Tag: 8 mars

  • 8 mars : Marches contre le sexisme et la vie chère

    Plusieurs faits récents ont choqué la communauté étudiante. Le 28 décembre, une étudiante de l’ULB a été victime d’un viol au campus de La Plaine et, malgré ses hurlements, le seul gardien présent ne l’a pas entendu. En octobre, la VUB a porté plainte pour violences sexuelles contre des étudiants du cercle Solvay kring, suite à laquelle ils ont été interdits du campus et le cercle a été temporairement suspendu. Dans le quartier d’Ixelles, entre 50 et 100 victimes témoignent avoir été agressées sexuellement par un homme qui les oblige à l’embrasser. Ces violences ne sont pas limitées à Bruxelles : en Belgique, 98% des femmes en ont déjà été victimes d’harcèlement de rue au moins une fois dans leur vie

    C’est affreux, le sexisme est encore un problème majeur et particulièrement sur les campus. De plus en plus de victimes se dirigent d’elles-mêmes à un CPVS (Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles) suite à une agression. La moyenne d’âge est de 24 ans et la moitié sont aux études. Néanmoins, il y a qu’un CPVS pour la province de Liège : et il est à Chénée, à trente minutes en bus du centre ville ! Nous demandons l’extension des ces centres, dont un CPVS aux abords de chaque campus (20 aout, Sart Tilman, Gembloux, mais aussi les Hautes Ecoles).

    Nous voulons un investissement public massif dans l’enseignement et dans les services d’aide dans les universités. Cela permettrait d’adapter l’infrastructure (éclairage, locaux d’études sûrs) et engager du personnel bien formé et bien payé (personnel de sécurité, psychologues, travailleurs sociaux) pour garantir le bien-être des étudiant.e.s sur le campus.

    Il faut arrêter les politiques qui augmentent les inégalités et précarisent la vie étudiante, comme la réforme du décret paysage.

    La précarité pousse à 70% des étudiant.e.s à travailler pour payer leurs études. La crise Covid a mis en évidence comment la pauvreté engendre et augmente les violences sexuelles. La crise du prix de l’énergie et du pouvoir d’achat rendent les plus précaires, et les femmes en particulier, plus vulnérables à toutes sortes de violences. L’indépendance financière est essentielle pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes. Pour cette raison, nous exigeons un salaire étudiant et un salaire minimum de 15€/h.

    Les dernières réformes des pensions, des crédits-temps et du système d’interruptions de carrière sont des mesures sexistes et dévoilent l’hypocrisie de ce gouvernement. Il se dit défenseur des femmes quand en réalité il attaque les travailleuses à temps-partiel et à bas salaire, les pensionné.e.s, les malades et les jeunes. Cependant, la richesse d’une poignée de personnes n’a jamais été aussi grande. Cela n’est pas un hasard mais le résultat direct d’un système politique et économique qui met les profits de la classe dominante avant le bien-être de la société et de l’environnement. Nous défendons un féminisme socialiste pour combattre le sexisme et toute autre forme d’oppression à la racine et construire une alternative à la violence et à l’exploitation capitaliste.

    Ensemble, manifestons contre le sexisme et la vie chère le 8 mars. Rejoignez la campagne ROSA pour continuer la lutte.

    TOUT LE SYSTEME EST COUPABLE !

    • Stop aux violences sexistes
    • Un CPVS aux abords de chaque campus
    • Investissements publics massifs dans l’enseignement et les services d’aide
    • Un salaire étudiant et un salaire minimum de 15 euros de l’heure
    • Pour un féminisme anticapitaliste et socialiste

    8 MARS : JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE POUR LES DROITS DES FEMMES

    • Liège : Marche à l’initiative de “Collectives et Ardentes” – 8 mars, 14h30 Place Cathédrale. Participez à la délégation de la Campagne ROSA ! Et pour s’y préparer : rendez-vous le mercredi 15 février à 18h30 au local régional (5 Quai du Roi Albert à Liège).
    • Bruxelles : Ce 8 mars, la Marche Mondiale des Femmes, dont la Campagne ROSA fait partie, organise au Mont des Arts de Bruxelles un village féministe à 15h30, un rassemblement à 17h30 et une marche à 18h. Rendez-vous dès 17h00 au Mont des Arts (à côté de la Gare Centrale) pour nous aider à mettre sur pied un bloc ROSA combatif contre le sexisme et la vie chère. Et pour s’y préparer : rendez-vous à l’ULB le mercredi 15 février, 18h30, Campus Solbosh, ULB, Local K3.401.
  • Aux origines du 8 mars – Clara Zetkin, figure du féminisme socialiste international

    Clara Zetkin demeure une figure inspirante dans l’histoire du socialisme et de la lutte pour l’émancipation des femmes. Ayant vécu au milieu du 19e siècle jusque dans les années ‘30, elle a participé à des événements historiques et politiques marquants. Elle a bravé les interdictions sociales et politiques pour stimuler les femmes de la classe ouvrière à se politiser et à s’organiser. Elle est également l’une des initiatrices de la Journée internationale de lutte pour l’émancipation des femmes du 8 mars.

    Par Laura (Bruxelles)

    Clara naît en Allemagne en 1857 au sein d’une famille aisée. Vivant dans une région tournée sur l’industrie textile, elle est rapidement confrontée à la misère des paysannes et tisserandes, ce qui la conduit à s’intéresser aux conditions de vie des femmes et aux luttes sociales. Pendant ses études d’enseignante, elle participe à des réunions de femmes allemandes militant pour l’éducation et l’accès au droit de vote des femmes.

    Plus tard, elle découvre les idées marxistes et fréquente les cercles ouvriers socialistes. Elle y rencontre son premier compagnon, Ossip Zetkin. Elle rejoint en 1878 le Parti socialiste ouvrier allemand alors que les nouvelles “lois socialistes” interdisent toutes activités politiques socialistes. Malgré le travail clandestin, les idées féministes et socialistes de Zetkin la mènent à écrire des publications engagées. Elle devient rapidement une figure influente parmi les ouvrières en Allemagne.

    Suivant son compagnon expulsé d’Allemagne, elle s’installe à Paris où ils ont deux enfants, connaît la pauvreté et découvre le poids de la double journée de travail vécue par de nombreuses femmes. En 1889, à la mort de son compagnon, elle se retrouve seule avec deux enfants à charge et doit cumuler plusieurs emplois pour subvenir à leurs besoins.

    Lutte pour l’indépendance financière

    Cette expérience renforce sa position sur l’importance du travail salarié des femmes. Elle place au centre de son combat pour l’émancipation des femmes la lutte pour leur indépendance économique. Même si le sujet avait déjà été soulevé par Marx, cette idée reste alors controversée au sein des organisations de gauche. Le travail des femmes est considéré par beaucoup comme une concurrence au travail des hommes entraînant une baisse des salaires et dégradant les conditions de vie.

    Dans ce contexte, convaincre les organisations de la classe ouvrière de l’importance du travail des femmes – et de leur organisation syndicale et politique – a été le combat de Clara Zetkin. En 1889, elle écrit “Il n’est pas permis à ceux qui combattent pour la libération de tout le genre humain de condamner la moitié de l’humanité à l’esclavage politique et social par le biais de la dépendance économique.”

    Organiser les travailleuses, la place des femmes est dans la lutte !

    Malgré une résistance dans les directions des partis ouvriers, Clara Zetkin développe des stratégies spécifiques pour organiser les femmes au sein du mouvement socialiste. Lors du Congrès de fondation de la Deuxième internationale (1889), elle annonce sa position : “L’émancipation des femmes implique une modification complète de leur position sociale, une révolution de leur rôle dans la vie économique.” Convaincue que la libération des femmes n’est possible qu’avec la construction d’une société socialiste, elle défend également l’idée que le socialisme ne peut exister sans implication des femmes dans les luttes.

    De retour en Allemagne après la suppression des “lois socialistes”, elle fonde un journal appelé “L’Égalité”. Afin de contourner l’interdiction pour les femmes d’adhérer à un parti politique en Allemagne, elle construit une structure alternative gravitant autour du parti pour organiser les femmes socialistes.

    Son combat ne se limite pas à l’Allemagne. À partir de 1907, elle organise avant les Congrès de l’Internationale socialiste, des Conférences internationales des femmes, permettant de développer des revendications et des stratégies pour la construction des organisations socialistes parmi les femmes. C’est ainsi que la revendication du suffrage universel – y compris pour les femmes – est mise à l’ordre du jour du mouvement socialiste tout comme l’organisation d’une Journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

    Pour un féminisme socialiste, pas d’alliance possible avec le féminisme bourgeois

    Clara Zetkin ne prône pas l’unité des femmes contre les hommes. Pour elle, il n’y a pas d’alliance possible avec les organisations féministes bourgeoises qui visent principalement à obtenir les mêmes droits que les hommes de leur classe sociale. Pour elle, la question de l’émancipation des femmes fait partie intégrante de la question sociale et la libération des travailleuses n’est possible que par une transformation fondamentale de la société. Socialiste convaincue, Zetkin veut construire l’unité de la classe ouvrière pour permettre ce changement.

    À l’origine du 8 mars

    Les origines du 8 mars sont aujourd’hui méconnues. Cette journée trouve ses sources dans le mouvement féministe socialiste. Lors de la 2e Conférence internationale des Femmes socialistes en 1910 (en référence à une manifestation de masse d’ouvrières textile à New York le 8 mars 1908), Clara Zetkin et les autres participantes votent une résolution sur l’organisation annuelle d’une Journée internationale des femmes avec comme objectif de construire l’influence du féminisme socialiste. La première a lieu le 19 mars 1911 en hommage aux mouvements de grèves d’ouvrières du textile aux États-Unis luttant pour une diminution du temps de travail et de meilleures conditions de travail, l’abolition du travail des enfants, un salaire égal à celui des hommes et le droit de vote.

