Tag: Anvers

  • La vague de grève engrange déjà des résultats !

    En janvier, 32 grèves ont eu lieu dans le privé. Cette vague de grèves a été particulièrement forte dans le Limbourg (14) mais elle a fait école ailleurs. Et depuis lors, les actions ne sont pas retombées : Bekaert, Duracell à Aarschot, Sylvania à Tirlemont et Fabricom à Liège et Charleroi ont, entre autres, connu des grèves.

    La plupart de ces grèves avaient comme thème le pouvoir d’achat, même s’il y en a eu d’autres, comme les attaques contre les travailleurs et les conditions salariales à Carrefour ou encore la réouverture du Haut Fourneau 6 à Seraing chez Arcelor. Le secteur public a aussi connu des grèves avec les actions dans les transports en commun (SNCB, TEC, De Lijn) autour des problèmes de flexibilité ou de sécurité pour les travailleurs.

    Douze des sociétés où se sont déroulées ces grèves sont dans le secteur automobile, notamment parmi les sous-traitants. A cela s’ajoutent neuf entreprises du secteur du métal. Par conséquent, l’immense majorité des grèves ont pris place dans un secteur où avaient été précédemment conclus des accords All-In (où les salaires ne peuvent plus être augmentés au-delà d’un certain point, et ce, quelle que soit l’indexation qui suit la hausse des prix).

    Ces actions de grève ont été quelques fois accompagnées de négociations “préventives” par lesquelles des primes et des bonus ont pu être obtenus. A Ford Genk, Opel Anvers, Bekaert, Tenneco Automotive, Galva, Alro, D. Logistics Packing, Syncreon, Crown, Duracell,… des bonus salariaux compris entre 500 et 1200 euros ont été obtenus. Par contre, la plupart des demandes d’augmentations salariales ont été rejetées.

    Le patronat reconnaît que le paiement de tels bonus est supportable parce qu’il s’agit d’opérations uniques et pas d’augmentations salariales permanentes. Un responsable de l’organisation patronale du secteur technologique (Agoria) a ainsi déclaré que « Les bonus permettent de limiter légèrement les dégâts. Ceux-ci seraient encore plus grands si nous avions dû accorder des augmentations salariales. » Et pourtant, c’est bien de cela dont les travailleurs ont besoin…

    Pour en savoir plus:

  • Une manifestation pacifique et combative

    Hier, trois manifestations différentes ont eu lieu à Gand. Mais paradoxalement, c’est celle qui a été la plus grande qui a le moins reçu d’attention des médias. Mais les 1.200 personnes présentes à la manifestation de Blokbuster se souviendront d’avoir participé à un cortège particulièrement dynamique et combatif à travers les quartiers populaires de la ville. Ils ont porté un message de résistance active contre l’extrême-droite ainsi que celui de la nécessité d’une véritable alternative contre la politique antisociale.

    Geert Cool

    Différents actions ont pris place à Gand contre la manifestation annuelle du club d’étudiant d’extrême-droite du NSV. Ainsi, une réunion a pris place durant l’après-midi au sujet d’une pétition contre la reconnaissance du NSV. Actief Linkse Studenten (Etudiants de Gauche Actifs en Flandre) et Blokbuster soutiennent cette pétition et ont participé à la réunion. Le soir, une manifestation antifasciste était prévue, dans laquelle les anarchistes voulaient former leur propre bloc. Ce bloc est finalement parti hors de la manifestation avant même que celle-ci ne débute. Les anarchistes ont donc suivi leur propre chemin et ont rapidement été encerclés par la police.

    La manifestation de Blokbuster a obtenu le soutien de la part de beaucoup d’étudiants mais aussi de plus vieux militants. Mais ce sont surtout les étudiants et les écoliers qui ont fait de cette manifestation un cortège particulièrement réussi. Nous voulions, avec cette manifestation, donner un signal clair pour clamer que la haine de l’extrême-droite n’est pas la bienvenue à Gand. Nous ne voulons pas laisser les rues à l’extrême-droite et avons donc appelé à une occupation pacifique des rues gantoises. C’est d’ailleurs cela qui s’est passé, à l’exception d’un petit groupe qui a trainé avec les anarchistes pour aller chercher la confrontation.

