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  • Le Vlaams Belang accueille un responsable allemand de Pegida à Anvers – Rejoignez la contre-manifestation!

    bachmannCe samedi se déroule une à Anvers une action du mouvement raciste Pegida-Vaanderen (Pegida-Flandre), une initiative prise en main par le Vlaams Belang. Dewinter ne sera pas le seul orateur lors de l’événement, le parti d’extrême droite a également invité un de ses amis allemands. En dépit du fait que le programme raciste en 70 points développé dans les années ’90 par le Vlaams Belang défend que les étrangers ne doivent pas être autorisés à faire de la politique en Flandre, un militant allemand controversée est invité à Anvers pour y livrer son message de haine.

    Article de blokbuster.be, la campagne antifasciste flamande du PSL et des Étudiants de gauche Actifs.

    Lutz Bachmann a agi des mois durant comme responsable de Pegida à Dresde, là où ce mouvement raciste a émergé. Dresde était aussi le seul endroit où Pegida peut se targué d’être devenu un phénomène de masse. Les tentatives de copier le phénomène ailleurs dans le pays se sont limitées à constituer des rassemblements de figures connues de l’extrême droite et des néo-nazis. Pegida-Flandre n’a pas dérogé à la règle. Bachmann a été mis sous pression alors que les mobilisation contre Pegida prenaient de l’ampleur. Poussé dans une position défensive, y compris à Dresde, le mouvement raciste a commencé à exposé les divisions qui existaient à son sommet.

    Bachmann n’a jamais eu de problème avec l’implication de voyous nazis. Il n’a d’ailleurs pas hésité à faire des selfies grimé en Hitler. Il a un casier judiciaire et a été reconnu coupable de vol. Lors de l’une de ses arrestations, il avait 40 grammes de cocaïne en poche. Il a été condamné mais a fui sous un pseudonyme en Afrique du Sud, d’où il a été expulsé en tant que criminel étranger. Quand Pegida a connu sa percée fin 2013 et début 2014, il n’a pas pu participer aux élections parce qu’il avait été déchu de ses droits civiques dans le cadre de ses condamnations pénales.

    Il s’agit donc en bref d’un excellent orateur pour un défilé organisé par le Vlaams Belang à Anvers. Il ressort très clairement que le parti est derrière Pegida en Flandre au regard de la liste des orateurs annoncés. Outre Filip Dewinter, on retrouvera également à la tribune Hilde De Lobel, ancienne députée flamande et active au Voorpost; Chris Janssens, chef de file du Vlaams Belang au parlement flamand; et Kristof De Smet, porte-parole de Pegida-Flandre qui se trouvait à la direction du parti pour Heist-op-den-Berg. Les autres orateurs sont Lutz Bachmann et le porte-parole De Pegida-Pays-Bas qui est un marchand d’armes et un hooligan néonazi. Pour la première fois, Pegida Flandre ne va pas seulement organiser un meeting du la Place Conscience mais va également manifester dans la ville. Il n’est toutefois pas encore certain que Bachmann sera effectivement présent à Anvers puisqu’il semble maintenant qu’un autre rassemblement de Pegida NRW aura lieu à Cologne au même moment.

    Blockbuster a pris l’initiative d’organiser une contre-manifestation. Nous ne voulons pas laisser l’extrême droite tout simplement défiler pour diffuser son message de haine. Compte tenu des ressources mises sur table par le Vlaams Belang – matériel professionnel, orateurs internationaux,… – il est clair que ce parti espère pouvoir utiliser les préjugés racistes renforcés par la crise des réfugiés. Nous ne pouvons pas laisser passer ça. Pegida s’est trouvé dans la défensive en Allemagne après que des contre-manifestations aient été organisées. La violence raciste augmente partout en Europe. Nous devons nous organiser pour stopper ce développement inquiétant. C’est pourquoi la manifestation antifasciste de ce samedi est importante.

    S’en prendre au terreau sur lequel peuvent se développer la haine et la barbarie de l’extrême droite, cela signifie de défendre une alternative qui répond aux nécessités sociales et offre à chacun la perspective d’un avenir décent. Cela signifie de lutter contre le capitalisme. Luttons ensemble pour une alternative sociale et contre la rhétorique de division de l’extrême droite.

    Samedi janvier. Action contre la haine et la terreur. 15h, de Coninckplein, Anvers

  • Anvers : une jeune fille de 14 ans blessée par arme non-létale policière

    Le 10 novembre dernier, l’équipe d’intervention rapide de la police d’Anvers a a employé des armes tirant des balles en plastique lors d’une opération dans un établissement pour mineurs. Une jeune syrienne de 14 ans a été blessée. La jeune fille est avec ses trois frères et sa soeur dans un établissement pour mineurs. Une altercation a conduit à une agression physique, les superviseurs ont appelé la police pour intervenir. Et on lui a tiré dessus.

    Réaction d’un éducateur

    Est-ce une pratique normale? En matière de protection des mineurs, il existe une politique concernant les agressions. Bien entendu, on essaye d’abord d’en arriver là. Dans les situations où la vie d’un travailleur social ou d’un mineur est en danger, il peut être approprié d’entraver le mineur et de l’isoler. L’assistance de la police peut être utile. Cela devrait être fait avec grande précaution. De nombreuses techniques existent pour immobiliser une personne, une formation est prévue à cet effet. Tirez sur quelqu’un n’en fait pas partie. Cela rend le suivi ultérieur des travailleurs sociaux quasiment impossible. Cela entraine un nouveau traumatisme, chez une jeune fille qui a fui la Syrie dans le cas présent pour éviter ce type de traumatisme.

