Your cart is currently empty!
Tag: Anvers
-
MEETING : Après le massacre de Marikana : Solidarité avec la lutte des mineurs !
Les mineurs sud-africains contre le capitalisme sauvage
UN DIRIGEANT OUVRIER PREND LA PAROLE – TÉMOIGNAGE DE SEBEI MAMET, PRÉSIDENT DE LA COORDINATION NATIONALE DES COMITÉS DE GRÈVE
En août dernier, l’assassinat brutal de 34 mineurs sud-africains a choqué le monde entier et a rappelé à la mémoire de cruels souvenirs du régime d’Apartheid. Cet événement dramatique a révélé que, malgré la fin officielle de l’Apartheid en 1994, le régime en place reste impitoyable et brutal.
Evènement Facebook
La société sud-africaine a véritablement été ébranlée. Les grèves des mineurs et leurs revendications ont pris de l’ampleur et sont devenues des sujets de société. Le mécontentement social y a trouvé un moyen d’expression, il s’est cristallisé. De plus en plus est exigé un changement fondamental tandis que l’élite politique corrompue et leurs amis au sein des syndicats sont rejetés.
L’Afrique du Sud est le pays le plus inégalitaire au monde. Près d’un quart de la population se couche affamée chaque jour. La grande majorité de la population vit dans de misérables conditions. Mais il existe une infime élite de super-riches qui, alliée aux entreprises occidentales, pille les ressources naturelles.
Depuis l’été, la crédibilité de l’ANC au pouvoir a définitivement été ébranlée. Il partage une même crainte avec les patrons concernant l’arrivée d’un mouvement des travailleurs sud-africains avec des revendications propres. Comme le quotidien britannique The Guardian l’écrivait le 7 septembre : ‘’L’ANC faisait partie de l’esprit noir, de l’âme noire, avec un caractère quasi mystique. Mais maintenant, ils ont perdu leur aura. Le lien a été rompu et cela a été retransmis en direct à la télévision’’. Mais que faire maintenant?
EGA et le PSL sont très fiers d’inviter Mametlwe Sebei – porte-parole de la Coordination Nationale des Comités de Grève – pour quelques réunions publiques en Belgique. Sebei est également membre du Democratic Socalist Movement, organisation-soeur du PSL en Afrique du Sud. Il a pu parler des exigences et aspirations des mineurs sud-africains, et de la population en général, dans les médias nationaux et internationaux.
Venez écouter ce témoignage unique d’un militant sud-africain réellement socialiste au sujet des conditions de vie et de travail dans le pays, de la brutalité du capitalisme et de l’élite sud-africaine, des changements intervenus depuis l’abolition de l’Apartheid en 1994 et enfin des solutions que son mouvement met en avant.
Le Wall Street Journal a cité Sebei le 13 septembre: ‘’L’ANC ne représente plus la classe ouvrière d’Afrique du Sud. Dimanche prochain, nous organisons une grève massive pour faire en sorte que les profits ne priment plus sur le peuple.’’
Mardi 11/12 ANVERS 19H30 MULTATULI ( LANGE VLIERSTRAAT 5 )
Mercredi 12/12 GAND 19H30 GEUZENHUIS ( KANTIENBERG 9 )
Jeudi 13/12 BRUXELLES 19H30 RANDSTAD ( 45 RUE DU JARDINIER, MOLENBEEK )
-
Les Sanctions Administratives Communales : un renforcement de la répression et une atteinte à nos droits démocratiques
Les politiciens établis ont une solution miracle pour toutes les nuisances. Musique trop forte lors d’une fête ? Des jeunes qui traînent tard le soir sur une place publique ? Des manifestants qui s’opposent au banquet des riches à Bruxelles ? Des initiatives telles qu’Occupy-Anvers qui organisent une opposition politique en rue? La réponse des partis établis est là : les Sanctions Administratives Communales (SAC).
Par Mathias (Anvers)
Tout devient “nuisance”
Les SAC existent depuis 1993 et avaient initialement pour but de punir plus rapidement de petits délits. La portée de ces amendes a été élargie il y a quelques années, toute forme de “nuisance” pouvant dorénavant être ainsi punie en fonction des réglementations décidées séparément par chaque commune. Le résultat est une série de règles absurdes et souvent totalement arbitraires.
[box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
La résistance collective peut arrêter les amendes SAC
En 2009 le conseil communal de Gand a décidé d’abolir la taxe combi (sous forme de SAC) pour les manifestations. Le 10 novembre 2009, des dizaines de jeunes manifestants antiracistes et des passants furent arrêtés après une manifestation. Arrêtés sans raison, après coup, ils avaient tous reçus une amende SAC. La résistance contre ces amendes a été tout de suite organisée avec un large soutien. Une centaine de manifestants avait protesté devant le conseil communal et des pétitions avaient circulé parmi les étudiants.
La question a reçu l’attention des médias et la ville a dû se distancier des actions de la police et des SAC en cas d’action collective.
Cette victoire partielle montre bien que la lutte organisée peut donner des résultats.
Ce mercredi 28 novembre, à Ixelles : Protestations de la Ligue des Droits de l’Homme contre les Sanctions Administratives Communales. 13h Maison Communale d’Ixelles (Chaussée d’Ixelles168, Bruxelles)
[/box]Il est même possible de recevoir une amende SAC en jetant des confettis au carnaval, ou en s’asseyant sur le dossier d’un banc. Des agents peuvent avoir à déterminer si une personne traîne trop longtemps à un endroit. Mais les formes de “nuisance” vont aussi plus loin. Dans beaucoup de communes il est interdit d’organiser des actions sur des lieux publics ou même de se réunir sans autorisation du bourgmestre. L’autorisation doit être demandée plusieurs semaines à l’avance. Dans le cas d’un événement “à risque” (quel qu’il soit), à Courtrai, il faut même demander l’autorisation 3 mois d’avance. Il est donc maintenant possible de recevoir des requêtes unilatérales sur un piquet de grève, mais aussi des SAC.