    La manifestation a reçu beaucoup de soutien parmi les passants et les riverains des quartiers populaires, elle s’est d’ailleurs agrandie à mesure de son parcours, des plus ou moins 1000 participants du début vers 1.200 à la fin. Sur les bords du trajet, de nombreux journaux ou autocollants antiracistes ont été vendus, et beaucoup de personnes ont demandé à recevoir plus d’informations sur nos actions.

    Après le parcours ont suivi quelques prises de paroles. Par la suite, les discussions ont continué autour d’un verre sur fond de musique tandis que d’autres dansaient. Autour de 23h, tout s’est arrêté, nous n’avons en effet pas voulu jouer avec la sécurité.

    Tous les manifestants auront sans doute ouvert grands les yeux de surprise ce matin en lisant les rapports dans les médias au sujet des manifestations. Toute l’attention s’est concentrée sur des caquetages sur la violence qui a eu lieu alors que les 1.200 manifestants n’ont rien eu à remarquer. Les médias ont mentionné deux manifestations alors qu’il y en avait clairement trois. Le plus petit cortège des anarchistes a obtenu le plus d’attention car la plupart des arrestations s’y sont produites. L’autre petit cortège d’environ 250 supporters du NSV a aussi obtenu de l’attention parce qu’une cinquantaine de hooligans de droite se sont livrés à la violence.

    Faute de n’avoir pas été assez spectaculaires aux yeux des médias, les 1.200 manifestants pacifiques de la manifestation combative de Blokbuster valide n’ont pas pu bénéficier d’attention de leur part.

    Avec cette manifestation antifasciste, nous avons clarifié que nous continuons à protester contre le danger de l’extrême-droite. La pression électorale sur le Vlaams Belang, de la part de la Lijst DeDecker entre autres, n’élimine pas ce danger. Le nouveau président récemment arrivé à la tête du VB, Bruno Valkeniers, a tout de suite clairement prouvé pour quoi il est : le racisme. Il a soutenu expressément le racisme institutionnalisé du régime de l’apartheid sud-africain. C’est aussi illustré par le parlementaire du VB Deman qui a écrit sur son site qu’il n’y a pas « beaucoup de nègres malins ». Ce racisme est accompagné par les actions violentes du NSV. Des membres du NSV ont d’ailleurs fait parler d’eux récemment à Anvers en mettant à sac un snack-pita. L’an dernier, à l’occasion des trente ans du NSV, Bruno Valkeniers avait encore parlé des membres violents et racistes du NSV comme étant « l’élite future de la Flandre ». Valkeniers affirme du reste qu’il n’a aucun problème avec la « violence de rue occasionnelle » du NSV, une organisation qu’il a lui-même aidé à créer.

    La résistance reste nécessaire et nous remarquons qu’il est toujours plus urgent de construire une alternative politique. Le néolibéralisme entraîne un gouffre grandissant entre pauvre et riches qui ne nous épargne pas : 15% de la population est pauvre en Belgique. Pendant qu’une petite couche au sommet profite de bénéfices record et de gros salaires, le pouvoir d’achat de la majorité de la population est fortement miné. Dans une lutte pour gagner quelques miettes de plus de cette pénurie, la désunion peut gagner du terrain, d’où la croissance des préjugés et des positions racistes, mais aussi sexistes. S’y opposer, c’est lutter en commun pour une amélioration générale.

    Nous pensons qu’une réponse socialiste est nécessaire face aux problèmes que nous rencontrons dans ce système, c’est-à-dire la construction d’une société qui trouve sa base non pas dans la satisfaction des intérêts d’une minorité, mais bien dans celle des intérêts de la majorité. Ce n’est qu’alors que pourront être abattues les barrières artificielles de désunion entretenues par un système, le capitalisme, qui n’a que chômage, pauvreté, guerre et misère à offrir. Rassemblons-nous dans la lutte contre le racisme et le fascisme, mais aussi dans la lutte pour une alternative socialiste. Contactez-nous dès aujourd’hui à : info@lsp-mas.be.