    Peut-on éviter cela ? Évitez tous les cas de violence, ce n’est pas possible. Mais avec assez de personnel bien formé, on peut déjà faire beaucoup. La prévention nécessite du temps, des moyens et du personnel pour garantir aux mineurs tranquillité et sécurité dans des conditions difficiles afin d’assurer que participer à la vie de la société soit possible. Economiser sur les budgets du secteur social, stimuler la flexibilité pour le personnel et ne rien faire au sujet de la pénurie de personnel sont des pratiques néfastes à la mission sociale des éducateurs. Les jeunes des services d’aide et de protection de la jeunesse doivent se voir offrir un environnement sûr, sans se faire tirer dessus par la police. Que l’équipe d’intervention rapide de la police n’ait pas consulté le personnel et ait directement choisi de tirer est inacceptable. Que faisait la police là-bas ? Cela arrive régulièrement; la présence d’un étranger en uniforme peut avoir un effet dissuasif. Mais une force de police militarisée avec armes lourdes ne fait pas partie de l’aide dont nous avons besoin. L’équipe d’intervention rapide a été créée par Bart De Wever dans le cadre de sa politique sécuritaire.

    Que fait cette équipe dans une institution de jeunesse? Traumatiser une jeune fille de 14 ans en la traitant comme une terroriste, c’est complètement fou. Pourtant, Bart de Wever estime que son équipe d’intervention a agi ‘‘de manière très professionnelle et efficace’’. ‘‘Cette équipe a une mission: s’il y a de la violence armée, ils règlent le problème avec un minimum de dommages. Voilà ce qu’ils ont fait. La jeune fille a seulement une ecchymose.’’ Ce qu’il dit, dans les faits, c’est que la prévention, l’assistance psychologique,… sont moins efficaces que la répression brutale. Les conséquences à long terme sont ignorées. Mais à court terme, c’est une manière meilleure marché de contenir les problèmes sociaux. Voilà ce que c’est, le néolibéralisme.

  • Anvers et Aachen. Contre le mouvement raciste Pegida: RESISTANCE!

    Aachen_antifaLe 13 novembre dernier, l’État Islamique a commis une terrible attaque terroriste à Paris qui a fait 129 morts. La colère, la peur et l’indignation sont des sentiments légitimes. Mais avant même de nous être remis de cet acte barbare, l’extrême droite a saisi l’opportunité de diffuser son message de haine. Ce 9 janvier, le mouvement raciste Pegida mènera campagne à Anvers contre les réfugiés, les musulmans et toute personne d’origine étrangère. Avant cela, ce dimanche, Pegida-Liège, après une tentative de lancement ratée le 21 novembre dernier à Liège, participera à un rassemblement organisé par Pegida Rhénanie du Nord-Westphalie à Aix-La-Chapelle (Aachen), en Allemagne. Nous répondons par la solidarité!

    Selon Pegida, ce sont les réfugiés et les musulmans qui sont responsables des atrocités de Paris. Mais ce sont justement eux les plus grandes victimes de la violence fondamentaliste! 78% des décès liés au terrorisme à travers le monde en 2014 sont des personnes qui ont perdu la vie en Irak, au Nigeria, au Pakistan, en Afghanistan et en Syrie. La grande majorité des réfugiés tentent d’ailleurs d’échapper à la terreur et à la situation désespérée qui prévaut dans ces pays.

    A l’instar de l’extrême droite, les idées réactionnaires de l’État Islamique ne peuvent qu’exister sur base du désespoir et de la misère créée et entretenue par le système capitaliste. En Belgique, une partie croissante de la population n’arrive plus à maintenir la tête hors de l’eau. Selon l’OCDE, 19% des jeunes restent chez eux sans la moindre perspective d’avenir. En 2008, ce chiffre n’était «que» de 12,1%. Ces problèmes sont encore plus aigus parmi la population d’origine immigrée.

    Mais ce n’est pas à ces problèmes que veut s’en prendre le mouvement Pegida. Il exige plus de répression et de criminalisation. Le gouvernement fédéral n’a pas attendu leurs «bons conseils» pour organiser la répression jusqu’à l’absurde. Dans le centre commercial de Wijnegem (Anvers), Yassine Boubout, un jeune homme de 18 ans, a été arrêté par la police, maintenu en joue et embarqué sans la moindre explication. Pourquoi? Délit de “sale gueule”.

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    “Contre la haine, la terreur et le racisme – Pas de Pegida à Anvers – La droite nous divise, la lutte pour une alternative sociale nous unit.”

    Pegida appelle à l’intervention militaire étrangère. Comment donc le bombardement d’une région déjà en ruine pourra-t-il stopper l’État Islamique ? Ils ne sont pas clairs là-dessus… Répéter les erreurs de la «guerre contre le terrorisme» qui a suivi le 11 septembre 2001 servira-t-il à quelque chose ? Cela n’a conduit qu’à plus de chaos et de misère tandis que les services de sécurité ont pu procéder à un espionnage intensif de la population.

    S’en prendre au terreau sur lequel peuvent se développer la haine et la barbarie de l’extrême droite et de l’État Islamique, cela signifie de défendre une alternative qui répond aux nécessités sociales et offre à chacun la perspective d’un avenir décent. Cela signifie de lutter contre le capitalisme.

    Luttons ensemble pour une alternative sociale et contre la rhétorique de division de l’extrême droite. Les Étudiants de Gauche Actifs et leurs campagnes antiracistes et anticapitaliste Blokbuster et Résistance Internationale appellent donc à rejoindre les mobilisations de ce dimanche 13 décembre à Aix-La-Chapelle et du 9 janvier à Anvers pour manifester contre la haine, le terrorisme et le racisme et pour une alternative anti-austérité.