    Lutte contre la guerre et contre le fascisme

    En 1915, alors que différents partis socialistes ont abandonné leurs positions internationalistes, Clara Zetkin organise une Conférence internationale des femmes pour s’opposer à la guerre. Mais la faillite du mouvement socialiste à s’opposer à la guerre décide Clara à rejoindre Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht dans la création d’une nouvelle organisation révolutionnaire en Allemagne et plus tard du Parti communiste allemand. À la suite de la révolution russe de 1917, elle participe également à la construction de la 3e Internationale, notamment dans son secrétariat international des femmes.
    Elle consacre la fin de sa vie à la lutte contre le fascisme. Âgée de 75 ans, son dernier discours appelle à l’unité de tous les travailleurs et les travailleuses pour combattre ce fléau. Elle meurt le 20 juin 1933.

    Clara Zetkin, source d’inspiration pour les luttes d’aujourd’hui

    Son infatigable combat pour lier les luttes pour l’émancipation des femmes aux luttes sociales de l’ensemble de la classe ouvrière reste pour nous un exemple à suivre. Tout comme Clara Zetkin, nous pensons qu’il ne peut y avoir de réelle émancipation des femmes dans un système capitaliste qui privilégie les profits d’une minorité face aux intérêts de la majorité de la population.

    C’est pourquoi nous serons présent.e.s le 8 mars dans les rues pour reconstruire cette tradition de lutte et défendre notre programme – alliant revendications sociales et féministes – visant l’émancipation des femmes et celle de toute la classe ouvrière. Nous serons dans les rues pour dénoncer chaque forme de discrimination et leur utilisation pour diviser la majorité de la population au profit des plus puissants. Nous y défendrons la nécessité d’une société basée sur les besoins et les capacités de chacun : une société socialiste.

  • Journée internationale de lutte pour les droits des femmes 2022 – Déclaration du réseau socialiste international ROSA

    En 1917, les femmes de la classe ouvrière ont déclenché la Révolution russe qui a mis fin à la Première Guerre mondiale. Organisons-nous pour répéter cette expérience ! Les féministes socialistes du monde entier vont organiser des manifestations, des débrayages et des grèves contre la guerre impérialiste et exposer ainsi une fois de plus la brutalité de l’oppression et de l’exploitation capitalistes.

    À la veille du 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes travailleuses, la campagne ROSA International Socialist Feminists (dont la Campagne ROSA est la section belge) et Alternative socialiste Internationale (dont le PSL/LSP est la section belge) appellent les femmes de la classe travailleuse du monde entier à entrer en action contre la guerre, contre l’exploitation, contre l’oppression et contre le système qui les sous-tend : le capitalisme !

    Comme si les femmes de la classe ouvrière n’avaient pas déjà assez de raisons de lutter contre les difficultés qui pèsent sur leurs épaules, la nouvelle «Guerre froide» entre les États-Unis et la Chine pour la domination mondiale devient en un conflit militaire «chaud». C’est le cas actuellement avec l’agression et la guerre horrible menée par le régime russe en Ukraine. Il s’agit d’une autre menace existentielle pour la classe ouvrière.

    La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. C’est le résultat de l’accentuation des tensions impérialistes qui s’opère brutalement aux dépens du peuple ukrainien. Mais la guerre est aussi la «sage-femme» ou l’accoucheuse de la révolution. Et bien que celle-ci semble lointaine pour le moment, nous gardons à l’esprit les nombreux exemples de femmes de la classe ouvrière qui se sont soulevées et se sont organisées contre la guerre.

    Non pas parce que les femmes seraient plus pacifiques par nature, comme le prétendent de nombreuses politiciennes pro-capitalistes des nations impérialistes bellicistes. Mais parce que les travailleuses sont brutalement affectées par la guerre. Alors qu’elles sont confrontées à la perspective de devoir faire le deuil de leur partenaire ou de leurs fils appelés à se battre au front, elles sont chargées de faire fonctionner la société tout en étant confrontées à la faim et aux difficultés pour elles-mêmes et leurs enfants. Les femmes des zones de conflit militaire savent aussi d’expérience qu’elles font face à la menace des violences sexuelles utilisées comme arme de guerre pour démoraliser le camp ennemi.

    Dans la guerre actuelle, le décompte des morts civils a déjà commencé. Réveillé au son des roquettes et des tirs au petit matin du 24 février, le peuple ukrainien est pris entre des forces impérialistes qui se battent pour la domination du monde. Cette situation survient après des semaines de préparation et d’encouragement à la guerre de la part de la Russie, de l’OTAN et des États-Unis. Déjà victimes des difficultés économiques et de la corruption de leur propre élite dirigeante, les Ukrainiens et les Ukrainiennes n’ont pas eu leur mot à dire dans le conflit qui a conduit à cette guerre. Toutes ces personnes n’auront qu’à en subir les conséquences : l’explosion des prix de la nourriture et de l’énergie et des victimes à pleurer.

    Le cri de ralliement pour la paix résonne fortement dans toute la région. Des protestations immédiates contre les guerres ont commencé, notamment en Russie. Il n’est pas surprenant que le régime réactionnaire de Vladimir Poutine ait répondu par une répression sévère. Ces dernières semaines ont rendu évident qu’aucun espoir de paix ne saurait venir des élites dirigeantes des nations capitalistes ou des organisations internationales comme l’ONU et l’OTAN. La lutte pour la paix ne peut venir que de la classe ouvrière elle-même.

    Les femmes, fer de lance du mouvement anti-guerre

    Ce n’est pas la première fois dans l’histoire que des femmes socialistes ont dû combattre une guerre impérialiste. En 1915, elles ont organisé la première conférence socialiste internationale contre la Première Guerre mondiale, en réunissant des socialistes de Russie, de Pologne, d’Allemagne, de Suisse, d’Italie, des Pays-Bas, de France et de Grande-Bretagne au-delà des lignes de front. À cette époque, les protestations et les émeutes menées par les femmes contre l’inflation et la guerre avaient déjà commencé à éclater dans un certain nombre de pays belligérants.

    Leur manifeste disait: « Quel est le but de cette guerre, qui vous inflige de si terribles souffrances ? On vous dit que c’est pour le bien du pays, pour la défense de la patrie. Qu’est-ce que le bien de la patrie? Ne s’agit-il pas du bien-être des millions de personnes que la guerre transforme en cadavres, en infirmes, en chômeurs, en mendiants, en veuves et en orphelins?

    « Qu’est-ce qui a mis la patrie en danger? Est-ce les hommes en uniforme de l’autre côté de la frontière? Mais ils voulaient la guerre tout autant que vos maris. Ils ignorent tout autant pourquoi ils devraient assassiner leurs frères qui portent d’autres uniformes. Non! La patrie est mise en danger par tous ceux qui s’enrichissent de la souffrance des larges masses et qui fondent leur pouvoir sur l’oppression.

    « Qui profite de la guerre? Seulement une petite minorité dans chaque nation. Tout d’abord, les fabricants de fusils et de canons, de blindage et de sous-marins; les propriétaires de docks et les fournisseurs de l’armée. Pour augmenter leurs profits, ils ont fomenté la haine entre les différents peuples et ont ainsi contribué au déclenchement de la guerre.

    La guerre sert les intérêts des capitalistes dans leur ensemble. Le travail des masses déshéritées et exploitées a produit des tas de marchandises qui ne peuvent pas être consommées par leurs créateurs. Ils sont trop pauvres, ils ne peuvent pas payer! La sueur des travailleurs a produit ces marchandises; le sang des travailleurs est maintenant versé pour conquérir de nouveaux marchés à l’étranger. »

    En 1917, les femmes à l’origine de cet appel ont participé au lancement de la Révolution russe, l’événement qui a mis fin à la Première Guerre mondiale. En refusant aux élites dirigeantes des nations impérialistes bellicistes le droit de décider de leur sort, elles ont lancé la lutte qui a renversé leur propre élite dirigeante belliciste. À l’encontre de la propagande de masse actuelle, nous devons commencer à construire un mouvement massif contre la guerre et l’impérialisme. Un mouvement qui appelle le mouvement ouvrier et le mouvement des femmes à travailler pour la paix, en réalisant que la survie du capitalisme et de l’impérialisme conduira toujours à la guerre.

    Ce sont les femmes de la classe ouvrière d’Ukraine, de Russie, du Belarus, de Roumanie et d’autres pays de la région; ce sont les travailleuses de «l’Ouest», d’Europe et des États-Unis; ce sont celles de Chine, de Hong Kong et de Taïwan qui souffrent le plus des tensions impérialistes – comme ce sont les femmes de la classe ouvrière et les femmes pauvres de Syrie, d’Irak, du Yémen et d’Afghanistan dont les vies ont été les plus brisées par les bombardements et les occupations impérialistes brutales. C’est l’unité dans la lutte des femmes de la classe ouvrière qui a le pouvoir de s’y opposer.

    Si les travailleurs, les jeunes et les femmes de Russie transforment leurs protestations et leurs grèves contre l’invasion russe en une lutte qui n’a que trop tardé pour renverser le régime autoritaire, corrompu et misogyne de Poutine et de ses acolytes, ce serait l’arme la plus puissante pour retirer toutes les troupes russes d’Ukraine.

    Nous sommes solidaires de nos camarades russes qui, au moment où ce texte est écrit, participent courageusement à la construction du mouvement anti-guerre en Russie même. De la même manière, nous avions l’habitude de protester devant les ambassades russes lorsque nos camarades étaient arrêté⋅es après avoir organisé des manifestations contre d’autres guerres, contre la violence de genre ou en faveur des droits des personnes LGBTQIA+.