A Hasselt, il est interdit d’accrocher une banderole le long de la route ou de distribuer des tracts sans autorisation du bourgmestre. A Anvers, des lycéens peuvent être sanctionnés lorsqu’ils organisent une grève étudiante comme il est interdit ‘‘de stimuler des activités (…) qui ont pour résultat que la scolarité obligatoire n’est pas suivie.’’ Diverses actions antiracistes ou anti-guerre menées dans le passé peuvent donc être sanctionnées d’une amende aujourd’hui.
Une atteinte au droit à l’action collective
La liberté d’expression sur la voie publique et le droit de mener des actions collectives sont reconnus par plusieurs traités internationaux, mais le règlement de la police de Hasselt, par exemple, est au-dessus de ces traités. Il vaut mieux protester contre cette logique en silence et sans bruits ‘‘inutiles’’ sous peine de recevoir une SAC (voir l’encadré). La Ligue des Droits de l’Homme réclame du Conseil d’Etat l’annulation de ce règlement de police. Ces Sanctions Administratives Communales augmentent les possibilités de politique arbitraire et de répression contre tous ceux qui ne se sont pas “adaptés” aux normes de l’élite. A Anvers, plusieurs amendes ont frappé des actions de protestations. A Bruxelles, tous les manifestants arrêtés durant l’action contre le banquet des riches (voir en page 15) risquent une amende SAC. Si écraser l’opposition avec des amendes est une pratique qui fait plutôt penser aux méthodes de Poutine, cette technique se développe chez nous aussi. Tous les partis établis s’accordent sur la logique fondamentale de ces amendes, malgré parfois quelques réserves.
Ces mesures visent d’abord les jeunes ou les SDF. Mais une fois que ces mesures seront bien rôdées pour ces couches de la population, les autres suivront. Le droit à l’action collective sera encore plus affaibli. Il sera finalement possible d’interdire chaque forme de protestation, en particulier celles émanant du mouvement syndical.
Pas de solution pour la nuisance
Ces amendes peuvent-elles être utiles pour des cas mineurs de nuisance, pour autant qu’il existe une définition claire de ce qu’est une nuisance ? Beaucoup d’aspects des “nuisances” ont rapport avec la “politique des pénuries” menée actuellement. Puisque la collecte des déchets doit faire du profit, le nombre de bacs dans les rues diminue pour que nous mettions nos déchets dans les sacs officiels (et plus coûteux). Cela mène au déversement illégal. Des jeunes qui traînent sur une place ou qui y boivent quelque chose, le font dans beaucoup de cas parce qu’il n’y a nul autre endroit pour boire sans trop payer. Bien sûr les autorités n’investissent pas dans des moyens de détente publics ou dans des lieux de rencontre publics. Elles créent donc les pénuries puis donnent des amendes à leurs victimes…
Entretemps, même les représentants de la police doivent admettre que la répression ne fonctionne pas. A Turnhout il y a eu des problèmes avec des groupes de jeunes. La répression forte a vite conduit à des problèmes encore plus graves. “La répression est contre-productive”, a admis Luc Gorris de la police locale de Turnhout. Une approche positive dans laquelle il y a des discussions avec les jeunes eux-mêmes a eu de bien meilleurs résultats. Les amendes SAC ne résolvent en rien les causes profondes des nuisances, qui sont souvent des problèmes sociaux. Avec une interdiction de rassemblement, un couvre-feu et l’interdiction de consommer de l’alcool dans les lieux publics, comme à Anvers Nord, les autorités peuvent essayer d’arrêter la vie publique. Mais cela ne donnera pas du boulot aux 20% des jeunes qui sont au chômage, ni ne donnera de perspectives d’avenir aux 25% d’enfants qui vivent dans la pauvreté.
Le PSL s’oppose à cette vague d’amendes contre les groupes les plus vulnérables de la société et contre toute opposition politique. Nous défendons la nécessité d’investissements publics dans les logements sociaux, l’enseignement, la création d’emplois, etc, car c’est seulement en s’attaquant aux problèmes sociaux qu’on peut vraiment combattre la nuisance.
A Hasselt, c’est la folie
La Ligue des droits de l’homme exige le retrait du règlement de police dans la zone HaDiZo (Hasselt, Diepenbeek, Zonhoven). Dans ce règlement il y a quelques règles particulièrement détaillées et parfois absurdes. Le ton du premier article est déjà clair : “Pendant la journée et/ou la nuit il est interdit de produire n’importe quel bruit sans raison ou sans nécessité comme résultat d’un manque de prévoyance et de précaution”. Le carnaval est une affaire sérieuse au Limbourg. “Il est interdit aux participants de l’activité comme mentionné dans l’article 34 [le carnaval], d’insulter et/ou de taquiner quelqu’un.” (article 35). L’article 38 interdit de “jeter des confettis par terre” pendant le carnaval. A Courtrai, ils vont plus loin: il est tout simplement interdit de “jeter ou posséder” des confettis.
Si tu fais du sport, il faut suivre les “règles générales en ce qui concerne la garde-robe et le comportement” (article 60). Le commissaire de la police déclarait dans les médias qu’il est par exemple interdit de jouer au basket dans un maillot de bain. Mais comment la police va-t-elle vraiment contrôler que toutes les “règles générales de comportement” d’un sport sont bien suivies ? Va-t-elle remplacer les arbitres par des agents qui ne donnent pas de carton jaune ou rouge mais des amendes SAC ?
L’article 154 dit : “Il est interdit de s’assoir sur le dos des bancs publics ou de les salir.” A quand la règle qui dit qu’il faut être assis bien droit ?
La liste des mesures absurdes est longue. Selon la police, ils veulent être “prêts à tout”. Alors que les fraudeurs peuvent tout se permettre, que les multinationales peuvent sans problème s’attaquer à l’avenir de milliers de familles et que toujours plus de jeunes sont condamnés à être une “génération perdue”, les partis établis se préparent à nous donner des amendes quand nous nous mettons sur le dos d’un banc dans un parc.
-
Thas: ''Votre solidarité assure que je ne renonce pas et que je continue à me battre"
La campagne contre la détention et la possible expulsion de notre camarade Murugathas, Thas pour ses amis, reçoit beaucoup de soutien. Le caractère arbitraire de cette décision d’expulser un père de deux enfants, après 18 ans de présence en Belgique, vers un pays où il sera en danger est particulièrement choquant. Thas, lui, est encore sous le choc de son arrestation et de sa détention dans le centre de Steenokkerzeel. ”C’est surtout terrible la nuit”, nous a-t-il dit. Le large soutien dont il bénéficie lui permet de ne pas perdre courage.
