Tag: Belgique

  • “Des salaires décents pour tous et toutes”

    Les femmes gagnent 22% de moins que les hommes

    Le 20 mars 2012 s’est tenu l’Equal Pay Day, la journée de l’égalité salariale (soit le jour jusqu’auquel une femme a dû travailler en moyenne afin de récupérer son retard de salaire vis-à-vis d’un homme en 2011). L’écart salarial s’est quelque peu réduit ces dernier temps, mais il s’élève toujours à 22% en Belgique. Nous en avons discuté avec Anja Deschoemacker, responsable de la commission femmes du PSL.

    Début mars, une étude de l’OCDE a indiqué que l’écart salarial se serait réduit à 8,9% dans notre pays. D’où provient ce décalage entre ce chiffre et les données avancées par la campagne Equal Pay Day ?

    Anja: “Cela dépend de la façon dont on considère les salaires. Chez les salariés à temps plein, dans le secteur privé, l’écart salarial est de 10% environ. Mais ce chiffre ne prend pas en considération le poids du travail à temps partiel, qui touche davantage les femmes. Il suffit de penser au manque de place dans les crèches,… Plus il y a de coupes d’austérité dans la sécurité sociale et les soins de santé, moins il devient évident pour les femmes de travailler à temps plein.

    “Chez les jeunes femmes hautement qualifiées et sans enfants, l’écart salarial est devenu très limité. Mais il s’agit d’un groupe restreint où, par ailleurs, l’écart s’accroît au fur et à mesure des promotions. Qui plus est, une grossesse se vit au détriment des femmes. La société et l’emploi d’aujourd’hui ne sont pas organisés de façon à développer les talents de ceux qui ont une famille.’’

    L’écart salarial se réduit aujourd’hui, et il était encore de 26% au début de ce siècle. Ce problème va-t-il disparaître de lui-même ?

    “Il devient plus complexe. Le développement d’un large secteur à bas salaires assure que de plus en plus de personnes éprouvent de grandes difficultés, non seulement les femmes, mais aussi les salariés plus âgés, les jeunes sans qualification ou tous ceux qui ont une limitation quelconque pour le marché de l’emploi. Il suffit de penser à la maîtrise des langues : aucun employeur n’engagera quelqu’un qui a des lacunes, ni n’organisera une formation linguistique durant les heures de travail. Quant aux salariés plus âgés qui ne peuvent plus suivre le rythme de travail, ils sont rapidement éjectés. Pour les jeunes, enfin, les perspectives d’avenir sont la plupart du temps bloquées.

    “C’est un problème général dû à une société asociale. Nous devons travailler pour survivre, mais nous ne trouvons de l’emploi que si un patron peut être assuré de réaliser suffisamment de profit sur notre dos. Les femmes sont particulièrement touchées, simplement parce qu’elles peuvent avoir des enfants et doivent en plus s’occuper de la majorité des tâches ménagères.

    “Il est impossible de supprimer l’écart salarial sans supprimer ce secteur à bas salaire. Cette situation signifie que les jeunes ont moins de possibilités de s’organiser une vie indépendante, ils restent plus longtemps ‘‘chez papa-maman’’. Comment contracter un emprunt en dépendant d’une semaine de travail intérimaire ici et d’un mois de travail là ! S’en prendre à l’écart salarial, c’est se battre pour des emplois décents pour tous.”

    L’an dernier, la campagne Equal Pay Day défendait entre autres que les femmes devaient mieux négocier leurs salaires. Est-ce une solution ?

    ‘‘C’est un problème général, pas individuel. Là où l’écart salarial est le plus restreint, c’est d’ailleurs dans le secteur public, où les salaires sont justement négociés collectivement. Négocier son salaire tout seul peut être à l’avantage de quelqu’un qui a trois diplômes en poche ou dans le cas d’une ex-ministre mais dans des ateliers de repassage basés sur les chèques-service ou encore dans le cas d’une infirmière, c’est beaucoup moins évident.

    ‘‘Il est très important de lutter pour défendre des négociations collectives accessibles à tous et à toutes pour être plus forts à revendiquer des salaires plus élevés. Chaque catégorie qui ne bénéficie pas de salaire décent dans la société constitue une pression à la baisse sur tous les salaires. Cela vaut pour les femmes, mais aussi pour les sans papiers par exemple, pour tous ceux qui bossent pour un salaire de misère.’’

    Cette année, l’Equal Pay Day a eu un slogan controversé: “Réduisez l’écart salarial; devenez actrice porno”. Qu’en pensez-vous?

    ‘‘Il ne s’agit évidemment pas de publicité pour l’industrie pornographique, c’est une manière d’essayer d’attirer l’attention avec une accroche ‘‘ludique’’. L’idée de base est qu’une campagne normale ne suscitera pas suffisamment d’intérêt, et il faut bien constater que mettre en avant l’inégalité entre hommes et femmes n’est pas chose évidente de nos jours. Nous pensons toutefois qu’on ne peut pas éviter la difficulté avec des slogans ‘‘chocs’’.

    ‘‘L’idée même du slogan est d’ailleurs fausse. Seule une petite partie des femmes exploitées dans l’industrie pornographique gagne plus. En prenant en considération tout le secteur – avec la pornographie sur internet, etc. – la situation est bien différente. L’industrie pornographique est un secteur commercial où une poignée de patrons ramassent des profits écœurants. Comme dans tous les domaines, certaines femmes peuvent réussir à tirer leur épingle du jeu, mais ce n’est qu’une infime minorité.

    “À côté de cela se pose la question de savoir si l’on doit considérer la prostitution et la pornographie comme des ‘‘emplois’’ normaux. Je ne le pense pas. Lorsque la prostitution a été légalisée aux Pays-Bas, seules 15% des prostituées se sont enregistrées de manière effective. La plupart se sont abstenues parce qu’elles ne veulent pas que l’on sache ce qu’elles font et ne souhaitent certainement pas que cela soit mentionné sur un CV. Les prostituées elles-mêmes ne considèrent pas qu’il s’agit d’un emploi ordinaire.

    “Et si la prostitution doit être considérée comme un emploi normal, cela doit immédiatement être en tant que travail dangereux. Les agressions sont nombreuses, tant physiques que mentales. C’est un ‘‘emploi’’ auquel on a recourt si toutes les autres possibilités d’avoir un revenu se sont révélées insuffisantes. Est-ce un emploi ou un travail forcé ? En Belgique, la plupart des prostituées sont d’origine étrangère, et ce sont souvent des personnes aux situations très désespérées.”

    On entend parfois parler de femmes ou de filles qui se prostituent pour se permettre un peu plus de luxe.

    “C’est le cas pour une petite minorité, pas pour la plupart des prostituées. Si la prostitution est actuellement en pleine croissance en Grèce aujourd’hui, est-ce parce que plus de femmes veulent accéder au luxe ou parce que la misère les pousse au désespoir de cette situation ?

    “Des études consacrées à la prostitution homosexuelle masculine indiquent qu’il s’agit surtout de gamins d’Europe de l’Est qui ne sont même pas forcément homosexuels, mais qui se prostituent par nécessité, font face à de nombreuses agressions et sont sujets à une consommation régulière de drogue, tout comme les prostituées. C’est un ‘‘emploi’’ que la drogue permet de rendre ‘‘supportable’’. Ce n’est donc pas un emploi proprement dit.”

    Les marxistes ne sont-ils pas en faveur de la liberté sexuelle ?

    “La liberté sexuelle signifie de permettre de la définir soi-même. La prostitution – tant professionnelle qu’occasionnelle – n’est pas un choix libre dans la plupart des cas, c’est une situation de dernier recours. Cela n’a strictement rien à voir avec la liberté sexuelle.

    ‘‘Cela ne veut pas dire que nous sommes favorables à une chasse aux prostituées ou que nous les considérons comme immorales ou sans éthique. Nous devons nous attaquer aux causes-mêmes du désespoir qui pousse tant de femmes (et d’hommes) vers la prostitution et non nous en prendre à celles et ceux qui se voient obligé(e)s de ‘‘choisir’’ de telles solutions. A ce titre, il faut revendiquer une meilleure protection contre les violences.

    “Mais le plus fondamental est que la collectivité assure un bon avenir à chacun et chacune, un avenir qui permette d’échapper à ce secteur. Cela requiert des emplois décents, une lutte conséquente contre la pauvreté, notamment pour les femmes isolées, des allocations sociales décentes, des logements à prix démocratique, etc. Il s’agit, en bref, d’une lutte collective pour une société où hommes et femmes seraient véritablement libres, et cela n’est pour nous possible qu’avec une société socialiste démocratique.’’

  • Economie mondiale : où est passée la fin du tunnel ?

    Le Président français Nicolas Sarkozy disait ce début d’année ‘‘l’année 2012 ne sera pas une ballade dans le parc’’. Le FMI a prévenu lors de la parution de ses perspectives pour l’économie mondiale que ‘‘la reprise mondiale est menacée par les tensions grandissantes à l’oeuvre dans la zone euro et les fragilités qu’accusent les autres régions. Les conditions financières se détériorent, les perspectives de croissance s’assombrissent et les risques baissiers s’intensifient…’’ Ces dernières semaines, avec l’allègement de dette grecque, la bourgeoisie et ses commentateurs ont repris des couleurs, mais qu’en est il réellement ?

    Par Alain (Namur)

    Il est clair que la zone euro subira un ralentissement économique de l’ordre de -0,5%. Même si les politiciens européens présentent cela comme un faible ralentissement, cela vient s’ajouter à 2 années d’austérité qui ont déjà détruit des millions de vie en Europe. En Espagne, environ 46% des 16-24 ans sont au chômage. En Grèce, l’économie subira un ralentissement de 4,5% cette année, après avoir déjà subi 5 années de récession…

    La Chine et l’ensemble des pays émergent ne sont pas non plus épargnés par le ralentissement de l’économie mondiale : après une croissance de 10,4% en 2010 et de 9,2% en 2011, l’économie chinoise ne progressera que de 8,2% en 2012. L’Inde qui affichait un taux de croissance de 9,9% en 2010 et de 7,4% en 2011, ne progressera que de 7,0% en 2012.

    Dans le secteur manufacturier, toutes les grosses entreprises accusent le coup. ArcelorMittal, après avoir annoncé l’arrêt de la phase à chaud de Liège, a ensuite fait la même annonce à Florange (France) et à Belval (Luxembourg). Dans le secteur automobile, Sergio Marchionne, le directeur de Fiat, déclarait dans le figaro qu’il était nécessaire de réduire la production de voiture de 20% en Europe. Il ajoutait même ‘‘nous n’avons pas le choix […] ce sera douloureux pendant 12 mois, mais faisons le !’’