  • 6 mars : Manifestation anti-NSV à Gand

    Une manifestation est organisée ce 6 mars par le NSV, un cercle estudiantin qui est proche du Vlaams Belang sans pour autant être son « mouvement de jeunesse » officiel. On constatera cependant que les membres du NSV partagent les thèses du VB… en plus radical !

    Clément Caes

    Effectivement, si les deux organisations entretiennent une certaine distance, c’est pour la simple et bonne raison que les actes de racisme primitif du NSV porteraient un sérieux préjudice à l’image d’un Vlaams Belang qui aujourd’hui cherche plutôt à se fondre dans « l’establishment » de la politique flamande et ainsi acquérir l’image d’un parti respectable dans un but électoraliste.

    Mais les rapports entre le NSV et le VB sont-ils vraiment inexistants? Bien sûr que non ! Beaucoup de politiciens du VB (dont Phillip Dewinter lui-même) sont issus du NSV et que plusieurs des pontes du parti d’extrême-droite sont régulièrement présents aux réunions et manifestations du NSV. La filiation est donc bien présente.

    La filiation avec l’idéologie Nazie l’est aussi. Le président du NSV à Hasselt, Thierry Vanroy, qui a déjà été candidat pour le VB à Heusden-Zolder, a notamment fait comme déclaration publique qu’il souhaitait qu’“une fois que la démocratie s’enfoncera dans le chaos, j’espère qu’il y aura une main de fer fasciste”. Lui et d’autres ont aussi participé aux activités du groupe Blood&Honour.

    Le MAS/LSP et Résistance Internationale organisent une contre-manifestation. Pourquoi ? Serait-il interdit de manifester ses opinions, serions-nous de dangereux ennemis de la liberté d’expression ? Du tout. Mais le fait est que laisser des organisations aussi nauséabondes que le NSV manifester, c’est leur laisser croire qu’ils sont acceptés et reconnus, c’est leur donner de l’assurance. Assurance qui les a déjà conduit – lors de précédentes manifestations ou tout simplement quand ils estiment qu’une occasion se présente à eux – à commettre des actes violents comme des agressions (contre des immigrés, des militants antiracistes, etc.) ou même encore le saccage d’un café.

    Laisser cette assurance se développer créé aussi une atmosphère capable de donner assez de confiance à certains individus pour commettre des crimes plus graves encore, comme les meurtres racistes commis à Anvers par Hans Van Themsche en mai 2006.

    Mais manifester contre le NSV, c’est aussi pour nous une occasion d’illustrer clairement et massivement qu’il est possible de se mobiliser activement contre l’extrême-droite et que des campagnes moralisatrices contre le racisme ne sont pas suffisantes. C’est pour cela que nous mettons en avant des revendications et des actes qui démontrent la responsabilité des partis traditionnels et du système capitaliste en lui-même dans le développement du racisme et de l’extrême-droite. Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme, comme le disait Malcolm X.

    Même si cette manifestation se déroulera à Gand, nous voulons mobiliser le plus possible du côté francophone, surtout dans le cadre des discussions communautaires actuelles. Travailleurs et jeunes doivent êtres unis et solidaires, qu’ils soient immigrés, wallons, bruxellois ou flamands.

    Unis, nous ne serons que plus forts dans la lutte contre les véritables parasites ultra-minoritaires dans la société : les patrons, les actionnaires et leurs alliés, qu’ils soient d’extrême-droite ou simplement issus des partis « respectables ».

  • Les néo-nazis ne passeront pas !

    Antifascisme.

    Le NSV, l’organisation étudiante « officieuse » du Vlaams Belang, a comme objectif de former aux idées et méthodes néo-fascistes l’essentiel de la future élite du Vlaams Belang. La manifestation annuelle qu’il organise est un événement d’importance et à chaque fois un nouveau défi pour les antiracistes et les antifascistes.

