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  • Pourquoi il faut s’opposer au sommet du G8

    Cette année, le sommet du G8 se tiendra dans le comté de Fermanagh, en Irlande du Nord, les 17 et 18 juin. Cette rencontre réunit les chefs de gouvernement de huit grandes économies capitalistes mondiales afin de discuter de la manière de continuer à favoriser au mieux les intérêts de ceux qu’ils représentent : les super-riches, les grandes entreprises et les banquiers.

    Socialist Party (CIO-Irlande du Nord)

    Les dirigeants du G8 représentent des gouvernements qui attaquent frontalement le niveau de vie de la population. Ils sont déterminés à faire payer aux simples travailleurs, aux jeunes et à la classe moyenne le coût d’une crise dont nous ne sommes pas responsables pour financer le renflouement des banquiers et des spéculateurs. Leur programme d’austérité tue l’économie et a créé un chômage de masse à travers le monde, en particulier chez les jeunes. Alors que les super-riches continuent de s’enrichir, des milliards de personnes sur notre planète vivent avec moins de 2 dollars par jour.

    Ensemble, les gouvernements du G8 sont coupables d’inaction concernant le changement climatique qui menace notre environnement et l’avenir de l’humanité. Pour eux, les profits des compagnies pétrolières sont plus importants que notre planète. En 2001, le G8 a publié un communiqué de promotion pour la fracturation hydraulique (« fracking »), une méthode dangereuse d’extraction de gaz susceptible de contaminer les réserves d’eau. Les multinationales et de nombreux politiciens locaux salivent à l’idée d’appliquer ce processus à Fermanagh, contre la volonté des collectivités locales.

    Le G8 et le système capitaliste qu’il représente sont étroitement liés à la guerre et à la souffrance que celle-ci cause chez les peuples à travers le monde. Les gouvernements membres se sont directement engagés dans les campagnes impérialistes en Irak, en Afghanistan, en Libye et au Mali pour ne citer que quelques exemples. Certains soutiennent l’oppression de l’État d’Israël sur le peuple palestinien. En attendant, ils financent et arment les régimes dictatoriaux dans le monde entier.

    Où qu’ils aillent, les pays du G8 ont été confrontés, à juste titre, aux protestations des syndicats, des militants de gauche radicale, des militants pacifistes et des défenseurs de l’environnement. Nous ne pouvons pas leur permettre d’utiliser l’Irlande du Nord comme tribune vers laquelle se tournent les caméras pour y faire des discours vides de sens sur la paix et la prospérité sans opposition. Rejoignons la protestation contre le G8 et aidons à faire passer un message clair au monde : nous nous opposons à l’agenda du G8 et ces criminels ne sont pas les bienvenus ici !

    Qui compose le G8 ?

    Obama – belliciste en chef

    Des milliers de civils ont trouvé la mort dans ses frappes de drones au Pakistan et dans d’autres pays. Obama a poursuivi l’occupation de l’Afghanistan. Il a brisé sa promesse de fermer le camp de torture de Guantanamo et a emprisonné Bradley Manning qui avait exposé au grand jour les crimes de guerre américains.

    Cameron – l’héritier de Thatcher

    Le gouvernement conservateur dirigé par Cameron dirige un programme de coupes brutales qui dévaste les communautés de la classe ouvrière en Grande-Bretagne et en Irlande du Nord. Parallèlement, il défend systématiquement ses amis banquiers. Les réductions de Cameron sur les allocations – y compris sa taxe impopulaire sur « les chambres à coucher » – et les attaques contre les soins de santé nationaux (NHS) visent à démanteler l’État-Providence.

    Angela Merkel – architecte de l’austérité

    Angela Merkel est idéologiquement engagée dans le programme d’austérité européen visant à faire baisser le niveau de vie de la classe ouvrière. Elle a exigé que les travailleurs et les jeunes de Grèce et d’autres pays soient jetés par terre plutôt que de faire payer les banquiers.

    Poutine – dictateur élu

    Poutine règne sur un régime institutionnellement corrompu dirigé par une oligarchie parasitaire. L’appareil d’État intimide et harcèle ceux qui osent parler. Récemment encore, les membres du groupe punk Pussy Riot ont été condamnées à une lourde peine pour avoir interprété une chanson qui critiquait Poutine.

    Qu’en est-il des « bénéfices » du G8 ?

    En Irlande du Nord, une campagne de propagande médiatique a tenté de nous faire croire que le G8 est une bonne chose. On nous a raconté que ce sommet allait booster notre économie, attirer les investissements étrangers et le tourisme tout en plaçant clairement l’Irlande du Nord sur la ‘‘scène mondiale’’. Combien de fois avons-nous entendu ces mêmes déclarations pleines de promesses ? Les communautés de la classe ouvrière d’Irlande du Nord attendent toujours les ‘‘dividendes de la paix’’ promises il y a 15 ans !

    La vérité est que le programme d’austérité du G8 consiste à un sabotage de l’économie, localement et globalement. L’assemblée exécutive ôte 4,3 milliards de livres sterling de notre économie à travers les coupes budgétaires. L’investissement a chuté parce que les entreprises ne sont pas convaincues de pouvoir faire suffisamment de gros bénéfices. Le tourisme a chuté parce que les gens ont tout simplement moins d’argent à dépenser. La station Lough Erne, dans laquelle va se tenir le sommet, est un bel exemple de cette situation. Elle a déposé le bilan et a été fermée. Elle est maintenant réouverte provisoirement et le personnel a été réembauché avec de plus petits salaires. Tout l’argent que rapportera le sommet du G8 sera perdu dans le dispositif massif de sécurité.

    Pas d’argent pour les soins de santé – 30 millions de livres pour protéger le G8 !

    Fermanagh sera transformé en zone militarisée à l’approche du sommet du G8, provoquant un énorme bouleversement dans la vie de la population. Des milliers de policiers ont été postés dans la zone, ainsi que l’armée. Des autopompes ont été préparées et le Conseil national de police a autorisé l’achat d’avions drones espions. Pendant que les politiciens ferment les écoles et réduisent les services de santé, aucune économie n’est faite sur les exigences de Cameron et de Poutine.

    Il y a eu une tentative délibérée de la police, des politiciens et des médias pour intimider les gens à exercer leur droit de protester contre le G8. Cela s’est accompagné d’une tentative de discréditer les opposants au G8 en les faisant passer pour des voyous violents et à les lier à des républicains dissidents. Il s’agit d’une considération inexacte. Nous cherchons à manifester pacifiquement. Les véritables coupables de violence se situent au sein même du sommet du G8 !

    Rejoins l’opposition socialiste !

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    Le G8 représente le système capitaliste qui voit notre monde dominé par une minuscule élite de super-riches. Ce système engendre la pauvreté, la guerre, la destruction environnementale et la division. Nous sommes pour un monde socialiste, dans lequel l’immense richesse qui existe deviendra une propriété publique et sera utilisée démocratiquement pour assurer une existence décente à tous.

    Le Socialist Party et son internationale le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) cherchent à construire une force politique capable d’unir les travailleurs et les jeunes, passant au-delà du fossé sectaire entre catholiques et protestants, pour défendre nos intérêts communs, nos intérêts de classe.

  • États-Unis : Après la tragédie de Boston : non au racisme et à la répression !

    A Boston (1), un horrible attentat a été perpétré lundi contre le Marathon. Ce genre d’acte ne devrait jamais se produire où que ce soit dans le monde. On a vu d’innombrables actions de solidarité, comme lorsque les gens ont accouru vers le lieu de l’explosion afin de secourir les centaines de personnes qui ont été prises dans le souffle de destruction. Les participants au Marathon ont dû courir trois kilomètres de plus pour aller faire des dons de sang, et de très nombreux Bostoniens ont ouvert leur porte aux personnes sinistrées.

    Article par Bryan Koulouris, membre à Boston de Socialist Alternative, section américaine du CIO

    Des messages de solidarité ont été envoyés à Boston par les habitants de Kaboul en Afghanistan et de Bagdad en Iraq et même de l’équipe de base-ball de New York, le Yankee Stadium. Mais au même moment, les compagnies de soins de santé demandent d’énormes sommes d’argent pour effectuer les opérations chirurgicales nécessaires et les victimes se voient contraintes de demander des dons à d’autres citoyens, tandis que les milliardaires tirent d’immenses bénéfices de ce drame.

    Une des trois personnes tuées par l’explosion était un enfant de huit ans, Martin Richard, qui résidait dans le quartier populaire de Dorchester. La photo du petit Martin, portant un dessin qu’il avait fait pour réclamer la paix dans le monde après le meurtre raciste de Trayvon Martin, a fait le tour du monde et est devenu une des principales images associées à cette tragédie. Malheureusement, la mort de Martin Richard a été immédiatement suivie d’actes racistes.

    Dès le lundi, un étudiant originaire d’Arabie saoudite a été attaqué dans le quartier près de la ligne d’arrivée du Marathon pour son “comportement suspect” et pour son “odeur d’explosif” alors qu’elle s’enfuyait du lieu de l’explosion. Toute la première journée d’enquête a été perdue à cause de l’attention excessive qui a été accordée à cette fausse piste, du fait des préjugés racistes des enquêteurs.

    Les médias, et en particulier la chaine d’informations CNN, ont tout fait pour provoquer un sentiment islamophobe et anti-immigrant, en publiant la photo du Saoudien et en diffusant en continu de faux rapports de suspects et d’arrestations. Un de ces rapports faisait par exemple état d’un suspect “au teint basané”. Le même jour, la police de Boston était en train d’arrêter et de fouiller des jeunes latinos et afro-américains, dans une ambiance très militaire.

    Guerre, violence, terrorisme

    En tant que socialistes, nous condamnons absolument cette attaque terroriste. Quel que soit la motivation de ceux qui en sont à l’origine, de tels actes sont totalement réactionnaires. Les premières victimes en sont les simples travailleurs. Les méthodes des terroristes, telles que ce que nous avons vu à Boston, donnent un prétexte tout trouvé aux forces de droite pour renforcer le sentiment raciste et nationaliste dans la société. Cela a pour seul résultat un affaiblissement de la classe ouvrière, et dessert uniquement les intérêts des capitalistes.

    Les médias ont beaucoup fait état de ce que les auteurs de l’attaque étaient sans doute motivés par une idéologie terroriste islamiste de droite, en particulier vu les doléances du peuple tchétchène à majorité musulmane envers l’oppression brutale de leur pays par la Russie.

    Quand bien même de telles allégations seraient fondées, les attaques perpétrées à Boston ne parviendront pas le moins du monde à affaiblir l’impérialisme américain ou l’oppression des peuples tchétchène, irakiens, afghan, palestinien ou arabe par les puissances impérialistes. En fait, la véritable conséquence de tout cela est l’effet inverse, c’est-à-dire l’affaiblissement de la lutte du peuple tchétchène et de l’ensemble des peuples opprimés et le renforcement du pouvoir de l’État américain, en donnant un prétexte à la classe dirigeante américaine et internationale pour piétiner les droits de l’homme.

    Bien que nous nous opposons entièrement au terrorisme et à l’islam politique de droite, les travailleurs et les socialistes ne peuvent en aucun cas soutenir les méthodes racistes de l’appareil policier du capitalisme américain ni sa politique impérialiste à l’étranger perpétrée au nom de la “lutte contre le terrorisme”. L’élite au pouvoir tente en effet d’exploiter de manière cynique la juste colère de la population contre le terrorisme.

    Plutôt qu’une chasse aux sorcières racistes, nous devons forger l’unité de tous les peuples opprimés, de tous les travailleurs et de tous les jeunes du monde entier, afin de pouvoir nous attaquer à la racine du problème. Dans la même semaine au cours de laquelle s’est produite la tragédie de Boston, quatorze personnes ont perdu la vie et des centaines de personnes ont été grièvement blessées dans une usine d’engrais au Texas. Les conditions de travail dans cette usine violaient quotidiennement les normes de sécurité. Au même moment, vingt-deux vétérans de l’armée américaine se suicident tous les jours.

