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Tag: Afghanistan
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Contre la guerre et le terrorisme
Londres, début juillet 2005 : C’était la première fois que l’Europe subissait l’action terroriste de kamikazes. Multiples explosions dans les bus et le métro, bilan : une cinquantaine de morts. De partout les réactions de solidarité envers les victimes n’ont pas manqué. La guerre et le terrorisme ont ça de commun: un bilan effrayant payé majoritairement par les travailleurs.
Lucas Gilles
Nous ne pouvons accepter de telles méthodes assassines dont les travailleurs et les jeunes sont les premières victimes. Lors du déclenchement de la guerre, près de deux millions de gens manifestaient à Londres contre l’éclosion du conflit, il est probable que certaines victimes des attentats faisaient partie de ceux-là. Mais les gouvernements qui condamnent de manière unilatérale ces attentats sont aussi ceux qui sont responsables de la croissance de ces phénomènes. Sous couvert de s’attaquer au terrorisme, Bush et Blair occupent et massacrent en Irak pour le pétrole. Ils prétendent que ce conflit est le front central de leur sacro-sainte « guerre contre le terrorisme », comme n’a pas manqué de le repréciser le président américain au lendemain des attentats. Le terrorisme ne serait donc pas la conséquence de la guerre et de l’oppression, mais ce serait l’inverse… Bush junior ne semble jamais manquer d’humour, même dans des circonstances aussi dramatiques.
On évalue aujourd’hui le nombre d’innocents tués en Irak à plus de 100.000 et le nombre de kamikazes ne cesse d’augmenter. La politique impérialiste et néo-colonialiste n’a pourtant pas démarré avec l’Irak ou avec l’Afghanistan, mais remonte bien à plus d’un siècle avec la volonté de s’emparer des ressources naturelles du proche-orient. Cela n’empêche pas les musulmans à travers le monde de percevoir ces guerres comme des attaques visant directement leur religion. Cette colère et le racisme à leur encontre sont encore nourries par les propos des politiciens bourgeois qui ne cessent de clamer le manque d’intégration de leurs communautés. Là se trouvent les causes réelles de ces attaques.
Al-Qaïda, quant à elle, a perpétré et planifié ces attaques, et n’est rien d’autre qu’une organisation réactionnaire qui rêve des même choses qu’Iznogoud : devenir Calife, revenir au XVIIème siècle. C’est aussi une organisation fondée par ceux qui ont servi de rempart contre le stalinisme dans la guerre de ’79 grâce au soutient de l’impérialisme américain.
Pourtant après la chute de l’URSS, nul doute que leur combat allait s’orienter vers ce même impérialisme. Les socialistes se sont toujours opposés au terrorisme aveugle, tentative de remplacer l’action de masse par l’action individuelle, car la classe dirigeante l’utilise perpétuellement pour justifier sa politique de répression. Où s’arrêteront les lois antiterroristes ? Un jeune électricien brésilien a déjà été abattu par la police : il pouvait représenter potentiellement une « menace ».Se fera-t-on arrêter lorsque nous manifesterons contre la guerre pour « collusion avec des terroristes » ? Aucune de ces mesures ne sera capable d’endiguer le terrorisme. Bien au contraire, elles ne feront qu’augmenter l’aliénation des jeunes musulmans, les rendant plus facilement « recrutables » pour Al-Qaïda et ouvrant des possibilités pour de nouveaux Abou-Ghraïb et Guantanamo, voire d’enfermer des innocents sans la moindre preuve. Nous devons également désigner clairement les causes et les responsables de cette boucherie, le caractère de classe de la guerre sous peine de voir les gouvernements s’en décharger et au passage accroître le racisme. Le seul moyen d’empêcher ce genre d’atrocités de se reproduire est de s’attaquer aux racines et non aux conséquences du mal : une classe ouvrière unie, au-delà des différences de religion, pour un retrait unilatéral et immédiat des troupes d’occupation.