    Même si le spectre du défaut de paiement de la Grèce – et donc d’une crise financière généralisée – s’éloigne temporairement, les capitalistes n’ont pas encore réussit à assainir leurs institutions financières. Pour un pays comme la Belgique, l’ensemble des garanties et des prêts accordés au secteur s’élève à 137,85% du PIB soit 510,603 milliards d’euros. En cas de crise, si l’Etat doit activer l’une ou l’autre garantie, l’avalanche d’austérité que subi actuellement le pays ne fera qu’amplifier. Dans ces conditions, les capitalistes n’ont aucune chance de relancer l’économie de manière durable tout en diminuant le chômage et en garantissant un bon salaire et un bon niveau de protection sociale. Il faut dès à présent s’organiser pour proposer une alternative à ce système qui ne pourra se redresser qu’en nous écrasant.

  • Bonus et profits éclatants pour les 1% – Austérité pour les 99%

    Comment briser cette logique ?

    La bête sauvage de l’austérité a saisi la Belgique entre ses griffes. Mais les gouvernements cherchent à donner l’impression que ses morsures ne sont pas si graves et à peine perceptibles. Fin de l’an dernier pourtant, 153 mesures ont permis de trouver 11,3 milliards d’euros, dont 2,3 milliards d’euros dans les soins de santé uniquement, et de nombreux autres millions proviennent de nos pensions et allocations sociales. Le récent conclave budgétaire a encore trouvé 2,5 milliards avec 119 mesures. Aux dires des ministres, il semblerait que la seule question à se poser soit de comprendre comment ces 2,5 milliards n’ont pas été économisés plus tôt.

    Par Bart Vandersteene, article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste

    Mais derrière ces milliards et ces millions – des sommes finalement très abstraites pour la population – se cachent des réalités bien concrètes. En Flandre, les transports en commun vont subir une saignée de 60 millions d’euros, avec un impact majeur au niveau de la prestation de services. Des bus seront supprimés partout. A la SNCB et à Bpost, des centaines de millions vont également être économisés.

    Pendant ce temps, le Fonds Monétaire International (FMI) et différents lobbys libéraux assurent que la Belgique devra encore économiser cette année, de façon ‘‘structurelle’’ de préférence, c’est-à-dire par la suppression de l’indexation automatique de nos salaires. Ainsi, la pression est maintenue sur le gouvernement pendant que l’opinion publique est patiemment préparée pour de nouvelles saignées.

    Mais cette fameuse opinion publique est de moins en moins disposée à se laisser faire et à accepter qu’il n’existe pas d’autre alternative que de se faire grignoter. Un récent sondage a ainsi mis en avant que 52% des sondés trouvent que les entreprises payent trop peu d’impôts. La population devient de fait constamment plus sceptique quant à l’utilité des baisses de charges patronales, au rythme des scandales qui révèlent comment les grandes entreprises bénéficient des politiques libérales de ces dernières décennies. La tolérance de la population à l’égard de cette politique est en train de disparaître à jamais.

    La multinationale brassicole Inbev a réalisé un profit de 6,45 milliards d’euros en 2011, soit un milliard de plus qu’en 2010. En 2009, il s’agissait ‘‘seulement’’ de 2,8 milliards. Le travail des managers consiste à voir comment maintenir les salaires au plus bas, licencier les délégués syndicaux les plus irritants (comme au Brésil) et faire payer de plus en plus cher au client. Ce travail, ils le font si bien qu’un groupe de 40 managers de haut niveau a été remercié par un cadeau d’un milliard d’euros. Le patron de la multinationale, Carlos Brito, a ainsi reçu un bonus de 135 millions d’euros en plus de son salaire annuel de 2,46 millions d’euros. Un travailleur gagnant un salaire annuel brut de 40.000 euros devrait donc travailler 60 ans pour obtenir l’équivalent de son salaire. Quant au bonus, selon la CSC, un travailleur gagnant 2.000 euros nets par mois devrait bosser… 5.625 ans !

    Il est impossible de comprendre et de justifier de tels écarts, surtout lorsque de tels bonus faramineux et de tels profits gigantesques ont court en pleine période de crise, au moment même où l’on entend partout que nous devons ‘‘tous’’ faire des sacrifices.

    Mais tout cela est parfaitement logique, ce ne sont pas des ‘‘excès’’. L’économie capitaliste repose sur un seul principe : la maximalisation des profits. C’est dans la nature même de cette bête. Et si on peut apprivoiser un lion – dans une certaine mesure – il est plus difficile d’en faire un végétarien… De la même manière, l’organisation et la lutte peuvent forcer le capitalisme à faire des concessions, mais ce n’est que par un changement fondamental de société qu’il est possible de parvenir à un système dont la priorité est la satisfaction des besoins de tous.


    Abonnez-vous à Lutte Socialiste ! Cet article est tiré de l’édition d’avril de notre journal, Lutte Socialiste. Si vous désirez recevoir Lutte Socialiste dans votre boîte aux lettres, prennez vite un abonnement. Vous pouvez verser 20 euros (pour 12 n°) ou 30 euros (abonnement de soutien) au n° 001-3907596-27 de "socialist press" avec la mention "abonnement". Pour plus d’infos, des remarques, propositions d’articles,… : prennez contact avec nous via redaction@socialisme.be

  • Bruxelles : Action de soutien à la grève générale en Espagne !

    Ce jeudi, vers 19 heures environ, 60 Espagnols ont manifesté à la Bourse en solidarité avec la grève générale espagnole contre les coupes budgétaires et la reforme du travail. Parmi eux, nombre de jeunes impliqués dans les actions du 15M de Bruxelles (les Indignados). Au même moment déferlaient des fleuves de manifestants dans les rues de 111 villes espagnoles. Les syndicats ont dit que le soutien à la grève était de 77% en Espagne et que plus de 10,4 millions de travailleurs ont participé aux manifestations du 29 mars.

    Par Clara

    Nous avons crié beaucoup de slogans comme : ”Hace falta ya una huelga, una huelga, hace falta ya una huelga general !” (Il nous faut une grève générale), ”¡empleado licenciado, patrón colgado !”, ”¡Rajoy, cabrón, trabaja de peón !”; des slogans de rage contre les politiciens, les banquiers et le patrons qui nous font payer leur crise, contre le luxe et la corruption de la monarchie,… Il y a une colère grandissante contre les capitalistes et leurs politiciens, complices de toutes ces coupes budgétaires.

    Mais une grande partie de la communauté espagnole de Bruxelles n’est pas encore impliquée dans ces actions. Il faut élargir ces actions aussi en Belgique, où l’austérité commence à se mettre déjà de manière très évidente à l’agenda. En Belgique on voit aussi se creuser l’écart entre les riches et une couche toujours plus grande confrontée à la pauvreté.

    En Espagne, les syndicats majoritaires demandent au gouvernement une négociation pour arriver à ”un grand consensus social”. Les syndicats ont déclaré que si le gouvernement ne retire pas les fondements de la reforme du travail, il y aura un conflit social allant crescendo.

    Le secrétaire général du syndicat CCOO a dit que cette reforme est la plus déséquilibrée de l’histoire de la démocratie espagnole et qu’on ne peut pas en finir avec 30 ans de dialogue social sans conséquences. Ils ont aussi dit qu’il ne s’agit pas d’un conflit des syndicats contre les partis politiques mais du gouvernement contre la grande majorité de la population. Cette grève permet de démontrer la force du mouvement ouvrier. Elle a été possible grâce à la pression des masses et de la base des syndicats confronté au frein des directions syndicales du CCOO et et de l’UGT.

    Socialismo Révolutionario, la section sœur du PSL en Espagne, est intervenu lors de cette journée de grêve générale en avançant le besoin d’un plan soutenu de manifestations et de grèves élaboré démocratiquement par la base, avec une nouvelle grève générale de 48h et la nécessité d’un programme socialiste révolutionaire.

    Partout en Europe, le développement d’une conscience de classe est une question fondamentale pour les travailleurs et jeunes. Il faut lutter tous ensemble pour gerer nous même la societé, exproprier les grands patrons des moyens de production et les placer sous le contrôle démocratique de l’ensemble des travailleurs.

    Tous ensemble contre leur crise!

  • SOCIALISME 2012 : Il est temps de riposter ! Il est temps pour le socialisme !

    La crise du capitalisme a provoqué en 2011 l’année la plus turbulente depuis bien longtemps. Le souffle de la révolution des masses tunisiennes, début de l’an dernier, s’est propagé à grande vitesse à travers tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Depuis lors, il a traversé toutes les mers du monde. L’importance de ces événement a été reconnue par le magazine "TIME", qui a nommé "le manifestant" personnalité de l’année 2011.

    Au moyen d’occupations de places et d’entreprises, de manifestations de masse, de grèves, de grèves générales,… des millions de jeunes et de travailleurs se sont battus contre la pression constante des capitalistes et de leurs gouvernements pour nous faire payer la crise. Le vieux spectre de la lutte de classe est de retour, tout comme le débat portant sur la nécessité d’une alternative à ce système.

    Il n’en ira pas autrement en 2012, mais ce ne sera toutefois pas la même chose ! Il est, maintenant plus que jamais, de la plus haute importance de tirer les leçons de ces mouvements afin de parvenir à un changement réel. Voilà l’objectif de ce week-end ”Socialisme 2012” ! ”Socialisme 2012” rassemble des syndicalistes, des jeunes et des travailleurs pour un week-end entier de discussions et de débats consacrés à la manière de lutter contre le chômage, la crise, l’austérité, les discriminations… et pour une alternative socialiste.


    Samedi 28 avril

    13h30 – 15h : Meeting

    Occupy Capitalism – Un monde en résistance contre le capitalisme. Avec des orateurs internationaux qui aborderont les révolutions en Afrique du Nord et au Moyen orient, les luttes aux USA et la résistance contre l’austérité en Europe. Il sera aussi question de la situation en Belgique.

    15h30 – 18h : 8 commissions

    • NON à la dictature de la troïka, pour une Europe socialiste
    • Vie et oeuvre de Léon Trotsky
    • Leçons des révolutions en Afrique du Nord et au Moyen Orient
    • Our planet, not your business – No More Fukushima
    • Café syndical consacré au “modèle allemand”
    • Un poison nommé ACTA
    • Comment défendre le droit à l’avortement
    • Le contrôle des prix : un moyen de lutte contre la pauvreté ?

