Tag: Accord Interprofessionnel (AIP)

  • Organisons la lutte pour de réelles augmentations de salaire !

    Sans notre travail, leur capital ne vaut pas un balle !

    Nos salaires ne pourraient augmenter que de 0,4 % ces deux prochaines années ? C’est un véritable scandale ! Non seulement pour les travailleuses et travailleurs qui ont fait fonctionner la société pendant la pandémie, mais aussi pour celles et ceux qui n’ont reçu qu’une partie seulement de leur salaire durant celle-ci. Et tout ça après des décennies de politiques d’austérité néolibérales qui ont déjà laissé de nombreuses personnes sur le carreau, avec ou sans emploi. La chose est encore plus visible aujourd’hui avec la pandémie et la crise économique : les files d’attente aux banques alimentaires ou pour les logements sociaux n’ont jamais été aussi longues. Alors qu’il sera encore plus dur de mettre de l’argent de côté à l’avenir, les dix personnes les plus riches au monde se sont enrichies de 500 milliards de dollars !

    UNE VICTOIRE OBTENUE POUR LES 14€ DE L’HEURE !

    Il est inacceptable qu’il puisse encore y avoir en Belgique des gens qui ne gagnent pas un salaire minimum de 14 euros de l’heure ou 2.300 euros bruts par mois. C’est un minimum pour vivre dans la dignité et chaque travailleur le mérite ! À l’université de Gand, cette victoire vient d’être arrachée après une campagne de longue haleine menée par le personnel et les étudiants.

    Les richesses ne manquent pas en Belgique pour assurer ce minimum, y compris dans les entreprises qui paient leur personnel moins de 14 euros de l’heure. Il suffit de penser à la grande distribution ou au secteur de l’entretien, où les multinationales encaissent chaque année des milliards de profits et cajolent leurs actionnaires. Mais ce sont les travailleuses et les travailleurs qui produisent la valeur ajoutée. C’est pourquoi cet Accord interprofessionnel (AIP) doit permettre de porter le salaire minimum à 14 euros de l’heure et de le lier à l’index.

    Les travailleurs font tourner le monde & l’austérité a échoué

    Aujourd’hui, de plus en plus de travailleuses et de travailleurs sont menacés par le chômage. Qui restera debout dans l’horeca ? S’il fallait écouter Rasière, le patron de Belfius, les petits cafés et les restaurants pourraient bien disparaître ! Les restructurations ou les fermetures menacent du reste les autres secteurs également, même les plus rentables.

    Les travailleuses et travailleurs de ces entreprises ne sont pas responsables de la crise ! Ils et elles n’ont pas à en payer le prix ! Répartissons le travail disponible entre celles et ceux qui peuvent travailler, sans perte de salaire, pour en finir avec l’épuisement professionnel et le stress insoutenable et offrir un emploi à celles et ceux qui n’en ont pas.

    Oui, c’est possible de se battre pour cela aujourd’hui ! La pensée unique néolibérale de ces dernières décennies tombe en morceaux. Tout le monde sait bien que la politique d’austérité qui a suivi la dernière crise économique n’a fait que retarder et compliquer la reprise.
    Contrairement à la dernière fois, les ressources des plans de relance doivent bénéficier aux travailleuses et aux travailleurs, pas aux banques ou aux multinationales ! Cela n’arrivera pas du jour au lendemain évidemment. De très nombreux hommes et femmes politiques entretiennent de solides connexions avec les entreprises et espèrent y trouver plus tard un beau poste en guise de remerciement pour services rendus. Construisons un rapport de force ! Si nous nous battons, nous pouvons gagner ! C’est ce qu’ont démontrés les camarades des soins de santé. Le collectif d’action militant La Santé en Lutte a su construire une pression grandissante en organisant ses actions. Grâce à cela et au large soutien en faveur du personnel soignant, des concessions de plus de 2 milliards d’euros ont pu être arrachées. La prochaine action de La Santé en Lutte aura lieu le 15 mai.

    Organisons notre colère

    La première journée d’action autour de l’AIP a illustré l’indignation qui vit dans les entreprises. De nombreuses et nombreux collègues sont venus apporter leur soutien aux syndicalistes à la porte de l’entreprise. La journée d’action du front commun syndical de ce 25 février réunira plus de monde. Mais il faudra aller plus loin : il faut discuter d’un plan d’action avec des revendications claires et, de préférence, le faire voter lors de réunions interprofessionnelles et d’assemblées du personnel.

    Il est possible de s’organiser, même avec les mesures sanitaires. Les réunions du personnel organisées en ligne pendant cette pandémie ont parfois eu plus de participants qu’auparavant. Les syndicats peuvent organiser des concentrations militantes en ligne avec une discussion sur le programme dont nous avons besoin dans cette crise, suivies de réunions du personnel dans le plus grand nombre d’entreprises possible pour expliquer et concrétiser notre plate-forme de revendications. Impossible ? En Grande-Bretagne, le syndicat de l’éducation a organisé une réunion Zoom à laquelle ont assisté plus de 400.000 personnes, après quoi le Premier ministre Boris Johnson a été contraint de fermer les écoles dans l’intérêt de la sécurité du personnel et des jeunes.

    Entrer en action reste possible. Puisque nous pouvons travailler, il est également normal de pouvoir arrêter de le faire. La plus grande force du mouvement ouvrier, c’est son nombre. Pourquoi ne pas créer une nouvelle journée d’action dans le but de tenir des arrêts de travail dans quelques milliers d’entreprises avec des actions qui respectent les mesures sanitaires – masques et distanciation sociale – dans une cour ou à l’entrée des entreprises, combinées par exemple à une prise de parole enregistrée et partagées sur les réseaux sociaux avec des photos ? Un plan d’action comme celui de 2014 montrerait à quel point nous sommes sérieux. Cela augmenterait les tensions au sein du gouvernement et pourrait briser la norme salariale et la loi sur les salaires.

    Une campagne sérieuse avec l’organisation d’actions et une implication massive des collègues peut nous donner le rapport de force dont nous avons besoin pour être écoutés. Et si les patrons font toujours la sourde oreille, nous aurons alors construit l’élan vers de nouvelles mobilisations. Sous le capitalisme, chaque concession n’est toutefois que temporaire. Les patrons essaieront toujours de reprendre ce que nous avons arraché par la lutte. Si la pandémie, à côté de la crise climatique et de la crise économique, a bien démontré quelque chose, c’est que ce système ne fonctionne pas dans notre intérêt. Le PSL/LSP défend une transformation socialiste de la société : un système où les travailleuses et les travailleurs feraient non seulement tout fonctionner, mais où ils et elles décideraient aussi de la manière de le faire. Grâce à une planification démocratique de l’économie, nous pourrions satisfaire nos besoins sociaux.

  • AIP. Sans notre travail, leur capital ne vaut pas un balle !

    En tournant le dos à la Première ministre Sophie Wilmès, le personnel soignant a remis la résistance sociale à l’ordre du jour. Suivons cet exemple dans la lutte pour une augmentation des salaires ! Photo : Collectif Krasnyi

    Organisons la lutte pour une augmentation des salaires conséquente !

    0,4 %. Voilà l’augmentation maximale des salaires pour les deux prochaines années selon le Conseil central de l’économie. Pour les patrons, c’est même de trop. Pas question de toucher aux dividendes de leurs actionnaires. Briser la norme salariale signifie de balayer la loi sur les salaires. De véritables augmentations de salaire et un salaire minimum d’au moins 14 euros de l’heure : voilà ce qu’il nous faut.