Par Geert
- Pétion contre l’arrestation et l’expulsion de Thas
- Appel à la solidarité
- Les protestations contre l’expulsion de notre camarade Murugathas se développent
Armés de messages de solidarité, de lecture, d’un dictionnaire néerlandais-tamoul et de tabac pour Thas, j’ai enfin pu lui parler durant une heure. Pour pouvoir rendre visite, il faut d’abord envoyer une copie de la carte d’identité par fax, puis appelé pour confirmer la visite. Les visiteurs sont fouillés, même les GSM sont interdits. Les personnes enfermées peuvent en garder un, à condition qu’il ne puisse pas prendre de photo.
Un autre Tamoul est également détenu, quelqu’un qui n’est pas politiquement actif. Thas: "Il s’agit d’un jeune homme qui vivait à Courtrai et qui avait là une amie belge maintenant enceinte de plusieurs mois. Il est depuis quatre mois à Steenokkerzeel et a fini par signer un document de retour volontaire parce qu’il pensait que c’était la seule alternative à un retour accompagné de policiers, qui ne serait pas sûr pour lui en arrivant au Sri Lanka." Un autre emprisonné d’origine népalaise tenait un restaurant à Tirlemont. Son certificat de naissance et d’autres documents ont disparu dans les violences que connaît le pays. Les autorités veulent le renvoyer, mais avec un document européen qui en feraient un sans-papier au Népal.
Le désespoir est grand dans les salles de Steenokkerzeel, très peu de gens savent quels sont leurs droits. Thas leur donne des conseils et passe des appels autour de lui pour aider à faire avancer leurs dossiers et entamer les procédures. À propos de la vie à Steenokkerzeel, il confie : ”Il s’agit presque d’une prison, la seule différence est que nos portes sont ouvertes et nous pouvons être tous ensemble à l’intérieur du bâtiment. Mais nous ne pouvons que partager la misère de l’autre. Le soir, il est possible de jouer au football dans la cour, mais ma tête n’y est pas. Il y a un poste de télévision, mais ce n’est pas évident avec le groupe de personnes très diverses qui est là. La journée, ça va encore, nous parlons, nous entendons tous quelque chose. Le pire, c’est la nuit. Il y a toujours des mouvements, toujours quelqu’un qui commence à taper sur les murs ou à crier. Réussir à dormir ici est très difficile."
Thas: "Tout le monde recherche le type de solidarité dont je bénéficie contre mon expulsion. La lettre du député européen Paul Murphy m’a fait beaucoup de bien et est utilisée dans ma procédure judiciaire." La pétition a pu compter sur un écho très large. Des élus locaux du PTB et de Groen l’ont notamment signée, et elle a été publié sur différents sites (Rood!-Anvers, Antifachistisch Front, LCR, Kif Kif, Avanti4). Thas tient à chaudement remercier chaque signataire de cette pétition pour ce soutien et cette marque de solidarité.
"J’espère bien entendu pouvoir rester ici avec ma femme et mes enfants. Nous faisons tout notre possible pour nous marier. Mais j’ai peur de ce qui pourrait m’arriver en cas d’expulsion. Je ne veux pas devenir un des cas qui figure dans les rapports de Human Rights Watch. Les abus des droits de l’Homme sont terribles au Sri Lanka, et j’y suis connu en tant que militant. J’ai peur de ça. Mais la solidarité autour de moi assure que je n’ai pas renoncé à l’espoir de voir ma situation s’arranger et je continue à me battre."
-
A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
[box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
A Noter dans votre agenda
- Me. 21 nov. Bruxelles. 18h, face à l’ambassade irlandaise (Chaussée d’Etterbeek 180, 1040 Bruxelles). Veille et protestation contre la législation anti-avortement irlandaise. Plus d’infos
- Me. 21 nov. Alost. 19h30 Maison du Peuple. Réunion publique
- Je. 22 nov. Gand. Débat-EGA: la fin du néolibéralisme ? Avec des orateurs des deux côtés du débat.
- Ve. 23 nov. Namur. 18h rue de Bruxelles 23. Meeting suivi d’un repas
- Lu. 26 nov. Gand. 17h Botermarkt 1. Protestation contre les Sanctions Administratives CommunalesFacebook-event
- Me. 28 nov. Ixelles. Protestations de la Ligue des Droits de l’Homme contre les Sanctions Administratives Communales. 13h Maison Communale d’Ixelles (Chaussée d’Ixelles168, Bruxelles)
- Me. 28 nov. Anvers. 14h Rooseveltplaats. Protestation contre les assainissements à De Lijn
- 30 nov -2 décembre: Congrès National du PSL
- Ma. 11 déc. Anvers. 19h30 Multatuli (Lange Vlierstraat). Meeting avec un dirigeant des mineurs d’Afrique du Sud
- Me. 12 déc. Gand. 19h30 Geuzenhuis (Kantienberg). Meeting avec un dirigeant des mineurs d’Afrique du Sud
- Jeu. 13 déc. Bruxelles. 19h30 DC Randstad (Rue Jardinier n°45, Molenbeek). Meeting avec un dirigeant des mineurs d’Afrique du Sud
- Sa. 15 déc. Louvain. 15h café Tempo Kessel-Lo. Meeting: Stop à la politique d’austérité européenne et belge. La discussion sera suivie d’un repas.
- 31 Décembre. Bruxelles. Fête de fin d’année du PSL
- 13-14 avril 2013: Socialisme 2013
[/box]
Meeting avec un dirigeant des mineurs sud-africains
La mort brutale de 34 mineurs sud-africains en Août dernier a choqué le monde entier. On se serait cru revenus à la période du régime de l’apartheid. Cet événement a de fait révélé que, malgré la fin de l’apartheid en 1994, un régime impitoyable et brutal est au pouvoir. La société sud-africaine a depuis lors été ébranlée, les grèves et les revendications des mineurs se sont développées et quelque chose a été lâché dans la société.