    Les travailleurs doivent s’unir contre la domination capitaliste afin d’obtenir dans les faits la sécurité au travail, le suivi psychologique des personnes en détresse et des soins de santé gratuits et de qualité. Cette lutte est capable de tous nous unir au-delà des frontières raciales, ethniques ou religieuses. Une telle approche d’unité des travailleurs peut former un puissant contre-poids à la violence religieuse et ethnique non seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier.

    Les héros du Marathon

    Tout le monde connait à présent Carlos Arredondo, via d’innombrables images et récits médiatiques sur cet “homme au chapeau de cow-boy”. Carlos a accouru vers le site de l’explosion pour aider à évacuer les blessés vers les ambulances et le personnel médical. Son action a sans aucun doute permis de sauver des dizaines de vie. Une des personnes secourues par Carlos a été le premier témoin à donner à la police une description du “suspect n°” qui a été abattu lors d’une fusillade jeudi.

    Carlos est un immigré et un militant citoyen affligé par la perte de son fils Scott, tué en Iraq où il s’était engagé en tant que soldat. Lorsque le mouvement anti-guerre a connu son apogée, Carlos était présent à chaque manifestation. Carlos et sa compagne, Melida, étaient aussi présents sur le site de l’incident du Marathon.

    Parmi les héros oubliés de l’incident de Boston, figurent le personnel de l’Association des infirmier(e)s du Massachusetts (Massachusetts’ Nurses Association, MNA), un syndicat qui se bat tous les jours pour garantir les effectifs du personnel afin d’accorder des soins de qualité aux patients, face aux entreprises hospitalières privées dont le but est de “réduire les couts”. Les infirmier(e)s de la MNA ont soigné les victimes de l’attentat et poursuivront leur campagne de maintien des effectifs.

    Seamus Whelan, militant de la MNA et membre de Socialist Alternative, par ailleurs candidat aux élections pour la mairie de Boston, a déclaré que : « Après cette horrible attentat qui n’a causé que terreur et tragédie, nous voyons clairement la nécessité de soins de santé gratuits, garantis et de qualité. Le personnel médical, afin d’accorder un meilleur traitement aux patients, se trouveront à l’avant-garde de la lutte contre le plan d’Obama de coupes dans le budget de la sécurité sociale, de Medicare et de Medicaid ».

    Le débat sur l’immigration

    Les politiciens capitalistes qui se trouvent dans l’antichambre du pouvoir ont prévu d’entamer un débat sur l’immigration plus tard cette année. La récente tragédie est maintenant instrumentalisée par les médias de droite afin de renforcer le sentiment anti-immigration. Cela pourrait gâter le débat et le pousser vers la droite.

    Les jeunes qui ont été accusés d’avoir commis cet acte horrible sont des immigrés qui ont passé la plupart de leur vie aux États-Unis. Il est insensé d’attaquer l’ensemble des immigrés ou des musulmans pour cette unique raison. Depuis, on a déjà vu une femme musulmane se faire attaquer dans le quartier populaire de Malden. Contrairement à la propagande médiatique, la vérité est que la plupart des attentats et meurtres de masse qui ont été perpétrés et qui continuent à être perpétrés aux États-Unis l’ont en fait été par des hommes blancs non-musulmans.

    Toute attaque sur les droits civiques des travailleurs immigrés serait en fait une attaque sur l’ensemble de nos droits, puisque cela renforcerait le bras de la réaction contre les travailleurs et contre les jeunes. Toute loi soi-disant “anti-terroriste” qui prétend viser les “terroristes” ou les immigrés est en fait une attaque anti-démocratique déguisée qui sera ensuite utilisée contre les militants qui se battent contre le pouvoir des multinationales, comme on l’a vu ces dernières années, quand le FBI et la police ont étendu le champ des compétences anti-terroristes qui leur ont été octroyées après le 11 septembre 2001 pour pouvoir réprimer tous les militants du mouvement Occupy, les militants anti-guerre et les militants syndicaux.

    Socialist Alternative est en faveur de la naturalisation immédiate et complète de l’ensemble des travailleurs sans-papiers. Cela est bien loin de la pseudo-“réforme de l’immigration” proposée par Obama, dont le but n’est que de fournir aux grands patrons une main-d’œuvre bon marché et constamment menacée de déportation, tout en créant un processus long, cher et humiliant que les sans-papiers doivent accomplir afin de se faire naturaliser, tout en niant tout statut légal à la minorité de ceux qui sont aujourd’hui sans-papiers.

    La naturalisation des travailleurs immigrés renforcerait leur confiance dans leur capacité à lutter pour de meilleurs salaires et de meilleures allocations sociales. Cela renforcerait l’ensemble des travailleurs à la table des négociations et dans les luttes contre les coupes budgétaires. Les immigrés ont toujours contribué à construire les syndicats aux États-Unis, et ils continueront à le faire.

    Arrestation à domicile de masse, réjouissances

    Vendredi, près d’un million de résidents du Grand Boston ont reçu l’ordre de rester chez eux et de ne pas quitter leur domicile. On nous a dit que cela aiderait les enquêteurs à localiser le suspect, un jeune homme âgé de 19 ans, alors en fuite. Les rues étaient complètement abandonnées, Boston a été transformée en un tableau de film d’apocalypse.

    Le suspect a été attrapé peu après que cet ordre ait été levé, parce qu’un résident de Watertown, le faubourg où s’est déroulée la fusillade, a découvert le suspect sur son bateau en sortant de chez lui.

    Il y a alors eu une grande explosion de joie, tout le monde était réconforté en se disant que le cauchemar était terminé. Cependant, les effets de ces événements vont se faire sentir encore longtemps. La classe dirigeante a maintenant une occasion de faire passer de nouvelles lois “anti-terroristes” qui accroitront le pouvoir répressif de l’État et de continuer à diffuser une propagande de droite raciste, anti-islam et anti-immigration.

    Toutefois, la conscience de la population n’est pas la même que celle qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001, où on avait vu naitre un soutien massif à la guerre et aux attaques sur les droits démocratiques. Lorsque Socialist Alternative a dressé son stand dans la rue à Boston samedi, c-à-d un jour après l’ordre de rester à la maison, nous n’avons pas été confrontés à la moindre hostilité. Sur nos pancartes, il était écrit : « Défendons les droits démocratiques », « Non aux attaques contre les immigrés ».

    La plupart des gens sont épuisés par toutes ces émotions et cherchent des réponses. À la base de tout se trouve le système capitaliste qui crée l’aliénation, la guerre, la pauvreté, et le sentiment d’impuissance qui mène à de tels actes détestables. Seule la puissance de la solidarité des travailleurs peut surmonter ces calamités et le système qui les engendre.


    (1) Pour bien comprendre : située au nord-est des États-Unis, Boston est une ville de 5 millions d’habitants, la dixième plus grande ville des États-Unis. Capitale de l’état de Massachusetts, elle est aussi une des plus vieilles villes du pays, fondée par la première vague de colons britanniques en 1630. Aujourd’hui, elle est un important centre historique, économique et culturel. Le Marathon de Boston est quant à lui une véritable institution : il se déroule chaque année depuis 1897, avec en moyenne 20 000 participants et 500 000 spectateurs.

  • Zero Dark Thirty. Un film de propagande sur la traque de Ben Laden

    Le film raconte l’histoire de la ‘‘plus grande chasse à l’homme de l’Histoire’’, celle d’Oussama ben Laden. La réalisatrice Kathryn Bigelow affirme que la neutralité artistique est respectée, mais ce film n’est que de la pure propagande en faveur de la politique étrangère américaine qui a fait suite au 11 septembre 2001, particulièrement au niveau du recours à la torture.

    par Eddie McCabe

    L’histoire suit une jeune agente de la CIA, Maya (jouée par Jessica Chastain), dont la farouche détermination plus de dix ans durant fut la clé de la découverte de Ben Laden et de son exécution sans aucune forme de procès, de même que beaucoup d’autres femmes et hommes qui se trouvaient dans la même maison.

    Grâce à la collaboration du gouvernement américain, nous avons avec ce film un aperçu des opérations de la CIA et une idée précise des techniques de torture. Pour le reste, l’histoire est prévisible et, malgré les 2 heures et demi que dure le film, les personnages restent sans profondeur. Le personnage principal est une solitaire froide et impitoyable directement sortie de l’école de la CIA. Il s’agit plus d’un robot que d’un être humain.

    Le film commence par les images horribles des attentats du 11 septembre 2001, avec également des images d’attentats- suicides méprisables commis par des groupes affiliés à Al-Qaïda. La torture est présentée comme la réponse normale face à ces crimes horribles. L’information qui conduira finalement à trouver Ben Laden a été soutirée par la torture. Le plus frappant est toutefois ce qui est à peine soulevé dans le film, à savoir l’invasion et l’occupation de l’Afghanistan et de l’Irak et le massacre par l’impérialisme américain de centaines de milliers de personnes innocentes. L’effet de la politique étrangère américaine au Moyen-Orient après le 11 septembre est totalement ignoré.

    Alors que le régime d’Obama est loué par l’establishment pour l’élimination d’Oussama Ben Laden, rien n’est dit sur le fait que les États-Unis soutiennent aujourd’hui des groupes similaires à Al-Qaïda en Libye et en Syrie, tout comme Ben Laden l’avait été dans les années ‘80.

  • 10 ans après le début de la guerre en Irak

    La moisson impérialiste de la mort et la destruction

    Il y a dix ans de cela, sous la dénomination, la coalition dirigée par les États-Unis attaquait l’Irak. Malgré une énorme opposition publique, symbolisée par dix millions de manifestants anti-guerre à travers le monde le 15 et 16 février 2003, la campagne ‘‘choc et effroi’’ de bombardement débuta le 20 mars suivie, quelques heures plus tard, de l’invasion territoriale.

    Par Niall Mulholland, Socialist Party (CIO Angleterre et Pays de Galles)

    L’énorme force militaire envahissait une population qui avait souffert de 35 ans de dictature sous Saddam Hussein, de la guerre du Golfe de 1991, et de 13 ans de sanctions cruelles des Nations Unies, qui ont détruit l’économie irakienne, réduit des millions de gens à la pauvreté et couté de un demi-million à un million de vies irakiennes.

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    ‘‘Ravager, massacrer, usurper sous de faux noms, ils appellent cela l’empire ; et, où ils ont fait un désert, ils disent qu’ils ont donné la paix.’’ Caius Cornelius Tacitus (Tacite, 56-117), historien romain.

    La fiction des armes de destruction massive

    La guerre de 2003 fut « justifiée » par un torrent de propagande et de mensonges émanant de Washington et de Downing Street, relayé par la complicité de l’appareil médiatique de droite.

    Le président Bush accusait alors le dictateur irakien, Saddam Hussein, de tenter d’acquérir de l’uranium pour développer des « armes de destruction massive ». Le secrétaire d’État américain, Colin Powell, annonça aux Nations Unies que l’Irak se munissait de capacité d’armes biologiques. Tony Blair, le premier ministre anglais du Labour Party, proclama que les armes de destruction massive irakiennes pouvaient être prêtes à être utilisées « dans les 45 minutes ». Saddam fut aussi accusé de soutien à Al-Qaida.

    Tout ceci n’était que mensonges. Très vite après l’invasion, les forces occupantes ne purent apporter les preuves d’existence des armes de destruction massive de Saddam ou des liens entre l’ancien régime de Saddam et le « terrorisme ». En fait, ce fut l’occupation qui causa le ressentiment qui permit à la terreur d’Al-Qaida de s’installer en Irak.

