Tag: Bart De Wever

  • Liberté d'expression et unité au sein du mouvement étudiant Montois

    Réponse à l’interdiction de distribution de tract

    Il y a quelques semaines, une plateforme montoise en faveur d’un enseignement de qualité pour tous a été lancée. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et le Parti Socialiste de Lutte (PSL) participent à cette plateforme, également composée de Comac, des jeunes FGTB, des jeunes CSC, d’ECOLO-J, ainsi que des JAC, de la JOC et de la FEF, qui ont rejoint dernièrement (j’espère n’oublier personne, je me base sur ceux que j’ai vu au moins une fois en réunion). Malheureusement, des atteintes à la liberté d’expression se sont récemment manifestées au sein de l’initiative. Nous nous devons de les expliquer et de les dénoncer.

    Par Ben

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    C’est avec une grande satisfaction que nous publions ci-dessous la réaction de Comac à cet article. Nous considérons que c’est un grand pas en avant vers l’unité véritable du mouvement étudiant. Entre partenaires de lutte, il est parfois difficile de trouver des accords, c’est bien normal, et il est malheureux que nous en soyons arrivé à devoir écrire cet article pour faire changer d’avis certains partenaires de la plateforme. Nous espérons toutefois que cette polémique ne sera pas vue comme un frein à notre collaboration, que ce soit dans cette plateforme ou dans d’autre à l’avenir. Comme expliqué dans notre article, l’unité d’un mouvement ne peut se construire que dans le respect de la diversité de celui-ci. C’est une leçon que nous aurons apprise ensemble et nous en sortons plus fort. Nous profitons également de cette fin heureuse pour réitérer notre souhait d’apporter toute notre aide et notre soutien à Comac dans sa lutte pour défendre son droit a la liberté d’expression sur le campus de l’Umons.

    Voila l’E-mail que Comac nous a envoyé:

    Bonjour,

    Je viens de prendre connaissance de l’article concernant la plateforme à Mons et, par la même occasion, du contenu de la discussion sur le travail politique lors de l’action.

    Je tiens à m’excuser au nom de la direction nationale de Comac pour les positions défendues par mes camarades au niveau local à ce sujet. Nous les avons contacté pour en discuter et remédier au problème qui se pose, afin que toutes les organisations de la plateforme puissent effectivement diffuser leur point de vue aux étudiants.

    Aurélie Decoene

    Présidente de Comac
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    Au sein du mouvement étudiant, ce n’est pas la première fois que l’on essaie de nous empêcher de diffuser nos idées. Comac et la FEF ont plusieurs fois tenté cela, brisant de fait l’unité du mouvement. Signalons d’ores et déjà que le Conseil Etudiant de Gand (GSR), l’un des principaux initiateurs de la campagne en faveur de l’organisation de manifestations le 28 mars, a invité les organisations participantes aux plateformes flamandes à ne pas hésiter à apporter tout leur matériel : « Nous appelons les associations à autant que possible apporter leurs drapeaux, rubans,… à la manifestation. C’est ainsi que la diversité des personnes présentes s’exprime le mieux. ».

    Une initiative intéressante dans la lutte pour le refinancement de l’enseignement

    Avec EGA et le PSL, nous étions très enthousiastes à l’idée que se constitue une plateforme en faveur d’un enseignement public de qualité, accessible à tous. Cette revendication ainsi que celle du refinancement public de l’enseignement à hauteur de 7% du PIB figurent dans notre programme depuis bien longtemps et nous avons déjà organisé de nombreuses manifestations et participé à de nombreuses plateformes à ce sujet par le passé. Nous ne pouvions donc que nous réjouir à l’idée que des cercles étudiants, des syndicats et des organisations aux programmes et sensibilités politiques parfois fort différentes se fédèrent sur base de cette revendication. Cela ne peut que renforcer le mouvement étudiant, son unité autour de cette revendication étant clairement un premier pas important sur le chemin de la lutte pour un refinancement.

    Nous nous sommes donc engagés à participer à cette plateforme en y mettant les forces dont nous disposons sur Mons.

    Malgré les cafouillages, notre volonté est de participer à cette plateforme

    Nous avons participé aux diverses réunions de la plateforme et nous y avons constaté certains cafouillages ou zones d’ombre, comme par exemple dans l’explication que la représentante de Comac nous a donnée sur l’origine de la plateforme.

    D’une plateforme lancée par Comac, elle est devenue une plateforme nationale de la VVS/FEF qui s’est déclinée localement et finalement elle nous a expliqué lors d’une autre réunion qu’elle s’était trompée et que la plateforme nationale est un regroupement de représentant de plateformes locales. Nous ne nous en sommes pas ému pour autant.

    Qu’elle nous dise qu’elle a récemment participé à une réunion de cette plateforme nationale comme représentante de la plateforme de Mons alors que les organisations composant cette plateforme n’étaient pas au courant, nous le considérons comme un peu plus problématique et relevant d’un manque d’honnêteté et de démocratie. Mais nous ne nous somme pas fâchés pour autant, puisque nous aurions quand même voté pour qu’elle nous représente à cette réunion, si elle nous l’avait demandé.

    Que la plateforme de Mons soit utilisée pour populariser l’enquête que Comac a effectué auprès des étudiants, alors que dans d’autres universités Comac l’a présentée en son nom propre, nous l’avons également laissé passer. Que Comac propose que les différentes composantes de la plateforme ne prennent pas la parole lors de la manifestation afin de laisser la parole aux ”étudiants” – des membres de Comac, par hasard – accompagnés de l’un ou l’autre pour parler au nom de la plateforme, nous l’avons de nouveau laissé passer.

    Ce ne sont là que quelques exemples. Si nous avons accepté toutes ces petites man?uvres, c’est que nous pensons que l’existence de discussions, d’actions et de manifestations en faveur d’un refinancement de l’enseignement sont tellement bénéfiques au mouvement étudiant que nous pouvions fermer les yeux sur ces quelques zones d’ombres.

    La seule chose à laquelle nous tenons comme à la prunelle de nos yeux, c’est que dans tout ce bazar, et en respect vis-à-vis des positions communes de la plateforme, chaque organisation dispose tout de même de sa pleine liberté d’expression. Ce qui implique le droit de discuter, y compris par la distribution de tracts, par l’expression de sa liberté de presse en proposant un journal ou par toute autre forme de liberté politique démocratique.

    Nous sommes donc très choqués par la volonté de la plateforme d’interdire la distribution de tracts ou autre lors de la manifestation du 28 mars. C’est pour nous une grave atteinte à la liberté d’expression. En tant que socialistes de lutte, nous nous battons pour une société qui sera plus démocratique que celle où nous vivons actuellement, pas pour l’inverse. Tuer dans l’?uf le débat d’idées ne nous semble pas un bon moyen d’y parvenir.

    L’unité, oui, mais comment ?

    Le principal argument qui nous a été donné est celui de l’unité, je cite le PV de la réunion : « Nous avons pris cette décision car nous trouvons important de défendre l’unité du mouvement étudiant. C’est un mouvement que l’on veut porter encore longtemps, la manifestation du 28 n’est qu’un premier pas, c’est pour ça qu’il faut être cohérent. On organise cette manifestation pour défendre des revendications nationales en faveur des étudiants et pas pour vendre nos organisations aux étudiants. »

    Pour nous, l’unité sans liberté d’expression n’a d’unitaire que le nom, c’est une unité de façade, purement abstraite, comme un couvercle que l’on met sur les différentes sensibilités politiques et, qui comme pour la marmite qui bout, est prêt à exploser à n’importe quel moment. C’est à proprement parler une mascarade. Nous refusons cette fausse unité, hypocrite, pour lui préférer une unité véritable, c’est à dire concrète. Une unité qui se base sur le respect mutuel et l’action commune.

    Nous pensons que l’unité se construit patiemment à travers la discussion et le dialogue. C’est apprendre à accepter les divergences d’opinion tout en travaillant ensemble sur base de ce qui nous rassemble et sur base d’objectifs communs. Nous ne considérons pas les différentes sensibilités politiques présentes dans le mouvement étudiant comme un problème, mais comme une richesse nous permettant d’aiguiser nos arguments et nos méthodes en faveur d’une amélioration de la situation dans l’enseignement. Selon nous, les étudiants sont parfaitement capables de faire la différence entre les positions communes de la plateforme et les positions particulières des organisations.

    Le double discours de Comac-Mons sur la liberté d’expression

    Depuis quelques semaines, les membres de Comac rencontrent des obstacles à la tenue de leurs actions sur le campus de l’Umons. Vous trouverez ici l’article qu’ils ont écrit à ce propos, intitulé Liberté d’expression en danger à l’Université de Mons ? EGA et le PSL apportent tout leur soutien aux membres de Comac vis-à-vis de leur droit à la liberté d’expression et sont prêts à s’engager dans toutes les actions que Comac jugera bon d’organiser afin de défendre ce droit.

    Au vu des positions publiques de Comac en faveur de la liberté d’expression, nous ne comprenons pas pourquoi ceux-ci veulent freiner la liberté d’expression au sein de la plateforme montoise pour un refinancement public de l’enseignement en interdisant aux organisations participantes de distribuer des tracts ou de vendre leur presse lors de la manifestation organisée ce jeudi 28 mars. Bien que nous soyons habitués à l’attitude de Comac de vouloir imposer son point de vue de haut en bas, nous tenons à manifester notre incompréhension vis-à-vis de l’attitude contradictoire de ses représentants, qui changent de positions en fonction de leurs propres intérêts au cours du même mois.

    En guise de réponse aux arguments qui nous ont été opposé lorsque nous avons voulu défendre notre droit à la liberté d’expression, nous n’avons qu’à reprendre les arguments de Comac lui-même.

    Leur article commence par une citation de Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. » Nous n’espérons pas que Comac se batte jusqu’à la mort pour défendre notre droit à distribuer des tracts. Mais nous pensons tout de même que le minimum serait d’accepter soi-même ce droit à la liberté d’expression pour tous.

    La représentante de Comac a justifié sa position en nous disant que si tout le monde distribuait des tracts, cela dérangerait les étudiants. Nous avons pourtant pour tradition de distribuer des tracts et de vendre notre journal en manifestation, sans que l’on ne rencontre le moindre incident, pour paraphraser l’article de Comac ; ces activités « ont toujours été organisées sans encombres et dans le respect du débat démocratique. »

    Et tout comme il explique que « Comac n’a jamais rencontré de problèmes dans sa distribution de flyers, de réservation de locaux pour organiser des activités ou d’appels en auditoire pour faire la promotion de ses actions », nous n’avons nous non plus jamais rencontré de problème dans nos propre distribution de tract ou vente de presse.

    Nous sommes d’ailleurs d’autant plus étonnés d’entendre que nous pourrions déranger les étudiants lorsqu’on lit dans leur article en réponse aux pressions qu’ils subissent que « Plusieurs raisons sont avancées pour nous empêcher de nous exprimer. Premièrement, certains étudiants ont soudainement été dérangés par des appels de Comac dans les auditoires. Pour un étudiant qui se plaint d’être dérangé, combien d’autres qui nous expriment leur soutien ou trouvent positif de voir des jeunes engagés de gauche ? Si tout ce qui dérange quelqu’un devenait interdit, on sombrerait rapidement dans des pages noires de l’Histoire qu’on aimerait oublier aujourd’hui. De plus en plus, la tentation du repli sur soi et du rejet des avis différents font surface dans l’opinion publique, comme le montrent les récentes déclarations du bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever. »

    Nous disons la même chose : pour un étudiant qui se sentirait dérangé par notre tract, combien d’autres qui nous expriment leur soutien ?

    Je profite du fait que Comac parle des pages noires de l’histoire pour citer Trotsky qui, avant-guerre, a défendu l’idée d’une lutte unitaire contre la montée du fascisme en Allemagne. La formule qu’il utilisait pour construire un Front unique contre le Fascisme était « marcher séparément, frapper ensemble ».

    Cette formule synthétise très bien notre vision de l’unité : accepter nos divergences pour permettre la lutte contre un ennemi commun. Si la comparaison est osée, aujourd’hui, l’ennemi des étudiants, c’est le manque de financement de l’enseignement, son accessibilité difficile pour certaines couches de la population et sa logique de fonctionnement de plus en plus privée. Nous avons le devoir de construire une lutte massive contre cet ennemi avec tous ceux qui le souhaitent. Pour cela, le respect de l’identité de chaque organisation nous semble être la condition première à un accord pour travailler ensemble.

    Toujours dans le même article, « Pour Comac, la neutralité, c’est le respect du pluralisme politique ». Dans ce cas, pourquoi vouloir freiner le pluralisme au sein de la plateforme ? Ensuite : « Rappelons que les droits fondamentaux de liberté d’association et d’expression de tout citoyen impliquent que ceux-ci n’ont pas à répondre de leur affiliation politique devant aucune autorité académique. » Nous sommes tout à fait d’accord, mais dans ce cas, c’est aussi valable pour les « autorités » de la plateforme.

    Puis, « Elisa Munoz Gomez, responsable de Comac-Mons, ‘La neutralité politique, c’est le respect du pluralisme et la promotion du débat démocratique. La neutralité ce n’est certainement pas le cantonnement à la pensée unique. A partir du moment où les partis politiques font partie intégrante de la scène sociétale, interdire les mouvements de jeunes de ces partis n’a rien de neutre. Il est évident que c’est plus le profil de Comac de lutter contre toutes les injustices, y compris à l’université, qui dérange en plus haut lieu. Combien d’universités n’ont pas dans leur histoire abriter des dissidents politiques traqués et poursuivis pour délit d’opinion? Lieu symbolique historiquement en dehors des interférences policières, l’Université de Mons accepterait-elle d’être aujourd’hui le point de départ d’une police politique faite d’étudiants ? Si nous commençons là, où en serons-nous dans quelques mois?’