Le mécontentement social a trouvé une manière de s’exprimer. Un changement fondamental est nécessaire pour rejeter l’élite politique corrompue et leurs amis présents au sein des syndicats. L’Afrique du Sud est le pays le plus inégalitaire au monde. Près d’un quart de la population se couche chaque soir en ayant faim. La grande majorité de la population connait des conditions de vie terribles. Par contre, une petite élite de riches collabore avec les multinationales occidentales pour piller les ressources naturelles du pays.
La crédibilité de l’ANC a, depuis cet été, totalement volé en éclats. L’ANC éprouve la même peur que celle des patrons face aux revendications du mouvement syndical sud-africain. Comme le quotidien britannique The Guardian l’écrivait le 7 septembre: "L’ANC faisait partie de l’esprit noir, de l’âme noire, il avait un caractère quasi mystique. Maintenant, cette confiance a disparu, volé en morceaux, et cela a été retransmis en direct à la télévision." Mais comment aller plus loin?
EGA et le PSL sont fiers de pouvoir accueillir Mametlwe Sebei – porte-parole de la Coordination nationale des comités de grève – pour quelques meetings publics en Belgique. Sebei est également membre du Democratic Socalist Movement, l’organisation-soeur du PSL en Afrique du Sud. Il a pu défendre dans la presse nationale et internationale les revendications des mineurs d’Afrique du Sud et de la population plus généralement. Venez écouter cet orateur unique, ce représentant de la gauche sud-africaine, au sujet des terribles conditions de vie dans ce pays, de la brutalité du capitalisme et de l’élite sud-africaine, des changements qui se sont produits depuis la fin de l’Apartheid in 1994 et des solutions à mettre en avant pour porter le mouvement jusqu’à la victoire.
La parole à un dirigeant des grévistes : MAMETLWE SEBEI, président de la Coordination nationale des comités de grève
- Mardi 11/12 Anvers 19.30 MULTATULI (LANGE VLIERSTRAAT)
- Mercredi 12/12 Gand 19.30 GEUZENHUIS (KANTIENBERG 9)
- Jeudi 13/12 Bruxelles 19.30 DC RANDSTAD (Rue Jardinier 45 MOLENBEEK)
Manifestation pour l’emploi à Genk
Dimanche dernier, le PSL était présent à la Marche pour l’Avenir à Genk. Nous avons publié différents rapports et reportages-photos ainsi qu’une vidéo de cette manifestation. Nous y avions deux stands, au début et à la fin de la manifestation. Durant le cortège, nous avons formé une délégation avec d’autres camarades de Rood! Sur le parcours, on pouvait aussi trouver des militants avec notre matériel politique. Nous avons vendu 105 exemplaires de notre mensuel. Thomas (Gand) et Baptiste (Wavre) en ont vendu le plus avec chacun 13 numéros, suivis de près par Jan (Anvers) avec 12. En plus de cela, nous avons récolté 270 euros de fonds de lutte avec notre matériel politique, comme nos badges. Emily (Namur) a ainsi récolté 33 euros à elle seule. Elle est suivie par Christian (Louvain) avec 25 euros. Un grand merci à tous les militants qui ont fait un succès de cette intervention du PSL.
14 Novembre : Journée d’action européenne contre l’austérité
Ce 14 novembre, dans notre pays, les actions se sont essentiellement concentrées sur le côté francophone du pays. Ce n’est pas que le mécontentement contre la politique d’austérité s’arrête à la frontière linguistique, mais cette colère doit être mieux organisée pour devenir une résistance active. Nous avons défendu au cours de cette journée la nécessité d’un plan d’action et d’une véritable grève générale européenne. Cette journée d’action était un premier pas coordonné dans cette direction. Il faut continuer.
A Bruxelles, nous avons vendu une cinquantaine d’exemplaires du journal sur la journée, et 45 à Liège. A Namur, nos camarades ont vendu 18 exemplaires, à Charleroi 28 et à La Louvière 13, ce qui fait un total de 154 exemplaires sur la journée.
-
Une action urgente est nécessaire pour protéger un militant tamoul de l'expulsion
Un militant de ”Tamil Solidarity” et du PSL menacé d’expulsion en Belgique. Les autorités belges collaborent avec le régime meurtrier du Sri Lanka
Muruganandam Murugathas, 42 ans, connu sous le nom de Thas pour ses amis, a été arrêté mardi matin et immédiatement transféré au centre fermé de Steenokkerzeel. Thas venait juste d’accompagner ses enfants à leur école et sa femme était au travail. Thas, après 18 ans de séjour dans notre pays, n’a toujours pas droit à des papiers.
Thas est l’un des militants actifs de la campagne internationale ”Tamil Solidarity” et a participé à toutes les actions de la communauté tamoule dans notre pays. Il est très actif pour organiser la communauté tamoule, mais est aussi un militant politique. Thas ne s’est pas limité aux activités de la communauté tamoule, on a pu le voir sur de nombreux piquets de grève ces derniers mois, tout comme à des manifestations ou durant la campagne de Rood! à Anvers. Il est également membre du PSL.
Cette arrestation est d’autant plus choquante qu’un récent rapport clairement fait état de l’incapacité de l’Organisation des Nations Unies dans la protection des civils au cours des derniers mois de la sanglante guerre civile qui a pris place au Sri Lanka. Le documentaire "Sri Lanka’s Killing Fields" de Channel 4 a montré ce qui s’est passé en 2009. On estime qu’il y a eu à ce moment-là plus de 75.000 morts. Les soldats bombardaient les hôpitaux, les écoles, les abris temporaires et les zones de ”non-agression”. Les 400.000 réfugiés ont été transférés dans des ”camps de détention” et les violations des droits de l’homme ont été massives. Après la guerre, trois ans plus tard, les Tamouls sont toujours victimes de violations de leurs droits humains.
Les chances de survie pour un Tamoul connu comme militant en Europe sont plus qu’incertaines. Même la Haute Cour britannique a jugé qu’il fallait arrêter les expulsions de Tamouls vers le Sri Lanka car ils courent le risque d’être torturés. Human Rights Watch a publié un rapport accablant sur ce qui est arrivé à des Tamouls renvoyés au Sri Lanka.