    Un meilleur pouvoir d’achat

    La loi de 1996 sur les salaires impose une norme salariale obligatoire et détermine la manière dont le Conseil central de l’économie calcule son estimation de la norme salariale. Ce calcul et le caractère obligatoire de la norme salariale posent de nombreux problèmes. La loi a été encore empirée par le gouvernement Michel alors qu’elle a dès ses origines été écrite en faveur des patrons. Tout est facile pour eux : ils fixent les règles eux-mêmes, y compris les manières de tricher, et considèrent la moindre critique comme sortant de la légalité ! Cette loi est un obstacle pour que les travailleuses et les travailleurs disposent d’un revenu décent ? Alors elle doit disparaître.

    Tous les organismes et autorités financières, jusqu’aux libéraux les plus intransigeants, reconnaissent que le modèle austéritaire doit être abandonné, au moins temporairement. Mais les patrons veulent se garder les moyens supplémentaires pour eux-mêmes et leurs actionnaires. Qu’est-ce qui stimulerait le mieux l’économie : des bénéfices supplémentaires planqués dans les paradis fiscaux ou un meilleur pouvoir d’achat qui entraînerait directement une augmentation des dépenses dans l’Horeca dès la réouverture ? Les patrons instrumentalisent la situation des secteurs en difficulté mais le patron de Belfius a récemment affirmé que la fermeture de cafés et de restaurants ne posent pas de problèmes ! Les banques ont été sauvées par des fonds publics en 2008, mais elles sont les premières à tordre le cou aux petits indépendants qui peinent à garder la tête hors de l’eau. Non n’avons aucune leçon de solidarité à recevoir du patronat. Par contre, des augmentations de salaires conséquentes soutiendraient le pouvoir d’achat et donc les dépenses dans les secteurs en difficulté.

    Les dix hommes les plus riches du monde ont vu leur richesse combinée augmenter de 500 milliards de dollars pendant la pandémie. En revanche, de nombreux travailleurs et travailleuses exerçant des professions essentielles telles que les soins, le nettoyage, la distribution ou le transport gagnent moins de 14 euros de l’heure. Ils et elles se sont tués à la tâche pour des salaires de misère pendant la pandémie. Le manque de moyens pour les soins, l’enseignement et les autres services publics entraîne des conséquences graves. Pendant ce temps, de plus en plus de gens ne suivent plus et tombent malades. La réaction des patrons est de s’en prendre aux malades plutôt qu’aux conditions qui les rendent malades. Maintenant qu’un espace s’ouvre pour des investissements publics, il faut aller prendre l’argent là où il se trouve : auprès des super riches et des gros actionnaires. Ces fonds doivent être consacrés à ce dont nous avons besoin : de sérieuses augmentations de salaire, l’augmentation du salaire minimum à au moins 14 € de l’heure ou 2.300 € par mois, des conditions de travail viables et un programme d’investissement public massif dans les services publics tels que les soins, la garde d’enfants, l’enseignement, les transports publics, les logements sociaux,…

    Organisons la lutte !

    Le directeur général de la FEB, Timmermans, a déclaré que si les syndicats ne sont pas d’accord avec la norme de 0,4%, ils devraient sonder le gouvernement pour qu’il modifie la loi sur les salaires. Suivons cette recommandation ! Non pas avec du lobbying et des demandes prudentes, mais en organisant le mouvement ouvrier pour briser la norme salariale et la loi sur les salaires de 1996. Nous ne serons écoutés que si nous construisons un rapport de forces.

    Il est possible de nous organiser. Nous n’allons quand même pas être les derniers à faire entendre la résistance sociale en ces temps de mesures sanitaires ?

    La journée d’action du 12 février est une bonne première action de sensibilisation sur laquelle peut s’appuyer le front syndical commun. La CSC a déjà annoncé la date du 25 février. Les assemblées du personnel organisées en ligne pendant cette pandémie ont souvent eu plus de participants qu’auparavant. Les syndicats peuvent organiser des concentrations militantes en ligne avec des discussions sur le programme dont nous avons besoin dans cette crise, suivies d’assemblées du personnel dans le plus grand nombre d’entreprises possible pour expliquer et concrétiser notre plate-forme de revendications. Impossible ? En Grande-Bretagne, le syndicat de l’éducation a organisé une réunion Zoom à laquelle ont assisté plus de 400.000 personnes, après quoi le Premier ministre Boris Johnson a été contraint de maintenir les écoles closes pour assurer la sécurité du personnel et des jeunes.

    Il est possible de faire entendre sa voix, même avec les mesures sanitaires actuelles. Si nous sommes autorisés à nous réunir pour travailler, alors nous devons également l’être pour interrompre le travail et nous organiser. La plus grande force du mouvement ouvrier, c’est son nombre. Pourquoi ne pas mobiliser vers une nouvelle journée d’action avec des arrêts de travail dans quelques milliers d’entreprises et des actions dans le respect des règles sanitaires, avec masques et distanciation sociale, dans une cour ou devant l’entrée de l’entreprise, combinées par exemple à une vidéo et le partage de photos des actions via les réseaux sociaux ?

    Si nous nous battons, nous pouvons gagner

    Les travailleuses et travailleurs de la santé ont montré que la lutte paie. Depuis des décennies, ils et elles sont descendus dans les rues pour réclamer plus de personnel, un meilleur salaire et des soins de qualité. Ces mobilisations n’ont souvent pas eu l’effet souhaité, mais ont contribué à la construction d’un rapport de force. Mais, depuis le début de la pandémie, le collectif d’action militant La Santé en Lutte a organisé plusieurs actions, dont celle, bien connue, où le personnel soignant a tourné le dos à la première ministre Sophie Wilmès. Ces actions et le large soutien au personnel soignant ont imposé des concessions pour un montant de 2 milliards d’euros.

    La semaine dernière, l’Université de Gand a annoncé un accord de principe pour une augmentation du salaire minimum à 14 euros de l’heure pour son personnel, à la suite d’une longue campagne menée par le personnel et les étudiants, notamment des actions à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars. La lutte paie !

    Une campagne et des actions sérieuses cherchant l’implication maximale des collègues peuvent nous permettre de construire le rapport de force qui nous permettra d’être écoutés. Et si les patrons font ensuite la sourde oreille, cela aura permis de servir d’élan pour de nouvelles mobilisations. Mais tant que nous restons au sein du capitalisme, chaque concession est temporaire. Les patrons essaieront toujours de reprendre ce que nous arrachons en luttant. La réaction face à la pandémie, à la crise climatique et à la crise économique démontre une chose : ce système ne fonctionne pas dans notre intérêt. Le PSL/LSP défend une transformation socialiste de la société : un système où les travailleuses et travailleurs non seulement feront tout fonctionner, mais où ils décideront également de la manière dont cela s’effectue grâce à une planification démocratique pour satisfaire nos besoins.

  • Jeudi 4 février : Meeting “Sans nous, pas de profits”

    Ce jeudi 4 février, à partir de 19h

    Tous les deux ans, des négociations ont lieu autour de l’accord interprofessionnel (AIP). Chaque fois, c’est une lutte entre les travailleurs et les patrons pour savoir qui obtient la plus grosse part du gâteau. Mais cette fois, ces négociations se déroulent dans le contexte de la crise sanitaire et de la crise économique.