    Dans ce cas, pourquoi vouloir établir une pensée unique au sein de la plateforme ? Ne pourrions-nous pas « respecter le pluralisme et promouvoir le débat démocratique » ? Il nous semble évident que Comac veut interdire aux étudiants la discussion avec EGA et le PSL. Dans son conflit avec l’Umons, Comac pose la question suivante : « L’Umons freine-t-elle Comac pour le respect de la neutralité ou pour éviter les débats d’idées ? » A notre tour de leur poser la même question : Comac freine-t-il EGA et le PSL pour le respect de la neutralité ou pour éviter le débat d’idées ? Alors que Comac est censé se battre contre toutes les injustices, accepterait-il de devenir « le point de départ d’une police politique faite d’étudiants ? »

    Que va faire Comac lors de la manifestation du 28 ? Va-t-il faire comme pour leur bloc lors de la manifestation anti-NSV du 7 mars dernier à Louvain et constituer un service d’ordre afin d’intimider ceux qui distribuerons des tracts aux étudiants et discuteront avec eux ? Ou menaceront-t-il physiquement EGA comme cela été le cas lors de la dernière action de la FEF à Bruxelles ? Est-ce cela votre version de l’unité ? Pensez-vous vraiment que l’on va construire un large mouvement étudiant en interdisant le débat d’idée ?

    Vous répondez à l’université de Mons comme ceci : « Le recteur de l’Umons, Calogero Conti, considère que Comac semble oublier le règlement. Comac considère que le recteur semble oublier la Constitution et la déclaration universelle des Droits de l’Homme. Entre les deux règles, il n’est pas difficile de déterminer celle qui prévaut. Le problème du règlement de l’Umons est qu’il prête à toutes sortes d’interprétations. Après Comac, qui sera la prochaine cible ? » Deux semaines auraient-elles suffi pour que Comac oublie la constitution et les droits de l’homme ? Après EGA et le PSL, qui sera la prochaine cible ?

    L’hypocrisie d’Ecolo-J

    Le représentant d’Ecolo-J a été également particulièrement malhonnête lors de la réunion. Son premier argument a été que si chacun distribue des tracts « ce serait un gaspillage de papier ». Signalons qu’il y a de fortes chances pour qu’Ecolo ait distribué plus de tracts lors des dernières élections communales que le PSL et EGA depuis plusieurs années sur Mons. Ensuite, il est peut-être moins nécessaire pour Ecolo de distribuer des tracts de par leur visibilité dans les médias traditionnels. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas cette chance. Notre seul moyen d’expression, c’est notre travail militant, les discussions que nous menons, les tracts que nous distribuons, les journaux que nous vendons. Nous interdire cela, c’est donc tuer notre seul moyen d’expression.

    Ecolo-J s’est ensuite rangé derrière l’argument de « l’intérêt de la plateforme ». Il ne nous semble pourtant pas que ce soit la tradition d’un parti qui se dit démocratique d’interdire la liberté d’expression à ses partenaires de coalition à la région que sont le PS ou le CDH. Ecolo brimerait-il la liberté d’expression quand cela l’arrange ? Est-ce la raison pour laquelle Bernard Wesphael en est sorti ?

    Le représentant d’Ecolo a ensuite parfaitement démontré que l’unité au sein de la plateforme n’est qu’une façade lorsqu’il a commencé à sortir du contexte de la discussion sur la liberté de tractage en expliquant sa frustration à l’égard du PSL suite à la manifestation anti-nucléaire du 10 Mars dernier. Il a expliqué que nous n’avions rien à faire dans une telle manifestation puisque nous sommes pour la nationalisation du secteur de l’énergie.

    Cette critique, qui n’avait rien à voir au sein de la plateforme sur la question de l’enseignement, peut être retournée à Ecolo puisque contrairement à eux, nous n’avons pas voté pour la prolongation des centrales nucléaires. Sur ce sujet précis, nous savons qu’Ecolo aurait préféré ne pas devoir voter cela grâce au fait que malgré l’accord de coalition, le parti a gardé sa liberté d’expression. Nous demandons la même chose : notre droit à expliquer nos positions politiques, sous quelque forme que ce soit. Et sur ce sujet, contrairement à Ecolo qui vote pour la prolongation sans apporter de solution alternative réelle a la question du nucléaire, nous défendons que la nationalisation du secteur de l’énergie (et donc des centrales nucléaires également), tout en réduisant les risques liés à la logique de fonctionnement privé des centrales nucléaires, nous donnerait les moyens financiers pour investir massivement dans des sources d’énergie alternative. Nous avons reçu un très bon accueil pour cette idée durant la manifestation, qu’en est-il d’Ecolo ?

    En guise de conclusion

    Contrairement à ce qui a été écrit dans le PV de la réunion, nous ne nous considérons pas comme étant en dehors de la plateforme en faveur d’un enseignement de qualité, accessible à tous et organisé publiquement.

    Nous résisterons à chaque vote qui bafoue les droits démocratiques acquis par le mouvement ouvrier depuis plus d’un siècle. La constitution et les droits de l’homme dépassent de loin la légitimité du vote qui nous a été imposé par les présents à cette réunion. Sur ceux-ci, trois sont membre de Comac, la FEF et les JAC venaient pour la première fois à une réunion de la plateforme, les jeunes FGTB et la JOC étaient absents lors du vote et le représentant de l’ORE qui était présent ne veux même pas faire partie de la plateforme.

    Nous nous considérons donc toujours comme participants à cette plateforme, comme c’est d’ailleurs le cas dans les autres villes universitaires, et ce malgré le fait que notre logo ait été retiré des tracts et des affiches. Nous mobiliserons pour que la manifestation du 28 soit une réussite et nous espérons honnêtement que ce ne sera que le début d’un mouvement étudiant en reconstruction.

    Comme Comac qui espère « que face au débat actuel, les autorités académiques prendront le parti de la liberté d’expression et non la sombre voie de la censure », nous espérons également que les diverses composantes de la plateforme montoise pour un enseignement de qualité ‘prendront le parti de la liberté d’expression et non la sombre voie de la censure’.

  • Anvers : Ne laissons pas d’espace aux néonazis le 1er Mai !

    Un petit groupe de néonazis veut utiliser la journée internationale du travail – une journée de lutte et de solidarité pour le socialisme – pour mettre en avant son racisme et sa haine contre le mouvement des travailleurs. Il nous faut une réponse adaptée : ne leur laissons pas un millimètre d’espace !

    Par Geert Cool, porte parole de la campagne antifasciste flamande Blokbuster

    Le petit groupe de néonazis de la NSA (Nieuw-Solidaristisch Alternatief) a vu une excellente occasion pour lancer une provocation médiatisée à Borgerhout, l’un des districts d’Anvers. Avec Bart De Wever comme bourgmestre de la ville et une coalition locale à Borgerhout sans la N-VA mais avec le PTB, la N-SA pensait avoir plus de possibilités de recevoir le feu vert pour manifester à Borgerhout, alors que ses demandes des années précédentes pour manifester le 1er mai ont été refusées tant à Malines qu’à Gand. L’organisation d’une fête de quartier le 1er mai sur la place centrale de Borgerhout, la place Moorkens, va probablement mener à la révocation de l’autorisation.

    L’annonce de l’action néonazie a reçu pour réponse une déclaration de la FGTB et un appel du SETCa à venir manifester à Anvers le 1er mai. Un appel facebook pour une fête de quartier sur la place Moorkens a rapidement réuni 1.500 participants. Cela démontre le potentiel de résistance face aux néonazis. Tout au long des actions antifascistes de ces dernières années, nous avons toujours défendu la nécessité d’actions politiques avec des campagnes vers l’extérieur des milieux antifascistes traditionnels avec un contenu de réponses sociales contre les éléments de division comme le racisme, le sexisme ou l’homophobie.

    Il est vrai que la N-SA et son petit ‘Führer’ Eddy Hermy sont visiblement contents de l’attention qu’ils reçoivent actuellement. Mais ne faire qu’ignorer les actions des néonazis signifie qu’ils ont le champ libre pour tenter de se construire. Pourquoi devrions-nous leur faciliter la tâche ? Ne rien faire comporte le risque d’avoir plus difficile de mener la bataille lorsque le danger sera plus grand. Nous sommes donc en désaccord avec le PTB qui a immédiatement annoncé qu’il n’allait pas répondre aux provocations et ne pas organiser de contre-manifestation. Le PTB aurait mieux fait de lancer l’appel pour mobiliser sa base électorale autour de revendications sociales tant pour combattre la politique antisociale de De Wever & Co que pour limiter l’espace des néonazis dans les rues.

    Le fait qu’une campagne antifasciste active puisse engranger des résultats est chaque année à nouveau démontré avec la manifestation contre l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang, le NSV. Cette année encore (le 7 mars dernier à Louvain), nous avons mobilisé quatre fois plus de manifestants antifascistes que les militants d’extrême-droite. La campagne parmi les étudiants a permis à la mobilisation de se faire connaitre et il était même très difficile au bout d’un moment pour l’extrême-droite de mener une réelle campagne. Très souvent, l’attitude des étudiants était de directement jeter leur tract nauséabond à la poubelle. Leur campagne s’est finalement limitée à une poignée d’affichages nocturnes. La campagne antifasciste Blokbuster se prépare déjà à organiser une nouvelle manifestation anti-NSV, à Anvers cette fois, en mars 2014.

    L’action de la N-SA sera plus limitée que la manif du NSV et les néonazis ne vont sans doute pas oser mener une campagne active à Borgerhout. Ils vont probablement être présents avec un petit groupe venu de l’extérieur. D’un autre côté, il y a un grand potentiel pour la mobilisation et la résistance de la population locale et le mouvement ouvrier en général. L’indignation et le soutien pour la fête de quartier sont déjà une indication de ce potentiel. Cela signifie qu’un rapport de forces très favorable aux antifascistes est possible ; un blocage complet est même une option. Mais un rapport de force ne tombe pas du ciel, il faut le construire avec une campagne destinée à transformer le soutien passif en mobilisation active.

    Nous pensons qu’une mobilisation antifasciste nécessite une approche politique. Sans une telle approche, le danger existe de voir fleurir des actions symboliques, tellement symbolique que seul l’élément moralisateur restera présent. Voire même pas. Et qu’arriverait-il si les néonazis eux-mêmes rejoignaient la fête apolitique ?

    Une approche politique signifie d’expliquer d’où vient le danger de l’extrême- droite et comment nous y répondre. Des néonazis peuvent trouver un certain soutien sur base d’une aversion généralisée et de l’aliénation de la société, ce qui est renforcé en temps de crises, avec l’exclusion sociale pour une couche croissante de la population. Nous pouvons riposter en luttant pour un meilleur avenir : des emplois, des logements, des services publics,… au lieu de la haine du racisme, du sexisme, de l’homophobie,…

    L’implication du mouvement des travailleurs dans la lutte contre l’extrêmedroite est d’une importance capitale. La force potentielle de ce mouvement est très grande ; les syndicats organisent trois millions de membres dans ce pays ! Ce n’est pas aux communales mais aux élections sociales qu’il y a le plus grand nombre de candidats lors d’une élection en Belgique. Aucune autre force n’est capable de mobiliser à ce point.

    Si cette force potentielle est utilisée, il devient impossible pour les néonazis de faire une action à Anvers, qu’importe l’endroit. Cela ne veut pas dire que nous voulons que la marche traditionnelle du 1er mai à Anvers soit annulée ou remplacée par un autre type de manif. Bien sûr, nous espérons que la marche du 1er mai à Anvers va donner un message antifasciste clair. Mais la présence de beaucoup de syndicalistes et de militants politiques dans la ville peut être utilisée pour mener également une action antifasciste.

    Le danger que De Wever soit le vainqueur en cas d’affrontements et d’émeutes est réel. Comment l’éviter ? Si nous ne faisons rien et que les néonazis peuvent faire ce qu’ils veulent à Borgerhout, la possibilité de problèmes est très grande. C’est en organisant la colère contre le racisme et l’extrême droite que nous pouvons éviter les émeutes. En Allemagne, différentes villes ont été bloquées par des manifestations massives qui n’ont laissé aucune marge aux néonazis. Une action directe implique une participation de masse.

    La fête de quartier prévue peut jouer un tel rôle. L’occupation du centre de Borgerhout assurera qu’il sera impossible au néonazis de s’y rendre. Si cette fête n’est pas apolitique – et les partis établis vont tout faire pour que cela soit le cas – mais défend un message antifasciste combatif, il sera alors possible de mobiliser plus largement dans le quartier et de transformer le mécontentement passif contre le racisme en une implication active dans la résistance contre ce racisme et ses causes.

    Le 7 mars, un petit millier d’antifascistes ont manifesté à Louvain contre la marche de la haine des étudiants du Vlaams Belang. Avec une manifestation non-violente et une campagne au contenu politiquement développé, il est possible de réellement lutter contre l’extrême-droite. La situation en Grèce clarifie l’importance d’une lutte antifasciste combative et militante.

  • Appel des Syndicalistes CONTRE le Fascisme

    Le 7 mars prochain, les divers équivalents flamands de l’organisation grecque d’extrême-droite Aube Dorée défileront à Louvain à l’initiative du NSV (l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang) derrière le slogan très original "contre l’Union européenne soviétique" !

    Après l’annulation de la manifestation du NSV qui devait se tenir à Louvain l’année dernière, cette marche de la haine annuelle devait se dérouler à Anvers (il s’agit toujours d’une des trois villes universitaires de Flandre). Visiblement, le NSV ne veut pas marcher sur les pieds du Poutine anversois, Bart De Wever, et va donc organiser sa procession "nationaliste" à Louvain.

    Les récents revers électoraux du Vlaams Belang et son affaiblissement numérique qui y est associé ont entraîné une radicalisation au sein de l’extrême-droite. L’exemple ouvertement violent d’Aube Dorée en Grèce peut compter sur beaucoup d’admirateurs au sein de ces cercles, ce n’est pas vraiment surprenant. Récemment, un nouveau mouvement d’extrême-droite a été fondé sous le nom de "nationalistes autonomes", sur les traces de l’ancien Comité d’action Odal. Ce n’est pas très rassurant. Selon leurs propres termes, ils veulent descendre en rue pour de ”l’action directe”…

    Malgré le revers temporaire de l’extrême-droite, une atmosphère est créée en Flandre qui lui permettra d’agir à l’avenir avec plus de confiance. Son retour n’est pas exclu. La N-VA et l’organisation patronale flamande VOKA dénigrent continuellement les syndicats tandis que leur baratin conservateur et identitaire créée un climat de suspicion permanent où toute pensée légèrement moins à droite est immédiatement stigmatisée comme étant ”marxiste”. Ce climat de plus en plus répressif cadre à merveille avec le recours aux Sanctions Administratives Communales.

