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Tag: Volkswagen
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Ouvrir le parlement au monde du travail ? Et pourquoi pas aussi à ses revendications ?
Les partis traditionnels ne savent plus quoi faire pour combler le fossé entre le monde politique et la population. La dernière intitiative en date vient du SP.a. Lors de son dernier congrès idéologique, le président Vande Lanotte a proposé de ramener au Parlement des représentants du monde du travail.
Bart Van der Biest, délégué SETCa dans le secteur non marchand
Le dernier député à avoir connu l’usine était Gaston Onkelinx, père de Laurette. La ministre de la Justice ne rate pas une occasion de rappeler cette hérédité pour souligner ses racines ouvrières. Cela n’empêche pas qu’elle doive son ascension politique à son intransigeance face à la grande grève des enseignants de 1996 contre les milliers de licenciements décidés par celle qui était alors Ministre de l’Enseignement …
Le président du PS, Elio di Rupo, est le fils d’un mineur italien. Il est pourtant l’initiateur de la privatisation de Belgacom et de La Poste à l’époque où il était ministre des entreprises publiques. Il est aujourd’hui le maître d’oeuvre du très néolibéral Plan Marshall pour la Wallonie.
Après 18 années de PS et SP.a au gouvernement, le taux de pauvreté a atteint 15% de la population tandis que les grandes entreprises font des bénéfices record.
Bon nombre de travailleurs n’ont jamais vu autre chose en eux que les partis de l’austérité. Beaucoup de militants FGTB en ont marre que la direction de la FGTB et le PS leur bassinent les oreilles sur le thème du « moindre mal ». Avec le PS au pouvoir, le mal n’est pas si moindre qu’avec un gouvernement « encore plus à droite ». Dans les dossiers essentiels, la base de la FGTB et le PS n’étaient pas du même côté de la barricade : la Constitution européenne (un mode d’emploi de la politique néolibérale), l’AIP 2005-2006, le Pacte de Solidarité entre les générations, Volkswagen, …
Ce n’est pas un hasard si tant de militants syndicaux sont aujourd’hui en quête de quelque chose de neuf et de différent. Le lancement du Comité pour une Autre Politique a donné une expression politique à cette quête. La seule existence du CAP est déjà un motif d’inquiétude pour la social-démocratie et les Verts. Les partis soi-disant de gauche essaient de nous convaincre avec de vagues promesses. Les travailleurs n’ont pas besoin de promesses en l’air, mais bien d’une formation politique qui défende leurs intérêts d’une façon conséquente.
Le MAS/LSP veut construire avec d’autres dans le CAP un rapport de force en soutenant activement des actions et des luttes dans les entreprises, les quartiers, les écoles,… C’est cela qui fera du CAP un pôle d’attraction : son potentiel d’évoluer en parti des travailleurs avec une implication active de couches plus larges. Ce sera sans doute une oeuvre de longue haleine, mais qui reposera sur des bases plus solides que les promesses en l’air des partis traditionnels.
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La direction de VW fait chanter les travailleurs afin d’imposer le recul social
La direction de Volkswagen/Audi a fait chanter les travailleurs de Forest afin de leur imposer des économies drastiques. Après des mois à traînailler pendant que le personnel demeurait dans l’incertitude, les travailleurs ont finalement eu le choix: s’adapter au recul social ou ficher le camp.
Geert Cool
Un référendum sans choix
Le 27 février, un nouveau référendum s’est tenu. Les travailleurs devaient se prononcer sur une déclaration d’intention signée par les directions syndicales et la direction de VW et Audi.
Dans celle-ci, le maintien de 2.200 emplois est confirmé, mais seulement jusqu’en 2009/2010. Au cas où l’Audi A1 ne décollerait pas, de nouveaux licenciements, ou même une fermeture, pourraient suivre. La déclaration d’intention fixe seulement la production entre 2007 et 2009/2010.
En échange du maintien des 2.200 emplois, une réduction des « coûts salariaux » de 39,9 euros à 32 euros par heure (-20%) est exigée. Concrètement, il s’agit d’une augmentation du temps de travail de 35 à 38 heures par semaine, mais cela ne suffira pas à tempérer la soif de profits des patrons ni à arriver à assainir 20% des coûts actuels. Les directions syndicales ont annoncé « développer des alternatives afin de réduire les coûts salariaux pour un minimum d’impact sur les acquis sociaux. »
La direction d’Audi a posé ses conditions et les travailleurs se sont retrouvés le dos au mur dans ce nouveau référendum. Choisir entre la peste et le choléra n’est pas un vrai choix : les travailleurs étaient d’office perdants. La direction et les dirigeants syndicaux voulaient un référendum moins serré que le premier (bien que 24% des ouvriers ont tout de même voté contre cette fois-ci!). Après coup, il leur est possible d’affirmer que les travailleurs se sont mis d’accord sur le recul social.
