Your cart is currently empty!
Tag: Banque Nationale
-
Comment les politiciens et les patrons transforment la réalité
Ce n’est pas la concurrence, mais la solidarité qui crée les richesses
Ce n’est pas la solidarité, mais la concurrence qui appauvrit
Ce dossier traite du fondement-même de la société actuelle ; la production basée sur la concurrence. On nous le rappelle chaque heure, chaque minute, chaque seconde : si nous ne sommes pas concurrentiels, nous allons tous périr ensemble. Des syndicalistes combatifs lanceront une contre-offensive au cours des prochaines semaines et des prochains mois. La concurrence n’est plus depuis longtemps un moteur pour la création de richesses, au contraire. La production actuelle, le développement de la science et de la technique, exigent un autre modèle économique dont la base ne serait plus la concurrence et la compétition, mais la coopération et la solidarité.
Par Eric Byl, dossier par dans l’édition de mars de Lutte Socialiste
L’idéologie dominante
La propagande du patronat, nous la connaissons. Ce sont toujours ces mêmes patrons qui sont interviewés par une élite ‘‘choisie’’ de journalistes neutres dans des médias de masse qu’ils contrôlent eux-mêmes, que ce soit de façon directe ou indirecte.
Ce sont toujours ces mêmes politiciens qui, avec en vue de futurs postes lucratifs dans des conseils d’administrations d’entreprises, viennent répéter les mêmes ‘‘vérités’’. Dans le meilleur des cas, les journalistes sont forcés de se retenir mais, dans leur majorité, ils sont imprégnés de la logique patronale et, très souvent, sollicitent ouvertement une future carrière politique. Leur bas de laine ? Pour survivre, il faut augmenter la compétitivité des entreprises.
Il existe aussi une propagande plus raffinée, plus systématique et par conséquent mortellement efficace. Des publicités, des feuilletons, des films, des magazines, des journaux commerciaux et des quotidiens soutiennent tous, de façon consciente ou inconsciente, l’idée qu’il faut être concurrentiel pour avoir du succès. Même le sport, où une bonne dose de compétition devrait stimuler le développement physique et psychologique de tous, est transformé en un plaidoyer pour une concurrence impitoyable. Le moyen de propagande peut-être le plus efficace d’entre tous est la simple transmission des valeurs et des mœurs dominantes de la société par les parents, les amis, l’école, l’église, etc. C’est ce dont Marx parlait en disant que l’idéologie dominante dans une société est en général celle de la classe dominante.
Le socialisme scientifique
Il ne s’agissait pas simplement d’une intuition que Marx a appliquée par la suite aux sociétés précapitalistes, mais au contraire une loi tendancielle déduite après une étude approfondie de l’histoire humaine telle qu’elle était jusqu’alors connue. D’où l’appellation de socialisme scientifique. C’est tout à fait différent du ‘bon sens’ dont parlent si souvent nos politiciens. Ils ne font que repérer des caractéristiques de leur environnement immédiat pour décréter que ces “découvertes” sont des lois universelles. Quelques exemples ? ‘‘L’homme est naturellement égoïste’’, ‘‘l’exploitation a toujours existé et existera toujours’’, ‘‘l’homme a besoin de la concurrence en tant que stimulant pour produire’’,… Toutes ces ‘‘vérités’’ doivent nous convaincre de fatalisme et nous faire accepter notre sort.
Avec son approche scientifique, Marx a pu non seulement reconnaitre la validité relative d’une loi tendancielle, mais également en voir les limites. Pendant 3 millions d’années (200.000 ans pour l’Homo sapiens), les humains ont vécu en tant que chasseurs-cueilleurs. Il n’y avait ni égoïsme ni exploitation, ils vivaient de façon sociale et solidaire, non pas par générosité, mais simplement puisque les conditions matérielles – vivre de ce qu’offre la nature – ne permettait pas de faire autrement. Ce n’est qu’il y a 10.000 ans, avec la révolution agraire, que l’exploitation est devenue la meilleure forme d’adaptation à son environnement. A la division du travail selon le sexe, les capacités physiques et l’âge s’est ajoutée une division du travail permanente entre activités physiques et spirituelles.
L’espace nous manque ici pour analyser chaque type de société que nous avons connu depuis lors. Mais ce qui les caractérise tous, c’est l’existence d’un monopole de la violence aux mains de l’élite dominante et d’idéologies adaptées pour faire accepter aux sujets qu’ils cèdent une partie de leur travail à cette élite, qu’importe s’il s’agissait d’une caste dominante – dont le pouvoir est basé sur sa place spécifique dans la division de travail, comme avec le mode de production asiatique ou le stalinisme – ou d’une classe dominante qui possède directement les moyens de production telle que les sociétés esclavagistes, féodales, capitalistes ou l’une des nombreuses formes intermédiaires.
Marx est parvenu à la conclusion qu’une société peut tenir tant qu’elle réussit à développer les forces productives. Du moment qu’elle n’en est plus capable, le déclin s’amorce, le moteur de l’histoire – la lutte des classes – se met en marche ou, en cas d’absence de lutte des classes, la société est écrasée par d’autres plus dynamiques. Dans des telles périodes, les contradictions de la société deviennent plus aigües, de plus en plus visibles et de plus en plus insupportables. L’ancienne société ne veut pas encore céder la place, la nouvelle ne peut pas encore casser le carcan de l’ancienne. Cela provoque une crise qui atteint toutes les anciennes institutions, qui s’accrochent toutes désespérément à leurs privilèges et à leur vision idéologique, le dogme libéral de la concurrence dans le cas du capitalisme. C’est ce qui explique que des processus qui prendraient autrement des siècles peuvent soudainement éclater et se dérouler en quelques heures, quelques jours ou quelques années.
une offensive pour annuler l’effet de la manifestation du 21 février
Les syndicalistes venaient à peine de ranger leurs pancartes et de replier leurs calicots que l’offensive patronale reprenait de la vigueur. “La manifestation superflue” écrivait le lendemain le quotidien flamand De Morgen. “Coene s’alarme de la compétitivité morose”, annonçait De Tijd. Le jour d’après De Standaard avertissait: “Sans mesures drastiques, la Belgique s’expose à une amende européenne”. Le message ? ‘N’écoutez pas ces 40.000 syndicalistes bruyants, conservateurs et grisonnants, divisés en interne et isolés de leurs troupes, mais écoutez plutôt des personnalités importantes comme Luc Coene, gouverneur de la Banque Nationale et le Commissaire Européen Oli Rehn, sinon nous allons tous périr.’
C’était comme si ces articles dénonçant que 18 des 100 plus grosses multinationales au monde utilisent la voie belge pour éviter de payer des milliards d’euros d’impôts n’avaient jamais étés publiés. Nous, par contre, nous avons retenu que les 25 sociétés de financement et holdings les plus capitalisés (qui gèrent ensemble 340 milliards d’euros et ont fait en 2011 un profit cumulé de 25 milliards d’euros) ont seulement payé 183 millions d’euros d’impôts, soit à peine 0,7% à peine (1) . Ne parlons pas cette fois-ci d’Arnault et de Depardieu. Mais nous ne pouvons que tirer l’attention sur le fait que les déductions d’impôts des entreprises ont, en 2010, largement dépassé la totalité des impôts de sociétés ! (2) Que disent Oli Rehn ou le rapport de Luc Coene à ce sujet ? Que dalle. Le rapport mentionne juste que “Les impôts sur les bénéfices des sociétés ont fortement progressé pour la troisième année consécutive.” (3)
Une coïncidence est fort bien possible, mais le timing de la publication du rapport annuel de la Banque Nationale arrive très exactement au bon moment pour la droite politique et le patronat. Il se peut que ce soit une coïncidence aussi qu’Oli Rehn s’est senti appelé à consacrer quelques phrases à la Belgique le lendemain de la manifestation, mais nous ne serions pas étonnés d’apprendre que cela lui a été chuchoté.
Dans la presse flamande, ça y va cash. La presse francophone doit être plus prudente. Pourquoi ? En mars de l’an dernier déjà, un sondage d’Ipsos avait dévoilé que 71% de la population Belge voulait réduire les avantages fiscaux des grosses entreprises. (4) Cette majorité se retrouvait dans toutes les régions mais, au sud de la frontière linguistique, elle n’était pas seulement plus large, mais aussi plus explicite et plus manifeste. C’est pourquoi Onkelinx réplique dans Le Soir que les nouvelles propositions de Luc Coene pour une nouvelle réforme de l’index sont une folie. Elle explique le fait qu’elle est déjà en train d’appliquer cela au gouvernement par la pression de la droite.
