Tag: Afrique du Sud

  • Afrique du Sud : De l’apartheid à Marikana, la lutte pour plus de justice sociale continue

    La grève, couronnée de succès, des mineurs de Marikana a changé la donne en Afrique du Sud et a suscité une intensification de la lutte des travailleurs. Elle s’est répandue très rapidement vers d’autres mines et a énormément augmenté le niveau de confiance des travailleurs en Afrique du Sud, initiant une nouvelle étape dans le mouvement révolutionnaire sud-africain.

    Par April Ashley, article tiré de l’édition de décembre/janvier de Lutte Socialiste


    Ce jeudi 13 décembre : Meeting sur la situation en Afrique du Sud, en présence d’un orateur de notre parti-frère sud-africain (plus d’infos)


    Le massacre de plus de 40 mineurs dans ‘‘une violence rappelant les pires moments de l’apartheid’’ (Business Day du 17/08/2012) a choqué la société sud-africaine toute entière, propulsé l’Afrique du Sud comme fer de lance de la lutte internationale des travailleurs et suscité soutien et solidarité dans le monde entier. Cette lutte a fait ressurgir le souvenir des anciens combats contre le régime de l’apartheid chez les plus anciens des travailleurs et a fait se développer un grand intérêt pour les luttes sociales parmi les plus jeunes.

    C’est en 1994 que la majorité noire du pays a mis en avant un candidat et a mis fin à l’apartheid en élisant le premier gouvernement noir (de l’ANC – Congrès National Africain). Le 11 février 1990, le jour où Nelson Mandela a enfin été libéré après 27 ans de prison, le monde a retenu son souffle. Les espoirs et les rêves de la majorité du peuple sudafricain reposaient sur ses épaules : une nouvelle Afrique du Sud, libérée du joug de l’oppression et de l’exploitation par la minorité blanche. Sa libération st survenue après des décennies de luttes intenses durant lesquelles le régime de l’apartheid a tenté de noyer la révolution dans le sang. Le massacre de Sharpeville en 1960 et les héroïques émeutes des jeunes de Soweto en 1976 (une centaine de jeunes avaient été tués par la police) avaient clairement montré quelle était la détermination des masses pour renverser le régime de l’apartheid.

    L’adoption de la ‘‘Freedom Charter’’, la Charte de la Liberté, par l’ANC en 1955 fut l’expression de l’aspiration à un changement révolutionnaire dans la société de la part des travailleurs. Cette charte appelait à la nationalisation des secteurs-clés de l’économie : ‘‘La richesse nationale de notre pays, l’héritage des sud-africains, sera rendu au peuple. Les ressources de notre terre, les banques et les industries seront désormais la propriété d’un peuple uni.’’

    Les luttes ouvrières

    Entre 1961 et 1974, le nombre de travailleurs noirs employés dans l’industrie d’Afrique du Sud a doublé. La classe ouvrière s’est organisée et a pris les devants de la lutte, comme en a témoigné la grève des dockers de 1973 qui a ébranlé le pays entier et entraîné des progrès qualitatifs en termes d’organisation de la lutte et de niveau de vie.

    Ces grèves massives ont enflammé l’imagination des travailleurs du monde entier. Il y eut partout des marches de soutien, du lobbying et du boycott, tout cela conduisant nombre de travailleurs à devenir politiquement actifs en soutenant leurs camarades d’Afrique du Sud. Les mouvements ouvriers des années 1980 a par la suite conduit à la création du Cosatu (‘‘Congress of South African Trade Unions’’, en français ‘‘Congrès des Syndicats sud-africains’’) en 1985. Le Cosatu a adopté la Freedom Charter en 1987 sous le slogan de ‘‘Socialism means freedom’’ (‘‘le socialisme signifie la liberté’’ en français).

    Sa composante la plus importante, l’Union Nationale des Mineurs (NUM), dirigée à l’époque par le militant Cyril Ramaphosa, était le fer de lance des luttes de masse et le Cosatu a lancé une série de grèves générales qui ont rendu le pays ingouvernable et ont précipité la fin du régime d’apartheid. Mais, 20 ans après la fin de l’apartheid, qu’estil advenu des espoirs et des rêves des travailleurs englués dans la Freedom Charter ?

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, parti révolutionnaire mondial dont le PSL est la section belge) a expliqué que, suite à l’effondrement du stalinisme, le régime de De Clerck a reconnu la possibilité de conclure un accord qui laisserait une part de pouvoir à l’ANC. Les intérêts économiques fondamentaux du capitalisme ne furent pas vraiment menacés avec cet accord en conséquence du virage à droite opéré par l’ANC, trahissant ainsi les efforts fournis dans la douleur des luttes passées.

    L’échec de l’ANC

    L’Afrique du Sud est actuellement le pays le plus inégalitaire au monde, les 10% les plus riches détenant 60% des richesses du pays alors que la moitié la plus pauvre de la population n’en détient que 8%. Près d’un quart des foyers sud-africains subit quotidiennement la faim. Un travailleur perçoit en moyenne 18 Rands (1,57€) par jour mais 44% des travailleurs, c’est-à-dire 6 millions de personnes, vivent avec moins de 10 Rands (0,87€) par jour. Le chômage atteint 25% (50% chez les jeunes).

    En clair, cela signifie que les travailleurs vivent dans un état de pauvreté effarant. En plus de conditions de travail infernales, en témoigne cet article du Guardian : ‘‘Un mineur détaille ses conditions de travail : ‘’Nous passons huit heures sous terre. Il y fait très chaud et on ne peut pas voir la lumière du jour. Parfois, il n’y a même pas d’air et nous devons en drainer à travers des tuyaux jusque tout en bas.’’ Son abri de fortune n’a ni eau courante, ni électricité et les toilettes, situées à l’extérieur, sont partagées avec deux autres familles.’’ (The Guardian du 7/9/2012)

    A part quelques plans de reconstruction et de développement à court terme lancés les premières années de son arrivée au pouvoir (et dont l’apport réel aux classes laborieuses noires fut assez limité), l’ANC a poursuivi l’application d’un programme néolibéral agressif en privatisant massivement des services publics tels que l’électricité et l’eau courante, ce qui a encore plus paupérisé la classe des travailleurs.

    Ces pratiques ont suscité une intensification des luttes pour faciliter l’accès au logement et aux services de base. La fin des subsides pour l’acheminement de l’eau au Kwa Zulu Natal en 2000 a par exemple provoqué la plus importante épidémie de choléra de l’histoire du pays, les habitants ayant dû aller s’abreuver à même les fleuves et barrages puisqu’ils ne pouvaient plus payer leurs factures d’eau.

    Les grèves massives contre la privatisation en 2007 et 2010 ont ébranlé le gouvernement de l’ANC, dirigeant le pays avec le Cosatu et le SACP (Parti communiste sud-africain), alors que des divergences faisaient leurs apparitions dans cette alliance au fur et à mesure des trahisons successives de l’ANC vis-à-vis des classes laborieuses. L’ANC est consciemment devenue l’agent du patronat.

    Certains cadres du Cosatu ont également été assimilé à l’élite et ont abandonné toute lutte effective. Cyril Ramaphosa a en effet été payé 75.371 € net l’année dernière pour son mandat de directeur honoraire de Lonmin (géant anglais de l’exploitation minière), devenant le symbole du fossé séparant les nouvelles élites noires et la majorité précaire.

    Une alternative socialiste

    Suite au massacre de Marikana, la crédibilité de l’ANC a été sérieusement entamée. Les évènements récents ont prouvé que le Congrès National Africain partage avec la classe capitaliste la même peur, le même rejet de la classe ouvrière. ‘‘L’ANC, c’était l’âme noire, l’esprit noir, cela avait quelque chose de quasimystique. Mais à l’heure actuelle, toute foi en eux est perdue. Le lien est brisé et cela a eu lieu à la télévision.’’ (The Guardian du 7/9/2012)

    Au fil de l’aggravation de la récession économique, les patrons, épaulés par le gouvernement de l’ANC, vont continuer d’alourdir le fardeau pesant sur les épaules des travailleurs. Le contexte est donc propice non seulement à des grèves de plus en plus explosives mais aussi à une scission au sein de l’alliance tripartite voire au sein même de l’ANC.