VW: 2,75 milliards d’euros de profit en 2006
Après avoir repris le travail sans garanties sur papier, il était déjà clair que ce serait difficile d’arracher des concessions supplémentaires à la direction. Après la lutte de novembre et décembre, des primes de départ élevées ont été obtenues. Selon l’organisation patronale Agoria, c’étaient « des primes extraordinaires ».
Agoria a ajouté que le recul social s’est fait selon les normes allemandes: là aussi, les patrons ont imposé un allongement du temps de travail (de 28,8 à 33 heures par semaine) et un assainissement de 20% sur les salaires. Après l’Allemagne, les travailleurs belges doivent eux aussi suivre la spirale vers le bas sur les salaires et les conditions de travail. Seule question : où s’arrêtera cette spirale, en arrivant aux conditions de travail de l’Europe de l’Est ou de la Chine et l’Inde ?
Cette casse sociale a pas mal coûté aux patrons. Gilbert Demez, professeur en droit social à l’UCL, s’étonne de la hauteur des primes de départs à VW : « La hauteur de la prime de départ paraît assez incompréhensible, dit-il. La restructuration se justifie d’autant moins aujourd’hui. Avec l’argent qu’elle met sur table pour financer les primes de départ, l’entreprise aurait facilement pu maintenir la production du site de Forest à son niveau actuel pendant plusieurs années. » (La Libre, 11 décembre 2006)
Mais Forest doit servir d’exemple en matière de recul social et la direction est prête à en payer le prix. Après les menaces de fermeture précédentes, le nouveau chantage se basait toujours sur la possibilité de fermeture. Le choix des travailleurs était : accepter ou se noyer.
Parallèlement, les profits de VW continuent à monter. En 2006, le groupe a réalisé le double des profits nets de l’année précédente: 2,75 milliards d’euros. C’est une augmentation très forte comparée au 1,12 milliard d’euros de 2005, mais VW veut plus encore. L’objectif est 5 milliards d’euros de profits. Pour cela, c’est aux travailleurs de payer.
Les politiciens traditionnels prennent parti pour la direction
Le gouvernement intervient sans hésiter dans les discussions sur le recul social à VW. Selon lui, les restructurations sont normales et nécessaires. Le gouvernement veut les rendre plus faciles et intervient dans le débat en ce sens. Le professeur libéral Marc De Vos déclare dans le quotidien flamand De Morgen: « Celui qui prend comme perspective une vision globale comprend que des restructurations sont nécessaires pour moderniser l’économie. Les travailleurs de Forest ont voté en faveur du futur. »
Il a l’air de quoi ce futur? Faire travailler plus longtemps pour gagner moins afin de stimuler le profit et les cours boursiers. Et, si nécessaire, avec l’appui actif des autorités, malgré le dégoût que cela provoque généralement dans le public libéral. Verhofstadt a été négocier lui-même avec la direction de VW et il a offert des cadeaux fiscaux, des assainissements sur les salaires et une flexibilité accrue.
Il faut une autre politique!
Le 28 février, De Morgen a donné exceptionnellement la parole aux rebelles de Volkswagen – qualifié de « noyau dur » dans les médias. L’un d’entre eux disait: « Il ne faut pas reculer de 50 ans. Nous ne sommes pas esclaves, mais travailleurs. Le patronat doit nous respecter. » La réalité, c’est que le site de VW à Forest était rentable, mais la direction veut augmenter son profit sur le plan mondial au dépens des travailleurs.
Pendant de nombreuses années, VW était exemplaire en terme de normes sociales acquises par les travailleurs. Aujourd’hui, VW est tout aussi exemplaire, mais dans la casse sociale. Si ils arrivent à imposer plus de temps de travail sans augmentation salariale à VW, pourquoi alors d’autres entreprises et secteurs ne suivraient-ils pas ? General Motors menace déjà le site d’Opel à Anvers d’une restructuration drastique.
Celui qui s’oppose à cette logique de casse sociale est présenté comme un « gros bras », un « emmerdeur », un « hooligan »,… Tel a été le sort des rebelles de Volkswagen. Ils ont été attaqués par toute la scène politique traditionnelle, par les médias et même par leurs dirigeants syndicaux.
On les a insulté, mais comme l’un des rebelles l’explique au De Morgen: « Je ne suis pas un homme de beaucoup de mots. Je n’ai pas peur du travail, mais il faut que les conditions soient justes. Si nous devons bosser 38 heures par semaine, c’est trop dur. Vingt minutes de pause, ce n’est quand-même pas possible ? Quand pourrons nous manger nos tartines à l’aise? »
Ce n’est pas une position isolée ou limitée à une « centaine de têtes brûlées » ou de « gros bras de la FGTB Métal Wallonne » (Gazet van Antwerpen du 27 janvier). Même lors du référendum du 27 février, 24% ont rejeté les plans de la direction d’Audi. A côté des 500 qui ont voté contre, beaucoup de travailleurs ont voté pour sans aucun enthousiasme. Par manque de stratégie de lutte contre la casse sociale, ils n’ont vu d’autres issues que d’accepter les plans de la direction d’Audi.
