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  • Afrique du Sud : La répression mise en échec, Liv Shange est de retour !

    Ce cas individuel représente dans les faits une victoire pour toute la classe des travailleurs. Depuis ce dimanche 14 juillet, notre camarade Liv Shange est à nouveau en Afrique du Sud. Jusque là, elle était menacée de ne plus pouvoir y revenir à cause du rôle politique qui fut le sien dans le cadre de la lutte des mineurs sud-africains. Le nouvellement créé Workers and Socialist Party avait lancé une campagne en sa défense afin d’instaurer une pression suffisante sur les autorités.

    Par Meshack Komane, Democratic Socialist Movement (CIO-Afrique du Sud)

    Le contexte

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    Pour en savoir plus

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    Le mardi 11 juin dernier, peu de temps avant que Liv ne quitte l’Afrique du Sud pour une visite de famille en Suède, le secrétaire général de l’African National Congress (ANC) Gwede Mantashe avait déclaré à Sandton, à l’occasion d’un forum d’hommes d’affaires, que des étrangers issus de Suède et d’Irlande se trouvaient derrière ce qu’il qualifiait comme étant “l’anarchie de Marikana”. A la suite de cela, il y a eu la tentative d’expulser la militante de premier plan du Democratic Socialist Movement (DSM, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Afrique du Sud) et du Workers and Socialist Party (WASP, un parti large nouvellement lancé et dans lequel est actif le DSM) Liv Shange (une citoyenne suédoise mariée à un Sud-Africain).

    Dans sa déclaration, Gwede Mantashe faisait référence au rôle joué par le DSM et par Liv, entre autres militants, dans la lutte des mineurs de Marikana qui s’est déroulée l’an dernier et qui a laissé de profondes marques sur le paysage politique et syndical d’Afrique du Sud. Ils avaient aidé les mineurs à initier et organiser leurs propres comités de grève et à les coordonner dans un Comité de Grève National. Le nouveau parti qui se présentera aux prochaines élections, le Workers and Socialist Party (WASP), est né de la lutte de Marikana et de ces comités de grève. Le WASP tente notamment d’unir les différentes luttes et communautés ouvrières du pays. Tant les mineurs que le WASP semblent constituer de gigantesques épines dans le pied de Mantashes et de l’ANC, qu’ils essayent de s’arracher par une répression féroce.

    Les attaques dont a été victime Liv Shange ne constituent en rien un acte isolé. Une guerre civile larvée est en train de prendre place dans les mines avec la suspension de délégués syndicaux, le harcèlement de syndicalistes et la tenue de procès contre eux, etc. Histoire d’encore plus clarifier la manière dont le gouvernement ANC traite ses opposants politiques – tant au sein de ce parti qu’à l’extérieur – un conseiller local du parti, Tlokwe, vient récemment d’être expulsé… pour avoir dénoncé un fait de corruption majeur ! Dans ce cadre, la victoire remportée contre la répression dans le cas de Liv Shange représente une victoire pour toutes les victimes de la répression dans le pays.

    La campagne de défense de Liv Shange

    Cette campagne a collecté des centaines de signatures de soutien de différents syndicats, organisations et militants. De nombreuses signatures ont été collectées dans les mines de Rustenburg et de Carletonville. Des personnalités sud-africaines bien connues comme l’écrivain Don Materra ont ouvertement déclaré soutenir Liv Shange. Des lettres de soutien et de protestation sont arrivées de tout le pays et du reste du monde au Département des Affaires Intérieures. Parmi elles se trouvait notamment une lettre écrite par Paul Murphy, le député européen irlandais du Socialist Party qui répondait aux accusations portées par Mantashes.

    Ce dimanche, après une longue et nerveuse attente, un groupe de camarades du WASP, de syndicalistes et de militants a pu chaudement accueillir Liv, qui a notamment été portée en l’air par des membres du Comité des travailleurs d’Amplats. La concession qui a été obtenue est qu’elle dispose dorénavant d’un permis de séjour de trois mois, temps qu’elle pourra mettre à profit pour régulariser sa situation d’immigrée en Afrique du Sud. Le combat contre la menace de l’expulsion de Liv se poursuit donc.

    ‘‘Les autorité ont effectué un virage à 180° ces derniers jours, et c’est très clairement la conséquence de la pression instaurée par la campagne’’, a-t-elle déclaré. Tout cela fait partie des efforts du gouvernement visant à désarmer les travailleurs dans le cadre des attaques que les patrons des mines sont en train de lancer. ‘‘Je ne suis pas intimidée et je continuerai à soutenir avec mes camarades les luttes des mineurs et de la classe ouvrière’’ a-t-elle encore affirmé.

    L’inscription ‘‘An injury to Liv is an injury to all’’ (‘‘Une attaque contre Liv est une attaque contre tous’’) figurait sur les affichettes tenues à l’aéroport. Une victoire pour Liv est aussi une victoire pour tous. La gauche, les syndicats et les collectivités de travailleurs se doivent maintenant d’unifier toutes les luttes qui se mènent contre la répression et de discuter de la meilleure stratégie à adopter pour combattre les patrons des mines et le gouvernement, acquis à ces derniers.

  • Marikana : le massacre qui changea la face de l’Afrique du Sud

    Une critique surprenante de la faillite du projet “progressiste” de l’ANC (African National Congress, le parti de Nelson Mandela) a été diffusée sur la BBC2 fin du mois dernier. Dans ce documentaire, un ancien militant anti-apartheid britannique revient en Afrique du Sud et constate ce qu’est devenu l’ANC. Ce film a permis de faire plus largement connaître les récents événements survenus en Afrique du Sud et dans lesquels les militants de notre parti-frère en Afrique du Sud jouent un rôle déterminant.

    Par Alec Thraves, Socialist Party (CIO-Angleterre et Pays de Galles)

    Peter Hain, est député du Parti Travailliste pour la circonscription de Neath (au Pays de Galles, en Grande-Bretagne). Ancien activiste anti-apartheid dans sa jeunesse, il retourne dans son Afrique du Sud natale et découvre comment l’ANC est en train de perdre le soutien des travailleurs noirs et comment ce parti est perçu après avoir ordonné le massacre de Marikana, où 34 mineurs de l’entreprise Lonmin ont été tués par la police en août 2012.

    La critique de la faillite des idéaux de société et des projets “progressistes” (notamment autour de l’ancien slogan de l’ANC “une meilleure vie pour tous”) de l’ANC après 18 ans au pouvoir – et plus particulièrement encore concernant la vie des pauvres – est très forte, Peter Hain a l’air ostensiblement choqué et profondément déprimé lorsqu’il entend dire de la part d’anciens partisans de l’ANC qu’après le massacre de Marikana, ils ne voteront plus jamais pour ce parti. Peter Hain confirme également ce que le Democratic Socialist Movement (DSM, section sœur du PSL en Afrique du Sud) avait déclaré immédiatement après le massacre, à savoir que ‘‘Marikana avait chnagé l’Afrique du Sud pour toujours.’’

    Les membres du DSM n’ont pas attendu plusieurs mois ou dû entendre le rapport de la commission d’enquête du gouvernement Zuma pour savoir ce qui s’était réellement passé, puisqu’ils avaient entendu les faits racontés des bouches même des survivants. Les événements de Marikana ont constitué un meurtre prémédité, consciencieusement planifié avec la complicité des plus hautes instances du groupe minier Lonmin, de la police et du gouvernement.

    Les vidéos montrant les mineurs se faire massacrer par la police ont conduit le député Hain à accepter le fait que la brutalité du capitalisme sud-africain était toujours bien présente, même avec un gouvernement à majorité noire dominé par l’ANC. Ce reportage démontre clairement que le NUM (National Union of Miners, le syndicat national des mineurs) a été pris la main dans le sac pour s’être laissé corrompre par la direction de la mine et que les syndicats liés à l’ANC (comme le COSATU : Congress of South African Trade Unions, la centrale générale liée à l’ANC) ont été utilisés pour briser le mouvement de grève !

    Par contre, ce reportage comporte des manques, notamment le fait qu’après le massacre de Marikana se sont développés des dizaines de comités de grèves illégaux qui ont répandus la grève à travers toute la région minière, impliquant des douzaines de puits miniers et plus de 150.000 mineurs. Ces comités furent initiés, développés et dirigés par des membres et des sympathisants du DSM (Democratic Socialist Movement, section du CIO en Afrique du Sud). Peter Hain a bien entendu voulu mettre en avant le rôle de son héros Nelson Mandela, et a de ce fait involontairement expliqué quelle fut sa contribution à la situation désastreuse actuelle, à laquelle doit aujourd’hui faire face la classe ouvrière sud-africaine.

    Les objectifs de Mandela – d’après son ami Peter Hain – étaient d’obtenir une majorité parlementaire noire et une démocratie libérale stable. Afin d’atteindre cet objectif, Nelson Mandela a accepté que le capitalisme continue d’exister sans être menacé, un capitalisme dominé par une bourgeoisie blanche, en échange d’un gouvernement dominé par des noirs. Le résultat de cette politique d’équilibre des pouvoirs après 18 ans sont un terrible accroissement des inégalités entre riches et pauvres et l’arrivée d’une élite noire corrompue s’enrichissant sur le dos des masses pauvres.

    Peter Hain cherche à se convaincre lui-même que tout ne fut pas pour le plus mal. Il dit notamment que l’ANC a construit 3 millions de nouvelles maisons. Je les ai vues ces maisons à Durban et à Johannesburg et elles ne sont pas appelées ‘‘boites d’allumettes’’ pour rien (matchbox houses en anglais). S’y allonger signifie d’avoir ses pieds dépasser de la porte ! Elles ne sont pas bien solides, ne disposent pas de toilettes ou d’accès à l’électricité, et n’ont pas la moindre arrivée d’eau. Peter Hain notait aussi que les écoles promises par l’ANC ont été construites. Mais les professeurs que j’ai rencontrés là-bas, au ghetto de Freedom Park, me racontaient qu’ils avaient 60 élèves par classe, sans aucun cahier, ce qui n’est pas une amélioration par rapport au reste de l’Afrique.

    C’est un député Hain complètement démoralisé que l’on voit attaquer le président Zuma à propos de la corruption monumentale qui règne à tous les niveaux de pouvoir de l’ANC tant au niveau local que national. Zuma a rejeté l’attaque, en niant avoir utilisé 24 millions d’euros des caisses de l’Etat pour rénover et remeubler son luxueux complexe immobilier et rejetant l’accusation sur les médias au prétexte qu’ils avaient exagéré le problème. Peter Hain est resté quasiment sans voix devant tant l’incompétence, l’arrogance et la collusion patronale qui imprégnait la réponse présidentielle. Cet entretien est extrêmement indicatif de la fracture désormais présente entre les masses et les dirigeants de l’ANC.