Sous le titre “Les Belges accusent le coût salarial’’ , La Libre a publié un sondage de Dedicated. Bien que le titre de l’article suggère le contraire, les résultats sont alarmants pour le patronat et ses laquais politiques. Pas moins de 72% des sondés veulent des garanties d’emplois des multinationales en échange des avantages fiscaux. Plus frappant encore : 60% sont favorables à l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui font du profit (72% en Wallonie, 66% à Bruxelles et même une majorité de 52% en Flandre). A la question de savoir si les autorités doivent contrer les fermetures par des nationalisations ou des régionalisations, 43% des sondés répondent par l’affirmative, une majorité à Bruxelles (52%) et en Wallonie (53%), mais aussi une minorité significative de 36% en Flandre. (5)
Pas d’investissement
Le mythe selon lequel il est possible de sortir de la crise par l’austérité est sérieusement miné. Nombreux sont ceux qui ne croient plus que de nouvelles concessions sur les conditions de travail et les salaires suffiront à restaurer la compétitivité des entreprises et à relancer l’économie.
De plus en plus de salariés se rendent bien compte que chaque concession de leur part ne conduit qu’à de nouvelles concessions ailleurs. Ainsi, nous sommes tous entrainés dans une spirale négative de casse sociale. Le nombre de dépressions et de maladies psychologiques liées au stress augmente, tout comme le manque de perspective et le sentiment de se sentir traité comme des mouchoirs jetables.
“Nous achèterons une usine à pneus en Chine ou en Inde, nous y payerons un salaire horaire inférieur à un euro et nous exporterons vers la France tous les pneus dont elle a besoin. Vos ouvriers, faites-en ce que vous voulez.” C’est ce que l’investisseur Américain Maurice Taylor a répondu à la demande de négociations sur la reprise du site de Goodyear à Amiens, menacé de fermeture.(6) Ce n’est pas étonnant que beaucoup de gens considèrent l’austérité comme un moyen de l’élite pour accumuler encore plus de richesses. Ils ne croient plus que plus de profits conduiront à plus d’investissements. Selon Trends, l’an dernier, les 30.000 plus grosses entreprises ont payé 40% de leurs profits aux actionnaires. (7) Quant aux entreprises européennes non-financières, elles disposent d’une réserve de cash de 2000 milliards d’euros, mais refusent de les investir.
A en croire Coene, cela s’explique par le manque de confiance, tant des consommateurs (ce qui explique l’arrêt de la consommation) que des producteurs (qui craignent que les investissements ne seront pas suffisamment rentabilisés). N’est-il plutôt pas possible d’imaginer que les richesses ne sont pas réparties équitablement ? En fait, les produits de luxe se portent très bien, alors que la production de masse est partout en surcapacité malgré le besoin manifeste de logements sobres en consommation énergétique, d’écoles, de matériel convenable dans les transports publics, etc.
Un problème de redistribution?
D ans ‘Socialisme utopique et socialisme scientifique’ Friedrich Engels avait déjà accentué le fait que le capitalisme a socialisé la production. Nous sommes de nombreux producteurs à travailler sur un même produit, mais les moyens de production restent privés.
De plus, le travailleur ne reçoit en salaire qu’une partie de son travail, le reste, c’est du profit qui peut être réinvesti ou qui disparait dans les poches des actionnaires. Il y a donc d’office une tendance systématique à la surproduction. Finalement, ceux qui disposent encore d’épargnes ne sont pas tentés de les dépenser alors que rode le spectre du chômage, alors qu’augmentent les coûts des soins de santé, de l’enseignement et des autres services et alors que la retraite légale permet de survivre de plus en plus difficilement. Une nouvelle dose d’austérité n’arrangera rien.
Mais si le problème s’explique entre autres par l’inégalité de la répartition des richesses, n’est-il pas possible de corriger le marché et d’atténuer la concurrence ? Avec un gel des prix par exemple, comme Vande Lanotte l’a fait pour l’énergie ou comme Chavez au Venezuela ? Le gel des prix ne supprime pas la concurrence mais la déplace vers ailleurs, avec la diminution de la masse salariale dans le secteur concerné. De plus, un gel des prix sans nationalisation des entreprises concernées peut très bien, comme au Venezuela, conduire à des étagères vides en conséquence du refus de vendre des investisseurs privés qui peuvent aussi carrément décider de réorienter leurs investissements vers d’autres secteurs. Ne pouvons-nous pas atténuer les effets de la concurrence par un impôt plus important sur les sociétés, par un impôt sur les fortunes comme la CSC le défend ou par une taxe des millionnaires comme nos collègues du PTB le défendent ? Si le PSL avait l’occasion de voter pour ces mesures dans un parlement, nous le ferions certainement, mais pas sans expliquer d’avance les limites et les dangers de ces mesures. Les simples mesurettes de Hollande en France ont entrainé une fuite de capitaux de 53 milliards d’euros en deux mois à peine, en octobre et novembre 2012. De plus importantes mesures feraient sauter de joie les banques internationales dans la perspective d’accueillir une vague de capital en fuite. La population risquerait bien de se retrouver avec une sévère gueule de bois et l’idée que la gauche peut être positive pour le social, mais catastrophique pour l’économie.
Un problème de profitabilité
Dans ‘Misère de la philosophie’, Marx a répondu à Proudhon, qui lui aussi ne voulait pas abolir la concurrence, mais la limiter, “chercher un équilibre” . Marx y appelle la société capitaliste “l’association basée sur la concurrence.” Il démontre “que la concurrence devient toujours plus destructive pour les rapports bourgeois, à mesure qu’elle excite à une création fébrile de nouvelles forces productives, c’est-à-dire des conditions matérielles d’une société [socialiste, NDLA] nouvelle. Sous ce rapport, du moins, le mauvais côté de la concurrence aurait son bon.”
Dans ‘Beginselen van de Marxistische économie’ (les bases de l’économie marxiste, non-traduit en français), Ernest Mandel l’expliquait en disant que les causes principales de la concurrence sont l’indétermination du marché et la propriété privée des moyens de production. C’est ce qui oblige le capitaliste à se mettre à la tête du progrès technologique, afin de ne pas se laisser dépasser par la concurrence. Cela exige de plus en plus de capitaux pour l’achat de machines de plus en plus modernes. Amortir ces machines pèse de plus en plus sur la quantité de profits réalisée par unité de capital investi. Des capitalistes moins riches sont poussés vers des secteurs moins productifs, d’autres partent en faillite et rejoignent les rangs des salariés.
La concurrence conduit donc à la concentration, la formation de monopoles qui entrent en concurrence à un plus haut niveau. La concurrence économique pousse à l’accumulation de quantités de capitaux de plus en plus importantes. Ces capitaux sont soustraits du travail non rémunéré du salarié, la plus- value, d’où la contrainte économique d’augmenter cette dernière de manière permanente. La lutte sur le rapport entre le travail non-rémunéré et le travail rémunéré, entre la plus-value et le salaire (le taux d’exploitation), c’est le contenu élémentaire de la lutte des classes.
La concurrence entre capitalistes entraîne une concurrence entre travailleurs. Avec les syndicats, les travailleurs essayent d’étouffer la concurrence entre travailleurs, en vendant leur force de travail de façon collective et non plus individuelle. Leur organisation collective devient donc un moyen de partiellement compenser la relation de soumission du travailleur face au capitaliste. Ainsi, la politique économique des travailleurs fait face à celle de la bourgeoisie. Le fondement de la politique économique de la bourgeoisie, c’est la concurrence, celui de la politique économique des travailleurs, c’est la solidarité.
Dans les branches de l’industrie les plus développées, la production, la science et la technique ont depuis quelque temps atteint un niveau supérieur aux possibilités des investisseurs privés. Cela a provisoirement pu être surmonté avec la mobilisation de capitaux “dormants” (notamment des fonds de pensions), des subsides publics, des investissements militaires et la commercialisation de l’enseignement et des soins de santé. Mais la mise au point de nouveaux produits exige tellement de recherche et de développement et le capital investi doit être amorti à une échéance tellement courte (afin de ne pas se faire rattraper par des produits encore plus performants) que même ses moyens palliatifs ne suffisent plus. Des découvertes scientifiques essentielles sont cachées à l’aide de brevets afin de se protéger de la concurrence. Du temps, de l’énergie et des moyens précieux sont ainsi gaspillés.
