisation étudiante nationaliste NSV trouve que le Vlaams Belang devrait ouvertement donner son soutien aux voyous grecs d’Aube Dorée. Bien que nous ne nous trouvions pas encore dans une situation similaire à celle de la Grèce, il est clair que la maladie que le capitalisme vit actuellement peut faire éclater les ulcères et les abcès les plus répugnants du système.
Par ailleurs, Aube Dorée doit son succès au fait qu’elle a su donner une réponse claire – bien que fausse – à la question de la responsabilité des problèmes économiques actuels : les immigrés et les étrangers. Cette réponse, couplée à une rhétorique anti-austérité (la formation ‘‘traditionnelle‘‘ d’extrême droite LAOS avait perdu son soutien électoral à cause de son rôle dans la mise en place de l’austérité) ont permis à Aube Dorée de réaliser une percée électorale.
Quand ils ne sont pas occupés à traquer les militants de gauche ou les immigrés dans la rue, ses membres organisent la distribution de nourriture aux pauvres et aux victimes de la crise. Mais ils en restent aux apparences et laisse bien tranquille le capitalisme grec. Chaque élu d’extrême-droit au Parlement a soutenu toutes les privatisations et on ne trouve nulle part d’appel au non-paiement de la dette du pays. Les perspectives d’Aube Dorée ne sont pas basées sur l’idée d’une confrontation avec les capitalistes grecs.
Le 7 mars, à Louvain, le NSV organise sa marche annuelle de la haine sous le thème : ‘‘En résistance contre l’Union Européenne soviétique.’’ Ces étudiants néofascistes essayent aussi de s’appuyer sur une partie croissante de la population qui est dégoûtée par l’austérité imposée aux travailleurs par l’Union Européenne. En faisant référence à l’UE comme étant un ‘soviet‘, le NSV clarifie son incompréhension de ce que signifie le socialisme.
L’Union Soviétique – laquelle était elle-même une caricature monstrueuse du socialisme – n’avait rien à voir avec l’Union Européenne sous sa forme actuelle. Le NSV dénonce uniquement ‘‘l’atteinte à la souveraineté des Etats membres‘‘ et non l’austérité sanguinaire que l’UE impose aux travailleurs dans les Etats membres. Après tout, ceci n’est pas exactement un thème susceptible d’éveiller l’indignation des néofascistes. Ce qui les intéresse plutôt, c’est de monter les travailleurs des divers Etats membres de l’UE les uns contre les autres, au bénéfice du capital. C’était d’ailleurs le programme réel du fascisme dans les années ’30, et cela reste le programme de ceux qui s’inspirent du fascisme aujourd’hui.
Une opposition de gauche est la meilleure réponse
Tant en Grèce qu’en Belgique – et n’importe où dans le monde où le populisme de droite ou l’extrême droite monte en puissance – la crise n’est pas l’unique responsable de la montée du conservatisme. L’absence de réponse claire de la gauche à la question de savoir qui doit payer pour la crise y est aussi pour quelque chose.
L’unique manière de combattre l’extrême droite est de lier cette lutte à la lutte contre le système qui produit ce genre de formations réactionnaires. C’est sur le terrain fertile du chômage et du manque de perspectives que le racisme, le sexisme, l’homophobie et toutes sortes d’autres idées ayant pour but de diviser la classe des travailleurs, peuvent prospérer comme une moisissure sur un corps pourri.
Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et le PSL ont pour objectif de contribuer à la construction d’une alternative politique de gauche qui pointe du doigt les véritables responsables et propose un projet alternatif de société. Ce n’est que dans une société où règne un socialisme démocratique que les idées réactionnaires de tous poils pourront être jetées pour de bon dans la poubelle de l’histoire.
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La crise se résoudra-t-elle par la seule justice fiscale ?