    A la veille du 10ème anniversaire de la guerre, l’ancien premier ministre déclarait encore à la BBC : « Quand vous me demandez si je pense aux pertes de vie depuis 2003, bien sûr. Je serais inhumain de ne pas le faire, mais pensez à ce qui serait arrivé si on avait laissé Saddam en place. »

    Les commentaires habituels de Blair ne s’attachent pas à l’énorme coût humain de la guerre. Selon plusieurs études ; de 2003 à 2011, de 150.000 à 400.000 irakiens ont violemment perdu la vie. The Lancet, journal médical réputé, a estimé un chiffre encore plus gros de 600.000 morts violentes entre 2003 et 2006 seulement. Ajouté à cela, il y a des milliers d’irakiens qui sont toujours portés disparus et des milliers d’américains, d’anglais et d’autres soldats de la coalition militaire qui ont péris ou ont été sévèrement blessés.

    La moisson de la mort en Irak a laissé 2 millions de veuves qui doivent, seules, rapporter le pain dans leur foyer et 4 à 5 millions d’orphelins (dont 600.000 qui vivent dans les rues). La guerre a poussé 4 millions de personnes à fuir, dont 1 million vers la Syrie. 1,3 millions d’irakiens ont dû fuir ailleurs en Irak. Depuis 2008, de ceux-ci, seule 1 personne sur 8 de a pu rentrer chez elle.

    L’aventure irakienne de Bush et Blair a également eu un énorme coût pour l’économie américaine. Selon l’économiste Joseph Stiglitz, ancien chef de la Banque Mondiale, cela a prélevé 3 trillions de dollars hors de l’économie américaine. Alors qu’il y a toujours des fonds pour mener des guerres à l’étranger pour le compte des profits et des intérêts commerciaux, les travailleurs anglais et américains voient leur niveau de vie tomber dramatiquement.

    Les justifications de Blair continuent

    Les interviews de Blair n’arrivent pas à lui faire avouer les véritables raisons de l’invasion. A la place de la guerre d’agression impérialiste, c’est « l’intervention humaniste » et les tentatives de Blair et de Bush d’exporter la démocratie libérale de type occidentale au Moyen Orient qui est présentée.

    Les classes dirigeantes internationales étaient divisées quant à l’Irak. Les pouvoirs mondiaux et régionaux étaient craintifs quant aux conséquences de l’invasion et aux gains que les États-Unis allaient se faire sur leur dos. Les néo-conservateurs de Bush ont tout de même poussé à la guerre.

    Les impérialismes américain et britannique, qui avaient précédemment soutenu Saddam, ne sont pas partis en guerre pour arrêter l’oppression, introduire des droits démocratiques ou améliorer les niveaux de vie.

    Pendant des décennies, le régime sadique de Saddam a tué et terrorisé les irakiens tout en profitant du soutien occidental. Après le renversement d’un autre despote favori des occidentaux, le Shah d’Iran, l’occident encouragea Saddam à envahir son voisin. Des millions de personnes périrent ou souffrirent de terribles blessures à la suite de cette guerre qui dura 8 années.

    Mais Saddam, en envahissant le Koweït voisin en 1991, est allé à l’encontre des intérêts des impérialistes occidentaux. Le potentiel qu’avait Saddam de contrôler l’approvisionnement vital en pétrole a terrifié les pouvoirs occidentaux qui ont très rapidement constitué une force militaire massive.

    Lors de la première guerre du Golfe, la coalition menée par les États-Unis a vite repris le petit État riche en pétrole mais fut arrêtée aux frontières irakiennes. Peu d’intérêt fut porté à l’opposition à Saddam en 1991. Les forces militaires occidentales croisèrent les bras alors qu’un soulèvement des chiites et des kurdes fut brutalement réprimé par le dictateur.

    Exploitant cyniquement l’attaque terroriste atroce d’Al-Qaida du 11 septembre 2001, la Maison Blanche et Downing Street ont avidement sauté sur l’opportunité d’une intervention militaire directe pour renverser Saddam et pour imposer un régime docile pro-occidental.

    S’emparer du contrôle des réserves abondantes de pétrole irakien, estimé à 9% du total mondial, était un objectif clé pour l’impérialisme américain, en tant qu’intérêts géostratégiques vitaux dans le Moyen-Orient.

    Peut-être était-ce pour éviter que ces véritables intentions ne deviennent de notoriété publique que le Cabinet a insisté pour que le rapport Chilcot publié tardivement ne contienne aucune preuve évidente qui pourrait révéler de quoi discutaient Bush et Blair avant l’invasion.

    Appui aux dictateurs

    Avant la première guerre du Golfe et les années de sanction, le taux d’alphabétisation en Irak dépassait les 90%. 92% des irakiens avaient accès à l’eau potable et 93% bénéficiaient de soins de santé gratuits.

    En 2011, après l’occupation impérialiste, 78% des adultes sont instruits et 50% de la population vit dans des bidonvilles (17% en 2000).

    Plus d’un million d’irakiens sont exilés à travers l’Irak. Près de la moitié des 400.000 réfugiés dans la capitale (personnes déplacées victimes de la terreur sectaire) vivent dans la misère des bidonvilles.

    Selon la Banque Mondiale, un quart des familles irakiennes vit sous le seuil de pauvreté. Moins de 40% des adultes disposent d’un emploi. Des millions de personnes manquent d’électricité, d’eau potable et d’autres services essentiels.
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    Bush et Blair n’ont pas été confrontés à la justice pour leurs crimes de guerre irakiens. La Cour pénale internationale, tout comme les Nations Unies, est dominée par les intérêts des Etats-Nations les plus puissants. Seuls les anciens despotes et les seigneurs de guerre des Balkans et d’Afrique, qui s’étaient confrontés à l’impérialisme, ont été poussés devant la Cour à La Haye.

    Parmi toutes ses justifications pour ses massacres de guerre, Blair a demandé « Si nous n’avions pas retiré Saddam du pouvoir, pensez juste, par exemple, ce qui serait arrivé si les révolutions arabes s’étaient poursuivies à l’heure actuelle et que Saddam, qui est probablement 20 fois pire qu’Assad en Syrie, essayait d’écraser un soulèvement en Irak ?

    Il est incontestable que Saddam était un tyran brutal et que son régime a massacré de nombreuses personnes dont des communistes et des syndicalistes. Mais l’ancien premier ministre n’a aucun problème avec les dictateurs en-soi. Les associés de Tony Blair conseillent aujourd’hui le despote du Kazakhstan, Nazarbayev, le boucher des travailleurs du pétrole en grève. Et l’Irak « libérée » de Blair est actuellement dirigée par le Premier Ministre Nouri al-Maliki, que même le journal de droite The Economist accuse de « tendances dictatoriales ».

    L’invasion de 2003 a considérablement augmenté parmi les arabes le sentiment d’humiliation et d’injustice vis-à-vis de l’impérialisme. Cela a été un facteur important qui a conduit aux révolutions de 2011 contre les dictateurs soutenus par l’occident dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Tout comme cela a semé la colère contre l’absence de droits démocratiques, le chômage de masse et la pauvreté dans ces sociétés.

    Le « Printemps arabe » ne justifie pas du tout l’aventure néocoloniale de Blair mais confirme en fait nos positions dans le déroulement de la guerre en Irak : que le renversement du tyrannique Saddam était la tâche de la classe ouvrière irakienne par un mouvement de masse unifié.

    Fin 2010 et début 2011, le renversement des proches alliés de l’occident, Ben Ali et Moubarak – qui étaient des dictateurs soi-disant « imprenables » tout comme Saddam – a montré que c’est aussi une voie d’action possible pour les masses irakiennes.

    « Résoudre le conflit israélo-palestinien ? »

    John Prescott, Vice-Premier ministre du Royaume-Uni (Labour) en 2003, aujourd’hui Lord Prescott, a admis récemment à la BBC que l’invasion de l’Irak en 2003 « ne pouvait être justifiée ». Il a déclaré avoir soutenu l’invasion parce qu’il croyait que George Bush avait un plan pour résoudre le conflit israélo-palestinien.

    Bush et Blair ont proclamé que la défaite de Saddam Hussein pouvait être une impulsion pour un nouveau plan pour la paix en Israël et en Palestine. Mais comme nous l’avions prévu en 2003, l’oppression des palestiniens allait continuer sans relâche après l’invasion irakienne. Pour ses propres intérêts impérialistes géostratégiques, les États-Unis continuent de soutenir Israël, son plus proche allié dans la région, pendant que l’indépendance et l’auto-détermination palestiniennes sont plus éloignées que jamais.

    Dans une interview accordée à l’édition nocturne de la BBC, Blair a consenti que « la vie quotidienne en Irak aujourd’hui n’est pas ce qu’il souhaitait qu’elle soit » quand il a mené son invasion dix ans plus tôt. Il poursuivait en disant qu’il y avait des « améliorations significatives » mais que « c’était loin d’être ce que ça devait être ».

    C’est un euphémisme ! Nous nous sommes résolument opposé à l’intervention impérialiste en 2003 et prédisions très justement que cela mènerait à l’oppression et au chaos – ouvrant les portes à une conflit sectaire – et que l’impérialisme serait englué dans un long conflit.

    La politique impérialiste de dé-Baasification du régime de Saddam largement basé sur les sunnites et la dislocation de l’armée irakienne, a entraîné des purges sectaires des sunnites. Cela a enflammé la résistance de ceux-ci.

    L’occupation coloniale brutale, incluant la torture et l’abus systématique des civils dans les prisons comme celle d’Abu Ghraib, le siège de la ville de Falloujah et le massacre de combattants de la résistance et de beaucoup de civils dans des villes comme Haditha et Balad, ont provoqué une opposition de masse croissante – non exclusivement sunnite – contre l’occupation menée par les États-Unis. Le sentiment anti-guerre a grandi aux États-Unis, en Angleterre et partout dans le monde.

    En dépit de son impressionnante machine militaire et de son trésor de guerre, la coalition fut incapable d’écraser la résistance et a recouru à la technique de « diviser pour mieux régner ». Ils ont soutenu les chiites contre les sunnites, créant une orgie de sang.

    Conséquences

    En 2004, selon des enquêtes du Guardian et de la section arabe de la BBC, l’administration Bush s’est tournée vers « l’option salvadorienne » – nommée ainsi suite au rôle joué par les États-Unis dans la gestion des escadrons de la mort d’extrême droite au Salvador dans les années ‘80. Les milices chiites ont été armées et financées par les États-Unis. Des centaines de milliers d’irakiens ont été tués et des millions exilés par la suite. Les sunnites furent les grands perdants de la guerre civile sectaire.

    Une constitution imposée par les États-Unis a institutionnalisé les divisions sectaires et ethniques. Les élections en 2005 ont vu les partis chiites remporter la majorité au parlement et le poste de premier ministre.

    Une classe dirigeante corrompue et réactionnaire et des partis politiques sectaires se battent pour les ressources naturelles irakiennes pendant que la majorité de la population vit dans la pauvreté. Bien que l’Irak dispose de 100 milliards de dollars annuels en revenus pétroliers, très peu de cet argent est alloué à la population. L’Irak est le 8ème pays le plus corrompu au monde selon Transparency International.

    La Capitale Bagdad, qui héberge un cinquième des 33 millions d’irakiens, est toujours une ville en guerre, divisée par les postes de contrôle militaires et en proie aux attentats sectaires. Bagdad et le centre du pays souffrent quotidiennement de bombardements, d’assassinats et d’enlèvements.

    L’héritage de Bush et de Blair comprend un quintuplement des malformations congénitales et une multiplication par quatre du taux de cancer dans et autour de Falloujah. Ce sont des conséquences de l’utilisation par les forces de la coalition de munitions radioactives appauvries en uranium.