Mais en dépit de cela, les autorités belges ont l’intention de renvoyer Thas dans un pays où il n’était pas présent ces 18 dernières années. Loin de sa femme et de ses deux jeunes enfants. Cette décision arrive au moment où une procédure est en cours pour qu’il puisse officiellement épouser sa femme, ce qui auparavant n’était pas possible pour des problèmes de papier. Aujourd’hui, sa femme est parfaitement en ordre et travaille. Thas attend depuis longtemps divers documents nécessaires, comme un certificat de naissance, mais l’ambassade du Sri Lanka refuse de fournir des documents aux Tamouls ou fait tout son possible pour rendre cela très difficil.
Mardi et mercredi, nous avons brièvement parlé avec Thas, une demi-heure. Mercredi, sa femme a été lui rendre visite. Nous avons appelé le centre fermé de Steenokkerzeel pour lui rendre visite également. C’est impossible d’ici lundi puisque la direction doit approuver chaque visite et que cette dernière est en week-end prolongé… Thas affirme être choqué, mais le courage ne lui manque pas. Cependant, il a toujours peur d’être expulsé vers le Sri Lanka et de quitter sa famille. À Steenokkerzeel, il y a encore un Tamoul qui peut être expulsé le 27 novembre. Sa première préoccupation lorsqu’il a été pris a été le sort de ses enfants (7 et 4 ans) et de sa femme.
Particulièrement depuis le génocide des Tamouls en 2009, Thas joue un rôle de premier plan dans les manifestations et les campagnes contre les massacre commis au Sri Lanka. Son implication dans des activités politiques augmente les risques en cas d’expulsion. Sa vie est en danger.
Le Parti Socialiste de Lutte et la campagne internationale ”Tamil Solidarity” proteste énergiquement contre cette possible expulsion de Muruganandam Murugathas . Le renvoyer au Sri Lanka, c’est déchirer une famille avec de jeunes enfants qui, après de longues années de misère, voyait enfin la perspective de commencer à se construire un avenir. Cela signifie aussi qu’un militant politique est remis aux mains d’un régime qui a suffisamment démontré comment il traite ceux qu’il considère comme une menace.
PROTESTEZ!
1/ Par mails :
Envoyez une lettre de protestation au secrétaire d’Etat Maggie De Block et au service de l’immigration (e-mails: info.maggiedeblock@ibz.fgov.be et helpdesk.dvzoe@dofi.fgov.be avec une copie à tamil@socialisme.be). Voici une lettre-type.
Madame, Monsieur,
Je proteste contre l’arrestation ce 13 novembre de Muruganandam Murugathas, un militant politique d’origine tamoule (Sri Lanka) et père de deux jeunes enfants. Il a été arrêté et envoyé au centre de Steenokkerzeel. L’expulsion de Murugathas signifierait de déchirer une jeune famille – sa femme et ses enfants ont des papiers et tout a été préparé pour que Murugathas puisse enfin se marier.
Ce militant politique a joué un rôle de premier plan parmi la communauté tamoule dans notre pays, il est membre du Linkse Socialistische Partij / Parti Socialiste de Lutte est est également actif au sein du mouvement ouvrier belge.
Le régime du Sri Lanka opprime et discrimine la minorité tamoule, il y a dans ce pays des centaines de milliers de prisonniers politiques et de personnes disparues. Si Murugathas est renvoyé là-bas, il sera sans aucun doute persécuté par le régime. Laissez Murugathas avec sa famille !
Bien à vous,
2/ Déclarations de solidarité
Faites savoir à Murugathas que vous êtes solidaires et que vous soutenez la campagne pour sa libération. Envoyez une déclaration de solidarité à tamil@socialisme.be, nous lui ferons parvenir.
3/ Signez la pétition
Nous avons initié une pétition en ligne disponible ici: http://www.petities24.com/stop_uitwijzing
-
A propos du parti – Nouvelles du PSL
Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.
[box type=”shadow” align=”alignright” width=”100″]
- Di. 11 nov. Genk. Manifestation contre la fermeture de Ford. 12h30 à la gare.
- Me. 14 nov. Journée d’action européenne contre l’austérité.
- Jeu. 22 nov. Gand. Débat des Etudiants de Gauche Actifs : la fin du néoliberalisme?
- Me. 28 nov. Ixelles. Protestations de la Ligue des Droits de l’Homme contre les Sanctions Administratives Communales. 13h Hôtel de ville d’Ixelles (Chaussée d’Ixelles n°168, Bruxelles)
- 30 nov -2 décembre: Congrès National du PSL
- 31 décembre. Fête de Nouvel An du PSL à Bruxelles
- 13-14 avril 2013: Socialisme 2013
[/box]
Non à la fermeture de Ford Genk!
Aujourd’hui, une grande délégation du PSL sera présente à la manifestation contre la fermeture de Ford Genk et pour l’emploi. Nous participerons également à l’intervention de Rood!, une initiative politique plus large avec laquelle nous collaborons. Aux dernières élections communales, nous nous étions présentés sur ses listes à Gand et à Anvers, notamment.
Traduction de l’affiche de Rood disponible ci-dessous :
"Genk. Allons de l’avant! L’usine dans les mains du public! Pour une production de voitures et de bus respectueux de l’environnement”
Socialisme 2013
Chaque année, le PSL organise un weekend de discussions politiques et de débats autour de la lutte anticapitaliste et de la construction d’une alternative socialiste. En 2013, l’évènement se déroulera les 13 et 14 avril.
-
Industrie automobile européenne : Une autre crise est en cours…
Il faut une stratégie syndicale européenne et internationale pour défendre les usines, les emplois et les conditions de travail
‘‘C’est un bain de sang’’, a déclaré Sergio Marchione, le patron de Fiat (une entreprise aujourd’hui en difficulté) et également président du comité des constructeurs européens d’automobiles, en se lamentant de l’état du marché européen. De son côté, le New York Times a titré: ”L’industrie automobile européenne a atteint le jour du jugement dernier”.
Stephan Kimmerle, Comité pour une Internationale Ouvrière
Avec le ralentissement de la croissance en Chine, l’industrie automobile internationale est confrontée à des temps difficiles. Mais en Europe, c’est un véritable désastre. Les ventes en Europe ont baissé d’un nombre total de plus de 15 millions en 2007 à environ 12,4 millions en 2012. Un nouvelle diminution des exportations vers les marchés chinois va noyer les usines européennes dans la surcapacité.