    19h30 – 21h30 : Meeting

    Di Rupo 1er : Dégage ! Y-a-t-il une alternative à la politique d’austérité ? Meeting avec Erik De Bruyn (Rood!), Anja Deschoemacker, un militant francophone et un syndicaliste


    Dimanche 29 avril

    10h – 12h30 : 8 commissions

    • Extrême droite : Le danger n’a pas disparu. La France et l’Europe de l’Est sont des averstissements
    • Pourquoi le capitalisme conduit-il à la crise ? L’économie planifiée contre le ‘‘libre’’ marché
    • La question juive, présentation du livre d’Abraham Léon
    • Documentaire: “Sri Lanka’s killing fields” avec débat
    • Anarchisme et socialisme
    • Les marxistes et la question de l’immigration et du droit d’asile
    • Origines, significations et risques du nationalisme flamand hier et aujourd’hui
    • Quel est l’intérêt des élections communales pour les socialistes authentiques?

    14h – 16h : 8 commissions

    • Réformer le capitalisme ou le renverser ?
    • La lutte des classes aux USA : Du Premier mai au mouvement Occupy
    • Histoire du trotskisme belge. Avec Gustave Dache et Eric Byl
    • Solidarité internationale avec les luttes du Kazakhstan
    • Film : “The Take”, et discussion sur les occupations d’usines
    • Croissance des agressions homophobes: comment riposter ?
    • Retour sur les années ’30 et leurs leçons pour les luttes révolutionnaires
    • Les jeunes en lutte pour l’emploi et contre l’austérité: conflit de générations ou de classes ?

    16h30 – 17h : Mot de clôture

    Par Bart Vandersteene. Il existe une alternative à la soif de profits et à la logique d’austérité : le socialisme !


    Inscriptions

    Vous pouvez vous inscrire pour participer à cet évènement en prenant une carte de prévente, soit en payant l’entrée sur le n° de compte 001-2260393-78 du PSL/LSP avec pour mention ‘Socialisme 2012’ (votre carte vous attendra alors à l’entrée), soit en achetant votre prévente auprès de l’un de nos militants.

    Entrée pour tout le week-end

    • Non-salariés : 8 euros en prévente, 1à euros à la porte
    • Salariés : 10 euros en prévente, 15 euros à la porte

    Entrée pour une journée

    • Non-salariés : 5 euros en prévente, 7 euros à la porte
    • Salariés : 7 euros en prévente, 9 euros à la porte

    Place-to-be

    ‘‘Socialisme 2012’’ prendra place au centre De Rinck: 7, Place de la Vaillance 1070 Anderlecht

    Metro: Sint-Guido


    Meeting d’ouverture Occupy Capitalism – Un monde en résistance contre le capitalisme

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    Un des orateurs de ce meeting d’ouverture sera Brett Hoven, ancien ouvrier de Ford et militant marxiste américain. Il parlera également lors d’une commission le dimanche.

    Tel est le thème du meeting d’ouverture, et le fil conducteur de l’évènement. Les orateurs de ce meeting seront un membre du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) présent en Tunisie à maintes reprises au cours de l’année écoulée, un collaborateur du député européen Paul Murphy et Els Deschoemacker, du PSL.

    Nous allons aussi bénéficier de la présence de Brett Hoven, militant marxiste et ancien ouvrier de Ford. Il expliquera comment la société américaine tremble sur ses bases depuis la crise des subprimes : le rêve américain devient cauchemar. Le large soutien qu’a su s’attirer le mouvement Occupy reflète la radicalisation croissante qui prend place dans la société américaine. Le soutien au capitalisme est en chute libre.

    Les derniers sondages illustrent un intérêt croissant et extraordinaire pour l’idée du socialisme, bien que cette notion soit encore très confuse. Contrairement aux idées reçues, le mouvement des travailleurs a une tradition extrêmement riche aux USA, c’est là que le 1er mai, la journée internationale des travailleurs, trouve ses origines avec le combat pour arracher la journée des huit heures.

    Le développement le plus important de l’année écoulée a sans aucun doute été constitué par la vague de révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Un an plus tard, son écho retentit encore. La session qui y sera consacrée sera animée par un représentant du CIO présent en Tunisie durant la Révolution et qui suit de près la situation de la région.

    En Tunisie et en Egypte se développe la compréhension qu’il faut un deuxième ou une troisième révolution, la première étant inachevée. Le sommet de la pyramide a bien été changé, mais pas la pyramide elle-même (la structure économique et sociale). L’absence de perspective, le chômage et les conditions de travail et de vie misérables des masses à la base de la révolution continuent d’exister et sont à la base de l’impulsion d’une nouvelle phase de luttes. En Egypte et en Tunisie prennent place des combats pour défendre un syndicalisme combatif et démocratique.

    Un collaborateur de l’eurodéputé Paul Murphy (élu de notre section en République irlandaise, le Socialist Party), abordera les causes profondes de la crise de l’euro ainsi que la riposte nécessaire: une lutte commune des travailleurs à l’échelle européenne basée sur un programme socialiste. La crise européenne menace l’économie mondiale sans qu’aucune solution ne soit possible dans le cadre du capitalisme. Les prévisions de croissance sont sombres, et les plans d’austérité s’abattent sur tous les pays. Mais la résistance se développe. L’orientation européenne sans cesse plus autoritaire et semi-coloniale doit être remplacée par une Europe favorable aux travailleurs, une fédération socialiste démocratique des pays européens.


    Présentation des commissions du samedi

    Bourse aux livres – Les nouvelles publications du PSL en exclusivité !

    C’est devenu une tradition, et Socialisme 2012 ne dérogera pas à la règle : vous aurez à votre disposition un stand de livres et brochures bien fourni, avec de nombreux ouvrages neufs ou d’occasion. De quoi faire votre réserve de classiques du marxisme et de lectures politiques de grand intérêt !

    Lors de ‘‘Socialisme 2012’’, plusieurs nouvelles publications seront mises à l’honneur. Tout d’abord, après épuisement du stock précédent, nous aurons la seconde version du livre de Gustave Dache consacré à la grève générale de 60-61. Nous aurons aussi de nouvelles éditions d’ouvrages de Léon Trotsky et du trotskiste belge Abraham Léon. De Trotsky, nous publions ‘‘Ma vie’’ (une commission y sera d’ailleurs consacrée le samedi après-midi) et ‘‘Le Programme de transition’’. Le livre ‘‘La conception matérialiste de la question juive’’ du trotskiste belge Abraham Léon sera lui aussi disponible, pour la toute première fois en néerlandais (une commission y sera consacrée le dimanche matin). Et pour ceux qui veulent en savoir plus au sujet de l’histoire du trotskisme en Belgique, une commission est prévue à ce sujet le dimanche après-midi, avec notamment Gustave Dache pour orateur.

    Nous allons aussi publier un bon nombre de nouvelles brochures et de versions retravaillées de publications plus anciennes. ‘‘Socialisme 2012’’ représentera donc aussi une sérieuse étape dans le développement de nos publications!
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    NON à la dictature de la troïka, POUR une Europe socialiste

    Impose une austérité sauvage à la population de plusieurs pays européens. Cette politique est même institutionnalisée à travers l’UE. Les socialistes authentiques sont opposés à cette politique d’austérité qui n’offre aucune issue pour échapper à la crise, comme l’illustrent les cas de la Grèce ou de l’Irlande. Dans cette commission, il sera question de la politique d’austérité européenne et de la riposte socialiste nécessaire. Nous en discuterons avec Alex Rouillard (France) et Jeroen (Gand), collaborateur de l’eurodéputé Paul Murphy au Parlement Européen.

    Vie et œuvre de Léon Trotsky

    En 2010 il y a eu le film ‘The Trotsky’, et récemment, toute une littérature consacrée au révolutionnaire a été publiée. Quelles étaient ses idées fondamentales ? Quel rôle a-t-il joué dans la révolution russe et dans la lutte contre la dictature stalinienne ? Selon le PSL, son travail politique est toujours pertinent et c’est dans ce cadre que nous republions ‘‘Ma Vie’’, pour la première fois depuis 1930 en néerlandais. Cette commission aura pour orateur François Bliki, un des fondateurs du PSL.

    Leçons des révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

    Un peu plus d’un an après le renversement de Ben Ali et Moubarak, et le déclenchement d’autres mouvements révolutionnaires dans la région, il est utile de tirer les premiers enseignements de cette vague de soulèvements. L’ensemble du week-end Socialisme 2012 y accordera une très grande attention, mais cette commission permettra de nous plonger un peu plus dans les détails de ce processus qui a conduit au renversement de dictateurs dans la région et a inspiré les travailleurs et les jeunes du monde entier.

    Grâce à la présence d’un camarade présent en Tunisie à plusieurs reprises depuis le déclenchement de la révolution, cette commission sera l’occasion d’approfondir l’analyse de la nouvelle phase que connait aujourd’hui le mouvement.

    Our planet, not your business – No More Fukushima

    Un an après la catastrophe de Fukushima, il est l’heure de tirer le bilan d’une année particulière ; une année d’hypocrisie de la part du gouvernement japonais et une année où la multinationale Tepco (détentrice des réacteurs de Fukushima) a tout fait pour éviter de faire face à ses responsabilités. Mais l’hypocrisie des autorités et la soif de profit des entreprises du secteur énergétique ne se voient pas qu’au Japon… Comment imposer la sortie du nucléaire et une transition efficace vers des énergies réellement vertes ? Plus largement, comment lutter pour la défense de notre environnement? Quel rôle peut y jouer la classe des travailleurs ? En quoi la lutte pour notre environnement est-elle liée à la lutte pour le socialisme authentique ?

    Orateurs : Irina (Gand) et Clément (Bruxelles)

    Café syndical sur le ‘‘modèle allemand’’

    Cela fait des mois que nos oreilles sont assaillies par une propagande vantant le prétendu miracle allemand. Alors que la quasi-totalité de la zone euro se dirige vers le gouffre, l’économie allemande connaît une croissance soutenue de ses exportations et le taux de chômage a été considérablement réduit. Mais à la base de cela, il y a la création d’un large secteur à bas salaires, consécutif aux réformes Hartz du gouvernement social-démocrate de Gerhard Schröder au début de ce millénaire. En Belgique, les politiciens de droite trépignent d’impatience pour nous imposer ce modèle. Pour Bart de Wever, ces réformes sont dures, mais elles ont porté leurs fruits. Ces mesures seraient également nécessaires chez nous, mais les francophones s’y opposent par crainte d’un massacre social.