    Les politiciens occidentaux aiment différencier Bagdad à la paix relative qui règne dans la région kurde riche en pétrole et dans les provinces majoritairement chiites. Mais ce n’est qu’illusion.

    Les chiites dans le sud sont relativement protégés car une communauté domine largement. Le chômage y est cependant élevé et la plupart des chiites vivent encore dans une pauvreté effroyable.

    Les Kurdes

    Des tensions entre les Kurdes, les Arabes et d’autres minorités sont toujours présentes dans le gouvernement régional kurde semi-indépendant. Au grand dam du gouvernement central de Bagdad, le régime kurde a conclu 50 accords pétroliers et gaziers avec des compagnies étrangères et exporte directement du pétrole en Turquie.

    Après des décennies d’oppression brutale, beaucoup de Kurdes espèrent pouvoir obtenir une véritable auto-détermination. Mais le gouvernement régional kurde est entouré d’états qui ont une longue histoire dans l’oppression kurde. Les dirigeants réactionnaires kurdes se sont alliés aux États-Unis et à la Turquie, qui fut l’un des pires auteurs de leur oppression.

    Un élément indicateur du conflit grandissant autour du pétrole et des territoires entre le gouvernement régional turc et le régime central irakien est l’affrontement entre les combattants peshmerga kurdes et les troupes irakiennes.

    Le retrait de Saddam n’a pas transformé le monde en « un lieu sûr » comme l’avaient promis Bush et Blair. Dans les faits, le monde est devenu encore plus violent et instable. Saddam ne possédait pas d’armes de destruction massive mais, après l’invasion de 2003, les « Etats voyous », comme la Corée du Nord, ont conclu que le seul moyen d’arrêter les attaques menées par les États-Unis contre eux était d’acquérir ces armes.

    Malgré la déroute de l’impérialisme en Irak, les États-Unis et la Grande-Bretagne continuent de mener des conflits partout dans le monde pour servir leurs intérêts vitaux. Tentant de maintenir une distance avec la guerre de Blair, Ed Miliband a déclaré que la guerre en Irak avait été une erreur mais il continue à soutenir les troupes britanniques en Afghanistan et ne plaide pas pour la fin des frappes de drones américains.

    La guerre de 2003 et l’occupation ont eu des conséquences à long terme pour la région. Installer des forces occidentales en Irak visait à isoler et à encercler davantage l’Iran. Mais Téhéran a compris qu’elle avait une influence sur le gouvernement irakien dominé par les chiites et « l’arc chiites » a été renforcé.

    En partie pour contrer l’Iran, les États réactionnaires du Golf et l’impérialisme occidental sont intervenu en Syrie, exploitant l’opposition sunnite à Assad. Le conflit syrien se répercute au Liban et en Irak, ou un « Printemps sunnite » a vu des manifestions d’opposition de masse dans les zones sunnites.

    Révolution

    La majorité des irakiens ne veulent pas être replongés dans les horreurs de la guerre civile. Mais pour empêcher d’autres conflits, pour en finir avec l’interférence impérialiste et pour se débarrasser des élites dirigeantes réactionnaires et corrompues, les travailleurs ont besoin d’une alternative.

    L’Irak avait une gauche forte jusqu’à ce qu’elle soit écrasée par la CIA dans les années ‘60 et par le régime de Saddam par la suite.

    La plus importante leçon de cette tragédie et des horreurs de la dernière décennie est la nécessité pour les travailleurs d’avoir un parti de classe indépendant pour lutter pour leurs intérêts. Un tel parti revendiquerait la nationalisation des richesses pétrolières, sous la propriété publique démocratique au bénéfice de la population.

    Comme les révolutions de 2011 en Égypte et en Tunisie l’ont montré, des luttes de masse peuvent se développer contre les tyrans et, malgré les limites du mouvement, peuvent les démettre du pouvoir. Mais pour parvenir à un véritablement changement de société, les travailleurs ont besoin d’un programme socialiste dans chaque pays, régionalement et internationalement.

  • Mali : l’intervention impérialiste n’offre aucun espoir à la classe des travailleurs

    Du Libéria au Congo et à la Somalie, de la Sierra-Léone au Rwanda et au Burundi, du Soudan au Sud-Soudan et au Kenya, en Côte d’Ivoire, au Nigéria et maintenant au Mali, une grande proportion de pays post-coloniaux et néo-coloniaux d’Afrique sont victimes de faillites étatiques. Comme le Démocratic Socialist Movement (DSM) l’a toujours défendu, la raison sous-jacente de cette faillite (qui se manifeste par des guerres, des rébellions, des coups d’états et l’instabilité gouvernementale), c’est l’incapacité des Etats à satisfaire les besoins essentiels des masses.

    Par Lanre Arogundade, Démocratic Socialist Movement (CIO-Nigéria)

    • Rubrique de ce site consacrée à l’Afrique

    Mais le glissement vers le chaos et l’anarchie est encore plus appuyé par, de temps à autre, des questions ethniques non-résolues, dont les racines se trouvent dans la volonté de s’accaparer des ressources naturelles et dans le dessin de frontières artificielles par les anciennes puissances colonisatrices.

    Il y a également l’intégration des pays africains néo-coloniaux dans le giron du capitalisme mondialisé – ce qui correspond de facto à l’agenda de re-colonisation – qui est venue avec l’imposition de politiques publiques néo-libérales et anti-pauvres à travers lesquelles la richesse se concentre en un nombre toujours plus restreint de mains pendant que l’immense majorité des pauvres et des travailleurs souffre de privations.

    La vraie tragédie de l’Afrique, c’est que ces pays sont riches en ressources humaines et naturelles, à tel point qu’une telle pauvreté devrait être une abhérration. Cependant, comme nous le voyons tous les jours, ces ressources sont sources de beaucoup plus de maux que d’aides. Ainsi, parfois, plus riche en minérai est le pays (comme la RDC ou le Nigéria) plus grand est le nombre de guerres, de guerres civiles ou le chaos de ce pays.

    Au dela de cela, la crise qui secoue le Mali n’est que le dernier chapitre d’un conte sordide. La réalité reste qu’en dépit de l’intervention de l’impérialisme francais et des forces de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ce ne sera pas la dernière crise à cause de la fragilité croissante des soi-disantes démocratie africaines. C’est cette fragilité qui a fait que la classe dirigeante malienne (civile ou militaire) s’est jetée dans les bras des forces d’intervention étrangères. Les jeunes officiers formés par les Etats-Unis, qui avaient préalablement planifié un coup d’état contre le gouvernement civil, ont dû se rétracter quand ils se sont rendus compte du sous-équipement et de la sous-motivation de leurs troupes.

    Aucune défaite des forces islamistes au Nord Mali ne pourra sortir la grande majorité des maliens de la pauvreté aussi longtemps que le système d’oppression capitaliste se maintiendra aux commandes.

    Bien que la cause immédiate de la crise actuelle est la pression des restes des forces touaregs (qui ont conservés leur loyauté d’autrefois à l’ex-régime de Muhammar Khadafi) pour obtenir par la force leur Etat propre, le facteur déterminant dans cette crise reste le fait que le gouvernement de Bamako a pratiquement perdu toute légitimité à cause de son incapacité à résoudre les problèmes fondamentaux auxquels est confrontée la population malienne. En lancant un appel à l’intervention militaire étrangère, la classe dirigeante malienne a agit de facon à classer l’affaire, après avoir précipité l’économie dans un état de dépendance envers l’aide étrangère qui lui permet à peine de survivre. Comme Walter Rodney le disait dans son livre Comment l’Europe a sous-développé l’Afrique, “Si le pouvoir économique est situé en dehors des frontières nationales de l’Afrique, alors le pouvoir politique et militaire est de fait situé en dehors des frontières nationales jusqu’à ce que les masses des paysans et des travailleurs se mobilisent pour offrir une alternative à ce système de parodie d’indépendance politique.”

    En effet, c’est cette dépendance économique qui rend le Mali si vulnérable à n’importe quelle crise sur le marché des matières premières puisque les deux piliers de son économie restent la production agricole et la prospection d’or. En 2001, le Mali est devenu le 3° plus grand extracteur d’or d’Afrique avec 41 tonnes par an (après l’Afrique du Sud et ses 391 tonneset le Ghana avec 72 tonnes). Il n’est pas exclu que les riches réserves d’or du pays aient été une motivation majeure pour les rebelles, de même que l’étalage des vastes ressources minérales de RDC continue d’encourager des rébellions armées répétées et tout comme les “diamants du sang” constituent le facteur central dans la guerre menés par les rebelles de Charles Taylor qui toucha la région de la rivière Mano (Libéria, Sierra Léone et Côte d’Ivoire) des années ’90 jusqu’à tout récemment.

    Pourtant, le Mali figure dans le classement des 25 pays les plus pauvres au monde selon l’Observatoire Economique Africains. La croissance économique s’est écroulée pour atteindre 1,1% en 2011, une situation économique attribuée en partie “ à la crise post-électorale de la Côte d’Ivoire, à la guerre en Lybie et à la flambée des prix du pétrole, du gaz et de la nourriture”, avec comme conséquence un boom de la pauvreté pendant que le chômage frappe les catégories les plus jeunes de la population dont 15,4% des 15-39 ans. “Les jeunes sans emploi représentent 81,5% du total des sans emlplois du pays.” Tout cela est arrivé après que le pays ait accepté le prêt du FMI qui précède chronologiquement l’incursion rebelle au Nord-Mali

    Malheureusement, ce niveau de pauvreté n’arrêtera pas les impérialistes dans leur volonté de faire payer au pays les frais liés à l’entrée en guerre, tout comme l’Irak a dû le faire et doit toujours le faire pour la guerre du Golfe, via ses ressources pétrolières, ou comme le Libéria a dû payer sa propre guerre avec ses abondantes plantations de caoutchouc qui sont désormais vendues insouciamment à des intérêts économiques étrangers. Le plus grand propriétaire mondial de caoutchouc peut se vanter de ne pas détenir sur son territoire national la moindre usine de caoutchouc ne serait-ce même que pour les semelles de pantoufles…

    Au Mali, cette volonté se présente sous la forme de nouvelles exploitations impitoyables des gisements d’or et de la politique économique néo-libérale via la privatisation des principaux secteurs de l’économie.

    Des pays comme le Nigéria sont extrêmement désireux de contribuer à l’envoi de troupes au Mali, car ils sont confrontés à leurs propres crises internes. La classe dirigeante Nigériane s’appuie sur les services secrets étrangers (américains, israëliens et anglais) pour faire face aux campagnes de bombardements de Boko Haram (organisation islamiste nigériane qui est en rébellion armée dans ce pays et est également présente au Mali, ndlr ). Apparemment, cette intervention est aussi un moyen d’envoyer l’avertissement que l’utilisation de la force brute soutenue par des puissances étrangères peut devenir une option au Nigéria.

    Cependant, nous devons mettre en garde contre cette réponse musclée et militaire qui échouera à enrayer la menace posée par l’insurrection de Boko Haram. Il convient de rappeler que ce sont les brutales réponses militaires – avec le meurtre de sang-froid du leader de Boko Haram, Mohammed Yusuf, en 2009 – qui ont conduit à l’escalade des activités de Boko Haram avec son cortège de massacres insensés et de destructions debridées des institutions d’Etat et de bâtiments l’Eglise, tous deux percus comme des ennemis.

    Pareillement, après des années d’expéditions militaires par les pouvoirs capitalistes mondiaux menés par les Etats-Unis – et qui ont coûté des milliards de dollards et la vie de centaines de milliers (si ce n’est de millions) de soldats et de personnes sans défenses – des pays comme l’Afghanistan, l’Irak, le Pakistan ou encore la Lybie où les forces impérialistes ont mené une guerre contre les soi-disant terroristes, restent les pays les plus instables, où la pauvreté règne, des pays non-démocratique et plus divisés que jamais.