Nous ne pensons pas qu’un simple changement de ministère, voire de gouvernement suffise à arrêter les horreurs, mais bien qu’un changement pur et simple de système par des actions de masse le permette.
Le capitalisme est entré dans sa phase réactionnaire, il est dépassé par sa crise, la guerre nous le rappelle chaque jour. La solution en Irak, comme partout, ne réside pas dans des idées réactionnaires et théocratiques comme celles d’Al-Quaïda ou d’autres tendances politico- religieuses de droite, mais bien dans une solution socialiste. Nous nous trouvons donc bien à un croisement où nous devrons choisir entre deux routes : la première, une polarisation ethnico-religieuse qui marquerait un retour désastreux à une mentalité de ghetto ; la deuxième, une solution de groupe qui s’attaquerait aux causes fondamentales du terrorisme, le racisme et la pauvreté. Remettant donc en cause le capitalisme, car comme Malcolm X l’a dit: il n’y a pas de capitalisme sans racisme.
Non à la guerre, Non au terrorisme, Non au racisme. Construisons cette alternative, rejoins le CIO, rejoins EGA!
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Ouzbékistan. L’armée massacre des centaines de manifestants
Ouzbékistan
La dictature de Karimov, soutenue par les USA, se déchaîne dans un bain de sang. A la mi-mai, au moins 700 personnes ont été brutalement massacrées par les troupes gouvernementales en Ouzbekistan. Il est difficile d’avoir des informations précises, l’Ouzbekistan étant l’un des Etats les plus dictatoriaux au monde, et ce même avant ce massacre. Les transmissions télévisées locales ou étrangères y sont dorénavant bloquées.
Rob Jones
Les troubles ont débuté quand un groupe de protestataires armés a décidé de prendre d’assaut la prison d’Andijan après avoir demandé sans succès la libération de centaines de prisonniers. Ceux-ci, libérés, allèrent manifester devant l’hôtel de ville. L’armée ouvrit alors le feu, tuant par centaine à Andijan, et répéta le massacre dans d’autres villes, au fur et à mesure que les manifestations s’étendaient.
Le président ouzbek, Karimov, a déclaré qu’il s’agissait d’un soulèvement organisé par des fondamentalistes islamistes. Cela fait des années qu’il utilise la peur d’une croissance des fondamentalistes dans la région, en particulier dans la région de la vallée de Ferganna, comme justification de la répression de toute forme d’opposition à ses lois dictatoriales. Ce n’est pas surprenant que dans unedes nations les plus pauvres au monde, la patience des masses se transforme en colère et aboutisse à des actions de grande ampleur. Les dernières que les rues ont vues se sont tragiquement terminées dans un bain de sang. Les travailleurs et les pauvres d’Ouzbekistan ont désespérément besoin d’organisations de masse capables de s’ opposer à Karimov et de lutter pour des droits démocratiques et un changement radical du système.
Les premiers rapports indiquaient que les manifestants demandaient à la Russie d’être un intermédiaire dans les négociations. Le ministre russe des affaires étrangères a rapidement exprimé son souhait de voir le conflit se régler par n’importe quel moyen, tout en qualifiant le régime Ouzbek de « doux ».
L’Angleterre et les USA quant à eux, portent une bonne part de responsabilité pour ce qui c’est passé. Karimov est allié des Etats-Unis, membre de la “coalition” partie mener la guerre en Irak et de la « guerre au terrorisme ». Londres et Washing-ton ont ainsi ignoré ses méthodes dictatoriales. Le gouvernement de Blair a même récemment révoqué Craig Murray, ambassadeur britannique à Tachkent, pour avoir émis des critiques trop franches à l’encontre de Karimov. Murray explique que les puissances occidentales acceptent ces méthodes répressives car Karimov a autorisé les USA d’ établir une base aérienne, et les ressources en énergie dans le pays intéressent également ces puissances. Les Etats-Unis demandent simplement aujourd’hui que les deux parties règlent leurs problèmes « pacifiquement ».