Étant donné le fait que d’énormes surcapacités existaient déjà avant même le déclenchement de la crise, le coût constant de maintenir les usines instaure une énorme pression pour la fermeture d’environ 8 à 10 sites, aux dires des commentateurs capitalistes. Cela implique de se débarrasser de la capacité à produire au moins 3 millions de véhicules en Europe – l’équivalent de près de 250.000 emplois. Selon les analystes, les usines doivent fonctionner à 75% de leurs capacités de production au moins pour rester rentables.
La destruction de cette capacité de production – et pas automatiquement une production automobile – et la mise à la porte d’une main-d’œuvre très qualifiée venant ainsi grossir les rangs des chômeurs, voilà la ”solution” capitaliste pour ce problème. Cependant, jusqu’à présent, au cours de cette crise, seuls quelques très rares sites ont été fermés en Europe (Opel à Anvers et Fiat en Sicile par exemple) et, en même temps, de nouvelles entreprises ont été installées en Europe de l’Est et à l’étranger.
Gagnants et Perdants
La crise automobile actuelle est en train de frapper les divers producteurs de masse de manières très différentes. Alors que Volkswagen semble avoir augmenté sa part de marché (en dépit de quelques problèmes avec sa filiale Seat), les groupes Peugeot (PSA) et General Motors en Europe (Opel, Vauxhall) semblent avoir le plus souffert. Opel accuse des pertes de l’ordre de 938€ par voiture vendue, Peugeot-Citroën, de 789€. Opel parle de fermer des usines, soit à Eisenach (Est de l’Allemagne) ou à Bochum (Ouest de l’Allemagne). Ford envisage la fermeture de son usine de Genk, en Belgique. Peugeot a annoncé une réduction de 8.000 travailleurs de sa main-d’œuvre en France (100.000 au total), la fermeture de son usine d’Aulnay-sous-Bois près de Paris comprise (au total, 14.000 emplois seront perdus sur 210.000 de la main-d’œuvre mondiale selon ce plan).
Alors que les travailleurs d’Aulnay sont descendus dans les rues pour protester et exiger que leurs emplois soient protégés, un soi-disant expert, au nom du gouvernement français, a proposé de fermer l’usine de Peugeot de Madrid à la place et de licencier les travailleurs là-bas.
L’annonce de licencier les travailleurs dans les usines Peugeot de France en Juin a immédiatement déclenché de vives actions de protestation dans tout le pays. Le 9 octobre, la CGT a appelé à une manifestation des travailleurs de l’automobile à Paris, en affrontant les patrons présentant les nouveaux modèles le même jour. La réunion de délégués originaires de différentes usines de Peugeot, les dirigeants syndicaux a forcé d’organiser cette action ainsi que d’autres, plus décisives, mais aucune stratégie n’existe pour utiliser pleinement la puissance de l’effectif total à Aulnay et dans les autres sites. Alors que les ouvriers d’Aulnay se sont mis en grève, d’autres n’ont pas été appelés à les rejoindre.
Les différences entre sociétés reflètent également les effets inégaux de la crise économique en Europe et les effets dévastateurs des mesures d’austérité imposées à l’Europe du Sud. Alors que les ventes de voitures allemandes stagnent, la France a connu une baisse de 14%, l’Italie de 20%, tandis que le nombre d’achats a baissé de plus de 40% en Grèce et au Portugal. La baisse des ventes en Europe du Sud a eu un effet beaucoup plus important sur les achats de Peugeot et Ford compte tenu de leur parc automobile et de leurs marchés traditionnels. Ford a réduit le temps de travail, par exemple, dans son usine de Cologne, en Allemagne, qui produit pour ces marchés.
Dans le même temps, les travailleurs sont soumis à un chantage qui les force à accepter la dégradation des conditions de travail. Les problèmes actuels de Bochum reflètent la décision de GM en mai en faveur de leur usine Vauxhall d’Ellesmere Port, en Grande-Bretagne. Ils ont forcé les travailleurs à accepter de plus longues heures, des pertes de salaire net et une plus grande flexibilité, avec des temps de travail même le week-end afin que la production ne discontinue pas. Avec cela, la concurrence interne entre les usines Opel en Allemagne (Rüsselsheim, Bochum) et Vauxhall à Ellesmere Port a été à nouveau utilisée avec succès par les patrons contre les travailleurs.
Toute une série d’accords impliquant des travailleurs donnant des concessions pour sauver leurs emplois ont été mises en œuvre dans le passé. Or, malgré les ”garanties” accordées aux travailleurs concernant la sauvegarde de leurs emplois jusqu’en 2016, l’usine de Bochum fait face au danger d’une fermeture, et Rüsselsheim verra une énorme surcapacité dès que les prochains changements de modèles seront entièrement mis en place.
Malheureusement, au lieu de développer une riposte commune, les dirigeants syndicaux en Grande-Bretagne et en Allemagne ont toujours justifié les concessions, partageant une vision très étroite de la défense de l’emploi, dans le seul cadre de leur État-nation ou même en cherchant à sauver un site et pas l’autre.
Une stratégie patronale calquée sur l’exemple américain?
Les tentatives patronales visant à faire payer la crise aux travailleurs sont évidentes. Mais quel est leur plan pour organiser une sortie ? Des milliards d’euros ont été dépensés après la crise de 2009 pour renflouer l’industrie automobile en Europe. A partir d’un point de vue très américain, le New York Times a commenté : >"Mais au lieu d’avoir utiliser cet argent pour faciliter la douloureuse réduction des effectifs des sites et des fiches de paie, les gouvernements ont fourni des subsides pour que les gens échangent leur ancien modèle pour un nouveau, ont subsidié les salaires des travailleurs afin de dissuader les entreprises d’effectuer des coupes dans les emplois." (New York Times, 26 Juillet)
C’est aussi ce qui s’est passé aux États-Unis. L’administration Obama a pris le contrôle effectif de GM et Chrysler, deux des trois grandes entreprises automobiles américaines, et a organisé une restructuration massive dans le but de restaurer la rentabilité pour les actionnaires. Cette restructuration a impliqué la fermeture de dizaines d’usines à travers tout le Midwest, la perte de milliers d’emplois et la disparition de gains historiques pour les travailleurs en termes de salaires, de pensions et de soins de santé. Les salaires des nouvelles recrues représentent désormais la moitié de ceux des plus anciens! Cette ”restructuration”, faite au détriment des travailleurs du secteur automobile, n’a été possible qu’avec la coopération active de la direction de l’United Auto Workers (UAW), le syndicat autrefois puissant des travailleurs automobiles américains.