Aujourd’hui, la concurrence provoque la paralysie, fait obstacle au libre échange de savoirs ; ne nous permet pas d’investir les moyens nécessaires à prendre à bras-le-corps les grands défis écologiques, sociaux et économiques ; et condamne des millions de jeunes et d’autres travailleurs à être des spectateurs sans emploi. La concurrence ne détruit pas seulement nos emplois, nos conditions de vies, nos communautés, notre environnement, mais aussi souvent des unités de production performantes que nous pourrions utiliser pour répondre à de nombreux besoins sociaux urgents.
Seule une société basée sur la solidarité, où toutes les banques et toutes les institutions financières seraient réunies en une seule banque sous le contrôle démocratique de la collectivité, pourra suffisamment mobiliser de moyens et les utiliser comme un levier pour une planification démocratique de l’économie en fonction des intérêts de toute la collectivité. Cette solidarité sera évidemment internationale.
Notes
- De Tijd 2 février 2013 page 5
- De Tijd 13 février 2013
- http://www.nbb.be/doc/ts/Publications/ NBBreport/2012/FR/T1/rapport2012_TII. pdf Selon ce rapport, l’impôt des sociétés (plus d’un million de sociétés) représentait 3,2% du PIB en Belgique en 2011. Nous en sommes ainsi quasiment revenus au niveau d’avant la crise. Au total, cela signifie 11,6 milliards d’euros. Nous ne connaissons pas les profits cumulés de toutes les entreprises. Mais grâce à Trends, nous savons que les 30.000 plus grosses sociétés ont réalisé cette année-là un profit net cumulé de 76 milliards d’euros, contre 57 milliards d’euros en 2010 et 63 milliards d’euros en 2009. Cela laisse supposer que le taux réel d’impôt des sociétés ne peut être de plus de 9%, alors que le taux légal est de 33,99%. Les autorités perdent ainsi 30 milliards d’euros de revenus !
- Faire payer les grandes entreprises: le Belge est pour – Le Soir 14 mars 2012
- La Libre – 22 février 2013 page 6 en 7
- Het Nieuwsblad – 21 février 2013
- http://trends.knack.be/economie/nieuws/ bedrijven/trends-top-30-000-nettowinst-van- 76-miljard-euro/article-4000217926367.htm
-
Industrie. Ne jamais gâcher une bonne crise ?
L’annonce de la fermeture de Ford Genk a donné du travail aux médias dominants : comment sauver l’industrie en Belgique ? Le quotidien Flamand De Tijd a proposé un plan d’action de 10 points, Le Soir a proposé 10 mesures de relance avec toute une série de dossiers consacrés à ces mesures d’urgence. On retrouve ce thème décliné de diverses manières dans tous les médias. Mais on n’y trouve rien de neuf. Toutes ces propositions se résument à dérouler le tapis rouge pour les investisseurs industriels. Est-ce vraiment un début de solution ? Le drame de Ford-Genk n’illustre-t-il plutôt pas une fois encore ce qui arrive quand on se plie en quatre pour les désirs du patronat ?
Par Eric Byl
Salaires
La direction de Ford a réfuté l’argument selon lequel ce drame arrivait en conséquence du coût du travail en Belgique, et ça, les patrons ne l’ont pas apprécié. Même la fédération patronale du métal, Agoria, a dû admettre que les salaires à Genk sont actuellement inférieurs de 5% à ceux d’Allemagne (1). Peter Leyman, l’ancien président de l’organisation patronale flamande Voka et ancien directeur-général de Volvo-Gand, a lui-même admis que les coûts de production ne représentent que 10 à 15% du prix d’une voiture à l’achat. Le reste est absorbé par la logistique, le marketing et le développement. Les coûts de travail ne représentent que 6 à 8% (2). Le spécialiste du secteur automobile Vic Heylen affirme quant à lui que les coûts salariaux dans l’assemblage ne représentent que 5,5% des coûts totaux. Mais malgré toutes ces données, l’establishment quasiment au grand complet se mobilise pour nous convaincre que le grand problème, ce sont les coûts salariaux.
[box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
Remplacer l’industrie par une économie de connaissance?Depuis 1995, le nombre d’emplois industriels a diminué de 134.000 postes pour arriver atteindre les 585.000. En 1995, 18,6% de la population active travaillait dans l’industrie, contre 12,6% maintenant (10).
Contrairement à 2003, lors de la dernière grande restructuration de Ford Genk, les médias pensent aujourd’hui que c’est alarmant. Dans le temps, les spécialistes disaient encore que c’en était fini avec l’industrie en Europe de l’ouest et que l’on devait miser sur les centres de connaissances. Les marxistes n’étaient pas d’accord avec cette position. Nous avons souligné l’importance de l’industrie. Nous avons écrit et défendu que si la production se déplace, il ne faudra pas longtemps avant que les centres de connaissance suivent le même chemin. Toute cette idée de l’économie de la connaissance n’a pas encore complètement disparu. Mais, heureusement, ce n’est plus considéré comme une solution magique. Les médias doivent avouer que l’exportation des marchandises est encore beaucoup plus importante que l’exportation des services et que c’est à l’industrie que l’on consacre le plus de recherches et de développements.
Les travailleurs et leurs familles, ainsi que les nombreux militants du PSL, voient tous les jours que l’industrie prend des coups. Pourtant, nous voulons souligner qu’une partie considérable des pertes d’emplois résulte de l’externalisation des activités non-essentielles des entreprises industrielles. La maintenance, le nettoyage et l’administration qui appartenaient à l’industrie sont externalisés et sont maintenant souvent considérés comme étant des services. De plus, les pertes d’emploi ne s’accompagnent pas d’une baisse de la valeur produite. Selon un rapport publié par le Centre pour l’Economie Régionale de l’université de Louvain, l’emploi industriel en Flandre a diminué de 20% entre 2001 et 2010. Mais dans la même période, la valeur ajoutée a augmenté de 40%. Toujours dans cette période, la productivité du travail a augmenté de 50%, avec même avec 200% d’augmentation dans le secteur chimique. (11)
[/box]
Pour le gouvernement Di Rupo, la priorité centrale du budget 2013 n’est pas la lutte contre la pauvreté, mais la lutte contre notre prétendu handicap salarial par rapport aux pays voisins. Le Soir et De Tijd en ont fait l’axe central de leur programme en 10 points. Dans son dernier rapport annuel, celui de 2011, la Banque Nationale a calculé que depuis l’introduction de la loi sur la protection de la compétitivité en 1996, les salaires ont en Belgique augmenté 4,6% plus vite que la moyenne pondérée de l’Allemagne, de la France et des Pays-Bas (3). Mais ce n’est le cas qu’à cause de la situation en Allemagne car, durant cette même période, les salaires hollandais ont augmenté 14% plus vite que chez nous. En France, c’était 3% plus vite. Ça, De Tijd ne le dit pas. Toute son attention est concentrée sur l’Allemagne, parce que les salaires y ont augmenté 14% moins vite qu’en Belgique. Et alors, pas un mot sur l’unification allemande et sur la pression à la baisse qui en a résulté pour les salaires. Quand on compare nos salaires avec ceux des pays voisins, il n’est également pas question de prendre en compte les subventions salariales et les autres avantages fiscaux. Ces montants représentent déjà plus de 10 milliards d’euros par an, soit plus de 5,5% de la masse salariale totale. Si ces avantages sont intégrés dans le calcul, notre soi-disant handicap n’est plus que de 1%.
La productivité
Les salaires horaires, ce n’est encore qu’une partie de l’histoire. Selon l’OCDE, un travailleur belge a en moyenne produit une valeur de 59,2 dollars par heure en 2011, contre 59,6 dollars aux Pays-Bas, 57,5 dollars en France et en 55,3 dollars en Allemagne. (4) Ce chiffre prend en compte l’ensemble des secteurs économiques. En mars dernier, PriceWaterCoopers a publié une étude comparant les entreprises privées de plus de 250 travailleurs. Les entreprises du secteur financier, du non-marchand et de l’intérim n’étaient volontairement pas reprises. Pour obtenir le même chiffre d’affaires que 100 travailleurs en Belgique, il en faut 126 aux Pays-Bas, 131 en France, 132 en Allemagne et même 175 en Grande-Bretagne (5).