    Depuis que la FGTB et en particulier le SETCa (comme la force motrice derrière l’initiative ”NOIG Verontruste Aalstenaars dans la région de la Dendre) se sont organisés contre l’extrême-droite, il y a déjà eu plusieurs incidents à Alost contre la Maison du Peuple, le bâtiment de la FGTB, de la part de provocateurs fascistes.

    En tant que syndicalistes, nous ne devons pas nous laisser intimider, et nous refusons que la population de Louvain soit exposée à un tel comportement. C’est pourquoi, à l’instar des années précédentes, nous invitons les syndicalistes de Louvain et au-delà à rejoindre la manifestation non-violente anti-NSV. Ayons une mobilisation massive avec un message positif et combatif qui mette à l’honneur la solidarité entre les travailleurs et les jeunes du nord et du sud du pays. Des délégations de militants francophones et de Bruxelles seront présentes. La lutte contre l’extrême-droite est trop importante que pour être laissée aux seuls étudiants de Louvain.

    L’extrême-droite n’a AUCUNE solution face à la crise !

    POUR une opposition sociale CONTRE la politique de casse sociale en Europe !

    Manifestation antifasciste non-violente contre le NSV, ce jeudi 7 mars 2013 à 20h00, MARTELARENPLEIN, à Louvain (à la gare)


    Premiers signataires:

    • Bart Van der Biest: Membre du Comité Exécutif du SETCa-BBTK BHV, secteur social profit, coordinateur SETCa hôpital St.-Maria, membre fondateur de la plateforme antifasciste alostoise “NOIG Verontruste Aalstenaars”
    • Eric Vandepoele: secrétaire social profit SETCa Alost-Termonde-Renaix-Oudenaarde
    • Heidi Joos: membre du comité régional du SETCa Alost-Termonde-Renaix-Oudenaarde, secteur social profit
    • Johan Dumortier: secrétaire Industrie et Finances SECa Alost-Termonde-Renaix-Oudenaarde
    • Sven Robbrecht: secrtaire SETCa-Waasland
    • Evert Persoon: secrétaire SETCa Gand, social profit
    • Stijn Heuvelmans: secrétaire social profit SETCa Louvain
    • Monique Broudehoux: SETCa social profit
    • Jo Janssens: délégué syndical SETCa Sint Kamillus, Bierbeek
    • Stefanie Deberdt: militante SETCa UC Sint-Jozef
    • Sven De Deken: membre du conseil d’entreprise et de la délégation syndicale de l’hôpital Sint Kamillus, Bierbeek
    • Luc Coekaerts: délégué SETCa AB-Inbev Louvain, E OR – OR – CPBW – SD, membre du Comité Exécutif du SETCa-Louvain
    • Karel Meganck: Membre du Comité Exécutif BBTK-SETCa BHV
    • Rob Reynders: secrétaire SETCa BHV social profit
    • Johan Nelissen: membre du Comité exécutif SETCa BHV
    • Wouter Wanzeele: délégué syndical BHV social profit, CAW Archipel
    • Michel Doyen: délégué syndical SETCa BHV, UCL St.Luc
    • Marc Brichaux: secrétaire SETCa Mons-Borinage
    • Stefanie Lagae: militant SETCa-SEL Mons
    • Amarouch Isarti: délégué syndical Z-Safety Services NV, Anvers
    • Tom Claessens: délégué syndical De VoorZorg Anvers et membre du Bureau Exécutif du SETCa Anvers
    • Wouter Gysen: membre du Bureau Exécutif de la CGSP-Cheminot à Anvers, membre du Comité pour la Prévention et la Protection au Travail (Nord-Ouest)
    • Christophe De Brabanter: membre du Bureau Exécutif CGSP-Cheminots Bruxelles
    • Stephan Cautaerts: membre du Bureau Exécutif CGSP-Cheminots Bruxelles
    • Raph Parthoens: militant CGSP-Cheminot, Lier
    • Willy Verbeek: CGSP-Cheminot Anvers, membre du Comité pour la Prévention et la Protection au Travail, président du groupe de travail des machinistes
    • Benjamin Vervondel: délégué CGSP transports publics à Hoboken, membre du Comité pour la Prévention et la Protection au Travail De Lijn à Anvers
    • Luc Wendelen: délégué CGSP transports publics De Lijn à Anvers
    • Peter Van der Biest: délégué CGSP Bruxelles
    • Laurent Grandgaignage: délégué CGSP ALR/LRB Stabroek
    • Stephen Bouquin: professeur de sociologie et d’économie du travail
    • Liesje Ulburghs: déléguée CGSP-enseignement haute école Artevelde, Gand
    • Kristof Bruyland: membre du Bureau Exécutif CGSP-enseignement – Communauté flamande
    • Tim Joosen: délégué syndical CGSP à l’université de Gand
    • Jon Sneyers: délégué CNE/LBC à l’université catholique de Louvain, membre du Comité pour la Prévention et la Protection au Travail à la KU Leuven membre du conseil de direction de la CNE/LBC
    • Jef Maes: membre du Comité pour la Prévention et la Protection au Travail et de la délégation syndicale, CSC alimentation et services, Termonde
    • Tina De Greef: secrétaire syndicale CNE/LBC-NVK BHV, membre du Comité pour la Prévention et la Protection au Travail et du Bureau de direction de la CNE/LBC-NVK
    • Sven Naessens: Centrale Générale Anvers-Waasland

    Si vous le souhaitez, vous pouvez signer cet appel en votre nom propre, ou en celui de votre délégation syndicale, de votre structure syndicale ou de votre organisation d’inspiration syndicale.

    Veuillez mentionnez le nom de l’entreprise, de la centrale ou de la section syndicale ainsi que vos mandats syndicaux et envoyez tout cela à l’adresse suivante : bartvanderbiest@hotmail.com

  • USA : les électeurs ont rejeté le programme de la droite

    Le 9 novembre, un soupir de soulagement a parcouru le monde à l’annonce de la réélection d’Obama. Mitt Romney n’allait pas devenir le nouveau président américain. Les républicains avaient réussi à terrifier le monde avec leur rage d’ultra-droite. Mais l’enthousiasme pour ce nouveau mandat d’Obama est considérablement plus faible qu’en 2008. Ces 4 dernières années, Barack Obama a été vu tel qu’il est : une marionnette de Wall Street et de l’élite américaine, avec un agenda simplement plus doux que celui des républicains.

    Par Bart Vandersteene

    De ‘l’espoir’ de ‘changement’ au ‘moindre mal’

    Par rapport aux élections de 2008, il y a eu 12 millions d’électeurs en moins. Cela déjà en dit long sur le déclin de l’enthousiasme de la population américaine. En 2008, on considérait Obama tel un sauveur qui apportait ‘‘espoir’’ et ‘‘changement’’. Bien des choses se sont passées depuis lors, et il ne représente plus aujourd’hui que le ‘‘moindre mal’’. Il a finalement remporté ces élections malgré son propre bilan présidentiel. Les banques se sont vu offrir des centaines de milliards de dollars, les services sociaux ont été amputés et des millions de familles ont perdu leurs maisons. De nombreux militants anti-guerre avaient voté pour Obama, même s’il a poursuivi l’œuvre guerrière de Bush, et la prison de Guantanamo n’est toujours pas fermée, en dépit de toutes ses promesses.

    Près de la moitié de la population (146 millions d’Américains) vit sous le seuil de pauvreté, ou se situe à peine au-dessus. Ce nombre était moindre avant l’arrivée d’Obama. Les riches, par contre, sont devenus encore plus riches. En 2010, 93% de l’augmentation du revenu a été empochée par les 1% les plus riches.

    Austérité

    La crise a déjà fait de sérieux ravages aux États-Unis, mais le pire est encore à venir. De dramatiques programmes d’assainissement ont jeté à la rue des centaines de milliers de travailleurs des services publics et de l’enseignement en particulier. Mais malgré tous ces efforts budgétaires, le déficit pour 2012 représente environ 7% du PIB du pays. Le gouvernement fédéral a donné toutes sortes de cadeaux fiscaux aux riches, mais n’a pas encore osé présenter toute la facture à la population. Chaque année, les dépenses excèdent les recettes à hauteur de plus de 1.000 milliards de dollars. Obama ne sera plus en mesure de continuer à jouer à cache-cache, il devra appliquer l’austérité et l’agenda de Wall Street, et essayera de faire passer la pilule avec quelques mesures contre les riches, essentiellement de l’ordre de la symbolique. Cela ne suffira toutefois pas pour éviter des manifestations, de larges mouvements sociaux et la radicalisation.

    Obama était-il le meilleur à élire ?

    Le large soutien dont Obama a encore pu bénéficier est dans une large mesure comparable à celui sur lequel les sociaux-démocrates européens peuvent encore compter, encore et encore, mais avec un succès de moins en moins éclatant. Leur argument principal est la peur de la brutalité de la droite dure. Cette logique a été poussée à son paroxysme aux USA, où l’establishment laisse le choix entre voter pour Pepsi ou pour Coca-Cola, deux variantes d’une seule et même politique. Accepter cette logique aurait signifié à Anvers de mener campagne pour Patrick Janssens afin d’éviter l’élection de Bart De Wever. L’argument porte constamment moins loin.

    Tout comme chez nous, il existe aux USA des positions politiques qui pourraient rassembler un très large soutien, mais qui ne sont défendues par aucun grand parti. Il suffit de penser à la défense des soins de santé, de l’augmentation des taxes sur les riches, de la réduction des dépenses en matière de défense ou d’un véritable programme de création d’emplois. Pas moins de 72% des Américains ont déclaré qu’ils envisageraient de voter pour un troisième parti si ce parti reprenait ces questions à son compte, 22% se sont déclarés certains de voter pour lui. Les syndicats ont dépensé environ 500 millions de dollars pour la campagne d’Obama. Ce montant rendrait capable de réaliser une campagne gigantesque pour un candidat qui défendrait réellement le programme des syndicats. Les Démocrates, fossoyeurs du mouvement social

    Toutes les réformes majeures obtenues dans l’Histoire américaine n’ont pas été le fruit de l’activité des Démocrates, mais bien le résultat de mouvements de masse. Le Parti Démocrate est devenu un obstacle pour les réformes progressistes de grande envergure et, concrètement, il tente de faire taire les protestations sociales à la première occasion.

    Il suffit de comparer le bilan des gouvernements du républicain Richard Nixon et du démocrate Bill Clinton. La politique appliquée par le premier serait considérée comme une politique de gauche aujourd’hui. Il a pris des mesures de protection de l’environnement (création de l’Environmental Protection Agency) et de la sécurité au travail, a mis un terme à l’intervention américaine au Vietnam, a étendu la sécurité sociale et a mis fin à la ségrégation raciale dans les écoles publiques du sud. Le second, quant à lui, s’est attaqué à la sécurité sociale, a laissé carte blanche au secteur financier, a signé une loi défavorable aux homosexuels, a refusé de ratifier de Protocole de Kyoto,…

    Ce n’est pas que Richard ‘‘Watergate’’ Nixon était un bon gars comparativement à Clinton. La différence est entièrement due au climat politique et social du moment. Nixon était sous la pression constante et gigantesque d’un mouvement de masse. Clinton, par contre, est devenu président dans les années 90, à l’époque du règne incontesté et sans partage du néolibéralisme. Les conséquences de ses politiques et la déception qui en a résulté constituent la raison par excellence qui explique l’élection de Bush en 2000 et sa réélection par la suite. La logique de soutien au candidat du ‘‘moindre mal’’ entraîne souvent de devoir taire ses critiques, chaque opposition étant de nature à affaiblir la position du ‘‘moindre mal’’ pour ouvrir la voie au ‘‘plus grand mal’’. Cette logique musèle tous les mouvements sociaux. Par conséquent, notre organisation-sœur aux USA, Socialist Alternative, défend le rassemblement de toutes les forces de gauche afin de bâtir un instrument politique indépendant de Wall Street et défendant les intérêts des travailleurs et de leurs familles.


    29% pour un candidat marxiste à Seattle !

    Kshama Sawant était la candidate de Socialist Alternative dans l’État de Washington. Elle a atteint un résultat réellement historique aux USA en étant capable de regrouper sous son programme 29% des voix de son district au cours d’une âpre lutte électorale pour un siège au parlement de l’Etat.

    Sawant a défendu un programme explicitement socialiste, et s’est attiré plus de 20.000 voix. Aux USA, il s’agit du meilleur résultat obtenu depuis de très nombreuses années par un candidat de gauche indépendant. Son résultat constitue une base sur laquelle construire. Après les élections, Socialist Alternative a lancé un appel à tous les militants de gauche (militants du mouvement Occupy, des syndicats, des mouvements sociaux,…) afin de se regrouper sur une liste unitaire dans le cadre des élections municipales de 2013.

    Le résultat de Sawant est aussi une réponse fantastique face à l’argument selon lequel les Américains seraient tous de droite et allergiques au socialisme. Nos camarades américains ont réussi à concrétiser les idées du socialisme démocratique et à les populariser en défendant un programme de lutte contre les coupes budgétaires et contre les cadeaux fiscaux pour les riches, la revendication de la nationalisation de Boeing, Microsoft et Amazon (dont les sièges sont à Seattle), etc.

    Le journal local The North Star a déclaré le 11/8/12. “Ne nous trompons pas: Sawant et Socialist Alternative ont écrit l’Histoire à Seattle.”

    Les autres candidats à ces élections n’ont pas fait le poids face à la machine à fric électorale des Démocrates et des Républicains. Jill Stein du Parti Vert a obtenu 400.000 voix. Le populiste de droite Gary Johnson, candidat du Parti libertarien, a reçu un million de voix. Tout comme les victoires du Tea Party en 2010, ce dernier résultat illustre le potentiel également présent pour les idées populistes de droite.