    Les patrons préfèrent ne pas accorder d’augmentation de salaire et exigent davantage de cadeaux de la part du gouvernement. Cette logique a pourtant rendu plus difficile encore de sortir de la crise précédente, mais ni les patrons, ni les actionnaires, ni leurs représentants politiques n’en ont manifestement tiré de leçon. Ils défendent un remède qui aggravera la crise pour les travailleurs.

    Impossible de rester sans réagir face à cela : nous ne sommes pas tous sur le même bateau. Les dix hommes les plus riches au monde ont vu leur richesse combinée augmenter de 500 milliards de dollars durant la pandémie. Les mille personnes les plus riches au monde sont aujourd’hui encore plus riches qu’avant le début de la pandémie ! Parallèlement, à l’échelle mondiale, il pourrait falloir au moins 14 ans à l’humanité pour que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté retrouve le niveau enregistré avant la pandémie selon l’ONG Oxfam.

    Nous avons besoin d’un programme en faveur des travailleurs et qui repose sur eux. Un programme qui mette un terme à la logique du profit, celle-là même qui a laissé mourir des milliers de nos aînés des maisons de repos aux moyens faméliques alors que la marchandisation du secteur enrichit les actionnaires. C’est cette logique de profit qui est responsable de la paralysie de notre vie sociale alors que les entreprises peuvent continuer à tourner. Nous devons nous y opposer et nous battre pour un salaire minimum d’au moins 14 euros par heure, pour la réduction de la charge de travail et de la flexibilité pour lutter contre le burn-out, pour la répartition du travail disponible entre ceux et celles qui peuvent travailler comme moyen de vaincre le chômage,…

    Pour cela et bien d’autres choses encore, venez au meeting du Parti Socialiste de Lutte (PSL/LSP) et discutez avec nous de la manière dont nous pouvons arracher des victoires !

  • Une marge salariale limitée à 0,4%? Quelle insulte! Brisons la norme salariale et la loi sur les salaires par la lutte


    Le Conseil central de l’économie a indiqué que les salaires pourraient augmenter de 0,4 % maximum par rapport à l’index au cours des deux prochaines années. Ces conseils constituent la base des consultations sociales qui doivent aboutir à un accord interprofessionnel (AIP). Sans accord entre syndicats et patrons d’ici la mi-mars, le gouvernement peut imposer unilatéralement une norme salariale. Après des mois de crise au cours desquels les travailleurs ont clairement indiqué que ce sont eux qui font tourner le monde, il est inacceptable d’imposer une norme salariale maximale de 0,4 %. Les syndicats ont fait valoir à juste titre que ce n’est pas une base de négociation.

    Par Geert Cool

    A l’approche de l’avis du CCE, les porte-parole des patrons criaient sur tous les toits : en temps de crise, il n’est pas question d’augmenter les salaires. Pierre Wunsch, de la Banque nationale, a mis en garde contre des années de politiques d’austérité. Le provocateur Wouter De Geest, de la fédération patronale flamande VOKA, a déjà appelé à une nouvelle attaque contre les pensions. Alors que de plus en plus d’économistes et d’institutions arrivent à la conclusion que la politique d’austérité menée depuis des années a échoué, les patrons s’y accrochent désespérément. Faire la même chose encore et encore, mais s’attendre à un résultat différent, telle était la définition de la folie selon Einstein.

    Les patrons évoquent la crise et surtout les secteurs en difficulté. Ils n’hésitent pas à abuser des indépendants dans le secteur de l’horeca pour imposer un gel des salaires à tous les travailleurs. Après tout, exiger un effort de leurs propres patrons et actionnaires, qui se sont bien portés durant la pandémie, n’est pas une option pour eux. Pire encore : Marc Rasière de Belfius, une banque sauvée par l’argent public il y a dix ans, a allègrement déclaré qu’il y a “trop de cafés et de restaurants” et que quelques faillites ne posent pas de problème.

    Il y a deux ans, une journée de grève nationale bien suivie a été organisée en février 2019 contre la norme salariale d’alors. Il s’agissait de 0,8 % et cela a été présenté à juste titre comme une aumône, comme quelques miettes. La journée de grève a forcé les patrons à céder du terrain : la norme salariale a été portée à 1,1%. C’était encore très peu, mais cela a démontré que la lutte est payante. Aujourd’hui, la proposition est encore plus basse : seulement 0,4%. Cela tient compte d’une inflation de 2,8 % et d’une augmentation des salaires de 3,7 % dans les pays voisins. On ne sait pas très bien comment cela a été calculé. La différence de 0,9 % a été réduite de 0,5 % “en guise de sécurité”, de sorte qu’il ne reste plus qu’une marge de 0,4 %. Pour les profits des patrons, il y a toujours des marges de sécurité, jamais pour nos conditions de vie.

    La loi sur les salaires rend douteux le calcul du “coût salarial” et de la norme salariale. En outre, elle rend cette norme obligatoire plutôt qu’indicative. En bref, elle fixe les règles, y compris les possibilités de tricherie, et rejette toute critique la qualifiant d’”illégale”. Si la loi fait obstacle à l’octroi d’un revenu décent aux travailleurs, elle doit disparaître. Le directeur général de la FEB, Timmermans, a déclaré que si les syndicats ne sont pas d’accord, ils devraient sonder le gouvernement pour qu’il modifie la loi sur les salaires. Cela n’arrive pas souvent, mais Timmermans a raison. Mais demander ne suffira pas. Les patrons comptent sur les libéraux du gouvernement pour bloquer tout changement, tandis que les dirigeants syndicaux ont probablement leurs illusions chez les sociaux-démocrates ou même au CD&V. Ce sont pourtant les partis qui ont introduit la loi sur les salaires en 1996. Le mouvement ouvrier doit s’organiser pour briser la norme salariale et la loi sur les salaires. Nous n’irons pas très loin en demandant au gouvernement d’être amical, nous devrons lui forcer la main par la lutte.

    Les syndicats ont déclaré qu’une marge de 0,4% est inacceptable et qu’aucune négociation n’est possible sur cette base. “Le pacte social est mort” a déclaré Françoise Bernard, de la FGTB Liège-Huy-Waremme dans une carte blanche parue dans Le Soir le 19 janvier. L’enterrement de la paix sociale a été organisé par les gouvernements successifs et leurs patrons. Rien n’indique que le nouveau gouvernement sera moins favorable aux patrons. Nous l’avons constaté lors de la crise sanitaire, où notre vie sociale a été soumise à de strictes restrictions, mais de nombreuses entreprises ont été laissées pratiquement intactes. Là-bas, on était autorisés à voir plus de gens qu’à Noël.

    Le mouvement syndical doit organiser la lutte. La solidarité de ces derniers mois avec le personnel des secteurs essentiels, où les salaires sont souvent bas, donne une idée des possibilités à saisir. Il est nécessaire de mener campagne avec la participation la plus large possible en vue d’une grève générale. Pour obtenir nos revendications justifiées concernant le pouvoir d’achat et le salaire minimum, il ne suffit pas de renforcer simplement la position de négociation du sommet syndical. Nous devons montrer que nous sommes sérieux. Ce sont les travailleurs qui créent la richesse : sans notre travail, les capitalistes et leurs politiciens ne valent pas un balle. Quand les travailleurs s’arrêtent, tous s’arrête.