Face à la crise, de plus en plus de voix s’élèvent pour établir une plus grande justice fiscale. Cela va d’une fiscalité écologique au rétablissement de tranches d’impôts supplémentaires, en passant par la taxe des millionnaires. Ces mesures sont nécessaires et souhaitables, mais ne pourront à elles seules nous permettre de faire face à la crise profonde que traverse le système de production capitaliste.
Alain (Namur)
Aujourd’hui, la classe dominante ne veut pas seulement modifier les lois sur l’imposition de leur richesse, elle veut modifier la politique économique pour pousser plus loin le taux d’exploitation, c’est-à-dire augmenter la part de travail gratuit qu’elle impose aux travailleurs. Le patronat joue de la concurrence pour imposer des conditions de plus en plus défavorables aux travailleurs à travers le monde. Prenons les multinationales : celles-ci n’hésitent pas à faire du chantage à l’emploi face aux revendications des travailleurs. Si on ne prend que les filiales étrangères implantées en Belgique, les multinationales représentent plus de 500.000 emplois et produisent une valeur ajoutée de 63 milliards d’euros. Aujourd’hui, chaque pays est mis en concurrence pour avoir le taux d’imposition le plus bas, les salaires les plus bas et les conditions d’emplois les plus basses. Nous vivons dans un système où la propriété des grands moyens de production est extrêmement concentrée dans très peu de mains (147 multinationales contrôlent 40% du chiffre d’affaires engendré par les entreprises au niveau mondial). Malgré le fait que ceux qui possèdent ces richesses ne soient pas nombreux, ils sont très bien organisés et conscients de leur statut de classe.
En Belgique, par exemple, l’industrie pharmaceutique s’est organisée autour de Pharma.be. Leurs modalités d’actions étaient, selon Le Vif, des “réunions discrètes avec le top du gouvernement hors syndicats, étude confidentielle mettant la Belgique en concurrence avec six autres pays, menaces de délocalisation… Rédigée par un grand cabinet d’avocats payé notamment par GSK, la loi a été votée à la Chambre sans aucun débat de fond, noyée dans une loi-programme de 42 pages.”
On le voit, les capitalistes peuvent compter sur l’ensemble des institutions de l’Etat pour défendre leurs intérêts. Ils disposent de partis politiques qui relaient leur programme élaboré dans leurs institutions comme le FMI, la Commission européenne, l’OCDE,… Au moment de l’annonce de nouvelles fermetures de sites d’ArcelorMittal à Liège, au forum économique mondial de Davos, Di Rupo vantait le quasi-paradis fiscal belge et le climat “business friendly” belge devant un parterre de gros capitalistes. Pour quel résultat ?
Les grandes entreprises ne payent quasiment aucun impôt en Belgique. Grâce à la loi taillée sur mesure décrite ci-dessus et aux intérêts notionnels, GSK a pu sortir presque 2,6 milliards d’euros de sa base imposable ces 4 dernières années (une économie de 892 millions d’euros…). Pour l’ensemble des 50 plus grandes entreprises, le taux d’imposition moyen est de 0,57% et seulement de 3,76% pour les 500 sociétés qui ont réalisé le plus gros bénéfice en 2009 !
Non à l’extorsion de fonds !
Nous devons reprendre le contrôle des outils et des richesses produites par la collectivité. La fiscalité juste ou une taxe des millionnaires ne nous permettra pas de réorienter la production vers les besoins sociaux. C’est la propriété privée des moyens de production qui permet aux capitalistes d’organiser le démantèlement social et environnemental. C’est par la propriété collective des grandes entreprises, la nationalisation du secteur bancaire et la mise sous contrôle démocratique des travailleurs que l’on pourra avoir un effet de levier sur la transformation de l’ensemble de la société.
En France, après que le gouvernement Hollande-Ayrault ait évoqué une imposition de 75% sur les tranches de revenus supérieures à 1 million d’euros, c’est 54 milliards d’euros qui ont quitté le pays entre octobre et novembre 2012. Sans contrôle sur les banques, sans contrôle sur les moyens de production, il n’est pas possible d’endiguer ce mouvement.