Nous pensons qu’il faut une autre politique où ce ne sont plus les profits d’une petite minorité qui déterminent tout. Nous voulons par contre une politique répondant aux besoins des travailleurs et de leurs familles, qui s’oppose aux licenciements, au démantèlement social et au chantage patronal.
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Des profits augmentés de 50,6% en 2005: ET NOS SALAIRES?!
Le magazine Trends/Tendances a publié un rapport sur les résultats des 30.000 plus grandes entreprises belges en 2005 duquel quelques données intéressantes émergent. Le drame social ayant percuté de plein fouet le plus grand nombre de travailleurs s’est joué à La Poste. Le même gouvernement qui se déclarait « choqué » par VW-Forest a envoyé 2.255 travailleurs de La Poste à la casse en 2005. Au même moment, La Poste est devenue championne dans la catégorie « utilisation d’intérimaires ».
Rien ne doit être espéré de ce gouvernement pour mener la lutte contre la flexibilisation et les pertes d’emploi. La réalité qui se cache derrière le terme de libéralisation est aussi apparue au grand jour : appliquée au marché postal, libéralisation a signifié : attaques contre les travailleurs (avec, entre autres, Géoroute) et contre les consommateurs (avec une croissance du prix des timbres).
Les chiffres de Trends/Tendances contribuent à faire tomber les masques.
Avec 34.586 travailleurs en 2005, La Poste est le plus important employeur (la SCNB étant scindée en différentes entreprises). En même temps, 1,01 millions d’heures sont prestées par des intérimaires. L’idée selon laquelle les travailleurs des services publics n’ont que des statuts fixes n’a plus de base réelle. Officiellement, le travail intérimaire est une exception, comme pour des périodes d’augmentation temporaire de la masse de travail. C’est en réalité plutôt la règle que l’exception. En 2005, le nombre d’heures effectuées par des intérimaires à La Poste a connu une croissance de 116% comparé à l’année précédente. La Poste a explosé la moyenne : dans les 30.000 plus grandes entreprises, le nombre d’heures prestées par des intérimaires a augmenté de 8,7%…
Augmentation des profits…
Les grandes entreprises n’ont aucune raison de se plaindre de 2005. La récolte a été fructueuse. Le volume des affaires traitées a augmenté de 9,3% pour atteindre 533 milliards d’euros tandis que les profits ont augmenté de 50,6% pour atteindre 39,6 milliards d’euros ! Malgré cette croissance vertigineuse de son argent de poche, le patronat affirme que les salaires sont trop élevés. Les attaques contre nos salaires ont comme seul but d’encore plus augmenter les profits réalisés : le travail intérimaire est meilleur marché, mais des attaques plus directes sur nos salaires sont encore désirées par nos exploiteurs.
A Volkswagen cette attaque est très franche et la direction veut l’acheter par des primes de départ élevées. Beaucoup de travailleurs acceptent ces primes : pourquoi travailler plus longtemps à un rythme déjà fort soutenu quand il y a possibilité de partir avec une bonne prime ?
Cette monstrueuse attaque est reconnue par le dirigeant pensionné de la FGTB Xavier Verboven qui déclarait dans un journal Flamand : « La situation peut être comparée avec les licenciements à Ford Genk il y a quelques années. Après-coup, ils ont engagé d’autres travailleurs meilleurs marché. Je pense que la même chose va arriver à VW. »
Le fil rouge de l’année 2005 a donc été une forte augmentation des profits, entre autres sur base d’une attaque contre les conditions de travail et les salaires. Les services publics sont parmi les plus visées, il est temps d’une autre politique !
… mais la pauvreté augmente aussi !
Les travailleurs connaissent aussi une augmentation … de la pauvreté ! D’après les chiffres du Conseil Central de l’Economie (CCE), 9% des travailleurs allemands sont pauvres. Plus de 4 millions d’Allemands n’ont qu’un «mini job». Est-cela que les patrons belges veulent nous donner comme futur en échange de leur avenir, doré à nos dépends?
La croissance des profits et de la pauvreté va de pair. Si 2% de la population mondiale contrôle 50% de toutes les richesses et que le 1% le plus riche possède presque 40% de la richesse, au-même moment, 1 enfant sur 6 connait la pauvreté en Belgique.
Le nombre d’enfants dans cette situation dans notre pays a augmenté de 12% en 2001 à 17% aujourd’hui… Et demain ?
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Pourquoi attendre pour une grève générale de 24 heures?
Solidarité avec les victimes de VW!
Fin novembre, Volkswagen a annoncé que la Golf ne serait plus produite à Forest. Cette décision menace 4.000 emplois et bien plus encore chez les sous-traitants. Les années précédentes, la direction avait pourtant reçu beaucoup de cadeaux : baisses de charges sociales, flexibilité accrue des travailleurs, investissements payés par la collectivité,… En remerciement, VW déclenche un tremblement de terre social.