    Toute l’ironie de l’histoire, c’est que Peter Hain s’est tourné vers l’ancien dirigeant des jeunesses de l’ANC, Julius Malema, en cherchant une opposition à la corruption de la direction représentée par le président Zuma. Après Marikana et durant les 2 mois de grève des mineurs, Malema a cherché à s’attirer les bonnes grâces des travailleurs en exigeant avec eux la nationalisation des mines. Ce n’était cependant pas une profession de foi idéologique mais bien une tentative populiste de gagner un certain soutien dans le cadre de sa lutte interne contre Zuma et pour être ré-admis dans l’ANC. Homme d’affaire millionnaire, Malema est sorti du même moule que les restes des noirs apprentis bourgeois corrompus de l’ANC. Ce n’est en aucun cas un allié des travailleurs.

    Partout où Hain est allé durant ses deux semaines de visite, l’histoire de l’oppression capitaliste de la classe ouvrière sud-africaine a constamment défilé sous ses yeux. Dans la province du Cap-Occidental, les ouvriers agricoles sont censés vivre avec seulement 7,5€ par jour. Mais un grand propriétaire a magnanimement autorisé ses laboureurs a “manger autant de raisin qu’ils le souhaitent et on serait surpris de voir à quel point ils peuvent manger.’’ (citation reprise du documentaire) Dans la province du Cap-Orientalse développe un exode massif de jeunes à la recherche d’un emploi. Au final, nombre d’entre eux se sont retrouvés abattus par balles au fond des mines de Rustenburg. Les familles qu’ils laissent derrière eux n’ont littéralement pas un sou et essaient de survivre tant bien que mal à travers les campagnes.

    Au jour d’aujourd’hui, la réalité matérielle des masses en Afrique du Sud est des plus sombres. Mais Peter Hain conclut ce documentaire impressionnant en essayant de rester optimiste, en espérant que l’ANC sera à la hauteur de ses tâches et de son héritage démocratique. Une telle pensée utopique n’est pas étonnante de la part d’un député du parti travailliste proche du patronat britannique. Les expériences des mineurs et des autres franges de la classe ouvrière sud-africaine et les leçons qui en ont été tirées au cours de ces quelques derniers mois ont tracé de biens meilleures balises concernant la manière de traiter avec les grosses fortunes du gouvernement de l’ANC.

    Ainsi, les mineurs du Comité National de Grève (toujours non officiellement reconnu aujourd’hui), les membres du Démocratic Socialist Movement (CIO-Afrique du Sud) et de d’autres groupes de la classe ouvrière ont lancé ensemble le Worker’s and Socialist Party (WASP, Parti des travailleurs et des socialistes) dans le but de concurrencer à armes égales l’ANC aux prochaines élections. Il s’agit d’un énorme pas en avant pour offrir aux travailleurs et aux masses pauvres une représentation politique qui leur soit propre.

    La seule option pouvant constituer une alternative à ce gouvernement corrompu protégeant un régime capitaliste brutal et à ce que Peter Hain décrit comme ‘‘profondément démoralisant’’ est la construction d’une société socialiste démocratique basée sur la nationalisation des secteurs-clés de l’économie dans le cadre d’une planification démocratique de l’activité économique.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Sa. 27 avril. Meeting de la gauche à Charleroi
    • 1er mai: participation aux activités de premier mai
    • 16 mai : Gand. Débat consacré aux Sanctions Administratives Communales entre le bourgmestre Termont et la campagne anti-SAC TegenGas.
    • 18 mai : Anvers. Commémorations : ‘‘4 ans après la fin sanglante de la guerre civile au Sri Lanka’’.
    • 4-7 juillet. Camp d’été des Etudiants de Gauche Actifs.
    • 21-26 juillet : Ecole d’été du Comité pour une Internationale Ouvrière

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    Pourquoi j’ai rejoint le PSL

    Je n’ai jamais été intéressée par la politique auparavant, jusqu’à ce que j’entame mes études d’assistante sociale cette année. Mais j’avais toujours été sensible aux injustices. Je suis dégoutée des médias, des salaires des grands patrons, de ce système qui renforce l’exclusion et qui nous divise. Je suis fatiguée des discours racistes, etc. Comme le dit Keny Arkana, je crois que je n’en peux plus d’ « être née dans un monde où la vie est moins importante que l’économie ».

    J’ai cherché à voir plus loin, à analyser davantage les choses et j’ai entendu parler d’EGA (Étudiants de Gauche Actifs). Il m’a fallu un certain temps avant d’oser me rendre à une réunion. J’étais effrayée à l’idée de ne pas être à la hauteur étant donné mon manque d’information en la matière. J’ai finalement osé participer à l’une de leurs réunions… puis à une seconde et… à une troisième. La vérité c’est que j’ai très vite adhéré au parti parce que j’y apprends toujours plus à chaque réunion, parce que j’y affine mon opinion politique, et parce que la satisfaction d’essayer de changer les choses et de faire bouger les mentalités vaut tous les sentiments du monde.

    Le PSL m’a permis de mieux comprendre la politique en général et le système capitaliste dans lequel nous vivons. Il me permet d’acquérir une formation politique de qualité et de faire des liens entre ce que j’apprends et ce que je vois et entends dans les médias ou dans ma vie quotidienne.

    A tous les lecteurs de ce journal qui ne sont pas encore investis dans la lutte ; à tous ceux qui étouffent à l’étroit dans un système qui nous manipule : révoltez-vous et unissons-nous dans la lutte !

    Marie, étudiante, Liège.

    Si vous êtes à la recherche d’un monde meilleur, venez au Comité pour une Internationale Ouvrière et à sa section belge, le PSL ! Les discussions et réunions politiques intéressantes m’ont attiré, mais les manifestations et les visites au piquet de grève de Ford m’ont mis en contact avec les véritables lieux où les problèmes sociaux et économiques sont discutés et contestés. Cette manière de faire la politique est en contraste frappant avec ces parlementaires du statu quo.

    Jochen, Limbourg


    Week-end socialisme

    Plus de 220 personnes étaient présentes au week-end ‘‘Socialisme 2013’’ à Bruxelles les 13 et 14 avril dernier. Parmi eux, nombre de militants de Belgique et d’ailleurs au bagage politique bien rempli au côté de novices. Tous voguent à travers les étals de brochures et d’ouvrages politiques avant de commencer les discussions.

    Par Robin (Liège)

    Pas le temps de souffler, le premier meeting ‘‘Les jeunes en lutte pour leur avenir’’ commence à mon arrivée. Au menu, l’austérité en Europe du Sud, les effets catastrophiques des SAC et le sexisme sont exposés en leur accolant une critique féroce et lucide. Mon intérêt va croissant. Le ton est donné. Il y aura encore un meeting le soir sur l’alternative politique large à construire à la gauche du PS et d’Ecolo, et un autre le dimanche pour clôturer l’événement, consacré à la crise européenne et à la lutte internationale pour le socialisme.

    Pour moi, le plus gros intérêt du week-end réside cependant dans les commissions (pas moins de 19 différentes sur le week-end !). C’est la structure idéale pour aller plus en profondeur sur une thématique particulière. Ces séances en petits groupes brassent un panel très large de sujets, passant de la pertinence d’une grille d’analyse marxiste aux luttes des cheminots en passant par la menace d’Aube Dorée en Grèce. La frustration m’envahit lorsque je découvre que plusieurs commissions ont lieu en même temps et que je ne peux donc pas assister à tout… Leur principe de ‘‘conférence/débat’’ permet de poser ses questions ou de faire part de son point de vue et de son expérience sur le sujet. Les échanges sont animés et les interventions nombreuses. Mais malgré la difficulté de leur tâche, les traducteurs accomplissent un travail remarquable !

    Je me rends vite compte que je me suis pris au jeu et je commence à cerner la véritable richesse d’un tel cycle de formation. Les discussions entre camarades de longue et courte date foisonnent pendant les pauses et je m’immisce dans plusieurs d’entre elles. On parle tantôt avec humour, tantôt avec sérieux de fascisme, de sexisme, d’occupations d’usines, de socialisme démocratique, de révolution permanente et j’en passe… Certains thèmes abordés me touchent au quotidien et d’autres, plus abstraits, me paraissent encore à éclaircir mais je n’hésite pas à poser mes questions. Je ne reprends enfin conscience du temps qui passe qu’une fois le meeting de clôture terminé.

    J’étais déjà convaincu par les valeurs, l’analyse et les méthodes de mon organisation ; avec l’expérience acquise ce week-end, je réalise encore plus l’ampleur de la tâche qui nous attend mais, paradoxalement, je la trouve moins insurmontable.


    Camp d’été des Etudiants de Gauche Actifs

    Réservez déjà vos journées du 4 au 7 juillet ! Le camp des Etudiants de Gauche Actifs fait son retour, l’occasion idéale de tirer le bilan de l’année académique écoulée pour mieux préparer la rentrée. Détente, discussions politiques, barbecue, soleil (on espère…), ambiance conviviale : que demander de plus ?

    Au menu, tout un tas de discussions tous ensemble ou en petits groupes sur l’approche des marxistes révolutionnaire par rapport à l’Etat et à la répression, sur la différence entre les réformes et la révolution, sur l’économie marxiste, sur le processus de révolution et de contre-révolution en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, sur la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, sur la situation actuelle au Venezuela, sur la lutte contre l’extrême-droite, l’anti-sexisme et la défense des droits des femmes… En bref, il y aura de quoi discuter et de quoi se former ! Prenez contact dès maintenant pour vous inscrire à infoocialisme.be (le programme complet sera disponible sous peu sur www.socialisme.be.

  • Pour en finir avec la crise, les guerres, l’austérité, le chômage, la destruction de l’environnement… dégageons le capitalisme, construisons un monde socialiste!

    Combien de temps encore devra-t-on croire au refrain tant répété comme quoi le pire de la crise économique serait « derrière nous »? Les faits parlent d’eux-mêmes : partout, la classe des super-riches et les politiciens qui la servent redoublent d’efforts pour nous faire avaler sans cesse de nouvelles attaques sur nos droits et nos conditions de vie. Et partout, la colère des “99%” gronde : de Sidi Bouzid à Athènes, de Port Saïd à Sofia, de Pretoria à Moscou, de Montréal à New Delhi, la résistance de la jeunesse, des travailleurs et des masses pauvres ne faiblit pas, face aux conséquences dévastatrices de la crise historique que traverse le système capitaliste mondial.