    Le premier objectif doit être de franchir la le seuil salarial de 0,4 %. Dans ce cadre, nous devons clairement avoir la loi sur les salaires en ligne de mire. Le retour à une norme salariale indicative est le minimum. Cela permettrait d’obtenir des augmentations de salaire substantielles dans le secteur de la distribution et dans le transport, par exemple. Ou bien les patrons et leurs politiciens estiment-ils que ces héros de la crise sanitaire n’en valent pas la peine ? En outre, la revendication d’un salaire minimum plus élevé, d’au moins 14 euros de l’heure, doit devenir réalité.

    Au sein du capitalisme, nos intérêts se heurtent toujours à ceux des super-riches. Nous devons nous battre pour chaque avancée et, dès que le rapport de force le permet, les patrons mettent sous pression chaque réalisation. Le PSL/LSP estime que nous ne pouvons pas limiter la lutte au pouvoir d’achat ou à la préservation de nos conquêtes sociales, nous devons défendre un autre système où les besoins et les revendications de la majorité de la population sont centraux, au lieu de ceux d’une poignée de capitalistes. En bref, nous militons en faveur d’une société socialiste démocratique.

  • AIP. De 0,8% à 1,1% grâce à la grève. Il est possible d’avoir bien plus !

    La grève nationale du 13 février fut un succès qui a obligé les patrons à revenir à la table de négociation et à rédiger un Accord interprofessionnel (AIP). La norme salariale maximale est passée de 0,8 % à 1,1 %, en plus de l’indexation. La proposition de la fin 2014 concernant la RCC (l’ancienne retraite anticipée) est revenue sur table ainsi qu’une augmentation de contributions des employeurs pour les transports publics et encore quelques autres concessions. Même si tout cela est limité et insuffisant, cela illustre que nous pouvons imposer des choses par le biais d’actions de masse. En nous organisant mieux, nous pourrons obtenir encore plus !

    Par Thomas (Gand)

    Ce journal est envoyé à l’imprimeur avant que toutes les réactions des syndicats au projet de l’AIP ne soient connues (le 25 mars). Mais il est évident qu’une forte opposition existe à l’AIP au sein des deux principaux syndicats. C’est particulièrement la norme salariale très limitée de 1,1 % qui suscite l’indignation. Mais l’augmentation du salaire minimum de 1,1 % est aussi considérée comme largement insuffisante. Les mesures visant à faire passer la pilule, telles que le l’assouplissement de la RCC et l’enveloppe bien-être, sont très limitées.

    Beaucoup de monde hésite à rejeter l’accord en raison de l’incertitude sur ce qui se passerait alors. Y aura-t-il de nouvelles négociations dans le cadre de l’AIP ou tout sera-t-il discuté dans les secteurs ? Que se deviendrait l’enveloppe bien-être et la RCC ? Les dirigeants syndicaux qui n’ont pas défendu l’accord avaient d’ailleurs fait des propositions à ce sujet.

    Dans nos articles et tracts autour du 13 février, nous avons défendu l’élaboration d’un plan d’action non seulement vers cette date mais également pour poursuivre la lutte par la suite. Après le succès de la grève de février, il a fallu retourner à la table de négociation. Mais sans moyen de pression, on ne va pas très loin. C’est la grande leçon de l’année 2015 quand, à la suite de l’impressionnant plan d’action de 2014, de nouvelles négociations ont été entamées alors que les actions avaient été stoppées par le sommet syndical. L’occasion de nous débarrasser du gouvernement Michel/De Wever fut gâchée.

    Nous n’en sommes pas là aujourd’hui. Une dynamique existe toujours pour organiser d’autres actions autour du pouvoir d’achat. Les études ne manquent pas pour illustrer à quel point notre pouvoir d’achat est sous pression, quoi qu’en dise le gouvernement. Test-Achats a révélé que 39% des familles de notre pays sont incapables d’épargner. Le nombre de personnes qui doivent s’adresser au CPAS a augmenté de 30% en Flandre entre 2012 et 2017. Il ne s’agit pas seulement d’allocataires sociaux, mais aussi de personnes qui ont un emploi. Cependant, selon une étude de la KULeuven, notre pouvoir d’achat augmenterait pourtant de 5,2% entre 2012 et 2020. Quelle est la différence entre les études de la KULeuven et de Test Achats ? L’étude de Louvain prend une moyenne, qui démontre que les riches se sont considérablement enrichis alors que le reste de la population est à la traîne.

    Si l’AIP est rejeté, l’idée d’une Marche pour le pouvoir d’achat de la FGTB pourrait revenir à l’ordre du jour. La date du 29 avril circule déjà. Mais il y a aussi des appels à faire grève. Des actions dans les secteurs et les entreprises, en particulier là où le salaire minimum est inférieur à 14 euros par heure, seraient également positives. Pour mettre fin aux attaques contre nos acquis et arracher nos revendications, un autre type de lutte est nécessaire. Une lutte qui ne se limite pas à renforcer la position de négociation des dirigeants syndicaux, mais qui vise à établir un rapport de forces afin que les employeurs et leurs représentants politiques soient poussés dos au mur.

    Les gouvernements et les partis de droite ont aujourd’hui du mal à dominer le débat politique. Ils sont sous pression, tant par les grévistes du climat que par le mouvement pour le pouvoir d’achat. Continuons cette élan jusqu’aux élections et au-delà. Les partis doivent se prononcer et ils ont de plus en plus de mal à cacher leur politique d’austérité derrière une rhétorique de division. Mais il ne faut pas s’arrêter aux belles paroles : là où des coalitions de gauche sont possibles, nous attendons une rupture avec la politique de coupes budgétaires ! En organisant notre lutte, nous pouvons démasquer les partis traditionnels à nos collègues, amis et famille et mettre à l’ordre du jour la nécessité d’une alternative politique.

  • Grève générale massive : poursuivons sur cette lancée !

    Ce n’est pas la colère qui manque ! Nos pensions ont été attaquées et maintenant les patrons refusent d’augmenter sérieusement nos salaires ! Leurs bénéfices grimpent pourtant toujours en flèche, tout comme les dividendes des actionnaires et les primes des cadres supérieurs. Mais quand il s’agit de nous et de nos salaires, même une augmentation de 0,8 %, est de trop. Ce que la grève de ce 13 février a une fois de plus illustré, c’est que leurs profits, leurs dividendes et leurs primes ne sont possibles que grâce à notre travail acharné. L’organisation patronale flamande VOKA parle d’un demi-milliard d’euros de “pertes” en Flandre uniquement : c’est notre travail qui génère leurs profits.

    La volonté d’entrer en action que nous avons vu ce 13 février rappelle celle de fin 2014, quand un plan d’action crescendo avait été élaboré et où une rencontre de militants avait été succédée par une manifestation nationale de masse, une tournée de grèves provinciales et enfin une journée de grève générale nationale. Dans de nombreux endroits, la grève a été aussi imposante qu’à l’époque. Nous avons entendu dire qu’il y avait à peu près autant de piquets de grève en Flandre orientale qu’en 2014. A Anvers, il n’y a pas eu de blocus général de la zone portuaire, mais des piquets de grève étaient bien présents par entreprise. A Bruxelles, la participation au piquet de Proximus était particulièrement importante. L’aéroport de Zaventem était complètement à l’arrêt. ‘‘Rarement une action a pu compter sur une telle compréhension’’, titrait en ligne De Standaard.