    Boris Malarme

    Chaque année, le NSV adopte pour sa manifestation un thème différent mais qui tourne presque toujours autour du thème de l’indépendance de la Flandre. Cette fois-ci, il s’agit d’une parodie de la célèbre affiche de recrutement pour l’armée américaine avec « l’oncle Sam » : « Ik wil JOU voor Vlaanderen / Je TE veux pour la Flandre ». Pareil choix n’est pas innocent à l’heure où les politiciens se déchirent autour du communautaire et cherchent à détourner l’attention de la population des vrais problèmes.

    Cela fait longtemps que le pouvoir d’achat des travailleurs et de leurs familles n’avait pas été mis autant sous pression. Et la crise économique qui vient sera utilisée pour justifier de nouveaux sacrifices – mais pas pour tout le monde. La même minorité continuera à vivre dans l’opulence grâce aux profits créés à la sueur d’autres fronts. Mais alors qu’ils prétendent défendre les « petites gens », le NSV et ses alliés, parmi lesquels le groupe francophone NATION, divisent le camp des opprimés en semant la désunion par le racisme et le nationalisme. Ils participent ainsi à la création d’un climat favorable à la casse de la solidarité, et particulièrement celle de la sécurité sociale.

    Une organisation violente et antisyndicale

    En Flandre, nous menons une campagne active dans les universités et les écoles où le NSV essaie d’être reconnu comme organisation étudiante. Il est inadmissible qu’une organisation clairement raciste et violente puisse être considérée comme acceptable. Sept membres du NSV sont par exemple actuellement poursuivis en justice pour la violence qu’ils ont montrée sans raisons dans un café d’Anvers peu après leur rassemblement de l’an dernier.

    Moins d’un mois avant, Bruno Valkeniers, grand patron anversois qui est aussi parlementaire et candidat à la présidence du Vlaams Belang, avait déclaré qu’en tant qu’ancien membre du NSV (comme bien d’autres au VB), il n’avait « pas honte d’une violence de rue occasionnelle ». On pouvait difficilement être plus clair pour rassurer et encourager l’aile radicale du VB, comme la suite l’a montré. La présence massive d’antiracistes dans la rue est un élément crucial pour empêcher le NSV d’utiliser leurs marches afin de multiplier les attaques physiques contre les immigrés et les militants de gauche.

    Le NSV défend aussi ouvertement l’idéologie solidariste selon laquelle patrons et travailleurs auraient un même intérêt commun. Lors du conflit à VW-Forest, Bruno Valkeniers, au nom de ce supposé « intérêt commun », a qualifié la grève de « folie totale ». Défense des « petites gens » ? Vraiment ?

    En définitive, derrière le NSV et ceux qui le soutiennent comme le VB ou NATION (de manière beaucoup, beaucoup plus modeste) se cache la même politique antisociale que celle défendue par les partis traditionnels, mais qu’ils voudraient appliquer à un rythme plus rapide et par une confrontation plus brutale avec le monde du travail et ses organisations syndicales.

    Refuser que les défilés haineux des néo-nazis puissent occuper librement nos rues. Contre-manifester en nombre largement supérieur pour les isoler et briser leur confiance. Lutter contre le racisme et le nationalisme et défendre la solidarité entre travailleurs et opprimés de partout. Voilà ce que nous vous invitons à faire avec nous le 6 mars.

  • La fin de Blokwatch – Fin de la lutte ?

    C’en est fini du site antiraciste flamand “Blokwatch”. Depuis des années, ce site était une excellente source d’info sur l’extrême-droite. Les animateurs du site ne sont plus en mesure de continuer le travail à cause de changements dans leurs vies professionnelles.

    Malheureusement, ils ont utilisé des arguments politiques à l’appui de leur décision de fermer Blokwatch en affirmant que la lutte contre le VB était finie, comme si celui-ci ne représentait plus un danger…

    La nécessité de continuer la lutte contre l’extrême-droite en Flandre est pourtant claire. La possibilité d’une croissance électorale continue d’exister, surtout avec la crise politique actuelle dans laquelle s’empêtrent les partis traditionnels.