Il est vrai que les fondamentalistes islamistes construisent une base dans la région, et beaucoup de ceux trouvés dans l’Afghanistan voisin étaient Ouzbeks. Même avant la chute de l’Union Soviétique, la vallée de Ferganna, la région la plus densément peuplée de l’Asie centrale, était un refuge pour beaucoup de fondamentalistes. Mais c’est l’extrême pauvreté de la région résultant de la restauration du capitalisme, ainsi que les méthodes répressives, qui ont causé le désespoir qui mène autant de gens à soutenir les fondamentalistes.
D’autre part, plusieurs rapports font état d’un soutien secret aux fondamentalistes provenant d’une partie de la clique dirigeante du pays. Pensant que tôt ou tard, Karimov sera renversé par une version ouzbèke de la “révolution qui a eu lieu dans la Kirghizie voisine”, ils se préparent ainsi à être du côté des vainqueurs.
Pour l’instant, il est inévitable que jusqu’à ce qu’une force capable de mener la lutte pour la libération générale de cette région du capitalisme émerge, il y aura encore des heurts et une répression brutale.
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Trop de familles heurtées par l’endettement
Economie capitaliste: vers une nouvelle crise?
En 2004, 51.100 nouvelles maisons ont été construites en Belgique, record inégalé depuis 1994. Depuis la crise économique de 2001 aux USA, les pays développés essaient de stimuler la croissance en rendant l’emprunt plus accessible : les taux d’intérêt sont aujourd’hui historiquement bas.
Peter Delsing
Construire une maison n’est sans doute pas à la portée de tous. Pour des familles ouvrières où un partenaire ne travaille pas, ou pour ceux qui habitent seuls, c’est irréalisable. Des chiffres de l’ONEm pour 2004 montrent que 17% de la population active est complètement ou partiellement touchée par le chômage. Avec 1,17 millions de personnes, c’est un record. Pour ces familles, construire une maison est pratiquement exclu.
Les familles dans lesquelles les deux partenaires travaillent, lorsqu’elles n’appartiennent pas à une catégorie aisée, craignent de ne plus pouvoir continuer à rembourser leurs emprunt si l’un des deux venait à perdre son emploi. Vu l’instabilité actuelle du capitalisme ce n’est pas une crainte irréelle.
L’emprunt bon marché ne durera pas
Le gouvernement a mentionné une plus grande consommation pour expliquer la croissance de 2,7% en 2004. Bien que supérieure aux pays voisins, cette croissance ne suffisait déjà pas à faire baisser le chômage, et elle sera encore moindre cette année. On peut s’imaginer les drames qui vont naître du nombre grandissant des pertes d’emplois…
La croissance de la consommation allait de paire avec l’amnistie fiscale pour l’argent noir placé à l’étranger. De toute manière, emprunter à bon marché ou acheter à crédit ne peut pas se poursuivre éternellement. Le nombre de mauvais payeurs pour des lignes de crédits est passé en Belgique de 99.530 jusqu’à 190.226 entre 1997 et 2003. Aux Etats-Unis, le taux d’intérêt a déjà commencé à croître, afin surtout de ne plus élargir la bulle des dettes et les prix des maisons. Or, 85% de tous les emprunts effectués l’an passé dans notre pays peuvent être adaptés chaque année sur base des changements de taux d’intérêt. Quand le taux d’intérêt augmente, beaucoup de familles subissent une gifle financière.
Economie mondiale instable
Nous connaissons actuellement la relance économique la plus faible depuis la seconde guerre mondiale. Beaucoup de pays ont eu une croissance insuffisante pour maintenir l’emploi. En général, l’exploitation aggravée des travailleurs a élargi le fossé entre riches et pauvres. Depuis la crise de 2001, les entreprises américaines ont augmenté la productivité moyenne par travailleur grâce à l’introduction de nouvelles technologies et de nouvelles techniques de management. Durant les 3 derniers mois de 2004, la croissance de la productivité a ralenti, ce qui démontre que ces avantages pour les patrons commencent à être épuisés.