    Au cours de ce café syndicat, nous examinerons comment ce modèle allemand est arrivé, quelle casse sociale a été nécessaire pour construire ce succès économique et comment la propagation de ce modèle va en tuer les effets. Les syndicalistes qui veulent fourbir leurs arguments en prévision des prochaines années, qui ne manqueront pas d’être agitées socialement, trouveront de nombreux points forts à utiliser lors de ce café syndical. Il leur sera aussi possible de rencontrer d’autres militants, de toute la Belgique.

    Orateurs : divers militants syndicaux

    Comment défendre le droit à l’avortement?

    Le mouvement ‘‘Pro Life’’ tente depuis un certain temps de s’implanter en Belgique pour lutter contre le droit à l’avortement. Depuis 3 ans, il organise une manifestation nationale et des actions devant des centres de planning familial. Dans plusieurs pays, la crise économique et les plans d’austérité ont déjà fortement mis sous pression le droit à l’avortement. Celui-ci ne sera pas éternel sans être défendu avec énergie. De plus, la lutte pour pouvoir réellement faire un libre choix n’est pas terminée. Aujourd’hui encore, les conditions matérielles et financières n’existent pas toujours pour librement prendre la décision d’élever ou non un enfant. Le mouvement ‘‘Pro Life’’ essaie de profiter du développement de la crise économique et des bouleversements sociaux qui en découlent pour diffuser leurs idées réactionnaires. Sans réaction, un mouvement anti-avortement peut se construire en Belgique et mener des actions pour intimider et culpabiliser les femmes. Nous devons nous organiser ! Aisha, porte-parole de la commission-femmes du PSL, sera en débat avec des représentants d’organisations féministes et de centres d’avortement (sous réserve) au sujet de la manière d’organiser la lutte sur ce terrain.

    Extrême droite: le danger n’a pas disparu

    Des avertissements nous parviennent de France et d’Europe de l’Est : la lutte antifasciste n’est pas terminée. En France, Marine Le Pen illustre comment des formations d’extrême droite peuvent encore gagner un large soutien électoral tandis que le parti Jobbik, ouvertement néo-fasciste, engrange lui-aussi des succès électoraux et déchaîne sa violence dans les rues de Hongrie. Avec un orateur de la Gauche Révolutionnaire (France) et Mathias, responsable du travail jeunes du PSL à Anvers.

    Contrôle des prix – Un moyen de lutter contre la pauvreté ?

    La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) a récemment dévoilé que la Belgique, comparée à nos pays voisins, est le deuxième pays le plus cher tant pour le gaz que pour l’électricité. Le gouvernement a décidé un blocage temporaire des prix pour 9 mois, le temps de prendre ‘‘des mesures de contrôle des prix via une meilleur concurrence dans le secteur’’ et non pas en retirant le secteur des griffes du privé. Depuis 2008, la part qui a le plus augmenté dans nos factures est celle concernant la distribution de l’énergie assurée par les intercommunales. Voilà comment les communes, des autorités publiques, augmentent leurs taxes de façon déguisée. Comment réellement contrôler les prix ? Quel programme socialiste pour le secteur de l’énergie ? Avec Baptiste (Wavre), responsable du PSL dans le Brabant Wallon et Tim (Bruxelles), militant syndical à l’université de Gand.


    Meeting samedi soir 19h30 – 21h30 – Di Rupo 1er: Dégage ! Non à la politique d’austérité !

    Ce n’est pas un hasard si ce thème est celui du principal débat de ‘‘Socialisme 2012’’. La Belgique n’est pas une île isolée de ce monde en pleine ébullition. Même si notre économie tient encore relativement le coup – principalement grâce à la sécurité sociale et à l’indexation des salaires – elle n’est pas immunisée à la profonde crise du capitalisme mondial. Tout comme dans les pays voisins, les patrons et leurs représentants politiques veulent nous présenter l’addition. Si nous avons provisoirement été épargnés de la casse sociale en cours dans d’autres pays, c’est essentiellement en raison de la force du mouvement ouvrier, de son organisation et de son militantisme.

    Mais cela ne durera pas. Nous sommes de plus en plus sur la défensive et contraints à des concessions sans cesse plus grandes. Nous pouvons et devons faire grève et manifester, mais nous ne disposons hélas pas d’un prolongement politique. Depuis le milieu des années ’90, le PSL appelle à la création d’un nouveau parti large des travailleurs, capable de rassembler tous les courants qui veulent lutter contre la politique antisociale, dans le respect des particularités de chacun d’entre eux. Ces dernières années, plusieurs tentatives ont été initiées en cette direction. Le PSL y a généralement participé, sous la condition que l’approche du mouvement soit ouverte et démocratique.

    Erik De Bruyn (de Rood!) et Anja Deschoemacker (candidate aux dernières élections pour le Front des Gauches) parleront de leur expérience. Il est crucial que les directions syndicales cessent de nous renvoyer systématiquement en direction des sociaux-démocrates et des sociaux-chrétiens. Elles ont en leur possession la clé pour réunir toutes les forces de gauche. Récemment, plusieurs délégations syndicales ont lancé un appel important pour que la direction de la FGTB rassemble le PTB, Rood !, le PSL, la LCR et le Vonk afin de lancer un projet social et de gauche pour les milliers de militants syndicaux qui sont des sans-abris politiques. Un de leurs porte-parole participera au débat. Maintenant que le PS a le poste de premier ministre, il ne peut plus se cacher derrière ‘‘la Flandre de droite’’, et les discussions vont bon train pour la construction d’une alternative à la gauche du PS et Ecolo. Alain Mandiki abordera ce processus.



    Dimanche matin 10h – 12h30 – Présentation des commissions du dimanche matin

    Réformer le capitalisme ou le renverser ?

    La période d’extraordinaire croissance économique qui a suivi la seconde guerre mondiale est derrière nous depuis un certain temps déjà. Les luttes des masses pour obtenir une meilleure part du gâteau et l’existence d’un modèle de société alternatif sous la forme des économies staliniennes avaient assuré l’obtention de réformes sociales. Cette situation fut à la base des partis ouvriers réformistes stables connus dans toute l’Europe. Ces réformes n’ont toutefois pas empêché le capitalisme d’à nouveau entrer en crise dans les années 1970. Les trente années de néolibéralisme qui ont suivi ont érodé de nombreux acquis. Aujourd’hui, la crise menace tout ce qui reste de ce modèle social complètement détruit. Cela illustre qu’aucune réforme n’est permanente sous le capitalisme. Les revendications légitimes pour une meilleure redistribution des richesses doivent être associées à la lutte pour une autre société où l’économie ne serait plus aux mains d’une petite élite, mais contrôlée et gérée par la grande majorité. Orateurs : Jarmo (Anvers) et Nicolas M (Bruxelles)

    Une approche socialiste sur l’immigration

    La crise du capitalisme ne va faire qu’augmenter le nombre de réfugiés qui recherchent un meilleur avenir. L’Europe-Forteresse et sa politique répressive ne va en aucun cas diminuer leur nombre. Les gouvernements européens utilisent cette situation en allant chercher des travailleurs bon marché pour s’attaquer aux conditions de travail et aux salaires, ce qui conduit à une spirale négative pour tous les travailleurs. Aujourd’hui, avec la crise et le chômage de masse, l’émigration n’est pas limitée aux jeunes du monde néo-colonial. Chaque semaine, des milliers de jeunes grecs, irlandais, espagnols,… quittent leur pays et cherchent à aller travailler ailleurs, avec le danger que le racisme et le nationalisme soient utilisés contre différents groupes de personnes. Avec Mathias VH, responsable jeune du PSL en Flandre et Boris Malarme, responsable jeune national du PSL.

    Quel est l’intérêt des élections communales pour les socialistes authentiques

    Le 14 octobre 2012, nous irons voter. Ce seront els premières élections depuis que le gouvernement d’austérité de Di Rupo a commencé ces attaques brutales dans les dépenses publiques. La résistance contre ces assainissements aura une traduction dans ces élections. Comment les socialistes authentiques formulent leurs revendications sur le terrain local et comme le PSL/LSP participera-t-il à ces élections ?

    Avec Jan Vlegels, président du PSL à Anvers et Benjamin, responsable du PSL dans le Hainaut.

    La question juive d’Abraham Léon: Présentation

    Ce week-end accueillera cette année une exclusivité particulière. Septante ans après qu’Abraham Léon (1918-1944) ait écrit son œuvre marxiste monumentale, celle-ci est publiée pour la première en néerlandais, et vendue pour la première fois à ‘’Socialisme 2012’’. Avec “L’Origine du christianisme” de Karl Kautsky, ‘’La conception matérialiste de la question juive’’ est peut-être la meilleure illustration de la méthode du matérialisme historique.

    En plaçant attentivement les faits dans leur contexte historique afin de les analyser, ce travail livre une conception très riche du développement de la communauté juive à travers l’histoire. Léon s’est également penché sur les perspectives et le programme marxiste nécessaire pour ce qui était appelé la ‘’question juive’’ à l’époque, et pour faire face à la question nationale en général. Il est sans pitié avec le sionisme: ‘’Comme tous les nationalismes, et bien plus intensément encore, le sionisme considère le passé historique à la lumière du présent. C’est ainsi d’ailleurs qu’il déforme l’image du présent.’’ Abraham Léon prenait en compte une colonisation sioniste de la Palestine. “Nous ne pouvons naturellement pas exclure une réussite relative du sionisme dans son objectif de créer une majorité juive en Palestine ou même d’instaurer un ‘’Etat juif’’. Mais ce sera un Etat entièrement soumis à l’impérialisme anglais ou américain. (…) Il ne s’agirait même pas du début d’une solution pour la question juive.”

    Entre 2006 et 2008, un représentant du PSL s’est rendu quatre fois en Israël / Palestine pour y aider les trotskistes dans leur travail. Il présentera le livre à ‘’Socialisme 2012’’.

    Anarchisme et socialisme (le rôle de la classe ouvrière dans le changement de société)

    L’opposition à la société capitaliste grandit de jour en jour, renforcée par les vagues de résistances de masse qui déferlent sur le monde, particulièrement à la suite de l’impulsion donnée par les révolutions en Tunisie et en Egypte. Mais par quelle société remplacer le capitalisme? Le socialisme n’est-il pas trop discrédité par l’expérience sanglante du stalinisme ? Quelle alternative représente l’anarchie ? Comment considérer aujourd’hui les courants ‘‘autonomes’’ ou ‘‘anonymous’’, dont de nombreux membres se réclament de l’anarchisme ? Nous vous proposons d’en discuter sur base d’une analyse marxiste des grandes expériences passées et présentes de ce courant. Orateur: Nicolas Croes

    Documentaire: “Sri Lanka’s killing fields”

    Ce documentaire aborde, avec des images choquantes, la dernière phase de la guerre civile contre la communauté tamoule au Sri Lanka. Nous allons projeter ce documentaire et ensuite discuter de quel type d’enquête internationale est nécessaire face aux crimes de guerre et de la façon de lutter pour les droits de la population tamoule. Avec des activistes de la campagne Solidarité Tamoule et Geert Cool.