    Le rôle des femmes travailleuses contre la guerre

    Si les travailleurs et travailleuses d’Ukraine manifestent et font grève pour prendre le pouvoir, chasser les élites corrompues et organiser – dans leur propre intérêt – leur propre défense au sein des communautés, et si ces personnes se joignent à la lutte pour les droits des minorités nationales – jusqu’à leur autodétermination – elles recevront la solidarité et le soutien des travailleurs, des travailleuses et des jeunes du monde entier.

    Avant de dire «c’est impossible», rappelons-nous le rôle des femmes et des travailleurs dans les luttes de ces dernières années. Soulignons leur rôle dans les soulèvements au Belarus et au Kazakhstan ou celui des millions de jeunes qui ont protesté dans les rues du monde entier pour «changer le système, pas le climat». Des millions de travailleurs et travailleuses de la santé et de l’éducation se sont organisé⋅es et luttent pour leurs conditions de travail ainsi que pour des services publics de qualité et accessibles afin de répondre aux besoins de la majorité de la population. Voilà la puissance sur laquelle construire un mouvement anti-guerre!

    En appelant à des manifestations contre la guerre en cette Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, nous savons qu’il s’agit d’un fardeau supplémentaire, un autre facteur de risque pour les conditions de vie des femmes de la classe ouvrière.

    Cela vient s’ajouter aux difficultés que nous avons rencontrées pendant la pandémie, qui a vu les revenus de 99% de l’humanité chuter. Plus de 160 millions de personnes supplémentaires ont plongé dans la pauvreté. Tout cela alors que les 10 hommes les plus riches au monde ont doublé leur fortune.

    Les femmes, plus durement touchées par la pandémie

    Les femmes ont été parmi les victimes les plus durement frappées et les conséquences seront durables. Selon le Global Gender Gap Report 2021 du Forum économique mondial, les disparités entre les genres se sont accrues de 36 années de rattrapage en seulement une année. Les prévisions du rapport de 2020 indiquaient qu’il faudrait 99,5 ans aux femmes pour atteindre certains paramètres d’égalité avec les hommes. Aujourd’hui, la prévision est passée à 135,6 ans !

    La pandémie a démontré que les femmes travailleuses sont essentielles au fonctionnement de la société. Elles représentent la majorité des travailleurs des services qui se sont retrouvés en première ligne face au virus mortel. Ce ne sont pas des banquiers ou des politiciens, ni l’industrie de l’armement ou les grandes entreprises, mais des femmes de la classe ouvrière qui ont mené ce combat au péril de leur santé et de leur vie. Cela leur a donné la confiance nécessaire pour se battre encore plus fortement qu’avant. Avec davantage de soutien dans la société, elles se battent pour leur place légitime dans la société, contre les bas salaires et contre une charge de travail insupportable héritée de décennies d’austérité néolibérale. Elles se battent contre le sexisme et la violence de genre, pour une société solidaire qui ne pourra jamais être construite sur les fondations du capitalisme.

    Outre la construction d’un puissant mouvement de femmes, notre tâche consiste également à construire des syndicats forts, combatifs et démocratiques. Nous devons pousser les directions syndicales à rompre leurs liens avec les partis qui sapent les droits des travailleurs et des femmes, et à reprendre la lutte pour syndiquer les couches les plus opprimées de la classe ouvrière, y compris les femmes, les travailleuses et les travailleurs noirs ou immigrés.

    Une lutte commune pour une autre société

    Il est de plus en plus clair qu’il n’y a pas de fin à la guerre, à la misère et à l’oppression au sein du système capitaliste. Nous ne nous battons pas pour l’égalité dans la pauvreté. L’objectif n’est pas de baisser le niveau des salaires et des conditions de travail plus élevé – en moyenne – des hommes à celui des femmes. Nous ne croyons pas que davantage de femmes politiciennes ou à des postes de direction changera quoi que ce soit dans nos vies. Nous ne nous contenterons pas de l’une ou l’autre minuscule amélioration. Nous nous battons pour changer la façon dont la société et l’économie sont gérées et dans l’intérêt de qui.

    Seule une économie planifiée, basée sur la propriété publique des grands monopoles qui dominent la vie de millions de personnes, sous le contrôle démocratique de la classe ouvrière et des masses opprimées, peut sauver des vies de la pauvreté, de la guerre et de la maladie en plus de protéger la nature et toutes ses formes de vie. La planète ne peut plus supporter autant de dévastations. Les effets de la crise climatique ont eu un impact immédiat sur les plus pauvres. Mais commencent déjà à toucher tout le monde. C’est pourquoi nous, féministes socialistes, préconisons l’expropriation des grandes fortunes accumulées à la sueur de notre travail sous-payé ou non rémunéré, et l’expropriation des riches. Nous voulons utiliser les richesses que nous avons nous-même créées au profit des travailleuses et travailleurs afin de réparer la destruction créée par le système capitaliste et ainsi jeter les bases d’un monde de paix, de sécurité et de dignité. Il est abominable que 252 hommes possèdent plus que le milliard de filles et de femmes d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes réunies. Mais c’est nous, les femmes de la classe ouvrière et les femmes pauvres, qui payons la facture de la crise capitaliste.

    Des enjeux qui radicalisent

    Partout dans le monde, des femmes ouvrières, pauvres et jeunes se sont levées pour remettre en question leurs terribles conditions de vie et toutes les oppressions qu’elles subissent. De la lutte pour l’accès au travail et à l’éducation en Afghanistan, pour les droits sexuels et reproductifs en Irlande, au Mexique, en Argentine, en Colombie et en Corée du Sud, pour un emploi dans des conditions décentes en Afrique, en Asie et en Amérique latine, pour le droit à la terre et à un environnement sain au Brésil, contre le racisme systémique aux États-Unis et dans plusieurs autres pays, contre l’explosion de la violence domestique et familiale révélée en période de crise sanitaire et ayant mis à jour la réalité des féminicides, à la lutte pour les droits démocratiques au Soudan, en Chine, au Liban, au Myanmar et en Biélorussie, aux luttes du personnel de la santé, de l’enseignement et de bien d’autres personnes spécialement affectées par le travail durant la crise sanitaire, dans lequel les femmes étaient souvent en première ligne. Tous ces exemples montrent que nous ne sommes pas passifs et passives.

    De plus en plus de femmes et de jeunes à travers le monde ont remis en question le capitalisme ne pouvant être que patriarcal. Ces personnes contestent notamment les rôles de genre restrictifs et rétrogrades imposés aux personnes de tous les genres au nom de la société de classe. Elles contestent aussi les multiples violences que nous subissons, intensifiées par les diverses formes d’oppressions systémiques fondées sur le genre, la sexualité et la couleur de peau faisant partie intégrante du système capitaliste. De plus en plus, cette nouvelle génération radicalisée arrive à la conclusion que les choses n’ont pas à être comme ça.

    Le cul-de-sac du féminisme libéral

    Les mouvements féministes de masse qui se sont développés au niveau international sont craints par l’establishment lorsqu’ils deviennent de plus en plus militants, plus particulièrement lorsqu’ils reprennent et utilisent les méthodes de la lutte de la classe ouvrière. On parle ici du recours à la grève et de la remise en question du capitalisme en tant que tel. C’est pourquoi des sections de l’establishment capitaliste cherchent à consciemment prendre le contrôle du mouvement, à en revendiquer la direction et à le démobiliser. Pour nous, femmes travailleuses, un «féminisme» qui ne vise qu’à placer des femmes de l’élite dans les gouvernements et dans les fonctions de direction des compagnies capitalistes ne répond pas à nos besoins et ne permet pas de lutter contre l’oppression des femmes. L’empowerment individuel des féministes libérales est incapable de représenter un changement qualitatif dans nos vies et dans celles des centaines de millions de femmes pauvres et de la classe ouvrière.

    De leurs positions confortables, les personnes qui défendent le féminisme libéral tentent de nous faire croire à la possibilité d’un capitalisme humain, tandis que leur système nous offre une perspective de parité des genres… dans plus d’un siècle! Nous n’avons pas ce temps devant nous. Et même si nous l’avions, sous le capitalisme, l’écart de rémunération entre femmes et hommes ne disparaîtra jamais complètement. Les femmes doivent combiner leur travail à l’extérieur de la maison avec le travail non rémunéré à l’intérieur du foyer. L’égalité des genres au sommet de la société ne changerait rien de fondamental à l’inhumanité et à la brutalité du système envers les femmes et l’ensemble de la classe ouvrière et des masses pauvres du monde si l’exploitation de la classe ouvrière se poursuit, y compris celle du travail non rémunéré et faiblement rémunéré des femmes. Il s’agit d’une réalité à laquelle nous sommes confronté⋅es chaque minute de chaque jour.

    Une émancipation commune

    Aujourd’hui, des milliers de femmes dans le monde subissent une forme de violence et de dépossession. Les féministes socialistes se battent pour la libération de tout le monde. Pour notre émancipation commune, nous devons construire une nouvelle société dans laquelle la classe ouvrière prend en charge l’économie et la gère démocratiquement en fonction des besoins et non du profit. Cette lutte pour une nouvelle société socialiste est en soi une étape dans la lutte contre l’oppression des femmes. Elle jette les bases de son élimination totale, car elle est basée sur une solidarité et une amitié nouvelles avec les travailleurs masculins, où il n’y a pas de place pour une quelconque oppression.

    Nous lançons un appel non seulement aux femmes, mais aussi aux hommes de la classe ouvrière, aux syndicats, aux mouvements sociaux, aux partis de gauche : manifestez et faites grève avec nous le 8 mars, mais portez aussi la bannière du féminisme socialiste tous les jours de l’année !