    Tract général du Comité pour une Internationale Ouvrière distribué au Forum Social Mondial de Tunis

    «L’accumulation de richesse à un pôle signifie en même temps à l’autre pôle une accumulation de misère» (Marx)

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    Socialisme 2013. Dimanche prochain, à l’occasion du week-end "Socialisme 2013", un rapport de la situation actuelle en Tunisie sera livré par Nicolas Croes, rédacteur de socialisme.be et de notre mensuel, de retour de Tunisie.

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    Le destin tragique du jeune qui s’est immolé par le feu en plein coeur de Tunis est le cri de désespoir de toute une jeunesse qui n’en peut plus, condamnée au chômage de masse et à la misère quotidienne. La crise actuelle expose comme jamais la totale incapacité du capitalisme -un système basé sur la recherche incessante de profits pour l’infime minorité qui contrôlent les moyens de production et les décisions d’investissements- à offrir un avenir à la majorité d’entre nous.

    Selon une étude récente de ‘Futures Company’, 86% de la population mondiale estime que le monde des affaires « maximise les profits aux dépens de la communauté et des consommateurs ». Pendant que des pays entiers sont mis en coupe réglée, que le chômage atteint des records mondiaux, et que plus d’un sixième de l’humanité souffre de la faim, la concentration des richesses est devenue telle que le revenu gagné par les 100 plus grands milliardaires au monde rien qu’au cours de l’an dernier représente quatre fois la somme nécessaire pour abolir la pauvreté sur toute la planète!

    Comme d’habitude, le prix de la crise, tout le monde le paie, sauf ceux qui en sont responsables. Pour l’élite capitaliste en effet, l’année 2012 fut un “grand cru”: malgré la crise, les multinationales et les grandes banques qui contrôlent l’économie mondiale (BMW, JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Samsung, Adidas, Ryanair,…) ont réalisé des bénéfices record.

    Comme dans un gigantesque casino, une poignée d’acteurs financiers se font des juteux profits en spéculant sur le prix des biens de première nécessité, pendant que dans l’ensemble du Maghreb, du Moyen-Orient et ailleurs, la hausse vertigineuse de ces prix, aggravée par les mesures antisociales imposées par le FMI, poussent des pans entiers de la population dans une pauvreté encore plus grande.

    Aux Etats-Unis, alors que les grandes banques annoncent toutes des nouveaux profits spectaculaires, le pouvoir d’Obama prépare l’opinion à une nouvelle cure d’austérité massive.

    Sur l’ensemble du continent européen aussi, les travailleurs sont priés de payer la note du sauvetage des banques et des spéculateurs, subissant pour cela une offensive d’austérité sans précédent, faite de centaines de milliards d’euros de coupes dans les dépenses publiques, tandis que les taux de chômage en Europe du Sud atteignent des chiffres dignes de la Grande Dépression des années ’30. En parallèle, la trésorerie accumulée par les 265 grandes sociétés européennes ayant publié leurs résultats 2012 atteint…364 milliards d’euros ; une immense montagne de liquidités que les capitalistes refusent d’investir dans l’économie, et un exemple de plus du caractère absurde, parasitaire et complètement pourri du système en place.

    Ce système craque de toutes parts. Car pour maintenir la richesse opulente d’une poignée de patrons, de banquiers et d’actionnaires, il n’a d’autre choix que de renforcer la répression contre ceux qui résistent, d’encourager la division des opprimés pour affaiblir leurs luttes, d’imposer de nouvelles souffrances, de nouveaux drames sociaux, humains et écologiques aux quatre coins du monde.

    Début mars, à l’occasion du tragique anniversaire de la catastrophe de Fukushima, des dizaines de milliers de Japonais et de Taïwanais sont descendus dans les rues pour dénoncer la politique pro-nucléaire de leurs gouvernements : encore une fois, c’est la course au profit, à travers l’avidité de la multinationale énergétique TEPCO, qui avait conduit à une des plus grosse catastrophe environnementale et humanitaire de tous les temps. Dans le contexte de crise, la compétition accrue entre grandes puissances pour les zones d’influence et le contrôle des marchés est aussi à l’origine d’un accroissement des conflits armés, dont l’intervention impérialiste au Mali n’est que le dernier exemple en date. Derrière le discours d’une France « libératrice » au Mali se cachent en effet des ambitions stratégiques dans une région riche en ressources, mais aussi un juteux business de guerre pour l’industrie militaire française.

    La lutte de masse à l’ordre du jour

    En contrepartie, ces dernières années ont vu des millions de travailleurs et de jeunes à travers le globe s’engager sur le chemin de la lutte de masse, des grèves, des manifestations, des sit-in, des occupations…

    • Le 2 mars, environ 1,5 million de personnes ont manifesté dans les rues du Portugal, sous le slogan “Que la Troïka aille se faire voir” : la plus importante mobilisation de l’histoire du pays.
    • Les 20 et 21 février, l’Inde a connu la plus grande grève de son histoire, plus de 100 millions de travailleurs paralysant l’économie du pays pour protester contre la hausse des prix, la précarité et les privatisations.
    • L’Afrique du Sud a été submergée par une déferlante de grèves sans précédent dans le secteur minier, chez les ouvriers agricoles, et dans d’autres secteurs encore, pour protester contre les bas salaires, contre les conditions de travail épouvantables, et contre le régime corrompu, anti-démocratique et pro-capitaliste de l’ANC.
    • La récente révolte dans le village de Shangpu dans le Sud de la Chine, où des paysans protestant contre la saisie de leurs terres ont tenu tête pendant plus de deux semaine aux autorités, est symptomatique de la colère et de l’agitation sociale de plus en plus audible contre la dictature du Parti “Communiste” Chinois.

    Les trois derniers exemples illustrent aussi que les pays du “BRICS” (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) n’offrent clairement pas une alternative viable pour la population de ces pays. Au contraire, là aussi, les masses se lèvent pour demander leur part d’une croissance ayant essentiellement profité aux riches.

    Une époque de révolutions et de contre-révolutions

    Tous les symptômes de bouleversements révolutionnaires majeurs sont en gestation, et cela dans quasiment toutes les parties du monde. Le seul élément manquant est une alternative politique de masse qui puisse organiser la classe ouvrière, la jeunesse et les pauvres autour d’un programme cohérent de transformation sociale. Cela est illustré par ce qui se passe aujourd’hui en Tunisie et en Egypte.

    Le renversement de Ben Ali et de Mubarak avait démontré la puissance du mouvement des travailleurs lorsque celui-ci se met en action de manière unie et décidée. C’est en effet la menace de paralysie de l’économie, l’entrée en scène des travailleurs salariés dans de puissants mouvements de grève, mettant directement en péril les intérêts des capitalistes et des grands propriétaires, qui avait poussé ces dictateurs vers la porte de sortie. C’est d’ailleurs aussi en grande partie la faiblesse d’un tel mouvement s’appuyant sur la force collective et unifiée de la classe ouvrière qui est à l’origine de l’impasse croissante du conflit en Syrie.

    Cependant, les nouveaux régimes arrivés au pouvoir au Caire et à Tunis ont rapidement dévoilé leurs vrais visages: celui de la contre-révolution. Sous leur règne, la pauvreté et le chômage ont franchi de nouveaux records. La montée de l’intégrisme religieux, l’exploitation économique, le mépris des élites et la violente répression contre tous ceux et toutes celles qui aspirent à un réel changement continuent plus que jamais.

    Après les premières victoires initiales, la suite des événements a mis en évidence le fait que l’esprit de sacrifice et toute la détermination du monde ne sont pas, en soi, des ingrédients suffisants pour aboutir à une victoire décisive pour la révolution. Si dans les deux pays, le potentiel pour une nouvelle vague révolutionnaire est bien présent, encore faut-il que celle-ci soit armée d’un programme et d’une stratégie clairs, visant à en finir pour de bon avec la vieille société, et à concrétiser les aspirations de la population à une vie meilleure.

    La Grèce, devenue un symbole de la résistance héroïque des travailleurs et des jeunes face à la thérapie de choc des politiques capitalistes, a connu dans les trois dernières années pas moins de 21 grèves générales de 24h, ainsi que trois de 48h. Pourtant, l’austérité continue plus que jamais : la répétition de grèves générales fort étalées dans le temps, sans objectifs bien précis, ne s’inscrivant pas dans un plan d’action à long terme visant à renforcer les mobilisations jusqu’à renverser le système en place, contribue à semer l’épuisement et le découragement plus qu’autre chose. La stratégie timorée des directions syndicales bureaucratiques a clairement montré ses limites: à l’heure d’un offensif tout azimut de la part des capitalistes, de telles demi-mesures ont autant d’efficacité que de jeter des verres d’eau sur un bâtiment en flammes. C’est pourquoi la reconstruction de syndicats de combat, organisés démocratiquement et dont les dirigeants sont responsables devant leurs membres, est une partie essentielle du processus nécessaire pour mener une lutte efficace contre l’offensive capitaliste.

    Quelle alternative ?

    La classe des travailleurs, alliée aux masses pauvres, aux petits paysans, et au dynamisme vital de la jeunesse, a clairement le pouvoir de transformer la société. Seule les travailleurs possèdent la puissance économique (au travers des mobilisations de masse, des grèves, des occupations d’entreprise) pour bloquer tous les canaux vitaux sur lesquels reposent la puissance et les instruments de violence des possédants.

    Mais « bloquer » la société ne suffit pas : il faut que les masses laborieuses se réapproprient les leviers stratégiques de l’économie, pour la reconstruire sur des bases nouvelles. Aboutir à un tel changement nécessite la construction d’une organisation capable d’unifier les diverses couches des masses en lutte, afin de les mener résolument à l’offensive et d’arracher le pouvoir des mains des capitalistes. Au travers de comités organisés sur les lieux de travail, les universités, dans les écoles et les quartiers, coordonnés à chaque niveau, et composés de représentants démocratiquement élus, les bases pourraient être posées pour une reprise en mains collective de la société au service de ceux qui la font véritablement tourner, et non des exploiteurs actuels. Le potentiel pour un tel changement, une révolution socialiste, n’est pas une utopie: il est contenu en germes dans les luttes et les aspirations des masses qui se mettent en mouvement aux quatre coins du monde contre les horreurs du système en place.

    Le socialisme signifie une société gérée démocratiquement par les travailleurs, où la production et ses fruits sont mis sous propriété publique et planifiés rationnellement et démocratiquement, en vue de satisfaire les besoins de chacun. Toutes les techniques, cultures, sciences et capacités productives modernes seraient ainsi mises ainsi au service de l’ensemble de la population, au lieu d’être monopolisées par une minorité qui s’enrichit toujours plus sur le dos de l’immense majorité des habitants de la planète.