    L e Mouvement Socialiste Démocratique (section sud-africaine du CIO) appelle à la grève générale à Rustenburg, suivie d’une grève et d’une manifestation à l’échelle nationale. La pression des travailleurs et des militants à l’échelle internationale doit également s’amplifier. La réponse enthousiaste des travailleurs aux idées du MSD prouve qu’il y a un potentiel conséquent pour le développement d’un nouveau parti des travailleurs avec un programme socialiste, défendant coûte que coûte les intérêts de la classe ouvrière en Afrique du Sud.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A Noter dans votre agenda

    • Ma. 11 déc. Anvers. Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud
    • Me. 12 déc. Gand. Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud
    • Me. 12 déc. Liège. Meeting EGA : Nos acquis sociaux sont le fruit d’un rapport de force – Aujourd’hui, comment organiser la lutte ? 17h, Salle A 115 à l’ESAS
    • Jeu. 13 déc. Bruxelles. 19h30 Bâtiment Randstad (47 rue Jardinier, à Molenbeek). Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud
    • Sa. 15 déc. Liège : Soirée de soutien : Résistance Internationale contre la crise du capital ! Concerts et DJ aux ‘‘Fous d’en face’’, 140 rue Saint Gilles – Évènement Facebook
    • Sa. 15 Déc. Louvain, Meeting: NON à la politique d’austérité en Europe et en Belgique – 31 déc. Bruxelles. Nouvel an du PSL
    • 31 décembre. Bruxelles. Fête de Nouvel An du PSL
    • 13-14 avril 2013: Week-end Socialisme 2013

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    Congrès National

    Le treizième Congrès National du PSL a été particulièrement réussi, avec 122 participants, de très bonnes discussions et un enthousiasme très marquant. Le Congrès a commencé le vendredi soir par une introduction de Bart Vandersteene concernant la situation mondiale. Il a été suivi d’un orateur du Secrétariat International du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), parti mondial dont le PSL est la section belge, qui a abordé le travail de nos sections à travers le monde. Ensuite, quatre invités internationaux ont pu prendre la parole (cette semaine, une réunion de la direction internationale du CIO avait lieu dans les mêmes locaux): Srinath (Sri Lanka), Liv (Afrique du Sud), Faustine (France) et Kshama Sawant (USA). Kshama a participé aux récentes élections législatives pour le Congrès de l’Etat Washington, et elle a pu obtenir 29% (plus de 20.000 voix) dans son district de Seattle.

    Le samedi, Anja Deschoemacker a fait l’introduction consacrée à la situation belge. 20 interventions se sont succédées dans la discussion, tant sur la situation internationale que sur la Belgique. La discussion a été conclue par Eric Byl. Après un appel financier particulièrement réussi (qui a récolté dans un premier temps aux alentours de 10.000 euros) a pris place une introduction réalisée par Els Deschoemacker consacrée à la construction de notre parti et à l’évaluation de notre travail politique. Après 23 interventions consacrées à divers aspects de notre travail (travail syndical, vers la jeunesse, publications, commission femmes, développement des divers districts,…), Boris Malarme a conclu la discussion. Bien entendu, le Congrès s’est terminé par une "Internationale" chantée avec force. Plus de 600 euros de livres et brochures ont été vendus, ce qui représente un bon nombre puisque la grande majorité des livres étaient très bon marchés, afin d’assurer que tous les camarades puissent repartir avec un bon stock de classiques du marxisme (lénine, Marx, Engels, Trotsky,…).

    Un rapport plus complet et notre texte de perspectives seront bientôt disponibles sur ce site.


    Liège: Débat des Étudiants de Gauche Actifs et concert de soutien

    Plusieurs choses à Liège cette semaine. Tout d’abord, ce mercredi 12 décembre, à 17h, un débat organisé par la section des Etudiants de Gauche Actifs à l’ESAS (Salle A 115) sur le thème "Nos acquis sociaux sont le fruit d’un rapport de force – Aujourd’hui, comment organiser la lutte ?" Ensuite, ce samedi, il y aura un concert de soutien au café "les Fous d’en face", au 140 de la rue Saint Gilles. N’hésitez pas et venez nombreux !

    Après une année bien chargée, venez commencer à fêter l’an neuf avec nous ! Ce samedi 15 décembre, le PSL s’invite aux "Fous d’en face", café bien connu de la rue Saint-Gilles à Liège qui a toujours su assurer que l’ambiance était au rendez-vous! Dès 21h00, nous aurons le plaisir de bouger sur la piste avec JAYWEL KAWIL (Rock garage), EVENING CALL (Punk rock alternatif) et DJ ALONE + GUESTS

    Entrée: 4 euros

    Evènement Facebook


    MEETING : Après le massacre de Marikana : Solidarité avec la lutte des mineurs !

    Un de nos camarades d’Afrique du Sud prendra la parole pour nous parler de la remontée de la lutte qui prend place dans ce pays autour du combat des mineurs. Jeudi 13/12 BRUXELLES 19H30 RANDSTAD (45 RUE DU JARDINIER, MOLENBEEK)

    > En savoir plus

  • Afrique du Sud : La lutte des mineurs continue

    Après le massacre de la mine de Marikana (de l’entreprise Lonmin) en août dernier, le monde a été choqué et dégoûtés en apprenant que les mineurs étaient poursuivis en justice et que les grévistes étaient cibles d’attaques diverses. Le 30 octobre, la police avait encore attaqué les mineurs de la mine de Thembelani (appartenant à l’Anglo American Platinum – Amplats), à coups de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc.

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    MEETING : Après le massacre de Marikana : Solidarité avec la lutte des mineurs !

    UN DIRIGEANT OUVRIER PREND LA PAROLE – TÉMOIGNAGE DE SEBEI MAMET, PRÉSIDENT DE LA COORDINATION NATIONALE DES COMITÉS DE GRÈVE

    Jeudi 13/12 BRUXELLES 19H30 RANDSTAD (45 RUE DU JARDINIER, MOLENBEEK)

    Evènement Facebook

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    Amplats avait tenté d’amadouer les grévistes avec une prime de 2000 rands (178 euros) pour qu’ils retournent au travail, en vain. Les mineurs avaient également refusé l’accord conclu entre la multinationale et la direction des syndicats, dont le syndicat national des mineurs (NUM). Face à cet échec, Amplats a alors recouru à la manière forte.

    L’entreprise a licencié 12.000 travailleurs. Lorsque les mineurs, organisés et déterminés, ont refusé de partir, les patrons des mines ont cherché un autre moyen de continuer à les exploiter. Hoshoko Letshoba, un des dirigeants des mineurs, a été interviewé par nos camarades britanniques du Socialist Party. Il leur a expliqué que les mineurs sont déterminés à continuer à se battre pour rester travailler, au salaire de 12.500 rands par mois. Il a aussi fait part de certaines techniques d’intimidations employées contre les mineurs, comme l’arrestation de près de 500 d’entre eux sous des motifs fallacieux. Hoshoko est un membre du Democratic Socialist Movement (DSM), le parti frère PSL en Afrique du Sud.

    La direction du NUM

    Les travailleurs et les syndicats du monde entier ont été horrifiés par le rôle joué par le syndicat des mineurs, le NUM, dans la grève de Marikana. Ce dernier a à nouveau tenté de saboter le mouvement et d’imposer sa volonté, en essayant notamment d’organiser un rassemblement provocateur dans la zone minière de Rustenberg. Deux travailleurs se sont fait tirer dessus lors des conflits ayant opposé les mineurs et les responsables du syndicat.

    Comme l’explique le DSM, "la direction du NUM se tient de l’autre côté de la barrière de classe, elle est en collusion avec les patrons des mines, elle dénonce les revendications de ses membres, elle a appelé l’ANC à mettre fin à la grève, et a demandé à la police de l’écraser."

    L’agence Reuters a commenté : "Les grèves ont mis en lumière les profondes inégalités salariales en Afrique du Sud et la non-concrétisation de la promesse du Congrès National d’Afrique du Sud (ANC) de Nelson Mandela de ‘‘garantir une meilleure vie à tous’’ après la fin de la domination de la minorité blanche’’. Il en va de même pour la confédération syndicale Cosatu.