    Pourquoi le capitalisme conduit à la crise – La planification contre le libre marché

    Trop vite reléguée aux poubelles de l’Histoire par les économistes capitalistes, la plus grande crise du système capitaliste depuis les années ’30 n’est pas prête d’être résolue. Les plans d’austérité s’enchaînent un peu partout, avec le même résultat : la continuation du ralentissement économique mondial. Les taux de croissance déjà bas sont encore plus atteints, tandis que la récession voire même l’effondrement économique menace. Le capitalisme conduit inévitablement à des crises, et est incapable de résoudre celles-ci. Tout au plus parvient-il à les reporter temporairement.

    Dans cette commission, nous reviendrons à la base même du système capitaliste pour démontrer ses contradictions, et nous expliquerons en quoi seule une économie planifiée est capable de garantir que la technologie, les forces de travail, la science et les matières premières soient utilisées de manière efficace et durable pour la satisfaction des besoins humains. Orateurs : Wouter (Gand) et Pablo (Bruxelles)

    Origines, significations et risques du nationalisme flamand hier et aujourd’hui

    Le succès électoral de la N-VA en Flandre a conduit à un grand intérêt pour le nationalisme flamand. Ce n’est pas neuf. Mais le contexte dans lequel sont actifs les nationalistes flamands d’aujourd’hui est différent de celui des premiers militants. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de la défense des droits démocratiques, mais de rompre la solidarité avec ceux qui parlent une autre langue et, finalement, au sein même de la communauté linguistique. Nous en discuterons avec Anja Deschoemacker, spécialiste du PSL concernant la question nationale en Belgique.


    Dimanche après-midi 14h – 16h – Présentation des commissions du dimanche après-midi

    La lutte des classes aux USA : du 1er mai au mouvement Occupy. Avec Brett Hoven, marxiste américain

    ‘‘Socialisme 2012’’ se déroule à la veille du 1er mai, fête des travailleurs dont l’origine se trouve aux USA et qui allait devenir une journée internationale de lutte pour la journée des 8 heures. Contrairement à ce que l’on entend parfois, les USA ont une longue tradition de résistance ouvrière et de lutte pour le socialisme. Le mouvement Occupy revient à ces traditions. Brett Hoven, un marxiste de Minneapolis, abordera ces différents thèmes.

    The Take – Les occupations d’usines en Argentine au début des années 2000

    En Grèce se développe actuellement un mouvement d’occupations qui pose clairement la question de savoir qui est le maître dans les entreprises : les travailleurs qui produisent les richesses ou les patrons qui se l’accaparent ? Cette vieille méthode de lutte du mouvement des travailleurs est actuellement remise au goût du jour, notamment avec les occupations de places des révolutionnaires du Moyen Orient et d’Afrique du Nord, des Indignés ou encore du mouvement Occupy aux USA. En Belgique, nous avons défendu l’occupation des usines d’ArcelorMittal en tant que premier pas vers la nationalisation du secteur de l’énergie sous le contrôle des travailleurs. Le film The Take aborde cette question des occupations à partir du mouvement d’occupation d’entreprises qui a frappé l’Argentine au début des années 2000.

    Retour sur les années ’30 et leurs leçons pour les luttes révolutionnaires

    La crise actuelle est souvent comparée à la Grande Récession de 1929 et aux années ‘30. Ce fut une décennie mouvementée avec le développement du chômage de masse et d’une grande agitation sociale. Les capitalistes ont essayé de diverses manières de trouver une porte de sortie à la crise, avec des technocrates, des assainissements ou des investissements dans l’infrastructure. En Allemagne, une économie de guerre a été développée avec une discipline de fer et sous la dictature nazie. Quelles leçons pouvons-nous en tirer pour aujourd’hui ?

    Orateurs : Christian et Peter Delsing de Louvain

    Jeunes en Lutte pour l’emploi et contre l’austérité – Jeunes et Syndicalistes, un conflit de génération?

    Lors de la campagne contre la grève générale du 30 janvier, on a tenté de monter les syndicalistes et les jeunes les uns contre les autres. Les syndicalistes s’opposeraient ainsi à l’austérité par pur intérêt égoïste, sans tenir compte de l’avenir des jeunes. La participation massive de jeunes aux piquets de grève a démenti tout cela. Les jeunes sont particulièrement visés par le plan d’austérité du gouvernement DiRupo. Avec pour orateurs :

    • un jeune syndicaliste de Sidmar, qui parlera de l’impact de la vague actuelle de licenciements et de fermetures d’entreprise, telle celle de la phase à chaud d’ArcelorMittal à Liège, ainsi que la manière d’impliquer les jeunes dans le combat syndical.
    • Gérald, responsable des sections bruxelloises des étudiants FGTB, expliquera pourquoi il faut orienter les étudiants vers les actions des travailleurs. Il faut construire la solidarité avec les luttes des travailleurs sur les campus, à l’exemple de l’action de solidarité menée à l’ULB contre la présence d’un représentant d’ArcelorMittal à un Jobday.
    • Julien, responsable d’EGA à Bruxelles, expliquera les conséquences du plan de DiRupo pour les jeunes. EGA-Secondaire avait organisé un piquet de grève d’une trentaine d’écoliers à l’athénée Charlie Jansen à Bruxelles lors de la grève générale du 30 janvier.

    Histoire du Trotskisme belge. Avec Gustave Dache et Eric Byl

    Rien n’absorbe plus d’énergie que d’aller à contre courant. Ce fut pourtant le quotidien du trotskisme, contre toutes les manœuvres bureaucratiques, les tentatives de corruption, les menaces physiques et même l’assassinat de ses cadres, les uns après les autres. Les nombreuses défaites et déceptions ainsi que la démoralisation, parfois, de ses défenseurs les plus énergiques, avaient semblé assurer la disparition définitive du trotskysme en tant que force politique. Mais cela ne s’est pas produit, non pas tant en raison de l’attrait des idées trotskystes que parce que les conditions objectives à la base de ces idées vivent toujours dans le mouvement ouvrier.

    Le PSL a étudié depuis longtemps l’histoire des trotskystes belges. Ce courant commence dans notre pays au sein du Parti Communiste. En 1932, par l’intermédiaire des Chevaliers du Travail, les trostskistes sont à la base d’une grande grève des mineurs. En 1936, il gagnent la majorité de l’aile gauche du POB, l’Action Socialiste Révolutionnaire. Cette année-là, le Parti Socialiste Révolutionnaire, trotskyste, avait atteint les 800 membres environ. Certains parmi les plus grands d’entre eux ont péri dans les camps de concentration nazis, comme Léon Lesoil, Abraham Léon et bien d’autres.

    Lorsque nous avons rencontré Gustave Dache aux alentours de 1996, il avait 42 ans d’activités trotskystes derrière lui. Il a commencé à travailler à 13 ans, en 1949, dans les verreries de Lodelinsart et, 5 ans plus tard, il a rejoint le courant trotskyste. Il ne fait plus partie d’une organisation depuis longtemps, mais est resté trotskyste. Aujourd’hui, Gustave n’est pas membre du PSL, mais il est heureux que le travail politique de sa vie puisse servir à la formation de nouveaux militants trotskystes. C’est notamment dans ce cadre qu’il a écrit “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960/61 – Témoignage ouvrier sur la grève du siècle”, dont la seconde édition sera disponible au week-end.

    Gustave n’a malheureusement pas connu Léon Lesoil, mais il a pu rencontrer les anciens militants trotskistes qui l’avaient précédé et qui ont toujours loué Lesoil. En collaboration avec Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL, Gustave parlera à ‘’Socialisme 2012’’ de l’histoire du trotskysme belge, dans l’espoir que les générations futures puissent tirer toutes les leçons de ce riche patrimoine.

    Solidarité Internationale Kazakhstan

    Près d’un an après le début de leur grève pour de meilleures conditions de travail et de vie, les travailleurs du secteur pétrolier au Kazakhstan sont aujourd’hui dans une nouvelle phase de leur lutte. La répression de ces derniers mois, et surtout le massacre du 16 décembre dernier, a poussé un pas plus loin le processus de lutte contre le régime du président Nazarbayev. Partout dans le monde, il est aujourd’hui plus urgent que jamais de soutenir cette lutte des travailleurs. Une campagne internationale de solidarité a été lancée pour accroître la pression et récolter des fonds pour la lutte au Kazakhstan.Lors de cette discussion, nous reviendront sur cette année de grève très mouvementée et nous aborderons la discussion sur les perspectives et les tâches des militants et syndicalistes de gauche dans une telle situation.

    Un poison nommé Acta

    Acta est officiellement une tentative visant à lutter contre les contrefaçons. Il s’agit en fait d’un moyen de garantir les profits en renforçant le contrôle d’internet. C’est dans ce cadre qu’il faut voir la croisade contre le téléchargement illégal. Les possibilités technologiques d’Internet entrent en collision avec le principe du profit au cœur même du capitalisme. Pourquoi résister à Acta est-il important ? Orateur : Jean L. du Luxembourg.

    Croissance des aggressions homophobes, comment réagir ?

    Ces dernières années s’est développée l’illusion que la lutte pour l’égalité des droits pour les homosexuels était finie. La Gay Pride est ainsi de plus en plus devenue une activité commerciale. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à la réalité : l’homophobie et la discrimination n’ont pas disparu. Les LGBT sont de plus en plus victimes de violences verbales et même physiques, uniquement en raison de leur orientation sexuelle. Comment pouvons-nous lutter contre l’homophobie et la violence ?


    Mot de clôture 16h30 – 17h – Il existe une alternative à la soif de profits et à la logique d’austérité : le socialisme !

    ‘‘Il n’y a pas d’alternative, nous n’avons pas le choix.’’ Voilà l’argument utilisé par le 1% le plus riche et leurs complices politiciens afin de nous dissuader de résister face à l’impact de la crise. La chute du mur de Berlin signifiait selon eux l’effondrement de toute idée d’une alternative socialiste contre le capitalisme. Il nous faut revenir aujourd’hui sur le bilan du socialisme au 20e siècle afin de mieux lutter pour un avenir réellement socialiste. Bart Vandersteene, porte-parole du PSL, exposera les raisons fondamentales pour lesquelles un avenir socialiste démocratique est toujours possible et nécessaire.