    De nombreuses conquêtes de ces dernières années ont été possibles parce que les femmes ont utilisé les meilleures méthodes de lutte dans la tradition de la classe ouvrière. Ces dernières années, les appels croissants à une grève internationale lancés par les femmes à l’occasion du 8 mars en sont des exemples concrets. Nous ne pouvons pas oublier que le 8 mars a dans son ADN les grèves et les revendications des femmes travailleuses pour le pain, la terre et la paix ayant conduit à la Révolution russe de 1917. Nous pouvons répéter cette expérience, de manière plus organisée au niveau international, avec un programme commun construit à travers nos luttes dans chaque coin du monde. Y compris le soutien de nos sœurs et de nos frères de la classe ouvrière en Ukraine et en Russie qui se dressent contre la guerre impérialiste et les personnes qui la soutiennent et en profitent.

    Nous sommes solidaires des femmes – et des hommes – de la classe ouvrière dans toutes leurs luttes pour la paix et la dignité, contre l’exploitation et contre l’oppression. Pour nous, il est impératif de rester actifs et actives au-delà du 8 mars. Nous occuperons les rues, en veillant à notre sécurité sanitaire, pour diffuser notre message. Nous organiserons des grèves partout où nous le pouvons et nous vous appelons à joindre nos rangs, ainsi qu’à construire avec nous un mouvement féministe socialiste qui met en avant l’urgence d’un nouveau mode de société, sans oppressions et sans exploitation.

    Pour un féminisme internationaliste, socialiste et antiraciste !

    • Pour une lutte internationale contre la guerre! Que les femmes de la classe ouvrière d’Ukraine, de Russie et du monde entier s’unissent contre la guerre et l’impérialisme!
    • Pour l’expropriation des grandes fortunes! Gérons l’économie par des structures démocratiques de la classe ouvrière!
    • Pour la fin des inégalités sociales! Ce n’est que si nous possédons l’économie que nous pourrons arrêter l’exploitation!
    • Pour la levée des brevets et la nationalisation des industries pharmaceutiques! C’est le moyen de sortir de la pandémie et des autres problèmes de santé liés à la pauvreté!
    • Pour des droits sexuels et reproductifs complets! Pour des moyens suffisants en éducation sexuelle, en contraception et pour l’accès à des avortements gratuits et sûrs ainsi que la possibilité d’élever des enfants sans tomber dans la pauvreté !
    • Pour la fin de la violence contre les femmes et pour la fin de toutes les formes de LGBTQIA+phobie! Une augmentation immédiate des dépenses publiques et le développement de politiques gouvernementales pour combattre la violence contre les femmes, y compris des refuges et des services de violence sexuelle accessibles à tout le monde. Il devrait y avoir un salaire décent et un emploi garanti pour tout le monde afin de rendre possible une vie indépendante.
    • Pour une vie digne, sans violence et avec les mêmes droits pour tout le monde! Tout en luttant pour chaque centimètre d’amélioration dans le monde capitaliste actuel, nous sommes conscients et conscientes que pour y parvenir, il faut renverser le capitalisme!

  • En action le 8 mars : sans lutte, pas de conquête féministe

    « Pas une de plus », « plus jamais ça » : des foules en colère de plus en plus nombreuses crient ces slogans à travers le monde. 2022 n’avait commencé que depuis 12 jours qu’un mouvement de masse a déferlé sur l’Irlande suite à un nouveau féminicide. Ashling Murphy, une jeune enseignante de 23 ans, a été assassinée alors qu’elle faisait son jogging. Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies pour des veillées et des actions dans chaque ville et village d’Irlande, au Nord comme au Sud. Nos camarades de la Campagne ROSA-Irlande jouent un rôle de premier plan dans la coordination de ces initiatives.

    Par Emily Burns, coordinatrice nationale de la Campagne ROSA

    On a raison d’être en colère, on a raison de vouloir agir. En réagissant dans son entourage et dans la rue. En affichant des slogans féministes sur les murs. En diffusant sur les réseaux sociaux des faits, des témoignages, des analyses. Les consciences changent. Le terme « féminicide » a fait son entrée dans les médias de masse. La loi du silence se fissure. Le producteur flamand Bart de Pauw a été condamné pour harcèlement envers ses employées. Jeff Hoeyberghs également, pour ses propos sexistes. La popularité du hashtag #BalanceTonBar, bien au-delà de la Belgique, a illustré sur les réseaux sociaux le potentiel d’un mouvement dans la rue. Il avait d’ailleurs été lancé parallèlement à plusieurs manifestations et actions faisant suite au scandale des agressions sexuelles impunies dans des bars étudiants à Ixelles, fin de l’année dernière.

    La nécessité de mener ces actions est encore apparue clairement fin du mois de janvier lorsque le procureur général de Gand a décidé de classer une plainte pour viol dans un bar étudiant, faute de preuves.

    Pas de capitalisme sans sexisme

    Chaque comportement sexiste doit être combattu, où qu’il prenne place, mais cela ne suffira pas à changer fondamentalement la position des femmes dans cette société. Plus personne ne doit voir sa santé physique ou mentale brisée par le fléau des violences de genre. Nous devons en finir avec ce système capitaliste qui alimente la marchandisation des corps ; a intérêt à diviser la majorité sociale sur base du sexisme, du racisme ou de la LGBTQIA+-phobie ; entretient des normes de beauté malsaine pour réaliser plus de profits ; etc. Il ne peut exister de capitalisme sans sexisme. Il ne peut pas non plus exister de capitalisme – un système où une élite économique impose ses diktats à la majorité – sans violence. Et dans un désert social, la lutte pour accéder aux oasis trop peu nombreuses exacerbe toutes les tensions, jusqu’à la violence.

    Des cas individuels de violence de genre peuvent déclencher des mouvements qui peuvent être massifs, comme en Irlande. De plus en plus, les slogans et revendications ciblent d’ailleurs la société qui engendre ces violences – « c’est tout le système qui est coupable » – même si la compréhension de ce qu’est exactement ce système, afin de mieux en identifier les failles, fait défaut.

    La conscience du caractère sociétal de ce problème aux terribles conséquences personnelles dispose d’une plus large assise. Tout le défi aujourd’hui est de voir comment lier les explosions de colères les unes avec les autres et assurer qu’elles ne soient justement plus seulement des explosions, mais une dynamique soutenue et allant crescendo vers une transformation de toute la société. Cette ambition exige de dépasser le cadre des groupes affinitaires et de réfléchir très consciemment aux pas à poser en avant vers la construction d’une organisation et d’une lutte de masse.

    Pas de socialisme sans émancipation des femmes, pas d’émancipation des femmes sans socialisme

    Le mouvement de masse dont nous avons besoin doit se construire démocratiquement avec l’implication massive de tou.te.s les opprimé.e.s et exploité.e.s pour participer non seulement aux actions, mais aussi aux discussions concernant ce pour quoi le mouvement se bat, comment il doit se battre, etc.

    La construction d’un mouvement capable de lutter contre les oppressions – telles que le sexisme – et l’exploitation doit accorder une attention particulière aux multiples oppressions subies, par exemple, par les femmes travailleuses qui sont également noires et/ou homosexuelles et/ou trans. Nous devons nous battre pour un mouvement qui soit représentatif de tou.te.s, qui défende les droits de chaque groupe opprimé et auquel chacun.e puisse participer. Mais nous devons accorder plus d’attention à ce qui nous unit et nous rassemble plutôt qu’à ce qui nous différencie.

    Les richesses ne manquent pas dans cette société. Et celles et ceux qui les produisent, ce ne sont ni les actionnaires, ni managers de haut vol, ni les banquiers. C’est la classe sociale des travailleur.euse.s. Elle produit tout, elle est capable de tout bloquer en cessant le travail, elle est même capable de reprendre le travail ensuite en se débarrassant des parasites au sommet des entreprises. Si les grandes entreprises et les banques étaient ainsi collectivisées, nous serions en mesure de planifier démocratiquement comment répondre aux besoins de l’ensemble de la population. De cette manière s’effondrerait la base sur laquelle reposent toutes les discriminations : les pénuries.

    Nous pourrions augmenter massivement les salaires et diminuer les heures de travail afin que chacun.e dispose d’un niveau de vie décent. L’émancipation économique des femmes permettrait qu’avoir des enfants ne signifie plus s’appauvrir. Nous aurions alors réellement toute la liberté de quitter une relation violente ou simplement malheureuse. Le financement intégral des services publics permettrait l’accès aux soins de santé dont les femmes ont besoin, y compris la contraception gratuite et l’avortement, ainsi que d’autres services qui pourraient prendre en charge une bonne partie du travail domestique non payé qui pèse largement sur les femmes.

    En changeant le système économique – où tout ne serait plus orienté vers les profits pour une infime minorité de capitaliste – nous pourrions changer fondamentalement les attitudes envers les femmes, dont le corps ne serait plus utilisé comme un outil marketing ou sexuel. Ambitieux ?! Oui. Sans aucun doute. Mais a-t-on un autre choix si l’on veut véritablement parvenir à mettre un terme au fléau de l’oppression des femmes ?!

    Construisons des comités d’actions contre le sexisme

    Avec un tel projet, nous devons être beaucoup plus nombreux.euses à rentrer en lutte et prendre l’organisation de celle-ci sur nos épaules. Nous disposons déjà de comités ROSA dans une série de villes. N’hésitez pas à les rejoindre et à les renforcer ! N’hésitez pas non plus à créer d’autres comités d’action contre le sexisme dans votre ville, votre quartier, votre école ou votre lieu de travail et à prendre contact avec nous vous y aider !