    Mais l’idée de la construction d’un nouveau parti de masse des travailleurs fait son chemin. De son côté, le DSM, outre le fait qu’il souligne cette nécessité d’un nouveau parti large pour et par les travailleurs, défend pour la nationalisation des mines, des banques et des terres. Mametlwe Sebei, un membre de la direction du DSM, a été cité dans la presse sud-africaine après avoir déclaré lors d’un meeting de masse des travailleurs d’AngloGold Ashanti: ‘‘Nous avons tracé une ligne dans le sable. Nous construisons une alternative socialiste.’’ Interrogé par South Africa’s City Press, un autre membre du DSM, Thamsanqa Dumezweni, a déclaré: "Les travailleurs ne disposent que de leur force de travail. Il leur faut l’utiliser pour une révolution contre la capitalisme.’’

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A Noter dans votre agenda

    Ma. 4 déc. Bruxelles. 19h Garcia Lorca. Débat: pour un front de gauche en Belgique avec René Andersen (Front de Gauche, Charleroi), Ivo Janssen (Rood!, Anvers), François Schreuer (Vega, Liège), un orateur du Front de Gauche – La Louvière, Anja Deschoemacker (Gauches Communes, Saint Gilles)

    Ma. 11 déc. Anvers. Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud

    Me. 12 déc. Gand. Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud

    Jeu. 13 déc. Bruxelles. 19h30 Bâtiment Randstad (47 rue Jardinier, à Molenbeek). Meeting: La parole aux mineurs d’Afrique du Sud

    Sa. 15 déc. Liège : Soirée de soutien : Résistance Internationale contre la crise du capital ! Concerts et DJ aux ‘‘Fous d’en face’’, 140 rue Saint Gilles

    Sa. 15 Déc. Louvain, Meeting: NON à la politique d’austérité en Europe et en Belgique – 31 déc. Bruxelles. Nouvel an du PSL

    13-14 avril 2013: Week-end Socialisme 2013
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    SOCIALISME 2013 : Organisons la riposte contre l’austérité !

    Un week-end de débats et de discussions politiques

    Le monde est entré dans une ère de mouvements de masse, un contexte riche en expériences. Quelles leçons tirer des luttes en Belgique, en Europe et à travers le globe ? Et aussi : comment combattre l’extrême-droite ? Comment défendre les droits des femmes ? Quel relais politique construire comme prolongement des mobilisations sociales ? Quelle alternative défendre face à la faillite du capitalisme ? Que retenir des luttes du passé ?

    Ce week-end est l’occasion rêvée de discuter de ces questions cruciales. Il s’agit d’un évènement de grande importance pour tous ceux et celles qui luttent contre l’austérité, les licenciements, la crise et le capitalisme. Participez vous aussi et venez à la rencontre de centaines de militants réellement socialistes, de marxistes, de syndicalistes,…

    Socialisme 2013 c’est…

    … deux journées entières de discussions politiques et de formation marxiste qui ont pour vocation de réunir jeunes, travailleurs, militants syndicaux,… afin de discuter de la meilleure manière de lutter contre le chômage, les discriminations, l’austérité et pour une alternative de société socialiste et démocratique.

    Les discussions comprennent des meetings centraux, en plénières, et des sessions en petites commissions. L’an dernier, les meetings étaient consacrés à la lutte internationale pour un changement de société d’une part (en présence d’orateurs internationaux) et à la situation en Belgique d’autre part (notamment autour de la nécessité d’un nouveau parti large des travailleurs). Les petites commissions permettent quant à elles de discuter de différents thèmes (qu’est ce que le socialisme, comment lutter contre la surenchère communautaire, quelle lutte pour les droits des femmes aujourd’hui, ou contre l’homophobie, quel type de syndicalisme pour les mobilisations actuelles,…) en plus petit nombre et en laissant à chacun la possibilité d’intervenir et de prendre la parole.

    Les orateurs sont des membres du Parti Socialiste de Lutte ou d’organisations avec lesquelles nous collaborons, mais nous accueillons également chaque année des militants de l’étranger qui viennent parler des mobilisations de leur pays, des leçons à en tirer et de la manière de construire la solidarité internationale.

    A côté des discussions formelles, le week-end Socialisme 2013 est bien entendu l’occasion idéale de rencontrer des militants issus de tout le pays (une traduction est prévue pour chaque meeting et commission) et d’ailleurs, dans une atmosphère chaleureuse, pour discuter de leurs expériences propres. Un stand de livres et brochures est également présent, avec des classiques du marxisme ou des ouvrages plus thématiques disponibles en français, en néerlandais et en anglais.

    Le programme complet de l’évènement sera disponible au plus vite sur www.socialisme.be

    En pratique :

    Socialisme 2013 se déroulera à Bruxelles, au centre ‘‘De Kriekelaar’’ (rue Gallait n°86, 1030 Schaarbeek, à 10 min. à pied de la gare de Bruxelles Nord). Des rendez-vous locaux sont prévus dans chaque région.

    Un Baby-sitting sera organisé, il faut juste mentionner le nombre d’enfants à garder lors de l’inscription ainsi que leur âge. Des snacks, des boissons et des repas chauds seront disponibles à la cafétéria à prix démocratiques.

    Participez au succès de S2013 ! Les volontaires sont les bienvenus pour la cuisine, le bar,…

    INSCRIPTIONS : via info@socialisme.be ou au 02/345.61.81.

    Préventes : (n° de compte: 001-2260393-78)

    • Weekend entier : 10€ / 15€ pour les salariés
    • Une journée : 6€ / 8€ pour les salariés

    Sur place :

    • Weekend entier : 15€ / 20€ pour les salariés
    • Une journée : 7€ / 10€ pour les salaries

    Pourquoi j’ai rejoint le PSL

    Après avoir travaillé quelques années, après avoir voté à plusieurs reprises, après avoir été patient assez longtemps et ne voyant aucun espoir dans la politique actuelle, j’ai été lassé et désireux de changements.

    J’ai décidé de rejoindre le PSL au cours du mois de novembre, après avoir participé à 2 réunions hebdomadaires ainsi qu’après ma participation à l’intervention du PSL lors des manifestations des 11 et 14 novembre (en solidarité avec les travailleurs de Ford et dans le cadre de la journée d’action européenne contre l’austérité). Les raisons pour lesquelles j’ai adhéré à ce parti sont multiples mais la principale étant la volonté de rentrer dans une organisation active et formatrice.

    Etant actuellement demandeur d’emploi dans un marché de plus en plus bouché, je me sens visé par les attaques de l’austérité européenne, mais il s’agit également d’une action de solidarité. J’ai donc décidé de me former, de rejoindre des camarades ayant des idées communes et avec qui nous pouvons lutter quotidiennement contre les injustices qui affectent de plus en plus de personnes. Je pense que nous sommes tous concernés.

    Loïc, travailleur sans-emploi, Liège

    Ce début de 21ème siècle est caractérisé par une série de crises, et les mesures prises par les autorités ne font qu’empirer les choses. Cela a posé les bases pour le développement de partis ouvertement racistes et séparatistes qui n’ont en aucun cas l’intention de résoudre les problèmes actuels, bien au contraire. Ces partis veulent détruire notre sécurité sociale et décomposer la solidarité. Le système économico-financier se détruit et ouvre la voie à des forces fondamentalement opposées au développement d’une société démocratique.

    En tant que jeune étudiant, j’ai été confronté à ces faits et j’ai eu du mal à trouver ma place face à eux. Je pouvais difficilement accepter cette société qui a opté pour un système qui a échoué à plusieurs reprises et est encore et encore confronté à ses propres contradictions. Ma recherche d’une alternative m’a tout d’abord conduit vers le mouvement Anonymous. Mais au-delà de la critique de la société, que j’ai appréciée, il n’y avait pas vraiment de projet de société. Je me suis ensuite impliqué dans le mouvement Occupy à Gand, et c’est là que j’ai rencontré les Etudiants de Gauche Actifs.

    A EGA, et plus tard au PSL, j’ai trouvé des gens qui partageaient ma vision des choses. C’était aussi la première fois que l’on me parlait d’une alternative crédible. C’est ici que je me sens chez moi.

    Jonas, étudiant, Gand

    Le PSL est un parti actif où les membres jouent un rôle véritablement central. Nous avons des réunions de section hebdomadaires où nous discutons des leçons à tirer de l’actualité politique, des évènements historiques ou de thèmes plus théoriques afin d’organiser politiquement notre activité pratique. Nos membres contribuent au fonctionnement du parti par leurs discussions politiques, par leur activité concrète, et avec une cotisation mensuelle. Souhaitez-vous également devenir membre du PSL ? Contactez-nous pour une première discussion !

  • MEETING : Après le massacre de Marikana : Solidarité avec la lutte des mineurs !