Une partie de la bureaucratie syndicale participe à la gestion des entreprises par l’intermédiaire des actions contrôlées par l’UAW à GM et Chrysler. Elle doit aussi gérer leur ”fonds de grève” d’1 milliard de dollars placé à Wall Street et le plan de santé pour les retraités contrôlé par l’UAW.
Dans le cadre du processus de réorganisation des modalités d’exploitation, une forte baisse des salaires des travailleurs de l’automobile aux États-Unis a été mise en œuvre. Les bases industrielles traditionnelles au nord des États-Unis, où existe un niveau élevé d’organisation et de traditions syndicales, ont été défavorisées et la production a été déplacée au sud des États-Unis, là où les syndicats sont peu présents dans l’industrie automobile. Plusieurs sociétés japonaises et allemandes ont maintenant des usines de fabrication automobile à bas salaires aux États-Unis, un pays constamment plus considéré comme un centre de fabrication à bas salaires.
Voilà le plan de restructuration sous l’administration Obama : un coup dévastateur pour le niveau de vie et les conditions de travail des travailleurs américains de l’automobile sous prétexte de ”sauver des emplois”. Mais l’objectif principal est en réalité de réduire les coûts afin de restaurer les profits des actionnaires.
Compte tenu de l’énorme surcapacité du secteur en Europe, Sergio Marchione, patron de Fiat et actuel président de l’association des constructeurs automobiles européens, a appelé à l’application de cette méthode à l’américaine à l’échelle de l’Union Européenne. ”[L’Europe] doit fournir un système unifié, une feuille de route concertée pour y parvenir", a-t-il dit . ”Regardez ce qui s’est passé avec les aciéries dans les années ’90, il faut copier cet exemple.” Cela signifie fermetures d’usines, licenciements et détérioration des conditions de travail pour ceux qui conservent leur emploi, tout cela organisé par les gouvernements européens.
Les capitalistes européens vont-ils mettre en œuvre un plan à l’américaine ?
Incapables de résoudre la crise fondamentale de l’industrie automobile, les patrons européens seront-ils en mesure de suivre la voie américaine ? Les différents États-nations vont essayer d’agir comme en 2009. Mais il est plus qu’improbable que les capitalistes européens parviennent à trouver une approche commune. En 2009, les différents États-nations ont avancé des mesures comme les ”prime à la casse” pour pousser à acheter de nouvelles voitures. Formellement, ils ont traité avec les différents producteurs de manière neutre, mais la conception des différentes mesures est basée sur des intérêts nationaux concurrents.
Si Fiat et Peugeot sont les grands perdants de cette crise, l’Etat allemand, d’un point de vue capitaliste, ne doit pas s’inquiéter de trop. De nouvelles opportunités pourraient même apparaître pour Volkswagen. Dans la logique du capitalisme, les tensions et les différences entre les Etats-nations et les entreprises basées sur ces Etats-nations augmentent. Cela n’exclut toutefois pas que des actions communes puissent voir le jour sous la pression de l’intérêt commun de stabiliser l’économie ou pour empêcher une remontée des luttes et des protestations. Mais, comme le montre la crise de la zone euro, les Etats-nations européens sont les instruments des différentes classes capitalistes. Les diverses bourgeoisies nationales sont capables de coopérer tant que cela sert leurs intérêts, mais les contradictions se multiplient aujourd’hui.
L’utilisation de leur État-nation est une voie à sens unique pour les capitalistes, qui ne les oblige pas à faire quoi que ce soit. Deux ans et demi plus tôt, le patron de Fiat, Marchione, a plaidé en faveur de ce qu’il appelle un ”plan d’investissements” dans les usines italiennes de Fiat sous le nom de ”Fabbrica Italia” (Usine Italie). (A l’origine, ”Fiat” signifie Fabbrica Italiana Automobili – Torino). En jouant la carte italienne, il a plaidé pour une aide de l’État et des concessions massives de la part des travailleurs au niveau de leurs conditions de travail et de leurs salaires. Les travailleurs des usines italiennes ont déjà été forcés d’adopter une diminution de leur temps de travail avec perte de salaire. Il s’agit parfois même de moins de 4 jours de travail par mois.
Perspectives
Cependant, il est loin d’être certain que les gagnants actuels, les constructeurs automobiles allemands par exemple, puissent tout simplement continuer à l’emporter. Après la crise de 2009, ce sont surtout les marchés chinois qui ont aidé les constructeurs automobiles européens à surmonter leurs problèmes. Compte tenu de ces ventes opérées en Asie, les voitures de gamme supérieure – les allemands Daimler, BMW et Audi – n’ont toujours pas été blessées par une nouvelle crise, mais un ralentissement est bel et bien présent.
Même en plein essor, Volkswagen a annoncé à ses fournisseurs en Allemagne la possibilité d’une baisse de 10% de la production. Daimler a annoncé de nouveaux programmes pour réduire les coûts. Les tentatives de renforcement de la coopération entre les entreprises ont augmenté (par exemple Opel avec PSA, Daimler avec Nissan). L’échec de la fusion Daimler-Chrysler constitue toujours un bon avertissement. Mais la pression sur les entreprises est immense, des fusions supplémentaires ainsi que l’effondrement de sociétés entières sont envisageables.
L’option espérée par les diverses entreprises est que le déclin de l’Europe puisse être amorti par le reste du marché mondial. Il est difficile de savoir dans quelle mesure ce scénario se concrétisera. Même dans ce cas, cela ne pourrait se faire qu’avec de nouvelles réductions de sites et du nombre d’emplois. Une situation bien plus sévère encore ne peut pas être exclue du fait d’un ralentissement brutal de l’économie chinoise (un taux de croissance tombant à 5%) et d’autres marchés émergents touchés par le ralentissement économique mondial.