    Evidemment, les conséquences de l’actuelle expédition impérialiste au Mali ne va qu’empirer la situation politique et sociale du Mali et du Nigéria qui a donc envoyé des soldats commme composantes des troupes de la CEDEAO. Les insurgés tuant déjà beaucoup de soldats déployés au Mali.

    Les véritables socialistes et les véritables militants de la classe ouvrière continueront de s’opposer à l’intervention impérialiste au Mali et dans d’autres parties de l’Afrique car elle n’offre aucune perspective d’espoir pour les travailleurs. Mais les forces de la désintégration continueront d’être présentes tant qu’il n’y aura pas d’intervention décisive de la classe ouvrière agissant de concert avec les paysans pauvres et les fermiers.

    Il est donc devenu impératif de faire croître la conscience sociale des travailleurs à travers la construction d’un puissant mouvement politique avec l’objectif de conquérir le pouvoir sur base des idées socialistes.

    Seul un gouvernement des travailleurs et des paysans pauvres pourra opposer la garantie du droit à l’autodétermination aux tentatives des groupes armés de s’imposer non démocratiquement et par la force aux populations.

    Du Mali au Nigéria, au Libéria, au Kenya et au Soudan, un tel gouvernement devra prendre les décisions pour aller vers la nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique et la gestion des travailleurs dans l’objectif de libérer les ressources nécessaire à la réalisation d’un programme d’investissement public massif dans l’éducation, la santé, les logements et les infrastructures rurales.

  • Intervention au Mali : Impérialisme ou "guerre humanitaire" ?

    Face aux terribles méthodes réactionnaires des djihadistes qui ont pris le pouvoir au Nord du Mali, aux côtés du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), l’intervention militaire française (qui reçoit entre autres l’appui logistique de l’armée belge) s’est présentée comme une aide extérieure – à la demande des Maliens "eux-mêmes" – pour défendre la ‘’démocratie’’ et les ‘’droits de l’homme’’. Il est certains que les terribles méthodes des groupes djihadistes réactionnaires révulsent à juste titre. Doit-on pour autant soutenir cette intervention ? Quelles solutions sont réellement capables de pacifier la région ?

    Par Nicolas Croes, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste

    • Sahel : Non à la guerre au Mali ! L’intervention impérialiste va approfondir la crise et l’instabilité

    Une situation sociale désastreuse

    Malgré ses grandes ressources naturelles (le Mali est le troisième producteur d’or d’Afrique), ce pays est aujourd’hui l’un des plus pauvres au monde. En 2011, il s’est classé 175e sur les 187 pays pris en compte par l’Indice de développement humain du Programme des Nations Unies. Le taux de mortalité infantile est faramineux, de même que la malnutrition, l’analphabétisme… ce à quoi s’ajoute aussi la pratique largement répandue de l’excision.

    Toute la région au Nord du ‘’Mali vert’’ connait une situation plus dramatique encore. Cette région a toujours été défavorisée en termes d’investissements et d’infrastructures, tant durant la période de la colonisation française qu’après l’indépendance (en 1960), et plus particulièrement encore sous la dictature du général Moussa Traoré (à partir de 1968). De plus, les pluies se tarissent en raison du réchauffement climatique, une catastrophe pour tous les peuples de la région qui dépendent quasi uniquement de l’élevage et de fermes. Cette situation globale liée à la chute du tourisme (en conséquence de la crise et de l’augmentation des violences) a laissé des villes comme Tombouctou totalement sans ressources à l’exception de l’aide humanitaire limitée – et souvent intéressée – venue de l’occident et d’ailleurs (notamment, précédemment, de la Libye de Kadhafi).

    Il n’est pas exagéré de dire que les zones désertiques du Nord constituent un véritable océan de misère, de colère et de désespoir. Voilà le terreau pourri sur lequel ont pu proliférer mafias de trafiquants de drogue, milices armées, combattants de type Al-Qaïda, kidnappeurs, etc.

    La responsabilité du régime de Bamako

    Les problèmes dans le Nord du Mali sont connus de longue date. Les révoltes y ont été nombreuses, particulièrement en 1990. Ce fut d’ailleurs l’un des facteurs (mais ni le seul, ni le plus important) qui a conduit à la chute de la dictature de Traoré en 1991. Il a fallu attendre 1996 pour que les différents groupes touaregs brûlent symboliquement leurs armes en échange de promesses d’investissements destinés à améliorer les terribles conditions de vie en vigueur dans cette région. Mais ils ont largement été trahis, et ne furent pas seuls dans ce cas.

    La dictature de Traoré s’est effondrée à la suite d’une véritable révolte des masses, avec une mobilisation extraordinaire de la jeunesse (qui a connu de régulières explosions de colère depuis 1977), des femmes et de la base de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM). Grèves générales et manifestations de masse ont déferlé sur le pays pour réclamer la fin de la dictature, mais aussi plus de justice sociale.

    Faute de prolongement politique résolu à s’en prendre aux racines du système, un vide a été laissé pour qu’une aile de la hiérarchie militaire opère un coup d’État afin d’assurer une ‘’transition démocratique’’ avant tout destinée à préserver la structure de l’État et le système d’exploitation tout en sacrifiant le dictateur (gracié en 2002). Malgré tout, le régime présidentiel autoritaire a eu du mal à être installé, et les protestations de masse se sont poursuivies (notamment en 1993).

    Le régime a continué à se plier en quatre pour servir les intérêts de l’impérialisme, essentiellement français, et s’est soumis de bonne grâce aux diktats du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale en appliquant un politique néolibéral sauvage qui a détruit les services publics existants. Ce fut plus particulièrement le cas dans les années 2000, sous le règne d’Amadou Toumani Touré, le putschiste de 1991 élu à la présidence en 2002.

    Socialisme ou barbarie

    Ni en Afghanistan, ni en Irak, ni ailleurs, la guerre n’a été la solution pour instaurer la démocratie, mais, par contre, la ‘’lutte pour la démocratie’’ a systématiquement servi à masquer la défense des intérêts impérialistes. Dans le cas du Mali, il s’agit de s’assurer le contrôle des ressources de la région, au Mali, mais aussi au Niger voisin. La France puise plus d’un tiers de l’uranium nécessaire à ses centrales nucléaires au Niger. Elle vient d’ailleurs de décider d’envoyer ses troupes spéciales pour protéger l’uranium du géant français du nucléaire, Areva (c’est la première fois que les forces spéciales servent de milice pour une entreprise privée). La ‘’Françafrique’’ existe toujours bel et bien, comme l’avait encore illustré l’Opération Licorne en Côté d’Ivoire, pays lui aussi voisin du Mali. Si une grande partie de la population peut aujourd’hui favorablement accueillir les troupes étrangères face au danger du djihadisme réactionnaire, la réalité du ‘’Malifrance’’ ne va pas être bien longtemps masquée. Aujourd’hui, de nombreux rapports font déjà état de crimes de guerre des deux côtés du conflit, tandis que les troubles se sont étendus jusqu’en Algérie, où les braises du sanglant conflit interne des années 90’ n’ont jamais été éteintes.

    Seul un mouvement organisé sur une base de classe et résolu à livrer aux masses le contrôle des ressources du pays est apte à résoudre les divers problèmes entre ethnies (Touaregs, Bambaras, Dogons, Bozos…), en éliminant la division fratricide que peut entraîner la lutte pour la survie en désespoir de perspectives communes.

    Les travailleurs et les pauvres du Mali jouissent d’une longue tradition de lutte, un tel mot d’ordre n’a rien d’un fantasme.

  • Plus jamais de massacre à Gaza !

    Stop à la terreur d’Etat israélienne !

    Depuis le début de l’opération ‘‘Pilier de Défense’’, 155 Palestiniens et 5 Israéliens ont été tués. L’actuel cessez-le-feu dans la bande de Gaza représente évidemment un soulagement. Mais de nouveaux bains de sang sont malheureusement inévitables à moins d’opérer un changement fondamental dans la région, pour les intérêts de la classe ouvrière et des pauvres de toute la région : un changement de système.

    Des hommes, des femmes et des enfants d’un bout à l’autre de la bande de Gaza ont été victimes d’une terreur abjecte alors que la zone était bombardée depuis le ciel et la mer. Au-delà des morts et des blessés, les 1,7 millions d’habitants ont été traumatisés. Les milices et leurs équipements n’ont pas été seuls à être visés, le QG du gouvernement, les postes de police et les stations de télévision ont aussi eu à subir des attaques, et qu’importe même la présence d’enfants ! Ainsi, une famille de 11 personnes a été décimée dans l’explosion qui a ravagé leur maison, parmi lesquels 4 enfants.

    Seule une minorité d’habitants de Gaza possède un abri anti-bombes. Ils ne sont nulle part en sécurité. Le plus grand hôpital est à court de nombreux médicaments essentiels, de lits et d’équipement de base alors que qu’il y a également une pénurie d’énergie.

    La plupart des médias capitalistes internationaux ont blâmé les attaques de roquettes palestiniennes contre Israël afin de justifier l’offensive contre Gaza. Ils ne faisaient guère que rendre écho aux discours de dirigeants tels que Barack Obama, lui-même responsable d’atrocités en Afghanistan et ailleurs, qui ont accusé les dirigeants du Hamas du massacre perpétré par Israël en disant à peine un mot sur les dirigeants israéliens.

    On a entendu peu de voix s’élever pour dire que l’armée israélienne inflige à la population palestinienne des territoires occupés une répression brutale et quotidienne, quasiment depuis toujours. Ainsi, entre les trois semaines de l’opération ‘‘Plomb durci’’ dans la guerre de Gaza de 2008-2009 (qui avait causé la mort de 1315 Palestiniens) et le début de cette dernière offensive, 319 autres Palestiniens avaient été tués. Même si toute mort est tragique, le nombre de Juifs israéliens tués par des Palestiniens est bien plus bas : 13 sont morts durant l’opération ‘‘Plomb durci’’ et 20 entre les deux offensives. Une semaine encore avant que Benjamin Netanyahu ne décide d’accroître la violence d’Etat le 14 novembre dernier, 7 avaient été tués par les forces israéliennes et 52 blessées.

    L’offensive terriblement brutale qui a alors été enclenchée a été un cauchemar pour les habitants de Gaza qui n’apportera ni la paix ni la sécurité à la population israélienne. Cette attaque a été provoquée par la soif de pouvoir de Netanyahu et de ses ministres, qui espéraient augmenter leur soutien en vue des prochaines élections législatives. L’invasion de 2008-2009 s’était elle-aussi déroulée en période pré-électorale.

    Le Mouvement de Lutte Socialiste, la section du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) en Israël/Palestine, a participé aux manifestations anti-guerre en Israël a appelé à la fin immédiate du massacre ainsi qu’à la destitution de ce gouvernement israélien de droite ‘‘ami des grandes entreprises et des colonies’’.

    • Plus de massacre à Gaza ! Manifestons notre refus !
    • Stop au blocage de Gaza. Ouverture de la frontière Gaza-Egypte.
    • Pour un retrait immédiat de l’armée israélienne du territoire palestinien.
    • Pour une lutte de masses des Palestiniens, sous leur propre contrôle démocratique, pour lutter pour une véritable libération nationale.
    • Pour la construction d’organisations indépendantes de travailleurs en Palestine et en Israël.
    • Pour une lutte destinée à renverser les gouvernements capitalistes et à installer des gouvernements représentatifs des travailleurs et des pauvres, des gouvernements qui mettront fin à l’oppression, défendront les droits démocratiques de tous, y compris les minorités, et détruiront le capitalisme et l’impérialisme. 
    • Pour l’instauration du socialisme démocratique en Palestine, à Israël, et tout le Moyen-Orient.
  • Elections aux USA – And the winner is … Wall Street !