    La polarisation est croissante dans la société. Les contradictions entre classes sociales sont de plus en plus ouvertes et le désespoir est explosif parmi des dizaines de millions de familles de travailleurs. En l’absence d’alternative, il est à craindre que l’extrême droite ne puisse obtenir plus de soutien au cours de la prochaine période. Mais si une initiative de gauche conséquente se développe, alors la polarisation peut aussi conduire à un plus grand soutien pour les solutions réellement socialistes.

    www.socialistalternative.org

  • Elections du 14 octobre : la crise politique n'est pas finie

    Les bonnes nouvelles ont dominé jusqu’aux élections du 14 octobre. Personne n’a parlé d’assainissements et, dans tous les partis, de beaux visages souriants ont tenté de nous convaincre de leur dévouement et de leur engagement. Mais la crise économique, politique et sociale est loin d’être finie, et cela a été confirmé par les résultats de ces élections. Les partis traditionnels ont perdu du terrain, particulièrement en Flandre au profit de la N-VA. Mais on constate aussi une plus grande ouverture pour une gauche conséquente.

    Mécontentement à l’égard des partis établis

    Une période de crise conduit à l’érosion des partis établis ainsi qu’à la recherche d’alternatives. A titre d’exemple, les résultats des élections provinciales dans la ville d’Anvers ont donné aux trois principaux partis traditionnels moins d’un tiers des voix (18,1% pour le SP.a, 7,9% pour l’Open-VLD et 5,9% pour le CD&V). Aux communales, un certain nombre de bourgmestres ont tenu le coup, mais les partis au pouvoir ont en général perdu du terrain. La casse a été limitée par le caractère local des élections, les choses auraient pu être bien pires pour des élections nationales. L’espace est là pour une plus grande instabilité politique avec des changements rapides et importants dans les résultats électoraux.

    En Flandre, l’attention était concentrée sur la N-VA et sa capacité à s’implanter localement. Avec ses 37,7% obtenus à Anvers, le parti de De Wever est passé de un siège à 23 et a littéralement balayé les précédents records électoraux de ses prédécesseurs, tant du Vlaams Belang que de Patrick Janssens. Dans la plupart des autres villes flamandes, la N-VA a également engrangé des scores impressionnants (d’une ampleur similaire à Alost, Turnhout, Roeselare et Sint-Niklaas et au-dessus ou autour des 20% à Ostende, Bruges, Hasselt, Malines et Louvain), tout comme dans de nombreuses petites communes. Dans la banlieue d’Anvers, à Brasschaat ou Schoten, la N-VA obtient près de 40%.

    Le résultat de la N-VA indique à quel point la situation politique est instable et combien est large le mécontentement éprouvé envers la politique actuelle. La question reste maintenant de savoir dans quelle mesure la N-VA sera apte à profiter de cette lune de miel en arrivant au pouvoir. De Wever a envahi l’Hôtel de ville tel un empereur, mais il devra y mener une politique d’austérité héritée de l’administration précédente (à laquelle a également participé De Wever) et en accélérant le rythme des attaques.

    Le mécontentement contre la politique en place se manifeste également à gauche. A Anvers, le PTB a obtenu 8% et quatre élus. Dans différents districts d’Anvers, ce parti obtient même des résultats supérieurs aux listes du CD&V et de l’Open-VLD mises ensemble. Ailleurs également, le PTB a progressé (et possède aujourd’hui dans tout le pays 31 conseillers communaux, 17 conseillers de district et 4 conseillers provinciaux) tandis que d’autres listes de gauche ont connu des résultats respectables et généralement meilleurs qu’en 2006.

    Là où nous avons participé à des listes de gauche, nous avons pu remarquer l’ouverture croissante qui se marque dans la société pour la gauche. En 2006, nous n’avions obtenu que 1% à Saint-Gilles, et des scores à décimales ailleurs. Maintenant, Gauches Communes a pu remporter 3,65% des voix à Saint Gilles et des liste unitaires de gauches ont généralement pu obtenir plus de 1%. À Saint-Gilles, un front unitaire entre Gauches Communes et le PTB aurait permis d’obtenir deux élus. A Gand, une dynamique similaire aurait permis de faire entrer une voix d’opposition de gauche au conseil communal.

    A première vue, la situation semble plus stable en Wallonie et à Bruxelles. Des changements aussi majeurs qu’en Flandre ne s’y rencontrent pas (il suffit de penser au 23% perdus par le Vlaams Belang à Anvers aux communales, aux 29,4% perdus dans le district de Deurne et aux 37% réalisés par la N-VA à Anvers). A Charleroi, le MR perd son bonus de 2006 (après les scandales liés au PS) pour le PS. A Liège, le PS se maintient. Ecolo et le CDH sont au coude-à-coude, sauf dans le Luxembourg. A Bruxelles, le FDF maintient sa position malgré la rupture avec le MR.

    Mais du côté francophone, on assiste aussi à une croissance du mécontentement contre la politique dominante. A Charleroi et Liège, des élus de gauche radicale sont désormais élus, avec 2 élus pour le PTB et 1 pour la liste VEGA (verts et à gauche) à Liège. En dépit de sa grande division, l’extrême-droite obtient 2 élus à Charleroi et plus de 10% (en réunissant les six listes qui se sont présentées). A Bruxelles, la gauche conséquente a réalisé des progrès avec l’obtention d’élus pour le PTB à Molenbeek et Schaerbeek. À Saint-Gilles, Gauches Communes atteint les 3,65%, mais sans remporter d’élu.

    La Question nationale n’a pas disparu…

    Concernant l’essence même de la politique d’austérité, les partis établis savent s’accorder. Ce constat est évident au vu de la formation des diverses coalitions où règne l’interchangeabilité des partis établis, y compris concernant la N-VA et les verts. A Courtrai, l’Open-VLD, la N-VA et une partie du SP.a figurent dans une coalition anti-CD&V. A Malines le cartel du VLD, des verts et d’indépendants constitue une coalition de droite avec la N-VA et le CD&V. A Gand, le bourgmestre Termont avait adopté une rhétorique de gauche avec son cartel ‘‘progressiste’’, mais pour former une coalition, il frappe à la porte du VLD alors que ce parti avait adopté une approche bien plus à droite que le CD&V. Ecolo n’a pas hésité à former ou poursuivre des coalitions avec la droite, notamment à Schaerbeek où Ecolo rempile avec le FDF et le CDH tandis que le parti participe à une coalition anti-PS à Molenbeek.

    Un certain nombre de patrons flamands (qui éprouvent généralement de la sympathie pour la N-VA) se sont plaints durant la campagne électorale de la politique soi-disant ‘‘marxiste’’ de Di Rupo, au moment-même où les patrons français sont attirés par le paradis fiscal belge. Afin de parvenir à vendre la politique d’austérité du côté francophone, le PS doit tenir compte des fortes traditions du mouvement ouvrier. De cette nécessité proviennent parfois quelques paroles de gauche, sans toutefois connaître de concrétisation (ce en quoi n’est pas différent Termont et le SP.a à Gand). Pour être capable de soutenir cette rhétorique, le PS doit jouer sur les contradictions communautaires afin de se faire passer comme le rempart érigé contre la droite flamande de la N-VA, alors qu’il applique lui-même une politique d’austérité. Compte tenu de la faiblesse des partis traditionnels flamands et du renforcement de la N-VA, les négociations de 2014 seront très difficiles.

    Maintenant que les élections sont derrière nous, l’avalanche d’austérité peut se poursuivre. Le gouvernement fédéral annoncera bientôt un nouveau budget et les attaques antisociales frapperont à tous les niveaux de pouvoir. Le fait que sept communes flamandes sur dix termineront cette année dans le rouge, tout comme six sur dix à Bruxelles et quatre sur dix en Wallonie, indique suffisamment que la marge dont bénéficiera la politique communale sera limitée. Pour réussir à vendre d’impopulaires mesures d’austérité au niveau local, le grand jeu communautaire va être ressorti. La N-VA aura besoin de couvrir sa propre politique locale et le PS saisira la menace de la ‘‘droite flamande’’ pour se parer de la cape du ‘‘moindre mal’’.

    De Wever bourgmestre

    Avec 37,7% et 23 sièges, Bart De Wever est le nouveau bourgmestre d’Anvers. Il a directement décrit l’évènement comme un ‘‘dimanche noir et jaune’’, une référence directe au ‘‘dimanche noir’’ de 1991, lorsque le Vlaams Blok avait réalisé une grande percée. Il n’a guère de choix pour son partenaire de coalition. A l’exception d’une ‘‘grande coalition’’ avec le Stadspartij (le parti de la ville, composé du SP.a et du CD&V) de Patrick Janssens (SP .a), il reste la possibilité d’une coalition avec le CD&V (ce qui signifierait une rupture avec le SP.a et laisserait les chrétiens démocrates avec 5 siège), ou avec le Vlaams Belang, ou encore avec les verts et le PTB. De Wever a déclaré qu’il discutait avec tout le monde, en précisant toutefois qu’une coopération avec le Vlaams Belang n’est pas à l’ordre du jour.

    Qu’attendre de De Wever ? Les programmes de Bart De Wever et de Patrick Janssens se sont rapprochés et tous les deux sont basé sur la politique de manque de moyens pour les besoins sociaux. De Wever a déjà annoncé qu’aucun nouveau logement social ne sera construit, et que le manque de crèches et d’autres services devra être comblé en étant laissé à la soif de profits d’entreprises privées. Concernant le personnel communal, De Wever veut réaliser d’importantes économies, le vieillissement étant à ses yeux une ‘‘opportunité’’ pour réaliser des économies sur le dos du personnel de façon relativement indolore en évitant de remplacer des départs en pension et donc en exerçant une grande pression sur les travailleurs restants, de même que sur la qualité du service. La N-VA veut aussi mettre en œuvre son approche répressive.

    Patrick Janssens et son SP.a ont semé avec leurs politiques ce que De Wever peut désormais récolter. La défaite du Stadspartij de Janssens n’est pas due au désaveu de la gauche, mais au manque de véritables éléments de gauche dans la politique menée à Anvers (et même au niveau de la rhétorique). Il ne semble pas que cela puisse changer si le parti entre dans une grande coalition. L’opposition serait divisée entre trois partis de force à peu près égale : le Vlaams Belang, le PTB et Groen. La Ministre Turtelboom (Open-VLD) s’est faite élire, accompagnée d’un unique second élu libéral. Le Vlaams Belang s’est fait remarquer dans la campagne par sa rhétorique radicale, qui ne va pas s’améliorer maintenant que le parti d’extrême-droite a été décimé dans son bastion. Selon l’ancien président du Vlaams Belang Frank Vanhecke, l’élément fort du parti était constitué de la fraction du conseil communal anversois, qui ne comprend dorénavant plus que cinq membres (les trois chefs de groupe du VB, au Parlement Flamand, à la Chambre et au Sénat accompagnés par le président du parti et un illustre inconnu élu suite à un problème rencontré par le vote électronique…). Groen a tenté de se présenter comme étant plus à gauche durant la campagne, tout en restant très vague concernant des questions cruciales comme celles du logement, de l’emploi, de l’enseignement ou encore des soins de santé.

    Avec quatre sièges, le PTB a fait une entrée remarquée au conseil communal. Le PTB a mené une vaste campagne à Anvers et a également pu compter sur une bonne présence dans tous les médias (De Morgen a ainsi calculé que Peter Mertens, président du PTB et candidat à Anvers, était 14e en termes de temps de parole à la chaîne VRT). Le PTB a surtout réalisé un grand bond en avant à Borgerhout, en passant de 2,4% à 17,1%. Dans son bastion de Hoboken, le PTB a réalisé le score de 16%. Cette progression du PTB illustre l’ouverture qui existe pour une opposition de gauche. Cela élargit l’espace dans la société pour des discussions portant sur les alternatives à la politique dominante actuelle (ce qui, inévitablement, nécessitera aussi d’avoir une clarté sur le passé et les réalisation du socialisme) et offre à l’opposition de la rue une opportunité de s’exprimer au conseil communal. Nous espérons que le PTB ne cherchera pas à se présenter comme un parti comme les autres, mais comme une réelle force d’opposition avec une approche ouverte envers tous ceux qui s’opposent aux politiques néolibérales.

    Résistance contre la politique d’austérité

    La surenchère communautaire correspond à de véritables aspirations nationales et à la l’espoir de réalisations à long terme, mais il s’agit aussi d’éviter d’avoir une opposition unifiée contre la politique d’austérité. C’est une tentative de diviser les travailleurs, ce face à quoi la meilleure riposte est faite de l’unité des travailleurs et d’une opposition constante à l’austérité, à tous les niveaux de pouvoir. Un certain nombre de questions importantes sont à l’ordre du jour, tels que le budget fédéral, l’accord interprofessionnel (AIP) et la norme salariale, l’austérité aux niveaux régional et communal et de nouveaux carnages sociaux qui arriveront inévitablement en conséquence de la crise du capitalisme.

    Les résultats obtenus par la gauche conséquente lors de ces élections communales sont un premier aperçu, relativement faible, du potentiel d’une opposition conséquente de la part du mouvement syndical. Cela permettra d’accroître l’espace disponible pour la gauche, et offrira de nouvelles opportunités pour toutes les formations de gauche. Le test consistant à savoir si les forces de gauche peuvent véritablement faire une différence se trouve principalement dans les luttes. La profondeur de la crise capitaliste laisse peu d’espace à la tergiversation politique et aux compromis. Cela signifie de disposer d’un programme de rupture anticapitaliste et de redistribution des richesses basé sur propriété collective et publique des principaux leviers de l’économie – des secteurs clés tels que l’énergie, la finance, la sidérurgie,… – sous le contrôle démocratique et la gestion du mouvement ouvrier. Les critiques portant sur le capitalisme et sa faillite sont aujourd’hui plus largement acceptées, et cela ouvre également la porte à des discussions plus pointues sur ce qu’une alternative socialiste signifie ainsi que sur ce qu’ont représenté les diverses expériences historiques que nous avons connu et en quoi elles nous concernent aujourd’hui.

    Les liens entretenus entre les dirigeants syndicaux et les partis traditionnels constituent un obstacle dans la direction d’un plan d’action cohérent sur le plan syndical afin de défendre les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Le monde syndical, le pan le plus fort du mouvement ouvrier, doit aussi investir le champ politique. La rupture de ces liens pourrait constituer la base de la fondation d’un nouveau parti des travailleurs où chaque opposant à la politique néolibérale pourrait trouver sa place.