    Aix-La-Chapelle : Dimanche 13 décembre. Blocage de Pegida. Nous prendrons le train de 10h04 des Guillemins afin de rejoindre nos camarades allemands du SAV. Infos et RDV : 0485/05.86.39 (Nico)
    Anvers : Samedi 9 janvier. Action contre la haine et la terreur. 15h, De Coninckplein, Anvers

  • NON à l'arrivée de Pegida en Belgique : soutenez la contre-mobilisation!

    La campagne antifasciste flamande du PSL « Blokbuster » ainsi que les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) appellent à massivement descendre dans la rue pour s’opposer à la tentative de construire en Belgique un mouvement anti-immigrés à l’image du mouvement allemand Pegida. Au cours de ces dernières semaines, de grandes mobilisations ont eu lieu à Dresde, à l’Est de l’Allemagne, contre « l’islamisation » de « l’Occident ». l’occasion a été saisie par des groupes d’extrême-droite pour lancer des actions similaires dans le reste de l’Allemagne, qui sont jusqu’à ce jour restés très limitées. Parallèlement, des contre-actions antiracistes se sont également développées (lire notre dossier à ce sujet).

    Mobilisation contre Pediga à Dresde.

    L’annonce d’une première action du mouvement Pegida flamand à Anvers le 26 janvier prochain a reçu une grande attention médiatique. Le mouvement Pegida peut compter sur le soutien des milieux d’extrême droite, comme le KVHV (Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond) et le Vlaams Belang. Mais cette annonce a directement suscité un appel pour une contre-action, de la part du mouvement Hart Boven Hard (dont le pendant francophone est Tout Autre Chose), vers une veillée pour la paix et la tolérance. Il est important de réagir directement et d’assurer que la mobilisation anti-immigrés soit beaucoup plus petite que la contre-action.

    Au lendemain des attaques terroristes de Paris, la droite conservatrice tente de développer une nouvelle campagne anti-musulmans, rhétorique dans laquelle tombe également le bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever. Peu de chances donc que sa proposition de mobiliser l’armée pour effectuer certaines tâches de la police se concrétise dans le but de stopper des manifestations du type de celle organisée par les partisans flamands de Pegida…

    Nous ne devons pas compter sur l’establishment pour faire face aux tensions sociales. Les dirigeants du monde peuvent bien parler de conciliation et de tolérance dans leurs pays respectifs, dans les faits, leur politique est incapable d’éliminer les tensions sociales. Bien au contraire. Avec la politique d’austérité, une proportion croissante de la population n’arrive plus à s’en sortir et se retrouve totalement aliénée, sans perspectives. Les conséquences peuvent être diverses, mais cela comprend le danger d’une violence réactionnaire. Quand l’hypocrisie pleut à Paris, cela ruisselle jusqu’à la rue de la Loi.

    Pour répondre à cette protestation anti-immigrés, nous pouvons nous inspirer du mouvement de masse que nous avons vu en France. Des millions de personnes sont descendues dans les rues contre la haine et pour la liberté d’expression. L’action collective a un puissant côté fédérateur qui s’oppose efficacement à la logique de division poursuivie par l’extrême droite et Pegida. En Belgique, nous avons aussi pu constater l’effet unificateur de l’action collective dans le cadre du mouvement contre l’austérité.

    Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) appellent donc à massivement prendre part à l’action de ce 26 janvier et à lier la résistance contre la division et la haine à la défense d’une alternative positive. Il y a 50 ans de cela, le militant américain Malcolm X avait déjà clairement expliqué que le racisme et la division sont enracinés dans le capitalisme, tout autant que les inégalités croissantes. Son slogan « il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme » est toujours d’actualité.

    La crise n’a pas été causée par les immigrés ou les chômeurs, mais par la façon dont ce système est organisé. Nous voulons lier la lutte antiraciste au combat pour de vrais emplois avec de vrais salaires pour tous, notamment par la répartition collective du temps de travail avec embauches compensatoires, sans perte de salaire et avec diminution des cadences; pour de bons logements de qualité notamment par l’extension massive du nombre de logements sociaux, pour la défense et l’extension des services publics,… Réaliser ces objectif nécessite d’en finir avec le système capitaliste et, dans ce cadre, tout ce qui divise le camp de la lutte sociale nous affaiblit. Travailleurs d’origine belge ou immigrée : tous ensemble, continuons le combat !

    Action : lundi 26 janvier, à 18:30, Het Steen, Anvers

    => Page de l’événement facebook

  • [PHOTOS] 1e journée de grèves régionales : Anvers

    A Anvers, 9 équipes de militants du PSL ont sillonné la ville en solidarité avec la grève régionale.

    Port d’Anvers, par MediActivista

    Centre-ville

    Centre-ville, par Mathias.

    Wijnegem, Wommelgem et Deurne

  • Actions contre les exclusions : Gand et Anvers

    Aujourd’hui, des actions ont été menées à travers tout le pays afin de protester notre opposition aux attaques contre les chômeurs. A partir du 1er janvier 2015, plus de 50.000 chômeurs perdront leur allocation d’insertion – l’ancienne allocation d’attente. Cette allocation est limitée dans le temps à trois ans depuis 2012. Cela signifie qu’un grand nombre de chômeurs vont tomber sur les CPAS. Au lieu de se battre pour l’emploi, les politiciens traditionnels ont choisi de s’en prendre aux chômeurs. A Gand et Anvers, des actions de protestation ont été menées par les trois syndicats, des actions symboliques limitées en taille.

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    Gand

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    Anvers

  • Anvers : Des écoles fermées pour insalubrité

    A Anvers, quatre écoles communales viennent de fermer leurs portes pour insalubrité, un exemple extrêmement flagrant de l’ampleur du sous-financement général de l’enseignement. Nous en avons discuté avec un délégué syndical de la CGSP-Enseignement dans l’enseignement communal.