    Durant tout le mois d’octobre, l’écart s’est resserré dans la course électorale américaine entre Mitt Romney et Barack Obama. Le cadidat républicain a gagné en soutien en exploitant la profonde déception éprouvée envers Barack Obama ainsi que l’état encore déplorable de l’économie des Etats-Unis. La polarisation s’est accrue et, simultanément, le soutien pour Obama s’est développé, beaucoup le considérant comme le ‘‘moindre mal’’ et étant prêts à voter pour lui à contrecœur pour ne pas laisser passer la droite Républicaine.

    Brandon Madsen de Socialist Alternative (partisans du CIO aux USA)

    Aucun doute n’existe quant au vainqueur de ces élections présidentielles : ce sera Wall Street et le grand capital ! Les élections de 2012 ont encore plus été inondées d’argent par les entreprises que n’importe quelle élection précédente, avec une estimation de 5,8 milliards de dollars injectés dans la course électorale !

    En 2008, Barack Obama a été élu à la présidence à la suite d’un tourbillon d’enthousiasme pour ‘‘l’espoir’’ (Hope) et le ‘‘changement’’ (Change) qu’il promettait à l’Amérique. Mais ce sentiment est retombé depuis longtemps.

    Sous sa présidence, des dizaines de millions d’Américains ont souffert du chômage, des fermetures d’entreprises et des expulsions. Le haut niveau de chômage structurel a à peine changé depuis 2009. Selon le Bureau of Labor Statistics, en février 2012, 42,6% des 23,5 millions de chômeurs étaient sans travail depuis plus de 6 mois.

    Selon le Bureau de Recensement des USA, 49,1 millions d’Américain vivent sous le seuil de pauvreté, et 97,3 autres millions sont classés dans les ‘‘revenus faibles’’ – c’est-à-dire juste au dessus du seuil de pauvreté. Cela représente au total 146,4 millions d’habitants des USA, soit près de la moitié de la population du pays. Ce nombre a augmenté de 4 millions pendant le mandat d’Obama, et cela touche dans une plus grande proportion les Noirs, les Latinos et les femmes. Pendant ce temps, sous Obama, les riches ont continué à s’enrichir énormément. Une analyse des déclarations de revenus montre que 93% des augmentations de revenus ont été empochées par les 1% les plus riches et 37% par les 0,1% les plus riches à eux seuls.

    Des promesses rompues

    Bien qu’il ait promis le contraire, Obama a dirigé les USA sur la même voie de corporatisme de droite, d’impérialisme et de destruction de l’environnement que ses prédécesseurs. Il a soutenu le sauvetage de Wall Street en laissant tomber les travailleurs et les plus pauvres. Son budget 2011 a représenté la plus grande chute des dépenses publiques de l’histoire américaine et a eu un sérieux impact sur l’enseignement, la santé et le travail.

    La grande promesse d’Obama envers les syndicats était de faire voter l’Employee Free Choice Act, qui aurait rendu plus facile l’organisation syndicale. Cette promesse a été abandonnée et oubliée presque immédiatement après l’investiture d’Obama.

    Obama avait promis la fin des politiques impérialistes au Moyen-Orient de l’ère de Bush. En réalité, il a augmenté les dépenses militaires, intensifié la guerre en Afghanistan, bombardé et envahi la Libye, et mené plus d’attaques de drones (le plus grand nombre jamais connu) au Yémen, au Pakistan et en Somalie (des pays contre lesquels les USA ne sont même pas en guerre). Il avait aussi promis la fermeture du camp de Guantanamo, toujours ouvert actuellement.

    Le ‘‘moindre mal’’

    Malgré l’atroce bilan d’Obama, la perspective de la victoire du candidat républicain Mitt Romney est assez terrifiante pour que des millions d’Américains votent tout de même pour le candidat démocrate, pour ne pas laisser passer Romney.

    Cependant, la seule raison pour laquelle Romney (un vautour capitaliste de la pire espèce, tellement à droite que même certains républicains ne sont pas enthousiaste sur sa candidature) a une chance de gagner est qu’Obama a totalement échoué à répondre aux problèmes auxquels font face les USA. Cela a aussi permis la montée du populisme de droite, incarné par des tendances comme le Tea Party ou encore comme les libértariens de et Ron Paul.

    L’échec des Démocrates à résoudre la crise économique permet à la logique tordue des fanatiques et à l’utopisme capitaliste de se frayer un chemin. Loin d’être capables d’empêcher les pires de la droite de se renforcer, les Démocrates leur ont grand ouvert la porte.

    Dans les médias, les différences relativement superficielles entre les candidats sont exagérées et utilisées pour maintenir l’illusion qu’il y a un réel choix dans ces élections. La réalité qui se cache derrière cette illusion est que les deux candidats sont fondamentalement d’accord sur les problèmes les plus fondamentaux qui touchent les travailleurs. En plein dans la pire crise de l’emploi rencontrée depuis la Grande Dépression des années ‘30, les deux partis sont rejettent tout programme d’emplois financé au niveau fédéral. Avec leur idéologie pro-capitaliste, ils s’opposent de façon quasiment moraliste à la création d’emplois par l’Etat, en disant aux travailleurs qu’ils doivent attendre que les aléas des marchés et du secteur privé penchent en leur faveur.

    La politique d’Obama pour l’enseignement atteint des sommets d’anti-syndicalisme et de privatisations. Les Démocrates ont tellement attaqué les professeurs que le colistier de Romney, le membre du congrès et partisan du Tea Party Paul Ryan, a félicité le maire démocrate de Chicago, Rahm Emmanuel, pour sa manière de traiter la grève du syndicat des professeurs de Chicago !

    Les deux partis sont d’accord sur la nécessité d’une ‘‘réforme’’ (c’est-à-dire, de commencer à démanteler et à privatiser) les programmes de ‘‘prestations’’ tels que Medicare, Medicaid et Social Security, afin de diminuer le déficit budgétaire. L’exemple le plus frappant d’accord entre les deux partis est peut-être celui sur la nature du renflouement des banques et le fait d’en faire supporter la facture par les travailleurs et les pauvres.

    Sur la question fondamentale de la protection du système capitaliste, il n’y a aucune différence concrète entre ces deux partis.

    Obama n’a pas seulement renouvelé sans le changer le Partiot Act de Bush, qui légalise différentes formes d’espionnage des citoyens par l’Etat, mais il a aussi donné pour la première fois des justifications juridiques pour, entre autres, la détention pour une durée indéterminée de n’importe qui à travers le monde, y compris des citoyens américain, sans charges ni procès.

    En fait, la plus grande différence entre Obama et Bush est qu’Obama a été capable d’appliquer des politiques bien plus à droite que Bush, sans s’attirer la colère massive des organisations du mouvement social, des syndicats et des libéraux de gauche en général.

    C’est en ce sens qu’Obama ne peut même pas être qualifié de ‘‘moindre mal’’ mais, selon le mot de Glen Ford du Black Agenda Report, ‘‘du mal le plus efficace’’.

    Une alternative de gauche

    C’est pourquoi il est urgent de construire une alternative pour et par la classe ouvrière et de rompre avec le système bipartiste, afin de donner à la classe ouvrière une voix politique dans ce système où ils n’en ont pas à ce jour.

    Non seulement il y a chez les travailleurs une aspiration à un choix viable d’un troisième parti, comme le montrent différents sondages nationaux, mais le potentiel est bien présent pour le construire au sein du mouvement ouvrier.

    En 2008, les syndicats américains ont donné 400 millions de dollars à Obama et aux Démocrates, un chiffre qu’ils veulent dépasser cette année. De plus, l’AFL-CIO (la plus grande confédération syndicale Américaine) a levé 400.000 volontaires destinés à militer pour les candidats démocrates. Cela est suffisant pour construire un troisième parti crédible qui représente les intérêts des travailleurs et ne prend pas l’argent des grandes entreprises.

    Rompre avec la mainmise des deux partis sur la politique américaine n’est donc pas une question de faisabilité mais de volonté politique.

    Malheureusement, jusqu’ici les dirigeants des syndicats et des autres organisations du mouvement social ont échoué à rassembler leur volonté et sont restés attachés au Parti Démocrate avec toutes ses conséquences désastreuses.

    Tout en luttant pour essayer de changer cela, Socialist Alternative (les partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière) appelle à voter pour le candidat à la présidence des Verts, Jill Stein, aux élections à venir. Stein défend un ‘‘New Deal Vert’’ pour l’emploi, la fin des guerres, l’annulation de la dette des étudiants, et appelle à un réel système de santé, entre beaucoup réformes progressistes.

    Il n’est pas question ici d’une approbation générale du Parti Vert, qui n’arrive pas à voir le capitalisme comme le problème central ou à se baser décisivement sur la classe ouvrière. Cependant, la campagne de Jill Stein avait le plus de potentiel d’être une campagne de gauche forte dans le pays et, de cette façon, de montrer la voie à suivre le plus clairement pour que la gauche rompe avec les Démocrates.

    L’étau des deux partis capitalistes dans lequel la classe ouvrière américaine et les mouvements sociaux sont coincés a bloqué le progrès et permis à tout le spectre politique de basculer à droite au cours des décennies précédentes. Il est temps de rompre avec la logique du capitalisme, de l’impérialisme et de l’austérité – et des partis qui les mettent en œuvre. Il n’y a pas de meilleur moment qu’actuellement.

  • Élections présidentielles américaines : Accorder une seconde chance à Obama ?

    Le vainqueur du duel qui oppose le républicain Mitt Romney au président démocrate sortant Barak Obama est déjà connu. Il s’agit du grand capital. Le monde de Wall Street possède les deux grands partis américains… ce fait est plus clairement que jamais exposé au grand jour. L’enthousiasme qui avait marqué l’élection d’Obama en 2008 a cédé la place à la frustration et à la colère, sur fond d’incertitudes quant aux perspectives économiques. Quant aux sommes gigantesques injectées dans cette campagne (plus de deux milliards de dollars !), elles sont insuffisantes pour masquer la perte de confiance de la population envers les partis de l’establishment.

    Article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Il est cependant certain qu’aux yeux de millions de travailleurs et de jeunes, la perspective d’une présidence républicaine sous les traits de Romney est un horrible cauchemar qui agit comme une pression pour voter en faveur d’Obama. Ce principe du ‘‘moindre mal’’ a très certainement été renforcé par la candidature de l’ultraréactionnaire Paul Ryan en tant que colistier de Mitt Romney. Mais la réélection d’Obama serait-elle de nature à représenter une véritable différence pour les millions de victimes de la crise économique ? Les démocrates veulent-ils réellement faire barrage à l’agenda républicain?

    Obama, cet autre candidat des riches Les faits parlent d’eux-mêmes. La seule raison qui explique pourquoi un politicien aussi faible que Mitt Romney, un arrogant gripsou capitaliste qui suscite l’aversion jusque dans son propre camp, a tout de même une chance de battre Obama, c’est que l’administration démocrate s’est bien peu efforcée d’améliorer les conditions de vie des travailleurs et des pauvres. Toutes les promesses de la campagne de 2008 ont été rompues.

