Tag: L’Arizona, un projet brutal contre notre classe sociale. Se révolter & s’organiser pour gagner!

  • L’Arizona doit disparaître, nos actions doivent le refléter

    Le gouvernement Arizona a l’avantage de la clarté. Il n’essaye même pas de camoufler son caractère brutalement antisocial avec un vernis d’apparence sociale. Ce gouvernement veut s’en prendre structurellement à nos droits sociaux, et à la tronçonneuse. Dans une société qui s’endurcit, ses victimes ne peuvent généralement compter que sur peu de compassion. C’est ainsi que les personnes migrantes devront remuer ciel et terre pour tenter vivre une vie digne ici.

    par Bart Vandersteene

    L’Arizona s’inscrit explicitement dans le courant trumpiste international, qui vise à éliminer tout semblant de progressisme ou de diversité. Le capitalisme actuel évolue vers une forme plus nue et plus brutale, caractérisée par la concurrence internationale, les guerres commerciales et les confrontations militaires. Cela s’accompagne de politiques nationales où l’État sert radicalement ses propres capitalistes. Les fonds publics sont utilisés pour subventionner les entreprises, des armées sont constituées et les mouvements d’opposition sont écrasés par la répression. Vooruit, la sociale-démocratie flamande, n’a apparemment aucun problème à accepter cela.

    De ce gouvernement et de l’élite capitaliste se dégage une assurance qui sert d’écran de fumée face à leur nervosité. L’opinion publique ne soutient pas ces politiques, ce sera encore plus le cas lorsqu’elles seront réellement appliquées. Le ton agressif et viriliste n’a qu’un but : intimider l’opposition et donner l’impression qu’aucune alternative n’est possible. Lorsqu’un contre-mouvement se mettra en marche, il sera combattu par une tirade agressive anti-woke, destinée à attiser les idées sexistes et racistes afin de détourner l’attention des mesures antisociales et de leur impact sur l’ensemble de la classe travailleuse.

    Négocier avec l’Arizona n’est pas une option

    Notre ambition doit aller bien au-delà de la protestation pour obtenir quelques petites concessions à la table des négociations. C’est pourtant ce à quoi nous conduit la stratégie syndicale dominante actuelle. La plupart des directions syndicales s’accrochent obstinément à un modèle de concertation sociale qui a été abandonné depuis longtemps par les capitalistes. Ce gouvernement et la classe capitaliste qu’il représente n’ont aucune intention de « négocier ».

    Le nouveau secrétaire général de la FGTB, Bert Engelaar, a apporté une bouffée d’air frais à la communication. Mais il apparaît surtout comme un représentant plus lisse et plus jeune du même groupe au sein de la FGTB, qui persiste à entretenir des relations étroites avec Vooruit. Un lien de plus en plus difficile à justifier auprès des membres. Au lieu de s’en tenir à des négociations qui ne mènent à rien, nous avons besoin d’une stratégie basée sur un rapport de force, pour stopper ce gouvernement avant de le faire tomber.

    La Gazet van Antwerpen a interrogé Engelaar concernant la chute du gouvernement : « Les gens ont voté à droite, alors un gouvernement de droite n’est pas illogique. Dire maintenant que ce gouvernement devrait tomber… Ecoutez, ce ne sera jamais mon gouvernement, mais je vais essayer d’en tirer le meilleur parti. L’équilibre entre les employeurs et les employés n’est tout simplement pas bon. Je vais essayer de trouver un équilibre ».

    Ce n’est pas seulement naïf, cela trahit l’intention de la direction syndicale. D’abord, utiliser un langage grandiloquent pour déclarer une grève générale, puis l’organiser sans enthousiasme et enfin s’asseoir à la table des négociations. Ensuite, lorsqu’une miette tombera de la table, les dirigeants syndicaux, bras dessus bras dessous avec Vooruit, loueront le modèle de concertation sociale et affirmeront qu’ils ont tout fait pour obtenir cette miette. Lorsque les critiques viendront de leurs propres rangs, ils prétendront que les électeur.trices ont simplement choisi ce gouvernement, et que c’est donc de leur faute. La vérité, c’est que cet accord de coalition n’aurait jamais obtenu de majorité s’il avait été mis sur la table avant les élections.

    L’Arizona doit tomber

    Nous devons stopper ce gouvernement et ne pas lui permettre de mettre en œuvre son programme. D’importantes conquêtes sociales risquent d’être structurellement effacées. Ce gouvernement doit être renversé. Cela aura directement un impact sur le gouvernement suivant, quelle que soit sa composition. Sans compter qu’un mouvement social plus fort, doté d’une capacité organisationnelle qualitativement élargie et d’une expérience enrichie par la victoire, affrontera tout nouveau gouvernement avec confiance et audace.

    Une première grève générale suivra le 31 mars. Elle doit être préparée à la perfection et soutenue le plus largement possible. Mais nous n’avons pas seulement besoin d’une grève forte et générale. Nous devons également nous engager dans une mobilisation totale et diversifiée de la résistance. Le 31 mars doit être un jour où chacun peut exprimer son opposition au gouvernement Arizona – des jeunes aux plus âgé.es, dans tous les secteurs et à travers une large mobilisation de tous les mouvements contre l’oppression. Les manifestations locales peuvent renforcer cette dynamique, avec des actions dans et autour des écoles, la participation des jeunes aux manifestations et des blocs organisés de mouvements de femmes, le mouvement de solidarité avec les Palestinien.nes, les organisations de réfugié.es, les coalitions pour le climat, etc. Ce n’est que par une mobilisation massive et plurielle que nous pourrons construire une force capable de stopper la version belge du trumpisme.  

  • Dévoilons les mensonges de la politique d’austérité

    Article par Nick (Anvers)

    https://fr.socialisme.be/98440/faire-contribuer-toutes-les-epaules-non-larizona-accroit-les-inegalites

    1) « Nous vivons plus longtemps, il est donc normal de travailler plus longtemps »

    L’allongement de l’espérance de vie concerne principalement les hauts revenus. Les travailleur.euses exerçant des professions pénibles et les couches les plus pauvres de la population ne voient guère leur espérance de vie augmenter, elle diminue même. De plus, une espérance de vie plus élevée ne dit rien sur le fait de vivre en bonne santé. Une masse de travailleur.euses souffrent de problèmes de dos, de maladies cardiovasculaires et de douleurs chroniques dès l’âge de 60 ans. Les obliger à travailler plus longtemps n’est rien d’autre qu’une atteinte à leur santé. S’il y a aujourd’hui plus de malades de longue durée, c’est en partie à cause des mesures qui obligent tout le monde à travailler plus longtemps.

    2) « Nous devons faire des économies pour que les pensions restent abordables »

    Le coût des pensions n’est qu’une excuse pour une politique délibérée au service des grandes entreprises. Le gouvernement prétend qu’il n’y a pas d’argent pour des pensions décentes alors qu’il dépense des milliards en réductions d’impôts pour les entreprises et les riches. Les réductions d’impôts accordées aux entreprises en 2017 ont coûté 8 milliards d’euros par an au Trésor public. C’est plus qu’il n’en faut pour renforcer les pensions au lieu de les démolir.