    Comment peut-on en arriver à une telle situation ?

    Les bâtiments de l’enseignement communal datent principalement des années ’50 et ils n’ont jamais été rénovés. Imaginez qu’un ménage ait fait pareil pour sa maison ! Pendant longtemps, l’idée qui prévalait était que pour donner cours, il suffisait d’avoir des craies et un tableau noir.

    La lamentable situation actuelle provient de ce manque chronique de moyens. Les conséquences de ces pénuries se sont accumulées au fil des ans jusqu’à l’inspection qui a fait fermer les écoles en question, en décembre dernier. Ceci dit, les choses auraient pu aller bien plus loin ! En effet, seules 10 écoles communales ont été inspectées, et quatre d’entre elles ont reçu un avis négatif.

    Mais la réalité de la situation est que la plupart des bâtiments scolaires sont dans un état pire encore. Si l’étude avait porté sur l’ensemble des bâtiments scolaires communaux, il n’est pas exagéré de dire que 200 des 250 bâtiments auraient mis la clé sous le paillasson.

    L’annonce de la fermeture de ces quatre écoles a été fort commentée dans la presse néerlandophone, et le collège échevinal a déclaré que les écoles touchées recevraient les moyens nécessaires à leur rénovation. Problème résolu ?

    Il semble effectivement que, tout à coup, des moyens existent. Alors que l’argent disponible par législature a été en moyenne d’un million d’euros – une bagatelle quand on sait que cela est censé couvrir l’entretien de 250 bâtiments – 84 millions d’euros sont aujourd’hui tombés du ciel. Mais laisser fermer ces écoles alors qu’il y a déjà une pénurie de places et que des classes en préfabriqués existent un peu partout, ça aurait été un trop gros scandale. Mais de nombreuses écoles sont toujours forcées de faire durer des solutions censées être temporaires comme les bâtiments en préfabriqués, et nous sommes loin d’en avoir fini avec ce genre de problème. Et il faut garder à l’esprit que nous n’avons ici parlé que de l’enseignement communal ! Les conséquences du sous-investissement de l’enseignement sont beaucoup plus larges.

  • Antifascisme. Pourquoi manifester contre le NSV?

    Article par Geert Cool, porte-parole de la campagne antifasciste flamande Blokbuster

    Le Nationalistische Studentenvereniging (NSV, cercle des étudiants nationalistes) se présente comme un sympa petit club d’étudiants flamingants qui ne s’occupe que de l’organisation d’activités estudiantines (soirées de chants,…). En réalité, il s’agit du vivier du Vlaams Belang, ce milieu étant même plus radical que le parti d’extrême-droite. En dépit de la présence de quelques membres de la N-VA, le NSV reste essentiellement un lieu de formation pour de futurs cadres du Vlaams Belang.

     Lorsque le VB était au faîte de sa gloire électorale, le NSV a parfois dû quelque peu masquer son côté plus radical. Mais maintenant que le VB enregistre de moins bons résultats électoraux, l’attention des médias dominants est également moindre quant aux agissements de ses excroissances. Fin novembre dernier encore, le NSV a tenu à Anvers un meeting comprenant des orateurs internationaux dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils sont controversés : le NSV a ainsi offert une tribune à un militant d’extrême-droite italien qui se proclame ouvertement héritier du fascisme de Mussolini ou encore à un pionnier d’une milice privée hongroise mise à l’index. Même le Vlaams Belang a trouvé l’événement risqué et n’a pas désiré mettre de salle à disposition du NSV.

    Ce dossier est destiné à examiner d’où provient le NSV ainsi que ce que préconise cette organisation.

    D’où vient le NSV ?

    Manifestation du 20 mars : page francophone de l’événement facebook

    Le NSV a été créé en 1976 pour regrouper des étudiants d’extrême-droite. Très vite, le NSV a également eu une aile d’écoliers avec le Nationalistische Jongstudentenverbond (NJSV) (Union des Jeunes Etudiants Nationalistes) où Filip Dewinter et Frank Vanhecke (à Bruges), Philip Claeys (à Bruxelles) ou encore Karim Van Overmeire (à Alost) ont notamment joué un rôle.

    Le NJSV a eu à son apogée quelque chose comme 18 sections (entre autres à Bruges, Anvers, Sint-Niklaas, Le Coq, Mol, Koekelare, Grammont,…). Son secrétariat national était basé à l’adresse privée de Filip Dewinter, qui habitait encore Steenkaai à Bruges, Dewinter étant le président national du NJSV. Les activités du NJSV brugeois, codirigé par Dewinter et Vanhecke, n’étaient pas spécialement ”fréquentables” : violence, racisme et défense ouverte du fascisme. Dewinter et Vanhecke organisaient aussi une bourse du livre “anticommuniste” où la police a saisi des livres révisionnistes (niant l’holocauste). Les membres du NJSV brugeois participaient également aux activités violentes de la milice privée ultérieurement interdite VMO (Vlaamse Militanten Orde, Ordre des Militants Flamands). Les responsables du VMO brugeois se sont chargés de la formation politique de Dewinter et Vanhecke.

    Dans le journal commun du NSV et du NJSV, Anton de Grauwe a écrit : “Et naturellement, des termes tels que commandement, hiérarchie, ordre civil, discipline, éducation, autorité sont taxés de fascistes. Nous pouvons être fiers d’un tel fascisme.” Et en effet, dans les cercles du NJSV et du NSV, on était très fier du fascisme. C’est sans doute pourquoi Koen Dillen, dans le même numéro du périodique Signaal, a présenté le bourreau nazi Göring comme un idéaliste, ce qu’il a encore répété dans sa critique d’une biographie d’Adolf Eichman.