Séisme social
Le couperet est tombé, plus acéré et tranchant que prévu. La direction veut la suppression des 2/3 du personnel ! Et plane encore la menace d’une suppression pure et simple du site de production. En effet, le plan de la direction consiste à supprimer la production de la Golf pour ne garder que celle de la Polo. Seules quelque 60.000 unités sortiraient chaque année de VW Forest alors que le site n’est rentable qu’à partir de 200.000.
Une partie de la production de la Polo en Espagne viendrait à Forest. De cette façon, la direction peut monter les travailleurs belges contre les allemands et les travailleurs espagnols contre les belges.
La restructuration actuelle ne saurait être que l’antichambre d’une mort annoncée. En procédant par étapes et pas en une fois, la direction évite de payer des indemnités de fermeture aux 5.200 travailleurs concernés.
Une autre option est le maintien de l’entreprise avec moins de travailleurs et des conditions de travail et de salaire dégradées. Après la restructuration, la direction pourra alors engager des travailleurs, mais avec des contrats intérimaires, tout comme l’a fait la direction de Ford Genk. Après les 3.000 licenciements de 2003, Ford Genk a engagé 1.297 travailleurs temporaires dans le cadre de l’introduction de nouveaux modèles. En utilisant ces contrats précaires, il est plus facile de licencier et d’engager des travailleurs. Finis donc les contrats à durée indéterminée, et vive les contrats temporaires !
Cela peut être une option pour VW à Forest. Une plus grande flexibilité et des conditions salariales moins intéressantes pourraient alors être utilisées aussi contre les travailleurs d’autres usines VW.
Manifestation de solidarité
L’annonce de la restructuration a été faite le mardi 21 novembre. Le lendemain, les dirigeants syndicaux ont organisé une assemblée générale des travailleurs. Ils y ont présenté les intentions de la direction. Mais d’un plan d’action, pas un mot.
Des délégués et une partie des travailleurs voulaient partir après l’assemblée en manifestation près du site. Proposition stoppée net avec l’argumentation que tous les syndicats n’étaient pas d’accord. Un front commun syndical s’est pourtant constitué au sommet et à la tribune, mais sans vouloir de riposte immédiate.
La pression de la base pour faire des actions contre le séisme social provoqué par la direction a poussé les syndicats à lancer un appel à une manifestation nationale de solidarité samedi 2 décembre.
Action unifiée
La manifestation de solidarité est importante pour démontrer que les travailleurs de VW et des sous-traitants ne sont pas isolés. Le soutien aux victimes de la direction de VW est énorme dans la population de Forest, parmi les travailleurs des sous-traitants, dans d’autres usines,…
Cette solidarité doit être organisée. C’est dans ce cadre que l’utilisation d’une affiche du comité de solidarité (qui s’est formé dès l’annonce des licenciements) a été importante parce qu’elle rendait cette solidarité plus visible.
La manif du 2 décembre aura lieu grâce à la colère immense parmi les travailleurs, mais il faut éviter que cette manif ne devienne un cortège funèbre, un ultime hommage aux milliers de travailleurs de VW et des sous-traitants. La manif ne peut pas être un point d’arrêt mais doit être utilisée pour annoncer un plan d’action.
Grève générale de 24 heures
La solidarité qui sera démontrée le 2 décembre doit renforcer les travailleurs de VW et des sous-traitants dans leur résistance contre les licenciements. Avec une grève générale de 24 heures, il serait possible d’aller plus loin et de montrer que la politique brutale des restructurations par les multinationales ne sera pas acceptée.
Une telle grève montrerait que nous ne voulons pas de compromis sur le nombre d’emplois. D’après les médias, les travailleurs de VW peuvent être réembauchés ailleurs, ce qui signifie surtout que d’autres travailleurs n’auront pas accès à ces boulots. Les plans de la direction mèneront de toute façon au fait que 12.000 travailleurs n’auront pas de boulot et devront survivre d’allocations financées par la collectivité.
Une grève générale de 24 heures pourrait unifier les travailleurs belges et avoir un impact sur les travailleurs allemands. Si la pression de la grève mène à des actions dans une seule usine en Allemagne, la direction de VW aura un gros problème. VW n’est pas la seule entreprise à connaître licenciements ou restructurations.
Mais c’est une des plus grandes entreprises où les travailleurs ont en plus une tradition de lutte pour le maintien de l’emploi. Les actions de grève à VW en 1994 sont encore présentes dans bien des esprits. En ce sens, les travailleurs de VW peuvent porter une action nationale pour le maintien de tous les emplois.
Quelles revendications avancer?
Volkswagen utilise une politique de diviser-pour-régner : les travailleurs allemands sont les ennemis des travailleurs belges, les travailleurs belges sont les ennemis des espagnols et, à Forest, ceux qui peuvent rester seront les ennemis des licenciés …
Contre ces divisions, il faut mettre en avant des revendications qui poussent à l’unité des travailleurs. Cela n’est possible qu’en défendant le maintien de chaque emploi. Aucun boulot ne peut être perdu ni à VW, ni chez les sous-traitants !