Un autre élément est l’endettement. Après le 11 septembre, Bush a emprunté chaque année pour mener ses guerres en Irak et en Afghanistan. L’industrie de guerre a été bien servie, au détriment des projets sociaux dans lesquels Bush épargne pour limiter le déficit.
Le taux d’intérêt peu élevé a stimulé les dettes. Pour chaque dollar de nouvelle croissance entre le début de 2001 et la fin de 2003 aux USA, 3,14 dollars de nouvelles dettes ont été faites par les familles, les entreprises et le gouvernement. Pour la première fois dans l’histoire, les dettes aux Etats-Unis représentent plus du double de la production annuelle (PIB). Ceci a contribué au rôle des Etats-Unis comme "marché de la dernière chance". Cela a aussi provoqué un flux de dollars vers d’autres pays, avec pour effet que la demande de dollars a diminué et donc également sa valeur.
En Asie, les banques centrales ont massivement acheté des dollars ces dernières années, sous forme d’obligations d’états, afin de faire baisser leur monnaie avec le dollar et ainsi garder leur position d’exportation. S’il y avait une correction du dollar vers le bas, ils pouvaient se diriger vers d’autres monnaies. Une nouvelle forte baisse du dollar secouerait la stabilité internationale financière. L’exportation des pays de l’Europe, avec un euro encore plus cher, serait étouffée. Cela pousserait les pays de la zone euro dans une crise profonde.
Il y a aussi les prix du pétrole qui grimpent et qui, fin mars, s’approchaient des 60 dollars par baril. Le "contrôle" de l’Irak, sensé entraîner les prix du pétrole vers le bas, est un rêve qui pour Bush est devenu cauchemar. Le prix du pétrole plus élevé mine la rentabilité des entreprises et stimule une augmentation générale des prix.
Encore des pertes d’emplois
En Europe, la croissance ne suffit pas à créer des emplois. L’Allemagne, les Pays-Bas et l’Italie ont connu lors du dernier trimestre 2004 une contraction de l’économie, en comparaison avec le trimestre précédent. La moitié de la production dans la zone euro va donc dans la direction d’une récession. En Allemagne le chômage est au niveau le plus élevé depuis les années ’30 : 5,2 millions de sans emplois. La crainte d’une lutte de classe plus intense chez les politiciens bourgeois, entre autre en France et en Allemagne, les pousse à enfreindre les règles budgétaires de la zone euro (le Pacte de Stabilité).
On ne peut prédire le rythme d’une crise économique. Avec une croissance ralentie ou une récession, les pertes d’emplois vont continuer. Les capitalistes et leurs partisans ont fait leurs temps, il est désormais urgent que le mouvement ouvrier et les jeunes forment leurs instruments syndicaux et politiques pour défendre leurs intérêts dans la très instable période à venir.
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Contre la guerre, le racisme et le capitalisme
Résistance Internationale
LE 1ER SEPTEMBRE n’annonce pas seulement une nouvelle année scolaire, mais aussi une nouvelle année de travail politique pour Résistance Internationale. Résistance Internationale poursuit son activité dans les écoles sur base de trois piliers : antiguerre, antiracisme et anticapitalisme.
Jasper Rommel
ANTIGUERRE
Les conditions de vie en Irak se détériorent chaque jour. La croissance de la résistance a contraint Bush à donner la «souveraineté» irakienne au gouvernement transitoire d’Allawi. Mais ce dernier n’est qu’une façade. Le gouvernement irakien n’est ni plus ni moins un gouvernement fantoche de l’impérialisme américain. La résistance contre l’occupation s’intensifie; à présent, les installations pétrolières sont également visées par les attentats.