    Nous avons franchi une étape dans cette direction en participant à ces élections locales en collaboration avec toutes les forces de gauche qui y étaient disposées. Avec Rood ! (Rouge !), côté flamand, une base électorale a pu être rapidement constituée et partout les résultats ont été supérieurs à 1%, y compris à Anvers où la pression était grande pour voter contre De Wever et où le PTB était vu comme un vote efficace contre les partis établis. A Gand, Rood ! a également obtenu 1% et d’autres scores ne se limitent pas à une décimale après zéro (comme 5% à Niel ; 1,4% à Oostkamp, 1,1% à Ostende et 1,8% pour LSP-Rood! à Keerbergen). À Herzele, LEEF a obtenu 9,2% et 1,7% à Zottegem. A Bruxelles, Gauches Communes a réalisé 3,7% à Saint-Gilles (soit un meilleur score qu’avec le Front des Gauches lors des élections de 2010) et 1,4% à Ixelles. A Jette, le résultat de 1,3% a été obtenu et celui de 0,62% à Anderlecht. La liste Gauche à Etterbeek a obtenu 2,48%. En Wallonie, des campagnes enthousiastes de ‘‘Front de Gauche’’ ont été menées à Charleroi et La Louvière et la liste VEGA a obtenu un siège à Liège. Enfin, le Front des Gauches a obtenu 6,12% et un siège à Courcelles. Le nouveau ‘‘Mouvement de Gauche’’ constitué autour de l’ancien membre d’Ecolo Bernard Westphael n’avait pas participé à ces élections locales.

    Un nombre croissant d’électeurs se dirige vers la gauche et la première (relativement) grande progression a été rencontrée. Le danger est que les formations de gauche, dans leur impatience électorales, accordent des concessions sur leur programme et virent à droite (relativement parlant bien entendu), et ne représentent ainsi pas l’outil politique que désirent les électeurs qui vont dans l’autre direction. Le résultat de Gauches Communes obtenu à Saint-Gilles illustre qu’il est possible de défendre un programme ouvertement socialiste (comprenant par exemple la question de la nationalisation des secteurs clés de l’économie) et d’obtenir un score électoral.

    Les résultats électoraux indiquent que l’espace pour la gauche s’élargit, y compris sur le plan électoral. Dans nos pays voisins, cet espace ne s’est pas limité à une seule formation et nous avons pu constater que les collaborations entre partenaires politiques avec une attitude ouverte réalisaient généralement de meilleurs résultats. Nous allons poursuivre la construction d’une force marxiste révolutionnaire avec le PSL, tout en poursuivant parallèlement notre collaboration constructive avec ceux qui ont été nos partenaires dans ces élections, autour de la nécessité de construire un large front de gauche composé de tous les opposants aux politiques d’austérité.

  • Elections communales du 14 octobre : Choisir entre ‘‘rigueur’’ et austérité ? Un seul mot : Résistance !

    Pour ces élections, le PSL participe à diverses initiatives unitaires locales ouvertes regroupant des syndicalistes, des militants politiques ou associatifs et diverses organisations de gauche. L’approche que nous avons adoptée est basée sur la nécessité de construire aujourd’hui un relais politique pour les luttes des travailleurs et de leurs familles à la gauche du PS et d’Ecolo. Dans ce cadre, une coordination unitaire de la vraie gauche pour les élections législatives de 2014 serait un sérieux pas en avant. En même temps, nous avons voulu profiter de cette campagne pour avertir de l’arrivée de la prochaine vague d’austérité et propager la nécessité d’un syndicalisme de combat lié à la lutte contre les politiques antisociales de tous les niveaux de pouvoir.

    Nous avons déjà largement abordé nos campagnes à Bruxelles avec les listes unitaires ‘‘Gauches Communes’’ (soutenues par le PSL, le Parti Humaniste et le Comité pour une Autre Politique) ainsi qu’à Gand avec la liste Rood! (Rouge!). Voici un petit tour d’horizon d’autres initiatives auxquelles nous participons.

    Liège : Verts et à gauche (VEGA)

    VEGA est une initiative politique qui a vu le jour au début de l’année 2012. Son manifeste précise : ‘‘contre les ravages du capitalisme, il faut lutter à tous les niveaux et VEGA se présente d’abord comme un lieu de résistance et d’action au niveau communal.’’ Trois mots d’ordre sont au cœur des préoccupations de ses membres : écologie, socialisme et démocratie. Durant l’été, VEGA est entré en discussion avec le PSL afin que ses membres renforcent la liste déposée. Trois camarades du PSL figurent au final parmi les 49 candidats, auprès de membres de VEGA et de divers indépendants, avec l’idée de poursuivre après les élections communales les discussions portant sur le relais politique dont nous avons besoin au-delà du niveau communal pour faire face à l’austérité qu’acceptent tous les partis traditionnels. Sur cette liste se retrouvent d’ailleurs différents militants avec lesquels nous avons déjà pu mener campagne sur cette question, comme avec la liste du Front des Gauches en 2010, aux côtés de l’ancien porte-parole du Parti Communiste Wallonie-Bruxelles Pierre Eyben ou encore de Christine Pagnoulle.

    “Aujourd’hui, à Liège comme ailleurs, seule manque la volonté politique pour réquisitionner les dizaines d’immeubles inoccupés qu’on laisse pourrir pour spéculer et qui pourraient très bien abriter les nombreuses familles en attente d’un logement social. Faute de responsables politiques qui défendent nos intérêts, c’est nous, travailleurs, qui devons nous mobiliser pour imposer une politique qui réponde à nos besoins.”

    Charleroi : Prenons le pouvoir !

    Cette liste, c’est la ‘‘gauche dure’’, comme l’a expliqué un journaliste de la RTBF suite à la première conférence de presse du Front de Gauche – Charleroi, une liste complète de 51 candidats combatifs avec des militants du Parti Communiste, du PSL et de nombreux indépendants, des militants syndicaux ou associatifs ou simplement des travailleurs qui en ont marre de subir la politique du camp d’en face.

    L’un d’entre eux, Thomas Hericks, expliquait à Vers l’avenir : ‘‘Je ne me suis jamais retrouvé dans aucun grand parti. Mais la pertinence du programme du Front de Gauche français m’a enthousiasmé. Et j’adhère à cette forme de structure qui permet à chacun de partager les valeurs de la véritable gauche tout en gardant son indépendance d’esprit.’’ C’est le défi posé par le Front de Gauche – Charleroi : populariser l’idée d’une nouvelle force de gauche qui ne verra pas les idées divergentes comme des faiblesses, même lorsqu’elles sont consciemment organisées au sein de structures, mais comme une opportunité de débat constructif. C’est dans ce sens que la tête de liste pour les communales, l’ancien délégué syndical communiste René Andersen, a déclaré à la presse : ‘‘L’enjeu pour nous, au final, n’est pas de savoir si nous récolterons 300 ou 3.000 voix mais bien d’être présents sur l’échiquier local pour vivifier le débat et trouver de nouveaux partenaires pour solidifier ce Front de Gauche.’’

    Pour le Front de Gauche, tous ensemble, on peut :

    • réaliser un plan de construction et de rénovation massive de logements sociaux !
    • accorder plus de moyens publics pour l’enseignement (7% du PIB) pour davantage d’enseignants, des classes plus petites et une rénovation massive des bâtiments scolaires !
    • multiplier massivement le nombre de crèches publiques et élargir différents types de services qui permettent de combiner famille, travail et loisirs.
    • créer des milliers d’emplois statutaires en nommant les agents et en introduisant la semaine de 32 heures sans perte de salaires avec embauches compensatoires.
    • construire une vaste coalition anti-austérité ainsi qu’un relais politique large véritablement de gauche, dans le respect de chaque tendance.
    • mettre en place une société guidée par les principes de la planification écologique.
    • prendre le pouvoir et construire une démocratie réelle en vue d’établir la justice sociale.

    Un programme impayable ?

    Nous rejetons le diktat de la pensée néolibérale. Nous devons abolir la dette et les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises. Nous pouvons régler la facture en imposant les grandes fortunes et les profits. Nous avons besoin d’un refinancement massif des communes et des budgets pour satisfaire les besoins de l’ensemble de la population et non pas d’une logique d’austérité. Jamais les richesses, le potentiel technique et scientifique n’ont été aussi importants qu’aujourd’hui. Nous devons nous libérer du carcan de l’économie de marché qui ne profite qu’à quelques-uns.

    Et ailleurs ?

    Une de nos camarades est également présente sur la liste Front de Gauche à La Louvière, et nous soutenons cette initiative emmenée par le conseiller communal communiste Jean-Pierre Michiels (voir photo ci-dessous). A Etterbeek, nous soutenons la liste ‘‘Gauches’’ à l’initiative de militants du Parti Communiste. Là où nous n’avons pas de candidats, nous appelons à soutenir des candidats combatifs issus du mouvement ouvrier.

    Rouge de colère en Flandre

    En Flandre, nous soutenons l’initiative Rood! (Rouge), issue d’un groupe de militants du SP.a (l’équivalent flamand du PS) qui a quitté ce parti et veut rassembler des forces en vue de créer un nouveau mouvement politique. Anvers : Notre ville n’est pas à vendre !

    A Anvers, Rood ! dépose une liste pour la conseil communal et une autre pour le district de Deurne. Voici ci-dessous quelques mots de notre camarade Jarmo Van Regemorter, 5e candidat pour la ville et 3e pour le district de Deurne.

    “Les deux grands partis ne veulent pas lutter contre les pénuries qui frappent tous les secteurs (place d’accueil pour enfants, logements sociaux,…). Le bourgmestre sortant Patrick Janssens considère cette situation sociale inacceptable comme une réalisation, tandis que son principal opposant Bart De Wever considère le maintien de ces pénuries comme un changement! Chou vert et vert chou comme on dit…

    “Rood! a déposé une liste de 55 candidats emmenée par Ivo Janssen, délégué syndical dans la chimie. Contrairement aux autres listes, il s’agit d’un travailleur, d’un véritable homme de la rue. Erik De Bruyn, qui fut à l’initiative de la sortie du groupe Rood! hors du SP.a, pousse la liste, et la tire à Deurne.

    “Nous sommes ravis de pouvoir nous engager dans cette campagne afin de défendre la nécessité de construire une organisation politique de gauche démocratique et large, où les différents courants de pensées, organisés ou non, peuvent se côtoyer et travailler ensemble dans le respect mutuel. La campagne illustre que le potentiel est énorme, et cela augure de grandes possibilités pour l’après-14 octobre !”

    Keerbergen, Dendermonde, Zottegem, Ostende,…

    A Keerbergen, notre camarade Christophe De Brabanter tire une liste LSP-Rood!, seule liste de gauche à côté du cartel du SP.a et des libéraux. Nous sommes également présents avec une liste LSP à Termonde et sur la liste LEEF à Zottegem (LEEF dépose aussi une liste à Herzele). Même si nous n’y avons pas de candidats, nos camarades mènent les campagnes des listes locales de Rood! à Oostende, Oostkamp, Niel et à Edegem, sous le nom de DemocratiEdegem.

  • Droit d’asile : Maggie De Block revient sur une expulsion grâce aux protestations

    Tous les partis traditionnels s’accordent à dire que la politique d’asile n’est pas assez stricte. Les discussions à ce sujet se résument aux chiffres, et seule la diminution du nombre de réfugiés est reconnue comme ‘‘positive’’. Mais derrière les chiffres, il y a des gens en chair et en os, autant de visages qui révèlent que cette manière de voir la politique est profondément inhumaine. Par l’intermédiaire d’un jeune scout originaire du Cameroun, la secrétaire d’Etat à l’Asile et aux Migrations Maggie De Block (Open VLD) a été confrontée à ce qui se cache réellement derrière sa politique.

    Photo ci-contre : Délégation du PSL lors de la manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem, en mars 2012

    Ce garçon d’à peine 20 ans est en Belgique depuis 2008, et est devenu chef scout à Boortmeerbeek. Précédemment, il avait été incarcéré au centre fermé de Merksplas. Il raconte : ‘‘La vie à Merksplas est très difficile. C’est comme une prison: je me trouvais avec de nombreuses personnes dans une petite chambre, pouvant à peine dormir à cause du bruit.’’

    Confronté à une possible expulsion, ses amis et des sympathisants ont protesté. Maggie De Block a finalement cédé à la pression et a décidé que ce garçon pouvait rester chez nous et poursuivre ses études. Ce qu’il adviendra de lui par la suite n’est pas clair. Quel sera son avenir à la fin de ses études s’il ne peut pas bénéficier à ce moment d’une attention médiatique similaire ? Sera-t-il expulsé ?

    Toujours est-il que cet exemple illustre que les protestations ont un effet. La secrétaire d’Etat ne cesse de souligner qu’il ne s’agit en aucun cas d’un précédent, mais d’une décision extraordinaire dans des circonstances extraordinaires. Sans surprise, la N-VA s’est prononcée contre cette décision. Ces derniers mois, le parti de Bart De Wever essaye de s’attirer les votes d’électeurs du Vlaams Belang et se profile donc de plus en plus en opposition à une politique d’asile humaine. La parlementaire N-VA Sarah Smeyers a ainsi déclaré : ‘‘Je peux imaginer qu’il y a beaucoup de cas similaires qui se sentent injustement traités au vu de ce que Mme De Block fait en ce moment. C’est vraiment un dangereux précédent.’’

    Il est malheureusement tout à fait exact qu’il existe de nombreux cas similaires. Les expulsions cachent de véritables tragédies humaines. Cette situation permet de comprendre des actes désespérés comme la longue grève de la faim des sans-papiers à la VUB. Aucun parti traditionnel n’est prêt à protéger leurs intérêts, ce que des militants de la cause des sans-papiers avaient dénoncé en mars en occupant les locaux du PS à Bruxelles.

    Nous sommes pour une autre politique d’asile, basée sur les intérêts de la majorité de la population. Personne ne fuit son pays par plaisir, mais par nécessité. Il faut s’en prendre en premier lieu aux dictatures et à la misère qui poussent tant de gens à quitter leur pays. C’est pourquoi nous disons: ‘‘C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !’’ Nous couplons ce soutien aux luttes des masses dans les pays d’origine à la revendication d’une régularisation de tous les sans-papiers afin qu’ils ne se retrouvent pas forcés d’accepter un salaire de misère en travaillant au noir, ce qui constitue par ailleurs une pression à la baisse sur l’ensemble des salaires. Il n’y a que les patrons qui ont intérêt à ce que cette politique inhumaine perdure.