    Dans les universités nous continuons la bataille contre la reconnaissance du NSV – le cercle étudiant du Vlaams Belang – comme organisation officielle. Maintenant que le NSV est reconnu à Anvers, il s’en sert pour appuyer sa demande de reconnaissance à Gand. Nos camarades anversois font signer une pétition contre le NSV et ont déjà récolté plus de 500 signatures. La pétition sera aussi présentée aux professeurs et au personnel.

    Le 3 décembre, 5 membres du NSV doivent comparaître devant le tribunal correctionnel d’Anvers pour leur participation à des actes violents commis en marge de la manif du NSV en mars – ils avaient saccagé le mobilier d’un café « trop progressiste » à leurs yeux. Des incidents comme celui-là démontrent la dangerosité du NSV. Il est déplorable qu’ALS/EGA (Etudiants de Gauche Actifs, le cercle étudiant du MAS/LSP) soit la seule organisation étudiante à Anvers qui mène encore des campagnes contre le NSV et sa reconnaissance officielle.

  • Les fausses excuses de Bart De Wever

    Le président de la NVA Bart De Wever s’est mis récemment dans une situation difficile pour avoir condamné les excuses présentées par Patrick Janssens, l’actuel bourgmestre d’Anvers, pour l’implication des services communaux dans la chasse aux juifs durant l’occupation nazie.

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    Bart De Wever, plus jeune, en visite chez Le Pen
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    Selon De Wever, ces excuses étaient “gratuites”. De Wever a dû s’excuser après une tempête de protestations mais ses excuses n’ont pas convaincu grand’monde, et en particulier pas les organisations juives.

    Plus qu’ailleurs, les services communaux anversois ont en effet collaboré avec les autorités nazies : 9.009 des 13.779 juifs anversois ont été déportés alors que dans les autres grandes villes, moins de 40% des juifs ont été victimes des déportations. Les excuses de la ville d’Anvers arrivent très tard (peut-être parce que l’échevin libéral Delwaide, le fils du bourgmestre durant l’occupation, n’a plus été élu en 2006 ?)

    Mais, pour De Wever, il n’était pas nécessaire de s’excuser pour la chasse aux juifs. Voulait-il ainsi tenter de nouer des liens plus étroits avec une couche plus âgée de la population qui justifie encore toujours actuellement la collaboration et de piquer des électeurs au Vlaams Belang ? Dans ses « excuses », De Wever a en plus insulté la résistance antifasciste en disant qu’il voulait seulement indiquer qu’Anvers n’est et n’était pas la citadelle de l’intolérance. Comme si les excuses faites par la Ville signifiaient que tous les Anversois avaient été responsables de cette collaboration !

    Cela ne rend pas compte de l’existence d’Anversois et d’Anversoises actifs dans la Résistance durant toute l’occupation. Nous sommes fiers au MAS/LSP de pouvoir compter l’un d’entre eux dans nos rangs.

  • Interdiction du port du foulard à Gand

    Interdiction du port du foulard à Gand

    Le 26 novembre, le conseil communal de Gand a imposé une interdiction controversée du foulard pour le personnel des services de la Ville. Une majorité de rechange composée de l’Open VLD, du CD&V/N-VA et du Vlaams Belang a décidé que les trois fonctionnaires (sur un total de cinq-mille) qui portent le foulard devront désormais le retirer.

    Jonas Van Vossole

    Le SP.a s’y est opposé, mais le même parti a pris il y a peu l’initiative d’interdire le foulard à Anvers. Sous prétexte de ‘neutralité’, le VLD a dit que les fonctionnaires ne pouvaient exhiber aucun symbole religieux. Les hauts fonctionnaires libéraux n’ont pas de souci à se faire: leurs luxueuses voitures de fonction ne sont pas des symboles religieux et ne posent donc aucun problème.