    3) « Le travail de nuit et la flexibilité du travail sont nécessaires pour faire tourner notre économie »

    Le travail de nuit et la flexibilité extrême ne sont pas seulement source d’exploitation, mais aussi de crise sanitaire. Les travailleur.euses de nuit sont beaucoup plus exposés aux troubles du sommeil, à la dépression et aux maladies cardiovasculaires. Pourtant, les entreprises ne sont pas tenues responsables de ces conséquences. Au lieu de cela, les travailleur.euses de nuit se retrouvent dans un système de soins de santé qui s’érode de plus en plus. Il s’agit là d’une forme typique de transfert des coûts sociaux : les entreprises font des bénéfices, la société en paie le prix.

    La coalition Arizona veut faciliter le travail de nuit en ne considérant que les heures de travail après minuit comme du travail de nuit. Cela signifie que les primes pour le travail de nuit disparaîtront pour les quatre heures entre 20 heures et minuit. Pour un.e travailleur.euse de la logistique dans le commerce alimentaire, cela signifie une perte pouvant atteindre jusqu’à 434 euros par mois en primes de nuit – une attaque brutale contre le pouvoir d’achat des travailleur.euses. Cette politique n’entraîne pas seulement une baisse des salaires, mais ouvre la porte à une flexibilisation accrue et à des conditions de travail précaires.

    4. « Une politique d’activation est nécessaire pour sortir les gens du chômage »

    Le gouvernement présente ses mesures de lutte contre le chômage comme « activantes », mais en réalité, il s’agit simplement d’un mécanisme punitif. Les demandeur.euses d’emploi sont traqué.es, sans qu’il y ait suffisamment d’emplois décents. Les emplois flexibles et les contrats précaires se multiplient, tandis que les emplois stables à temps plein disparaissent. Les jeunes et les femmes sont particulièrement touché.es en étant contraint.es d’accepter des emplois précaires sans protection sociale.

    5. « Les personnes malades doivent être activées plus rapidement »

    La chasse aux malades bat son plein. Le patronat peut lancer des programmes de réintégration dès le premier jour de maladie, et les personnes souffrant d’une maladie de longue durée sont obligées de s’inscrire comme demandeur.euses d’emploi. Et ce, alors que la pression au travail et l’épuisement professionnel augmentent de façon vertigineuse. Le gouvernement réduit les soins de santé et la prévention, tout en affaiblissant la sécurité sociale. Il en résultera une augmentation du nombre de malades, de la pauvreté et de la pression sur le secteur des soins de santé.

    6. « Nous devons économiser pour ne pas transmettre la dette aux générations futures »

    Il s’agit là de l’hypocrisie ultime. L’argument des « générations futures » est utilisé depuis les années 1980 et recyclé à l’infini. Le véritable héritage que nous transmettons est une société où le profit prime sur la santé et la protection sociale. Une fois diplômés dans un système d’enseignement sous-financé, les jeunes sont confronté.es à des conditions de travail dégradées, à des carrières plus longues et à un secteur des soins de santé inabordable. Les gouvernements actuels font délibérément des choix qui accroissent les inégalités et érodent la sécurité sociale. Il ne s’agit pas d’une nécessité financière, mais d’une politique de classe.

    La vraie solution : la lutte et la redistribution des richesses

    Si nous voulons assurer un avenir décent, nous devons rompre avec les politiques de casse sociale. Nous avons besoin :

    • D’investissements massifs dans le secteur des soins au lieu de coupes budgétaires et des privatisations.
    • D’une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire, afin que les gens puissent travailler en bonne santé.
    • De récupérer l’argent des grandes fortunes au lieu d’accorder des réductions d’impôts aux entreprises.
    • D’une sécurité sociale forte, afin que les travailleur.euses ne soient pas obligé.es de travailler jusqu’à leurs dernières forces.

    Nous n’obtiendrons pas tout cela gratuitement, nous devrons nous battre. Dans cette lutte, nous remettrons en question l’ensemble de l’organisation sociale. En effet, pour décider de notre avenir avec la majorité de la population, nous devons briser le pouvoir du petit groupe de capitalistes super-riches.

  • Ils sont d’abord venus pour les migrant.es…

    La déshumanisation dans le cadre d’une surenchère internationale pour « la politique d’asile la plus stricte possible ». C’est ce que représente l’Arizona. À la faveur du vent trumpiste, les droits des personnes migrantes sont quasiment réduits à néant, à tel point que les experts se demandent si cela respecte la Constitution. Le gouvernement s’attaque durement aux plus vulnérables. Et ce n’est qu’un début. Nous pensons immédiatement à la célèbre citation du pasteur Martin Niemöller « Quand ils sont venus chercher… » (*)

    par Geert Cool

    L’extrême droite ne fait officiellement pas partie de ce gouvernement, il n’en reste pas moins que la politique d’asile ne peut être qualifiée que d’extrême droite. Reste-t-il quelque chose de l’ancien programme anti-immigration en 70 points du Vlaams Blok qui n’ait pas été transformé en politique concrète depuis lors ?

    Inouï et inacceptable

    L’accueil des migrant.es se limite à « un lit, un bain, du pain et un accompagnement », et même cela n’est pas garanti. Après d’innombrables condamnations parce que le gouvernement belge fournit insuffisamment de places d’accueil, l’Arizona veut encore réduire la capacité existante et modifier la loi afin de pouvoir invoquer la « force majeure ». La protection sociale est progressivement supprimée, par exemple le droit à un revenu d’intégration ne peut être accordé qu’après cinq ans.

    Les arrestations de personnes sans papiers dans les maisons, sans mandat de perquisition et sans consentement, deviendront possibles. Cela ouvre la porte à des raids qui ne se limiteront pas aux espaces publics.

    Le regroupement familial deviendra encore plus difficile. Aujourd’hui, il n’est déjà pas évident pour les personnes migrantes de faire venir leur partenaire et/ou leurs enfants. Désormais, une période d’attente de deux ans est prévue pour les réfugié.es de guerre. Toute personne fuyant le génocide à Gaza devra donc attendre deux ans avant que le reste de la famille ne soit autorisé à venir en Belgique. Ceux qui inventent ce genre de chose feraient mieux d’essayer de survivre ne serait-ce qu’une semaine ou un mois à Gaza. Dans la pratique, cette période d’attente s’appliquera à la plupart des réfugié.es. En 2024, 39 615 demandes d’asile ont été introduites en Belgique, dont 14 % en provenance de Palestine, 11 % de Syrie et 10 % d’Afghanistan. Ce n’est pas la protection de plus en plus inexistante des réfugié.es qui crée un « effet d’aspiration », c’est la politique de guerre soutenue par le gouvernement belge qui crée un « effet de départ ».

    Dans la procédure, même le semblant de « justice » est jeté par-dessus bord. Le Conseil du Contentieux des Étrangers (CCE) est en train d’être « réformé » pour permettre des procédures plus courtes et entièrement écrites, avec des décisions moins motivées et des possibilités d’appel limitées. L’aide juridictionnelle sera « évaluée », les procédures devant le CCE deviendront plus coûteuses, et il sera même possible de pénaliser les avocats pour les « recours manifestement illicites ». Certains professeurs de droit constitutionnel, de droits humains et de droit des migrations qualifient les mesures proposées de « sans précédent et aussi d’inédites, parce qu’elles violent la séparation des pouvoirs, l’indépendance du pouvoir judiciaire et/ou les droits fondamentaux ».