    Organisons-nous pour que le 8 mars soit une journée de lutte, plutôt que de paroles creuses. Utilisons cette journée pour construire un mouvement capable d’arracher de vraies victoires !

  • Dans la rue le 8 mars ! Sans lutte, pas de progrès


    Le sexisme et la violence sexiste continuent d’agiter les masses. L’automne dernier, une tempête d’indignation et de colère a éclaté en réponse à plusieurs cas de violence sexuelle dans les quartiers étudiants de Gand et de Bruxelles. D’autres témoignages sur le sentiment d’insécurité dans la vie nocturne ont suivi, ainsi que des actions avec des centaines de participant.e.s. Il y a eu aussi les procès, très médiatisés en Flandre, de la vedette télévisuelle Bart De Pauw et du chirurgien Jeff Hoeyberghs. Ces procès n’ont vu le jour qu’en raison de la pression des mobilisations féministes. Il reste encore beaucoup de travail à faire, comme en témoignent la culpabilisation des victimes dans les médias et les attaques de la droite contre l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes.

    Par Katarina (Gand), article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste

    Pour les médias dominants, le gouvernement De Croo est le plus diversifié et le plus féminin de tous les temps. Sa politique féministe s’est cependant révélée essentiellement superficielle. Le débat sur la dépénalisation de l’avortement a été reporté à la prochaine législature, l’approche de la pauvreté des enfants a été décevante, la chasse aux malades de longue durée a été ouverte et les hausses de salaire limitées. Ces mesures sont particulièrement durement ressenties par les femmes et les personnes LGBTQIA+. De plus, la crise sanitaire les touche de façon disproportionnée.

    Ces derniers mois, le gouvernement fédéral a annoncé un plan d’action contre la violence de genre. Il reste largement abstrait à l’heure actuelle. Une chose est sûre, il n’arrive pas trop tôt : on compte en moyenne 9 viols par jour en Belgique. Les chiffres d’Amnesty International montrent que 20% des femmes ont déjà été victimes d’un viol, 64% de la population adulte a déjà subi des violences sexuelles (81% des femmes et 48% des hommes), de même que 80% des personnes LGBTQIA+. Aujourd’hui, 57 % des affaires de viol sont classées sans suite.

    La violence sexiste est liée à la fois à l’impact de la culture du viol et à la position économique plus vulnérable des femmes, qui ouvre la porte aux abus de pouvoir. Les bas salaires et les conditions d’emploi précaires rendent plus compliqué de dénoncer la violence ou le harcèlement sexiste au travail, par crainte de perdre son emploi. Leur vulnérabilité économique rend les femmes plus dépendantes de leur partenaire et donc plus vulnérables à la violence domestique.

    L’oppression structurelle des femmes ne peut être combattue efficacement en reposant sur les tribunaux ou de vagues plans. Nous avons besoin d’un changement de système par le biais d’une riposte féministe socialiste, en descendant en masse dans les rues pour imposer nos revendications à l’agenda. Se mobiliser est nécessaire et tout à fait possible, comme l’a Campagne ROSA l’a déjà démontré avec ses actions réussies contre Jeff Hoeyberghs notamment.

    Nous exigeons des emplois décents pour les femmes et les personnes LGBTQIA+ afin qu’elles soient économiquement indépendantes de leur partenaire, un salaire minimum de 14 euros de l’heure, une pension minimale de 1.500 euros nets par mois et l’individualisation des allocations sociales. Les femmes méritent une place à part entière dans la société : il faut un investissement massif dans les soins de santé et les services publics pour sortir les femmes et les personnes LGBTQIA+ de la précarité. L’enseignement doit fournir des cours d’éducation sexuelle qui abordent en profondeur la notion de consentement et les thèmes LGBTQIA+ et mettre gratuitement à disposition des produits menstruels et contraceptifs.

    Le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, a vu le jour en 1908 lorsque des ouvrières textiles américaines ont fait grève pour de meilleures conditions de travail. La date a ensuite été adoptée par le mouvement ouvrier international à l’initiative de la socialiste Clara Zetkin. C’est depuis lors devenu le moment par excellence où les mouvements féministes du monde entier se mobilisent en faveur d’une autre société.

    La Campagne ROSA veut restaurer le 8 mars comme Journée internationale de lutte. Rejoignez-nous dans la lutte contre l’austérité et l’oppression des femmes et des personnes LGBTQIA+ ! Dans la rue ce 8 mars !

  • Résistance ! Ce 8 mars a confirmé la détermination pour riposter

    La dernière grande manifestation avant le confinement avait lieu il y a un an, le 8 mars 2020. Plus de 10.000 personnes s’étaient mobilisées dans la capitale à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. La foule de manifestantes et de manifestants était beaucoup plus importante que prévu, très animée et combative. La Campagne ROSA était présente avec une délégation qui a atteint le millier de personnes. La mobilisation a évidemment pris une tournure différente cette année, mais le militantisme et la volonté d’agir n’ont très clairement pas disparu de la scène.

    La Campagne ROSA avait appelé à participer à des rassemblements statiques dans dix villes, dans le respect des mesures sanitaires. Dans un certain nombre de villes, la Campagne ROSA avait pris l’initiative de ces actions. Ailleurs, nous avons collaboré avec d’autres organisations comme le  Collecti.e.f 8 maars. Les actions les plus importantes ont eu lieu à Gand et à Bruxelles.

    A Gand, la Campagne ROSA avait prévu que la Sint-Pietersplein serait trop petite, les actions ont donc été réparties sur trois places. Au total, au moins 750 personnes avaient répondu à l’appel. Ailleurs à Gand, le Collecti.e.f 8 maars a également organisé des actions qui ont réuni 450 personnes.

    À Bruxelles, nous nous sommes réunis à la Gare centrale avec plus de 500 personnes. Parmi les prises de parole, celle du collectif d’action militant “La Santé en Lutte” était particulièrement remarquable. D’autres rassemblements ont également eu lieu place Schuman et à la Monnaie. Nous avons également participé à l’action des sans papiers à l’occupation politique du Béguinage.

    À Anvers, la Campagne ROSA a fait escale sur la St-Jansplein, l’une des trois places où se sont déroulées les actions de ce 8 mars. Sur cette place, il y avait au moins 150 personnes, dont des syndicalistes de la FGTB et de la CSC ainis que des membres du PTB. A Liège, environ 200 personnes étaient réunies à notre appel à la gare des Guillemins, dont un bons groupe d’activistes kurdes des colelctifs SKB et Violet-Rouge . A Louvain, 250 personnes étaient présentes à notre rassemblement, 120 à Bruges 120 (dont 27 sont devenus membres de la Campagne ROSA sur place !), 60 à Alost et encore quelques dizaines de personnes à Courtrai, Termonde et Torhout.

    Au niveau national, la Campagne ROSA a donc mobilisé plus de personnes que l’an dernier lorsque nous avons formé un bloc de 1000 manifestants. Qu’est-ce que cela aurait été sans la crise sanitaire ?

    Le tract que nous avons utilisé nationalement soulignait que la lutte paie et que nous n’avons pas d’autre choix pour éviter que la crise sanitaire et la crise économique ne repoussent les femmes dans les années ’50. À l’université de Gand, une décision de principe a été prise pour augmenter les salaires les plus bas à au moins 14 euros de l’heure, une mesure qui concerne essentiellement des travailleuses. Cette victoire féministe fait suite à une campagne déterminée qui reposait sur l’implication du personnel et des étudiants. Pour le personnel de l’entretien, il a été obtenu que les conditions d’externalisation soient améliorées. Si les grandes entreprises de nettoyage refusent de les accepter, alors l’internalisation des ces tâches par l’université sera de nouveau à l’ordre du jour. Cette victoire est très importante. Hier, une action a également été menée à l’université d’Anvers en faveur d’un salaire minimum plus élevé pour le personnel de l’entretien et de meilleures conditions de travail. L’université semble ne voir d’autre option que de choisir entre de meilleures conditions pour le personnel ou des moyens pour l’enseignement. Nous ne devons pas nous laisser prendre dans ce type de tentative de division !

    Nous devrons nous battre pour défendre nos droits, cela a dramatiquement été rendu encore plus évident à l’approche du 8 mars. Un meurtre homophobe a eu lieu à Beveren. D’autre part, la crise sanitaire frappe plus durement les femmes, d’une part au niveau du travail, d’autre part avec l’accroissement des tâches domestiques. Les violences envers les femmes sont également en hausse, tous les rapports témoignent d’une terrible augmentation des lignes de secours pour violence conjugale. C’est tout le système qui est coupable, nous devons nous organiser et le combattre !

    Dans le quotidien flamand De Standaard, notre camarade Elise a fait remarquer : “Nos revendications concrètes sont, par exemple, la gratuité des serviettes hygiéniques et des tampons dans les écoles, un salaire minimum de 14 euros par heure et une semaine de travail de 30 heures sans perte de salaire. Ce sont des revendications que nous défendons depuis longtemps déjà, mais elles n’ont toujours pas été mises en œuvre.”

    La Campagne ROSA continuera son combat. C’est ensemble que nous sommes plus forts ! Participez à la conférence en ligne de la Campagne ROSA samedi prochain, la journée “Bread and Roses”, et rejoignez-nous !