    L’interdiction du port du foulard a été présentée comme une mesure progressiste visant à garantir la neutralité de l’Etat. Mais l’Etat est-il bien neutre? La justice est-elle bien neutre? Sommes-nous tous égaux devant la loi? La fraude fiscale des riches est–elle combattue avec la même ardeur que la soi-disant fraude sociale des chômeurs? Un riche n’a-t-il pas plus de chance d’avoir gain de cause en justice? Et notre enseignement est-il neutre? Mis à part les professeurs qui osent sortir des sentiers battus, notre système d’enseignement est un vecteur de l’idéologie dominante.

    Les médias publics sont sous le contrôle de politiciens qui protègent le capital et ne sont nullement neutres. Ils font tout pour étouffer ou déformer la voix des travailleurs et de leurs familles.

    Evidemment que l’Etat n’est pas neutre. Et ça n’a rien à voir avec l’appartenance confessionnelle ou philosophique du/de la fonctionnaire préposé(e) au guichet, mais bien avec le rôle de l’Etat qui est d’être au service de la classe dominante actuelle. Elle s’en sert comme d’une arme pour entraver la lutte pour une société qui place les intérêts de la population au centre de ses préoccupations.

    Nous nous opposons à toute forme d’oppression des femmes. Mais l’interdiction du foulard n’y changera rien. Bien au contraire, elle ne fera qu’exacerber les tensions entre musulmans et non-musulmans. Elle réduira aussi l’accès des femmes musulmanes au monde du travail, ce qui renforcera leur dépendance financière par rapport aux hommes. Or, la conquête de l’indépendance financière est importante pour combattre l’oppression des femmes.

    Les musulmanes forment un groupe vulnérable qui sait ce que l’exploitation et l’oppression veulent dire: elles y sont confrontées en tant que travailleuses, en tant qu’arabo-musulmanes et en tant que femmes. Les socialistes de gauche mettent l’accent sur ce qui nous unit, pas sur ce qui nous divise. C’est aux femmes de décider de leur propre chef dans tous les sens du terme. Le slogan des opposant(e)s gantois(e)s à l’interdiction du foulard, ‘Baas over eigen hoofd !’, qu’on peut traduire librement par « Ma tête est à moi ! », se justifie pleinement d’autant plus qu’il fait écho aux luttes de jadis pour la légalisation de l’avortement dont le slogan principal était ‘Mon ventre est à moi’.

    Nous opposons la solidarité à la politique du “diviser pour mieux régner”. Dans la lutte contre l’oppression, nous devons reprendre à notre compte les revendications des femmes issues de l’immigration contre les discriminations. C’est en luttant tous ensemble contre toute forme de discrimination et d’oppression spécifique que nous créerons les conditions d’une lutte unifiée contre l’oppression et l’exploitation en général. Bien plus que de simplement garder la maîtrise de notre tête ou de notre ventre, il s’agit de prendre le contrôle de toute notre vie.

  • La Poste : vagues de grèves

    Le patron veut fixer le rythme des départs entre 1.000 et 1.500 emplois par an

    La direction de La Poste a annoncé fin octobre comment l’entreprise allait se préparer à la « libéralisation » totale du marché des produits postaux en 2011. Ces projets de changement, qui sont déjà en cours depuis 2003, n’ont pas amélioré la prestation de service, le rôle social et les conditions de travail du personnel postal. Bien au contraire !

    Par un correspondant

    Depuis l’installation de Johnny Thijs à la tête de La Poste en janvier 2002, secondé par Bernard Delvaux depuis janvier 2004 (Delvaux était auparavant responsable du plan de reconversion BEST à Belgacom qui a coûté 5.000 emplois), les « réformes » ont atteint leur vitesse de croisière.