  • Des listes rouges à Gand et à Anvers

    Les prochaines élections communales aborderont d’autres thèmes que ceux du fédéral et des régions, mais constitueront toutefois une indication des rapports de forces existants entre partis politiques, et plus particulièrement dans les grandes villes. En Flandre, on regardera particulièrement les villes d’Anvers et de Gand, et nous sommes heureux que Rood! (une initiative large à laquelle participe le PSL) y dépose des listes.

    Par Jarmo Van Regemorter, candidat de Rood! à Anvers

    La politique qui y a été menée ces dernières années a été caractérisée par le marketing urbain et les projets de prestige, tandis que les problèmes sociaux ont été ignorés. Cela ne surprendra personne de lire que l’augmentation du chômage et de la pauvreté est alarmante dans les deux villes, mais les conseils communaux ont refusé d’investir dans le personnel communal, les services sociaux et le logement. Ce qui compte, c’est que ces villes donnent de l’extérieur l’image de petits paradis où règnent l’harmonie et la tranquillité.

    A Anvers, Patrick Janssens (SP.a) et Bart De Wever (N-VA) seront les deux grandes figures en lice. Mais même s’ils s’opposent, leur programme reste similaire : faire supporter à la population le coût de la mise en liquidation du Holding communal, qui a fait naufrage dans le sillage de Dexia. Pendant ce temps, 20.000 personnes sont sur liste d’attente pour un logement social tandis que l’enseignement communal rencontre problème sur problème.

    A Gand, un premier pas a été posé vers l’organisation active de la résistance avec la création des ‘‘Gantois contre les assainissements’’, qui ont notamment organisé une manifestation de plus de 400 personnes dans le centre ville pour protester contre les attaques qui frappent les transports en commun. Rood! a été la cheville ouvrière de l’initiative, et a démontré en pratique ce que doit être une réelle opposition de gauche. Rood ! a également initié une campagne exigeant l’augmentation du nombre de places dans les crèches publiques.

    Pour un front de gauche ouvert

    Le PSL soutient activement Rood !. Ces élections sont une opportunité pour l’initiative de se profiler comme une formation politique ouverte défendant les intérêts des travailleurs et de leurs familles. Rood ! rassemble des personnes issues d’horizons fort différents, qui collaborent dans le respect mutuel, avec une place réelle pour la diversité d’opinions. Mais un véritable front de gauche réunissant toutes les forces à la gauche du SP.a et des Verts aurait été un signal encore plus puissant. Hélas, au PTB, les esprits ne sont pas encore prêts pour une véritable coopération visant à combler le vide politique à gauche. Mais les appels pour un véritable front de gauche vont aller en s’amplifiant.

    Parmi les syndicalistes, tant de la FGTB que de la CSC, ainsi que chez chaque personne de gauche grandit le désir d’enfin disposer d’un élu de gauche au Parlement après les élections de 2014. La meilleure manière d’atteindre cet objectif est de rassembler toutes les forces aujourd’hui dispersées, dans le respect de l’autre et de ses spécificités.

  • La N-VA : un parti construit sur du sable mouvant

    Sondage après sondage, la N-VA marque des points. Les résultats varient, mais sont toujours au-delà des 30%. Une enquête du quotidien De Morgen a même mis en avant le chiffre de 38,4%. Le parti de Bart De Wever est euphorique et interprète ces chiffres comme un soutien à son programme. Ce n’est pas vraiment ce qui ressort des études consacrées à ses électeurs… Et au niveau socio-économique, les ‘alternatives’ de la N-VA sont de véritables menaces pour la majorité de la population.

    Par Geert Cool

    Qui vote pour la N-VA ?

    Une étude de l’université catholique de Louvain (La KULeuven, sous la direction de Marc Swyngedouw et Koen Abts) réalisée après les élections de 2010 indique que la N-VA a un public particulièrement diversifié. Tous les grands partis ont perdu des électeurs à son profit, mais pas sur base nationaliste.

    Selon un sondage de De Morgen et de VTM, 25% de la population flamande trouve que la réforme d’État du gouvernement Di Rupo est une mauvaise chose, seuls 17% en pensent du bien. 58% de la population n’est donc pas intéressée par cette question ou est neutre. Seule une minorité de la population s’intéresse au ‘‘core business’’ de la N-VA.

    Selon le professeur Swyngedouw, les flamingants convaincus votent depuis déjà longtemps pour la N-VA, même lorsque ce parti était à la limite du seuil électoral. ‘‘Depuis 1991, nous avons remarqué que ce groupe reste de la même taille. Lorsque la N-VA parle de personnes qui se convertissent à l’esprit flamand, c’est essentiellement du ‘‘wishful thinking’’ (prendre ses désirs pour des réalités, NDLR).’’

    La N-VA a gagné la plupart de ses électeurs chez des déçus de l’Open VLD, de la Lijst Dedecker et du Vlaams Belang ou encore parmi des électeurs apolitiques qui choisissent des politiciens ‘‘sympathiques’’. Si la N-VA atteint aujourd’hui des résultats exceptionnels, c’est avant tout révélateur de l’existence d’un groupe grandissant d’électeurs ‘‘anti-établissement’’. La plus grande force de la N-VA, c’est la faiblesse des autres partis… Quand il sera clair que ‘l’alternative’ de la N-VA consiste à mener la même politique que les autres mais en pire, un très grand vide politique pourra se constituer.

    Piège en eaux troubles

    La N-VA sait qu’elle ne se démarque pas grâce à son programme. Le parti a même admit qu’il ne voulait pas publier d’alternative détaillée au budget du gouvernement parce qu’il sait que ce n’est pas ‘‘politiquement opportun’’. Ses dirigeants se rendent bien compte que les propositions asociales de la N-VA ne peuvent que susciter un rejet profond.

    La N-VA soutient l’application totale de toutes les recommandations de la Commission européenne et du FMI. La N-VA veut une cure d’austérité plus dure et des attaques en règle contre l’indexation des salaires et des allocations (que la NVA veut voir disparaître), contre l’âge des retraites, contre les allocations de chômage, etc. Pour De Wever, on peut récupérer 15 milliards d’euros dans la sécurité sociale. Ce n’est pas possible sans organiser un véritable massacre social. Selon le CD&V, une telle opération signifierait par exemple de diminuer les pensions minimales de 100 euros par mois ! La N-VA parvient à dépasser les propositions de la troïka sur sa droite !

    Un tel programme conduirait tout droit à une confrontation ouverte avec le mouvement ouvrier. Selon De Wever, le gouvernement ne va pas assez loin sur la question des retraites, mais cela a tout de même déjà entraîné une manifestation de 80.000 personnes, une grève générale du public et une grève générale tous secteurs confondus. Quelle serait la riposte si le programme de De Wever était appliqué ?

    Selon le professeur Swyngedouw, l’approche belliqueuse de la N-VA est une des raisons qui explique que certains patrons restent prudents. ‘‘Je pense qu’ils se rendent compte que le programme de la N-VA n’est pas synonyme de paix sociale. S’il était appliqué, nous serions susceptibles de nous retrouver dans des eaux bien troubles.’’

    Ne pas laisser l’opposition à la N-VA

    Un sondage réalisé par De Morgen indique qu’il ya une polarisation marquée autour des questions telles que l’emploi, le pouvoir d’achat et les retraites. Juste avant la grève du 30 janvier, on nous disait que seule une minorité était en faveur de la manifestation. Il semble aujourd’hui que 71% de la population estime que les mesures du gouvernement sont négatives. En outre, 78% estime qu’elles mettent à mal leur pouvoir d’achat. En Flandre c’est 73% des sondés qui sont en désaccord. Ce genre de chiffres indique dans quelle mesure le soutien électoral de la N-VA est basé sur du sable mouvant.

    Si la N-VA disparaît de la scène, le Vlaams Belang est prêt à imiter Marine Le Pen pour s’assurer une nouvelle renaissance électorale. Nous ne pouvons pas laisser aux autres partis l’opposition à l’austérité du gouvernement. Nous devrons travailler avec le mouvement ouvrier lui-même afin de construire notre propre instrument politique.

  • SOCIALISME 2012 : Il est temps de riposter ! Il est temps pour le socialisme !

    La crise du capitalisme a provoqué en 2011 l’année la plus turbulente depuis bien longtemps. Le souffle de la révolution des masses tunisiennes, début de l’an dernier, s’est propagé à grande vitesse à travers tout le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Depuis lors, il a traversé toutes les mers du monde. L’importance de ces événement a été reconnue par le magazine "TIME", qui a nommé "le manifestant" personnalité de l’année 2011.

    Au moyen d’occupations de places et d’entreprises, de manifestations de masse, de grèves, de grèves générales,… des millions de jeunes et de travailleurs se sont battus contre la pression constante des capitalistes et de leurs gouvernements pour nous faire payer la crise. Le vieux spectre de la lutte de classe est de retour, tout comme le débat portant sur la nécessité d’une alternative à ce système.

    Il n’en ira pas autrement en 2012, mais ce ne sera toutefois pas la même chose ! Il est, maintenant plus que jamais, de la plus haute importance de tirer les leçons de ces mouvements afin de parvenir à un changement réel. Voilà l’objectif de ce week-end ”Socialisme 2012” ! ”Socialisme 2012” rassemble des syndicalistes, des jeunes et des travailleurs pour un week-end entier de discussions et de débats consacrés à la manière de lutter contre le chômage, la crise, l’austérité, les discriminations… et pour une alternative socialiste.


    Samedi 28 avril

    13h30 – 15h : Meeting

    Occupy Capitalism – Un monde en résistance contre le capitalisme. Avec des orateurs internationaux qui aborderont les révolutions en Afrique du Nord et au Moyen orient, les luttes aux USA et la résistance contre l’austérité en Europe. Il sera aussi question de la situation en Belgique.

    15h30 – 18h : 8 commissions

    • NON à la dictature de la troïka, pour une Europe socialiste
    • Vie et oeuvre de Léon Trotsky
    • Leçons des révolutions en Afrique du Nord et au Moyen Orient
    • Our planet, not your business – No More Fukushima
    • Café syndical consacré au “modèle allemand”
    • Un poison nommé ACTA
    • Comment défendre le droit à l’avortement
    • Le contrôle des prix : un moyen de lutte contre la pauvreté ?

    19h30 – 21h30 : Meeting

    Di Rupo 1er : Dégage ! Y-a-t-il une alternative à la politique d’austérité ? Meeting avec Erik De Bruyn (Rood!), Anja Deschoemacker, un militant francophone et un syndicaliste


    Dimanche 29 avril

    10h – 12h30 : 8 commissions

    • Extrême droite : Le danger n’a pas disparu. La France et l’Europe de l’Est sont des averstissements
    • Pourquoi le capitalisme conduit-il à la crise ? L’économie planifiée contre le ‘‘libre’’ marché
    • La question juive, présentation du livre d’Abraham Léon
    • Documentaire: “Sri Lanka’s killing fields” avec débat
    • Anarchisme et socialisme
    • Les marxistes et la question de l’immigration et du droit d’asile
    • Origines, significations et risques du nationalisme flamand hier et aujourd’hui
    • Quel est l’intérêt des élections communales pour les socialistes authentiques?

    14h – 16h : 8 commissions

    • Réformer le capitalisme ou le renverser ?
    • La lutte des classes aux USA : Du Premier mai au mouvement Occupy
    • Histoire du trotskisme belge. Avec Gustave Dache et Eric Byl
    • Solidarité internationale avec les luttes du Kazakhstan
    • Film : “The Take”, et discussion sur les occupations d’usines
    • Croissance des agressions homophobes: comment riposter ?
    • Retour sur les années ’30 et leurs leçons pour les luttes révolutionnaires
    • Les jeunes en lutte pour l’emploi et contre l’austérité: conflit de générations ou de classes ?

    16h30 – 17h : Mot de clôture

    Par Bart Vandersteene. Il existe une alternative à la soif de profits et à la logique d’austérité : le socialisme !


    Inscriptions

    Vous pouvez vous inscrire pour participer à cet évènement en prenant une carte de prévente, soit en payant l’entrée sur le n° de compte 001-2260393-78 du PSL/LSP avec pour mention ‘Socialisme 2012’ (votre carte vous attendra alors à l’entrée), soit en achetant votre prévente auprès de l’un de nos militants.

    Entrée pour tout le week-end

    • Non-salariés : 8 euros en prévente, 1à euros à la porte
    • Salariés : 10 euros en prévente, 15 euros à la porte

    Entrée pour une journée

    • Non-salariés : 5 euros en prévente, 7 euros à la porte
    • Salariés : 7 euros en prévente, 9 euros à la porte

    Place-to-be

    ‘‘Socialisme 2012’’ prendra place au centre De Rinck: 7, Place de la Vaillance 1070 Anderlecht

    Metro: Sint-Guido


    Meeting d’ouverture Occupy Capitalism – Un monde en résistance contre le capitalisme

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    Un des orateurs de ce meeting d’ouverture sera Brett Hoven, ancien ouvrier de Ford et militant marxiste américain. Il parlera également lors d’une commission le dimanche.

    Tel est le thème du meeting d’ouverture, et le fil conducteur de l’évènement. Les orateurs de ce meeting seront un membre du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) présent en Tunisie à maintes reprises au cours de l’année écoulée, un collaborateur du député européen Paul Murphy et Els Deschoemacker, du PSL.

    Nous allons aussi bénéficier de la présence de Brett Hoven, militant marxiste et ancien ouvrier de Ford. Il expliquera comment la société américaine tremble sur ses bases depuis la crise des subprimes : le rêve américain devient cauchemar. Le large soutien qu’a su s’attirer le mouvement Occupy reflète la radicalisation croissante qui prend place dans la société américaine. Le soutien au capitalisme est en chute libre.

    Les derniers sondages illustrent un intérêt croissant et extraordinaire pour l’idée du socialisme, bien que cette notion soit encore très confuse. Contrairement aux idées reçues, le mouvement des travailleurs a une tradition extrêmement riche aux USA, c’est là que le 1er mai, la journée internationale des travailleurs, trouve ses origines avec le combat pour arracher la journée des huit heures.