Pour réaliser une telle revendication, tout le plan industriel de VW doit être revu. Maintenant, la direction veut couper 20% de la capacité de VW pour augmenter les profits de 1,12 milliard d’euros jusqu’à 5,1 milliards d’euros en 2008. Cette opération sera financée par la colelctivité, ce qui est inacceptable.
La direction de VW a déjà reçu assez de cadeaux du gouvernement. A côté de l’Automotive Parc, elle a reçu les baisses de charges sociales (sur le travail en équipe, les heures supplémentaires,…), plus de flexibilité des travailleurs,… Il serait logique d’exiger que si VW maintient son massacre social, tous ces cadeaux soient remboursés.
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Augmentation de la flexibilité, réductions de charges, cadeaux fiscaux,… VW nous remercie avec 4000 licenciements
Augmentation de la flexibilité, réductions de charges, cadeaux fiscaux, investissements sur le dos de la communauté, …
La restructuration de VW.
Parce qu’il y a trop de voitures produites?
D’après ce qu’on nous dit, le marché européen aurait une capacité de production de 26,5 millions de voitures alors que le marché ne pourrait en absorber que 20,5 millions. Volkswagen ne peut pas faire appel à cet argument.
« Volkswagen a dit que les livraisons destinées à la consommation mondiale ont augmenté durant le premier trimestre jusqu’à 1.361 millions de voitures contre 1.183 millions l’an dernier. La part de marché augmente spécialement en Allemagne et dans d’autres marchés importants en Europe occidentale. » (De Tijd, 28/04/2006).
Parce qu’il n’y a pas de profits ?
En 2005, VW a réalisé un profit de 1,12 milliards, ce qui équivaut au double des résultats obtenus en 2004. Les chiffres pour 2006 ne sont pas encore complets, mais malgré une cotisation unique pour les pensions de 688 millions d’euros, les profits de cette année seraient encore bien plus élevés qu’en 2005. Le chiffre d’affaires a augmenté de 7%. VW en veut toujours plus, l’objectif de ce plan de restructuration étant d’augmenter les profits jusqu’à 5,1 milliards d’euros en 2008.
La communauté paie, l’actionnaire se remplit les poches
En plus des 4.000 ouvriers et employés de Volkswagen qui perdent leur emploi, il faut encore compter les 8.000 emplois qui vont tomber chez les sous-traitants. Le gouvernement a dépensé notre argent afin de récompenser la direction de VW : la diminution des charges patronales, les baisses de charges pour le travail en équipe et le travail de nuit, et encore un cadeau récent pour les heures supplémentaires. En outre le gouvernement a généreusement investi 35 millions d’euros dans l’Automotive Park, sensé ancrer solidement VW en Belgique. Cette stratégie a clairement fait faillite. Le gouvernement se plaint maintenant du « nationalisme des Allemands », de «l’intérêt propre des syndicats allemands », du «manque de marché libre ». Ils oublient de mentionner qu’en Allemagne aussi 20.000 emplois sont menacés. Les dons qu’ils ont offerts aux patrons de VW, n’était-ce pas une entrave au libre marché ?
Le gouvernement aurait mieux fait de récupérer les investissements de soutien et les baisses de charges des années précédentes afin de les réorienter vers leur but premier annoncé : le maintien de l’emploi !Des tas d’autres entreprises sont également confrontées à des restructurations. Les ouvriers et les employés de tout le pays partagent notre sort. Beaucoup d’entre eux n’attendent que d’exprimer leur solidarité et leur colère avec les travailleurs de VW.
Après Peter Hartz, l’ancien directeur du personnel de VW, c’est maintenant au tour de Klaus Volkert, l’ancien président du CE d’être ramassé. Sur 10 ans, il aurait encaissé 1,9 millions d’euros en échange de la « paix sociale ». Moins de lobbying envers les patrons et les politiciens, et plus de participation à la base ne ferait pas de mal à la solidarité entre les travailleurs.
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Volkswagen-Forest : un verdict qui se fait attendre
Le conseil d’entreprise extraordinaire de VW qui était prévu pour ce mardi est reporté à mercredi. Il devrait en sortir des éclaircissements sur l’avenir de l’implantation VW à Forest. La grève qui a éclaté vendredi dernier se poursuit. On a pour ainsi dire pas travaillé ce week-end, et la grève a été reconduite ce lundi matin.
Bientôt 1000 emplois supprimés aussi à Opel-Anvers ?
Selon De Tijd, la direction européenne de General Motors envisage de supprimer une équipe à Anvers. Cela conduirait à une perte de 1000 emplois sur un total de 5100. Un conseil d’entreprise européen est prévu pour vendredi. Entre-temps, la direction nie les rumeurs.
Le conseil d’entreprise de mercredi devrait finalement clarifier la situation pour les milliers d’ouvriers de VW. L’incertitude permanente pèse en effet sur les travailleurs et leurs familles. M. Jung, membre du conseil d’administration et du conseil de surveillance de Volkswagen assistera à la réunion du conseil d’entreprise. Il est en outre responsable de l’affectation des volumes de production (qui déterminent le personnel nécessaire) et en même temps des restructurations.