    Les secteurs à bas salaires ont été particulièrement touchés : le secteur alimentaire, par exemple, mais aussi un certain nombre de supermarchés. Un délégué de Lidl nous a expliqué qu’il ne touche qu’un salaire mensuel de 2300 euros (soit 14 euros l’heure) après 21 ans de service à plein temps, alors que bien peu de ses collègues travaillent à temps plein. Régulièrement, on nous a fait remarquer que des personnes membres d’un syndicat étaient tout de même présentes à certains piquets. La réussite de cette grève nous offre l’opportunité de renforcer davantage nos syndicats.

    La question du pouvoir d’achat est très sensible pour de larges couches de la population. Cette sensibilité s’est exprimée en France dans le mouvement des Gilets jaunes. Mais elle est aussi présente chez nous : on nous dit que l’économie se porte bien et même qu’elle progresse. Mais on ne remarque rien et les fins du mois sont toujours dures. Un nombre croissant de travailleurs a des difficultés à joindre les deux bouts.

    Les mobilisations de la jeunesse sur le climat ont très certainement joué un rôle important dans le succès de cette journée de grève. Beaucoup de travailleurs sont fiers de leurs enfants qui défendent la très sérieuse cause de la défense du climat et de l’environnement. La mobilisation déterminée et massive des jeunes a déjà conduit à la démission de la ministre flamande de l’environnement. Voilà qui illustre ce qu’une mobilisation de masse peut apporter. C’est de cette façon que nous pouvons assurer que ce sont nos thèmes qui sont à l’agenda politique et pas ceux de la droite. Les jeunes grévistes climatiques suscitent le respect. A Gand, un groupe de jeunes activistes du climat s’était rendu visiter les piquets de grève avec les Etudiants de Gauche Actifs (EGA), ils ont particulièrement été bien accueillis. L’appel des jeunes à partir en grève le 15 mars suscite un certain enthousiasme, pas nécessairement jusqu’à partir en grève, mais l’idée bénéficie d’un grand soutien. Chez les enseignants, la question se pose bien naturellement de façon différente et plusieurs réunions de l’ACOD Onderwijs (la CGSP Enseignement en Flandre) ont pris position en faveur de la grève du 15 mars.

    Les médias établis ont fait la part belle aux “nuisances” relatives à la grève. Ils ne parlent pas des raisons de la grève et de l’impact de la politique patronale sur notre pouvoir d’achat, mais des conséquences d’une diminution considérable des transports publics et d’un certain nombre de piquets de grève. Mais tout ce discours sur les “nuisances” ne fait que confirmer à quel point cette société ne peut pas fonctionner sans nous ! Mais en cette période de colère généralisée sur le pouvoir d’achat, les tentatives de détourner l’attention et de décrier les grévistes n’ont pas aussi bien fonctionné.

    A Gand, une voiture a heurté des grévistes. La zone industrielle y avait de nouveau été fermée, tout comme en 2014. Certains de nos membres jouent d’ailleurs un rôle actif dans les comités de grève de cette zone industrielle. Nous avons parlé à l’un d’eux de l’incident : “Comme en 2014, nous avions bouclé la zone industrielle avec quelques piquets de grève. Nous le faisons bien sûr de manière responsable : le site est proche de l’hôpital UZ et nous nous assurons que tout le monde peut s’y rendre. Seule la zone industrielle elle-même est bloquée. Le site de Ghelamco avait cette fois ouvert une porte arrière qui n’a jamais été ouverte auparavant. En conséquence, certaines voitures sont entrées dans la zone industrielle, mais ont dû passer aux piquets pour en sortir. Nous n’avons pas arrêté ces voitures, mais nous les avons filtrées : tout le monde a dû attendre. Un chauffeur est devenu impatient et a foncé sur les grévistes. Un militant a été touché et le conducteur a accéléré encore plus. Le militant a été traîné sur 30 mètres et a été blessé à l’épaule. La police a immédiatement arrêté le conducteur. Et soyons clairs : avec la fermeture de la zone industrielle, il suffit d’une minute pour se rendre n’importe où dans la ville !’’

    Que faire après cette journée de grève ? Les patrons ne veulent pas donner plus que 0,8%. Modifier la loi sur les salaires n’est pas acceptable pour eux, même s’ils ont montré leur volonté d’augmenter le maximum légal pour les chèques-repas (un changement de loi n’est évidemment pas l’autre !). Il n’y a pas de gouvernement pour dépanner les patrons, même si dans le pire des cas, une majorité peut être trouvée avec le gouvernement minoritaire en affaires courantes actuel et l’ancien partenaire N-VA. Pour s’en prendre à nos conditions de vie, les anciens partenaires gouvernementaux sont prêts à mettre de côté leurs querelles.

    Quoi qu’il en soit, le gouvernement est affaibli et le patronat est également en difficulté. Le moment est excellent pour poursuivre l’offensive ! Un plan de lutte tel que celui de 2014 peut nous permettre le combat tout en l’amplifiant. Une journée d’action commune avec les jeunes le 15 mars permettrait de lier l’énergie enthousiaste des militants du climat à la force économique des travailleurs. Avec cela, nous pouvons faire trembler le système sur ses fondations !

    Quelques Etudiants de Gauche Actifs au piquet de Proximus à Gand

    Gand – Sud : la zone industrielle est à l’arrêt

    Covestro Anvers

    BASF Anvers

    Oiltanking Anvers

    Covestro Anvers

    Evonik Anvers
    Exxon Mobil Anvers
    Zone industrielle d’Erembodegem Zuid (Alost)
    SNCB Namur 

    Coca Cola Gand

    Dossche Mills Merksem
    Kringwinkel Merksem
    Zone industrielle des Hauts Sarts à Liège

    SNCB Forest

    Proximus Gand

    Proximus Bruxelles

    SNCB : dépôt de Salzinnes

    NMBS Anvers

    SNCB, Liège

    Médiacité, Liège

    TNT, Liège

    Zonning de Grâce-Hollogne, Liège

    Liège

    CGSP – ALR Bruxelles

    De Lijn, Anvers

    Covestro Anvers
    Gare de Bruges
    De Lijn Courtrai
    Bekaert Zwevegem
    TE Oostkamp
  • Construisons ensemble la grève générale du 13/02 et les actions à venir !

    • Plus de pouvoir d’achat : une réelle augmentation salariale, un salaire minimum de 14 €/h, une pension minimum de 1.500 € !
    • Notre pouvoir d’achat et le climat souffrent des politiques néolibérales : jeunes activistes du climat, Gilets Jaunes et syndicalistes : ensemble, on est plus forts !
    • Pour un plan d’action offensif et crescendo qui ne s’arrête pas le 13 février !

    Après 10 ans de crise au cours desquels les patrons et les gouvernements Di Rupo et Michel se sont attaqués à notre pouvoir d’achat et à d’autres acquis sociaux, l’idée de poursuivre le gel de nos salaires est une provocation. Leurs profits sont énormes, les primes des cadres supérieurs atteignent des sommets, et il n’y aurait rien pour nous ?! Ces dernières années, nos salaires ont été rabotés (à cause du saut d’index notamment), nous avons perdu une bonne partie de notre prépension (RCC), nous devons travailler plus longtemps (alors que des mesures pour les métiers lourds ne sont pas adoptées), les services publics ont été réduits,…

    Les sources de mécontentements et les résistances ne manquent pas depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Michel. Fin 2014, notre opposition fut si forte que le gouvernement était au bord du gouffre. Il nous a toutefois manqué une direction syndicale et politique proposant une alternative au mouvement pour, sur cette base, précipiter la chute de Michel et de la politique d’austérité. L’arrêt de la dynamique de la fin de l’année 2014 a sans aucun doute provoqué la déception de nombreux collègues mais, depuis, presque toutes les actions ont été plus fournies que prévu.