    Bruxelles :
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    Gand :

    Louvain :

    Bruges :
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    Anvers :
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    Torhout:

    Alost :

    Liège :

    Termonde :

  • Plaidoyer pour un féminisme socialiste – L’importance du 8 mars pour la Campagne ROSA

    Le 8 mars 2017, une Marche contre le Sexisme combattive a réuni quelques centaines de personnes à Gand. L’appel à cette marche était venu de la campagne ROSA – Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité – à l’approche de sa première conférence le 12 mars.
    La date n’avait pas été choisie au hasard puisqu’elle faisait directement référence aux traditions de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Il ne s’agit effectivement pas seulement d’un jour symbolique dans l’histoire du féminisme, elle a été initialement décidée par les femmes socialistes afin de donner une voix aux luttes des femmes travailleuses. L’initiative reposait basé sur le constat que les femmes travailleuses ne pouvaient pas compter sur le soutien du mouvement féministe officiel dans leur lutte pour de meilleurs salaires. La direction de ce mouvement officiel était composée en grande partie de personnalités féministes qui limitaient leur combat à ce qui était possible dans les limites du capitalisme. Il fallait donc développer des organisations de femmes socialistes visant à aider les travailleuses à lutter pour la libération des femmes et pour le socialisme, deux objectifs qui vont de pair.

    Par Anja Deshoemacker

    Non au féminisme pro-establishment

    Encore actuellement, toutes les personnes qui se disent (pro)féministes ne défendent pas pour autant les droits de toutes les femmes. Pour les féministes autoproclamés comme notre Premier ministre, tout est question de symbole, de sensibilisation et, au mieux, de législation. Mais lorsqu’il s’agit de choses plus concrètes comme la dépénalisation de l’avortement et l’extension de la période légale à 18 semaines, Open VLD/MR, SP.a/PS et Groen/Ecolo sont aux abonnés absents !

    Ces féministes du système se comportent comme si les droits des femmes étaient un cadeau légué par leurs prédécesseurs. Mais il n’y a jamais eu de cadeaux ! Tous les droits et conquêtes dont disposent les femmes et les travailleurs en général ont été arrachés grâce à l’organisation des femmes et des travailleurs, grâce à des manifestations de masse et à des grèves qui ont forcé les gouvernements à accorder des concessions.

    Cette compréhension de la nécessité de lutter en faveur des intérêts des femmes travailleuses, ou du féminisme socialiste, est plus pertinente aujourd’hui que jamais. Les conséquences de la pandémie et de la crise économique menacent l’indépendance financière de larges pans de la population féminine. La prodigieuse augmentation du travail non rémunéré des femmes au sein de la famille – en raison, entre autres, de la fermeture des écoles et du report des soins non liés au covid – combinée à l’augmentation des pertes d’emplois et de revenus subies par les femmes au cours de l’année écoulée, signifient, selon l’ONU Femmes, qu’il existe un risque réel de retomber dans les stéréotypes sexistes des années 1950.

    Le féminisme socialiste, c’est la lutte pour des revendications dans l’intérêt de la majorité des femmes

    Des gestes symboliques – un gouvernement composé à moitié de femmes par exemple – ne feront pas la différence pour combattre les effets de la crise sur les femmes. Nous devons nous organiser et nous battre pour des mesures qui permettront d’emprunter la route vers une véritable émancipation. Prétendre combattre le sexisme et la violence envers les femmes tout en permettant aux forces aveugles du marché de menacer l’indépendance financière de larges couches de femmes dans le monde est une pure hypocrisie.

    Partout dans le monde, le confinement a provoqué une augmentation de la violence familiale, de nombreuses femmes étant enfermées avec un partenaire violent. Diverses études soulignent que la gravité des actes de violence a également augmenté. La cruelle incertitude – concernant la santé, la baisse des revenus et la précarité de l’emploi – a aussi entraîné des tensions au sein des familles et des couples qui n’avaient jamais connu d’actes de violence auparavant. Si de nombreuses femmes perdent leur emploi et leurs revenus dans les années à venir, ces taux de violence resteront très élevés.

    Au cours de l’année dernière, toutes les formes de violence sexuelle ont augmenté. Par exemple, l’Organisation des Nations Unies pour les femmes mentionne l’augmentation de la cyberviolence, due notamment à l’utilisation intensive des plateformes numériques et autres réseaux sociaux pour travailler et étudier. La nouvelle vague #MeToo à travers le monde – en Chine, en France et en Grèce, entre autres – montre qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir dans le domaine des abus de pouvoir sexuels, y compris au travail.

    Les « solutions » conçues pour maintenir la société en activité pendant la pandémie ont toute une série d’effets secondaires négatifs pour de grands groupes de travailleurs et surtout pour les femmes. D’énormes sacrifices ont été exigés du personnel dans les secteurs clés.
    Les actions du personnel soignant, stimulées par le collectif d’action militant La Santé en Lutte qui s’est formé en 2019 à Bruxelles, ont entretemps permis des hausses de salaires et l’octroi de primes tant au niveau fédéral que régional. Mais la lutte pour une revalorisation fondamentale des soins (soins de santé et travail social) reste à l’ordre du jour. Après tout, peu de choses ont changé en ce qui concerne l’insuffisance des effectifs qui, même avant la pandémie, minait l’accessibilité à un service de qualité. Cette insuffisance d’effectifs a aussi entraîné une charge de travail infernale qui, associée à des salaires peu élevés, pousse le personnel soignant à fuir le secteur chaque année.

    La Campagne ROSA, avec La Santé en Lutte, appelle donc à la poursuite de ce combat. Pour nous, il s’agit d’une revendication féministe : les femmes qui travaillent ont besoin du secteur des soins car, sinon, ces tâches de soins leur reviennent sous forme de travail non rémunéré au foyer. Et c’est aussi un secteur important pour l’emploi des femmes. L’augmentation des salaires de l’ensemble du personnel du secteur des soins de santé, y compris des équipes de nettoyage et des services de cuisine indispensables dans les hôpitaux, permettrait de sortir de la précarité un groupe important de travailleurs, principalement les femmes.

    La même logique s’applique, d’ailleurs, à cet autre secteur dont les femmes actives ont grand besoin pour fonctionner : l’enseignement. L’enseignement a aussi été victime de quatre décennies de coupes budgétaires et de sous-financement. Résultat : des infrastructures obsolètes, une pénurie aiguë d’enseignants, des classes surpeuplées, des inégalités croissantes où les élèves les plus faibles abandonnent de plus en plus et une charge de travail insoutenable pour le personnel. Pour une société reposant sur la solidarité, où chacun se voit offrir de réelles possibilités de développement, une revalorisation fondamentale de l’enseignement est cruciale. En janvier, la campagne ROSA a réuni des enseignantes, des élèves et des étudiantes pour discuter des actions à mener dans les écoles en faveur de la gratuité des produits hygiéniques dans les écoles, d’une éducation sexuelle adéquate qui ne soit pas hétéronormative et qui mette l’accent sur le consentement mutuel et d’un enseignement qui joue son rôle dans la lutte contre le sexisme. Pour tout cela, un refinancement massif du secteur est nécessaire.

    Mais l’impact de la crise va au-delà des secteurs essentiels. Aujourd’hui déjà, les pertes d’emplois s’accumulent et, dans le monde entier, elles touchent plus durement les femmes que les hommes. Étant donné que les secteurs dans lesquels une vague de faillites est attendue une fois les aides d’État supprimées – notamment le tourisme, le secteur culturel et événementiel, mais aussi le nettoyage des bureaux – comprennent également une vaste proportion de femmes, le chômage aura à l’avenir un visage plus féminin que jamais. La Campagne ROSA s’engage à lutter pour les droits sociaux individualisés tels que le droit à de bonnes allocations de chômage (sans dégressivité ni statut de cohabitant), mais aussi pour une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire afin de répartir le travail disponible entre les travailleurs et de prévenir un chômage structurel élevé.

    La lutte pour le droit à l’avortement en Argentine et en Pologne

    Le tournant de l’année en Argentine a donné lieu à une grande fête : le 30 décembre, le Sénat a voté à la majorité la loi sur l’interruption volontaire de grossesse. C’est une victoire pour une lutte que trois générations de femmes ont menée contre l’État, mais aussi contre le pouvoir de l’Église catholique archi-conservatrice.

    Il s’agit d’une victoire importante qui aura également un effet dans d’autres pays d’Amérique latine. Au Congrès chilien, par exemple, le processus d’adoption d’une loi similaire a commencé. La bataille doit être menée avec vigueur pour introduire le droit à l’avortement partout à travers le continent.

    Mais outre les raisons de se réjouir, il faut rester vigilant. Après tout, le gouvernement n’a pas adopté la proposition de La Campaña (la Campagne nationale pour un avortement légal sûr et gratuit – créée en 2005 en tant que coordination des principales organisations féministes). Il a introduit, par exemple, la possibilité pour les prestataires de soins de santé d’invoquer la liberté de conscience et donc de refuser de pratiquer des avortements. Cette restriction est tout particulièrement dramatique dans les villages où il y a une pénurie de médecins.

    À la dernière minute, la protection de la santé intégrale des femmes a également été retirée comme motif valable d’avortement. En outre, une peine de 3 mois de prison a été introduite pour les femmes qui pratiquent des avortements après la période légale. Les dirigeantes de La Campaña, qui sont liées au parti au pouvoir, n’ont pas appelé à se mobiliser contre ces restrictions, ce qui a fortement limité la pression contre le gouvernement puisque seuls les groupes anti-avortement étaient mobilisés.

    Cependant, les jeunes générations de femmes qui se sont lancées dans cette lutte ces dernières années ne se laisseront pas facilement dissuader. Il sera nécessaire, mais pas suffisant, de les aider à s’organiser dans le cadre d’une campagne visant à garantir que la loi soit appliquée de la meilleure manière possible. Avec elles, il faudra aussi se battre pour éviter que la facture de la crise actuelle ne retombe sur les travailleuses. Le développement d’organisations féministes socialistes est crucial.