Cela indique qu’une mauvaise nouvelle pourrait sortir du conseil d’entreprise de mercredi. Il est de toute manière évident que les travailleurs veulent connaître les plans définitifs de la direction dans les plus brefs délais, et ne sont plus prêts à reprendre le travail avant le conseil d’entreprise.
Vendredi soir, l’équipe de week-end est partie en grève à l’issue d’une assemblée. La rue qui se situe en face de l’entrée principale a été bloquée, mais tout s’est déroulé dans le calme. L’équipe du week-end est limitée à 500 ouvriers, mais les équipes de la semaine sont nettement plus nombreuses (1500 personnes) et celle de lundi matin est également partie en grève.
Ce n’est pas surprenant. Car le report du conseil d’entreprise apparaît clairement comme une provocation, comme Hedwin de Clercq (FGTB) en témoigne : « Cela devient grave : ils jouent vraiment avec nos pieds en reportant le conseil d’entreprise ».
Solidarité de CAP avec les ouvriers de VW
Depuis vendredi soir, un bus du Comité pour une Autre Politique s’est garé devant l’usine. Lundi, une réunion s’est tenue avec les organisations et les mouvements bruxellois pour déterminer comment on pouvait faire de ce bus un lieu de rencontre pour la solidarité avec les travailleurs de VW, et un lieu de discussion pour une autre politique de l’emploi. Il est aussi question de tenir une permanence dans le bus. Un tract national est également en préparation pour être distribué à partir de mercredi. Ce tract sera un résultat tangible du 28/10 et abordera concrètement la crise de VW.
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Une attaque contre les conditions de travail de plus !
Industrie automobile
La capacité de production dans l’industrie automobile en Europe est bien plus grande que la demande. Les patrons veulent néanmoins maintenir leurs marges de profits à niveau et essayent pour cela de faire payer la crise au personnel. En mai, Agoria (représentant des patrons dans le secteur du métal), la CSC-Métal et la FGTB-Métal flamandes ont signé un protocole d’accord pour le secteur.
L’objectif du protocole est l’amélioriation de la position concurrentielle de l’industrie automobile belge. Point essentiel de l’accord : une nouvelle attaque sur les conditions de travail.
Ces derniers mois, les médias se sont régulièrement fait le relais de plans visant à fermer la filiale de Volkswagen à Forest. L’entreprise-mère est confrontée à un surplus de production et veut donc -malgré un profit de 1,12 milliard d’euros en 2005!- encore appliquer des assainissements. La direction veut une diminution de personnel de 20.000 personnes dans les prochaines années. Après l’annonce de ces plans, le cours des actions de Volkswagen à la Bourse de Francfort a augmenté de 10%. Les patrons essayent de monter les différentes filiales de l’entreprise les unes contre les autres pour pouvoir diminuer leurs coûts le plus possible.
General Motors veut fermer 3 à 6 filiales en Europe, ce qui peut coûter 30.000 emplois! Le protocole d’accord et la décision du gouvernement pour diminuer encore plus les coûts salariaux dans le secteur ont montré que le gouvernement flamand mais aussi malheureusement les syndicats du secteur, sont préparés à rentrer dans ce jeu. Plusieurs propositions dans l’accord sont même contraires à la législation du travail actuelle, ce qui signifie qu’il faudra modifier la loi pour pouvoir appliquers ces proposition dans la pratique.
Les patrons veulent encore augmenter la flexibilité dans les filiales automobiles belges en adaptant encore le processus de production à la demande. Concrètement, on veut étaler le calcul du temps de travail sur 6 années au lieu d’une actuellement ainsi qu’allonger le temps de travail maximal par semaine de 45 à 48 heures et le temps de travail maximal par journée de 9 à 10 heures. Un avantage supplémentaire évident de ce système est que les patrons ne vont quasiment plus devoir payer d’heures supplémentaires…
La stratégie du gouvernement et des syndicats flamands n’offre toutefois aucune perspective. En Allemagne, ces dernières années, les syndicats ont fait des concessions extrêmes en échange de la promesse de ne pas avoir à subir de licenciements. Deux ans à peine après le dernier accord, la direction trouve déjà que ces concessions sont trop timides et elle en revendique de nouvelles de la part du personnel. VW a récemment déclaré qu’il n’a pas la volonté de briser l’accord, mais Horst Neuman, le directeur du personnel, a tout de même avoué que “ça va être très difficile” de maintenir le personnel à 100.000 en Allemagne de l’Ouest. Volkswagen menace même de déplacer la production de la Golf si le personnel n’accepte pas l’allongement de la semaine de travail pour un salaire identique.
Si ce fameux protocole est appliqué dans l’industrie automobile belge, cela ouvrira grand la porte à de nouvelles attaques et servira de précédent pour d’autres secteurs. A cela, les travailleurs doivent répondre : NON !