    Pour la période 2008-2012, la direction prévoit pour Retail (ventes) :

    • 650 bureaux de poste et 650 points-postes. Cela signifie qu’il faudra encore fermer 650 bureaux ! Et dire que Thijs trouve que seuls 300 bureaux sont rentables…
    • La mise en commun de Kilopost et Taxipost pour les paquets et les express
    • Une nouvelle hausse de tarif dès le 4 février : les timbres prior coûteront désormais 0,54 euro

    Le réseau logistique de Mail (distribution) sera « optimalisé ». Les bureaux distributeurs actuels seront transformés en :

    • 150 plate-formes opérationnelles où on prépare les opérations de distribution et d’où partent les tournées qui comprennent des opérations complexes. On entend par opérations complexes les pensions, les envois recommandés, les envois contre remboursement, …
    • 1.500 dépôts de distribution d’où on organisera les opérations de distribution simples (les ENA : envois non-adressés)

    Les 5 nouveaux centres de tri trieront de plus en plus le courrier selon le principe du tri par tournée. Le travail de préparation des facteurs s’en trouvera diminué. Le temps libéré ne servira pas à diminuer la pression du travail, mais à lancer une nouvelle attaque contre les facteurs. Ils devraient être remplacés par des distributeurs de courrier qui travailleraient avec un salaire (encore) plus bas et avec moins d’avantages sociaux. Johnny Thijs a d’abord reproché à la concurrence de ne s’intéresser qu’aux segments rentables du marché postal en faisant du bradage social avec l’utilisation de travailleurs très bon marché. La Poste fait exactement la même chose. Quelle hypocrisie !

    Le tri par tournée ne fait pas que diminuer le travail préparatoire, il aura aussi des conséquences pour les services de nuit. Ils devraient commencer à fonctionner à une heure antisociale (0h05, 3h, 4h) avec perte partielle de la prime de nuit. En outre, ce sont des heures auxquelles on ne peut pas compter sur les transports en commun pour rejoindre son lieu de travail. Ces propositions ont déjà provoqué des grèves dans les services de nuit à Bruxelles : surtout à Bruxelles 1 (centre-ville), mais aussi à Bruxelles 2 (Laeken), Bruxelles 3 (Schaerbeek), Bruxelles 4 (Etterbeek), Bruxelles 7 (Anderlecht), Bruxelles 8 (Ganshoren, Berchem-Sainte-Agathe, Koekelberg) et Bruxelles 21 (Saint-Josse-Ten-Noode). Il y a eu aussi des mouvements de grève à Anvers, Schilde, Nijlen, Liège X, …

    La dernière campagne publicitaire de La Poste interpelle ainsi le public : « Qui d’autre ? ». Nous nous posons la question : qui d’autre que le personnel est victime de l’énième restructuration ? On impose des économies sous prétexte d’une baisse du volume de courrier. Si le courrier entre particuliers diminue bel et bien, le volume global de courrier n’en augmente pas moins à cause du marketing direct et des envois internationaux. Le premier semestre de 2007, le chiffre d’affaire était de 1.137 euros (+ 4%).

    L’administrateur-délégué Thijs connaît d’autant bien ces chiffres qu’ils lui ont valu une prime de 100.000 euros. Tandis qu’il empochait cette prime, il annonçait déjà qu’il voulait voir le personnel de La Poste baisser de 1.000 à 1.500 unités par an dans les années à venir. De plus, ils vont économiser sur les salaires en engageant des distributeurs de courrier. Et nous pouvons gager que la prime de fin d’année des simples postiers n’arrivera pas à la cheville de celle de Thijs.

  • Pas de reconnaissance des néo-fascistes à l’université d’Anvers !

    Depuis cette année académique, il existe à l’Université d’Anvers le PFK (Politiek Filosofisch Konvent), un groupe qui réunit toutes les organisations étudiantes politiques d’Anvers et leur procure une reconnaissance officielle. Le NSV (Nationalistische StudentenVereniging), l’organisation étudiante étroitement liée au Vlaams Belang (VB), est aussi membre du PFK et est donc officiellement reconnue par l’Université d’Anvers.