    En pratique

    Nourriture et boissons

    Tout au long du week-end, de la nourriture et des boissons seront disponibles à prix démocratiques.

    Garderie

    Une garderie est organisée, n’hésitez pas à contacter Els (els@socialisme.be, ou par téléphone au 02/345.61.81).

    Bénévoles

    L’organisation de ce week-end dépend de l’engagement de nombreux bénévoles. Nous recherchons des personnes qui veulent aider à la cuisine, au bar,… Contactez-nous : els@socialisme.be.

  • Appel pour construire un Front de Gauche à Charleroi

    On vous donne rendez-vous LE SAMEDI 21 AVRIL À 16H à la salle de la Terrasse (sur la place du palais des Beaux-Arts à Charleroi)

    Camarades,

    Alors qu’il est clair que nous, les travailleurs, ne sommes aucunement responsables de la crise, le gouvernement néolibéral de Di Rupo est bien décidé à nous la faire payer. L’austérité est le modèle de l’ensemble de la classe politique et c’est le PS qui dirige. Comme l’ont dit des camarades de la CGSP début janvier, « le PS nous a trahis, humiliés et abandonnés ». Lorsque des camarades sont allés trouver Di Rupo quelques jours plus tard, il leur a répondu que les syndicats conduisent « les citoyens vers l’abîme ». Il est devenu évident que le PS ne représente plus les travailleurs. Les militants de la CSC l’ont également compris et avaient d’ailleurs coloré la façade du siège du PS d’un bleu symbolisant sa politique libérale.

    Alors qu’il y a peu, certains s’aventuraient encore à dire que le PS était un moindre mal, on peut dire aujourd’hui qu’il devient le le cheval de Troie du néolibéralisme. Lors des assemblées interprofessionnelles on a entendu dans de nombreux endroits des délégués appeler à « casser les liens avec le PS ». A Charleroi, un délégué a même qualifié le PS « d’ennemi de la FGTB ». En Flandre, des délégations syndicales de la FGTB ont lancé un appel afin que la FGTB coupe ses liens avec le SPa et tende la main aux différents groupes véritablement de gauche pour qu’un programme réellement en faveur des travailleurs soit défendu politiquement.

    Ce n’est pas par ECOLO qu’un tel programme sera défendu. Ils sont loin d’être une alternative, ils ont beau se faire passer pour l’opposition au niveau fédéral, ils n’ont pourtant pas voté contre les mesures d’austérité. Et à la région, ils participent directement à la mise en place de l’austérité. Enfin, ne parlons même pas des autres partis qui sont de manière évidente les ennemis politiques des travailleurs.

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    Des délégations syndicales combatives réclament un prolongement politique

    Des délégations syndicales néerlandophones ont écrit une lettre ouverte au président de la FGTB Rudy De Leeuw. Ce récent appel, publié dans le lien ci-dessous, exprime une opinion partagée par de nombreux délégués et militants.

    • En savoir plus

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    Il est clair que les syndicats ne peuvent plus compter sur les partis traditionnels pour être leur relais politique. Les travailleurs ne peuvent compter que sur leur propre force, nous avons besoin d’une nouvelle formation qui se ferait le porte parole des luttes concrètes des travailleurs tout en portant un projet de société ou les 99% auraient véritablement leur mot à dire.

    Il existe un espace pour de nouvelles formations véritablement de gauche, comme le montre la fulgurante ascension du Front de Gauche de Mélenchon en France, ou encore en Grèce, ou les partis de gauche atteignent ensemble 40% dans les sondages alors qu’ils étaient presque insignifiants il n’y a encore pas si longtemps. Un tel espace existe aussi en Belgique, mais il ne se comblera pas tout seul, les nouvelles formations politiques ne tombent pas du ciel.

    Des organisations militent depuis longtemps afin de stimuler la création d’une telle formation politique. Une formation qui aurait l’ambition de rassembler l’ensemble de ce qui existe à la gauche du PS et d’ECOLO et qui pour cela sera donc ouvert à l’existence en son sein de toutes sortes d’idées et de courants différents.

    Afin de transformer les paroles en actes, un certains nombre de militants politiques, syndicaux et associatifs se sont rencontrés et sont parvenues à présenter une liste Front des gauches lors des dernières élections. Aujourd’hui, des listes de rassemblement à la gauche du PS et d’ECOLO se préparent dans diverses Communes. Dans notre région de Charleroi, un groupe Front des Gauches existe déjà à Courcelles avec un élu communal.

    C’est dans ce contexte que des militants Carolo lancent cet appel à construire une liste large « Front de Gauche » pour les prochaines élections communales sur Charleroi. Nous invitons chaque syndicaliste, chaque travailleur, chaque jeune, chaque citoyen combatif, mais aussi toutes les organisations syndicales politiques ou associatives qui ne se retrouve plus représentée ni par le PS ni par ECOLO et qui pensent comme nous que les politiques néolibérales doivent être combattues à tous les niveaux, à venir discuter avec nous de la construction de ce Front de Gauche Carolo.

    Pour un Front de Gauche Carolo.

    Contactez-nous :

    • Benjamin Dusaussois (PSL) 0477 75 21 49 benjamin.dusaussois@gmail.com
    • Jean-François Gonzette (PC) 0471 99 57 72 jeanfrancoisgonsette@gmail.com
  • Grèce : Dictature des marchés ou démocratie des travailleurs

    La vie des masses était déjà devenue plus qu’infernale depuis la signature du premier mémorandum en mai 2010 qui conditionnait l’octroi d’un prêt de 110 milliards d’euros à toute une batterie de mesures antisociales (privatisations, baisse des salaires,…). Ce mois de février, le second mémorandum (pour une somme de 130 milliards d’euros) a été voté au Parlement grec, dans un bâtiment littéralement assiégé, protégé par une véritable armée de policiers ayant face à elle une marée humaine de plus de 500.000 manifestants en colère. Ce dimanche-là clôturait une semaine qui avait connu une grève générale de 24 heures le mardi suivie d’une autre de 48 heures les vendredi et samedi.

    Par Nicolas Croes

    Une misère généralisée

    Les mesures contenues dans ce second mémorandum sont largement dénoncées comme un remède pire que le mal luimême. Selon le syndicat grec GSEE, il y avait 2 millions de Grecs sous le seuil de pauvreté en 2008, il y en a désormais plus de trois millions, sur une population de 11 millions d’habitants à peine. La situation quotidienne des masses grecques est devenue catastrophique sous les coups répétés des précédentes mesures dictées par la Troïka (Union Européenne, Banque Centrale Européenne, Fonds Monétaire International). Le taux de chômage dépasse maintenant les 20% (et approche des 50% pour les jeunes) tandis que les salaires de ceux qui ont un emploi sont au ras du sol. Dans le secteur public, les fonctionnaires ont subi une perte d’environ 30 % de leurs revenus, les retraités, une baisse de 20 % de leur pension et dans le secteur privé, on observe une perte moyenne de 15 % de revenus. Tout cela alors que le coût de la vie est quasiment identique à celui rencontré dans une ville comme Bruxelles !

    Dans les pages du Soir, Sonia Mitralia du mouvement ‘‘Contre La Dette’’ a expliqué que : ‘‘80 % de la population grecque est en détresse. La classe moyenne tend à disparaître tout bonnement pour la première fois. Les politiques d’austérité font des attaques sur tous les fronts: hausses d’impôts, coupes de salaires et des retraites, hausse de la TVA à 23%… Ce sont toutes ces attaques réunies qui abaissent le revenu.’’ (Le Soir du 7 février 2012) On parle désormais ouvertement d’une crise humanitaire, avec notamment une explosion du nombre de sans-abris. ‘‘Avant, on faisait des missions humanitaires en Afrique. Désormais, on se concentre sur la Grèce. Et la situation ne va pas s’améliorer. Le temps passe tous les jours, on voit de plus en plus de Grecs dans le besoin. Ils sont de plus en plus nombreux dans la rue’’ a déclaré à La Libre Christina Samartzi, de Médecins du Monde (MdM). Elle explique encore que ‘‘les enfants souffrent de malnutrition. Leurs mères n’ont parfois même plus d’argent pour acheter du lait.’’ (La Libre du 22 février 2012) Certains parents, trop pauvres pour subvenir aux besoins de leurs enfants, préfèrent même les abandonner dans les centres d’action sociale, où ils auront plus de chances d’avoir une alimentation régulière. Dans les écoles, il est devenu banal de voir des enfants s’évanouir faute d’avoir suffisamment reçu de quoi manger chez eux.

    Des secteurs vitaux de la société ont subi des coupes budgétaires absolument horribles, à l’instar des soins de santé dont le budget a été coupé de 40% en 2011 comparé à 2010. Le nombre de lits dans les hôpitaux a déjà été diminué de plus de 30% dans le pays. L’Etat compte sur la solidarité familiale, importante dans la société grecque, pour pallier aux manques. ‘‘Ce n’est pas la solidarité familiale qui doit pallier aux vaccinations des enfants, ou trouver des médicaments pour soigner un cancer ou pour les gens qui ont besoin de dialyse pour les reins!’’ s’est, à juste titre, emportée Sonia Mitralia face au journaliste du Soir. Et cet hiver, d’innombrables foyers ont renoncé à se chauffer car le prix du mazout a doublé en moins d’un an. En bref, le quotidien de millions de personnes s’organise sous la contrainte de ce terrible choix : manger, se chauffer, se soigner ou payer ses factures ?

    S’évader ou riposter

    Dans pareille situation de crise, comme face à n’importe quel danger, il n’y a que deux solutions : la lutte ou la fuite. La Grèce est ainsi confrontée à une grande émigration, plus particulièrement de jeunes diplômés. Selon la Banque Mondiale, plus de 10% des Grecs vivaient à l’étranger en 2010 (contre 2,8% des Français par exemple). D’autres s’évadent de leur vie sans perspective de manières bien plus tragiques, par le suicide ou la drogue. Le gouvernement grec a dévoilé en juin de l’an dernier que le taux de suicide avait augmenté de 40 % au premier semestre 2011 comparé aux six premiers mois de 2010. A titre de comparaison, une étude de l’université de Cambridge menée par un sociologue parlait d’une augmentation de 17% du taux de suicide entre 2007 et 2009. Cette étude prenait notamment l’exemple du propriétaire d’un petit magasin récemment retrouvé pendu sous un pont avec une lettre où il avait inscrit: ‘‘ne cherchez pas d’autres raisons. La crise économique m’a conduit à ça.’’ Actuellement, un Grec sur deux pense à se suicider.