C’est pourquoi la popularité de Bush baisse à vue d’oeil dans son propre pays. Il lui reste deux choix: soit conserver le gouvernement fantoche, ce qui signifierait que davantage de troupes devraient être envoyées en Irak, soit se retirer et abandonner l’Irak à son sort. Cela ferait vraiment perdre la face aux Etats-Unis et plongerait le pays dans un chaos encore plus profond.
Quoi qu’il advienne, une chose est sûre: les Etats-Unis ne sont pas invincibles. Ils peuvent vaincre un régime dictatorial avec leur supériorité militaire, mais ne peuvent pas imposer leur volonté contre la résistance massive d’une population.
Résistance Internationale a toujours joué un rôle important dans les mouvements antiguerre. Par la constitution de comités antiguerre dans les écoles et nos mobilisations massives pour le Jour X, nous sommes parvenus à attirer des milliers de jeunes dans la rue.
Pour le moment, le mouvement antiguerre en Europe ne sait pas bien sur quelle base il peut agir. Nous pensons qu’il est toujours nécessaire de continuer la discussion sur une alternative anti-capitaliste. Le capitalisme sans guerre est d’ailleurs une utopie. Ceci a été clairement démontré au Vietnam, en Irak, au Kosovo et en Afghanistan.
ANTIRACISME
Avec les derniers résultats électoraux, le mouvement antiraciste reçoit un nouveau coup. Cela, nous l’avons bien ressenti avec Blokbuster et Résistance Internationale. Nous pensons que la progression du FN et du Vlaams Blok ne peut pas être stoppée avec de simples campagnes moralistes contre le racisme.
La raison pour laquelle beaucoup de travailleurs et de jeunes votent pour le FN est qu’ils sont confrontés à toute sorte de problèmes sociaux: chômage, jobs intérim mal rémunérés, pénurie de logements… Il est clair qu’aucun parti traditionnel n’offre de solution à cela. Mais le FN n’en a pas non plus: il se propose de faire travailler les gens plus longtemps, de supprimer les prépensions et de s’attaquer aux syndicats. Nous opposons à cela le slogan: “Du travail, pas de racisme!”
ANTICAPITALISME
Malcolm X disait: «On ne peut avoir de capitalisme sans racisme.» Jaurès, socialiste français, expliquait: «Le capitalisme porte en lui la guerre, tout comme la nuée porte en elle l’orage.»
Avec Résistance Internationale, nous voulons intervenir dans les mouvements antiguerre et antiracistes pour apporter une alternative socialiste au chaos capitaliste. Pour nous, c’est le capitalisme qui engendre la militarisation, le racisme, la pauvreté, etc. Il est vain de s’attaquer aux conséquences du capitalisme si on ne lutte pas contre le capitalisme lui-même. Nous vous appelons à lutter ensemble contre le racisme et la guerre sur base d’une perspective anticapitaliste et socialiste. Rejoignez-nous!
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Rapport du Comité Exécutif International – CIO
Rapport du Comité Exécutif International – CIO
Le Comité exécutif international du Comité pour une Internationale Ouvrière a tenu sa réunion annuelle fin novembre. Les membres du CEI sont venus de 16 pays à travers le monde pour discuter et débattre des événements de 2003 et tracer les perspectives pour l’année 2004.
Vincent Devaux
Discussion sur la situation mondiale
L’introduction de Peter Taaffe lors de la discussion générale sur la situation mondiale a mis l’accent sur les récentes mobilisations de masse. Les mobilisations contre la guerre ont rassemblé des millions de manifestants à l’échelle mondiale. Le 1er novembre la manifestation à Berlin contre l’austérité a rassemblé 100.000 personnes. Une grève générale de 9 jours a paralysé le Nigéria. L’accent a été mis sur la situation en Irak: l’armée américaine va-t-elle s’enliser dans un bourbier semblable à celui du Vietnam? Il y a déjà eu plus de soldats américains tués au cours des six derniers mois en Irak que durant les deux premières années de la guerre du Vietnam.