Au cours des récentes discussions budgétaires, les médias et les politiciens ont évoqué la possibilité de supprimer un jour férié ou d’aller de trouver d’autres manières de prolonger le temps de travail. Sur cet élément également, l’OCDE dispose de données intéressantes. Aux Pays-Bas les salariés travaillent annuellement 200 heures de moins qu’en Belgique en moyenne. En France il s’agit de 100 heures et de 150 heures en Allemagne. (6) Les travailleurs grecs ont peu de temps pour se reposer au soleil, ils travaillent en moyenne 460 heures par an de plus qu’en Belgique. Comme il n’y a quasiment pas de grandes entreprises en Grèce, la productivité y est plus basse. La productivité n’y est qu’à peine plus élevée que dans la majorité des petites entreprises de moins de 10 travailleurs chez nous (34 dollars par heure).
Pourquoi fermer Ford Genk alors ?
Quelles sont les raisons données par les vrais spécialistes du secteur automobile concernant la fermeture des sites à Genk et Southampton ? Ferdinand Dudenhöffer, professeur à l’institut CAR de l’université de Duisburg-Essen : ‘‘Fermer d’autres sites européens était beaucoup plus difficile. A Valence il est difficile de licencier des travailleurs. Là c’est fortement réglementé. Et en Allemagne, c’était aussi impossible au vu des engagements courant jusqu’en 2015 ou 2016.’’ (7) L’analyste Colin Lagnan d’UBS a déclaré que le choix de Genk était logique : ‘‘Fermer un site en Allemagne sera plus difficile sur le plan social’’ (8) The Wall Street Times a dit que la Belgique est un pays ‘‘avec des syndicats plus dociles dans l’automobile.’’ (9)
Des alternatives
Nier que la soif insatiable de compétitivité conduit à la surcapacité serait inutile. L’usine de Genk est une entreprise ultramoderne. Cela vaut aussi pour d’autres entreprises en cours de restructuration ou de fermeture. Les entreprises comprennent des laboratoires modernes, des outils de productions qui peuvent facilement être adapté et toute une machinerie robotisée assistée par ordinateurs. Avec quelques reprogrammations, on y peut produire presque tout.
Pourquoi sacrifier ces richesses à la soif de profit privé et utiliser les moyens de la collectivité pour dérouler le tapis rouge aux requins du profit ? Exproprier ces installations et ces terrains et faire usage des nombreux centres de connaissance de nos universités ainsi que du savoir-faire technique et des travailleurs expérimentés nous permettrait de répondre aux besoins réels : une mobilité écologiquement responsable et rationnellement planifiée, un plan de construction de logements sociaux, de bâtiments scolaires et d’autres infrastructure. Voilà la base d’une véritable politique industrielle. C’est à l’opposé de cette logique de compétitivité où les moyens de la collectivité sont utilisés pour monter les travailleurs les uns contre les autres au détriment de leurs conditions de travail, de leur revenu et de leur environnement.
- De Tijd 24/10/2012. “Zoek de autosector in Europa’s plan voor een industriële revolutie”
- Le Soir 24/10/2012. Leyman: ‘‘chaque centime d’euro compte”
- Un groupe de travail technique du gouvernement pour accompagner le budget 2013 a déclaré que le handicap salarial est de 5,2%. Les détails de ce chiffre ne nous sont pas encore connus. C’est possible mais, comme d’habitude, ces données devront être corrigées lorsque les chiffres véritables arriveront.
- http:/stats.oecd.org/Index.aspx?usercontext=sourceoecd
- Rapport dans ‘De Tijd’ du 28/03/2012. ‘Belg presteert, maar rendeert niet’
- Voire note 4
- De Tijd 30/10/2012 ‘Dudenhöffer: ‘Ford kon enkel Genk sluiten’
- De Tijd 23/10/2012 ‘Sluiting lost overcapaciteit bij Ford op’
- De Tijd 14/09/2012 ‘Autobouwers willen steeds dichter bij hun markt zitten’ (10) De Tijd 25/10/2012 ‘Belgische industrie smelt weg’ (11) Beleidsrapport STORE-B-12-001 ‘Sectoranalyse van de Belgische economie – 3 juli 2012’
-
Quel budget alternatif pour les communes ?
Lors des élections communales, le pragmatisme domine plus encore que d’ordinaire. Par ‘‘pragmatisme’’, on entend l’acceptation du contexte actuel. Tous les partis dominants acceptent donc la logique des coupes d’austérité à opérer après les élections, à cause de la hausse des frais et de la baisse des revenus. Ils acceptent donc le système actuel où tous les profits sont détenus par une petite minorité de nantis aux revenus moins taxés que ceux d’un retraité.
Par Anja Deschoemacker, tête de liste de ‘‘Gauches Communes’’ à Saint-Gilles
Le PSL refuse de voir la discussion être limitée par une logique de financement qui considère en premier lieu les intérêts d’une élite qui s’enrichit au détriment des autres, car cela entraîne des attaques antisociales contre le personnel communal, les services publics, etc. La situation actuelle est notamment issue du fait que les communes ont joué au casino financier avec le Holding Communal et Dexia, et que l’argent misé a été perdu. De nombreuses communes ont de plus contracté des emprunts pour le ‘sauvetage’ de Dexia. Afin de compenser ceux-ci, les partis dominants actuels – les trois vieux partis traditionnels ainsi que les Verts et la N-VA – iront puiser dans les ressources de la collectivité.
Notre approche est totalement inverse, et les moyens existent pour la concrétiser. Malgré la crise, “les Belges” (pris au sens large bien entendu…) n’ont jamais été aussi riches ! Les données de la Banque Nationale parlent d’une fortune financière nette de 759,4 milliards d’euros pour les particuliers. Mais la répartition est fort loin d’être harmonieuse. Si les grandes entreprises continuent d’amasser des profits astronomiques (notamment grâce à des mesures comme la déduction des intérêts notionnels), le taux de pauvreté connaît lui aussi une courbe ascendante. Alors que même des retraités aux pensions microscopiques sont imposés sur leurs maigres revenus, il n’en va pas de même pour les super-riches. Pour ces derniers, la Belgique est un eldorado fiscal, au contraire des salariés, des allocataires sociaux et de ceux qui vivent réellement des fruits de leur travail et non de celui des autres.
Les salariés belges produisent suffisamment de richesses pour assurer à chacun une place dans un crèche, dans une école ou dans un logement, pour que chaque retraité ou personne handicapées ait droit à une assistance personnalisée ou une place dans un home ou encore pour que tous les salariés puissent connaître un emploi avec des conditions de salaire et de travail qui leur assurent un avenir stable.
Céder au chantage des plus riches signifie aller chercher l’argent dans les poches de la grande majorité de la population. Mais cette politique d’austérité frappe de plein fouet son pouvoir d’achat, ce qui entraîne des hoquets dans l’économie, et ensuite encore moins de moyens pour la collectivité. C’est un cercle vicieux.
“Cela ne dépend pas des compétences communales”, peut-on régulièrement entendre de la bouche des politiciens. Et il est exact de dire que les possibilités des communes pour aller rechercher l’argent là où il se trouve sont limitées par les échelons du fédéral ou du régional. Les communes ont aussi tout un tas de dépenses courantes dont elles ne peuvent pas disposer librement. Mais il est tout aussi correct d’affirmer que tous les moyens dont les communes disposent ne sont pas utilisés comme elles pourraient l’être.
Depuis 1993, une loi permet à un bourgmestre de réquisitionner un logement vide pour y loger des sans abri (1). Depuis lors, elle n’a été appliquée qu’une seule fois (!), dans la commune de Philippeville. Pourquoi ne pas appliquer cette loi et en revoir l’étendue afin de pouvoir transformer ces bâtiments en logements sociaux grâce à une société publique de logements sociaux chargée d’assurer leur rénovation et leur utilisation ? Pourquoi ne pas imposer aux entreprises de payer une contribution à la commune pour financer les transports en commun et l’utilisation du réseau de transport ? Pourquoi ne pas appliquer des amendes socialement juste, avec des montants liés aux revenus des contrevenants ?
Des choix radicalement différents s’imposent également en matière de dépenses : la construction de maisons sociales ou la création de places dans les crèches et les écoles (on pourrait aussi parler de l’assistance aux personnes âgées ou des possibilités de loisirs accessibles à tous) sont des éléments sont plus importants pour la qualité de vie d’une ville ou d’une commune qu’un nouveau projet de prestige…
Bien entendu, il est impossible de mener une politique foncièrement différente au niveau des communes – nous ne sommes pas en faveur du “socialisme dans une seule ville”. Mais des communes peuvent s’engager dans la lutte pour une politique radicalement différente. Au chantage des super-riches, opposons la mobilisation de la classe des travailleurs et des autres couches défavorisées de la population. Une commune gérée par une majorité réellement socialiste pourrait servir de balise à la lutte de la classe des travailleurs de tout un pays et jouer un grand rôle dans le développement de celle-ci.