    A l’époque, Obama avait pu capitaliser la colère consécutive aux années Bush en promettant un réel changement de politique. La réalité fut tout autre et, concernant chaque thème majeur, sa politique n’a été différente qu’avec de légères nuances. Bush avait lancé le plus grand hold-up des fonds publics par les grandes entreprises de toute l’histoire américaine (le sauvetage des banques), et Obama a poursuivi cette politique. La promesse d’une régulation sérieuse du monde financier a volé à la poubelle : ce secteur continue d’utiliser les mêmes recettes pourries pour amasser encore plus de profits sans subir la moindre entrave. On estime que plus de 2.000 milliards de dollars dormant sur les comptes en banque des grandes entreprises, qui ne veulent pas investir car cela ne leur serait pas suffisamment profitable. Plutôt que de mobiliser cet argent, Obama a continué d’accorder des diminutions de taxes pour les riches, poursuivant ainsi l’oeuvre de Bush. Obama avait promis de mettre fin à l’aventure impérialiste au Moyen- Orient, mais c’est l’escalade en Afghanistan, à grands coups de drones meurtriers qui massacrent également la population civile. Obama avait promis une couverture de soins de santé universelle, mais son plan a surtout assuré un bel avenir aux grandes entreprises pharmaceutiques et au secteur des assurances privées. Obama avait promis aux travailleurs de soutenir une loi facilitant le droit de se syndiquer et de lutter pour leurs conditions de travail, mais il fut l’architecte du sauvetage de General Motors sur base d’un plan exigeant des travailleurs une diminution de salaire et une augmentation de la charge de travail.

    Les Etats-Unis d’Obama sont un pays où une seule famille (la famille Walton, propriétaire de Walmart) possède à elle seule plus de richesses que les 40% des familles les plus pauvres ! Pour ces millions de familles, les expulsions de logement se poursuivent et les dettes rendent impossible toute perspective d’avenir. A titre d’exemple, 36 millions d’Américains croulent ensemble sous une dette de plus de 1.000 milliards de dollars, uniquement suite aux frais engendrés par les études supérieures ! Accédant au marché du travail, leurs diplômes ne leur ont pas nécessairement permis de trouver un emploi dans ce contexte de chômage croissant. Les travailleurs et leurs familles perdent pied, et les rares réalisations d’Obama n’ont été favorables qu’aux riches.

    Aujourd’hui, peut-on encore faire confiance à Obama ? Il existe bien des différences entre les républicains et les démocrates, mais elles ne portent que sur la meilleure manière d’assurer la poursuite du règne du grand capital. Romney représente simplement une version plus crue de la domination de la classe capitaliste tandis qu’Obama adopte une rhétorique plus populaire, mais uniquement pour servir des intérêts identiques. En 2008 déjà, Obama était le candidat qui avait reçu le plus de soutien financier de Wall Street et du secteur privé des soins de santé. Tous ces riches donateurs sont passés à la caisse cette fois-ci aussi, conscients que le remerciement pour services rendus leur rapportera bien plus.

    Wall Street a deux partis, nous avons besoin du nôtre!

    Le mouvement Occupy a brillamment exposé les bases du système en popularisant le combat des 99% de la population contre la domination du 1% de super- riches. Il faut poursuivre sur cette voie et donner une expression politique à cette colère de classe en construisant un instrument politique capable de se confronter aux partis capitalistes, un parti démocratiquement contrôlé par les travailleurs et les jeunes et orienté vers l’organisation de la résistance au monde de Wall Street, dans les rues, sur les lieux de travail et aux parlements.

    Afin de populariser le débat à ce sujet, Socialist Alternative (les partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière aux USA, parti-frère du PSL) soutient une candidature indépendante des grandes entreprises, celle de Jill Stein du Green Party (le parti écologiste, beaucoup plus radical et orienté vers le monde du travail que les partis verts européens), qui se présentera dans une quarantaine d’Etats. Sa campagne est notamment basée sur son opposition aux guerres impérialistes, sur la suppression de la dette des étudiants, sur l’instauration d’une protection universelle de soins de santé, et d’autres réformes progressistes. Hélas, sa campagne n’identifie pas clairement le capitalisme comme le problème fondamental. Nos camarades soutiennent également d’autres candidates de gauche en d’autres endroits, dont Kshama Sawant, membre de Socialist Alternative et candidate dans l’Etat de Washington.

    La comédienne Roseanne Barr, mondialement connue pour son rôle de mère ouvrière dans la série Roseanne est également candidate en Californie, sous les couleurs du Peace and Freedom Party (Parti de la paix et de la liberté), aux côtés de la militante anti-guerre Cindy Sheehan. Toutes deux se sont ouvertement déclarées pour un changement socialiste de société. Si cette campagne se développe sérieusement contre l’establishment, cela pourra attirer l’attention de nombreux jeunes et travailleurs à la recherche d’une alternative, et ce bien au-delà des frontières de l’Etat. L’ancien maire de Salt Lake City, Rocky Anderson, est également candidat pour le nouveau Jus¬tice Party. Nous soutenons ces deux campagnes avec le même objectif de permettre le développement de l’audience la plus large possible pour la gauche et en tant qu’étape vers la construction d’une véritable alternative politique. La colère contre les deux partis de l’establishment n’a aucun précédent, comme l’a illustré un sondage Washington Post- ABC, selon lequel près de la moitié des Américains seraient en faveur d’un troisième parti.

    Renverser le système

    Si les travailleurs et les jeunes pouvaient disposer d’un parti politique dans lequel ils pourraient s’engager et débattre de la meilleure manière de contrer l’offensive antisociale, cela représenterait un gigantesque laboratoire d’expérience où serait aussi débattue la question de l’alternative à opposer au capitalisme. Selon nous, seul un système socialiste démocratique basé sur la nationalisation des secteurs vitaux de l’économie sous le contrôle démocratique des travailleurs au sein d’une planification générale de la production est une réelle alternative capable de se baser sur les besoins sociaux à satisfaire. Tant que les leviers de l’économie resteront aux mains des grands actionnaires et des spéculateurs, notre enseignement, notre santé, nos conditions de travail et notre avenir seront sacrifiés sur l’autel du profit.

  • Syrie : Le massacre de Houla augmente la crainte d’une véritable guerre civile

    Le meurtre de 108 personnes près de la ville syrienne de Houla a interpelé et choqué dans le monde entier. Le meurtre de 49 enfants, dont beaucoup ont été tués à bout portant, est particulièrement odieux. Les tensions sectaires alimentées par cet acte barbare font planer la terrible menace d’un glissement vers un conflit plus large et d’une véritable guerre civile. Comme toujours, les travailleurs et les pauvres en souffriront le plus. En lutte contre le régime brutal de Bachar El Assad, la classe ouvrière doit s’opposer au sectarisme et à l’intervention impérialiste

    Niall Mulholland, Comité pour une Internationale Ouvrière

    Depuis 15 mois maintenant, des manifestations massives ont lieu dans beaucoup d’endroits de Syrie contre le règne dictatorial de la famille Assad, qui dure depuis plus de 40 ans. A l’origine, ces protestations se sont déroulées dans le cadre des révolutions au Moyen Orient et en Afrique du Nord. Mais en l’absence d’un mouvement indépendant de la classe ouvrière dirigeant la lutte et avec de plus en plus d’intervention dans la région de la part de régimes réactionnaires tels que ceux du Qatar et d’Arabie Saoudite ainsi que l’ingérence impérialiste, le conflit syrien a de plus en plus adopté un caractère de guerre civile teinté de sectarisme.

    Les puissances occidentales, en particulier les USA, la Grande Bretagne et la France, ont été rapides à condamner les atrocités de Houla. Elles ont fait reporter tout le poids de la faute sur le régime syrien du président Bachar el-Assad, qui décline de son côté toute responsabilité. Il est certain que beaucoup de témoins et de survivants accusent les forces armées syriennes et les gangs de Shabiha (qui peut se traduire par ‘‘bandits’’), qui massacrent et enlèvent régulièrement les opposants. Les investigateurs de l’ONU ont dit qu’il y a des indices que les Shabiha aient accompli au moins une partie de la tuerie des 25 et 26 mai.

    Les accusations des puissances impérialistes sont toutefois profondément hypocrites et écœurantes. Des centaines de milliers de civils ont perdu la vie en Irak comme en Afghanistan du fait de l’invasion occidentale et de l’occupation. Dans le cadre de leur quête de pouvoir, d’influence et de contrôle des ressources, des attaques aériennes impérialistes de drones ont quotidiennement lieu au Pakistan, en Somalie et au Yémen. Le lendemain du massacre de Houla, une attaque de l’OTAN dans l’est de l’Afghanistan a déchiqueté les 8 membres d’une famille.

    Les puissances occidentales justifient l’utilisation de la force militaire en déclarant attaquer des cibles ‘‘terroristes’’, ce qui est une rhétorique similaire à celle de la dictature de Bachar el-Assad. Dans les deux cas, ces attaques au hasard, approuvées par l’Etat, équivalent à des exécutions sommaires et à de potentiels crimes de guerre.

    Environ 15.000 personnes sont mortes en Syrie, majoritairement des mains de l’armée Syrienne et des forces pro-Assad, depuis l’insurrection de mars 2011. Mais sous le mandat d’Obama, plus de 500 civils ont été tués par des attaques aériennes dans le seul Pakistan, dont 175 enfants.<p

    A couteaux tirés

    Les USA, appuyant l’opposition syrienne, et la Russie, soutenant le régime d’Assad, sont de plus en plus à couteaux tirés à mesure qu’empire la situation du pays. Cela se traduit par des conflits au Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la manière de traiter la dossier syrien.

    La Russie et la Chine ont voté contre les résolutions anti-Assad soutenues par les USA, la Grande Bretagne et la France. Malgré cette rhétorique, les positions des USA et de la Russie n’ont rien à voir avec la situation critique du peuple Syrien. Elles sont liées aux intérêts de leurs classes dominantes respectives et à celles de leurs plus proches alliés.

    Les USA, la Grande Bretagne et la France ont clairement affirmé qu’ils veulent la fin du régime d’Assad. Depuis longtemps, ils le considèrent comme un obstacle à leurs intérêts impérialistes dans la région. Ils veulent à sa place un gouvernement docile et pro-occidental. Suite aux révolutions de l’année dernière qui ont renversé deux alliés cruciaux de l’occident dans la région – Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte – les puissances impérialistes sont déterminées à s’assurer que la révolte populaire en Syrie ne dépasse pas des barrières de ‘‘l’acceptables’’ (c’est-à-dire vers une position d’indépendance de classe) et qu’elle reste à l’avantage des impérialistes.

    Les USA instrumentalisent l’échec du ‘‘plan de paix’’ de Kofi Annan (émissaire conjoint de l’Organisation des Nations unies et la Ligue arabe sur la crise en Syrie ) pour menacer d’entrer en action ‘‘en dehors du plan Annan’’ et de l’autorité du Conseil de Sécurité des Nations Unies, avec le soutien des plus proches alliés dans le conflit Syrien ; la Grande Bretagne et la France. Cela rappelle l’infâme coalition militaire menée par George Bush et Tony Blair qui a envahi l’Irak en toute illégalité.

    D’un autre côté, la Russie considère le régime d’Assad comme un allié crucial dans la région, un allié qui lui offre un accès à un port de Méditerranée. Le ministre russe des affaires étrangères a ainsi indiqué qu’il pourrait être préparé à mettre en œuvre ce qu’il appelle la ‘‘solution Yéménite’’, c’est-à-dire qu’Assad soit renversé alors que la plupart de la structure de son régime resterait en place. Cette solution est calquée sur un plan de la Ligue Arabe au Yémen, où le président Ali Abdullah Saleh a perdu le pouvoir en février 2012, après des mois de manifestations massives.

    Le Kremlin est cependant fermement opposé à toute intervention militaire occidentale, en particulier après l’expérience amère du conflit libyen l’an dernier. La Russie soutenait une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU basée sur la constitution d’une zone d’exclusion aérienne, une ‘‘no-fly-zone’’. Mais les puissances occidentales ont utilisé cette résolution pour permettre une intervention armée de l’OTAN en Lybie, déviant la révolution de sa trajectoire, renversant le régime du Colonel Kadhafi et, selon leurs propres termes, installant un régime pro-occidental.