    Les personnes qui souhaitent obtenir la nationalité belge et qui passent un « examen de nationalité » devront payer 1 000 euros au lieu des 150 euros actuels. Et pour cette somme-là, pas question d’en remettre en cause l’indexation, même à partir de 2027, contrairement à nos salaires et allocations… Là aussi, Conner Rousseau (Vooruit) peut s’en tirer à bon compte…

    Solidarité et lutte

    La vive polémique entre Musk et les partisans du MAGA autour de la migration a été l’expression des contradictions de la droite. D’un côté, ils surfent sur le racisme qu’ils alimentent autant que possible ; de l’autre, en tant que patrons, ils ne sont que trop heureux de faire appel à une main-d’œuvre bon marché qui peut être exploitée à outrance.

    En Belgique aussi, des dizaines de milliers de sans-papiers travaillent chaque jour pour des salaires de misère et sans aucune protection. Par le biais de systèmes de sous-traitance, ils travaillent à la rénovation de stations de métro ou encore au nettoyage de palais de justice et d’autres bâtiments publics. La surexploitation exerce une pression à la baisse sur l’ensemble des salaires et des conditions de travail.

    Les sans-papiers s’opposent à l’Arizona. Une délégation était présente à la manifestation du 13 février. La solidarité est nécessaire. Si le gouvernement s’en tire en déshumanisant une couche de travailleur.euses vulnérables, il continuera à le faire pour d’autres couches. En fin de compte, c’est l’ensemble des salarié.es qui seront visés ; c’est inhérent à la machine à profit du capitalisme. Au lieu de laisser les patrons et leurs politiciens nous briser doigt par doigt, faisons tout de suite un poing combatif ensemble.

    (*) La citation du pasteur Martin Niemöller :

    Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.

    Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.

    Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.

    Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester.

  • Lutte et grève contre l’Arizona : sortons les droits des femmes de l’ombre !

    Sur les 15 ministres du gouvernement fédéral De Wever, à peine quatre sont des femmes. Le Conseil des ministres restreint, le Kern, n’en compte d’ailleurs aucune. Ce Kern, un organe décisionnel du gouvernement fédéral, décidera donc entre hommes de mesures telles que l’avortement, les pensions, les jours d’inactivité assimilés et d’autres questions qui touchent les femmes de plein fouet.

    par Katarina (Gand)

    Lors de la première photo de groupe du gouvernement De Wever, il fallait bien chercher pour trouver les femmes ministres. Elles étaient malencontreusement placées à l’arrière, dans l’ombre. Bien sûr, une photo et la composition d’un gouvernement ne disent pas tout. Ce gouvernement d’hommes blancs s’intéresse-t-il aux questions féminines et place-t-il les femmes et les minorités de genre au centre des politiques qu’il envisage ? Ou bien la ligne hostile aux femmes peut-elle être étendue à la politique ? Nous examinons certains éléments de l’accord de coalition.

    Nous mériterions certainement mieux ?

    Les partis qui composent l’Arizona nous avaient promis que nous gagnerions plus. Cet accord de coalition prouve le contraire. La loi sur la norme salariale reste inchangée, l’index n’a pas été sauvegardé et sera remis sur la table fin 2026. La TVA sur certains produits sera augmentée. Lorsque l’un des partenaires ne travaille pas ou perçoit un revenu limité, les familles bénéficient d’un avantage fiscal, le quotient conjugal. Cette mesure sera progressivement supprimée. Étant donné que les femmes sont beaucoup plus susceptibles d’abandonner une partie de leur carrière pour s’occuper de tâches non rémunérées, cela signifie une baisse de leurs revenus.

    L’enveloppe sociale est supprimée, ce qui signifie qu’il n’y a plus d’augmentation systémique des allocations et pensions les plus basses. Les femmes sont surreprésentées dans ces prestations et pensions les plus basses. De nombreuses personnes se retrouveront ainsi sous le seuil de pauvreté.

    Les salaires minimums seront augmentés deux fois au cours de la législature, de 20 euros nets par mois. Il s’agit d’une ambition très limitée. Ce manque d’ambition affecte également de nombreuses femmes, car beaucoup d’entre elles travaillent dans les secteurs où les revenus sont les plus faibles.

    Le gouvernement de l’Arizona prévoit de réduire fortement les services publics et les systèmes d’emploi public. Or, ce sont surtout les femmes qui utilisent les services publics et y travaillent.

    Un travail flexible encore plus flexible ?

    40 % des femmes travaillent à temps partiel. La majorité d’entre elles ne l’ont pas choisi volontairement, mais le font pour s’occuper de leurs enfants et d’autres personnes à charge. Beaucoup le font parce qu’elles ne trouvent pas de travail à temps plein ou parce qu’elles travaillent dans des secteurs qui offrent surtout des emplois à temps partiel. L’Arizona souhaite accroître les possibilités de travail à temps partiel, ce qui pourrait être possible avec des contrats à partir de 3 heures par semaine.

    Le jour de fermeture obligatoire et le repos du dimanche sont en jeu. L’interdiction du travail de nuit sera levée. Il deviendra plus facile de remplir le temps de travail à l’année plutôt qu’à la semaine ou au mois. L’annualisation du temps de travail, c’est cela. Si vous travaillez 24 heures par semaine, l’employeur peut programmer 12 heures par semaine pendant les mois calmes et 36 heures par semaine pendant les mois chargés. En outre, les systèmes d’heures supplémentaires sont en train d’être revus et les heures supplémentaires non compensées deviendront de plus en plus possibles.

    Les travailleur.euse.s sont de plus en plus poussés vers des régimes de travail plus flexibles, ce qui a des conséquences négatives directes sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et sur la santé.

    En moyenne, une femme effectue 33 heures de travail non rémunéré à la maison par semaine en plus de son travail. C’est ce que l’on appelle la double journée de travail. Aujourd’hui, deux sur trois crédit-temps sont utilisés par les femmes. Le gouvernement souhaite simplifier le système des crédits-temps et les congés pour les soins et les réunir en un crédit familial. Il est à craindre que cela ne conduise en réalité à des conditions plus strictes.

    La pension devient plus inaccessible pour les femmes

    On estime que 26,7 % des travailleurs n’ont pas une carrière de 35 ans d’emploi effectif au moment de la retraite. La carrière effective moyenne d’une femme est de 31,6 ans, contre 35,4 ans pour un homme.

    Tout accès à la retraite anticipée devient pratiquement impossible. Le RCC, l’ancienne prépension, disparaît (sauf le RCC pour raisons médicales). Les conditions pour un crédit-temps fin de carrière sont relevées, avec des exigences de carrière strictes qui ne comprennent pas la maladie, entre autres. La condition de carrière pour une retraite anticipée (par exemple à 60 ans après 44 ans de carrière) devient plus stricte.

    La pension légale exige une carrière minimale de 35 ans, dont au moins la moitié doit être effectivement accomplie chaque année (156 jours sur une semaine de travail de six jours). Les périodes assimilées (maladie, chômage, crédit-temps, congé de maternité…) ne pourront compter que pour 40 % de la carrière à partir de 2027, et tomberont très vite à 20 % en 2031. Les travailleuses bénéficient en moyenne de 39 % de périodes assimilées. Les périodes assimilées sont en plus soumises à une restriction du salaire fictif, de sorte que le montant de la pension est moins élevé.