    Les mineurs sud-africains contre le capitalisme sauvage

    UN DIRIGEANT OUVRIER PREND LA PAROLE – TÉMOIGNAGE DE SEBEI MAMET, PRÉSIDENT DE LA COORDINATION NATIONALE DES COMITÉS DE GRÈVE

    En août dernier, l’assassinat brutal de 34 mineurs sud-africains a choqué le monde entier et a rappelé à la mémoire de cruels souvenirs du régime d’Apartheid. Cet événement dramatique a révélé que, malgré la fin officielle de l’Apartheid en 1994, le régime en place reste impitoyable et brutal.

    Evènement Facebook

    La société sud-africaine a véritablement été ébranlée. Les grèves des mineurs et leurs revendications ont pris de l’ampleur et sont devenues des sujets de société. Le mécontentement social y a trouvé un moyen d’expression, il s’est cristallisé. De plus en plus est exigé un changement fondamental tandis que l’élite politique corrompue et leurs amis au sein des syndicats sont rejetés.

    L’Afrique du Sud est le pays le plus inégalitaire au monde. Près d’un quart de la population se couche affamée chaque jour. La grande majorité de la population vit dans de misérables conditions. Mais il existe une infime élite de super-riches qui, alliée aux entreprises occidentales, pille les ressources naturelles.

    Depuis l’été, la crédibilité de l’ANC au pouvoir a définitivement été ébranlée. Il partage une même crainte avec les patrons concernant l’arrivée d’un mouvement des travailleurs sud-africains avec des revendications propres. Comme le quotidien britannique The Guardian l’écrivait le 7 septembre : ‘’L’ANC faisait partie de l’esprit noir, de l’âme noire, avec un caractère quasi mystique. Mais maintenant, ils ont perdu leur aura. Le lien a été rompu et cela a été retransmis en direct à la télévision’’. Mais que faire maintenant?


    EGA et le PSL sont très fiers d’inviter Mametlwe Sebei – porte-parole de la Coordination Nationale des Comités de Grève – pour quelques réunions publiques en Belgique. Sebei est également membre du Democratic Socalist Movement, organisation-soeur du PSL en Afrique du Sud. Il a pu parler des exigences et aspirations des mineurs sud-africains, et de la population en général, dans les médias nationaux et internationaux.

    Venez écouter ce témoignage unique d’un militant sud-africain réellement socialiste au sujet des conditions de vie et de travail dans le pays, de la brutalité du capitalisme et de l’élite sud-africaine, des changements intervenus depuis l’abolition de l’Apartheid en 1994 et enfin des solutions que son mouvement met en avant.

    Le Wall Street Journal a cité Sebei le 13 septembre: ‘’L’ANC ne représente plus la classe ouvrière d’Afrique du Sud. Dimanche prochain, nous organisons une grève massive pour faire en sorte que les profits ne priment plus sur le peuple.’’

    Mardi 11/12 ANVERS 19H30 MULTATULI ( LANGE VLIERSTRAAT 5 )

    Mercredi 12/12 GAND 19H30 GEUZENHUIS ( KANTIENBERG 9 )

    Jeudi 13/12 BRUXELLES 19H30 RANDSTAD ( 45 RUE DU JARDINIER, MOLENBEEK )

  • La Côte d'Ivoire s'engage sur le chemin de la lutte

    La Côte d’Ivoire, ancien joyau de l’impérialisme français en Afrique de l’Ouest, considéré comme la “locomotive” de toute la sous-région, semble doucement se remettre de la grave crise politique et militaire qui l’a ravagé pendant une dizaine d’années. Cette crise avait vu le territoire partagé entre deux camps adverses de l’élite ivoirienne : d’une part le gouvernement mafieux de Laurent Gbagbo, ancien syndicaliste, qui avait instrumentalisé la soif de changement des jeunes ivoiriens afin de se constituer une grande base de milices semi-fascistes, les “Jeunes Patriotes”, tout en détournant lui-même des sommes considérables directement prélevées sur le dos des planteurs et en accueillant à bras ouvert l’impérialisme et le FMI ; de l’autre, les “Forces nouvelles” qui prétendaient défendre les intérêts des populations du nord du pays, longtemps considérées comme citoyens de seconde zone par ceux du Sud, et poussant devant elles le candidat Alassane Ouattara, dont la candidature à la présidence avait été à plusieurs reprises refusées pour incertitude quant à son “ivoirité”.

    Par Gilles (Hainaut)

    Photo ci-contre : Conférence de presse durant la grève des taxis

    Les élections, longtemps reportées par le camp Gbagbo – qui a ainsi outrepassé sa présidence de cinq ans –, ont finalement été organisées en 2010, menant à un nouveau tour de violences électorales. Les deux candidats avaient en effet chacun obtenu un score quasi identique, d’autant plus que les comptages divergeaient en fonction des institutions et que des irrégularités avaient été observées de part et d’autres. Mais la “communauté internationale” avait fait son choix en la personne d’Alassane. Aucune négociation ne portant de fruits, il a fallu l’intervention de l’ONU pour aller chercher Gbagbo, qui s’était enfermé dans la présidence, et l’expulser du territoire. Mais ne nous leurrons pas : si Gbagbo a attiré sur lui tellement d’opprobre de la part de la “communauté internationale”, ce n’est pas pour avoir menacé leur système. Il n’a rien d’un chantre de l’anti-impérialisme, malgré certains de ses discours, et est bien loin d’un Chavez ou d’un Sankara ! Simplement, l’impérialisme l’a à juste titre perçu comme un individu trop imprévisible pour le poste qu’il occupait, et dont la personnalité instable menaçait les intérêts de leurs investissements dans le pays. Alassane au contraire est un candidat zélé de l’impérialisme : ancien haut cadre du FMI, époux d’une riche colonialiste française, il a déjà fait ses preuves en tant que premier ministre de Côte d’Ivoire, poste créé pour lui en 1990 par le président Félix Houphouët-Boigny qui l’avait chargé d’appliquer les plans d’“ajustement structurel” (austérité) imposés par le FMI.

    Depuis lors, la situation semble s’être bien calmée. Gbagbo croupit aujourd’hui en prison à La Haye au Pays-Bas – son procès auprès de la Cour pénale internationale vient de commencer –, la plupart de ses cadres sont en exil au Ghana ou en Afrique du Nord. Les investisseurs se suivent, dans le sillage des nombreuses visites officielles à l’étranger accomplies par le président. On annonce une croissance de 8 % pour cette année et pour l’an prochain, avec l’objectif de faire de la Côte d’Ivoire un “pays émergent” pour 2020. Il reste cependant des menaces. Beaucoup d’armes demeurent parmi la population. Le nouveau pouvoir a été obligé de composer avec divers chefs de guerre des deux camps, fusionnant les deux armées rivales et accordant des postes bien juteux des deux côtés ; sa sécurité repose donc en partie sur d’anciens ennemis. En outre, pas une semaine ne se passe sans qu’on entende parler d’attaques ici et là : des centrales électriques, des casernes, des prisons seraient visées. Bien que ces attaques soient sporadiques et n’aient jusqu’ici fait quasiment aucun mort, elles jettent un doute sur la stabilité du pays. Cependant, aucune n’ayant été revendiquée, les rumeurs vont bon train sur qui pourrait se trouver à leur tête : une conspiration pro-Gbagbo télécommandée de l’étranger (la frontière avec le Ghana a été temporairement fermée le mois passé à la suite d’une escarmouche, le pouvoir craignant la possibilité d’un regroupement des forces pro-Gbagbo dans ce pays voisin) ? Des anciens militaires pro-Gbagbo déçus de l’attribution de postes par le nouveau pouvoir ? Des militaires pro-Outtara déçus ? Des mercenaires (on sait que les Forces nouvelles ont fait grand usage des “dozos”, confréries de chasseurs traditionnels, qui n’ont eux non plus pas obtenu tout ce qu’ils désiraient) ? De vulgaires bandits ? Ou bien y a-t-il réellement une préparation en vue d’un coup d’État ? Beaucoup de questions restent posées. Mais selon de nombreux rapports, le camp Gbagbo est bel et bien désarmé : la plupart de ses cadres ont été dispersés dans des pays différents, sont sans le sou et vivent de transferts de Western Union en provenance de famille en France, ou bien sont en prison sous étroite surveillance, comme c’est le cas entre autres de la femme de Gbagbo, Simone.