    • A bas la dictature des marchés!
    • L’impérialisme hors du monde néocolonial ! A bas le FMI et tous ses plans de misère ! Répudiation du paiement de toutes les dettes, sans conditions !
    • Non aux privatisations ! Non aux coupes dans les services publics, non à l’austérité !
    • Pour le partage du temps de travail entre tous et toutes!
    • Pour une éducation et une santé gratuite et de qualité, pour un revenu minimum vital pour tous et toutes!
    • Stop au racisme, au sexisme, à la discrimination religieuse, à l’homophobie…Pour une lutte unifiée des travailleurs, des jeunes et des masses pauvres contre le capitalisme et l’impérialisme!
    • Pour la nationalisation des banques et des secteurs-clés de l’économie, sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs et de la population
    • Pour un plan de production socialiste, déterminé démocratiquement en fonction des besoins sociaux, et respectueux de l’environnement !
    • Pour une société socialiste, débarrassé de l’exploitation, des guerres et de la misère !

    Qu’est-ce que le CIO ?

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) est une organisation internationale socialiste, qui lutte sans relâche pour les intérêts des travailleurs, des jeunes et des peuples opprimés à travers le monde. Nous disposons de partis, de groupes et de militants dans une cinquantaine de pays sur tous les continents, du Sri Lanka au Québec, du Kazakhstan au Chili. Le capitalisme est un système mondial; par conséquent, les travailleurs, les jeunes et les opprimés du monde entier ont besoin de s’unir à la même échelle pour le mettre à bas.

    Si vous voulez nous rejoindre ou disposer de plus d’infos: contactez nous via cwi@worldsoc.co.uk – 0021622837971 ou visitez notre site web: www.socialistworld.net – (www.socialisme.be ou www.gr-socialisme.org en francais)

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Sa. et di. 13-14 avril. Week-end "Socialisme 2013".
    • Sa. 27 avril. Meeting de la gauche à Charleroi
    • 1er mai: participation aux activités de premier mai
    • 4-7 juillet. Camp d’été d’EGA

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    Socialisme 2013

    Un rendez-vous unique pour les syndicalistes, les activistes, les marxistes et autres résistants anticapitalistes

    Socialisme 2013, c’est un événement politique majeur, un passionnant week-end de formation, de discussions politiques et de débats. Alors que de plus en plus de responsables syndicaux parlent de la nécessité d’un prolongement politique pour les revendications du mouvement ouvrier, nous aurons le plaisir d’accueillir Daniel Piron (secrétaire général de la FGTB de Charleroi Sud-Hainaut) et Felipe Van Keirsbilck (secrétaire général de la centrale des employés de la CSC).

    Le fil rouge de l’événement sera le retour sur les luttes les plus importantes de la période écoulée et l’analyse de ces luttes, afin d’être mieux préparés pour les batailles à venir. Dans la programmation de la journée, une attention toute particulière est donc accordée à la lutte sociale, avec notamment une commission qui abordera plus en détail la revendication de la nationalisation sous contrôle ouvrier, ainsi que la lutte des cheminots, à laquelle une journée entière sera consacrée. Nous reviendrons également en profondeur sur les mobilisations de la jeunesse, que ce soit contre les amendes SAC ou encore dans le cadre du combat antifasciste. D’importantes leçons des luttes internationales seront encore passées en revue, avec une commission consacrée aux révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et un autre concernant le réveil de la classe ouvrière en Afrique du Sud.

    Au-delà de ces exemples concrets, les occasions ne manqueront pas pour affiner la compréhension théorique du marxisme et la formation. S’indigner contre le système, c’est déjà un bon début, mais il est crucial de dépasser ce stade pour comprendre ce qui est fondamentalement problématique et comment concentrer son énergie de la manière la plus efficace. En tant que marxistes, nous ne restons pas sur le côté pour regarder les événements se produire et en discuter, nous nous formons nous-mêmes – par l’action et par la discussion – pour être plus forts dans l’indispensable lutte pour une alternative au capitalisme : une société socialiste démocratique.

    Un des points culminants du week-end sera à n’en pas douter la journée du dimanche, où il sera possible de passer toute la journée en compagnie de cheminots au cours d’une commission spécifique avec des orateurs de Grande-Bretagne, de France, des Pays-Bas, d’Allemagne et de Belgique. L’appel à la collaboration internationale et à la tenue d’actions coordonnées pourra ainsi être concrètement discuté en tenant compte des différentes réalités de terrain. L’un des participants est Alex Gordon, ancien président du syndicat britannique des transports (RMT), un poids lourd syndical intimement convaincu que la lutte doit être menée sur le lieu de travail mais aussi sur le plan politique. Alex Gordon était l’un des candidats de l’alliance de socialistes et de syndicalistes (TUSC, Trade Union & Socialist Coalition) qui a déposé des listes aux dernières élections britanniques.

    Enfin, précisons que ‘‘Socialisme 2013’’ n’est pas un de ces événements ‘‘politiques’’ où il n’est possible que d’être spectateur en écoutant religieusement de prétendus experts, la parole est autant que possible laissée aux participants afin que chacun puisse enrichir l’échange d’idées et d’expériences. Beaucoup de temps est dégagé pour les interventions de la salle, et la formule des commissions est idéale pour cela. Ce week-end sera aussi l’occasion de remplir sa bibliothèque d’ouvrages politiques et de discuter de façon plus informelle avec des militants issus de tout le pays. Mais ‘‘Socialisme 2013’’ ne pourra être une réelle réussite qu’avec votre présence ! Inscrivez-vous vite !

    Socialisme 2013 aura lieu à Bruxelles, au centre De Kriekelaar (rue Gallait n°86, 1030 Schaerbeek). Une garderie est également organisée. Plus d’infos : info@socialisme.be – 02/345.61.81. Prévente : le week-end entier 10 € pour les étudiants et les chômeurs, 15 € pour les salariés – une journée : 6 € pour les étudiants et les chômeurs, 8 € pour les salariés (n° de compte 001-2260393-78).


    Soutenez les médias marxistes !

    Qui se fie encore aux médias traditionnels ? Vous aussi vous avez envie de balancer votre journal ou votre télévision par la fenêtre en voyant comment sont traités nos actions, nos grèves et nos manifestations ? Vous n’êtes pas seul. Les médias dominants livrent le message de leurs maîtres du monde des grandes entreprises. Le grand capital s’est construit un véritable monopole sur le ‘‘marché de l’information’’. Le mouvement social a besoin de ses propres médias pour développer ses positions et les rendre accessibles au plus grand nombre, et c’est dans ce cadre que se place ce mensuel et notre site www.socialisme.be.

    Nous voulons renforcer le soutien et la diffusion de nos médias anticapitalistes et socialistes. Dans ce cadre, comme chaque année, nous lançons la campagne des vœux de mai, destinée à récolter du soutien financier avec de petits encarts à insérer dans notre édition de mai, qui sera vendues aux activités syndicales du 1er mai partout en Belgique. Ces messages peuvent venir de centrales ou de délégations syndicales, d’organisations politiques, de particuliers, de sympathisants,… Pour une contribution de 12 à 200 euros, vous ‘‘achetez’’ ainsi un espace dans nos pages afin de faire passer un message de solidarité. Tous les vœux de mai doivent être envoyés pour le 15 avril, pour permettre de disposer du temps nécessaire à la production de notre journal.

    Nous sommes en outre impliqués dans une campagne de 6 semaines visant à avoir 100 nouveaux abonnements. Comme expliqué dans l’édition précédente de ce journal, nous avons lancé une formule d’abonnements d’essai à 5 ou 10 euros. Au moment d’imprimer ce journal, en trois semaines de campagne, nous en étions à plus de 40 abonnements supplémentaires. Notre objectif de 100 sera très certainement atteint à l’occasion de notre week-end ‘‘Socialisme 2013’’. Ces abonnements sont réalisés auprès de nos membres et sympathisants, mais également lors de diverses activités telles que la manifestation syndicale du 14 mars dernier, où nous avons vendu 76 journaux, et obtenus 7 abonnements.

    Nous dépendons intégralement de votre soutien en tant que lecteur. Nous ne pouvons bien évidemment compter sur aucun riche sponsors, ceux-là, qui constituent le 1% le plus riche, possèdent déjà 99% des médias. Nous comptons sur le soutien des 99% de la population qui n’ont pas d’intérêt au maintien de ce système pour développer nos moyens médiatiques. La recherche de réponses face à la crise capitaliste et d’analyses alternative ne va faire qu’augmenter, et nous voulons faire face à ce défi. N’hésitez pas et soutenez vous aussi nos médias ! Vous pouvez bien sûr consulter notre site internet mais aussi vous abonner à ce mensuel, pour 5 euros pour trois mois ou, pourquoi pas, directement par un ordre permanent bancaire mensuel de 2 euros minimum.

    Plus d’infos

    • Vœux de mai : www.socialisme.be/psl/vdm
    • Abonnements : www.socialisme.be/psl/as

    N° de compte: BE48 0013 9075 9627 de Socialist Press.

  • A propos du parti – Nouvelles du PSL

    Cette rubrique de socialisme.be vous propose des nouvelles de notre parti, de ses activités et initiatives,… Cette rubrique comprend donc divers courts rapports d’actions, des brèves de campagne, des appels pour des conférences, des rapports de réunion, ou encore de petits textes de nouveaux membres qui expliquent pourquoi ils ont rejoint notre parti.


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    A noter dans votre agenda

    • Jeu. 28 mars. Gand. Discussion sur "Le Capital" de Marx, avec Eric Byl.
    • Ve. 29 mars. Namur. Souper de section.
    • Sa. 30 mars. Liège. Manifestation syndicale contre la "logique capitaliste".
    • Sa. 30 mars. Bruxelles. Souper de soutien au travail politique de nos camarades sud-africains.
    • Sa. 30 mars. Mons. Assemblée générale du district Hainaut-Namur.
    • Sa. 30 mars. Mons. Souper de soutien de la section de Mons du PSL.
    • Sa. et di. 13-14 avril. Week-end "Socialisme 2013".
    • Sa. 27 avril. Meeting de la gauche à Charleroi
    • 1er mai: participation aux activités de premier mai
    • 4-7 juillet. Camp d’été d’EGA

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    Social africain en soutien à nos camarades sud-africains

    Le district de Bruxelles du Parti Socialiste de Lutte et les Etudiants de Gauche Actif vous invitent à venir passer une agréable soirée autour d’un bon repas.

    Visiblement, l’hiver ne semble pas vouloir se terminer. Quoi de mieux qu’un bon plat africain afin de se redonner du courage pour les luttes à venir ? De plus, cela nous permettra de discuter de l’évolution du travail de nos camarades en Afrique du Sud.