    L’introduction d’un malus de pension a pour effet pervers de pénaliser les travailleurs à temps partiel (4 emplois à temps partiel sur 5 sont occupés par des femmes).

    Des systèmes comme la pension de survie et la pension de divorce sont progressivement supprimés. Il s’agit principalement de régimes dont les bénéficiaires sont des femmes. Il s’agit souvent de femmes qui sont restées à la maison pour subvenir aux besoins de la famille.

    Les mesures du gouvernement Arizona en matière de pensions augmenteraient l’écart entre les pensions des hommes et celles des femmes à 42 %.

    Chasser les malades et les chômeur.euse.s

    En Belgique, plus d’un demi-million de travailleur.euse.s et d’indépendant.e.s souffrent d’une maladie de longue durée. 54,7 % de ces personnes sont des femmes. 60 % des malades de longue durée souffrant de troubles musculo-squelettiques et d’épuisement professionnel sont des femmes. Cela s’explique par le fait qu’elles travaillent dans des secteurs où la charge mentale et physique est importante, mais aussi par la double journée de travail et de famille. Le gouvernement Arizona souhaite une activation plus rapide des personnes malades. Il veut y parvenir en rendant les parcours de réintégration plus contraignants. Mais l’Arizona n’investit pas dans le travail et dans des systèmes de travail progressifs plus viables.

    Le gouvernement De Wever s’attaque en priorité aux chômeur.euse.s, notamment en accélérant la dégressivité et en limitant les allocations dans le temps. Il y a à peu près autant d’hommes que de femmes au chômage, avec un peu plus de femmes parmi les chômeur.euse.s de longue durée. Cela s’explique notamment par le fait que les femmes sont plus nombreuses dans les systèmes d’emploi précaire. En outre, le retour sur le marché du travail est souvent plus difficile en raison des préjugés et de la division modifiée des rôles dans le travail domestique.

    Le droit à l’avortement et la lutte contre la violence sexiste mis en veilleuse

    En Belgique, l’avortement est aujourd’hui autorisé jusqu’à 12 semaines de grossesse. En outre, il existe un délai de réflexion obligatoire de cinq jours et l’avortement figure toujours dans le Code pénal. Malgré des années de travail de la part d’organismes spécialisés et de soutien populaire pour dépénaliser l’avortement et allonger le délai, le dossier de l’avortement a invariablement été utilisé comme passeport pour d’autres dossiers politiques. Résultat : rien n’a changé.

    Il est probable que ce ne soit pas le cas aujourd’hui non plus. L’accord de coalition stipule : «Nous poursuivons le débat sociétal sur l’interruption volontaire de grossesse sur la base du rapport du comité d’experts. Nous modifions la législation actuelle sur l’avortement après consensus au sein des partis de la majorité. » Les partis majoritaires ont des points de vue trop différents pour parvenir à un consensus sur la prolongation du délai d’avortement. En réalité, cela signifie donc qu’il n’y aura pas d’adaptation de la législation.

    En ce qui concerne la prévention de la violence sexiste, l’accord de coalition ne contient qu’une seule phrase. La poursuite du déploiement des Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles est positive, mais elle se limite à ce qui a été décidé précédemment (trois nouveaux centres) alors que les besoins sont bien plus importants.

    La place des femmes est dans la lutte !

    L’Arizona est une menace sérieuse pour le bien-être de tous.tes. Les femmes sont très durement touchées par les mesures proposées. Les services et les systèmes utilisés par de nombreuses femmes risquent de disparaître ou d’être encore réduits. Les horaires et les régimes de travail des travailleuses risquent d’être étendus avec une flexibilité toujours plus grande, sans aucune reconnaissance du travail non rémunéré qu’elles effectuent.

    Il est nécessaire de lutter contre ce gouvernement pour faire sortir nos droits et nos revendications de l’ombre. Des manifestations nombreuses et combatives le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, peuvent mettre nos revendications au premier plan de l’agenda. Ce faisant, nous renforcerons la mobilisation vers la grève générale du 31 mars et le plan d’action nécessaire par la suite.

  • Construisons un plan d’action vers la chute du gouvernement !

    Ça chauffe sur le rail. Il faut dire que la réforme des pensions qui se prépare est un véritable cataclysme : avec un calcul prenant en compte l’ensemble de la carrière et la suppression du régime préférentiel, le montant de nos pensions serait raboté de plus de 20 %. Pour le personnel roulant (conducteur·trice·s et accompagnateur·trice·s de train), la fin de la possibilité de partir en pension anticipée signifierait pour certain·es 12 années de travail supplémentaires ! Sans compter les menaces qui pèsent sur le statut, sur notre mutuelle et sur l’avenir de toutes celles et ceux qui font les chemins de fer. L’Arizona s’attaque aussi directement aux voyageurs et prévoit notamment la suppression de certains points d’arrêt.

    par un cheminot

    Deux syndicats minoritaires indépendants, le SIC et le SACT, ont organisé avec succès une grève de 9 jours entre la fin février et début mars. Ils ont devancé le front commun des syndicats traditionnels CGSP et CSC, qui avait annoncé plus tard son propre plan. Celui-ci consiste en quelques jours de grève chaque mois jusqu’au mois de juillet, en y incluant les dates d’actions intersectorielles et interprofessionnelles. A leur base qui réclamait un plan d’action encore plus dur, les dirigeants des syndicats traditionnels répondent : “nous sommes dans un marathon, pas dans un sprint !”.

    La crainte de partir en grève “trop tôt, trop vite, trop fort” est légitime. Le gouvernement pourrait parier sur un essoufflement rapide des secteurs les plus à la pointe de la contestation, puis profiter du début de l’été pour faire voter ses pires réformes. Il est donc vrai que nous avons besoin d’un plan qui tienne dans la durée. Mais cela ne doit pas servir d’excuse pour ralentir les luttes ou se limiter à revendiquer de la “concertation”. Même amputé de moitié, le programme de l’Arizona serait inacceptable : il n’y a donc rien à négocier !

    Construire notre solidarité

    Nous sommes déterminé·e·s, mais ne nous voilons pas la face : ce gouvernement l’est aussi. De Wever et ses amis patrons sont prêts à supporter quelques journées d’actions syndicales si ça leur permet d’assurer plus de profits à long terme. Un plan d’action dur et bien conçu va donc être indispensable pour les faire plier. Il ne s’agit pas seulement de multiplier les jours de grève, mais aussi de construire un mouvement de solidarité avec toutes celles et ceux que l’Arizona met en danger.

    On connaît la petite musique de la droite: faire croire que les contestataires ne sont qu’une “petite minorité”, qu’ils défendent “leurs privilèges”. Monter les salarié·es les un·es contre les autres. Le nouveau ministre de la mobilité Jean-Luc Crucke déplore que sur le rail, “ce sont deux petits syndicats qui représentent 5% du personnel qui décident de tout bloquer”. Mais monsieur le ministre, si seuls des responsables syndicaux étaient en grève, 99% des trains rouleraient… Si le rail est bloqué, c’est parce que des milliers de cheminot·es ont décidé de participer à l’action, certainement pas 5% !