(1) Il s’agit de la loi relative au Programme d’urgence pour une société plus solidaire. On l’appelle plus communément la loi Onkelinx, ce qui ne manque pas d’ironie…
-
Mettons la pression dès la rentrée sociale !
Manifestation de la FGTB le 14 septembre, à 10h, place Brugmann à Ixelles
La rentrée sociale qui arrive promet d’énormes défis pour le mouvement des travailleurs. Les mesures d’austérité budgétaire de l’année dernière n’ont pas encore montré tous leurs effets que d’autres sont déjà annoncées ; le tout dans un environnement économique qui se détériore. Les mesures d’austérité et les contre-réformes néolibérales ne fonctionnent pas, il suffit de considérer la dette croissante de la SNCB pour s’en convaincre (près de 4 milliards d’euros pour l’année prochaine). Avec, en plus, les négociations sur l’Accord Interprofessionnel (AIP), tous les travailleurs vont devoir se mobiliser pour garantir leur avenir face à la voracité des 1% de super-riches.
Par Alain (Namur)
Le gouvernement Papillon a célébré en juin, avec toute la presse, les 6 premiers mois de son activité. En juillet, pour la fête nationale, le Roi était lui aussi de la partie pour célébrer la signature des accords institutionnels. Comme dans toutes les fêtes un peu trop arrosées, la gueule de bois fut sévère. Sans pour autant avoir participé au festin, ce sont les travailleurs et leurs familles qui risquent la migraine. Luc Coene, gouverneur de la Banque Nationale, a refroidi les esprits en annonçant que le pays est, contrairement à ce qui était précédemment affirmé, dans une phase de recul économique. Pour 2012, la récession pourrait être de 0,6%. Ceci confirme que la clôture du budget sera difficile, tandis qu’on annonce déjà 2 à 3 milliards d’euros de coupes budgétaires pour respecter les oukases de la Commission (maintien du déficit en dessous de 3% du PIB). Il faut encore ajouter, toujours selon Luc Coene, la probable recapitalisation de Dexia à hauteur de 5 à 10 milliards d’euros qui ne fera qu’augmenter la dette publique.
Sur le front social, les patrons affirment que la sauvegarde de la compétitivité des entreprises impose une modération salariale, voire un détricotage de l’index. Les capitalistes ont utilisé toutes les institutions au service de leur offensive. C’est ainsi que la Banque Nationale a sorti un plan de réforme de l’index avec différentes solutions qui ne manqueront pas d’être mises en avant lors des négociations. Dernièrement, la Fédération des Entreprises Belges (FEB) a avancé dans le débat la question du deuxième pilier des pensions (pensions complémentaires). La FEB déclare ‘‘à un moment donné, cela risque de peser lourd pour les employeurs. Nous pensons que la responsabilité doit être partagée. Il y a plusieurs acteurs dans le deuxième pilier, mais l’ensemble de la responsabilité revient aux entreprises. Ce problème doit s’intégrer dans une discussion globale sur la compétitivité des entreprises.’’ Il faut préciser que le deuxième pilier représente une cinquantaine de milliards d’euros et plus de 3 millions de travailleurs (Le Soir du 14 et 15 août 2012). Après avoir petit à petit détruit le premier pilier, on nous annonce que les autres ne sont pas une solution…
On le voit, on fait face à une situation où les patrons ont préparé leur offensive contre nos conditions de vie et de bien-être, pour préserver leurs profits. Cela s’illustre par le fait que 1 million des 18-34 ans vivent encore chez leurs parents en Belgique. Seuls 6% des 25- 34 ans qui vivent encore chez leurs parents sont au chômage. Cela veut dire que malgré un travail, les jeunes ne sont plus capables de faire face au coût de la vie. Les contrats précaires, le prix des loyers, la faiblesse des revenus sont autant d’éléments qui expliquent que ce phénomène s’amplifie.
Pour la classe des capitalistes, malgré la crise, la situation belge reste très bonne. Dans son édition de juillet, Le Monde Diplomatique a écrit un article sur le “paradis fiscal” belge. Il y est notamment rapporté ‘‘une spécificité du système belge : si la majorité des contribuables y sont soumis à des prélèvements parmi les plus élevés au monde, la classe des rentiers, elle, bénéficie d’un régime particulièrement favorable…’’ (Le Monde Diplomatique, juillet 2012). Dans cet article, un exemple assez frappant est énoncé. Le candidat républicain à la présidentielle américaine, Mitt Romney, a dû déclarer 22 millions de dollars comme revenus imposables pour 2009. S’il était belge, il n’aurait dû déclarer que 2 millions de dollars !
Le mouvement ouvrier doit faire face à l’offensive patronale en préparant sa riposte dès la rentrée. Il y aura des mobilisations à la SNCB contre le plan du gouvernement. Tous les secteurs de la SNCB doivent être prêts au combat et s’adjoindre les usagers. Mais le président de la CSC-Transcom a averti que pour faire reculer ce plan ‘‘il faut faire tomber le gouvernement.’’ Cela montre l’ampleur du défi posé à chaque secteur qui entre en lutte.
Ce n’est qu’en généralisant et en élargissant la lutte à tous les secteurs que l’on pourra imposer un rapport de force. Il faut chercher l’appui le plus large en expliquant les conséquences pour la population. La manifestation de la FGTB du 14 septembre initialement prévue contre les attaques visant les chômeurs constitue un bon signal ; la réforme du chômage doit être combattue par les chômeurs et les t ravailleurs. L’exemple du ‘‘modèle allemand’’ basé sur une extension des secteurs à bas salaires doit être expliqué et débattu dans les entreprises et dans des collectifs de chômeurs. Enf in, en vue de l’AIP, il faut opposer un modèle de relance alternatif à la modération salariale voulue par la FEB. Une manifestation large avant le début de la négociation doit faire sentir aux négociateurs la force de la classe ouvrière. C’est seulement par cette méthode que l’on pourra obtenir des victoires et éviter l’appauvrissement que nous promettent la FEB et ses multiples relais politiques.
-
Le ciel n’est pas plus clair au-dessus de Dexia. Qui payera le crash ?
En avril, le gouverneur de la Banque Nationale Luc Coene a été entendu à huis clos en Commission parlementaire concernant Dexia. Son approche assez pessimiste de l’avenir de Dexia n’a pas été confidentielle longtemps, et s’étalait dès le lendemain dans tous les journaux. Une grande attention a été apportée à la provenance de la fuite et sur les intentions de Luc Coene la concernant, mais il est surtout devenu on ne peut plus clair que les problèmes de Dexia sont encore loin d’être résolus. Quelles seraient les conséquences d’une nouvelle explosion de la ‘‘bombe à retardement Dexia’’ ?
Dossier, par Tim (Bruxelles)
Quand le gouvernement fédéral a nationalisé Dexia banque en octobre 2011, il a repris le réseau belge pour 4 milliards d’euros. Une ‘‘bad bank’’ fictive a parallèlement été créée : toutes les opérations à haut risque du groupe ont été rassemblées, et les gouvernements belge, français et luxembourgeois se sont portés garants pour 90 milliards d’euros pour cette ‘‘banque’’ en prévision d’une faillite éventuelle. La Belgique supporte le plus gros : 54 milliards d’euros. Depuis ce moment, Dexia Banque Belgique est devenu Belfius, un changement de nom destiné à tourner symboliquement le dos à ces problèmes.
‘‘A rose by any other name would smell as sweet” (‘‘Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom’’) disait Juliette à son Roméo sous la plume de Shakespeare. Une jolie phrase qui résume bien le problème Dexia : changer de nom n’a pas pour autant résolu le moindre problème. Aujourd’hui, personne ne sait exactement dans quelle condition se trouve Dexia : les analyses vont de ‘‘peu optimiste’’ jusqu’à ‘‘apocalyptique’’. Il n’y a guère eu que l’ancien dirigeant de Dexia, Pierre Mariani, pour oser encore prétendre que ‘‘les choses pourraient peut-être encore se résoudre.’’ En disant cela, il pensait plus que probablement à son ‘‘parachute doré’’… Une chose est certaine : la ‘‘bad bank’’ Dexia est fondamentalement en perte, nous ne savons tout simplement pas jusqu’à quel point …
Vers un démantèlement contrôlé…
Pour cette ‘‘bad bank’’, le gouvernement belge a pour perspective un “démantèlement contrôlé” : l’idée est de garder l’entreprise fictive le plus longtemps possible afin de disposer de suffisamment de temps pour en vendre les parties potentiellement profitables et ainsi compenser les parties qui ne représentent qu’une perte assurée. Il reste ensuite à prier que les comptes s’équilibrent pour éviter un déficit. Lors de son audition parlementaire, Luc Coene a abordé ce scénario : il craint que la ‘‘bad bank’’ Dexia réserve trop de mauvaises surprises et que le prix de son démantèlement ne soit au final bien plus élevé qu’initialement espéré. Le président de la Banque Nationale a toutefois une idée très précise de ceux sur qui retombera ce coût : les contribuables. En d’autres termes : la poursuite de l’avalanche d’austérité et des augmentations d’impôts pour les travailleurs.