    Malgré notre opposition sur les lieux de travail, le gouvernement n’est pas tombé sur les questions sociales. La N-VA a tiré la prise pour se rendre aux élections portée par le débat sur l’asile. On ne parle de “dimension sociale” de la politique que lorsqu’il faut justifier l’inaction climatique. Notre pouvoir d’achat et le climat se heurtent aux intérêts du capital. Après quatre ans de gouvernement Michel/De Wever, 160.000 personnes dépendent des banques alimentaires. Et ce n’est certainement pas en raison de l’adoption de mesures pour le climat.

    La protestation massive des jeunes contre le climat cause des soucis à la N-VA et aux autres partis établis. Ce ne sont pas l’asile, la migration et le confédéralisme qui dominent le débat, mais le climat. Ajoutons-y le pouvoir d’achat. Le mouvement de masse des Gilets Jaunes en France montre que la mobilisation pour le pouvoir d’achat peut dépasser les attentes et mettre en difficulté des politiciens de droite tels que Macron. Non pas en le demandant gentiment, mais en luttant résolument pour que nos thèmes soient au cœur du débat public.

    La colère est grande beaucoup à l’égard du profond impact de cette politique en faveur des ultra-riches, parmi lesquels 26 à peine possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale ! C’est le mouvement des travailleurs qui est le mieux placé pour réunir cette colère et en faire une lutte offensive et unitaire.

    Non au gel de nos salaires ! 

    A chaque négociation, les patrons étaient confortablement installés : sans accord avec les syndicats, ils obtenaient toujours ce qu’ils voulaient du gouvernement. Maintenant que le gouvernement est tombé, le favoritisme des autorités ne peut plus compter. Toute faiblesse de notre part conduit invariablement à l’agression patronale. Faisons de même et profitons de la chute du gouvernement pour arracher de réelles augmentations salariales.

    La nouvelle loi sur les salaires rend presque superflue la négociation d’un accord interprofessionnel (AIP) : après tout, c’est le Conseil central de l’économie (CCE) qui décide de son contenu. Le patronat s’en tient à la loi sur les salaires, non pas qu’il ait le moindre problème à enfreindre ou contourner les lois quand ça l’arrange. L’arrogance du patronat à l’égard de la norme salariale et ses exigences de flexibilité supplémentaire montrent que les patrons veulent en tirer le meilleur parti. Ne partons pas de ce qu’ils veulent nous donner, mais de ce qui est nécessaire pour nos conditions de vie !

    En raison des pressions exercées à la base des trois syndicats, manifestées notamment par le succès du 14 décembre, ils ont heureusement décidé ensemble de déclencher une grève générale. Pour en faire un succès, il faut des assemblées interprofessionnelles dans les régions pour préparer les militants à l’aide d’arguments et de revendications telles que le salaire horaire minimum de 14 euros, la pension minimum de 1.500 euros, la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Ceci peut être suivi d’autant d’assemblées du personnel que possible sur les lieux de travail pour assurer une implication maximale aux piquets et aux actions.

    Pour éviter d’être stoppés du sommet sans obtenir de véritable changement de politique, nous pouvons réunir les militants et délégués combatifs pour nous battre au sein des syndicats en faveur d’un plan d’action qui ne se termine pas le 13 février, mais construit sur cet élan et se poursuit aussi longtemps que nécessaire. Ce plan d’action doit être démocratiquement voté et évalué par tous les participants.

    De nombreux syndicalistes espèrent un gouvernement et une politique différents après le 26 mai. L’incertitude règne quant à la manière d’y parvenir. Nous estimons que la meilleure façon d’assurer que nos préoccupations soient centrales dans l’agenda politique est de le faire nous-mêmes, tout comme la jeunesse le fait de manière exemplaire avec les manifestations pour le climat depuis quelques semaines déjà. En faisant un thème central du pouvoir d’achat tout en soutenant les mobilisations de la jeunesse, nous poussons dans la défensive la N-VA et le gouvernement minoritaire de Michel.

    Sous le capitalisme, nos intérêts entrent toujours en conflit avec ceux des ultra-riches. Nous devons nous battre pour chaque avancée et, dès que le rapport de force le permet, chaque réalisation est à nouveau sous pression. Le PSL estime que nous ne pouvons pas limiter la lutte au pouvoir d’achat ou à la préservation des acquis : nous devons défendre un autre système où les besoins et les revendications de la majorité de la population seraient centraux au lieu de ceux d’une clique de capitalistes. En bref, nous voulons une société socialiste démocratique.

  • 0,8%, c’est une insulte! Grève pour une réelle augmentation salariale le 13 février!

    Même les familles à deux revenus ont parfois des difficultés à joindre les deux bouts. Ces dernières années, les salaires n’ont pas suivi le coût de la vie, malgré l’indexation. Cela est dû en partie au saut d’index, mais aussi au fait que le mécanisme d’indexation s’érode de plus en plus. Les deux précédents accords interprofessionnels (AIP) ont été conclus dans une situation où les patrons étaient confortablement assis dans leur siège avec le soutien du gouvernement Michel I. Cette fois-ci, ils n’ont pas cet avantage.

    Par Thomas, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste (ce journal sera disponible ce vendredi, mais a été envoyé à l’imprimeur juste avant l’annonce de la journée de grève, dans cette version en ligne de l’article nous avons ajouté l’appel à la grève)

    Sous le capitalisme, la bataille est perpétuelle pour savoir qui obtient quelle partie de la valeur ajoutée : les travailleurs qui produisent la valeur ajoutée ou les capitalistes dont la seule contribution est son investissement ? Cela seul permet au capitaliste de gérer l’entreprise, alors que les travailleurs pourraient eux-mêmes s’en charger, plus efficacement qui plus est.

    Après la Seconde Guerre mondiale, le monde du travail a connu de fortes augmentations salariales. Mais chaque conquête est mise à rude épreuve sous ce système capitaliste. Chaque crise est une opportunité à saisir pour les capitalistes, celle de 2007-08 devenant le prétexte d’une nouvelle offensive contre nos salaires et nos conditions de travail.

    Avant la crise, le milliardaire Warren Buffet résumait ainsi les choses : ‘‘Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner.’’ Qu’est-ce que cela signifie en pratique ? En 2009, le pourcent le plus riche au monde représentait 44,9% des fortunes totales. Moins de dix ans plus tard, 82 % des richesses créées en 2017 sont allées dans les poches de ce pourcent d’ultra- riches. Bref, l’écart entre riches et pauvres se creuse davantage.

    C’est un phénomène mondial que l’on peut également ressentir chez nous. En moyenne, les PDG des sociétés du Bel20 gagnent en moins de six jours autant que le salaire annuel de leurs employés ! Les milliards ne manquent pas pour les actionnaires, mais les augmentations de salaire pour les travailleurs sont toujours impayables. Selon le Conseil Central de l’Economie (CCE), seule une miette de 0,8% d’augmentation est autorisée pour l’AIP.