    En Pologne, la victoire n’est pas encore à portée de main malgré les manifestations de masse spontanées de l’automne dernier, qui ont montré que la majorité de la population soutient le mouvement et ses revendications. Le mouvement manque d’une direction aussi audacieuse que les masses de femmes qui sont descendues spontanément dans la rue et ont exigé la chute du gouvernement.

    ROSA-Polska a proposé au mouvement d’organiser une grève générale et de constituer des comités de grève locaux pour augmenter la pression sur le gouvernement. Une grève générale était possible, comme en témoignent les nombreux exemples d’actions de solidarité spontanées dans les entreprises pour soutenir le mouvement, du personnel soignant et des transports publics aux syndicats radicaux de mineurs et de postiers. Cependant, ni les organisations féministes ni les directions syndicales n’ont lancé un véritable appel en ce sens.
    Le mouvement a maintenant disparu des rues, mais la colère contre le pouvoir réactionnaire demeure. Dans les années à venir, il sera important de connecter la colère contre les politiques sexistes du gouvernement à toutes les autres revendications des jeunes et des travailleurs.

    Si nous nous battons, nous pouvons gagner !

    En plus d’avoir de nombreuses raisons de se battre, la Campagne ROSA a également deux victoires à célébrer : l’obtention du salaire minimum de 14 euros de l’heure pour tout le personnel de l’université de Gand, un combat auquel la Campagne ROSA a participé dès le premier jour en étroite collaboration avec la délégation de la CGSP à l’université, et le fait que Jef Hoeybergs – qui a porté plainte contre ROSA pour diffamation parce que nous avions fait connaître ses commentaires sexistes dégoûtants dans le monde entier – soit lui-même convoqué devant le tribunal correctionnel.

    Cela montre l’importance d’une mobilisation soutenue. Sans l’action de ROSA contre la réunion du cercle étudiant catholique réactionnaire KVHV, qui avait invité Jef Hoeybergs à s’exprimer lors d’un meeting, ses déclarations dégueulasses seraient passées sous silence. Ce n’est qu’en organisant la colère de manière concrète et lui donnant une expression dans la rue que la pression sur la justice et sur les politiciens peut être accrue.

    Cela démontre également l’importance de construire des luttes autour de revendications concrètes qui peuvent apporter un réel changement et de ne pas rester bloqué sur des principes généraux. La lutte pour un salaire minimum de 14 euros de l’heure ferait une énorme différence pour de grands groupes de femmes et connecterait la lutte des femmes à celle du mouvement ouvrier. C’est cette unité qui peut arracher de telles exigences.

    La Campagne ROSA continuera à enfoncer ce clou : plutôt que des grèves féminines symboliques, nous appelons à la construction de l’unité et de la solidarité sur le lieu de travail dans la lutte contre toutes les formes de discrimination. Nous appelons à de véritables grèves féministes qui utilisent toute la force du mouvement ouvrier pour obtenir des victoires. Cette année, les restrictions rendront difficile la réalisation de véritables grèves. Une grève réussie ne tombe pas du ciel, elle doit être construite concrètement. Dans les années à venir, nous continuerons, avec des syndicalistes combattifs, à nous battre pour les 14€ de l’heure.

    Rejoignez la Campagne ROSA !

    Depuis des années, un sentiment antisexiste massif se développe, surtout mais pas seulement chez les jeunes. Cependant, un sentiment en soi ne change rien. Il doit devenir un mouvement de lutte. Ce fut la raison de la création de la Campagne ROSA et cela reste notre principale préoccupation. Au cours de nos 4 années d’existence, nous avons joué un rôle important dans la traduction de ce sentiment en actions concrètes.

    Dans les circonstances difficiles de l’année dernière, nous avons quand même réussi à mener plusieurs actions, allant d’actions de solidarité avec le mouvement Black Lives Matter après le meurtre de George Floyd à une action au bureau de la N-VA à Bruxelles contre les déclarations scandaleuses de Bart De Wever sur l’extension du droit à l’avortement en passant par des actions dans 12 villes différentes autour du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes.

    Le 8 mars, nous voulons faire campagne dans une quinzaine de villes sur les différentes revendications mentionnées ci-dessus, dans la rue, mais aussi dans les écoles et sur les lieux de travail, là où nous avons les forces suffisantes pour ce faire. Sur base de cette campagne, nous voulons également créer de nouveaux groupes locaux de la Campagne ROSA et augmenter notre force de mobilisation.

    Nous sommes une campagne inclusive qui veut lutter contre toutes les formes de discrimination. Par exemple, nous avons mené des actions contre la violence homophobe à Gand et nous voulons jouer un rôle dans la transformation de la Pride en action de protestation. Nous soutenons également activement la lutte pour la régularisation des sans-papiers. Nous estimons que les travailleuses et les jeunes femmes doivent lutter activement pour leurs droits et leurs intérêts, mais aussi qu’une large solidarité est possible et nécessaire. En Irlande, la victoire de ROSA dans la lutte pour le droit à l’avortement a été rendue possible par le large soutien de la majorité de la classe ouvrière lors du référendum.

    Vous voulez mener activement la lutte contre le sexisme ? Vous souhaitez également intensifier l’action dans votre ville et étendre le mouvement ? Alors vous êtes au bon endroit ! Contactez-nous pour voir comment nous pouvons commencer à le faire ensemble !

  • 8 mars, arracher de réelles victoires par la lutte !

    Action menée à Liège à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

    Nos actions et notre vidéo devenue virale face au meeting du cercle d’extrême droite KVHV à l’Université de Gand avec pour orateur le chirurgien sexiste Jeff Hoeyberghs ont porté leurs fruits ! Sans cela, ses déclarations immondes auraient été passées sous silence. Jeff Hoeyberghs a porté plainte contre 2 organisatrices de la Campagne ROSA. Mais il fait aujourd’hui l’objet de 1.500 plaintes déposées auprès de l’institut pour l’égalité des femmes et des hommes ! Il a été renvoyé en correctionnelle. Le mois dernier, nous avons encore mené des actions à ce sujet à Gand et Bruxelles : nous ne nous laisserons pas intimider, nous continuerons notre combat !

    Tract de la Campagne ROSA // Tract en version PDF

    Victoire ! Le salaire minimum de 14€/h arrive à l’Université de Gand ! Cette excellente nouvelle pour les travailleuses des crèches et des cafétérias découle du combat de longue haleine porté par la délégation syndicale CGSP, qui a cherché l’implication du personnel et des étudiant.e.s. La Campagne ROSA s’est également jetée dans la bataille. D’abord en participant à la récolte de signatures pour la pétition, puis en organisant une manifestation pour les 14€/h et en participant pleinement à la construction de la grève du 9 mars 2020 appelée par la délégation CGSP et le comité de grève des femmes.

    Ce n’était pas une grève décrétée d’en haut, mais une grève préparée longtemps à l’avance depuis la base et sur le terrain. Ce n’était pas une action symbolique, mais le fruit de la construction d’une relation de force autour d’une revendication concrète. Dans le but d’arracher une victoire et pas seulement de marquer le coup. Les militant.e.s ont illustré dans la pratique comment faire une réalité de cette revendication féministe : par l’unité et la solidarité au boulot et à l’unif’ pour repousser la précarité et les discriminations. Sous l’élan de cette victoire, nous continuerons à nous battre aux côtés de syndicalistes combati.fs.ves en faveur d’un salaire minimum de 14€/h.

    Une prochaine victoire à portée de main ?

    En Belgique, 12% des femmes ont régulièrement des difficultés pour payer leurs protections menstruelles. Pourquoi n’en trouve-t-on toujours pas dans les WC des écoles, des autres services publics et des lieux de travail ? La pression exercée en Ecosse puis en France ont déjà abouti à des victoires. A quand en Belgique ? Organisons-nous !

    Cela doit passer par un refinancement public de l’enseignement, afin d’accompagner cette mesure d’une éducation sexuelle adéquate qui ne soit pas hétéronormative et qui mette l’accent sur le consentement mutuel. Nous voulons un enseignement qui joue son rôle dans la lutte antisexiste !

    L’émancipation des femmes en danger ? La seule issue, c’est la lutte !

    La crise actuelle menace de renvoyer les femmes dans les années 50’, tant au niveau de leur place dans le monde du travail que concernant la surcharge de travail domestique. Les rapports des Nations Unies ou de l’Organisation Internationale du Travail sont alarmants.
    Les femmes sont largement majoritaires dans les secteurs essentiels (distribution, soins de santé, aide aux personnes,…). Essentiels, mais précaires, et parmi les salaires les plus faibles, on trouve 70% de femmes.

    >> Un salaire minimum de 14€/h (2300€ brut/mois).

    Horeca, tourisme, commerce, nettoyage : des secteurs où les femmes sont majoritaires sont durement impactés. Le salaire des femmes a diminué 2 fois plus que celui des hommes. De plus, les femmes sont surreprésentées (à 60%) dans le statut de cohabitant.e, qui réduit le chômage de moitié. Il est inacceptable qu’il dépende de notre situation de couple.

    >> Individualisation des droits sociaux et augmentation des allocations au-delà du seuil de pauvreté.

    Fermeture temporaire de services d’aide aux personnes, fermeture d’écoles, activités extrascolaires supprimées, courses pour nos aînés,… le travail domestique a doublé avec la crise. Les journées deviennent interminables, en particulier pour les mères.

    >> Réduction collective du temps de travail, sans perte de salaire, avec embauches compensatoires et réduction des cadences.
    Près d’un tiers des ménages belges sont des familles monoparentales et pour 80% d’entre-elles, “la chef.fe de ménage” est une femme. Une meilleure répartition des tâches ménagères dans un couple, c’est essentiel, mais c’est insuffisant.

    >> Renforcement et développement des services publics : garderies, aide à la famille, blanchisseries, etc.