    Au menu : Un Poulet Yassa (plat traditionnel sénégalais) préparé par un authentique sénégalais 🙂 Et bien sûr une bonne ambiance et des boissons à prix démocratique.

    Le prix du plat – composé de deux cuisses de poulet et accompagné de riz et d’une sauce délicieuse – est de : 3,5€ pour les étudiants du secondaire, 5€ pour les non-salariés et les étudiants du supérieur et de 8€ pour les salariés.

    Nous vous attendons nombreux.

    Contact : Pablo : 0475/43.40.68


    Souper de section à Namur

    Le souper trimestriel de la section namuroise du PSL aura lieu ce vendredi 29 mars ! Nous commencerons à 19h, ceux qui le souhaitent peuvent arriver plus tard ou ne passer que pour boire un verre.

    Comme d’habitude, ce sera l’opportunité rêvée de discuter de manière plus informelle des nombreuses idées du PSL ainsi que de son programme.

    5€ pour le souper avec une boisson et 1€ par boisson supplémentaire.

    Contact : Pierre : 0494/11.58.90

    Assemblée générale de district Hainaut-Namur et souper de soutien

    Ce samedi sera décidément une journée bien chargée pour les militants du PSL du district de Hainaut-Namur. Après la manifestation syndicale du matin à Liège, nos camarades tiendront une assemblée générale qui abordera, de 15h à 18h15, la stratégie du PSL pour construire les forces révolutionnaires dans la période à venir. Il sera notamment question des différentes tâches concrètes du travail politique d’une section : la diffusion des publications du parti, la récolte de la solidarité financière et des cotisations et bien entendu le recrutement de nouveaux membres. Evidement, toute cette discussion s’intégrera dans le contexte des prochaines campagnes du PSL.

    Quant aux camarades d’autres districts, ils sont les bienvenus, un départ groupé sera notamment prévu à partir de Liège après la manifestation.

    Ensuite, à partir de 19h, un souper de soutien de la section de Mons du PSL se déroulera au même endroit. Ce sera l’occasion de discuter de nos idées et de nos campagnes autour d’un bon repas et d’un bon verre. Le souper est ouvert à tous et permet de discuter dans une ambiance conviviale et moins formelle que lors des réunions. Les bénéfices serviront intégralement à financer nos activités politique.

    Le souper reviendra à 5€ avec une boisson, les autres boissons seront à 1 €.

    Contact : Ben : 0477/75.21.49


    Discussion sur "Le Capital" de Marx, avec Eric Byl, à l’université de Gand

    Dans le cadre d’un cycle de formation marxiste, nos camarades de Gand organisent ce jeudi une discussion sur Le Capital, l’ouvrage bien connu de Karl Marx, et sur son actualité à l’heure de la plus grande crise économique depuis les années ’30.

  • Capitalisme et culture du viol

    En décembre 2012, l’horrible viol collectif d’une étudiante de 23 ans à Delhi, en Inde, suivi de sa mort, a placé le fléau du viol sur le devant de la scène. Ce cas particulier ne sort malheureusement pas du tout de l’ordinaire par sa nature ou sa gravité. Ce qui l’a rendu exceptionnel, c’est la réponse explosive du mouvement ‘‘rage against rape’’, qui a fait descendre dans la rue une foule de femmes aussi bien que d’hommes opposés aux viols et à la violence sexuelle extrêmement fréquents, commis surtout contre les femmes et les enfants.

    Par Emma Quinn & Laura Fitzgerald, Socialist Party (CIO-Irlande)

    ‘‘Rage against rape’’ en Inde – malgré la nature problématique des appels à la peine de mort et à la castration pour les auteurs de viols (en plus de ne pas répondre aux causes sous-jacentes du viol, cela donnerait encore plus de pouvoir à un Etat indien qui réprime et va continuer à réprimer les luttes des travailleurs et mouvements sociaux) -, le développement du phénomène ‘‘Slutwalk’’ ces dernières années, fer de lance de la montée de la remise en cause de la ‘‘culture du viol’’, sont autant de développements véritablement positifs.

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    Socialisme 2013

    Commission le samedi 13/04 : Les causes de la violence envers les femmes et comment la combattre

    Commission le dimanche 14/04 : Le débat pro-choix sur le droit à l’avortement. Avec des militantes pour les droits des femmes, notamment Aisha Paulis (commission femmes du PSL)

    Plus d’infos et programme complet

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    La ‘‘culture du viol’’ peut être décrite par le fait de réagir aux viols et à la violence sexuelle en culpabilisant les victimes et les survivantes en se demandant comment elles s’habillent, quel est leur passé sexuel, leur consommation de drogue ou d’alcool, etc. de façon à la fois subtile et ouverte. C’est ainsi que réagissent la police et la justice, à des degrés variables en fonction des divers pays du monde. Il s’agit d’une vulgarisation du viol. Au cours de cette dernière période, ce phénomène s’est développé dans un contexte où, de plus en plus, les femmes et leurs corps se voient rabaissés au rang d’objet dans la culture dominante.

    Le viol est une question de pouvoir

    Le viol n’est pas une question de désir sexuel, mais plutôt l’expression ultime du pouvoir, du contrôle et de la suprématie sur un autre être humain. La majorité des victimes et des survivantes sont des femmes et la grande majorité des auteurs de viols sont des hommes. Les hommes victimes d’un viol sont particulièrement stigmatisés, en partie parce que c’est considéré comme une expérience émasculatrice. L’exemple de femmes soldates participant à l’humiliation sexuelle de prisonniers hommes dans la prison d’Abu Ghraib, en Irak, montre comment le viol et l’abus sexuel sont fondamentalement une expression du pouvoir : les forces impérialistes ont utilisé les abus sexuels dans le but très conscient de dégrader et de démoraliser.

    Les milliers d’années d’oppression de la femme ont signifié des milliers d’années de soumission, et notamment de viol. Les viols fréquents sur les esclaves par les possesseurs d’esclaves dans le Sud des Etats-Unis avant la Guerre Civile sont un exemple parmi beaucoup d’autres du viol en tant qu’expression de cette soumission imbriquée dans l’oppression économique également subie.

    Le début de la société humaine divisée en classes sociales – il y a environ 10.000 ans – a constitué un moment crucial dans l’instauration des structures et de l’idéologie qui oppressent les femmes. L’idéologie de la famille nucléaire et patriarcale en particulier, qui a atteint son apogée dans la Rome Antique lorsque les pères avaient droit de vie et de mort sur leur femme et leurs enfants, est une idéologie façonnée et utilisée par le système économique actuel du capitalisme. Malgré les grandes luttes et les changements survenus depuis lors, la promotion de cette idéologie a contribué à pérennisé l’oppression des femmes.

    Ce n’est nullement une coïncidence si la plupart des viols et des abus sexuels sont perpétrés par une connaissance de la victime, souvent même un membre de la famille, un partenaire ou un ex-partenaire. Sous le capitalisme, l’idéologie de la famille patriarcale (soutenue depuis les débuts de ce système) a permis que les femmes soient des sources d’heures de travail non rémunéré – comme elles le sont encore aujourd’hui de bien des façons et dans bien des cas – en effectuant le travail domestique, en s’occupant des enfants et des membres âgés de leur famille ou des malades.

    Cette idéologie était en contradiction avec la nécessité d’intégrer la force de travail féminine dans le système de profit, mais elle a aidé à justifier les plus bas salaires des travailleuses, une réalité toujours d’application aujourd’hui dans les pays capitalistes développés. En Irlande, selon un récent rapport de l’OCDE, les femmes gagnent en moyenne 14% de moins que les hommes, et ce fossé s’élargit à 31% pour les femmes qui ont des enfants (en Belgique, l’écart moyen est de 24%, NDT).

    L’Ère de l’austérité et son impact sur les femmes

    Ces dernières décennies, l’entrée massive des femmes dans la force de travail – tout en augmentant souvent l’exploitation que les femmes subissent à la fois en tant que travailleuses et en tant que femmes – a eu un impact progressiste. En s’engageant dans la force de travail, les femmes ont pris confiance en elles et, en réalité, les idées réactionnaires concernant la famille patriarcale et le rôle subalterne des femmes ont été profondément ébranlées. Par exemple, la grande majorité de la population européenne, hommes et femmes, n’acceptent plus l’idée selon laquelle les femmes ne devraient pas être égales aux hommes.

    L’ère de l’austérité actuelle signifie concrètement une énorme destruction de nos emplois, de nos services publics et de nos conditions de vie. Les femmes sont plus particulièrement affectées par les attaques contre le secteur public parce qu’elles représentent la majorité des travailleurs de ce secteur (en particulier dans la main d’œuvre peu payée du secteur public) et en raison de la nature progressiste des services publics qui peuvent socialiser ce qui auparavant étaient des problèmes privés pour les femmes (comme de prendre soin des malades et des personnes âgés).

    Des services sont en train d’être complètement érodés, comme l’aide à domicile (un service qui a en fait commencé sur base volontaire et non payée – notons l’impact de l’idéologie patriarcale qui montre les femmes comme des ‘‘soignantes naturelles’’ -, et pour lequel on s’est battu pour qu’il devienne financé et développé par l’État). Les femmes, en particulier, vont porter le fardeau de cette érosion, avec comme résultat probable le retour réactionnaire aux rôles traditionnels de genre. L’élite au pouvoir a besoin de trouver des moyens pour justifier ce retour en arrière. La publicité et les autres moyens de propagande (particulièrement aux USA) ont été massivement utilisés pour mettre l’accent sur la ‘‘place naturelle des femmes au foyer’’ en tant qu’épouses, soignantes et domestiques non payées, de même que leur subordination aux hommes juste après la seconde guerre mondiale, alors que les femmes étaient massivement entrées dans les usines pendant la guerre.

    Cette propagande nous paraît aujourd’hui grossièrement sexiste et dépassée. Cependant, d’autres formes de propagande sexiste ont été de plus en plus développées, dans les médias en particulier. L’offensive s’est même intensifiée cette dernière décennie : rabaissement de la femme au rang d’objet, marchandisation du corps féminin et ‘‘pornification’’ de la culture.

    L’impact du ‘‘nouveau sexisme’’

    Le ‘‘nouveau sexisme’’, appuyé en grande partie par l’industrie cosmétique (très rentable), joue actuellement un rôle dans le renforcement des vieilles idées selon lesquelles la valeur d’une femme se mesure à son apparence et à son look, en dénigrant sa valeur en tant qu’être humain égale aux hommes. Cette attaque idéologique offre aux politiciens l’espace pour mener une politique sexiste et réactionnaire. Ainsi, lors des émeutes de Londres en 2010, certains politiciens ont tenté d’expliquer le phénomène par l’éclatement de la famille traditionnelle en reportant la faute sur les parents célibataires, afin de ne pas parler des causes sociales derrière cette explosion de colère (taux de chômage élevé, aliénation et pauvreté massive parmi la jeunesse).