    Les travailleurs et leurs organisations ne devraient pas se contenter de querelles à la marge. Des augmentations salariales réelles sont nécessaires pour tous les travailleurs. En outre, les salaires les plus bas doivent être portés à au moins 14 euros par heure (2.300 euros brut par mois). Maintenant que le gouvernement Michel est tombé, les patrons sont moins à leur aise à la table de négociation. Les syndicats doivent veiller à ce que la pression reste forte, y compris pendant les négociations.

    La marche de la FGTB pour le pouvoir d’achat du 4 février était une excellente initiative. Même si elle intervient tardivement dans les négociations de l’AIP, qui devraient se clôturer le 23 janvier. Entre-temps, cette manifestation a été annulée pour faire place à une grève générale le 13 février, soutenue par tous les syndicats. Les patrons réagissent comme prévu : ils se cachent derrière la loi sur les salaires. Une approche offensive est nécessaire pour obtenir de sérieuses augmentations salariales et se débarrasser de la loi salariale antisociale qui menace notre pouvoir d’achat.

    La clé du succès, ce sont des actions bien préparées

    Depuis 2014, la protestation sociale contre ce gouvernement et ses mesures antisociales n’a jamais cessé. Trop souvent, cependant, la mobilisation syndicale visait essentiellement à relâcher la pression d’en bas ou à renforcer la position de négociation du sommet syndical. Elle n’a jamais servi à faire la relation de force à l’avantage des travailleurs en faisant valser le gouvernement par la fenêtre. Toutefois, la volonté de participer aux actions était généralement plus forte qu’attendu, en dépit du manque de temps et d’organisation.

    Tirons-en les leçons et organisons sérieusement le mouvement pour plus de pouvoir d’achat, avec des revendications claires telles que les 14 euros de l’heure ou les 2.300 euros par mois, les 1.500 euros nets ou 75 % du dernier salaire comme pension minimum. Ces exigences ne sont pas à considérer comme des rêves pour un avenir lointain. C’est ce dont nous avons besoin aujourd’hui pour vivre dignement. Il nous faut un programme d’action précis qui ne nous fasse pas attendre des mois entre chaque date, mais contient au contraire un calendrier d’action qui nous aide à convaincre nos collègues que, cette fois, c’est du sérieux.

    Si les syndicats n’organisent pas la résistance, elle trouvera d’autres moyens de s’exprimer. En France, les Gilets jaunes ont fait un thème central du pouvoir d’achat et ont réussi à obtenir des concessions, même si elles restent très limitées. Imaginez ce que les syndicats pourraient accomplir avec une telle détermination !

    L’extrême droite tente de répondre au mécontentement sur le pouvoir d’achat. Le Vlaams Belang se prétend partisan d’une augmentation du pouvoir d’achat et d’une pension minimale de 1.500 euros. Avec une tête de liste comme le gosse de riche Driss Van Langenhove (de Schild & Vrienden), ce n’est pas crédible. Mais nous ne pouvons pas laisser le champ libre à l’extrême droite.

    Un programme socialiste combatif est nécessaire pour assurer un véritable changement. Les patrons et les gouvernements présenteront toute augmentation du salaire (minimum) comme la recette assurée d’un désert social. C’est ce qu’ils disaient jadis de l’abolition du travail des enfants ou de la réduction du temps de travail à 8 heures par jour ! S’ils menacent de prendre des mesures économiques telles que des fermetures ou des délocalisations, nous devons recourir à l’arme de la nationalisation. Si nous voulons décider démocratiquement des ressources disponibles, la collectivité doit les posséder. Cela fait partie de notre lutte pour une société socialiste.

  • AIP : pour plus de salaire et au moins 14 euros de l’heure

    L’Accord interprofessionnel (AIP) 2019-2020 intervient après une longue période de modération salariale et de baisse de pouvoir d’achat des salariés. Cette fois encore, les patrons veulent profiter de la position de ce gouvernement : ne rien céder. Après la punition des partis de la coalition suédoise aux élections locales, il n’est pas certain qu’ils pourront longtemps continuer à jouir de l’aubaine. Le temps presse pour les patrons.

    Par Thomas

    Il est illusoire de penser que les syndicats peuvent simplement s’adresser au Groupe des Dix avec une série de revendications dans l’espoir qu’un bon accord sera négocié pour les travailleurs en Belgique. Construire un rapport de forces est crucial pour forcer les patrons et leurs laquais du gouvernement à battre en retraite.

    Les actions du 10 au 14 décembre peuvent constituer un premier pas dans cette direction même si, à l’heure d’envoyer ce journal à la presse, les choses se présentaient plutôt comme une désorganisation organisée. Chaque centrale et chaque régionale de la FGTB peut choisir comment mettre en œuvre les actions. A la CSC aussi règne la confusion quant à ce qui va se produire.

    Certains membres des syndicats s’inquiètent du fait que tout ce qu’ils feront avant les élections de mai 2019 sera instrumentalisé par la N-VA. Toutefois, après la journée d’action syndicale réussie du 2 octobre dernier, ne rien faire ne fera qu’approfondir la désillusion dans les rangs syndicaux et permettre à la droite de dominer le débat politique. La droite, et pire encore l’extrême droite du Vlaams Belang, en sortira renforcée.

    Les revendications salariales ne sont pas honteuses, elles peuvent bénéficier d’un large soutien au sein de la population. Il suffit de voir le mouvement des Gilets Jaunes contre la cherté de la vie. Des revendications telles que les augmentations salariales et la restauration totale de l’index peuvent susciter un bel enthousiasme.

    Une campagne pour les 14 euros de l’heure !

    Tout le monde a besoin d’augmentations de salaire réelles, mais c’est d’autant plus le cas pour les salaires les plus bas. Dans les secteurs les moins bien payés, un nombre croissant de travailleurs pauvres économisent sur leurs dépenses essentielles. Bon nombre des nouveaux emplois dont le gouvernement est si fier font partie de ce groupe. C’est pourquoi la campagne de la FGTB pour un salaire minimum de 14 euros par heure (soit 2.300 euros bruts par mois) dispose d’un potentiel considérable.

    Ce minimum, un grand nombre de travailleurs ne l’atteignent même pas. Une campagne offensive pour 14 euros de l’heure leur serait attractive tout en permettant d’activement les impliquer dans la lutte. C’est encore plus le cas dans les secteurs (plus récents) où la présence syndicale est encore faible. Grâce à cette campagne, cette couche de travailleurs et de jeunes peut découvrir l’importance d’un syndicat qui les défend et dans lequel ils ont eux-mêmes un rôle à jouer. Les actions précédentes chez Deliveroo ou Ryanair ont montré quel potentiel il y a dans l’organisation de nouveaux groupes et secteurs dans la lutte pour de meilleures conditions de travail.

    ‘‘15 Now’’ aux USA

    La lutte pour un meilleur salaire minimum est menée dans de nombreux pays. Certains gouvernements comprenant des partis de gauche ont concédé des augmentations limitées (en Espagne, au Portugal et en Grèce ; voir en page 14 dans le cas de l’Espagne). D’autres formations ou figures de gauche l’ont inclus dans leur programme : la France Insoumise de Mélenchon ou Corbyn au Royaume Uni, par exemple.