    Être confiné exacerbe les tensions et place les gens face à un risque accru de violence. De plus, se séparer peut impliquer de tomber sous le seuil de pauvreté. Chaque personne doit pouvoir réellement décider avec qui elle souhaite vivre (ou pas).

    >> Un plan public massif de rénovation et de construction de logements sociaux.

    La pandémie et la dépression économique en développement accentuent toutes les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées dans ce système.

    >> Plus que jamais, il est crucial de rentrer en résistance et de nous engager dans les luttes de masse à travers le monde pour la défense de nos droits et pour en arracher de nouveaux !

    >> Attaquons-nous à la racine du problème : le capitalisme repose sur les inégalités. Une infime élite d’ultra-riches nous exploite et a besoin de nous diviser pour continuer de le faire. Renversons le capitalisme pour donner naissance à une société reposant sur l’épanouissement de chacun.e. Voilà ce que nous entendons par “féminisme socialiste”. Rejoins la Campagne ROSA !

    Conférence nationale “Bread and Roses” – Samedi 13 mars de 14h à 18h via Zoom

    Que tu veuilles découvrir davantage la Campagne ROSA ou que tu sois déjà acti.ve.f cette conférence est faite pour toi !

    14H >> RENCONTRE INTERNATIONALE
    Avec 3 féministes socialistes de Suède, des USA et de Pologne.

    15H >> 3 ATELIERS AU CHOIX
    – Racisme, sexisme : même racine, même combat ? #BlackLivesMatter #NiUnaMenos
    – Que signifierait aujourd’hui le socialisme pour les femmes ? Comment lutter pour ce système ?
    – Comment lutter contre la culture du viol ?

    16H45 >> CONTRE L’OPPRESSION ET L’EXPLOITATION : ORGANISONS-NOUS!
    Victoire à l’UGent pour les 14€/h, La Santé en Lutte et la nécessité de déconfiner les luttes, construction d’une “Pride is a Protest” et de comités locaux ROSA.

    Gratuit. Toute participation financière est la bienvenue pour nous permettre de poursuivre nos activités : 2, 5, 10, 50€ ou plus sur le compte BE54 5230 8095 8497 au nom de la Campagne ROSA.

    Grande manif de La Santé en Lutte – Samedi 15 mai / Le personnel soignant descendra à nouveau dans les rues pour réclamer plus de personnel, de meilleurs salaires et des soins de qualité. Mobilise à nos côtés !

    Camp d’été anticapitaliste, du 2 au 8 juillet / La Campagne ROSA avec les Étudiants de Gauche Actifs et le PSL (la section belge d’Alternative Socialiste Internationale) organisent un camp pour se détendre et se rencontrer après le (semi)confinement, mais aussi et surtout, pour discuter politique. Si on veut combattre ce système qui exploite et discrimine, il faut impérativement comprendre comment il fonctionne ! Une occasion à ne pas manquer.

  • 8 mars. La Campagne ROSA organise des actions dans 10 villes du pays

    Des rassemblements dans le respect des mesures sanitaires organisées à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

    • La pandémie et la crise économique font peser le risque d’un recul pour les droits des femmes, la seule issue, c’est de lutter !
    • Des actions seront organisées par la Campagne ROSA ce 8 mars à Alost, Anvers, Bruges, Bruxelles, Gand, Courtrai, Louvain, Liège, Termonde et Torhout.
    • La Campagne ROSA soulignera tout particulièrement l’importance de la revendication féministe du salaire minimum à 14 euros de l’heure, une victoire récemment obtenue à l’Université de Gand (UGent).

    Le 25 novembre dernier, pour la Journée internationale contre les violences envers les femmes, la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) avait déjà organisé des actions dans 12 villes. Ce sera à nouveau le cas ce lundi.

    Elise Craeghs, de la Campagne ROSA – Louvain : « Depuis la crise sanitaire, les femmes souffrent en moyenne d’une perte de revenus deux fois plus importante que les hommes. Le travail domestique non rémunéré est à nouveau largement effectué par les femmes. Les victimes de violence domestique sont littéralement enfermées avec leurs agresseurs. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés ! La Campagne ROSA réclame l’augmentation du salaire minimum jusqu’à 14 euros de l’heure, des allocations sociales individualisées (et donc la suppression du statut de cohabitant) qui dépassent le seuil de pauvreté, des investissements dans des refuges et des logements sociaux de qualité,… »

    La seule solution, c’est d’entrer en action ! La Campagne ROSA s’est notamment fortement impliquée dans la campagne de la CGSP à l’Université de Gand, où une campagne de longue haleine a été menée autour du salaire minimum à 14 euros, une revendication qui concernait tout particulièrement les travailleuses des restaurants universitaires. Une grève avait notamment été organisée le 9 mars dernier, non pas une grève décrétée d’en haut, mais une grève préparée longtemps à l’avance depuis la base et sur le terrain. Non pas une action symbolique, mais le fruit de la construction d’une relation de force autour d’une revendication concrète. Une grève dans le but d’arracher une victoire et pas seulement de marquer le coup.

    La Campagne ROSA s’était également faite connaître avec ses actions et sa vidéo devenue virale contre le meeting d’extrême droite organisé à Gand avec le chirurgien sexiste Jeff Hoeyberghs. Jeff Hoeyberghs a porté plainte contre 2 organisatrices de la Campagne ROSA. Mais il fait aujourd’hui l’objet de 1.500 plaintes déposées auprès de l’institut pour l’égalité des femmes et des hommes !

    Emily Burns, l’une des organisatrices de la Campagne ROSA visées par cette plainte, explique : « Nous ne nous laisserons pas intimider, nous continuerons notre combat ! Plus que jamais, il est crucial de rentrer en résistance et de nous engager dans les luttes de masse à travers le monde pour la défense de nos droits et pour en arracher de nouveaux ! C’est ce que nous faisons au niveau international avec le réseau ROSA – International qui dispose de groupes locaux en Allemagne, en Pologne, en Irlande,… et qui se bat pour en finir avec cette société qui repose sur l’exploitation et les discriminations ».

  • 8 mars : En action contre le sexisme !

    La crise sanitaire actuelle a mis en évidence l’importance des luttes féministes. Dans l’adoption des mesures sanitaires, les gouvernements n’ont pas tenu compte des situations précaires vécues par de nombreuses femmes. Les discriminations et violences sexistes et racistes ont gagné en ampleur. Chaque jour est un combat pour les femmes, elles doivent être en première ligne de la défense de leurs défendre leurs droits, des droits que la classe capitaliste limite pour préserver ses profits, ce qui dans les faits renvoie les femmes au foyer. Le 8 mars, nous dirons : Résistance ! Notre patience est à bout !

    Par Tine et Isabel, ROSA-Anvers

    Contre l’inégalité du système

    En 2021, il est clair que la lutte contre l’oppression et le sexisme n’a pas encore atteint son but. Selon l’Organisation mondiale de la santé, un tiers des femmes ont déjà subi des violences depuis le premier confinement. Les femmes sont prises au piège avec leurs agresseurs et n’ont souvent pas les moyens de fuir. En outre, des années de politiques d’austérité ont réduit les possibilités d’échapper à ses situations. La privatisation des services publics, la réduction des budgets des CPAS, etc. ont réduit les options qui s’offrent aux victimes.

    Et pourtant, tout le monde n’a pas été appauvri par la pandémie. Les chaînes de magasins et les multinationales ont réalisé des bénéfices considérables alors que leur personnel était exposé quotidiennement au risque d’infection, pour un salaire minimal. Même le personnel soignant, qui travaille en double équipe depuis des mois (avec à peine plus que des applaudissements comme consolation), est désespéré. En attendant, les grandes entreprises pharmaceutiques vendent leurs vaccins au plus offrant et gagnent des millions.

    La Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

    Tapons sérieusement du poing sur la table et faisons entendre nos revendications en occupant les rues ! Protester et mener des actions est toujours nécessaire et possible, c’est ce que la Campagne ROSA a encore démontré lors des actions du 25 novembre à l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Faisons du 8 mars une autre journée internationale d’action où nous unirons nos voix contre les politiques d’austérité et l’oppression des femmes et de la communauté LGBTQ+.

    La Journée internationale des femmes a vu le jour en 1908, lorsque des travailleuses américaines du textile organisaient une grève pour de meilleures conditions de travail le 8 mars. Le 8 mars prochain, plus de cent ans après, nous devons toujours nous battre pour un changement de système. Il nous faut une riposte féministe socialiste. Nous exigeons des emplois décents, afin que les femmes puissent être économiquement indépendantes de leur partenaire. Les femmes méritent une place à part entière dans la société : c’est pourquoi nous avons besoin de ressources suffisantes pour offrir des soins de qualité et pour que les femmes et les personnes LQBTQ+ puissent sortir de situations précaires. La gratuité des produits menstruels, de la contraception et de l’éducation sexuelle occupe également une place importante.

    Organisons-nous !

    La Campagne ROSA demande que les richesses soient redistribuées à celles et ceux qui les produisent. Luttons ensemble pour faire barrage au recul social et empêcher que la prochaine génération de femmes ne soit reléguée au siècle dernier ! La société doit être au service de tous, pas seulement des capitalistes. Nous n’obtiendrons pas de changement social du jour au lendemain, nous devons nous battre pour cela.

    Participez à l’une de nos actions (dans le respect des mesures sanitaires) dans différentes villes, mais sur votre lieu d’étude ou votre lieu de travail ! Le 8 mars est une journée de lutte : descendons dans la rue et rejoignez la Campagne ROSA. Mon corps, mon choix !

    Participez aux actions du 8 mars

    13 mars : Journée Bread & Roses. Conférence nationale de la campagne ROSA

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