    En Espagne et au Royaume Uni, des partis politiques au pouvoir souhaitent aujourd’hui revenir sur le droit à l’avortement : une véritable indication de l’instrumentalisation des femmes en tant que boucs émissaires de même qu’un cas concret de casse des droits des femmes et de leur liberté de choisir. Aux USA, le degré auquel le parti de droite Tea Party a influencé le discours et la politique représente à la fois une attaque idéologique et une menace physique contre les droits des femmes. Les restrictions à l’accès à l’avortement y ont tellement augmenté que certains États n’ont plus qu’une seule clinique pratiquant l’avortement ouverte ! Paul Ryan, le candidat républicain malchanceux à la vice-présidence américaine aux élections de 2012, a précédemment soutenu une loi qui tentait de permettre aux violeurs de poursuivre en justice les victimes qu’ils auraient mises enceinte pour les empêcher d’avorter ! Voilà le contexte dans lequel la ‘‘culture du viol’’ existe. C’est aussi le contexte dans lequel cette culture doit être remise en cause.

    Les violences sexuelles comme arme de guerre et de domination

    Le viol en tant qu’expression de la suprématie et de la domination est illustré par les abus commis par de nombreux prêtres en position de pouvoir, des cas systématiquement couverts par la hiérarchie de l’Eglise Catholique. On peut également parler du cas du célèbre présentateur de la BBC Jimmy Saville (un proche de Margareth Thatcher qui a été protégé par la véritable institution qu’est la BBC) qui a abusé d’enfants et de jeunes vulnérables et marginalisés en toute impunité, des décennies durant.

    La violence sexuelle est utilisée comme arme de guerre afin d’intimider et de dégrader l’ennemi ; en Syrie, c’est en fait la première raison pour laquelle il y a eu un exode massif de femmes et d’enfants dans des camps de réfugiés de Jordanie et du Liban. L’attaque de femmes et de filles par des hommes armés, parfois à plusieurs, est une caractéristique significative et problématique de la guerre civile syrienne. C’est globalement le cas des zones de guerre ; on estime à 200.000 le nombre de victimes de violences sexuelles en République Démocratique du Congo dans le cadre de conflits armés. Le viol y est décrit comme une arme ‘‘moins chère que les balles et les bombes.’’

    L’Afrique du Sud connait des statistiques parmi les plus alarmantes, le taux de viols d’enfants et de bébés y est le plus élevé au monde. 37% de la population masculine admet avoir commis un viol et plus de 500.000 attaques sexuelles ont lieu chaque année. Le problème est notamment enraciné dans la croyance très répandue qu’une relation sexuelle avec une vierge guérit du sida. Ce pays comprend le plus grand nombre de séropositifs : 11% des habitants sont affectés. La Zambie, le Zimbabwe et le Nigeria sont aussi infestés par les attaques sexuelles à cause de ce mythe dangereux.

    Attaques contre les femmes sur la place Tahrir

    L’un des exemples les plus frappants de ce que représente le viol et d’où il provient se trouve peut-être dans le contexte de révolution et de contre-révolution qui se déroule en Égypte actuellement, au cœur symbolique de la révolution, place Tahrir.

    L’héroïque révolution qui a renversé le dictateur Moubarak en 2011 n’était en fait qu’une demi-révolution : le dictateur corrompu a été renversé par une lutte de masse et une grève générale, mais les bases-mêmes du capitalisme et de l’impérialisme n’ont pas été abattues pour céder la place à un gouvernement représentant les travailleurs et les pauvres visant à placer les richesses sous propriété publique et démocratique. Sans une telle démocratie, les portes ont été ouvertes pour que l’armée et l’Islam politique reviennent à l’avant. Cependant, les femmes, les travailleurs et les pauvres qui se sont battus héroïquement pendant la révolution ne sont pas simplement rentrés chez eux. Les femmes ont été présentes durant tout le soulèvement révolutionnaire de ces dernières années en Égypte, et elles sont encore présentes dans le mouvement aujourd’hui.

    La participation des femmes à la lutte, dans les soulèvements révolutionnaires et dans la quête de changement de la société, n’est pas seulement essentielle, elle est aussi une indication positive de la lutte en elle-même. Les réactionnaires en Égypte comprennent fort bien cela et visent spécifiquement les femmes pour tenter de toucher le mouvement dans son ensemble.

    Le viol est un des outils de ces réactionnaires. Des rapports montrent que la Confrérie Islamique a organisé et payé des groupes d’hommes pour attaquer brutalement et agresser sexuellement les femmes militantes sur la place Tahrir. Les femmes s’arment déjà elles-mêmes pour réaffirmer qu’on ne les forcera pas à rentrer à la maison, et des groupes de manifestants – hommes et femmes – organisent la défense pour résister à ces attaques.

    Viol et violence sexuelle en Irlande

    En Irlande en 2011, plus de 2000 survivantes à la violence sexuelle se sont rendues au RCC (cellule de crise sur le viol, NDT). Des milliers d’autres cas ne sont pas rapportés et on estime que jusqu’à une irlandaise sur sept souffre de graves abus sexuels, physiques ou émotionnels. En Irlande, la question du viol et des abus sexuels est complexe. Historiquement, le pays a été dominé par le contrôle de l’Église et par ses idées tordues sur la moralité. La vision du sexe est empreinte de peur et de honte, surtout en ce qui concerne les femmes. Le sexe était uniquement considéré comme un outil de procréation et une fille considérée comme ‘‘légère’’ était ‘‘une femme déchue’’. Malgré un rejet de ces idées réactionnaires par la plupart des gens d’aujourd’hui, la ‘‘culpabilité catholique’’ et la poussée du sexisme ‘‘moderne’’ (les femmes rabaissées au rang d’objet et la commercialisation du sexe) ont contribué à développer une culture de culpabilisation des victimes d’abus.

    Un sondage récent a montré que 41% des gens pensent qu’une femme est partiellement ou totalement responsable si elle se fait violer en ayant bu de l’alcool, 37% pensent qu’elle porte une part de responsabilité si elle a excessivement flirté avec un homme et 26% pensent qu’elle est responsable si elle portait des vêtements qui révèlent son corps.

    Le sensationnalisme suscitant la peur qui est cyniquement appuyé par les tabloïds possédés par des milliardaires a aidé à perpétrer le mythe que le viol est quelque chose qui n’est commis que par des hommes louches dans des ruelles sombres. En réalité, une femme sur cinq est abusée par son partenaire actuel ou son ex, 39% par un ami ou une connaissance. Le lieu le plus courant des viols est la maison de la victime.

    Selon les estimations, seuls 7% de tous les viols en Irlande sont condamnées. La DPP (Director of Public Prosecution) ne poursuit qu’un tiers des cas reportés, ce qui signifie que 70 cas sur 100 sont déjà perdus à ce stade. ‘‘Le manque de preuves’’ est la première raison pour laquelle la majorité des dénonciations ne va pas plus loin. Il y a significativement plus de chances d’aboutir à une condamnation si l’attaque se produit dans un espace public par un inconnu de la victime, par rapport aux agressions bien plus courantes où l’auteur est connu d’elle. Depuis l’introduction en 1990 de la pénalisation du viol conjugal, il n’y a eu qu’une seule condamnation, ce qui est choquant lorsqu’on considère que 18% des agressions sexuelles sur les femmes sont commises par des hommes qui ont ou ont eu une relation intime avec elles par le passé.

    Une étude par le Rape Crisis Network Ireland a monté que jusqu’à 40% des victimes de viols retirent leur plainte en raison de la faible réaction de la police. Les cas sont souvent abordés de façon insensible et des incidents comme le scandale de la ‘‘rape tape’’ de Rossport n’est pas pour rassurer les victimes lorsqu’elles rapportent la violence sexuelle. Dans cette vidéo, des policiers menaçaient deux manifestantes arrêtées de les violer si elles n’obéissaient pas à leurs instructions. Une autre tendance alarmante dans le système judiciaire irlandais est l’augmentation du nombre de procès où des hommes riches donnent une compensation financière à leur victime au lieu d’être condamnés à la prison.

    Le viol en Inde

    Le viol collectif et le meurtre d’une étudiante en médecine de 23 ans à Delhi ont amené la question de la violence sexuelle dans les médias de masse, obligeant les gens à se rendre compte de l’impact de la ‘‘culture du viol’’ en Inde et à travers le monde. La façon sournoise dont ce cas a été géré par la police a mis en lumière l’attitude dédaigneuse envers le viol en Inde.

    Il s’agit du crime le plus répandu dans le pays : au moins 24 000 incidents sont rapportés chaque année et on estime que seuls 50% des viols sont rapportés. Cette culture est un arrière goût amer du système féodal dominé par les hommes en Inde. Il existe un énorme mépris des femmes dans tout le large et varié spectre politique et religieux du pays. En contradiction directe avec le système discriminatoire, il n’est pas exceptionnel qu’un homme d’une caste inférieure agresse une femme de la classe supérieure dans la rue. La propriété des femmes par les hommes dépasse le statut social même ici, ce qui indique à quel point l’oppression des femmes est enracinée.

    Les femmes des classes inférieures Dalit ou intouchables qui sont les plus vulnérables. La société indienne leur offre peu de protection ou de justice et la majorité du temps, les attaques contre ces femmes ne sont pas remarquées et restent impunies. L’idéologie de la domination masculine dans une période de changement social rapide et abrupt, avec les femmes et les castes inférieures qui entrent dans la force de travail en raison des investissements capitalistes en Inde, est le contexte dans lequel le viol est si endémique et répandu dans le pays.

    Remettre en cause la ‘‘culture du viol’’

    ‘‘Mon violeur ne sait pas qu’il est un violeur. Vous lui avez appris que ce n’est pas de sa faute. J’avais trop bu, j’ai flirté, et mes vêtements étaient trop courts. Je l’ai cherché. Il m’a laissée dans l’escalier d’un parking. Mon (ex) petit copain m’a craché à la figure. Il m’a traitée de pute, il n’a traitée de salope. Je l’avais mérité. Mes amies me jetaient des sales regards. Elles m’ont dit que j’étais un déchet, sans réaliser que ça aurait pu être elles. Cette culture, votre culture, leur a dit, m’a dit, que c’était de ma faute. Et j’ai souffert. Mais mon violeur ne sait pas que c’est violeur. Je n’ai pas honte. Je reste debout.’’