D’ailleurs, même le scénario le plus positif pour Dexia a son prix, et une nouvelle facture nous attend dans ce cas également : nous devrons à nouveau payer pour les pertes des spéculateurs ! Aujourd’hui déjà, les communes belges cherchent désespérément des moyens destinés à éponger les pertes de Dexia avec des impôts cachés sur l’énergie ou des augmentations d’amendes. Après les élections communales d’octobre, nous pouvons nous attendre à une nouvelle facture. Quelle sera l’ampleur globale de l’austérité ‘‘Dexia’’ aux niveaux du fédéral, des régions et des communes ?
… ou un crash non-contrôlé ?
Les médias se sont fortement penchés sur les perspectives officielles pour la ‘‘bad bank Dexia’’, un peu trop roses. De nombreux éléments soutiennent cette hypothèse : les pertes déjà prises en compte concernent entre autres les investissements en Grèce, en Espagne, en Italie et au Portugal. Quelle est la valeur totale de ces pertes ? Le reviseur d’entreprise de Dexia, Deloitte, a calculé que les pertes pour l’année 2011 ne s’élevaient pas à 11,6 milliards d’euros comme la direction de Dexia l’a prétendu, mais à 16,4 milliards d’euros.
Ceci signifie que ‘‘l’actif net’’ de Dexia (la valeur de l’entreprise moins le total des dettes), serait négatif. Une solution pourrait être que les actionnaires de Dexia injectent plus de liquidités dans l’entreprise. Mais à l’exception du gouvernement belge, aucun investisseur n’est intéressé à investir à fonds perdus dans une ‘‘bad bank’’. Quant au gouvernement belge, il deviendrait ainsi actionnaire majoritaire d’une ‘‘bad bank’’ qui ajouterait ses dettes à la dette publique. On parle ici de plus de 400 milliards d’euros de dettes supplémentaires, une somme équivalente au Produit Intérieur Brut du pays, c’està- dire à la totalité des richesses produites en un an !
Le plus grand problème de ce scénario est qu’il ne prend en compte que la situation actuelle. Que se passerat- il demain si l’Espagne, l’Irlande ou le Portugal ne peuvent plus rembourser leurs dettes ? Que faire si Dexia perd son accès aux fonds de la Banque Centrale Européenne ? Le gouvernement belge espère également que l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie se porteront garants pour les filiales de Dexia dans ces pays, mais est-ce réaliste ? Le gouvernement belge est semblable à l’orchestre du Titanic, continuant à jouer tandis que le navire Dexia s’enfonce dans les flots en espérant qu’un canot de sauvetage apparaisse par magie…
Dexia : un cas isolé ?
Dexia est un phénomène emblématique de la situation globale de l’économie mondiale. On n’exprime dorénavant plus de perspectives économiques en nombre d’années, mais en mois ou en semaines. Les incertitudes sont si importantes qu’une perspective à long terme est irréaliste. Chaque jour apporte son lot d’éléments qui réduisent à néant les perspectives d’hier.
Le capitalisme souffre d’une crise de surproduction : ces dernières années, les plus grandes entreprises sur le globe ont amassé en réserve des milliers de milliards d’euros avec leurs profits record, les baisses de charges et les cadeaux fiscaux. La recherche de moyens pour réinvestir ces fonds dans l’économie réelle est désespérée, mais la destruction du pouvoir d’achat des masses par le biais des plans d’austérité ne laisse aucune voie pour un investissement rentable. Avec un tel scénario, chaque plan de sauvetage pour une banque comme Dexia est absurde : qui donc pourrait être intéressé d’investir dans une banque qui croule sous les pertes dans des conditions pareilles ?
Quelle alternative ?
Un démantèlement contrôlé de Dexia parait exclu dans le contexte économique actuel. La population, innocente, ne devrait pas supporter les frais de la catastrophe. Mais quelle alternative mettre en avant ?
Dans le cadre de cette discussion sur la crise bancaire, on entend souvent parler de la création d’une banque publique. Nous pensons quant à nous que la création d’une banque publique dans un océan d’institutions financières privées est intenable. Et d’ailleurs, en fonction de quels intérêts sont opérées les nationalisations actuelles ? La même question se pose au sujet d’un ‘‘audit’’ sur les dettes visant à voir quelles sont les dettes ‘‘justes’’ ou non. Qui réalisera cet audit ? Et c’est quoi, une dette ‘‘juste’’ ?
Un tel audit devrait être réalisé par des représentants des syndicats et des partis ouvriers, dans la perspective d’une nationalisation du secteur financier tout entier, sans compensations pour les spéculateurs. Nous voulons une enquête publique sur les dettes et les pertes de Dexia, et des compensations uniquement pour les petits actionnaires, sur base de besoins prouvés. Nous voulons des gérants qui travaillent au salaire ouvrier moyen, placés sous contrôle démocratique et révocables à tout instant. Un pôle financier public serait un bon refuge pour l’épargne et accorderait des crédits bon marché aux travailleurs et à leurs familles, de même qu’en libérant les moyens nécessaires pour investir dans les services publics et l’infrastructure.
-
2e Journée de résistance mondiale #Occupy/Indignés
Samedi, environ un millier de manifestants se sont réunis à Bruxelles dans le cadre de la seconde journée internationale de lutte des "Indignés". Cela fait un an maintenant que le mouvement des Indignés a été lancé en Espagne, et des centaines de manifestations étaient organisées à travers le monde pour commémorer cet anniversaire tout en protestant contre l’austérité et la dicature des marchés. La manifestation a défilé dans les rues de la capitale, passant devant le siège de Belfius, de BNP-Paribas et de la Banque Nationale. Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs étaient présents avec une délégation combative, en mettant en avant que pour obtenir une démocratie réelle, le pouvoir économique devait être retiré des mains d’une infime élite capitaliste. Seule une société où les secteurs clés de l’économie seraient placés sous la gestion et le contrôle de la collectivité est capable d’assurer la satisfaction des besoins de tous.
Nico
- Pour une démocratie réelle, brisons la dictature des banquiers et des patrons !
- Un nouveau type de révolution?
- Pour une démocratie réelle, renversons la dictature des milliardaires !
-
Pas de blabla, mais un syndicat de combat !
Nous avons déjà souligné à de nombreuses reprises la nécessité de revenir à un syndicalisme de combat et démocratique contre le syndicalisme de concertation et de négociation qui a prévalu ces dernières années. Les réactions syndicales face au conclave budgétaire de mars ont encore souligné ce besoin crucial.
Ainsi, la secrétaire générale de la FGTB, Anne Demelenne, s’est déclarée ‘‘momentanément soulagée’’ concernant le saut d’index (combien de fois encore devrons-nous accepter des reculs sous prétexte d’avoir sauvé l’index ?). Dans l’émission de la RTBF “Mise au point”, elle précise que l’on était toujours sous le coup des mesures budgétaires prises aux premiers jours du gouvernement et “Il est clair que s’il y avait eu une deuxième couche, c’eut été dramatique”. Elle a toutefois bien admis que les mesures fiscales auraient dû aller plus loin : “Plus une entreprise est petite, plus elle paie d’impôt, et cela ne va pas beaucoup changer”. Rudy De Leeuw, le président de la FGTB, a déclaré de son côté que l’accord épargne le pouvoir d’achat de la population mais que “le gouvernement a quand même raté l’occasion de rendre le budget plus équitable”. Du côté de la CSC, les déclarations des dirigeants allaient dans le même sens.
Ainsi donc, tout le monde est content d’avoir évité le pire, même s’il aurait fallu s’en prendre quand même un peu aux spéculateurs et aux plus riches. Pour nous, cette attitude est largement insuffisante. La situation actuelle est déjà bien assez dramatique, elle justifie à elle seule l’organisation d’une résistance et d’une riposte féroces.