Quelle stratégie syndicale?
Durant les premières journées d’horreur qui ont accueilli la crise automobile en 2009, la crainte de perdre des emplois et des usines a renforcé le débat sur une reconversion de l’ensemble de l’industrie vers des voitures électriques et la ”mobilité verte”. Cela a très vite été oublié dès lors que les ventes en Chine ont augmenté, et c’est le schéma des primes à la casse qui a été favorisé.
Les syndicats, tel le puissant syndicat allemand IG Metall, ont signé des accords stipulant que les travailleurs acceptent un travail de durée moindre ainsi que de graves pertes de salaire. Les travailleurs contractuels ont perdu leur emploi et l’effectif de base a payé un lourd tribut. Les dirigeants syndicaux ont accepté le ”système à deux vitesses” où les travailleurs les plus récents sont employés à des salaires beaucoup plus bas et des conditions de travail bien plus mauvaises. Les bureaucraties syndicales allemandes du secteur ont joué un rôle identique à celui de leurs homologues à l’époque du déclin de la sidérurgie et des charbonnages en Allemagne : organiser la fin de l’emploi et des entreprises avec quelques concessions mineures, en évitant ainsi de grands bouleversements sociaux.
La crise est en train de mordre à nouveau les travailleurs des usines automobiles. Il est urgent d’éviter une répétition de ces événements sur une base économique encore pire qu’en 2009. Il nous faut une véritable stratégie syndicale capable de coordonner la résistance des travailleurs à travers toute l’Europe et ailleurs pour défendre l’emploi et les usines, et mettre fin au jeu qui consiste à monter les travailleurs d’une usine contre ceux d’une autre, ou ceux d’un pays donné contre ceux d’un autre.
Une lutte unifiée est nécessaire pour lutter contre toutes les attaques antisociales, contre toutes les concessions, toutes les pertes d’emplois et toutes les fermetures. Toutes les usines où les travailleurs sont menacés de licenciements doivent être collectivisées par les autorités et fonctionner sous le contrôle et la gestion des travailleurs. Mais, étant donné les liens existants entre les diverses usines, les différentes interdépendances et la surcapacité de production dans l’industrie en général, la lutte pour la nationalisation ne peut se limiter aux usines dont les patrons n’ont plus besoin. L’ensemble de l’industrie a besoin d’être placée sous la propriété de l’Etat et sous la gestion démocratique des travailleurs, des syndicats et de l’Etat.
Il nous faut un plan de réorganisation de l’industrie automobile afin d’utiliser cette main-d’œuvre instruite et qualifiée en fonction de la satisfaction des intérêts des travailleurs en Europe et dans le monde. Si nécessaire, cela pourrait nécessiter de convertir cette production en d’autres produits socialement nécessaires. Une telle gestion permettrait de diminuer le temps de travail sans perte de salaire dans le cadre d’un plan de relance socialiste destiner à vaincre la crise économique capitaliste, non avec le développement du chômage et de la pauvreté, mais en réorganisant la production en fonction des besoins des travailleurs.
Marchione appelle à une ”feuille de route unifiée et concertée” en vue d’abattre l’emploi et les sites, la réponse des travailleurs et des syndicats doit elle aussi être unifiée et concertée. Pour ouvrir ce chemin, les syndicats doivent devenir de réelles organisations de combat, basées sur la démocratie interne, en construisant des liens étroits entre les travailleurs à l’échelle européenne et internationale. Il nous faut un mouvement militant sur les lieux de travail et dans les syndicats afin de lutter pour ces changements, en développant ainsi des liens directs entre les représentants des travailleurs de différentes usines et de différents pays, pour surmonter les obstacles qui se présentent sur la voie d’une lutte menée de concert.
-
L’espace s’agrandit pour une gauche conséquente. Le PSL félicite le PTB+ pour ses bons résultats
Dimanche dernier, le PTB+ a réalisé d’excellents résultats, notamment à Anvers et en région liégeoise. Ces bons résultats illustrent le potentiel existant pour les forces d’opposition de gauche. Le PSL félicite les camarades du PTB + pour cette percée.
Par Bart Vandersteene et Anja Deschoemacker
Les scores obtenus par toutes les initiatives de gauche, et en particulier ceux des listes PTB +, prouvent que l’espace existe bel et bien pour la construction d’une réelle force de gauche en Belgique. En Flandre, les résultats électoraux ont été particulièrement bons à Anvers, Genk et Zelzate. En Wallonie, les scores ont été élevés à Liège, Herstal, Seraing, Flémalle, Charleroi, Mons et La Louvière. A Bruxelles, le PTB + a obtenu ses premiers élus à Molenbeek et Schaerbeek.
Nous espérons que le PTB + jouera un rôle de force d’opposition active contre les politiques d’austérité et offrira ainsi une voix à la résistance qui se développera dans les rues, les quartiers, les lieux de travail et parmi la jeunesse. Nous espérons également que le PTB + sera préparé à travailler dans l’unité, avec les autres forces de gauche.
Dans différentes régions, d’autres forces de gauche ont pu obtenir des résultats importants. A Liège, la liste VEGA, qui comprenait également des membres du PSL comme candidats d’ouverture, a atteint les 3,6% et a dorénavant un élu. À Saint Gilles, la liste Gauches Communes tirée par Anja Deschoemacker a obtenu 3,7% des voix, sans avoir d’élu. Dans la même commune, le PTB a eu 3,8%, sans élu non plus. Mais un front de gauche entre ces deux listes aurait permis d’obtenir au moins deux élus. A Gand, une liste commune du PTB et de Rood ! aurait permis d’envoyer une voix d’opposition de gauche au conseil communal.
Nous pensons que la gauche doit adopter une approche inclusive pour construire l’expression politique de l’opposition à la politique néolibérale d’austérité. Tout au long de l’inévitable résistance qui sera nécessaire au cours des mois et années à venir, une gauche large et forte pourra être développée. Avec ses excellents résultats, le PTB+ peut jouer un rôle important dans ce processus. Nous espérons que les forces de gauche organisées et inorganisées pourront travailler de concert à une unité dans la diversité afin de renforcer la voix de l’opposition croissante à la logique néolibérale et au capitalisme.