    Et donc, dans ce contexte d’euphorie en bémol, la population, qui pour la plupart n’avait pas véritablement pris part aux combats, relève la tête pour faire l’état des lieux après l’orage. Les bonnes nouvelles se succédant sur le plan économique, tout le monde est confiant dans l’avenir : ne parle-t-on pas de “pluies de milliards” provenant des nombreux contacts de Ouattara à l’étranger ? Pourtant, la reprise tarde un peu. Les grands projets sont reportés à “après les élections” (communales et régionales, en février), les nombreux subsides accordés par l’étranger ne quittent pas le cercle dirigeant ou vont en priorité aux ONG créées par eux (comme la fondation “Children of Africa” de la première dame, Dominique Ouattara). La police continue ses exactions, l’administration est peuplée de gens qui se prennent très au sérieux, la corruption est toujours là, et on ressent partout l’arrogance du nouveau pouvoir. Cette arrogance peut notamment se ressentir avec la nouvelle politique d’“urbanisme” dans tout le pays, qui vise à nettoyer, parfois au bulldozer, les trottoirs des petits commerces pourtant installés là légalement !

    La population, qui était jusqu’ici en attente, soucieuse de ne pas déstabiliser le nouveau gouvernement, commence à grogner et à reprendre le chemin de la lutte des classes. La voie a déjà été ouverte par les enseignants des lycées au printemps dernier, mais cet automne, ce sont les chauffeurs de taxi d’Abidjan et les étudiants qui font beaucoup parler d’eux.

    Le mouvement des chauffeurs de taxi repose surtout sur les jeunes chauffeurs, dont la revendication en ce moment est la fin des rackets policiers, et des contrôles plus sévères sur les taxis clandestins qui nuisent à leurs bénéfices. Il faut savoir que les taxis appartiennent en général à des petits patrons qui prélèvent un montant fixe sur chaque taxi chaque jour, laissant ensuite au chauffeur le soin de payer le carburant utilisé, avant de garder le maigre bénéfice qui reste éventuellement. La grève des taxis à Abidjan est organisée par des meetings de masse des chauffeurs qui se réunissent à la gare routière, en-dehors de toute structure syndicale officielle. Il existe certes un syndicat des taxis, mais celui-ci a dans les faits dégénéré en une mafia qui se contente de prélever des “taxes” sur les autres chauffeurs. Les taxis étant les seuls transports “en commun” réellement disponibles dans la ville, ce mouvement met à chaque journée de grève à l’arrêt l’ensemble de la capitale économique du pays.

    Les étudiants quant à eux sont confrontés à toutes sortes de problèmes graves. Mis à part le fait que le système universitaire dans son ensemble se trouve dans un état déplorable, tant au niveau des salles de classe que des logements étudiants et du nombre d’enseignants, il y a aussi le problème d’arriéré des bourses, qui bien souvent n’ont pas été payées depuis presque un an, et le problème encore plus sérieux de la hausse subite des frais d’inscription à l’université, qui sont passés sans prévenir de 6000 FCFA à 30 000 pour les licences, 60 000 pour les masters et 90 000 pour les doctorats (respectivement 10, 45, 90 et 135 €) ! On veut ainsi faire “participer” les étudiants au cout réel de leur formation. Et tout cela dans une ambiance de chaos complet : vu que plusieurs années d’université ont été perdues à cause de la crise, plusieurs générations d’étudiants se retrouvent contraintes de s’inscrire en même temps, ce qui démultiplie la surpopulation sur le campus, et qui mène à un grand retard au niveau de la reprise des cours, qu’on attend depuis plusieurs mois malgré l’annonce officielle du premier septembre. Des manifestations ont été organisées, directement réprimées par la police à coups de gaz lacrymo et autres joyeusetés. Mais les meetings se poursuivent dans les auditoires avec les diverses organisations syndicales estudiantines.

    Les étudiants ne sont en fait pas les seuls à ne pas reprendre le chemin de la lutte, puisque le corps enseignant est lui aussi en grève, à nouveau pour des raisons d’arriérés salariaux. La rentrée risque d’attendre encore un peu.

    À côté de ça, on voit d’autres mouvements comme les balayeuses de Yamoussoukro en lutte pour récupérer des arriérés salariaux, les employés de l’usine Olhéol de Bouaké, en chômage technique depuis plusieurs mois et qui exigent la reprise du travail et le payement, à nouveau, des arriérés salariaux.

    La population de Côte d’Ivoire n’a aucune tradition révolutionnaire, n’a jamais connu aucun dirigeant historique aux déclarations radicales. Elle a été gâtée par un système clientéliste où tout lui était offert sur simple demande (ou flatterie) auprès de l’échelon supérieur. La conscience a de plus été fortement repoussée en arrière pendant la crise, avec dix années de divisions, de lutte fratricide, d’instabilité, de violence et pendant lesquelles toute l’attention était focalisée sur le grand soap opéra des politiciens, les rumeurs et les intrigues parmi l’élite nationale. Elle a été de plus quasi coupée du monde et des développements politiques à l’échelle régionale. Aujourd’hui cependant, les travailleurs sont à la recherche de solutions. La croissance dont on parle tous les jours est loin de se refléter dans les assiettes, d’autant plus qu’on annonce de nouvelles hausses des prix de l’alimentation au niveau mondial.

    Dans ce contexte, il est crucial que la population de Côte d’Ivoire relève la tête et se remette à jour sur ce qu’il se passe dans les autres pays. Beaucoup d’événements se sont produits depuis l’année passée, à commencer par la révolution en Afrique du Nord, qui a déclenché de gigantesques mouvements de résistance en Europe et en Amérique. La Côte d’Ivoire, sortie de sa propre crise politique, réalise qu’elle se trouve aujourd’hui au beau milieu d’une crise économique et politique de portée mondiale. La reprise du militarisme dans l’océan Pacifique, les menaces de déstabilisation et de guerre au Moyen-Orient, la crise de la zone euro, le ralentissement de la croissance chinoise, sans parler du réchauffement planétaire, ne présagent rien de bon pour l’avenir, malgré toutes les déclarations sur le “nouvel eldorado africain”.

    La crise mondiale a ses répercussions sur le continent africain, tout comme le mouvement des Indignés européens. S’il est vrai que de lourdes menaces pèsent sur la stabilité du Sahel avec la crise malienne, beaucoup de leçons sont par contre à tirer du mouvement “Y en a marre” au Sénégal qui a fait dégager le président Wade en mobilisant la nation tout entière, de la grève générale au Nigeria contre la hausse du prix des carburants, qui a été le plus grand mouvement de masse de toute l’histoire du Nigeria, et de la grève des mineurs en Afrique du Sud, à la suite du massacre de Marikana, qui débouche aujourd’hui sur la décision de mettre sur pied un nouveau parti de masse des travailleurs. D’autres mouvements peuvent encore survenir dans la sous-région, au Burkina par exemple pour faire dégager l’usurpateur Compaoré, ou au Togo contre le président Eyadéma Junior.

    La Côte d’Ivoire peut reprendre son rôle de “locomotive” de la sous-région, plus seulement en termes économiques, mais aussi sur le plan de la lutte sociale. Le peuple de Côte d’Ivoire doit tirer les leçons de toutes ces expériences, et développer une alternative à la misère néolibérale, une alternative unitaire qui regroupe l’ensemble de la population laborieuse, au-delà des clivages communautaires, religieux et ethniques, contre les politiciens blagueurs, contre l’arrogance des patrons colons, contre ce système pourri qu’on cherche à nous imposer, en lien avec la population de toute l’Afrique de l’Ouest. En bref, une alternative socialiste.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A Noter dans votre agenda