    La consommation de drogues est, elle aussi, en pleine expansion, du fait de l’impact de la crise et de l’absence de perspectives sur les mentalités de chacun, mais aussi en conséquence de la quasi-disparition du budget de prévention à la toxicomanie (un tiers des centres de prévention et de désintoxication a été fermé) et des réductions du budget des soins de santé. Face à ce problème de plus en plus important, la Grèce a dépénalisé fin de l’année dernière la consommation et la possession ‘‘en petites quantités’’ de toutes les drogues. Suite à cela, les prix ont augmenté (la dose d’héro passant de 3 à 20 euros) et des drogues bon marché ont inondé les rues, à l’image de la ‘‘sisa’’, essentiellement composée de liquide de batterie et de détergent. Apparue il y a 18 mois, on connait déjà suffisamment ses effets dévastateurs pour dire qu’on y survit pas plus d’un an. Tanos Panopoulos, chef de mission à l’Organisation anti-drogue affirme que ‘‘dans les rues, 99% des héroïnomanes consomment la sisa.’’

    Canaliser l’énergie et la combativité des masses

    Mais la résistance se développe aussi. En 2 ans, le pays a connu une quinzaine de journées de grèves générales, y compris 3 grèves générales de 48 heures. La colère est immense dans tout le pays, les grèves, piquets de grève et manifestations sont innombrables. Les mobilisations du dimanche 12 février étaient les plus massives depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Tous les jours, il y a de nouvelles manifestations, de nouveaux piquets de grève. Petit à petit, la compréhension de l’importance de l’organisation s’est imposée.

    Hélas, dans ce processus, il a manqué au mouvement une direction combative et audacieuse. Les directions syndicales n’ont par exemple pas pleinement joué le rôle qui aurait dû être le leur dans l’organisation de la résistance des masses. Les syndicats n’ont pour la plupart pas osé s’en prendre de front au PASOK (le parti social-démocrate) tout d’abord seul au pouvoir sous Papandréou puis, depuis le mois de novembre, en coalition avec la Nouvelle-démocratie (droite) et le Laos (extrême-droite, qui a quitté le gouvernement en février) sous Papadémos. Il n’y a pas qu’en Belgique que les liens entretenus entre les sommets syndicaux et les partis de l’establishment soi-disant ‘‘de gauche’’ constituent un grand problème…

    Quant au PAME, le syndicat lié au Parti Communiste grec (KKE), sa rhétorique radicale masquait une absence de plan de lutte clair et offensif et dans les faits, il s’est limité à un appel à voter pour le KKE. Tout au long de ces deux dernières années, les directions syndicales n’ont en définitive appelé à des actions que parce qu’elles y étaient contraintes sous la pression des masses, mais elles se sont succédées sans que la prochaine étape de la lutte ne soit bien claire et sans qu’un plan d’action et une stratégie ne soient élaborés pour mieux canaliser la colère et la combativité des masses vers la réalisation d’un programme politique alternatif.

    D’autre part, les deux grands partis de la gauche radicale (le KKE et Syriza, une coalition de la gauche radicale) ont eux aussi manqué de mots d’ordres clairs tant sur le plan syndical, en ne voulant pas se confronter aux dirigeants syndicaux qu’au niveau politique, en refusant durant longtemps de mener campagne pour le refus du paiement de la dette ou encore la nationalisation du secteur financier. Pourtant, la radicalisation à l’oeuvre dans la société grecque est telle que ces deux revendications disposent d’un soutien majoritaire dans la population !

    Les travailleurs de la base et la population au sens plus large se sont donc retrouvés désemparés. La colère s’est donc également exprimée par d’autres canaux, comme avec le mouvement des Indignés grecs, qui a eu une base réellement massive dans la jeunesse grecque (mouvement que le KKE qualifiait de ‘‘petitbourgeois’’ en refusant de s’y impliquer), ou avec le mouvement pour le non-paiement (des péages autoroutiers, des transports publics,…). Mais la colère est aussi devenue frustration, ce qui a ouvert la voie à la violence dont ont tant parlé les médias grecs et internationaux. Faute de savoir comment poursuivre et accentuer la lutte, de nombreuses personnes, beaucoup de jeunes mais pas seulement, ont perdu patience. Cela a offert un terreau fertile aux théories basées sur la casse et l’action directe violente défendues notamment par une partie du courant anarchiste et favorisées par l’activité d’agents provocateurs. Mais en première instance, la responsabilité de cette violence est à trouver dans l’absence d’un plan de combat audacieux pour le mouvement. Il semble que tant les directions syndicales que celles des grands partis de gauche ne savent pas que faire des possibilités ouvertes par cette situation.

    Les élections d’avril et la question du pouvoir

    Car les possibilités sont nombreuses et historiques. Le gouvernement a annoncé le 13 février la tenue d’élections en avril et les données issues des sondages sont tout bonnement extraordinaires (les données qui suivent sont issues d’une enquête réalisée en février par l’institut Public Issue). Lors des dernières élections de 2009, le PASOK (équivalent local du PS) avait obtenu 43,9% contre… 8% aujourd’hui. La Nouvelle Démocratie obtient quant à elle environ 31% (contre 33% en 2009). A gauche, le KKE est crédité de 12,5% (contre 7,5% en 2009) et Syriza de 12% (4,6% en 2009). Si l’on rajoute à ces données celles de Dimar (une scission modérée d’une des composantes de Syriza actuellement créditée de 18%), cela donne à la gauche de la social-démocratie et des verts le chiffre de 42,5%. Comme le système électoral grec accorde un bonus de 40 sièges supplémentaires au plus grand groupe parlementaire, la gauche radicale a le potentiel de constituer le gouvernement qui suivra aux élections d’avril ! Ces partis ont d’ores et déjà déclaré qu’ils ne comptaient pas respecter toutes ces mesures d’austérité, ce qui a fait dire au ministre allemand des finances qu’il faudrait postposer ces élections, parce que les gens risquent de ne pas voter comme il faut… En bref, c’est soit l’argent, soit la démocratie. Hélas, les principaux partis de gauche, le KKE et SYRIZA, refusent de mettre en avant un programme d’orientation socialiste et de collaborer ensemble pour les prochaines élections.

    Nos camarades grecs de Xekinima aident ces organisations à collaborer ensemble pour les prochaines élections, mais ne se limitent pas à la question électorale. Ils appellent à l’organisation d’un mouvement de grève générale illimitée et à des manifestations massives pour faire tomber le gouvernement le plus vite possible. D’autre part, ils appellent à l’extension du mouvement d’occupation d’entreprises qui se développe actuellement aux autres entreprises, aux universités et aux écoles, mais aussi aux divers quartiers des villes et villages afin de créer des points de rassemblement pour les divers mouvements de résistance, des endroits où discuter de l’organisation de la lutte mais qui peuvent constituer l’embryon de la nouvelle société à construire. Nos camarades ont proposé à tous les groupes de la gauche de se réunir pour prendre des initiatives dans cette direction.

    Tout comme nos camarades l’avaient défendu dans le cadre des occupations de places des Indignés, Xekinima appelle à l’élection démocratique de représentants aux cours d’assemblées générales dans tous les districts afin de coordonner ces assemblées aux niveaux local et national pour poser les bases d’un gouvernement des travailleurs.


    Quel programme contre celui de la troïka ?

    La politique de la troïka a déjà poussé l’économie grecque à se contracter de 15% au cours des dernières années. Le nouveau plan vise à réduire la dette publique grecque à 120 % du PIB d’ici à huit années, et n’est absolument pas crédible. La troïka prévoyait une récession de – 3 % pour 2011, la réalité fut de – 6 %. Pour 2012, la troïka parle de – 2 %, mais diverses prédictions parlent de – 4 %, voire même de – 7 %. Plus fondamentalement, faire payer la crise à la population sape les bases mêmes de l’économie, c’est comme scier la branche sur laquelle on est assis.

    Le dilemme est le suivant : ne pas faire payer les dettes aux travailleurs et à leurs familles et s’en prendre aux capitalistes déclencherait une grève du capital (fermetures d’entreprises, fuite de capitaux hors du pays, chute des investissements,…). Et faire appel à la ‘‘planche à billets’’ en imprimant de l’argent entraînerait une inflation gigantesque.

    Contre le programme d’austérité de la troïka, la seule politique capable de sortir la population de la crise est un programme socialiste basé sur le refus de payer la dette et sur la nationalisation du secteur financier ainsi que des secteurs clés de la société pour les placer sous le contrôle démocratique de la collectivité. Les assemblées de quartiers, d’entreprises,… constitueraient des endroits idéaux pour que les masses soient démocratiquement impliquées dans la production de richesses et leur utilisation. Ainsi, un réel programme de défense de l’emploi, de construction de logements sociaux, de gratuité des soins de santé et de l’enseignement,… pourrait être développé et concrétisé. La situation actuelle de la Grèce rend la réalisation de ce programme des plus urgentes. Cela constituerait aussi une impulsion monumentale aux luttes partout en Europe et dans le monde, et poserait le premier pas vers un monde débarrassé de l’exploitation capitaliste : un monde socialiste démocratique.

  • En Bref…

    Chaque samedi, nous publions dans cette rubrique quelques faits marquants, des citations, des cartoons, de petites vidéos,…

    Reynders et la Tunisie

    Didier Reynders a quitté son poste de Ministre des Finances pour devenir Ministre des Affaires Etrangères. Que notre bon Didier avait une certaine vision de la fiscalité, personne n’en doutait, et il a su se montrer digne de la confiance que plaçaient en lui les milieux d’affaires. Il semble que sur le terrain des Affaires Etrangères, il bénéficie aussi d’une certaine expérience… en ayant porté le titre de consul honoraire de Tunisie de 2004 à 2011, en pleine dictature de Ben Ali ! Ce poste sert avant tout à « favoriser le développement de relations commerciales, économiques, culturelles et scientifiques entre l’Etat d’envoi et l’Etat de résidence » selon la convention de Vienne. Plusieurs politiciens ont dénoncé cette relation particulière avec un dictateur. Ceci dit, c’est avant tout une manière bien facile et hypocrite de s’attaquer au MR. Nous attendons des commentaires aussi acerbes de la part de Véronique De Keyser (PS) ou de George Dallemagne (CDH) concernant la mission économique belge envoyée en 2012 au Kazakhstan…


    Le racisme est une "réalité structurelle" en Belgique

    L’ENAR (European Network Against Racism) a publié cette semaine un rapport intitulé "le racisme et les discriminations qui y sont associées en Belgique" à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme. Selon la coordination nationale belge de l’ENAR, les communautés noire et musulmane ainsi que les gens du voyage sont les communautés les plus vulnérables face au racisme dans notre pays. Ce rapport dénonce "le racisme lourd en raison de la couleur de la peau" que subissent les populations "noires" tout en regrettant "qu’aucun rapport officiel n’apporte de chiffre ou d’analyse spécifique sur cette forme de discrimination". Il s’agit "d’un mouvement inquiétant" initié par "une coalition de partis conservateurs." Les secteurs les plus touchés par des faits présumés de discrimination sont l’emploi, l’enseignement, le logement et les médias, selon l’ENAR.