    Jarmo Van Regemorter

    Dans les autres villes étudiantes, le NSV n’est pas reconnu comme cercle étudiant par les universités. Et on comprend pourquoi en regardant de plus près ce qu’est réellement le NSV. C’est une organisation ouvertement néofasciste qui défend des positions racistes et propage ouvertement le Solidarisme (c-à-d nier le fossé qui existe entre travail et capital, la base idéologique du parti nazi pour interdire les syndicats par exemple). Le président du NSV de Hasselt a, par exemple, déclaré sur un forum internet qu’il espérait que « si la démocratie faisait faillite, une main de fer fasciste serait prête à prendre les choses en main ». De même, les méthodes du fascisme – violences et intimidations – ne sont également pas étrangères au NSV. L’année passée, quatre membres d’EGA ont été attaqués en rue à Anvers parce qu’ils se sont risqués à exprimer leurs opinions et à organiser la lutte anti-fasciste. C’est l’incident le plus récent d’une longue série d’actes de violence contre les étudiants de gauche et les immigrés. Et c’est cette organisation qui obtient maintenant des salles pour se réunir et un droit de parole à l’université. Il est clair que l’adhésion du NSV au PFK n’est pas acceptable et que nous devons lutter contre cela.

    Au début de l’année, nous avons milité avec une pétition parmi les étudiants contre la reconnaissance officielle du NSV. Nous n’avons pas dû faire beaucoup d’efforts pour obtenir un succès : la grande majorité des étudiants savent ce que valent l’idéologie et les méthodes de cette organisation et sont absolument opposés à leur reconnaissance officielle.

    Nous avons déjà récolté 500 signatures et nous voulons diffuser cette pétition dans l’université par les délégués de cours, les syndicats et le personnel. De cette manière, nous espérons construire une relation de force suffisante. Les autres organisations du PFK doivent aussi prendre leurs responsabilités. Nous montrons ainsi que l’important est l’implication de la communauté étudiante dans le combat pour un PFK démocratique et sans néofasciste.

    Est-ce que le recteur de l’Université d’Anvers veut être tenu responsable de la rupture en pratique du cordon sanitaire sur son université? Que se passerait-il s’il y avait, dans les membres du NSV, un nouveau Hans Van Themsche, et qu’il décide de tuer quelques immigrés sur son campus? Devons-nous vraiment attendre pour lancer la lutte contre l’extrême droite? A Anvers, où le Vlaams Belang réussit à créer un climat de haine et de racisme, la lutte contre l’extrême droite reste une affaire sensible. Tout comme le VB, le NSV essaie de se faire passer pour une organisation comme les autres et acceptable. En tant qu’organisation étudiante reconnue, cela leur sera certainement beaucoup plus facile et ils y réussissent déjà en partie.

    Mais il faut être clair : le NSV est une organisation néofasciste (et violente) et EGA continuera à tout faire pour qu’ils soient traités comme tel. Nous allons continuer notre travail avec la pétition. Et là où le NSV distribuera des tracts, nous serons présents avec des sacs poubelles en dénonçant leur vrai programme et demanderons aux étudiants de jeter ces tracts immédiatement. Quelque soit le résultat de cette lutte, EGA prendra ses responsabilités.

    Si comme nous tu as horreur du fascisme et de l’extrême droite et tu crois en la nécessité d’une opposition de gauche pour stopper leur croissance, prends contact avec EGA.

  • Gand : soirée sous pression au conseil communal

    Lundi soir, au conseil communal de Gand, une majorité alternative comprenant le Vlaams Belang, l’Open VLD et le CD&V-NVA (le cordon sanitaire est une mesure toute relative…) a voté une motion pour interdire de porter le voile à cinq membres du personnel de la ville. Le partenaire « rouge » au sein de la coalition, le SP.a (les « socialistes » flamands) a voté contre, après avoir pourtant avancé une mesure similaire à Anvers ! Le MAS/LSP était présent contre cette mesure discriminatoire, avec également des militants du CAP. Au même moment était organisée une protestation contre la fermeture d’un bureau de poste (le CAP avait réussi à récolter assez de signatures pour prendre la parole au conseil communal).

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