    • Me. 21 nov. Bruxelles. 18h, face à l’ambassade irlandaise (Chaussée d’Etterbeek 180, 1040 Bruxelles). Veille et protestation contre la législation anti-avortement irlandaise. Plus d’infos
    • Me. 21 nov. Alost. 19h30 Maison du Peuple. Réunion publique
    • Je. 22 nov. Gand. Débat-EGA: la fin du néolibéralisme ? Avec des orateurs des deux côtés du débat.
    • Ve. 23 nov. Namur. 18h rue de Bruxelles 23. Meeting suivi d’un repas
    • Lu. 26 nov. Gand. 17h Botermarkt 1. Protestation contre les Sanctions Administratives CommunalesFacebook-event
    • Me. 28 nov. Ixelles. Protestations de la Ligue des Droits de l’Homme contre les Sanctions Administratives Communales. 13h Maison Communale d’Ixelles (Chaussée d’Ixelles168, Bruxelles)
    • Me. 28 nov. Anvers. 14h Rooseveltplaats. Protestation contre les assainissements à De Lijn
    • 30 nov -2 décembre: Congrès National du PSL
    • Ma. 11 déc. Anvers. 19h30 Multatuli (Lange Vlierstraat). Meeting avec un dirigeant des mineurs d’Afrique du Sud
    • Me. 12 déc. Gand. 19h30 Geuzenhuis (Kantienberg). Meeting avec un dirigeant des mineurs d’Afrique du Sud
    • Jeu. 13 déc. Bruxelles. 19h30 DC Randstad (Rue Jardinier n°45, Molenbeek). Meeting avec un dirigeant des mineurs d’Afrique du Sud
    • Sa. 15 déc. Louvain. 15h café Tempo Kessel-Lo. Meeting: Stop à la politique d’austérité européenne et belge. La discussion sera suivie d’un repas.
    • 31 Décembre. Bruxelles. Fête de fin d’année du PSL
    • 13-14 avril 2013: Socialisme 2013

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    Meeting avec un dirigeant des mineurs sud-africains

    La mort brutale de 34 mineurs sud-africains en Août dernier a choqué le monde entier. On se serait cru revenus à la période du régime de l’apartheid. Cet événement a de fait révélé que, malgré la fin de l’apartheid en 1994, un régime impitoyable et brutal est au pouvoir. La société sud-africaine a depuis lors été ébranlée, les grèves et les revendications des mineurs se sont développées et quelque chose a été lâché dans la société.

    Le mécontentement social a trouvé une manière de s’exprimer. Un changement fondamental est nécessaire pour rejeter l’élite politique corrompue et leurs amis présents au sein des syndicats. L’Afrique du Sud est le pays le plus inégalitaire au monde. Près d’un quart de la population se couche chaque soir en ayant faim. La grande majorité de la population connait des conditions de vie terribles. Par contre, une petite élite de riches collabore avec les multinationales occidentales pour piller les ressources naturelles du pays.

    La crédibilité de l’ANC a, depuis cet été, totalement volé en éclats. L’ANC éprouve la même peur que celle des patrons face aux revendications du mouvement syndical sud-africain. Comme le quotidien britannique The Guardian l’écrivait le 7 septembre: "L’ANC faisait partie de l’esprit noir, de l’âme noire, il avait un caractère quasi mystique. Maintenant, cette confiance a disparu, volé en morceaux, et cela a été retransmis en direct à la télévision." Mais comment aller plus loin?

    EGA et le PSL sont fiers de pouvoir accueillir Mametlwe Sebei – porte-parole de la Coordination nationale des comités de grève – pour quelques meetings publics en Belgique. Sebei est également membre du Democratic Socalist Movement, l’organisation-soeur du PSL en Afrique du Sud. Il a pu défendre dans la presse nationale et internationale les revendications des mineurs d’Afrique du Sud et de la population plus généralement. Venez écouter cet orateur unique, ce représentant de la gauche sud-africaine, au sujet des terribles conditions de vie dans ce pays, de la brutalité du capitalisme et de l’élite sud-africaine, des changements qui se sont produits depuis la fin de l’Apartheid in 1994 et des solutions à mettre en avant pour porter le mouvement jusqu’à la victoire.

    La parole à un dirigeant des grévistes : MAMETLWE SEBEI, président de la Coordination nationale des comités de grève

    • Mardi 11/12 Anvers 19.30 MULTATULI (LANGE VLIERSTRAAT)
    • Mercredi 12/12 Gand 19.30 GEUZENHUIS (KANTIENBERG 9)
    • Jeudi 13/12 Bruxelles 19.30 DC RANDSTAD (Rue Jardinier 45 MOLENBEEK)

    Manifestation pour l’emploi à Genk

    Dimanche dernier, le PSL était présent à la Marche pour l’Avenir à Genk. Nous avons publié différents rapports et reportages-photos ainsi qu’une vidéo de cette manifestation. Nous y avions deux stands, au début et à la fin de la manifestation. Durant le cortège, nous avons formé une délégation avec d’autres camarades de Rood! Sur le parcours, on pouvait aussi trouver des militants avec notre matériel politique. Nous avons vendu 105 exemplaires de notre mensuel. Thomas (Gand) et Baptiste (Wavre) en ont vendu le plus avec chacun 13 numéros, suivis de près par Jan (Anvers) avec 12. En plus de cela, nous avons récolté 270 euros de fonds de lutte avec notre matériel politique, comme nos badges. Emily (Namur) a ainsi récolté 33 euros à elle seule. Elle est suivie par Christian (Louvain) avec 25 euros. Un grand merci à tous les militants qui ont fait un succès de cette intervention du PSL.


    14 Novembre : Journée d’action européenne contre l’austérité

    Ce 14 novembre, dans notre pays, les actions se sont essentiellement concentrées sur le côté francophone du pays. Ce n’est pas que le mécontentement contre la politique d’austérité s’arrête à la frontière linguistique, mais cette colère doit être mieux organisée pour devenir une résistance active. Nous avons défendu au cours de cette journée la nécessité d’un plan d’action et d’une véritable grève générale européenne. Cette journée d’action était un premier pas coordonné dans cette direction. Il faut continuer.

    A Bruxelles, nous avons vendu une cinquantaine d’exemplaires du journal sur la journée, et 45 à Liège. A Namur, nos camarades ont vendu 18 exemplaires, à Charleroi 28 et à La Louvière 13, ce qui fait un total de 154 exemplaires sur la journée.

  • Massacre en Afrique du Sud : l’ANC révèle sa véritable nature

    Il est très loin le temps où les anciens prisonniers de Robben Island scandaient avec le peuple en lutte ‘‘Amamdla… ngawethu’’ (le pouvoir… nous appartient). Aujourd’hui, alors que l’ANC est au pouvoir depuis la fin de l’Apartheid, la situation des masses laborieuses est toujours catastrophique. La désillusion est immense envers l’ANC qui perpétue l’exploitation capitaliste faisant des ravages en Afrique du Sud. Le massacre des mineurs est une illustration du combat à mort mené par la bourgeoisie locale et internationale pour préserver ses intérêts au détriment de la majorité sociale.

    Par Alain (Namur), article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Alors que l’Apartheid est tombé il y a 21 ans, l’Afrique du Sud reste l’un des pays les plus inégalitaires. La population noire représente 80% de la population mais ne possède que 5% des richesses. La question agraire est loin d’avoir été résolue, seuls 3 à 4% des terres arables ont été redistribuées. Les fermiers blancs possèdent encore 80% des terres cultivables.

    La société sud-africaine est touchée à tous les niveaux par les maux qu’engendre la société capitaliste. Un Sud-africain sur dix est atteint par le SIDA, ce qui fait de l’Afrique du Sud l’un des pays les plus touchés par cette épidémie. Les violences envers les femmes atteignent également des sommets, près d’un million de femmes sont violées chaque année, principalement dans le cadre du cercle familial. En 2008, des Zimbabwéens ont été brulés vif par des habitants d’un bidonville de Johannesburg sur fond de crise de l’emploi et de concurrence entre travailleurs. La violence du système capitaliste est très dure dans ce pays pourtant érigé en modèle pour l’ensemble de l’Afrique noire.

    Le 16 août dernier, la violence de la classe capitaliste s’est encore sauvagement déchainée. La police a mené un assaut meurtrier contre les mineurs de Lonmin à Marikana alors que ces derniers luttaient pour des augmentations salariales. La grève a éclaté le 10 août dans cette région, troisième productrice de platine au monde. Des milliers de travailleurs ont suivi le mouvement initié par l’AMCU (scission du syndicat majoritaire le NUM). Dès le début, la lutte a pris des aspects insurrectionnels avec des collisions entre policiers et grévistes. Le 15 août, les dirigeants de la mine ont cessé les négociations en remettant la situation dans les mains des forces armées. Le lendemain, un assaut a été lancé. Bilan : une quarantaine de morts. Les images de grévistes abattus presque de sang-froid ont choqué le monde entier.

    Les méthodes brutales et meurtrières utilisées pour briser la grève n’ont pas réussi à entamer la détermination des travailleurs. Cela a au contraire entrainé un immense sentiment de colère parmi l’ensemble des travailleurs de la mine et même du secteur minier à travers le pays. L’élite dirigeante craint maintenant une contagion de cette colère à tous les secteurs de la société.