    Comme l’indique cette citation d’une participante à la slutwlak de Washington DC en 2011, une culture qui ramène les femmes au rang d’objet, qui promeut une vision bancale de la sexualité des femmes, qui culpabilise les victimes et non les agresseurs, qui encourage les femmes à ne pas sortir seules la nuit, à prendre des cours de self-défense, à s’habiller d’une certaine façon pour éviter le harcèlement et attaques sexuel mais n’apprend pas aux hommes et aux jeunes pourquoi ‘‘non, c’est non’’ – fait absolument partie du problème auquel on doit s’attaquer.

    La prolifération de l’industrie pornographique – généralement destinée aux hommes et centrée sur une vision des femmes, de leur sexualité et du sexe en général très étroite, dirigée par les hommes et souvent misogyne, qui lie de plus en plus le sexe et la violence – alimente cette culture. C’est aussi le contexte de la gueule de bois de la promotion idéologique des rôles traditionnels de chaque genre qui dénigre aussi les femmes et appuie la subordination des femmes aux hommes. Plus encore, c’est le contexte de la promotion de l’idée, propre au capitalisme, de la responsabilité individuelle et de l’individualisme, qui isole les femmes à leur détriment, et des normes sociales et culturelles arriérées, qui donne naissance à la ‘‘culture du viol’’. Les phénomènes Slutwalk et Rage Against Rape sont en opposition à cette culture, et sont en soi une politisation des questions du viol et de l’oppression. Cela joue un rôle dans l’éducation des masses à cette question.

    Les femmes et la lutte pour le socialisme

    Comme nous l’avons vu, l’ère de l’austérité est une énorme menace contre les conditions de vies et les droits de chacun. Les travailleuses, aux côtés de leurs collègues masculins, sont à l’avant-garde de la lutte contre les coupes budgétaires et les suppressions d’emplois. En Irlande, nous avons surtout vu les travailleuses des entreprises Thomas Cook et La Senza occuper leur lieu de travail lorsqu’elles étaient menacées de licenciement. Les attaques contre le secteur public dans toute l’Europe requièrent une lutte énorme et un mouvement d’opposition massif. Les femmes peuvent jouer un rôle central dans un tel mouvement.

    En plus d’un combat déterminé spécifique pour remettre en cause le sexisme, l’objectification, la violence et les agressions sexuelles, il est vital qu’un mouvement contre l’austérité mette aussi ces questions en avant et les relie afin d’assurer que les femmes puissent être au centre du mouvement, et aussi jouer un rôle dans l’éducation des hommes, qui eux-mêmes n’ont pas intérêt à ce que la situation actuelle perdure.

    Depuis le début de la ‘‘Grande Récession’’ de la crise capitaliste, il y a eu une baisse de 29% du nombre de filles qui finissaient leurs études primaires (le taux est de 22% pour les garçons). Dans le pays le plus riches au monde, les USA, 17 millions de femmes vivaient dans la pauvreté en 2011 (de même que 12,6 millions d’hommes). Ces inégalités sont abjectes, de même que l’énorme pauvreté et la destruction des conditions de vie que le système du profit fait subir à la majorité des femmes, des hommes, des enfants et des jeunes dans le monde.

    La lutte pour en finir avec ce monde de violence, d’oppression, de pauvreté et d’austérité doit mettre le socialisme à l’ordre du jour, c’est à dire la propriété publique démocratique des principales richesses et ressources, et la planification démocratique de l’économie en fonction des besoins de la population.

    Une lutte massive pour réaliser ce changement en Irlande, en Europe et partout dans le monde, et une société basée sur la solidarité humaine et l’égalité, pourraient poser les bases pour remettre en cause et mettre fin à l’oppression des femmes que le viol incarne.

  • Afrique du Sud : le Workers & Socialist Party lancé à Pretoria

    Un départ qui a dépassé les attentes

    Hier, plus de 500 travailleurs de Tshwane (l’agglomération qui englobe la ville de Pretoria, 2 millions d’habitants), délégués de mineurs, militants syndicaux et des communautés se sont rassemblés dans le Lucas Van Den Bergh Community Hall à Pretoria pour le lancement du Workers & Socialist Party. La salle ne pouvait pas contenir le nombre de participants, beaucoup d’entre eux ont investi le champ voisin.

    Par des correspondants du CIO

    Le lancement du nouveau parti a dépassé toutes les attentes. Le WASP fait vibrer une corde parmi les masses de la classe ouvrière, cela ne fait aucun doute. Dans l’autre camp, l’establishment (l’ANC, ses partenaires au sein du gouvernement, les dirigeants de droite de la fédération syndicale Cosatu et le patronat) s’est fortement inquiété de ce lancement. Une nouvelle force est en plein développement. La classe ouvrière s’organise et se prépare à relever les immenses défis qui lui font face, les idées du socialisme sont à nouveau largement embrassées.

    La réunion a été présidée par Weizmann Hamilton, secrétaire général du Democratic Socialist Movement (DSM, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Afrique du Sud). Parmi les orateurs se trouvaient Mametlwe Sebei (porte-parole du WASP et membre de l’exécutif du DSM), Elias Juba (président du comité national des mineurs), Ephraim Mphahlela (président du Mouvement national des transports NATAWU), Elmond Magedi (Mouvement des jeunes socialistes), Liv Shange (DSM) et Joe Higgins (député irlandais du Socialist Party, section du Comité pour une Internationale Ouvrière en république irlandaise).

    Les orateurs des organisations de supportrices du nouveau parti incluaient des délégués des travailleurs des mines d’uranium de Klerksdorp, des mines de fer de Kumba Iron Ore à Cap-Nord, des mines de platines de Bokoni, de Gold Fields KDC, des mines d’or Harmony, des mines de charbon Mpumalanga, des mines d’or de l’Anglo Gold Ashanti, etc.

    Manifeste du WASP

    • Nationalisation des mines, des fermes, des banques et des grandes entreprises. L’industrie nationalisée doit être placée sous le contrôle démocratique des travailleurs et des communautés de la classe ouvrière. L’économie doit être démocratiquement planifiée afin de satisfaire les nécessités sociales et non le profit.
    • Pour la fin du chômage et la création d’emplois socialement utiles pour tous ceux qui recherchent du travail. Luttons pour un salaire décent de 12.500 rands sud-africains par mois (environ 1000 euros).
    • Non aux expulsions et aux coupes dans les budgets – pour un investissement massif dans le logement, l’électricité, l’eau, les infrastructures sanitaires, les routes, les transports publics et les services sociaux.
    • Pour un enseignement public gratuit, de la maternelle à l’université.
    • Pour un service national de soins de santé gratuits accessible à tous.

    Principes du WASP

    • Nous rejetons catégoriquement la corruption des politiciens et partis pro-capitalistes.
    • Tous les candidats du WASP à des positions élues – que ce soit en tant que conseiller ou de député – sont soumis au droit de révocation immédiat.
    • Pour des représentants des travailleurs au salaire des travailleurs. Tous les représentants élus sur base du manifeste du WASP ne recevront que le salaire moyen d’un travailleur qualifié. Le reste sera reversé au WASP.

    Le WASP va maintenant se concentrer sur sa prochaine phase de développement. Le WASP va bientôt annoncer une nouvelle date pour la convocation d’une conférence destinée à établir des structures démocratiques, élire une direction et développer son manifeste.

    Il existe de nombreux combats dans lesquels le WASP compte s’investir : une campagne pour la révocation des conseillers corrompus, une campagne pour les droits au travail, la collecte d’un million de signatures de soutien du WASP (afin de pouvoir se présenter aux élections) et préparer le terrain pour une grève générale si les patrons et le gouvernement osent frapper l’industrie minière de licenciements.

  • Afrique du Sud : Soutien massif et populaire à une alternative socialiste

    Rapport de la conférence nationale et des meetings publics du Democratic Socialist Movement (CIO-Afrique du Sud)

    Une soixantaine de délégués et de visiteurs des mines d’or et de platine d’Afrique du Sud, des township et des villages, s’est rassemblée du 9 au 11 février à Benoni, à l’Est de Johannesburg, pour la conférence nationale du Democratic Socialist Movement. Après un week-end à discuter des leçons du massacre de Marikana ( où l’African National Congress de Nelson Mandela et le Parti Communiste Sud Africain en coalition au pouvoir avaient autorisé la police à ouvrir le feu sur les mineurs grévistes sud-africains faisant plus de quarante morts parmi les travailleurs en lutte) l’année dernière et de la vague de grève qui a suivi, et de comment avancer dans la construction du DSM en tant que parti révolutionnaire. Tous les membres sont rapporté dans leurs sections une détermination d’acier à construire l’organisation en une force réelle cette année.

    Le rôle d’un parti révolutionnaire et comment le construire en Afrique du Sud dans les semaines et mois prochains étaient au centre de la discussion. Alec Thraves du Socialist Party (CIO en Angleterre et au Pays de Galles) a introduit une session importante sur la construction d’un parti révolutionnaire. La conférence a adopté l’objectif de 300 membres cotisants d’ici septembre.

    Les délégués ont unanimement confirmé l’initiative du DSM et des comités de mineurs de construire le nouveau Workers and Socialist Parti (WASP) en tant que parti socialiste large pour palier à l’absence d’une voie politique de la classe ouvrière, devenue évidente après le massacre de Marikana. Les membres qui ont participé à la conférence sont maintenant rentrés dans leurs régions et vont servir de fers de lance aux préparatifs du WASP, à l’intérieur duquel sera donc actif le DSM.

    Les nombreux messages de soutien de la part de sections du CIO du monde entier ont été une grande source d’inspiration pour la conférence. Le soutien international du CIO à la section Sud-Africaine a renforcé le sens des responsabilités et du sacrifice, qui va guider tous les membres dans la période à venir.

    A quelques jours de là s’était tenu un meeting public du CIO où le camarade Alec avait été invité à apporter les messages de solidarité du DSM/CIO. Il a expliqué que les sections du CIO du monde entier avaient bombardé l’entreprise minière Harmony Gold d’e-mails contre le lock-out et le traitement révoltant des mineurs. Après le discours d’Alec, les membres du comité de l’AMCU ont remercié le DSM/CIO de son immense soutien et ont dit qu’ils allaient sûrement rechercher encore de l’aide de la part du DSM/CIO dans les futurs conflits sur les autres puits.

    Les travailleurs Sud-Africains soutiennent le DSM/CIO

    En effet, plusieurs centaines de mineurs de Harmony Gold, qui subissent un lock-out de leurs puits depuis décembre, ont tenu un meeting de masse pour écouter un rapport des négociations entre leur nouveau syndicat, Association of Mineworkers and Construction Union (AMCU), et la compagnie minière.