    La solidarité est notre meilleure arme pour répondre à la rhétorique de division. La solidarité sur nos lieux de travail, la solidarité entre secteurs, la solidarité avec toutes les couches de la population qui vont souffrir si l’Arizona est capable de mettre ses plans à exécution.

    Un vrai plan d’action

    Les réunions du personnel sur les lieux de travail sont indispensables pour informer tous nos collègues des enjeux et discuter démocratiquement des actions. Ce gouvernement s’attaque à nos conditions de travail, notre sécurité sociale, nos pensions, nos services publics. Mais il va aussi plonger un peu plus dans la galère celles et ceux qui l’étaient déjà : les parents solos, les allocataires sociaux, les minorités, les migrant·es. Les travailleur·euses les mieux organisé·es pourraient organiser des actions de solidarité avec les autres secteurs en lutte. Par exemple en publiant des messages de solidarité sur les réseaux sociaux, en organisant des visites sur les piquets de grève des autres, ou en tenant des assemblées en commun.

    La grève générale du 31 mars est à mettre dans tous les agendas. Cette journée a le potentiel pour devenir une démonstration de force : en mettant l’économie du pays tout entier à l’arrêt, en s’attaquant à leurs profits, nous parlerons le seul langage que les puissants comprennent. D’autres actions doivent être organisées avant cela : une grève des services publics, des grèves tournantes, une participation massive à la journée internationale des droits des femmes du 8 mars … sont utiles pour construire progressivement la mobilisation.

    Il faut aussi planifier l’après 31 mars. Nous ne voulons pas revivre les mêmes erreurs qu’en 2014, ou après une mobilisation extraordinaire, les dirigeants syndicaux avaient progressivement abandonné les actions. En construisant patiemment un plan d’action qui avance crescendo, en mobilisant le plus largement possible, nous pouvons gagner.

    S’informer et s’organiser !

    Il est essentiel d’informer et d’organiser les collègues, les amis et les voisins. La droite, les « experts » en tout genre et les médias de masse nous inondent quotidiennement de mensonges et de propagande. Notre meilleur antidote repose sur la réaction la plus collective possible. Quelques suggestions.

    • En prenant connaissance de ce que les mesures de l’Arizona signifient concrètement, on ne peut être qu’en colère. Nous pouvons encourager ce sentiment de rébellion avec des journaux d’information, à l’image des éditions du « Journal des pensions » publiées par le front commun syndical en 2014 et 2018. Bien entendu, des versions numériques de ces journaux sont également nécessaires.
    • L’organisation de séances d’information sur chaque lieu de travail permet d’entrer en contact avec les collègues et d’expliquer les mesures prévues.
    • L’organisation d’assemblées militantes par secteur et par région permet de prendre le pouls des syndicalistes, d’affiner les revendications et de préparer les prochaines étapes du plan d’action.
    • Définir des manifestations et des journées de grève par secteur ou par région sont utiles pour accompagner des campagnes ciblées sur ce secteur ou cette région.
    • Des actions nationales de grève générale sont bien entendu nécessaires. Faute de réponse satisfaisante, après une première grève de 24 heures, une prochaine grève plus importante et de plus longue durée peut être annoncée, par exemple de 48 heures. Des actions intermédiaires (par secteur, par région, etc.) peuvent servir d’élan vers celle-ci.
    • Il nous faut des assemblées du personnel régulières et démocratiques afin de construire une implication solide et l’engagement le plus large possible. C’est la meilleure façon d’organiser le mouvement de lutte et de faire barrage à la propagande mensongère de la classe dominante.
    • L’auto-organisation est cruciale. Les initiatives qui réunissent des activistes de divers horizons, comme Commune Colère, renforcent cette approche.
    • Cette auto-organisation doit aussi nous permettre d’oser parler sans entrave du type de société que nous voulons et de la manière d’imposer notre alternative collective.

    Nous renforcer en étant conscient.es des pièges

    La faiblesse incite à l’agression. Tout mouvement de lutte a donc intérêt à se prémunir contre d’éventuelles faiblesses. Trois points essentiels.

    1/ Préserver notre unité. Toutes les formes possibles de division vont être attisées. La droite raconte que les fonctionnaires sont des privilégié.es parce que certain.es ont une pension qui leur permet de payer une maison de retraite ? Ce n’est pas un privilège, ça devrait être un droit pour tout le monde. Les divisions communautaires seront aussi ravivées tandis que le racisme est la donnée constante d’un agenda de droite. La campagne « anti-woke » vise de la même manière à semer la discorde. Ce ne sont pas les personnes transgenres qui attaquent nos pensions, c’est le boys club capitaliste représenté par l’Arizona qui s’en charge.

    2/ Une stratégie pour gagner. Un plan, ce n’est pas simplement une suite d’actions. La force d’un plan d’action réside dans sa capacité d’escalade, chaque action construisant consciemment l’élan vers la suivante. L’avertissement selon lequel nous devrons courir un marathon et non un sprint ne doit pas servir d’excuse pour faire du sur-place. Sans une lutte sérieusement organisée, la colère conduit à la frustration et au cynisme. De toute façon, même un marathon exige beaucoup d’efforts et un entraînement régulier pour franchir la ligne d’arrivée. Il ne doit pas non plus y avoir d’excuses pour laisser planer une quelconque ambiguïté quant à notre objectif : la chute du gouvernement. Pas en 2029, mais le plus tôt possible ! Attendre les élections ne nous a jamais menés nulle part, c’est par nos propres actions que nous forçons les choses à se produire.

    3/ La clarté sur ce que nous voulons. En 2014, l’écho a été grandissant en faveur d’un impôt sur les fortunes, mais cette revendication a été déviée vers un « tax shift », un transfert fiscal qui, au final, n’était pas du tout dans notre intérêt. Des revendications clairement exprimées consolident le mouvement de lutte et réduisent la possibilité de nous emmener dans une voie de garage. Nous voulons un véritable impôt sur la fortune, des investissements massifs dans les services publics, la réduction collective du temps de travail, la pension à 60 ans, la préservation de la retraite anticipée… Nous lions tout cela à la nécessité d’une société où la majorité sociale décide réellement de tout, y compris de ce qui est produit et de quelle manière, afin de satisfaire les besoins sociaux.

  • Faire contribuer « toutes les épaules » ? Non, l’Arizona accroît les inégalités 

    La coalition fédérale dit vouloir faire contribuer toutes les épaules, y compris « les plus larges », à l’effort budgétaire. En réalité, il y en a pour qui ce n’est qu’à peine le cas, tandis que d’autres en supportent tout le poids. Les chiffres sont éloquents : les plus riches paient à peine 4 % au titre de l’impôt sur les plus-values (une partie sera payée par la classe moyenne et il est déjà question d’échappatoires), alors que le reste de la population va devoir casquer pour les 96 % restants. Rien à voir, donc, avec un effort équilibré. La stratégie est claire : perpétuer et approfondir les inégalités structurelles dans la société.

    par Nick (Anvers)

    Travailler plus dur et plus longtemps

    La flexibilisation du travail de nuit, des heures supplémentaires et du rythme de travail sont des exemples douloureux de cette politique de classe. Les travailleur.euses en paient le prix sur le plan de la santé : troubles du sommeil, maladies cardiovasculaires et augmentation du risque de mortalité ne sont que quelques-unes des conséquences. Les études qui ont démontré que le travail de nuit structurel augmente le risque de maladies chroniques ne manquent pas. Pourtant, ce ne sont pas les entreprises qui encouragent le travail de nuit qui en supportent le coût, ni même le gouvernement qui facilite cette flexibilisation. La facture est répercutée sur les travailleur.euses concerné.es ainsi que sur le système de soins de santé. Il s’agit d’une pure externalisation des charges : les entreprises récoltent les bénéfices, les travailleur.euses subissent les risques.