    Le Democratic Socialist Movement, DSM (parti-frère du PSL en Afrique du Sud), est activement intervenu dans la lutte. Tout d’abord en jouant un rôle dans l’organisation des travailleurs et dans l’élaboration d’une stratégie capable d’unifier toutes les couches de la société derrière les mineurs, ensuite en organisant la solidarité internationale (lettres de protestations, manifestations de soutien aux mineurs, intervention au Parlement Européen,…). Finalement, la direction de Lonmin a accepté une augmentation de salaire de 11 à 22%. Mametlwe Sebei, membre du DSM et porte-parole du comité de grève, a déclaré à l’agence Reuters : “C’est une victoire.” Mais depuis lors, le mouvement s’est étendu aux autres mines du pays…

  • Afrique du Sud : De l'apartheid à Marikana, la lutte pour la justice sociale se poursuit

    Le succès de la grève des mineurs de Marikana a transformé la situation en Afrique du Sud et a annoncé une reprise de la lutte des travailleurs. La grève s’est répandue comme une trainée de poudre vers les autres mines et a énormément augmenté la confiance des travailleurs d’Afrique du Sud. Cette grève des mineurs a marqué le début d’une nouvelle ère dans le mouvement révolutionnaire du pays.

    Par April Ashley, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    Le massacre de plus de 40 mineurs lors de ‘‘scènes rappelant les pires commises lors de l’apartheid’’ (Business Day, 17/08/2012) a choqué le cœur de la société sud-africaine et catapulté le pays sur le front des luttes ouvrières du monde entier, attirant le soutien et la solidarité de travailleurs de tous les continents.

    Cette lutte a rappelé aux travailleurs les plus âgés les anciens souvenirs du combat mené contre le régime raciste de l’apartheid (un régime de ségrégation appliqué de 1948 au début des années ‘90). Pour les plus jeunes, un grand intérêt a été suscité. Ce n’est qu’en 1994 que la majorité noire de la population a finalement pu réellement en finir avec l’apartheid en élisant, au cours des premières élections libres du pays, le premier gouvernement du Congrès National Africain (ANC), suite à un accord négocié avec l’élite du pays.

    Le monde entier avait retenu son souffle le 11 févier 1990, le jour de la libération historique de Nelson Mandela, après 27 ans de prison. Les espoirs et les rêves de la majorité de la population pour une nouvelle Afrique du Sud reposaient sur ses épaules : une nouvelle Afrique du Sud libérée de l’oppression et de l’exploitation féroce et sans pitié d’une minorité blanche. Cette libération fut le fruit de dizaines d’années de luttes au cours desquelles le régime de l’apartheid a tenté de noyé la révolution dans le sang. Le massacre de Sharpeville en 1960 et l’héroïque révolte de la jeunesse à Soweto en 1976, où 100 jeunes ont été massacrés par la police (voir l’encadré ci-dessous) ont montré la détermination des masses à en finir avec l’apartheid.

    L’adoption de la Charte de la Liberté par l’ANC en 1955 a été une expression de l’exigence d’un changement révolutionnaire de la société par les travailleurs. Cette charte appelait à la nationalisation des secteurs-clé de l’économie et déclarait : ‘‘La richesse nationale de notre pays, l’héritage des Sud-Africains, doit être rendu au peuple, la richesse minérale du sous-sol, les banques et le monopole industriel doivent être rendus propriété publique dans leur entièreté.’’

    Les luttes des travailleurs

    Entre 1961 et 1974, le nombre de travailleurs noirs employés dans l’industrie minière d’Afrique du Sud a doublé. Ce fut là une véritable explosion de la classe ouvrière organisée, qui l’a propulsée sur le devant de la scène. En 1973, les grèves des dockers ont réellement bouleversé l’Afrique du Sud tout entière et ont emmenés les luttes vers un changement qualitatif d’importance.

    Ces grèves de masse ont embrasé l’imagination des travailleurs du monde entier, qui ont démontré leur solidarité aux luttes avec des manifestations de solidarité, de actions de lobbying et de boycotts. Nombreux sont les travailleurs qui ont commencé à s’engager politiquement par le biais du soutien à leurs frères et sœurs d’Afrique du Sud.

    Ensuite, les mouvements des travailleurs des années ‘80 ont conduit à la naissance de la fédération syndicale Congress of South African Trade Unions (COSATU) en 1985. La COSATU a adopté la Charte de la Liberté en 1987, soutenant que ‘‘Le socialisme signifie la liberté’’. Son plus grand affilié, le Syndicat National des Mineurs (NUM), mené par l’ancien militant Cyril Ramaphosa, était à la tête des grèves de masse, et le COSATU a initié une série de grèves générales qui ont rendu le pays ingouvernable et ont précipité la chute de l’apartheid.

    Mais aujourd’hui, 20 ans après la fin de l’apartheid, qu’en est-il des espoirs et des rêves des travailleurs, cristallisés dans la Charte de la Liberté ? Le Comité pour une International Ouvrière et ses sections à travers le monde ont expliqué qu’après la chute du stalinisme et le virage à droite des directions sociale-démocrates et des syndicats à travers le monde, le régime blanc de Frederik de Klerk a su reconnaître le potentiel d’un partage du pouvoir avec l’ANC. Avec cet accord, les intérêts économiques fondamentaux du capitalisme n’ont pas été menacés, car la direction de l’ANC a elle aussi viré à droite. Dans les faits, elle a trahi la lutte révolutionnaire.

    L’échec de l’ANC

    L’Afrique du Sud est actuellement le pays le plus inégalitaire au monde, les 10% les plus riches de la population profitant de 60% des richesses alors que la moitié la plus pauvre se partage 8% de celles-ci ! Près d’un quart des foyers d’Afrique du Sud font quotidiennement face à la famine. Le travailleur moyen gagne 18 rands (l’équivalent de 1,23 euros) par jour, mais 44% d’entre-eux (c’est-à-dire 6 millions) vivent avec moins de 10 rands par jour. Le taux de chômage atteint les 25%, et culmine à 50% chez les jeunes. Cela signifie concrètement que les travailleurs continuent à vivre dans une pauvreté écrasante.

    Un mineur a récemment fait part de ses conditions de vie dans la presse britannique : ‘‘Nous passons 8 heures sous terre. Il fait très chaud, et nous sommes privés de la lumière du jour. Parfois, le seul moyen d’avoir de l’air est d’utiliser la tuyauterie.’’ Sa cabane ne dispose pas d’électricité, ni d’eau courante, et deux familles se partagent les toilettes situées à l’extérieur. (The Guardian, 7/9/12)

    Mis à part l’éphémère programme de reconstruction et de développement lancé lors des toutes premières années du gouvernement, qui a donné naissance à des améliorations limitées pour la classe ouvrière noire, l’ANC a poursuivi un programme économique néolibéral agressif, avec des privatisations massives des services publics tels que l’électricité et l’eau, qui ont mené à une paupérisation grandissante de la classe ouvrière. Cela a alimenté une kyrielle de luttes communautaires pour l’accès au logement et la distribution des services durant de longues années.

    Par exemple, la fin des subventions de la distribution d’eau à Kwa Zulu Natal en 2000 a provoqué la plus grande épidémie de choléra de l’histoire du pays, les travailleurs s’étant vus forcés de boire aux fleuves et aux bassins de barrage car ils ne pouvaient se permettre de payer l’eau courante, devenue trop chère.

    Des grèves massives du secteur public contre les privatisations en 2007 et en 2010 ont ébranlé le gouvernement de l’ANC, qui fait partie d’une tripartie avec le COSATU et le Parti Communiste d’Afrique du Sud (PCAS). Les divisions se sont répandues dans l’alliance à cause de l’abandon manifeste de la classe ouvrière par l’ANC, devenu le larbin des grands patrons et du capitalisme. Certains leaders du COSATU ont aussi rejoint les rangs de l’élite et ont abandonné leur lutte. Ainsi, Cyril Ramaphosa a été payé 76.000 euros l’an dernier en tant que directeur non-exécutif de la société minière Lonmin (dont dépend le site de Marikana), et est ainsi devenu le symbole du gouffre qui sépare la nouvelle élite noire et la majorité frappée de plein fouet par la pauvreté.