    Les négociateurs de l’AMCU ont rapporté que la direction avait cédé à presque toutes les revendications des travailleurs, que la mine rouvrirait le lendemain et que l’AMCU avait été officiellement reconnue principal syndicat négociateur.

    Le camarade Nqulo, l’un des mineurs de Harmony Gold et membre du comité national du DSM, de Carletonville, a rapporté qu’il avait vendu 50 exemplaires du dernier numéro de notre journal ‘‘Izwi Labasebenzi’’ aux portes de son township minier et qu’il avait continué la vente au meeting, tenant bien haut son drapeau du CIO, illustrant ainsi la sympathie des travailleurs envers l’internationale qui leur a apporté son soutien depuis le début du conflit, promouvant la nécessité de s’organiser pour lutter efficacement et guidant les combats par des mots d’ordres et des revendications adoptées par de nombreux travailleurs.

    Des centaines de personnes assistent au meeting avec des membres du CIO

    La veille du meeting des mineurs, le CIO avait tenu un meeting dans un parc de Pretoria, où des centaines de travailleurs municipaux ont applaudi, chanté et dansé le toyi-toyi après avoir écouté les discours des membres du CIO Peter Taaffe et Alec Thraves.

    Les grévistes agitaient des drapeaux du CIO et interrompaient constamment les orateurs par leurs applaudissement après les offres de solidarité internationale, à côté de l’explication de la crise capitaliste et de son impact en Grande Bretagne et dans toute l’Europe. La vision de Peter Taaffe d’une Afrique du Sud socialiste et du rôle du DSM dans l’initiation du Workers and Socialist Party a été accueillie avec enthousiasme.

    Après les discours, les grévistes ont entouré Peter et Alec, en dansant le toyi-toyi, agitante leurs mains et criant ‘‘viva DSM, viva CIO !’’ Ils sont ensuite sortis du parc pour manifester dans la ville vers les bureaux municipaux contre leurs licenciements.

    Mais les mineurs n’ont pas été, lors des réunions ou de la conférence nationale, le seul axe de lutte à être développé. La lutte des travailleurs agricoles (qui viennent de gagner une augmentation de 52% du salaire minimum encore dérisoire du secteur), les luttes des étudiants et des communautés, ont figuré dans la discussion de la conférence nationale, qui a aussi noté le détachement de l’ANC d’une réalité qui paraît de plus en plus sombre sur les fronts économique et social.

    La discussion sur les perspectives Sud-Africaines a montré que l’organisation était profondément ancrée dans les luttes, en particulier celle des travailleurs. La conférence a écouté des rapports de membres de différents comités de grève et de mineurs, en tant que délégués ou visiteurs. La discussion devait à la fois réfléchir aux leçons des sept derniers mois de luttes et aux prochains conflits imminents dans l’industrie minière.

    La crise mondiale du capitalisme se répercute de la plus brutale des façons dans la société Sud-Africaine. Cette conférence a mis le DSM sur la voie pour établir un parti révolutionnaire, essentiel au renversement du capitalisme. La discussion d’ouverture sur les perspectives mondiales, introduite par le camarade Peter Taaffe (secrétaire général de l’organisation sœur du DSM en Angleterre et au Pays de Galles, le Socialist Party), a été une énorme source d’inspiration pour les camarades assemblés.

    Par beaucoup d’aspects, la conférence était une renaissance du CIO en Afrique du Sud. En se basant sur les nouveaux et anciens membres assemblés ce week-end, nous sommes conscients que le DSM va rattraper le cours de l’Histoire, en continuant à faire croître ses petites forces pour devenir un vrai parti révolutionnaire capable de devenir la colonne vertébrale du Workers and Socialist Party naissant ainsi que des comités de travailleurs qui se sont renforcés pour faire face à l’offensive que préparent les dirigeants des mines et la classe dirigeante.

    Le soutien populaire à l’initiative qu’est le Workers and Socialist Party confirme la nécessité, le besoin et la justesse (en Afrique du Sud comme ailleurs) de la campagne pour la construction de nouveaux parti de travailleurs, de partis de classe défendant les intérêts des jeunes, des travailleurs et de leur famille et se battant pour les besoins de la population.

  • Inde : Grève générale de 48 heures. Quelle voie à suivre pour les travailleurs ?

    Ces 20 et 21 février, une grève générale a secoué l’Inde, avec des dizaines de millions de travailleurs en grève. Le texte ci-dessous est une déclaration de la section indienne du Comité pour une Internationale Ouvrière, New Socialist Alternative. Cette monumentale action de grève avait été appelée par les principales organisations syndicales du pays contre la politique d’austérité du gouvernement indien. Les accords très favorables aux multinationales conclus par le gouvernement menacent les conditions de vie de plus d’un milliard de personnes !

    Notre classe est sans équivoque opposée aux réformes néolibérales instaurées de façon brutale de 1991 à aujourd’hui. Depuis lors, il y a eu 14 grèves générales contre ces ‘‘réformes’’ synonymes de pauvreté et de pénurie croissantes pour la vaste majorité des travailleurs de ce pays. Le régime en place, qui dépend très clairement des multinationales, ne ménage pas ses efforts pour démanteler chaque brique de l’État Providence que prévoit la Constitution indienne.

    C’est un défi !

    La dernière grève générale, le 28 février 2012, a vu la participation de plus de 10 millions de travailleurs à travers l’Inde, aurait dû pousser les autorités à battre en retraite. Mais au lieu de cela, sur ces 12 derniers mois, nous avons assisté à un défilé de législations et de décrets tous plus pro-capitalistes les uns que les autres. Les différentes assemblées d’État nous accablent d’une intolérable austérité économique.

    Parallèlement, chaque denrée de base et chaque service – du thé jusqu’au textile, de l’enseignement au transport – ont connu une montée exponentielle de leurs prix semaines après semaines, comme ce fut le cas au cours de ces deux dernières décennies. L’inflation est devenue un véritable cancer économique qui ne connait aucun remède. Pourtant, alors que le pouvoir d’achat diminue pour la majorité de la population, le nombre de milliardaires en dollars s’accroit de plus de plus en Inde.

    Le Parti du Congrès au pouvoir, dans ses efforts serviles visant à apaiser ses riches donateurs impérialistes ainsi que les institutions financières telles que le FMI et la Banque Mondiale, attaque l’existence et le niveau de vie des travailleurs et des opprimés de toutes les façons possibles et imaginables. Les accords d’investissements directs de l’étranger vont entraîner le licenciement de 40 millions de travailleurs. Ils seront plongés dans la pauvreté.

    Ou est l’opposition ?

    Il est grand temps que les soi-disant partis d’opposition soient appelés par leur vrai nom : ils ne sont pas différents de l’agressif et néolibéral Parti du Congrès. Il n’y a pas un seul parti traditionnel qui s’oppose aux mesures néolibérales.

    Serait-il possible que le BJP et Modi, Akhilesh Yadav du Parti Samajavadi, Mayavathi et Mamata s’opposent véritablement aux grandes entreprises ? Est-ce que le parti DMK corrompu et le malhonnête AIADMK, qui ont la prétention d’être ‘‘pro-pauvres’’, se déclareront opposés aux mesures capitalistes ?

    Nous avons vu comment ces partis essentiellement capitalistes se sont comportés, dans le dossier des centrales nucléaires par exemple. Ils scandaient les mêmes slogans que les riches, et leur politique n’a été rien d’autre que la destruction de la vie des pauvres.

    La classe dirigeante et leurs représentants politiques dans les différents partis bourgeois et petits-bourgeois parlent encore sans vergogne le langage de la croissance, du PIB et du développement alors que 836 millions d’Indiens continuent de gagner la somme dérisoire de 20 roupies par jour ! Le pouvoir en place camoufle les faits de l’autre Inde, celle dont on ne veut pas parler, celle qui est noyée dans la malnutrition, la misère, la maladie et la pauvreté.

    Le fait est que la croissance économique de la dernière décennie a profité aux multinationales, aux entreprises indiennes et aux couches les plus hautes de la société indienne. Elle n’a pas profité à la classe ouvrière indienne, d’aucune manière que ce soit. La libéralisation de l’économie au cours de ces deux dernières décennies n’a amélioré aucun indicateur social, pas même le secteur agricole marqué par une faible croissance et une extension du nombre de suicides de paysans (250.000 au cours des 15 dernières années). L’Inde comprend plus de pauvres que l’Afrique subsaharienne. Toute cette histoire de la croissance de l’Inde s’est basée sur l’exploitation de la population et des pauvres.

    Le communautarisme croissant, les atrocités de caste commis sur les Daliths et les minorités religieuses, la perpétuation d’actes honteux de violence envers les femmes à travers le pays,… tout cela ne sont que les symptômes de l’échec total du capitalisme en Inde. La classe capitaliste liée aux vestiges du féodalisme est incapable de résoudre les problèmes fondamentaux de ce vaste pays.

    Cette grève générale de 48 heures arrive au moment où le capitalisme mondial connait sa pire phase dans l’histoire récente. Les soi-disant ‘‘success story’’ du capitalisme tombent en poussière. D’Amérique en Europe, en passant par le Moyen-Orient et l’Asie, l’autorité des classes dirigeantes est de plus en plus défiée par les travailleurs.

    Les évènements tumultueux en Tunisie, en Grèce et en Afrique du Sud témoignent de la force collective des travailleurs et forgent une voie à suivre pour la création d’alternatives formidables qui mettront à mal le capitalisme et le remplaceront par le socialisme démocratique.

    Tout en soutenant les revendications syndicales qui comprennent ‘‘l’arrêt de la montée des prix, l’arrêt des violations des droits du travail, l’autorisation des syndicats dans les lieux de travail, les primes, les gratifications et des fonds de solidarité pour tous les travailleurs,…’’, New Socialist Alternative (section du CIO en Inde) appelle les travailleurs à participer à cette grève de 48 heures :

    • contre le système capitaliste et sa faillite totale
    • contre les salaires de misère alloués à la vaste majorité des travailleurs
    • contre le chômage et la privatisation qui détruisent les emplois et les services
    • pour la renationalisation de toutes les entreprises privatisées et de tout les services publics.
    • pour un système qui permet d’assurer à chacun des soins de santé, un bon enseignement et des logements
    • pour la fin des atrocités commises contre les Daliths et les Adivasis et contre la montée du communautarisme
    • contre la violence sexuelle
    • contre le pillage des richesses par les multinationales
    • contre les centrales nucléaires de Kudankulam, Jaithapur et d’autres lieux.

    La classe ouvrière indienne, au côté d’autres couches opprimées, est la seule force progressiste qui peut s’opposer au capitalisme et ainsi mettre fin à ce système oppresseur.

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