Lors de la manifestation nationale du 2 décembre, le front commun syndical avait présenté un programme anticrise contre la politique d’austérité. A l’époque déjà, tout en émettant quelques réserves sur l’un ou l’autre point, nous avions surtout accentué le fait que concrétiser ce programme syndical signifiait construire un rapport de forces favorable à la classe des travailleurs. Qu’a-t-on fait depuis lors ?
L’austérité appelle l’austérité
Nos dirigeants syndicaux ont véritablement fait atterrir le mouvement contre la réforme des pensions. La grève générale du 30 janvier est restée sans suite, et certainement pas parce que le mot d’ordre de grève n’avait pas été suivi. Au contraire, la participation nombreuse aux piquets de grève et barrages routiers était une claire expression de la volonté de la base d’aller plus loin. La date de mobilisation suivante fut celle du 29 février, dans le cadre d’un appel de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) contre le nouveau traité de discipline budgétaire. De petites actions symboliques ont alors été organisées devant divers locaux de la Banque Nationale ou de la Banque Européenne d’Investissement. A cette occasion, Claude Rolin, de la CSC, avait déclaré que ‘‘Nous ne voulons plus de cette austérité qu’on nous impose, car elle est économiquement absurde : en Grèce, plans d’austérité après plans d’austérité, ça va de plus en plus mal.’’ C’est tout à fait correct, mais nous avons besoin d’actes à la hauteur des paroles.
Nous ne devons pas être rassurés par le conclave budgétaire de mars, d’autres mesures arriveront. Il faut préparer la résistance dès maintenant, avec une large campagne d’information et de sensibilisation destinée à contrer la propagande patronale et gouvernementale qui se déversent dans les médias traditionnels. Mais nous avons aussi besoin d’un relais politique qui nous soit propre. Tant que les directions syndicales continueront à considérer un parti comme le PS comme un partenaire privilégié, nos luttes seront constamment freinées.
-
Dépêche Etudiants de Gauche Actifs Secondaire & Supérieur – Mars 2012
La nouvelle dépêche des Etudiants de Gauche Actifs est diffusée depuis plusieurs jours déjà dans différentes écoles, hautes écoles et universités du pays. Au programme, un bilan des activités de février et un agenda – bien chargé – pour ce mois de mars, avec manifestation anti-nucléaire, antifasciste, en solidarité avec les sans-papiers, en défense du droit des femmes,…
MANIFESTATION ANTI-FASCISTE
15-03 à 20h Gare de Leuven
Le 15 Mars, le NSV, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang, organise sa marche annuelle de la haine. Cette année, elle prendra place à Louvain. Le NSV a une tradition de racisme extrême, manifeste ses sympathies fascistes et n’a pas peur de recourir à la violence.
Europe: croissance de l’extrêmedroite violente
En Juillet dernier, le fasciste Anders Breivik a tué des dizaines de jeunes du Parti travailliste norvégien, après avoir commis un attentat à la bombe dans le centre d’Oslo. Il a motivés ses actes avec un manifeste contre les immigrés et le “marxisme culturel.” Ce manifeste a été retrouvé dans la boîte aux lettres des membres NSV de Gand et des membres du Vlaams Belang que Breivik apparemment apprécie. L’année dernière, en Allemagne, un groupe terroriste néo-nazi a commis plusieurs attaques meurtrières contre des immigrés turcs. En décembre, un militant d’extrême-droite italien a abattu à Florence 2 vendeurs ambulants sénégalais. En Hongrie, le parti néo-fasciste Jobbik a obtenu 16% des voix. Les marches fascistes de Jobik – tacitement autorisées par l’État –ciblent les Tsiganes, les Juifs et les progressistes. Un porte-parole de Jobbik, le 11 Octobre 2011, a été invité par le NSV à l’Université de Gand. Ou encore, l’ex-président du NSV Hasselt, Thierry Vanroy, a écrit sur un forum internet: “Une fois que la démocratie s’effondrera dans le chaos, j’espère qu’une main de fer fasciste prendra le relais.”
Ils cultivent l’absence de perspective engendrée par la crise du capitalisme.
Les groupes néo-fascistes comme le NSV peuvent bénéficier d’un climat d’assainissements durs dans les services publics, de montée du chômage, de manque de perspectives, de bas salaires … pour répandre un message de haine et de division et passer à l’acte. Blokbuster trouve irresponsable que le NSV soit de plus en plus reconnu officiellement dans les universités alors qu’il est prouvé que ces tyrans sont des racistes autoproclamés. C’est jouer avec le feu. Dans le contexte d’un système capitaliste en crise, des individus ou des groupes instables au sein de l’extrême droite reçoivent une chance de mettre en pratique leur idéologie raciste et violente. Dans la lutte contre l’allongement du stage d’attente pour les jeunes, contre l’augmentation des minervaux des universités, contre le chômage et les emplois précaires, nous devons être « tous ensemble » pour défendre nos intérêts. Ce ne sont pas les immigrés, les « Wallons » ou les « Flamands » et les syndicalistes combattifs qui sont la cause de la crise et du déclin social, mais les banques et les 1% de super-riches dont les profits passent avant tous les droits sociaux et les acquis des jeunes et du mouvement des travailleurs.
Vers une grande manifestation anti-NSV pacifique. Des emplois, pas de racisme !
Blokbuster et Etudiants de Gauche Actifs veulent démontrer clairement avec cela que la majorité des étudiants et des résidents à Louvain ne sont pas d’accord avec les idées et les méthodes du NSV. Nous portons un message contre le racisme et la division parmi les victimes des politiques néolibérales. Nous exigeons le retrait de la reconnaissance du NSV à la KUL et nous voulons également stimuler la discussion sur la nécessité d’un autre type de société, non pas centré sur les profits, mais sur les besoins et les intérêts de la majorité.
Participer à la campagne Anti-NSV avec EGA? Contacte-nous par mail à: ega@gauche.be
EGA en Action
30/1 EGA secondaire participe à la Grève Générale
EGA a proposé aux jeunes de l’Athénée Charles Janssens (ACJ), une école d’Ixelles, de soutenir les travailleurs en participant à la grève. Et l’action fut un franc succès! Directement, nous avons accroché notre calicot ‘‘Nous voulons des écoles, du travail, un avenir’’ sur la place de Londres, juste à côté de l’école, que nous avons #occupé, les slogans ont commencé à être scandés et nous avons aussi tenu une assemblée ou chacun pouvait prendre la parole. Aux moments les plus forts, il y avait une trentaine d’écoliers ainsi rassemblés.
8/2 Action contre le procès du Muffinman
EGA Secondaire – Gand a mobilisé une trentaine de lycéens pour l’action de soutien au Muffinman. Il a été acquitté par la Cour d’appel de Gand. Il avait été précédemment condamné pour avoir emporté des muffins qui avaient été jetés par un grand magasin. La direction du magasin et le tribunal de première instance avaient qualifié cela de ‘’Vol’’. Nous défendons la nécessité que le secteur alimentaire soit basé sur les besoins de la population et non pas sur la soif de profits de quelques capitalistes.
23/2 Succès du débat à l’unif de Gand sur la grève générale
Ce 23 février, les Etudiants de Gauche Actifs Supérieur à Gand avaient organisé un débat entre partisans et adversaires de la grève générale du 30 janvier dernier. Face à une audience d’environ 150 personnes, le débat fut agité. Marc De Vos, de l’institut libéral Itineras’est par la suite fendu d’un tweet magistral : ‘‘Karl Marx est vivant, il se trouve dans l’auditoire D.’ Oui, Marx avait tendance à être gênant, et ses idées le sont toujours. Pour beaucoup de patrons et pour tous les défenseurs du système, il reste le trouble fête par excellence.
29/2 Action de Solidarité avec les étudiants de Valencia
Depuis quelques semaine, à Valencia, en Espagne, des écoliers et des travailleurs sont en lutte contre l’austérité et la répression policière. A cette occasion, nous avons pris l’initiative, avec d’autres organisations (Fgtb-ULB, Attac-ULB, JAC, JOC, FEWLA) d’organiser une action de solidarité. Nous avons pu réunir une trentaine de personnes. Après l’action, nous somme parti en délégation vers la Banque Nationale, pour le rassemblement syndical pour montrer que les étudiants aussi se mobilisent contre l’austérité!