    La réforme des pensions constitue une nouvelle étape dans le démantèlement de la sécurité sociale. Les femmes, qui accumulent souvent moins de droits à pension en raison du travail à temps partiel et des responsabilités familiales, sont particulièrement touchées. L’écart entre les genres sur le marché du travail ne fera donc que se creuser. Parallèlement, le nouveau système porte atteinte au droit à une pension décente pour les personnes confrontées à une maladie ou à des problèmes psychologiques au cours de leur carrière.

    Le système de bonus-malus oblige les travailleur.euses à travailler plus longtemps, sans prendre en compte le poids physique d’une carrière de longue durée. Les pensions sont ainsi transformées un instrument de punition pour les plus vulnérables au lieu d’un filet de sécurité sociale. Le gouvernement fait tout son possible pour que chacun travaille à temps plein jusqu’à 67 ans, ouvrant la porte à des pressions pour rester au travail au-delà de l’âge légal de la retraite.

    Un exemple flagrant du manque de fiabilité de cette politique est l’introduction du malus sur les pensions. Le ministre des pensions, Jan Jambon (N-VA), a d’abord affirmé que les périodes de maladie seraient comptabilisées comme des périodes travaillées et a accusé le PTB de « mensonges » lorsqu’il a remis cela en question. Moins de 36 heures plus tard, il a dû s’excuser : en réalité, la maladie n’est pas assimilée à un travail effectif, de sorte que les travailleurs qui sont malades ne serait-ce qu’un jour au cours d’un emploi à mi-temps perdent une année entière dans leur compteur de carrière. Les femmes et les travailleur.euses exerçant des professions pénibles sont particulièrement touché.es.

    L’attaque contre les retraites accroît les inégalités

    Le gouvernement justifie la réforme en affirmant qu’en l’absence de mesures drastiques, une part croissante des recettes publiques ira aux pensions. Mais en réalité, ces déficits budgétaires proviennent de choix politiques.

    Sous couvert d’« harmonisation », les droits à la pension sont démantelés. L’introduction du malus de pension touche particulièrement les personnes exerçant un travail physiquement pénible. Les maladies de longue durée et la retraite anticipée sont de plus en plus souvent exclues du calcul de la pension, ce qui oblige de nombreuses personnes à travailler plus longtemps. Même la garantie de revenus pour les personnes âgées se durcit, frappant encore plus durement les personnes âgées vulnérables.

    Pendant ce temps, des milliards d’euros disparaissent dans les poches des grandes entreprises par le biais de l’évasion fiscale, de la spéculation et des investissements subventionnés. Les chômeurs et les allocataires sociaux sont présentés comme des profiteurs, alors que les vrais parasites sont les élites financières. La stratégie consiste à diviser pour mieux régner : les salarié.es et les allocataires sociaux sont montés les un.es contre les autres pour masquer le fait que les vrais profiteurs ne sont pas touchés.

    Le gouvernement présente les déficits budgétaires comme une fatalité, alors qu’ils résultent de choix politiques délibérés. La réduction de l’impôt sur les sociétés de 33,99 % à 25 % sous le gouvernement Michel s’est traduite par une perte de recettes annuelles de 8 milliards d’euros à elle seule. Un déficit a été délibérément créé avec l’idée que la classe travailleuse pourra ensuite le combler avec une pluies d’économies budgétaires et d’augmentations d’impôts.

    Les pensions ne sont pas une faveur, mais un droit que les travailleur.euses accumulent tout au long de leur carrière. Les réformes actuelles remettent en cause ce principe et accroissent les inégalités sociales. C’est pourquoi la lutte est nécessaire : pour une répartition équitable des richesses, des salaires plus élevés et une pension décente. Seul un mouvement de masse peut mettre fin à aux attaques de la droite !

  • Non, les pensions des fonctionnaires ne sont pas trop élevées

    L’affirmation selon laquelle les pensions des fonctionnaires sont trop élevées et qu’une « péréquation » devrait consister à les ramener au niveau des pensions des salarié.es est un non-sens absolu.

    par Tim Grauls, militant CGSP UGent

    Quelques chiffres pour l’illustrer. Prenons le taux de remplacement net des pensions moyennes par rapport au salaire moyen de fin de carrière. Les chiffres d’Eurostat montrent que les pensions moyennes en Belgique (ratio de 0,48) sont nettement inférieures à la moyenne européenne (ratio de 0,6).

    Les chiffres de Pensionstat montrent que les pensions nettes s’élèveront en moyenne à 1.640 euros par mois en 2023. Pour les fonctionnaires, cela représente une pension nette moyenne de 2.357 euros par mois, soit un ratio de remplacement de 0,69. Ce chiffre est légèrement supérieur à la moyenne européenne, soit le niveau du Luxembourg.

    Dans le secteur privé, la pension nette moyenne n’est que de 1.467 euros par mois, soit un taux de remplacement de 0,42. C’est le troisième niveau le plus bas d’Europe, à peu près au niveau de Chypre. En d’autres termes, la réforme des pensions de De Wever et Bouchez entraînera notre pays vers le bas de l’échelle européenne en matière de pensions.

    Le gouvernement veut économiser 3 milliards d’euros sur les pensions grâce à ces réductions. N’y a-t-il pas d’autres solutions? Si, il y en a. Encore un chiffre – tiré du baromètre socio-économique 2024 de la FGTB. Il en ressort quelques chiffres intéressants. Par exemple: l’ampleur des réductions de charges annuelles pour les entreprises au détriment de la sécurité sociale. En 25 ans, elles sont passées de 1,6 milliard à 16 milliards d’euros par an, soit 10 fois plus. C’est pourquoi la droite affirme que les pensions ne sont plus supportables: les fonds de la sécurité sociale ont été utilisés pour distribuer des cadeaux au patronat, et cela ne devrait pas faire l’objet d’un débat.

  • Pourquoi les femmes doivent lutter contre la super-note de De Wever

    Comme c’est toujours le cas lorsque la politique antisociale passe à la vitesse supérieure (encore une fois!), les conséquences pour les groupes les plus vulnérables sur le plan social sont les plus désastreuses. La super-note de Bart De Wever ferait baisser le niveau de vie de tous les travailleurs et des pauvres, mais ce sont les femmes et les jeunes qui le ressentiront le plus durement.

    par Anja Deschoemacker

    Le droit à la pension à temps plein rendu encore plus impossible

    Il est bien connu qu’à l’écart salarial s’ajoute un écart de pension. Selon les derniers chiffres de l’Office fédéral des pensions (basés sur les données de 2022), l’écart dans la pension légale est de 19%, soit une différence de 406 euros dans la pension mensuelle brute. Pour la pension complémentaire, l’écart s’élève à 53%, ce qui est énorme.