La situation en Afghanistan – qui est redevenu le premier producteur d’opium au monde – est un exemple des foyers d’instabilité que la politique de Bush crée de par le monde. Brian, des USA, a évoqué la montée de la résistance à la guerre parmi les soldats et leurs familles.
L’économie "en râde"
La discussion s’est également concentrée sur l’économie mondiale. La situation économique stagne dans la zone euro, reste très faible au Japon et si la croissance aux USA semble forte (7,5%), près de 3 millions d’américains ont perdu leur emploi depuis que Bush est au pouvoir. L’appareil de production américain est en surcapacité de 25%.
La croissance économique de la Chine, l’"atelier du monde" ne permettra pas de résoudre la crise économique mondiale. L’ Allemagne est toujours une force économique mais on attend 40.000 faillites et 300.000 emplois en moins pour 2004. Il y a cinq millions de sans-emploi en Allemagne ce qui est comparable au début des années 30. En Australie, l’économie est assez stable avec une croissance de 6% mais les boulots créés sont des temps partiels et la bulle de spéculation immobilière est en train d’éclater. Si notre camarade du Kazakhstan, nous signale une croissance de 3% dans son pays, il souligne que cette croissance provient de l’exportation du gaz et du pétrole et de l’exploitation des produits miniers mais le taux de chômage atteint les 50%.
Les luttes en Amérique Latine
Un thème important abordé lors de la réunion du CEI a été la situation en Amérique Latine. La situation au Brésil, avec le PT au gouvernement et Lula comme président, qui prend des mesures asociales pose la question d’un nouveau parti des travailleurs. La situation au Venezuela (Chavez), au Mexique (les Zapatistes), les derniers mouvements en Bolivie au Pérou et en Argentine… ne sont que quelques exemples du bouillonnement qui vit sur ce continent.
Irlande: campagne contre le coût des déchets
Un autre sujet important est la campagne faite en Irlande par nos camarades à Dublin contre les taxes sur les sacs poubelles. C’est une riche expérience de lutte que l’on doit étudier afin d’en tirer des leçons pour les prochains combats.
Europe: croissance des oppositions
La discussion sur l’Europe a montré la détérioration de la situation économique et les tensions qui s’aggravent entre les pays. La France et l’Allemagne ont rompu le pacte de stabilité et l’élargissement de l’Union Européenne est dans une phase difficile. On peut voir le développement des luttes en Grande-Bretagne chez les postiers, les cheminots,… Du point de vue syndical, les contradictions dans la société entraînent une pression au sein de certains syndicats qui mènent à des ruptures au sein de certains syndicats, par exemple au sein de la CFDT en France.
Ce phénomène reste cependant marginal et la tendance principale serait une pression d’en bas sur les dirigeants syndicaux, voire leur débordement par la base.
Construire le CIO
La conférence s’est achevée sur la discussion de la construction du CIO. On peut mettre en avant le succès de la campagne d’International Socialist Resistance (34 sections en Angleterre), le facteur décisif de notre organisation dans le mouvement antiguerre, le travail de nos camarades de DSM (Democratic Socialist Movement) au Nigéria qui ont participé a une campagne électorale et ont montré leur poids dans les luttes dans des conditions très difficiles. Notre section grecque a doublé le nombre de ses membres en deux ans.
Il est évident que nous entrons désormais dans une nouvelle phase dans le développement de la lutte des classes. La situation est complètement différente que celle des années 90. Et c’est à travers l’expérience des travailleurs en lutte que la nécessité d’un changement de société va émerger. Ce processus ne sera pas linéaire et de nombreux détours vont être pris avant d’en arriver à cette conclusion. Il y aura des nouvelles organisations de masse qui vont éclore et nous devrons nous impliquer dans ce processus afin de mettre en avant notre alternative.