    Londres annonce une baisse d’impôt pour les plus riches

    Ce 21 mars, le budget 2012-2013 a été présenté par le ministre des finances britannique. Le gouvernement de coalition conservateur-libéral-démocrate vient de réduire le taux supérieur d’imposition sur les revenus de 50 % à 45 % pour les personnes gagnant plus de 179.500 euros par an, avec l’objectif de revenir le plus vite possible à un taux unique de 40 %. Pendant ce temps, les chômeurs de longue durée sont obligés de travailler gratuitement pour pouvoir continuer à percevoir leurs allocations de chômage… Comment mieux illustrer la guerre de classe actuellement à l’œuvre en Europe et dans le monde ?


    «A tout moment la rue peut aussi dire NON !»

    Voici un film de combats réalisé par les métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB. Il s’agit de 11 minutes d’images et de paroles de métallos en colère, un vidéo-tract qui sonne comme un avertissement, sur un rock prêt à mordre du groupe français Eiffel. Cette vidéo rappelle les actions et les combats récents menés par les militants et leur détermination à ne pas plier. Accéder à cette vidéo sur le site metallos.be


    Le FMI fait quelques recommandations à la Belgique…

    L’encre du conclave budgétaire de mars n’est pas encore sèche que le FMI propose déjà de nouvelles attaques ! Comme nous l’avons déjà dit, nous sommes face à une avalanche d’austérité, et elle ne s’arrêtera pas sans résistance ! Pour le Fonds Monétaire International, l’âge de la pension doit être relevé et l’indexation des salaires doit être revue. Rien que ça… Le prochain cheval de bataille de la Belgique doit être de booster sa position de concurrence, souligne le FMI. Quand s’arrêtera donc cette spirale négative ? Le gouvernement, toujours selon le FMI, doit maintenant se focaliser sur une restriction des dépenses dans les pensions, les soins de santé et l’emploi dans le secteur public.


    ArcelorMittal : 138 % de bonus en plus

    Selon le rapport annuel 2011, les dirigeants de la multinationale ont reçu 17,2 millions de dollars de rémunérations variables liées aux performances à court terme, contre 7,2 millions en 2010 (soit 138% de plus). Le bonus personnel de Lakshmi Mittal a augmenté de 199 % à lui seul… Durant la même année, le groupe a fermé ou annoncé la fermeture de plusieurs sites, notamment à Liège, à Rodange & Schifflange au Luxembourg et à Florange en France. Comment justifier de lancer un secteur économique aussi important aux mains de tels rapaces ?

  • Débat : ‘‘Pro-vie ou Pro-choix ?’’

    Samedi 28 avril – 15h30 à 18h – lors du weekend socialisme 2012

    Le mouvement ‘‘Pro Life’’ tente depuis un certain temps de s’implanter en Belgique pour lutter contre le droit à l’avortement. Depuis 3 ans, il organise une manifestation nationale et des actions devant des centres de planning familial. Dans plusieurs pays, la crise économique et les plans d’austérité ont déjà fortement mis sous pression le droit à l’avortement. Celui-ci ne sera pas éternel sans être défendu avec énergie.

    De plus, la lutte pour pouvoir réellement faire un libre choix n’est pas terminée. Aujourd’hui encore, les conditions matérielles et financières n’existent pas toujours pour librement prendre la décision d’élever ou non un enfant. Le mouvement ‘‘Pro Life’’ essaie de profiter du développement de la crise économique et des bouleversements sociaux qui en découlent pour diffuser leurs idées réactionnaires. Sans réaction, un mouvement anti-avortement peut se construire en Belgique et mener des actions pour intimider et culpabiliser les femmes. Nous devons nous organiser !

    Comment s’opposer à ce mouvement ‘‘Pro Life’’ ? Avec quel programme ? Avec quelles méthodes ? C’est un des sujets dont nous voulons débattre avec des représentants d’organisations féministes et de centres d’avortement lors de notre weekend de discussions Socialisme 2012.

    ’Socialisme 2012’’ rassemble des syndicalistes, des jeunes et des travailleurs pour un week-end entier de discussions et de débats consacrés à la manière de lutter contre le chômage, la crise, l’austérité, les discriminations… et pour une alternative socialiste.

    Inscription via info@socialisme.be ou 02/345.61.81

    Entrée :

    Salariés – le week-end : 12 euros en prévente, 15 euros sur place – Un jour : 7 euros en prévente, 9 euros sur place

    Non-salariés – le week-end : 8 euros en prévente, 10 euros sur place – Un jour : 5 euros en prévente, 7 euros sur place

    versement au n° compte 001-2260393-78 du PSL avec la mention ‘Socialisme 2012’. Lieu Centre culturel “De Rinck”: 7 place de la Vaillance, 1070 Anderlecht – Métro: Saint-Guidon

  • Femmes et homos : solidarité !

    L’histoire du mouvement lesbien, gay, bi, trans (LGBT) s’inscrit dans celle des mobilisations féministes. En effet, depuis les premières heures du mouvement de libération des femmes, les LGBT se battent côte à côte avec les féministes. La légalisation de la contraception et de l’avortement, acquise de hautes luttes par les féministes et le mouvement social des années 60 à 80, a ainsi oeuvré à l’ouverture des moeurs et à la remise en cause d’un ordre moral visant à enfermer la sexualité dans une définition «reproductive». Ce combat a considérablement contribué à l’émancipation des femmes, des gays et des lesbiennes.

    Tract de la commission LGBT du PSL pour la manifestation ”Pro-choix” du 24 mars

    Saviez-vous par ailleurs qu’au moment où les filles du MLF imprimaient des tracts à Paris, des émeutes éclatèrent devant un bar gay à New York après une descente policière de trop. Pendant plusieurs jours, environ 2.000 LGBT affrontèrent les forces de l’ordre devant le bar Stonewall. Ces émeutes représentent le point de départ du mouvement de libération homosexuel.

    En juin 1970, le mouvement s’étend dans le monde entier. Le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR) nait ainsi à Paris pour lier les luttes féministes et les luttes homosexuelles en mettant en exergue notre oppression commune.

    nous avons des combats communs

    Les femmes et les LGBT ne partagent pas seulement une histoire commune, nous allons devoir également mener des combats ensemble. En effet, depuis 2008, l’Europe connait une des crises économiques les plus dures de son histoire. Après avoir joué au casino, on a vu les banques faire appel aux gouvernements pour racheter leurs pertes. Et pour renflouer les caisses des Etats, ceux-ci ont mis en place des plans d’austérité pour nous faire payer la facture, à la place des traders. Bizarrement, l’idée d’augmenter les impôts des plus riches, de stopper l’évasion fiscale, ou de partager les dividendes des actionaires ne leur vient pas à l’esprit, mais réduire les services publics et les dépenses de l’Etat, ça ils kiffent. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement pour les femmes et les LGBT ?

    Non à l’austérité

    En Belgique, le gouvernement Di Rupo prévoit ainsi pas moins de 14 milliards d’euros d’économie dans les services publics. On sait que couper dans les services publics, c’est reporter toujours plus de charges vers la famille (que ce soit l’éducation des enfants, les soins médicaux, ou l’accompagnement des personnes agées…). Cette façon de désengager l’Etat de ses responsabilités fait peser un lourd tribut aux femmes (les tâches ménagères leur étant trop souvent relayé) et discrimine les LGBT qui en sont exclus.

    Il faut aussi rappeler que moins de personnel dans l’éducation, c’est laisser l’éducation sexuelle dans les mains de la télévision et d’internet. Rogner le budget des soins de santé, c’est rogner sur les campagnes de prévention et de dépistage des IST. Pourtant, aujourd’hui déjà, beaucoup de besoins médicaux restent sans réponse (comme le remboursement de la contraception). Réduire le nombre de places dans les refuges d’accueil, c’est toujours plus de jeunes LGBT ou de femmes victimes de violence conjugale mises à la rue. Brader nos pensions, c’est précariser les LGBT les plus âgés qui ne peuvent pas toujours compter sur l’aide financière d’un enfant, et pénaliser les femmes qui n’ont pas pu valoriser une carrière pleine. Dès lors, il faut savoir que s’en prendre aux services publics, c’est s’en prendre aux femmes et aux LGBT les plus vulnérables.

    Non à la droite et l’ordre moral

    Profitant de la crise, les forces les plus concervatrices refont surface. La droite populiste et l’extrême droite s’en prennent aux droits des LGBT, des femmes et des minorités. En Hongrie par exemple, la nouvelle constitution considère l’embryon comme une personne à part entière et ne reconnait que le mariage hétérosexuel. En France, le président Sarkozy affirme que «le mariage gay est une mode qui menace l’identité française». En Grèce, l’extrême droite a débarqué au gouvernement avec dans ses valises un machisme et une homophobie des plus ouvertes. En Belgique, on assiste à un retour des intégristes comme Mgr Léonard qui milite pour abolir le droit à l’avortement et considère l’homosexualité comme anormale. Tout cela doit cesser !

    Il faut agir

    La partie est donc loin d’être gagnée. Pour nous, les femmes et les homos, il est plus que jamais nécessaire de compter les uns sur les autres pour pouvoir conserver nos acquis et conquérir de nouvelles libertés. Il faut continuer à défendre le droit à l’IVG pour toutes et promouvoir des campagnes d’éducation aux différentes sexualités. Il faut refuser l’austérité et défendre des services publics forts. Pour ce faire, il faut relancer des dynamiques entre le mouvement féministe et LGBT. Prennez contact avec les associations féministes et LGBT dans votre quartier. Ce n’est qu’un début, continuons le combat.

    Pour plus d’infos, prends contact avec nous:

    socialisme.be – info@socialisme.be – 02/ 345 61 81

    Boite Postale 131, 1080 Molenbeek Sainctelette

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