    L’OTAN

    Bachar el-Assad ne semble pas prêt de perdre le pouvoir ou d’être placé devant le risque imminent d’un coup d’Etat. Alors que la Syrie est frappée par des sanctions économiques, une part significatrice de la population dont beaucoup d’hommes d’affaires sunnites, n’ont pas encore catégoriquement rompu leurs liens avec le régime. Damas parie aussi sur le fait que l’Ouest serait incapable de mener une intervention militaire directe du type libyen.

    Le ministre des affaire étrangères britannique, William Hague, a récemment menacé qu’aucune option ne puisse être écartée dans le traitement de Bachar el-Assad, laissant entendre la possibilité d’une action militaire occidentale. Mais l’attaque de l’OTAN contre la Lybie l’an dernier ne peut pas tout simplement être répétée en Syrie, un pays qui possède une population beaucoup plus élevée et dont les forces d’Etat sont, selon les experts militaires, plus puissantes, mieux entrainées et mieux équipées.

    Assad a à sa disposition une armée de 250.000 personnes, en plus de 300.000 réservistes actifs. L’an dernier, l’OTAN a été capable d’envoyer des milliers de missions aériennes et de missiles sur la Lybie sans rencontrer de réelle résistance. Mais la Syrie possède plus de 80 avions de chasse, 240 batteries anti-aériennes et plus de 4000 missiles sol-air dans leur système de défense aérien. Les stratèges militaires occidentaux admettent qu’une invasion du pays demanderait un effort monumental. Leurs troupes seraient irréductiblement embourbées dans de larges zones urbaines hostiles.

    Quant aux diverses propositions visant à aider la population et à affaiblir le régime Syrien sans offensive militaire directe (‘‘corridor humanitaire’’, ‘‘zone d’exclusion aérienne’’,…), elles exigent tout de même des opérations militaires offensives.

    Chaque ère protégée devraient très certainement être sécurisés avec des troupes au sol, qu’il faudrait ensuite défendre contre des attaques, ce qui exigerait l’envoi de forces aériennes. Les stratèges britanniques de la défense admettent qu’une action militaire quelconque contre la Syrie ‘‘conduirait presqu’inévitablement à une guerre civile encore plus aigüe et sanglante.’’

    De plus, la composition complexe de la Syrie (une majorité sunnite avec des minorités chrétienne, alaouite, druze, chiite, kurde et autres) entraîne le risque de voir l’intervention militaire occidentale déclencher une véritable explosion dans la région, sur bases de divisions ethniques et sectaires.

    Même sans une intervention occidentale directe, la Syrie continue de glisser vers une guerre civile ‘‘à la libanaise’’. L’implication directe des régimes locaux de droite et des puissances mondiales qui soutiennent soit l’opposition, soit le régime, encourage cela.

    Les puissances sunnites réactionnaires de la région, avec à leur tête l’Arabie Saoudite et le Qatar, utilisent la crise syrienne pour appuyer leur position contre les régimes chiites. Avec le soutien des USA et d’Israël, les régimes sunnites s’opposent à l’Iran, le plus important allié de la Syrie dans la région.

    Il apparait que la Turquie, l’Arabie Saoudite, le Qatar et les autres Etats du Golfe, chacun suivant son plan, acheminent des fonds et des armes à l’opposition Syrienne, avec le soutien tacite des USA. Une base de passage à la frontière existe même depuis la Turquie. Les forces d’opposition armée disent avoir tué 80 soldats syriens le weekend du début du mois de juin. En même temps, un commandant en chef des Gardiens de la Révolution en Iran a récemment admis que les forces iraniennes opèrent dans le pays pour soutenir Assad.

    Patrick Cockburn, le journaliste vétéran du Moyen-Orient, a écrit que les rebelles armés ‘‘pourraient probablement commencer une campagne de bombardement et d’assassinats sélectifs sur Damas’’ (Independent, dimanche 03/06/12). Le régime d’Assad riposterait en ayant recours à des ‘‘sanctions collectives’’ encore plus sauvages. Damas serait ‘‘ victime de la même sorte de haine, de peur et de destruction qui ont ébranlé Beyrouth, Bagdad et Belfast au cours de ces 50 dernières années.’’

    Le sectarisme s’approfondit. La minorité chrétienne craint de subir le même sort que les chrétiens d’Irak, ‘‘ethniquement purgés’’ après l’invasion américaine de 2003. Le régime d’Assad exploite et alimente cette peur pour se garder une base de soutien dans la minorité chrétienne, ainsi que chez les Alaouites, les Druzes et les Kurdes. Les USA, la Grande Bretagne, la France et l’Arabie Saoudite et leurs alliés sunnites dans la région ont utilisé sans scrupules la carte du sectarisme pour défendre un changement de régime à Damas et pour leur campagne contre l’Iran et ses alliés. Tout cela a des conséquences potentiellement très dangereuses pour les peuples des Etats frontaliers et dans toute la région.

    Le conflit Syrien s’est déjà déployé au Liban frontalier, où le régime d’Assad a le soutien du Hezbollah, qui fait partie de la coalition gouvernementale. Le conflit entre les sunnites et les alaouites pro-Assad dans la ville de Tripoli au Nord du Liban a fait 15 morts en un weekend. Ces dernières semaines, le conflit s’est dangereusement exporté à Beyrouth, faisant craindre la ré-irruption d’un conflit sectaire généralisé au Liban.

    La classe ouvrière de Syrie et de la région doit fermement rejeter toute forme de sectarisme et toute intervention ou interférence impérialiste.

    Intervention

    L’insurrection de mars 2011 en Syrie a commencé par un mouvement authentiquement populaire contre la police d’Etat d’Assad, l’érosion des aides sociales, les degrés élevés de pauvreté et de chômages et le règne de l’élite riche et corrompue.

    En l’absence d’un mouvement ouvrier fort et unifié avec un programme de classe indépendant, les courageuses manifestations massives semblent avoir été occultées et dépassées par des groupes d’oppositions armés et hargneux. Alors que beaucoup de Syriens restent engagés pour un changement révolutionnaire et résistent à la provocation sectaire, de plus en plus de dirigeants de ces forces sont influencés par les régimes réactionnaires de la région et par l’impérialisme.

    Les combattants islamistes de la province irakienne d’Anbar, de Lybie et d’ailleurs ont rejoint l’opposition armée libyenne. Une attaque à la voiture piégée à Damas qui a tué un nombre de personnes record en mai dernier est largement reproché aux combattants de l’opposition liés à Al-Qaeda.

    Le Conseil National Syrien (CNS), un groupe d’opposition exilé, demande une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies autorisant l’usage de la force contre Assad, ce qui paverait la voie à une intervention armée, à l’instar de la Lybie.

    Alors qu’une grande partie du peuple libyen est dans une situation désespérée et que certains peuvent sincèrement espérer une intervention militaire extérieure, les évènements en Lybie illustrent que l’implication de l’OTAN ne conduit ni à la paix, ni à la stabilité. Le nombre de morts a connu une percée après que l’OTAN ait commencé ses attaques aériennes sur la Lybie, se multipliant par 10 ou 15 selon les estimations. Le pays, ruiné par la guerre, est maintenant dominé par des centaines de milices en concurrence qui dirigeants des fiefs.

    Environ 150 personnes sont mortes dans un conflit tribal dans le sud de la Lybie en mars, et le weekend dernier, une milice a temporairement pris le contrôle du principal aéroport du pays. La supposée administration centrale du pays (le Conseil National de Transition, non-élu et imposé par l’Occident) a sa propre milice, le Conseil Suprême de Sécurité, fort de 70.000 hommes. Les dirigeants de l’opposition bourgeoise et pro-impérialiste en Syrie cherchent sans doute à être mis au pouvoir d’une manière similaire par le pouvoir militaire occidental.

    Révolutions

    Cependant, la menace d’une intervention impérialiste en Syrie et l’implication de plus en plus forte des régimes réactionnaires Saoudiens et Qataris n’ont aucune raison de soutenir le régime d’Assad. Pour les socialistes, l’alternative a été clairement montrée lors des révolutions de l’année dernière en Tunisie et en Egypte, ainsi qu’aux débuts de la révolte syrienne en 2011.

    Elles ont illustré que c’est le mouvement massif et unifié des la classe ouvrière et des jeunes qui est capable de renverser les despotes et leurs régimes pour engager la lutte pour un changement réel aux niveaux politique et social. La reprise du mouvement révolutionnaire en Egypte, suite à l’issue injuste du procès de Moubarak et de ses sbires, souligne que ce n’est que par un approfondissement de l’action de masse du fait de la classe ouvrière et des jeunes qu’il peut y avoir un véritable changement.

    Les travailleurs de Syrie, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse, ont le droit de se défendre eux-mêmes contre la machine d’Etat d’Assad et contre toutes les milices sectaires. Les véritables socialistes, basés sur les traditions du marxisme révolutionnaire, appellent à la constitution immédiate de comités de défense indépendants, démocratiquement élus et contrôlés par les travailleurs, pour défendre les manifestations, les quartiers et les lieux de travail.

    Cela doit être lié à une nouvelle initiative de la classe ouvrière en Syrie, construisant des comités d’action dans toutes les communautés et les lieux de travail, en tant que base pour un mouvement indépendant des travailleurs.

    L’une de ses tâches serait d’enquêter indépendamment sur les responsables de la tuerie de Houla et de tous les autres massacres et assassinats sectaires. Cela montrerait aussi le rôle du régime d’Assad et de ses milices, ainsi que celui des puissances voisines et impérialistes.

    Comme partout, les Nations Unies sont incapables, à cause de leur asservissement aux principales puissances mondiales, d’empêcher les atrocités contre les civils ou de résoudre les conflits armés dans l’intérêt de la classe ouvrière.

    Suite au massacre de Houla, les grèves de ‘‘deuil’’ ont éclaté dans certains endroits de la Syrie. Les manifestations contre Assad continuent dans certaines villes, dont à Damas. Il est crucial que de telles manifestations prennent un caractère anti-sectaire et pro-classe ouvrière. Un mouvement de la classe ouvrière en Syrie développerait les manifestations de travailleurs, les occupations de lieux de travail et les grèves, dont des grèves générales, pour rompre avec le sectarisme et lutter pour le renversement du régime d’Assad. Un appel de classe aux soldats pauvres du rang à s’organiser contre leurs généraux, à se syndiquer et à rejoindre les manifestants, pourrait diviser les forces d’Etat meurtrières et les neutraliser.

    Les travailleurs syriens de toutes religions et ethnies ont besoin d’un parti qui leur est propre, avec une politique socialiste indépendante. Un tel parti avec un soutien massif peut résister avec succès au sectarisme et aux politiques empoisonnées du diviser pour mieux régner d’Assad, des régimes sunnites et chiites de la région et de l’impérialisme hypocrite.

    Un programme socialiste – appelant à un contrôle et une gestion démocratiques de l’économie par les travailleurs pour transformer les conditions de vie, créer des emplois avec des salaires décents et une éducation, la santé et les logements gratuits et de qualités – inspirerait les travailleurs et les jeunes à rejoindre le camp de la révolution.

    Sous un drapeau authentiquement socialiste, en opposition aux forces prétendument ‘‘socialistes’’ qui soutiennent le régime dictatorial de Bachar el-Assad, la révolte populaire contre le régime syrien appellerait les travailleurs de la région à étendre la révolution.

    En liant ensemble les mouvements révolutionnaires qui ont lieu en Syrie, en Tunisie, en Egypte et ailleurs en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, sur base d’un programme d’orientation socialiste, où les secteurs clés de l’économie seraient aux mains des masses, la classe ouvrière pourrait dégager les tyrans et porter de puissants coups au capitalisme pourri et à l’ingérence impérialiste. Cela pourrait se transformer en une lutte pour une confédération socialiste volontaire et équitable du Moyen-Orient, dans laquelle les droits de toutes les minorités seraient garantis.

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