    Les membres du VMO et du NJSV brugeois ont régulièrement fait preuve de violence. Dans d’autres sections, c’était aussi le cas et les jeunes d’extrême-droite en étaient tellement fiers que lors des cantus (soirée de chants), ils chantaient des chansons destinées à glorifier leur propre violence : “le sang coule dans les rues, des rats crèvent dans les égouts mais nous n’en resterons pas là, tous ces gauchistes doivent mourir” disait ainsi le refrain de la chanson ”A mort” (sur la mélodie de Blauwvoet) qui se terminait par : “Toute cette vermine rouge doit être abattue. Repoussons-les, repoussons-les. Tous ces gauchistes à la tombe.” Nous ne pouvons qu’apprécier la subtilité du propos…

    Arrivé à Anvers pour y étudier, Dewinter a joué un rôle important dans le Nationalistisch Studentenverbond, nom du NSV de l’époque. Le NSV avait une tradition très radicale.

    Ainsi, le 7 mars 1984, il y eut une occupation du café d’étudiants ‘Het Stuc’ à Louvain, dont les portes avaient été forcée à coups de barres de fer et de bâtons. Un étudiant en a gardé des blessures incurables suite à une une fracture ouverte. A ce moment-là, Jurgen Ceder était président du NSV-Leuven. En 1985, une étudiante a été menacée d’un couteau à cran d’arrêt à l’UFSIA parce qu’elle demandait qu’un calicot portant le slogan “le NSV a gagné” (après une victoire électorale du Vlaams Blok…) soit enlevé. Cette même année, un commando du VMO et du NSV a attaqué une manifestation anti-missiles à Gand.

    Dans la deuxième moitié des années 1980 et au début des années 1990, le NSV a eu des difficultés à maintenir sa position. La percée électorale du Vlaams Blok, le 24 novembre 1991, a constitué un tournant à la suite duquel une nouvelle génération a repris en mains les traditions du NSV. Les années 1990 se sont déroulées suivant les mêmes recettes que dans les années 1980 : racisme ouvert, nostalgie pour le fascisme et, là où c’était possible, actions musclées et violentes. C’est de ces actions que vient son surnom de Rob Verreycken, qui devait lui aussi devenir une figure de premier plan du Vlaams Belang ; ‘Rob Klop’ (”Rob la frappe”).

    Dans une édition controversée des ‘nouvelles de l’association’ gantoise du NSV datant de décembre-janvier 1996-97, sous le titre “Egalité : un mythe”, un point de vue extrêmement raciste avait été avancé, à tel point que le NSV a tenté de détruire cette édition et que des militants du NSV s’en sont violemment pris à un nationaliste flamand de gauche qui avait confirmé l’authenticité de l’édition. En voici un extrait, traduit par nos soins : “Un nègre coiffé de bouse de vache et avec des dents burinées donne une meilleure image de la vraie nature d’un nègre qu’un nègre élevé comme un blanc et qui a appris à rouler en voiture et parle couramment une langue de blanc. La culture nègre est non seulement différente de la culture blanche, elle est aussi moins avancée et INFERIEURE par rapport à la culture blanche.” Rien à ajouter. Le président du NSV gantois de l’époque, Dieter Van Parys siège encore aujourd’hui au conseil communal d’Oostkamp pour le Vlaams Belang.

    A la même période, l’organisation écolière NJSV a un peu refait surface à Bruges. Dans le journal des membres de cette organisation, au milieu des années 1990, on pouvait lire, entre autres : “le NSDAP [le parti nazi, NDLR] n’existe hélas plus”“l’homosexualité reste une maladie à éradiquer”,… Le NJSV brugeois a aussi commencé, au milieu des années 1990, une violente campagne contre la gauche, les immigrés et les jeunes alternatifs. Cette violence a dégénéré, entre autres, avec un commando qui a conduit une attaque contre de militants faisant campagne contre le rôle joué par la multinationale pétrolière Shell au Nigéria et a fait irruption dans des cafés de jeunes alternatifs. La campagne antifasciste flamande Blokbuster a riposté par une campagne nationale contre la violence fasciste qui a rassemblé des centaines de manifestants début 1997.

    Le NJSV a connu une fin douloureuse lorsque l’un de ses chefs de file n’a manifestement plus supporté la pression des protestations contre la violence et a commis un acte de désespoir : l’ancien militaire a mis en scène un attentat à la bombe raté contre lui pour ensuite pourvoir accuser la campagne Blokbuster. Il a vite fini par avouer. Il était dangereux, certes, mais pas très malin.

    A la même époque, il y a eu une série d’incidents à Gand aussi, parfois avec les mêmes personnages que ceux qui faisaient du grabuge à Bruges. Les militants de gauche, surtout, ont à nouveau été pris pour cible. Des réunions d’Etudiants de Gauche Actifs (EGA, organisation étudiante du PSL) ont été attaqués et, lorsque le NSV n’a pas été reconnu à l’université pour cause de racisme et de violence, un groupe de 30 membres du NSV a pris en otage l’assemblée de la Convention politique et philosophique gantoise (Gentse Politiek en Filosofisch Konvent – PFK) du 27 janvier 1997. En mars 1998, des militants de Blokbuster ont subi une attaque de la part de membres du NSV au restaurant universitaire De Brug. Le militant de Blokbuster Eric Byl a dû être emmené aux urgences de l’hôpital Jan Palfijn. Quelques jours plus tard, des menaces de mort à l’encontre d’autres militants de Blokbuster, Els Deschoemacker et Geert Cool, ont suivi. Quelques squats anarchistes ont également été attaqués et/ou menacés. Blokbuster a de suite réagi par des mobilisations contre la violence fasciste. Depuis lors, les manifestations organisées par le NSV reçoivent chaque année une riposte antifasciste sous la forme d’une contre-manifestation qui est devenue aujourd’hui le plus grand événement antifasciste de Belgique.