ISR
EGA fait partie d’une organisation de jeunes présente dans plus de 40 pays, ISR (International Socialist Resistance). Ce qui nous permet de tirer les leçons des révolutions avec des jeunes tunisiens impliqués dans les événements ou d’apprendre de nos interventions dans les mouvements de masse en Grèce, en Espagne, en Russie, au Québec,…
125.000 étudiants en grève au Québec
Les étudiants québecois sont en grève “indéfinie” depuis le 27 février contre la hausse des minervals à 1625$. Ce n’est pas aux étudiants de payer leur crise. Des dizaines de milliers de jeunes ont manifesté à Montréal et à Québec. Une nouvelle manifestation nationale aura lieu le 22 mars. Les étudiants “d’Alternative Socialiste” (équivalent d’EGA au Québec) joue un rôle important dans les assemblées générales et sur les piquets de grève.
Grève des étudiants en Angleterre le 14 mars
Le NUS (syndicat national des étudiants) appel à une journée de grève dans l‘enseignement supérieur en Angleterre contre les coupes budgétaires. Cela faisait 90 ans que le NUS n’avait plus appelé à une grève étudiante. Socialist Students (EGA en Angleterre) mènent une campagne quotidienne sur l’ensemble des universités et des hautes écoles du pays pour faire du 14 mars une journée d’action massive.
Agenda
Action Stop ACTA !
ACTA, est un accord qui menace la liberté d’Internet, qui permet de poursuivre celui qui enverrait un extrait de musique par mail et qui introduit une surveillance systématique des échanges d’information sur Internet. Les médicaments génériques pourront être interdits, tout comme l’utilisation de certaines semences qui seront protégées par des brevets. Ces mesures visent uniquement à protéger les énormes profits des industries du disque, du cinéma, pharmaceutique et agro-alimentaire.
Samedi 10 mars – 14h à Bruxelles
Manifestation nationale «PLUS JAMAIS DE FUKUSHIMA»
La cathastrophe nucléaire à Fukushima a clairement illustré la responsabilité des actionnaires des grandes entreprises dans la crise environnementale. Tepco (Tokyo Power Electric Company, premier producteur privé d’énergie au monde), qui a en charge les réacteurs de Fukushima, avait falsifié une trentaine de rapports d’inspection des réacteurs nucléaires. Les capitalistes se soucient peu de notre sécurité, de notre santé, de notre environement et de nos vies. Leur soif de profit et leur avidité est sans limite.
Dimanche 11 mars à 14h30 à la Gare du Nord – Bruxelles
Manifestation Antifasciste contre le NSV à Louvain
Le 15 Mars, le NSV, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang, organise sa marche annuelle de la haine dans l’une des villes universitaires en flandre. En 2012, c’est au tour de Louvain. Comme chaque année, BlokBuster organise une contre-manifestation à une distance sécurisée du NSV. Nous voulons coopérer avec d’autres organisations et avec les jeunes résidant à Louvain pour exprimer dans la rue un message clair contre le racisme et le fascisme et pour une société où les vrais problèmes sociaux sont abordés.
Jeudi 15 mar s à 20h Martelarenplein – Leuven
Manifestation Vottem «camp de la honte, 13 ans déjà…»
EGA participe à la manif contre le centre fermé pour sans-papiers situé à Vottem. Nous défendons la suppression des centres fermés, l’arrêt des expulsions et la régularisation des sans-papiers et le droit de chacun à avoir un emploi décent. Ce ne sont pas eux qui sont responsables de la pénurie d’emplois, c’est la soif de profit des patrons. C’est d’ailleurs cette même logique qui maintient des dictatures dans les pays du monde néocolonial. Nous disons : c’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leur victime !
Dimanche 18 mars à 14h Parc de la Citadelle – Liège
Manifestation «Pro-Choix» pour le droit des femmes
Depuis 2 ans, une marche réactionnaire contre l’avortement est organisée à Bruxelles. L’archevêque Léonard, les milieux ultraconservateurs et l’extrême-droite y participent. Un rassemblement de protestation contre cette Marche est prévu contre cette Marche est prévue le 24 mars par la plateforme “Abortus Right”. Nous défendons la nécessité de construire une manifestation d’ampleur en mars prochain en allant chercher le soutien dans le mouvement syndical, le mouvement de défense des droits des femmes et des LGBT.
Samedi 24 mars à 14h Place Poelaert – Bruxelles
Weekend Socialisme 2012
Socialisme 2012 est un weekend de discussion avec des orateurs belges et internationaux, dont des participants au processus révolutionaire en Tunise ou à #Occupy Wall Street,… L’occasion pour nous rencontrer dans une ambiance combattive, pour assister aux débats sur des sujets comme “Pourquoi le capitalisme mène irrémédiablement à la crise?”, “Les Jeunes en Lutte pour l’Emploi”, “L’Extrême-droite en Europe : NO PASARAN ! et bien d’autres sujets… inscrit-toi via info@socialisme.be
28/29 avril au centre culturel ‘De Rink’ – 7 Place de la Vaillance, Anderlecht
MANIFESTATION PRO-CHOIX
“ABORTION RIGHT” 14h Place Poelaert – BXL
Il y a plus de 20 ans, l’avortement a été dépénalisé en Belgique. Pourtant, depuis deux ans, des « Marches pour la Vie » sont organisées. Leurs organisateurs sont pour l’abolition du droit à l’avortement.
Le mouvement «Pro Life» essaie de s’implanter en Belgique. Le groupe “Sinterklaas” organise des actions devant des centres de planning familial en brandissant des photos de foetus et, si ça ne leur est pas interdit, en jetant de l’eau bénite sur les patientes des centres. Nous ne pouvons pas accepter ces campagnes d’intimidation et de culpabilisation.
Ils profitent de la crise économique et politique, pour essayer de faire accepter leurs idées réactionnaires et attaquer le droit des femmes à décider pour leur propre corps ! Dans plusieurs pays, le droit à l’avortement est déjà limité. En Espagne, le gouvernement conservateur a annoncé un durcissement de la législation : les filles mineures seront obligées de demander l’accord de leurs parents. Pourtant l’interdiction de l’avortement n’a pour conséquence qu’une augmentation des interventions dangereuses. Les femmes avortent tout de même mais en utilisant des procédés qui mettent leur vie en danger ! Voilà pourquoi partout où les mouvements « Pro-Life » manifestent nous devons leur opposer une résistance avec un programme clair !
- Maintien du droit à l’avortement et allongement du temps durant lequel on peut légalement avorter !
- Pour l’accès à une contraception gratuite et de qualité pour tous !
- L’éducation sexuelle ne peut être laissée entre les mains des programmes télévisés et d’internet ! Pour un refinancement public de l’enseignement, permettant une éducation sexuelle sérieuse !
Mais la politique de casse sociale ne laisse aucune chance au «libre choix». Beaucoup de femmes décident encore d’avorter pour des raisons financières. Nous défendons également le droit d’avoir des enfants sans que cela nous rende plus pauvre ou nous prenne tout notre temps.
- Pour un logement et un revenu décent pour tous !
- Nous n’avons pas besoin d’économies dans les services publics mais plutôt d’un élargissement de différents types de services qui permettent aux femmes de combiner famille, travail et loisirs.
Organisons-nous !
Seule une lutte collective des travailleuses et des travailleurs peut obtenir ces acquis. C’est la seule manière efficace pour lutter contre ces organisations opportunistes qui exploitent les problèmes sociaux pour imposer leurs idées réactionnaires. Dans une société dirigée par les profits d’une infime minorité, le sexisme tout comme le racisme ou l’homophobie, est utilisé pour diviser. Nous avons besoin d’un système qui répond aux besoins de la majorité, un système socialiste.
-
Journée d'action européenne contre l'austérité – Gand
Hier, une journée d’action européenne a eu lieu dans les 27 pays de l’Union Européenne à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES). Il s’agissait de dénoncer le sommet européen des 1er et 2 mars consacré au nouveau traité européen qui vise à institutionnaliser l’austérité. En Belgique, différentes actions ont eu lieu en front commun syndical, devant les locaux de la Banque Nationale. Mais il faudra autre chose que des actions symboliques pour faire reculer les alliés des spéculateurs et des banquiers. Pourquoi ne pas organiser une grève générale européenne de 24 heures pour poursuivre l’unification de la résistance à l’échelle européenne ?
Jean-Marie
- Un syndicalisme de concertation et de service ou un syndicalisme de combat et démocratique ?
- Bruxelles, photos de Karim
- Mons, photos et rapport d’Aurore
- Charleroi, rapport de Gilles
- Verviers, Namur, Luxembourg
- Action de solidarité avec les luttes étudiantes de Valencia