    Pour les indépendants, l’écart de pension entre les hommes et les femmes est de 52% et pour les salariés de 28%, alors qu’il n’est que de 3% pour les fonctionnaires. L’attaque contre les pensions de la fonction publique prive donc les femmes de leur seul accès à une pension décente.

    A cela s’ajoute le poids plus faible des périodes assimilées. Selon une étude Sigedis de 2023, 66% des hommes font une carrière de plus de 30 ans contre seulement 34% des femmes, principalement en raison du travail à temps partiel et des crédits d’heures que de nombreuses femmes sont obligées de faire pour équilibrer leur vie familiale dans un cadre où les services de garde d’enfants, de jeunes, de personnes âgées, d’aide aux tâches ménagères, accessibles et abordables, sont absolument inadéquats…

    Nouvelle pièce finale dans la chasse aux sorcières contre les femmes et les jeunes chômeur.euse.s

    De Wever concocte au niveau fédéral de limiter les allocations de chômage dans le temps. Comme pour les pensions, il s’agit d’un pas supplémentaire dans des décennies de grignotage incessant du niveau de vie et de l’indépendance financière des femmes. Toute l’histoire des attaques contre le droit aux allocations de chômage est une histoire antiféministe. Les attaques incessantes des gouvernements de droite dans les années 1980 ont ensuite été amplifiées et rendues structurelles par les précurseurs du Vooruit/PS et du CD&V/les Engagés. Résultat: dans les années 1990, les femmes représentaient 92% des dizaines de milliers de chômeurs en sursis.

    L’objectif est clair après ces décennies: il s’agit d’un maillon central qui a contraint les femmes et les jeunes à accepter des emplois précaires, des emplois à temps partiel et des emplois temporaires faiblement rémunérés. Il s’agit également d’une mesure essentiellement symbolique. En réalité, après deux ans de chômage, vous vous retrouvez sans revenu vital pour une longue période. Echapper à une situation familiale problématique équivaut donc, pour les femmes et les jeunes, à être condamnés à la pauvreté.

    Gouvernement anti-woke

    Un gouvernement anti-woke se prépare: les femmes, les personnes LGBTQI+, les migrants, les réfugiés et les sans-papiers doivent se préparer à lutter!

    Avec De Wever et Bouchez, deux fans de Trump et de la rhétorique anti-wokiste, la droite socio-économique sera dirigé par des personnages pivots au sein de l’élite politique belge pour avoir ouvertement soutenu Israël.

    C’est un signe révélateur que le resserrement supplémentaire de la politique migratoire était quelque chose sur lequel tous les partis Arizona étaient d’accord, y inclus Vooruit. Soyons clairs : même sans durcissement, des milliers de réfugiés dorment déjà dans la rue, même pendant un froid glacial, plusieurs dizaines de milliers de sans-papiers n’ont aucune chance de régulariser leur situation, et des centaines de milliers de personnes issues de l’immigration – de la première, deuxième, troisième, quatrième … génération sont systématiquement confrontées à la discrimination dans tous les domaines de la vie.

    Ces dernières années, le MR et Vooruit auraient pu former une majorité parlementaire avec le PS, les Verts et le PTB pour étendre et améliorer le droit à l’avortement. A l’exception du PTB, ils ont tous cédé sans se battre, comme s’il s’agissait d’un laissez-passer pour être au gouvernement. En ce qui concerne l’Arizona, il est pratiquement certain que les années à venir ne verront pas grand-chose se produire. Des centaines de femmes continueront à devoir se rendre à l’étranger chaque année pour se faire avorter après 12 semaines. C’est plus difficile et plus cher, donc inaccessible aux plus pauvres.

    Comme pour les femmes, les personnes qui ne se conforment pas au genre seront également confrontées à une stagnation, dans le meilleur des cas, tandis que la LGBTQI+phobie de plus en plus attisée par la droite et l’extrême-droite ne sera pas combattue.

    Ce ne sont là que quelques raisons de s’organiser contre le gouvernement annoncé. Les syndicats, les militants de gauche, les féministes et les organisations d’autres groupes opprimés doivent se donner la main et intensifier la mobilisation, non pas pour obtenir des concessions à la marge, mais pour obtenir des progrès réels pour la grande majorité de la population grâce à une politique sociale qui met l’argent là où il se trouve. Parallèlement à la lutte contre la droite internationale – Netanyahu et Trump en tête – la lutte contre les gouvernements de droite anti-woke devrait être centrale le 8 mars.

  • Ils organisent notre misère, organisons notre commune colère !

    Cet été, la première note du formateur a fuité dans la presse. Depuis, le scénario qui se prépare pour le monde du travail, pour les personnes sans-papiers, pour les plus précaires et plus opprimé.e.s d’entre-nous, … se clarifie de jour en jour. C’est, sans une once de doute, une véritable déclaration de guerre contre la classe travailleuse qui se discute actuellement entre les partis politiques de droite de tout le pays.

    Par Karim, délégué syndical CGSP ALR dans un hôpital à Bruxelles

    A Bruxelles, une poignée de militant.e.s syndicaux et d’activistes de Commune Colère, une initiative qui a mené plusieurs actions ces deux dernières années pour la socialisation des biens communs, ont compris l’enjeu pour notre camp social. Dès novembre, ces camarades ont lancé une initiative autant intéressante qu’utile dans le cheminement de la réflexion pour la préparation de nos combats à venir: l’organisation d’Assemblées Générales de lutte. Les deux premières assemblées ont réuni plus d’une centaines de syndicalistes, de militant.e.s du mouvement social, d’activistes écologistes, de travailleur.euse.s non organisées, de jeunes, de personnes sans-papiers … bref, toutes celles et ceux qui sentent très clairement qu’il est temps d’organiser la riposte.

    Lors de ces assemblées, nous discutons avant tout de la situation politique et nous essayons de décrypter au mieux les attaques qui se préparent afin d’être mieux armé.e.s pour les expliquer à nos collègues, ami.e.s, camarades. Il est évident qu’il est aujourd’hui urgent de prendre ce temps de discussion qui nous permettra de développer les arguments nécessaires à convaincre autour de nous de l’urgence de se mobiliser face à ces attaques d’une brutalité sans nom.

    Mais ce n’est pas tout, il y a aussi une grande soif de recherche de méthodes de lutte, de stratégie pour pouvoir gagner face à l’état-major de la casse sociale qui se prépare à nous attaquer. Nous constatons qu’il y a en effet un véritable besoin de tels lieux de partage d’expérience et de constructions de liens entre les différents secteurs de lutte. Cette dynamique tente en quelque sorte de traduire le slogan de la « convergence des luttes » en quelque chose de plus concret, réel, tangible.

    Pour les militant.e.s syndicalistes qui y participent, il semble assez clair que cette dynamique permet un lieu combattif de discussion et de réflexions sur les perspectives pour notre lutte. Elle répond à ce que les appareils syndicaux ne semblent pas capables ou ne souhaitent pas construire : un lieu où la base syndicale peut se retrouver, discuter et décider.  De tels lieux peuvent ainsi permettre la construction des liens de confiance et de solidarité qu’il faut s’efforcer de reconstruire urgemment. Cela pourrait permettre à terme d’insuffler en interne dans nos syndicats une dynamique combattive qui renoue avec les meilleurs traditions du mouvement ouvrier : une dynamique d’assemblées générales démocratiques qui, partant de la base, construit petit à petit le programme de la lutte en terme de revendications et de mots d’ordres.