    Le NSV aujourd’hui : toujours une bande raciste et violente
    Sous la pression de la protestation antifasciste et électorale du Vlaams Blok puis du Vlaams Belang, les jeunes du NSV ont dû se tenir à carreau depuis les années 2000. Cela a conduit de ci de là à une certaine frustration et à des fractions dissidentes suivant les lignes des anciennes traditions. Ainsi, une réunion des Etudiants de Gauche Actifs d’Anvers a été attaquée en octobre 2009 par un commando de ‘Camarades Autonomes’. Cette attaque est survenue après plusieurs provocations, y compris du NSV, qui avait une telle confiance en lui que l’attaque a été annoncée à l’avance. La charge a été stoppée net par un service d’ordre des Etudiants de Gauche Actifs et de Blokbuster.

    Mais, généralement, les néofascistes arrivaient sans problème au NSV. Ainsi, en 2005, une nouvelle section du NSV à Hasselt a été mise en place par un militant qui n’hésitait pas à faire des déclarations douteuses sur des forums internet. En voici une : ”Une fois que la démocratie se mêlera au chaos, j’espère qu’une main de fer fasciste sera là pour reprendre les choses en mains.” Et il n’y a pas eu que des figures de second rang qui ont été prêtes pour des actions musclées et punitives. Dans des discussions sur internet, le futur parlementaire flamand Tom Van Grieken a ainsi revendiqué l’indépendance flamande “par les armes si nécessaire” et, en tant qu’étudiant, il en est venu plusieurs fois aux mains avec des opposants politique. Et en 2004, une authentique charge a été menée contre la manifestation anti-NSV organisée par Blokbuster à Gand. Un groupe d’extrême-droite entraîné a procédé à une attaque physique à la suite de laquelle plusieurs antifascistes ont eu besoin de soins médicaux.

    Aujourd’hui, le NSV est face à un nouveau tournant. La croissance électorale du Vlaams Belang est stoppée et, au sein des cercles nationalistes flamands, il y a la forte concurrence de la N-VA. Au NSV, il semble y avoir plusieurs courants, de ceux qui regardent explicitement vers la N-VA à ceux qui préconisent un cap plus radical et voient, avec non pas la N-VA mais plutôt Aube Dorée comme exemple. Lorsque Filip Dewinter a déclaré, sous la pression des médias, que des partis tels que le NPD et Aube Dorée sont une “caricature”, le président du NSV à Anvers de l’époque, ‘Stijn v Boebel’ (il n’ose pas écrire sous son nom propre) a alors réagi par un article dans lequel il déclarait le NPD ‘brothers in arms’ (frères d’armes). Ce n’est pas étonnant quand on sait que le NSV-Anvers a déjà organisé un meeting avec Udo Voigt du NPD.

    Fin novembre 2013, le NSV a tenu un meeting international. Sous pression de la protestation, il n’a pas pu se tenir à l’université de Louvain et ils se sont ensuite rabattus sur Anvers. Ce n’était pas la première fois qu’un militant de Casa Pound était invité (une organisation italienne ouvertement fasciste), mais à ses côté se trouvait aussi un orateur de la Garde hongroise, une milice privée hongroise qui a été interdite. Même le Vlaams Belang trouvait le meeting à ce point discutable qu’il n’a pas mis l’infrastructure des locaux du parti à disposition.

    La direction du parti ferme les yeux sur tout ça. Que voulez-vous d’autre comme réaction dans un parti dont les mauvaises langues de ses propres rangs affirment que quelques dirigeants fêtent, chaque année, l’anniversaire d’Hitler le 20 avril… La violence n’est pas un problème non plus, du moment qu’elle n’attire pas trop l’attention des médias, car cela pourrait effrayer des électeurs. Mais sans ça, pas de problème. L’ancien président du VB, Bruno Valkeniers disait encore en 2007 dans une interview : “Le Vlaams Belang a toujours recruté dans les sphères du NSV. Beaucoup de membres du Belang comptaient parmi mes amis pendant mes années NSV. C’est vrai que ce n’était pas des enfants de chœur. Mais bon, quand on est jeune, on veut que ça bouge. Alors, on se radicalise. Je n’ai pas honte de cette violence de rue occasionnelle.” Occasionnelle ?

    Aujourd’hui, le VB est moins fort d’un point de vue électoral mais des exemples dans l’Europe entière montrent que l’extrême-droite et la droite populiste peuvent souvent connaître à nouveau une rapide progression. Il n’y a qu’à regarder ce qui se passe en France, où le Front National est, à nouveau, annoncé comme le plus grand parti dans les sondages. Sur fond de crise, un retour électoral n’est pas exclus, de même que l’apparition de groupes plus radicaux, comme les néonazis d’Europe de l’Est ou d’Aube Dorée en Grèce. Nous verrons peut-être les premiers signes de tels développements chez les jeunes générations. Ce n’est pas par hasard que les néonazis liés à Blood&Honour se rendent chaque année à la manifestation NSV.

    Une campagne solide qui maintient une forte pression antifasciste est importante pour étouffer dans l’oeuf tout éventuel développement d’un courant plus ouvertement néonazi en le démasquant et en répondant par la mobilisation.

  • Manifestation antifasciste contre le NSV : Des emplois, pas de racisme !