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La capitale paralysée
Cela fait 12 ans qu’on n’a pas connu une grève d’une telle ampleur. Aucun secteur n’a été épargné. Aucun train n’a roulé ; peu de trams et de bus. Le trafic aérien a été perturbé. Un piquet a bloqué les accès du centre de tri postal de Bruxelles X. Volkswagen-Forest était fermé. De nombreuses autres entreprises du privé étaient aussi fermées ou fortement perturbées. La plupart des grands magasins n’ont pas ouvert leurs portes. La grève a été également fortement suivie dans le secteur des banques et assurances ainsi que dans les administrations et l’enseignement. Des assemblées d’information ont eu lieu dans la plupart des hôpitaux.
La FGTB a organisé le blocage de plusieurs accès au ring, ce qui a fortement perturbé la circulation. Seule la FGTB appelait officiellement à la grève, mais nombre d’affiliés CSC s’y sont ralliés malgré la reculade du sommet de la CSC. Cela variait fortement d’une entreprise à l’autre, d’un secteur à l’autre.
Une trentaine de membres et de sympathisants du MAS sont intervenus activement dans la grève à Bruxelles. Les uns l’ont fait dans leur entreprise ou université, d’autres sur les nombreux piquets et blocages. Notre intervention a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme. Nous sommes intervenus avec un tract et un autocollant spécifiques et nous avons vendu 35 exemplaires de notre journal.
Aperçu de nos interventions
Blocages et rapport de force
En plus des piquets dans les entreprises, la FGTB avait aussi appelé ses militants à se rendre à différents points stratégiques afin de paralyser la circulation bruxelloise.
Appel auquel ont répondu plusieurs délégations derrière les « barricades » dressée à Delta (Ixelles), Viangros (Anderlecht) ainsi que sur le boulevard Charles-Quint dès 6h du matin et la sortie du ring à Grand Bigard plus tard dans la matinée.
A Anderlecht plus ou moins 300 militants de différents secteurs, principalement du SETCA s’étaient mobilisés pour bloquer le ring. Beaucoup de camarades des banques-assurances était présent mais aussi des militants du non-marchand, de la poste,… La Police a du fermer la sortie du Ring.
A Delta, c’était plus de 200 militants combatifs qui stoppaient l’autre sortie du Ring malgré les menaces des « chefs » policiers de casser par la force la mobilisation. Ces menaces n’ont pas entamées la détermination et la présence massive des manifestants. Des délégations de différentes entreprises étaient présentes ( Citybank, Siemens,…) dès le matin. Ensuite des délégations de Renault, de la VUB et de l’ULB se sont déplacées plus tard pour renforcer le barrage.
Certaines parties du ring ont été complètement à l’arrêt pendant plusieurs heures, à d’autres endroits les ralentissements étaient importants. La chambre de commerce a déclaré que la FGTB avait outrepassé son droit de grève. Les blocages sont une tradition du mouvement ouvrier.
Ceux-ci ont finalement été levés après la confirmation de libération des deux militants arrêtés par la police à Anderlecht plus tôt dans la matinée. Avec notre intervention, nous avons ainsi pu récolter plusieurs contacts de militants intéressés à construire avec nous une aile combative et démocratique au sein du syndicat.
Volkswagen:
La FGTB et la CGSLB ont organisé un piquet de grève qui a rassemblé vers 6h une bonne centaine de travailleurs de l’usine. La présence en nombre sur le piquet montre la combativité à la base. Les menaces récurrentes de fermeture ou de restructuration y rendent la question des pré-pensions particulièrement sensible.
Solvay:
Les grévistes s’étaient partagés entre les deux sites (Ixelles et Neder-over-Hembeek). La grève était essentiellement portée par les employés et les ouvriers. Les cadres, la majorité du personnel, sont toutefois venus travailler en grand nombre. Surtout, la grève n’était portée que par le SETCA. La CNE s’est ouvertement opposée au mouvement. Cela n’a pas entamé le moral des militants.
Grands Magasins:
Un piquet de grève bloquait les accès à quasi chaque Carrefour-SuperGB, Delhaize et Brico. Les piquets des grandes surfaces ont coloré la ville en rouge et vert. La grève était appelée par le SETCA, mais les militants et les délégués de la CNE étaient souvent présents aux piquets. Dans certains cas, le piquet était même dominé par la CNE. Il n’était pas rare que des piquets communs formés de militants d’enseignes différentes, comme à Auderghem et à Drogenbos, bloquent l’entièreté du site. Ils étaient même parfois rejoints par des petits commerçants qui fermaient leur boutique en signe de solidarité.
STIB:
De nombreux dépôts étaient bloqués par des piquets (Haren, Molenbeek, Ixelles, Delta, …). Seule la CGSP a appelé à la grève mais quelques militants CSC ont également débrayé. Les grèves dans les transports publics combinés aux blocages ont donné un coup dans les coffres-forts des patrons !