    Les premières conclusions concrètes de ces assemblées ont été bien évidemment de construire la mobilisation pour les dates prévues par le front commun syndical en assurant une présence aux actions du 13 du mois. Dans la foulée de la première assemblée de fin novembre et du rassemblement syndical du 13 décembre, les camarades ont mené une occupation symbolique de la FEB pour imposer dans la discussion publique le fait que le véritable patron du gouvernement actuellement au travail pour s’en prendre à notre niveau de vie se trouve dans ces bureaux de la fédération patronale.

    Des ami.e.s de Namur et de Liège présent.e.s à la deuxième assemblée ont exprimé leur souhait de construire des dynamiques identiques dans leur ville. C’est assurément le chemin à suivre. Imaginons une telle dynamique de lutte démocratique dans toutes les villes de Belgique! Celles-ci pourraient être fédérées au sein d’une coordination nationale qui pourrait appliquer les décisions des assemblées pour collectiviser les énergies et assurer que la mobilisation contre le futur gouvernement Arizona soit la plus forte, la plus combative et surtout qu’elle ne s’arrête pas quand un ou des camarades du sommet syndical décideraient qu’il est temps de rentrer à la maison.

    La prochaine AG bruxelloise aura lieu le 4 février au DK à 18h30 (Rue de Danemark 70 B). Nous invitons nos camarades, nos lecteurs.rices, nos compagnon.ne.s de route d’y participer et d’apporter leur pierre à la construction de cette dynamique. Pour celles et ceux dans d’autres villes et qui souhaiteraient lancer une telle initiative, contactez Commune Colère via leurs réseaux ou via info@commune-colere.be.

  • Renversons l’Arizona avec un plan d’actions et de grèves !

    « S’il s’avère que rien n’a changé par rapport à ce qui circule actuellement, notre comité fédéral peut décréter une grève générale ». Pour les 35.000 manifestant.es du 13 janvier, cette déclaration de Thierry Bodson, président de la FGTB, n’avait rien de «prématuré» ni d’« irresponsable». La concrétisation des projets de De Wever et Bouchez sur les pensions pour l’enseignement et les chemins de fer, entre autres, a suscité une vague de protestation grandissante. L’arrogance post-électorale de la droite a reçu sa première réponse dans la rue.

    par Geert Cool

    Le discours des partis de l’Arizona et de leurs patrons est que l’austérité est indispensable, que le « plus grand assainissement budgétaire depuis les années 1980 » est inévitable. Ils mentent! Les entreprises belges cotées en bourse distribueront cette année des dividendes estimés à 6,4 milliards d’euros. Les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises ont décuplé au cours des 25 dernières années pour atteindre 16 milliards d’euros par an. Les vrais patrons n’ont pas besoin de jouer un million de fois au loto pour s’enrichir aux dépens de nos travailleurs.

    Pour eux, économiser sur nos conditions de vie est la priorité absolue. Nous avons d’autres attentes et d’autres besoins, qui sont urgents. De bons salaires et de bonnes conditions de travail, la pension à 60 ans, des logements accessibles et de qualité, des services publics renforcés, la fin de toutes les formes d’oppression, un monde sans guerre, sans pillages et occupations coloniales, la fin des génocides, une réponse à la menace existentielle de la crise climatique… En bref, nous voulons des perspectives d’avenir positives pour nous-mêmes et pour les générations futures.

    La manifestation du 13 janvier dernier pourrait être suivie d’une journée d’action encore plus forte le 13 février. Comment développer davantage un rapport de force à notre avantage  ? Il est essentiel d’informer et d’organiser les collègues, les amis et les voisins. Cela peut se faire au moyen de journaux d’information, tels que les éditions du Journal des pensions publiées par le front commun syndical en 2014 et 2018, ainsi que par du matériel numérique. Des séances d’information sur chaque lieu de travail peuvent permettre de prendre contact avec les collègues et d’expliquer les mesures prévues. Des assemblées militantes par secteur et par région peuvent permettre de prendre la température, d’affiner les revendications et de préparer les prochaines étapes du plan d’action. À partir de là, nous pouvons mobiliser pour des manifestations de masse et à des journées de grève, par exemple par secteur ou par région, dans la perspective de journées de grèves générales nationales. Il nous faut des assemblées du personnel et construire une implication soutenue. C’est ainsi que nous pouvons organiser le mouvement et faire barrage à la propagande mensongère de la classe dominante de plus en plus assourdissante.

    L’Arizona fait partie de la « nouvelle normalité » d’un capitalisme à la dérive où la classe dominante recourt de plus en plus à l’autoritarisme et à la haine de l’autre afin d’imposer la toute-puissance de la maximisation des profits sur une société dont une couche de plus en plus importante est aliénée. Le trumpisme ne se limite pas aux États-Unis. Ici aussi, la tendance est à l’imposition brutale de politiques réactionnaires brutales. Le terrain est préparé pour une offensive contre les personnes issues de l’immigration, les réfugié.es, les chômeur.euses, les malades… et une limitation des possibilités de contestation de ces politiques. Des fonds supplémentaires sont alloués à la Défense et aux guerres. Un gouvernement composé à la fois de De Wever et de Bouchez comporte les partisans les plus ouverts du régime colonial sioniste en Israël et du génocide palestinien. Bouchez ouvre la voie pour l’extrême droite, au sens propre comme au sens figuré. Résister à l’Arizona signifie s’opposer à tout ce que cette coalition représente et construire l’unité de l’ensemble des personnes qui vont en souffrir, en premier lieu celles qui seront le plus durement touchées.

    Si le mouvement des travailleur.euse.s parvient à stopper l’Arizona avant même qu’il ne soit formé, tout gouvernement ultérieur devra tenir compte de nos revendications et de notre contre-pouvoir. Imaginez de nouvelles élections dans un contexte d’intensification de la lutte pour de meilleures pensions et de meilleurs salaires, contre les génocides, contre la dévastation climatique, contre le racisme et la haine de l’autre… Imaginez si les syndicalistes et les activistes s’impliquaient activement dans la campagne électorale et que le PTB s’ouvrait pleinement à cette dynamique? Le résultat électoral pourrait être très différent. Cela préparerait le terrain pour populariser l’idée d’un gouvernement de la classe travailleuse dans toute sa diversité.

    Dans un plaidoyer en faveur d’investissements supplémentaires dans la défense, un haut responsable militaire a déclaré: «Dire qu’il n’y a pas d’argent est un non-sens. La Belgique est un pays riche.» Il n’a pas tort. Mais la majorité de la population ne dispose d’aucun contrôle sur la richesse produite par notre travail et la nature. Les marxistes luttent pour une société socialiste dans laquelle ce n’est pas la classe parasitaire des capitalistes, mais la majorité de la population qui décide démocratiquement de ce qui est produit et de quelle manière. Cela exige de détenir collectivement les secteurs clés de l’économie.

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    https://fr.socialisme.be/98374/plus-de-militarisation-moins-de-droit-de-resistance-et-dorganisation
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