    Le développement le plus important de l’année écoulée a sans aucun doute été constitué par la vague de révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Un an plus tard, son écho retentit encore. La session qui y sera consacrée sera animée par un représentant du CIO présent en Tunisie durant la Révolution et qui suit de près la situation de la région.

    En Tunisie et en Egypte se développe la compréhension qu’il faut un deuxième ou une troisième révolution, la première étant inachevée. Le sommet de la pyramide a bien été changé, mais pas la pyramide elle-même (la structure économique et sociale). L’absence de perspective, le chômage et les conditions de travail et de vie misérables des masses à la base de la révolution continuent d’exister et sont à la base de l’impulsion d’une nouvelle phase de luttes. En Egypte et en Tunisie prennent place des combats pour défendre un syndicalisme combatif et démocratique.

    Un collaborateur de l’eurodéputé Paul Murphy (élu de notre section en République irlandaise, le Socialist Party), abordera les causes profondes de la crise de l’euro ainsi que la riposte nécessaire: une lutte commune des travailleurs à l’échelle européenne basée sur un programme socialiste. La crise européenne menace l’économie mondiale sans qu’aucune solution ne soit possible dans le cadre du capitalisme. Les prévisions de croissance sont sombres, et les plans d’austérité s’abattent sur tous les pays. Mais la résistance se développe. L’orientation européenne sans cesse plus autoritaire et semi-coloniale doit être remplacée par une Europe favorable aux travailleurs, une fédération socialiste démocratique des pays européens.


    Présentation des commissions du samedi

    Bourse aux livres – Les nouvelles publications du PSL en exclusivité !

    C’est devenu une tradition, et Socialisme 2012 ne dérogera pas à la règle : vous aurez à votre disposition un stand de livres et brochures bien fourni, avec de nombreux ouvrages neufs ou d’occasion. De quoi faire votre réserve de classiques du marxisme et de lectures politiques de grand intérêt !

    Lors de ‘‘Socialisme 2012’’, plusieurs nouvelles publications seront mises à l’honneur. Tout d’abord, après épuisement du stock précédent, nous aurons la seconde version du livre de Gustave Dache consacré à la grève générale de 60-61. Nous aurons aussi de nouvelles éditions d’ouvrages de Léon Trotsky et du trotskiste belge Abraham Léon. De Trotsky, nous publions ‘‘Ma vie’’ (une commission y sera d’ailleurs consacrée le samedi après-midi) et ‘‘Le Programme de transition’’. Le livre ‘‘La conception matérialiste de la question juive’’ du trotskiste belge Abraham Léon sera lui aussi disponible, pour la toute première fois en néerlandais (une commission y sera consacrée le dimanche matin). Et pour ceux qui veulent en savoir plus au sujet de l’histoire du trotskisme en Belgique, une commission est prévue à ce sujet le dimanche après-midi, avec notamment Gustave Dache pour orateur.

    Nous allons aussi publier un bon nombre de nouvelles brochures et de versions retravaillées de publications plus anciennes. ‘‘Socialisme 2012’’ représentera donc aussi une sérieuse étape dans le développement de nos publications!
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    NON à la dictature de la troïka, POUR une Europe socialiste

    Impose une austérité sauvage à la population de plusieurs pays européens. Cette politique est même institutionnalisée à travers l’UE. Les socialistes authentiques sont opposés à cette politique d’austérité qui n’offre aucune issue pour échapper à la crise, comme l’illustrent les cas de la Grèce ou de l’Irlande. Dans cette commission, il sera question de la politique d’austérité européenne et de la riposte socialiste nécessaire. Nous en discuterons avec Alex Rouillard (France) et Jeroen (Gand), collaborateur de l’eurodéputé Paul Murphy au Parlement Européen.

    Vie et œuvre de Léon Trotsky

    En 2010 il y a eu le film ‘The Trotsky’, et récemment, toute une littérature consacrée au révolutionnaire a été publiée. Quelles étaient ses idées fondamentales ? Quel rôle a-t-il joué dans la révolution russe et dans la lutte contre la dictature stalinienne ? Selon le PSL, son travail politique est toujours pertinent et c’est dans ce cadre que nous republions ‘‘Ma Vie’’, pour la première fois depuis 1930 en néerlandais. Cette commission aura pour orateur François Bliki, un des fondateurs du PSL.

    Leçons des révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

    Un peu plus d’un an après le renversement de Ben Ali et Moubarak, et le déclenchement d’autres mouvements révolutionnaires dans la région, il est utile de tirer les premiers enseignements de cette vague de soulèvements. L’ensemble du week-end Socialisme 2012 y accordera une très grande attention, mais cette commission permettra de nous plonger un peu plus dans les détails de ce processus qui a conduit au renversement de dictateurs dans la région et a inspiré les travailleurs et les jeunes du monde entier.

    Grâce à la présence d’un camarade présent en Tunisie à plusieurs reprises depuis le déclenchement de la révolution, cette commission sera l’occasion d’approfondir l’analyse de la nouvelle phase que connait aujourd’hui le mouvement.

    Our planet, not your business – No More Fukushima

    Un an après la catastrophe de Fukushima, il est l’heure de tirer le bilan d’une année particulière ; une année d’hypocrisie de la part du gouvernement japonais et une année où la multinationale Tepco (détentrice des réacteurs de Fukushima) a tout fait pour éviter de faire face à ses responsabilités. Mais l’hypocrisie des autorités et la soif de profit des entreprises du secteur énergétique ne se voient pas qu’au Japon… Comment imposer la sortie du nucléaire et une transition efficace vers des énergies réellement vertes ? Plus largement, comment lutter pour la défense de notre environnement? Quel rôle peut y jouer la classe des travailleurs ? En quoi la lutte pour notre environnement est-elle liée à la lutte pour le socialisme authentique ?

    Orateurs : Irina (Gand) et Clément (Bruxelles)

    Café syndical sur le ‘‘modèle allemand’’

    Cela fait des mois que nos oreilles sont assaillies par une propagande vantant le prétendu miracle allemand. Alors que la quasi-totalité de la zone euro se dirige vers le gouffre, l’économie allemande connaît une croissance soutenue de ses exportations et le taux de chômage a été considérablement réduit. Mais à la base de cela, il y a la création d’un large secteur à bas salaires, consécutif aux réformes Hartz du gouvernement social-démocrate de Gerhard Schröder au début de ce millénaire. En Belgique, les politiciens de droite trépignent d’impatience pour nous imposer ce modèle. Pour Bart de Wever, ces réformes sont dures, mais elles ont porté leurs fruits. Ces mesures seraient également nécessaires chez nous, mais les francophones s’y opposent par crainte d’un massacre social.

    Au cours de ce café syndicat, nous examinerons comment ce modèle allemand est arrivé, quelle casse sociale a été nécessaire pour construire ce succès économique et comment la propagation de ce modèle va en tuer les effets. Les syndicalistes qui veulent fourbir leurs arguments en prévision des prochaines années, qui ne manqueront pas d’être agitées socialement, trouveront de nombreux points forts à utiliser lors de ce café syndical. Il leur sera aussi possible de rencontrer d’autres militants, de toute la Belgique.

    Orateurs : divers militants syndicaux

    Comment défendre le droit à l’avortement?

    Le mouvement ‘‘Pro Life’’ tente depuis un certain temps de s’implanter en Belgique pour lutter contre le droit à l’avortement. Depuis 3 ans, il organise une manifestation nationale et des actions devant des centres de planning familial. Dans plusieurs pays, la crise économique et les plans d’austérité ont déjà fortement mis sous pression le droit à l’avortement. Celui-ci ne sera pas éternel sans être défendu avec énergie. De plus, la lutte pour pouvoir réellement faire un libre choix n’est pas terminée. Aujourd’hui encore, les conditions matérielles et financières n’existent pas toujours pour librement prendre la décision d’élever ou non un enfant. Le mouvement ‘‘Pro Life’’ essaie de profiter du développement de la crise économique et des bouleversements sociaux qui en découlent pour diffuser leurs idées réactionnaires. Sans réaction, un mouvement anti-avortement peut se construire en Belgique et mener des actions pour intimider et culpabiliser les femmes. Nous devons nous organiser ! Aisha, porte-parole de la commission-femmes du PSL, sera en débat avec des représentants d’organisations féministes et de centres d’avortement (sous réserve) au sujet de la manière d’organiser la lutte sur ce terrain.

    Extrême droite: le danger n’a pas disparu

    Des avertissements nous parviennent de France et d’Europe de l’Est : la lutte antifasciste n’est pas terminée. En France, Marine Le Pen illustre comment des formations d’extrême droite peuvent encore gagner un large soutien électoral tandis que le parti Jobbik, ouvertement néo-fasciste, engrange lui-aussi des succès électoraux et déchaîne sa violence dans les rues de Hongrie. Avec un orateur de la Gauche Révolutionnaire (France) et Mathias, responsable du travail jeunes du PSL à Anvers.

    Contrôle des prix – Un moyen de lutter contre la pauvreté ?

    La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) a récemment dévoilé que la Belgique, comparée à nos pays voisins, est le deuxième pays le plus cher tant pour le gaz que pour l’électricité. Le gouvernement a décidé un blocage temporaire des prix pour 9 mois, le temps de prendre ‘‘des mesures de contrôle des prix via une meilleur concurrence dans le secteur’’ et non pas en retirant le secteur des griffes du privé. Depuis 2008, la part qui a le plus augmenté dans nos factures est celle concernant la distribution de l’énergie assurée par les intercommunales. Voilà comment les communes, des autorités publiques, augmentent leurs taxes de façon déguisée. Comment réellement contrôler les prix ? Quel programme socialiste pour le secteur de l’énergie ? Avec Baptiste (Wavre), responsable du PSL dans le Brabant Wallon et Tim (Bruxelles), militant syndical à l’université de Gand.


    Meeting samedi soir 19h30 – 21h30 – Di Rupo 1er: Dégage ! Non à la politique d’austérité !

    Ce n’est pas un hasard si ce thème est celui du principal débat de ‘‘Socialisme 2012’’. La Belgique n’est pas une île isolée de ce monde en pleine ébullition. Même si notre économie tient encore relativement le coup – principalement grâce à la sécurité sociale et à l’indexation des salaires – elle n’est pas immunisée à la profonde crise du capitalisme mondial. Tout comme dans les pays voisins, les patrons et leurs représentants politiques veulent nous présenter l’addition. Si nous avons provisoirement été épargnés de la casse sociale en cours dans d’autres pays, c’est essentiellement en raison de la force du mouvement ouvrier, de son organisation et de son militantisme.

    Mais cela ne durera pas. Nous sommes de plus en plus sur la défensive et contraints à des concessions sans cesse plus grandes. Nous pouvons et devons faire grève et manifester, mais nous ne disposons hélas pas d’un prolongement politique. Depuis le milieu des années ’90, le PSL appelle à la création d’un nouveau parti large des travailleurs, capable de rassembler tous les courants qui veulent lutter contre la politique antisociale, dans le respect des particularités de chacun d’entre eux. Ces dernières années, plusieurs tentatives ont été initiées en cette direction. Le PSL y a généralement participé, sous la condition que l’approche du mouvement soit ouverte et démocratique.

    Erik De Bruyn (de Rood!) et Anja Deschoemacker (candidate aux dernières élections pour le Front des Gauches) parleront de leur expérience. Il est crucial que les directions syndicales cessent de nous renvoyer systématiquement en direction des sociaux-démocrates et des sociaux-chrétiens. Elles ont en leur possession la clé pour réunir toutes les forces de gauche. Récemment, plusieurs délégations syndicales ont lancé un appel important pour que la direction de la FGTB rassemble le PTB, Rood !, le PSL, la LCR et le Vonk afin de lancer un projet social et de gauche pour les milliers de militants syndicaux qui sont des sans-abris politiques. Un de leurs porte-parole participera au débat. Maintenant que le PS a le poste de premier ministre, il ne peut plus se cacher derrière ‘‘la Flandre de droite’’, et les discussions vont bon train pour la construction d’une alternative à la gauche du PS et Ecolo. Alain Mandiki abordera ce processus.



    Dimanche matin 10h – 12h30 – Présentation des commissions du dimanche matin

    Réformer le capitalisme ou le renverser ?

    La période d’extraordinaire croissance économique qui a suivi la seconde guerre mondiale est derrière nous depuis un certain temps déjà. Les luttes des masses pour obtenir une meilleure part du gâteau et l’existence d’un modèle de société alternatif sous la forme des économies staliniennes avaient assuré l’obtention de réformes sociales. Cette situation fut à la base des partis ouvriers réformistes stables connus dans toute l’Europe. Ces réformes n’ont toutefois pas empêché le capitalisme d’à nouveau entrer en crise dans les années 1970. Les trente années de néolibéralisme qui ont suivi ont érodé de nombreux acquis. Aujourd’hui, la crise menace tout ce qui reste de ce modèle social complètement détruit. Cela illustre qu’aucune réforme n’est permanente sous le capitalisme. Les revendications légitimes pour une meilleure redistribution des richesses doivent être associées à la lutte pour une autre société où l’économie ne serait plus aux mains d’une petite élite, mais contrôlée et gérée par la grande majorité. Orateurs : Jarmo (Anvers) et Nicolas M (Bruxelles)

    Une approche socialiste sur l’immigration

    La crise du capitalisme ne va faire qu’augmenter le nombre de réfugiés qui recherchent un meilleur avenir. L’Europe-Forteresse et sa politique répressive ne va en aucun cas diminuer leur nombre. Les gouvernements européens utilisent cette situation en allant chercher des travailleurs bon marché pour s’attaquer aux conditions de travail et aux salaires, ce qui conduit à une spirale négative pour tous les travailleurs. Aujourd’hui, avec la crise et le chômage de masse, l’émigration n’est pas limitée aux jeunes du monde néo-colonial. Chaque semaine, des milliers de jeunes grecs, irlandais, espagnols,… quittent leur pays et cherchent à aller travailler ailleurs, avec le danger que le racisme et le nationalisme soient utilisés contre différents groupes de personnes. Avec Mathias VH, responsable jeune du PSL en Flandre et Boris Malarme, responsable jeune national du PSL.