    20 mars 2014, 19h, gare d’Anvers-Berchem

    Le NSV (cercle des étudiants nationalistes, le groupe estudiantin officieux du Vlaams Belang) organise chaque année une manifestation – une marche de la haine – dans une ville universitaire flamande. Cette année, c’est au tour d’Anvers. Il y a heureusement systématiquement une contre-manifestation beaucoup plus imposante, ce qui limite l’espace dont peut profiter l’extrême-droite pour manifester ses idées dans la rue. Cette manifestation annuelle contre le NSV constitue la plus grande mobilisation antifasciste du pays, et ce fut également le cas lorsque le Vlaams Belang était électoralement plus robuste. Ce n’est toutefois pas parce que le VB a perdu des plumes sur le plan électoral que le danger est passé ! Les protestations antifascistes restent nécessaires !

    Proposition de plateforme pour une contre-manifestation, par la campagne antifasciste flamande Blokbuster

    L’austérité, un terrain fertile pour l’extrême-droite

    Un rapport de la Croix-Rouge publié en octobre dernier a examiné les désastreuses conséquences de la politique européenne d’austérité. Pour pouvoir se nourrir, des millions d’Européens dépendent d’organisations caritatives. Le chômage des jeunes est en pleine explosion dans tous les pays et est actuellement de 24,4% dans la zone euro. Pas moins de 120 millions d’Européens vivent sous ou au niveau du seuil de pauvreté.

    Cette situation suscite angoisse et colère parmi la population, ce sur quoi tente de jouer l’extrême-droite en blâmant diverses minorités, et plus particulièrement les immigrés. Une organisation comme le parti néonazi grec Aube Dorée ne se contente pas de paroles, et plusieurs immigrés sont déjà décédés en Grèce du fait de ses actions. Des militants de gauche grecs ont aussi été victimes de cette violence fasciste, et le rappeur antifasciste Pavlos Fyssas a été assassiné en septembre dernier en raison de ses prises de position politiques. Dans les autres pays, les mesures d’austérité assurent que la montée en puissance de partis d’extrême-droite violents ne soit pas limitée à la Grèce.

    Les autorités locales participent à l’avalanche d’austérité

    Partout en Europe se développe un désert social en conséquence des mesures d’austérité. Les politiciens établis semblent ne pas pouvoir se réveiller, ils ne font que s’enfoncer plus encore dans la logique néolibérale. Tout au plus sont-ils pinaillent-ils entre eux sur le rythme que doit adopter cette politique de casse sociale. C’est ce à quoi nous assistons en Belgique également, y compris au niveau local depuis les élections communales de 2012. L’avalanche d’austérité est générale.

    Le collège échevinal anversois – sous direction N-VA – est aux premières loges de ce processus. La coalition au pouvoir à Anvers s’en ait déjà durement prise aux secteurs culturel et social : les CPAS ont vu leur budget raboté de 8,6 millions d’euros et les soins de santé de 2,75 millions. Au moment où l’impact de la crise se fait douloureusement sentir et que le taux de pauvreté augmente, ces mesures sont synonymes de catastrophe sociale. Parallèlement, le collège échevinal adopte une rhétorique de division, illustrée par les propos de Liesbeth Homans (bras droit de Bart De Wever) pour qui le racisme n’est qu’une excuse utilisée par les immigrés pour justifier leurs échecs. Ce discours ouvre grand la porte à l’extrême-droite. La nouvelle percée du Front National en France constitue à ce titre un sérieux avertissement.

    Contre la répression, contre les SAC !

    La seule ‘‘réponse’’ des politiciens établis face aux problèmes sociaux causés par leur politique, c’est la répression, notamment avec les Sanctions Administratives Communales (SAC). A Gand, les mendiants s’en sont vu imposer pour avoir fait la manche. A Anvers, on peut en recevoir pour quasiment n’importe quoi, même un ouvrier communal en a reçu une dans le cadre de son travail. L’arbitraire est des plus total, elles peuvent être imposées pour avoir jeté un noyau de cerise à terre ou avoir mangé un sandwich sur les marches d’une église, tout dépend de l’endroit où l’on se trouve. Un moyen bien pratique pour renflouer les caisses communales…

    Ces amendes SAC menacent également nos droits démocratiques en ouvrant la voie à la criminalisation de toute forme de protestation. Ainsi, à Anvers, des participants à une action de protestation contre Monsanto se sont vus infliger de telles amendes. Des campagnes comme StopSAC du côté francophone et TegenGAS en Flandre sont bien nécessaires.

    Ne laissons aucun espace à l’extrême-droite : NON au NSV !

    Le 30 novembre dernier, le NSV a organisé à Anvers un meeting en présence du président de Casa Pound, groupuscule italien se décrivant comme des ‘‘fascistes du 21e siècle’’. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que des fascistes italiens venaient rencontrer le NSV. Par le passé, le président du parti néonazi allemand NPD, Udo Voigt, et le négationniste britannique Nick Griffin ont également pu disposer d’une audience mobilisée par le NSV.

    Le NSV est l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang, et s’en distingue par sa radicalité. Quand le porte-parole du VB Filip Dewinter a déclaré à la télévision qu’Aube Dorée n’est qu’une caricature, le président anversois du NSV a riposté avec une carte blanche où il qualifiait notamment le NPD allemand comme des ‘‘frères d’armes’’ du NSV. Laisser de l’espace au NSV ouvre la voie à l’importation des pratiques violentes d’Aube Dorée.

    Tout ce qui nous divise nous affaiblit !

    Ni la droite populiste ni l’extrême-droite n’ont de réponse face à la crise actuelle. Toute leur rhétorique de division ne sert qu’à rendre plus facile l’imposition de la politique d’austérité. Les véritables responsables – cette élite de nantis qui devient de plus en plus riche en dépit de la crise – n’ont rien à craindre de leur part.