VUB:
A la VUB il y avait dès 7h30 un piquet commun de la CGSP-VUB et des travailleurs de la firme de nettoyage de sous-traitance ISS, en total 20 militants. Les militants essayaient de convaincre les travailleurs de ne pas aller travailler. Aussi vu le très bon succès de la grève à la SNCB, beaucoup de membres du personnel administratif et technique n’ont pu venir travailler. Les Etudiants de Gauche Actifs de la VUB ont participé à l’action par solidarité avec le personnel en grève. Vers 10h30 les participants du piquet sont allés renforcer le blocage routier à Delta.
ULB:
A partir de 6h30, des étudiants d’EGA et de l’Interfac étudiante bloquent les deux entrées principales de l’université, avec les délégués de la CGSP. Les étudiants et le personnel peuvent passer, mais les voitures et les camions sont bloqués. Toute la matinée, il y aura eu une cinquantaine de personnes (étudiants, professeurs, personnel) qui seront passées aux « piquets » afin de faire connaître leur soutien à la grève. La CNE, elle aussi était présente et faisait grève. A 10h00, une trentaine d’étudiants se sont dirigés vers le blocage des routes à Delta, en occupant eux aussi la chaussée, sous le mot d’ordre d’ « étudiants, ouvriers, solidarité ». Là nous avons rejoint les travailleurs de différents secteurs, dont le cortège des étudiants et travailleurs de la VUB. Ces derniers nous ont ensuite « raccompagnés » vers midi au blocage de l’ULB, afin de revendiquer et de démontrer la solidarité et l’unité dans la lutte des deux universités. Malheureusement, il ne restait alors que plus qu’un « piquet barbecue », et une activité quasi normale régnait sur le campus.
EGA est intervenu avec un tract et des affiches appelant à la solidarité des étudiants avec la grève et sur la nécessité d’avoir une assemblée générale démocratique afin de faire prendre positions aux étudiants et au personnel du campus sur la grève.
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Le gouvernement sauvé par les directions syndicales
Le fait que le gouvernement fédéral ait pu imposer l’accord interprofessionnel sans trop de résistance lui enlève une grosse écharde du pied. Mais à présent vient le lourd dossier de la problématique des fins de carrière, les négociations dans les secteurs et évidemment le non-marchand qui continue à agir et à mobiliser pour obtenir ses revendications.
Bart Vandersteene
Le gouvernement n’est pas vraiment en bonne santé. Dans tous les sondages, les partis gouvernementaux reculent. Un avenir stable et durable est loin de leur être assuré…Mais pas de soucis, c’est dans le besoin qu’on reconnaît ses amis : la direction syndicale a sorti le grand jeu pour faire passer l’accord interprofessionnel et a ainsi pu dépanner le gouvernement.
Verhofstadt n’avait pas encore fini sa conférence de presse -où il annonçait que le gouvernement allait appliquer intégralement l’accord interprofessionnel- que le patronat, avec le soutien de quelques ministres, annonçait déjà ses nouvelles attaques.
Vande Lanotte a présenté un nouveau plan en douze points pour “impulser une nouvelle dynamique à l’Etat-social actif”. Enseignement, formation des travailleurs et transports publics, tels sont les thèmes à l’agenda du gouvernement pour la période à venir. L’essentiel de ce plan, c’est la “modernisation de la législation du travail”, à travers de nouvelles règles sur le travail intérimaire et la résorption du “handicap salarial” avec les pays voisins. Les salaires doivent donc baisser, les travailleurs être encore plus flexibles et leur sécurité revue à la baisse.
La Fédération des Constructeurs d’Automobiles en Belgique a annonçé que, si les salaires dans le secteur ne baissaient pas de 10 à 12%, l’emploi, après 2010, ne pourra pas être garanti. Et ce malgré les profits monstrueux dans ce secteur en 2004: 3,55 milliards d’euros pour Renault, 716 millions pour Volkswagen. Les patrons veulent faire croire aux travailleurs que rien ne va plus. Pourtant, les entreprises américaines font leurs plus gros profits depuis 75 ans, tandis que les entreprises européennes réalisent les plus beaux chiffres depuis 25 ans. Les patrons et le gouvernement, ministres sociaux-démocrates en tête, chantent et rechantent sans cesse les mêmes refrains. La sécurité sociale: trop chère ; les salaires: trop hauts. On doit tous travailler plus et plus longtemps, etc. Il partent de l’idée que si on répète un mensonge 1000 fois et qu’il n’y a personne pour le contredire, la population va finir par l’avaler.
On a besoin d’une représentation syndicale qui brise ces mensonges à chaque fois qu’ils montrent leur tête. Une représentation syndicale qui ne fonctionne pas dans la logique néolibérale et qui défende de façon résolue les intérêts des travailleurs. Une nouvelle génération de jeunes, avec le soutien de syndicalistes combatifs, va devoir se battre pour cela. Utilisons la Marche des Jeunes pour l’Emploi comme un premier pas dans cette direction.