    Quel est l’intérêt des élections communales pour les socialistes authentiques

    Le 14 octobre 2012, nous irons voter. Ce seront els premières élections depuis que le gouvernement d’austérité de Di Rupo a commencé ces attaques brutales dans les dépenses publiques. La résistance contre ces assainissements aura une traduction dans ces élections. Comment les socialistes authentiques formulent leurs revendications sur le terrain local et comme le PSL/LSP participera-t-il à ces élections ?

    Avec Jan Vlegels, président du PSL à Anvers et Benjamin, responsable du PSL dans le Hainaut.

    La question juive d’Abraham Léon: Présentation

    Ce week-end accueillera cette année une exclusivité particulière. Septante ans après qu’Abraham Léon (1918-1944) ait écrit son œuvre marxiste monumentale, celle-ci est publiée pour la première en néerlandais, et vendue pour la première fois à ‘’Socialisme 2012’’. Avec “L’Origine du christianisme” de Karl Kautsky, ‘’La conception matérialiste de la question juive’’ est peut-être la meilleure illustration de la méthode du matérialisme historique.

    En plaçant attentivement les faits dans leur contexte historique afin de les analyser, ce travail livre une conception très riche du développement de la communauté juive à travers l’histoire. Léon s’est également penché sur les perspectives et le programme marxiste nécessaire pour ce qui était appelé la ‘’question juive’’ à l’époque, et pour faire face à la question nationale en général. Il est sans pitié avec le sionisme: ‘’Comme tous les nationalismes, et bien plus intensément encore, le sionisme considère le passé historique à la lumière du présent. C’est ainsi d’ailleurs qu’il déforme l’image du présent.’’ Abraham Léon prenait en compte une colonisation sioniste de la Palestine. “Nous ne pouvons naturellement pas exclure une réussite relative du sionisme dans son objectif de créer une majorité juive en Palestine ou même d’instaurer un ‘’Etat juif’’. Mais ce sera un Etat entièrement soumis à l’impérialisme anglais ou américain. (…) Il ne s’agirait même pas du début d’une solution pour la question juive.”

    Entre 2006 et 2008, un représentant du PSL s’est rendu quatre fois en Israël / Palestine pour y aider les trotskistes dans leur travail. Il présentera le livre à ‘’Socialisme 2012’’.

    Anarchisme et socialisme (le rôle de la classe ouvrière dans le changement de société)

    L’opposition à la société capitaliste grandit de jour en jour, renforcée par les vagues de résistances de masse qui déferlent sur le monde, particulièrement à la suite de l’impulsion donnée par les révolutions en Tunisie et en Egypte. Mais par quelle société remplacer le capitalisme? Le socialisme n’est-il pas trop discrédité par l’expérience sanglante du stalinisme ? Quelle alternative représente l’anarchie ? Comment considérer aujourd’hui les courants ‘‘autonomes’’ ou ‘‘anonymous’’, dont de nombreux membres se réclament de l’anarchisme ? Nous vous proposons d’en discuter sur base d’une analyse marxiste des grandes expériences passées et présentes de ce courant. Orateur: Nicolas Croes

    Documentaire: “Sri Lanka’s killing fields”

    Ce documentaire aborde, avec des images choquantes, la dernière phase de la guerre civile contre la communauté tamoule au Sri Lanka. Nous allons projeter ce documentaire et ensuite discuter de quel type d’enquête internationale est nécessaire face aux crimes de guerre et de la façon de lutter pour les droits de la population tamoule. Avec des activistes de la campagne Solidarité Tamoule et Geert Cool.

    Pourquoi le capitalisme conduit à la crise – La planification contre le libre marché

    Trop vite reléguée aux poubelles de l’Histoire par les économistes capitalistes, la plus grande crise du système capitaliste depuis les années ’30 n’est pas prête d’être résolue. Les plans d’austérité s’enchaînent un peu partout, avec le même résultat : la continuation du ralentissement économique mondial. Les taux de croissance déjà bas sont encore plus atteints, tandis que la récession voire même l’effondrement économique menace. Le capitalisme conduit inévitablement à des crises, et est incapable de résoudre celles-ci. Tout au plus parvient-il à les reporter temporairement.

    Dans cette commission, nous reviendrons à la base même du système capitaliste pour démontrer ses contradictions, et nous expliquerons en quoi seule une économie planifiée est capable de garantir que la technologie, les forces de travail, la science et les matières premières soient utilisées de manière efficace et durable pour la satisfaction des besoins humains. Orateurs : Wouter (Gand) et Pablo (Bruxelles)

    Origines, significations et risques du nationalisme flamand hier et aujourd’hui

    Le succès électoral de la N-VA en Flandre a conduit à un grand intérêt pour le nationalisme flamand. Ce n’est pas neuf. Mais le contexte dans lequel sont actifs les nationalistes flamands d’aujourd’hui est différent de celui des premiers militants. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de la défense des droits démocratiques, mais de rompre la solidarité avec ceux qui parlent une autre langue et, finalement, au sein même de la communauté linguistique. Nous en discuterons avec Anja Deschoemacker, spécialiste du PSL concernant la question nationale en Belgique.


    Dimanche après-midi 14h – 16h – Présentation des commissions du dimanche après-midi

    La lutte des classes aux USA : du 1er mai au mouvement Occupy. Avec Brett Hoven, marxiste américain

    ‘‘Socialisme 2012’’ se déroule à la veille du 1er mai, fête des travailleurs dont l’origine se trouve aux USA et qui allait devenir une journée internationale de lutte pour la journée des 8 heures. Contrairement à ce que l’on entend parfois, les USA ont une longue tradition de résistance ouvrière et de lutte pour le socialisme. Le mouvement Occupy revient à ces traditions. Brett Hoven, un marxiste de Minneapolis, abordera ces différents thèmes.

    The Take – Les occupations d’usines en Argentine au début des années 2000

    En Grèce se développe actuellement un mouvement d’occupations qui pose clairement la question de savoir qui est le maître dans les entreprises : les travailleurs qui produisent les richesses ou les patrons qui se l’accaparent ? Cette vieille méthode de lutte du mouvement des travailleurs est actuellement remise au goût du jour, notamment avec les occupations de places des révolutionnaires du Moyen Orient et d’Afrique du Nord, des Indignés ou encore du mouvement Occupy aux USA. En Belgique, nous avons défendu l’occupation des usines d’ArcelorMittal en tant que premier pas vers la nationalisation du secteur de l’énergie sous le contrôle des travailleurs. Le film The Take aborde cette question des occupations à partir du mouvement d’occupation d’entreprises qui a frappé l’Argentine au début des années 2000.

    Retour sur les années ’30 et leurs leçons pour les luttes révolutionnaires

    La crise actuelle est souvent comparée à la Grande Récession de 1929 et aux années ‘30. Ce fut une décennie mouvementée avec le développement du chômage de masse et d’une grande agitation sociale. Les capitalistes ont essayé de diverses manières de trouver une porte de sortie à la crise, avec des technocrates, des assainissements ou des investissements dans l’infrastructure. En Allemagne, une économie de guerre a été développée avec une discipline de fer et sous la dictature nazie. Quelles leçons pouvons-nous en tirer pour aujourd’hui ?

    Orateurs : Christian et Peter Delsing de Louvain

    Jeunes en Lutte pour l’emploi et contre l’austérité – Jeunes et Syndicalistes, un conflit de génération?

    Lors de la campagne contre la grève générale du 30 janvier, on a tenté de monter les syndicalistes et les jeunes les uns contre les autres. Les syndicalistes s’opposeraient ainsi à l’austérité par pur intérêt égoïste, sans tenir compte de l’avenir des jeunes. La participation massive de jeunes aux piquets de grève a démenti tout cela. Les jeunes sont particulièrement visés par le plan d’austérité du gouvernement DiRupo. Avec pour orateurs :

    • un jeune syndicaliste de Sidmar, qui parlera de l’impact de la vague actuelle de licenciements et de fermetures d’entreprise, telle celle de la phase à chaud d’ArcelorMittal à Liège, ainsi que la manière d’impliquer les jeunes dans le combat syndical.
    • Gérald, responsable des sections bruxelloises des étudiants FGTB, expliquera pourquoi il faut orienter les étudiants vers les actions des travailleurs. Il faut construire la solidarité avec les luttes des travailleurs sur les campus, à l’exemple de l’action de solidarité menée à l’ULB contre la présence d’un représentant d’ArcelorMittal à un Jobday.
    • Julien, responsable d’EGA à Bruxelles, expliquera les conséquences du plan de DiRupo pour les jeunes. EGA-Secondaire avait organisé un piquet de grève d’une trentaine d’écoliers à l’athénée Charlie Jansen à Bruxelles lors de la grève générale du 30 janvier.

    Histoire du Trotskisme belge. Avec Gustave Dache et Eric Byl

    Rien n’absorbe plus d’énergie que d’aller à contre courant. Ce fut pourtant le quotidien du trotskisme, contre toutes les manœuvres bureaucratiques, les tentatives de corruption, les menaces physiques et même l’assassinat de ses cadres, les uns après les autres. Les nombreuses défaites et déceptions ainsi que la démoralisation, parfois, de ses défenseurs les plus énergiques, avaient semblé assurer la disparition définitive du trotskysme en tant que force politique. Mais cela ne s’est pas produit, non pas tant en raison de l’attrait des idées trotskystes que parce que les conditions objectives à la base de ces idées vivent toujours dans le mouvement ouvrier.

    Le PSL a étudié depuis longtemps l’histoire des trotskystes belges. Ce courant commence dans notre pays au sein du Parti Communiste. En 1932, par l’intermédiaire des Chevaliers du Travail, les trostskistes sont à la base d’une grande grève des mineurs. En 1936, il gagnent la majorité de l’aile gauche du POB, l’Action Socialiste Révolutionnaire. Cette année-là, le Parti Socialiste Révolutionnaire, trotskyste, avait atteint les 800 membres environ. Certains parmi les plus grands d’entre eux ont péri dans les camps de concentration nazis, comme Léon Lesoil, Abraham Léon et bien d’autres.

    Lorsque nous avons rencontré Gustave Dache aux alentours de 1996, il avait 42 ans d’activités trotskystes derrière lui. Il a commencé à travailler à 13 ans, en 1949, dans les verreries de Lodelinsart et, 5 ans plus tard, il a rejoint le courant trotskyste. Il ne fait plus partie d’une organisation depuis longtemps, mais est resté trotskyste. Aujourd’hui, Gustave n’est pas membre du PSL, mais il est heureux que le travail politique de sa vie puisse servir à la formation de nouveaux militants trotskystes. C’est notamment dans ce cadre qu’il a écrit “La grève générale insurrectionnelle et révolutionnaire de l’hiver 1960/61 – Témoignage ouvrier sur la grève du siècle”, dont la seconde édition sera disponible au week-end.

    Gustave n’a malheureusement pas connu Léon Lesoil, mais il a pu rencontrer les anciens militants trotskistes qui l’avaient précédé et qui ont toujours loué Lesoil. En collaboration avec Eric Byl, membre du Bureau Exécutif du PSL, Gustave parlera à ‘’Socialisme 2012’’ de l’histoire du trotskysme belge, dans l’espoir que les générations futures puissent tirer toutes les leçons de ce riche patrimoine.

    Solidarité Internationale Kazakhstan

    Près d’un an après le début de leur grève pour de meilleures conditions de travail et de vie, les travailleurs du secteur pétrolier au Kazakhstan sont aujourd’hui dans une nouvelle phase de leur lutte. La répression de ces derniers mois, et surtout le massacre du 16 décembre dernier, a poussé un pas plus loin le processus de lutte contre le régime du président Nazarbayev. Partout dans le monde, il est aujourd’hui plus urgent que jamais de soutenir cette lutte des travailleurs. Une campagne internationale de solidarité a été lancée pour accroître la pression et récolter des fonds pour la lutte au Kazakhstan.Lors de cette discussion, nous reviendront sur cette année de grève très mouvementée et nous aborderons la discussion sur les perspectives et les tâches des militants et syndicalistes de gauche dans une telle situation.

    Un poison nommé Acta

    Acta est officiellement une tentative visant à lutter contre les contrefaçons. Il s’agit en fait d’un moyen de garantir les profits en renforçant le contrôle d’internet. C’est dans ce cadre qu’il faut voir la croisade contre le téléchargement illégal. Les possibilités technologiques d’Internet entrent en collision avec le principe du profit au cœur même du capitalisme. Pourquoi résister à Acta est-il important ? Orateur : Jean L. du Luxembourg.

    Croissance des aggressions homophobes, comment réagir ?

    Ces dernières années s’est développée l’illusion que la lutte pour l’égalité des droits pour les homosexuels était finie. La Gay Pride est ainsi de plus en plus devenue une activité commerciale. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à la réalité : l’homophobie et la discrimination n’ont pas disparu. Les LGBT sont de plus en plus victimes de violences verbales et même physiques, uniquement en raison de leur orientation sexuelle. Comment pouvons-nous lutter contre l’homophobie et la violence ?


    Mot de clôture 16h30 – 17h – Il existe une alternative à la soif de profits et à la logique d’austérité : le socialisme !

    ‘‘Il n’y a pas d’alternative, nous n’avons pas le choix.’’ Voilà l’argument utilisé par le 1% le plus riche et leurs complices politiciens afin de nous dissuader de résister face à l’impact de la crise. La chute du mur de Berlin signifiait selon eux l’effondrement de toute idée d’une alternative socialiste contre le capitalisme. Il nous faut revenir aujourd’hui sur le bilan du socialisme au 20e siècle afin de mieux lutter pour un avenir réellement socialiste. Bart Vandersteene, porte-parole du PSL, exposera les raisons fondamentales pour lesquelles un avenir socialiste démocratique est toujours possible et nécessaire.


    En pratique

    Nourriture et boissons

    Tout au long du week-end, de la nourriture et des boissons seront disponibles à prix démocratiques.

    Garderie

    Une garderie est organisée, n’hésitez pas à contacter Els (els@socialisme.be, ou par téléphone au 02/345.61.81).

    Bénévoles

    L’organisation de ce week-end dépend de l’engagement de nombreux bénévoles. Nous recherchons des personnes qui veulent aider à la cuisine, au bar,… Contactez-nous : els@socialisme.be.

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