    Mais l’exemple que tout le monde regarde est celui des États-Unis. Là, les travailleurs des fast-foods ont donné le premier élan à la lutte pour les 15 dollars de l’heure. Cette bataille n’est pas encore terminée, mais des victoires inspirantes ont été remportées. La première grande ville où le salaire minimum a été porté à 15 dollars est Seattle. Notre organisation-sœur Socialist Alternative y a joué un rôle crucial. D’autres villes et régions ont suivi. Ces victoires à l’autre bout du monde sont des sources d’inspiration ici également. Cela illustre toute l’importance de la solidarité internationale.

    Une lutte qui n’a rien d’évident

    Ni la lutte pour l’augmentation des salaires ni la lutte pour l’augmentation du salaire minimum ne sont choses évidentes. La classe dominante défend les mêmes arguments utilisés jadis contre la journée des huit heures ou l’abolition du travail des enfants : ce serait économiquement inviable, cela minerait la compétitivité et conduirait même tout droit au désert économique. Ces arguments se sont avérés faux dans le passé et il n’en ira pas autrement aujourd’hui. La bourgeoisie ne veut pas voir sa part du gâteau rétrécir. Tout au contraire.

    Toute la question est de savoir qui s’approprie quelle partie de la plus-value : le capitaliste qui possède les moyens de production à titre privé ou le travailleur dont le labeur assure la production des biens et des services ? Ces dernières années, les capitalistes ont réussi à augmenter leur part en attaquant sans cesse les conquêtes que le mouvement ouvrier considérait comme ayant été définitivement acquises.

    Des salaires plus élevés et des conditions de vie décentes et dignes ne peuvent être obtenus qu’avec une direction prête à utiliser tous les moyens à sa disposition. Rien ne viendra avec une direction qui a peur de la force du mouvement ouvrier, à l’instar de ces dirigeants qui ont préféré sonner le glas des actions menée en 2014 qui avaient fait vaciller le gouvernement. Les syndicalistes combattifs doivent s’organiser en réseaux pour diffuser leurs informations et leurs opinions afin d’être ensemble plus forts pour imposer une approche syndicale combattive.

    Les capitalistes veulent faire de plus en plus de profits, la marge de manœuvre pour les concessions devient de plus en plus étroite. Obtenir quelque chose impose une lutte de plus en plus acharnée. Pour briser la dictature des ultra-riches, il faut mener le combat jusqu’au changement de société. Le capitalisme conduit à de plus en plus d’inégalités, il est grand temps de se battre pour une société socialiste !

  • Après la conclusion de l’Accord interprofessionnel, la paix sociale jusqu’en 2019?

    Malgré une certaine gronde parmi les syndicalistes plus critiques, le projet d’Accord interprofessionnel (AIP) a été massivement approuvé par tous les syndicats, chose inédite depuis quelques années. Ce n’est pas que la norme salariale soit si spectaculaire, mais, de manière générale, beaucoup craignaient qu’une norme salariale imposée par le gouvernement se révèle pire encore. La conclusion de l’accord a directement été suivie d’une annoncée du Groupe des Dix (réunissant des représentants des organisations syndicales et des fédérations patronales) qui souhaite à l’avenir examiner les modalités d’application du droit de grève.

    Par Geert Cool, article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

    La modération salariale est respectée

    Avec 1,1% d’augmentation salariale en plus de l’indexation, nos salaires évolueront moins fortement que dans les pays voisins. La Banque Nationale de Belgique (BNB) a noté dans son rapport annuel pour 2016 que le pouvoir d’achat augmente à nouveau dans notre pays, et ce pour la première fois depuis le déclenchement de la crise en 2008. Il reste cependant encore 4% en dessous de son niveau de 2009. La BNB attribue le faible taux de croissance économique belge comparativement aux pays limitrophes à ‘‘la moindre contribution de la consommation privée’’ en raison de la ‘‘modération salariale’’.

    Si le pouvoir d’achat moyen a augmenté en 2016, c’est essentiellement dû à l’augmentation du nombre d’emplois. Le BNB parle de 59.000 nouveaux emplois créés en 2016. Combien d’entre eux ne sont que des temps partiels ? Cela n’a pas été dévoilé. Mais nous savons déjà que seuls 25.415 des 77.311 emplois créés dans le secteur privé entre octobre 2014 et le deuxième trimestre 2016 étaient des temps pleins, soit environ un tiers.

    Une norme de 1,1% au-dessus de l’indexation prévue de 2,9% (par rapport à un taux d’inflation estimé à 3,9% en deux ans) est insuffisante pour améliorer notre pouvoir d’achat. Les employeurs supposent qu’il y aura 0,5% de marge salariale supplémentaire dans les pays voisins. Dans les faits, c’est un recul qui a été négocié, sous la menace d’une plus grande dégradation pour peu que le gouvernement s’en mêle.

    Il nous faut un programme offensif

    Le gouvernement considère que le contrôle budgétaire de fin février sera facile et se vante de la reprise économique. La croissance économique reste toutefois inférieure au taux d’inflation. De plus, il reste de nombreux facteurs incertains tels que l’impact du Brexit, le protectionnisme de Trump, la crise de la dette grecque ou encore la crise bancaire italienne.

    Pendant ce temps, presque tous les secteurs gémissement suite à des années d’austérité successives. La ‘‘paix sociale’’ repose donc sur du sable mouvant.

    Cette période plus calme peut cependant être utilisée pour se préparer à prochaine phase de l’inévitable confrontation entre le travail et le capital. Le développement d’une solide alternative en constitue une partie essentielle. Un programme offensif partant des préoccupations des travailleurs et dégageant quelques priorités pour le mouvement à propos du temps de travail, de contrats de travail de qualité et à temps plein, d’un salaire minimum plus élevé,… peut enthousiasmer les travailleurs et offrir la perspective de progrès sociaux. Ce projet pourrait être débattu sur les lieux de travail et au travers d’assemblées du personnel pour ensuite être activement défendu vers l’opinion publique. Ce serait une préparation idéale pour de nouvelles mobilisations.

    La base syndicale refuse-t-elle de se battre ?

    À la fin du mois de décembre, les centrales employés du syndicat chrétien (la LBC et la CNE) avaient déjà compris que seules des miettes seraient sur table ; ils avaient alors affirmé qu’une norme salariale inférieure à 3% était inacceptable. Malgré un nombre de votes contre significatif, la norme de 1,1% a pourtant bel et bien été approuvée à une grande majorité arguant que la base n’est plus prête à passer à l’action.

    À l’automne 2014, le plan d’action syndical contre le gouvernement Michel avait construit une sérieuse dynamique vers la grève générale nationale du 15 décembre. Mais un tel élan ne se garde pas éternellement, la base syndicale n’est pas une machine que l’on commande en appuyant sur un interrupteur. L’élan de 2014 a été gaspillé alors que de grandes possibilités s’offraient au mouvement social. Les grandes manifestations de 2015 et 2016 l’avaient d’ailleurs confirmé. Mais, pendant ce temps, l’austérité a continué et la défiance envers les dirigeants syndicaux a grandi. La réticence de la base est compréhensible, la direction ne peut s’en prendre qu’à elle-même.

    Un mouvement de lutte ne peut pas naître du néant. Il doit être minutieusement préparé, avec la participation démocratique de la base pour assurer que ses efforts ne soient pas trahis et pour avoir la perspective réelle d’obtenir quelque chose de sérieux. Il nous faut sans plus attendre élaborer un programme offensif et nous engager dans le débat sur les stratégies nécessaires pour le concrétiser.

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