    L’extrême-droite peut se construire sur base du mécontentement causé par la casse de nos conquêtes sociales. La lutte contre le fascisme et le racisme doit donc également s’attaquer à la logique d’austérité.

    Des emplois, pas de racisme !

    Faute d’une alternative crédible, certaines couches de la population peuvent se laisser séduire par les slogans populistes de l’extrême-droite. Avec le slogan ‘‘des emplois, pas de racisme’’, nous voulons souligner la nécessité d’une lutte unitaire pour une alternative qui réponde aux problèmes sociaux.

    • Pas de reconnaissance du cercle étudiant fasciste NSV à l’Université d’Anvers !
    • Non aux Sanctions Administratives Communales et à la criminalisation de la jeunesse !
    • Organisons l’opposition aux politiques antisociales !
    • Des emplois, pas de racisme ! Pour des emplois décents, des logements abordables et un enseignement gratuit pour tous !
  • Près de deux mois après la tragédie chez Total, beaucoup de questions subsistent

    Entretien avec un proche d’une des victimes

    Le 19 novembre 2013, une explosion se produisait sur le site de Total dans la zone portuaire d’Anvers. La catastrophe a fait deux morts. Cela a immédiatement suscité des questions : qu’en est-il de la sécurité des ouvriers des sous-traitants ? Et plus généralement, pourquoi la sécurité sur le lieu de travail ne constitue-t-elle pas une plus grande priorité ? Quelques semaines plus tard, ces questions restent entières et d’autres s’y rajoutent.

    Par Geert Cool

    Juste après Noël, notre rédaction a reçu un appel de l’un des parents des ouvriers décédés. J’ai rencontré, chez lui, un homme brisé et une famille brisée. L’énorme souffrance due à ce décès prématuré est encore accentuée par l’incertitude, les questions sans réponse et le manque d’accompagnement. Guido, le père de l’une des victimes, est lui-même délégué LBC (la CNE néerlandophone) et combine son processus de deuil au combat pour une transparence totale et la clarté sur ce qui s’est vraiment passé et pour plus de justice lors du ‘règlement’ d’accidents de travail mortels.

    Depuis l’accident, il n’a rien appris ni de l’enquête, ni de la part de Total. Il se demande vraiment si les normes de sécurité ont été correctement respectées. Le permis de travail des deux personnes concernait un endroit qui se trouvait un peu plus loin que le lieu où l’accident s’est produit. “Pourquoi l’endroit de l’accident a été considéré comme ”à faible risque” ?”, se demande-t-il. L’incertitude fait mal et laisse place à toutes sortes d’insinuations qui reviennent finalement à chercher la responsabilité de l’accident chez les deux victimes elles-mêmes. “C’était des bosseurs qui connaissaient leur métier”, assure Guido. Pas des fêtards, mais des gars qui, comme beaucoup d’ouvriers, travaillent dur pour leur famille.

    Après l’accident, une enquête a été ouverte mais la famille n’en a aucun écho. En justice, on ne donne pas d’information avant que l’enquête ne soit terminée. Du côté de Total, c’est silence complet, il n’y a même pas eu d’excuses. Ce n’est que grâce aux contacts syndicaux qu’on sait qu’une enquête est en cours chez Total aussi. Pour Guido, l’attente est longue et le silence meurtrier. Cela lui fait craindre qu’on ne cherche des boucs émissaires ou que l’enquête sur la catastrophe ne soit étouffée.

    Les deux victimes travaillaient pour un sous-traitant de Total. Ils dépendaient du secteur métallurgique et avaient des salaires inférieurs à ceux de la pétrochimie. De plus, ils n’avaient pas d’assurance-groupe, avec, par exemple, une couverture en cas de décès. Les famille des ouvriers décédés en sont pour leurs frais. Elles perdent un revenu pour la famille et risquent, en plus de la souffrance humaine, de devoir faire face à des soucis financiers.

    Les victimes d’un accident de travail chez un sous-traitant ne peuvent pas demander des comptes comme ça à l’entreprise où ils travaillaient. En cas de faute éventuelle de la part de Total, l’entreprise peut être mise en cause, mais il appartient aux proches des victimes de prouver que Total a commis une faute par négligence. Le silence complet de la justice et de Total ne facilite pas les choses pour les proches.

    Guido estime que l’assurance contre les accidents doit changer. “Si une multinationale emploie des sous-traitants, elle doit en prendre l’entière responsabilité morale et civile”, dit-il. Ce n’est pas possible que les proches aient à subir des années de procès. De plus, l’assurance est particulièrement limitée. Le fils de Guido était revenu habiter chez ses parents après son divorce. Son ex-femme ne reçoit rien parce qu’ils n’avaient qu’un contrat de cohabitation. Les parents de la victime ne reçoivent pas d’indemnité non plus. Pour les frais de funérailles, il y avait un forfait de 3.200 euros, une somme insuffisante. Est-ce ainsi qu’on traite les proches des victimes ?

    Le combat que Guido mène est courageux et juste. Lui et sa famille ne sont malheureusement pas les premiers à perdre un membre de leur famille lors d’un accident de travail au port d’Anvers. Les grandes multinationales comme Total font de plantureux bénéfices mais refusent d’investir suffisamment dans le personnel et la sécurité au travail. Dans une entreprise où il y a d’énormes risques, cela devrait pourtant être la norme. Toutes les tentatives pour rejeter la responsabilité de cet accident mortel doivent être réprouvées. Si des entreprises arrivent à s’en tirer, il ne restera plus qu’à attendre la prochaine tragédie.

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