    Une alternative socialiste

    Suite au massacre de Marikana, la crédibilité de l’ANC en a pris un grand coup. Cet événement a prouvé qu’il partage avec la classe capitaliste la même peur et le même dégoût de la classe ouvrière. ‘‘L’ANC était dans l’esprit et l’âme des noirs, il avait presque acquis une propriété mystique. Mais maintenant ils ont perdu foi en lui. Le lien est brisé, et cela s’est passé à la télévision.’’ (The Guardian 7/9/12). Alors que la récession économique se poursuit, les patrons, soutenus par le gouvernement de l’ANC, continueront à vouloir se délester du fardeau sur les épaules des travailleurs. On ne s’attend donc plus seulement à des luttes explosives, mais à une séparation dans la tripartie et au sein-même de l’ANC.

    Le Socialist Democratic Movement (Mouvement Socialiste Démocratique, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Afrique du Sud) propose une grève générale à Rustenburg, et projette une grève et une manifestation d’ampleur nationale.

    La pression internationale des travailleurs et des militants doit être maximisée. La réponse enthousiaste aux idées du DSM parmi les travailleurs indique un grand potentiel pour la développement d’un nouveau parti de masse des travailleurs doté d’un programme socialiste, afin de défendre plus encore les intérêts de la classe ouvrière d’Afrique du Sud.

    Photo ci-contre: des mineurs en grève lisent le journal de nos camarades sud-africains du Democratic Socialist Movement


    La révolte de Soweto de 1976

    Par Roger Shrives

    En 1976, le régime de l’apartheid a été ébranlé par une révolte héroïque lancée par des milliers d’étudiants de la ‘‘commune’’ de Soweto, près de Johannesburg. La police a tué près de 140 personnes du 16 au 17 juin 1976, principalement à Soweto, et 600 autres en tentant de mettre fin à une année de révolte.

    L’Afrique du Sud subissait alors toujours le régime de l’apartheid et son principe du ‘‘développement séparé’’ servant à racialement discriminer, dominer et priver de ses droits la majorité noire du pays ainsi qu’à assurer une vaste offre d’emploi à faible rémunération.

    La gouvernement nationaliste au pouvoir a insisté pour que certaines leçons soient uniquement enseignées en Afrikaans, associé à la minorité dirigeante, particulièrement pendant l’apartheid. Les étudiants ont commencé a boycotter les cours d’Afrikaans et ont élu un comité d’action qui est devenu plus tard le Conseil Représentatif des Étudiants de Soweto (CCES). La campagne a commencé avec une manifestation le 16 juin.

    La police a réagi en recourant au gaz lacrymogène, balancé sur une foule forte de 12.000 personnes. Les étudiants ont répondu par des jets de pierres. La police a ensuite tiré directement sur la foule. Hector Petersen, 13 ans, fut l’une des premières victimes, abattu sous les yeux de sa sœur et de ses amis. Le système éducatif a donc été l’étincelle qui mit le feu à de nombreuses autres manifestations durant l’apartheid, particulièrement dans les communes.

    A l’époque, nos camarades britanniques du Militant (le prédécesseur du Socialist Party à l’époque où nous représentions l’aile marxiste du parti travailliste) décrivaient Soweto comme ‘‘un baril de poudre attendant une allumette pour le faire exploser’’ avec ‘‘des camps de concentration virtuels. (…)Un million d’Africains sont massés dans Soweto. La moitié de la population est sans emploi et donc sans autorisation de rester, à la merci des assauts de la police.’’ Cet article mettait en contraste les terribles conditions de vie dans les communes avec celles des classes moyennes blanches.

    La révolte de Soweto a changé la conscience politique de la classe ouvrière noire sud-africaine. Les jeunes de la commune d’Alexandrie, au nord de Johannesburg, ont constaté leur incapacité à battre les forces de l’apartheid seuls, et ont mobilisé leur parents pour les soutenir. Le 22 juin 1976, plus de 1000 travailleurs de l’usine automobile Chrysler ont arrêté de travailler. Ce fut la première action de grève menée en soutien aux étudiants.

    A Soweto, le CCES a pris la responsabilité d’organiser une marche des étudiants dans Johannesburg le 4 août, et durant 3 jours s’est déroulée la première grève générale politique depuis 1961. Le gouvernement est revenu sur le sujet des cours en Afrikaans, mais le révolte s’était développée et ciblait maintenant le régime lui-même.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Lu. 22 octobre. Anvers. 19h30 "Le marxisme pour les nuls”, début d’une nouvelle série de réunions de formation
    • Me. 24 octobre. 16h Groenplaats Anvers. Action de solidarité avec les protestations antinucléaires en Inde
    • Ma. 30 octobre. Liège. 19h, auditoire ‘Grand Physique’ à l’ULg : Meeting des Etudiants de Gauche Actifs : "Le Marxisme aujourd’hui"
    • 1-2 décembre : Congrès National du PSL

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    Campagne électorale : Merci à vous !

    Le PSL a participé à ces dernières élections en menant campagne à une plus grande échelle que par le passé. En 2006, 45 membres du parti étaient candidats dans 7 villes différentes, avec des listes sous notre nom propre, Mouvement pour une Alternative Socialiste à l’époque. Cette fois-ci, nous avions plus de 70 candidats dans 14 villes différentes, avec du matériel plus professionnel et au sein d’initiatives larges. A Saint-Gilles, il y a 6 ans, nous avions obtenu le résultat de 0,98% (contre 3,65% cette fois-ci avec Gauches Communes), notre meilleur score à l’époque alors que cette fois-ci les listes auxquelles nous avons participé ont souvent pu compter sur un soutien électoral supérieur. Le PSL tient à remercier tous ses membres et sympathisants qui ont participé à cette campagne. Nous voulons bien entendu également remercier et féliciter nos partenaires pour le travail constructif que nous avons pu mener ensemble et que nous tenons à poursuivre.

    L’ouverture qui se développe actuellement dans la société pour une gauche conséquente s’est naturellement le plus exprimé pour la force de gauche la plus importante (le PTB), et conduit aussi à une ouverture sans cesse plus grande au sujet des discussions portant sur l’alternative de société à défendre contre le capitalisme. Nous aurons une plus grande écoute à l’avenir, et nous y travaillerons.


    Soirée électorale de Gauches Communes

    Quelques dizaines de personnes s’étaient réunies dimanche dernier au Garcia Lorca à Bruxelles pour suivre l’annonce des résultats électoraux, et plus particulièrement ceux obtenus par les listes "Gauches Communes".


    Solidarité avec les mineurs en lutte d’Afrique du Sud

    La lutte des mineurs en Afrique du Sud ne s’est pas arrêtée après la victoire obtenue aux mines de Lonmin à Marikana. Un comité de grève national a été lancé afin de coordonner les soulèvements spontanés pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. Ces comités de grève s’organisent à l’extérieur des structures syndicales afin de pouvoir impliquer les membres de tous les syndicats. De plus, le rôle joué par le syndicat principal, la NUM, est particulièrement négatif. Autrefois, ce syndicat était ouvertement révolutionnaire et luttait contre l’apartheid. Aujourd’hui, sa direction est liée à celle des entreprises et choisit de rejoindre le camp du patronat et du gouvernement plutôt que celui des travailleurs en lutte.

    Notre organisation-soeur en Afrique du Sud, le Democratic Socialist Movement, joue un rôle très important dans l’organisation des comités de grève. Nous sommes actifs depuis longtemps déjà auprès des mineurs et essayons d’organiser la solidarité, y compris à l’échelle internationale. Vous aussi pouvez contribuer à la lutte des mineurs en les soutenant financièrement. Envoyez votre donation sur le compte n°001-2260393-78 du PSL avec pour mention ”Afrique du Sud” et nous tranfèrerons cette somme vers le fonds de solidarité des mineurs. Nous sommes également en train de voir comment faire venir un mineur d’Afrique du Sud en Europe pour une tournée de meetings sur cette question.

    Photo : Des mineurs sud-africains lisent "Izwi labasebenzi", le journal du Democratic Socialist Movement


    Meeting : "Le marxisme aujourd’hui" à l’université de Liège

    Ce mardi 30 octobre, à 19h00, à Liège (Université de Liège, Place du XX Août, Auditoire “Grand Physique’’), les Etudiants de Gauche Actifs – Liège organisent un débat sur l’actualité du marxisme avec Eric Byl, Membre du Bureau Exécutif du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Venez nombreux !

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